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Siège Social et Administratif : ANNECY SANTE AU TRAVAIL 12 quai de la Tournette 74000 ANNECY - Tél : 04 50 45 13 56 - Fax : 04 50 45 91 09 Site web : www.ast74.fr e-mail : [email protected] AIDE A DOMICILE Etude sur les troubles musculosquelettiques Etude suivie et réalisée en 2008 par un groupe de travail pluridisciplinaire : Docteur Hélène CARLIER, médecin du travail Docteur Catherine GERLIER, médecin du travail Docteur Jean–Paul GROSSET-JANIN, médecin du travail Evelyne GARCON, infirmière Julie PERRIN, ergonome

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Siège Social et Administratif : ANNECY SANTE AU TRAVAIL 12 quai de la Tournette 74000 ANNECY - Tél : 04 50 45 13 56 - Fax : 04 50 45 91 09

Site web : www.ast74.fr e-mail : [email protected]

AIDE A DOMICILE Etude sur les troubles musculosquelettiques

Etude suivie et réalisée en 2008 par un groupe de travail pluridisciplinaire :

Docteur Hélène CARLIER, médecin du travail

Docteur Catherine GERLIER, médecin du travail

Docteur Jean–Paul GROSSET-JANIN, médecin du travail

Evelyne GARCON, infirmière

Julie PERRIN, ergonome

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SOMMAIRE CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE...................................................................................3 METHODOLOGIE .........................................................................................................................4 RESULTATS DU QUESTIONNAIRE.............................................................................................5 I. Description de la population étudiée ....................................................................................................5 1. Caractéristiques des structures....................................................................................... 5 2. Caractéristiques des répondants..................................................................................... 5

II. Description des symptômes musculosquelettiques ..........................................................................7 1. Description des symptômes déclarés ............................................................................. 7 2. Conséquences des douleurs au cours des 12 derniers mois ........................................ 7

III. Description de l’exposition aux facteurs de risque...........................................................................8 1. Les facteurs de risque organisationnels ......................................................................... 8 2. Les facteurs de risque physiques.................................................................................. 10 3. Les facteurs de pénibilité ............................................................................................... 10 4. Les facteurs de risque relationnels................................................................................ 10 5. Les facteurs de risque psychosociaux.......................................................................... 11 6. La satisfaction au travail................................................................................................. 12

IV. Analyses ..............................................................................................................................................13 1. Agents à domicile et auxiliaires de vie sociale ............................................................. 13 2. Personnes ayant eu au moins une douleur au cours des 12 derniers mois et personnes n’ayant pas eu de douleur ............................................................................... 14 3. Personnes « tendues » et personnes « détendues » d’après les résultats du questionnaire KARASEK .................................................................................................... 15

V. Pistes de prévention évoquées par les salariés...............................................................................16 1. Les Formations................................................................................................................ 16 2. La reconnaissance .......................................................................................................... 16 3. L’organisation de travail ................................................................................................. 16 4. Les aspects matériels ..................................................................................................... 16 5. Autres............................................................................................................................... 16

CONCLUSION DE L’ETUDE.......................................................................................................17

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CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE Dans le cadre de ses actions en milieu de travail, Annecy Santé au travail mène des projets collectifs par métier afin d’améliorer la prévention au sein des entreprises adhérentes. En juillet 2007, une étude débute auprès des aides à domicile suivies au sein du service médical, à l’initiative d’un groupe pluridisciplinaire composé de 3 médecins (Dr Carlier ; Dr Gerlier ; Dr Grosset-Janin), une ergonome (J. Perrin) et une infirmière (E. Garçon) Plusieurs éléments motivent cette étude :

• De nombreuses plaintes liées à des pathologies musculosquelettiques,

• Une moyenne d’âge des salariés élevée,

• Des conditions de travail spécifiques avec de fortes contraintes,

• Des difficultés à mettre en place des moyens de prévention technique chez les bénéficiaires. Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont un problème majeur de santé au travail et représentent 80% des maladies professionnelles déclarées. Il s’agit de douleurs, raideurs, maladresse, perte de force par atteinte des muscles, des tendons et des nerfs touchant les membres et le dos. Le groupe a donc étudié les troubles musculosquelettiques (TMS) et les conditions de travail pouvant être génératrices de ces pathologies. L’objectif de l’étude est :

• de décrire : o d’une part l’état de santé (atteintes ostéoarticulaires) et la satisfaction au travail d’une

population de salariés du secteur de l’aide à domicile, o d’autre part les conditions de travail et la pénibilité liées à cette activité

• d’analyser les facteurs professionnels connus comme des éléments intervenant dans l’apparition ou l’aggravation de ces troubles.

