16
L'IAS (International AIDS Society) est une organisation regroupant des professionnels du monde entier engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA. Pour ses différents membres, la lettre d'information de l'IAS est l'outil idéal pour en savoir plus sur les activités passées, actuelles et futures de l'IAS et pour découvrir de quelle façon ils peuvent s'engager. Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations sur l'IAS, rechercher et contacter d'autres membres, connaître les dernières avancées en matière de prévention contre le VIH/SIDA, de traitements et de soins ou encore savoir quand se tien- dront les prochaines conférences de l'IAS, visitez notre site Web à l'adresse www.iasociety.org. Novembre 2008 Message du Président page 2 Message du Directeur exécutif page 3 Idée de lecture : Sizwe's Test page 3 Temps forts du Congrès AIDS 2008 page 4 Histoires du monde entier page 6 Rôle de l'Industry Liaison Forum page 6 Avancées médicales page 8 Nouveau souffle pour le journal de l'IAS page 9 VIH et HSH page 10 Perfectionnement professionnel pour les membres page 10 Reprendre la main page 12 Entretien avec le Dr. Papa Salif Sow page 13 Actualité des partenariats régionaux page 14 Renforcement des systèmes de santé par une réponse adaptée face au SIDA page 15 Conseil exécutif de l'IAS 2008-2010 page 16 Cet article de fond propose un récapitulatif des temps forts du Congrès AIDS 2008. AIDS 2008 Manifestation pour Universal Action Now lors du Congrès AIDS 2008. Photo : International AIDS Society/Mondaphoto

AIDS 2008 - iasociety.org · à optimiser le potentiel des traitements contre le VIH, dans le but de réduire les transmissions du virus, et à s'occuper des besoins en termes

Embed Size (px)

Citation preview

L'IAS (International AIDS Society) est une organisation regroupant des professionnels du monde entier engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA. Pour ses différents membres, la lettre d'information de l'IAS est l'outil idéal pour en savoir plus sur les activités passées, actuelles et futures de l'IAS et pour découvrir de quelle façon ils peuvent s'engager. Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations sur l'IAS, rechercher et contacter d'autres membres, connaître les dernières avancées en matière de prévention contre le VIH/SIDA, de traitements et de soins ou encore savoir quand se tien-dront les prochaines conférences de l'IAS, visitez notre site Web à l'adresse www.iasociety.org.

Novembre 2008

Message du Président page 2

Message du Directeur exécutif page 3

Idée de lecture : Sizwe's Test page 3

Temps forts du Congrès AIDS 2008 page 4

Histoires du monde entier page 6

Rôle de l'Industry Liaison Forum page 6

Avancées médicales page 8

Nouveau souffl e pour le journal de l'IAS page 9

VIH et HSH page 10

Perfectionnement professionnel pour les membres page 10

Reprendre la main page 12

Entretien avec le Dr. Papa Salif Sow page 13

Actualité des partenariats régionaux page 14

Renforcement des systèmes de santé par une réponse adaptée face au SIDA page 15

Conseil exécutif de l'IAS 2008-2010 page 16

Cet article de fond propose un récapitulatif des temps forts du Congrès AIDS 2008.

AIDS 2008

Manifestation pour Universal Action Now lors du Congrès AIDS 2008. Photo : International AIDS Society/Mondaphoto

Message du PrésidentlorS du CongrèS international sur le SIDA de Mexico, au cours duquel j'ai été nommé Prési-dent de l'IAS pour les deux prochaines années, j'ai été très impressionné par la qualité des pré-sentations effectuées et par le débat passionné qui s'est souvent poursuivi en dehors du centre de conférence. Voir tous ces brillants exposés présentés par une nouvelle génération de partici-pants très engagés, c'est extrêmement stimulant. Leur jeunesse et leur enthousiasme nous redon-nent le cœur à l'ouvrage et nous rassure sur le fait qu'il existe une génération prête à continuer la lutte contre cette épidémie dévastatrice.

Je Souhaite profiter de mon premier mes-sage en tant que Président de l'IAS pour partager mes réfl exions sur les messages clés du Congrès AIDS 2008 et évoquer ce que propose l'IAS afi n de mener à bien les idées suggérées.

pour moi, un concept clé ressort de cette conférence : celui de combinaison.

Stratégies de prévention combinées visant à •réduire les chiffres de transmission du VIH. Traitement antirétroviral combiné pour rédui-•re de façon signifi cative les taux de morbidité et de mortalité parmi les personnes infectées à travers le monde. Traitement antirétroviral combiné pour ré-•duire la charge virale communautaire et ainsi favoriser la prévention contre la transmission du VIH. Stratégies combinées pour améliorer les tests •de dépistage du VIH. Stratégies combinées pour faire reculer la •pauvreté, le nombre de sans-abri et la discri-mination.

nouS nouS trouVonS actuellement à un carrefour critique. Au cours des trois dernières décennies, nous avons tous appris énormément de choses sur ce qu'il faut faire pour combat-tre effi cacement le VIH, aussi bien au niveau de la société que des individus eux-mêmes.

Néanmoins, les mesures concrètes ne suivent pas. Nous devons travailler de façon plus assidue pour pallier ces manquements.

Si l'on ne parvient pas à mettre en place une action globale, soutenue et multiforme face à la pandémie, nous nous rendons coupable d'un crime. Un crime contre les patients infectés, contre les personnes directement touchées et contre celles susceptibles de l'être.

JuSte aVant le congrès, ONUSIDA a publié son rapport 2008 sur l'épidémie mondiale du SIDA. Ce nouveau rapport indique qu'il existe désormais 33 millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA à travers le monde, contrairement à la dernière estimation qui en prévoyait 40 mil-lions. L'an dernier, 2,7 millions de personnes ont été infectées par le VIH. Bien que ce chiffre ait diminué (3 millions en 2001), une telle quantité de nouvelles infections reste inacceptable.

deux millionS de personnes sont mortes du SIDA en 2007. Certes, c'est moins que les 2,2 millions atteints en 2005. Mais c'est toujours 2 millions de trop.

le nomBre d'enfantS infectés par le VIH et le SIDA est passé de 410 000 en 2005 à 370 000 en 2007. Mais c'est vraiment une toute petite victoire, dans la mesure où un usage optimal du traitement antirétroviral hautement actif (HAART) permettrait d'éradiquer totalement les infections néonatales au VIH ! Dans ce contexte, 33 pour cent des femmes enceintes séropositives ont désormais accès à un traitement pour éviter la transmission verticale du VIH, alors qu'elles n'étaient que 14 pour cent il y a deux ans. Mais 33 pour cent, c'est peu.

pluS de 3 millionS de personnes vivant dans un environnement aux ressources limitées bé-néfi cient aujourd'hui des antirétroviraux, soit un million de plus que l'an dernier. Malgré ces progrès substantiels, nous accusons un retard

qui s'accroît de minute en minute : on compte cinq nouvelles infections pour deux personnes mises sous antirétroviraux.

leS millierS d'hommeS, de femmes et d'en-fants qui sont infectés et meurent tous les jours sont victimes de notre incapacité à transformer nos connaissances en mesures concrètes. Il est grand temps de lancer une action universelle. Le contraire serait criminel.

l'eSpoir exiSte. lorS du Congrès AIDS 2008, les États-Unis ont déclaré qu'ils allaient poursui-vre le fi nancement du programme PEPFAR pour la lutte contre le VIH, le SIDA, la tuberculose et la malaria pendant encore cinq ans. Malgré la persistance de certaines inquiétudes concer-nant les conditions liées à cette promesse par l'administration au pouvoir, je tiens à remercier les Américains pour cet engagement considéra-ble. Toutefois, une telle responsabilité ne doit pas leur incomber à eux seuls.

le monde doit suivre leur exemple. C'est pourquoi j'appelle dès maintenant les dirigeants du G8 à s'aligner sur l'action du Président Bush, par le biais d'une contribution par tête. Nous voulons que cette contribution doit durable, à long terme et sans condition.

de pluS, nouS ne parviendrons pas à endiguer la pandémie sans garantir une protection totale des droits de l'homme pour les personnes les plus exposées au VIH et au SIDA. Travailleurs du sexe, utilisateurs de drogues injectables, hommes ayant des relations homosexuelles, autochtones, femmes et jeunes fi lles, les droits de toutes ces personnes doivent être protégés par une réforme judiciaire et politique dans tous les pays du monde, tout de suite.

J'appelle donC touS les dirigeants politiques et religieux à faire en sorte que cela devienne réalité, dès maintenant.

Je Souhaite également m'exprimer sur l'an-nonce récente faite par les États-Unis de lever l'interdiction d'entrée sur le territoire pour les porteurs du VIH et du SIDA. Comme vous le savez, ce point a été l'une des grandes priorités de l'IAS pendant des années. Maintenant que cette législation a été votée, nous pouvons à nouveau envisager d'organiser le Congrès in-ternational sur le SIDA aux États-Unis, dès que la loi aura été supprimée par le Département de la santé et des services sociaux.

Je SuiS impatient et très honoré de pouvoir col-laborer avec les membres du Conseil exécutif, le personnel et les membres de l'IAS pour conti-nuer à garantir le rôle essentiel de l'IAS dans la lutte contre cette pandémie dévastatrice. nlutte contre cette pandémie dévastatrice. n

Julio MontanerPrésident de l'IAS

2 IAS Newsletter Novembre 2008Message du Président

médicaments auprès de sociétés ne possédant pas d'usines de fabrication au Mexique, ce qui se traduit déjà par des résultats concrets. Les Minis-tres de l'Éducation des pays alentour ont signé un accord pour que des cours complets d'éducation sexuelle soient dispensés aux adolescents pré-pubères. De manière générale, tous s'engagent à optimiser le potentiel des traitements contre le VIH, dans le but de réduire les transmissions du virus, et à s'occuper des besoins en termes de prévention, de traitement et de soins pour les communautés les plus touchées (en particulier les hommes ayant des relations homosexuelles, les utilisateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe). Pour fi nir, on constate un engagement plus prononcé parmi les donateurs et autres acteurs, qui tiennent à s'assurer que l'ouverture de services de lutte contre le VIH dans les pays les plus pauvres s'accompagne d'une tentative globale de renforcement des systèmes de santé. en SeptemBre dernier, nous avons dû restructurer le secrétariat afi n de garantir notre viabilité pour l'avenir. Cette restructuration a impliqué plusieurs licenciements économiques. C'est une décision qui n'est jamais facile à pren-dre et qui s'avère toujours douloureuse pour une petite organisation comme la nôtre. Je souhaite à nos collègues qui quittent l'IAS le meilleur pour la suite et je les remercie chaleureusement pour leur exceptionnelle contribution. Au niveau de l'orga-nisme, ces changements vont nous apporter une plus grande fl exibilité pour répondre aux besoins à court terme du secrétariat et donc atteindre plus facilement nos objectifs, tout en conservant un noyau dur de membres permanents.

mexiCo m'a permiS de rencontrer personnel-lement des centaines de membres de l'IAS que je n'avais encore jamais croisés. Je souhaiterais profi ter de cette opportunité de vous remercier, vous et les milliers d'autres, pour votre soutien et votre implication sans faille auprès de l'IAS. Faire en sorte que votre voix collective de connaissances individuelles soit entendue a tout autant d'importance aujourd'hui qu'au début de l'épidémie. n

Craig McClureDirecteur exécutif de l'IAS

Message du Directeur exécutif

L'organisation du Congrès international sur le SIDA est une source de pression énorme pour le secrétariat de l'IAS. Dans les semaines qui ont suivi, tous les employés, qui avaient consacré tellement de temps, d'énergie et de passion à cette conférence, ont d'abord ressenti une grande exaltation et une immense fi erté face au succès de l'opération, pour ensuite céder à l'épuise-ment avant de se remettre tous ensemble au travail afi n de préparer l'avenir.

l'impaCt du CongrèS AIDS 2008 de Mexico n'a pas encore été calculé, mais nous pouvons déjà en tirer quelques aspects positifs. Le gou-vernement s'est engagé à négocier des tarifs moins onéreux pour les traitements et à procéder à la levée des restrictions sur l'importation de

idée de lecture

« Sizwe's Test - A young man's journey through Africa's AIDS epidemic » de Jonny Steinberg

article de mallory Smuts

Voyage à la fois réaliste et poignant au cœur de l'épidémie du SIDA en Afrique, Sizwe's Test permet non seulement à son lecteur de comprendre l'impact de l'épidémie du VIH sur la vie de son village en Afrique australe, mais il plonge aussi dans le quotidien d'individus faisant partie de communautés rurales, mettant en avant les peurs auxquelles ils sont confrontés, les croyances auxquelles ils s'accrochent et le poids de la culture et de la honte.

