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Chantier de l’Eastmain-1-A Une nouvelle vision Rétrospective 2007-2011

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Chantier de l’Eastmain-1-A

Une nouvelle visionRétrospective 2007-2011

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Les grands accomplissements sont réussis non par la force, mais par la persévérance.

( Samuel Johnson)

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Cet album-souvenir a été produit par les Relations publiques de la SEBJ pour les travailleurs et les travailleuses du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert.(© SEBJ Tous droits réservés.)Site Internet : www.hydroquebec.com/rupert | Site extranet : www.extranetsebj.ca

Responsable des Relations publiques : Bionda Miotto 819 865-2100, poste 4151, [email protected]édactrice : Catherine Langlois / Réviseur : Richard Roch / Graphiste : Catherine Langlois Photographe : Paul Brindamour / Photographies additionnelles : Catherine Langlois, Mylène Goulet (photo du pêcheur à la page 53) et Jonathan Brisebois (photo de la présentation à la page 56) / Imprimeur : Imprimerie Lebonfon

Un merci tout spécial à Jimmy Lavoie pour son texte Voir grand et sa collaboration soutenue. Merci également à Bionda Miotto pour ses précieux conseils et son soutien incomparable tout au long de la conception de cet album. Enfin, merci à tous les gens du chantier de l’Eastmain-1-A, source d’inspiration et de motivation, et à tous les experts qui ont validé l’information que contiennent dans ces pages.

Imprimé sur papier couché, certifié FSC, pâte traitée à 100 % sans chlore ni acide.

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Table des matièresUne signature écologique ______________________________________________ p. 5Mot du président _____________________________________________________ p. 7Mot du promoteur ____________________________________________________ p. 9Eastmain-1-A et sa grande soeur Eastmain-1 ________________________________ p. 10Une centrale nouvelle génération ________________________________________ p. 13

Les travaux civilsVoir grand _________________________________________________________ p. 15Un défi au cœur d’acier ______________________________________________ p. 16Une base solide ____________________________________________________ p. 19Une centrale prend forme ____________________________________________ p. 20Le pari du préfabriqué _______________________________________________ p. 21Gravé dans le roc ___________________________________________________ p. 23

Mot du directeur ______________________________________________________ p. 25

Les travaux mécaniques et électriquesLes géants ! ________________________________________________________ p. 27Un long périple _____________________________________________________ p. 29Un bâtiment complexe ______________________________________________ p. 30Une centrale sous tension ____________________________________________ p. 33

Mot du chef de chantier ________________________________________________ p. 35

Les travaux connexesLe chantier le plus sécuritaire _________________________________________ p. 37L’environnement à l’avant-scène _______________________________________ p. 38La Weh-Sees Indohoun ______________________________________________ p. 39Quelque 300 000 alevins en héritage ___________________________________ p. 40De Montréal au chantier de l’Eastmain-1-A ______________________________ p. 41

Le milieu de vieLa terre d’un peuple _________________________________________________ p. 43De la Gaspésie à la Baie-James ________________________________________ p. 45D’hier à aujourd’hui _________________________________________________ p. 47Quand la faune apprivoise les travailleurs _______________________________ p. 49Le cœur et le ventre bien remplis ______________________________________ p. 50Une qualité de vie inégalée ___________________________________________ p. 52Professions de l’ombre _______________________________________________ p. 54Bienvenue au chantier de l’Eastmain-1-A ! _______________________________ p. 56

Hommage aux bâtisseurs ______________________________________________ p. 57

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Une signature écologique

« Inspiré par le dynamisme qui anime les bâtisseurs d’eau, le graphiste Paul Salois a ajouté un troisième élément de la nature au logo de l’Eastmain-1 : la terre.

L’eau et le soleil étant déjà présents au centre du Cercle de vie, symbole autochtone qui évoque le cycle de la vie, des saisons et de l’énergie. »

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Mot du président

Réal LaportePrésident – Hydro-Québec Équipement et services partagéset PDG de la SEBJ

De 2007 à 2011, plus de 6 800 personnes auront œuvré au chantier de l’Eastmain-1-A. C’est en décembre 2011 qu’on a procédé à la mise en service du dernier groupe turbine-alternateur marquant une étape importante du projet, la fin des travaux du turbinier.

L’ensemble des équipes se sont concertées quotidiennement dans le but de livrer une centrale performante répondant de façon optimale aux besoins d’Hydro-Québec. L’innovation, constamment au cœur de nos préoccupations, a été notre fer de lance pendant toute la durée des travaux au chantier de l’Eastmain-1-A.

Ce sont des équipes mobilisées et soucieuses de la qualité des travaux qui se sont succédé afin de livrer un aménagement à haut rendement.

Un chantier se termine et, en même temps, des centaines de personnes ressentent une grande fierté et de la nostalgie au moment du départ. Je tiens à remercier tous les travailleurs et toutes les travailleuses de leur apport à ces travaux d’envergure, réalisés dans le respect de l’environnement et des communautés locales.

Un chantier d’envergure prend fin.

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Mot du promoteur

Richard CacchionePrésident Hydro-Québec Production

Cette année 2011 marque la mise en service complète de la centrale de l’Eastmain-1-A. En effet, après cinq ans d’efforts soutenus, le chantier de l’Eastmain-1-A a franchi une étape cruciale, soit la mise en service commerciale du dernier groupe turbine-alternateur, et ce, juste avant la pointe hivernale.

Ces travaux, accomplis dans un esprit de collaboration, ont été réalisés par des équipes synergiques faisant partie de la SEBJ, d’Hydro-Québec Équipement et services partagés et d’Hydro-Québec Production. C’est grâce à la mobilisation de toutes ces équipes que nous avons optimisé les calendriers de réalisation de nos projets tout en respectant le budget prévu, et cela favorise certainement le rayonnement de l’entreprise.

Félicitations à tous ceux et à toutes celles qui ont travaillé au chantier de l’Eastmain-1-A.

Une mise en service remarquée !

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Historique

Eastmain-1-A et sa grande soeur Eastmain-1 Deux centrales hydroélectriques habillent aujourd’hui le majestueux paysage de la forêt boréale, un peu au nord du 52e parallèle. Les deux sœurs, Eastmain-1, l’aînée, et Eastmain-1-A, la benjamine, sont nées à peine à cinq ans d’intervalle. Chacune puise sa source dans le réservoir de l’Eastmain 1, d’où le « A » de la seconde, qui signifie « puissance additionnelle ». Alors pourquoi deux centrales direz-vous ?

L’aménagement hydroélectrique de l’Eastmain-1, construit de 2002 à 2006, était un projet prévu à la Convention de la Baie James et du Nord québécois, signée le 11 novembre 1975. Il devait être effectué à la suite de la construction de l’aménagement Laforge-2, soit dans les années 90. Toutefois, ce n’est qu’à la suite de la signature de la Paix des Braves, le 7 février 2002, que le gouvernement du Québec et les Cris ont consentis à la réalisation du projet tel qu’il avait été conçu. La construction de l’aménagement a débuté sans tarder par les travaux de la route reliant Nemiscau au campement de l’Eastmain.

