Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice · Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice 6

Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse

Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice 1 - 42

Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice

Distribution 10 exemplaires:

Député-Maître

1e adj

2e adj

Parrain

Préfet

Commandeur

Maître des Cérémonies

Prieur ecclésiastique

Doyen

Senior



Table des matières

Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice .................................................... 1

Table des matières ............................................................................................................ 2

Formalités à observer pour l’admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice .... 3

Disposition des locaux et leurs décorations ............................................................................ 3

1° — Appartements nécessaires pour recevoir un Écuyer Novice de I'Ordre: .............. 3

2° — Choses nécessaires dans la Chambre de Préparation. .......................................... 3

3° — Décoration du Collège Écossais. ............................................................................. 3

4° — Disposition et décorations de la Chambre du Milieu ............................................ 4

5° — Disposition et Décoration de la Salle capitulaire. .................................................. 5

6° — Décoration du Grand Chœur. ................................................................................. 6

PRÉPARATION DU POSTULANT DANS LA CHAMBRE DE PRÉPARATION .................... 7

7° — Questions d’ordre .................................................................................................... 7

Collège écossais ......................................................................................................................... 8

Dispositions préliminaires concertées entre le préfet et le commandeur avant de commencer le travail ....................................................................................................... 8

1° Ouverture du Collège Écossais par le Député Maître ................................................ 8

2° Introduction du candidat dans le Collège Écossais ................................................... 10

Discours du Député Maître au Candidat ........................................................................ 11

3° Engagement préliminaire du candidat ...................................................................... 14

4° Clôture du travail symbolique du Collège Écossais .................................................. 15

5° Introduction du Candidat dans la Chambre du Milieu .............................................. 17

Discours du Commandeur à l’aspirant .......................................................................... 18

Cérémonie à observer par le préfet pour la réception d’un Écuyer Novice ...................... 21

1° Entrée du Préfet et des Dignitaires ............................................................................ 21

2° Vérification des titres du Candidat ............................................................................ 22

Réception et vestition du novice ............................................................................................. 23

1° Introduction du Candidat dans le Chapitre ................................................................ 23

2° Engagement du Candidat ........................................................................................... 26

3° Vestition du Candidat ................................................................................................. 27

4° Signes, Mots, Attouchements et Batterie ................................................................ 28

5° L’Écusson de la Province et les emblèmes de l’Ordre .............................................. 29

6° Texte de l’Instruction rituelle des Novices (se termine en page 40) ....................... 31

Profession de foi des Chevaliers ............................................................................................. 40

Clôture du chapitre du noviciat ............................................................................................. 41



Formalités à observer pour l’admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice

Lorsqu’un frère Maître Écossais aura été agréé par la voie du scrutin pour le noviciat et que le frère Chancelier de la Préfecture aura reçu le consentement du Maître Provincial, le frère proposé sera instruit des dispositions du Chapitre à son égard; alors on lui dira qu’il doit se présenter muni d’un certificat de la loge (LESA) du Régime Rectifié à laquelle il appartient et de sa quittance de dotation.

Disposition des locaux et leurs décorations

1° — Appartements nécessaires pour recevoir un Écuyer Novice de I'Ordre:

1. Un cabinet retiré pour la préparation du postulant,

2. Une chambre dans laquelle le Collège Écossais, présidé par le respectable Député Maître, s’assemble maçonniquement pour faire subir l’Examen d’Ordre au Maître Écossais postulant,

3. Une autre chambre, dénommée Chambre du Milieu dans laquelle le Commandeur fait connaître au postulant I'Ordre Intérieur,

4. La Salle capitulaire dans laquelle le Préfet procède à la réception et à la vestition de I'Écuyer Novice.

2° — Choses nécessaires dans la Chambre de Préparation.

Cette chambre ou cabinet sera sans décoration; il y aura une table et deux chaises. Sur la table on placera une bougie allumée, un livre de l’évangile, la formule d’engagement de discrétion, une écritoire, papier et plume, une sonnette et un carton contenant trois questions particulières, la porte sera fermante à clef. (On aura soin que le postulant ne souffre pas du froid.)

3° — Décoration du Collège Écossais.

Cette chambre, ou tout au moins le fond oriental, doit être ornée d’une tapisserie rouge. À l’Orient sera un fauteuil sans dais et une table pour le Député Maître qui y préside et sur laquelle se trouveront

un chandelier à trois branches,

le Rituel de la cérémonie,

un maillet,

une truelle,

un compas,

le livre de I'Évangile

la formule d’engagement de discrétion que le postulant devra signer en présence de ses Frères alors qu’il en a pris connaissance dans la chambre de préparation

A I'Occident seront deux petites tables munies de chaises pour les Adjudants, lesquelles seront éclairées chacune d’une bougie et garnies d’un maillet. Les tables, les



chaises et le fauteuil du Député Maître et des Adjudants seront recouverts d’une étoffe de couleur écarlate.

Le Collège Écossais sera éclairé par neuf bougies, savoir, trois sur la table du Député Maître, deux sur celles des Adjudants et quatre autour de la salle, dont deux au midi et deux au nord.

Ce Collège sera composé de neuf Frères au moins, Chevaliers ou Écuyers Novices; ils seront tous décorés des tabliers et bijoux du quatrième grade, avec l’épée au côté et le chapeau sur la tête.

Le Député Maître sera décoré selon l’usage maçonnique de I'Équerre suspendue au col par un large ruban bleu; le Premier Adjudant sera décoré du Niveau, et le Deuxième Adjudant de la Perpendiculaire toujours suspendue au col par un large ruban bleu.

Le Commandeur du lieu où se fera la réception du Novice présidera le Collège Écossais sous la dénomination de Député Maître; le Senior et l’instructeur des Novices assureront les fonctions de Premier et Second Adjudants. Le Procureur de la Commanderie fera fonction de Parrain et d’Introducteur du postulant. En l’absence du Commandeur, l’officier qui le représente dans sa Commanderie le remplacera ici dans ses fonctions.

4° — Disposition et décorations de la Chambre du Milieu

Cette Chambre sera divisée en deux parties; la première, du côté de I’entrée, occupera environ les deux tiers de I’appartement; elles seront séparées l’une de l’autre par une cloison à coulisse ou par un épais rideau noir qui puisse s’ouvrir rapidement par le milieu ou se remonter jusqu’au plafond au signal convenu.

La première division sera tendue en noir, et sur la tenture seront parsemées quelques croix d’ordre rouges. Au milieu de cette division sera une table couverte d’un tapis noir et sur laquelle il y aura une lampe sépulcrale qui sera la seule lumière pour éclairer I'appartement. Près du fond oriental sera un mausolée de forme triangulaire, peu élevé, qui portera une urne funéraire où l’on aura mis de l’esprit de vin, et laquelle sera allumée par le Frère garde au moment où on annoncera l’approche du Député Maître.

Sur la face orientale du mausolée sera une inscription avec ces mots:

Cette inscription sera voilée par un rideau noir qui sera enlevé rapidement par le Frère garde au signal convenu. Ce mausolée sera gardé par un Frère assis, en bottes, et décoré de la Cotte d’Armes, de la Croix pectorale, de l’Écharpe, ayant l’Épée au côté, le Chapeau d’ordre en tête et les mains gantées.

La seconde division, séparée de la précédente comme il vient d’être dit, représentera le portique du Temple, bien éclairé par une bordure de lampions qui seront attachés dans son contour intérieur. Dans le fond oriental, à un pied environ derrière le portique, seront peintes en perspectives, et à une hauteur convenable pour n’être point occultées par le mausolée, deux grandes figures humaines, dont l’une à la droite représentera la Religion, et I'autre à la gauche la Bienfaisance. Ces deux figures se reposeront sur une pierre de couleur fond rouge brun, et montreront une inscription en lettres d’or qui sera peinte dessus, portant ces mots:



Sur le devant du portique, des deux côtés, seront assis deux Frères gardes Chevaliers, vêtus et décorés comme le précédent et tenant leur épée nue de la main droite; ils auront le dos tourné contre les angles de la partie orientale de I'appartement.

5° — Disposition et Décoration de la Salle capitulaire.

La salle capitulaire du noviciat sera la même que pour la réception des chevaliers, elle sera disposée et décorée à peu près de même: savoir:

Le fond oriental qui forme la partie haute du Grand Chœur où siège le Très Révérend Préfet, les Dignitaires et Grands Officiers Provinciaux et Prieuraux, et où se trouve la table capitulaire qui recevra le Chandelier à neuf branches et la Bible;

La partie moyenne qui forme la partie interne du Grand Chœur et où seront placés de chaque côté de la salle sur une seule ligne les sièges du Doyen, du Senior et du Prieur ainsi que ceux de tous les autres membres capitulaires;

Le fond occidental qui représente la partie inférieure du Grand Chœur et qui sera occupé par les Frères Chevaliers non capitulaires et les Frères Écuyers Novices.

L’entrée principale de la salle doit être autant qu’il sera possible une porte à deux battants au milieu du fond occidental face à la place du Très Révérend Préfet. Dans la partie haute de la salle, donc du côté oriental sera un large gradin à une seule marche sur le devant. Sur I'estrade ainsi constituée et contre le mur oriental se trouveront deux autres marches assez larges coupées en leur milieu par un autre gradin à trois marches sur lequel sera placé le fauteuil du Très Révérend Préfet, surmonté d’un dais. La première marche du gradin du Très Révérend Préfet devrait saillir autant que faire se peut en avant des deux gradins latéraux.

À la droite du Très Révérend Préfet se trouve une table destinée à recevoir le Chandelier d’Ordre à neuf branches, la Bible et son épée. Cette table sera recouverte d’une étoffe de laine de couleur écarlate tombant jusqu’à terre et ayant sur le devant une croix d’ordre en satin rouge inscrite dans un cartouche blanc.

Dans le fond oriental, à droite du Très Révérend Préfet sur un gradin à trois marches sera placé un fauteuil surmonté d’un dais pour le révérendissime Maître Provincial, tandis qu’à gauche du Très Révérend Préfet sera, sur un gradin à deux marches, un fauteuil surmonté d’un dais et qui sera occupé par le très Éminent Grand Prieur. En l’absence du révérendissime Maître Provincial, le très Éminent Grand Prieur du District occupera le siège qui se trouve être à la droite du Très Révérend Préfet, tandis que le siège de gauche sera inoccupé sauf si un très Éminent Grand Prieur visiteur assistait à la Cérémonie. Sur la troisième marche du gradin, à droite du fauteuil du révérendissime Maître Provincial sera le siège du Visiteur Général, tandis qu’à gauche du fauteuil du Grand Prieur du District se trouvera celui du Grand Chancelier. Sur les gradins à deux marches situées de chaque côté du siège du Très Révérend Préfet, on placera des fauteuils pour les Très Révérends Préfets visiteurs. En avant de ceux-ci et sur les gradins à une marche, on installera d’autres sièges pour les dignitaires présents.

Dans la partie moyenne ou partie interne du Grand Chœur, dans la longueur nécessaire, de chaque côté de la salle sera un gradin à une seule marche où seront placés tous les membres capitulaires qui ont droit de séance et de suffrage. En tête de ces gradins, à la partie septentrionale, donc à droite du Très Révérend Préfet, seront les



fauteuils du Doyen et du Senior, tandis qu’à la partie méridionale, donc à la gauche du Très Révérend Préfet, sera celui du Prieur qui sera ici sans fonction.

Dans la partie occidentale ou inférieure du Grand Chœur qui commence là où se terminent les gradins droit et gauche des membres capitulaires, en travers de la salle et des deux côtés du passage de la grande entrée, seront posés à terre sans gradin des sièges pour les Chevaliers non capitulaires. Derrière eux, sur les bancs, seront placés les Écuyers Novices qui ne seront point occupés ailleurs à des fonctions particulières.

À l’extrémité de la ligne capitulaire de la droite du Grand Chœur et du côté occidental, on trouvera une table garnie des éléments nécessaires pour que le Chancelier puisse exercer ses fonctions.

Enfin, aux deux côtés du gradin du Très Révérend Préfet et sur les marches inférieures seront contre le mur oriental deux tabourets, l’un à droite pour le porte-glaive, l’autre à gauche pour le porte-bannière.

6° — Décoration du Grand Chœur.

La salle du Chapitre de Cérémonie ou Grand Chœur doit être décorée avec des tapisseries ou de la peinture. Cette décoration doit être très simple, mais toujours conforme au plan de décoration adopté par le Grand Prieuré. Les couleurs blanches et rouges doivent y dominer. Les panneaux latéraux ou compartiments doivent être parsemés de croix d’Ordre en rouge vif sur des cartouches de fond blanc. Cette décoration intéresse les deux côtés de la partie moyenne du Grand Chœur. Dans cette même partie, la place des Chevaliers capitulaires sera toujours et immuablement la même, mais ne sera pas ici indiquée par leur écusson.