• d’initier, à partir des résultats obtenus, une démarche de réflexion pour rechercher des pistes d’amélioration relatives à l’organisation du travail, l’aide technique, la formation.

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METHODOLOGIE L’étude débute en juillet 2007. Elle se base sur une enquête effectuée au moyen d’un questionnaire renseigné par le salarié. Le déroulement s’effectue en quatre temps :

• Rédaction d’un questionnaire adapté aux objectifs de l’étude

• Rencontres individuelles avec les chefs d’entreprise ou responsables d’association afin de présenter, organiser l’étude et effectuer un premier recueil d’information (indicateurs santé, organisation et fonctionnement de chaque structure). Elles ont permis d’enrichir et de comprendre les données recueillies dans les questionnaires.

o Rencontres réalisées entre mai et juillet 2008

• Enquête anonyme par questionnaire auprès des salariés : o Questionnaires remplis entre mai et décembre 2008

• Analyse des facteurs de risque et réflexion sur des pistes de prévention possibles entre responsables/salariés/médecins du travail :

o Analyse réalisée début 2009 o Restitution des résultats entre employeurs/salariés/médecins réalisée en mai 2009 (voir

annexe 1) o Restitution des résultats dans chaque structure auprès de l’ensemble des salariés début

2010 La population étudiée comporte les salariés employés par des structures d’aide à domicile aux personnes âgées ou handicapées, présents sur les listes du personnel à la date de l’enquête, et dont le statut correspond aux catégories suivantes de la convention collective de 1983 :

• Catégorie A1 (= agent à domicile) dont les principales activités sont : o Réalisation des travaux courants d’entretien de la maison (entretien du linge, réalisation des

courses, préparation des repas…) o Assistance de la personne dans des démarches administratives simples

• Catégorie B1 (= employé à domicile) dont les principales activités sont : o L’aide des personnes dans les actes essentiels de la vie quotidienne (aide à la mobilité, aide

à la toilette, aide à l’alimentation…) o L’aide des personnes dans les activités de la vie quotidienne (aide à la réalisation des

courses, aide aux repas, travaux ménagers…)

• Catégorie C1 (= auxiliaire de vie sociale) dont les principales activités sont : o L’aide des personnes dans les actes essentiels de la vie quotidienne (aide à la mobilité, aide

à la toilette, aide à l’alimentation…) o L’aide des personnes dans les activités de la vie quotidienne (aide à la réalisation des

courses, aide aux repas, travaux ménagers…) o L’aide des personnes dans les activités de la vie sociale et relationnelle (stimule les relations

sociales, accompagne dans les activités de loisirs…) o L’évaluation de la situation et l’adaptation de son intervention en conséquence o La coordination de son action avec l’ensemble des autres acteurs

Ont été exclus de l’étude tous les autres intervenants à domicile. L’étude a concerné 13 structures suivies par 8 médecins du travail différents. Le questionnaire utilisé pour l’enquête est anonyme, seule apparaît la mention de l’entreprise qui emploie le salarié répondant. Chaque salarié est averti personnellement du caractère non obligatoire de l’enquête, du respect absolu du secret médical et de la confidentialité des données recueillies. Les questionnaires ont été remis par l’employeur au salarié avec une lettre d’explication. Le salarié devait alors le remplir et le renvoyer au médecin à l’aide d’une enveloppe pré affranchie dans un délai d’un mois. Une relance a été adressée à tous les salariés par l’employeur une fois ce délai écoulé. Le questionnaire comprend 64 questions regroupées en 4 thèmes :

• Les données personnelles du salarié interrogé (sexe, âge, poids, taille…),

• L’état de santé

• L’activité professionnelle (qualification-formation, organisation du travail, tâches et contraintes)

• La satisfaction au travail Parmi ces 64 questions, des questions ouvertes permettent l’expression libre des salariés. 30 à 45 minutes sont nécessaires pour remplir ce questionnaire.

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RESULTATS DU QUESTIONNAIRE

I. Description de la population étudiée

436 questionnaires ont été distribués au sein de 13 structures différentes d’aide à domicile. 233 questionnaires nous ont été retournés par les salariés entre le 19/05/2008 et le 06/12/2008, ce qui correspond à un bon taux de réponse (environ 53%).