La Paix des Braves, cette entente historique entre les Cris et le gouvernement du Québec, a aussi mis la table, grâce à la signature de la Convention Boumhounan, à la réalisation du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert. Entre février 2002 et décembre 2004, Hydro-Québec, de concert avec les Cris, a réalisé l’étude d’impact sur l’environnement. C’est au début de l’année 2007, à la suite d’un rigoureux processus d’évaluation environnementale, qu’Hydro-Québec a obtenu les autorisations nécessaires des gouvernements fédéral et provincial pour réaliser le projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert.

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Le but du projet ? Dériver partiellement (71 %) les eaux de la rivière Rupert vers le nord et construire deux nouvelles centrales au passage, les centrales de l’Eastmain-1-A et de la Sarcelle. Un projet de 4,3 milliards de dollars. La dérivation partielle de la rivière Rupert a eu lieu le 7 novembre 2009. L’eau dérivée transite aujourd’hui par le bief amont, le tunnel de transfert de 2,9 kilomètres de longueur et le bief aval, avant de se joindre au réservoir de l’Eastmain 1. Ce nouvel apport d’eau a permis l’ajout d’une centrale supplémentaire de 768 mégawatts, la centrale de l’Eastmain-1-A, qui prend aujourd’hui assise à 500 mètres à l’est de son aînée.

Dès la mise en service de la centrale de la Sarcelle, en 2012, cette eau sera turbinée quatre fois, soit par la centrale de l’Eastmain-1 ou la centrale de l’Eastmain-1-A, la Sarcelle, Robert-Bourassa ou La Grande-2-A, et, finalement, La Grande-1.

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Une centrale nouvelle générationLa nouvelle centrale hydroélectrique de l’Eastmain-1-A, bien calée dans la montagne de roc, impressionne. Il s’agit d’une centrale en surface possédant trois groupes turbines-alternateurs du type Francis à axe vertical. Tout comme la centrale de l’Eastmain-1, sa grande soeur, sa hauteur de chute correspond à 63 mètres puisque toutes les deux puisent leur eau dans le réservoir de l’Eastmain 1, d’une superficie de 603 kilomètres carrés. Pourtant, la centrale de l’Eastmain-1-A est beaucoup plus puissante que son aînée avec sa puissance installée de 768 mégawatts (contrairement au 507 mégawatts d’Eastmain-1). Pourquoi donc ?

La raison est simple : tout est démesuré à la centrale de l’Eastmain-1-A. Les conduites forcées sont à couper le souffle avec leur diamètre de 9,4 mètres pour la partie bétonnée et de 8,7 mètres pour la partie blindée. À dire vrai, ce sont les plus grandes conduites forcées des centrales du même type de tout le Complexe La Grande. Les trois groupes turbines-alternateurs sont également les plus volumineux des 55 groupes Francis à la Baie-James. Il y a de quoi faire des jaloux !

De plus, de nombreuses innovations ont vu le jour à la centrale de l’Eastmain-1-A dont l’installation à grande échelle de multiples pièces de béton préfabriqué, une première à la Baie-James. L’utilisation des panneaux préfabriqués a sauvé temps et argent, en plus de permettre de fermer l’enveloppe extérieure de la centrale avant l’hiver 2009.

Enfin, dans les prochaines pages, vous découvrirez les principales étapes de la construction de cette centrale surprenante. Vous constaterez également, entre chaque ligne, l’énergie déployée par les hommes et les femmes qui ont fait de ce chantier, un grand succès.

Bonne lecture !

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Excavation

En ces terres de démesure, il fallait voir grand. Il fallait voir loin aussi. Loin dans le passé, pour être en mesure d’interpréter les sondages recueillis, au cœur même de cette roche ignée, parmi les plus vieilles de la terre, estimée à plus de 2,5 milliards d’années. Avant même le début de la construction de la centrale de l’Eastmain-1-A, il fallait imaginer cet ouvrage que nous allions aménager.

Les travaux ont débuté en juin 2007 avec l’octroi du contrat visant à mettre à nu ce couvert rocheux. Ce premier contrat visait l’excavation du mort-terrain du site de la future centrale de l’Eastmain-1-A. Un passage obligé avant de débuter l’excavation du roc, prémisse à la construction de la centrale.

Composé de matériaux granulaires et organiques, le mort-terrain recouvrait la calotte rocheuse depuis plus de 8 000 ans, soit à l’époque de la glaciation du Wisconsin. En trois mois, soit de juin à septembre 2007, Neilson-EBC est parvenue à excaver ce couvert de mort-terrain estimé à plus de 1 400 000 mètres cubes.

La deuxième partie, l’excavation du roc, a été une grande aventure. Toujours sous l’égide de Neilson-EBC, le contrat visant à creuser les assises de la future centrale aura duré près d’un an. Plus de 1,5 million de kilogrammes d’explosifs auront été nécessaires pour dynamiter cet important socle rocheux. Les travailleurs de Neilson-EBC ont réalisé une véritable oeuvre d’art en dynamitant, par bancs successifs, plus de 1 600 000 mètres cubes de roche ! La profondeur de l’entaille, nécessaire avant de débuter la construction de la centrale, est estimée à près de 100 mètres. Bienvenue au pays des géants !

Voir grand

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Digue provisoire

En amont de la centrale, une question se pose : comment excaver le canal d’amenée et construire la prise d’eau à sec ? En effet, la mise en eau du réservoir de l’Eastmain 1, en novembre 2005, a ajouté un défi supplémentaire aux équipes de conception. Ingénieurs, administrateurs et spécialistes ont tous mis la main à la pâte afin d’élaborer une solution novatrice : la construction, dans les eaux du réservoir, d’une digue provisoire en enrochement dans laquelle seraient insérées d’épaisses palplanches d’acier. Ainsi, on créerait une enceinte étanche, on retirerait l’eau, et tous pourraient travailler au sec et en sécurité. Il fallait y penser !

À la mi-avril 2008, Neilson-EBC a entrepris l’édification de la digue provisoire d’une longueur de 750 mètres. Cette digue comportait trois zones distinctes, chacune constituée d’un type d’agrégat différent variant entre 80 et 600 millimètres. Un mois et demi a suffi à l’entrepreneur pour relever ce défi de taille qui consistait à déposer d’énormes charges de matériaux directement dans l’eau, et ce, à des profondeurs pouvant atteindre 24 mètres. Tout un défi !

Au total, on a scrupuleusement placé dans l’eau 515 700 mètres cubes de matériaux granulaires, ce qui représente environ 14 700 voyages de camion de 50 tonnes.

