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Ateliers de création urbaine Île de France 2030 ville.commerce DSA architecte-urbaniste - 2010 école nationale supérieure d’architecture de Marne-la-Vallée Vivien Chazelle, Mamoru Kondo, Yoon Ah Kwon, Nicolas Marquaille, Rémy Michael, Clara Reydet enseignants: Yves Lion, Jérôme Villemard

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Réinterpetrer les relations entre villes et commerces dans la region francilienne pour desenclaver les terriotires appendices.

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Ateliers de création urbaine Île de France 2030

ville.commerceDSA architecte-urbaniste - 2010

école nationale supérieure d’architecture de Marne-la-Vallée

Vivien Chazelle, Mamoru Kondo, Yoon Ah Kwon, Nicolas Marquaille, Rémy Michael, Clara Reydet

enseignants: Yves Lion, Jérôme Villemard

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Clichy-sous-Bois et Montfermeil, territoires à é-changer

« S’il doit y avoir un « nouvel urbanisme », il ne reposera pas sur les fantasmes jumeaux d’ordre et d’omnipotence ; il sera une mise en scène de l’incerti-tude ; il ne s’occupera plus d’agencer des objets plus ou moins permanents mais d’irriguer des territoires avec du potentiel » Rem Koolhaas.

Parmi l’immensité des sites probables de la région d’Île-de-France notre regard s’est porté sur les territoires dans lesquels le commerce s’implante

difficilement, s’immisce timidement…

Les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil font partie de territoires sacri-fiés. Parkings sauvages, étendues gazonnées usées par le temps, forêt im-pénétrable, aires de jeux goudronnées sans équipement. Autant de vides résiduels que d’usages insolites, d’occupations éphémères. Certes « de l’air, du soleil et des espaces verts », mais à quoi bon s’ils cisaillent la ville, s’ils deviennent des points de rupture entre les quartiers ? Avant même de s’in-terroger sur le devenir de ces porosités issues d’une succession de plans d’aménagement, il faut replacer ce morceau de territoire dans la région Île-de-France. Situé dans l’est parisien, ce lieu gravite autour de polarités structurantes. Sorti de sa position d’appendice il retrouve une attractivité. Penser à grande échelle réinterroge les grands ensembles et permet de les envisager sous un angle différent.

1. scénarios et prospectives de la ville imaginée

Osons. Et si l’évolution de la société conduisait à la disparition des cen-tres commerciaux? Certes les mots sont forts. Il convient de nuancer,

ce n’est peut être pas tant leur disparition mais leur mutation. Finissons-en de ces boites métalliques, nappes de parking zébrées, rangées ondulantes de caddies. Modèle superstar des années 60, 70, 80, 90 et 2000, en 2030 le centre commercial se transforme. Il s’adapte, à une économie, une mobi-lité différente, un territoire. Il ne fait plus système, mais il y contribue. Nous entrons dans une ère où le pétrole va se raréfier. Une ère dans laquelle nos dirigeants prennent conscience du capital instable de la planète, avec plus ou moins de réussite et de conviction. Ces changements de paradig-mes modifient les échelles de décisions, d’actions et de temps.

Dans le même ordre d’idée, la consultation du Grand Paris fut une tenta-tive, par le regard porté sur les territoires segmentés façonnant la région Île-de-France, pour redéfinir leur identité. Dans le même temps les équipes se sont attachées à rechercher les points de convergences, les échanges

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possibles entre ces segments. Un constat s’impose, ces prises de position récentes, ces prospectives avortées cherchent à faire évoluer la mobilité du quotidien, celle des personnes mais aussi des biens. Parce que l’on mon-tre du doigt ces mouvements pendulaires qui engorgent quotidiennement les autoroutes, périphériques, nationales, parce que les poids lourds satu-rent les axes routiers, ou encore parce des zones entières sont les grandes oubliées d’un réseau de transports en commun fort. Voilà pourquoi la mobi-lité devient un des enjeux du siècle à venir. Le tout voiture laisse progressive-ment place à des moyens de déplacements alternatifs, les flux cohabitent, les espaces de circulation sont partagés. Les transports comme les centres commerciaux vont progressivement acquérir plusieurs fonctions.

