14
MER MÉDITERRANÉE N QUE OCÉAN INDIEN EN EN N N MÉDITE MÉDITE E E M E M E ERRANÉE ERRANÉE QUE QUE E E EN N MÉDITE E M E ERRANÉE QUE E LE MOYEN-ORIENT 7 1869 Inauguration du canal de Suez 1901 Découverte du pétrole au Moyen-Orient 1900 1800 1850 Empire ottoman Colonisation européenne du Moyen-Orient Introduction progressive de réformes MOYEN- ORIENT Égypte Turquie Istanbul Jérusalem Le Caire Iran Syrie Israël Palestine OCÉAN ATLANTIQUE OCÉAN PACIFIQUE OCÉAN INDIEN EN EN N N C IF C IF OCÉ OCÉ N NT ÉA A QUE IQUE E E EN N C IF OCÉ NT ÉA IQUE E 98

LE MOYEN-ORIENT

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Page 1: LE MOYEN-ORIENT

98

MERMÉDITERRANÉE

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANINDIENINDIENINDIENOCÉANOCÉAN

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMER

MÉDITERRANÉEMER

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

ATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUE

INDIENOCÉAN

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMER

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

ATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUE

LE MOYEN-ORIENT

7

1869Inauguration

du canalde Suez

1901Découverte

du pétrole au Moyen-Orient

19001800 1850

Empire ottoman

Colonisation européenne du Moyen-Orient

Introduction progressive de réformes

MOYEN-ORIENT

Égypte

Turquie

Istanbul

Jérusalem

Le Caire

Iran

Syrie

Israël

Palestine

MERMÉDITERRANÉE

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANPACIFIQUE

OCÉANINDIENINDIENINDIENOCÉANOCÉAN

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

OCÉANPACIFIQUE

OCÉANPACIFIQUE

MERMÉDITERRANÉE

MERMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

OCÉANOCÉANATLANTIQUEATLANTIQUE

OCÉANOCÉANATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUE

INDIENOCÉAN

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

OCÉANPACIFIQUE

MERMÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUEATLANTIQUE

98

Page 2: LE MOYEN-ORIENT

9999

EN ÉTUDIANT CE THÈME, TU APPRENDRAS À :

– expliquer l’évolution de l’Empire ottoman entre le XIXe siècleet la fin de la Première Guerre mondiale ;

– distinguer les différents peuples et religions du Moyen-Orient ;

– décrire les relations entre l’Europe et les pays du Moyen-Orientdepuis le XIXe siècle ;

– identifier les changements territoriaux survenus au Moyen-Orient, depuis le début du XXe siècle ;

– analyser les conditions de la création de l’État d’Israël.

AU TRAVERS DU THÈME, TU APPRENDRAS AUSSI PROGRESSIVEMENT À :

– comparer différentes sources sur un même thème (textuelles, iconographiques) ;

– comparer différents points de vue sur un événement (créationde l’État d’Israël, printemps arabe) ;

– mener l’enquête sur l’évolution d’un État en fonction des différentes dimensions (sociales, économiques, politiques, religieuses) ;

– analyser les conséquences à court, moyen et long termed’un événement à différentes échelles (création de l’État d’Israël,Printemps arabe).

APPRENTISSAGES VISÉS

1950 2000

Indépendance des pays arabes

1948Création de

l’État d’Israël,exode des Palestiniens

Dès 2011Vague de révoltes

démocratiques dans les États

arabes

Intifadas dansles territoires occupés

1987-1993 2000-2005

Guerres israélo-arabes

1reGM

2eGM

Page 3: LE MOYEN-ORIENT

100

7

L’expression Moyen-Orient désigne un vaste espace géographique qui s’étend de la Tur-quie au golfe Persique. Avant 1800, les Turcs contrôlent une grande partie de ce territoire qui forme l’Empire ottoman. Leur domination s’étend à la Méditerranée, aux Balkans et jusqu’aux portes de Vienne. Les pays européens, la France notamment, recherchent l’al-liance du sultan dont les navires commercent avec l’Inde et l’Afrique.

Avec sa population composée en majorité de musulmans sunnites, l’Empire ottoman est alors particulièrement tolérant pour les chrétiens qui parlent l’arabe, le turc, le grec, l’arménien. Il a accueilli une grande partie des juifs expulsés d’Espagne, après 1492, qui s’expriment en hébreu. Les communautés religieuses minoritaires vivent en paix avec la population musulmane. Depuis le XVIIIe siècle, le sultan porte le titre honorifique de calife, ce qui rehausse son pouvoir sur les musulmans sunnites.