1. Caractéristiques des structures o Type de structures : 100% des structures inclues sont des associations ou des entreprises

privées. Aucun service public de type mairie n’a été interrogé. o Taille des structures :

� 1 entreprise a un effectif de moins de 10 salariés ce qui correspond à 2% des répondants,

� 9 entreprises sur 13 ont un effectif compris entre 10 à 49 salariés ce qui correspond à 55% des répondants,

� 3 entreprises ont un effectif de plus de 50 salariés ce qui correspond à 43% des répondants.

2. Caractéristiques des répondants o Sexe : La population est quasiment exclusivement féminine avec 97,4% de femmes. o Age : L’âge des répondants varie entre 19 ans et 62 ans. Mais 67,8% des répondants ont 40

ans ou plus.

La moyenne d’âge est de 44 ans au moment de l’enquête (2008) : elle est plus élevée que celle de la population féminine en Rhône-Alpes et que celle d’une population d’aides ménagères et aides soignantes intégrées dans une étude nationale réalisée par le CISME

1 en 1999.

o Ancienneté : 55,4% des répondants ont 3 ans d’ancienneté dans l’emploi actuel ou plus.

L’ancienneté des salariés semble faible par rapport à leur âge. Ceci peut s’expliquer par une arrivée tardive dans la profession.

1 Centre Interservices de Santé et de Médecine du travail en Entreprise

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o Emploi déclaré par les salariés :

41,6% des salariés interrogés ont déclaré occuper un poste d’auxiliaire de vie sociale et 19,3% d’agent à domicile (ou aide ménagère).

24% ont déclaré avoir un emploi d’aide à domicile. Le terme « aide à domicile » est un terme générique qui ne nous permet pas de classer ces personnes dans une catégorie de la convention et d’identifier l’activité réalisée par ces personnes.

o Qualification :

Qualification (une personne peut avoir déclaré plusieurs qualifications) Nombre %

Aucune qualification 76 33

Qualifications « Auxiliaire de vie sociale » (DEAVS, CAFAD, MCAD) 72 31

Qualifications « Employé à domicile » (CAP, BEP, Travailleur et employé familial)

73 31

76 personnes soit 33% ont déclaré une autre qualification n’ayant pas rapport à l’aide à domicile (comptable, secrétaire, pâtissier, couturière, cuisinier, opticien, préparatrice en pharmacie, agriculteur, DEUG de lettres…). Parmi les salariés déclarant occuper un emploi d’auxiliaire de vie sociale, 65% déclarent avoir un diplôme correspondant (DEAVS, CAFAD, MCAD) et 12,4% déclarent n’avoir aucune qualification. Nous pouvons donc nous demander si les compétences de certains salariés sont réellement adaptées aux tâches effectuées. En effet, seulement 69,5% des répondants estiment exercer des tâches correspondant à leur qualification.

o Statut :

� 86,3% des salariés sont en CDI. � 29,6% soit 69 salariés cumulent plusieurs emplois. Les emplois cumulés peuvent être :

• Des emplois d’aide à la personne chez un particulier/employeur ou pour un autre service

• Des autres emplois de type : surveillance de cantine scolaire, aide maternelle, distribution de journaux, garde d’enfants, serveuse…

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II. Description des symptômes musculosquelettiques

Les salariés ont été interrogés sur les problèmes (courbatures, gênes, douleurs, engourdissements) ressentis dans différentes zones corporelles.

1. Description des symptômes déclarés Les symptômes déclarés au cours des 12 derniers mois peuvent être le reflet d’atteintes chroniques.

Les 3 principales localisations des symptômes musculosquelettiques déclarés au cours des 12 mois précédant l’enquête sont les zones « Bas du dos », « Nuque/cou », « Epaule/bras ». Seulement 16 salariés soit 6.9% n’ont eu aucun symptôme musculosquelettique au cours des 12 derniers mois sur les 10 localisations proposées. Les symptômes déclarés au cours des 7 derniers jours peuvent être considérés comme des pathologies aigues. Les principales localisations déclarées au cours de ces 7 derniers jours sont les mêmes que celles déclarées au cours des 12 derniers mois. Seulement 46 salariés soit 20% n’ont eu aucun symptôme musculosquelettique au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête.

