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AIDANT NATUREL WT G55 5 1999 ACTION-SERVICES « aux aidants de parents âgés de Longueuil PAS SI NATURR QUE ÇA ! Guide de prévention de l'épuisement pour les aidants naturels

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  • AIDANT NATUREL

    WT

    G55 5 1999

    ACTION-SERVICES « aux aidants de

    parents âgés de Longueuil

    PAS SI NATURR QUE ÇA !

    Guide de prévention de l'épuisement pour les aidants naturels

  • Institut national de santé publique du Québec 4835. avenue C h r i s t o p h e-Colomb, bureau 200

    Montréal (Québec) H2J3G8

    Tél. : (514) 5 9 7 - 0 6 0 6

    AIDANT NATUREL

    PAS SI NATUREL QUE ÇA !

    Nota : Pour ne pas alourdir inutilement le texte, nous avons utilisé dans ce guide la forme générique « aidants ».

  • L a production de ce guide a été rendue possible grâce à la contribution financière de : Régie régionale d e la Montérég ie Caisse Populaire St-Pierre Apôtre, Longueuil Les Filles d' Isabelle, ce rc le Jacques-Car t ier # 8 7 7

    Action-Services aux aidants de parents âgés de Longueuil les remercie au nom de tous les aidants

    Recherches : MONIC MASSON, coordonnatrice de l'association PAULINE GILL, enseignante en gérontologie, auîeure et conférencière

    Rédaction : PAULINE GILL

    Révision : MONIC MASSON COLETTE CHRÉTIEN ANNE DUMOUCHEL JEAN-CLAUDE GAUMOND

    Mise en page : MARIE-JOSÉE DUCHESNE

    Illustrations :

    TATIANA ST-LOUIS, élève de 6e année, école De Normandie

    Dépôt léga[ Bibliothèque nationale : ISBN 2-98-06383-0-7

  • Table des matières

    1. Devenir aidant naturel.. ....p.2 Quiêîes-vous?... p. 4 La personne que vous aidez p. 6

    2. Les situations que peut vivre un aidant naturel ...p.8

    Se sentir épuisé p. 8 Vivre des périodes de crise p. 10 Se sentir coupable p. 11

    Les causes p. 12 Les solutions p. 12

    Se sentir déprimé p. 13 Avoir l'impression d'être abusé p. 14

    Abus de pouvoir P- 14 Abus psychologiques P-15 Abus physiques P-16

    3. Les ressources personnelles de l'aidant p. 17

    Se sentir responsable de sa santé, de ses énergies, de ses droits p. 17 S'adapter aux changements p. 18 Gérer les situations de conflit p. 19 Communiquer sainement p. 19 Établir un lien de confiance p. 22

    4. Le contrat tamilial : un outil

    pour l'aidant naturel. P 23

    5. Ressources du milieu.. P 26

    Bibliographie p 29

  • A Devenir aidant naturel

    ( J n membre de votre famille (parent ou conjoint) en perte d'autonomie aurait grand besoin d'être aidé. Vous vous sentez personnellement touché par cette situation. Vous entrevoyez la possibilité de devenir aidant naturel.

    Certains parmi vos proches vous y encouragent : «Je te verrais bien dans ce rôle», vous disent-ils, alors que d'autres vous le déconseillent : «Ne t 'embarque pas là-dedans...».

    Vous êtes conscient que même si la décision a été réfléchie au fil du temps, l'aidé étant une personne en perte progressive d'autonomie, vos tâches augmenteront.

    Conscient des exigences de ce rôle d'aidant naturel, vous gagnerez à en connaître toutes les conséquences, tant au plan financier et physique que psychologique et social, avant de prendre une décision définitive.

    L'aidant qui investit du temps, des énergies et des émotions dans ce rôle qui lui tient à coeur, n'est pas toujours en mesure de prendre conscience de ses limites. Et pourtant, il doit veiller à ce que son état de santé ne

  • se détériore pas sous le poids du stress et des tensions qui s'installent. Les bonnes intentions ne suffisent pas toujours à éliminer les tensions qui créent dans l 'organisme un terrain propice à l 'épuisement, à la maladie et à la dépression.