La partie haute du Grand Chœur, ou fond oriental sera distinguée des autres parties par une décoration d’un ordre différent. Deux très grandes croix d’ordre de couleur feu sur un panneau d’étoffe blanche seront disposées contre le mur oriental au milieu de I'espace laissé libre entre le dais du Très Révérend Préfet et les murs latéraux, ou entre les dais et lesdits murs. Deux autres grandes croix, égales aux premières, seront suspendues dans les parties latérales de ce fond oriental, I'une contre le mur méridional, l’autre directement vis-à-vis contre le mur septentrional. Soit en tout quatre grandes croix semblables.

Le gradin du Très Révérend Préfet sera couvert d’un tapis de pieds. À la gauche du Très Révérend Préfet on trouvera un pupitre sur lequel reposera le rituel. Au-dessous du dais surmontant le fauteuil du Très Révérend Préfet, contre le mur oriental, seront suspendus un écusson représentant les armes et la devise de la Province, et au-dessous, l’écusson des armes particulières du Très Révérend Préfet.

Au fond oriental à la droite du Très Révérend Préfet sera peint sur un tableau l’emblème du Phénix avec ces mots.

et sur la gauche sera sur un autre tableau I'emblème du Pélican avec ces mots:



Le dais du Très Révérend Préfet sera garni d’une étoffe de laine de couleur écarlate avec galon et franges d’or; le fond sera une étoffe blanche avec une croix d’ordre en satin ponceau en son milieu.

Tous les fauteuils, sièges, banquettes, bancs, tabourets, ainsi que toutes les tables servant à la décoration du Chapitre seront recouverts d’une étoffe de laine de couleur rouge avec galon et franges d’or.

PRÉPARATION DU POSTULANT DANS LA CHAMBRE DE PRÉPARATION

Le Chevalier Procureur chargé auprès du Chapitre préfectoral des affaires de la Commanderie dont dépend le postulant en cette qualité sera son parrain né; c’est lui qui doit le présenter au noviciat et à l’examen du Collège Écossais où il fera les fonctions d’introducteur. Le jour fixé pour la réception et environ une heure avant celle qui est fixée pour l’ouverture du Chapitre, le parrain conduira le postulant à la maison du Chapitre et après toutes les attentions et les précautions d’usage, il le placera dans la chambre de préparation, il lui indiquera l’usage qu’il doit faire de tout ce qui est sur la table et le fera habiller en maître écossais. Il lui demandera le certificat et la quittance qu’il doit fournir (ce dont le frère parrain aura dû le prévenir à temps) et il l’invitera à faire les plus sérieuses réflexions sur les trois nouvelles questions qui lui sont présentées sur un carton qui sera placé sur la table et il lui dira de se mettre en état d’y répondre lorsqu’on viendra commencer son examen. En le quittant, il fermera la porte à clef sur lui.

7° — Questions d’ordre

1. Le Temple élevé par Salomon dans la Cité Sainte étant le type général de la Franc-Maçonnerie, pensez-vous que ce type ait été choisi d’une manière arbitraire ou qu’il y ait des rapports essentiels entre ce type et l’instruction maçonnique? Si oui quels pourraient être ces rapports?

2. D’après l’étude que vous avez dû faire des symboles et emblèmes maçonniques et d’après les instructions morales que vous avez reçues dans les grades précédents, quelles idées vous formez-vous sur l’origine et sur le but essentiel de l’instruction maçonnique?

3. Si la Franc-Maçonnerie se rapportait à quelques connaissances rares et essentielles, pensez-vous qu’il soit au pouvoir des hommes de communiquer toutes ces connaissances? Et dans le cas contraire, quels seraient les vrais moyens de se les procurer?



Collège écossais

Dispositions préliminaires concertées entre le préfet et le commandeur avant de commencer le travail

Le Préfet doit nommer les trois Frères Chevaliers qui doivent faire les fonctions de gardes dans la Chambre du Milieu; il permettra aussi aux Frères qui le désireront d’assister aux Travaux dans cette Chambre, autant toutefois que le local le permettra sans causer aucune confusion.

Le Préfet et les Officiers du Chapitre préfectoral sont dispensés de faire partie du Collège Écossais, à moins qu’ils ne le désirent.

Le Préfet et le Commandeur étant d’accord pour commencer le Travail, le Commandeur envoie le Chevalier en charge de la préparation du candidat auprès de lui afin de s’acquitter de ses fonctions et de venir lui en rendre compte dans le Collège Écossais.

Le Commandeur, les deux Adjudants et le Parrain (qui devient aussi Introducteur) se rendent dans la Chambre du Milieu pour y déposer leurs vêtements d’Écuyers Novices ou de C.B.C.S., ils y feront préparer tout ce qui est nécessaire pour l’introduction du candidat. Ils se rendent ensuite dans la salle du Collège Écossais, accompagnés des autres Frères qui doivent le composer, et s’y habillent tous en Maîtres de Saint-André.

Tous les Frères qui ne doivent ou ne désirent pas assister aux Travaux dans la Chambre du Milieu auront soin, avant la formation du Collège Écossais, de déposer leur armement, décorations et habillements capitulaires dans la salle du Chapitre, chacun à la place qu’il doit y occuper.

1° Ouverture du Collège Écossais par le Député Maître

Tous les Frères assemblés dans la salle du Collège Écossais se revêtent du Tablier, du Cordon et du Bijou de ce grade. (Le texte ne mentionnant pas l’allumage des chandeliers, il est à présumer qu’on les allume avant le début des Travaux. Il est à noter aussi l’absence des 4 chandeliers à 4 branches).

Le Commandeur, sous la dénomination maçonnique de Député Maître, décoré de l’Équerre, préside le Collège à l’Orient; le Senior de la Commanderie du lieu où l’on reçoit, sous la dénomination de Premier Adjudant, décoré du Niveau, et l’Instructeur des Novices, sous la dénomination de Second Adjudant, décoré de la Perpendiculaire, occupent I'Occident.

Le Député Maître, étant debout à sa place, frappe un coup d’ordre qui est répété par les deux Adjudants,

D.M.: .

1° Adj.: .

2° Adj.: .

et dit aussitôt:

D.M. : A l’ordre, mes Frères.



À l’instant il tire son épée du fourreau et la tient la pointe haute, le pommeau appuyé sur la table. Tous les Frères l’imitent et tirent la leur, tenue de la main gauche, pointe haute tandis qu’ils se mettent au signe du grade.

D.M. : Frère Second Adjudant, nos Travaux sont-ils en sûreté?

Le Deuxième Adjudant, qui a dû, avant le commencement de ce Travail, s’assurer des portes, et placer un Frère Novice l’épée à la main, pour la garde de l’intérieur de la salle, répond:

2° Adj.: Respectable Député Maître, le Collège Écossais est à couvert et les Travaux sont en sûreté.

Alors le Député Maître dit:

D.M. : À la Gloire du Grand Architecte de I'Univers, au nom de I'Ordre, par les pouvoirs que j’en ai reçus, et sous les auspices du Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, j’ouvre le Travail symbolique du Collège Écossais.

Aussitôt il frappe les quatre coups de Maître Écossais qui sont répétés par les deux Adjudants:

D.M.: — —

1° Adj.: — — Mes Respectables Frères, le Travail symbolique du Collège Écossais est ouvert.

2° Adj.: — — Mes Respectables Frères, le Travail symbolique du Collège Écossais est ouvert.

D.M. : Ayez attention, mes Frères.

Le Député Maître, et tous les Frères avec lui font le signe du quatrième grade; les Frères remettent leur épée au fourreau, tandis que le Député Maître et les deux Adjudants déposent la leur sur leur table.

Le Député Maître en s’asseyant invite les Frères à en faire autant.

On attend en silence le retour du Frère Préparateur qui s’annoncera au Collège par la batterie de Maître Écossais.

Parrain : — — .

2° Adj.: Respectable Député Maître, on frappe à la porte du Collège en Maître Écossais.

D.M. : Frère Deuxième Adjudant, voyez qui c’est.

Après s’en être enquis, le second Adjudant dit:

2° Adj.: Respectable Député Maître, c’est le Frère Préparateur qui demande l’entrée du TempIe.

D.M. : Qu’il soit introduit.

Le Frère Maître des Cérémonies introduit le Frère Préparateur qui reste à I'Occident entre les Adjudants;



D.M.: Frère Préparateur, veuillez nous faire connaître les dispositions du candidat.

Le Frère Préparateur fait son rapport. Lorsque celui-ci est terminé, le Député Maître dit:

D.M.: Mes Frères, êtes-vous satisfaits des dispositions du candidat, et consentez-vous qu’il soit introduit pour que nous recevions son engagement préliminaire?

Les Frères tendent le bras droit en avant, la paume de la main tournée vers la terre, sans se lever, en signe de consentement.

D.M.: Respectable Frère, en qualité de Parrain du Frère Maître de Saint-André ....... allez le chercher, et vous le présenterez au Collège Écossais selon les usages prescrits.

2° Introduction du candidat dans le Collège Écossais

Rendu dans la Chambre de Préparation, le Frère Parrain demande au candidat s’il persiste dans le désir d’être reçu dans l’Ordre intérieur, il lui dit qu’il va le conduire dans le Collège Écossais qui est assemblé pour lui faire subir son dernier examen et les épreuves qui doivent précéder son admission. Ensuite il l’amène à la porte du Collège où il frappe en Maître Écossais.

Parrain: — — .

2° Adj.: Respectable Député Maître, on frappe à la porte du Collège en Maître Écossais.

D.M. : Frère Deuxième Adjudant, voyez qui frappe ainsi.

Le Second Adjudant se rend à la porte et y frappe la batterie du grade

2° Adj.: — — .

Le Frère Parrain lui répond par la même batterie

Parrain: — — .

Alors le Second Adjudant ouvre la porte et fait successivement, sans la refermer, les questions suivantes:

2° Adj.: Que demandez-vous, mon Frère?

Parrain: Je demande l’entrée du Collège Écossais pour un Maître de Saint André qui désire subir son dernier examen pour être reçu dans l’Ordre intérieur.

2° Adj.: Quels sont ses nom, prénom, son âge, sa religion, le lieu de sa naissance et celui de son domicile?

Le Frère Préparateur, qui en même temps est son Parrain, répond à chaque article

de la question.

2° Adj.: D’où vient-il maintenant?



Parrain: De l’île d’Écosse où il a été longtemps éprouvé.

2° Adj.: Quel est son nom d’Ordre?

Parrain: NOTUMA.

2° Adj.: Ses légitimes Supérieurs ont-ils consenti à son avancement?

Parrain: Oui, mon Frère et j’en réponds

2° Adj.: Mon Frère, je vais en rendre compte au Respectable Député Maître, et prendre ses ordres.

Le Frère Second Adjudant referme la porte et, s’étant rendu à sa place, il répète au respectable Député Maître toutes les réponses qu’il a reçues.

2° Adj.: Respectable Député Maître, le Frère ...... demande l’entrée du Collège Écossais pour un Maître Écossais qui désire subir son dernier examen pour être reçu dans I'Ordre intérieur. C’est le Frère............. (noms de baptême et civil), âgé de .... ans, de religion......., né à........, domicilié à........ il vient de l’île d’Écosse où il a été éprouvé. Son nom d’Ordre est NOTUMA. Ses légitimes supérieurs, Ie Frère X..... en répond, ont consenti à son avancement.

D.M. : Puisqu’il a été fidèle à remplir ses devoirs, il est juste de lui accorder la récompense; faites-le entrer.

Le Second Adjudant va ouvrir la porte sans donner la batterie.

Le candidat entre en faisant la marche et le signe des Maîtres Écossais, et reste placé à I'Occident entre les deux Adjudants, son Parrain se tenant derrière lui.

D.M. Frère Maître Écossais, que demandez-vous?

Candidat Je désire connaître l’Ordre intérieur et y être reçu si j’en suis jugé digne.

Le Député Maître lui tient alors le discours suivant:

Discours du Député Maître au Candidat

Mon frère, votre attente sera remplie si vous persévérez dans votre désir, mais avant de vous admettre dans le sein de cet Ordre respectable, il nous faut vous indiquer quel est son but et quels sont les devoirs qu’il impose à tous ses membres afin que vous puissiez juger vous-même si vous avez suffisamment de force et de constance pour les remplir.

Ce n’est pas sans raison, mon très cher Frère, qu’à chaque pas que vous avez fait dans la carrière des grades symboliques, on vous a mis sous les yeux le Temple célèbre que Salomon éleva dans la Cité Sainte à la gloire du Grand Architecte de l’Univers et que l’on a rappelé à votre souvenir les



révolutions qu’il a éprouvées, sa destruction presque absolue et l’amélioration de I'ancienne loi par une loi plus simple et plus sublime.