2. Conséquences des douleurs au cours des 12 derniers mois A cause de ces symptômes ou douleurs au cours des 12 derniers mois :

o 21% des salariés ont eu un ou plusieurs arrêts de travail o Consultations médicales :

� 1 salarié sur 2 a consulté un médecin � 1 salarié sur 3 a consulté un kinésithérapeute � 1 salarié sur 3 a consulté un ostéopathe

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III. Description de l’exposition aux facteurs de risque

D’après les réponses à la question « Quelles sont les situations de travail satisfaisantes dans votre activité ? », 184 personnes soit 79% des salariés ont exprimé des situations positives. Ces situations sont liées :

• Aux relations avec les personnes aidées (relations humaines riches et variées),

• Au fait d’être utile pour les personnes aidées,

• A une autonomie organisationnelle au domicile,

• A une diversité des lieux et des situations rencontrées… Cependant 76% des salariés ont également exprimé des situations difficiles. Dans la suite du rapport seront détaillés les facteurs de risque pouvant être impliqués dans l’apparition de troubles de type musculosquelettiques. Ces facteurs peuvent être aussi bien d’origine physique, organisationnelle que relationnelle ou psychosociale.

1. Les facteurs de risque organisationnels

o Horaires et temps de travail 88% des répondants ont des horaires qui leur conviennent. Lorsque les horaires ne conviennent pas, les causes exprimées sont :

� Le travail de week-end, � La variabilité et la dispersion des horaires, � L’amplitude horaire importante ou le manque d’heure de travail, � Le manque de temps de repos…

Les salariés interrogés ont déclaré avoir travaillé en moyenne 27 heures pendant la semaine précédant l’enquête avec une variabilité importante d’un salarié à l’autre. Un temps de travail important peut être considéré comme un facteur augmentant la charge de travail et le risque d’apparition de pathologie (manque de temps pour récupérer des contraintes engendrées par le travail). Par contre, un temps de travail faible peut être considéré comme un critère d’insatisfaction au travail ou de précarité (salaire faible, obligation de cumuler plusieurs emplois), ce qui peut également augmenter le risque d’apparition de pathologies de type musculosquelettique. 83% des salariés déclarent avoir une durée de travail hebdomadaire variable. 68% ont des dépassements d’horaire non prévus.

TTMMSS eett

lloommbbaallggiieess

OOrrggaanniissaattiioonn

ddee llaa pprroodduuccttiioonn

CCaarraaccttéérriissttiiqquueess

ddeess llooccaauuxx

MMaannaaggeemmeenntt ((aauuttoonnoommiiee,,

rreeccoonnnnaaiissssaannccee,,

ccoonncceerrttaattiioonn))

GGeessttiioonn ddeess ppaarrccoouurrss

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GGeessttiioonn ddeess

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CCaarraaccttéérriissttiiqquueess

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AAmmbbiiaannccee

ddee ttrraavvaaiill

MMooddee ddee

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((RReennddeemmeenntt,, pprriimmeess))

CCoonncceeppttiioonn

ddeess ppoosstteess eett ddeess

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OOrrggaanniissaattiioonn ddeess

tteemmppss ddee ttrraavvaaiill

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PPrrooccéédduurreess eett

ccoonnssiiggnneess

FFoorrmmaattiioonn dduu

ppeerrssoonnnneell

Sensibilité

individuelle

Ambiances

physiques

Stress et autres aspects

psychosociaux

Contraintes

biomécaniques

Origine des TMS (source : ANACT)

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14% travaillent lors des jours de repos prévus. 69% des salariés travaillent parfois le weekend et 6% travaillent de nuit. 41% déclarent avoir des horaires de week-end ou de nuit imposés.

o Déplacements 82% estiment avoir un temps suffisant pour réaliser leurs déplacements. Mais ce temps n’est pas négligeable. En effet, les salariés ayant répondu au questionnaire ont en moyenne 48 minutes de transport par jour pour le travail. Pour la population des auxiliaires de vie sociale, le temps de transport moyen par jour s’élève à 60 minutes. Seulement 23% des salariés pensent que leur planning leur impose des déplacements inutiles. Lorsque des problèmes liés aux déplacements sont évoqués, sont mis en cause :

� La circulation (bouchons, travaux, route en mauvais état…), � Le stationnement (manque de place, coût, zone bleue…), � L’organisation des déplacements :