    Les pages qui suivent vous offrent des pistes de réflexion pour bien cerner la réalité que vivent les personnes aidantes, plus particulièrement, les femmes, qui assument 83 % des services rendus à un proche en perte d'autonomie au Québec. Elles vous fournissent des outils et des ressources qui pourront vous aider à remplir votre rôle avec satisfaction et en assurant l 'équilibre entre vos besoins et ceux de la personne que vous aidez.

  • A Qui êtes-vous?

    £ h a q u e relation, chaque engagement d'un aidant à l'égard d'un proche en perte d'autonomie est une situation unique qui dépend d'une somme de facteurs qu'il faut prendre en considération. Voici deux brefs questionnaires qui vous aideront à tracer votre portrait et celui de ia personne que vous aidez. Par la suite, en établissant un parallèle entre les résultats des deux portraits, vous serez mieux en mesure, de savoir si vos attentes et vos besoins réciproques sont compatibles et réalistes.

    • Vous êtes un homme Q une femme Ç )

    • Vous avez : entre 40 et 50 ans Ç ) entre 51 et 60 ans autre :

    • Votre état de santé est : fragile O moyen Q très bon Q

    • Situation financière : précaire Q moyenne Q bonne Ç )

  • Occupations personnelles : emploi à l'extérieur à : temps plein Q temps partiel Q aux études Ç ) autres

    • Situation familiale : seut(e) O conjoint(e) Q enfant(s) leur âge : autres membres de la famille (frères, soeurs) sur qui ont peut compter :

    • Engagements : loisirs O bénévolat Q autres ( 3

    • Disponibilité en heures par semaine : 10 heures Q 20 heures Q temps plein Q

    • Expérience auprès de personnes en perte d'autonomie : aucune Q un peu Q beaucoup Q

    • Relation avec la personne que vous aidez : bonne ( 3 à améliorer Q

    Vos réponses permettent de tracer le portrait de votre situation actuelle. Que vous révèlent-elles quant à votre disponibilité et à vos ressources personnelles?

  • La personne que vous aidez

    • Un homme ( 3 une femme ( 3

    • Son âge : entre 50 et 70 ans o entre 71 et 80 ans o entre 81 et 90 ans o autre :

    • Son degré d'autonomie : faible O moyen ( 3 nui O

    • Sa situation financière : précaire Q moyenne ( 3 bonne ( 3

    • Sa situation familiale : seul(e) Q conjoint(e) Q enfant(s) Q autre(s) ( 3

    • Sa situation résidentielle : en foyer ( 3 à son domicile ( 3 à votre domicile ( 3 autre :

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  • • Ses besoins actuels

    • Les risques de détérioration de sa situation, à court terme :

    à long terme :

    • Ses attentes à votre égard :

    Vos réponses permettent de tracer le portrait de la situation de la personne que vous aidez. Que révèlent-elles quant aux exigences et à l'implication que cela représente de votre part?

    En mettant en parallèle ces deux portraits, êtes-vous en mesure de savoir si vous avez la disponibilité pour répondre aux besoins actuels et futurs de la personne aidée? Et, dans le cas contraire, de savoir quelles ressources, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de votre propre famille, vous devrez aller chercher.

    Dans les pages qui suivent, nous vous présentont des situations auxquelles vous serez confronté afin de mieux vous aider à répondre à ces questions.

  • Les situations que peut vivre un aidant nature!

    Se sentir épuisé

    Ç ^ u a n d vous vous préparez à devenir aidant naturel, vous vous attendez à vivre des périodes essoufflantes. Tant que ces situations vous stimulent et vous amènent à donner le meilleur de vous-même, vous n'avez pas à vous inquiéter. Mais si une situation stressante perdure et que vous n'allez pas chercher l 'aide dont vous avez besoin, un stress destructeur peut s'installer. Vous le reconnaissez aux symptômes suivants :

    • Irritabilité générale • Impulsivité • Envie fréquente de pleurer ou de fuir • Difficulté à vous concentrer • Fatigue et perte de la joie de vivre • Anxiété vague, peur, sans savoir

    exactement de quoi • Insomnie • Perte d'appétit ou boulimie • Tendance à consommer des médicaments ou

    de l'alcool • Cauchemars

    Si plus de la moitié de ces symptômes vous affectent, il est grand temps de faire le point, c'est-à dire :

  • • De retracer avec précision ce qui a déclenché ce stress, quand, où et comment;