Le XVIIIe siècle est une période de déclin pour les Ottomans, à travers les guerres qui l’opposent aux Habsbourg d’Autriche et à l’Empire russe. Ils perdent peu à peu leurs pos-sessions en Europe. Les défaites se suivent et le commerce périclite. Ce vaste territoire, riche en matières premières (coton, blé, plus tard pétrole), est de plus en plus considéré par les États européens rivaux comme un empire qu’ils pourraient se partager.

À l’est du Moyen-Orient, l’Iran, un empire musulman chiite, constitue un foyer de culture qui a conservé sa propre langue, le persan.

Le Moyen-Orient

AlgerTunis

Tripoli

Le Caire

Sofia

Sebastopol

Athènes

Istanbul

Badgad

Damas

Jérusalem

Médine

La Mecque

Canal deSuez (1869)

VienneBudapest

Ankara

Alep

Serbie

HongrieRoumanie

Bulgarie

Grèce

Perse(Iran)

Mésopotamie

Syrie

Koweït

Egypte

Palestine

Libye

Tunisie

Algérie

MER NOIRE

MER MÉDITERRANÉE

OCÉAN ATLANTIQUE

OCÉAN INDIEN

MER CASPIENNE

MER ROUGE

GOLFE PERSIQUE

1000 km

SULTAN : détenteur du pouvoir dans l’Empire ottoman.

SUNNITES : branche majoritaire de l’islam pour laquelle c’est la tradition qui détermine l’autorité en matière de foi musulmane.

CALIFE : titre porté par les successeurs du prophète Mohamed.

CHIITES : branche minoritaire de l’islam pour laquelle c’est la descendance de la famille de Mohamed qui légitime l’autorité religieuse.

Le déclin de l’Empire ottoman

Territoires perdus avant 1830

Le déclin de l’Empire ottoman

Territoires perdus entre 1830 et 1914Territoires perdus après la Première Guerre mondiale

Extension maximale de l’Empire ottoman (1683)

Frontières actuelles des pays

La Turquie en 1923

Page 4: LE MOYEN-ORIENT

BAT101

Le Moyen-Orient

Épreuve 1101

Ankara

Bagdad

Beyrouth

Amman

Koweït

Port Saïd

Le Caire

Damas

Jérusalem

Mer Caspienne

GOLFE PERSIQUE

MER MÉDITERRANÉE

MER ROUGE

MER NOIRE

TURQUIE

IRANSYRIE

IRAK

ARABIE SAOUDITEÉGYPTE

LIBAN

TRANSJORDANIE

PALESTINE

URSS

ARMÉNIE

CHYPRE

KURDISTAN

500 km

Frontières de 1930

Territoires sous mandat (Traité de Sèvres 1920)

Mandat français

Mandat britanniqueProtectoratbritannique

Le Moyen-Orient vers 1930

Les sunnites (environ 85 % des

musulmans) et les chiites (un peu

moins de 15 %) forment les deux

grandes familles de l’Islam actuel-

lement. Elles sont elles-mêmes

divisées en différents courants.

Tous respectent le même texte

sacré, le Coran, les mêmes pèleri-

nages et les mêmes préceptes. Ils

sont toutefois en désaccord sur la

personne qui peut détenir l’autorité

religieuse.

Le Caire, Égypte, 1934.

Alep, Syrie, 2012.

Beyrouth, Liban, vers 1950.

Le Caire, Égypte, 2017.

Page 5: LE MOYEN-ORIENT

102

7

L’Empire ottoman

Au sein de l’empire, sur la base de leur appartenance religieuse, les populations sont divisées en plusieurs millets dont le sultan nomme les dignitaires. Ainsi, les adeptes de l’islam sunnite forment un seul millet. Les orthodoxes, juifs, arméniens et catholiques constituent également des millets. Les langues les différencient de plus en plus. Les puissances européennes se considèrent comme protectrices de ces petites communautés.

Au XIXe siècle, les sultans réforment leur empire. Ils introduisent le service militaire obligatoire, amé-liorent l’enseignement, créent une administration impériale, instaurent et prônent l’égalité de tous leurs sujets, quelle que soit leur religion. Au XIXe siècle, les

populations chrétiennes de l’Empire ottoman aspirent à plus d’autonomie et revendiquent l’indépendance. Face au risque de désintégration, le sultan fait élaborer une constitution. Elle sera brièvement en vigueur de 1876 à 1878, puis à nouveau de 1908 à 1920.

MILLET : terme turc qui détermine, dans l’Empire ottoman, une communauté autonome définie par l’appartenance religieuse.

CONSTITUTION : texte qui fonde un État de droit et fixe les règles suivant lesquelles gouvernants et gouvernés doivent se soumettre aux lois.