• Les distances trop importantes entre chaque bénéficiaire,

• Les déplacements inutiles,

• Les difficultés pour trouver les domiciles,

• Le manque de temps entre chaque intervention, � Le coût des déplacements et le remboursement insuffisant, � La météo, � La non-adaptation de son véhicule pour atteindre certains domiciles ou pour transporter

certains bénéficiaires, � La non-adaptation des transports en communs (horaires, correspondances, lieu de

dépose…)…

o Tâches 85% des répondants sont libres d’organiser leur travail et les tâches à réaliser au cours de leur intervention au sein du domicile. 53% des salariés sont consultés en ce qui concerne leur organisation de travail (emploi du temps, répartition des foyers, tâches à réaliser…). Les moyens mis en œuvre pour que les salariés s’expriment au sein de leur entreprise sont : les cahiers de liaison, les réunions de service, les réunions avec les délégués du personnel, les réunions avec les responsables de secteur ou les coordinateurs, les réunions avec un psychologue, les réunions entre collègues, les rendez-vous physiques ou téléphoniques avec les supérieurs, les boîtes à idées… Cependant : 36% des répondants réalisent des tâches non prévues demandées par la personne aidée ou la famille lorsqu’elles sont à domicile. Ces tâches peuvent être les suivantes :

� Soins des animaux, � Déménagements, � Nettoyage des extérieurs, � Soins non prévus pour la personne aidée, � Petits travaux d’entretien (déboucher un évier, changer une ampoule…), � Jardinage, bricolage, � Soins ou travaux d’entretien pour d’autres personnes…

35% des salariés connaissent les tâches qu’ils ont à effectuer sur le moment chez la personne. 52% des difficultés évoquées en ce qui concerne le contenu du travail touchent les travaux ménagers.

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2. Les facteurs de risque physiques Sur une échelle graduée de 6 à 20, les salariés estiment en moyenne la pénibilité de leur travail à 13 ce qui correspond à un travail physiquement « un peu dur » d’après notre échelle. Parmi les facteurs de pénibilité physique déclarés :

o La station debout plus de 4h par jour concerne 84% des salariés, o 44% des salariés tiennent longtemps des postures qui leur semblent pénibles, o En ce qui concerne les manutentions :

� 20% soulèvent des poids de plus de 15kg en dehors des personnes aidées, � 9% soulèvent des personnes aidées plus de 5 fois/heure.

3. Les facteurs de pénibilité Certains éléments du travail accroissent la pénibilité ressentie :

Facteurs de pénibilité % de personnes estimant le facteur

pénible (pénible, très pénible, extrêmement pénible)

Matériel et équipement non adaptés ou insuffisants 48,1

Détérioration de l’état physique des personnes aidées 47,3

Manutention des personnes aidées 45,5

Détérioration intellectuelle des patients 45

Locaux (vétusté, escaliers, encombrement) 44,6

Approche de la mort 43,8

Problèmes d’incontinence 35,6

Les causes de pénibilité prédominantes sont :

o la manutention des personnes aidées, o le matériel et les équipements inadaptés ou insuffisants, o la détérioration de l’état physique des personnes aidées.

Or 54,5% des répondants n’utilisent pas d’aide technique du fait :

� d’une non-nécessité, � d’un manque de place, � d’un manque de matériel, � de matériel inadapté, � d’un manque de formation, � d’un manque d’information des familles, � d’un manque de collaboration des personnes aidées ou des familles.

4. Les facteurs de risque relationnels Les relations de travail ne semblent pas être le facteur le plus pénélisant pour les salariés interrogés.

Type de relations % de personnes estimant la relation

insatisfaisante (moyennement satisfaisante, insatisfaisante, très insatisfaisante)

Relations avec les familles 18,5

Relations avec l’encadrement 17,6

Relations avec les autres intervenants à domicile 13,7

Relations avec les collègues « aide à domicile » 11,5

Relations avec les personnes aidées 5,1

Cependant, 46% des salariés expriment en commentaires libres des difficultés relationnelles. Les relations les moins satisfaisantes pour la population de répondants sont :

o Les relations avec les familles o Les relations avec l’encadrement

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5. Les facteurs de risque psychosociaux Les risques psychosociaux recouvrent les risques professionnels perçus ou vécus par les salariés comme portant atteinte à leur santé mentale et secondairement physique. Les facteurs de risque psychosociaux peuvent être liés au contenu du travail, à son organisation, aux relations de travail et à l’environnement physique, technique et socioéconomique de l’entreprise. Le questionnaire utilisé dans l’enquête (questionnaire de KARASEK) permet l’étude collective de ces facteurs. Il étudie 3 dimensions :

o L’exigence mentale pour effectuer la tâche (complexité, quantité, imprévisibilité…), o La latitude décisionnelle c'est-à-dire la possibilité de prendre des décisions et d’utiliser ses

compétences, o Le soutien social de ses collègues et de la hiérarchie.