Ensuite, en juin 2008, ç’a été le début de l’insertion de l’immense rideau d’acier, composé des 567 palplanches, au cœur de la digue provisoire. Ces palplanches, d’une longueur pouvant varier entre 2,7 et 24,2 mètres, ont été conçues pour maximiser l’étanchéité de la digue provisoire. Au total, environ 2 500 tonnes métriques d’acier ont méthodiquement

Un défi au cœur d’acier

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pris place au rythme moyen de deux mètres à la minute à l’aide d’un marteau vibrant soutenu par une grue. Cette étape cruciale, qui a nécessité une très grande précision, s’est terminée à la fin du mois de juillet 2008. Dès lors, on a pu procéder au pompage de l’eau et à l’assèchement de l’intérieur de l’enceinte, opération qui allait durer un mois.

Durant 21 mois, la digue provisoire a rempli son rôle remarquablement. Le 27 avril 2010, une fois la prise d’eau terminée et les vannes fournies et installées par CANMEC Industriel inc. bien fermées, étanches et cadenassées, on a pu amorcer le remplissage de l’enceinte grâce à plusieurs pompes. Le démantèlement pouvait commencer ; la digue provisoire voyait son règne s’achever.

Cette dernière étape du contrat de la digue provisoire comprenait l’excavation de la partie supérieure effectuée au moyen d’excavatrices classiques, l’extraction des palplanches et, pour finir, l’excavation complète jusqu’au roc du réservoir grâce à une grue spécialisée à godet amovible. De mai à août 2010, Neilson-EBC a œuvré au retrait de la partie centrale de la digue en prenant soin de conserver les deux extrémités qui sont devenues les épis déflecteurs de la prise d’eau, un ouvrage, cette fois-ci, permanent. On aura relevé ce dernier défi en moins de trois mois et demi, soit deux mois avant la date prévue.

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Bétonnage

Bien qu’on ait intégré plusieurs pièces de béton préfabriqué à l’architecture du bâtiment, le béton coulé de manière traditionnelle a revêtu une importance cruciale dès le début de la construction de la centrale. De la prise d’eau aux aspirateurs, sa contribution est grandiose car il contribue à mettre en forme et à consolider l’ensemble de l’œuvre, et tout particulièrement le parcours de l’eau turbinée.

De la première à la dernière coulée, près de trois ans ont passé, et, au total, 115 805 mètres cubes ont pris le chemin des pompes à béton. À la centrale, les contrats de bétonnage des phases 1 et 2, octroyés respectivement aux entreprises Neilson-EBC et Cegerco–Inter-Cité (CIC), se sont échelonnés de septembre 2008 à octobre 2010. Aspirateurs, aire de service, aire des groupes, diffuseurs, piliers aval, mezzanines, etc., tout le béton coulé à la centrale a été mis en place dans le cadre de ces deux contrats, pour un total de 64 225 mètres cubes.

Les masses bétonnées les plus spectaculaires sont sans contredit les aspirateurs qui permettent à l’eau turbinée de retourner à la rivière. Ces véritables chefs-d’œuvre de béton, de formes complexes, supportent aujourd’hui tout le poids de la centrale, bien installés au fond du canal de fuite, à une vingtaine de mètres sous l’eau.

En amont, c’est l’entrepreneur CIC qui a obtenu le contrat de bétonnage de la prise d’eau et des conduites forcées. De février à septembre 2009, les équipes se sont relayées nuit et jour afin de compléter les 42 levées des trois conduites, dont certaines étaient inclinées à 50 degrés. Une fois les trois énormes tuyaux terminés, l’entrepreneur a réuni ses troupes et mis les bouchées doubles afin de compléter le bétonnage de la prise d’eau avant l’hiver, soit deux mois avant la date prévue.

Une base solide

La quantité totale de béton coulé au chantier de l’Eastmain-1-A correspond à un trottoir reliant le campement de l’Eastmain à Montréal.

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Superstructure

Dès le début du mois de mai 2009, alors que les dernières neiges narguaient encore le soleil printanier, les premières poutres de la superstructure de la future centrale faisaient leur entrée au chantier. Tel un casse-tête géant, la charpente d’acier était assemblée. La centrale de l’Eastmain-1-A dévoilait ses formes !

C’est l’entreprise Construction Proco qui a obtenu le contrat de la fourniture et de l’installation de la superstructure de la centrale de l’Eastmain-1-A. Ces immenses poutres de dimensions variées, munies d’une protection ignifuge, ont été peintes en usine. Ainsi, à leur arrivée, elles étaient prêtes à être installées. La charpente d’acier du côté de l’aire de service a été la première à être érigée.

Cette superstructure, d’un bleu profond, forme pour ainsi dire le squelette de la centrale. L’installation complète de cette imposante charpente a duré trois mois pour prendre fin au début du mois d’août 2009. Dès lors, elle était prête à recevoir le revêtement métallique du toit et les panneaux de béton préfabriqué... qui ne sauront tarder !

Une centrale prend forme

Les deux ponts roulants prennent assises sur la superstructure. Ces appareils de levage, d’une capacité de 340 tonnes métriques chacun, ont été installés en juillet 2009 par l’entreprise COH inc.

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Innovation en béton

Panneaux, poutres, dalles, de nombreuses pièces de béton préfabriqué ont été utilisées au chantier de l’Eastmain-1-A. À si grande échelle, c’est une première pour Hydro-Québec et pour l’industrie hydroélectrique. En effet, la centrale de l’Eastmain-1-A a été l’une des premières à troquer l’utilisation du béton traditionnel pour la fabrication de plusieurs parties nécessaires à l’édification du bâtiment au profit de pièces de béton préfabriqué. Un pari gagné !

Les premières pièces de béton préfabriqué à arriver au chantier ont été les 126 panneaux du mur aval de la centrale. Sous le regard des plus curieux, les convois transportant les panneaux ont fait leur entrée par le canal de fuite en août 2009. Ces panneaux ignifuges et de forme rectangulaire ont été boulonnés à la superstructure au moyen d’une grue. En quelques semaines, le bâtiment de la centrale était fermé de façon permanente, et tous allaient pouvoir travailler au chaud durant l’hiver. La rapidité d’installation et les coûts réduits ne sont que deux des multiples avantages de l’utilisation de cette technique innovante.

Par la suite, l’arrivée des pièces a repris de plus belle à la centrale. Les diverses poutres, toutes nécessaires à la construction du plancher des transformateurs, en aval de la centrale, ont été installées au printemps 2010. L’installation des murs coupe-feu a suivi à la mi-juin 2010 à raison de huit panneaux par transformateur.

Enfin, à l’intérieur de la centrale, les dalles, qui allaient composer le plancher des alternateurs, prenaient place successivement, au rythme du montage des trois groupes, soit de juillet à octobre 2010.

Le pari du préfabriqué

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Au printemps 2010, à la suite de multiples travaux préparatoires, l’excavation du canal de fuite a pu débuter. Ce chenal, long de plus d’un kilomètre, a comme fonction de retourner l’eau turbinée à la rivière Eastmain.

C’est l’entreprise Neilson-EBC qui a obtenu cet important contrat consistant à retirer 530 000 mètres cubes de mort-terrain et à excaver près de 525 000 mètres cubes de roc. Ce contrat s’est effectué en deux temps ; Neilson-EBC a retiré la majeure partie du mort-terrain à l’automne 2009 et est revenue en force au printemps 2010 pour débuter l’excavation du roc du canal.

