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Concours Ergapolis - Saison 2013 - Maroc Equipe Art’BATTOIR : Amal HAJJAM, Kawtar ALAMI, Nada BAKKI, Nadhir BARNAT, Maroua MOULINE, Timothé DIOT, Rachid OUZENNOU, Asma Zayed Un entre deux créatif Un foyer pour le renouveau du quartier

Al Barzakh: un entre deux créatif, un foyer pour le renouveau du quartier

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Concours Ergapolis Casablanca 2013_Equipe Art'BATTOIR

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Concours Ergapolis - Saison 2013 - Maroc

Equipe Art’BATTOIR : Amal HAJJAM, Kawtar ALAMI, Nada BAKKI, Nadhir BARNAT, Maroua MOULINE, Timothé DIOT,

Rachid OUZENNOU, Asma Zayed

Un entre deux créatif

Un foyer pour le renouveau du quartier

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Le présent document est la synthèse du travail de l’équipe « Art ‘BATTOIR » portant sur un projet de réaménagement des anciens abattoirs de la Ville de Casablanca au Maroc, appelés actuellement « La Fabrique Culturelle des Abattoirs de Casablanca ».

Ayant une culture commune du développement durable, l’équipe Art’BATTOIR s’est formée dans le cadre du concours Ergapolis. Ce dernier représente une réelle occasion de mettre en œuvre des compétences diverses autour d’un projet urbain, riche en enjeux. La saison 3 du concours Ergapolis à Casablanca est dotée, en plus de la richesse disciplinaire, d’une richesse culturelle du fait de la participation d’étudiants issus d’écoles marocaines et françaises.

Nous sommes Art’BATTOIR, une équipe se composant de : Nadhir BARNAT et Asma ABOU ZAYED, deux élèves architectes (École Nationale Supérieure d‘Architecture de la Ville et des Territoires à Marne la Vallée en France et École Nationale d’Architecture au Maroc) , Amal HAJJAM et Nada BAKKI, deux élèves ingénieurs (Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris en France et Ecole Hassania des Travaux Publics au Maroc), Thimotée DIOT et Rachid OUZENNOU, deux élèves urbanistes (Sorbonne Paris IV en France et Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme de Rabat au Maroc), Maroua MOULINE, une élève en marketing et Kawtar ALAMI, une élève en finance (Institut des Hautes Etudes de Management au Maroc).

Chargés d’une grande motivation, nous nous sommes réunis autour du projet de réaménagement des anciens abattoirs de Casablanca afin d’y apporter nos compétences tant organisationnelles que techniques. Cette expérience unique nous a permis d’appréhender de près les contraintes et enjeux d’un projet d’une telle envergure. Elle nous a aussi initiés au travail dans un environnement multidisciplinaire, qui a sûre-ment des ressemblances avec notre futur environnement professionnel.

Selon son domaine de compétence, chaque membre de l’équipe a participé à l’élaboration du projet. Nous nous sommes organisés durant les 30 semaines du concours autour d’un planning prévisionnel fixant nos objectifs et nos délais. Des points d’étape étaient nécessaires afin de définir l’avancement des tâches. Faisant face à la distance qui sépare les deux parties de l’équipe (en France et au Maroc), la technologie a faci-lité notre communication. En dehors des deux semaines de Workshop Ergapolis (du 12 au 18 novembre 2012 et du 4 au 10 février 2013), nous nous appuyions essentiellement sur des moyens de téléconférence ainsi que sur la communication par mails. Les échanges de documents se faisaient sur des bases de données en mode cloud.

Notre projet est Al Barzakh. Il s’étend sur 800 mètres autour des anciens abattoirs de Casablanca afin de réaliser une cohérence dans l’amé-nagement du site, et d’assurer une continuité urbaine. Il vient apporter une solution d’aménagement adaptée à la vision de la mairie de Casa-blanca, qui envisage de faire du site un équipement métropolitain répondant à des enjeux aux échelles sociale et économique dans un cadre respectueux de l’environnement.

I. Propos introductifs1. Introduction générale

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L’objet du concours auquel nous répondons par le présent rapport est la transformation des anciens abattoirs de Casablanca, construits en 1922 et utilisés jusqu’en 2002, et des quartiers environnants (Hay Mohammadi et Roches Noires).

Le sujet est déjà bien défini dans la note de cadrage, il s’agit de « transformer le site en véritable espace public à vocation artistique et culturelle […] ouvert à tous […] une mixité fonctionnelle adaptée ». L’accent est aussi mis sur le caractère innovant que doit avoir notre réponse, tout comme sur la nécessaire qualité environnementale. D’un point de vue formel, il est demandé d’identifier les enjeux d’un territoire compris dans un rayon de 800m autour des abattoirs et d’y proposer des hypothèses programmatiques appuyées par des argumentaires thématiques et un chiffrage systématique.

Objets et enjeux du concours

• Laréhabilitationdesabattoirso Transformer le site en espace public à vocation artistique et culturelleo Concevoir un site intégré par sa mixité fonctionnelle et son ouverture à touso Imaginer un projet à haute durabilité (Environnement, structure, gouvernance)

• Larégénérationdesquartiersattenantso Rendre le quartier attractif par sa vocation culturelleo Réduire les inégalités socio-économiqueso Proposer un quartier harmonieux

Rappelons tout d’abord que le site des abattoirs est aujourd’hui occupé par un collectif d’associations locales qui s’impliquent depuis 2009 à créer la fabrique culturelle des abattoirs. Il s’agit donc de penser l’évolution d’un site qui aujourd’hui possède des usages propres et une certaine portée médiatique, tel en témoigne la mobilisation et la passion des journalistes sur l’éventuelle transformation des abattoirs en parkings qui a eu lieu en février 2013. La question du maintien, de la disparition ou de la restructuration des activités présentes sera donc au cœur de nos préoccupations.

2. Une étude pour le devenir des abattoirs et de ses environs

1. Périmètre de réflexion établis dans la note de cadrage

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3. Structure du RapportLe diagnostic initiant la réflexion sur le projet est divisé en deux étapes. Dans un premier

temps, il s’agit de faire un étude que l’on pourrait qualifier de « générale», qui a pour but de dresser le cadre dans lequel le projet va s’inscrire, au niveau de Casablanca mais aussi du péri-mètre d’étude. Il s’agit d’étudier l’histoire, les documents d’urbanisme, la structure socio-éco-nomique, la structure urbaine, …. Une fois cette première étude réalisée, il sera possible de réaliser un SWOT (Strength, weakness, opportunity, threat : matrice d’analyse) et de dégager des enjeux et des problématiques propres aux différentes échelles étudiées.

L’ensemble de ces faits permettra de nous positionner sur le futur que l’on veut donner aux abattoirs et aux différents quartiers compris dans le périmètre d’étude. Ce positionnement sera l’expression de notre vision pour le site. Il s’agit d’établir des objectifs que l’on souhaite atteindre à travers la réalisation du projet. Certains de ces objectifs sont déjà fixés par la note de cadrage, il s’agira de les valider ou de les corriger selon les connaissances du territoire acquise. Cette étape permet de passer du périmètre d’étude au périmètre de projet. Il ne s’agit pas de figer le projet mais d’en donner l’orientation, les formulations seront donc volontairement vagues et peu spécialisées.

Une fois cette vision définie, il est important de compléter le diagnostic initial. Cette se-conde étude pourra être qualifiée d’ « orientée ». Ce diagnostic se focalisera sur le projet, vers les lignes directrices définies dans la « vision ». Il est question d’analyser l’opportunité et la fai-sabilité des idées exprimées auparavant, notamment d’effectuer une analyse précise du tissu urbain des zones qui entreront en jeu dans l’évolution du quartier et d’effectuer un ensemble d’études de marchés pour démontrer la faisabilité ou l’impossibilité de différents programmes. Un benchmark permettra de mieux comprendre ce qui est possible ou non, et sera une source d’inspiration pour le projet.

Une fois ce diagnostic réalisé, les conclusions tirées permettront d’effectuer des choix et des arbitrages pour définir la stratégie urbaine. Il s’agit de définir, à partir de la connaissance pré-cise du terrain, comment nous allons atteindre la « vision » du territoire que nous avons et des objectifs que nous nous sommes fixés. C’est à ce moment que seront arrêtées les programma-tions architecturale et urbaine, et que sera précisée la façon de répondre aux objectifs définis dans la « vision ».

Une fois cette stratégie exprimée, une partie spécifiquement dédiée à la mise en œuvre est nécessaire. Elle contiendra la conception des espaces urbains et des bâtiments créés, mais aussi l’approche environnementale, le fonctionnement du projet et la gouvernance. Ensuite, pour une approche plus pragmatique, suivront les estimations financières et le montage financier du projet qui permettra de déduire le phasage du projet.

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IV. Diagnostic orienté 47

1. Le benchmark 48a. Analogies 48b. Etude comparative précise 49

2. Les études de marchés 51a. Enquête qualitative et sociologique 51b. Etude de marché sectoriel 52

3. L’analyse urbaine 55a. Analyse urbaine 55a. Analyse urbaine Roches Noires- Abattoirs 57b. Analyse urbaine Gare Casa-voyageur - Roches Noires 61c. Analyse urbaine Hay Mohammadi - Abattoirs 65

4. Le génie des lieux 68

V. Al Barzakh 75

1. Axe Roches noires - Abattoirs 77a. Densification résidentielle 77b. Bd Amr Ibnou Ass 77c. Place de la passerelle 77

2. Axe Casa-voyageur Roches noires 78a. Requalification du BD BAHMAD 78b. Immeuble de bureau innovant 78

3. Axe Abattoirs Hay Mohammadi 79a. Salle Omnisport 79c. Quartier Chabou 79

4. Diour Lbattoir 80a. Dar Diafa 82b. Dar Raha 83c. Jnane Lbattoir 83d. Zenqat Lqantra et Zanqat Lhayha 84e. Dar Lghiwane 85f. Dar Lfennane 86g. Dar Lmallem 86h. Dar Lhikma 88i. Dar Lhay 88

I. Propos introductifs 31. Introduction générale 32. Une étude pour le devenir des abattoirs et de ses environs 43. Structure du Rapport 5

II. Diagnostic 94. Casablanca 10a. approche géographique 10b. Approche historique 14

5. Contexte métropolitain 17c. Enjeux métropolitains : le SDAU 20

6. Hay mohammadi - Roches noires 24a. Approche géographique 24b. Approche historique 25

7. Les grandes caractéristiques du territoire 28a. Des quartiers présentant une importante mixité fonctionelle 28b. Une population qui reste jeune et défavorisée 28c. Un réseau d’équipement insuffisant et peu diversifié 29d. Un territoire connecté 29e. Un environnement dégradé 30f. Les dynamiques à l’oeuvre dans le périmètre d’étude 32

8. Les anciens abattoirs de Casablanca 33a. Vie et mort d’un équipement métropolitain 33b. Gestion et gouvernance complexe 37c. Des usages atypiques 37d. Pour un renouveau culturel 37e. Analyse urbaine du site 38a. Casablanca 39b. Hay Mohamaddi - Roches Noires 39c. Les abattoirs 39

III. Vision 431. Vision 442. Stratégie 443. Concept 45

Sommaire

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j. Sahat Lbattoir 89k. Espace lié au fonctionnement 90

5. RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORME a. Eau 91b. Energie 93c. Biodiversité 95

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II. Diagnostic

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MAROC• Population : 32 309 239 Hab• Surface : 712 550 km²• PIB/habitant : 85,2 Mrd $• Densité : 4 455 Hab/km²

1. Casablancaa. approche géographique

• Le Maroc

Le Maroc est un pays du nord-ouest de l’Afrique. Sa longue côte donnant sur l’océan Atlantique se termine au-delà du détroit de Gibraltar sur la Méditerranée. Au sud du Maroc se trouve le territoire contesté du Sahara occi-

dental, revendiqué et contrôlé en grande par-tie par le Maroc.

Le Maroc a une position d’interface, entre l’Europe, le Maghreb ainsi qu’avec le reste de l’Afrique. Récemment, la politique internatio-nale du royaume s’est davantage orientée vers

les autres pays africains que vers l’occident. Toutefois de très fortes relations relient encore le Maroc et certains pays européens ou occi-dentaux comme en témoigne les accords de libre échange avec l’Europe et les USA.

Enjeux : une situation d’entre-deux (aire culturelle occidentale et aire culturelle afri-caine et maghrébine), quel dialogue ?

2. Position du maroc dans le monde

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• Casablanca

La région du grand Casablanca est située sur la façade Atlantique du Maroc. La région se trouve aussi au Centre Ouest du pays, dans l’axe urbanisé littoral à proximité de l’agglo-mération de Rabat – Salé.

La région du Grand Casablanca est délimi-tée par l’Océan Atlantique à l’ouest et elle est entourée par la région de Chaouia - Ourdigha au nord, à l’est et au sud.

Casablanca est le poumon de l’économie marocaine. Il s’agit de la première zone por-

tuaire (60% des échanges commerciaux du pays), du premier pôle industriel (38% des éta-blissements industriels) mais aussi de l’unique place boursière du Maroc. Certaines études estiment que la ville emploie presque 46% de la population active du Maroc.

Enjeux : Cet ensemble bipolaire concentre économie et administration, ce qui en fait le coeur du développement Marocain. Par cette visibilité et ses infrastructures, Casablanca possède une forte dimension internationale.

Le rôle de capitale économique qu’occupe Casablanca, peut s’expliquer par l’histoire de la ville.

3. Position de Casablanca dans le réseau de villes Marocain

4. Des infrastructure d’échelle mondiale

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5. Périmètres institutionnels de Casablanca

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La saison de l’hiver connaît un ensoleil-

lement moyen de 5 à 6 heures par jour. Les températures sont relativement douces. Jan-vier est considéré comme le mois le plus froid. Cette saison est la plus pluvieuse.

Weekly SummaryMinimum Temperature (°C)Location: CASABLANCA, MOROCCO (33.0°, -7.0°)Contour Range: -0.70 - 50.00 °CIn Steps of: 1.00 °C© Weather Tool

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Weekly SummaryMaximum Temperature (°C)Location: CASABLANCA, MOROCCO (33.0°, -7.0°)Contour Range: 4.30 - 50.00 °CIn Steps of: 1.00 °C© Weather Tool

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Weekly SummaryAverage Temperature (°C)Location: CASABLANCA, MOROCCO (33.0°, -7.0°)Contour Range: 3.30 - 50.00 °CIn Steps of: 1.00 °C© Weather Tool

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Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jul Aoû Sep Oct Nov Déc AnnéeTmoy (°C) 12 13 15 16 18 20 22 23 22 19 16 13 17.5

Pluie(mm) 65 55 55 40 20 2 0 1 7 40 55 85 425

• Données climatiquesNous avons énoncé dès l’introduction que

l’une des ambitions du projet est d’avoir une approche exemplaire du développement du-rable. Cette péoccupation nous a accompagné tout au long de la conception de notre projet. Pour guider nos choix, nous avons très tôt intégré l’analyse de l’environnement à notre étude, c’est pourquoi nous vous présentons dès maintenant quelques données clima-tiques à l’échelle de la ville. Elles nous serviront dans la partie projet à justifier nos choix, par exemple en termes d’efficacité énergétique.

Généralités :Le Maroc est un pays de la zone subtro-

picale du nord-ouest africain. Ses régions côtières jouissent d’un climat maritime carac-térisé par une température et une humidité tempérées.

Généralement, on peut distinguer entre 4 domaines bioclimatiques au Maroc :

- Le domaine aride à saharien;- Le domaine semi-aride (Casablanca);- Le domaine sub-humide à humide; - Les hautes altitudes.

Les saisons : Le printemps à Casablanca est caractérisé

par un soleil bien présent avec une brise ma-rine qui rafraîchit l’atmosphère.

Les températures atteignent leurs som-mets pendant l’été. Cette saison est considé-rée comme la plus sèche de toute l’année.

En automne, les températures sont agréables et les pluies réapparaissent à cette période, elles sont plus fréquentes en no-vembre.

6. Données sur la pluviométrie Source: http://levoyageur.net

Caractéristiques :Casablanca dispose d’un rayonnement

moyen de 5kWh/m²/j, ce qui est assez impor-tant et permet d’en faire une richesse exploi-table. Ce potentiel énergétique pourra être utiliser par des panneaux photovoltaïques ou thermiques, avec pour condition une minima-lisation des transferts ou déplacements pour éviter les pertes d’énergie. Il faudra toutefois être vigilant car un trop fort ensoleillement peut aussi être préjudiciable pour le confort des êtres vivants.

Casablanca est très ventilée, surtout pen-

dant la saison des pluies. Dans l’ensemble, les vents dominants soufflent du Nord; mais pendant la saison des pluies, il s’établit une sorte d’équilibre entre le vents du secteur N (N,NE,NW), qui sont les vents froids, et les vents amenant la pluie (SW,W,S). Les vents d’E sont les plus rares, surtout en été, ce qui est un privilège, car ils sont secs et très chauds. Les vents très violents sont fréquents. Néan-moins il est possible d’imaginer l’utilisation de ces vents pour la ventilation naturelle des bât-ments fréquents.

N15°

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Stereographic DiagramLocation: CASABLANCA, MOROCCO Sun Position: 179.6°, 33.8°HSA: 174.6°, VSA: 146.0°© Weather Tool

Time: 11:30Date: 1st JanuaryDotted lines: July-December.

Weekly SummaryAverage Wind Speed (km/h)Location: CASABLANCA, MOROCCO (33.0°, -7.0°)Contour Range: 4.66 - 50.00 km/hIn Steps of: 1.00 km/h© Weather Tool

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L’humidité de l’air est importante sur l’en-semble de l’année

Enjeux : Adapter la programmation aux contraintes climatiques et tirer parti de la spé-cificité du climat casablancais pour atteindre l’objectif de durabilité.

7. Températures à Casablanca, Source : Ecotect

8. Données sur l’exposition solaire

9. Données sur l’humidité à Casablanca

10. Données sur le vent à Casablanca

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b. Approche historiqueDans le cadre du concours Ergapolis, ce qui

importe plus qu’une analyse fine de l’histoire, c’est la compréhension des logiques qui ont guidé l’évolution de la ville jusqu’à la fin du protectorat et jusqu’à la période contempo-raine qui nous intéresse. De même, l’objet du concours nous impose de porter un regard sur l’histoire culturelle de la ville.

• Les prémices de la ville

De nombreux auteurs tiennent un discours poussant à faire croire que Casablanca n’a pas d’histoire et qu’elle ne prend son importance qu’avec l’établissement du protectorat. Néan-moins, elle possède un passé riche d’ensei-gnements, qu’il est utile de mentionner pour comprendre les ruptures et les continuités his-toriques entre ce que fut Anfa et ce que sera Casablanca sous le protectorat.

Tout d’abord la fondation de la ville sur la colline d’Anfa n’est pas précisément éta-blie et plusieurs hypothèses existent quant à l’identité des fondateurs. Le premier élément connu est la prise d’Anfa sous la dynastie des almohades en 1188. Par la suite, déjà le port prospéra grâce à ses relations commerciales, notamment avec les pays ibères. Suite à son indépendance, des corsaires trouvent refuge dans la ville et n’hésitent pas à attaquer et pil-ler les navires marchands. En représailles de ces attaques, le Portugal attaque et rase la ville en 1469, puis édifie des fortifications en 1515.

Après le départ des portugais en 1770, la ville est repeuplée par des berbères et renom-mée Dar El Beida. A partir du 18ème siècle la ville va retrouver et conforter son rôle com-mercial. Elle avait déjà d’importantes relations avec les pays du pourtour méditerranéen.

Néanmoins, elle reste une petite ville

jusqu’au milieu du 19ème siècle. A ce moment, l’industrie du textile se développe en Europe, avec le début de la période industrielle, et Casablanca devient fournisseur de laine pour les nations occidentales. Ce développement économique attire dès 1850 de nombreuses familles fortunées, notamment de Fès mais aussi des pays européens.

Cette première approche historique nous montre la présence ancienne de la fonction économique de cette ville et l’utilité de sa fa-çade maritime. D’autre part, l’arrivée à Casa-blanca de fortunes personnelles et de nom-breux marocains venus de toute les régions du pays va contribuer à forger l’image d’une ville attractive et plurielle, composée d’une mo-saïque d’habitants fort dissemblables autant sur le plan social que culturel.

• Création du protectorat

L’incroyable croissance de Casablanca, aussi bien économique que démographique, commence au Port au début du 20ème siècle.

Dans la petite ville côtière les ingénieurs fran-çais travaillent à l’aménagement d’un port. Ils décident de faire passer une ligne de chemin de fer au milieu d’un cimetière musulman. Cette profanation produit des mouvements de foule et des émeutes aboutissant au meurtre d’ouvriers occidentaux. L’intervention militaire française se fera selon ce prétexte. En 1912, le Maréchal Lyautey signe l’accord liant la France et le Maroc et créant un protectorat sur le royaume chérifien.

La ville de Casablanca était à construire à la différence de Marrakech ou Fès et d’autre part il s’agit des premières terres pacifiées au Maroc. Ainsi, elle a très tôt focalisé les envies à la fois des peuples européens, mais aussi d’une certaine classe de Marocains. De plus, le résident principal nourrit une grande ambi-tion pour l’avenir de cette ville. Si au premier abord le développement de la ville peut sem-bler chaotique, basé sur une approche spécu-lative sans préoccupation du contexte, très tôt des plans vont tenter de planifier de d’organi-ser l’évolution de la ville.

Au côté du Maréchal Lyautey, se trouve Henri Prost. Il utilisera le plan de Tardif, réalisée en 1912, comme trame de fond. Le plan Prost, officialisé en 1915, conserve donc la volonté de créer une structure radioconcentrique et la sectorisation en trois parties de la ville (Zone centrale, zone industrielle, zone de plaisance). Mais Prost propose un plan plus crédible et plus ambitieux, en décrivant la ville comme la future capitale économique du pays. Il res-pecte le souhait de ségrégation de Lyautey en planifiant la présence des industries à l’Est, celle du tissu résidentiel à l’Ouest et celle des habitats marocains entre deux. Par soucis de rationalisation, le plan prévoit la concentration des industries à l’Est de la ville à proximité du port. Il souhaite aussi concilier les contraintes de la planification avec la liberté artistique des architectes. Il faut garder en tête le contexte d’urgence devant la rapide croissance démo-graphique et le contexte de guerre pacifica-trice. L’attention porte surtout sur l’hygiène de la ville et en particulier son assainissement.

C’est une ère de grands chantiers, durant laquelle de nombreux architectes viennent concevoir et construire des bâtiments loin de la frilosité du continent européen. Si les grands projets urbains du protectorat imposent la structure de la ville, l’initiative privée joue un rôle très important aussi bien dans la négocia-tion que dans la création de quartiers entiers.

Cependant, toutes les attentes ne sont pas satisfaites, notamment celles des populations marocaines. Le problème des bidonvilles appa-raît très tôt, avec l’arrivée, volontaire ou non, de population rurale de tout le Maroc. Casablan-ca se dresse déjà comme une ville paradoxale entre richesse et pauvreté. La construction des habbous, en 1930 veut apporter une solution au problème des bidonvilles mais aussi absor-ber les populations de la médina, il s’agira de la première réflexion d’habitat adapté. La fai-blesse des prévisions démographiques du plan

11. Vue de la ville d’Anfa en 1572

12. Plan de la ville , 1900

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et la conjoncture d’entre deux guerres, fait que celui-ci est rapidement dépassé et conduit à des ajustements, les plans d’extensions, qui en ne respectant le plan de Prost, donnent encore cette impression de désordre contrôlé ou de chaos planifié, une vaine tentative d’encadrer un mouvement qui dépasse l’administration.

Le premier plan a permis la croissance de la ville mais surtout l’essor économique de celle qui devient une place centrale dans le réseau de ville marocain. Le deuxième événement marquant pour l’évolution de la ville est le plan Ecochard qui marque par son aspiration sociale et sa vision globaliste.

Un premier plan est proposé par Alexandre Courtois en 1947 qui ne sera pas retenu, mais servira de base à Michel Ecochard pour son plan approuvé en 1952. Le changement de doctrine est très clair avec l’adoption des prin-cipes de la charte d’Athènes (application des

zonages fonctionnels qui développent les idées du plan Prost) et la rupture de l’organi-sation radioconcentrique de la ville pour se tourner vers une ville linéaire articulant struc-ture portuaire et industrielle avec la structure urbaine selon l’axe Casablanca – Mohamédia qui est matérialisé par une autoroute. Il tente d’appliquer une vision globale et prospective s’attardant sur la fragmentation de l’espace.

La ville, toujours attractive, connait une forte demande en logements. Une grande ré-flexion est menée sur l’habitat adapté pouvant accueillir le plus grand nombre, et aboutit sur la fameuse trame d’unité d’habitation évolu-tive de 8m sur 8m, dites trame « Ecochard ». Le souci de l’habitat pour tous est aujourd’hui encore prégnant, et les solutions incertaines.

• Après le protectorat

Dans les années 80, et de manière géné-

rale, les sécheresses du royaume induisent un fort exode rural qui se focalise majoritai-rement dans la ville de Casablanca. Elle ne possède pas les infrastructures nécessaires à l’accueil de tant de population, ainsi l’instable équilibre de la ville tend à nouveau vers une surpopulation, qui se traduira par la recrudes-cence des bidonvilles et des problèmes socio-économiques. Ce contexte participe en 1981, au premier des mouvements sociaux.

