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agir ››››››››››› LE MAGAZINE DE L‘ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE | Nº 12 | 4 / NOVEMBRE 2013 L‘EPER a aidé 4000 personnes à obtenir une terre dans l‘Andra Pradesh en Inde.

agir n° 12 - 4/2013

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L'EPER a aidé 4'000 personnes à obtenir une terre dans l'Andra Pradesh en Inde

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agir›››››››››››LE MAGAZINE DE L‘ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE | Nº 12 | 4 / NOVEMBRE 2013

L‘EPER a aidé 4000 personnes à obtenir une terre dans l‘Andra Pradesh en Inde.

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ÉDITORIAL2 SOMMAIRE

2 Editorial

3 Réfugiés syriens

4 Plaidoyer

Echos de Palestine : « Simplement

vivre ! »

6 L‘invité

Emilie Converset, responsable

romande de Peace Watch

Switzerland

7 Inde

Permettre le développement :

la terre, garante d’identité

10 Moldavie

Aide à domicile pour les personnes

âgées

Des Genevois visitent les projets

de l’EPER

13 Nouveaux Jardins

Parole aux images

16 Actuel et agenda

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Couverture Photo : EPER / Christian BobstLakshmi Devi Chittiboini a des perspectives d’avenir parce qu’elle a des terres, parce qu’elle a pu faire valoir ses droits, grâce à votre don.

IMPRESSUM AGIR N°12, NOVEMBRE 2013ISSN 2235-0772Paraît 4 fois par an Editeur : Entraide Protestante Suisse (EPER)Responsable de la publication : Olivier GrazRédaction : Joëlle Herren LauferTraduction : Sandra Först Impression : Jordi, BelpTirage : 15 000 exemplairesAbonnement : CHF 10, déduits une fois par an de vos donsAdresse : Bd de Grancy 17 bis, case postale 536, 1001 LausanneTéléphone : 021 613 40 70Fax : 021 617 26 26Internet : www.eper.chE-mail : [email protected] pour les dons : 10-1390-5

Traduire les droits humains dans la réalité

La campagne nationale de l’EPER sera consacrée cette année à notre travail en Inde. Le dossier de ce numéro vous propose donc de découvrir quelques projets menés dans ce pays depuis plusieurs années. Au-delà des situations présentées, ces exemples permettent de mieux comprendre le défi de traduire en réalités hu-maines concrètes des principes et des droits.

Comme vous le constaterez, nos projets dans l’Andhra Pradesh, au sud de l’Inde, illustrent bien l’activité de l’EPER à l’étranger : soutien aux commu-

nautés rurales, accès à la terre, renforcement des compétences des personnes, implication forte de partenaires locaux. Résultat tangible : plus de 700 familles prennent en main leur destin face à la précarité. Mais avec quelles difficultés à surmonter avant ce succès ? Le manque de ressources bien sûr, en argent ou en semences traditionnelles, que l’EPER comble avec des aides de départ. Le manque de savoir-faire aussi, auquel notre partenaire remédie en aidant les villageois à développer leurs jardins potagers ou leur compost.

Une difficulté très importante n’a pourtant rien de technique : l’ignorance de ses droits. Celle-ci ne résulte pas d’un simple manque de savoir, qu’un juriste pourrait venir combler, mais provient des représentations traditionnelles, pro-fondément ancrées aussi bien chez les personnes qui en souffrent que chez celles qui en tirent profit. Nos projets visent en effet principalement des personnes hors castes de la société indienne. Faut-il donc combattre le système de castes pour atteindre notre but ? Non : ce système a été formellement aboli depuis plus de soixante ans, par exemple aux articles 15 et 17 de la Constitution indienne adoptée le 26 novembre 1949. Le grand défi n’est pas tant d’abolir une injustice que de traduire en faits un droit reconnu. Passer de droits formels à des droits effectifs, disent volontiers les juristes.

C’est là un défi central de l’action menée par une œuvre d’entraide comme l’EPER : non pas simplement prôner de « beaux principes », comme on le reproche souvent aux ONG, mais s’engager pour leur mise en œuvre concrète, jusque dans le village à 1500 kilomètres du parlement qui les a adoptés… ou à 150 kilomètres si on parle de la Suisse. Et au besoin mettre les autorités devant leurs responsabilités à l’égard de leur population. Les tragédies récentes sur les rives de Lampedusa ont montré, en Europe aussi, l’écart entre les droits et principes proclamés d’une part et la réalité endurée par les personnes migrantes de l’autre. Pour celles qui parvien-nent en Suisse, l’EPER propose des réponses simples et concrètes pour aider leur reconstruction personnelle autant que leur intégration. Après les images terribles qui ont envahi nos écrans durant quelques jours, le reportage en photos de nos projets de Nouveaux Jardins (p.14) vaut autant ici qu’un long argument sur le droit à la dignité.