Dans une situation de rétrécissement démographique, d’incertitude ou de faiblesse des moyens, l’urbanisme opère moins avec des instruments tradi-tionnels de planification comme l’architecture ou les infrastructures, mais davantage par l’intensification et l’optimisation de ce qui existe déjà.

A travers la proposition développée, nous cherchons à épuiser les poten-tialités du tramway : désenclaver des territoires, découvrir des paysages, déplacer autant les personnes que les biens, consommer, se cultiver,… Ainsi par le biais du tramway, le commerce devient mouvant, le consommateur cesse de s’y rendre : à l’inverse l’offre se déplace à lui. La preuve la plus évocatrice de cette évolution se trouve dans les grandes gares de Paris ou d’ailleurs, qui se transforment progressivement mais sûrement, en centres commerciaux, pour des gens qui y font quotidiennement de petites cour-ses. Ainsi, dans notre intention, le schéma figé du commerce traditionnel se retrouve bousculé. C’est l’apparition du tramway forain, de la vente direc-te, des lieux de vente éphémère, des entrepôts e-conciergerie. Ces usages viennent se greffer aux stations. Ainsi ces haltes s’enrichissent : plateforme commerciale mais aussi d’échanges et de communication. Le commerce en mouvement devient une réponse au phénomène de précarité com-merciale dont sont coutumiers les territoires sacrifiés.

2. la grande dorsale de l’est parisien

Si le commerce peut se résumer sommairement à la notion d’échanges de biens, le travail cherche quand à lui à introduire la notion d’échan-

ges territoriaux. Interroger la grande échelle permet de resituer les grands ensembles sous un angle nouveau : relier les sites, les milieux, prendre en compte la géographie, révéler des paysages.

Paris possède son axe historique, l’est parisien possède ses grands centres d’impulsion : l’aéroport CDG, Eurodisney, le port de Bonneuil, le Campus Descartes (CD)… Pour autant faut-il se limiter à ce constat ? Ces polarités ne sont certes pas suffisantes pour façonner l’identité d’un territoire mais peuvent devenir des piliers de reconquête. Dans l’ombre de ces pôles rayonnants des lieux aujourd’hui considérés comme des appendices ont l’aspiration d‘intégrer cette nouvelle structure métropolitaine.

Le projet propose un rééquilibre par les échanges en offrant à des lieux de

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à l’est, reliant l’aéroport Roissy Charles de Gaulle au campus Descartes à Marne-la-Vallée, une des dorsales de la région Île-de-France

futurs potentiels de développement. L’association de ces territoires, déve-loppés et en développement, appartient à une combinatoire, la grande dorsale, liant une continuité forestière, un système de transport et un mailla-ge commercial. Pour échanger il faut tout d’abord désenclaver : le tramway nous appa-raît comme une bonne opportunité pour mettre en mouvement les biens, les personnes et les services. Le tramway présente trois déclinaisons : Tram-panorama, Tram-cargo et Tram-forain. Pour échanger il faut aussi mettre en réseau les pôles, desservir les polarités commerciales et logistiques pour assurer une sauvegarde et/ou une mutation, valoriser les milieux traversés et irriguer les territoires appendices.

Cette modification de système conduit à un rééquilibrage de l’offre com-merciale régionale. Pour trouver une résonnance à cette échelle, il convient de l’insérer dans un schéma de cohérence globale associant commerces, logistique, transports, milieux humains et territoriaux plutôt que d’agir indivi-duellement sur chaque aire de chalandise. Il est ainsi envisagé la création d’une maille structurante qui fédère des territoires. Un réseau primaire –la grande dorsale reliant de grandes polarités et un secondaire transversal qui dessert plus finement les zones commerciales de la région.