Les risques pour la santé sont majorés pour la population dont l’exigence mentale est forte et la latitude décisionnelle faible ce qui correspond à la catégorie des « tendus ».

Pour notre population, nous retrouvons les scores suivants dans les 3 dimensions étudiées :

MEDIANE DES SCORES DIMENSIONS EVALUEES

Population étudiée Population féminine

française Aide à domicile

Latitude décisionnelle 70 68,6 67

Exigence mentale 19 21,2 19.4

Soutien social 24 23,3 /

Ces scores nous permettent de noter que la médiane des scores de la population étudiée se situe dans le cadran des « détendus » par rapport à la population féminine française (source : enquête Sumer 2003) alors que les aides à domicile interrogées dans l’enquête « Sumer 2003 » se situe plutôt dans le cadran des passifs. Ceci signifie que la population étudiée a en moyenne une exigence mentale plus faible que la population féminine française et une latitude décisionnelle plus élevée.

Représentation des scores de demande psychologique et de latitude décisionnelle selon le

« Job strain model »

Illustration « Job strain model » Karasek 1979

Latitude décisionnelle

Exigence mentale

Passifs Tendus=risque accru

Détendus Actifs

Population étudiée

Aide à domicile

68,6 : médiane de la population féminine française

21,2 : médiane de la population féminine française

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Les scores obtenus grâce au questionnaire nous permettent également d’identifier quatre catégories de salariés (sujets tendus, détendus, actifs ou passifs) :

Nous remarquons ainsi que 28,4% des salariés se situe dans le cadran des « tendus », c'est-à-dire que 28,4% de la population a une exigence mentale plus élevée et une latitude décisionnelle plus faible que la population moyenne donc des risques accrus. Les difficultés rencontrées par les personnes tendues semblent porter sur :

o la rapidité du travail et l’intensité du travail, o le travail répétitif et le faible niveau de compétence demandé, o le soutien professionnel par les supérieurs.

6. La satisfaction au travail Parmi les répondants :

o 92% estiment que leur travail répond aux besoins des personnes aidées. Mais :

o 28% souhaiteraient quitter leur travail auprès des personnes aidées s’ils en avaient la possibilité. Les personnes qui souhaitent changer de travail semblent avoir plus de symptômes musculosquelettiques que la population générale. La satisfaction au travail peut donc avoir un impact sur l’apparition de troubles de type musculosquelettique.

o 62% ont le sentiment que leur profession n’est pas reconnue.

Répartition de la population étudiée en fonction des résultats

du KARASEK

Latitude décisionnelle

Exigence mentale

Sujets passifs : 22,4%

Sujets tendus : 28,4%

Sujets détendus : 23,1%%

Sujets actifs : 26,1%

70 : médiane de la population interrogée

19 : médiane de la population interrogée

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IV. Analyses

Ce rapport aborde quelques analyses qui ont été conduites sur des populations que nous avons sélectionnées. Elles portent sur les caractéristiques socioprofessionnelles et de santé :

o des agents à domicile comparées à celles des auxiliaires de vie (catégories déclarées par les salariés dans les questionnaires),

o des salariés ayant présenté des symptômes comparées à celles des salariés n’ayant pas formulé de plainte,

o des salariés « tendus » comparées à celles des salariés « détendus ».

1. Agents à domicile et auxiliaires de vie sociale Par rapport aux agents à domicile, les auxiliaires de vie sociale semblent :

o avoir plus d’ancienneté, plus de qualification et avoir un statut moins précaire, o être plus libres au niveau des tâches à accomplir au domicile de la personne, Mais, o avoir plus de contraintes au niveau des plannings, o être moins consultées en ce qui concerne ces plannings, la répartition des foyers…

La pénibilité physique ressentie semble identique pour les agents à domicile et les auxiliaires de vie sociale. Cependant, de part leur activité propre, les causes de cette pénibilité physique ou les types de relations pénalisantes sont différentes :

o Pour les facteurs de pénibilité : � Les auxiliaires de vie sociale sont plus pénalisés par la manutention des personnes

aidées, la détérioration de l’état physique des personnes aidées, le matériel et les équipements non adaptés ou insuffisants ce qui peut facilement être expliqué par l’activité d’aide à la personne dans les actes essentiels de la vie quotidienne.