Les vrais disciples de cette loi, placée entre les débris du Temple et I'Autel de la Nouvelle Alliance, méritent par I'ardeur de leur désir, de coopérer sous la conduite de Maîtres sages et éclairés à I'édification du Temple parfait. Ils y appelèrent tous les peuples de la terre par leur salutaire instruction, mais se fut principalement dans la Cité Sainte, et près des ruines de I'ancien Temple, que des Maîtres éclairés initièrent ceux qui y étaient conduits par le zèle le plus pur et par l’amour de la vérité.

C’est dans ces lieux réservés qu’un Ordre, dont le souvenir seul est conservé parmi nous, et avec lequel nous conservons, comme Maçons, des rapports de filiation, c’est dans ces lieux, dis-je, que cet Ordre apprît à connaître le but primitif de la Franc-Maçonnerie.

Les fondateurs de cet Ordre se dévouèrent courageusement à la défense de la religion et des opprimés, et, par l’ensemble de toutes leurs vertus, ils se rendirent célèbres. Sans cesse occupés à l’étude et à la contemplation des grands mystères de la nature dans le Temple de la nouvelle loi, adorant sans cesse, dans son sanctuaire, la source unique de toute sagesse, de toute lumière et de toute puissance, ils se faisaient un devoir d’accourir sur le parvis du Temple pour servir l’humanité souffrante.

Ce fut par cette bienfaisance active que leur Ordre se rendit utile aux hommes et conserva l’estime des peuples tant qu’il ne perdit pas de vue le but fondamental de son institution.

Ce que je viens de vous dévoiler, mon cher Frère, doit vous expliquer pourquoi I'on vous a toujours recommandé d’étudier la Franc-Maçonnerie sous trois points de vue différents à savoir:

la connaissance des devoirs envers l’Être Suprême et leur importance;

la connaissance de soi-même et de la nature;

la connaissance enfin des devoirs moraux envers les hommes.

C’est par la pratique de ces derniers devoirs que le Maçon devient pour ses Frères et pour l’humanité entière un modèle de justice, de douceur et de Bienfaisance. Mais quoique l’observance rigoureuse de nos devoirs envers les hommes soit plus particulièrement recommandée par les lois de l’Ordre pour l’accomplissement de son but de bienfaisance, il n’exige pas moins sévèrement de ses adeptes la pratique des autres vertus qui seules peuvent conduire au but primitif de la Maçonnerie.

C’est en agissant dans ce double esprit que nous pouvons espérer faire des progrès dans la vraie Maçonnerie. Vous allez donc, mon Frère, vous engager à faire des efforts pour connaître et pratiquer ce que vous



devez à I'Être Suprême et à vous-même; en le faisant, vous saurez mieux ce que vous devez aux hommes vos Frères.

Soutenir avec courage la vérité universelle contenue dans I'esprit de la religion chrétienne, s’opposer au progrès de I'erreur en faisant aimer la vérité, donner I'exemple de la douceur et de la charité envers tous les hommes de quelque religion qu’ils soient, soulager les malheureux, prendre soin des malades et des vieillards, venir au secours des enfants délaissés veiller à leur éducation, protéger et défendre le faible qu’on opprime, enfin ne s’écarter jamais de la soumission et de l’attachement qui sont dus au chef de l’état s’il protège la Franc-Maçonnerie et aux lois, tels sont, mon cher Frère, les devoirs que prescrit l’Ordre dans lequel vous désirez entrer.

Cet Ordre est fondé sur la religion et I'humanité; il est voué à I'exercice des vertus religieuses, sociales et patriotiques. Il vous demande des mœurs, du zèle, de la confiance, de l’obéissance et de la discrétion. Il exige de vous non seulement que vous répandiez vos bienfaits sur les malheureux, mais encore que vous concouriez, autant qu’il vous sera possible, à toutes les œuvres d’utilité publique et à tout ce qui peut contribuer au bonheur de l’humanité en général.

Mais, mon cher Frère, si l’Ordre exige de tous ses membres l’amour et la pratique de ces devoirs qui leur étaient déjà imposés par la religion et la nature, il leur procure aussi de bien douces récompenses pour ceux qui savent les obtenir et ont le bonheur de les apprécier.

Recueillez-vous un instant, mon Frère, et sondez votre cœur pour pouvoir répondre avec franchise à la question que je vais vous poser en présence des Frères que vous voyez ici assemblés pour être, avec moi, les témoins de votre dernière résolution.

Êtes-vous bien dans la ferme et libre volonté de contracter les engagements dont je vous ai tracé l’idée générale, et de faire vos efforts pour les remplir fidèlement?

….. Répondez.

Le candidat ayant répondu convenablement, le Député Maître lui dit:

D.M.: Ce n’est point ici, mon Frère, que vous devez en contracter l’obligation, mais je dois exiger de vous une déclaration préalable qui nous assure dans tous les cas de votre discrétion, et que vous devez signer ici; la formule en a été mise sous vos yeux; voulez-vous prononcer et signer cet engagement?

…Répondez.



Le candidat ayant consenti, les Frères Adjudants le conduisent à I'Orient où ils le font mettre à genoux devant la table du Député Maître, ayant la main droite dégantée sur le livre de l’Évangile, et ils restent à ses côtés, le Parrain derrière lui.

3° Engagement préliminaire du candidat

Le Député Maître restant seul assis dit:

D.M. : A l’ordre, mes Frères.

Tous les Frères se lèvent, tirent leur épée qu’ils tiennent de la main droite pointe haute pendant que le candidat prononce à haute voix son engagement préliminaire, comme il suit:

Candidat : Moi ..................... Maître Écossais, reconnaissant avoir demandé librement et volontairement d’être reçu dans I'Ordre intérieur du Régime Écossais Rectifié, je promets et m’engage sur mon honneur de ne jamais révéler, en aucun cas, et sous quelque prétexte que ce puisse être, directement ou indirectement, en tout ou partie, par paroles, signes ou écrits quelconques, à aucun homme, maçon ou autre, qui n’aurait pas contracté les mêmes engagements que moi, aucune des choses qui vont m’être confiées, ou qui pourront l’être à l’avenir, concernant ledit Ordre. Si je manque à cette promesse, je consens à être réputé homme sans honneur et digne du mépris de tous mes Frères; déclarant que je persiste dans le désir sincère d’y être admis, et que j’en réitère la demande. En foi de quoi je prononce, et signe librement, devant I'assemblée de mes Frères, mon présent engagement.

Aussitôt que le candidat a prononcé son engagement, son Parrain lui présente la plume pour le signer. Dès cette signature, le Député Maître relève le candidat et tous les Frères remettent leur épée au fourreau et s’assoient, tandis que les Adjudants conduisent le candidat au milieu de la salle, l’y laissent avec son Parrain à côté de lui, et vont reprendre leurs places à l’Occident.

D.M.: Vous voilà, mon cher Frère, irrévocablement engagé au secret sur les choses qui vont vous être confiées; la prudence, bien plus que I'affectation du mystère, exigeait cette précaution avant de vous montrer le terme des symboles et allégories; mais à quelque degré que vous puissiez parvenir, n’oubliez jamais que l’Équerre, le Niveau et la Perpendiculaire, que nous allons laisser ici, vous ont été donnés pour symbole de la règle invariable qui doit, maintenant plus que jamais, diriger vos actions.



Rendez-vous cette règle familière par votre constance et par votre zèle, afin d’assurer vos pas dans la route qui vous est ouverte, si vous en êtes trouvé digne.

S’il y avait un autre Novice à recevoir le même jour, ce qui ne peut avoir lieu que dans des cas bien prescrits, le Député Maître s’arrêterait à cet endroit du Rituel, et ne continuerait ce qui suit qu’après I'introduction, I'examen et I'engagement du second, pour les conduire tous deux ensembles dans la Chambre du Milieu.

Lorsque le candidat a signé I'engagement préliminaire, le Parrain remet, avec la feuille signée les deux autres pièces exigées à savoir le certificat du Député Maître de la Loge de Saint-André où il a reçu son quatrième grade et où il a fréquenté régulièrement les Travaux et la quittance de dotation du Trésorier du Chapitre, au Frère Procureur de la Commanderie qui sort et va prévenir le Préfet qu’il a ces pièces entre ses mains.

Aussitôt le Préfet ouvre le Chapitre avec les Officiers et autres Frères arrivés depuis que le Collège Écossais est ouvert, y fait examiner ces titres et, s’ils sont justes, renvoie le même Frère au Commandeur pour lui dire de continuer son Travail.

Le Frère Procureur de la Commanderie de retour au Collège Écossais avec le consentement du Chapitre, le Travail continue, et le Député Maître dit au candidat:

D.M.: Frère Maître Écossais, le Chapitre trouve bon que je continue votre réception dans l’Ordre intérieur. Disposez-vous à passer maintenant avec nous dans la Chambre du Milieu; c’est là que vous apprendrez à connaître l’Ordre qui vous a été voilé jusqu’à présent sous les symboles et allégories de la Maçonnerie, et auquel vous désirez appartenir.

Puis s’adressant à tous les Frères:

D.M.: Quant à nous, mes chers Frères, pour qui ces choses ne sont plus un mystère, quittons ici nos vêtements et ornements maçonniques dès que nous aurons fermé le Travail des Maîtres Écossais; nous irons ensuite prendre ceux qui nous prescrivent de nouveaux devoirs; mais en quittant ceux-ci, ne perdons pas de vue que nous ne devons les reprendre avec les Frères Maçons que pour leur servir d’exemple dans la carrière des vertus qui doivent nous caractériser tous.

4° Clôture du travail symbolique du Collège Écossais

D.M.: Mes Frères puisque le Frère ....... a mérité que la Chambre du Milieu lui soit ouverte, cessons ici notre Travail. À I'ordre mes Frères.

Tous les Frères se lèvent et tirent leur épée comme à I'ouverture, c’est-à-dire qu’ils la tiennent de la main gauche la pointe haute et se mettent au signe du grade.

Le Député Maître dit:

D.M. : À la Gloire du Grand Architecte de I'Univers, sous les auspices du Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, au nom de



l’ordre, et par les pouvoirs que j’en ai reçus, je ferme le Travail symbolique du Collège Écossais.

D.M. : — — .

1° Adj.: Mes Frères, le Travail symbolique du Collège Écossais est fermé. — — .

2° Adj.: Mes Frères, le Travail symbolique du Collège Écossais est fermé. — — ..

D.M. : Ayez attention mes Frères.

Le Député Maître et tous les Frères avec lui font le signe du grade. Ensuite le Député Maître dit:

D.M. : Mes Frères, votre présence n’est plus nécessaire ici, allez vous préparer à être les témoins de nos Travaux dans l’intérieur du Temple.

Tous les Frères quittent le tablier et le bijou du grade à I'exception du Frère candidat.

Le Second Adjudant ouvre la porte, et les Frères qui ont le désir d’entrer dans la Chambre du Milieu, ou qui ont été désignés, s’y rendent tout de suite et avertissent les Frères de garde de la prochaine arrivée du Député Maître pour qu’ils préparent tout ce qui est nécessaire. Les autres Frères se rendent directement dans la salle capitulaire.

Le passage qui conduit de la salle du Collège Écossais à la Chambre du Milieu ne doit être éclairé que par la seule bougie que le Second Adjudant portera avec lui.

Le Député Maître étant resté debout à sa place dans la salle du Collège Écossais accompagné seulement des deux Adjudants, du Parrain et du candidat fait refermer la porte de la salle, et dit:

D.M.: Mes Frères, que la prudence et l’attention que nous devons avoir sur nous-mêmes dirigent tous nos pas et que I'obscurité éloigne tous regards indiscrets.

Le Député Maître éteint les bougies de son chandelier à trois branches, le Premier Adjudant éteint la sienne et les deux qui sont placées autour du Tapis du côté du Midi, tandis que le Second Adjudant éteindra les deux qui sont placées autour du Tapis du côté du Nord alors qu’il conservera la sienne qui lui servira à éclairer la marche du Député Maître jusqu’à la Chambre du Milieu. Ceci étant exécuté le Député Maître dit:

D.M.: Ce n’est qu’en traversant courageusement les ténèbres qui l’environnent que l’homme, aidé par un véritable guide, peut recouvrer la lumière qu’il a perdue.

Mes Frères, guidez sur mes pas ce Frère qui a persisté à vouloir partager nos Travaux.