La même année, l’architecte Michel Pinseau présente le SDAU. La ville est scindée adminis-trativement en cinq préfectures. Le document confirme l’organisation spatiale du Plan Eco-chard, prévoit l’amélioration des transports et la répartition des équipements centraux vers les nouvelles périphéries. Enfin, il met en place un outil de contrôle et de gestion de l’espace urbain : l’agence urbaine de Casablanca. Le contexte économique couplé à la nécessité de clarification des finances publiques dans les

années 1980 compromettent la mise en œuvre du schéma, malgré une croissance démogra-phique rapide. C’est durant cette période que les problématiques relatives aux services ur-bains (transport et collecte des déchets) appa-raissent et prennent de l’importance.

La réforme administrative de la ville, le chantier d’absorption des bidonvilles et la construction de la grande mosquée en 1986 montre la volonté du pouvoir royal de donner une nouvelle image spectaculaire à la ville de Casablanca. Volonté qui peut se retrouver au-jourd’hui dans les grands projets immobiliers de la côte Casablancaise.

A l’aube du nouveau millénaire, le phéno-mène de périurbanisation se précise. En effet, si la croissance démographique à l’échelle de la ville semble se stabiliser, les prévisions de croissance se concentrent dans la périphérie de la ville. Le recensement de 2004, montre le 13. Plan Prost

14. M.Ecochard, un urbanisme expérimental et novateur

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phénomène plus précisément. Les communes centrales enregistrent une diminution de la population alors que les communes périphé-riques voient leurs activités et leurs popula-tions croître.

L’autre problématique est la place que doit entretenir Casablanca sur les marchés écono-miques qui se globalisent et se mondialisent. Pour continuer le travail initié dans les années 90 sur la qualité de vie et l’image de la métro-pole, des actions sont menées dans le cadre de la salubrité publique, du transport et de l’em-bellissement de la ville. Tout cela est complété par la volonté d’offrir un immobilier d’entre-prise renouvelé pour affirmer la compétitivité de la ville.

C’est dans ce contexte que le nouveau SDAU voit le jour en 2008 rédigé par l’AUC. Le document développe une approche écono-mique mais aussi sociale et environnementale du développement urbain. Concernant l’orga-nisation spatiale, la création de trois villes nou-velles (Zenata, Lahraouiyine et Nouaceur) est imaginée pour contenir l’étalement urbain.

• Histoire culturelle de Casablan-ca

Avant l’implantation du protectorat, la culture traditionnelle berbère sera la mieux représentée. En effet la reconstruction de la ville après la fuite des Portuguais est pensée par des Berbères et la ville est ensuite habitée par ce même peuple. La médina témoigne de cet héritage, même si son existence tardive en fait un objet historique très particulier.

Au début du XXème siècle et avec l’ins-tauration du protectorat, les étrangers venus d’Europe et de toutes les régions du Maroc vont affluer dans la ville. Il y a alors la propa-gation d’une culture du divertissement et du loisir qui se traduit par les nombreux cafés, ci-

némas, music halls, ... Cela donnera à la ville le surnom de la New York marocaine, soulignant sa modernité et son originalité par rapport aux autres villes africaines, même colonisées.

Dans les années 1950, le sentiment natio-naliste sera de plus en plus répandu et culmi-nera avec les départs des colons et le retour du roi Mohamed V. Dans la période de déco-lonisation et d’émancipation, la culture fran-çaise sera rejetée. Le patrimoine notamment sera abandonné, détruit ou peu entretenu. La complexité de cette double identité est com-mune à d’autres peuples anciennement colo-nisés qui doivent, une fois libérés, décider du sort des traces qu’a laissées l’occupant. Avec les années de plomb se produira une restric-tion de la liberté d’expression qui nuira à l’évo-lution de la culture à Casblanca. En effet sans le support du secteur public il se produira une tendance de privatisation de l’art, qui se des-tinera alors au élite et véhiculera une image ségrégative. Cet absence de soutien se tradui-ra aussi par un manque d’investissement dans les infrastructures culturelles qui se retrouve encore aujourd’hui dans la spatialisation des équipements et la programmation culturelle proposée par la ville. En parallèle de mouve-ments culturels verront le jour, comme le mou-vement hippie.

De nos jours, le développements des moyens de communication et du numérique à permis à de nombreux habitants un accès tout relatif à la culture. De même, la facilité d’accès de l’internet a permis à certains de partager leurs création de connaître une notoriété. D’autre part, les autorités locales ont constaté l’intérêt d’avoir une culture vivante au coeur de leur ville. C’est pourquoi dans les années 2000, on peut voir un début de politique culturelle émergée.

Le mouvement Nayda, a récemment chan-boulé la scène culturelle marocaine. Signifiant en darija «debout !», le mouvement prend son

essor au début des années 2000 avec notam-ment le festival «L’boulevard» qui promeut les musiques actuelles. Ce mouvement a révelé deux choses : la créativité de la jeunesse maro-caine et le manque d’infrastructure culturelle. Ce mouvement a été soutenue financièrement par la monarchie ce qui tranche avec la situa-tion des années de plomb. Néanmoins, l’impor-tance de ce mouvement n’est pas forcément celle que la presse lui attribue. Il concerne en effet que quelques discipline artistique, comme la musique, les arts visuels ou plus gé-néralement les arts de rues. Notons toutefois, que le mouvement est né à Casablanca, qui prouve une fois encore sa modernité.

La dimension culturelle de Casablanca est donc multiple, allant parfois à la contradiction, mais bien existante. Pour conclure ce rapide voyage historique, une phrase de Bernard Col-let résume notre propos et ouvre le débat vers une dimension plus poétique.

«Casablanca est une ville ultramoderne. [...]Elle a une âme vous diront les poètes, parlant peut être de ces traces d’un autre temps alors que son âme est plutôt dans cette modernité en mouvement, pas une mode apparue qu’elle ne capte aussitôt, pas un matériau, pas une technologie qu’elle ne s’approprie. Son âme est dans cet ultra présent que l’on sent vibrer. C’est ainsi, Casablanca aime ce qui est neuf. Elle recycle ses espaces, tout passe ou se trans-forme et c’est une caractéristique de l’esprit casablancais que de penser qu’au fond rien n’est fait pour durer.»

Enjeux : Définir les formes que doivent prendre la patrimonialisation dans un pays qui a connu la colonisation.

Conserver la tradition de modernité et d’expérimentation qui participe à l’identité de la ville

15. Des Berbères, à la colonisation puis au mouvement Nayda

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2. Contexte métropolitaina. Une ville en muta-tion

Les pages suivantes présentent un aperçu des projets urbains engagés à Casablanca et dans sa périphérie immédiate. Le choix des projets s’est effectué selon l’information dis-ponible et par leurs localisation au sein du tissu urbain de Casablanca. Les projets pré-sentés montrent une tendance : le dévelop-pement de l’économie tertiaire. Les nombreux programme de bureaux, dédié à l’offshoring notamment, traduisent une volonté d’orien-ter l’économie de la ville et du royaume vers le secteur tertiaire.

Dans une moindre mesure, le développe-ment d’équipements de loisir, de tourisme et de culture participe aussi à ce mouvement, désirant créer un cadre de vie agréable pour attirer une main d’oeuvre qualifiée et plus exigeante en matière de qualité de vie, mais aussi pour séduire les investisseurs. Ces projet phares montrent Casablanca sous les feux de la modernité, empruntant le style que l’on re-trouve dans de nombreuses villes ou des pro-jets de telles ampleur ont été initiés tel Abu Dhabi.

Le nombre et l’importance de ces projets contribuent fortement à l’économie du pays, à noter que les chantiers offrent des emplois peu qualifiés à la population locale dans le domaine de la construction. L’évolution du chômage, dont le taux est passé de 20% à 10% en quelques années, dépend en partie de ces grand travaux..

D’autre projets sont menés dans le cadre des politiques de la ville ou des initiatives royales. Ils ne font pas l’objet de fiches car ils sont répartis au coeur de la ville de façon trop

éclatée. Néanmoins, nous pouvons mention-ner :

Le programme «Villes sans bidonvilles» : Il s’agit de la stratégie nationale de lutte contre l’habitat insalubre. Il a constitué l’une des priorités du gouvernement marocain dans le domaine du développement social, de lutte contre la pauvreté et de l’exclusion en milieu urbain. Ce programme, qui vise l’éradication de l’ensemble des bidonvilles, soit 362.327 ménages dans 85 villes et centres urbains, dont Casablanca.

L’initiative pour le développement hu-main (INDH) : Elle vise la réduction de la pau-vreté, la précarité et l’exclusion sociale en co-hérence avec les objectifs du millénaire.

Le programme de réparation commu-nautaire porté par l’Instance Equité et Ré-conciliation (IER). L’initiative est lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005, elle est réalisée à travers un partenariat entre l’Etat, les collectivités locales et les organismes internationaux. Le budget dédié à l’initiative peut aider des projets de nature très différente allant du sport à la structuration d’activités économiques

Les projets d’infrastructures ferroviaires (RER, LGV, Tramway) : Dans le cadre du PDU de la ville il est prévu l’arrivée prochaine d’un ligne de RER de 63 Km, reliant l’aéroport Mo-hamed V à la ville de Mohammedia. Le projet mélangera des tronçons ferrés souterrains et en surface pour s’insérer au mieux dans le tis-su urbain. L’estimation du projet fait état d’un investissement nécessaire de 11 Mds Dh. Le Tramway est dès aujourd’hui opérationnel.

La liaison LGV Tanger-Kénitra-Casablanca

est une ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) s’inscrivant dans un projet marocain ambi-tieux initié en 2005 par l’ONCF. Ce projet, bap-tisé TGVM2 s’organise selon deux axes : Casa-blanca-Oujda et Tanger-Casablanca-Agadir. La liaison Tanger-Casablanca est la première étape de ce projet LGV Atlantique marocain. A terme, une liaison est envisagée avec le conti-

La répartition des projets laisse entrevoir une concentration sur la façade littorale, qui marque la volonté de retourner la ville vers la mer, et vers l’Ouest de Casablanca. L’Est de la métropole tout comme sa périphérie sud sont peut impactés par les grands projets prestigieux.

A proximité des abattoirs on note la présence de quelques projets importants, comme la zone logis-tique de Ain Sebâa, la ZAL MITA; la présence du pre-mier co-working space de Casablanca et la gare de Casavoyageur qui accueille le tracé du tramway sur son parvis et accueillera une station de la LGV Casa-blanca-Tanger.

nent européen. Cela placerait Casablanca à environ 5h de Madrid et 9h de Paris.

Enjeux : Face à cette ville en mutation il pa-

rait important de se positionner dans la dyna-mique des projets en cours, soit en l’acceptant pour profiter d’un effet d’aubaine, soit en la rejetant pour se distinguer.

16. Projets à Casablanca

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• CasartSurface : 25000 m²Prix :Programme : Une salle de spectacle polyva-

lente de 1800 places, un théâtre de 600 places, une salle d’exposition, des galeries d’art, une librairie, des commerces, des espaces de convi-vialité, réaménagement de la place Moham-med V

Concepteurs : C.Portzamparc et R.Andaloussi

• Morocco MallSurface : 250 000 m² Prix : 2 Mrds DirhamsProgramme : Offre commerciale, offre

de loisirs (Cinéma, patinoire, Aquarium, ...), espaces verts (40 000 m² d’espace à usages mixtes)

Concepteurs : Design internationalInvestisseurs : Groupes Aksal, Nesk Invest-

ment et famille Akhnouch

• Gare Casa VoyageurSurface : 10 000 m² Prix : 300 M Dirhams Programme : Gare, espaces tertiaires, es-

paces de commerces.Note : Organisation en deux cours

(«atriums») connecter, franchir le faisceau fer-roviaire. La place sud sera composée par un espace vert et un parvis piéton et un pôle in-termodal)

Concepteurs : ADBR - YKSPorteurs du projet : ONCF

• Gare Casa PortSurface : Prix : 400 M DirhamsProgramme : Pôle d’échange multimodal

(Gare 2500 m², bureaux 1000 m² et galerie commerciale, 8300 m²) et immeubles de bu-reaux (27 000 m²).

Note :25 M de voyageurs par an

Concepteurs : Arep, Groupe 3APorteurs du projet : ONCF

• Casa Near ShoreSurface : 300 000 m² de bureaux et de ser-

vices Prix : 3.4 Mrd Dirhams Programme : Parc d’activités tertiaires dé-

dié au offshoring et parc boisé de 53 HaNote : 20 000 emplois sur siteServices aux entreprises

Concepteurs : Selon bâtimentsInvestisseurs : MedZ (Medz Soucring)Porteurs du projet : CDG

• Anfa aéroportSurface : 350 Ha, 4.3 M m² bâti Prix : 9.3 Mrd

Dirhams Programme : Parc (50 Ha), equipe-ment de Santé, lieu de culte, commerces, loge-ments, loisirs, place financière de Casablanca, plan de transports intermodaux

Concepteurs : Selon le quartier (8 au total)Investisseurs : CDGPorteurs du projet : Compagnie générale

immobilière (CGI, cf CDG), AUDA

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• Avenue royaleSurface : 65 Ha Prix : 2.8 Mrd Dirhams Programme : Espaces publics, logements,

commerces, bureaux et activités de loisirs.Notre : Destruction de 50 Ha de tissu urbain

ancien qui implique le relogement de milliers de personnes.

Investisseurs : SONADA, Fonds Hassan IIPorteurs du projet :

• Anfa PlaceSurface : 90 000 m² Prix : 2.4 Mrd Dirhams Programme : Logement, bureaux (Club

financier, salle de réunion), commerces et loi-sirs, hôtel et convention center

Concepteurs : Foster and partnersInvestisseurs : Corporation InveravantePorteurs du projet : Corporation Invera-

vante

• MarinaSurface : 26 Ha Prix : 6 Mrd Dirhams Programme : Hotel de luxe, WTC Casablan-

ca, cinema, bureaux, logements

Concepteurs : Cabinet Y.LyonInvestisseurs : CDG, Promoteur privés, Ville,

Etat

• TramwaySurface : Aucune Prix : 6.4 Mrd Dirhams Programme : 31 Km d’itinéraire, 48 Stations,

rénovation urbaine

Investisseurs : Casatransport SA, Etat (em-prunt)

Porteurs du projet : Casatransport SA

• ZAL-MITASurface : 12 Ha, 35 200 m² Prix : 220 M Dirhams Programme : Messagerie, Stockage, Centre

d’affaire, Bureaux

Investisseurs : ONCFPorteurs du projet : Etat (politique natio-

nale développement de compétitivité logis-tique)

• Zone SindibadSurface : 70 Ha Prix : 2.5 Mrd Dirhams Programme : Parc à thème, zoo et musée

archéologique, parc écologique et forêt ré-créative, commerces, restaurant et hôtel, zone résidentielle. Note : un bidonville occupait le site

Concepteurs : Companie des AlpesInvestisseurs : Privés et ville de Casablanca,

Sindibab Beahc Resort (Sindibad Holding)Porteurs du projet : Ville de Casablanca

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b. Enjeux métropoli-tains : le SDAU

Comme nous l’avons vu précédemment, Casablanca occupe une place importante dans le réseau des villes marocaines. Cette ville, véri-table locomotive économique du royaume, fo-calise les attentions de multiples acteurs. Ville paradoxale, Casablanca est aussi le théâtre de grands enjeux urbains affectant le bien être de la population mais aussi l’économie de l’agglo-mération. Conscient de ces défis les acteurs du territoire ont formulé une stratégie pour à la fois développer le statut de la capitale écono-mique et répondre aux problématiques inhé-rentes au tissu urbain. Le SDAU constitue la transcription spatiale de cette ambition.

Nous utiliserons le diagnostique de ce do-cument pour dresser un portrait rapide de la ville a son échelle métropolitaine. Puis nous analyserons la stratégie retenue par les ac-teurs du territoire pour comprendre comment va évoluer la ville dans les prochaines années.

• Le développement économique Le Maroc connaît aujourd’hui un ralentis-

sement de sa croissance économique et une stagnation de son marché de l’emploi, tout comme la présence d’un secteur informel important, occupant une grande partie des travailleurs mais produisant peu de richesse. Le rôle de Casablanca concerne donc deux échelles, le local et l’ensemble du pays.

L’économie du Grand Casablanca est au-jourd’hui largement tertiarisée. Le secteur des services y occupe deux emplois sur trois. Les activités tertiaires identifiées au regard des opérations de bureaux développés à Casa-blanca, sont diversement localisées, tout en privilégiant des localisations au coeur de l’ag-glomération. Un des enjeux majeurs du déve-loppement économique du Grand Casablanca

consiste à organiser cette offre nouvelle de quartiers et de bâtiments tertiaires d’une ma-nière qui puisse répondre aux demandes des entreprises et qui puisse bénéficier au déve-loppement de la métropole toute entière, en cohérence avec les impératifs d’accessibilité et de transport.

Pour ce qui est de la géographie des acti-vités secondaires, il y a une dissémination des locaux d’entreprises en périphérie. Ces locaux sont modernes et de meilleure facture que ceux du centre de Casablanca. Si plus de la moitié des surfaces aménagées pour des industries se situe désormais hors de la ville de Casablanca, les industries conservent leur emplacement historique à l’Est de la ville à proximité du Port. Au niveau commercial deux phénomènes sont à mentionner. D’abord l’émergence des grandes surfaces en périphé-rie de la ville, puis la concentration des com-merce vers le Sud-Ouest de la ville, en direc-tion de Bouskoura.

Enfin, les secteurs du tourisme, et encore davantage de l’artisanat, sont en stagnation et demeurent peu développés. Le potentiel d’activités de loisirs, de tourisme culturel et de tourisme vert est nettement sous-exploité.

Le SDAU fixe l’objectif d’un doublement des emplois et des surface accueillant des activités économiques. Pour cela, il propose d’abord des actions d’accompagnement qui concernent l’accueil des activités tertiaires, le développement d’une offre immobilière de qualité en limite de l’agglomération ainsi que le structuration du secteur commercial. Ensuite, il propose des actions de développe-ment visant le secteur du tourisme (culturel, vert et d’affaire) et celui de l’artisanat.

Accompagner les évolution de l’économie casablancaise en soutenant sa tertiarisation et en diversifiant ses secteurs d’activité, notam-ment le commerce, l’artisanat et le tourisme

17. Carte SDAU sur les emprise industrielles et commerciales et sur les principaux pôles commerciaux

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• La cohésion sociale Si des progrès indéniables dans le dévelop-

pement humain ont été réalisés comme en té-moigne la progression rapide des effectifs sco-larisés, hausse de taux d’activité de la femme, recul de l’analphabétisme, de la mortalité ou hausse continue de l’espérance de vie, il sub-siste un problème majeur : l’habitat digne pour tous. En effet l’offre insuffisante en loge-ment pour les ménages à bas ou moyen reve-nu contribue a peupler les bidonvilles, mais aussi au surpeuplement de nombreux foyer. Il y a aussi la présence importante des loge-ments de qualité très médiocre qui constitue un épineux problème car peu d’interventions sont possibles sans concerner l’ensemble d’un immeuble. C’est un problème de grande am-pleur, car des estimations font état de 212.000 résident dans les bidonvilles, dans des loge-ments vétustes ou menaçants ruine et dans l’habitat non réglementaire. Dans un autre do-maine, l’analphabétisme est encore répandu à Casablanca, toutefois dans des proportions moindres qu’à l’échelle du Maroc ou du Grand Casablanca.

La cohésion sociale est très difficile à at-teindre par des préconisations d’odre spatial, elle dépend plus d’une synergie de politiques. Néanmoins, sur les éléments identifiés dans le diagnostic, l’emploi et l’habitat. La stratégie, en complément de celle énoncée précédem-ment vise la résorption de l’habitat insalubre et ce par divers moyens : le programme villes sans bidonville, la constitution d’une offre de logement décent et abordable, ....

Enjeux : La métropole fait aujourd’hui en-core, face à des problématiques sociale forte comme l’anaphalbétisme ou la présence de bidonville. Pour gagner en compétitivité elle devra résoudre ces questions

• Une déficit en logement impor-tant

La population du grand Casablanca s’ac-croît chaque année d’environ 55000 habitants. L’augmentation de population se concentre dans le tissu périurbain et dans les préfec-ture périphériques. Si le taux d’accroissement moyen est de 1.5%, il n’est que de 0.8% pour la préfecture de Casablanca et même négatif pour son hyper-centre. On assiste aussi à un mouvement classique de l’évolution démogra-phique par la diminution de la taille des mé-nages. Ce phénomène alimente la demande en logement qui est toujours croissante, mal-gré un effort considérable de construction. En effet, par un régime dérogatoire au SDAU de 1985, 24 000 logements ont pu être construits par année entre 2000 et 2004.. Néanmoins des estimations indiquent qu’il serait nécessaire de construire 30.000 à 38.000 unité par an. Le pro-blème a résoudre est l’inadéquation entre les prix de logement et les capacités financières des ménages.

L’approche promue dans le SDAU est fo-calisé sur la construction. Le document fixe comme objectif la résorption de l’habitat som-maire et en bidonville (plus de 2000 hectares à traiter dont 1000 pour les seuls bidonvilles) et la production de 800.000 logements à l’hori-zon 2030 (dont 660.000 pour les nouveaux ménages et 140.000 pour le renouvellement du parc).

Enjeux : Un déficit en logement conséquent qui aboutit à un programme de construction ambitieux

18. Carte SDAU montrant le phénomène de périurbanisation

19. Des immeulbes insalubre à l’habitat indigne

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• Un environnement dégradé

Le Grand Casablanca se caractérise par un environnement dégradé et d’importantes nui-sances.

• UnmanquedevégétationcriantLa desserte des quartiers d’habitat par des

espaces verts urbains est nettement en des-sous des normes requises, avec moins d’1 m² par habitant au lieu de 10 m² (norme OMS). D’autre part la répartition du peu d’espace vert existant se concentre au centre et à l’Ouest de la ville, ce qui a pour conséquence l’existence de quartier avec une très forte minéralité. Si cela est préjudiciable pour la biodiversité, c’est surtout la dépréciation du cadre de vie qui attire l’attention des autorités. Notamment, le développement des services ecosytémiques offert par la nature en terme de dépollution ou d’ilôt de fraicheur.

• Unevillesoumiseàdefortenuis-sances

Du point de vue sanitaire, un grand nombre de casouis sont sujet à des problèmes d’asthme et d’infections des voies respiratoires dus à la pollution. Celle-ci dépasse largement le seuil tolérable dans la capitale économiques du royaume qui n’a pas encore entamé sa «dé-pollution». Cette pollution provient des zones industrielles encore en activité et à proximité du centre ville, mais aussi des émissions de polluant par le secteur des transports.

La pollution touche aussi les nappes phréa-tique et l’océan dans lequel sont rejetées les eaux

Outre la pollution, d’autre nuisances pro-viennent des réseau et services urbains, no-tamment concernant les déchets. Malgré les avancées réalisés par les opérateurs, la gestion des déchets reste un sujet sensible dans cer-

tains quartiers ou à proximité des équipements générateur de déchets comme les marchés. La présence de décharges sauvages constitue un fort risque pour l’environnement.

• Un développement urbain quiignorelesrisquesenvironnementauxettech-nologiques

Comme énoncé précédemment, certaines industries se trouvent à proximité directe du centre de la ville et des unités d’habitation. En plus de leurs nuisances, ces activités sont aussi génératrices de risques, à titre d’exemple la présence des dépôts de liquides inflammables à quelques dizaines de mètres des zones d’ha-bitat collectif à proximité du port de Casablan-ca pose la question de vulnérabilité en cas d’accident ou de catastrophe naturelle.

Au niveau des risques naturels la ville est soumise aux aléas d’inondation (Oued Bous-koura), de séisme et de Tsunami. On note une vulnérabilité forte du fait d’une mauvaise appréhension du risque dans les documents d’urbanisme ou d’une mauvaise application de ceux-ci. En témoigne la construction sur le lit des Oueds ou d’autres cours mineurs, qui même asséchés constituent l’exutoire naturel des précipitations.

Enjeux : La ville présente peu d’espace vert de qualité et est soumise à de fortes nuis-sances, qui sont ignorées ou minimisées. Le cadre de vie est primordiale pour atteindre les objectifs que s’est fixé la ville.

20. Déchets dans une rue de Casablanca 21. Carte des espaces verts de Casablanca

22. Carte SDAU des nuissance et pollutions industrielles

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• Un niveau d’équipements inégal

D’une part, il est constaté un manque ou une offre limitée de certains types d’équipe-ments, tel les équipements culturels et de loisirs ou les équipements similaires à des palais des congrès, d’autre part la question de la réparti-tion géographique est posée. En effet le mou-vement des populations vers la périphérie n’a pas forcément été suivi par un effort d’équipe-ment suffisant et certains secteurs présentent une concentration extrême comme le secteur hospitalier. Enfin pour assurer l’attractivité de la ville, la constitution d’une main d’oeuvre qualifiée rend nécessaire le développement de l’offre universitaire, avec l’ambition expri-mée dans le SDAU de multiplier par 4 les capa-cités actuelles à l’horizon 2030.