Auteur sud-africain blanc et gay plusieurs fois récompensé, Jonny Steinberg, qui cherche à comprendre la crise du SIDA dans son pays tout en luttant contre ses propres barrières psychologiques face au test du VIH, se demande pourquoi les tests de dépistage et les traitements contre le VIH sont toujours refusés dans certaines zones alors même qu'ils sont facilement accessibles.

Il se rend au village rural d'Ithanga, où eau courante et électricité n'existent pas tandis que les antirétroviraux y sont distribués. Steinberg y rencontre Sizwe Magadla, un marchand d'une trentaine d'années qui devient son interprète et lui fait découvrir le système de soins traditionnel du village, la mainmise de la sorcellerie et des guérisseurs et l'aversion pour la médecine occidentale.

À mesure que la relation entre les deux hommes évolue, Sizwe se confi e à Steinberg à propos de son opposition aux tests de dépistage du VIH, de la perte de ceux qu'il a aimés à cause du SIDA et de la peur de perdre encore d'autres proches. Au fi l de leurs discussions, Sizwe commence à remettre en question le vieux mythe africain selon lequel l'homme blanc a créé le VIH pour reconquérir le pouvoir et tente de trouver un équilibre entre croyances traditionnelles et faits médicaux.

Perspicace, compatissant et touchant, cet ouvrage informatif éclaire la réalité quotidienne des personnes vivant avec le VIH et nous amène à remettre en doute nos propres convictions et idées préconçues. Sizwe's Test est un livre poignant et émouvant, qui non seulement souligne la puissance d'une telle épidémie mais qui met aussi en lumière l'impact de la ténacité humaine et de la fraternité. n

Courrier des lecteurs

Les messages doivent être envoyés à l'adresse [email protected] et ne doivent pas excéder 250 mots (nous nous réservons le droit d'éditer certaines lettres pour permettre leur publication). Sans indication contraire, les courriers sélectionnés préciseront le nom complet et le pays de résidence de leur auteur. Si vous souhaitez rester anonyme, indiquez-le de façon explicite au bas de votre lettre.

Comité éditorial :

Ron MacInnis, Shirin Heidari, Erika Lundstrom, Mallory Smuts, Martin Flynn, Karen BennettCoordinateur Web : Mona Dolan

© International AIDS Society, GenèveEmail : [email protected]

3IAS Newsletter Novembre 2008 Message du Directeur exécutif | Idée de lecture

TEMPS FORTS DU CONGRÈS AIDS 2008Par Rodney Kort, avec les contributions de Martin Flynn, David Gilden, Mark Masco-lini, Eric Mykhalovskiy, Parijat Baijal et Glen Brown.

Le XVIIe Congrès international sur le SIDA (AIDS 2008) qui s'est tenu à Mexico était la toute première manifestation de ce type en Amé-rique Latine ; les intervenants et congressistes ont ainsi eu la possibi-lité d'aborder plusieurs problèmes urgents concernant la réponse au VIH, aussi bien au niveau régional que mondial.

Bien que la conférence ait proposé un programme extrêmement diversifié, dans le cadre duquel un grand nombre de problèmes relatifs au développement et à la santé ont été évoqués, plusieurs points ont dominé la discussion et le débat :

Situation de l'épidémie

Les données du rapport ONUSIDA 2008 sur l'épidémie mondiale du SIDA, publié juste avant la conférence, indiquent qu'au niveau mondial, le pourcentage de personnes vivant avec le VIH est resté stable depuis 2000 et que les nouvelles infections sont passées de 3 millions en 2002 à 2,7 millions en 2007. Néanmoins, la prévalence globale du virus reste élevée, en raison des infections qui continuent et de l'arrivée encore trop récente des traitements ARV ; on estime que 33 millions de personnes étaient porteuses du VIH fin 2007.

leS femmeS et jeunes filles d'Afrique noire sont tou-jours les plus touchées, et ce de façon disproportion-née, bien que le ratio de 50 pour cent entre hommes et femmes porteurs du VIH à travers le monde soit resté stable depuis 2001.

CerteS, la plupart des pays d'Afrique noire annon-cent une diminution du nombre de nouvelles infec-tions, mais cette bonne nouvelle est contrebalancée par l'augmentation de l'incidence du VIH parmi les utilisateurs de drogues injectables, les hommes ayant

des relations homosexuelles et les travailleurs du sexe. Les discussions ont convergé vers la nécessité d'une meilleure surveillance du VIH et sur d'autres informations sanitaires primordiales pour ces po-pulations clés, concernant aussi bien les épidémies concentrées que généralisées.

réservoirs viraux et nouvelles cibles thérapeutiques

Les recherches publiées avant et pendant la confé-rence ont confirmé la vitesse à laquelle le VIH crée des réservoirs viraux latents suite à une infection (en une semaine), en particulier dans le tissu lymphoï-de de l'intestin, et ont démontré l'impact que cela peut avoir sur l'éradication du virus étant donné l'efficacité avec laquelle l'ARN proviral parvient à s'introduire dans l'ADN humain au sein de ces réservoirs.

pluSieurS étudeS Se sont intéressées à l'immunité innée et au rôle des récepteurs Toll-like sur la surface et à l'intérieur des cellules pour réguler la réponse immunologique de l'organisme et, en fin de compte, l'expression du VIH, parfois avec des conclusions contradictoires.

leS proChaineS reCherCheS immunologiques sur la dynamique de l'hôte/du virus devraient permettre à la communauté scientifique de mieux comprendre le rôle de ces récepteurs dans la réponse inflamma-toire au VIH et de décrire comment ceux-ci peuvent être exploités dans le cadre de nouveaux agents thérapeutiques et de nouvelles stratégies.

prise en charge clinique : lancement optimal, nouvelle orientation, résistance et défi de la co-infection Vih/tuberculose

Le protocole d'accord mis au point par l'OMS, l'IAS, le Fonds mondial et la Banque mondiale lors du congrès a appelé les donateurs et la communauté des chercheurs à combler les lacunes en matière de délivrance des soins et des traitements ARV selon la démarche de santé publique, notamment au niveau du rôle des services de laboratoire dans la prise de décisions cliniques.

leS laCuneS miSeS en évidence par le protocole d'accord concernant la recherche ont été soulignées par un certain nombre d'intervenants et d'exposés. Une étude réalisée par le Malawi a soulevé plusieurs inquiétudes quant à l'apparition, dans les pays à forte

charge de morbidité, de mutations de résistance sus-ceptibles de compromettre l'efficacité des régimes de deuxième ligne. Cette situation est encore aggravée par le fait que les tests de charge virale, qui pourraient fournir la preuve d'une rechute bien avant qu'elle ne soit décelée dans l'attrition des cellules CD4+ et dans les points limites cliniques, restent onéreux et non disponibles pour la plupart des médecins des pays en voie de développement.

leS réSultatS de l'étude internationale en cours PEARLS ont également montré qu'une surveillance de la charge virale était essentielle pour optimiser la prise en charge clinique. Espérons que les conclu-sions de ces études vont renforcer l'envie de mettre au point des technologies de laboratoire abordables et de qualité, utilisables dans les environnements à ressources limitées.

la queStion de savoir si un traitement ARV doit être commencé alors que le taux de cellules CD4+ est supérieur au chiffre fixé par l'OMS a également été au cœur du débat. D'après les nouvelles directi-ves de traitement émises par la branche américaine de l'IAS juste avant le congrès, il n'y a pas de limite quant au taux de CD4+ pour savoir si un traitement doit être envisagé s'il existe d'autres considérations médicales, telles qu'une hépatite virale ou une maladie cardiovasculaire. De plus en plus d'essais cliniques tendent à prouver qu'une application précoce du traitement antirétroviral peut non seulement éviter les maladies liées au SIDA, mais aussi les cancers et autres maladies cardiaques, hépatiques ou rénales non liées au virus.

leS direCtiVeS de l'IAS-USA visant à traiter le VIH comme une maladie inflammatoire chronique, ainsi que l'évolution des recommandations concernant le lancement d'un traitement ARV, constituent une transition qui va mettre encore plus de pression en faveur d'une modification des directives de traitement de l'OMS. Si cela se produit, le nombre de personnes ayant besoin d'être traitées va augmenter de façon considérable.

répondre au Vih parmi les gays et les hSh

C'est sans nul doute en raison de sa pertinence par rapport à l'épidémie en Amérique Latine que les in-tervenants et congressistes se sont particulièrement intéressés au VIH parmi les gays et les hommes ayant

4 IAS Newsletter Novembre 2008Temps forts du Congrès AIDS 2008

manifestations contre l'homophobie, pour les droits de la femme, pour le droit au logement, ainsi que le tout premier Village mondial « Human Rights Networ-king Zone ».

pluSieurS doCumentS de l'ONUSIDA et de l'Open Society Institute, publiés avant et pendant la confé-rence, ont souligné l'importance du respect des droits de l'homme, dans le but d'atteindre des objectifs universels tels que la lutte contre la discrimination au travail, le refus des restrictions liées aux voyages et le déni des droits de propriété et de succession des femmes.

pluSieurS SeSSionS ont abordé les droits de l'homme d'après le contexte de l'homosexualité, de l'usage de drogues et de la prostitution, elles ont évo-qué la pénalisation de la transmission du VIH et/ou de l'exposition à celui-ci et ont présenté les défi s inhérents à l'intégration des principes des droits de l'homme dans les programmes de lutte contre le VIH.

l'international aidS SoCietY a demandé qu'un rapport sur l'impact du XVIIe Congrès international sur le SIDA soit prêt pour début décembre. Ce rapport fournira une analyse détaillée des principales recher-ches en cours et des leçons tirées du Congrès AIDS 2008, ainsi que tout ce que cela implique pour l'avenir des recherches, des politiques et des actions de la défense de la cause. De plus, tous les extraits présentés lors du congrès sont disponibles en ligne à l'adresse www.aids2008.org. n

des relations homosexuelles (HSH). Les débats ont pu être étayés par un certain nombre d'études (encore rares, mais de plus en plus fréquentes) indiquant que, même au sein d'une épidémie généralisée, la préva-lence du VIH était beaucoup plus élevée parmi les HSH que dans le reste de la population.

le rapport de Sam Avrett, disponible page 10 de ce bulletin, fournit plus de détails sur les points soulevés à la conférence au sujet des HSH.

travailleurs du sexe

Les défi s immenses auxquels doivent faire face les travailleurs du sexe pour accéder à la prévention contre le VIH, aux soins et aux traitements ont éga-lement fait l'objet d'une attention particulière lors du congrès. Une séance plénière, plusieurs sessions et de multiples exposés ont permis de montrer en quoi le statut juridique et les préjugés liés aux travailleurs du sexe, sans parler de la violence et du harcèlement qu'ils subissent de la part des autorités légales, ont un effet nuisible sur la réponse au VIH au sein de cette population clé.

le BréSil a fait preuve d'avant-gardisme dans ce domaine, puisqu'il a mis en place plusieurs initiatives visant notamment à dépénaliser le travail du sexe, à promouvoir l'éducation et la prévention contre le VIH et à favoriser l'estime de soi parmi les travailleurs du sexe, grâce à la campagne de presse « No shame girl, you're a professional ».