Comment réformer l’Empire ottoman« L'administration du sultan Abdul Aziz avait été funeste à la Turquie ; la situation finan-cière était  lamentable,  l'armée et  l'administration civile rivalisaient de désordre et de corruption ; enfin la plupart des provinces étaient en révolte ouverte […] et des conflits sanglants se produisaient en Bulgarie, en Serbie, en Bosnie, en Herzégovine, au Mon-ténégro. Au mois de mai 1876, une révolution éclatait à Constantinople, provoquée par l'augmentation des impôts et par les menaces d'intervention européenne […]

La Constitution de 1876 consacre un paragraphe aux droits des Ottomans :  la  liberté individuelle est garantie ; la liberté des cultes est proclamée, l'islam restant la religion officielle ; inviolabilité du domicile et de la propriété, égalité de tous devant la loi et devant l'impôt, liberté de la presse, liberté d'association, liberté d'enseignement, il n'est aucun des grands principes sur lesquels sont basées les sociétés modernes qui ne soit contenu dans la constitution ottomane. »

Georges Samné, « Le Parlement ottoman », in Correspondance d'Orient,revue économique, politique et littéraire, N° 7, janvier 1909.

1

2

Constitution ottomane, carte postale réalisée en Grèce, en 1908, et destinée à l’Empire ottoman. Les électionsau Parlement suscitèrent des espoirs et des scènes de liesse entre les différentes communautés (Grecs, Arméniens, musulmans, etc.).

Page 6: LE MOYEN-ORIENT

103

Le Moyen-Orient

Les germes du conflit après la Première Guerre mondiale

En 1914, l’Empire ottoman se rallie aux empires centraux. Les alliés français et anglais envisagent alors le partage de son territoire. C’est l’objet, en 1916, d’un accord secret (dit Sykes-Picot, du nom des deux négocia-teurs). La même année, s’appuyant sur la promesse des Anglais de créer d’un grand État arabe indépendant, les tribus bédouines arabes se révoltent contre les Turcs.

Jérusalem Amman

Damas

Alep

Haïfa

Bagdad

Bassora

Kirkouk

MER CASPIENNE

GOLFE PERSIQUE

MER MÉDITERRANÉE

TURQUIE

PERSE (IRAN)

SYRIE

IRAK

ARABIEÉGYPTE

Accord Sykes-Picot

BÉDOUINS : Arabes nomades vivant dans le désert.

CHÉRIF DE LA MECQUE : gardien des lieux saintsde l’islam à La Mecque et à Médine.

Zone sous le contrôle direct de la FranceZone sous l’influence de la FranceZone internationaleZone sous l’influence de la Grande-BretagneZone sous le contrôle directe de la Grande-BretagneFrontières actuelles

4

L’émir Fayçal, fils du chérif de La Mecque, à Paris en 1919,

à l’occasion de la Conférence de la Paix. À noter, derrière

lui, la présence de Thomas E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie (deuxième depuis la droite). Cet

officier de liaison britannique est une figure mythique de la révolte arabe contre l’Empire

ottoman en 1916-1918.

5

3

Promesse des Anglais engageant les Arabes à la révolteLes parties de la Syrie situées à l’ouest de Damas et Alep [la côte méditerranéenne] ne peuvent être considérées comme purement arabes et doivent être exclues des limites et frontières envisagées. Avec les modifications ci-dessus, et sans préjudice de nos traités actuels avec les chefs arabes, nous acceptons ces limites et frontières. (…) Sous réserve des modifications ci-dessus, la Grande-Bretagne est disposée à reconnaître et à soutenir l’indépendance des Arabes à l’intérieur des territoires compris dans les limites et frontières proposées par le chérif de La Mecque.

Adapté de la lettre de Henry McMahon, homme politique anglais,à Hussein, chérif de La Mecque, 24 octobre 1915.

Page 7: LE MOYEN-ORIENT

104

7

Après la fin de l’Empire ottoman, la république est proclamée en Turquie. De 1923 à 1938, Mustafa Kémal (appelé Kémal Atatürk depuis 1935) en est le premier président. Il réforme la constitution en lui donnant un caractère laïc.

En Jordanie, Fayçal est couronné roi des Arabes à Damas en 1920, puis chassé en 1923 par l’armée française. L’Angleterre organise deux royaumes en Irak et en Jordanie, la France deux républiques en Syrie et au Liban. C’est la période dite des MANDATS, durant laquelle France et Angleterre consolident leur tutelle dans la région.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Arthur James Balfour s’engage, en 1917, à établir en Palestine un « foyer national » pour les Juifs. La Palestine est confiée au mandat britannique par la Communauté internationale. C’est un premier pas vers la fondation d’un État juif.

MANDATAncien territoire ottoman confié par la Société des Nations à une puissance européenne chargée de

l’administrer temporaire-ment avant l’accèsà l’indépendance.

