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SDA VO service départemental d’archéologie du Val d’Oise un service pour l’archéologie dans le Val d’Oise Le Conseil départemental soutient la culture en Val d’Oise Âge du Bronze et âges du Fer

Âge du Bronze et âges du Fer

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Page 1: Âge du Bronze et âges du Fer

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service départemental d’archéologie du Val d’Oise

un service pour l’archéologie dans le Val d’Oise

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Âge du Bronzeet âges du Fer

Page 2: Âge du Bronze et âges du Fer

Les âges des métaux débutent avec l’adoption de la métallurgie du bronze. Ils s’achèvent

avec la conquête de la Gaule par les Romains.

La chronologie est la suivante :- Bronze ancien (- 2 200 à - 1 600) - Bronze moyen (- 1 600 à - 1 400) - Bronze final (- 1 400 à - 750) - Premier âge du Fer ou période de Hallstatt, du nom du site éponyme en Autriche (- 750 à - 480)- Second âge du Fer ou période de La Tène, du nom du site éponyme en Suisse (- 480 à - 50).

Jusqu’à la fin des années 1960, les archéologues émettaient l’hypothèse d’un territoire resté presque vide avant l’arrivée, au IIIe siècle avant J.-C., des « peuples belges » venus du Nord, auxquels appartenaient les Bellovaques, les Parisis et les Véliocasses.

La multiplication des chantiers d’archéologie préventive a définitivement invalidé ce modèle, grâce à la découverte d’un grand nombre de fermes gauloises dont les premières remontent aux Ve et IVe siècles avant notre ère.

Des armes ont été draguées dans les lits de l’Epte et de l’Oise, des dépôts de haches à talon ou ailerons ont été trouvés à Arthies, Cléry-en-Vexin, Luzarches et Seraincourt.

La nécropole de Longuesse regroupait les incinérations d’une vingtaine d’adultes et celle d’un enfant, déposées dans de grandes fosses creusées à l’intérieur ou autour de trois tertres cernés par une couronne de rognons de silex brûlés. Un fragment d’épingle en fer à tête plate et un anneau de cuivre recouvert de feuilles alternant or et électrum les rattachent au Bronze final.

De l’âge du Bronze ancien au premier âge du Fer

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Le site de hauteur des Culs-Froids, à Sagy, a été lessivé par l’érosion et son organisation n’est plus perceptible, mais son mobilier le rattache à la même époque — de même que celui d’un petit enclos funéraire fouillé à Roissy-en-France.

D’autres fosses explorées à Frépillon sont à coup sûr du Hallstatt moyen (650-500 avant J.-C.), comme le site de La Planchette à Saint-Clair-sur-Epte. Installé au bord de la rivière, il a livré des éléments organiques, du bois travaillé, des ossements animaux, de la céramique, des outils de pierre et une ou deux incinérations.

L’éperon barré du Camp-de-César à Nucourt est un site fortifié aménagé à l’extrémité du plateau. Les matériaux extraits du fossé qui l’entaille ont permis l’érection d’une levée de terre de 5 mètres de large, datée par la céramique des Ve-IVe siècles avant J.-C.

Les pratiques funéraires se modifient au passage du premier au second âge du Fer. À La Pièce-du-Moulin de Banthelu, des dalles calcaires formaient un petit coffre ou ciste abritant des fragments d’os brûlé, des tessons de céramique et une fibule en fer du Hallstatt final. Le cimetière des Vaux-de-la-Celle à Genainville associait au contraire incinérations et inhumations en pleine terre, accompagnées de bijoux en bronze ou en fer du Hallstatt final et de La Tène ancienne.

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Les peuples arrivés dans la région à la fin du IVe siècle avant J.-C. n’ont pas commémoré leurs victoires par un trophée guerrier aussi impressionnant que celui de Ribemont-sur-Ancre (Somme) et leurs successeurs n’ont pas édifié de sanctuaire aussi élaboré que celui de Gournay-sur-Aronde (Oise).

Toutefois, le style des céramiques trouvées sur les sites les plus anciens est caractéristique d’un ensemble culturel qui rayonne depuis la Champagne et la Picardie. Au Ve siècle, l’équipement guerrier des Celtes du Val-d’Oise (panoplies d’Épiais-Rhus, Bouqueval, Le Plessis-Gassot ou Roissy-en-France) est conforme aux grands standards culturels de l’Europe d’alors. La conception technique et artistique de la phalère d’Auvers, découverte en 1883 et datée vers 400 avant J.-C., renvoie ainsi aux objets de prestige du bassin de la Moselle, de la Rhénanie, du Bade-Wurtenberg ou de la Bohème. Autre exemple dans la nécropole du Plessis-Gassot : deux coupes en céramique à vernis noir, déposées au début du IIIe siècle dans la tombe d’un homme en armes proviennent d’un atelier étrusque de Toscane.