À ces derniers mots, le Député Maître s’avance lentement vers la porte qu’il ouvre lui-même; il sort le premier, suivi du candidat qui a à ses côtés les deux Adjudants, tandis que son Parrain est derrière lui. Dans cet ordre, ils se rendent ensemble et lentement à la



porte de la Chambre du Milieu. Le Frère chargé d’annoncer le candidat double le pas pour avertir le Frère de garde de la Chambre du Milieu de I'arrivée de celui-ci. C’est à ce moment-là que ce Frère allume I'urne surmontant le Mausolée.

5° Introduction du Candidat dans la Chambre du Milieu

Arrivé à la porte de la Chambre du Milieu, le Député Maître qui reprend ici son titre de Commandeur, frappe en Novice c’est-à-dire deux coups détachés avec le poing et sept autres coups avec le doigt, soit neuf coups en tout:

Com.: — .

À ce moment-là, le Second Adjudant éteindra sa bougie.

Le Frère garde du Mausolée s’approchera, à I'intérieur, de la porte pour dire à haute voix de manière à se faire entendre à travers celle-ci:

Fr.de G.: Qui est celui qui a pu parvenir à la porte du Temple?

Com.: C’est votre Commandeur qui demande l’entrée de la Chambre du Milieu pour un aspirant éprouvé qu’il amène avec lui.

À ces mots, le Frère de garde ouvre la porte en silence et va reprendre son poste auprès du Mausolée ou il reste assis. La Chambre du Milieu ne doit être éclairée que par la lampe sépulcrale qui est sur la table devant le Mausolée et par la flamme qui s’élève de l’urne funéraire.

Le Commandeur entre avec sa suite, et le Parrain, qui entre le dernier, ferme la porte à clef.

Le Commandeur se place devant la table, face au Mausolée, ayant à ses côtés l’aspirant entouré des deux Adjudants; le Parrain, lui est toujours derrière le candidat. Les Frères qui se trouvent dans la Chambre du Milieu, à l’exception des officiants, doivent observer le plus profond silence pendant toute la cérémonie afin que I'aspirant ne soit nullement distrait dans ses réflexions.

Le Commandeur et les Officiers qui sont entrés avec lui se revêtent de leur décoration

capitulaire. Lorsque tous sont habillés et décorés, le Commandeur, après un moment de silence dit

Com.: Frère de garde, dévoilez-nous ce qui était caché dans I'ombre du mystère.

Le Frère de garde découvre la petite inscription du Mausolée et dit à l’aspirant Frère Écossais:

Fr. de G.: Frère Écossais, voyez et lisez.

Après que l’aspirant ait lu l’inscription, le Commandeur lui en explique en français le sens en disant:

Com.: Voilà tout ce qui reste de l’Ordre illustre et malheureux des Chevaliers du Temple.

Il le laisse ensuite pendant quelques moments livré à ses réflexions, après quoi il frappe seul un coup sur la table.

Com.: .



Aussitôt le Frère de garde du Mausolée tire le rideau qui cachait le portique et l’inscription du fond oriental de la Chambre du Milieu. Dès que le rideau est entièrement tiré, découvrant l’ensemble, le Frère dit:

Fr. de G.: Frère Écossais, voyez et lisez.

Après un moment de silence, le Commandeur explique à l’aspirant, en français, le sens de la seconde inscription comme il suit:

Com.: Nous sommes Chevaliers de l’Ordre Bienfaisant de la Cité Sainte, zélés défenseurs de la religion du Christ, vivant dans l’Espérance, la Foi et la Charité.

Le Commandeur laisse encore pendant quelques moments I'aspirant à ses réflexions; ensuite il lui explique en quoi consistent les rapports qu’il y a entre l’Ordre éteint des Templiers et celui du Régime Écossais Rectifié, et aussi ce que signifie la flamme qui sort de I'urne, en ces termes:

Discours du Commandeur à l’aspirant

Com.: Frère Écossais, le premier monument qui vient d’être découvert à vos yeux rappelle à votre mémoire l’Ordre illustre et malheureux des Chevaliers du Temple. Gardez-vous cependant de nous prêter l’intention de vouloir ranimer leurs cendres. Cet Ordre eut des rapports avec la vraie maçonnerie, et par lui l’initiation symbolique a été conservée, et a traversé les siècles pour venir jusqu’à nous. Voilà pourquoi le souvenir de cet Ordre est conservé parmi nous. La flamme que vous voyez s’élever de cette urne funéraire où reposent des cendres vous indique que l’esprit qui anima les pieux fondateurs de cet Ordre leur a survécu; elle brille à vos yeux pour vous apprendre que les vérités que voile la Maçonnerie ne peuvent se perdre, parce que les décrets de la Providence sont immuables, et que sa bonté et sa sagesse veillent toujours pour conserver aux hommes ce qu’elles leur ont départi. Le second monument vous offre l’aspect d’un Temple fait pour l’homme, c’est celui de la religion et de la bienfaisance. L’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, en se dévouant à la défense de la religion du Christ, ne veut point verser le sang de ses ennemis; les moyens qu’il emploie sont avoués par l’humanité, la tolérance, la charité et l’amour et exclut toute violence. Notre conduite envers vous a dû vous prouver que cette milice bienfaisante ne met jamais, en usage, que les armes de la persuasion et la force de l’exemple. C’est en sacrifiant dans ce Temple qui a succédé à l’ancien que vous venez de quitter, c’est en triomphant de vous-même, en



immolant aux pieds de ses autels toutes vos passions, que vous pourrez devenir un membre digne de notre Ordre; voilà ce qui assura les progrès des Chevaliers Templiers dans la Maçonnerie, et le seul moyen de parvenir au but primitif. Tant que l’Ordre des Templiers fut basé sur ces principes, aussi longtemps qu’il utilisa toutes ses forces à défendre et à propager la vérité fondamentale qui y était contenue, cet Ordre prospéra. Dès que mû par un sentiment d’orgueil, il les employa à un but de domination, dès qu’il oublia sa simplicité primitive pour s’élever et pour accumuler des richesses, il se suscita de nombreux ennemis sous les coups desquels il succomba. Vous comprendrez, mon cher Frère, que nous ne cherchons rien dans les débris de l’Ordre du Temple, puisque nous voulons remonter jusqu’à la source même où il a puisé. Citoyens aimant notre patrie, soumis aux lois, respectant les magistrats chargés de les appliquer, nos Travaux secrets n’ont rien qui puisse les inquiéter, puisqu’ils ne sauraient voir en nous les restaurateurs d’un Ordre éteint. Le Maçon ne devient pas Templier, et ce n’est que comme Maçons que nous les reconnaissons pour des Frères qui ont existé avant nous. Je n’ai pas le droit de vous donner d’autres explications sur tous les objets que je viens de vous indiquer; vous voyez ce que nous sommes, et ce que nous devons être à jamais.

Com.: Persistez-vous à vouloir entrer dans l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte?

L’aspirant ayant répondu affirmativement à la question du Commandeur, celui-ci s’adresse à tous les Frères qui sont entrés avec lui dans la Chambre du Milieu en leur disant:

Com.: Mes Frères, vous avez été témoin du zèle qui a conduit dans ce Temple le Frère ................. Rendez-vous dans le chapitre du Noviciat et vous annoncerez sa persévérance au Préfet qui le préside, afin qu’il soit disposé à m’accorder la faveur que je vais lui demander.

Frère Second Adjudant, visitez l’extérieur du Temple et veillez à ce que notre marche soit assurée.

Le Frère Second Adjudant rallume la bougie qui avait éclairé la marche du Député Maître pour se rendre en ce lieu, et sort pour vérifier si les Travaux sont en sûreté à I'extérieur, après quoi il fait défiler tous les Frères qui doivent se rendre au Chapitre des Novices, ce qu’ils font sans confusion et sans bruit; ils y prennent chacun leur place; celui qui sera interrogé par le Préfet lui rendra compte de ce qui s’est passé et lui annoncera la prochaine arrivée du Commandeur.

Le Second Adjudant, de retour dans la Chambre du Milieu, le Commandeur dit à I'aspirant:



Com.: Mon Frère, vous vous êtes rendu digne de concourir à nos Travaux, je vais avec mes Frères requérir votre admission au Noviciat de l’Ordre; préparez-vous à me suivre pour prendre vos engagements solennels en cette qualité.

Puis s’adressant aux Frères de garde dans la Chambre du Milieu il leur dit:

Com.: Mes Frères, que les choses qui viennent d’être dévoilées pour l’instruction du Frère Maître Écossais rentrent tout de suite dans I'ombre du mystère.

Pendant que les Frères de garde éteignent toutes les lumières de la Chambre du Milieu, le Commandeur, accompagné de l’aspirant, des deux Adjudants et du Parrain, se rend à la porte du Chapitre, où les Frères de garde dans la Chambre du Milieu viennent le rejoindre pour y entrer avec lui.

Les Frères qui entreront au Chapitre avec le Commandeur et l’aspirant éviteront avec le plus grand soin de faire le moindre bruit en entrant; ils s’arrêteront même en silence au fond occidental du Chapitre, pendant que le Préfet et le Commandeur se reconnaissent, et ils n’iront prendre leur place que lorsque cette reconnaissance sera finie pour éviter à I'aspirant toute distraction pendant qu’elle se fait.



Cérémonie à observer par le préfet pour la réception d’un Écuyer Novice

1° Entrée du Préfet et des Dignitaires

Le Préfet, ayant reçu les titres du candidat des mains du Frère qui en a été chargé dans le Collège Écossais, et tout étant disposé et éclairé convenablement par les soins du Maître des Cérémonies du Chapitre, et les Frères étant placés suivant leur rang, le Maître des Cérémonies se fait accompagner d’un Frère Écuyer Novice, ou à défaut d’un Frère Chevalier parmi les derniers reçus, pour porter le Chandelier à neuf branches tout allumé, et va avertir le Préfet, les Hauts Dignitaires et les Dignitaires provinciaux et Prioraux qui se trouveraient avec lui.

Il fait former le cortège qui est disposé comme suit:

1. Le Maître des Cérémonies l’épée nue à la main, pointe haute,

2. Un Écuyer Novice ou à défaut un Chevalier portant le Chandelier à neuf branches,

3. Les Grands Dignitaires, Officiers Prioraux et Provinciaux, dans leur rang respectif,

4. Le Très Révérend Préfet, encadré des deux Écuyers Novices, celui de gauche portant la bannière, celui de droite le glaive.

Si le Très Éminent Grand Prieur est présent c’est lui qu’encadrent des deux Écuyers Novices, et qui entre en dernier. Si le révérendissime Maître Provincial est présent, c’est lui qui entre en dernier entouré des deux Écuyers Novices. Le Frère Maître des Cérémonies fait alors ouvrir la porte à deux battants et dit:

M.d.C. Mes Frères veuillez vous lever en signe de respect.

À ce moment-là, I'orgue commence à jouer et le cortège monte vers l’Orient. Les deux Chevaliers et les deux Écuyers Novices y restent debout jusqu’à ce que le Très Révérend Préfet et/ou le très Éminent Grand Prieur et/ou le révérendissime Maître Provincial aient pris place. Les Frères présents en signe de respect font alors une profonde inclination vers l’Orient et tous restent debout.

Le Préfet frappe un coup ( ) sur la table avec le pommeau de son épée, et aussitôt tous les Frères tirent la leur qu’ils tiennent la pointe haute avec la main droite, tenant leur chapeau bas de la main gauche. Ensuite il dit: (pour information dans le manuscrit l’ouverture est en latin)

Préfet: Au nom du Dieu Tout Puissant, et par le pouvoir que j’ai reçu, que soit ouvert ce Chapitre de Noviciat de l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers de la Cité Sainte, de la Préfecture Allobrogia (ou du Léman), Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, 10e Province

Doyen: Qu’il soit ouvert selon les rites de l’Ordre.

Préfet: Prions le Seigneur!



Doyen: Afin qu’il sauve ceux qui espèrent en Lui.

Senior: Et qu’il nous envoie Son secours du Ciel.

Prieur ecclésiastique.: Dieu tout puissant et éternel, Source du Bien, de la Paix et de la Lumière! regarde avec clémence tes serviteurs assemblés dans ce Temple de notre Saint Ordre, et voués à la gloire de Ton Saint Nom, et au bonheur de la famille humaine; fais, Seigneur, nous T’en supplions, qu’avec Ton aide, nous remplissions religieusement nos devoirs, pour notre utilité mutuelle et éternelle, et pour être un exemple aux yeux des autres hommes, fais que, décorés de toutes les vertus, nous parvenions à la vie éternelle; par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

Préfet: Que la charité et la concorde règnent toujours parmi nous!

Tous les FF. Ainsi soit-il!

Doyen: Mes Frères, le chapitre du Noviciat de I'Ordre de la Cité Sainte est ouvert.