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campusDescartes

canal de l'Ourcq

la Marne

aéroport Roissy-Charles de Gaulle

Parinor

usines center

c.c. Tremblay ZA central parc

c.c. Beau Sevran

ZAC de l'ambresis

ZA Villeparisisc.c. Livry-Gargan

Rosny 2 c.c. Chelles

c.c. Noisy-le-grand

c.c. 7 îles

c.c.Leclerc

c.c. Plain Champs

zone FRET

RER ERER E

RER A

RER B

T4

ar

Mitry-Mory

Aulnay-sous-Bois

Val de Fontenay

Bondy

Torcy

N

0 km 5 km

campusDescartes

canal de l'Ourcq

la Marne

aéroport Roissy-Charles de Gaulle

RER EERRER EREERER E

RERER AR

RER BRER B

T4

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y-MoryMitry-Myy

s-BoiAulnay-sous-Bois

Val de FontenayVal de FontenayV

BoBondy

TorcycTorcy

Clichy-sous-Bois-Montfermeil

N

0 km 5 km

la grande dorsale épaisseur reliant l’aéroport Roissy Charles de Gaulle au campus Descartes à Marne-la-Vallée. Tangentielle au projet du «Grand Huit» elle affirme sa différence par son intention portée aux lieux traversés.

gauchel’affirmation d’une continuité paysagèredroitefédérer les lieux de vies, des moyens de déplacement et des emprises forestières et agricoles

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3. la petite dorsale, entre ville et nature

Parmi ces territoires appendices, « Clichy-sous-Bois - Montfermeil » ap-paraît comme un lieu à l’interface entre la grande dorsale et la ville

constituée qui fabrique le quotidien. De la même manière que la grande dorsale redonne une identité à l’est parisien, une petite dorsale fédératrice est identifié à Clichy-sous-Bois – Montfermeil. Elle a pour vocation de don-ner un véritable centre-ville. Son positionnement lui permettrait d’accueillir des équipements aussi bien au service de l’Est parisien qu’aux communes (centre de congrès, logements étudiants) et permettrait de contribuer aux échanges métropolitains.

Le rééquilibrage commercial développé à grande échelle nourrit et pro-fite à la commune, placée sur ce nouveau maillage. Les besoins com-merciaux sont réévalués et les polarités commerciales se transforment. Certains se diversifient et accueillent d’autres programmes, ou d’autres périclitent en s’inscrivant dans un processus de friches et de mutation. Le plan guide, comme support de travail et de concertation offre une orientation des possibles à Clichy-sous-Bois_Montfermeil. A travers cet outil un urbanisme discret, relâché est préconisé pour offrir un meilleur horizon des territoires identifiés.

Ainsi dans ce centre-ville, le projet propose deux manières combinées d’appréhender le commerce afin d’affirmer son emprise, deux concepts qui sont centraux dans la stratégie. Une première liée à un commerce fixe appelé attracteur. Cette typologie crée des polarités commerciales mul-tifonctionnelles : des lieux sont définis pour donner une lecture cohérente de cette dorsale « cœur de ville ». Une seconde liée à un commerce en mouvement. Cette typologie appuyée par les déclinaisons du tramway, et par les milieux stimule les lieux de vie traversés. Le plan guide propose donc des emprises flexibles où ce commerce éphémère et spontané peut se proliférer.

la petite dorsaleliaison nord/sud liant les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil.Emprise paysagère reposant sur un territoire à l’état de friche ayant pour vocation de fédérer les différents quartiers du grand ensemble. Support de l’éphé-mère, de l’événementiel, de l’informel, elle devient le lieu identitaire et fédérateur des deux communes, leur véritable « salon urbain ».A long terme ses franges sont urbanisées et catalysent la série d’événement se déroulant dans ce vide interstitiel.