En permettant la fabrication d’armes et autres objets de prestige (épées, casques, vaisselle, parures, etc.), l’invention de la métallurgie du bronze (un alliage de cuivre et d’étain) a favorisé la concentration du pouvoir aux mains d’une élite guerrière. La France du Nord étant dépourvue des minerais nécessaires, de nouveaux réseaux d’échanges sont apparus avec la Bretagne, les Cornouailles et l’Europe de l’Est.

Gonesse : La Fosse-aux-Larrons. © DRAC d’Île-de-France / Service régional de l’archéologie, 1977.

PALÉOLITHIQUE MOYEN

- 300 000

PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR

- 40 000

NÉOLITHIQUE

- 5 200

ÂGES DES MÉTAUXÂGE DU BRONZE ET ÂGE DU FER

- 2 200

ANTIQUITÉGALLO-ROMAINE

- 50

MOYEN-ÂGE

500

PÉRIODES MODERNESET CONTEMPORAINES

1 500

PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR

- 800 000

ÉPIPALÉOLITHIQUE

- 12 500

MÉSOLITHIQUE

- 9 600

Le tumulus de La Fosse-aux-Larrons de Gonesse avait un noyau de limon, d’environ 10 mètres de diamètre, ceinturé par des blocs de calcaire, de grès ou de silex et recouvert d’une chape de terre. Il abritait en son centre le squelette d’un adulte replié sur le côté droit. La seule autre inhumation certaine est celle d’un enfant enterré au Grand-Marais de Champagne-sur-Oise.

Le rempart qui barre l’extrémité occidentale de la butte de Montmorency, sur le site du Haut-Tertre de Taverny, est daté du XIIIe siècle avant J.-C. par C14. Toutefois, la céramique trouvée avec trois incinérations est du Hallstatt ancien (725-650 avant J.-C.).

Bien connu en Picardie par des dépôts de lingots métalliques et des tertres funéraires monumentaux protégeant des sépultures à incinération, l’âge du Bronze est mal représenté dans le Val-d’Oise.

Genainville, Les Vaux-de-la-Celle, sépulture du premier âge du Fer © Centre de recherches archéologiques du Vexin français / Pierre-Henri Mitard.

La phalère d’Auvers, recouverte d’une feuille d’or incrustée de corail, est décorée de lyres et de palmettes omniprésentes dans l’art celtique. BnF, Cabinet des Médailles ; copie J. Dibos, Fondation Coubertin. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Armelle Maugin.

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L’habitat paysan

La ferme gauloise du Bois-Bouchard au Mesnil-Aubry. © Conseil départemental du Val d’Oise / P. Payet.

Les fouilles archéologiques récentes ont permis de mieux comprendre l’organisation des campagnes gauloises. Elle s’est faite en deux étapes : de la fin du VIe siècle au IIIe siècle inclus, il s’agit d’espaces ouverts. L’exemple le mieux connu est celui des Tulipes à Gonesse où, sur un demi-hectare, ont été fouillés trois greniers carrés et deux autres bâtiments sur poteaux, entourés de nombreuses fosses et silos.

À la même époque à Gaillon-le-Bas (Herblay), à 100 mètres de la Seine et sur des terrasses artificielles retenues par des murets de pierres sèches, les murs d’au moins sept habitations et d’un grenier s’ancraient sur des sablières basses.

À la charnière des IIIe et IIe siècles, les fermes gauloises s’installent dans un enclos, en général rectangulaire, délimité par des fossés et des levées de terre. À l’intérieur, s’élèvent une ou plusieurs maisons sur poteaux de bois et à toits de chaume, associées à des greniers et autres appentis, un potager, un parc à cochons et des silos à grains creusés dans le sol.

Ce modèle évolue au fil du temps par le creusement de fossés successifs. Ainsi au Bois-Bouchard, entre Le Mesnil-Aubry et Le Plessis-Gassot, un premier enclos trapézoïdal de quelque 2 300 mètres carrés, aménagé autour de - 300 et associé à des fosses, des silos, des foyers et des greniers, s’elargit vers - 180 jusqu’à atteindre prés de 6 500 mètres carrés.

La ferme des Fontaines, sur le plateau d’Herblay, a fonctionné entre - 100 et - 30 avant J.-C. Elle comprenait deux enclos : le premier, trapézoïdal, couvrait 2 000 mètres carrés et s’ouvrait à l’est par un porche monumental ; s’y accrochait une deuxième enceinte, de même forme mais plus vaste (7 500 mètres carrés), munie de deux porches à l’est et au sud. Un fossé ceignait l’ensemble au sud et à l’ouest (230 x 80 mètres). Les indices d’occupation se concentraient dans le premier enclos : pots à cuire, écuelles carénées, dolia (vases de stockage) et vases balustres. La céramique d’importation est rare mais le mobilier métallique, abondant, indique le niveau social relativement élevé des occupants : un umbo de bouclier, une plaque de fourreau d’épée et un talon de lance ne peuvent avoir appartenu qu’à un guerrier ; une entrave et sa clé laissent supposer la présence d’esclaves. Deux monnaies frappées chez les Sénons (cité de Sens) avant - 52, et deux autres émises entre - 60 et - 30 par les Rèmes et les Suessions (cités de Reims et Soissons), attestent l’insertion du site dans un réseau d’échanges interrégionaux.