Senior: Prenez séance, mes Frères, et observez un religieux silence.

(dans le manuscrit ici s’arrête le texte en latin)

Tous les Frères se couvrent, remettent l’épée au fourreau et prennent place. Pendant ce temps se termine dans une autre enceinte la Cérémonie du Collège Écossais, présidée par le Commandeur intéressé aidé de ses Adjudants et d’un certain nombre de Novices et de Chevaliers.

Le Préfet donne connaissance de l’ordre du jour de la Cérémonie dont les différentes phases se déroulent suivant un plan élaboré à I'avance.

2° Vérification des titres du Candidat

Préfet: Mes Révérends et très chers Frères, j’ai assemblé ce Chapitre pour recevoir Écuyer Novice de l’Ordre, le Maître Écossais ......................, âgé de ....................... ans, né à ....................... Demeurant à ............. Membre de la Respectable Loge ......................................... Il se présente muni des titres nécessaires pour son admission, et je vais faire procéder à l’examen capitulaire des dits titres. Frère Procureur de la Commanderie de................., remettez au Frère Chancelier du Chapitre les actes qui sont entre vos mains pour qu’il en soit fait vérification.

Le Frère Chancelier, les ayant reçus et examinés, déclare leurs régularités et va ensuite les déposer sur la table qui est à côté du Préfet. Ce dernier invite les révérends



chevaliers Doyen, Senior et Prieur ecclésiastique, à venir auprès de lui pour en faire ensemble la vérification et authentifier leurs signatures.

Les autres membres capitulaires peuvent, s’ils le désirent, se joindre à eux.

Après la vérification, les Dignitaires étant de retour à leur place, le Préfet dit:

Préfet: Mes Frères, les preuves d’ordre sont acquises; persistez-vous dans le consentement que vous avez déjà donné pour l’admission du Frère Maître Écossais .................................. ?

Tous les Frères du Chapitre consentants se lèvent, et tendent le bras droit en ayant la main ouverte pour exprimer leur consentement et se rassoient. S’il y avait des oppositions, c’est à ce moment-là que le ou les opposants se lèveraient et argumenteraient leur position afin qu’elle soit immédiatement analysée et résolue.

S’il y avait deux Écuyers Novices à recevoir, le même jour on passerait tout de suite, à l’examen des preuves d’Ordre du second candidat. Ceci étant achevé le Préfet dit:

Préfet: Frère Procureur de la Commanderie, de la part du chapitre du Noviciat, allez dire au Respectable Frère Commandeur qu’il peut continuer le travail de réception du Frère.

Le Frère Procureur va s’acquitter de cet ordre dans le Collège Écossais.

Le Préfet mettra à profit ce temps pour lire, ou faire lire, l’instruction qu’il jugera à propos.

Réception et vestition du novice

1° Introduction du Candidat dans le Chapitre

Le Commandeur, accompagné de ses deux Officiers, de I'aspirant et de son parrain, frappe à la porte du Chapitre par la batterie du Noviciat qui est de deux coups avec le poing, et ensuite de sept coups avec un doigt, faisant ainsi, au total, neuf coups:

Com.: —

En entendant cette batterie, le Maître des Cérémonies dit:

M.d.C. : Très Révérend Frère Préfet, on frappe à la porte du Chapitre en Novice.

Préfet: L’entrée est permise à tout homme éprouvé, qui vient dans la Foi, l’Espérance et la Charité, accompagné d’un vrai Frère. Voyez donc qui frappe ainsi.

M.d.C.: —

Il ouvre la porte et dit, s’adressant au Frère Commandeur:

M.d.C. : Révérend Frère Commandeur quel est le motif qui vous amène?

Com.: Je viens présenter, au Chapitre, un Frère Écossais parfaitement éprouvé, et pour qui je demande l’admission au Noviciat.



M.d.C. : Quel est son nom?

Com.: C’est le Frère....................

Le Maître des cérémonies referme la porte, revient à sa place, et dit:

M.d.C. : Très Révérend Frère Préfet, c’est le Révérend Frère Commandeur de......................... qui demande l’admission au Noviciat pour Ie Frère.................

Préfet: Frère Maître des Cérémonies donnez-leur l’entrée du Chapitre.

Le Préfet frappe alors un coup de pommeau de son épée sur la table; il se lève aussitôt ainsi que tous les Frères, qui ne tirent pas leur épée, pour recevoir le Commandeur.

Le Maître des Cérémonies ouvre les deux battants de la porte du Chapitre et dit:

M.d.C. : Révérend Frère Commandeur, vous pouvez introduire le Frère Écossais que vous présentez.

Le Commandeur entre, suivi des Frères qui I'accompagnent, lesquels s’arrêtent au fond du Chapitre jusqu’après la reconnaissance. Le Commandeur, lui, s’approche du Préfet, tenant de la main gauche l’aspirant pour le lui présenter.

Le Commandeur s’étant avancé vers le Préfet, qui de son côté descend de sa place, et fait deux ou trois pas au-devant de lui, ils se donnent, mutuellement, le signe et l’attouchement de reconnaissance par les deux mains croisées et les quatre mots du grade et s’embrassent de la façon suivante:

Le Commandeur porte I'index et le médius de la main droite, allongée, sur son épaule gauche près du cou, et les descend jusqu’au milieu de la poitrine; le Préfet lui répond en faisant le même signe avec les deux doigts de la main gauche qu’il porte sur son épaule droite et qu’il descend aussi jusqu’au milieu de la poitrine.

Le Commandeur prend alors avec sa main droite la main droite du Préfet en disant à voix basse: HUGUES le Préfet lui répond en prenant avec sa main gauche la main gauche du Commandeur et en disant de la même façon: GEOFFROY; leurs deux bras ainsi entrelacés formant une croix, ils s’embrassent en se disant à I'oreille, le Commandeur: PAGANIS, et le Préfet: SAINT OMER.

Pendant tout le temps de la reconnaissance, si le Chapitre a une colonne d’harmonie, celle-ci joue.

Après cette reconnaissance, le Préfet retourne à sa place où il se tient debout; les Frères qui sont entrés avec le Commandeur prennent place et se tiennent eux aussi debout; tandis que le Commandeur restant à quelques pas en avant du Préfet lui dit:

Com.: Très Révérend Frère Préfet, voici un Maître Écossais que je vous présente; il désire ardemment être admis au Noviciat de l’Ordre Bienfaisants des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, et il a fait toutes ses preuves; assisté de mes Frères, je l’ai éprouvé; je l’ai reconnu, en tout, digne de la faveur qu’il demande, et je réponds de lui.



Préfet: Frère Maître Écossais, les enquêtes qui ont été faites sur vous, vous avaient déjà mérité nos suffrages; le témoignage que le Révérend Frère Commandeur de............... vient de rendre en votre faveur ne nous permet plus de douter que vous ne soyez digne d’être reçu. Nous sommes donc prêts à récompenser votre zèle et votre persévérance, si vous déclarez, vous-même, en présence de ce Chapitre que vous persistez, librement et sincèrement, à vouloir appartenir à notre Ordre en qualité d’Écuyer Novice.

L’aspirant ayant répondu affirmativement — ......

Préfet: Avant de vous faire prononcer votre engagement pour le Noviciat, je vais vous en faire donner lecture; écoutez attentivement.

L’aspirant étant placé entre le Commandeur et le Maître des Cérémonies, et ayant son parrain derrière lui, le Commandeur lui fait lecture de la formule d’engagement.

Com.: Moi............................, reconnaissant avoir demandé librement et volontairement mon admission au Noviciat de l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, je promets devant Dieu et devant ce respectable Chapitre et je m’engage solennellement sur mon honneur:

de garder inviolablement pendant toute ma vie Ie secret sur les choses qui m’ont été ou me seront confiées concernant directement ou indirectement I’Ordre que j’embrasse;

de promettre obéissance et soumission aux Supérieurs de l’Ordre, comme aussi d’en observer la Règle, les Statuts, les Règlements et particulièrement ceux du Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, n’entendant néanmoins compromettre aucunement, par mon présent engagement, mes devoirs particuliers concernant ma religion, les autorités de l’État, ma patrie et mon état civil;

de travailler soit avec mes Frères, soit en particulier, au bien de l’Ordre auquel je me lie, comme aussi au bien de ma patrie et de l’humanité en général;

de me vouer spécialement à I'exercice d’une bienfaisance active et universelle, ainsi qu’à l’amour de la vertu et de la vérité, but essentiel de I’Ordre;

promettant d’observer et de faire observer autant qu’il me sera possible les lois d’une charité vraiment chrétienne, envers tous les hommes, de quelque religion qu’ils soient.



Je réitère librement et volontairement ma promesse d’observer avec fidélité tous ces engagements, ainsi que ceux que j’ai précédemment contractés, et si j’y manque, je consens d’être réputé homme sans honneur et digne du mépris de tous mes Frères.

Ainsi que Dieu me soit en aide pour les remplir.

À la fin de cette lecture, le Préfet lui dit:

Préfet: Mon Frère, voulez-vous prononcer solennellement cet engagement entre mes mains?

L’aspirant y ayant répondu, le Préfet frappe un coup avec le pommeau de son épée sur la table, aussitôt tous les Frères tirent leur épée dont ils tiennent la pointe haute avec la main droite, tandis qu’ils ont leur couvre-chef dans la main gauche, bras le long du corps.

Le Préfet s’assoit et prenant la Bible, qui se trouve sur sa table, la place sur ses genoux avec son épée par-dessus.

Le Frère Maître des Cérémonies fait agenouiller l’aspirant devant le Préfet; lui fait poser la main droite dégantée sur la Bible et l’épée et dans cette posture lui fait lire à haute voix la formule de son engagement qui doit être imprimé sur une feuille séparée dont sera muni le Commandeur qui s’en servira pour en faire la première lecture, lorsqu’il en recevra l’ordre du Préfet, et qui la présentera ensuite à l’aspirant pour lui permettre de le prononcer.

2° Engagement du Candidat

Candidat : Moi............................, reconnaissant avoir demandé librement et volontairement mon admission au Noviciat de l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, je promets devant Dieu et devant ce respectable Chapitre et je m’engage solennellement sur mon honneur:

de garder inviolablement pendant toute ma vie Ie secret sur les choses qui m’ont été ou me seront confiées concernant directement ou indirectement I’Ordre que j’embrasse;

de promettre obéissance et soumission aux Supérieurs de l’Ordre, comme aussi d’en observer la Règle, les Statuts, les Règlements et particulièrement ceux du Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, n’entendant néanmoins compromettre aucunement, par mon présent engagement, mes devoirs particuliers concernant ma religion, les autorités de l’État, ma patrie et mon état civil;



de travailler soit avec mes Frères, soit en particulier, au bien de l’Ordre auquel je me lie, comme aussi au bien de ma patrie et de l’humanité en général;

de me vouer spécialement à I'exercice d’une bienfaisance active et universelle, ainsi qu’à l’amour de la vertu et de la vérité, but essentiel de I’Ordre;

promettant d’observer et de faire observer autant qu’il me sera possible les lois d’une charité vraiment chrétienne, envers tous les hommes, de quelque religion qu’ils soient.

Je réitère librement et volontairement ma promesse d’observer avec fidélité tous ces engagements, ainsi que ceux que j’ai précédemment contractés, et si j’y manque, je consens d’être réputé homme sans honneur et digne du mépris de tous mes Frères.

Ainsi que Dieu me soit en aide pour les remplir.

À la fin de cet engagement, l’aspirant reste à genoux. Le Commandeur va prendre sa place dans le Chapitre.Les Révérends Chevaliers se couvrent et, restant debout, gardent l’épée pointe haute.

3° Vestition du Candidat

L’aspirant étant resté à genoux, avec à ses côtés le Frère Maître des Cérémonies et son Frère parrain, le Préfet debout lui dit:

Préfet: Quittez donc maintenant, mon cher Frère, ces vêtements et ornements maçonniques, pour recevoir ceux que vos vertus et votre persévérance vous ont mérités, et dont je vais vous revêtir.

Pendant qu’avec l’aide du Frère Maître des Cérémonies I'aspirant se dépouille de son tablier de Maître Écossais et de son cordon, le Préfet lui dit:

Préfet: Que le passé soit effacé et que tout soit renouvelé.

Pendant que le Frère Maître des Cérémonies aidé du parrain revêt I'Écuyer Novice de la Cotte d’Armes, le Préfet dit:

Préfet: Je vous revêts de la Cotte d’Armes des Écuyers Novices de I’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte; elle est blanche et bordée de rouge afin que la réunion de ces couleurs vous rappelle sans cesse la pureté de mœurs et la charité chrétienne qui doivent vous caractériser, et vous serve d’aiguillon dans la pratique de la vertu.