Déclaration Balfour du 2 novembre 1917Arthur Balfour, ministre des Affaires étrangères du gouvernement bri-tannique, adresse une lettre à un dirigeant de la communauté sioniste britannique où il insère la déclaration suivante : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et il emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui porte atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine ainsi qu'aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans les autres pays. »  Arthur Balfour, Déclaration, 2 novembre 1917.

LAÏC : indépendant de toute confession religieuse.

6

Enjeux stratégiquesOuvert en 1869, le canal de Suez est une voie de communication stratégique. C’est pour la contrôler que les Britanniques occupent l’Égypte de 1882 à 1936 et la zone du canal jusqu’à sa nationalisation par le président Nasser en 1956.

Depuis le début du XXe siècle, les compagnies britanniques exploitent le pétrole en Iran où ont été découverts les premiers puits rentables. Les champs pétroliers de l’Empire ottoman en Mésopotamie sont partagés en 1921 entre la France et l’Angleterre. Les enjeux liés au contrôle des ressources pétrolières ne feront que croître ensuite. Dans la seconde moitié du XXe siècle, tous les pays riverains du golfe Persique sont au cœur des intérêts stratégiques des puissances occidentales.

7

La famille NashashibiUn membre de la famille Nashashibi, des notables palesti-niens, s’adresse à un Français en 1919 : « Nous Arabes, nous n’avons aucun motif de demander ni d’accepter la domina-tion étrangère en Palestine, et autant que cela dépendra de nous, nous ne la supporterons jamais. Nous avons rejeté le gouvernement turc, et cependant les Turcs nous laissaient une certaine liberté ; nous pouvions nous entendre avec eux bien plus facilement qu’avec n’importe quel gouvernement européen, de plus nous avons avec les Turcs des rapports de religion qui n’existent point avec les Européens. Pourquoi donc demander ou accepter des étrangers qui n’ont aucun droit de domination sur nous ni sur notre pays ? »

Henry Laurens, La Question de Palestine, t.1,L’invention de la Terre Sainte (1799-1922), 1999. La famille Nashashibi en 1929.

Page 8: LE MOYEN-ORIENT

105

Le Moyen-Orient

Vers la création d’Israël

En 1897, à Bâle, se tient le premier congrès SIONISTE, présidé par Théodor Herzel, dont le but est la création d’un État juif en Palestine. Dès lors, des Juifs européens, venant notamment de Russie où ils subissent des violences antisémites, sont encouragés à venir s’établir en Palestine, terre qu’ils considèrent comme celle de leurs ancêtres.

Les Palestiniens n’ont ni les moyens militaires ni les moyens financiers de s’opposer à l’installation de ces immigrants. Une révolte dirigée contre les autorités anglaises et les implantations juives est réprimée entre 1936 et 1939. De leur côté, pour assurer leur sécurité, les communautés juives s’organisent militairement et peuvent mener des actions violentes contre les Arabes. Soutenus initialement par les autorités anglaises, ces groupes armés juifs se retournent contre leurs protec-teurs vers la fin de la Seconde Guerre mondiale (atten-tat contre le quartier général du mandat britannique en Palestine).

En 1939, les Anglais restreignent l’immigration juive et proposent deux solutions : soit la création de cantons juifs ou musulmans dans une fédération arabe, soit la constitution d’un État juif et d’un État arabe. Toutes les négociations échouent jusqu’en 1946 : les sionistes refusent l’existence d’une nation palestinienne et les Palestiniens la constitution d’un État juif.

Nationalismes juif et arabe« Deux phénomènes importants, de même nature et pourtant oppo-sés, se manifestent en ce moment dans la Turquie d’Asie : ce sont le réveil de la nation arabe et l’effort latent des Juifs pour reconstituer l’ancienne monarchie d’Israël. Ces deux mouvements sont destinés à se combattre continuellement jusqu’à ce que l’un d’eux l’emporte sur l’autre ».

Negib Azoury (chrétien libanais, 1870-1916),Le réveil de la nation arabe dans l'Asie turque, 1905.

8

KIBBOUTZ : colonie communautaire rurale. Les premiers kibboutz encouragés par le mouvement sioniste remontent au début du XXe siècle.

Alonim, kibboutz aménagé par des migrants de Pologne et d’Allemagne dès 1938.

10

Révolte palestinienne de 1936-1939. Les Anglais font sauter des habitations palestiniennes, journal italien, 1937.

9

SIONISMEIdéologie nationaliste fondée au XIXe siècle

qui milite pour la créa-tion d’un État juif

en Palestine.