Enjeux : Mettre à niveau le réseau d’équipe-ment constitut une priorité pour améliorer les conditions de vie des habitants

• Une ville au bord de la conges-tion

Le contexte urbain de Casablanca est en perpétuelle mutation. Il est marqué par une évolution rapide du cadre socio-économique : accroissement démographique, forte exten-sion urbaine, prolifération des activités géné-ratrices de trafic, accroissement des besoins en déplacement.

Face à cette évolution se trouve une mobi-lité urbaine inadaptée. La faible part des trans-ports publics et la précarité des modes col-lectifs en place induisent une marche à pied très développée et un accroissement de la motorisation individuelle. Cette multiplication des flux crée des congestions importantes sur certains carrefour ou aux passages des voies ferrées. Générant, en plus des émissions pol-luantes, des nuisances sonores.

Néanmoins, Casablanca bénéficie d’un réseau routier dense, quoique parfois insuffi-samment maillé, et d’un réseau de qualité. La ville a une position nodale entre le Nord et le Sud du Maroc.

La faiblesse du cadre institutionnel parti-cipe de son côté à la dégradation des trans-ports en commun. En effet, l’insuffisance des textes législatifs et réglementaires relatifs à l’organisation et la gestion des déplacements urbains sont peu développés face à la multipli-cité des acteurs et la diversité des modes.

23. Carte SDAU sur les lignes de transports collectifs et sur la saturation du réseau routier

24. Congestion routière et conflit d’usage

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Enjeux : Améliorer l’accessibilité et les conditions de mobilité est un enjeux majeur pour le développement et la durabilité de la métropole

• Développement urbainCasablanca, de par son histoire, a une orga-

nisation urbaine plutôt maitrisée, alliant une importante compacité et un maillage viaire efficace. La tradition de planification de la ville aboutit à une relative spécialisation des espaces, mais cependant n’a pas permis d’évi-ter un important étalement urbain, qui prend place depuis deux décennies.

Il apparaît donc important de maîtriser ce phénomène, mais aussi d’initier une politique de «mise à niveau» des quartiers ou zones in-dustrielles dégradées.

Le développement urbain représente un enjeu à la fois quantitatif et qualitatif. Il s’agit, en effet, de prévoir et de maîtriser la pour-suite de l’expansion urbaine de la métropole de manière à la rendre plus cohérente et plus fonctionnelle ; mais il s’agit tout autant de veil-ler à ce que ce développement ne porte pas atteinte à ce qui fait l’identité de la ville, à ses aménités, à ses espaces fragiles et à ses res-sources naturelles.

La pression urbaine qui continuera à s’exer-cer dans le Grand Casablanca sera canalisée par le nouveau SDAU, qui localise l’essentiel des extensions dans les pôles périphériques. Le SDAU préconise aussi la mise en valeur du patrimoine urbain car il participent au main-tien de l’identité, du rayonnement et de l’at-tractivité du Grand Casablanca.

Enjeux : Contenir l’étalement urbain par l’utilisation des opportunité foncière à proxi-mité du centre ville et de mise à niveau des quartiers les plus dégradés

3. Hay mohammadi - Roches noires

a. Approche géogra-phique

Le site des abattoirs est situé dans l’arron-dissement de Hay Mohammadi (superficie : 4.2 km²). Cependant, le périmètre d’étude qui est de 1000m s’étend sur l’arrondissement des

Roches Noires ( superficie : 7.18 km²). Ces deux arrondissements font partie de la préfecture d’arrondissement d’Aïn Sebâa Hay Mohamma-di. Ils sont situés à l’Est de la ville à proximité du port.

Cette partie du diagnostique va se focaliser sur le périmètre du projet. Nous n’allons donc pas y vous présenter une étude exhaustive et

complète sur les arrondissements de Hay Ma-hammadi et de Roches Noires. Il s’agit plutôt d’une analyse qui se focalisera sur le périmètre de 1000m, mais nécessitera pas a chercher des éléments plus éloigné pour comprendre la si-tuation.

Enjeux : Dépasser ou tirer profit de la situa-tion d’entre deux ?

25. Situation du site et des arondissements étudiés

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b. Approche histo-rique

Hay Mohammadi avec les roches Noires et Ain Sebaa, constituent les quartiers « Est » industriels de la ville. Hay Mohammadi est un quartier réputé pour son côté populaire et sa pauvreté, son histoire politique lourde, et ses expérimentations urbaines (bidonvilles, ha-bitat pour tous, trame Écochard,…). Roches Noires est célèbre pour l’histoire de sa créa-tion et pour avoir accueilli de nombreuses industries. A travers une brève introduction historique, nous allons découvrir le passé de ces deux quartiers, toujours dans l’optique de comprendre le contexte dans lequel notre projet va s’insérer.

• Hay Mohammadi

Hay Mohammadi a vu le jour dans les an-nées 1920. Situé à l’est de la ville et à proximité du port , de nombreux terrains sont identifiés très rapidement comme des zones d’accueil des industries, c’est ainsi que les cimenteries Lafarge, les usines Cosumar ou les ateliers des chemins de fer s’y implantent. Pour bénéficier des emplois qui se crééent dans les industries, des Marocains de tout le royaume migrent vers Casablanca et, faute de logement acces-sibles ou approprié, construisent des habita-tions précaires qui forment ce qui se nommera par la suite des bidonvilles.

La majorité des tribus et des régions du Maroc sont représentés au sein du plus grand bidonville de l’époque : les carrières centrales, qui ont accueilli les vagues successives d’exode rural. Les arrivants qui n’étaient pas recrutés par les grandes usines, devenaient marchand ambulants ou petits artisans. Outre cet habitat précaire, au fil du temps se développe des ci-tés ouvrière qui marque l’évolution du quartier

(Sousica, Al Koudia, ...). Si la diversité culturelle est de mise, le dénominateur commun reste la pauvreté.

C’est un quartier enclavé, mal desservi et sous haute surveillance durant le protectorat. Historiquement, Hay mohamadi a entretenu peu de rapports avec le quartier voisin des Roches Noires, organisé autour de la gare Ca-savoyageur. En effet, dans les années du pro-tectorat, les populations pauvres pouvaient parfois être rejetées de la ville européenne par les forces de l’ordre.

Avec l’application du plan de M. Ecochard, le quartier bénéficie de grand travaux lié a la résorption de l’habitat insalubre. La Trame 8x8

est expérimentée dans le quartier, même si elle est devenue difficilement repérable au-jourd’hui.

De Hay Mohammadi partira les révoltes de la résistance contre l’occupant français, en 1953, (dite la révolte des Carrières cen-trales), après l’exil du Roi Mohammed V. Pour lui rendre hommage, c’est le premier quartier casablancais où il se rendit après son retour. Mohammed V fut surnommé «le Roi des Car-rières centrales». La bâtisse Jamaâ Al Malik (mosquée du Roi) érigée à l’occasion de cette visite en est encore un témoignage vivant.

Dans les années 1970, le quartier abrite le mouvement de résistance culturelle incarné par Nass El Ghimane et des soulèvements de la

classe populaire y ont lieu en 1965 et en 1981. Hay Mohammadi a été la cible d’une forte sur-veillance et d’une répression systématique du-rant les années de Plombs, en partie à cause de ces deux évènements, et du fait de la présence du centre de torture et de détention arbitraire Derb Moulay Cherif, qui fut l’un des principaux du Maroc. Néanmoins, cette tendance contes-tataire se reproduira au milieu des années 90 avec la présence d’un nouveau mouvement de résistance culturelle et identitaire.

Hay Mohammadi est historiquement un quartier d’immigration mais aussi d’expéri-mentation urbaine. Son lourd passé pèse en-core dans la mémoire collective

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• Roches Noires Le quartier tire son apellation des deux

rochers qui ponctuent l’horizon. La création de ce quartier remonte à quelque année après l’établissement du protectorat. A cette époque , un village se constitue. Le mythe attribue à un certain M.Lendrat la construction d’une grande partie du quartier. Il aurait acheté les terrains avant que ceux-ci ne soit ciblés par la plannification du plan Prost. Il réalise alors une opération immobilière très profitable. Pour couronner sa réussite, il fera construire une église en 1929, l’église Sainte Marguerite, selon des plans similaires à ceux de l’église de son

village natal, lié par une promesse à sa femme.

Le quartier accueille rapidemment des industries lourdes liées à la mécanique ou l’usine de production électrique et plus tra-divement des usines liées à la pétrochimie. La pollution du quartier a pour conséquence que le peuplement de certains espaces est interdit aux colons européens, mais non aux autres populations. C’est une des raisons pour laquelle aujourd’hui des habitations cotoient des industries dangereuses.

La partie résidentielle accueille les ouvriers européens majoritairement français, italiens et espagnols. Mais aussi, au fur et à mesure de la construction du quartier, des travailleus maro-cains qui s’établiront dnas le quartier séduit par la proximité de leur lieu de travail.

Le quartier des roches noires est ainsi parta-gé entre plusieurs dualité : Quartier européen et marocain, quartier résidentiel et industries lourdes,... Il est néanmoins indisociable de

l’histoire ouvrière de Casablanca

On voit ici comment les deux quartiers ont une origine différente. Si la création des deux quartiers relève d’une action spontannée, elle difère par les buts et les acteurs qui sont en cause. Roches noires est développé par un en-trepreneur avisé qui cherche à rentabiliser les terrains qu’il possède, alors que Hay Moham-madi se peuple, sous forme d’habitat précaire, par les travailleurs qui ont besoin de se loger.

• Dimension culturelle et ambi-tion régénérative du Hay

Au niveau culturel, le quartier Hay Moham-madi a donné naissance à une certaine élite qui touchait les domaines politique, culturel et artistique. Des lieux mythiques ont favorisé cette émergence :

• Dar Chabab (la maison des jeunes) : L’origine de cet équipement remonte dans les années 1950, une tuerie eut lieu aux abords du marché central, perpétrée par des soldats du protectorat contre la population du quartier. Considérant qu’ils avaient une dette vis-à-vis de ces victimes, certains responsables poli-tiques font construisire Dar Chabab, un com-plexe socioculturel, le premier de son genre à Casablanca, qui servait à la fois de biblio-thèque, d’école de théâtre et de musique, et de lieu de divertissement. Ce complexe est aujourd’hui encore utilisé et bénéficie d’une grand renommée.

• Le cinéma Saâda, construit dans les années cinquante a abrité des meetings poli-tiques durant lesquels des leaders de l’oppi-sition venait discourir devant une population nombreuse (le Parti de l’Istiqlal, le parti de la Choura, ...)

• Le terrain «Al Hofra» où évoluait l’équipe du TAS. L’équipe, dont les joueurs étaient majoritairement originaires du quar-

tier était un formidable vivier pour les équipes nationales ou internationales. Cependant le TAS n’a gagné aucun trophé de toute son exis-tence. «C’est l’esprit même du Hay: on donne mais on ne se sert pas. C’est l’une des spécifici-tés de notre quartier», souligne l’écrivain Has-san Naraiss.

• Le collège Al Moustakbal : après l’indé-pendance du Maroc, la construction du quar-tier continua, tout comme la construction de lieu emblématique. Il est nécessaire de men-

26. Le passé industriel des Roches Noires

27. Lieux mythique au Hay

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tionner le collège Al Moustakbal, un établisse-ment technique et de formation profession-nelle spécialisé dans la mécanique.

• L’école Okba Ibnou Nafie

• La résidence Dar Laman

Ces lieux mythiques ont été arpentés par de nombreux habitants et ils ne sont pas étrangers à l’ermergence d’une élite intelec-tuelle dans le Hay Mohammadi. En effet de ce quartier sont isuss des sportifs de haut niveau, des artistes engagés et de nombreux politi-ciens et syndicalistes opposants, expliquant partiellement sa marginalisation par le précé-dent régime.

Voici une brève liste des artistes issu du Hay, qui ont marqués pour certains l’histoire tout du Maroc : Nass El Ghiwane, Masnawa, Lamchaheb, Siham, Ajil et Foulan, Masrah al Hay, Lahcen Zinoun, Tarik Bakhari, Kira Moha-med, Mohamed Miftah, Omar Sayed, Larbi Bat-ma, Boujmie, La troupe de théatre Kira 13 r

Le quartier présente toujours une forte composante industrielle et souffre d’un manque flagrant d’équipements culturels et d’espaces verts. Néanmoins de initiatives pri-vés tentent de combler le manque comme le café-club socioculturel Bachar-El-Khayr de Hay Mohammadi, situé juste derrière derb moulay cherif.

Aujourd’hui, le quartier se sort progressive-ment de cette situation, se défait doucement de l’image de quartier glauque et dangereux qu’il a longtemps incarné et abrite une société civile dynamique et engagée qui milite dans les domaines sociaux, éducatifs, culturels, et sportifs. Certaines association cherchent à pro-mouvoir ce quartier défavorisé telles que : l’as-sociation Adil Alwaref de Zaraba,l’association sociale Dar lamane, l’association IBNOU RO-CHD.

« Et aujourd’hui, ce même Hay essaie de ra-nimer le meilleur de son passé et d’en enterrer le pire. »

Enjeux : Intégrer l’arrondissement du Hay Mohammadi à l’ensemble de la métropole.

Perpétuer la tradition d’excellence cultu-relle de ce quartier et doter ce quartier des infrastructures nécessaires

Unifier deux quartiers aux origines diverses

28. Carte de localisation des sites historiques 29. Nass El Gliwhane

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a. Des quartiers pré-sentant une impor-tante mixité fonctio-nelle

Lors des premières visites au sein du péri-mètre d’étude ce qui nous a frappé c’est la multitude de fonctions qui s’entremêlaient ou se juxtaposaient au fil de rue.

Si certains espaces sont plus orientés vers une fonction en particulier, à l’échelle de notre étude nous ne pouvons dégager la domination d’une fonction en particulier. Se côtoient ainsi des ensembles residentiels, des ensembles in-dustriels, des équipements publics et des enti-tés liées aux commerces et aux services.

Les ensembles résidentiels : Ils sont présent sous la forme d’immeuble collectif, avec une majorité de bâtiment R+4 ou R+3. Il ne s’agit pas d’une cité d’habitat mais d’unité d’habi-tations gérées individuellement, qui forment généralement des fronts bâtis structurant le paysage urbain.

Les ensembles industriels : Ils peuvent êtres disséminés dans le tissu résidentiel ou regroupés au sein d’ilôts. Les activités pré-sentes varient entre la chimie et la mécanique. Les unités industrielles sont de tailles et de factures diverses. Certaines sont l’héritage des premières constructions sous le protectorat, alors que d’autres semblent plus récentes. Un nombre important de ces bâtisses sont inuti-lisées ou non entretenues. Faute de données officielles, notre recensement c’est fondé sur

la qualité des bâtiments (vitres brissés, toit ou-vert, porte cadenassée, ...)

Les équipements publics : Ils présentent la même caractéristique que les ensembles industriels en termes de répartition spatiale. Ils peuvent être communément disséminés dans le tissu urbain, mais il existe une concen-tration d’équipements public dédiés à l’éduca-tion autour de rue Ibn Hazam La villette. On y retouve plusieurs école primaire, un collège, deux lycées et un centre de formation profes-sionnelle.

Les entités commerciales sont présentes de façon diffuse dans l’ensemble du périmètre d’étude. On observe une spécilisation de ces commerces vers l’outillage et l’entretien auto-mobile. Cette spécialisation s’explique par la qualité des infrastructures portuaires pour l’importation des pièces mécaniques et rou-tières pour l’accès des clients. La présence d’un lycée proposant une formation relative à la mécanique et à l’entretien automobile peut aussi expliquer cette caractéristique. Les services sont moins présents que les autres fonctions, mais il est possible de trouver des bureaux et des banques le long des axes prin-cipaux.

Enjeux : Maintenir la diversité des fonctions, mais le faire dans le respect des habitants en diminuant les nuissances générées.

b. Une population qui reste jeune et défavo-risée

En 2010, l’arrondissement de Hay Moham-madi est peuplé par 167 704 habitants et

l’arrondissement des Roches Noires est peu-plé par 106 045 habitants. Dans ces arrondis-sements la population est restée quasiment stable entre 2004 et 2010, une légère augmen-tation est prévu en 2015.

A l’échelle de la préfecture d’arrondisse-ment, la moitié de la population est âgée de moins de 30 ans et seulement 20% est âgée de plus de 45 ans. Il s’agit donc d’une population très jeune.

L’analphabétisme est présent dans les deux arrondissements, avec en 2004, 17% de la population de l’arrondissement des Roches Noires et 24% de la population de l’arrondis-sement de Hay Mohammadi. On note que les femmes sont plus touchée par l’analphabé-tisme, de même on note la différence entre les deux arrondissement.

Le taux d’activité est similaire pour les deux arrondissements, il y a environ 41% de la po-pulation totale qui travaille.

Du point de vue du logement, la taille des ménages est similaire pour les deux arrondis-sement, elle se situe à 4.8 personnes par mé-nages et l’on note une tendance à la diminu-tion. Pour l’arrondissement de Roches Noires le logement est dominé par des appartements dont les habitants sont majoritairement pro-priétaires. Il s’agit d’un parc relativement agé avec presque 65% des logements construits avant 1984. Enfin les ménages sont relative-ment bien équipés. Pour l’arrondissement de Hay Mohammadi le logement est dominé par la présence de maison marocaine dont les ha-bitants sont majoritairement locataires. Il s’agit d’un parc ancien avec 75% des logements construits avant 1984 dont 35% construits

4. Les grandes caractéristiques du territoireRoches Noires Hay Mohammadi

30. Graphiques socio-démographique

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avant 1954. Les logements possèdent les équi-pements de base mais comparés à l’arrondis-sement des Roches Noires il sont moins bien équipés.

Enjeux : Adapter le projet aux populations existantes

c. Un réseau d’équi-pement insuffisant et peu diversifié

L’arrondissement des Roches Noires béné-ficie d’une proximité plus importante avec le centre et souffre donc moins du manque d’équipement. La situation est la plus préoccu-pante dans l’arrondissement de Hay Moham-madi. Si les investissements durant les années de plomb ont délaissés l’arrondissement, l’état des lieux restent similaire aujourd’hui. Rapel-lons que Hay Mohammadi représente environ 150 000 personnes

La situation des hopitaux au sein de la pré-fecture d’arrondissement est marquante. On note une rotation de 113% des lits avec un intervalle de rotation de 0.60 jour et un total de 60 entrées par jour, qui est le plus haut taux de Casablanca. Cela montre la tension et le besoin relatif et le manque de réponse qui implique une surutilisation des infrastructures existantes.

Au niveau des équipement sportif, dans les deux arrondissement concernés par notre étude on dénombre en 2010 6 terrain de bas-ket, 2 terrain de football accrédités, et 7 ter-rains de volley ball, 1 salles de sport et 41 salles d’arts martiaux. Cela pour plus de 250 000 ha-bitants

Ces deux exemples sont représentatifs de la situation des autres équipements. Mais faute de statistiques la démonstration n’est pas faisable.

Enjeux : Compléter et diversifier l’offre en équipements

d. Un territoire connecté • Infrastructures routières

La zone d’étude est desservie à l’ouest par la route nationale N1 constituant une artère de la ville. La N1 traverse la ville de Casablanca tout en la reliant aux banlieues et villes voi-sines (Mohammedia, El Jadida, Rabat). Malgré son état dégradé au-delà du périmètre urbain, cette route reste fréquentée.

A l’est, on retrouve l’autoroute A3 traver-sant à son tour la ville et desservant les mêmes villes que la N1. A l’intérieur de Casablanca, l’A3 marque une forte rupture urbaine. Carte à refaire.

La proximité de grands réseaux routiers (A3 et N1) fait des abattoirs un site accessible aus-si bien pour les habitants de Casablanca que par les habitants d’autres villes. Néanmoins, les grandes voies telles que l’A3 et la N1 ainsi que la présence de la voie ferrée contribuent à l’enclavement du quartier Hay Mohammadi. La continuité urbaine n’est pas assurée.

• Infrastructures Transport public

La gare Casa voyageurLa gare de Casa-Voyageurs est l’une des

plus importantes gares ferroviaires du Maroc. Elle est située sur le boulevard Mohammed V de Casablanca. Construite durant le protecto-rat français, elle est, entre autres, l’un des arrêts d’Al Bidaoui, système de transports en com-mun de l’agglomération casablancaise. Elle Accueillera prochainement, la Ligne à grande vitesse (LGV) et bénéficieront à cette occasion de travaux, qui permettront entre autre de tra-versé le faisceau ferroviaire.

Le TramwayL’arrivée du Tramway à Casablanca s’est

faite en décembre 2012. Ce nouveau mode de transport a réduit le trafic automobiliste d’après les premières impressions des citoyens «Le tramway a résolu plusieurs problèmes de transports à Casablanca. Les embouteillages que nous observions durant les heures de

pointe ont diminué » . D’autre part, ce moyen permet plus de sécurité dans les déplace-ments urbains des casablancais « Le tram a un peu résolu les difficultés que nous rencon-trions par le passé dans les transports urbains à Casablanca. Des scènes anormales étaient sans cesse constatées dans les bus. Le tram un moyen de transport plus sécurisé .

Etant desservi par la ligne de tram, le quar-tier Hay Mohammadi est désormais ouvert sur le reste de la ville. Le quartier compte 2 sta-tions situées au niveau du Boulevard Ba Hmad et de l’Avenue Aviateur Bourgadam.

Les abattoirs sont ainsi accessibles par le Tram. Les entrées se situent respectivement à 300 mètres et 600 mètres de la station Bd Ba Hmad et à 650 et 550 de la station Les anciens abattoirs.

BusLe quartier étudié est uniquement desservi

par un bus du réseau M’dina bus qui dessert la région du Grand Casablanca, il s’agit de la

Formations supérieuresH Hôpitaux ou centre hospitalier

31. Carte des infrastructures de transports

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ligne 87. Elle dessert l’hôpital Ibn Rochd, la gare Casa Voyageurs, mais aussi les quartiers girondes et horloge. Cela représente en tout un trajet de 10km sur lequel les bus circulent avec une fréquence de 5 min. A l’échelle des arrondissements il y a bien-sûr d’autre lignes de bus comme en témoigne la carte du réseau.

• Stationnement

Au cours de nos ballades urbaine nous avons pu constater qu’à l’échelle de notre péri-mètre d’étude la question du stationnement se pose de façon cruciale. D’une part il n’y a pas forcément d’infrastructure pensée pour le stockage des véhicules, mais lorsqu’elle existe celle-ci n’est pas respectée. Le problème se pose par le nombre de voitures qui sont sta-tionnées mais aussi par la façon dont celles-ci sont stationnées. Ce constat vaut à l’échelle des arrondissement, où ponctuellement on retrouve cette problématique. La présence de véhicule stationnés illégalement se retrouve autour de certaines centralités. Dans les zones où le stationnement est libre, ces besoins sont mal assurés et les visiteurs trouvent difficile-ment des places sur la voirie, ce qui pénalise le fonctionnement des activités et induit des nuisances fortes L’offre quantitative et le prix du stationnement a été désigné comme pro-blématique par les études relative a l’établisse-ment du PDU de Casablanca.

Analyse qualitative des espaces de station-nement devant les abattoirs. Évaluation du flux des voitures sur les voies

Enjeux : Solutionner les problèmes ponc-tuels de stationnement et de congestion

Assurer les continuités piétonnes jusqu’au transport en commun

e. Un environnement

dégradéL’état de l’environnement à Casablanca

montre sa dégradation progressive et dan-gereuse à tous les niveaux : pollution de l’air et des eaux, énormes difficultés de collecter, d’évacuer et de recycler les déchets, détério-ration du paysage et du cadre de vie, etc. Les enjeux environnementaux de la grande mé-tropole sont donc énormes.

• La qualité de l’air sur Casablan-ca : des résultats inquiétants

Au Maroc, le coût de dégradation de la qualité de l’air a été évalué par la banque mondiale, à 3,6 milliards de Dirhams par an. La prise en compte de la protection de la qualité de l’air dans les politiques sectorielles (l’éner-gie, les transports, l’aménagement du terri-toire …) est une nécessité impérieuse.

La Loi du 12 mai 2003 sur l’air reconnaît à chacun le droit de respirer un air de qualité. Cette loi vise la prévention et la lutte contre les émissions des polluants atmosphériques susceptibles de porter atteinte à la santé de l’homme, à la faune, au sol, au climat, au patri-moine culturel et à l’environnement en géné-ral.

L’air de la grande métropole est fortement pollué. Cette pollution atmosphérique pro-vient essentiellement des émissions des unités industrielles et des transports. Dans ce cadre, la région du Grand Casablanca s’est dotée d’un large réseau de surveillance de la qualité de l’air comprenant 12 stations, dont la station ONCF qui se situe dans le périmètre de notre étude, à savoir Ain Sbaâ- Hay mohammadi.

L’indice de la qualité de l’air est calculé sur une journée (de 0h à 24h). Quatre polluants sont utilisés: le SO2, le NO2, l’O3 et les PM10

; ces espèces chimiques sont considérées comme les indicateurs principaux de la pollu-tion atmosphérique.

Selon le bulletin annuel de la direction de météorologie nationale paru en 2011, la sta-tion ONCF a enregistré 17% du temps de fonc-tionnement un air de qualité mauvaise à très mauvaise à cause de la pollution soufrée.

En effet en 2011, le seuil d’information rela-

tif au dioxyde de soufre, préconisant 350µg/m3 en moyenne horaire, a été dépassé 30 fois au niveau du quartier industriel AÏn Sebâa-Hay Mohammadi, quant au seuil d’alerte relatif au même polluant (SO2), il a été dépassé 7 fois.