Neilson-EBC a travaillé nuit et jour à raison de deux dynamitages par jour afin de créer cette impressionnante faille. Trois banquettes, d’une profondeur de 10 mètres chacune, ont été nécessaires à certains endroits. Le profil du canal permet d’observer une pente ascendante à 0,5 degré, une partie centrale horizontale et une autre partie en pente ascendante qui rejoint le fond de la rivière Eastmain. L’objectif : s’assurer qu’il y ait en tout temps de l’eau en aval de la centrale, une fois le canal de fuite ennoyé, et ce, même quand les groupes turbines-alternateurs sont à l’arrêt.

En trois mois à peine, Neilson-EBC a complété l’excavation à ciel ouvert du canal de fuite avec une grande précision, tel un couteau tranchant le beurre. Il ne restait que quelques travaux de finition et le retrait du batardeau aval qui retenait, jusque-là, l’eau dans le lit de la rivière Eastmain. C’est le 23 septembre qu’a eu lieu la délicate opération de créer une brèche au cœur du batardeau aval. Rapidement, l’eau s’est engouffrée dans le canal jusqu’aux aspirateurs de la centrale. En quelques jours, l’eau a atteint son niveau maximal, soit une vingtaine de mètres au-dessus des aspirateurs.

Enfin, en un mois à peine, soit de la fin de septembre à la fin d’octobre, Neilson-EBC a retiré au moyen d’une excavatrice les quelque 100 000 mètres cubes de remblai qui constituaient le batardeau aval. Le canal de fuite était complété ; il restera à jamais gravé dans le roc.

Gravé dans le roc

Canal de fuite

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Mot du directeur

Yvan DavidDirecteur – Projets de l’Eastmain

Au cœur de ces ouvrages grandioses résident la passion et l’effort de chacun des artisans qui ont participé à la construction de la centrale de l’Eastmain-1-A.

En lien avec nos calendriers de réalisation, mais surtout en tenant compte de notre préoccupation de tous les instants, la sécurité au travail, nous livrons aujourd’hui un équipement de haute qualité. Le chantier de l’Eastmain-1-A a sans contredit été un chantier où les défis et l’innovation se sont succédé au rythme des travaux. Des défis de taille réalisés dans le respect et la protection de l’environnement.

C’est avec fierté que je vous invite à lire cet album-souvenir qui relate les grandes étapes du chantier de l’Eastmain-1-A.

Vous êtes les artisans de notre réussite ; vous pouvez tous être fiers du travail accompli.

La fierté d’un accomplissement grandiose

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Couvercle des alternateurs

Cône aspirateur

Flasque inférieur

Croisillon supérieur

Stator

Palier de butée

Bâche spirale

Support du palier de butéeArbre

Rotor

Aération axiale

Cercle de vannage

Directrices

Avant-distributeur

Roue de turbine

Ensemble palier guide turbine

Flasque supérieur

Cuvelage inférieur

Enceinte collecteur(système d’excitation)

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Les géants !

Groupes turbines-alternateurs

Les trois groupes turbines-alternateurs de la centrale de l’Eastmain-1-A sont particulièrement impressionnants. Qu’on marche à l’intérieur du puits de turbine, dans la bâche spirale ou en dessous de la roue d’eau, on ne peut qu’être impressionné par l’immensité des pièces et l’ampleur du travail accompli. Ces groupes, qui siègent fièrement au cœur de la centrale, imposent le respect.

C’est l’entreprise Voith Hydro inc. qui a obtenu le contrat de la fourniture et de l’installation des trois groupes turbines-alternateurs d’une capacité de 256 mégawatts chacun. En un peu plus de deux ans, soit à partir de juillet 2009, les équipes de Voith Hydro ont réussi à assembler et à installer l’ensemble des multiples composants des groupes, un peu comme un casse-tête géant.

Les premières pièces installées ont été le cône aspirateur, suivi du cuvelage inférieur et de l’avant-distributeur. Ensuite, on a descendu les treize sections de la bâche spirale avant de les souder et de les bétonner. Peu de temps après, on a bétonné l’enceinte de l’alternateur et installé la carcasse du stator. On a alors pu débuter le montage de la partie fixe de l’alternateur, le stator. En parallèle, on a procédé à l’empilage des 8 700 tôles du rotor à l’aire de service et au montage des 72 pôles magnétiques. Au même moment, au cœur du groupe, Voith Hydro a installé, entre autres, le flasque inférieur, les 24 directrices, la roue de turbine, le flasque supérieur, l’arbre, le support du palier de butée, le cercle de vannage, le palier de butée, sans oublier la tuyauterie nécessaire au bon fonctionnement du groupe.

Enfin, le 6 février 2011, soit 18 mois après l’installation de la première pièce, on a procédé à la descente du rotor, une étape remarquée. Son diamètre atteint 13 mètres, et sa masse dépasse les 500 tonnes métriques. C’est le plus grand rotor de tous les groupes du type Francis du territoire de la Baie-James. C’est également lui, aidé par le stator, qui produit l’électricité. Pour ce faire, il tourne sur lui-même à la vitesse constante de 100 tours par minute, et ce, de façon étonnamment silencieuse pour un rotor de cette dimension.

Pour finir, le turbinier a ensuite installé le croisillon supérieur, l’instrumentation du système d’excitation et le couvercle de l’alternateur. Le 21 mars, on remettait le groupe LC 11 à Hydro-Québec Production ; c’était le coup d’envoi du début des mises en service. Les deux autres groupes ont suivi le même parcours quelques mois plus tard.

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Port de SantosPort de Santos

ChisasibiChisasibi

HalifaxHalifax

São Paulo, BrésilSão Paulo, Brésil

Eastmain-1-AEastmain-1-A

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Avant d’arriver au nord du 52e parallèle, les pièces qui composent les groupes turbines-alternateurs de la centrale de l’Eastmain-1-A en ont parcouru des kilomètres. Certaines pièces ont été fabriquées à São Paulo, au Brésil, et transportées par voies maritime et terrestre jusqu’au chantier. Voici l’histoire des trois roues de turbine de la centrale de l’Eastmain-1-A et de leur long périple d’un peu plus de deux mois.

Ce transport d’envergure, organisé plus d’un an à l’avance, n’est pas passé sous silence ; c’était une première sur les grands chantiers réalisés à la Baie-James. Les trois roues de turbine ont été les premières, en effet, à parcourir par camion, navire et barge les 13 355 kilomètres qui les séparaient de leur nouvelle demeure en passant par l’extrême nord du Québec.

Étant donné les dimensions excessives des trois roues Francis – 6,8 mètres de diamètre sur 4,19 mètres de hauteur – Voith Hydro a choisi de les transporter par bateau du port de Santos, au Brésil, à la baie de Chisasibi. Deux navires, le premier abritant deux roues, et le second, une seule, ont effectué ce long voyage. Au total, les bateaux ont mis une vingtaine de jours à atteindre la baie de Chisasibi, après un bref arrêt à Halifax pour se ravitailler. Le premier y a fait son entrée le 8 août 2010, et le second a suivi trois jours plus tard.