Merci de votre précieux soutien et excellente lecture.

Philippe BoveySecrétaire romand

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AIDE HUMANITAIRE

Conflit syrien : une petite fille syrienne regarde par la vitre du minibus qui l’emmène dans un camp de réfugiés en Turquie.

Les familles syriennes ont besoin de vous ! L’EPER apporte un soutien à des familles syriennes réfugiées au Liban. Avec l’hiver qui approche, cette aide devient encore plus urgente, car la plupart des familles n’ont ni couverture ni chauffage. C’est pourquoi l’EPER, en plus de leur distribuer des bons d’achat pour des denrées alimentaires, leur apporte également une aide pour l’hiver. Pour effectuer ce travail, l’EPER a besoin de vous. Merci de votre don !

Des dons peuvent être faits sur le CP 10-1390-5, mention « Syrie », ou par SMS en envoyant « SYRIE 25 » (pour un don de CHF 25 par exemple) au 2525 (dons possibles de CHF 1 à CHF 99).

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4 PROMOTION DE LA PAIX ET RÉSOLUTION DES CONFLITS

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Echos de Palestine : « Simplement vivre ! »

Alors que la participation suisse au Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine/Israël (EAPPI) fête ses dix ans, nous avons souhaité laisser la parole à Juliette Müller, qui rentre d’une mission de six mois en tant qu’observatrice des droits humains en Palestine.

JULIETTE MÜLLER*

3h30 du matin. Comme tous les diman-ches, près d’un millier d’hommes attendent l’ouverture du check-point de Tarqumiya,

près d’Hébron, afin de se rendre à leur travail en Israël. Un marchand de café fait des allers-retours le long de la file déjà longue d’une centaine de mètres, alors que de petits bus blancs déversent à intervalles réguliers un flot de travailleurs qui viennent peu à peu en grossir les rangs. « Cellcom, Orange, Jawal ! » crie un jeune homme en remon-tant la file, à la recherche de celui qui achètera les cartes téléphoniques qu’il vend. S’approchant de nous, il se met soudain à affirmer : « Je chante mieux que Mohamed Assaf ! » Puis se tournant vers la file : « Je chante mieux que Mohamed Assaf ! »

poursuit-il avec enthousiasme. Dans la pénombre, quelques sourires se dessinent sur les lèvres et peu à peu les regards se tournent vers lui. Bien plus que les allers-retours de John Kerry en quête d’une relance des négociations de paix, la nouvelle dont tout le monde parlait dernièrement ici en Palestine, c’est bien la victoire de Mohamed Assaf, Palestinien de Gaza, au concours télévisé de chant Arab Idol. Le soir de sa victoire, toute la Palestine était scotchée à son écran de télévision pour assister à la finale transmise en direct de Beyrouth et de nombreuses projections en plein air avaient été organisées. A Gaza, des portraits géants du chanteur étaient placardés sur les murs et l’enthousiasme des foules forçait le Hamas à tolérer

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les immenses manifestations de liesse suscitées par l’idole au répertoire parfois bien éloigné des codes moraux et religieux stricts de l’organisation. Parmi les travailleurs patientant devant le check-point ce matin-là, nombreux sont sans doute ceux qui ont veillé tard, le soir précédent, pour assister en famille à la finale du concours télévisé de chant. A l’annonce de la victoire du Gazaoui et jusque tard dans la nuit, les rues étaient envahies d’un défilé de véhicules klaxonnant, rendant tout sommeil im-possible. Malgré la fatigue qui se lit sur les visages le lendemain, on décèle encore dans l’atmosphère comme une énergie particulière. « Chante-nous une chanson ! » lancent les travailleurs au vendeur de cartes téléphoniques. La voix claire du jeune homme envahit alors soudain l’espace, comme insolite dans cet endroit habituellement si hostile. Après un premier succès, c’est à un titre de la chanteuse libanaise Fairuz que l’assistance aura droit « Redonne-moi ma terre ! » disent les paroles en arabe. Assis sur des cartons, deux autres jeunes hommes se joignent à sa voix, alors que les premières lueurs du jour apparaissent et que les travailleurs se pressent, parfois perdant patience, dans le labyrinthe de grillages qui mène vers Israël. Chaque jour, près de 4000 hommes traversent le froid et imposant terminal de Tarqumiya, con-traints de se lever à 2 ou 3 heures du matin pour parvenir à temps à leur travail. « Parfois on nous de-mande de nous déshabiller complètement ! » nous confie l’un d’eux, qui ne cache pas son ressentiment