� Les agents à domicile sont plus pénalisés par les locaux (vétusté, escaliers, encombrement…) du fait de l’activité d’aide à la personne dans les activités ordinaires de la vie quotidienne

� La pénibilité liée à la détérioration intellectuelle des personnes aidées est ressentie de la même manière dans les deux groupes.

o Pour les facteurs relationnels : � Les auxiliaires de vie sociale semblent moins satisfaites par les relations avec

l’encadrement. Ceci peut s’expliquer par les contraintes liées à l’organisation des plannings exprimées précédemment par les auxiliaires de vie sociale.

� Les agents à domicile sont plus pénalisés par les relations avec les familles. Par rapport aux agents à domicile, les auxiliaires de vie sociale :

o ont une meilleure satisfaction au travail, o ont plus de symptômes musculosquelettiques au niveau du dos et des mains, o sont moins « tendues » :

Les auxiliaires de vie et les aides à domicile apparaissent donc comme des populations dont les caractéristiques diffèrent en matière de facteurs socioprofessionnels, de contraintes de travail et d’état de santé : toute réflexion en vue d’améliorer leurs conditions de travail (formation, organisation du travail, aide technique…) devra en tenir compte.

70 : médiane de la population interrogée

Demande psychologique

Sujet passif : Agents = 14,3% AVS = 22,4%

Sujet tendu : Agents = 39,2% AVS = 22,4%

Sujet détendu : Agents = 21,4% AVS = 17,2%

Sujet actif : Agents = 25,1%

AVS = 38%

19 : médiane de la population interrogée

Latitude décisionnelle

Répartition des agents à domicile et des auxiliaires de vie sociale

(AVS) en fonction des résultats du KARASEK

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2. Personnes ayant eu au moins une douleur au cours des 12 derniers mois et personnes n’ayant pas eu de douleur

En comparant les personnes ayant eu au moins une douleur au cours des 12 derniers mois et les personnes n’ayant pas eu de douleur, il semble que les facteurs suivants influenceraient l’existence de symptômes musculosquelettiques déclarés :

o Le manque de qualification ou le fait de réaliser des tâches qui ne correspondent pas à la qualification de la personne

o Les contraintes au niveau des plannings (dépassements d’horaire, jours de repos travaillés, travail de week-end ou de nuit imposé…)

o Le manque de liberté organisationnelle au domicile o La prise de postures pénibles sur de longues périodes o Les relations difficiles avec les familles et les autres intervenants à domicile o Le manque de satisfaction au travail o Un faible soutien social

La pénibilité physique ressentie est plus importante pour les personnes qui ont des douleurs que pour celles qui n’en ont pas. Toutes les causes de pénibilité semblent être plus pénalisantes pour les personnes qui ont des douleurs. Les plaintes relatives à des problèmes de santé apparaissent donc régulièrement associées, dans le travail, à des facteurs organisationnels, de pénibilité ou psychosociaux qui placent les salariés dans des situations défavorables, décrites ou ressenties.

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3. Personnes « tendues » et personnes « détendues » d’après les résultats du questionnaire KARASEK

En comparant les personnes « tendues » et les personnes « détendues », il semble que les facteurs suivants influenceraient le fait d’être « tendu » au travail :

o La réalisation de tâches qui ne correspondent pas à la qualification de la personne o Les contraintes au niveau des plannings et des déplacements (dépassement d’horaires, temps

de déplacement insuffisants, déplacements inutiles…) o Le manque de liberté organisationnelle au domicile et le fait de ne pas connaître à l’avance le

travail à effectuer o Le manque de satisfaction au travail o La pénibilité physique en générale o Les relations de travail pénibles en générale

Cette analyse met en évidence une relation entre l’ensemble des facteurs étudiés et le fait d’être « tendu », qui est habituellement observée dans ce type d’étude. Les personnes tendues ont également plus de symptômes musculosquelettiques au niveau des membres supérieurs et inférieurs.