Après une délicate opération de transbordement sur une barge afin d’atteindre la rive, le transport terrestre a pu débuter. À ce moment, plus que 380 kilomètres ne séparaient les roues de leur destination finale. L’impressionnant fardier de 12 essieux a alors pris le relais. La première roue de turbine est arrivée au chantier de l’Eastmain-1-A le 14 août 2010, et la dernière, le 21 août 2010.

Un long périple

Transport des pièces

La turbine Francis est la plus utilisée à la Baie-James ; 55 des 74 turbines du Complexe La Grande sont du type Francis. Chaque roue de la centrale de l’Eastmain-1-A pèse 120 tonnes métriques.

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Équipements mécaniques et électriques

C’est le Consortium TAP (CTAP), formé de Transelec Common inc., d’Arno Électrique ltée et du Groupe Plombaction inc., qui a obtenu l’important contrat de fourniture et d’installation de l’appareillage et des systèmes électriques et mécaniques de la centrale de l’Eastmain-1-A. Ce mandat comprend également tous les travaux d’architecture reliés à l’aménagement intérieur du bâtiment. Le défi le plus important ? Gérer des travaux multidisciplinaires, et ce, sur toute la superficie de la centrale. De la galerie de drainage à la deuxième mezzanine, les équipes de CTAP ont ratissé large !

Le Consortium TAP a fait son entrée au chantier dès la fin de la construction de la superstructure, soit au début d’août 2009. Électriciens, tuyauteurs, charpentiers-menuisiers, maçons, etc., se sont relayés au rythme des travaux à effectuer et en synergie avec les autres entrepreneurs présents au chantier. Voici le portrait de l’œuvre réalisée par CTAP, de bas en haut.

Au niveau le plus bas de la centrale (203), soit dans la galerie de drainage, le Consortium TAP a principalement œuvré à l’installation de la tuyauterie et des systèmes mécaniques auxiliaires nécessaires à la vidange des groupes turbines-alternateurs.

Un étage plus haut, au niveau des bâches spirales (208), CTAP a, entre autres, fourni et installé l’équipement de la salle de filtration des eaux ainsi que la tuyauterie s’y rattachant.

Continuons notre ascension. Dix mètres plus haut, soit au niveau des puits de turbine (218), le travail effectué par CTAP est colossal. On peut y voir un plafond couvert de tuyauterie de dimensions et de couleurs variées : système d’incendie, d’eau de refroidissement, d’huile, etc.

Un bâtiment complexe

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Du côté électrique, CTAP a installé les sectionneurs et les barres blindées fournies par Alstom Canada ainsi que les centres de distribution alimentant les multiples équipements. La salle des huiles, avec ses deux immenses réservoirs, figure parmi les autres réalisations du Consortium à cet étage.

Ensuite, au niveau du plancher des alternateurs (224), CTAP a installé les armoires principales de branchement et le système d’excitation statique, en plus de mettre en place l’équipement des salles diverses : salles des batteries, des onduleurs et des compresseurs. Il a également œuvré à l’architecture de ces salles par l’installation d’innombrables blocs de béton.

À la première mezzanine (230), le Consortium a travaillé aux travaux d’architecture des locaux s’y trouvant : divisions intérieures, portes, fenêtres, équipements des salles de bain et dînette, etc. À la seconde mezzanine, CTAP a œuvré à la construction des deux salles mécaniques et y a installé les nombreux appareils de ventilation et de climatisation de la centrale.

Bien sûr, à ceci on peut ajouter l’installation des équipements qui s’étendent sur tous les niveaux de la centrale comme les systèmes de téléphonie, d’éclairage, de chauffage et de ventilation ainsi que la tuyauterie d’eau potable et des eaux usées, sans oublier le monte-charge.

En deux ans et demi, le Consortium TAP a en quelque sorte donné vie à la centrale et a grandement contribué à son autonomie, un peu comme un enfant qu’on met au mondeet qui grandit. Dès 2012, Hydro-Québec Production prendra le relais et s’assurera de veiller sur elle pour les nombreuses années à venir.

Au total, plus de 170 kilomètres de câbles sillonnent la centrale de l’Eastmain-1-A.

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Mises en service

Une centrale ne pourrait produire des mégawatts sans les équipes d’Hydro-Québec Production qui prennent le relais une fois la construction terminée. Toutefois, leur implication ne débute pas seulement qu’après la remise des clés. Avant même le début des travaux au chantier, les équipes d’Hydro-Québec sont impliquées et travaillent de pair avec la SEBJ afin de s’assurer que les systèmes et les équipements installés respectent les critères qui permettront à la centrale de fonctionner parfaitement durant plusieurs décennies. L’objectif : s’assurer d’avoir une centrale performante qui reflète les besoins d’Hydro-Québec et de la population québécoise.

Au chantier de l’Eastmain-1-A, deux équipes multidisciplinaires d’une vingtaine d’employés chacune ont mené de front le processus des mises en service. Autrement dit, une fois les pièces de la turbine installées et les systèmes qui l’entourent bien en place, les équipes d’Hydro-Québec, en partenariat avec les entrepreneurs, ont testé les multiples systèmes de la centrale.

Ensuite, lorsque les mises en route et la calibration de l’instrumentation ont pris fin, Voith Hydro a transféré un à un les groupes au client, Hydro-Québec Production. Ce dernier n’a pas tardé à entreprendre les mises en service consistant à effectuer une série d’essais visant à intégrer les équipements au réseau d’Hydro-Québec.

Le point culminant ? La mise en service commerciale. Ceci signifie que les groupes turbines-alternateurs produisent de nombreux mégawatts, jusqu’à 256 chacun, distribués partout au Québec. La mise en service commerciale du premier groupe a eu lieu le 9 juin 2011. Les deux autres groupes ont suivi avant la pointe hivernale.

Mission accomplie !

Une centrale sous tension

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Mot du chef de chantier

Denis GroleauChef de chantier

En cette fin de chantier, la nostalgie m’envahit. Cinq années ont passé, et je ne peux qu’être fier de tout le travail accompli au chantier de l’Eastmain-1-A. Tous les travailleurs et toutes les travailleuses ont mis leur cœur à l’ouvrage afin de faire de ce chantier une réussite. Cette ferveur a été visible tout au long de la phase construction, autant en santé et sécurité que sur le plan des calendriers des travaux et des défis relevés.

Vous êtes nombreux et nombreuses à être venus œuvrer au chantier de l’Eastmain-1-A, et les résultats en santé et sécurité ont été remarquables. Grâce à vous, à votre implication, et au travail des conseillers en santé et sécurité, le chantier a été celui où le taux d’accidents avec perte de temps a été l’un des plus faibles de tous les chantiers d’Hydro-Québec.