Dans ces campagnes gauloises, les paysans cultivaient des céréales qu’ils moissonnaient haut sur la tige, en réservant la paille pour le bétail. Peu à peu, ils substituèrent aux semis mixtes la culture monospécifique d’un nombre restreint d’espèces (orge vêtue, froment, blé amidonnier) et améliorèrent leurs rendements grâce à l’introduction de l’araire en fer. Ils élevaient des porcs pour leur viande, des bovins pour la traction des véhicules, des moutons et des chèvres pour la laine et le lait, des volailles de basse-cour pour les œufs et la viande. Ils consommaient aussi, parfois, des chevaux, des chiens domestiques et du gibier.

César (vers - 101/- 44) débute dans la carrière politique en - 84 en se faisant élire prêtre de Jupiter. En - 60, il s’entend avec Crassus (vers - 115/- 53) et Pompée (- 106/- 48), son nouveau gendre, pour être élu consul l’année suivante puis recevoir l’imperium sur l’Illyrie (région montagneuse sur la côte orientale et septentrionale de l’Adriatique), la Gaule Cisalpine (Italie du Nord) et la Gaule Transalpine, qu’il décide de soumettre.

Il part avec quatre légions. En - 52, il en lèvera onze. Pendant les six ans où la guerre fait rage, il dépose ou nomme à sa guise les chefs gaulois, quand il ne les fait pas exécuter ou supplicier.

Toute sa carrière est suspendue à sa victoire définitive. Pourtant, à peine a-t-il sévi dans une région qu’une autre se soulève. Mais César, qui mentionne à plusieurs reprises l’hostilité des Bellovaques, des Véliocasses et des Parisis dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, ne cite jamais aucun lieu identifiable dans le Val-d’Oise.

On sait pourtant que les premiers se sont soulevés en - 57 et - 51 et que les Parisis, défaits par les légions de Labienus à la bataille de Lutèce (- 52), se sont d’emblée ralliés à l’appel de Vercingétorix, avant que tous n’envoient un contingent au secours d’Alésia.

César et la Guerre des Gaules

Le double fossé repéré sur des photographies aériennes semble indiquer la présence de fortifications, ce qui rattacherait le site à la « civilisation des oppida » caractéristique du monde celte à la fin du IIe siècle et dans la première moitié du Ier siècle avant J.-C.

Malgré leur nom suggestif de « Camp de César », l’existence d’oppida de hauteur à Nucourt et Taverny reste en revanche à confirmer.

Les Gaulois du Val-d’Oise commencent à émettre des potins à la fin du IIIe siècle. Coulées dans des moules, ces monnaies de bronze à forte teneur en étain et en plomb circulent sur un territoire circonscrit par la Marne, la Seine et l’Epte.

Un peu plus tard, le Val-d’Oise intègre les réseaux de grand commerce d’amphores vinaires importées d’Italie. Juste avant la Guerre des Gaules, les monnaies frappées se substituent aux monnaies coulées, les espèces propres aux Parisis circulant à l’est et celles du Belgium à l’ouest.

Agglomérations, monnaies et commerce

Précédée par la nécropole du Buisson Saint-Jean, en fonctionnement depuis 200 ans, Épiais-Rhus, dans le Vexin français, présente tous les caractères des premières agglomérations du IIe siècle avant notre ère : étendue (15 hectares), parcellaire à peu près orthogonal, occupation dense avec concentration, dans certains îlots, des artisanats du fer et du bronze...

Les Gaulois à petits pas, par Patrick Maguer et Marion Puech, Arles, Actes-Sud Junior, 2009.

Nos ancêtres les Gaulois, par Jean-Louis Brunaux, Paris, Éditions du Seuil, 2008 (l’Univers Historique).

L’âge du Fer en France. Premières villes, premiers États celtiques, par Patrice Brun et Pascal Ruby, Paris, La Découverte, 2008.

L’âge du Bronze en France, par Laurent Carozza et Cyril Marcigny, Paris, La Découverte, 2007.

« Du VIIIe au Ier siècle avant notre ère : l’âge du fer dans le Val-d’Oise », par Alain Bulard, in : Carte archéologique de la Gaule, Val-d’Oise, 95, par Monique Wabont, Franck Abert et Didier Vermeersch, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2006, p. 100-106.

EN SAVOIR PLUS

Les peuples de la Gaule Belgique.

PALÉOLITHIQUE MOYEN

- 300 000

PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR

- 40 000

NÉOLITHIQUE

- 5 200

ÂGES DES MÉTAUXÂGE DU BRONZE ET ÂGE DU FER

- 2 200

ANTIQUITÉGALLO-ROMAINE

- 50

MOYEN-ÂGE

500

PÉRIODES MODERNESET CONTEMPORAINES

1 500

PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR

- 800 000

ÉPIPALÉOLITHIQUE

- 12 500

MÉSOLITHIQUE

- 9 600

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