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la constitution d’un centre-ville

intensifier désenclaver

qualifier spécifier

0 50 150m.

Liaison nord/sud liant les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil.Emprise paysagère reposant sur un territoire à l’état de �iche ayant pour vocation de fédérer les différents quartiers du grand ensemble.Support de l’éphémère commercial, de l’événementiel, de l’informel, elle devient le lieu identitaire et fédérateur des deux communes, leur véritable « salon urbain ».A long terme ses �anges sont urbanisées et catalysent la série d’événement se déroulant dans ce vide interstitiel.

plan guide

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Le commerce en mouvement se construit selon un processus générant différents scénarios.

1_ Transformation d’une situation urbaine constituée de grands cœurs d’îlots abandonnés, de rues surdimensionnées et désertées et de commer-ces introvertis ne fabriquant plus de lien avec l’espace public. 2_ Développer un marché à l’échelle métropolitaine où la production agricole locale est acheminée par Tram-fret dans le centre-ville afin d’être vendue ou stockée dans un entrepôt mutualisé. 3_ Favoriser le retour de l’activité en centre ville. La forêt est aujourd’hui un sanctuaire replié sur lui-même. L’objectif est de la diffuser dans ce nouveau centre-ville. Elle retrouve progressivement sa présence perdue. Elle est dans le même temps vecteur d’identité et d’agrément et d’utilité publique par son exploitation.

Le commerce n’est qu’un outil parmi d’autres comme levier pour « amé-liorer l’ordinaire.Le plan guide, document important, nous permet de redonner de la co-hérence à des sites dispersés, permet de mettre en mouvement un terri-toire, de préparer un cadre de vie pour attirer des habitants.

illustration du commerce en mouvementla rue est réinvestie, commerce fixe et en mouvement se côtoient.

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commerce en mouvement:Lieux et actions d’échanges et de transactions qui échappent à la structure rigide des villes. Plus que des zones délimitées par un plan de sol, ils ne sont pas figés et s’adaptent à la population et aux territoires traversés.Des formes insolites émergent, échoppe mobile, container amé-nagé, tramway forain. Par l’acqui-sition de cette mobilité, le com-merce suggère des temporalités innovantes. Greffe aux événements locaux, structure éphémère d’un espace public, il irrigue la ville.Le commerce en mouvement devient une réponse au phéno-mène de précarité commerciale dont sont coutumiers des commu-nes telles que Clichy-sous-Bois et Montfermeil animer la rue

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structurer les espaces publicsle commerce en mouvement s’immisce dans les porosités ac-tuelles et génèrent de nouveaux espaces fédérateurs

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réintroduire la petite industrie en centre-ville par l’entretien et l’exploitation de la forêt. Les coupes sont replantées dans les espaces publics et les jardins privatifs nouvellement créés.

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attracteur 1: parcours de «santé et bien-être»

commerce fixe appelé attracteur: cette typologie crée des polarités commerciales multifonctionnelles trois lieux sont définis pour donner une lecture cohérente à la dorsale cœur de ville.de gauche à droite: mutation d’une surface commerciale en un nouveau complexe commercial, gare multifonctionnelle, centre de santé et bien être).

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attracteur 2: station de tramway multifonctionnelleles lieux de déplacement sont générateurs de flux. Ils accueillent d’autres fonctions tels des services à la personnes et des commerces de petites tailles. Cette halte est un levier pour le développement des secteurs de vie dans lesquels elle s’implante.

exemple de mutation d’un territoire par la combinatoire mobilité/com-merce

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attracteur 3: reconversion du centre commercial Leclercl’emprise commerciale se diversifie. Elle accueille d’autres fonctions: logements, entrepôts, loisirs. La surface commerciale cesse d’être sanctuarisée au profit d’un concept moins gourmand en espace dans lequel le consommateur vient cher-cher les commandes faites à partir d’un terminal internet.