Dans la même station, pour le dioxyde d’azote la procédure d’information aurait été déclenchée une fois pour l’ONCF et la pollu-tion due aux particules a engendrée, durant l’année 2011, 46 dépassements.

L’étude sur la qualité de l’air à Casablanca

pour 2011 de la Direction de la météorologie nationale (DMN) donne des résultats inquié-tants. La pollution atmosphérique dans la capi-tale économique du Maroc n’aurait pas atteint la gravité des villes polluées comme Mexico ou Athènes. Cependant des pics de pollution importants sont constatés dans plusieurs en-droits de la ville et en particulier dans la zone Ain Sbaâ-Hay Mohammadi.

L’enjeu serait donc d’avoir un quartier avec une meilleure qualité de l’air avec moins de gaz polluants à l’échelle locale et moins de gaz à effet de serre dans une échelle plus globale afin de garantir une plus grande qualité de vie aux habitants.

• Une gestion des déchets peu efficace et un cadre de vie dégradé

La gestion des déchets du Grand Casablan-ca est partagée entre trois sociétés : TECMEC, SEGEDEMA et SITA el Beida.

Comme illustré sur la carte, la gestion des déchets au niveau de Hay Mohammadi est assurée par TECMED. Cette dernière rencontre des problèmes de vol et de casse des bacs par les habitants. Par conséquent, les ordures ménagères se retrouvent sur la voie publique. Ceci crée une pollution visuelle et olfactive majeure.

32. Stations ONCF 33. Répartition des gestionnaires de déchets à Casablanca

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TECMED se plaint aussi des marchands ambulants qui génèrent des déchets (fruits et légumes pourris) sur le long de leur parcours journalier.

D’autre part, le non-respect des horaires de passage des camions de collecte par les citoyens augmente leur durée d’exposition à l’air libre, aux insectes et aux animaux errants.

Les terrains vagues et les lots non clôturés sont souvent reconvertis à des décharges lo-cales. Ce phénomène est concret au voisinage du site des anciens abattoirs. Malgré la collecte régulière des déchets, certains terrains restent remplis d’ordures ménagères.

La présence du marché de poulet à proxi-mité des anciens abattoirs aggrave la pollu-tion du site.

• Etat des nuissances au sein du quartier

Au sein du périmètre d’étude plusieurs nui-sances peuvent être recensé. Elle sont de plu-

sieurs type :

La pollution sonore : Elles sont dus prin-cipalement au trafic de véhicules. Elles se res-sente avec la plus grande intensité le long des axes majeurs. Mais elle peuvent aussi provenir des multiples activités qui côtoient les loge-ments. D’autre part, la présence d’une ligne ferroviaire importante qui traverse les quar-tiers induit en plus du phénomène de rupture des nuisances sonores. Rappelons que l’im-pact du bruit sur la santé a de nombreuses fois été prouvé, au delà d’une certaine intensité et d’une durée d’exposition des troubles grave peuvent apparaître.

La pollution atmosphérique : Comme précisé précédemment la pollution atmosphé-rique est une grande problématique à l’échelle de notre périmètre d’étude mais aussi pour la ville entière.

La cohabitation entre logement et in-dustrie ou commerces liés à l’industrie : Les nuisances générés par la spécialisation des ac-tivités dans le quartier vers la mécanique auto-mobile et la présence d’industrie sont à la fois sonore, atmosphérique mais il y a aussi une production de déchets. En effet l’utilisation de l’espace public pour certaine réparation ou le rejet de pièces ou de produits lié à l’activité contribue à la production de nombreux dé-chets

La cohabitation entre logement est les autres activités : La présence de certaines activités est véritablement problématique, no-

tamment pour le marché au poulet. La grande halle n’a pas été prévue pour accueillir ce type d’activité et malgré les petits travaux d’aména-gement la situation reste aujourd’hui toujours problématique. Les règles d’hygiènes n’y sont pas respectés, des journalistes ont constaté la présence de cadavres d’animaux à l’air libre . De même la cohabitation avec les activités anciennement liées aux abattoirs, qui sont pour certaines toujours présentes, est source de nuisances. Il s’agit d’étable où le bétail est stocké sans qu’aucun contrôle sanitaire ne semble être fait.

Enjeux : Diminuer ou intégrer les nuis-sances dans le processus d’aménagement pour proposer un cadre de vie plus attractif

• La topographieSur le plan physique, la ville de Casablanca

est située au bord de l’océan atlantique. Le ter-ritoire est marqué par un dénivelé important entre son point bas (le niveau de la mer) et son point haut (150 m).

Le site a un relief relativement plat (+23m). Au sud, le quartier « Hay Mohammadi » sur-plombe les abattoirs (+ 30m). Au nord, au quartier des roches noires, on perd 20m d’alti-tude sur à peu près1km. Du sud au nord, soit une pente de 1,7%.

34. Déchet dans la rue

35. Coupe topographique du territoire

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f. Les dynamiques à l’oeuvre dans le péri-mètre d’étude• Le dynamiques

Départ d’entreprises en périphérie et constitution de friches

Réintégration de Hay Mohammadi dans la ville, par les travaux de l’Instance équité et réconciliation (IER)

Multiplication des initiative des associa-tion en faveur du développement de quar-tier et de ces habitants

Extension de la zone centre de Casablan-ca, touchant l’arrondissement des Roches Noires

• Les projetsGare LGV Casavoyageur : La gare sera

modifié pour pouvoir accueillir le futur réseau grande vitesse du Maroc, qui devra à terme être relié à l’Europe. On peut attendre une plus value foncière notable sur les terrains environ-nants.

Tramway : L’achèvement et la mise en cir-culation du Tramway va permettre de mieux connecter la zone d’étude avec le reste de la ville alors qu’elle bénéficie aujourd’hui de peu de transport collectif. A nouveau une hausses des valeurs du foncier est attendu à proximité des stations crées.

ZAL MITA : La Zone d’activité logistique (ZAL) prévoit la création d’un port sec destiné à faire la connexion entre les flux de marchan-dise arrivant par la mer et ceux en partance du continent par le fer et la route. Elle s’inscrit dans l’optique d’une rationalisation du port.

INSHANE : Il s’agit des premier bureaux de coworking de Casablanca. Le concept est simple on ne loue pas un bureau isolé mais un open space ou l’on côtoie d’autres travailleurs. L’accent est mis sur la créativité et le confort. La cible sont les professions libérales lié à la création. Ce projet bénéficie d’un bail tempo-raire d’un an et devra rapidement déménagé.

IER : La population du Hay attend avec impatience la réalisation de quelques projets prévus par le Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH) dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’IER (Instance équité réconciliation). L’une d’elle concerne la réparation communautaire pour les régions qui ont souffert des années de plomb. Quelques projets sont prévus comme : le rachat du cinéma Saâda par le Conseil de la ville et sa mise sous la tutelle par le ministère de la culture ; la reconstruction de Dar Cha-bad ; la transformation du commissariat Derb Moulay Chrif en musée comprenant un centre d’archives , la friche culturelle des abattoirs font partie de cette dynamique générale

• Conclusion Si le territoire est impacté par un certain

nombre de faits, il reste exclu de la dynamique économique et se trouve en dehors d’une dynamique de développement. Le territoire à l’étude est bien davantage un espace traversé qu’une destination, un espace servant qu’un espace favorisé.

Enjeux : Impulser une nouvelle dynamique de développement et accompagner les initia-tives existantes dans les quartiers à l’étude

Mettre en valeur les aspects positifs de quartier et la proximité avec le centre et les infrastructures de transport

Atténuer les impacts négatifs que sont la fracture urbaine, les flux routiers, l’insécurité

36. Bureaux de coworking Insane

37. Friche industrielle

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5. Les anciens abattoirs de Casablanca

a. Vie et mort d’un équipement métropo-litain• La création et l’existence des abattoirs

Les anciens abattoirs de Casablanca ont été achevés en 1922 par l’architecte Georges-Enerst Desmarest. Ils font partie des premiers grands équipements de la ville et se distinguent par leur ambition, leur modernité et leur style architectural (surface couverte la plus grande à Casablanca, architecture nouvelle préfigurant l’art déco). Ils apportent une réponse aux pro-blématiques d’hygiène et d’organisation de la transformation de la viande. Cette centralisa-tion de l’activité permet en effet de garantir un meilleur contrôle et d’offrir des infrastructures de meilleures qualités. Cette tendance s’ob-serve aussi dans les villes européennes avec la création des abattoirs de La villette en France, ou d’Anderlecth en Belgique ou encore ceux de Madrid en Espagne.

Pour des raisons logistiques, les anciens abattoirs sont implantés à proximité d’un im-portant faisceau ferroviaire, des deux gares (Casa Voyageur et celle des roches noires) et de réseaux viaires structurants. D’autre part ils se situaient à l’époque en périphérie de la ville, cela pour trouver un équilibre entre proximité d’approvisionnement et limitation des nui-sances pour la population urbaine. Ils étaient gérés par la ville de Casablanca. Enfin, ils sont l’expression de la modernité qui caractérise la ville de Casablanca à cette époque, Entrepôt

frigorifique, traitement des eaux, sectorisation de l’activité

La problématique de l’hygiène et l’aug-mentation de la population urbaine rendent nécessaire des travaux d’agrandissements et de modernisation dans les années 1950.

Une fois encore l’hygiène et les normes entrent jeu. Elles condamnent les abattoirs et impliquent la relocalisation des activités dans l’arrondissement de Sidi Othman en Mai 2002. Ce départ, a occasionné une perte d’emplois, de près de 300 travailleurs, mais surtout la dis-parition de certains métiers traditionnel lié au travail de la viande. Les emplois indirectement liés à l’abattage ont aussi souffert de l’arrêt de l’activité. Néanmoins, il était nécessaire sur le plan de la salubrité, de logistique, de quantités produites et de lutte contre l’abattage clan-destin.

Malgré les propos rassurants du Wali et du président de la communauté urbaine de Casa-blanca, des protestations ont eu lieu, dont une grève durant le dernier jour de fonctionne-ment des anciens abattoirs.

• La renaissance des abattoirsTout comme la ville a de nombreuse fois

défié le destin en renaissant de ces cendres les abattoirs connaissent aujourd’hui une nou-velle ère, une seconde vie.

Depuis le jour de leur fermeture, ils sont gé-rés par le conseil de ville qui en a la propriété. Rapidement il focalise l’attention des promo-teur immobilier qui voit dans cette parcelle de près de 5 Ha à proximité du centre et connecté aux réseau de transport locaux et internatio-

1912Identification des probléma-tiques hygiéniques liées à l’abat-tage d’animaux. La décision est prise de faire construire les abattoirs

1922 Le Chantier des abattoirs, dirigé par Georges Ernest Desmarets s’achève. Le bâtiment entre alors en fonctionnement

1951 Les abattoirs sont agrandis pour faire face à l’augmentation de population et de la demande en produits carnés.

1961 Des travaux minimes ont lieux donnant aux abattoirs l’aspect que l’on connaît aujourd’hui.

2002Les abattoirs sont désaffecté pour cause d’hygiène. L’activité est relocalisée dans le sud de la ville.

38. Histoire des abattoirs

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2002La fermeture du site libère une sur-face de 5 Ha qui attise les convoi-tises aussi bien des acteurs publics que des investisseurs privé

2003L’ensemble des bâtiments du site des abattoirs est inscrit à la liste du patrimoine national.

2005

Un incendie se déclare dans les entrepôts frigorifiques des abat-toirs. La structure est fortement endommagée.

2009

2010

2011

2012

Le premier festival des trans’cultu-relles a lieu au sein des Abattoirs.

Un collectif d’association se créer et négocie l’utilisation du foncier des abattoirs pour des buts culturels. Casamémoire en fait partie.

Bénéficiant d’une convention d’occupation temporaire, le collectif organise plus de 50 évènements culturels en une année.

La transformation temporaire du site en parking, suscite une mobili-sation importante

naux une opportunité foncière conséquente.

Les abattoirs ont aussi focalisés l’atten-tion de personnalités casablancaises proche du millieu de la création. En effet un premier projet voit le jour en 2002 avec la constitu-tion de l’association Majazir Addar Al Baïdâa (Rachid Andaloussi, Hassan Darsi, Mohamed Kacimi, Jabrane Touira, Mostafa Nissabouri, Selma Zerhnouni). L’association propose à la ville une reconversion en espace dédié à la culture contemporaine et urbaine. Si ce projet ne trouve d’écho auprès des élus locaux, des artistes vont investir les lieux temporairement comme Georges Rousse par exemple. Une autre association sera à l’origine d’une décision importante pour l’avenir des abattoirs. L’asso-ciation Casamémoire obtient l’inscription du site sur la liste des monuments historique en 2003. Les abattoirs sont classés au titre du pa-trimoine bâti contemporain. Cela n’empêche pas le temps de couler et les bâtiments de se détériorer, d’autant plus qu’en 2005 un incen-die touche les entrepôts frigorifique des abat-toirs, qui s’effondre après plusieurs jours.

En 2008, le projet réapparaît dans l’agen-da de la municipalité. Les acteurs locaux sont cette fois épauler par la ville d’Amsterdam qui désire partagé son expérience en terme de projet culturels. Un collectif d’associations est monté pour mener à bien le projet et obtenir une taille et un réseau assez large pour inter-peller les pouvoirs locaux, c’est le collectif des abattoirs. Hiérarchiquement, Casamémoire en est le représentant. Cette mobilisation et cet échange, sous forme d’atelier, avec la muni-cipalité aboutit à la signature en 2009 d’une première convention d’occupation précaire de l’espace des abattoirs. Cette convention qui scelle le partenariat entre la ville et le collectif d’association a une durée d’un an.

La convention prévoit la mise en place d’un évènement inaugural qui sera nommé «les transculturelles». Selon les organisateur 30

000 visiteurs font le déplacement pour assister aux spectacles et animations très diversifiés programmées durant le week-end. La réus-site de cette première manifestation lance la fabrique culturelle sur le devant de la scène. Pour rendre cet évènement possible des pre-mier travaux sont réalisés, mais le collectif ne peut solutionner les problèmes structurel de certains bâtiments qui nécessiteraient une in-tervention trop coûteuse.

En 2010, à la fin de la durée légale d’occu-pation de l’espace, le flou s’installe. Le collectif n’est plus autorisé à rester dans les lieux mais n’est pas chassé pour autant. Cette situation coupe les fonds disponible pour le collec-tif, néanmoins les activités continues grâce à l’engagement des bénévoles et des artistes. Finalement en 2011, une nouvelle convention d’un an est signée. Cette durée est malheureu-sement trop courte pour construire un projet culturelle et l’absence de certitudes quand à la pérennisation de la fabrique décourage les investisseurs potentiels.

La fabrique culturelle est conçue dès le début comme l’antithèse d’un temple de la culture, il se veut ouvert et accessible. C’est une des raisons pour lesquelles, le public est si variés durant les diverses manifestations orga-nisées par le collectif.

La fabrique culturelle des abattoirs de Ca-sablanca est un lieu unique au Maroc qui pré-sente une adaptation du concept de recon-version du patrimoine industriel. «Parce que la fabrique vient combler un grand vide du paysage culturel local, mais aussi parce que ses responsables savent établir des program-mations variées, non élitistes mais au contraire fédératrice elle a su créer son public, capter les esthètes comme des exclus de la culture. Mal-gré les difficultés légales et financières, le lieu est vivant, grâce à un tissu associatif solide et à la mobilisation de nombreux bénévoles.

De nombreuses études ont porté sur ce site, mais la situation semble toujours en sta-tut quo. Néanmoins, un collectif d’associations c’est formé et doit formuler une proposition pour le futur du site.

39. Le renouveau des abattoirs

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40. Les abattoirs en 1922 - Maïra Bauherz 41. L’utilisation des abattoirs aujourd’hui- Maïra Bauherz

Un équipement de taille métropolitaine

Nombre de bêtes / Jour : 1200Production : 27 000 T / AnEmploi : 3000

Ces quelques chiffres nous permettent de se rendre compte, de l’importance des abattoirs lorsqu’ils étaient en fonctionnement. Ils étaient un véritable moteur de croissance pour le quartier, et permettaient à de nombreuses familles de vivre ou de survivre.

Une rénaissance en demi teinte

Visiteurs : 400 000 (depuis 2008)Activités : 20 évènements / AnEmploi : ?

La Fabrique culturelle des abattoirs a apporté des activités et une cer-taine notoriété aux abattoirs et au quartier. Néanmoins, ce projet n’a pas recréé les emplois détruits ou déplacés par la fermeture des abattoirs.

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• Envies et fascination

Dès l’annonce de la création d’un nouvel abattoir, le lieu a fait l’objet d’envies multiples. Envie de patrimoine, envie de saisir cette arrêt d’activité comme une op-portunité pour mettre en valeur un bâtiment emblématique. Envie financière, envie de rentabiliser cet espace conséquent et l’inté-grer aux dynamiques de transfor-mation de la ville. Nostalgie des habitants et des voisins du projet et espoir d’un retour de l’activité en ces lieux. Envie et désirs mul-tiples donc qui se sont exprimés à travers de nombreux projets. Certains sont rassemblés sur cette page, mais il en existe de nom-breux autres.

Le site semble fasciner ceux qui s’en approchent, qui ne peuvent rester muets devant cet espace paradoxal. Pourquoi cet espace est-il à la fois source de tant d’imagination et d’inertie ? Question rhétorique, à laquelle le temps répondra, tissant et détis-sant les multiples trajectoires de la fabrique urbaine.

Projet Ynna Holdings : Le pro-moteur inspire son programme de l’évolution de l’économie casa-blancaise et propose un centre de formation aux nouvelles techno-logies.

Projet de la ville : Les abat-toirs furent transformer en par-king temporaire pour les voitures des fonctionnaires de la ville. Cela donna suite à un fort mouvement de contestation .

42. Projet étudiants43. Projet Ynna Holding

44. Projet de recherche 45. Projet du collectif d’association

46. Transformation temporaire en parking

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b. Gestion et gouver-nance complexe

Le collectif d’association, représenté par Casamémoire a signé deux conventions d’oc-cupation du site des abattoirs. La première en 2009 et la seconde en 2010. La durée annuelle de ces conventions n’est pas suffisante pour monter un projet ambitieux et pour lever les fonds nécessaires au fonctionnement et à la réhabilitation des abattoirs. Néanmoins, les conventions débloquent une subvention de 2 Million de Dirham et donne la possibilité au collectif d’association de réalisé deux grands évènements initialement pensées comme le printemps des abattoirs, qui deviendront les transculturelles.

Il est intéressant de noter que pour récolter des recettes la fabrique culturelle doit bénéfi-cier du statut juridique d’établissement cultu-rel. En effet c’est la condition pour pouvoir louer et commercialiser des espaces ou pour installer une billetterie lors des évènements.

Malgré les difficultés financières, l’équipe des abattoirs souhaite continuer de proposer un minimum d’évènement et d’activités du-rant toute l’année pour ne pas laisser retomber la dynamique engagée. Le projet évolue dans deux sens, d’abord vers la constitution d’une véritable fondation culturelle, avec l’ambition d’aider à entreprendre, de soutenir et d’ac-compagner des projets, mais aussi la fabrique se tourne vers le quartier dans lequel elle s’in-sère pour renforcer les liens qui unissent habi-tant et artistes.

Le collectif est composé des associations suivantes : AMC Mode (L’Association Maro-caine des Créateurs de Mode), AMS (Associa-tion Marocaine de Skate), Arts Métisses, Casa-memoire, Casaprojecta, Compagnie 2 K-Far, EAC L Boulevart (Education artistique et cultu-

relle), Extramuros, La Fondation des Arts Vi-vants, Initiative Urbaine, Irisson, La Source du Lion, Racines, UMJI (Union Marocaine de Jazz et d’Improvisation ).

Leur interlocuteur légal étant la ville de Ca-sablanca, représenté par le conseil de la ville.

c. Des usages aty-piques

Les activité accueillies ont été regroupé selon quatre pôle par le collectif gestionnaire : «Les Arts Vivants (danse, théâtre, concerts, cirque...), Les Arts Visuels (photographie, vi-déo...), Les Arts Plastiques (peinture, architec-ture, sculpture...), Les Arts Enregistrés (cinéma, documentaire...), Les Arts Urbains (skate, bike, graffitis, break dance, parkour....)»

«La programmation de la Fabrique Cultu-relle se décline en trois volets: l’accueil des artistes en résidence pour leurs répétitions et temps de création; la diffusion publique; la for-mation au grand public ou public spécialisé»

Malgré leur fermeture en 2002, les abat-toirs gardent cet esprit de modernité qui a animé leur construction en 1922. Aujourd’hui, il ne s’exprime plus par des prouesses tech-niques et un fonctionnalisme révolutionnaire, mais par un bouillonnement de créativité. Ce qui se passe dans les abattoirs ne se trouve nul par ailleurs à Casablanca et à plus grande rai-son au Maroc. Entre 2009 et 2011, c’est plus de 60 activités culturelles qui prennent place au sein des abattoirs et qui attire près de 400 000 visiteurs.

Selon Dominique Caubet, c’est aujourd’hui devenu un lieu de brassage social inédit. Le public populaire qui y vient en masse, s’est im-médiatement approprié le lieu et on remarque

qu’il ne s’y passe aucune violence, parce que ce public se sent chez lui ? C’est devenu un lieu familier.

Un projet qui se veut initiateur et fédéra-teur dans un quartier qui manque de toute infrastructure dédiée à la culture. Avec une ambition nationale, voir internationale. Grâve aux nombreux usages qu’il rend possible et les multiple activités proposé on peut dire que les abattoirs sont la fenêtre culturelle de Hay Mohammadi

La mairie se satisfait du projet estimant que « les abattoirs sont appelés à devenir le vecteur et la vitrine de l’économie créative de la métropole. Dans un contexte de rareté de ressources et de capitaux, la créativité consti-tue la véritable matière première et le meilleur levier de création de richesses.

Liste des usages du site (ce qu’il est pos-sible de faire) :

• Concert• Exposition:Dakira,Dansledésertdela

modernité• Piècedethéâtre• Workshopétudiant• Ateliersdemode• Spectaclesdedanse• Conférences:Cafémémoire• Festival:L’boulevard

d. Pour un renouveau culturel

Dans le Hay Mohammadi, de nombreux ar-tiste ont vu le jours alors même que peu d’in-frastructures existaient. Le projet de friches culturelles est une sorte de reconnaissance pour les habitants du Hay et un encourage-ment pour les habitants et futurs artistes.

Les artistes marocains de l’art contempo-rain ont laissé une «amertume» aux jeunes talents,en cherchant la consécration hors du Maroc ou dans les sphères favorissées de la société marocaine. Les abattoirs est pour tout le monde, ainsi elle s’adresse aux nouveaux talents de la ville, orientant la production vers la créativité et l’ingéniosité plus que vers l’éco-nomique et l’unicité.

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e. Analyse urbaine du site

Un site coupé de la ville par son mur d’enceinte et les infrastructures de trans-port

Au niveau local, les abattoirs se situent dans une emprise entourée de trois boule-vards et une rue.

Au nord, à environ 800 mètres des locaux, passe l’avenue Pommiers où la circulation est à sens unique. Elle mène vers le Boulevard Mou-lay Ismail qui représente une partie urbaine de la N1.

L’entrée principale des abattoirs donne sur l’Avenue Jaafar El Barmaki. Cette dernière sé-pare la zone d’habitation (est) de la zone indus-trielle (ouest) du quartier Hay Mohammadi.

Les infrastructures urbaines bordant les abattoirs, aussi importantes qu’elles pa-raissent, souffrent d’une dégradation de qua-lité que ce soit au niveau fonctionnel ou pay-sager. Ceci fait que la majorité des boulevards qui entourent le site des abattoirs ne soient fréquentés que pour desservir la zone indus-trielle ou le quartier Hay Mohammadi.

De large espaces ouverts et bâtiments spacieux

La superficie des abattoirs est conséquente, plus de 5 Ha qui se partage entre espace bâti et espace non bâti.

Les espaces bâtis, témoignent d’une archi-tecture fonctionnelle. Ils ont des qualités que l’on peut qualifier de rare dans l’architecture. Comme dit Jean Nouvel, avec les friches in-dutrielles, on a du «trop grand, du trop haut, du trop long», ce qui est une oppotunité for-

midable pour expérimenter et proposer des formes nouvelles.

Les espaces ouverts, les terrain non bâti sont aussi généreux que le sont les bâti-ment. De larges rues segmentent le site et débouchent bien souvent sur de larges places, dont le potentiel est peu utilisé.

Une atmosphère très minérale mais des poches végétales intéressantes

Un foncier possédé par le conseil de la ville qui en fait une opportunité financière pour le conseil de la ville

Un site situé entre le centre de la ville et sa périphérie

47. Les potentiels des abattoirs

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Synthèse des enjeuxa. Casablanca

Une situation d’entre-deux (aire culturelle occidentale et aire culturelle africaine et ma-ghrébine), quel dialogue ?

Cet ensemble bipolaire concentre écono-mie et administration, ce qui en fait le cœur du développement Marocain. Par cette visibilité et ses infrastructures, Casablanca possède une forte dimension internationale.