à l’égard des traitements humiliants qui leur sont imposés, à commencer par l’obligation, chaque jour, de franchir ce qui ressemble à des cages à ani-maux et de patienter durant des heures. « Ce que veut Israël, c’est que nous nous pressions pour tra-vailler et que nous nous taisions ! » ajoute un autre, se référant aux multiples contraintes imposées aux Palestiniens dans les territoires occupés. Composé de chants traditionnels tels qu’Ally el-Kofia (« brandis le keffieh »), le répertoire de Mohamad Assaf n’a pas eu peine à susciter rapi-dement la ferveur de tout un peuple vivant sous occupation depuis des années, et dont les perspec-tives d’obtenir un Etat au sein duquel ils jouiraient pleinement de leurs droits semblent s’amenuiser de jour en jour. Au-delà du symbole politique, l’élan de joie soulevé par le jeune chanteur exprime cepen-dant peut-être aussi simplement l’aspiration de la majorité des Palestiniens, jeunes et vieux, de Gaza à la Cisjordanie, à mener une vie normale, à aimer ses idoles musicales, à circuler librement et à être considéré comme autre chose que des terroristes. Tout simplement à vivre ! Cela arrivera-t-il toutefois un jour, ne peut-on s’empêcher de s’interroger, alors que les travailleurs s’engouffrent un à un dans le dispositif ultra-sécuritaire du check-point, et que l’apprenti Arab Idol retourne à la vente de ses cartes.

*Observatrice des droits humains en Palestine/Israël dans le cadre du programme EAPPI

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6 L’INVITÉE

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Emilie Converset, responsable romande de Peace Watch Switzerland« Nous recherchons des observateur de la paix volontaires ! »

JOËLLE HERREN LAUFER

A quoi servent les observateurs de la paix ?Ils participent à la protection de la population civile en Palestine/Israël notamment dans des villages de Cisjordanie situés aux abords de colonies israé-liennes et aux points de passage du mur. Si des violations sont commises, elles sont documentées, portées à la connaissance du public et soumises aux instances nationales et internationales compé-tentes.

Combien d’observateurs partent sur le ter-rain ?Une douzaine d’observatrices et d’observateurs suisses partent chaque année pendant trois mois. En dix ans, nous avons eu 110 volontaires.

Concrètement quelles sont les tâches quoti-diennes des observateurs ?Les observateurs accompagnent par exemple des enfants palestiniens sur le chemin de l’école quand ils doivent longer des colonies pour s’y rendre. Cela permet d’éviter qu’ils soient pris à parti par les colons ou les soldats israéliens. De même, ils accompagnent des paysans ayant des difficultés d’accès à leur champs situé de l’autre côté du mur. Des visites régulières sont également rendues dans des villages comme les villages bédouins en passe d’être détruits, près de Jérusalem.

Qui part en mission d’accompagnement ?Ce sont des personnes âgées de 25 à 70 ans qui s’intéressent à Israël et à la Palestine : certaines sont issues des Eglises, d’autres terminent leurs études.

Quel est le profil idéal de ces observateurs de la paix ?Il faut impérativement parler anglais, disposer de compétences humaines, savoir rédiger et, très im-portant, être capable de travailler en équipe car c’est du 24h/24 pendant trois mois avec les autres observateurs de l’équipe. Nous souhaitons élargir notre recrutement de volontaires au sein des Eglises, avis aux amateurs !

Quel bilan tirer de dix ans d’activités ?Si l’on répond sous l’angle de la situation politique, difficile de tirer un bilan positif car la situation géné-rale empire. Mais du point de vue de la population que l’on accompagne, notre travail est fondamental. A Yanoun, un village enclavé dans les colonies par exemple, les gens ne seraient pas restés si nous n’assurions pas une présence.

Et en Suisse ?De retour, les observateurs écrivent des articles, répondent à des interviews et donnent des confé-rences pour témoigner de leur travail car ils font évoluer les mentalités. Ils ont un grand impact au-près des gens qu’ils côtoient car ils font évoluer les mentalités.

Quels sont les enjeux pour le futur ?Nous aimerions poursuivre le développement de la solidarité sud-sud, en intégrant davantage d’observateurs de ces régions comme c’est déjà le cas par exemple avec le Brésil ou les Philip-pines. Sinon, nous allons intensifier notre action d’observation et de plaidoyer concernant l’accès à l’éducation pour tous, en partenariat avec l’UNICEF.