Systèmes de santé

Plusieurs sessions ont abordé différents aspects du débat sur le fi nancement « vertical » (spécifi que à la maladie) et « horizontal » (systèmes de santé). Plu-sieurs intervenants ont alors dénoncé un « faux débat » en s'appuyant sur quelques preuves pour montrer que, sans les récentes hausses des investissements dans la lutte contre le VIH, les ressources destinées à des systèmes de santé plus étendus se seraient matériali-sées, d'une façon ou d'une autre.

néanmoinS, pluSieurS miniStreS africains de la santé présents au congrès ont convenu que la proliféra-tion des projets de lutte contre le VIH et des structures de fi nancement, combinée à des salaires plus élevés proposés dans ces programmes de lutte, présentaient des diffi cultés supplémentaires pour parvenir à une réponse au SIDA coordonnée au niveau national et à une gestion effi cace des autres domaines du système de santé. Ces inquiétudes ont été corroborées par les études réalisées dans le cadre de plusieurs projets médicaux internationaux présentés à la conférence, au sujet des problèmes relatifs à l'alignement et à la coordination entre organismes de fi nancement et mécanismes de coordination nationaux. Dans l'un des exemples, les fonds provenaient de 17 agences internationales différentes, requérant chacune un mécanisme de reporting distinct de la part du pays bénéfi ciaire !

néanmoinS, la grande majorité des chiffres avancés lors du congrès ont démontré que, dans l'ensemble, les investissements de lutte contre le VIH renforçaient les systèmes de santé. Les études et rap-ports mentionnaient, entre autres exemples, la mise en place d'une infrastructure clinique et laboratoire,

des systèmes d'approvisionnement plus effi caces, une meilleure formation des professionnels de la santé et un engagement plus poussé de la communauté.

le déBat a eu l'effet non négligeable d'inciter les do-nateurs, les responsables de programmes et les pays bénéfi ciaires à adopter une approche plus stratégique et coordonnée.

la nouVelle répartition des tâches s'est révélée être une stratégie essentielle pour pallier le manque cruel de professionnels de la santé dans bon nombre de pays à forte charge de morbidité. Plusieurs études ont démontré les progrès impressionnants réalisés au niveau des systèmes de santé en faisant appel à des infi rmières ou autres personnels médicaux pour se charger des soins et des traitements. L'une des études de cas a permis de calculer que, grâce à la répartition des tâches, le nombre de praticiens nécessaires pour les ARV au Rwanda d'ici la fi n de l'année 2008 passerait de 77 médecins travaillant 30 heures par semaine à 17, pour le même nombre d'heures, soit 183 pour cent de médecins en plus pouvant s'occuper des soins non liés au VIH.

pluSieurS interVenantS ont souligné le fait que la répartition des tâches, la formation et les stratégies de maintien des personnels de santé allaient devenir de plus en plus critiques, puisque la lutte contre le VIH allait entrer dans la « seconde vague » de traitements antirétroviraux.

préjugés et discrimination

AIDS 2008 a marqué un tournant décisif, puisque la réduction des préjugés et de la discrimination fait désormais partie des priorités fondamentales pour favoriser l'accès à la prévention contre le VIH, aux traitements, aux soins et au soutien psychologique.

lorS d'une SeSSion préconisant une approche basée sur des preuves, les intervenants ont demandé que la lutte contre les préjugés et la discrimination devienne l'une des priorités dans les programmes, politiques et fi nancements, aussi bien à l'échelle na-tionale qu'internationale.

alorS mÊme que les préjugés sur le VIH constituent un obstacle important à la gestion de l'épidémie, les efforts de recherche destinés à combler le manque de connaissances en termes de défi nition et de mesure de ces préjugés et à évaluer l'impact des initiatives de lutte contre ces derniers restent très limités. Plusieurs initiatives ont mentionné la nécessité d'une recherche empirique pour mesurer les préjugés ; c'est notamment le cas de l'indice People Living with HIV Stigma Index. Cet indice vise à mesurer l'évolution des préjugés au fi l du temps et à établir des comparatifs par pays afi n de documenter les programmes, politiques et actions de défense des droits par rapport aux sources struc-turelles de ces préjugés. L'application de cet indice à l'échelle mondiale va permettre de tirer des leçons grâce auxquelles on pourra clarifi er le potentiel de cette approche communautaire unique en termes de suivi des préjugés et de la réponse à avoir.

droits de l'homme

Les droits de l'homme ont été au centre de bon nombre d'activités lors du congrès, notamment les

Photos de cette double page :International AIDS Society/Mondaphoto

5IAS Newsletter Novembre 2008 Temps forts du Congrès AIDS 2008

Histoires du monde entierLa plupart des bénéfi ciaires d'une bourse média pouvant assister à AIDS 2008 ont préparé des articles mettant en exergue l'impact du VIH dans leur pays d'origine et décrivant leur expérience personnelle de la vie avec le VIH et/ou d'un emploi en rapport avec celui-ci.

leurS hiStoireS mettent en avant le dé-vouement dont ils font preuve pour le métier de journaliste, tout en présentant les complexités liées au VIH/SIDA dans leurs communautés.

Nous sommes fi ers de publier de courts extraits de trois de ces articles. Visitez le site www.iasociety.org pour lire les articles dans leur intégralité.

le hiV vu par moi, par mon pays et par ma région par Shirley Thomas, Guyana

« En tant que journaliste, j'estime avoir un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le VIH/SIDA, aussi bien au niveau local que régional. En tant que ressortissants antillais, nous nous de-vons de toujours prendre soin les uns des autres, tout en nous efforçant de forger des alliances qui agiront pour le bien de tous les peuples cari-béens. Le budget des Caraïbes qui est littérale-ment "englouti" par le VIH/SIDA n'est pas une raison suffi sante pour détourner le regard ou laisser des pays frères lutter seuls contre l'hor-reur du SIDA, dans l'indifférence générale. »

Combattants de la vie par Claudia Elena Laslo, Roumanie

« Alex a 19 ans, il est beau, il a de magnifi ques yeux bleus ; ses grandes mains déjà abîmées

évoquent une vie pleine de responsabilités. Tout petit, il a été recueilli par sa grand-mère dans sa maison de village. Sa mère absente habite la ville de Constanta, avec sa nouvelle famille, celle qui est "clean". Son père, alcoo-lique et violent, est parti depuis longtemps. Maintenant, c'est Alex l'homme de la maison. Il participe à toutes les tâches, remerciant ainsi sa vieille grand-mère malade pour tout ce qu'elle a fait pour lui. Il a laissé tomber l'école mais il a toujours aimé les voitures et est de-venu mécanicien. Les cicatrices sur son beau visage prouvent sa fi erté et son acharnement. Comment a-t-il été infecté ? Par une aiguille. Comment l'a-t-il découvert ? Il l'a compris d'après les conversations du personnel médi-cal. Était-ce son choix de révéler aux autres sa situation ? Non, mais il a suffi que quelqu'un l'apprenne par hasard et la nouvelle s'est répan-due comme une traînée de poudre dans tout le village. Maintenant, tout le monde le sait. »

le Vih/Sida dans ma communauté, ma ré-gion et mon pays par Janice Dayle, Canada

« Comme pour toutes les autres cultures immigrées, l'assimilation ne prend pas au sein des communautés antillaises et les traditions et normes culturelles bien ancrées semblent inébranlables. Dans ce contexte, des problèmes souvent considérés comme "immoraux", tels que le VIH/SIDA, ont toujours été perçus de façon dégradante. Du coup, une réponse généralement négative au VIH/SIDA traverse les frontières, ce qui génère une culture de haine au sein des communautés antillaises envers tout ce qui a trait à ce terrible virus, pour de simples raisons de désinformation, de mythe, de peur et de méchanceté humaine basique. » n

Rôle de l'Industry Liaison Forum (ILF)Résumé de la réunion satellite IAS-ILF sur le rôle de l'industrie dans le déve-loppement des technologies de pré-vention à base d'ARV pour les femmes, lors du XVIIe Congrès international sur le SIDA organisé à Mexico

« À travers le monde, plus de 15,4 millions de femmes sont porteuses du Vih et la proportion de nouvelles infections chez les femmes ne cesse d'augmenter1. »

le forum ilf (Industry Liaison Forum) de l'International AIDS Society a pour mission d'accélérer les recherches éthiques et scienti-fi quement prometteuses de lutte contre le VIH dans les pays à ressources limitées, en ciblant tout particulièrement les rôles et les responsa-bilités de l'industrie pharmaceutique en tant que parrain et partenaire de la recherche.

le plan Stratégique de l'IAS incite l'ILF à se concentrer sur les problèmes politiques, éthiques et scientifi ques relatifs à la nécessité de la recherche contre le VIH pour les femmes et les enfants dans les pays à revenus faibles et moyens, et ce en identifi ant les lacunes dans ce domaine de recherche et en encourageant l'industrie à s'en occuper.

technologies arV pour les femmes

Avec cet objectif en point de mire, l'ILF a orga-nisé une réunion satellite lors du XVIIe Congrès

1 ONUSIDA, conférence « Making HIV trials work for women and adolescent girls », août 2008.

Photo : International AIDS Society/Mondaphoto

6 IAS Newsletter Novembre 2008Histoires du monde entier | Rôle de l'IAS-ILF

international sur le SIDA de Mexico. Intitulée Le rôle de l'industrie dans le développement des techno-logies de prévention à base d'ARV pour les femmes, la réunion a rassemblé des chercheurs autochtones et étrangers, ainsi que des représentants de la société civile et du gouvernement, dans le but d'analyser l'impact de l'épidémie sur les femmes dans le monde. Deux sujets essentiels ont été abordés : la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et les essais sur les microbicides, ainsi que les données cliniques sur les femmes pour l'approbation des antirétrovi-raux, notamment les données relatives à l'utilisation des antirétroviraux lors d'une grossesse.

leS interVenantS ont soulevé les problèmes qui empêchent la mise en place de nouvelles tech-nologies de prévention pour les femmes et tous ensemble (intervenants, invités et participants) ont identifi é les questions clés auxquelles il faudra répondre pour les recherches futures.

prophylaxie pré-exposition

Javier Lama, du groupe Investigaciones Medicas en Salud (Pérou), a indiqué où en était la stratégie de PrEP, en citant à la fois les diffi cultés et les opportunités liées à la participation des femmes dans les essais sur la PrEP. Bien que les femmes fassent partie du programme de recherche PrEP, les résultats des études réalisées auprès de cette population ne devraient pas être disponibles avant deux ans, tandis que ceux des études réalisées sur les hommes ne peuvent pas forcément s'appliquer aux femmes. L'effi cacité et l'absence de risques de la PrEP chez les femmes peuvent être altérées par les différences suivantes : constitution et taille de l'organisme, réaction du corps face au médicament, utilisation simultanée d'autres médicaments spéci-fi ques aux femmes, modes d'exposition et taux de transmission.