Adapter la programmation aux contraintes climatiques et tirer parti de la spécificité du cli-mat casablancais pour atteindre l’objectif de durabilité.

Définir les formes que doivent prendre la patrimonialisation dans un pays qui a connu la colonisation.

Conserver la tradition de modernité et d’expérimentation qui participe à l’identité de la ville

Face à cette ville en mutation il parait im-portant de se positionner dans la dynamique des projets en cours, soit en l’acceptant pour profiter d’un effet d’aubaine, soit en la rejetant pour se distinguer.

Comment accompagner les évolution de l’économie casablancaise en soutenant sa ter-tiarisation et en diversifiant ses secteurs d’acti-vité, notamment le commerce, l’artisanat et le

tourisme

La métropole fait aujourd’hui encore, face à des problématiques sociale forte comme l’analphabétisme ou la présence de bidon-ville. Pour gagner en compétitivité elle devra résoudre ces questions

Un déficit en logement conséquent qui aboutit à un programme de construction am-bitieux

La ville présente peu d’’espace vert de qua-litée et est soumise à de fortes nuissances, qui sont ignorées ou minimisées. Le cadre de vie est primordiale pour atteindre les objectifs que c’est fixé la ville.

Mettre à niveau le réseau d’équipement constitut une priorité pour améliorer les condi-tions de vie des habitants

Améliorer l’accessibilité et les conditions de mobilité est un enjeux majeur pour le déve-loppement et la durabilité de la métropole

Contenir l’étalement urbain par l’utilisa-tion des opportunité foncière à proximité du centre ville et de mise à niveau des quartiers les plus dégradés

b. Hay Mohamaddi - Roches Noires

Dépasser ou tirer profit de la situation d’entre deux ?

Intégrer l’arrondissement du Hay Moham-madi à l’ensemble de la métropole.

Perpétuer la tradition d’excellence cultu-relle de ce quartier et doter ce quartier des infrastructures nécessaires

Unifier deux quartiers aux origines diverses

Maintenir la diversité des fonctions, mais le faire dans le respect des habitants en dimi-nuant les nuissances générées.

Adapter le projet aux populations exis-tantes

Compléter et diversifier l’offre en équipe-ments

Impulser une nouvelle dynamique de dé-veloppement et accompagner les initiatives existantes dans les quartiers à l’étude

Mettre en valeur les aspects positifs de quartier et la proximité avec le centre et les infrastructures de transport

Atténuer les impacts négatifs que sont la fracture urbaine, les flux routiers, l’insécurité et le déclin des services et commerces de proxi-mité

c. Les abattoirsPréserver le caractère patrimonial des abat-

toirs. Protéger le bâti ou la mémoire des lieux ?

Intégrer les acteurs et la dynamique ac-tuelle dans notre démarche de projet

Ouvrir le site sur l’extérieur tout en préser-vant l’intimité et la sécurité

Franchir le faisceau ferroviaire, relier les deux rives

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Atouts

MenacesOpportunités

Faiblesses

Périmètre d’étude : Hay Mohammadi - Roches Noires

Le territoire étudié est desservi par de nombreuses infras-tructures.

Le dynamisme des associations locales complète activement les manques d’infrastructures de base.

Une population jeune et dynamique.Des espaces variés, organisés en séquences et ponctués de

repères.Diversité des types et des formes d’habitats.Diversité des fonctions et des activités du territoire d’étude,

un véritable kaléidoscope des fonctions urbaines.

Le développement urbain de Casablanca se tourne vers la mer et le SDAU propose de limier l’étalement urbain.

Les départs d’entreprises sont autant d’occasions de reposi-tionner le territoire et de bénéficier de prix attractifs pour assu-rer la maîtrise foncière.

De par l’action de l’IER et l’application du programme de l’INDH, Hay Mohammadi peut espérer réintégrer sa place au sein de la métropole.

Une ville qui se préoccupe de plus en plus de la culture même si elle ne l’a pas encore clairement acté.

Un fort analphabétisme et un faible niveau d’éducation.Pauvreté économique et taux de chômage importants avec

une relative absence de mixité sociale.D’importantes nuisances environnementales de formes mul-

tiples générées par des activités ou des infrastructures.Les chemins de fer coupent le tissu urbain et apportent des

nuisances sonores.La réputation du quartier dans le reste de la ville est mau-

vaise, il est fait référence à l’insécurité et au sentiment d’insécu-rité.

Le départ de certaines entreprises et la diminution du nombre d’emplois sur le territoire étudié serait problématique à long terme.

Le renforcement des nuisances environnementales compro-mettrait l’évolution du territoire.

La rigueur financière impose de se focaliser sur des chantiers plus urgents comme la résorption des bidonvilles.

L’indécision de la sphère politique peut mener à l’essouffle-ment de la dynamique en cours.

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Atouts

MenacesOpportunités

Faiblesses

Les anciens abattoirs de Casablanca

Un site accessible par des moyens de transport locaux et in-ternationaux.

Une dynamique déjà existante qui est portée par un réseau d’acteurs motivé et engagé.

Une image internationale et nationale déjà constituée et un public familier du lieu et des évènement proposés

Des espaces vastes, ouverts ou couverts qui présentent un cachet architectural indéniable.

Les prochaines élections municipales sont l’occasion de faire pression sur les candidats pour qu’ils se positionnent sur le futur des abattoirs (Cf Rencontre Racines)

Le terrain n’est toujours pas figé, ce qui laisse possible tous les programmes imaginables, de même il n’y pas de Plan d’amé-nagement récent sur les arrondissements étudiés.

Un site coupé de la ville et qui de ce fait n’est pas ou peu connu

Une utilisation très partielle du site en dehors des grands évènements

Des bâtiments présentant des pathologies importantes ou en état de ruine

Deux menaces pèsent sur les abattoirs : une sous utilisation des espaces qui aboutirait à une dégradation du bâti et une remise en cause de son aspect patrimonial, et à l’opposé le re-cherche de rentabilité foncière à tout prix.

La non régularisation de l’action du collectif des abattoirs, tout comme sa non association, pourraient mener à l’échec du projet ou à la mobilisation contre celui-ci de la part des associa-tions (Cf l’événement du parking).

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III. Vision

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1. VisionNous souhaitons voir le quartier des abattoirs intégré au développement de la métropole

casablancaise, venant compléter les dynamiques actuelles pour les rendre plus durables et ren-forcer l’attractivité de la ville. Notre volonté est d’accorder la réponse aux besoins locaux tout en alimentant l’ambition internationale de la ville.

• Principes

Réciprocité : le projet urbain ne peut pas marcher si la transformation des abattoirs échoue.

Humilité : S’inscrire dans les dynamiques plutôt que de s’y opposer, mais infléchir l’avenir.

Exemplarité : La programmation architecturale est innovante au Maroc.

Adaptabilité : Adapter et travailler l’existant quand celui-ci est utile, ne pas détruire ou conserver sans raison.

Interscalarité : Travailler le projet en mélangeant les échelles, viser le quartier pour atteindre la ville.

2. StratégieUtiliser les abattoirs comme catalyseur pour développer le quartier. Les abattoirs combinent

des programmes destinés à la fois au local et à l’international, ce qui permet de développer conjointement attractivité et intégration.

Conserver et mettre à l’échelle la dimension culturelle des abattoirs. Cette dernière côtoie alors des programmes très différents. Le projet marque une évolution dans la fabrique cultu-relle et non une rupture, il s’agit d’aller vers plus de production et de diffusion que la simple animation.

Répondre aux problématiques locales suppose de développer une offre d’espaces publiques et d’espaces verts adéquats en nombre et en qualité, de contribuer à pallier le manque quan-

48. Se nourrir des quartier pour impulser une nouvelle dy-namique dans les abattoirs, pour atteindre le quartier à plus long terme

49. Le parti pris d’une approche par axe, se focalisant sur les connexion et en greffant des programmes lorsque les opportuni-tés se présentent

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3. ConceptL’ambition que nous avons pour le quartier de Hay Mohammadi et de Roches Noires peut

être résumée ainsi : Il s’agit de redonner aux abattoirs sont rôle d’antan de moteur dans les quartiers voisins

Par le passé, l’activité des abattoirs faisait vivre une partie importante des habitants de Hay Mohammadi par les emplois qu’il offrait et par les réseaux d’entraides qui existaient en son sein. L’établissement avait un rôle métropolitain fournissant de la viande à l’ensemble de la ville. C’était un lieu actif, dynamique comparable à la vigueur d’un feu attisé par le vent du soir.

Avec la fermeture et le déménagement, cette dynamique s’est éteint. Même si quelques réminiscences de l’activité sont encore présentes aujourd’hui, la situation de nombreux habi-tants a changé.

Néanmoins depuis 2009, les actions et les événements organisés par le collectif d’associa-tion de la friche culturelle, l’activité a commencé à revenir dans le quartier de façon sporadique le temps d’un festival ou d’un concert. On peut aujourd’hui distinguer des braises dans les es-paces abandonnés des abattoirs.

Notre projet vient créer cette étincelle nécessaire pour redonner au site toute sa dimension. En puisant dans les ressources du quartier, dans ce qu’il a à offrir de meilleur, il s’agit de redon-ner un nouveau souffle aux abattoirs. Il s’agit de combiner des programmes nouveaux avec des programmes déjà présent sur le quartier et dans les abattoirs.

Notre projet dresse un pont entre deux époques, partant du passé et de son activité fourmil-lante pour arrivé dans l’avenir à une situation similaire, avec des activités différentes

Notre projet vient puiser entre deux mondes, Hay Mohammadi et Roches Noires pour en faire émerger un nouveau, plus fédérateur.

Notre projet effectue un compromis entre deux tentations, en respectant les dynamiques actuelles tout en apportant des éléments nouveaux dans le quartier il évite l’ambition irréaliste de créer 5 Ha de projet culturel au sein d’un quartier qui possède de nombreuses probléma-tiques, mais il évite de considérer le site comme une simple opportunité foncière.

Pour un entre-deux créatif : Al Barzakh

50. La synapse urbaine pour recoudre et renourrir un terri-toire en perte de vitesse

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Les projets qui ont ciblé les abattoirs de Casablanca depuis l’arret de l’acti-vité, ont tous une approche uniquement architecturale. L’environnement est peu mentionné, si ce n’est pour justifier la pertinence des programmes ou pour prévoir un meilleur accès aux abattoirs, sans effectuer une réelle réflexion à une échelle plus large.

Toutefois il nous semble que la réflexion sur la rénovation des abattoirs ne peut être uniquement architecturale. L’environnement du site concentrant de nombreuses problématiques, la réhabilitation des abattoirs doit se faire en ar-ticulation avec la résolution des problémes à l’échelle locale et métropolitaine.

C’est pourquoi, nous proposons un projet de territoire. Véritable réflexion urbaine proposant de tirer parti de la position d’entre deux des anciens abat-toirs pour en faire une couture urbaine initiant le renouveaux de Hay Moham-mdi et sa reconnection au reste de la ville.

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IV. Diagnostic orientéLe diagnostic orienté vient compléter le

premier diagnostic.

Il s’agit des études dont la réalisation n’est pas pertinente à l’échelle de l’ensemble du pé-rimètre d’étude. Il s’agit d’atteindre un niveau de détail supérieur dans notre compréhension du territoire. Pour ce faire nous avons réalisé une analyse urbaine sur les trois axes précé-demment définis et une étude sur le génie des lieux des bâtiments des abattoirs.

D’autre part, le diagnostic orienté doit per-mettre de valider ou d’infirmer les premières orientations que nous avons choisies pour notre projet. Il doit aussi donner des pistes quand à la réalisation et la mise en oeuvre de celui-ci. Pour cela, nous avons réalisé dans le cadre du diagnostic orienté, un Benschmark, avec des analogies, une étude comparative plus précise et des études de marchés qui ont pris une forme sectorielle et qui ont été com-plétés par des enquêtes d’opinion sur le ter-rain et sous la forme de sondage.

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1. Le benchmarka. Analogies

• La friche de la Belle de Mai (Mar-seille, France)

La friche s’étend sur 4 Ha dans un quartier défavorisé à proximité du centre de Marseille. Depuis 1992, elle accueille des programmes d’un type nouveau : lieux d’exposition, lieux de vie, de loisirs, ateliers d’artistes, studios de production, espaces publics, librairies, restau-rant, crèche. La friche est vaste, complexe, et non uniforme ; dédiée aussi bien aux voisins qu’aux touristes. La friche s’incrit dans un es-pace plus vaste de 12 Ha qui est composer de deux autres pôles organisés autour des médias et de l’archivage

• Le 104 (Paris, France)

Le 104 n’est pas une galerie, pas moins un musée. C’est un nouveau centre culturel, pari-sien et international, tout à la fois lieu de créa-tion et de diffusion, de résidence et de prome-nade, ouvert sur Paris et les villes voisines. Il est à la fois une réhabilitation et une mise en valeur d’un bâtiment historique. C’est égale-ment un acte architectural et urbanistique fort qui participe à la transformation d’un quartier. Le lieu mélange atelier d’artiste, espace public, commerces. Ce qui est le plus important pour comprendre le site c’est les usages qui s’y dé-roulent de façon libre avec leurs temporalités

• Le matadero (Mardrid, Espagne)Le lieu est proprement extraordinaire. Ma-

tadero est le fantôme des anciens abattoirs (1910-1925) de la ville. Les abattoirs furent fermés au début des années 1980. La réhabili-tation de ce formidable patrimoine urbain de près de 85 000 m², au centre sud de Madrid, a transformé une dizaine de ces nefs depuis 2006. Centre pluridisciplinaire placé sous l’au-torité de la Mairie de Madrid, Matadero abrite des activités telles du design, des arts plas-tiques ou de la mode, mais aussi un théâtre. Les espaces publiques bénéficie d’un traite-ment de qualité, comme le prouve le patio central, « Plaza Matadero ».

• Le parc de Lavillette (Paris, France)

Le parc s’étend sur 55 Ha, il renferme une multitude de programme dont la cité des sciences. Amenagé dans un bâtiment qui des-tiné à être des abattoirs ultramoderne, l’équi-pement bénéficie d’une grande notoriété. Il ne peut être pensé sans interroger la relation au parc dans lequel il s’insère mais aussi avec les quartiers voisins. De grande polémique archi-tecturale ont eut pour sujet cette opération mais les usagers, ultime juge, se sont appro-prié ce lieu, en témoignre l’affluence durant les jours de beau temps.

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b. Etude comparative précise• Les abattoirs de Toulouse

Après, avoir survoler quelques exemples de rehabilitation de bâtiments industriels à l’état de friche en équipement culturel, nous avons choisi d’étudier un cas plus précisément pour mieux comprendre les logiques qui sous-tendent de tels projets. Nous avons choisis le cas des abattoirs de Toulouse. Après une pré-sentation succinte, nous nous attarderons sur la question du public et de l’intégration de l’histoire dans la démarche du

HistoireDepuis la fermeture définitive des abattoirs

de Toulouse en 1989, une dynamique de projet a été initié. Tout d’abbord en 1990, il y a l’ins-cription des bâtiments à l’inventaire supplé-mentaire des Monuments Historiques. L’année suivante, on assiste à la création d’une associa-tion Etat, Ville, Région et d’un syndicat mixte qui aura a charge la future structure muséale. En 1995, le concours de maitrise d’oeuvre est lancé, les enjeux identifiés sont :

Architectural : que garder, que sacrifier ?Muséographique : quelle temporalité ?Urbain : s’ouvrir sur la ville et la Garonne.

De plus, la transformation des anciens abattoirs, conçut par Urbain Vitry en 1825,en site culturel répond à quatre objectifs de l’ac-tion municipale :

Diversification de l’offre culturelle Réhabilitation du patrimoine architecturalRevitalisation du quartier Saint-Cyprien Retour de l’activité au bord de la Garonne.

Le projetLa modification de l’image du lieu a tout

d’abord porté sur le changement d’ambiance

et de qualité des espaces extérieurs. Un sys-tème de coures continues, ouvertes sur la ville, s’articulant ensemble autour d’un parcours scandé par des traitements de sol différenciés, les recadre. Le théâtre, la musique, la danse, la peinture, la sculpture, la poésie, la photogra-phie, les varietes peuvent s’exprimer dans les meilleures conditions d’acceuil, pour les ar-tistes comme pour les spectateurs.

En sortant de l’hémicycle, la verdure du jar-din, le dôme de la Grave, la brique de la tour Taillefer et le blanc de la volée de marches s’ex-posent au regard. L’escalier forme un rempart phonique qui annihile le bruit des flots. Sur le palier intermédiaire, des plantations accen-tuent l’effet de «frontière».

Le musée en lui-même est l’occasion de l’exercice périlleux qu’est la réhabilitation his-torique. Afin de s’inscrire dans la composition du bâtiment, toute nouvelle transformation se devait de restituer les volumes originaux de Vi-try. Concernant l’intérieur, le déroulement du parcours du visiteur va dans le sens de la com-position de Vitry : l’espace d’accueil occupe les trois premières travées de la halle en s’ouvrant d’un côté sur la librairie du musée et de l’autre, en balcon, sur l’escalier palatial qui mène au hall de la salle de conférences

Analyse : PublicsLes passionnés d’art moderne et contem-

porain attendaient le grand équipement de niveau national et international à la hauteur des ambitions de Toulouse et Midi-Pyrénées.

« Les abattoirs » est dédié aux plus exi-geants, tout en ouvrant ses multiples espaces à des publics moins avertis, curieux de toutes formes d’expression.

Largement ouvert aux jeunes, le musée « Les Abattoirs » sera un espace de rencontres et d’échanges, au sein d’un des quartiers les plus traditionnels de Toulouse qui est déjà le lieu

POINTS DE CONVER-GENCE

POINTS DE DIVERGEANCE

AU NIVEAU DE LA VILLE

(Casablanca / Tou-louse)

• Lesdeuxvillessontde grandes métropoles

• ce sont des zoneséconomiques dévelop-pées

A Casablanca il y a une dominance de l’activité industrielle, à Toulouse c’est plutôt une ville universitaire avec une dominance du pôle R&D (Capitale européenne de l’aéronautique et de l’espace)

AU NIVEAU DU QUAR-TIER

(Hay Mohamadi/ Saint Cyprien)

Les deux quartiers sont des quartiers popu-laires, ils portent aussi un patrimoine historique très riche

Hay mohamadi est un quartier ré-puté « dangereux », Saint Cyprien est plutôt « convivial »/ hay Mohamadi n’est pas très bien entretenu au niveau hygiène et propreté contrairement à Saint Cyprien

AU NIVEAU DU SITE Sites historiques très riches au niveau architec-tural / les modifications ne doivent pas trop changer de l’esprit du lieu .dans la phase avant réaménage-ment les deux sites sont dans un très mauvais état

de rendez-vous de tous les publics..

Analyse : Histoire et projetMalgré le mauvais état des pavillons et la

présence de diverses constructions parasites, le site présentait, avant travaux, un fragile équilibre qui faisait de cet ensemble de petits bâtiments à l’architecture toute simple une œuvre de qualité.

De cette confrontation devrait naitre une interprétation des abattoirs adaptée à leur nouvelle destination. Le projet muséogra-phique devait reposer avant tout sur des es-paces se déroulant dans une ambiance cohé-rente et d’une grande lisibilité.

Une simplicité contextuelle : réponde au paradoxe du musée neutre, lieu flexible au ser-vice de l’œuvre qui dans le même temps, offre des espaces qui localisent l’œuvre.

Dans le même temps, s’il n’est pas œuvre d’art, le musée a valeur de monument en tant que lieu de mémoire : ici un abattoir de plus de cent ans d’âge transformé en centre d’Art. Dans cet esprit a été conservé son nom « Les Abattoirs » comme signe le plus évident de l’ancienne fonction du lieu sans pour cela qu’on soit conservée une présence dans l’ar-chitecture.

L’idée du monument réside dans l’inscrip-tion du projet de transformation dans diffé-rents temporalités, attitude au cœur de notre conception. La dimension passée s’inscrivant dans la matière, le futur dans l’esprit, le présent relevant de la synthèse entre les deux.

Facteurs clés de la réussite des abattoirs de Toulouse :

•Partenariatsavecplusieurscentresd’art,associations et différentes structures enga

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gées dans la création• Lesmultiples vocations du lieux : cultu-

relle, artistique et éducative •Laquantitéet laqualitédesœuvred’art

exposé dans le site •Vocationculturelle,artistiqueetéducative

Les abattoirs de Toulouse ont pris une vocation culturelle dès la fermeture. En effet la municipalité c’est très tôt positionné sur la question. Elle a pu prendre ce risque car elle possédais la maitrise foncière du site. Cette vocation se traduit aujourd’hui par des expo-sitions temporaires, historiques, monogra-phiques ou thématique, artistique aussi par de nombreux centres d’art .

Casablanca et Toulouse, sont biensur deux villes possédant des contextes radicalement différents. Néanmoins, cet exemple est riche d’enseignements, nous pouvons retenir de ce projet :

•Laqualitédutraitementdelaprobléma-tique patrimoniale ;

•Ladiversificationdesvocationsetlaquali-tée des programmation a été la base du succès du nouveau musée ;

• L’ouverture a des publics variés est uneautres facteur important de la réussite du lieu

51. Les abattoirs de Toulouse

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2. Les études de marchéa. Enquête qualita-tive et sociologique• Méthodologie de l’enquête

Afin de mener à bien notre diagnostic nous avons entamé une étude auprès des habitants de Hay Mohammadi ainsi que les personnes qui visitent le quartier fréquemment (pour y travailler ou y exercer d’autres activités), cette étude qui est de nature quantitative a pour but de mieux cerner les besoins et les attentes de ces personnes pour y répondre au mieux dans le cadre de notre projet.

Pour cette fin nous avons choisi de faire une étude en 3 phases : étude documentaire/ étude qualitative / étude quantitative.

Etude documentaire : Dans le but de prendre connaissance des

informations existantes, les structurer et les intégrer dans nos études qualitatives et quan-titatives, nous avons eu recours à des données et des statistiques publiées sur le site du Haut Commissariat au Plan, notamment les chiffres du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2004.

Etude qualitative : L’objectif étant d’aller en profondeur dans

le questionnement en identifiant les cibles pertinentes à interviewer dans le quartier (commerçants, habitants…), nous avons ainsi effectué des entretiens individuels lors des-quels on interviewe notre cible, on oriente la discussion et on analyse le comportement de la personne en fonction de ses réponses.

Etude quantitative : En fonction des résultats dégagés de

l’étude qualitative, nous avons mis en place un questionnaire diffusé d’une façon directe et par internet, nous avons ainsi choisi de questionner un échantillon de 200 personnes réparti proportionnellement aux habitants du quartier au niveau de l’âge et du sexe (autant de femmes que d’hommes et 62.2% des moins de 30 ans).

Notre questionnaire contient 12 questions reparties comme cela : les deux premières « Ha-bitez-vous à Hay Mohammadi ? » et « A quelle fréquence visitez-vous ce quartier ? » afin de cerner notre cible qui est censée contenir les habitants du quartier ainsi que les personnes qui y viennent souvent, ainsi nous éliminons les personnes qui viennent très rarement ou ja-mais (ce qui nous a laissé 124 réponses valides), ensuite une question qui vise à connaître l’avis globale de notre cible par rapport au quartier avec des réponses en échelle allant de « convi-vial » passant pas 5 niveaux vers « non convi-vial », ensuite, suivant une logique d’entonnoir, une question sur l’hygiène avec une réponse en échelle à 5 niveaux aussi allant de « conve-nable » à « absente », et puis afin de mieux ci-bler les manques et les besoins des habitants, une question portant sur les équipements du quartier en demandant à notre interlocuteur de quoi manque Hay Mohammadi à son avis.

• Résultats de l’enquête

Échantillon: 200 personnes par des ques-tionnaires distribués sur place ainsi que par internet.

Habitez-vous à Hay Mohammadi ? A quelle fréquence visitez-vous ce quartier ?

Afin que l’étude soit représentative des personnes qui fréquentent le plus Hay Mo-hammadi, nous avons éliminé les question-naires des personnes qui ont répondu « moins d’une fois par mois » et « jamais » pour la deu-xième question.

Connaissez-vous les anciens abattoirs de Casablanca ?

Un taux de popularité de 83% qui est un taux très élevé, ce qui pourrait être très béné-fique pour la réussite des projets prévus par la suite sur le site.

Que pensez-vous du quartier Hay Mo-hammadi ?

Un solde de -49 (somme des % des ré-ponses positives moins les % des réponses négative) : un solde qui reflète la non convi-vialité du quartier et donc l’insatisfaction des habitants du quartier.

Que pensez-vous de l’hygiène au niveau de ce quartier ?

La proportionnalité des deux réponses les plus négatives est largement plus importante que celle des réponses les plus positives, ce qui indique que l’état de l’hygiène au niveau du quartier ne satisfait guerre ses habitants.

A votre avis quel est le plus grand désa-vantage de ce quartier ?

Selon notre étude et à 70% des réponses la plus grande problématique du quartier est bien l’insecurité. En effet, le taux de crimina-lité à Hay Mohammadi est l’un des plus élevés dans la ville de Casablanca.

52. Graphiques issus des enquêtes de terrain

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Comment voyez-vous l’avenir de ce quartier ?

Un tiers des personnes interrogées sup-posent qu’à l’avenir le quartier Mohammadi serait un quartier dortoir, autrement dit, un quartier dans lequel dominerait l’aspect rési-dentiel, 40% d’entre eux le verraient plutôt comme un quartier industriel.