    • De vous ménager des occasions et des moments pour VOUS FAIRE PLAISIR par de petites récompenses fréquentes, quotidiennes, qui ne coûtent pas cher : aller au cinéma, vous promener, lire un bon livre...;

    • De demander de l'aide à des proches, à des amis, à un médecin, à un conseiller, à un organisme comme ACTION-SERVICES AUX AIDANTS DE PARENTS ÂGÉS DE LONGUEUIL;

    • De vous pardonner d'avoir été impatient ou irritable, incitant ainsi vos proches à se montrer indulgents, généreux;

    • De vous ouvrir au partage de votre expérience de vie, avec les vôtres, des conseillers ou des groupes de soutien qui, à leur tour, vous encourageront à développer une attitude positive de confiance en vos ressources personnelles;

    • De comprendre qu'il est primordial de vous réserver des activités gratifiantes, rien que pour vous : une activité que vous aimez, soit le chant, la couture, la peinture, un sport ou autre.

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  • Vivre des périodes de crise

    ^ o t r e expérience de vie vous a appris qu'on ne peut traverser l'existence sans éprouver, un iour ou l'autre, la pénible impression de perdre le contrôle. C'est ce qu'on appelle une situation de crise. Il peut arriver, par exemple, qu'un comportement de la personne que vous aidez et que vous aviez jusque là toléré, devienne insupportable; que ses questions répétitives, le ton de sa voix, son air déprimé, vous exaspèrent. En y réfléchissant bien, vous pourriez découvrir qu'au cours des semaines précédentes, vous ressentiez :

    • un manque d'énergie et d'appétit; • une léthargie, une grande tristesse; • une tendance au laisser-aller; • une certaine anxiété pouvant conduire

    à des idées noires.

    Cette désorganisation se sera installée peu à peu, imperceptiblement. Les sentiments de culpabilité et d'impuissance ressentis précédemment, et de façon sporadique, se seront accentués. Autour de vous, on aura remarqué que votre comportement a soudainement changé : de jovial que vous étiez, vous êtes devenu taciturne. Vous vous montrez plus agressif et frustré à tout propos. Vous modifiez vos habitudes de vie : vous aimiez manger au restaurant et voilà que vous refusez toute invitation.

    L'aidant qui a prévu à son agenda des dates précises de mise au point pourra réagir avant que la goutte de

  • trop ne fasse déborder le vase. Il ira chercher du secours auprès d'amis ou de professionnels qui prendront le temps de l'écouter, de l'aider à analyser ce qui s'est passé et à regarder les solutions possibles pour un mieux-être personnel. Avec cette aide, du recul et du repos, même si vous n'avez pu éviter la crise, vous pourrez en sortir gagnant :

    • Après en avoir identifié les facteurs déclencheurs, vous saurez voir venir la crise et vous pourrez mieux composer avec les différentes tensions qui l'ont provoquée;

    • Vous constaterez que cette expérience vous a appris à mieux vous connaître, à respecter vos besoins et vos limites;

    • Votre entourage sera davantage sensibilisé à vos besoins et à ceux de la personne que vous aidez, et il contribuera à une meilleure qualité de vie pour tous.

    Se sentir coupable

    « J ' a u r a i s donc dû...» «J'aurais peut-être pu faire plus, faire mieux...» Que de phrases semblables n'avez-vous pas entendues de la bouche de parents et d'amis! Vous avez beau savoir que les regrets sont stériles et nocifs, ils ne représentent pas moins, pour l'aidant naturel, le piège le plus sournois.

  • LES CAUSES

    Votre fardeau d'aidant s'alourdit; si vous n'allez pas chercher de l'aide, il devient trop lourd et vous vous sentez fatigué, épuisé, impatient. Comme votre irritation se déverse sur quelqu'un de fragile, ou envers qui vous avez une dette, vous vous sentez coupable. Pour calmer votre sentiment de culpabilité, vous vous imposez d'en faire davantage, de surprotéger même; ce faisant, vous alourdissez davantage votre fardeau et le processus recommence.

    LES SOLUTIONS

    • Prendre conscience des préjugés et des croyances qui pourraient nourrir cette culpabilité : «Il ne faut jamais baisser les bras.» «Je lui dois beaucoup.» «Elle m'a tout donné.» «Je l'ai épousé, c'est pour la vie.»;

    • Vous souvenir que vous n'êtes responsable de la personne que vous aidez que temporairement alors que vous l'êtes toujours de vous-même. On ne peut aider les autres si on n'est pas capable de pendre soin de soi;

    • Réaffirmer votre droit au plaisir, au repos et à une marge d'erreur.