Les résultats sur l'effi cacité de la PrEP pour les populations d'hommes ayant des relations homosexuelles et pour les utilisateurs de drogues en intraveineuse sont attendus pour 2009. Ces résultats devront être interprétés et extrapolés avec précaution pour la population féminine. Les résultats d'études réalisées auprès de femmes ne seront disponibles qu'en 2010 et 2012.

microbicides

Zeda Rosenberg, du groupe International Partnership for Microbicides (États-Unis), a parlé de l'avenir des microbicides de nouvelle généra-tion et des partenariats avec l'industrie.

JuSqu'À auJourd'hui, leS essais visant à évaluer l'effi cacité des microbicides ont été an-nulés en raison des risques encourus, du manque de portée statistique ou du manque d'effi cacité. Néanmoins, le processus a déjà permis de tirer plusieurs leçons quant à la conception, la sécurité, l'adhésion et la nécessité de réaliser des essais dans des zones géographiques variées.

un grand nomBre de microbicides de nou-velle génération sont en cours de développement, principalement dans le cadre d'un partenariat avec l'industrie. Les problèmes liés aux droits de propriété intellectuelle doivent être pris en compte avant le développement, la fabrication et la distribution de composés antiviraux en tant que microbicides dans les pays à ressources limitées. Diverses opportunités permettant une meilleure implication de l'industrie ont été identifi ées dans les domaines suivants : mise au point de formula-tions, expertise technique soutenue à long terme, prise en charge de l'accès et de la distribution dans les environnements à ressources limitées et conseils sur l'approbation des produits et la régulation.

alex Coutinho, de l'Infectious Disease Ins-titute de l'Université Makerere (Ouganda), a mis en avant les diffi cultés et les opportunités liées à la réalisation d'essais sur les microbicides. Les pays à ressources limitées sont ceux qui ont le plus besoin de possibilités de prévention contre le VIH, ils constituent donc des zones de test idéales. En menant ces essais dans des zones où ces possibilités seront exploitées, plusieurs facteurs propres à la population locale peuvent être étudiés, tout en permettant de mieux com-prendre l'accès futur aux traitements. Ces essais impliquent plusieurs défi s : incidence inconnue, compréhension des risques sociaux potentiels et ressources restreintes. Malgré cela, chacun de ces défi s apporte également des opportunités,

pour l'actualisation des directives, l'accès aux réseaux et partenariats d'orientation et le déve-loppement du site. antirétroviraux et grossesse

Lynne Mofenson, qui fait partie de l'institut national américain pour la santé de l'enfant et le développement de l'humain (National Institutes of Health), s'est intéressée à l'utilisation des antirétroviraux lors de la grossesse. Bien qu'un traitement antirétroviral soit souvent nécessaire en cas de grossesse, on manque encore de don-nées précises sur la posologie et les risques éven-tuels. Il est urgent que de nouvelles recherches soient effectuées dans ce domaine, car environ une grossesse sur deux n'est pas prévue, l'expo-sition aux médicaments est courante avant que la femme sache qu'elle est enceinte et l'interaction du traitement avec les contraceptifs hormonaux peut augmenter le risque de grossesse.

on manque de données dans un grand nom-bre de domaines. Les représentants de l'industrie présents lors du congrès ont exprimé un vif in-térêt envers une collaboration avec l'ILF, en vue d'identifi er les secteurs prioritaires et de faire avancer la collecte de données et la recherche. Tous les participants s'accordent sur le fait que la coopération est essentielle pour parvenir à mettre au point des technologies de prévention destinées aux femmes.

ilf – et après

L'ILF va continuer à s'occuper du manque de données scientifi ques dans le but de répondre aux besoins des femmes et des enfants dans les pays à revenus faibles ou moyens. En organi-sant des réunions dans différentes régions et en y invitant des chercheurs du monde entier, l'ILF espère créer un réseau de scientifi ques, cliniciens et investigateurs qui s'associeront à l'industrie pour élargir les perspectives pé-diatriques et spécifi ques à chaque sexe dans les domaines de recherche clés. La prochaine session de l'ILF aura lieu lors du Congrès inter-national sur le SIDA et les IST, qui se tiendra en décembre 2008 à Dakar, Sénégal. n

actuellement dans le JiaS :

Prevention of the Sexual Transmission of HIV-1: Preparing for Success, par Myron Cohen, Pontiano Kaleebu, Thomas Coates

HIV Prevention: What Have we Learned from Community Experiences in Concentrated Epidemics?, par Bruno Spire, Isabelle de Zoysa, Hakima Himmich

Confronting TB/HIV in the Era of Increasing Anti-TB Drug Resistance, par Chakaya JM, Getahun H, Granich R, Havlir D

Benefi ts of an Educational Program for Journalists on Media Coverage of HIV/AIDS in Developing Countries, par Jorge L Martinez-Cajas, Cédric F Invernizzi, Michel Ntemgwa, Susan M Schader, Mark A Wainberg

HIV/AIDS, Confl ict and Security in Africa: Rethinking Relationships, par Joseph U Becker, Cristian Theodosis, Rick Kulkarni

rédacteurs en chef : Elly Katabira, M.D. (Ouganda) et Mark Wainberg, Ph.D. (Canada) directeur exécutif : Shirin Heidari, Ph.D. (Suisse)

www.jiasociety.org

7IAS Newsletter Novembre 2008 Rôle de l'IAS-ILF

Avancées médicales Effet du traitement antirétroviral sur les femmes enceintes et leurs bébés en Côte-d'Ivoire

l'effet du traitement antirétroviral sur les bébés pendant la grossesse a été récem-ment examiné lors d'une étude réalisée en Côte-d'Ivoire. Les conclusions ont montré que, bien que la thérapie combinée soit plus effi cace pour empêcher la transmission périnatale du VIH que les monothérapies et bithérapies de courte durée, elle est inversement associée à un poids plus faible des bébés à la naissance.

mÊme Si le traitement antirétroviral améliore la santé des femmes enceintes porteuses du VIH et réduit de façon considérable le risque de transmission de la mère à l'enfant, les effets secondaires sur les nouveau-nés ne sont pas bien connus. Les études réalisées dans les pays à revenus élevés présentent des résultats contradictoires, tandis que le nombre d'études portant sur des enfants nés en Afrique reste très limité.

une réCente étude menée en Côte-d'Ivoire montre que la thérapie combinée en cas de grossesse peut entraîner un poids plus faible des bébés à la naissance. Toutefois, d'après cette étude, le taux de natalité peu élevé ne semble pas avoir d'effet néfaste sur la survie de l'enfant, sans augmenter non plus le taux de mortalité.

leS SCientifiqueS À l'origine de cette étude ont analysé l'impact de différentes stratégies de traitement antirétroviral sur les bébés nés d'une mère porteuse du VIH, dans deux grou-pes distincts de Côte-d'Ivoire.

le premier groupe comportait 175 femmes, suivies entre 2001 et 2003. Ces femmes avaient reçu soit une monothérapie de courte durée avec zidovudine (AZT), soit une bithérapie avec AZT et lamivudine (3TC), ainsi qu'une dose unique de névirapine lors de l'accouchement pour éviter la transmission du VIH à l'enfant. Le second groupe comportait 151 femmes placées sous thérapie combinée pendant leur grossesse entre 2003 et 2007.

touS leS nouVeau-néS ont reçu deux doses de névirapine et de zidovudine pendant sept jours après la naissance, à titre de prophy-laxie. De plus, il a été conseillé aux femmes soit d'allaiter exclusivement leur enfant, soit d'utiliser du lait maternisé.

le taux moYen de CD4 dans le premier groupe de femmes de l'étude était de 177 cel-lules/mm3, contre 182 cellules/mm3 dans le second groupe. Toutefois, la durée de la théra-pie n'a pas été la même pour les deux groupes. Les femmes sous monothérapie ou bithéra-pie de courte durée ont été traitées pendant environ cinq semaines, tandis que la thérapie combinée a duré quasiment douze semaines.

leS réSultatS de cette étude montrent clai-rement que la thérapie combinée est beaucoup plus effi cace que la monothérapie ou bithérapie de courte durée pour éviter la transmission de la mère à l'enfant. Parmi les bébés des mères ayant suivi une monothérapie ou une bithérapie de courte durée, 16 pour cent ont été infectés par le VIH, contre seulement 2 pour cent pour les bébés des mères placées sous thérapie combinée. De plus, le nombre d'infections pédiatriques a été beaucoup plus élevé chez les bébés des mères ayant suivi une thérapie de courte durée : environ 16 pour cent, contre 2,3 pour les bébés des mères ayant reçu le traitement HAART.

l'étude a prouVé que les bébés des mères ayant suivi une thérapie combinée avaient souvent un poids plus faible à la naissance (inférieur à 2 500 g). Plus de 20 pour cent des bébés nés de mères sous thérapie combinée avaient un poids plus faible à la naissance, contre un chiffre deux fois moins élevé chez les nouveau-nés dont la mère avait été mise sous monothérapie ou bithérapie. Par rapport à la minceur des nourrissons, un autre facteur pris en compte est le faible indice de masse corporel de la mère.

le taux d'enfantS mort-nés était compa-rable entre les deux groupes. Si l'on regarde la mortalité infantile au cours de la première année de vie, on ne constate aucune corréla-tion entre mortalité et minceur à la naissance ou stratégies de traitement antirétroviral des mères. La seule corrélation avec la mortalité infantile a été l'infection pédiatrique au VIH.

l'étude fournit deS informations impor-tantes sur les conséquences des différentes stratégies de traitement chez les femmes enceintes et leurs bébés en Afrique. D'autres études à plus grande échelle doivent être me-nées pour confi rmer ces résultats et permettre une meilleure compréhension de la complexité de l'épidémie chez les femmes enceintes.

il exiSte un besoin urgent de mettre au point des stratégies plus bénéfi ques pour le bien-être des femmes enceintes et de leurs bébés. n

Ekouevi DK, Coffi e PA, Becquet R, Tonwe-Gold B, Horo A, Thiebaut R, Leroy V, Blanche S, Dabis F, Abrams EJ. « Antiretroviral therapy in pregnant women with advanced HIV disease and pregnancy outcomes in Abidjan, Côte d'Ivoire ».

AIDS. 12 sept 2008;22(14):1815-20.