La participation suisse au Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et Israël (EAPPI) fête ses dix ans d’existence. A la base, ce sont les Eglises du Proche-Orient et les organismes de défense des droits humains qui ont demandé une présence internationale. Le Conseil Œcu-ménique des Eglises y a répondu en lançant, en 2002, le Programme Œcuménique d’accompagnement en Palestine et Israël (EAPPI). En Suisse, l’EPER gère ce mandat sous le pa-tronage de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, Peace Watch est responsable du travail opérationnel. EAPPI vise à soutenir les efforts fournis localement et au niveau in-ternational pour mettre fin à l’occupation israélienne. Il veut instaurer une paix juste, fondée sur le droit international et les résolutions des Nations Unies. www.peacewatch.ch www.eappi.org

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DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

« Je suis heureuse que notre terre soit à mon nom. »

Lakshmi Devi Chittiboini et son mari Krishnaja vivent dans le petit village de Kotagadda dans l‘Andhra Pradesh, une région aride du sud de l’Inde. Jusqu’à récemment, ils vivaient dans la misère. Mais c’était avant l’arrivée dans leur village de l’organisation DROPS, partenaire de l’EPER. Depuis, la famille a obtenu une terre. Et aujourd’hui, de nouvelles perspectives s’offrent à elle.

TEXTE : HANSPETER BIGLER / PHOTOS : CHRISTIAN BOBST

Pensive, Lakshmi Devi laisse son regard errer sur la vallée en contrebas, au-delà de la terre poussiéreuse, au-delà des flancs arides et

caillouteux des collines écrasées sous le soleil de midi, jusqu’aux champs verdoyants qui, tels une oasis au milieu d’un désert inhospitalier, attirent irrémédiablement le regard. Lakshmi Devi sourit. Du doigt, elle pointe un petit champ dans cette oasis luxuriante. C’est sa fierté, c’est là qu’elle cul-tive des tomates. Quelques mètres carrés d’espoir dans un monde dur et injuste. Lakshmi Devi se lève. Déjà, les chèvres dévalent la colline vers la vallée. « Maa Boomi », dit-elle. Ma terre.

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de DROPS. Cette organisation locale, partenaire de l’EPER, lutte contre l’oppression des femmes. « Nous nous concentrons sur les femmes car elles représentent le maillon le plus faible de la société, explique Suguna Bothaka, la responsable de l’organisation. Or toute évolution sociale passe obligatoirement par une évolution du rôle de la femme. » « Posséder une terre est essentiel pour être re-connu dans la société, ajoute-t-elle. Jusqu’ici, les femmes en Inde n’avaient accès à aucune base fi-nancière. Elles étaient discriminées et opprimées. » Dans son travail, DROPS n’hésite pas à bouleverser les normes sociales. « Nous avons obtenu que les terres soient enregistrées au nom des femmes. Pour la première fois, nous sommes ainsi recon-nues comme égales. Les mentalités évoluent. » A Kotagadda, l’organisation a commencé par recenser les terres en friche de l’Etat. La législa-tion indienne prévoit en effet que les sans-terres qui cultivent ces parcelles ont le droit d’obtenir un droit d’exploitation, voire un titre foncier. Un droit que la famille Chittiboini a revendiqué : « lorsque l’organisation DROPS est arrivée dans notre village, elle nous a aidés à rendre ces terres fertiles puis à obtenir un titre foncier, raconte Krishnaja. Mon épouse et les autres femmes du village se sont vraiment battues pour accéder à une parcelle ! »

Favoriser la distribution des terres

Mais favoriser l’accès des familles démunies à la terre est un travail de longue haleine. En plus de recueillir des données sur les terres en friche de l’Etat, l’EPER et DROPS ont également recensé les bénéficiaires potentiels, c’est-à-dire les familles remplissant les conditions pour profiter d’une

Le système des castes, une réalité bien vivante

Chaque matin, Lakshmi Devi Chittiboini et son mari Krishnaja parcourent les trois kilomètres qui séparent leur champ du village. Il fait chaud à Kotagadda : il n’est pas encore midi et déjà le thermomètre atteint les 40°C. Dans le ciel, pas un seul nuage. Lakshmi Devi et Krishnaja entretien-nent les plants de tomates, répartissent sur le sol le compost qu’ils ont produit eux-mêmes, arrachent les mauvaises herbes, arrosent les plantes. Lakshmi Devi est debout depuis 4 heures du matin : elle a déjà cherché de l’eau au puits du village et préparé le petit-déjeuner pour toute la famille. Son mari quant à lui a emmené paître les chèvres. Pendant qu’ils travaillent au champ, leurs trois filles, Harita, 9 ans, Bavita, 6 ans et Shirisha, 3 ans, jouent de-vant la maison. C’est que durant l’été, l’école est fermée. A midi, toute la famille se réunit pour le repas. Pour Lakshmi Devi, pouvoir manger à sa faim ne va pas de soi. « Au début de notre mariage, nous n’avions pas assez à manger, raconte-t-elle. Nous n’avions pas de terre et vivions dans une simple hutte. C’était dur. » Et son mari de renchérir : « La plupart du temps, nous ne mangions qu’un repas par jour. C’est tout ce que nous pouvions nous per-mettre. » Lakshmi Devi et Krishnaja appartiennent à la caste des pêcheurs, l’une des castes les plus basses en Inde. Certaines ressources sociales ou économiques leur sont interdites d’accès, comme la terre par exemple.

