AFRIQUE DU NORD - MOYEN-ORIENT À L'HORIZON · PDF file2 La région Afrique du Nord –Moyen-Orient (ANMO) se caractérise par un niveau de dépendance aux importations agricoles particulièrement

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ncessite de caractriser finement les effets des pandages, notamment indirects : consquences de l'augmentation du taux de MO dans les sols, missions de GES associes aux pratiques Concernant linnocuit de la pratique, les dlais respecter avant remise l'herbe des animaux ou avant la rcolte des cultures constituent un levier d'action important court terme pour limiter la contamination de la chane alimentaire. A plus long terme, il serait important de prdire les effets dapports rpts de Mafor sur les teneurs en contaminants dans les sols, leur biodisponibilit pour les cultures et les animaux, et leur mobilit dans les sols. Pour cela, les essais de longue dure en plein champ pourraient nourrir des modles prdisant sur le long terme les dynamiques associes des matires organiques et des contaminants dans les sols, et testant dautres scnarios dusage des Mafor.

5.3. Gestion territoriale et prise en compte des acteurs LESCo a montr le peu de travaux rcents sur les effets conomiques de lusage des Mafor ou son acceptabilit par diffrents acteurs. Aucune tude conomique rcente na t publie sur les marchs qui concernent des Mafor. Pourtant des transferts de Mafor entre rgions franaises existent dj, ainsi que des importations depuis d'autres pays europens. Quelques travaux pars existent sur la balance cot/bnfice de cette pratique ; des rsultats supplmentaires apporteraient des lments de rflexion sur lintrt de dvelopper de telles filires de traitement, transport et commercialisation des Mafor entre rgions excdentaires et rgions dficitaires en ressources. Par ailleurs, la valorisation des Mafor dorigine urbaine ou industrielle constitue un moyen de substitution des engrais minraux dans les rgions pri-urbaines et/ou dficitaires en levage. L'acceptabilit des acteurs directement concerns se joue sur les questions de risque, de nuisance et d'quit.

5.4. Poursuivre les recherches sur les contaminants L'innocuit des Mafor ne se pose pas de la mme manire selon les Mafor car elles ne sont pas toutes susceptibles de contenir les mmes contaminants (Tableau 2). Certaines Mafor sont encore peu documentes sur le plan de leur innocuit (cas des effluents industriels et de nombreuses Mafor "produits"). Les mtabolites issus de la dgradation des contaminants restent tudier. Par ailleurs, des contaminants mergents tels que les nanoparticules, susceptibles d'tre prsentes dans les effluents et dchets urbains, commencent tre tudis.

Tableau 2. Principaux types de contaminants susceptibles d'tre prsents dans certaines Mafor

Mafor Types de contaminants

Agents biologiques ETM CTO Effluents dlevage Pathognes associs

aux matires fcales Bactries rsistantes aux antibiotiques

Cuivre, zinc Molcules pharmaceutiques (antibiotiques, hormones) Boues d'puration urbaines

Cuivre, zinc, autres ETM

Large spectre dont molcules pharmaceutiques

Composts urbains

Pathognes associs aux vgtaux ou aux rsidus de cuisine

Large spectre Rsidus de pesticides

Large spectre Large spectre (rsidus de pesticides si dchets verts)

Cendres Absence Large spectre selon la nature du combustible HAP produits lors de l'incinration

Sdiments Bactries rsistantes aux antibiotiques ? Large spectre HAP, PCB avrs

Pour garantir linnocuit des produits agricoles, la rglementation doit considrer lensemble des risques sanitaires induits par les diffrents contaminants apports par les Mafor. Ces risques dpendent principalement de la composition des Mafor et des doses cumules apportes. Ils ne sont pas modifis par le statut juridique ("dchet", "produit", "sous-produit") des Mafor. Les critres rglementaires doivent donc apporter une rponse adapte ces risques et ce quel que soit le statut des Mafor. Si les critres actuels de flux dapport pour un usage agronomique "normal" semblent suffisants pour garantir l'innocuit des matires premires destines la consommation humaine sur le plan des contaminants rglements, la dcision de mettre en place des critres dinnocuit pour de nouveaux contaminants ou des niveaux de seuils plus stricts ncessite de raliser une valuation des risques sanitaires sur la base des lments rassembls dans cette ESCo. Pour en savoir plus : Houot S., Pons M.N., Pradel M., Caillaud M.A., Savini I., Tibi A. (diteurs), 2014. Valorisation des matires fertilisantes d'origine rsiduaire sur les sols usage agricole ou forestier. Impacts agronomiques, environnementaux, socio-conomiques. Expertise scientifique collective, Inra-CNRS-Irstea (France). Une version provisoire du rapport d'expertise est disponible sur les sites internet de l'Inra, du CNRS et d'Irstea. La version dfinitive la remplacera l'automne 2014. Une vido du colloque de restitution de l'ESCo est galement en ligne.