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  • Se sentir déprimé Vous savez que votre tâche d'aidant naturel vous

    amènera à vivre des situations stressantes. Vous n'avez qu'à penser aux problèmes de santé qui vont se multiplier chez la personne que vous aidez, aux accidents que vous n'aurez pu éviter, aux conflits qu'on ne peut pas toujours résoudre facilement. De telles situations sont presque inévitables. Elles peuvent devenir épuisantes et gruger vos réserves d'énergie et de dynamisme.

    Si vous cédez à la tentation de vous blâmer, de vous culpabiliser, vous glissez imperceptiblement vers la dépression. Comme cette dame trop dévouée et mal préparée à son rôle d'aidante qui avoue : «Je deviens tellement fatiguée qu'à certains moments je voudrais mourir.»

    En puisant dans l'expérience des autres et dans les conseils qui vous sont prodigués, vous saurez qu'en devenant aidant naturel, vous devez :

    • Vous montrer vigilant pour reconnaître les cris d'alarme de votre corps (perte d'appétit, de poids, fatigue et insomnie, problèmes de digestion et d'élimination, maux de tête) et de votre coeur (manque d'intérêt pour divers aspects de la vie, anxiété, sentiment d'impuissance, de nullité, sentiment de culpabilité, très faible image de soi, tendance à pleurer). Le respect de vos limites est primordial pour éviter la dépression;

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  • • Développer des apprentissages dans l'art de cultiver l'estime de soi et communiquer vos besoins;

    • Vous entraîner progressivement à prendre soin de vous à n'importe quelle heure de la journée;

    • Prendre le pouvoir sur votre vie, devenir le capitaine de votre bateau, et ne vous laisser envahir par personne.

    Avoir l'impression d'être abusé Lorsqu'on envisage de devenir aidant naturel et

    qu'on connaît bien la personne qu'on veut prendre en charge, il est difficile d'imaginer qu'il pourrait se glisser des abus dans la relation. Hélas! l'expérience a prouvé que les risques sont aussi grands de la part de la personne aidée que celle de l'aidant, quelle que soit la forme que prennent ces abus.

    ABUS DE POUVOIR

    Contrôler l'autre dans ses allées et venues à la maison ou ailleurs, dans ses appels téléphoniques, ou sa correspondance ou ses conversations, dans ses manières d'occuper sa journée, peut devenir monnaie courante de la part de l'aidant ou de la personne aidée. Cette

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  • manière de vivre étouffe la vie, infantilise, mine les bonnes relations et vicie l'atmosphère de la maison. Faire des demandes claires et poser des limites respectueuses sont le gage d'une relation à saveur de confiance réciproque.

    ABUS PSYCHOLOGIQUES

    Les abus psychologiques entre aidants et personnes aidées s'installent subtilement au fil du quotidien. Un très long face à face, des sujets de conversation routiniers (les bobos, l'ennui), les reproches camouflés, peuvent brouiller la relation entre deux personnes pourtant bien intentionnées. Qui ne connaît pas le harcèlement par la menace : «Si vous ne m'écoutez pas, je vais vous placer.», le chantage : «Un bon matin tu vas me trouver morte et tu en répondras.», l'abandon, la dévalorisation de soi à travers le sentiment d'inutilité : - O n sait bien, tu me laisses dépérir pour avoir mon argent plu» vit© -

    t ire conicient do la possibilité de tels abus peut vous aider a les prévenir Vous pouvez également demander de l'aide à un ami, un professionnel ou une ligne d'écoute afin de sortir de la dynamique néfaste pour vous et la personne que vous aidez.

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  • ABUS PHYSIQUES

    Un excès de fatigue dû à une présence régulière auprès de l'aidé et aux exigences de ce dernier, peut vous amener à poser des gestes inappropriés : réflexions irrespectueuses, gestes à caractère violent, négligence, etc. Par ailleurs, la personne aidée n'est pas à l'abri d'exprimer des paroles et de poser des gestes offensants, voire agressants.