A votre avis de quoi manque ce quartier ? De quels équipements essentiels manque ce quartier ?

La population du quartier Hay Moham-madi relève un grand manque au niveau d’es-paces verts et d’espaces culturels au niveau du quartier ainsi que d’espaces dédiés à la santé notamment les hôpitaux.

Si vous deviez choisir un seul équipe-ment à mettre en place dans ce quartier quel en serait son programme principal ?

Selon les personnes interrogées, les équi-pements les plus primordiaux pour le quartier sont « un espace sportif » à 45% des réponses et « une bibliothèque » à 26% des réponses.

A quelle tranche d’âge appartenez vous ? A quelle catégorie socioprofessionnelle appartenez vous ?

Les pourcentages de notre cible sont pro-portionnels à ceux du recensement de la po-pulation et de l’habitat effectué en 2004 par le Haut Commissariat au Plan au quartier Mo-hammadi.

b. Étude de marché sectoriel• Hôtel / Auberge

Concernant le tourisme, le Maroc est at-tractif pour son climat et sa culture riche et ancienne (artisanat, gastronomie, habit tra-ditionnel, musique, peinture, cinéma, etc…), mais aussi par son environnement politique stable et l’intégration des problématique envi-ronnementale, institutionnelle et individuelle. Le Maroc n’est pas très affecté par la crise mon-diale, le développement du secteur tertiaire et la domination de la classe moyenne (53% de la population se situent dans les classes moyennes) laisse envisager des perspectives de tourisme national et international intéres-santes.

Ces opportunités et la proximité des mar-chés porteurs (UE, Etats-Unis, Moyen Orient…)  encouragent le tourisme et surtout les inves-tissements structurants et créateurs d’emplois et de richesse.

A Casablanca on constate une évolution de l’offre hôtelière

Le concept est de créer deux lieux d’hé-bergement pour deux cibles différentes; tout d’abord une partie « Auberge de jeunesse » dé-diée aux jeunes et aux artistes dont le budget d’hébergement est limité et donc l’auberge serait une sorte de produit d’appel afin d’en-courager les jeunes artistes à se rendre aux Abattoirs et surtout de les pousser à y passer de longs séjours, puis la partie « Hôtel » dont le but est purement lucratif .

53. Répartition des Hôtels et auberges de jeunesse

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• Bureaux

Le marché de bureau de Casablanca conti-nue de se développer avec dynamisme. Il y avait en 2012 140 000 m² de disponible. Un montant important mais destiné principale-ment à la location, une vacance transitoire donc. La qualité des bâtiments pénalise beau-coup de transactions secondaires, et pousse les investisseurs à se tourner vers le neuf. Le montant du loyer de première main se main-tien à 220 Dh / m². L’offre de bureaux se struc-ture autour des 5 quartiers d’affaires (le quar-tier du port, le centre-ville, l’entrée de la ville, le Casanearshore et le quartier Aïn Sebaâ)

Le Marché va voir s’accroître l’offre de bu-reau avec l’achèvement de la première phase de Casablanca Finance City (CFC). En tout, en-viron 100 000 m² viendront rejoindre les 1.2M m² déjà existants. D’autres projets comme Anfa place ou Casamarina vont aussi déve-

lopper l’offre de bureau. La situation de crise implique une orientation vers le locatif et une légère tendance baissière sur la demande de bureau.

Le quartier de Aïn Sebâa, proche de notre périmètre d’étude attire principalement des entreprises industrielles et présente une faible vacance, témoignant du dynamisme du mar-ché. Le tramway joue aujourd’hui un rôle im-portant dans la localisation des projets, avec des promoteurs qui s’intéressent de plus en plus au terrain proche des stations récemment aménagées. La proximité de notre site de deux stations de Tramway est donc un atout de taille pour séduire les investisseurs.

Il parait donc opportun de proposer des programmes de bureaux, car ceux-ci bénéfi-cieront de la proximité du centre et du tram-way, mais il est nécessaire de rester vigilant sur la quantité de m² offerte pour ne pas saturer le marché qui se rigidifie.

• Équipements culturels

Nous avons déjà mentionné la politique culturelle peu ambitieuse de la municipalité, une de ces conséquence est le manque de structure culturelle adéquat, mais aussi une polarisation dans l’hyper centre de équipe-ments culturels, qu’il soit privés ou publics.

Les lieux existent mais souffrent d’une mauvaise gestion, de l’absence d’équipements techniques et de faibles budgets. Par exemple la quinzaine de centre culturel sont peu fré-quenté, proposent une programmation cultu-relle sporadique et ne soutient pas la création. On compte aussi les maisons des jeunes, mai-sons de la culture…

D’autres lieux de culture ont émergés pour combler ce manque, mais il se destinent en priorité au personnes issue de classes aissés ou du millieu artisititques. Le prix ou l’acces-

sibilité sont des facteurs a prendre en compte pour ne pas exclure tout une partie du public potentiel, pour qui la culture n’est pas une priorité quotidienne. Les complexes culturels et salles de spectacle sont plus accessibles pour un plus large public.

La dynamique actuelle est à une plus grande reconnaissance de la culture par les elus locaux. De même, de grands projets sont en cours pour doter la métropole d’infrastruc-ture culturelle à l’échelle de son importance. Par exemple la construction du Casart illustre bien ce mouvement.

D’autre part l’évolution globale des prix des produits liés au domaine culturel sont en baisse et la part de la culture et des loisirs dans le budget des ménages est en augmentation, tout comme le budget alloué au ministère de la culture. Autant de signaux faible qui laisse présager un développement du secteur cultu-rel54. Répartition des bureaux 55. Répartition des équipements culturels

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• Bibliothèques

La situation du réseau de bibliothèques à Casablanca est problématique. On constate d’une part une mauvaise répartition spatiale de l’offre en livres et en places assises (deux in-dicateurs permettant d’évaluer l’aspect quan-titatif de la question). D’autre part, lorsque l’offre est présente, certains observateurs ont constaté une sous-utilisation des ressources mises à disposition. Plus classiquement, il a été constaté une fréquentation qui fluctue selon les rythmes scolaires, avec un grande af-fluence en période d’examen. Certains auteurs vont jusqu’à affirmer que les bibliothèques pu-bliques sont davantage utilisées comme des salles de permanence que comme des salles de documentation, du fait de l’importance des étudiants dans la part du public et du fait que ces derniers n’empruntent pas forcément de livres mais y viennent pour réviser leurs cours. «La bibliothèque représente alors pour ses

usagers davantage un abri et une annexe de leurs habitations familiales où ils peuvent étu-dier au calme, qu’un lieu de transmission et de communication du savoir»

La bibliothèque publique ne constitue donc pas un réel patrimoine investi et utilisé par les lecteurs. Elle fait l’objet d’appropria-tions limitées.

Pour compléter cette analyse il faut aussi mentionner l’aspect qualitatif du problème, avec la mise à disposition de fonds documen-taires restreints ou dépassés. De plus, le ré-seau des bibliothèques casablancaises tarde à prendre le voie numérique. On constate néan-moins certaines initiatives prometteuses.

Intégrer une bibliothèque dans le projet pourrait venir combler les deux manques évo-qués avec pertinence.

• Le Plan de développement régionnal du tourisme (PDRT)

Casablanca connaît aujourd’hui un important tourisme d’affaire et bénéficie des meilleurs infrastructure de transport du Maroc, ce qui la rend attractive pour des séjours de courte durée. Néanmoins l’offre d’hébegement a longtemps stagné, tout en s’orientant vers du haut stan-ding. Le marché touristique connaît une faible saisonalité, et les principaux pays émetteurs sont ceux d’Europe et les pays arabes.

La Région du Grand Casablanca, en partenariat avec le Conseil de la Ville et le Département du Tourisme, a mis en place un programme de développement concerté intitulé le Plan de Dé-veloppement Régional Touristique (PDRT) pour donner une impulsion au secteur du tourisme.

Ce plan passe par :Le développement d’une offre hôtelière diversifiée et de qualité ;La réhabilitation de l’âme culturelle de la destination Casablanca ;La mise en place des infrastructures et équipements pour les congrès et expositions ;La transformation de Casablanca en un haut lieu d’animation et de vie permanente ;L’amélioration, de manière globale, de la qualité urbaine de la destination.

Le PDRT a pour ambition de repositionner la destination en orientant son offre touristique sur 6 segments de clientèles : affaires, passage (circuit et croisière), combiné (affaires/ city-break), city-break pur, séjour de loisirs, shopping et santé.

Il vise à préparer la ville à accueillir d’ici 2012 le nombre de 1,5 million de touristes, multiplier les nuitées pour atteindre les 3 millions et mettre en place des infrastructures et équipements pour les congrès et les expositions, tout en améliorant de manière globale la qualité urbaine de la destination.

• La Politique du Centre régionnal d’investissement (CRI)

Après avoir effectué un diagnostic précis de la situation économique à Casablanca, le CRI a mis en place un plan d’action visant à maintenir et à améliorer la compétitivité de la métropole marocaine. Ce plan d’action s’appuie sur cinq moteurs :

Le plan Emergence qui vise le soutien des activités les plus prometteuses, notamment les activités d’offshoring, d’aéronautique et d’industrie automobile

Le PDRT qui nous venons de vous présenter;La réalisation de grand projets métropolitains comme Anfa city, Green Town, ...L’investissement dans les niches régionnales, la finance et les énergies renouvelables no-

tamment.Le plan Rawaj qui vise une meilleur offre de commerces et l’identification de Casablanca

comme une destination shopping. Le morroco mall s’incrit dans ce plan.

Ce plan d’action est actuellement en cours de réalisation et il a déjà porté ces fruits dans certains secteur, dont celui du tourisme ou de la finance.

56. Répartition des bibliothèques

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3. L’analyse urbaine

a. Analyse urbaineNous avons précédemment défini les zones

que nous allons investir dans le projet. L’ana-lyse urbain doit venir renforcer notre connais-sance précise du contexte.

Les trois axes que nous avons retenus pré-senteent de nombreuses différences, et il est essentiel de pouvoir comprendre l’organisa-tion urbaine avant de proposer un programme.

L’analyse urbaine doit permettre cette compréhension, elle devra aussi servir à justi-fier les programmations au niveau local.

Notre analyse urbain, s’appuie sur une analyse cartographique, qui présente pour chaque axe : Une vue aérienne, une vue des emprise bâtie, une vue des espace public et des espaces végétalisés, une vue des flux et des infrastructures routières, deux vues sur les activités présentes sur l’axe. Cette approche cartographique est complétée par un en-semble de photos qui donne à voir l’ambiance et le caractère des lieux étudiés.

57. Les trois axes retenus

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AXE ROCHES NOIRES - ABATTOIRS

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a. Analyse urbaine Roches Noires- Abat-toirs

Cet axe s’appuie sur Le Boulevard Amr Ib-nou Ass. Il va du faisceau ferroviaire, jusqu’à la mer en passant par l’ancienne église Sainte Marguerite.

Les caractéristique de cet axe sont :

La densité du tissu urbainL’axe étudié présente une densité impor-

tante, comme l’illustre la carte des emprises bâties, les bâtiments sont hauts de 5 étages et renforcent cette impréssion de densité.

La domination de la fonction résiden-tielle

Le quartier est majoritairement résiden-tiel. Cela est dut en partie à son histoire. Les immeubles ont été construits pour accueillir la main d’oeuvre européenne qui venait tra-vailler dans les usines à proximité. Les rues de l’axe portaient encore récemment des noms français.

La présence d’une spécialisation du commerce

Une des spécifité de l’axe est la spécialisa-tion du commerce. Il est orienté vers la méca-nique automobile. Les clients peuvent venir des régions adjacentes pour se procurer des pièces. Si cette activité est attractive, notam-ment à cause de sa proximité avec le port, elle génère des nuissances environnementales im-portantes, comme le bruit ou la pollution.

Une forme urbaine hétérogène, mais structurée le long du Boulevard

La forme du tissu urbain est troublante. Premièrement dans la typologie des bâtiments on constate que des hangars peuvent cotoyer

des bâtiments R+4 résidentiels de facture mo-derne. Deuxièmement, l’espace public qui est plutôt restreint peut parfois se dilater, comme c’est le cas avec le parc attenant à la mosquée. Enfin, des espaces traités de façon esthétique (cheminement, plantation,...) s’opposent aux espaces moins qualitatifs des carrefours et des parkings liés aux commerces.

On constate toutefois que le Boulevard est bien structuré, avec la présence de fronts bâtis et de large espaces piétons. Cela malgré une skyline changeante qui ne permet pas de tirer entièrement parti de la percée visuelle offerte sur la mer.

La présence d’un espace vertCe qui différencie l’axe des autres et la

présence d’un espace vert. Il s’agit d’un parc, ouvert au public qui possède de nombreux arbres, offrant aux habitants un havre de frai-cheur durant l’été. L’utilisation de ce parc est importante, notamment car il est équipé de jeux pour enfants mais aussi à cause de sa proximité avec la mosquée. La présence d’arbre d’alignement sur certaines rues vient renforcer cette impression.

Orientations :Renforcer la densité de ce quartierPréserver la fonctions résidentiellesProposer des activités alternatives à la mé-

canique automobileRenforcer la percée visuelle sur la merPréserver et développer la présence de vé-

gétation dans les espaces publics

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AXE CASA-VOYAGEURS - ROCHES NOIRES

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b. Analyse urbaine Gare Casa-voyageur - Roches Noires

Cet axe s’appuie sur le Boulevard Ba Hmad. Il se déroule entre la gare Casavoyageur et le quartier des Roches Noires.

Les caractéristique de cet axe sont :

La présence de la Gare Casavoyageur, un élément clé du projet

La gare casavoyageur, possède une des-serte régionale et nationale qui sera renforcée par le projet de LGV. C’est un élément clé, car elle garantit l’accessibilité de notre projet à un population importante. D’autre part le réamé-nagement de la place initie notre stratégie de requalification des espaces publics.

Le passage du tramwayLe passage du tramway, vient conforter le

renforcement de l’accessibilité des quartiers, cette fois pour une desserte locale. Néans-moins l’implantation des infrastructure néces-saires réduit la place pour le piéton et pour la voiture.

La dominance des infrastructure ferro-viaire

La présence du faisceau ferroviaire se voit facilement sur la carte. De nombreux bâti-ments sont affectés à la gestion du traffic fer-roviaire. Néanmoins on constate de nombreux délaissés ferroviaires, idéalement positionné en bordure du boulevard Ba Hmad

Un Boulevard InhospitalierLorsque l’on se dirige de la gare vers les

abattoirs, on se retrouve obligé d’emprunter le Boulevard Ba Hmad. Celui-ci est bordé par un mur du début à la fin et rend le chemine-ment peu agréable. D’autre part, la réduction

du trottoir et le retrait des arbes d’alignement autrefois présent contribus à détériorer l’am-biance de ce Boulevard.

Une forte mixité fonctionnelleLa proximité avec la gare a été un facteur

décisif pour l’implantation de nombreuses activités qui profitent ainsi de l’offre logistique et des commodité de transport en commun. Cette attractivité peut expliquer l’importance et la diversité des activités économiques pré-sentes sur cet axe. Hôtel, clinique, commerces ou banques, de multiples programmes sont implantés dans le quartier et visent une clien-tèle à l’échelle de la ville.

Une grande densitéLes immeubles forment d’importants

fronts bâtis et s’élèvent parfois sur plus de 6 étages. Cet axe est celui qui présente le tissu urbain le plus dense.

Une problématique de congestion rou-tière

Les récents travaux ont beaucoup modifié les circulation automobiles, et lors de nos vi-sites nous avons pu constater des flux impor-tants aux abords de la gare Casavoyageur. Les carrefours avec une intersection avec le tram-way sont aussi problématiques.

Orientations :Tirer profit de la proximité de la gare et du

tramway ;Traiter le Boulevard Ba Hmad de façon qua-

litative pour y rendre la marche agréable ;Utiliser les délaissés ferroviaires pour élar-

gir l’espace publicRespecter la mixité fonctionnelle déjà pré-

sente

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AXE ABATTOIRS - HAY MOHAMMADI

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c. Analyse urbaine Hay Mohammadi - Abattoirs

Nous retrouvons sur cet axe, la présence des anciens abattoirs. L’Avenue Jafar El Barma-ki constitue l’épine dorsale de cette axe. Elle mène des abattoirs au commissariat de Derb Moulay Cherif.

Les caractéristique de cet axe sont :

La prédominance des infrastructuresLa voie de chemin de fer, coupe le tissu

urbain. Cette rupture se sent d’autant plus que les moyens de franchissements sont rares. D’autre part, la présence de la voie ferrée a guidé l’implantation de nombreuses indus-tries, dont les abattoirs eux-même, cela pour des raisons logistiques

La prédominance des emprises indus-trielles

L’analyse des fonctions précises présentes sur l’axe révèle une très forte présence d’uni-tés industrielles. Il y en a de toutes tailles et de tout types. Du petit fabriquant de pièces mécaniques aux unités de production phar-maceutique. Les deux quartiers étudiés sont nés avec l’essor des industries, il n’est donc pas étonnant de les retrouver aujourd’hui, même l’impact de la crise économique contraint cer-taines entreprise a partir.

La présence de friches industrielleLe long de l’axe des friches industrielles

sont facilement repérable par l’état dégradé

La présence de nombreux équipements publics et de lieu de vie ou d’animation

On constate la présence d’une forte concentration d’équipement au nord du ter-rain en friche, aussi appelé Chabou. Cette

concentration est d’autant plus spécifique qu’elle regroupe des équipements destinés à l’éducation (Lycée, collège, école, ...). Il y a aus-si des équipements publiques par fonction, comme les abattoirs ou le commissariat Derb Moulay Chérif, qui ne sont pas encore totale-ment institutionnalisé.

La problématique du stationnementElle s’exprime le plus fortement le long de

l’Avenue Jafar El Barmaki. Notamment devant les abattoirs, à proximité des magasins de bro-chettes. La cohabitation avec d’autres usages tels les marchands ambulants ou les kiosques illégaux reste conflictuelle

La proximité avec deux bidonvillesLe long de l’axe, nous avons identifié deux

bidonvilles. L’existence du programme Villes sans bidonville, nous pousse à réfléchir quand à la résorption de ces poches d’habitats insa-lubres.

La présence de plusieurs îlots résiden-tiels

Les bidonvilles jouxtent de façon para-doxale des îlots résidentiel R+4, dont certains bâtiments sont bien ouvragés, décoré par les soins des habitants. Ces îlots rompent avec leur environnement, à dominante industrielle.

Orientations :Permettre le franchissement des infrastruc-

turesOpter pour un traitement qualitatif de

l’Avenue Jafar El BarmakiDévelopper la fonction résidentielle de

l’axeSolutionner la problématique des bidon-

villesTravailler en synergie avec les nombreux

équipements publics

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4. Le génie des lieux

La conception d’un projet est fondée sur une démarche rigoureuse de compréhension des besoins, de l’évolution des usages et du génie du lieu. Ainsi, notre projet s’est nourri du regard croisé d’une équipe pluridisciplinaire qui découvrait Casablanca, le site et les abattoirs. Cette expérience partagée, cette attention à l’histoire d’un bâtiment nous a permis de mieux mesurer ce qui pouvait être sacrifié et ce qu’il était indispensable de gar-der.

Ce que nous avons découvert lors de nos premières visites, c’est ce jeu de volumes entre les pleins, les vides, entre le dehors et le dedans, l’ombre et la lumière, le vaste et l’exigus, la continuité et l’alternance d’espaces ouverts ou clos. Ces composantes génèrent des atmosphères multiples, diverses et particulières.

Chacun des espaces doit conserver sa valeur, son atmosphère et son pouvoir évocateur. Il est important de conserver une part d’imprévu, de façon à laisser une partie de l’histoire s’écrire dans les lieux avec le temps.

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Génie des lieux:

*Un espace très vaste et linéaire.*Il se déploie entre la façade bâtie de la halle et une bande boisée d’eucalyptus et donne accès à de nombreux bâtiments. *Façade urbaine* Abondance et richesse des élé-ments architectoniques: claustra, zellige (carreaux de revêtement mural)..

Etat des lieux (struc-ture/pathologie) :

* Sol: Assez bon état* Accumulation d’eau par endroits

Programme possible:

* Un parvis planté * Espace de convivia-lité qui peut accueil-lir des événements éphémères: festivals, concerts..* Ouvrir les abattoirs au quartier Hay Moham-madi.

Le parvis de la grande halle

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Génie des lieux :

* Bâtiment très allongé offrant un grand volume *Grande halle d’in-tercommunication* Espace tampon entre intérieur et extérieur * Ventilation tra-versante* Lumière tamisée

Etat des lieux (structure/patholo-gie):

* Murs:Salissures, dépôt d’algues et de lichens* Encroûtement, gonflement et épaufrure. * Carbonatation du béton, effrite-ment et chutes de morceaux.* Dépassivation de fers par en-droits.

Programme pos-sible:

* une salle des pas-perdus* Événements éphé-mères * Accueil * Espace de transi-tion entre les bâti-ments nouveaux (à la place des frigos) et l’existant (la bou-cherie).

Halle d’intercommunication

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Génie des lieux :

*Bâtiment fragmenté en plusieurs espaces li-néaires, héritage du passé et de l’activité du lieu.* Multitude des accès*Ventilation naturelle * Lumière naturelle filtrée par les claustras*Présence des rails métal-liques: modularité.

Etat des lieux (structure/pathologie):* Sol: Forme abîmées par quelques endroits* Trappe d’évacuation des EP bouchées* Pentes non régulières, * Accumulation d’eau sur le toit.* Accumulation de détri-tus au niveau des trappes

Programme possible:Une grande salle dont l’aménage-ment intérieur peut être changé selon l’utilisation. On peut y mettre une exposition et la laisser dans ce cas sans cloisons, comme on peut la transformer en petits espaces d’expo-sition ou vente de produits (un souk associatif ) avec des cloisons amo-vibles qui les séparent* on peut diviser l’espace en trois ou quatre grandes salle.* Utiliser les rails métalliques comme supports des panneaux amovibles

Boucherie

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Génie des lieux:

*Un bâtiment offrant de grands volumes * Ventilation traver-sante * Lumière diffuse* Verticalité: 9 mètres d’hauteur sous plafond*Flexibilité

Etat des lieux (structure/pathologie):

* Murs :Salissures, dépôt d’algues et de lichens* Encroûtement, gonfle-ment et épaufrures. * Carbonatation du béton, effritement et chutes de morceaux.

Programme possible:

* Une médiathèque : l’idée est de garder le bâtiment comme une enve-loppe protectrice. Des boites suspen-dues, connectées entre elles par des passerelles, peuvent accueillir des salles de travail, une vidéothèque, etc. Une de ces boites, une buvette, perce l’enveloppe pour offrir un panorama sur la ville. Le RDC sera réservé pour l’accueil, les locaux techniques et une grande salle de lecture.

Les écuries

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Église Roches Noires

Vue depuis la terrasse: les points repères dans la ville de Casablanca

Mosquée Hassan II La mer

Génie des lieux:

*Un bâtiment de très grand volume composé de deux étages très spacieux.* Possibilité d’accéder à la toiture où les horizons sur la ville se dévoilent.* Ventilation traversante* Lumière diffuse

Etat des lieux (structure/pathologie):

* Poteaux: cornières rouillées, struc-ture apparentes.Dépassivation des armatures.Epaufrures, carbonatation du béton,Corrosion des armatures en fer, ruis-sellement des eaux à partir du pla-fond.Accumulation d’eaux au pied des poteaux.

Programme possible:

* Restaurant panoramique sur le toit* Rez-de-chaussée ouvert au public* Locaux associatifs

La Halle aux cuirs

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V. Al BarzakhUne fois les analyses du diagnostic orienté

réalisées, nous nous sommes déjà position-ner sur certains sujets clés du projet, comme la question patrimoniale ou le type de pro-grammes que l’on souhaiterais voir s’implanter à l’échelle urbaine.

Il est dès lors possible de passer à la pro-grammation portant sur le futur des axes et du site des abattoirs.

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Albarzakh est un projet qui vient redonner vie aux quartiers qu’il touche : le quartier Roches noires et le quartier Hay Mohammadi.

Albarzakh en arabe signifie la position d’entre deux. Dans notre projet il réfère à l’interface entre les deux quartiers « Hay Mohammadi » et « Roches noirs » Séparés par les voies ferrées mais unis par les abattoirs. A l’époque de leur activités, les abattoirs réunissait les habitants des deux quartiers, que ce soit dans leurs enseigne ou au niveau des activités avoisinantes.

A travers Albarzakh, l’équipe Art’BATTOIR a la vision de créer une synapse urbaine dont le bâtiment des anciens abattoirs représente le centre.

Le projet vient répondre à des besoins locaux. Etant à caractère jeune, elle exprime un be-soin d’infrastructures culturelles, associatives où elle pourra manifester ses talents qu’ils soient modernes ou traditionnels.