On a également relevé de nombreux défis durant ces cinq années de dur labeur. L’installation d’une digue provisoire au cœur d’acier dans quelque 24 mètres d’eau a apporté son lot de défis de même que l’utilisation à grande échelle des pièces de béton préfabriqué. Des embûches, il y en a eu comme il y en a toujours. Toutefois, ce qui me rend particulièrement fier, c’est la façon dont tous ont relevé leurs manches et travaillé de pair afin de trouver des solutions novatrices aux moindres coûts et en respectant, très souvent en devançant, les calendriers des travaux.

Enfin, il y a une part de chacun de vous dans les mégawatts produits à la centrale de l’Eastmain-1-A, et vous pouvez être fiers de ce que vous avez accompli. Ce chantier a été un succès sur toute la ligne, et je suis persuadé qu’il demeurera gravé dans le cœur et l’esprit de tous ses artisans. Par son caractère novateur, son respect de l’environnement et son esprit de collaboration, qui a uni des gens de toutes origines provenant du territoire et des quatre coins de la province, il perdurera au palmarès des chantiers hydroélectriques d’envergure au Québec.

Félicitations et merci à tous ceux et à toutes celles qui ont contribué à faire de ce chantier une réussite !

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Santé et sécurité

Les responsables du chantier de l’Eastmain-1-A ont de quoi être fiers. On le considère comme le chantier dont la fréquence des accidents a été la plus faible sur l’ensemble des chantiers d’Hydro-Québec. Les conseillers en santé et sécurité y ont travaillé de concert avec les entrepreneurs et l’équipe de gérance du chantier afin de créer un environnement de travail sain et sécuritaire, et ce, bien avant la première pelletée de terre. Ensemble, ils ont créé des conditions favorables et un climat de collaboration où régnaient la confiance mutuelle et la communication.

Avant le début des travaux en 2007, la SEBJ a élaboré son programme de prévention qui encadrait les méthodes et les procédures mise de l’avant au chantier de l’Eastmain-1-A. Au même titre, chaque entrepreneur devait fournir son propre programme de prévention ainsi que les méthodes et les procédures de leurs tâches spécifiques, et ce, avant d’amorcer les travaux. Autant le maître d’œuvre, l’entrepreneur que l’ensemble des travailleurs ont été responsables d’appliquer et de faire respecter les programmes de prévention.

Aussi, les initiatives et les bons résultats en matière de santé et sécurité ont été reconnus et récompensés. À cet effet, la direction du chantier de l’Eastmain-1-A a offert à de nombreux entrepreneurs et à ses travailleurs un certificat témoignant du nombre exceptionnel d’heures travaillées sans accident avec perte de temps. L’équipe Santé et sécurité de la SEBJ a également mis sur pied un concours mettant en lumière les « bons coups » en matière de prévention réalisés au chantier.

Enfin, elle est révolue l’époque où le conseiller en santé et sécurité agissait comme un policier punissant les contrevenants. Aujourd’hui, les conseillers sont à l’écoute des travailleurs. Au chantier de l’Eastmain-1-A, ils ont réussi à créer une relation de confiance qui a grandement facilité les interventions en matière de prévention. Ils ont travaillé de pair avec les gestionnaires et les différents corps de métiers, et tous ont contribué au respect des procédures et des méthodes de travail. La sécurité, c’est l’affaire de tous ! Et ça, les gens du chantier de l’Eastmain-1-A l’ont compris !

Le chantier le plus sécuritaire

Au chantier de l’Eastmain-1-A, c’est environ 6 100 inspections, 2 361 pauses sécurité, 100 réunions du comité de chantier, 7 200 présences aux séances d’accueil et une multitude de réunions de démarrage, de coordination et de planification Autant de moyens utilisés pour communiquer l’information et pour s’assurer qu’elle soit bien intégrée.

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Mesures d’atténuation

À l’aube du 21e siècle, l’environnement est au cœur des préoccupations des Québécois et des Québécoises. Dans le cadre du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert, on a mis de l’avant de nombreuses mesures d’atténuation de concert avec les Cris. Au chantier de l’Eastmain-1-A, on n’a rien laissé au hasard. L’équipe Environnement de la SEBJ a été une figure de proue dans l’élaboration et la mise en œuvre de gestes concrets visant à assurer le respect de l’environnement avant, pendant et après les travaux.

Concrètement, les entrepreneurs venus œuvrer au chantier de l’Eastmain-1-A se sont joints dès le début de leurs travaux à l’équipe Environnement de la SEBJ. Ensemble, comme des partenaires, ils se sont assurés que les travaux s’effectuaient selon la législation en vigueur et selon les règles de l’art. Tous avaient à cœur de maintenir la qualité de l’environnement, pour les générations actuelles et futures.

Aussi, dans le cadre du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert, l’équipe Environnement, de concert avec les maîtres de trappage pouvant être touchés par le projet, ont mis en place de nombreuses mesures d’atténuation. Dans le secteur de l’Eastmain, Robert Jimiken, Matthew Wapachee, Henry Coonishish, Ernie et Ted Moses se sont vu attribuer, entre autres, des contrats de déboisement, de construction de camps, d’un pont et d’un quai, et d’aménagement d’accès carrossables, de pistes de VTT et de motoneige. Du début à la fin, les maîtres de trappage ont participé pleinement au projet.

De plus, durant les cinq années qu’aura duré le chantier, d’autres travaux ont été réalisés afin d’atténuer les impacts sur l’environnement et de favoriser l’utilisation du territoire tant par la faune que par l’humain tels que la plantation d’arbres divers et l’aménagement d’étangs de chasse à l’oie.

L’environnement à l’avant-scène

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Une fois le chantier terminé, la SEBJ s’assurera de remettre à l’état naturel les sites des travaux ainsi que le campement. Des travaux de plantation d’aulnes crispés et de pins gris, réalisés sous la responsabilité des maîtres de trappage, et d’ensemencement hydraulique de graminées ont d’ailleurs débuté à l’été 2011 et se poursuivront en 2012.

Enfin, Hydro-Québec s’est engagée à conduire de nombreux suivis environnementaux, et ce, jusqu’en 2023. En collaboration avec les Cris et des firmes spécialisées en environnement, les équipes d’Hydro-Québec vérifieront l’efficacité des mesures d’atténuation mises en place.

Pour prévenir la surexploitation des ressources fauniques du territoire touché par les travaux, Hydro-Québec et les Cris ont créé la société Weh-Sees Indohoun. Cette société a le mandat de gérer les ressources naturelles, en lien avec la chasse et la pêche sportives, du territoire de la Weh-Sees Indohoun.

Ainsi, en plus du permis de pêche du Québec, les travailleurs devaient se munir d’un droit d’accès, valide pour une journée et pour un plan d’eau précis. À la fin de leur activité, les pêcheurs devaient déclarer leurs prises, y compris les poissons remis à l’eau, et respecter des limites de prises quotidiennes.