    Ces formes d'abus sont des façons camouflées de dominer, de prendre du terrain consciemment ou inconsciemment. Il importe de les déceler et de trouver les moyens de désamorcer ces tensions malsaines.

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  • Les ressources personnelles de l'aidant

    ^ evenir aidant exigera de vous certaines habiletés : une capacité d'adaptation au changement, une saine communication interpersonnelle ainsi qu'une bonne dose de confiance en vous. Voyons ici des façons de développer ces habiletés.

    Se sentir responsable de sa santé, de ses énergies, de ses droits

    Avant tout, vous devez prendre conscience que la première personne dont vous êtes responsable, c'est vous-même. On est parfois responsable de certaines personnes pour un temps, mais pas entièrement, pas dans n'importe quelle condition et surtout pas à n'importe quel prix pour sa santé physique et morale. Vous devez faire respecter vos limites et voir à les faire respecter autour de vous.

    Par estime de vous-même et de la personne aidée, vous vous accorderez le droit fondamental :

    • de dire NON et OUI avec la même aisance; • de ne pas dépasser vos limites;

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  • • d'exprimer vos besoins et vos goûts; • de signifier à vos proches que vous n'êtes ni un

    «super man» ni une «super woman», mais un simple être humain;

    • de leur rappeler que rien n'est acquis pour la vie, ni votre santé, ni vos services.

    Vous vous interdirez donc :

    • de prendre les problèmes de l'autre sur votre dos; • de vous identifier à l'autre dans ses émotions,

    ses intérêts, ses désirs; • de parler en fonction des besoins des autres

    au lieu des vôtres; • de ne tenir compte que du rythme et des choix

    de l'aidé.

    S'adapter aux changements Être aidant naturel entraîne de gros changements

    dans la vie personnelle, mais aussi dans les relations familiales et sociales.

    L'organisation physique de votre maison, votre intimité, votre budget, vos horaires, vos sorties, les moindres détails de votre quotidien peuvent être touchés. Vous vous adapterez d'autant mieux à ces changements, que vous aurez pris soin :

    • de les reconnaître au lieu de les nier; • de jeter des ponts entre vous, la personne que

    vous aidez, votre entourage et d'autres aidants potentiels;

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  • • de prévoir des moyens d'alléger vos tâches et de garder l'équilibre entre votre qualité de vie et les besoins sans cesse grandissants de la personne que vous aidez.

    Gérer les situations de conflit Les préoccupations et les priorités de la personne

    a idée, de l 'aidant et de son entourage ne sont pas toujours compatibles. Si des personnes en place se sentent perdantes, les conflits naissent. Malgré vos bonnes intentions, vous ne pourrez pas toujours tes éviter, qu'ils viennent des proches, des amis ou de l'aidé.

    Les ignorer ou bouder ceux qui les provoquent ne peut que les aggraver. Les regarder en face, en discuter honnêtement avec les personnes impliquées demande souvent un effort considérable. Mais quelle que soit la nature du conflit, le facteur déclencheur et les personnes impliquées, pour en sortir gagnant, il n'y a pas d'outil plus efficace que la communication.

    Communiquer sainement Savoir communiquer, c'est savoir partager un

    contenu dans une relation avec un autre en y exprimant un sentiment, un désir, un souhait. Savoir communiquer c'est donc savoir s'exprimer et écouter. De nombreux aidants naturels ou professionnels s'imaginent en être dispensés sous prétexte que la personne aidée souffre de surdité, d'aphasie, de paralysie ou d'Alzheimer.

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  • S'EXPRIMER

    Comme aidant naturel, vous devez vous attendre à devoir recourir, un jour ou l'autre, à une dimension particulière de la communication, le non-verbal. Quelle que soit la situation de la personne que vous aidez, vous avez toujours avantage à :

    • vous exprimer à la première personne avec la personne aidée : «Je comprends peut-être mal votre besoin.» «Pouvez-vous me dire comment vous vous sentez?» «Je suis fier de vous...» «Votre moral est meilleur aussi.»;

    • vérifier si ce qu'elle dit est bien compris et que vous saisissez bien ce qu'elle veut exprimer;

    • accueillir ses pensées et ses sentiments sans les juger;

    • exprimer vos attentes clairement.