Unité de recherche périnatale de l'hôpital Baragwanath, en Afrique du Sud. Le Dr. Saul Johnson examine Buzisile, un bébé de 18 mois qui participe à une étude visant à déterminer l'effi cacité des ARV dans la prévention de la transmission du HIV de la mère à l'enfant. Photo : UNAIDS/L.Grubb

8 IAS Newsletter Novembre 2008Avancées médicales

Nouveau souffle pour le journal de l'IAS

Le JIAS (Journal of the Interna-tional AIDS Society) accepte désormais vos contributions. Soumettez-nous vos écrits via notre système de contribution en ligne sur www.jiasociety.org.

le Journal édité par l'International AIDS So-ciety (JIAS) a été relancé grâce à BioMed Central et à l'International AIDS Society. Avec à sa tête un nouveau comité dynamique comprenant des scien-tifi ques réputés, le journal est mieux armé pour ex-ploiter pleinement les dernières pistes de recherche sur le VIH et le SIDA.

le JiaS eSt un journal en ligne révisé par des pairs offrant un libre accès à une collection interdiscipli-naire d'informations concernant tous les aspects de la recherche sur le VIH. Le journal encourage fortement les contributions des participants me-nant des recherches dans les pays à revenus faibles à modérés.

la ligne éditoriale du JIAS met en avant les études portant sur des approches pratiques de lutte contre le VIH dans les pays les plus touchés. La priorité sera donc donnée à la recherche opéra-tionnelle. Nous souhaitons consolider davantage le lien entre le JIAS et d'autres initiatives de l'IAS en accord avec les priorités stratégiques de l'orga-nisation axées sur la recherche opérationnelle et le renforcement des systèmes de santé. En outre, nous publierons les éditoriaux, les commentaires et les temps forts des Congrès internationaux sur le SIDA et des autres conférences de ce type.

le JiaS diSpoSe d'un processus de contribution en ligne effi cace et d'une procédure de révision par des pairs rapide et de qualité permettant une pu-blication immédiation dès approbation. La version publiée de votre article sera immédiatement dispo-nible dans la base PubMed Central et transmise à d'autres systèmes d'archivage de textes intégraux en libre d'accès.

l'oBJeCtif du JiaS est de participer au renfor-cement des capacités de recherche dans les pays à revenus faibles à modérés. Outre sa plate-forme de publication gratuite et libre d'accès, le JIAS pro-pose divers ateliers d'écriture et un encadrement pour la rédaction d'articles. Ainsi, les chercheurs recevront un encadrement et des commentaires personnalisés qui leur permettront d'augmenter leurs chances de voir les résultats de leurs re-cherches publiés dans des journaux référencés et révisés par des pairs.

en CollaBoration aVeC ses partenaires pour la formation à la recherche et la publication scientifi que, le JIAS s'est engagé à œuvrer pour l'augmentation des capacités de recherche dans le domaine de la santé, ainsi que pour l'améliora-tion de la visibilité et de l'impact des recherches menées dans les environnements aux ressources limitées.

Cet automne, le JIAS présentera certaines des dernières recherches sur le VIH les plus pro-metteuses, notamment une nouvelle étude sur les sciences sociales et cliniques, ainsi que des informations sur certaines controverses dont il a été question lors du XVIIe Congrès international sur le SIDA à Mexico.

danS notre proChaine édition : Le Dr. Myron Cohen de l'université de Caroline du Nord analyse, avec d'autres coauteurs, la nécessité de prendre

en compte et de mettre en œuvre simultanément des traitements et des programmes de prévention contre le VIH.

le dr. Bruno Spire d'AIDES France, également chercheur à l'INSERM et professeur à l'université d'Aix Marseille, s'est intéressé, avec des collègues, aux comportements au sein des communautés dans le cadre d'épidémies concentrées et a étudié certains impératifs afi n de réduire la transmission sexuelle du VIH, notamment en combattant la baisse de régime en matière de prévention, en diversifi ant les tests de dépistage et en éliminant les préjugés et la discrimination liés au VIH.

le dr Jeremiah Chakaya du Kenya Medical Research Institute et d'autres coauteurs soulignent l'importance de la mise en place d'interventions fondées sur trois axes clés afi n de combattre les co-infections HIV/tuberculose : intensifi cation du dépistage de la tuberculose, utilisation de traitements préventifs à l'isoniazide et contrôle de l'infection tuberculeuse.

le dr. marK Wainberg et le Dr. Jorge Marti-nez-Cajas de l'université McGill à Montréal ont examiné les programmes pédagogiques destinés aux journalistes et ont analysé l'impact de tels pro-grammes sur la diffusion d'informations correctes et pertinentes sur le VIH dans les pays à revenus faibles à modérés.

le dr. JoSeph Becker et des coauteurs de l'école de médecine de l'université de Yale ont publié une analyse intéressante sur l'impact des confl its sur la transmission du VIH. Ils remettent en question l'opinion préconçue selon laquelle les confl its favo-risent considérablement la propagation du virus.

Pour en savoir davantage, consultez notre site Web : www.jiasociety.org. n

2007 Requel Legaspino/AHP/ACS, aimable autorisation de Photoshare

2007 Bonnie Gillespie, aimable autorisation de Photoshare

9IAS Newsletter Novembre 2008 Nouveau souffl e pour le journal de l'IAS

Perfectionnement professionnel pour les membres - Saisissez cette opportunité !Diego Cecchini est spécialiste des maladies infectieuses à Buenos Aires. En tant que membre de l'IAS, il a participé à diverses initiatives pédagogiques lors des Congrès internationaux sur le SIDA. Il revient avec Gurmit Singh, coordinateur des programmes éducatifs de l'IAS, sur les avantages d'un développement professionnel continu, où initiative personnelle et formation commune sont les clés de la réussite.

une évolution progressive

« J'ai obtenu ma première bourse pour assister à l'IAS 2005 à Rio de Janeiro. J'y ai présenté une affi che et j'ai découvert le monde des formations professionnelles dispensées lors des congrès. Ensuite, j'ai reçu des bourses pour AIDS 2006 à Toronto et pour le programme de formation de l'IAS 2007 à Sydney. Cette année, j'ai eu recours au Programme d'encadrement à la rédaction d'abré-gés et mes abrégés ont été acceptés. Chacune de ces opportunités m'a permis de présenter mes recherches en cours sur les méningites à crypto-coques à une audience mondiale et de remettre à niveau mes connaissances dans des domaines qui me tiennent à cœur, tels que la prévention de la transmission mère-enfant (PTME). »

une avancée pour ma carrière

« Prendre part aux conférences est une nou-velle fonction dans ma vie professionnelle. Pour de nombreux professionnels du VIH des pays à revenus faibles à modérés, les bourses de l'IAS sont leur seule chance de participer à ces conférences et de se mêler aux chefs de fi le mondiaux du secteur de la santé. A Sydney, j'ai

pu rencontrer deux chercheurs expérimentés venus d'Argentine. Tous deux m'ont invité à travailler avec eux à l'hôpital Argerich sur un programme PTME et à Helios Salud afi n de dé-velopper des programmes de prévention contre le VIH et les MST. »

« aVeC une plaCe stable, je peux désormais entrer en contact avec davantage d'acteurs des sciences fondamentales et cliniques de pointe. Je partage toujours avec mes collègues ce que j'ai pu apprendre de ces expériences. Cela est réellement un autre facteur de motivation. »

un nouveau professionnalisme

« Ce que je trouve excitant en prenant part aux programmes de formation de l'IAS lors des congrès internationaux, c'est d'entendre un compte-rendu sur les dernières avancées de la bouche même des principaux experts. Bien qu'au départ cela représentait un défi de parvenir à comprendre toutes les données scientifi ques présentées, je me suis vu progresser au fi l des années. La très grande qualité scientifi que des programmes de l'IAS m'ont permis d'avoir une meilleure connaissance du domaine ; cela me sert pour améliorer mes pratiques cliniques et prendre progressivement en charge de nouvel-les responsabilités au sein de l'hôpital. »

« pour leS profeSSionnelS du VIH, il est primordial d'accéder à un nouveau degré de professionnalisme afi n de parvenir à jouer un rôle clé au niveau des préoccupations sanitaires internationales. Les obligations qui pèsent sur nous, en tant que personnes habilitées, sont plus importantes du fait que la tâche à accomplir est extrêmement plus critique. Personnellement, je trouve satisfaction dans le fait que mes compé-tences et connaissances actuelles me permettent désormais d'être impliqué beaucoup plus direc-tement dans l'amélioration de la qualité des soins apportés aux personnes vivant avec le VIH. Cette perspective rend mon travail plus enrichissant et plus stimulant. » n

Une préoccupation pour tous : Le VIH et les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes Par Sam Avrett

Au début du mois d'août, à la veille du XVIIe Congrès international sur le SIDA (AIDS 2008), des milliers de manifestants ont marché dans les rues de Mexico contre l'homo-phobie, les préjugés et la discrimi-nation.

un an aprèS l'annonce par l'ONUSIDA de taux de contamination par le VIH hors Afrique du Sud nettement plus bas et plus concentrés qu'envi-

sagé précédemment, AIDS 2008 se penche plus que jamais sur les facteurs de risque et besoins liés au VIH dans les populations marginalisées, notamment chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH).

en partiCulier, SouS la houlette du Forum mondial, un séminaire sur le VIH et les hommes ayant des relations homosexuelles s'est tenu en marge du congrès. Il a attiré plus de 450 parti-cipants issus de 82 pays qui ont assisté à une série de présentations et de réunions sur le sujet pendant deux jours.

deS donnéeS proBanteS indiquent que la transmission parmi les hommes ayant des relations homosexuelles compte pour une part importante des infections VIH annuelles dans de nombreux pays. Ainsi, plus de la moitié des nouvelles infections VIH touchent cette population dans de nombreux pays d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale, et ces HSH constituent également une part importante des personnes affectées par l'épidémie dans des zones de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud, des Caraïbes, de l'Europe de l'Est, d'Asie et du Pacifi que.

« Aujourd'hui en Asie, dans pratiquement toutes les grandes villes que nous avons étudiées, en Chine, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam et ailleurs, nous avons constaté une épidémie de VIH parmi les hommes ayant des relations homosexuelles ; et cela me rappelle ce que nous avons relevé ici en Amérique du Nord, en Europe occidentale, en Australie, dans les années 80. » – Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Besoins de prévention pour les hSh

À l'heure actuelle, de nombreux efforts sont réalisés dans le domaine de la prévention contre le VIH auprès des hommes ayant des relations homosexuelles. Les travailleurs du sexe et les HSH sont désormais les bénéfi ciaires de pro-grammes nationaux contre le VIH dans toute l'Amérique latine et dans certains pays d'Afri-que, d'Asie, d'Europe de l'Est et des Caraïbes. Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la

Diego Cecchini - AIDS 2008. Photo : International AIDS Society/Mondaphoto

Marche contre l'homophobie, Congrès international sur le SIDA, Mexico.

Photo : Martin Flynn

10 IAS Newsletter Novembre 2008Perfectionnement professionnel pour les membres | VIH et HSH

Tuberculose et le Paludisme cherche à présent à répondre au mieux aux vulnérabilités pro-pres aux minorités sexuelles et liées à l'identité sexuelle. Plusieurs donateurs internationaux, notamment des organismes tels que l'amfAR, Hivos et l'Open Society Institute, mettent en avant les programmes communautaires travaillant sur la question des HSH et du VIH en récoltant des fonds substantiels à leur in-tention. Le Haut Commissariat aux droits de l'Homme a intensifi é ses efforts par rapport à l'orientation sexuelle et à l'identité sexuelle. Au niveau international, l'ONUSIDA et ses dix co-sponsors, dont le PNUD, l'OMS, l'ONUDC, l'UNFAP, l'UNESCO, l'UNICEF et l'OMR, ont pris un nouvel engagement afi n de travailler avec les gouvernements nationaux au plus haut niveau dans le but de soutenir les politi-ques et programmes sur le VIH parmi les HSH et les autres minorités sexuelles.

recherche comportementale

la reCherChe Comportementale sur le VIH parmi les HSH était l'un des principaux thèmes abordés par AIDS 2008. De nombreux chercheurs réclament une amélioration de la surveillance comportementale et épidémiolo-gique au niveau national afi n de mieux évaluer la portée et les caractéristiques du comporte-ment des HSH.