Page 9: LE MOYEN-ORIENT

106

7

Création de l’État israélien et exode de la population palestinienne (la Nakba), 1947-1948

Dès les années 1930, une organisation sioniste (l’Agence juive) supervise l’émigration des Juifs d’Europe vers la Palestine. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’émigration est considérée comme illégale par les Britanniques ; elle se poursuit, mais dans la clandestinité.

Pendant deux ans, la Palestine, colonie anglaise, est le théâtre d’émeutes et d’attentats qui visent autant les Juifs, les Arabes palestiniens que les soldats anglais. En 1947, une dernière négociation ayant échoué, le gouvernement britannique remet son mandat sur la Palestine à l’ONU.

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU décide la création d’un État juif et d’un État palestinien. La guerre éclate aussitôt entre Israéliens et Palesti-niens, ces derniers bientôt appuyés par les armées des pays arabes. Supérieurs en organisation, en hommes et

en matériel, les Israéliens sont vainqueurs, des armis-tices avec les pays arabes sont signés. Plus de 700 000 Palestiniens sont forcés de quitter leurs terres et pro-priétés devant le succès militaire israélien. C’est ainsi que débute ce qu’on appelle la Question palestinienne.

12

Déclaration d’indépendance de l’Étatd’Israël (14 mai 1948)« L’holocauste nazi, qui anéantit des millions de Juifs d’Europe, démontre à nouveau l’urgence de reconstituer l’État juif et d’apporter ainsi une solution à  la situation des  Juifs déracinés en ouvrant la porte à tous les Juifs et en introdui-sant le peuple juif à rang d’égalité dans la famille des nations. […]Le  29 novembre  1947,  l’Assemblée  générale des Nations Unies a adopté une résolution en faveur de la création d’un État juif indépendant en Palestine et a invité les habitants du pays à prendre toutes mesures nécessaires en vue de rendre cette décision effective. […]Au  moment  où  se  développe  une  agression injustifiée,  nous  faisons  appel  aux  habitants arabes  du  pays  de  Palestine  en  leur  deman-dant de  retourner sur  les chemins de  la paix et de jouer leur rôle dans le développement de l’État, et les assurons qu’ils jouiront du droit de citoyenneté pleine et entière à égalité avec  les Juifs et seront représentés ainsi qu’il leur est dû dans tous  les corps et  institutions constitués, provisoires et permanents. »  Le Monde, 15 mai 1948.

En juillet 1948, les Israéliens, qui avaient d’abord pro-tégé leurs colonies, s’emparent de villages et de villes palestiniennes, dont Lodd. Plus de 50 000 habitants doivent quitter leurs habitations, sans qu’il y ait eu de combats.

Exode de la population de Lodd, 13-15 juillet 1948.

Arraisonnement d’un navire d’émigrants juifs par la marine britannique en mars 1947.

11

13

NAKBA : terme arabe signifiant le désastre, la catastrophe, il désigne l’exode de la population arabe palestinienne de 1948.

Page 10: LE MOYEN-ORIENT

107

Le Moyen-Orient

La Palestine et l’État d’Israël

MER MORTE

MERMÉDITERRANNÉE

TibériadeHaïfaAcre

Nazareth

Naplouse

Jénine

Ramallah

Jérusalem

HébronGaza

Jéricho

Bethléem

Tel-AvivJaffa

Lac de Tibériade

Néguev

C����������

Galilée

Plateau du Golan

LIBANSYRIE

JORDANIE

ÉGYPTE

Jour

dain

40 km

Palestinemandataireavant 1948

MERMÉDITERRANNÉE

MER MORTE

Jour

dain

40 km

Le plan de partagede l’ONU

29 novembre 1947

TibériadeHaïfaAcre

Nazareth

Naplouse

Jénine

Ramallah

Jérusalem

HébronGaza

Jéricho

Bethléem

Tel-AvivJaffa

Lac de Tibériade

Néguev

C����������

Galilée

Plateau du Golan

LIBANSYRIE

JORDANIE

ÉGYPTE

MERMÉDITERRANNÉE

MER MORTE

Jour

dain

TibériadeHaïfaAcre

Nazareth

Naplouse

Jénine

Ramallah

Jérusalem

HébronGaza

Jéricho

Bethléem

Tel-AvivJaffa

Lac de Tibériade

Néguev

C����������

Galilée

Plateau du Golanannexé

LIBANSYRIE

JORDANIE

ÉGYPTE

40 km

Les territoires palestiniens dans les

frontières de 1967 (ligne verte)

MERMÉDITERRANNÉE

MER MORTE

Jour

dain

Lac de Tibériade

Néguev

C����������

Galilée

Plateau du Golanannexé

LIBANSYRIE

JORDANIE

ÉGYPTE

TibériadeHaïfaAcre

Nazareth

Naplouse

Jénine

Ramallah

Jérusalem

HébronGaza

Jéricho

Bethléem

Tel-AvivJaffa

40 km

Les territoires palestiniens (2010)