Les femmes, moteur du changement

Si en Inde, la faim est toujours une réalité, à Kota-gadda la situation a bien évolué depuis l’arrivée

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éventuelle distribution de terres par l’Etat. Ces in-formations ont été transmises au gouvernement de l’Andhra Pradesh et constituent une condition essentielle à une distribution équitable. Mais avant tout, il faut que le gouvernement soit prêt à procéder à une telle distribution. C’est pourquoi les deux organisations ont effectué un important travail de lobbying. L’EPER a notam-ment mis en réseau toutes les ONG s’engageant en faveur du droit à la terre et créé l‘Andhra Pradesh Forum for Land Rights (APFLR), un forum qui mobilise les populations concernées et les aide à revendiquer une distribution équitable des terres. Et cela fonctionne : depuis 2007, plus de 4000 familles de l’Andhra Pradesh ont obtenu l’accès à une parcelle !

Des fruits tout au long de l’année

Si obtenir un lopin est une étape importante, en-core faut-il pouvoir le cultiver. Dans cette optique, DROPS distribue des semences aux familles. Il s’agit d’une forme d’aide de départ et, en même temps, d’un moyen de favoriser l’utilisation de semences tra-ditionnelles et adaptées aux conditions climatiques. Les familles augmentent ainsi leur rendement et sont moins dépendantes des pesticides et autres engrais chimiques. Mais tout a un prix : après les récoltes, les paysans rendent à DROPS la quantité double de semences. De cette manière, l’organisation élargit sa banque de semences et de nouvelles familles peu-

vent en bénéficier. Lakshmi Devi exploite elle aussi cette opportunité, mais avec parcimonie : « je tire des semences de mes propres plantes. Du coup, je recours à la banque de semences uniquement pour les graines que je ne peux pas obtenir moi-même. » L’organisation partenaire de l’EPER a également appris aux familles à aménager un jardin potager et à créer un vermicompost. Aujourd’hui, les familles de Kotagadda disposent de fruits, de légumes et d’herbettes même en période de sécheresse. Elles s’alimentent plus sainement et sont en bien meil-leure santé. En outre, grâce au compost, le rende-ment des cultures a augmenté. Lakshmi Devi et Krishnaja l’ont bien vu avec leurs tomates, dont la vente leur a permis petit à petit d’acheter des chèvres et de faire un emprunt pour forer un puits et assurer ainsi l’irrigation de leurs cultures.

Sensibiliser la population aux soutiens de l’Etat

L’EPER collabore avec DROPS depuis 2006. Dès le début de leur partenariat, les deux organisa-tions ont accordé une importance centrale aux programmes d’encouragement de l’Etat. Il faut dire que le gouvernement indien offre une kyrielle de programmes d’occupation et de soutien pour les personnes démunies. Simplement, il se trouve que les paysans ne savent souvent pas qu’ils y ont droit. « L’EPER favorise l’accès des bénéficiaires à ces ressources », explique Suguna.

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CD à votre disposition pour vos animations Une histoire dans l’Andhra Pradesh

En Inde, la terre est synonyme de survie et de dignité. Seuls ceux qui peuvent cultiver une parcelle ont un revenu et suf-fisamment à manger. Lakshmi Devi et Krishnaja Chittiboini le savent bien, eux qui vivent avec leurs trois filles dans le petit village de Kotagadda dans l’Andhra Pradesh. Dans cette région située au sud du pays, régulièrement touchée par la sécheresse, la vie est dure. La population n’a qu’un accès restreint à l’eau et à la terre ; la pauvreté et la faim sont des menaces permanentes. Malgré tout, Lakshmi Devi et Krish-naja ont confiance en l’avenir, car ils possèdent leur propre terre. Ce film retrace leur histoire émouvante. Ils ont lutté pour obtenir une parcelle et ont gagné leur combat. Grâce au soutien de l’EPER et de DROPS, son organisation partenaire locale, ils ont pu revendiquer leurs droits fonciers auprès du gouvernement. Et c’est ainsi que cette terre synonyme de survie est devenue leur terre. Naa Boomi – Ma terre.

Film : Naa Boomi – Ma terreDVD vidéo, 37 minutes à commander au à [email protected] ou à regarder sur : www.youtube.com/user/EPERHEKS

La terre, garante d’identité

Pour la famille Chittiboini, l’accès à la terre a marqué le début d’une nouvelle vie : non seule-ment elle jouit aujourd’hui d’un revenu supérieur et sa subsistance est assurée, mais elle a égale-ment acquis un statut social. En Inde en effet, les personnes appartenant aux castes les plus basses et les sans-terres ne sont pas considérés comme égaux en droits et ne sont pas traités dignement. Obtenir une parcelle permet donc véritablement de se faire une place au sein de la société, la terre étant synonyme d’identité et de dignité. Comme le dit Lakshmi Devi en souriant : « Je suis heureuse que notre terre soit à mon nom. » Et de jeter un dernier regard à l’oasis verdoyante avant de se lever et de suivre ses chèvres vers la vallée.