« Étant donné l'importance du contexte culturel dans les stratégies de prévention, nous devons non seulement améliorer notre surveillance bio-comportementale, mais également trouver de meilleures méthodes de collecte des infor-mations sur les comportements sexuels via des enquêtes à grande échelle. Nous devons investir dans des études socio-comportementales ciblées, notamment dans des études ethnogra-phiques. » – David Wilson, spécialiste sénior de la surveillance et de l'évaluation, membre de l'équipe pour le suivi et l'évaluation du VIH/SIDA à la Banque mondiale

leS dépenSeS nationaleS contre le VIH ne correspondent aux épidémies nationales ni aux besoins en prévention et en traitements des HSH. Dans les pays avec un faible niveau d'épidémie ou des épidémies concentrées,

un fi nancement rationnel devrait cibler prin-cipalement des interventions sur le VIH dans les populations les plus à risque, notamment parmi les HSH, les travailleurs du sexe, les utilisateurs de drogues injectables et autres groupes marginalisés. En juillet 2008, l'ONU-SIDA a indiqué que dans l'ensemble des pays connaissant des épidémies peu étendues en 2007, l'essentiel des dépenses VIH avaient été dirigées vers la population dans sa globalité, et seulement 10 % du total des dépenses de prévention ciblaient les populations les plus à risque.

droits de l'homme

il eSt eSSentiel de remettre en perspec-tive le combat contre la stigmatisation des homosexuels avec les droits de l'Homme. En outre, il faut encourager les leaders nationaux à mettre en place un dialogue honnête et des programmes sur l'identité sexuelle, le sexe et la sexualité. Dans plus de 85 pays, des lois proscrivent les relations sexuelles librement consenties entre personnes du même sexe.

danS leS rapportS ONUSIDA de 2008 sur l'évolution par pays, il a été établi que près

des deux-tiers (63 %) des pays avaient des lois, des réglementations ou des politiques qui re-présentaient un obstacle à des interventions effi caces contre le VIH dans les populations les plus à risque. Plus de la moitié des pays d'Afri-que et d'Asie ne disposent pas de mécanismes permettant de rapporter, de documenter et de résoudre les cas de discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et/ou des populations les plus à risque.

deS Voix S'élèVent parmi les HSH dans l'hémisphère sud et au sein des leaders in-ternationaux pour le développement d'une politique et de programmes effi caces sur ces sujets. Comme l'a fait remarqué un participant africain lors du AIDS 2008 à Mexico : « Au cours de mes nombreuses années de lutte contre le SIDA, j'ai eu peur qu'on me catalogue comme étant gay et je n'ai eu de cesse de marteler que le SIDA n'est pas une maladie de gays. À présent, il y a ce grand regain d'intérêt quant à l'existence et aux besoins des HSH. Nous entendons tous ces appels à l'action. Comment allons-nous y répondre ?» n

hSh et Vih dans les pays à revenus faibles à modérés, 2003-2007

Estimations établies en fonction d'une analyse documentaire systématique

Pourcentage d'homme déclarant avoir déjà eu des rela-tions homosexuelles (Nbre d'études)

Proportion des HSH travailleurs du sexe (Nbre d'études)

Prévalence du VIH parmi les HSH (Nbre d'études)

Prévalence de la gonococcie parmi les HSH (Nbre d'études)

Utilisation d'un préservatif lors du dernier rapport anal avec un homme (Nbre d'études)

Proportion des systèmes législatifs nationaux répressifs à l'égard des droits des LGBT

Afrique subsaharienne 1-4% (2) 74-76% (2) 9-25% (4) 5% (1) 6-47% (2) 30/48

Asie-Pacifi que 4-34% (7) 12-64% (6) 0-40% (37) 2-16% (3) 0-82% (8) 21/32

Caraïbes aucune donnée 45% (1) 11% (1) aucune donnée 77% (1) 12/14

Europe de l'Est et Asie centrale 3% (1) 5-15% (2) 2-5% (2) 3-13% (2) 37-58% (2) 2/27

Amérique latine 3-15% (4) 10-31% (6) 8-51% (10) 0-9% (2) 47-61% (2) 2/19

Total 1-34% (14) 5-76% (13) 0-51% (59) 5-16% (8) 0-82% (13) 67/160

D'après une étude de C F Cáceres, K Konda, E R Segura et R Lyerla portant sur l'épidémiologie des comportements homosexuels mâles et indicateurs de santé sexuelle associés dans les pays à revenus faibles à modérés : estimations 2003-2007. Sex Transm Infect 2008;84;i49-i56

Marche pour les droits des gays, Mexico, 2008. Photo : Lorena Olarte

11IAS Newsletter Novembre 2008 VIH et HSH

anuar luna du Réseau mexicain de personnes vivant avec le VIH, a confi rmé l'impact pour les locaux séropositifs : « Pour les mexicains vivant avec le VIH, notre participation à tous les niveaux du sommet a été une expérience intensément en-richissante qui les a transformés. »

Stéphanie, 16 anS, Venue d'Australie et Eva, 19 ans, de Nouvelle Zélande représentent une nouvelle génération de leadership dynami-que des personnes séropositives qui veulent aller de l'avant.

« Je SuiS trèS impliquée et je tente de m'assurer que les jeunes ne sont pas oubliés à chaque étape de l'élaboration du calendrier pour les personnes vivant avec le VIH », Stéphanie explique : « Je veux dire aux gens ce que c'est que d'être jeune et de vivre avec le VIH. Nous apprenons tellement auprès des plus anciens qui vivent avec le VIH. Je ne serais pas là sans l'aide de femmes séro-positives plus âgées qui m'ont appris qu'il fallait savoir insister jusqu'à obtenir ce que tu sais être juste. Tu peux t'exprimer en toute franchise et tu en es remerciée. »

quatre axeS StratégiqueS clés ont été adoptés lors du Sommet Living 2008 : prévention positive, accès aux soins, traitement et soutien, pénalisation de la transmission du VIH et droits en termes de santé sexuelle et génésique.

parmi les principaux enseignements relevés lors de ce Sommet, on note les points suivants :

La pénalisation des personnes séropositives ne •fonctionne pas. La prévention positive ne pourra pas fonction-•ner tant que les préjugés et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le sida (PVVIH) perdureront ; le concept de prévention positive ne peut pas porter uniquement sur la prévention contre la transmission du VIH.Tant que les PVVIH et, en particulier les •femmes, ne se réclameront pas de leur droit à disposer de leur vie sexuelle et génésique et à bénéfi cier de soins de santé appropriés, nombreux sont ceux qui continueront à mourir en vain. Les traitements échoueront sans certains dé-•terminants sociaux élémentaires de santé tels que l'eau et la nourriture.

leS diSCuSSionS du Sommet international des personnes vivant avec le VIH ont également joué un rôle important dans AIDS 2008. L'implication de représentants séropositifs à la fois au sein du programme du Congrès AIDS 2008 et du très réussi Village international sont deux exemples de la plus grande portée du Sommet.

À l'aVenir, le Sommet Living 2008 devrait renforcer davantage le mouvement des PVVIH en encourageant la participation et le leadership des personnes vivant avec le VIH dans la réponse internationale au VIH.

regan hoffman a résumé en quelques mots ce que la plupart pensaient en disant : « Je pense

Reprendre la mainMartin Flynn revient sur le Som-met international des personnes vivant avec le VIH (Living 2008)

À la Veille du XVIIe Congrès international sur le SIDA à Mexico en août, 350 leaders sé-ropositifs issus de 88 pays se sont réunis pour un sommet de deux jours afi n de défi nir leur propre calendrier en réponse à la pandémie du SIDA. Le thème de ce Sommet international des personnes vivant avec le VIH – Living 2008 était de « Reprendre la main sur les priorités de plaidoyer et réaffi rmer le leadership des per-sonnes séropositives ». L'IAS était partenaire de l'organisation de ce Sommet.

deS ConférenCeS internationaleS regroupant des personnes vivant avec le VIH et le SIDA ont été tenues à divers endroits du globe depuis 1986, les dernières s'étant déroulées en Pologne en 1999, à Trinidad et Tobago en 2001 et en Ouganda en 2005.

il faut Souligner l'importance de la tenue du Congrès international sur le SIDA pour la première fois en Amérique latine. En effet, le continent entier était amené à parler de sexe et du VIH ; pour certaines personnes, c'était l'occasion d'en discuter ouvertement pour la première fois.

Regan HoffmanPhoto : Martin Flynn

Shaun MellorsPhoto : Martin Flynn

Living 2008 - Les participants parlent avec franchisenouS SommeS au centre de la réponse. Qui mieux que la communauté séropositive elle-même peut déterminer et établir des recommandations pour les chercheurs, médecins, scientifi ques et leaders du monde entier dans des domaines qui requièrent leur attention immédiate. - Regan Hoff-man, Rédactrice en chef du magazine POZ

il eSt tempS pour nous de faire partie intégrante de la réponse à cette épidémie, au lieu de rester en marge à regarder les autres décider de notre sort. - Louise Binder, Présidente du Conseil canadien de surveillance et d'accès aux traitements

leS perSonneS ViVant avec le VIH sont la clé pour inverser la tendance et ils peuvent contribuer à mettre en place des politiques et des programmes bien informés aux niveaux régional, national et in-ternational. - Kevin Moody, Coordinateur du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH

liVing 2008 était une incroyable mise en commun de forces, de compétences et de savoirs. C'est toujours exaltant de voir des jeunes plein d'énergie reprendre le combat et se battre avec passion. - Tita Isaac, Réseau africain des personnes vivant avec le VIH/SIDA n

que la communauté séropositive sera la solution contre le SIDA. Cela nécessitera un nouvel élan activiste dans le monde entier. Les choses auxquel-les les personnes séropositives doivent faire face sont quasiment partout les mêmes. Les préjugés et l'accès aux soins sont problématiques pour nous tous. J'espère qu'après Mexico, nous pourrons demander des traitements et des programmes de prévention pour tous. Il est grand temps d'en demander plus. » n

12 IAS Newsletter Novembre 2008Reprendre la main

www.icasadakar2008.org

Entretien avec le Dr. Papa Salif SowMembre du conseil d'administration de l'IAS, travaillant en Afrique

Papa Salif Sow, docteur en mé-decine et titulaire d'une maîtrise en sciences, est professeur des maladies infectieuses à l'université de Dakar au Sénégal. Depuis 2002, il est également Chef du service des maladies infectieuses.

il eSt memBre du groupe de développement de recommandations de l'OMS, directeur général du groupe consultatif stratégique et technique sur le VIH/SIDA au sein de l'OMS et participe à la Commission Technique d'Evaluation (ou TRP, Technical Review Panel) du Fonds mondial contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Le Dr. Sow est également membre du groupe de travail VIH/Tuberculose de l'OMS, Prési-dent du réseau de scientifi ques africains contre le SIDA et Coordinateur du Centre régional de recherche et de formation à l'hôpital Fann à Dakar au Sénégal.

q : dr. Sow, en tant que membre récemment élu du

conseil d'administration, comment envisagez-vous

votre rôle de représentant de l'iaS en afrique ?

r : Je ferai de mon mieux pour représenter l'IAS dans la région ; en faisant notamment davantage connaître l'IAS dans la région, en véhiculant la politique et les actions menées par l'IAS auprès des communautés, des scientifi ques et des médecins impliqués dans la lutte contre le VIH, ainsi qu'auprès des politiques. Je les en-couragerai à devenir membres de l'IAS et à participer à toutes les actions mises en place par l'IAS. Mon but est d'aider la région à travailler en étroite collaboration avec l'IAS, d'améliorer la communication et aussi de contribuer à la promotion des actions de l'IAS, telles que la lettre d'information et le site Web qui permettent d'accéder à des informations pertinentes sur le VIH. Je serai également disponible pour mettre en place

des ateliers et participer, en tant que représentant de l'IAS, aux instances régionales.

q : quelles sont les priorités de la politique et

du plaidoyer de l'iaS les plus pertinentes pour

l'afrique ?

r : touteS leS priorités établies par l'IAS s'appli-quent à ma région étant donné le niveau d'infection en Afrique. Le renforcement du système de santé est un point clé en termes d'amélioration de l'infras-tructure sanitaire, des capacités des laboratoires, des ressources humaines, du contrôle et de l'évaluation. En outre, la charge VIH/tuberculose est particulièrement signifi cative dans cette région avec une prévalence élevée de ces deux maladies.

la lutte Contre les préjugés et la discrimination, d'une part, et la promotion de la recherche dans les sciences sociales et politiques, d'autre part, font éga-lement partie des hautes priorités en Afrique. Nous devons protéger les droits de toutes les personnes vivant avec le VIH et réussir à impliquer davantage de leaders politiques. Certains groupes particulièrement vulnérables doivent être protégés et leur droit à un accès aux soins et aux traitements doit être respecté.

q : quelles sont les mesures que l'iaS pourrait

prendre pour accentuer ses efforts dans cette

région du globe ?