Territoires palestiniens État juif Colonies israéliennes implantées en Cisjordanie Zone internationale de l’ONU

De multiples conflitsDes multiples guerres opposent l’État d’Israël à ses voisins entre 1948 et 1982, car les États arabes refusent de reconnaître l’existence de l’État d’Israël tant que les Palestiniens n’ont pas obtenu leur propre État. Cette situation conduit à des conflits régionaux, très souvent aggravés par le contexte de la guerre froide (guerre de Suez en 1956, guerre des Six Jours en 1967, guerre du Kippour en 1973). On parle des conflits israélo-arabes.

Lors de ces guerres, et particulièrement au moment de la guerre des Six Jours en 1967, l’armée israélienne occupe des territoires palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les Palestiniens des territoires occupés se révoltent contre l’armée israélienne en 1987 (début de la première intifada) ainsi qu’en 2000 (début de la deuxième intifada) puis encore en 2008 et 2015, à cause de la politique colonisatrice israélienne. La résis-tance palestinienne recourt à la violence et au terrorisme, générant des ripostes militaires israéliennes, comme à Gaza en 2006 ou 2014. On parle de conflits israélo-palestiniens.

INTIFADA : terme arabe signifiant « soulèvement » ; il désigne ici les révoltes des Palestiniens contre l’armée israélienne.

14

15

KAP, L’éternel problème israélo-palestinien, 2012.

Page 11: LE MOYEN-ORIENT

108

7

Réfugiés palestiniens après 1948

Depuis 70 ans, les Palestiniens déplacés vivent dans les camps de réfugiés, au Liban, à Gaza, en Jordanie,en Syrie et en Cisjordanie. On compte une cinquantaine de camps en 2016.

« Un réfugié palestinien a pu être forcé à quitter son lieu de résidence trois ou quatre fois. Imagi-nons un Palestinien de Lodd chassé en 1948 et qui s’installe dans un camp de réfugiés près de Jéri-cho. Après la guerre des Six Jours, Israël occupe la Cisjordanie et détruit  le camp de Jéricho. Ce réfugié part ensuite au Liban. Lors de la guerre de 1982, il a peut-être été contraint de partir en Syrie dans un autre camp palestinien. Avec  la guerre civile dans ce pays, certains camps ont dû être évacués, forçant la famille de ce réfugié à partir à la recherche d’un nouveau toit. Certains cherchent alors refuge en Europe. »

Benoît Challand, historien.

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Camp de réfugiés de Jaramana, au sud de la Syrie, 1948.

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Exil des Palestiniens« Mon père est parti de Haïfa en passant par Jérusalem, Jénine, pour arriver à Irbid en Jordanie. Quand nous sommes arrivés en Jordanie, mon père est reparti vers la Palestine pour chercher des affaires, pour que nous puissions nous habiller et manger. Il avait laissé son argent à la maison, en Palestine. Il n’est jamais revenu… Après trois ans, ma tante est venue nous prendre et elle nous a emmenés dans un camp à Naplouse, qui s’appelle Aaskar. Ma grand-mère voulait venir voir son fils Jaber qui habitait lui à Tyr. Nous sommes passés par la Jordanie, puis en Syrie. Le fils de ma grand-mère est venu nous chercher et nous a emmenées à Tyr, chez lui. Il habitait à Al Buss. Malheureusement, ma grand-mère qui avait 90 ans est morte à Tyr. Évidemment, moi je suis restée chez mon oncle. Comme j’étais la fille de son frère, il n’a pas voulu me laisser tomber. J’avais 14 ans, il m’a mariée à son fils. C’est comme ça que je me suis retrouvée à vivre ici ! »

Récit d’Oum Farid, cité par Doraï Mohamed Kamel, Les Réfugiés palestiniens du Liban en diaspora, 2002.

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Charte nationale palestinienne, juillet 1968Adopté en 1964 et plusieurs fois modifié ensuite, ce texte définit les objectifs politiques du mouvement national palestinien.

Article 5Les Palestiniens sont  les citoyens arabes qui résidaient habituellement en Palestine jusqu’en 1947, qu’ils en aient été expulsés par  la suite ou qu’ils y soient restés. Qui-conque est né de père palestinien après cette date, en Palestine ou hors de Palestine, est également Palestinien.

Article 6Les Juifs qui résidaient habituellement en Palestine jusqu’au début de l’invasion sioniste seront considérés comme Palestiniens.