Les familles ont notamment droit à une aide à la construction ou à la remise en état d’habitations. DROPS a aidé plusieurs d’entre elles à soumettre une demande en ce sens, leur permettant d’obtenir du matériel pour bâtir une petite maison en pierres. Contrairement aux huttes, ce type d’habitation leur permet d’être à l’abri même durant la saison des pluies. Parallèlement, les familles peuvent bé-néficier d’un programme d’occupation de l’Etat. Le principe : elles participent à des travaux com-munautaires (constructions contre l’érosion ou mesures d’irrigation par exemple) en échange d’un revenu minimum garanti. Ce travail rémunéré est essentiel, en particulier durant la saison sèche, lorsque les familles n’ont aucun autre revenu.

Offrir un avenir meilleur aux enfants

L’an dernier, l’EPER et DROPS ont apporté leur soutien à plus de 700 familles dans la région. A l’image de la famille Chittiboini, nombre d’entre elles ont pu à la fois accroître leur revenu et le diversifier, de façon à être moins vulnérables aux sécheresses et aux attaques de parasites. La famille Chittiboini, elle, participe au projet depuis 2007. Auparavant, la vente de ses produits lui rapportait l’équivalent de CHF 200 par an – pas même de quoi se nourrir correctement. Aujourd’hui, avec la vente de tomates, de lait et de chèvres ainsi que le programme d’occupation de l’Etat, elle gagne environ CHF 1300. De nouvelles perspectives s’ouvrent ainsi pour les enfants de la famille. Krishnaja et Lakshmi Devi n’ont jamais été à l’école. Tous deux souhaitent offrir de meilleures chances à leurs trois filles : « Je suis très fier de pouvoir envoyer mes filles à l’école. J’espère qu’elles pourront élargir leur horizon et trouver un bon travail. Nous travaillons dur pour cela. » Harita, actuellement en quatrième année, est la première personne de la famille à savoir lire et écrire. Et bientôt ce sera le tour de sa petite sœur Bavita.

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11Du tourisme autrement en MoldaviePartir, c’est se laisser changer par ce que l‘on va vivre

JOËLLE HERREN LAUFER

P eu commun de choisir la Moldavie comme destination touristique ! C’est pourtant ce qu’ont fait 15 Genevois, pour la plupart

paroissiens à Anières, Vésenaz ou Jussy, du 1er au 9 septembre derniers. Réunis autour de la volonté de soutenir, au sein de leurs paroisses, les projets de l’Entraide Protestante Suisse (EPER) en Moldavie, ils ont suivi les fameuses routes des monastères et des vins au nord comme au sud du pays, en faisant des haltes dans les villages pour rencontrer les col-laborateurs et les bénéficiaires de cinq projets de développement de l’EPER. De la rénovation d’écoles aux soins médicaux à domicile, en passant par des projets d’agriculture et d’insertion professionnelle des jeunes, ces visites ont été riches en contacts et ont permis de découvrir

des projets durables générés par des organisations locales. La formule privilégiait les repas pris chez l’habitant, avec des tablées généreuses en victuailles locales. « J’ai adoré pouvoir entrer dans l’intimité des familles. On aurait pu craindre un côté voyeur, mais c’était tout le contraire, les gens étaient ravis et fiers qu’on s’intéresse à eux. Il nous ont accueillis les bras ouverts », raconte une participante. « On a beau lire des descriptifs de projets, voir des photos, entendre des récits, quand on voit un agriculteur dynamique qui s’en sort parce qu’il est encouragé dans ses dé-marches de développement par des pairs avec qui il y a échange de savoir, ça nous donne de l’espoir », témoigne un autre participant. Un voyage dont on entendra encore longtemps parler et qui donne un sens à l’engagement.

Un groupe de paroissiens genevois rencontre les collaborateurs de l’ONG Contact-Cahul, partenaire de l’EPER en Moldavie spécialisée dans la réinsertion de jeunes démunis.

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PROCHE DES GENS

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DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

Autrefois considérée comme le « grenier à grain de l’URSS » en raison de son agriculture florissante, la République de Moldavie, prise en étau entre l’Ukraine et la Roumanie, est devenue le pays le plus pauvre d’Europe. Un tiers de la population active quitte le pays, abandonnant derrière elle vieillards et enfants.