De plus, une fois les quotas par espèce et par plan d’eau atteints, le plan d’eau était fermé à la pêche pour la saison afin d’éviter la surexploitation. Ceci, dans une vision de gestion durable des ressources.

La Weh-Sees Indohoun

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Esturgeons jaunes

L’esturgeon jaune, ce poisson issu de la préhistoire, revêt un caractère tout particulier, mythique même, pour les Cris. Toutefois, il est susceptible d’obtenir le statut d’espèce menacée ou vulnérable. Afin de contrer cette tendance, Hydro-Québec a mis sur pied un programme d’élevage d’alevins visant à implanter et à augmenter les populations de ce poisson prisé du réservoir de l’Eastmain 1 et de la rivière Rupert.

Aux abords de la rivière Eastmain, les deux écloseries, une sorte de pouponnière pour poissons, font aujourd’hui partie du paysage. La première a vu le jour en 2004 dans le cadre du projet de l’aménagement hydroélectrique de l’Eastmain-1, alors qu’on a créé la seconde en 2007 pour le projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert. L’équipe de l’écloserie de l’Eastmain-1, composée de Cris et de non-Cris, a mis à l’eau plus de 300 000 alevins d’esturgeons jaunes de différentes tailles durant ses huit années d’exploitation.

L’art de la production d’alevins En mai, quand la température de l’eau se situe autour de sept degrés, l’équipe capture quelques esturgeons adultes au moyen de filets. Elle effectue ensuite une biopsie afin de vérifier l’avancement des œufs ou de la semence. On rapporte les géniteurs prêts à frayer à la pisciculture et on les met en bassin pour une période d’acclimatation de quelques jours.

Quelque 300 000 alevins en héritageEnsuite, en pratiquant un massage abdominal, l’équipe prélève les œufs des femelles et la laitance des mâles, qu’on mélangera par la suite pour la fertilisation. On dépose alors les œufs fécondés dans des incubateurs. Après une douzaine de jours, les prolarves éclosent une à une, et passent dans les auges d’élevage par gravité.

Les prolarves ont une réserve de nourriture (sac vitellin) qui peut durer jusqu’à une dizaine de jours. Ensuite, les techniciens ainsi que leurs collaborateurs cris commencent à alimenter les minuscules prolarves avec des artémias, un type de zooplancton produit sur place. Pendant deux mois et demi, les prolarves se verront servir des artémias, et ce, pas moins de sept fois par jour. Quand elles atteignent une longueur de 4 centimètres, l’équipe peut amorcer l’alimentation composée de larves de chironomidae (bloodworms), un repas encore plus consistant.

Vers la mi-septembre, soit quand les esturgeons jaunes atteignent une taille moyenne de 6 à 10 centimètres, on les relâche dans leur habitat naturel.

L’esturgeon jaune peut vivre jusqu’à 100 ans et atteindre une longueur de plus de 2 mètres. Ce poisson atteint sa maturité sexuelle entre 20 et 30 ans, et son cycle de reproduction varie de 2 à 6 ans, selon le sexe.

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La Société d’énergie de la Baie James, fondée en décembre 1971, a ajouté une 40e chandelle à son gâteau cette année. La SEBJ, filiale à part entière d’Hydro-Québec depuis 1978, se spécialise dans la mise en œuvre de projets de développement des ressources hydroélectriques à la Baie-James. Son siège social, situé à Montréal, tout près de celui d’Hydro-Québec, est une véritable fourmilière où de nombreuses disciplines se croisent. Les quelque 775 kilomètres à vol d’oiseau qui le séparent du chantier sont davantage de l’ordre de la fiction car les gens sont rassemblés par une seule vision et guidés par un même objectif : la réalisation et le succès du projet.

Au plus fort des travaux, près de 150 personnes ont œuvré au projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert à partir du siège social. Plusieurs équipes ont composé la SEBJ à Montréal : Ressources humaines, Informatique, Gestion de la documentation, Environnement, Conventions et Ententes, Transport, Immobilisations et Services généraux, Ingénierie, Administration des projets et des contrats, Ressources financières, Approvisionnement, etc.

Ces gens de génie et de cœur ont assisté leurs collègues à l’œuvre au chantier pendant les cinq années qu’a duré le chantier de l’Eastmain-1-A. Ils se sont également assurés de la qualité de la fabrication des équipements et des pièces avant leur livraison au chantier dans les délais prescrits.

Bien entourés et soutenus, les gens du chantier ont trouvé que le temps a vite passé !

De Montréal au chantier de l’Eastmain-1-A

Siège social

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Milieu d’accueil

Le territoire de la Baie-James, d’une superficie de 350 000 kilomètres carrés, est situé entre le 49e et le 55e parallèle ; on l’appelle aussi Eeyou Itschee (Terre du peuple). Il correspond au cinquième de la superficie totale du Québec et aux deux tiers de celle de la France. En contrepartie, ce territoire est très peu peuplé. En effet, environ 31 000 personnes y vivent dont 16 000 Cris et 15 000 Jamésiens. Les Cris sont répartis dans neuf communautés. Cinq de ces communautés se situent sur les côtes de la baie James – Waskaganish, Eastmain, Wemindji, Chisasibi et Whapmagoostui – et les quatre autres sont établies à l’intérieur des terres – Mistissini, Nemaska, Oujé-Bougoumou et Waswanipi.

Les Jamésiens, quant à eux, résident principalement dans cinq municipalités : Chapais, Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon, Matagami et la Municipalité de Baie-James. La Jamésie inclut également les localités de Radisson, de Valcanton et de Villebois ainsi que les hameaux de Desmaraisville et de Miquelon.

Au chantier de l’Eastmain-1-A, plus de 300 Cris ont mis la main à la pâte. Ils se sont taillé une place de choix notamment au sein des équipes de suivi environnemental, de l’entretien des routes et du campement, du déboisement et de la plantation, de la cuisine et de la conciergerie, et des écloseries d’esturgeons jaunes. Jour après jour, les cultures se sont côtoyées, et les amitiés ont grandi.

Enfin, la Nation crie est reconnue pour ses qualités entrepreneuriales. Au chantier de l’Eastmain-1-A, elle a brillé par la présence de multiples entreprises cries dont CCDC, Nabashou Construction, Nemaska Eenou Companee, Kaweshekami Environment, Air Creebec, Petronor, Waska Ressources, sans oublier le partenariat ESS|WEDC Support Services, l’entrepreneur responsable des services de la cafétéria et de la conciergerie.

La terre d’un peuple

La densité de population à la Baie-James est de 0,088 habitant par kilomètre carré. Dans la grande région de Montréal, elle se chiffre plutôt à 4 587 habitants par kilomètre carré.

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Origine des travailleurs

Du nord au sud, de l’est à l’ouest, le chantier de l’Eastmain-1-A a attiré des gens de partout au Québec. Des hommes, des femmes, des Cris, des Jamésiens, des Témiscabitibiens, des Saguenéens, des Gaspésiens, etc., ont entendu l’appel du nord. Ils ont tous éprouvé l’envie de contribuer à un projet qui les rendrait fiers : le projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert.