Une déclaration de principes a été signée en 1993 entre Israël et les Palestiniens (Accords d’Oslo). Elle prévoit les modalités de l’autonomie progressive en Cisjordanie et à Gaza. Cependant, sa mise en vigueur n’a cessé de subir des retards.

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Le Moyen-Orient

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L’évolution des États du Moyen-Orient après 1950

La Seconde Guerre mondiale affaiblit les puissances coloniales qui évacuent leurs troupes stationnées au Moyen-Orient. Les pays arabes obtiennent ainsi leur indépendance. Quelques années après, les élites gouver-nementales, ayant perdu leur légitimité de par leur collaboration avec les puissances coloniales, sont chassées par l’armée qui prend partout le pouvoir.

De 1970 à 2010, la plupart des pays arabes sont gou-vernés par des familles, des clans dont le pouvoir repose sur la crainte inspirée par les services de ren-seignements, la police ou l’armée.

Malgré la croissance des revenus du pétrole, la popu-lation s’enrichit peu. La richesse des pays détenue par

une minorité, le coût des guerres menées contre Israël, la croissance de la population entraînent une aggra-vation du taux du chômage et génèrent des inégalités sociales.

Disparité économique et socialeCette zone de 280 millions d’habitants s'est globalement enrichie. Mais ces richesses sont étouffées par des dirigeants pour la plupart guère soucieux de rendre des comptes à leurs peuples,  le bien-être ne profite qu'au plus petit nombre. Quelque 65 millions d’Arabes adultes, dont les deux tiers sont des femmes, sont analphabètes. Avec près de 12 millions de chômeurs, il n’est pas étonnant que 51 % des adolescents « les plus âgés » souhaitent émigrer.Les raisons de ces retards ? « L'absence de liberté de choix, le défaut de promotion des femmes et les carences de connaissance. » Le degré de liberté à la fin des années 1990 était le plus faible des sept régions du monde.

Adapté d’un rapport de l'ONU sur le développement des pays arabes en 2002.

Émigration« Je n'ai pas travaillé depuis quatre jours. J'ai dû emprunter de l'argent pour l’envoyer à ma famille. On mange des lentilles, du pain. J'ai quatre enfants, je n'ai pas de quoi leur acheter du lait ou des yaourts, se plaint-il. Cela a toujours été difficile, mais là c'est le désespoir. Si on me propose un boulot à l'étranger, je pars demain, je laisse ma famille. Je prends un bateau. C'est dangereux mais je préfère mourir en mer que de mourir ici. »En 2008, Abdel Halim, jeune Égyptien de 27 ans, diplômé de commerce, doit travailler à la journée dans le bâtiment.

Adapté d’un rapport de l'ONU sur le développement des pays arabes en 2002.

Fort exode rural« Avec près de 100 millions de citadins sup-plémentaires entre 2000 et 2025, dont 23 mil-lions supplémentaires en Turquie, 36 millions en Égypte, 10 millions en Algérie et au Maroc, les villes du sud et de l’est [de la Méditerranée] seront  le théâtre de changements sociaux et environnementaux majeurs. »

Laria Silvia « L’avenir en Méditerranée se jouera dansles villes », citée par slateafrique.com, 2008.

Quartier récent du Caire. La ville compte près d'un demi-million d'habitants supplémentaires chaque année.

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Conflits

Les guerres du Golfe

L’Irak connaît trente années de guerre de 1980 à 2011. De 1980 à 1986, il s’attaque à l’Iran et mène contre ce pays une guerre meurtrière. En 1990, il envahit le Koweït dont il est chassé par une coalition dirigée par les États-Unis en 1991.

Une troisième guerre, menée par les États-Unis, abou-tit à la chute du dictateur Saddam Hussein. Le pays est occupé de 2003 à 2011 et redécoupé selon un

modèle fédéral, avec trois régions, une pour chaque sous-groupe national, les Kurdes au nord, les chiites au sud et les sunnites au centre du pays.