Le Préfet lui fait passe au col le sautoir de soie rouge en lui disant:



Préfet: Recevez ce sautoir rouge qui est la décoration d’ordre des Frères Écuyers Novices. La croix qui est figurée au bas sert à vous rappeler que vous devez vous dévouer, à l’avenir, à la religion du Christ. Vous ne devez jamais paraître dans le chapitre de Novice sans en être décoré.

Le Préfet lui mettant les deux mains sur les épaules lui dit:

Préfet: Soyez un digne Écuyer Novice de l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte. Que la prudence et un véritable attachement aux vertus qui vous ont été recommandés dirigent toutes vos actions, et n’oubliez jamais les engagements qui vous lient aujourd’hui à l’Ordre.

Le Préfet prenant et tenant son épée de la main droite dit alors au Novice:

Préfet: Au nom de I'Ordre, par le pouvoir que j’en ai reçu, sous les auspices du Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, je vous reçois Écuyer Novice de l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte.

En finissant ces mots, le Préfet touche le Novice sur le front avec le pommeau de son épée. Il le relève ensuite et le baise au front; après quoi il lui dit:

Préfet: Frère Novice, dès ce moment, vous êtes membre de l’Ordre intérieur de ce Régime; vous êtes voué par le choix de votre cœur à la pratique de la bienfaisance et des vertus chrétiennes. Confirmez donc, par la pratique, le zèle, la charité et la soumission que vous avez promis, en remplissant exactement tous les devoirs particuliers à votre classe et que nos règles prescrivent. Nous ne vous admettrons que par là à vos derniers engagements dans I'Ordre. Mes Frères, remettez vos épées au fourreau et prenez séance.

Le Frère parrain rejoint sa place laissant le nouveau Frère Novice en compagnie du Frère Maître des Cérémonies debout devant le Préfet.

4° Signes, Mots, Attouchements et Batterie

Préfet: Le signe se rapporte au sautoir rouge que les Novices portent au col; il se fait ainsi:

Celui qui est interrogé porte les deux premiers doigts, allongés, de la main droite sur son épaule gauche près du col et les descend, diagonalement, jusqu’au milieu de la poitrine; I’interrogateur y répond en faisant Ie même signe avec les deux



mêmes doigts de la main gauche qu’il porte sur son épaule droite et qu’il descend aussi jusqu’au milieu de la poitrine.

L’attouchement et les mots se donnent ainsi:

Celui qui est interrogé prend avec sa main droite la main droite de l’autre, en disant à voix basse: HUGUES; l’autre y répond en prenant, avec sa main gauche, la main gauche du premier, en disant à voix basse: GEOFFROY; leurs deux bras ainsi entrelacés forment une croix. Ensuite ils s’embrassent en se disant à l’oreille, le premier PAGANIS, et le second SAINT OMER, qui sont les deux mots secrets du grade.

C’est ainsi que doivent se donner les signes, mots et attouchement entre deux Frères qui se rencontrent et veulent s’examiner mutuellement; mais si un Novice se présente à un chapitre, ou à un Frère de ses supérieurs, il doit donner lui seul les deux temps du signe et tous les mots du grade pour se faire reconnaître.

La batterie du grade se fait en frappant deux coups avec le poing, et ensuite sept coups avec le doigt:

— .

5° L’Écusson de la Province et les emblèmes de l’Ordre

Préfet: L’écusson, que vous voyez au-dessus de moi, renferme les armes de la Province du Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse à laquelle vous appartenez, c’est-à-dire un calice en champ de gueule, entouré des lettres O. I. U. S., surmonté d’une croix templière en gueule en chef d’argent, portant en bande la devise: OMNIA IN UNUM SUNT, soit: Tout est dans l’Un.

Le Graal est ici représenté par le symbole de l’initiation; d’abord réceptacle demi-sphérique de la Lumière désirée et pressentie par le Récipiendaire. Au pied de ce Graal formé par le Delta lumineux des trois premiers Nombres découverts, se trouve, en son centre, le symbole de l’ultime degré de l’initiation, celui de la réintégration dans l’Unité primordiale et aussi de l’ultime grade chevaleresque de notre Rite Écossais Rectifié.

Vous apercevez à ma droite un phœnix avec la devise

c’est l’emblème de la renaissance des êtres: il rappelle à la fois la perfection originelle de l’homme, sa dégradation et sa



régénération qui furent la base des mystères de tous les peuples qui se sont livrés à l’étude de la religion et de la nature.

Vous voyez encore à ma gauche un pélican avec la devise:

(il nourrit, élève, ceux qui ont faim). Cet emblème qui est très ancien dans l’Ordre y est encore conservé pour exprimer qu’il fut toujours voué, et aujourd’hui plus que jamais, à une bienfaisance active envers tous les hommes, de quelque nation et religion qu’ils soient.

Allez donc vous présenter au Frère Elémosinaire du chapitre afin de remettre entre ses mains vos premiers dons pour les pauvres en qualité d’Écuyer Novice, et vous reviendrez prêter votre hommage d’obédience.

Le Maître des Cérémonies conduit le Novice vers le Frère Elémosinaire où il fait son aumône.

Il le ramène ensuite vers le Préfet auprès duquel le Novice fera le signe d’obédience à la demande du Préfet qui s’adresse à lui en ces termes:

Préfet: Mon Frère, donnez-moi maintenant le signe authentique de l’obédience que vous avez promise aux Supérieurs de l’Ordre que je représente ici, et de celle que vous devez à la dignité de Préfet dont je suis revêtu.

Le Novice fait une profonde inclination devant le Préfet et dans cette posture il touche avec la main droite le pommeau de son épée.

Préfet: Allez maintenant donner le même signe d’obédience au Révérend Frère Commandeur de............................... sous I'inspection duquel vous serez désormais.

Le Maître des Cérémonies conduit le Novice vers son Commandeur qui se lève pour recevoir le signe d’obédience et lui dira ensuite:

Com.: Recevez avec docilité, et profitez des avis et instructions de l’Inspecteur des Novices qui vous sera indiqué, c’est un de vos principaux devoirs. (Il le baise au front et se rassoit).

En l’absence du Commandeur titulaire intéressé, le Préfet demandera au Frère Novice de se présenter devant le Doyen du chapitre qui le représentera et qui s’adressera à lui en ces termes:

Doyen Je reçois, mon Frère, votre obédience au nom du Révérend Frère........................ Commandeur de................. que je représente en ce moment. Recevez avec docilité, et profitez des avis et instructions de l’Inspecteur des Novices qui vous sera



indiqué, c’est un de vos principaux devoirs. (Il le baise au front et se rassoit).

Préfet: Frère Maître des Cérémonies, conduisez maintenant ce Frère Novice devant chacun des Frères ici présents afin qu’en les abordant il les salue par une inclinaison, et vous, mes Révérends Frères Chevaliers vous lui donnerez le baiser fraternel sur le front tandis que vous, mes Frères Novices, vous l’embrasserez sur les deux joues.

Préfet: Frère Maître des Cérémonies, conduisez notre nouveau Novice vers le Frère Chancelier du chapitre, afin qu’il signe l’acte de sa réception sur le protocole du jour, lequel, présenté par le Frère Chancelier sera aussi signé par moi-même, le Doyen, le Senior, le Prieur, le Commandeur, les deux Adjudants, le Chancelier lui-même et par le Frère parrain du Novice.

Si le temps le permet, après les signatures, le Maître des Cérémonies le ramène au milieu du chapitre, où il le fait asseoir, restant aussi assis à son côté pour entendre l’instruction des Novices. Dans I'autre cas, on lui remettra le tiré à part qu’on lui demandera de lire avec attention.

Préfet: Mon cher Frère, écoutez avec attention l’instruction de votre classe, dont on va vous donner lecture, et tâchez de mettre à profit tout ce qu’elle contient d’intéressant pour vous. Je souhaite, et nous souhaitons tous qu’elle vous fasse faire d’utiles réflexions.

6° Texte de l’Instruction rituelle des Novices (se termine en page 39)

Le Temple du Roi Salomon était une des sept merveilles de l’Antiquité. C’était aussi un édifice entièrement symbolique. Le plan de ce sanctuaire grandiose, ses constructions, ses ornements, ses bases représentaient la synthèse de toutes les sciences: c’était l’Univers, c’était la Philosophie, c’était le Ciel.

Salomon en avait conçu le plan, Hiram l’avait exécuté avec génie, les directeurs de travaux avaient la science des détails et les ouvriers travaillaient d’après les plans des Maîtres.

Cette hiérarchie si rationnelle et si juste est prise dans la Franc-Maçonnerie pour le type de la société parfaite. Les francs-maçons veulent rebâtir le Temple, c’est-à-dire reconstruire la société sur les bases de la hiérarchie intelligente et de l’initiation progressive, indépendante de toute secte religieuse et de toute faction politique, et c’est pour cela qu’ils se nomment francs-maçons, c’est-à-dire constructeurs libres.

L’Initiation, qui dans ses phases successives, cherche à soustraire la créature humaine à la domination de la matière pour la rendre plus



accessible aux aspirations de son âme et à la voix de sa conscience, trouve sa sublime expression dans la devise du Maître Écossais «MELIORA PRAESUMO». C’est vous dire que les Maçons désireux de devenir un jour Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte doivent s’inspirer de l’esprit de celui qui fut le Maître Parfait afin que, vivant dans la Foi, I’Espérance et la Charité, ils consacrent leurs efforts à conduire, par leur exemple, au Temple de la Sagesse, ceux qui en sont le plus éloignés.

Le but de l’initiation maçonnique paraîtra peut-être trop simple à ceux qui ont espéré des connaissances d’un ordre différent. Aveugles qu’ils sont: la Sagesse n’est-elle pas son ouvrage? N’est-ce pas elle qui enseigne la Justice, la Tempérance, la Prudence? N’est-ce pas elle qui donne le Courage? Seules vertus qui soient réellement utiles à l’homme en cette vie, car elles sont tout le secret de la Force. C’est vers cette Sagesse que l’Ordre veut vous conduire, vers cette Sagesse, seule capable d’éclairer votre route et de vous amener aux sources du vrai bonheur.

Aujourd’hui nous voulons vous retracer l’origine et le but de la Franc-Maçonnerie.

Ce ne sont pas des conjectures que nous voulons vous présenter, c’est l’histoire même de cette auguste institution dont nous allons vous esquisser les grands traits. Vous donner en détail l’histoire de l’initiation à travers les âges serait, en effet, impossible, puisque ce serait reprendre l’histoire de tous les peuples de la terre, et que c’est dans leur religion et dans leurs mystères qu’il faudrait en rechercher les traces et les vestiges.

Mon Frère, le Rituel maçonnique dit: «Comme le soleil commence son cours à I'Orient et répand la lumière dans le monde, de même aussi le Vénérable Maître se place à l’Orient pour mettre les Frères à l’ouvrage et éclairer la Loge de ses lumières».

On s’accorde à reconnaître que l’orient fut le berceau de l’Initiation, c’est-à-dire que les peuples des pays qu’arrosent le Gange et l’Indus, guidés par leur imagination idéaliste et contemplative, eurent la pensée originelle et la première application de ces mystères qui, bien des siècles plus tard, furent apportés sur les bords du Nil par la secte des gymnosophistes.

L’Inde contemporaine a conservé ses antiques brahmanes qui, seuls encore, ont le droit d’interpréter les Védas ou Saintes Écritures. Leurs symboles sont restés les mêmes, et un Cercle enfermé dans un Triangle équilatéral est l’emblème de cette éternité formée de Brahmâ, Vishnou et Siva: La Vie et la Mort.

Les sociétés secrètes de l’Antiquité ont atteint leur plus grand épanouissement dans la vallée du Nil. De tous les points du monde, on accourait à leurs mystères d’Isis, de Sérapis et d’Osiris pour y acquérir



instruction et édification. L’initiation aux mystères égyptiens avait la plus haute valeur et était revêtue de tout l’éclat de la pompe orientale. C’est au sein des Temples qu’elle avait lieu. Le cortège passait au milieu de ces mystérieux Sphinx qui semblaient «garder les avenues de l’édifice». Puis on arrivait devant les deux obélisques isolés, comme les deux colonnes devant le Temple de Salomon, et qui étaient dédiées au dieu Soleil. Enfin l’imposant cortège entrait dans le Sanctuaire où se déroulait la cérémonie proprement dite.

Dans la Haute-Égypte, les gymnosophistes avaient établi leur principale école dans l’île de Mérée, où I'on admire encore aujourd’hui les ruines de leurs Temples magnifiques.