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1. Axe Roches noires - AbattoirsAl Barzakh a pour ambition de révéler la richesse urbaine cachée dans ce quartier soumis à de nombreuses nuisances. Le souci de répondre au manque d’espaces publics peut concerner la création, mais aussi la requalification de lieux. Ainsi, le parc devant

l’église, qui est un des seuls du quartier, se verra prolonger pour rejoindre la trame arborée de la rue.

a. Densification résidentielleEnfin, la densification précédemment mentionnée se fera préférentiellement sous la forme

d’immeuble résidentiel de moyen standing d’une surface générée globale de 8500 m².

b. Bd Amr Ibnou AssL’aménagement du boulevard « Amr Ibnou Ass » s’inscrit dans la volonté de tourner la ville

vers la mer. Le traitement du Boulevard vient renforcer son rôle de percée visuelle sur la mer, avec l’affirmation du gabarit par une densification progressive des dents creuses et le traite-ment paysager des espaces publics. Plus qu’une simple dimension esthétique cet aménage-ment apporte une continuité du projet et permet de répondre à certaines des problématiques locales. l

c. Place de la passerelleIl se termine en effet par la création d’une passerelle permettant de rejoindre les abattoirs

qui allie à la notion traditionnelle de passage celles de l’arrêt et de la contemplation. Ainsi le cœur de notre projet s’ouvre sur le quartier des roches noires et son accès se trouve alors faciité pour une importante population. L’accès de la passerelle donne l’occasion de transformer l’ac-tuel nœud routier en une place offrant un cadre agréable. Cette nouvelle aménité urbaine se trouve bordée d’immeuble de bureaux (13500 m²) et de commerces (4500 m²), comme signe-précurseur de la transformation du tissu industriels avoisinant.

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2. Axe Casa-voyageur Roches noiresCet axe permet de connecter la gare de Casa-voyageurs aux abattoirs. Il est d’une grande importance du fait qu’il accueille la station de tram-

way la plus proche des abattoirs tout comme la future gare LGV. Ces éléments favorisent l’accessibilité du projet.

a. Requalification du BD BAHMADCeci impose de traiter l’actuel Boulevard Bahmad de façon à ce qu’il rende le trajet le plus

agréable possible, cet aménagement sera aussi l’occasion de prolonger les travaux qui ont été réalisés devant la gare.

b. Immeuble de bureau innovantLe tissu urbain jouxtant cet axe est déjà très dense et possède une grande mixité de fonc-

tions, c’est pourquoi l’intervention sur cet axe reste minime se focalisant sur les espaces publics.

Toutefois à la croisée du boulevard Bahmad et de la rue des Oudayas se trouve un bâtiment industriel abandonné. Si l’architecture n’est pas marquante le bâtiment est en bon état. Une ré-habilitation est ainsi envisageable. Le programme choisi est un ensemble d’espaces de bureaux innovant (15300 m²) orienté vers le co-working.PL

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3. Axe Abattoirs Hay MohammadiL’aménagement du boulevard « Jaafar Albarmaki » permettra de relier la partie Ouest de Hay mohamadi aux abattoirs. Il s’agit de requalifier

l’axe déjà présent qui sur certains tronçons est peu utilisé à la fois par les piétons et les automobilistes.

Les petits restaurants de brochettes en face des abattoirs garderont leur place toute en bénéficiant d’une possibilité d’accueil au sein de la partie dédiée aux entreprises dans Diour lbatwar. Ainsi, ils pourront toujours garder leur activité tout en la développant.

c. Quartier ChabouLe terrain Chabou (6200m²) représente un

grand potentiel en termes d’aménagement urbain. Sa transformation partielle en parc (2900m²) viendra créer un espace de respi-ration et de détente dans un quartier qui en manque.

La création de logements (31600m²) sur cet axe fera profiter la population de la proximité des nouveaux équipements (culturels et spor-tifs) se trouvant à proximité. Ceci permettra aussi l’animation d’un axe majeur socialement gelé jusqu’à présent vu sa fonction exclusive-ment industrielle.

a. Salle OmnisportOutre le traitement qualitatif du Boulevard, des programmes viennent se greffer le long de

l’axe au gré des opportunités foncières. La transformation du marché de poulet existant en une salle omnisport (4500 m²) répond à un besoin local mais elle garantit aussi l’homogénéité du projet Al Barzakh. Ce changement suppose de délocaliser le marché aux poulets, comme cela a été fait pour les abattoirs, il permettra d’apporter une solution aux problèmes d’hygiènes géné-rés par ce marché.

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4. Diour Lbattoir

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a. Dar DiafaDar Diafa (la maison de l’hospitalité) est un hôtel typique Marocain implanté au sein des abattoirs sur une surface totale

de 6000 m² dont 3700 m² sont alloués à un hôtel et 2300 m² pour une auberge de jeunesse.

La proximité de Dar Diafa par rapport au reste du programme au sein de Diour lbattoir lui confère une particularité attrac-tive.

Loger à Dar Diafa c’est s’immerger dans un complexe de culture marocaine dans tous ses détails et dans tout ses états.

• DETAILS :

Programme : Hôtel avec une gamme de chambre de

différent standing : 3700 m² Une Auberge de jeunesse : 2300 m²

Surface : 6000 m²

Public / Usagers : Touristes locaux, natio-naux et internationaux à la recherche d’une expérience culturelle originale

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 22 000 000 dh

Gestion : Géré par un exploitant hôtelier marocain, régit par un cahier des charges pré-cis et exigeant.

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58. Caravane-sérail

59. Hôtem région de Marakech

60. Projet de Masdar City

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b. Dar RahaDar Raha (2200 m²) (la maison du bien-

être) est une maison de bien être qui s’appuie sur les richesses naturelles du pays.

Entre huile d’Argan, Henné et Ghassoul le visiteur profitera des soins naturels assurés par une main d’œuvre issue des quartiers avoisi-nants.

Destinée à la fois aux touristes et aux habi-tants du quartier, Dar Raha participera ainsi au développement du tourisme dans Diour Lbat-toir d’une part et au recrutement des habitants locaux.

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• DETAILS :

Programme : Hammam et Spas Salle esthétique et soin du coeur Salle de gym

Surface : 2200 m²

Public / Usagers : Touristes locaux, natio-naux et internationaux à la recherche d’une expérience culturelle originale mais aussi les habitants des quartiers avoisinant.

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 7 700 000 dh

Gestion : Géré par une start-up créée loca-lement qui respectera une politique tarifaire en adéquation avec les moyens des habitants des quartiers voisins.

c. Jnane LbattoirJnane Lbattoir (le jardin des abattoirs)est

une oasis qui vient rompre l’ensemble minéral du site. Il s’étend sur 17000 m².

Il contribue à la réduction du phénomène d’ilot de chaleur par la création d’un ilot de fraicheur. Il vient offrir au quartier un espace public planté de qualité, venant ainsi combler un manque important à l’échelle urbaine.

Avec ses deux parties, une publique pour l’ensemble des visiteurs de Diour lbattoir, et une privée pour les résidents de l’hôtel et de l’auberge, Jnane lbattoir représente le pou-mon local de Diour lbattoir.

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• DETAILS :

Programme : Oasis publique : 12 800 m²Oasis privée : 4 200 m²

Surface : 17 000 m²

Public / Usagers : Habitants et travailleurs des quartiers avoisinants et touristes. Le plu-blic varie selon une triple temporalité, la sai-sons, le jour de la semaine et l’heure. Il convient d’adapter le parc à cette multiplicité d’usagers potentiels.

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 44 400 000 dh

Gestion : L’oasis privé est gérée par un ex-ploitant hôtelier marocain, régit par un cahier des charges précis et exigeant. Pour l’Oasis pu-blique, elle peut faire l’objet d’une délégation à une entreprise prestataire ou être gérée par la ville elle-même.

61. Hammam traditionnel

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d. Zenqat Lqantra et Zanqat LhayhaZenqat Lqantra (la rue du pont) est la rue commerçante menant vers la passerelle « Qantrat Lbattoir ». Fréquentée par les

visiteurs de Diour Lbattoir, elle représente une opportunité d’implantation d’un restaurant et d’un café.

Zen9ate Lhayha (la rue de la fête) est une place en plein air de 1800 m². Selon sa dénomination, la place est destinée aux manifestations festives. Entre matchs de foot, concerts et foires, la place fait profiter les visiteurs du grand espace qu’elle met à leur disposition ainsi que du beau temps qu’elle leur offrira.

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2• DETAILS :

Programme : Rue commerçante : 700 m²Place en plein air : 1 800 m²

Surface : /

Public / Usagers : Habitants et travailleurs des quartiers avoisinants et touristes. La place sera utiliser par les visiteurs des Abattoirs. Elle pourra accueillir également des évènements festif ou non, dont l’installation pourra être facilitée par la prise en compte en amont de cette problématique.

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 4 000 000 dh

Gestion : Les propriétaires des commerces et un partenariat entre la Société Projet Al Bar-zakh et les artistes

62. Exemple de la friche de la belle de Mai, Marseille

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e. Dar LghiwaneDar Lghiwane (la maison des Ghiwane) (1800m²) est un espace dédié à la musique marocaine. Il est composé d’une école

de musique, d’un musée de la musique marocaine et de box d’enregistrement.

Dar Lghiwane a été nommé ainsi pour rendre hommage au groupe musical Nass Lghiwane qui représente un emblème de la musique marocaine. Le groupe est issu du quartier Hay Mohammadi. Leur style musical a fait ravage pendant les an-nées 70,80 et 90. Ils continuent à séduire les jeunes de nos jours.

L’espace est prévut de façon à être flexible pour pouvoir accueillir des concerts en Rez de chaussée, mais aussi des expo-sition ou des ateliers.

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• DETAILS :

Programme : Salle pour spectacle : 880 m²Musée musical : 760 m²Ecole de musique : 200 m²Box d’enregistrement : 70 m²

Surface : 1800 m²

Public / Usagers : Visiteurs, Jeunes du quartier, musiciens professionnels ou ama-teurs, spectacteurs

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 4 000 000 dh

Gestion : Le bâtiment sera géré par le mi-nistère de la culture

63. Casa en Brejos de Azeitao, Setubal by Aires Mateus

64. innovationdock_rotterdam_groosmanpartners

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f. Dar LfennaneDar Lfennane (2000 m²) (la maison de l’artiste) est un ensemble d’ateliers permanents ou temporaires destinés aux ar-

tistes marocains.

Les artistes bénéficieront également d’un espace d’exposition commun et visitable par les touristes. L’espace sera géré par des associations sous la tutelle de l’administration générale de Diour Lbattoir. Cette association peut tout à fait être le collectif d’association qui gère actuellement la fabrique culturelle des abattoirs.

Il s’agit de conserver la dynamique actuelle, de l’accompagner et de lui donner un aspect plus professionnel tout en lui attribuant des espaces mieux adaptés, bien que plus petit.

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g. Dar LmallemDar Lmallem (la maison du maître) est un ensemble d’ateliers d’une surface de 1200 m² destinés aux artisans.

Ces derniers pourront produire, exposer et vendre leurs créations dans cet espace. Etant à proximité, les touristes auront accès à ces ateliers et pourront observer de près la fabrication des produits artisanaux. Plus qu’une simple animations, il peut s’agit d’une réelle expérience et l’occasion d’un échange entre le savoir faire et la curiosité.

Dar Lmallem sera gérée grâce à une convention avec l’Académie des Arts Artisanaux. Cette nouvelle école, pourra en effet réserver des locaux pour ses apprentis ou les louer à d’autre artisans ou artistes.

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• DETAILS :

Programme : Atelier d’artisteSalle d’exposition et de venteSurface : 2000 m²

Public / Usagers : Pour les artistes marocains intéressé, ils peuvent être aujourd’hui déjà présent dans les abattoirs ou extérieurs.

Realisation : Société Projet Al BarzakhInvestiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 4 000 000 dh

Gestion : un partenariat entre la Société Projet Al Barzakh et les artistes, peut attribuer la gestion à un collectif d’artistes

• DETAILS :

Programme : Vitrine et boutique : 360 m²Salle de travail pour artisanat : 840 m²Surface : 1200 m²

Public / Usagers : Pour les artisans marocains intéressés, ils pourront bénéficier d’un local a un prix abordable à proximité du centre.

Realisation : Société Projet Al BarzakhInvestiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 2 400 000 dh

Gestion : un partenariat entre la Société Projet Al Barzakh et l’Académie des Arts Tradition-nels.

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h. Dar LhikmaDar Lhikma (la maison de la sagesse)

(1700m²) est la médiathèque, espace de culture et de savoir.

Elle accueille les habitants des quartiers avoisinants (Belvédère, Roches Noires et Hay Mohammadi). Son objectifs n’est pas de res-sembler aux biliothèque ou médiathèque exis-tante mais de se démarquer en proposant des services innovants, comme l’aide aux devoirs, la médiation culturelle, l’accueil de débat, de thé littéraire, ...

D’autre part, l’idée de ce programme est d’avoir une dimension pratique, la présence d’un cyber-café et d’un centre d’orientation et d’aide à la création d’entreprise. Dans un quar-tier où 60% de ménages possède le téléphone fixe et où le taux de chômage est le plus élevé à Casablanca semble pertinent.

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i. Dar LhayDar Lhay (la maison du quartier) est la mai-

son du quartier abritant des locaux d’associa-tions, un centre de formation, un dispensaire, et une garderie. L’ensemble est agencé sur une surface totale de 2000 m².

La maman venant bénéficier des cours d’alphabétisation au sein de Dar Lhay pourra le faire tranquillement puisqu’elle déposera son enfant à la garderie juste en dessous de sa classe. Les associations installées depuis long-temps dans les anciens abattoirs de Casablan-ca se verront attribuer des locaux en location. Dar Lhay disposera de salles de réunions. Pour ces même associations.

L’objectif est de proposer aux associations, très dynamique à Hay Mohammadi, un sup-port pour leurs actions et une visibilité

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• DETAILS :

Programme : Médiathèque : 873 m²Centre d’orientation : 753 m²Cybercafé : 80 m²Aide à la création d’entreprise : 64 m²

Surface : 1700 m²

Public / Usagers : Habitants des quartiers voisins, étudiants, écoliers, jeune entrepre-neurs.

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 3 500 000 dh

Gestion : Le bâtiment sera géré par le mi-nistère de la culture

• DETAILS :

Programme : Garderie : 130 m²Centre de quartier : 500 m²Centre de formation : 314 m²Dispensaire : 379 m²Centre associatif : 691 m²

Surface : 2000 m²

Public / Usagers : Habitants des quartiers et associations. Elles peuvent être déjà implan-té sur le site ou exétérieur

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur :Société Projet Al Barzakh

Prix : 3 800 000 dh

Gestion : Le bâtiment sera géré par un col-lectif d’association

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j. Sahat LbattoirSahat Lbattoir (3100m²) (place des abattoirs) est le parvis à l’entrée principale des abattoirs.

C’est un espace de rencontre et d’échange. Sous l’ombre des arbres, les habitants du quartier y trouveront leur bonheur autour d’un jeu de dames ou de cartes.

Le but de ce parvis est aussi d’ouvrir le site des abattoirs vers la ville. De ne plus rester enfermer dérrière les murs d’en-ceinte. De Façon imagée, c’est comme si l’on reculait la cloture d’une dizaine de mètre.

PERSPECTIVE

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k. Espace lié au fonc-tionnement

La transformation de l’ensemble des abat-toirs nécessite la présence d’un programme anodin mais essentiel pour le bon fonctionne-ment du site, une fois livré.

Toilette et locaux de stockage dans l’oasis

Parking des abattoirs (3325 m²) : décrire le parking …

Pôle administration : Administration de Diour Lbattoir (700 m²)

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• DETAILS :

Programme : Parking : 3325 m²Administratration : 700 m²Toilettes et stockage : 500 m²

Surface : 4525 m²

Public / Usagers : Utilisateurs des pro-grammes dans Diour Lbattoir

Realisation : Société Projet Al Barzakh

Investiseur : Société Projet Al Barzakh

Prix : 4 00 000 dh

Gestion : L’espace public sera géré par So-ciété Projet Al Barzakh

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5. RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORMEApproche environnementale du projet El Barzakh

a. EauA Casablanca, comme partout dans le

monde, la consommation moyenne en eau potable par habitant ne cesse de croître et le prix de l’eau devient de plus en plus important. Face à cette réalité et surtout face à un enjeu écologique inquiétant, il devient donc impéra-tif de trouver des solutions alternatives visant à réduire la consommation d’eau potable, comme la récupération des eaux de pluie.

En effet, les usages quotidiens de l’eau ne nécessitent pas toujours une qualité dite « potable ». Certes, la qualité des eaux pluviales ne répond pas aux critères de potabilité, mais elle demeure largement suffisante pour bien des utilisations telles que l’alimentation des chasses d’eau, l’arrosage des espaces verts, le nettoyage des voiries et des véhicules ou en-core dans l’industrie.

C’est pourquoi la récupération - réutilisa-tion des eaux pluviales présente un double intérêt :

- économiser l’eau potable et préserver ainsi les ressources en eau douce ;

- Limiter les risques d’inondation.

Le cadre réglementaire Au Maroc, le statut juridique des eaux plu-

viales est déterminé par la loi sur l’eau 10-95 qui stipule que :

« Article 25 - Les propriétaires ont le droit d’user des eaux pluviales tombées sur leurs fonds.

Les conditions d’accumulation artificielle des eaux sur les propriétés privées sont fixées par voie réglementaire. » Chapitre V Condi-tions générales d’utilisation de l’eau.

Ainsi tout propriétaire a la possibilité de collecter les eaux pluviales pour son propre usage. La loi 10-95 ne prévoit donc aucune restriction ni obligation quand à l’usage de ces eaux, et ne fixe pas non plus les normes de qualité à respecter, ce qui montre le retard qu’a pris le Maroc en matière de gestion de l’eau et de la préservation de ses ressources.

La promotion des techniques de récupé-ration des eaux de pluie requiert un disposi-tif réglementaire auquel feraient référence,

particuliers, collectivités et installateurs ainsi que la mise en œuvre de mesures d’incitation afin d’aider le développement de ce créneau qui potentiellement représente une activité économique créatrice de valeur ajoutée et d’emplois et d’encourager le tissu profession-nel (entreprises spécialisées, revendeurs, tech-niciens, etc.) qui pourrait propulser cette pra-tique.

Collecte des eaux pluviales au sein des abattoirs

Pourquoi ce choix, pourquoi est-ce impor-tant pour notre projet ?

« Les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins »

Déclaration de Rio, 1992Une bonne maîtrise et une bonne gestion

de l’eau s’impose : comment peut-on consom-mer de manière raisonnable et responsable les ressources en eau dont on dispose ? Comment peut-on satisfaire les besoins en eau durable-ment ?

La réponse est donc via la récupération et la réutilisation des eaux pluviales pour les

nombreux avantages qu’elle offre :Des avantages environnementauxL’eau de pluie permet :•d’économiserl’eaupotable,• de préserver les ressources en eau des

rivières et des nappes phréatiques,•d’économiserl’énergienécessaireaucap-

tage, au traitement et au transport de l’eau.L’eau de pluie récupérée ne ruisselle pas,

il y a donc moins d’érosion des sols et moins d’inondation.

Un avantage économiqueL’eau de pluie est gratuite et elle est livrée

sur place.Un avantage pratiqueL’eau de pluie permet de constituer une

réserve d’eau mobilisable en cas de panne de réseau.

Pour quels usages ?Dans notre projet, les eaux pluviales récu-

pérées seront utilisées pour diverses activités à savoir :

- L’arrosage des espaces verts au sein et aux alentours des abattoirs ;

- Le lavage, le nettoyage et l’entretien des lieux ;

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- La recharge d’une réserve en cas d’in-cendie ou bien d’une panne dans le réseau.

Comment ?- Les dispositifs de récupération :La surface de récupération est générale-

ment la terrasse de l’habitation. En effet, il faut une surface qui intercepte l’eau pluviale et qui la concentre vers un collecteur (la gout-tière puis le tuyau de descente). Une filtration est impérative pour éliminer les plus grosses particules présentes sur la surface de récupé-ration (mousses, lichens, feuilles...).

Après la collecte, les eaux sont stockées dans une cuve à l’abri de la lumière, de la cha-leur et du gel, et éventuellement traitées (trai-tement antérieur ou postérieur). Une pompe permet l’alimentation de l’installation en eau de pluie récupérée, et une alimentation en eau de réseau se fait automatiquement lorsque l’eau de pluie n’est plus disponible. C’est la ré-serve de stockage et les systèmes de réutilisa-tion de l’eau qui sont les plus variables.

Stockage :Deux types de stockage se présentent : les

citernes préfabriquées d’usine et la construc-tion sur place d’une fosse de stockage.

Citernes préfabriquées d’usine :

Filtration :Dans le contexte marocain où il est recom-

mandé de restreindre l’usage des eaux récu-pérées à l’arrosage des jardins, lavage des sols et véhicules et aux chasses des toilettes. La fil-tration peut alors se limiter à :

La mise en place d’une grille métallique

au départ de la descente d’eau de pluie, qui permet, de retenir un maximum des feuilles, brindilles, fientes animales, grosses particules et autres éléments provenant de la toiture, entraînés par la pluie, évitant ainsi d’emmener tout cela dans la citerne de stockage et d’y fa-voriser un «bouillon de culture» ;

Pré-filtration par décantation, qui consiste à installer en amont de la citerne principale une petite cuve intermédiaire, par laquelle l’eau transitera pour y déposer les particules les plus lourdes et laisser flotter les plus légères. La sortie d’eau quant à elle sera adaptée pour évacuer l’eau à mi-hauteur, et cette cuve doit bien entendu rester facilement accessible pour nettoyage. Si on opte pour une fosse enterrée, elle doit comporter deux compartiments séparés : la première pour la décantation ; une seconde à partir de laquelle l’eau sera puisée. Le compartiment de décan-tation doit comporter un point bas ou un pui-sard pour recueillir les dépôts. On veillera à l’installation d’une ouverture d’accès suffisam-ment large pour laisser passer une personne même corpulente portant un seau. Dans la mesure du possible, on incorpore une échelle métallique le long des parois de la citerne près de l’ouverture d’accès. La trappe fermant l’ou-verture sera en matériau léger mais solide. Les trappes en béton armé demandent beaucoup

de force musculaire pour l’ouverture. Préfé-rer la plaque en acier laminé, munie d’une poignée escamotable ou de trous aménagés pour l’ouverture à l’aide d’un crochet. Pour les grandes citernes (supérieures à 10 m³), on peut éventuellement prévoir un éclairage étanche au plafond avec un interrupteur muni d’une lampe témoin placé dans la maison.

Explications + photos de la technique et du choix qu’on a fait :

Nous optons pour des citernes auto-construites en béton et ce pour plusieurs rai-sons :

- La non commercialisation sur place de cuves préfabriquées

- son coût modéré - le recours à une main d’œuvre et à des

matériaux disponibles sur place.- Le béton permet de neutraliser l’acidité

naturelle de l’eau de pluie contrairement au plastique ou au métal

Dimensionnement :

Le dimensionnement du stockage est

l’étape essentielle dans la conception d’un projet de récupération des eaux de pluie. Le volume de stockage ne se calcule pas selon le nombre d’habitants et/ou les besoins en eau de ceux-ci. Le choix du volume de stockage est défini en fonction :

*Du potentiel de récupération qu’offre le site où le bâtiment concerné est situé. Ce potentiel est la résultante de la pluviométrie moyenne du lieu et de la superficie des toi-tures du bâti.

*Des périodes d’absence de pluie pendant l’été. Au Maroc et suivant les régions, cette pé-riode varie d’environ 12 à 24 semaines. Plus la pluviométrie est irrégulière, plus il faut prévoir un volume important.

*Des usages que le propriétaire envisage pour l’eau récupérée.

Les besoins mensuels en eau si la superfi-cie des jardins est d’environ 700 m² peuvent être estimés à :

*Arrosage : (0,36 x 700) /12 = 21 m3/mois *Lavage escaliers, allées et locaux : 3 m3/

mois *Total : 24 m3/mois

Supposons que la superficie totale des toi-tures (surface de récupération) soit de l’ordre de 1600 m² la confrontation des besoins men-suels au volume mensuel moyen récupérable donnerait :

Les besoins annuels en eau de pluie : 120 m3

*Le volume d’eau récupérable : 469 m3 *La période sèche : 120 j Etant donné que l’usage principal dans ce

cas de figure est l’arrosage, la période durant laquelle le recours à l’eau récupérée est requis est le période sèche comprise entre début juin et fin septembre. Par conséquent, le volume de la fosse sera déterminé par la seule confronta-tion des besoins durant cette période (4 x 24 = 96 m3) et les apports durant cette même pé-riode soit 33 m3. La capacité requise est alors

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de 63 m3.

Les systèmes d’irrigation les plus répandus pour l’arrosage en ville :

1- Le goutte-à-goutte

L’irrigation par goutte-à-goutte, consiste à appliquer l’eau séparément à chaque plante en quantités réduites, précises et fréquentes au moyen d’un distributeur appelé goutteur. Il s’agit de la méthode d’irrigation la plus avan-cée, avec l’efficience d’application la plus éle-vée. L’eau est distribuée en continu au même endroit sous forme de gouttes et s’infiltre dans le sol en humectant la zone racinaire, vertica-lement par gravité et latéralement par effet de capillarité. La zone plantée n’est que partielle-ment humidifiée.

Le réseau d’irrigation goutte-à-goutte fonctionne sous faible pression (écoulement en charge) avec des pressions de service va-riant de 0,5 à 3 bars (5 ,0 m à 30,0 m).