JOËLLE HERREN LAUFER, DE RETOUR DE MOLDAVIE

MoldavieDes seniors abandonnés à cause de l’exil de leurs enfants

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A ssise sur une chaise en fer sur le perron de sa petite maison, Véra Dimitriu, 82 ans, attend son aide soignante. Quand elle

arrive, son visage s’illumine. Dans sa solitude quoti-dienne, toute visite constitue une vraie distraction. Liliane, l’aide soignante, est accueillie avec chaleur, comme si elle était sa propre fille. « C’est mon bras droit ! », s’exclame Mme Dimitriu. Liliane la soigne deux à trois fois par semaine. Elle lui prend la ten-sion et lui prodigue des massages aux pieds car elle peine à se déplacer. Neagu, l’aide ménagère, passe aussi fréquemment pour l’aider à cuisiner et

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à s’occuper du ménage dans ses deux pièces où le fourneau, intégré au mur, tient une place centrale pour affronter les longs hivers. Nous sommes dans le village de Pârlita, au nord de la Moldavie. Ici, comme partout dans ce pays agricole vallonné, nombre de femmes retraitées vi-vent dans des conditions précaires. Véra Dimitriu travaillait dans un kolkhoze quand la Moldavie était encore une République soviétique. Aujourd’hui, elle touche une maigre retraite de CHF 60 corre-spondant à la moitié du minimum vital. Elle a bien quatre enfants, mais ils sont loin, en Russie et ail-leurs, et ne lui rendent que de rares visites.

Orphelins sociaux

Cette réalité illustre bien le drame moldave : quan-tité de maisons sont abandonnées et les champs laissés en friche. Un tiers des presque quatre mil-lions d’habitants quitte le pays en mal de travail. La plupart des exilés sont saisonniers en Russie, car aucun visa n’est requis pour un séjour de trois mois. Les autres vivent le plus souvent illégale-ment en Roumanie, Italie, Grèce, Espagne, Portu-gal ou France. Si ces exils permettent des apports financiers au pays, les conséquences sociales sont terribles pour toute une génération d’enfants et de personnes âgées livrés à eux-mêmes. Tatiana Golban, 78 ans, est cloîtrée dans sa maison. Ses enfants, exilés en France et en Russie, lui envoient bien de l’argent pour remplir son frigo, mais elle est complètement seule avec son hépatite et ses douleurs qui la clouent au lit. Sa seule compagnie est une télévision qui grésille. C’est dans ce contexte que l’Entraide Pro-testante Suisse (EPER) a créé, en 2010, un Service d’aide à domicile (CASMED) pour que les personnes âgées isolées, malades ou peu mobiles puissent malgré tout rester chez elles. Actif dans 11 villages

du nord, le projet CASMED touche près de 300 bénéficiaires auxquels sont rendues entre 20 000 et 25 000 visites par année, aussi bien pour des soins médicaux que pour des aides ménagères ou pra-tiques comme déblayer la neige en hiver, allumer un feu, faire des courses ou la lessive.

Chacun contribue : un gage de succès

Dans chaque village, CASMED demande la par-ticipation financière et pratique des autorités ; ce sont elles qui fournissent les locaux contenant des bureaux et une machine à laver le linge, paient une partie des salaires et des produits d’hygiène. CASMED gère les soins médicaux et délègue les soins sociaux à des associations locales. « Ce qui nous différencie des autres institutions, c’est que nous demandons une participation financière modeste aux bénéficiaires, explique Véronica Cazacu, la directrice des projets de l’EPER en Mol-davie. Nous contribuons ainsi à une amélioration globale des services sociaux dont la communauté a besoin et avons bon espoir d’inscrire notre action dans la durée », renchérit-elle. Les soins médicaux de Mme Dimitriv achevés, Liliane, l’aide soignante, laisse la place à Neagu, l’aide sociale. Elle apporte de l’eau dans un seau, car la maison ne dispose pas d’eau courante. Neagu amène également des légumes pour préparer une soupe. Véra Dimitriu nous confie qu’elle revit depuis qu’elle est suivie régulièrement : « Grâce aux massages, je peux à nouveau marcher, je peux même me rendre toute seule à l’Eglise ! ». Les em-ployées de CASMED constatent effectivement de grands progrès chez les patients qu’elles prennent en charge. Et de la directrice de demander : « Qu’y a-t-il de plus important que de pouvoir vivre cet âge de la vie dignement et entourée ? »

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INTÉGRATION SOCIALE EN SUISSE

Avec quatre Nouveaux Jardins en Suisse romande, l’EPER permet aux personnes réfugiées et migrantes fraîchement arrivées en Suisse de reconstruire une vie sociale tout en s’adonnant au jardinage. Un lieu privilégié pour prendre racine, seul ou en famille, en se faisant du bien physiquement et moralement. Les bénéficiaires cultivent un petit jardin au sein de potagers urbains, suivent des ateliers de jardinage hebdomadaires et conversent en français sur des sujets de la vie quotidienne.