Jérusalem

Médine

La Mecque

Nadjaf

Canal de Suez

Détroit d’Ormuz

Détroit de Bab-el-Mandeb

MER CASPIENNE

GOLFE PERSIQUE

MER MÉDITERRANÉE

MER NOIRE

MER ROUGE

GOLFE D’ADEN

GOLFE D’OMAN

OCÉAN INDIEN

TURQUIE

IRAN

SYRIE

IRAK

ARABIE SAOUDITEÉGYPTE

LIBAN

AFGHANISTAN

OMAN

YÉMENSOUDANÉRYTHRÉE

SOMALIE

QATAR

ÉMIRATS ARABES UNIS

KOWEÏT

JORDANIE

TURKMÉNISTAN

Conflits au Moyen-Orient de 1970 à 2011

La fin d’une guerreBarack Obama avait promis un retrait total des troupes américaines. Celui-ci est effectif depuis le 18 décembre 2011 [...] La guerre la plus controversée depuis celle du Vietnam s’achève donc dans l’amertume. Certes, le tyran Saddam Hussein a été renversé ; certes l’Irak a connu ses premières élections démocratiques depuis 50 ans. Mais à quel prix ? Plus de 100 000 morts parmi les civils sont à déplorer [...] Des conflits ethnico-religieux entre sunnites, chiites et kurdes menacent la stabilité d’un gouvernement très fragile. [...] les services de base comme la distribution de l’électricité et de l’eau potable sont défectueux et la reprise des exportations du pétrole – 2,2 millions de barils par jour soit 7 milliards de dollars par mois – est bien faible.Cette troisième guerre du Golfe [...] aura aussi coûté cher aux États-Unis. Financièrement (770 milliards de dollars par an), humainement (4484 soldats morts) et moralement.

Adapté de Philippe Rioux, « Irak, la fin d’une sale guerre », La Dépêche, 19 décembre 2011.

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Peuples et religions

Enjeux stratégiques

Tensions et conflitsGuerres civiles

Passages maritimes

Pétrole

Lieux saints

Zone à majorité chiite

Juifs

Kurdes (peuple sans État)

Persans

Turcs

Arabes

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Le Moyen-Orient

Révolutions pour la dignité et la justice sociale, 2010-2014

Après des décennies de corruption, de dictature et d’intimidation policière, de nombreux pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont connu, à partir de décembre 2010, de larges mouvements de contestation. La période de bouleversements qui interviennent durant la première moitié de l’année 2011 est appelée le Printemps arabe.

Non violentes au départ, les manifestations demandent une meilleure justice sociale, du travail pour les jeunes et un système politique plus égalitaire. En Tunisie, en Égypte, au Yémen et en Libye, les dirigeants en place, souvent depuis 30 ans, doivent quitter le pouvoir. Mais le plus souvent, la transition s’avère délicate et génère des conflits violents.

Ainsi en Syrie, le président Bachar al Assad recourt à une répression aveugle contre les manifestants pour empêcher le succès de la révolution. Le pays bascule dans une guerre civile meurtrière qui jette des millions de personnes sur les routes de l’exil.

Là où le pouvoir de l’État est déstabilisé, les organisa-tions terroristes d’obédience ISLAMISTE se développent en prétextant assumer le djihad, soit la lutte contre tous les ennemis de l’islam. Les plus connues sont Al-Qaïda, dès 1987, et l’État islamique (EI), dès 2006. Ce dernier a contrôlé une bonne partie de la Syrie et de l’Irak entre 2014 et 2017. Sous leur impulsion, de nombreux attentats meurtriers ont été perpétrés dans le monde entier.

Printemps arabe et guerre en SyrieDe premiers appels à manifester sont lancés sur les réseaux sociaux syriens en février 2011. […]. Le 15 mars 2011, [la ville de] Deraa voit son premier rassemblement, timide. L’insur-rection ne gagne réellement la ville que le vendredi suivant, lors d’un rassemblement violemment réprimé. La révolution est lancée et se répand comme une traînée de poudre dans le reste du pays. Les manifestations, quasi quotidiennes, sont réprimées dans le sang. L’appareil répressif tourne à plein et les arrestations se multiplient.[…]. Avec 4,8 millions de personnes, les Syriens représentent le plus important contingent de réfugiés au monde. La répres-sion du régime, la destruction du pays par cinq ans d’intenses combats, les exactions de l’État islamique, l’appauvrissement généralisé et la conscription forcée ont poussé des millions de personnes à quitter  leur domicile. En 2015, 13,5 millions de Syriens, 50 % de la population du pays, ont été affectés par le conflit.

Adapté de lemonde.fr

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ISLAMISMEIdéologie qui prend

appui sur l’islam comme base morale d’unprojet collectif et

politique.

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Vers quel avenir ?Les revenus obtenus de l’exploitation du pétrole ont été le levier du développement de nombreux pays du Moyen-Orient. Mais ce pétrole a attiré aussi la convoitise des puissances étrangères.

Après les révolutions de 2011, les peuples du Moyen-Orient pourraient être les acteurs du développement de leur pays à condition que ceux-ci retrouvent leur stabilité.

Alors que le Moyen-Orient s’adapte au contexte international, ses sociétés évoluent au gré d’influences parfois contradictoires. Elles souhaitent vivre avec le même confort et la même croissance que l’Europe, tout en désirant maintenir leurs racines culturelles et religieuses. Les révoltes démocratiques de 2011, avec le Printemps arabe, démontrent que les popu-lations arabes aspirent à un système politique plus juste et plus égalitaire.

Réfugiés syriens en 2013.