Organisation et principes de lexpertise scientifique collective (ESCo) L'ESCo est une activit d'expertise institutionnelle, rgie par la charte nationale de l'expertise laquelle l'Inra, le CNRS et Irstea ont adhr en 2011. Elle se dfinit comme une activit danalyse et dassemblage de connaissances scientifiques produites dans des champs trs divers du savoir, et pertinentes pour clairer laction publique. Cet tat des connaissances le plus complet possible, et son analyse, ne fournit ni avis, ni recommandations, ni rponses oprationnelles aux questions qui se posent aux gestionnaires. L'analyse est conduite par un collectif pluridisciplinaire d'experts chercheurs dorigines institutionnelles diverses. Pour l'ESCo "Mafor", conduite par la DEPE (Inra), une trentaine d'experts franais et trangers issus de diffrents organismes ont t mobiliss, leurs comptences relevant de lagronomie, de la chimie, de la microbiologie, de l'cotoxicologie, de lconomie, de la sociologie, du droit Le travail des experts sest appuy sur un corpus bibliographique d'environ 3000 rfrences, composes essentiellement darticles scientifiques auxquels se sont ajouts des statistiques, des rapports d'tude et des ouvrages. Cet exercice se conclut par la production d'un rapport qui rassemble les contributions des experts, et d'une synthse l'usage notamment des dcideurs.

AFRIQUE DU NORD - MOYEN-ORIENT L'HORIZON 2050 :

VERS UNE DPENDANCE ACCRUE AUX IMPORTATIONS AGRICOLES

RSUM DTUDE - OCTOBRE 2015

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La rgion Afrique du Nord Moyen-Orient (ANMO) se caractrise par un niveau de dpendance aux importations agricoles particulirement lev : ses besoins en produits agricoles sont couverts 40 % par des importations, et sa dpendance cralire est parmi les plus importantes du monde. Au cours des dernires dcennies, la combinaison de la croissance dmographique et de lvolution des rgimes alimentaires dans cette rgion a entran une forte augmentation de sa demande alimentaire. Sa production agricole a connu une croissance certes importante mais de moindre ampleur, en partie en raison des contraintes pdoclimatiques qui psent sur son agriculture et des effets limits de ses politiques agricoles. A lavenir, cette dpendance aux importations agricoles pourrait saccentuer, non seulement avec la poursuite de la croissance dmographique et lvolution des rgimes alimentaires, mais aussi en raison des impacts que le changement climatique pourrait avoir sur une rgion dj considre comme un point chaud climatique.

Dans une rgion gopolitiquement complexe et hautement stratgique, les importations agricoles et les politiques alimentaires psent lourd, directement ou indirectement, dans le budget des Etats et atteignent leurs limites en matire de lutte contre la pauvret. Dans ce contexte, il y a lieu de sinterroger sur les composantes du systme agricole et alimentaire de la rgion susceptibles daccrotre ou, au contraire, de freiner laccentuation de sa dpendance aux importations.

Cest dans cet esprit que lInra a ralis, pour le compte de Pluriagri1, ltude qui est ici rsume. Aprs avoir examin les tendances passes, de 1961 2011, des diffrentes composantes des bilans emplois-ressources du systme agricole et alimentaire de la rgion, le travail analyse plusieurs trajectoires possibles lhorizon 2050 laide dun ensemble de simulations qui prennent en compte, la fois, les consquences attendues du changement climatique et les effets de facteurs comme le progrs technique, une matrise accrue de lirrigation, une volution contraste des rgimes alimentaires, ainsi que des dynamiques dmographiques ou conomiques diffrencies. Les simulations montrent que la dpendance aux importations risque de saccentuer, notamment si les effets du changement climatique se font plus prgnants. Pris individuellement, aucun des trois leviers envisags (amlioration des rendements ; rgulation des rgimes alimentaires ; rduction des pertes) ne pourrait enrayer la drive du taux de dpendance du Maghreb, du Moyen-Orient et du Proche-Orient. Ils pourraient cependant tre efficaces en Egypte et renforcer la position dexportateur net de produits agricoles de la Turquie.

Au-del des tensions et des conflits qui la traversent, la rgion ANMO (13 millions de km, soit 10 % des terres merges du globe) se caractrise la fois par limportance de ses espaces arides et semi-arides faible potentialit agricole et par son dynamisme dmographique, sa population ayant t multiplie par 3,5 en cinq dcennies (de 139 millions dhabitants en 1961 496 millions en 2011, figure 1). Un des dfis de la rgion rside ainsi dans sa capacit