    ÉCOUTER

    Afin de créer un climat de confiance dans votre relation avec la personne que vous aidez, vous prenez le temps nécessaire pour bien saisir son expression verbale et non-verbale. Vous écoutez ses silences, ses gestes, autant que ses paroles : «Ma mère me fait un clin d'oeil et je comprends tout».

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  • Partager avec quelqu'un qui écoute vraiment; c'est se laisser aimer

    avec gratuité.

    Si vous avez à coeur de maintenir une bonne relation avec la personne que vous aidez et votre entourage, vous aurez à coeur de relever un des plus beaux défis de l'aidant naturel : être disponible pour la personne aidée sans se laisser gruger ou envahir par ses états d'âme, sans se laisser dominer par des récriminations abusives.

    Ce que je suis parie plus fort que ce que je dis et fais.

    21

  • Établir un lien de confiance À l'aidant naturel qui, comme vous :

    • s'est bien préparé à sa tâche; • demeure vigilant devant les pièges qui le guettent; • sait où aller chercher les outils mis à sa disposition; • a développé des aptitudes à communiquer; • n'hésite pas à demander de l'aide; • sait maintenir un équilibre entre ses besoins

    et ceux de la personne qu'il aide; • a appris à mettre de l'humour dans son quotidien

    et à se féliciter de ses réussites et de celles de la personne qu'il aide.

    Il ne reste plus qu'à faire confiance :

    • à ses possibilités; • à sa capacité d'aimer; • à sa liberté de dire non; • à sa facilité d'adaptation.

    Malgré quelques erreurs de parcours, une fois éclairé, il pourra dire comme cette dame : «Pendant des années, j'ai laissé le monde profiter de moi, m'envahir, s'essuyer sur le tapis que j'étais. Mais depuis que j'ai décidé d'accrocher ce tapis au mur, de le regarder, de l'aimer, de le trouver beau, ma vie a totalement changé.»

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  • ^m^, Le contrat familial : un outil ^^^^ pour l'aidant nature!

    ^ o u s comprenez maintenant que pour vous acquitter efficacement de votre rôle d'aidant naturel, il ne vous suffit pas seulement d'aimer la personne dont vous prendrez soin. Comme tout être humain, VOUS devrez sans cesse vous réajuster à vos limites physiques, f inancières et psychologiques, et réviser votre contrat familiai afin de vous assurer que les tâches soient bien respectées.

    Votre entourage pourra compenser en autant que vos besoins et ceux de la personne que vous aidez seront connus et que vos exigences réciproques seront réalistes. Il ne faut pas oublier que les frustrations proviennent des attentes non formulées, non comblées. Le contrat familial est un outil important pour faciliter votre tâche d'aidant naturel. Il vous permettra d'exprimer clairement vos attentes, quelle que soit ta forme que vous choisissiez de lui donner.

    Rédiger un contrat ciair, c'est mettre toutes tes chances

    de votre côté.

    Un contrat familiai permet de : • Dresser un portrait de la situation; • Prendre concience de l'ampleur de la tâche; • Sensibiliser la personne a idée et vos proches; • Amorcer des discussions, négocier; • Partager des fâches.

    23

  • Comment rédiger le contrat familial

    Nous vous conseillons, pour le rédiger, d'y aller par étapes :

    • L'établir seul, pour vous, en Indiquant vos attentes, vos possibilités et vos disponibilités;

    • Le faire connaître à la personne aidée, si elle est en mesure d'y participer, et aux aidants occasionnels visés (vos frères, soeurs, enfants ou amis);

    • Négocier avec eux une entente, i a n i plainte ni reproche.

    Les services suivants seront asssumés par

    Personne Aidant Autre membre Ressource

    aidée principal de la famille extérieure

    Santé • Soins particuliers Q Q • Prise de médicaments Q Q • Visites médicales Q Q

    Support à l 'autonomie • Habillement Q q • Alimentation ( 3 Q • Déplacement,

    surveillance Q Q • Transferts (lever/coucher) Ç ) Q • Utilisation des toilettes Q Q