Dans la Moyenne Égypte, le centre principal des mystères était à Memphis, près du Sphinx colossal et de son Temple hypogé dont I’origine remonte à plus de sept mille ans en arrière, non loin de la plus grande de ces gigantesques pyramides, orientées aux quatre points cardinaux, et dont la singulière distribution intérieure semble bien avoir servi aux mystères et aux épreuves de l’initiation.

Quand le Roi Cambyse, 525 ans avant notre ère, abattit la grande nation égyptienne en la frappant au cœur, c’est-à-dire, en égorgeant ses prêtres et en ruinant ses Temples, il y avait déjà un millier d’années que la Grèce avait puisé chez elle son enseignement hermétique, lui avait emprunté ses sociétés secrètes et institué ses fameux mystères de Samothrace et d’Éleusis.

Nous ne pouvons vous décrire ici ces merveilles de l’esprit humain ni vous parler, en détail, de Pythagore et de ses continuateurs, de Socrate, du divin Platon et de Zénon, le chef des stoïciens.

Nous vous rappellerons que Socrate fit de la Morale une science basée sur la connaissance de soi-même, qu’il apprit à ses disciples à distinguer, entre toutes, les vertus que sont la Justice, la Tempérance, la Prudence et la Force qui est leur conséquence. Qu’il recommandait la pratique du bien comme source du bonheur. Qu’il croyait en l’immortalité de l’âme et enseignait l’existence d’un Dieu unique et sa Providence. Ce Juste qui n’eut que le tort de devancer son temps fut condamné à boire la ciguë 400 ans avant Jésus-Christ.

Tous ces hommes formèrent des écoles et leurs doctrines se répandirent au loin dans le monde, si bien qu’en Judée, trois courants d’idées se dessinaient bien avant la naissance de Jésus:

1. Les pharisiens, conservateurs religieux

2. Les sadducéens, conservateurs politiques



3. Les esséniens, corporation plus religieuse que philosophique,

rappelant par bien des traits communs, nos Ordres monastiques, sorte d’association pythagoricienne mêlée d’austères pratiques des stoïciens.

Ainsi donc, l’Initiation, après avoir vivifié l’Égypte et la Grèce, fit pénétrer sa chaleur bienfaisante en Palestine. Or l’Initiation n’était pas une science, car elle ne renfermait ni règles, ni principes scientifiques, ni enseignement particulier. Ce n’était pas une religion puisqu’elle ne possédait ni dogme, ni discipline, ni rituel exclusivement religieux. Mais elle était une école où l’on enseignait les Arts, les Sciences, la Morale, la Législation, la Philosophie et la Philanthropie, le Culte et les Phénomènes de la Nature, afin que l’Initié connût la Vérité sur toutes choses.

Partout elle suscita des génies jusqu’au jour où se révéla le plus grand de tous, Celui qui prêcha la Paix, I'Amour, le Pardon des offenses, Celui qui releva le faible et infusa aux masses un sang nouveau puisé dans la Foi, l’Espérance et la Charité.

Des écoles philosophiques de la Judée, nous n’en retiendrons qu’une seule, celle des esséniens, dont l’histoire ne remonte, peut-être, qu’à 150 ans avant Jésus-Christ. C’était plutôt une corporation religieuse, sorte d’Ordre monastique, nous l’avons dit, constitué selon l’idée pythagoricienne et pratiquant les vertus stoïciennes. Loin de la flétrir ou de la combattre comme les écoles rivales, le Christ n’en fait jamais mention, ce qui viendrait à l’appui de la tradition qui le fait sortir, lui et quelques-uns de ses disciples, de cette caste des esséniens.

Quant aux thérapeutes, ils étaient, selon Philon, des esséniens isolés et établis à l’étranger, surtout aux environs d’Alexandrie, où ils jouissaient d’une grande réputation comme guérisseurs et comme savants.

Les esséniens n’habitaient pas les grandes villes de la Judée, mais ils formaient des sortes de monastères administrés, chacun, par un économe. Ils pratiquaient le mépris de la richesse, vivaient en commun du produit de leurs travaux, et se réunissaient pour prier, tournés vers l’Orient, et pour méditer les lois divines, dans un langage riche en allégories.

Dans ces assemblées si graves, ils se ceignaient les reins d’une pièce de linge blanc, ils se mettaient à l’ordre, portant une main entre la poitrine et la barbe, tandis que l’autre pendait au côté (Philon).

Les esséniens soumettaient leurs candidats à trois épreuves. Puis, dans la cérémonie d’Initiation, leur remettaient une pioche ou hache, une robe blanche et le tablier déjà mentionné. Ils préféraient le célibat au mariage, mais élevaient volontiers les enfants pauvres. Ennemis de toute guerre et de toute violence, ils proscrivaient l’esclavage, enseignaient que



tous les hommes sont égaux entre eux. À leur entrée dans l’ordre, ils devaient jurer obéissance à leurs supérieurs et promettre de ne jamais révéler à personne les mystères de l’Association, même s’il fallait perdre sa vie. Leur maxime fondamentale était: «Tu aimeras Dieu et ton prochain, tu seras vertueux».

Tels étaient ces grands spiritualistes qui furent les éducateurs du Christ. Aujourd’hui, je n’ai pas à vous retracer la vie et I'œuvre du grand Crucifié, mais quand expira sur le Golgotha cette voix qui avait appelé les hommes à la liberté en apportant sur cette terre la Foi, l’Amour, l’Espérance et la Charité, I'œuvre resta. La flamme divine ne s’éteignit pas. Elle fut entretenue par les premières communautés chrétiennes ainsi que par ces humbles contemplatifs répandus dans le désert et, petite lumière d’abord cachée aux profanes, devint un jour la Grande Lumière qui mit fin à toute une civilisation reposant sur le despotisme et l’esclavage.

Après le supplice du Christ, ses disciples se groupèrent autour de son frère, I’Apôtre Jacques, mais leur communauté conserva un caractère judaïque dont la loi mosaïque formait la base essentielle. Telle fut la première forme du christianisme. Elle ne survécut pas à la destruction de Jérusalem par Titus.

Pierre avait essayé, mais sans succès, de répandre la nouvelle doctrine. Étienne et Paul réussirent mieux, parce qu’ils l’affranchirent des observances mosaïques. Ce fut le deuxième type de communauté. On n’exigeait plus que la confiance en Dieu et la pratique de la morale de Jésus.

Ces assemblées, ou ecclesiae, avaient l’organisation des synagogues. Elles étaient présidées par un ancien ou Vénérable, assisté lui-même de deux Surveillants, d’un Instructeur, enfin de Diacres qui fonctionnaient comme Maîtres des Cérémonies, Trésorier, Économe et Elémosinaire. Tous étaient élus par la communauté.

Peu à peu ces communautés se répandaient, franchissant leurs limites étroites, elles gagnèrent Alexandrie et l’Égypte, la Grèce, l’Asie Mineure. Un esprit nouveau pénétrait ces «ecclesiae». On ne croyait plus au retour prochain du Christ et les néophytes apportaient avec eux, le bagage scientifique et philosophique de leur époque, ainsi qu’un cérémonial particulier venu surtout de Grèce et qui devait, si rapidement, transformer ces «ecclesiae» si simples au début, en associations secrètes où l’on n’entrait que par initiation. Ajoutons que celle-ci comportait, au début, trois degrés: des Auditeurs, des Catéchumènes et des Fidèles.

L’enseignement fut tout symbolique et les néophytes, éprouvés par plusieurs scrutins successifs, étaient conduits dans la crypte, baignés dans l’eau lustrale, revêtus de la robe blanche, puis oints d’huile sacrée. Ils



recevaient, sur le front, le signe mystérieux de la communauté, la croix. Enfin, ils récitaient le Credo et promettaient le secret. Le mot de passe le plus ordinaire était symbolisé par un poisson parce que les cinq lettres de ce mot donnaient les initiales des mots Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur.

Tel fut le troisième type d’organisation chrétienne. Il fut aussi celui de la Tradition johannique. En effet, l’Évangile préféré semble avoir été celui selon saint Jean, livre essentiellement philosophique et donnant Jésus pour le Fils de Dieu et non pour son égal. Dans ces assemblées, la loi mosaïque, loi d’autorité, a disparu, mais la lutte pour ce même principe d’autorité, lutte séculaire et sans fin, va naître entre les Frères de Saint-Jean ou johannites qui voient en Jésus-Christ un sage et un homme, et les docètes qui veulent lui conférer une naissance et une essence divines.

Nous sommes arrivés vers I'an 125 de notre ère. Les chrétiens de saint Jean n’ont cessé de s’accroître, si bien qu’à l’époque des Croisades, ils couvraient de leurs sectes, toute la Syrie. Aujourd’hui on les retrouve, encore, en Mésopotamie.

En 1118, le patriarcat de ces chrétiens de la primitive église fut conféré à Hugues de Paganis, fondateur de l’Ordre des Templiers, pour lui et ses successeurs, en même temps qu’une version spéciale de l’Évangile selon saint Jean lui aurait été offerte.

Très orthodoxes au début, les Chevaliers du Temple devinrent de fervents adeptes johannites dans leurs assemblées secrètes, tout en conservant, extérieurement, les formes du culte romain, car les docètes l’avaient emporté et la lutte des deux sectes devait ensanglanter l’humanité dans les siècles à venir.

L’enseignement de saint Jean était appelé la Gnose et, vers la fin du 3e siècle, ce Clément d’Alexandrie, dont l’église devait faire un saint, s’écriait: «S’il fallait choisir entre le salut et la Gnose, il faudrait choisir la Gnose». Que nous sommes loin de ce Clément V qui fit périr, sur le bûcher, Ies Chevaliers du Temple, Frères de saint Jean, et gnostiques du 14e siècle.

Tel était l’état de l’initiation lorsque, sous les étendards de Godefroy de Bouillon, les Croisés s’enrôlèrent pour voler à la conquête des lieux saints en 1095. Ce ne fut que plus tard, en 1118, sous le règne de Balduin II (son deuxième successeur) que furent fondés les Ordres illustres des Chevaliers de saint Jean et des Chevaliers du Temple de la Cité Sainte. Les fondateurs de ce dernier Ordre furent Hugues de Paganis, Geoffroy de Saint-Omer et sept autres Chevaliers.

Au début, les Chevaliers ne pouvaient être plus de neuf, mais, protégés par les rois et bénis par les papes, ils formèrent un Ordre connu pour sa prospérité prodigieuse. Partout, ils exécutèrent des constructions



considérables, églises, châteaux forts et autres bâtiments pour lesquels ils employèrent un grand nombre d’architectes et d’ouvriers venus de toute part et surtout des îles Britanniques. L’Ordre avait son Temple à Londres, à Paris, et dans toutes les villes importantes. À Genève, il possédait plusieurs domaines, notamment aux Eaux-Vives, à Frontenex, à Confignon, etc., mais il possédait surtout, la colline de Saint Gervais, jadis couronnée par son antique crypte du 3e siècle, qu’enferma et protégea, ensuite, la Maison de l’Ordre, c’est-à-dire le Temple.

Grand Maître, par la grâce de Dieu, le chef de l’Ordre avait plus de puissance qu’un roi. Philippe le Bel rechercha sa protection contre le peuple insurgé de sa capitale. Puis jaloux de sa puissance et de ses incalculables richesses, le roi, mal conseillé par son orgueil et sa jalousie, s’associa avec le pape Clément V pour charger les Templiers des crimes et des vices les plus ignobles. Ainsi fut aboli, en octobre 1311, l’Ordre le plus illustre, merveille du Moyen Âge, que tous les princes, que tous les papes, avaient admiré et protégé.

Un grand nombre de Chevaliers furent arrêtés et suppliciés. Bien peu échappèrent. Mais aujourd’hui, la mémoire des Chevaliers de la Cité Sainte, si longtemps ternie, brille au ciel d’un nouvel éclat.

Qui pourrait arrêter la Vérité qui marche?

L’Ordre est toujours debout: Adhuc Stat !

Les Templiers qui purent s’échapper se réfugièrent en divers pays. Les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devenus Chevaliers de Malte, héritèrent en partie, de leurs possessions et leur donnèrent asile. L’Ordre devint, au Portugal, l’Ordre du Christ. En Écosse, il fut mieux accueilli et protégé que partout ailleurs. La tradition veut, en effet, que quelques Chevaliers aient conduit les Templiers fugitifs en ce lointain pays. C’étaient le Conte de Beaujeu (dépositaire des Archives de l’Ordre), Georges Harris et Pierre d’Aumont.

Cette courageuse petite troupe aida le roi Robert Bruce à repousser l’invasion anglaise dans la célèbre bataille de Bannockburn. Par gratitude, Robert Bruce institua l’Ordre Royal de saint André du Chardon qui dès 1134 fut le Grand Chapitre de Kilwinning.