Le goutteurs sont de petits distributeurs en plastique de haute qualité. Ils sont montés à intervalle régulier sur de petits tuyaux flexibles en PE. L’eau pénètre dans les goutteurs sous une pression d’environ 1 bar et ressort sans pression sous forme de gouttelettes continues avec un faible débit de 1 à 24 litres/heure.

2- Les asperseurs

L’irrigation par aspersion est la technique

d’arrosage par laquelle l’eau est fournie aux plantes sous forme de pluie artificielle, grâce à l’utilisation d’appareils d’aspersion alimentés en eau sous pression. Ainsi, l’irrigation par as-persion tend à reproduire la pluie naturelle et elle y parvient de façon plus ou moins parfaite selon l’appareillage utilisé et le soin apporté à l’arrosage.

Cette technique nécessite des conditions de pression moyenne à forte (de 3 à 6 bars à la buse).

Choix du système d’irrigation

Tenant compte des différents avantages et inconvénients de chacun des deux systèmes d’arrosage. Pour l’arrosage de nos arbres d’ali-gnement, le goutte à goutte s’avère le système le plus approprié qui permettra une meilleure préservation des ressources en eau. En effet, ce système a l’avantage d’utiliser des tuyaux

et des goutteurs pour débiter lentement un mince filet d’eau sur le sol juste au-dessus des racines de la plante. L’eau se propage lente-ment par gravité et capillarité jusqu’aux ra-cines, limitant ainsi les pertes en surface dues à l’évaporation et les pertes dues à la dérive par le vent pour les asperseurs.

Le goutte-à-goutte est donc la méthode la plus économe en eau. Un tel système permet de consommer 30 à 50% moins d’eau qu’un système d’arroseurs classique.

b. EnergieL’économie d’énergie, un enjeu crucial

La consommation en énergie devient de plus en plus forte. En effet, La consommation d’énergie électrique dans la région du grand Casablanca est passée de 4 721 millions de

kwh en 2006 à 4 901 millions de kwh en 2007, soit une variation positive de 3,8%. Cette consommation concerne l’éclairage public et domestique ainsi que les besoins de l’industrie et du commerce.

D’après le tableau et le graphe ci-dessus, il ressort que la consommation en électricité de la région du Grand Casablanca a beau-coup évolué et représente à elle seule près du quart de la consommation d’énergie réalisée à l’échelle nationale.

Devant la hausse des prix de l’électricité et des sources d’énergie qui se font de plus en plus rares, l’enjeu serait donc de faire des éco-nomies d’énergie.

ALBARZAKH : un projet économe en éner-gie

Les ressources d’énergie ne sont pas iné-puisables et les besoins humains vont grandis-sant. Nous devons donc adopter une démarche verte qui nous permettra d’économiser et de préserver les ressources énergétiques. Cette démarche compte :

L’installation de panneaux solaires photo-voltaïques

Principe de fonctionnement :Les panneaux solaires photovoltaïques

transforment la lumière du soleil en électrici-té. Ces panneaux sont donc les plus répandus mais aussi les plus complexes.

Ces panneaux sont tout simplement un assemblage de cellules photovoltaïques, cha-cune d’elles délivrant une tension de 0.5V à 0.6V. Elles sont donc assemblées pour créer des modules photovoltaïques de tension nor-malisée comme 12V.

La cellule photovoltaïque est fabriquée à partir de deux couches de Silicium (matériau semi-conducteur) :

- une couche dopée avec du Bore qui pos-sède moins d’électrons que le Silicium, cette zone est donc dopée positivement (zone P).

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- une couche dopée avec du Phosphore qui possède plus d’électrons que le Silicium, cette zone est donc dopée négativement (zone N).

Lorsqu’un photon de la lumière arrive, son énergie crée une rupture entre un atome de silicium et un électron, modifiant les charges électriques. C’est ce qu’on appelle l’effet photo-voltaïque. Les atomes, chargés positivement, vont alors dans la zone P et les électrons, char-gés négativement, dans la zone N. Une diffé-rence de potentiel électrique, c’est-à-dire une tension électrique, est ainsi créée.

Choix de l’emplacement et usage :Les panneaux solaires peuvent s’intégrer

dans la plupart des constructions toutefois la pose en toiture demeure le meilleur emplace-ment. Généralement bien exposée, facilement

à l’abri des ombrages de la végétation ou des bâtiments annexes, c’est la solution la plus souvent retenue.

Le projet Albarzakh va donc intégrer les panneaux solaires photovoltaïques aux bâti-ments encerclés en rouge comme le montre la figure suivante et ce le long de leurs terrasses.

Les bâtiments concernés sont : 8,9 : Dar lfennane11, 14 : Dar diafaLa disposition des panneaux solaires pho-

tovoltaïques sur les bâtiments précités se fera comme montré dans la figure ci-dessous :

Nos panneaux solaires photovoltaïques sont destinés principalement à l’alimentation en énergie électrique de l’ensemble des bâti-ments précités (appareils électriques et éclai-rage interne), cette énergie servira aussi à ali-menter les pompes destinées à surélever les

eaux pluviales stockées au niveau des cuves pour l’arrosage de Jnane lbattoir et pour les activités de nettoyage et d’entretien des bâti-ments et des ruelles au sein des abattoirs.

Justification :

Panneaux solaires thermiquesPrincipe de fonctionnementLes panneaux solaires thermiques trans-

forment la lumière en chaleur, le plus souvent pour des chauffe-eaux.

Pour cela, les rayons du soleil passent d’abord par une plaque de verre transparente à la lumière. Sous ce verre, un absorbeur noir (plaque de métal recouverte d’une fine couche de chrome) absorbe 80 à 90% des rayons lumi-neux. L’absorbeur transforme ces rayons lumi-neux en chaleur, grâce au transfert thermique par rayonnement.

En s’échauffant, l’absorbeur émet des infra-rouges. Ces infrarouges sont bloqués entre la plaque de métal et la plaque de verre, c’est le principe de l’effet de serre. Ainsi, l’air entre les deux plaques s’échauffe et améliore le rende-ment.

Par conduction, l’énergie thermique ou chaleur de l’absorbeur est transmise à un cir-cuit d’eau (c’est le liquide caloporteur). Celle-ci s’échauffe et est ensuite acheminée vers un ballon d’eau chaude à l’aide d’une pompe, ou bien par la simple gravité.

Dans l’accumulateur, le liquide caloporteur

chaud parcourt un circuit et transfère sa cha-leur à l’eau domestique.

Choix de l’emplacement et usage :

Pour chauffer l’eau sanitaire de Dar Raha (Hammam et Sauna) (voir figure ci-dessous), nous avons eu recours à des panneaux solaires thermiques. Comme dans le cas des panneaux solaires photovoltaïques, ces panneaux seront installés sur la terrasse.

JustificationLampadaires solairesComme ressorti du diagnostic, Casablanca

dispose d’un rayonnement moyen de 5kWh/m²/j. Cet ensoleillement assez important pour-rait être exploité pour éclairer le site des abat-toirs à travers la mise en place de lampadaires solaires.

En effet, le lampadaire solaire ou candé-labre solaire est un type de lampadaire qui est alimenté par l’énergie solaire, c’est-à-dire qu’il est équipé de panneaux solaires qui captent la lumière du soleil pendant la journée, ce qui permet de produire de l’électricité, qui est stockée dans des batteries, puis restituée la nuit pour l’éclairage.

JustificationLampadaires solairesComme ressorti du diagnostic, Casablanca

dispose d’un rayonnement moyen de 5kWh/m²/j. Cet ensoleillement assez important pour-

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rait être exploité pour éclairer le site des abat-toirs à travers la mise en place de lampadaires solaires.

En effet, le lampadaire solaire ou candé-labre solaire est un type de lampadaire qui est alimenté par l’énergie solaire, c’est-à-dire qu’il est équipé de panneaux solaires qui captent la lumière du soleil pendant la journée, ce qui permet de produire de l’électricité, qui est stockée dans des batteries, puis restituée la nuit pour l’éclairage.

Lampes à basse consommationEt pour être plus économe en énergie,

Al Barzakh opte pour des lampes à basse consommation. Ces dernières consomment 4 à 5 fois moins d’énergie pour s’éclairer.

Des opportunités pour Al Barzakh :Un cadre législatif et institutionnel qui

s’adaptePour accompagner le secteur des éner-

gies renouvelables, un projet de loi relative à l’efficacité énergétique, aux énergies renou-velables et à la restructuration du Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER) a été élaboré et est actuellement en phase de finalisation. Ce projet a pour objet d’assurer un développement durable de la fourniture d’énergie, de réduire le coût de l’ap-provisionnement énergétique pour l’écono-mie nationale, de lutter contre le changement climatique et de développer la technologie de valorisation des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Un fonds pour aide à l’investissementLe Fonds « FOGEER » est destiné à garantir

les crédits d’investissement consentis par les Etablissements crédit, notamment les Socié-tés de Leasing, aux entreprises et opérateurs marocains voulant investir dans les Energies Renouvelables et les Efficacités Energétiques.

Ce Fonds est confié à DAR AD-DAMANE qui en assure la gestion pour le compte du CDER. Le compte «FOGEER» est structuré par déve-loppement de filières (CES, Eoliens, Efficacités Energétiques,…) sous forme de sous comptes

dédiés.

Critères d’Eligibilité

• Investissementséligibles:ToutInvestis-sement lié aux Energies Renouvelables et Effi-cacités Energétiques, notamment ceux relatifs aux chauffe eaux solaires (CES) collectifs.

• Projetséligibles:ToutProjetrépondantaux séquençages et modalités de mise en œuvre définis, dans le cadre du Dispositif Glo-bal de Financement. Tout Projet dont l’enve-loppe finançable se situe entre 300.000, DHS et 2.500.000, DHS maximum.

• Entrepriseséligibles:ToutOpérateurouOrganisme intervenant dans le secteur indus-triel, commercial ou de prestations de services.

c. BiodiversitéLe visage vert de Casablanca : une grande

inconnue.Casablanca ou l’invasion du béton, telle

est l’idée qu’on se fait en parcourant les rues de la ville blanche. En effet, ce grand mouve-ment d’urbanisation se fait au détriment des espaces verts qui se font de plus en plus rares. La réalité demeure choquante : « Le Grand Casablanca compte moins de 1 m² d’espaces

verts publics par habitant (forêts de Bouskou-ra et de Echellalate non comprises), comparé à la norme de10 m² de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Surtout, les espaces verts sont mal répartis : le centre de Casablanca ain-si que la ville de Mohammedia sont bien des-servis, mais les arrondissements péricentraux de Casablanca accusent de fortes carences. » SDAU-2008. Les espaces verts casablancais ne répondent pas aux aspirations des citoyens, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Le manque d’entretien et de contrôle a causé la dégradation des équipements et de la végé-tation. A cela s’ajoute leur implantation dans la ville qui connaît une disparité d’un quartier à l’autre, en effet, des espaces verts bien orga-nisés et aménagés restent toutefois l’apanage de quelques quartiers, tandis que d’autres n’en disposent même pas.

La situation est donc alarmante, c’est ainsi que le SDAU prescrit un accroissement impor-tant de l’offre d’espaces verts, notamment à travers la création de plusieurs grands parcs urbains, dont deux dans la ville de Casablanca elle-même (Sidi Moumen et Anfa), en plus du parc de Sidi Abderrahmane et du zoo de Ain Sebaa qui serait transformé en jardin bota-nique.

En périphérie, plusieurs parcs urbains ou naturels seraient projetés. Les Grands Parcs Urbains constitueraient un réseau qui, avec les forêts, les espaces naturels à préserver, les zones inondables et les autres espaces ou-verts non urbanisés, formeraient une véritable

trame verte à l’échelle régionale.

Synthèse et enjeuxL’équilibre général de tout développement

urbain dépend de son offre en espaces verts. Ainsi, conscients de leur importance vitale en milieu urbain et particulièrement dans les zones densément peuplées, l’enjeu sera donc de valoriser les espaces verts existants et amé-nager de nouveaux parcs. Notre projet accor-dera dans ce sens une attention minutieuse à cette problématique qui constitue un axe stra-tégique majeur du schéma directeur d’amé-nagement urbain de la wilaya du grand Casa-blanca.

La réponse (Trame verte : deux axes verts + jardins au

niveau du site)Choix des arbres d’alignement : Certains arbustes et plantes vivaces

peuvent puiser l’eau en profondeur et se pas-ser d’irrigation une fois implantés, alors que pour obtenir un même effet de fleurissement, des plantes annuelles ont des besoins en eau très supérieurs.

Le monde végétal nous offre une panoplie de plantes « dromadaires » capables de vivre avec peu d’eau et qui ne sont pas pour autant des plantes insignifiantes.

Un choix judicieux d’espèces et de varié-tés permet de réduire la consommation d’eau. C’est pourquoi pour notre projet, nous avons opté pour des arbres qui résistent à la séche-

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resse et qui ne nécessitent qu’un simple suivi d’arrosage en période estivale à savoir : les Brachychiton populneus connus sous le nom de peupliers d’Australie.

Brachychiton populneus : détail des fleurs.Ces arbres très disponibles dans les pépi-

nières du grand Casablanca, sont souvent uti-lisés comme arbres d’alignement en milieu urbain et ce pour leurs innombrables qualités :

- Ils acceptent des sols assez variés- Une fois bien installés, ces arbres sup-

portent la sécheresse.- Une floraison parfois spectaculaire

(Fleurs blanc-jaunâtre tachées de brun-rou-geâtre à l’intérieur.)

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FINANCEMENT DU PROJETLe coût du projet Al Barzakh se répartit entre l’aménagement des axes de l’épine dorsale et le réaménagement des anciens abattoirs de Casablanca.

Les axes Hay Mohammadi, Roches Noires et Casa Voyageurs présentent des opportunités foncières importantes. Ceci vient alimenter la vision du projet de densifier le tissus urbains et de l’enrichir en infrastructures pouvant abriter diverses activités.

L’étude financière a commencé par un inven-taire des coûts détaillés du projet (cf page 98). Il a été en effet judicieux d’estimer les coûts de chaque opération à part. Les prix recueillis, que ce soit à travers des sites internet spéciali-sés ou de la part des entreprises représentent une estimation moyenne du coût réel des prestations. Cependant, afin de surmonter le surcoût lié à la particularité des travaux et du foncier, nous introduisons un pourcentage de 10% d’aléas dans le coût global du projet.

Le projet Al Barzakh induit une valorisation du foncier au niveau des axes qu’il touche. Les nouveaux aménagements créés participent au rayonnement des quartiers Roches Noires et Hay Mohammadi et encouragent investis-seurs, citoyens et commerçants à venir s’ins-taller sur les axes étudiés. Les prix de vente considérés dans le calcul on été recueillis sur des sites web spécialisés.

Ainsi, la vente des produits immobiliers créés sur les trois axes Hay Mohammadi, Roches Noires et Casa Voyageurs participe au finance-ment de la création de Diour Lbattoir.

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Le plan de financement qui est un docu-ment financier synthétique, nous permet de chiffrer tous les besoins de notre projet et les moyens de financement. Il se matérialise par deux postes : les « Besoins » et les « Ressources ».

Nos besoins sont illustrés par l’achat des terrains, la construction des bâtiments, les aménagements paysagers, le remboursement du capital et le remboursement des intérêts.

Les ressources dont on dispose au début du projet sont les prêts bancaires qui financent le projet à 31%. A partir de l’année 3 du projet, les recettes générées par la vente des produits immobiliers permettent de financer le reste des aménagements à une hauteur de 69%.

Nous supposons que nos prêts bancaires sont à un taux d’intérêts de 7%, une hypothèse qui reste pessimiste par rapport au marché marocain des produits financiers. Les amortis-sements des prêts sont linéaires. On négociera avec la banque un intérêt différé pour chacun des prêts.

Il est important de mentionner le montant global du projet sans et avec intérêts :

Montant global du projet Hors taxes : 867 millions de dirhams.

Montant global avec intérêts : 1 554 mil-lions de dirhams, soit 687 millions de dirhams d’intérêts.

Le projet Al Barzakh va nous apporter un gain d’un montant de 55 millions de dirhams en ayant recours au crédit. Dans le cas contraire (sans crédit), les gains s’élèvent à 237 millions de dirhams.

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numéro de batiment nombre d'étage localisation appelation programmes Quantité unité Total (m2) type Prix unitaire (DH) Cout total HTmediatheque 873 m² bureaux rénov 2,000.00 1,746,000.00 centre de ressources 753 m² bureaux rénov 2,000.00 1,506,000.00 cybercafé 80 m² 1770 bureaux rénov 2,000.00 160,000.00 aide à la creation des petites entreprises 64 m² bureaux rénov 2,000.00 128,000.00

2 rdc plein air rdc Zenqat Lhayha spectacles + Cinéma plein air+rue+axe// 1896 m² 1896 traitement sol 1,500.00 2,844,000.00 salle pour spectacle 873 m² 1890 bureaux 2,000.00 1,746,000.00 musée de la musique marocaine 753 m² bureaux + 2,500.00 1,882,500.00 école de musique 200 m² bureaux rénov 1,500.00 300,000.00 box d'enregistrement 64 m² bureaux rénov 1,500.00 96,000.00 Venizia Ice (Café) 331 m² 571 bureaux rénov 1,500.00 496,500.00 Restaurant (marque connue) 240 m² 240 bureaux rénov 1,500.00 360,000.00

5 rdc+mezzanine rdc+mezza Mc Donald 125 m² 125 bureau + 3,000.00 375,000.00 6+7 rdc rdc parking 3325 m² 3325 traitement sol 500.00 1,662,500.00 8+8bis rdc rdc Dar Lfennane ateliers d'artistes + salle d'exposition 2070 m² 2070 bureaux 2,000.00 4,140,000.00

rdc vitrines + boutiques de produits artisanaux 360 m² 1228 bureaux 2,000.00 720,000.00 1er ateliers de travail d'artisants 868 m² bureaux 2,000.00 1,736,000.00

rdc+1 rdc+1 auberge de jeunesse 2350 m² 2350 log moy stand 3,500.00 8,225,000.00 démolition de l'existant 783 m² 783 démol 1,000.00 783,333.33

14 rdc+1 rdc+1 hotel 3720 m² 3720 log moy stand 3,500.00 13,020,000.00 12 rdc rdc Zenqat Lbattoir rue couverte 2485 m² 2485 traitement sol 2,000.00 4,970,000.00

rdc Hammam+sauna+acceuil+Esthétique+soins du corps 1500 m² 2210 bureaux + 3,500.00 5,250,000.00 1er Salle de gym 710 m² bureaux + 3,500.00 2,485,000.00

15 rdc+1 administration du complexe 708 m² 708 bureaux 2,000.00 1,416,000.00 garderie 130 m² bureaux 2,000.00 260,000.00 salle de quartier 500 m² bureaux rénov 1,500.00 750,000.00 acceuil 60 m² 2074 bureaux rénov 1,500.00 90,000.00 centre de formation 314 m² bureaux 2,000.00 628,000.00 dispensaire 379 m² bureaux 2,000.00 758,000.00

2eme locaux d'association 691 m² bureaux 2,000.00 1,382,000.00 10 rdc rdc sanitaires parc+locaux techniques+stocks 484 m² 484 bureaux 2,000.00 968,000.00

oisis publique 12747 m² 17378 traitement sol 2,500.00 31,867,500.00 oisis privée 4631 m² traitement sol 2,500.00 11,577,500.00

104,328,833.33 10,432,883,333.33

PLACE DE LA GARE RienArbres Bahmad plantation des arbres distancés de 6m 1 seul coté 92 U arbres 500.00 45,833.33

Trottoir Bahmad élargir les trottoirs 1 seul coté 3300 m² trottoirs 1,000.00 3,300,000.00 terrain batiment 1 __ Terrain bâtiment 1 CVA achat du bâtiment 8249 m² terrain 12,000.00 98,988,000.00 Batiment 1 R+2 Bâtiment 1 bureaux CVA Réhabilitation en espace de bureaux (coworking) 15300 m² bureaux 2,500.00 38,250,000.00

140,583,833.33 14,058,383,333.33

Terrain station RN

acheter le terrain et déplacer la station de service 1700 m² terrain 12,000.00 20,400,000.00 Terrain hangar RN acheter le terrain et démolir 2 hangars 7800 m² terrain 12,000.00 93,600,000.00

Place de la Passerelle place plantée 4300 m² 38195 pelouse/arbre 1,500.00 6,450,000.00 RDC Bâtiment commerces RN commerces 4520 m² bureaux 2,500.00 11,300,000.00

Terrain bureaux 1 RN achat du terrain 3375 m² terrain 12,000.00 40,500,000.00 Bâtiment Passerellebureaux bureaux 13500 m² bureaux 2,500.00 33,750,000.00

Qantrat Lbattoir passerelle pietonne 3000 m^3 pont dalle 1,500.00 4,500,000.00 1étage Démol Bât 2 RN démolir l'usine 3700 m² démol 1,000.00 3,700,000.00

Terrain bâtiment 2 RN acheter le terrain 1500 m² terrain 12,000.00 18,000,000.00 Bâtiment 2 MS RN constuire un immeuble de logements MS 7500 m² log moy stand 3,000.00 22,500,000.00 Bâtiment 3 MS RN construire 4 etages de logements 920 m² log moy stand 3,000.00 2,760,000.00

Terrain bâtiment 3 RN acheter le terrain 184 m² terrain 12,000.00 2,208,000.00 Place de l'église Paysage Eglise RN entretien/ aménagement paysager 2500 m² pelouse/arbre 1,500.00 3,750,000.00 Bd Amr bnou lass Arbres Amr Bnou Ass RN plantation des arbres distancés de 6m sur 2 côtés 143 U arbres 500.00 71,666.67

263,489,666.67 26,348,966,666.67

Salle omnisport Salle Omnisport HM équipement sportif 4580 m² bureaux 2,500.00 11,450,000.00 Bd Jaafar el barmaki Arbres Jaafar Barmaki HM Arbres 380 U arbres 500.00 190,000.00

Bâtiment Chabou MS HM Moyen standing 31360 m² log moy stand 3,000.00 94,080,000.00 Terrain Chabou HM achat du terrain 6272 m² terrain 12,000.00 75,264,000.00

Parc Chabou HM parc 2945 m² pelouse/arbre 1,500.00 4,417,500.00 185,401,500.00

18,540,150,000.00

foncier shon

Casa

Voy

ageu

rs-A

batt

oirs

Roch

es N

oire

s

total HT (DH)

R+4

Terrain Chabou

BD BAHMAD

total HT (Centimes)

R+4

Batiment3R+4

R+3

Hay

Moh

amm

adi

total HT (Centimes)total HT (DH)

total HT (Centimes)

PLACE DE LA PASSERELLE

Baitment 2

16

rdcrdc17

total HT (DH)

Dar Diafa

rdc

rdc+1

total HT (DH)

13 Dar Raha

11

1rdc

Abat

toirs

rdc + boites

9

rdc+2

rdc + boites

total HT (Centimes)

Jnane Lbatwar

rdc+mezza

Dar Lhikma

1er

boites

Zanqat Lqantra

boites

Dar Lhay

Dar Lghiwanerdc

rdc+1er

4

Dar Lmaalem

3

rdc+mezzanine

Page 100: Al Barzakh: un entre deux créatif, un foyer pour le renouveau du quartier

100

La structure du financement

Sponsors

Agence de Développement

Fonds Privés (hôtels, franchises)

Ministères concernés

Caisse de Dépôt et de Gestion

Société Projet Al Barzakh

Conseils des sponsors

technique juridique financier

Partenaire Public La Ville de Casablanca

Conseils du Partenaire Publique

technique juridique financier Constructeur Exploitant

Pacte d’actionnaires

Contrat de conception-construction du projet

Al Barzakh

Contrat d’exploitation-maintenance de Diour Lbattoir

Contrat de Partenariat

Contrats de financement

Banques

Garantie de remboursement

Le montage financier De par son innovation urbaine, le projet Al Barzakh apporte une innovation au niveau du montage financier.

Al Barzakh se caractérise par la multiplicité des acteurs intervenant dans le projet et leurs rôles décisifs lors de la conception, la réalisation et l’exploitation de Diour Lbat-toir et des projets sur les axes de l’épine dorsale.

C’est ainsi qu’est né un montage financier qui implique à chacune des phases du pro-jet tous ces acteurs.

La ville de Casablanca, comme partie publique dispose d’un arsenal de conseil-lers aux niveaux technique, juridique et financier. Elle engage un contrat de par-tenariat avec la Société Projet Al Barzakh qui s’occupe de la conception, la réalisation et l’exploitation du projet. Cette dernière, de par sa structure complexe engage des contrats de sous-traitance pour ses diffé-rentes missions, mais demeure le seul inter-locuteur de la Ville de Casablanca.

Pour financer le projet, les sponsors pré-sentent des garanties de rembourement aurpès des banques afin que la Société Pro-jet Al Barzakh puisse engager des contrats de financement auprès des banques. Ces Sponsors sont non seulement des action-naires de la Société Al Barzakh mais se verront aussi alloués des espaces au sein de Diour Lbattoir qu’ils exploiteront pour leurs comptes.

Le plan de financement présenté précé-demment permet de réaliser le projet. L’exploitation des abattoirs est financée par le loyer annuel que paiera la Ville de Casa-blanca jusqu’au remboursement du mon-tant total de la réalisation de Diour Lbattoir. Le partenariat Public Privé est ainsi conclu.