TEXTES : ANNE-SOPHIE SUBILIA / PHOTOS : DOMINIQUE FLEURY

Les Nouveaux JardinsPrendre racine en jardinant

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Mohammad, 44 ans, AfghanistanAlberto, 70 ans, Italie

« La terre et la météo, en Suisse, sont vraiment très bonnes pour les légumes », affirme Mohammad en découvrant cette photo, souvenir d’une courge de deux kilos. Mais ce serait oublier que le jardinage, c’est surtout un art tranquille et savant qui requiert des soins particuliers. Alberto, bénévole d’origine italienne, en a prodigué à chacune de ses venues.

Semhar, 28 ans, ErythréeFeven, 7 mois

Feven est quasiment née dans les jardins ! Les par-ticipants ont eu la joie de la voir « pousser » de semaine en semaine. « Maintenant que la famille s’est agrandie, j’ai de la difficulté à arriver à l’heure au jardin… Mais je suis contente de participer de nouveau au projet. L’an dernier, je ne connaissais rien. Cette année, je sais comment poussent les légumes et j’en ai récolté beaucoup plus. »

Jier, 3 ans et demi, Kurde de Syrie

Et si l’eau était ce par quoi tout commence ? Durant les premiers mois, Jier a accompagné son père, Mohamed Ali, dans les jardins chaque mercredi, apprenant à doser ses arrosoirs, à planter des radis, des haricots, à bêcher, etc.

Sara, 4 ans, Erythrée

Le pauvre épouvantail a essuyé plus d’un orage et plus d’une canicule depuis l’ouverture du jardin en 2012. Il fallait au moins lui redonner un petit coup de jeunesse. C’est chose faite ! Durant cet atelier, Sara et les autres enfants présents se sont accroupis un bon moment pour lui refleurir les pieds et qu’il redevienne digne.

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Petits moyens, grands effets.

Cartes de vœux pour « Offrir son aide »Des catéchumènes fribour-geois passent à l’action

L’Office de formation de l’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF) a décidé de faire une bonne action en faveur d’« Offrir son aide », l’action de l’EPER qui permet d’offrir des cadeaux qui ont du sens. En mobilisant les classes de catéchisme primaire, des caté-chumènes de 25 classes romandes et 11 alémaniques ont participé à la décoration de 503 cartes de vœux. Pour chaque carte, l’Office de for-mation de l’EERF verse CHF 2. Un grand merci pour cette initiative et bravo aux classes de catéchisme ayant participé à cette action qui contribue à offrir une vie digne aux bénéficiaires, ici et dans le monde.

Cadeaux de Noël

Une brebis pour votre beau-père ?

Vous souhaitez offrir à vos proches des cadeaux qui ont un sens ? « Offrir son aide » propose des idées qui per-mettent d’allier plaisir d’offrir et aide aux plus vulnérables. Pour la sixième année, l’Entraide Protestante Suisse (EPER) propose à l’approche des fêtes des cadeaux qui ont du sens. Pas moins de 46 articles sont présentés qui permettent de faire coup double. Le principe ? L’objet choisi est of-fert sous forme de certificat à remettre à ses proches, tandis que le montant du cadeau permet d’apporter une aide concrète à des personnes dans le besoin à travers le monde entier. Ainsi, à l’achat d’une chèvre, la per-sonne de votre choix reçoit un certi-ficat et CHF 30 sont versés dans un fonds pour venir en aide aux commu-nautés rurales. L’EPER a prévu sept fonds bien distincts – un système qui permet d’apporter rapidement de l’aide là où le besoin se fait le plus sentir.

Pour commander votre cadeau, rendez-vous surwww.offrir-son-aide.ch oucomposez le 021 613 44 56(8 h 30 –12 h et 13 h 30 – 17h)

Actuel Agenda

30 novembre 2013Marché de Noël en AventLa paroisse du Pied du Jura se met en quatre pour soutenir les petits paysans en Arménie. De l’artisanat et des décorations de Noël seront en vente devant le Marché Mojon à Bière dès 9h00. Informations : Sandro Restauri, 021 331 56 77

1er décembre 2013Culte spécial Inde à Granges-MarnandAfin de soutenir la campagne DM-EPER, le groupe Terre Nouvelle a choisi de proposer un culte spécial sur l’Inde, suivi d’un après-culte indien. Le projet soutenu vient en aide à des petits paysans hors castes qui ne connaissent pas leurs droits, comme celui d’accéder à la terre. Informations : Anne-Marie Droz, 021 331 57 06

16 février 2014Soutien au projet Open Forum en Palestine/IsraëlLa paroisse de Lonay-Préverenges-Vuillerens soutient le projet Open Forum avec un souper-conférence. Le repas sera agrémenté de présen-tations avec photos et commentaires d’une collaboratrice de l’EPER. Informations : Marianne Gloor, 021 691 76 54

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