R : Il serait bon que l'IAS aide à l'organisation d'ateliers sur le VIH et la tuberculose, à la mise en place d'une éthique et de pratiques cliniques appropriées, et pro-pose des sessions de formation afi n d'encourager les scientifi ques et les médecins d'Afrique à étoffer leurs connaissances et à s'impliquer davantage.

en tant que représentant de l'IAS dans la région, je serai heureux d'utiliser le Centre régional de formation et de recherche de Dakar, dont je suis le Coordinateur, pour contribuer à ces opérations régionales. L'IAS pourrait également améliorer l'accès des habitants la région aux informations sur le VIH au travers de lettres d'information et de revues scientifi ques car les

africains n'ont pas suffi samment d'argent pour payer les abonnements.

de pluS, Je vais participer à l'élaboration d'une stra-tégie de développement des capacités régionales et de partenariats stratégiques avec d'autres organismes de la région, notamment avec le réseau de scientifi ques africains contre le SIDA.

en tant que membre du groupe de travail VIH/Tuberculose à l'OMS et membre du conseil d'admi-nistration de l'IAS, je compte également œuvrer pour la formation des médecins locaux et pour la mise en place d'actions sur le VIH et la tuberculose à tous les niveaux du système de santé, dans le but de diminuer l'impact du VIH sur les patients tuberculeux et celui de la tuberculose sur les personnes vivant avec le VIH. q : pourquoi encourager les gens à devenir

membres de l'iaS ?

r : J'inCiteraiS leS gens à devenir membres de l'IAS car cette organisation est une belle et magnifi que agence qui se consacre totalement à la lutte contre le VIH.

deVenir memBre de l'IAS permet de prendre part aux Congrès internationaux sur le SIDA et, ainsi, de participer aux plus importants forums mondiaux visant à débattre, analyser et donner des orientations sur le VIH. Votre adhésion à l'IAS vous permet, de plus, de participer à une conférence scientifi que mondiale sur la recherche sur le VIH : la Conférence de l'IAS sur la pathogénèse, le traitement et la prévention du VIH. Vous avez ainsi la chance d'établir des liens avec d'autres scientifi ques et médecins. C'est une fantastique occasion pour les médecins de pays en développement de connaître les dernières avancées en matière de soins et de traitements, la « seconde vague » de traitements antirétroviraux, les nouveaux médicaments et les nouvelles stratégies antirétrovira-les, la pharmacorésistance et les résultats des essais cliniques. Enfi n, le site Web de l'IAS dispose d'un excellent forum aidant ses membres à être toujours à la page. n

15e Conférence internationale sur le Sida et les iSt en afrique

DAKAR, SÉNÉGAL | 3 – 7 DÉCEMBRE 2008

13IAS Newsletter Novembre 2008 Entretien avec Papa Salif Sow

ASAP et 9e édition de l'ICAAPLa 9e Conférence internationale sur le SIDA dans les pays d'Asie et du Pacifique (ICAAP 9), qui se tiendra à Bali, en Indonésie, du 9 au 13 août 2009, a été lancée à Jakarta le 13 juin, en amont d'une réunion du Comité exécutif de la société Asie-Pacifique de lutte contre le SIDA, l'ASAP (AIDS Society of Asia and the Pacific).

lorS de Cet événement, le Professeur Myung-Hwan Cho, Président de l'ASAP, a notamment indiqué que l'Indonésie se voyait ainsi donner l'opportunité de prendre des mesures audacieuses et innovantes afin de soutenir la réponse régionale au VIH et au SIDA. Il a ajouté que les pays d'Asie et des autres régions seront dans l'attente de voir l'Indonésie montrer l'exemple.

le Comité loCal d'organisation (LOC) d'ICAAP 9 travaille avec le Comité exécutif de l'ASAP, l'ONUSIDA et un Comité consultatif in-ternational récemment constitué afin d'étudier la thématique, le programme et les détails logistiques de cette conférence. Des questions d'actualité particulièrement importantes pour la région Asie-Pacifique ont été soulevées lors de l'édition 2007 à Colombo et sont à l'étude afin d'être intégrées au programme de la Conférence de Bali. Ces questions portent sur les meilleures techniques de test du VIH, les problèmes juridiques liés au respect des droits de l'Homme pour les utilisateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe, ou encore l'aménagement de plages de discussion suffisantes concernant les HSH.

lorS du lanCement de la conférence, le Vice-président de l'ASAP, le professeur agrégé Elizabeth Dax, a appelé la région à honorer le thème d'ICAAP 9, « Empowering People: Strengthening Networks » (Permettre aux gens de s'assumer : Renforcement des réseaux). Elle a attiré l'attention sur le « vide géographique » en matière de réponses à certaines épidémies. Elle a demandé à divers acteurs de trou-ver des solutions qui permettaient aux populations des pays du Pacifique d'être plus autonomes en créant « un pont bien plus fort entre l'Asie et le Pacifique ».

l'aSap penSe que l'Indonésie a un rôle essentiel à jouer dans le développement de ce pont. Cela est nécessaire en raison non seulement de la place de l'Indonésie dans la région Asie-Pacifique, mais aussi de l'épidémie particulièrement problématique à la-quelle elle doit faire face au sein de la province de la Papouasie occidentale dans la Papouasie Nouvelle Guinée voisine.

l'aSap féliCite par ailleurs le LOC pour la publication de ses premières brochures et notes d'annonce. Elles ont été largement diffusées lors

du XVIIe Congrès international sur le SIDA à Mexico en août. Elles comportent d'importantes informations de planification préliminaires et sont désormais disponibles en téléchargement sur www.icaap9.org. n

Dernières informations de l'EACSnouvelles recommandations

La société de médecins européens spécialistes du VIH/SIDA, l'EACS (European AIDS Clinical Society), a publié des recommandations de trai-tement du VIH développées par un panel de dia-gnostiqueurs et de médecins européens traitant le VIH en vue d'améliorer les soins aux patients et de mettre en place une pratique clinique normalisée dans l'ensemble de l'Europe. Les dernières recom-mandations (juin 2008) en anglais et en espagnol ont été distribuées à 6 000 exemplaires lors du XVIIe Congrès international sur le SIDA à Mexico en août. Ces recommandations sont également disponibles dans plusieurs autres langues européennes.

programmes de formation

programme d'éChange mediCal Exchange Programme : De douze à quinze médecins sont sélectionnés chaque année sur la base de leur CV et reçus dans un des centres cliniques européens de l'EACS.

Stage adVanCed hiV Course : Un cours intensif sur trois jours se déroule chaque année à Montpellier (France). De 50 à 60 médecins sont sélectionnés chaque année pour y participer, en fonction de leur CV.

CeS deux programmeS seront prochainement ouverts aux candidatures. Pour plus d'informations, merci de contacter [email protected].

Conférence européenne sur le Sida

Dates à noter :Ouverture des inscriptions en février 2009.•Date limite pour les demandes de bourse : •15 juin 2009.Ouverture des remises d’abrégés en •février 2009.Date limite pour les remises d'abrégés : •1 juillet 2009.

La Conférence aura lieu du 11 au 14 novembre 2009 à Cologne, en Allemagne, consultez le site www.eacs-conference2009.com pour plus d'informations. n

5e FORO au PérouLe Pérou accueille le 5e Forum sur le VIH/SIDA et les MST en Améri-que latine et aux Caraïbes (FORO) en mai 2009. L'ouverture des inscriptions a lieu le 1er novembre.

Cette ConférenCe réunira plus de 4 000 participants venus de toute la région, y compris des représentants des gouvernements et de la

Événements à venir9e Congrès international sur la pharmacothé-rapie dans l’infection au VihGlasgow, Écosse9 – 13 novembre 2008Email : [email protected] Web : www.hiv9.com

15e Conférence internationale sur le Sida et les iSt en afrique (iCaSa 2008)Dakar, Sénégal3 – 7 décembre 2008Email : [email protected] Site Web : http://www.icasadakar2008.org/

5e forum sur le Vih/Sida et les mSt en amérique latine et aux Caraïbes (foro 2009)Lima, Pérouavril 2009Email : [email protected]

5e Conférence de l'iaS sur la pathogénèse, le traitement et la prévention du VihLe Cap, Afrique du Sud19 – 22 juillet 2009Email : [email protected] Web : www.ias2009.org

9e Conférence internationale sur le Sida en asie-pacifique (iCaap)Bali, Indonésie9 - 13 août 2009Email : [email protected] Web : www.icaap9.org

société civile, des personnes vivant avec le VIH, des établissements universitaires, des agences internationales, des organisations de dévelop-pement bilatérales et multilatérales, ainsi que le secteur privé.

le dr. JoSe Luis Sebastián Mesones est Secrétaire aux questions techniques du Groupe de coopéra-tion technique horizontale (GCTH). Ce groupe est formé de représentants des programmes gouver-nementaux de contrôle et de prévention du VIH/SIDA d'une vingtaine de pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Selon lui, ce forum est la plus grande opportunité pour les professionnels de la région de partager des connaissances et de discuter des défis et opportunités pour contrecarrer l'épidémie.