    • o o

  • Autre membre

    de la famille

    • Soins des ongles et des pieds o o

    • Soins des dents ou des prothèses o o

    • o o Sorties et activités

    o o • Achats, emplettes o o • Sorties de loisir o o • Visites o o • Activités de réadaptation o o • o o Entretien

    o o • Entrehen manager o o • Grand menage o o • lavage et entrehen

    des veiementj o o • Entretien exterieur o o Administration • Administration

    du budget mensuel o o • Administration des biens ( 3 Q

    Répit O O

    Autre : espace de vie et temps réservé pour soi ( 3 O

    Personne AJdant

    aidée principal

    Soins d'hygiène • Bain/douche Q Q • Shampoing/coiffure Q Q • Rasage O O

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  • Ressources du milieu

    | l est important d'avoir sous la main les principales ressources qui peuvent vous être utiles. Ces ressources sont de divers ordres. Vous pourrez trouver les numéros de téléphone, soit auprès de votre CLSC ou de votre municipalité.

    • URGENCE

    Pompiers, ambulance, police 911 Info-santé (de votre CLSC)...... ( ) -

    • SERVICES PUBLICS DE SOUTIEN À DOMICILE

    CLSC (soutien à domicile) ( ) -

    • SÉCURITÉ

    Médic Alert (bracelet) 1-800-668-6351

    Registre d'errance Alzheimer 1-800-616-8816

    • RÉPIT-GARDIENNAGE

    Gardienne à domicile ( ) -Centre d'hébergement (centre de jour) ( )

    26

  • • ÉCOUTE

    Info-Abus 1-800-489-2287 Tel-Aînés (514) 353-2463 Tel-Écoute. (514) 493-4484 /4088/4884

    • ACTIVITÉS CULTURELLES ET DE LOISIRS POUR AÎNÉS

    Centre pour aînés ( ) -Paroisse ( ) Centre de bénévolat ( ) -Fédération des Clubs de l'Âge d'or ...... (514) 252-3017

    • DEUIL

    Deuil-Secours ( )

    • TRANSPORT ADAPTÉ

    Centre de bénévolat ( ) Taxi-adapté ( )

    • AIDE DOMESTIQUE

    Coop Rive-Sud (450) 679-2433 Menus travaux ( ) -

    • REPAS PRÉPARÉS

    Popote Traiteur

    ( ) ( )

  • • ASSOCIATIONS

    Société d'Alzheimer ( ) -Association des personnes aphasiques (450) 670-4562 Association pour les aidants ( ) -

    Société canadienne du cancer (450) 442-9430

    • INFORMATION JURIDIQUE ET FINANCIÈRE

    Chambre des notaires 1 800-NOTAIRE

    Curateur public (514) 873-4074 Protecteur du citoyen (514) 873-2032 Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) (450) 928-7430

    • DENTISTE À DOMICILE . ( ) -

    • MÉDECIN À DOMICILE ( ) -

    • COIFFEUSE À DOMICILE ( ) -

    • AUTRES

    ( ) ( ) ( )

    28

  • Bibliographie

    ARCAND, M. et BRISSETTE L., Prévenir l'épuisement en relation d'aide, Guide d'autoformation, Québec,1994.

    D'ARAGON, Marie-Andrée, La dépression, Quand on veut sortir du gouffre, Femme plus, mai, 1991.

    EGAN, G., et FOREST F., Communication dans la relation d'aide, Éditions Études vivantes, 1992.

    GARANT. L. et BOLDUC M., L'aide par les proches: mythes et réalités. Direction de l'évaluation, Ministère de la santé et des services sociaux, juin, 1990.

    GUBERMAN, N., MAHEU P. et MAILLÉ C., Travail et soins aux proches dépendants, Les éditions du remue-ménage, Saint-Lambert, 1993.

    REGROUPEMENT DES AIDANTES ET AIDANTS NATURELS DE MONTRÉAL, L'entourage, cahier de formation et de sensibilisation, 1996.

    MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, Plan d'action en matière de condition féminine, 1993-1996, Gouvernement du Québec, 1994.

    29

  • G 13,650 E-2839 Ex.2 Masson, Monic

    Gill, Pauline -Aidant naturel pas si naturel que ça! Guide de prévention de 1'épui•

    a i dan ts DATE NOM

    G 13,650 Ex.2

  • La C a i s s e p o p u l a i r e D e s j a r d i n s

    S a i n t - P i e r r e - A p ô t r e de L o n g u e u i l

    t ou jou rs présente

    au sein do la

    co l lec t iv i té longue i l lo ise .

    C.iissi- jinjnil.iifc Desj.irdins S.>in! l'i