Ainsi, les Loges maçonniques établies en Écosse de toute ancienneté offrirent un asile aux Templiers fugitifs. Mais c’étaient des Frères accueillant des Frères, car les uns et les autres étaient unis par les mêmes lois, par la similitude des signes et attouchements, des épreuves et des grades. Bien plus, le système templier et la constitution de cet Ordre survécurent en s’appuyant sur l’Ordre de saint André et en devenant, ainsi, I'origine des hauts grades d’Écosse et d’Angleterre.



Si de là, nous sautons en 1650, nous arrivons à une période de crise pour la Maçonnerie. Le roi Charles Ier Stuart, ami et, d’autres affirment, grand protecteur de l’Ordre, venait d’être exécuté et, selon la tradition, les Maçons anglais avaient décidé d’envoyer leur délégation à Glenberg en Écosse pour s’assembler aux Maçons Écossais. Pour mieux assurer le secret de leurs délibérations en ces temps de violences et de troubles, les Frères d’Écosse et d’Angleterre choisirent, pour leurs réceptions comme pour le rituel, des symboles tout nouveaux. Ce fut l’histoire de la construction du Temple de Salomon et de son premier architecte, comme elle se trouve dans l’Ancien Testament. Ils pleurèrent Ie Maître assassiné, ils recherchèrent la Parole perdue, ils étaient eux-mêmes les enfants de la veuve. Ils inventèrent des signes, des mots, des attouchements nouveaux. Ils firent tout cela pour distinguer les patriotes de leur caste d’avec les traîtres.

Et plus tard quand, après la mort de Cromwell, la patrie fut entre les mains d’une poignée de démagogues, le Général Monk, membre de la Grande Loge d’Édimbourg, devint l’espoir de la nation. La délégation maçonnique anglaise fut de nouveau envoyée à Glenberg et c’est alors que fut créé un grade supérieur sous le nom de Maître Écossais. Il reçut pour devise « Meliora Praesumo», son mot de passe fut l’anagramme de Pierre d’Aumont «Notuma, et devint le siège de la direction secrète des affaires d’Écosse. Le Général Monk vainquit l’armée du Parlement, reprit Londres et rétablit sur le trône la famille royale des Stuart qui, par reconnaissance, conféra alors, à la Maçonnerie, le titre d’Art Royal.

Les événements qui suivirent sont mieux connus et sont plutôt du domaine de l’histoire. Notre système des hauts grades dérive du système templier qui, apporté en France en 1668, se répandit de là, dans les autres pays, l’Allemagne en particulier. Il comprenait à l’origine six grades: Apprenti, Compagnon, Maître, Écossais de saint André, Écuyer Novice et Chevalier.

Il fut rectifié en 1755 à Dresde, en 1772 à Kohlo, réorganisé en 1778 au Convent des Gaules et définitivement constitué au Convent de Wilhelmsbad en 1782.

Il dut alors renoncer à tout ce qui pouvait indiquer une intention de restauration politique de l’Ordre du Temple; il en conserva toutefois l’admirable organisation et la hiérarchie si simple et si solide. S’il échangea son titre glorieux de Chevalier du Temple contre celui de Chevalier de la Cité Sainte qu’il portait à I'origine, ce fut peut-être ce qui le sauva, car les autres parties de l’Ordre entrèrent, peu à peu, en sommeil ou se transformèrent. Mais notre Ordre garda, religieusement, l’esprit et la règle de l’Ordre du Temple dont il est issu et de son grade suprême, il a fait un



honneur auquel doit aspirer tout Novice qui s’efforce de conformer sa vie aux préceptes contenus dans la règle de l’ordre.

Écuyer Novice, mon cher Frère, dans les grades qui ont précédé, de nombreux symboles relatifs à l’homme physique, intellectuel et moral vous ont été chaque fois présentés. Qu’ils soient le sujet constant de vos pensées et de vos méditations et, alors, leur sens caché n’aura plus de mystère pour vous.

C’en est assez pour vous montrer qu’à mesure que vous avancez dans l’ordre maçonnique, le cercle de votre horizon s’étend et s’élargit. Le grade qui vient de vous être conféré exige, désormais de vous, une maîtrise plus complète, une discipline plus sévère, une conscience plus scrupuleuse.

Confiant dans Ie travail que vous avez accompli, convaincu par les preuves que vous nous avez données de la sincérité et de la noblesse de vos sentiments, nous vous ouvrons nos rangs avec joie. Entrez dans cet Ordre intérieur qui doit être, pour tous ses membres, le Sanctuaire sacré de l’amitié la plus pure et la plus désintéressée.

Si de nouveaux et de plus grands devoirs vous attendent, vous y trouverez aussi, de nouveaux secours. L’étude approfondie de vous-même et de votre destinée, vos expériences de la vie ont, sans doute, éclairé votre esprit et élevé vos pensées. Elles n’ont point encore donné à votre volonté la force invincible qui domine et maîtrise les appétits de la matière. C’est à la poursuite de cette force que nous vous convions. Vous la trouverez certainement si vous avez fait abstraction de vos préjugés et de votre égoïsme, si vous savez chercher, persévérer et souffrir.

La Vérité, qui est la grande émancipatrice, ne saurait se révéler à des âmes asservies, et la Lumière qui vient d’en haut n’apparaît point à ceux qui ont les yeux fixés sur la terre.

C’est donc le front haut et l’esprit affranchi de toute servitude que vous irez à la recherche de la Vérité et que vous vous assurerez, à jamais, la tranquille possession des vertus maçonniques, qui font l’homme de bien et le bon patriote, et qui rapprochent le plus de l’idéal nos âmes éprises de Justice, si elles sont soutenues par la Foi, l’Espérance et la Charité.

Préfet: Mon cher Frère, l’instruction que vous venez d’entendre (ou que vous lirez) mérite de votre part les plus sérieuses réflexions. Notre respect pour la Sainte Religion chrétienne doit augmenter votre attachement, votre confiance, votre reconnaissance pour l’Ordre on vous apprend qu’elle est tout pour l’homme. Vous êtes appelé à devenir chevalier, mais ce



titre ne se donne pas légèrement et l’on exigera de vous une profession de foi que nous devons vous faire connaître dès aujourd’hui, afin que pendant votre noviciat, vous travailliez à vous mettre en état de la prononcer avec sincérité, si vous n’avez déjà le bonheur de sentir combien elle est dans la vérité. Un pareil acte est trop imposant pour qu’il ne soit pas précédé de longues réflexions; l’ordre vous a accordé un an pour le faire; à l’expiration de ce temps, vous devrez faire connaître vos intentions et votre croyance. Tous vos engagements, mon cher frère ont été saints puisque nous les avons reçus sur l’évangile; mais pour déclarer devant Dieu sa foi et pour prendre les hommes à témoin de cette profession, il faut en être intimement persuadé, autrement on devient parjure. Ecoutez donc avec attention la profession des chevaliers, vos frères, si vous avez besoin de leur secours, vous aideront ensuite à la méditer avec fruit. Et nous tous mes frères renouvelons la en ce moment dans le fond de nos cœurs, que nos armes élevées soient le signe que nous sommes prêts à soutenir les vérités fondamentales qu’elle renferme, à les défendre avec courage et à verser tout notre sang pour l’honneur de notre sainte religion.

Le Préfet se lève aussitôt en frappant un coup ( ) sur la table avec le pommeau de son épée, tous les frères se lèvent. Les frères chevaliers lentement tirent aussi leur épée qu’ils tiennent la pointe haute. Les frères Écuyers Novices n’ayant pas encore fait cette profession ne tirent point leur épée. Le Prieur ecclésiastique fait la lecture de la profession de foi posément et à haute voix.

Profession de foi des Chevaliers

Prieur ecclésiastique: Moi, N ... N... (le nom de baptême et le nom civil), faisant profession publique de la religion chrétienne, ainsi que de la doctrine et des vérités évangéliques qu’elle enseigne, je déclare spécialement que

je crois fermement à l’existence d’un seul Dieu créateur et principe unique de toutes choses, dont l’action toute-puissante s’est manifestée dans l’univers par la triple essence, puissance et action indivisible du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Je crois que l’homme a été originellement créé dans un état de pureté, de justice et d’innocence, dont il est tombé par sa faute; que par là il a dégradé sa nature originelle et a été assujetti à la corruption et à la mort dans le levain du péché.

Je crois que le Verbe divin qui, par sa parole toute-puissante, a créé le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent, s’est fait



homme et incarné, et qu’il a vécu visiblement parmi les hommes sous le nom adorable de Jésus-Christ pour opérer la rédemption du genre humain, le régénérer à la grâce, et lui ouvrir la porte du salut.

Je crois qu’il est, comme il l’a dit, la voie, la vie et la vérité, et que nul ne peut aller à la vie éternelle que par lui; qu’il a répandu son sang et souffert la mort pour sauver l’homme; qu’il est ressuscité glorieusement par sa propre puissance le troisième jour, et qu’il s’est manifesté dans ce nouvel état à ses disciples; qu’il est ensuite monté aux cieux, d’où il a envoyé son Saint-Esprit parmi les hommes, pour les éclairer et les affermir dans la foi, l’espérance et la charité; qu’il est le seul Seigneur du ciel et de la terre, et qu’il est Un indivisiblement avec le Père et le Saint-Esprit.

Je crois à la vie future et éternelle, dans laquelle chacun recevra suivant qu’il l’aura mérité.

Je crois enfin à la Sainte Église universelle et apostolique, visible et invisible, des membres réunis par la foi en notre Seigneur et divin Maître Jésus-Christ.

Et si je me trouve encore faible dans la foi à quelques-uns de ces articles fondamentaux de notre sainte religion, qui étonnent ma raison, j’espère que Celui qui est la source de toute lumière et de toute vérité, voudra bien m’éclairer et me raffermir dans cette foi sincère à tout ce que je dois croire et professer pour arriver au salut; et pour cette fin, je prie aussi tous mes Frères de m’aider de leurs secours.

Après cette lecture, le Préfet frappe de nouveau un coup ( ), alors tous les frères remettent leur épée dans le fourreau et s’assoient.

Préfet: Frère Maître des Cérémonies, veuillez conduire le nouvel Écuyer Novice à sa place.

C’est au moment où tous les Frères sont en place que le Préfet salue, s’il y a lieu, les Frères Visiteurs.

Préfet: Frère Elémosinaire veuillez procéder à la quête d’Ordre

Pendant que circule le casque, le Préfet fait, éventuellement, donner lecture du procès-verbal de la Tenue.

Clôture du chapitre du noviciat

Le Préfet frappe un coup ( ) avec le pommeau de son épée; aussitôt tous les Frères se lèvent, tirent leur épée, la tenant la pointe haute de la main droite et mettant le chapeau bas de la main gauche.



Préfet: Au nom du Dieu Tout Puissant et par le pouvoir que j’ai reçu, que soit fermé ce Chapitre de Noviciat se l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers de la Cité Sainte, de la Préfecture Allobrogia (ou du Léman), Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse, 10e Province

Doyen: Qu’il soit fermé selon les rites de l’Ordre.

Préfet: Tout étant achevé, louons le Seigneur.

Doyen: Afin qu’il nous sauve et nous vivifie.

Senior: Nous et nos Frères absents, principalement les malades et ceux qui sont dans la peine.

Préfet: Prions le Seigneur!

Prieur ecclésiastique: Seigneur, Dieu éternel, Créateur et Sanctificateur de toutes choses, Sauveur du genre humain, exauce, nous T’en supplions, les prières par lesquelles nous appelons sur nous Ta Divine protection; qu’elle s’étende aussi sur nos Frères absents, sur les malades et ceux qui sont dans la peine; purifie nos désirs de toute convoitise égoïste, et dirige nos Travaux dans l’amour du Bien et de la Vérité; accorde-nous Ta paix afin qu’avec Ton aide, demeurant fermes dans la Foi, l’Espérance et la Charité, nous parvenions dans la patrie céleste que Tu nous as destinée. Par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

Préfet: Que la Charité et la concorde règnent toujours parmi nous!

Les FF.: Ainsi soit-il!

Doyen: Mes Frères le chapitre du Noviciat de l’Ordre de la Cité Sainte est fermé!

Senior: Retirez-vous en silence, mes Frères, et allez déposer vos vêtements selon l’usage.

Tous les Frères remettent leur épée au fourreau et défilent ensuite deux à deux suivant leur rang vers le vestiaire, précédés du Maître des Cérémonies et du Frère porteur du chandelier à neuf branches; d’abord les Frères Écuyers Novices, ensuite les Frères Chevaliers et le Frère Préfet qui sort le dernier.

Documents

Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice · Grand Prieuré Rectifié Indépendant de Suisse Admission d’un Maître Écossais au grade d’Écuyer Novice 6