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V. Pistes de prévention évoquées par les salariés

Les salariés étaient invités à s’exprimer librement en fin de questionnaire, et notamment à évoquer des pistes de prévention qu’ils auraient pu repérer à travers leur pratique quotidienne. Les réponses apportées sont regroupées en différents thèmes :

1. Les Formations Les salariés demandent à avoir des formations adaptées, approfondies et mieux prises en charge notamment en ce qui concerne :

� Remises à niveau, formation continue, � VAE, � Manutention et utilisation du matériel, � Approche psychologique et aide aux mourants, � Situations difficiles (fin de vie, Alzheimer...).

2. La reconnaissance Des pistes sont évoquées pour améliorer la reconnaissance de leur métier :

� Changer les mentalités sur le rôle des aides à domiciles et leurs responsabilités : mieux expliquer le rôle de chacun,

� Avoir une reconnaissance financière adaptée et une meilleure prise en charge des frais de déplacement et de stationnement.

3. L’organisation de travail o Communication / Relations / Soutien :

� Participer à l’élaboration des plans d’aide, avoir un encadrement proche du terrain, � Avoir plus d’informations sur les interventions, � Avoir des fiches de suivi des personnes aidées, � Avoir plus de réunions, d’échanges, de soutien (avec collègues, direction, familles,

bénéficiaires, conseil général, autres intervenants à domicile, psychologues, spécialistes, organismes sociaux…),

� Avoir moins de réunions tardives.

o Charge de travail : � Répartir les tâches ayant des contraintes différentes (ménage et accompagnement des

personnes), les cas lourds, � Eviter les surcharges et sous-charges de travail, équilibrer les plannings et les jours de

repos, regrouper les secteurs d’intervention, � Avoir plus de temps chez certains bénéficiaires, entre certaines interventions, � Travailler à 2 dans certains cas.

4. Les aspects matériels � Avoir du matériel adapté pour les tâches ménagères, � Avoir des équipements de protection individuelle (blouses, gants jetables, gel

antiseptique…), � Avoir des aides techniques adaptées, � Aménager les locaux.

5. Autres � Bénéficier de séances de kinésithérapie, � Avoir des visites médicales du travail où il est possible de parler des problèmes, � Permettre aux bénéficiaires d’acquérir plus facilement du matériel, � Rendre plus accessible financièrement l’aide à domicile, � Placer les cas lourds en structure adaptée.

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CONCLUSION DE L’ETUDE L’espérance de vie de la population ne cessant d’augmenter, ces dernières années ont vu se développer la profession d’aide à domicile. Cette dénomination recouvre différents professionnels (agents à domicile, employés à domicile, auxiliaires de vie…) dont l’activité consiste, suivant leurs compétences, à aider, accompagner et soutenir les personnes âgées ou dépendantes dans leur vie quotidienne à leur domicile. Les caractéristiques particulières de cette activité déterminent un ensemble de contraintes qui se traduisent en termes de charge de travail, physique et mentale, et en conséquence sur l’état de santé. Notre travail montre dans la population étudiée :

o une fréquence importante des plaintes relatives à des pathologies musculosquelettiques (plus de 80% des répondants)

o des pathologies déclarées qui touchent essentiellement à la colonne vertébrale (bas du dos, nuque et cou) et aux membres supérieurs

o des facteurs de risque liés : � à l’organisation de travail (horaires et temps de travail, déplacements …), � aux tâches de travail à effectuer, � à des facteurs de pénibilité physique et notamment les manutentions des personnes

aidées, l’inadaptation du matériel ou des équipements et la détérioration physique et mentale des personnes aidées,

� à des facteurs relationnels, en particulier avec les familles et l’encadrement, � et à des facteurs psycho-sociaux (manque de soutien, profession non reconnue…).

Si la satisfaction au travail est exprimée par 92% des répondants, 28% déclarent vouloir changer de travail, 62% regrettent que la profession ne soit pas reconnue. Par ailleurs, cette étude met en évidence dans la population étudiée une charge de travail, physique et mentale, importante avec des causes propres au groupe « auxiliaires de vie sociale » et au groupe « agents à domicile », ainsi qu’une relation entre les plaintes et les facteurs de risque (charge physique, problèmes organisationnels, facteurs de risque psycho sociaux). Le contexte actuel oriente les structures d’aide à domicile vers une plus grande professionnalisation (meilleure définition du travail, amélioration de la formation, revalorisation du travail) qui, pour être menée avec succès, doit prendre en compte tous les aspects touchant aux conditions de travail dans cette activité et à leurs conséquences sur la santé.