SouS le thème : « Health, Our Right. Universal Access, Our Goal. No Discrimination, Our Chal-lenge » (La santé. Un droit. L'accès universel. Notre but. Mettre fin aux discriminations. Notre défi), plusieurs points essentiels ont été déterminés et seront débattus lors de ce forum : les soins - un droit pour tous, l'accès universel à la prévention contre le VIH, une prise en charge complète, le respect des droits de l'Homme.

le foro permettra de favoriser le partage des enseignements et la diffusion de pratiques sur la prévention contre le VIH, la sensibilisation, la prise en charge clinique et la recherche. Il vise égale-ment à accroître la présence de la région dans la lutte contre le VIH et à organiser la réponse contre cette épidémie afin de respecter les engagements internationaux pris par rapport au VIH/SIDA.

pour pluS d'informationS, envoyez un courrier électronique à : [email protected]. n

14 IAS Newsletter Novembre 2008Actualité des partenariats régionaux

Renforcement des systèmes de santé par une réponse adaptée face au SIDA : temps forts d'AIDS 2008Par Jacqueline Bataringaya

en 2006, leS États Membres de l'Organisation des Nations Unies se sont engagés en faveur d'un accès universel à des programmes complets de prévention contre le VIH, de traitement, de soins et de prise en charge d'ici 2010. La communauté internationale a répondu à cet engagement en intensifi ant ses efforts, tirant profi t de la dynamique mise en place par l'initia-tive « 3 X 5 » de l'OMS. Cette réponse exceptionnelle et, notamment, la hausse des investissements, ont permis d'accélérer le rythme de l'élargissement de l'accès aux traitements dans les pays à revenus faibles à modérés. Ainsi, à la fi n de 2007, 3 millions de personnes bénéfi ciaient d'un traitement antiré-troviral (ART).

malgré leS aVanCéeS réalisées, les experts s'accordent à dire que les faiblesses des systèmes de santé sous-jacents ralentissent l'élargissement futur des traitements du VIH. En outre, certains indiquent que la réponse au VIH accapare des ressources né-cessaires aux infrastructures de santé pour combattre plus effi cacement d'autres maladies. Le débat actuel sur « l'exceptionnalisme du VIH » a été soulevé dans le cadre de plusieurs discussions lors du Congrès international sur le SIDA (AIDS 2008) à Mexico.

afin de prendre en compte ce besoin de renfor-cer les systèmes de santé, le programme AIDS 2008 incluait un certain nombre de sessions apparentées, notamment : une étude des interactions des donateurs avec les systèmes de santé nationaux, le fi nancement de services de soins nationaux viables, les synergies entre les systèmes de santé et les initiatives mondiales pour la santé, des modèles de prise en charge pour les traitements VIH et des innovations en matière de res-sources humaines. Le congrès a également donné lieu à des débats directs sur l'impact de l'élargissement de l'accès aux traitements du VIH sur les systèmes de santé. Une sélection des points de vue émis au cours de ces discussions est présentée ci-après.

définition de prioritéS locales : Les systèmes de santé qui ne défi nissent pas de priorités se retrou-vent inexorablement à répondre aux besoins des plus favorisés et surinvestissent dans des cliniques situées en zones urbaines. Un nouveau modèle de « pensée diagonale » (en opposition aux programmes verticaux spécifi ques à une maladie ou à la stratégie horizontale de renforcement des systèmes de santé en général) identifi e explicitement des priorités en fonction des réalités du pays en question dans le but de conduire une réforme structurelle et une amélioration générale du système de santé adaptées au contexte.

nouVel élan pour des soins primaires complets : Le succès à long terme de l'élargissement de l'accès aux traitements du VIH suppose que les services fournis reposent sur des systèmes de soins primaires afi n qu'ils puissent être pérennisés. Plusieurs inter-venants ont cité la Déclaration de 1978 d'Alma-Ata qui appelle à un accès universel à des soins de santé primaires complets.

SolutionS étroitement liéeS pour le person-nel de santé et les autres composantes du système de santé : Plusieurs études ont montré que la réponse au SIDA avait contribué à une augmentation des investis-sements dans les différentes composantes des systè-mes de santé, notamment : la formation et la motivation du personnel de santé, l'amélioration de la gestion des médicaments ainsi que l'approvisionnement et la fourniture des produits de base, la construction de laboratoires et d'établissements cliniques, et l'élabo-ration de systèmes d'informations stratégiques. Les résultats d'abrégés portant sur divers pays africains ont également mis en évidence le fait que les modèles de soins opérant un transfert des tâches des médecins vers les infi rmières, les acteurs de la santé au sein des communautés et les personnes vivant avec le VIH permettaient d'étendre l'accès aux traitements.

augmentation deS inVeStiSSementS fi nan-ciers dans le secteur de la santé : Il a été établi qu'un sous-investissement chronique et des politiques macroéconomiques étaient des facteurs essentiels d'affaiblissement des systèmes de santé dans les pays à revenus faibles à modérés. Les données collectées ont démontré qu'entre 2001 et 2005 (lors de la création du programme PEPFAR et du Fonds mondial), l'as-sistance au développement pour le VIH/SIDA a qua-siment doublé, passant de 1,4 milliards à 2,6 milliards de dollars. Sur la même période, le développement du secteur de la santé a plus que doublé, passant de 2,3 à 4,7 milliards de dollars, cassant ainsi le mythe selon lequel fi nancement de la lutte contre le SIDA aurait détourné l'argent des services de santé généraux. Tou-tefois, une hausse signifi cative des fonds est toujours nécessaire pour fi nancer non seulement la réponse au VIH, mais aussi renforcer les systèmes de santé dans le but d'atteindre d'autres Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé.

aSSuranCe maladie uniVerSelle : Au Mexi-que, en Chine, au Rwanda et aux Pays-Bas, l'expé-rience a démontré l'impact positif de l'introduction de l'assurance maladie universelle sur l'utilisation des services et les résultats sanitaires, notamment sur la mortalité des nourrissons et des enfants et sur le taux de mortalité liée à la maternité. Compte

tenu du fait que le VIH/SIDA est lié aux inégalités socio-économiques et coexiste souvent avec d'autres maladies transmissibles ou non, les experts réclament la mise en œuvre d'une assurance sociale nationale. Selon eux, cela servirait les objectifs d'accès aux soins liés au VIH tout en apportant une réponse à certaines importantes questions d'équité.

effiCaCité deS inVeStiSSementS et des parte-nariats : Les participants à AIDS 2008 ont discuté du Partenariat international pour la santé (IHP+), une nouvelle initiative visant à approfondir les résultats des OMD en matière de santé. L' IHP+ promet de tirer les leçons de ce qui s'est passé avec « Les Trois Principes » de l'ONUSIDA en améliorant la respon-sabilisation autour d'un plan de santé national détenu et mené par un pays, et d'un ensemble de résultats unique. La convention de l'IHP+ permet d'attirer des fonds prévisibles à long terme pour le secteur de la santé et d'améliorer la coordination. Cela permet ainsi d'accentuer la réponse au VIH et de renforcer d'autres programmes spécifi ques à une maladie, tout en déve-loppant les capacités des systèmes de santé.

reCherChe opérationnelle : parmi les so-lutions envisageables dont il a été question lors du congrès AIDS 2008, nombreuses n'ont jamais été testées et les études systématiques de leur effi cacité et de leur impact à long terme sur les systèmes de santé (au-delà de la documentation d'études de cas) restent encore limitées. À la suite de la Déclaration de Sydney de l'IAS, qui appelait à davantage d'investis-sements dans la recherche sur le VIH, l'OMS, l'IAS, la Banque mondiale et le Fonds mondial ont formulé une déclaration conjointe à Mexico ; celle-ci reconnait la nécessité de combler les lacunes en matière de délivrance des soins et des traitements ARV au niveau des démarches de santé publique. Cette déclaration de consensus réclame un développement de la re-cherche opérationnelle afi n d'aiguiller les services fournis et d'assurer une utilisation plus effi cace des ressources disponibles.

le nomBre CroiSSant de discussions au sujet des systèmes de santé lors du congrès AIDS 2008 représente une opportunité de transposer les succès remportés par ceux qui luttent contre le VIH vers la sphère plus vaste des préoccupations sanitaires internationales. Avec plus de 25 ans d'expérience et de leçons apprises sur le terrain (notamment sur l'importance d'impliquer les communautés les plus atteintes, le rôle central des droits de l'Homme et le besoin de politiques et programmes basés sur des résultats cliniques), les militants et professionnels de la lutte contre le VIH ont beaucoup à apporter, et aussi beaucoup à apprendre, de tels partenariats. n

Une infi rmière vaccine un nourrisson en Egypte.Photo : 2007 Omar Mohsen, aimable autorisation

de Photoshare

Un médecin examine un enfant dans les bidonvilles de Chandigarh en Inde.Photo : 2008 Pradeep Tewari, aimable autorisation de Photoshare

15IAS Newsletter Novembre 2008 Renforcement des systèmes de santé par une réponse adaptée face au SIDA

Prés

enta

tio

n d

e la

lett

re d

'info

rmat

ion

: w

ww

.san

dst

rom

des

ign

.se

Nu

mér

o IS

BN

de

la le

ttre

d'in

form

atio

n d

'ao

ût

: 978

-92-

9506

9-03

-9

L'élection 2008 du conseil d'administration de l'IAS (International AIDS Society) a eu lieu en amont du Congrès AIDS 2008 à Mexico. Un total de 1 735 votes exprimés par 793 membres ont été recueillis, ce qui signifi e que 29,8 % des membres autorisés à voter et disposant d'une adresse électronique personnelle ont participé à cette élection.

À compter du 8 août 2008, le conseil d'admi-nistration de l'IAS est composé des membres suivants :

Julio montaner, Canada, Présidentelly Katabira, Ouganda, Vice-présidentalan Whiteside, Afrique du Sud, Trésorierpedro Cahn, Argentine, Ex-PrésidentCraig mcClure, Suisse, Directeur exécutif de l'IAS

Représentants des cinq zones géographiques (voir tableau ci-après)

Le comité exécutif de l'IAS est composé du Président, du Vice-président, du Trésorier, d'un Représentant régional par zone géogra-phique et du Directeur exécutif de l'IAS.

Pour plus d'informations sur le processus d'élection du Conseil d'administration, merci de consulter la page relative aux élections sur le site Web de l'IAS : www.iasociety.org/Default.aspx?pageId=163.

Région 1 : États-Unis et Canadadiane havlir, États-Unis, Représentante régionaleChristopher Beyrer, États-Unis (nouveau membre)Joel gallant, États-UnisCheryl Smith, États-UnisSharon Walmsley, Canada (membre réélu)

Région 2 : Europepeter reiss, Pays-Bas, Représentant régionalfrançoise Barré-Sinoussi, FranceBonaventura Clotet, Espagne michel Kazatchkine, Suisse (membre réélu)anton pozniak, Royaume-Uni (nouveau membre)

Région 3 : AfriqueViola onwuliri, Nigeria (membre réélu), Représentant régionalfaustine ndugulile, Tanzanie (nouveau membre)papa Salif Sow, Sénégal (nouveau membre)robin Wood, Afrique du Sud (nouveau membre)debrework Zewdie, Ethiopie (nouveau membre)

Région 4 : Amérique latine et CaraïbesCelso ramos filho, Brésil (membre réélu), Représentant régionalCelia Christie-Samuels, Jamaïque (nouveau membre)ivette lorenzana de rivera, Honduras ricardo diaz, Brésilhector perez, Argentine (membre réélu)

Région 5 : Asie et îles du Pacifi queaikichi iwamoto, Japon, Représentant régionaldennis altman, Australie (membre réélu)praphan phanuphak, Thaïlande (nouveau membre)Sai Subhasree raghavan, Inde (nouveau membre)najmus Sadiq, Bangladesh

Dans cette édition :Temps forts du Congrès AIDS 2008 | Rôle de l'Industry Liaison Forum (ILF) | Histoires du monde entier | Avancées médicales | Nouveau souffl e pour le journal de l'IAS | VIH et HSH | Perfectionnement professionnel pour les membres | Reprendre la main | Entretien avec le Dr. Papa Salif Sow | Actualité des partenariats régionaux | Renforcement des systèmes de santé | Nouveau Conseil d'administration de l'IAS

Conseil d'administration de l'IAS, 2008-2010

L'IAS vous invite à consulter son site Web à l'adresse www.iasociety.org ou à utiliser les coordonnées suivantes : Siège social de l'International AIDS Society | Boîte postale 20, CH - 1216 Cointrin, Genève, Suisse | Téléphone : +41-(0)22-7100 800 | Fax : +41-(0)22-7100 899 | E-mail : [email protected] | Merci de l'intérêt que vous nous portez.