De janvier 2007 à septembre 2011, 6 800 personnes sont venus donner le meilleur d’eux-mêmes au chantier de l’Eastmain-1-A. Des 17 régions administratives du Québec, six ressortent du lot : 485 travailleurs proviennent du Nord-du-Québec (Cris et Jamésiens) ; 560 de l’Abitibi-Témiscamingue ; 1 331 du Saguenay–Lac-Saint-Jean ; 741 de la Capitale-Nationale ; 714 de la région de Montréal et 547 de la Montérégie.

Ensuite, au compte de 355 personnes, la Mauricie est au 7e rang suivie des régions de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (257), des Laurentides (251) et du Centre-du-Québec (211). Au chantier de l’Eastmain-1-A, toutes les régions ont été représentées. Tous en ont profité pour apprendre les uns sur les autres et découvrir de nouvelles façons de vivre. Les accents se sont entremêlés ; les amitiés se sont forgées.

De la Gaspésie à la Baie-James

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Campement de l’Eastmain

Le site choisi pour le campement de l’Eastmain ne tient pas du hasard. Il devait se trouver près du site des travaux mais aussi à proximité d’un plan d’eau et ceinturé de collines pour protéger ses habitants des forts vents hivernaux. La configuration du campement, de forme semi-circulaire, est unique. En son centre, les principaux services étaient réunis – cafétéria, Économat, bistro et centre des loisirs – et tout autour prenaient place les multiples dortoirs. L’objectif : minimiser les déplacements de tous.

Le campement de l’Eastmain a été construit en 2002 et 2003 pour le projet de l’aménagement hydroélectrique de l’Eastmain-1 qui s’est échelonné de 2002 à 2006. On a acheminé les premiers modules par barges, du réservoir Opinaca au chalet rond actuel, alors que la route reliant les campements de la Nemiscau et de l’Eastmain était en construction. D’une capacité de 2 586 lits, le campement de l’Eastmain a même été doté pendant un temps de deux cafétérias ; il était à son apogée. En 2004 et 2005, la demi-lune était pleine avec ses quelque 157 dortoirs.

En janvier 2007, alors qu’on venait de lancer le projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert, on démantelait 32 dortoirs pour les transporter 123 kilomètres plus au sud. Ces dortoirs ont ainsi contribué à la création du campement de la Rupert, d’une capacité maximale de 1 900 lits. Au chantier de l’Eastmain-1-A, la pointe d’effectifs prévue était de l’ordre de 1 200 travailleurs, chiffre d’ailleurs atteint aux étés 2009 et 2010.

Dès l’automne 2010, les premiers dortoirs ont quitté définitivement la Baie-James à destination du projet de la Romaine, sur la Côte-Nord. Au printemps et à l’été 2011, une nouvelle vague a suivi. Et ce sera ainsi jusqu’au dernier dortoir. Au total, le campement de l’Eastmain aura été actif plus de 10 ans en ces terres où l’épinette noire est reine.

D’hier à aujourd’hui

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Faune et flore

Renards roux, lagopèdes des saules, loups d’Amérique, ours noirs, caribous, orignaux, la forêt de la Baie-James regorge de vie. Il suffit de mettre le nez dehors et de prêter attention pour apercevoir une faune diversifiée, curieuse et discrète. Situé à la jonction de la forêt boréale et de la Taïga, le campement de l’Eastmain a été le théâtre d’une œuvre grandiose où, chaque jour, les humains et les animaux se sont côtoyés.

Au rythme des saisons, les animaux de toutes sortes sont venus saluer les travailleurs. Chaque année, au début de l’automne, les bernaches du Canada venaient se reposer au campement avant de continuer leur long voyage vers le sud. Tandis qu’à la fin de l’automne, on pouvait apercevoir de nombreux troupeaux de caribous de la toundra (aussi appelé caribous migrateurs), qui descendaient de la toundra, en groupes, sans bruit, afin de passer l’hiver dans le secteur du projet. Quel joli spectacle !

En hiver, les renards roux étaient nombreux à se promener sur le campement. Et à l’hiver 2010-2011, les lagopèdes des saules, dans leur habit de neige, sont venus par milliers, décorant les arbres de leur épais plumage blanc.

L’été, sur les berges de la rivière Eastmain, il était possible d’observer des oiseaux magnifiques : balbuzards, pygargues à tête blanche, hérons, grues du Canada, huards, etc. Et sous l’eau, les pêcheurs aguerris pouvaient trouver principalement du brochet, du doré et de l’omble de fontaine.

Quand la faune apprivoise les travailleurs

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Alimentation et conciergerie

Ce soir, au menu ? Soupe gourmet, quatre mets délicieux, choix de légumes varié, bar à salade coloré et, bien sûr, desserts renversants (tellement qu’ils nous font prendre quelques kilos seulement à les regarder). Ce n’est pas la vraie vie, direz-vous ! Et pourtant, durant cinq ans, elle a été la réalité quotidienne des travailleurs du campement de l’Eastmain. Grâce au traiteur ESS|WEDC et à son équipe dévouée, les gens s’y sont régalés.

Au plus fort des travaux, ESS|WEDC a rassemblé une équipe de plus de 120 employés affairés aux quatre coins du campement : cafétéria, distribution, bistro, bar, Économat et conciergerie. À eux seuls, ils ont traité aux petits oignons les quelque 1 200 travailleurs du campement. À l’image d’un orchestre, ils ont créé une véritable symphonie où chaque note contribue à la mélodie, juste, précise et in tempo.

À la cafétéria, de 2007 à la fin d’août 2011, ESS|WEDC a préparé et servi plus de 1 117 324 repas. Pour ce faire, pas moins de trois semi-remorques remplies de victuailles ont fait leur entrée au campement chaque semaine. Cela équivaut à une consommation hebdomadaire de 750 litres de lait, de 18 000 œufs, de 800 kilos de viande et de 200 caisses de fruits et de légumes.

Aussi, la SEBJ a installé une véritable tradition en intégrant les fameux soupers du mois, et ce, dès la phase 1 de la construction du complexe hydroélectrique de La Grande Rivière, dans les années 70. Cette tradition s’est perpétuée au chantier de l’Eastmain-1-A sous forme de soirées thématiques à grand déploiement. En cinq ans,

Le cœur et le ventre bien remplis

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ESS|WEDC n’a cessé d’étonner par ses thèmes provenant de partout sur la planète : Italie, Grèce, Japon, Espagne, France, Antilles ; on a aussi servi des sushis, des grillades, des mets du terroir, etc. Les derniers samedis de chaque mois, une ambiance unique a flotté sur le campement ; une sorte d’effervescence planait inéluctablement à l’approche du festin.

Et que dire des services offerts par la conciergerie. Les dortoirs, les aires communes, l’Économat, le centre sportif et les bureaux sont restés impeccables grâce à l’armée de préposés à l’entretien. Les hommes et les femmes, de jour comme de nuit, ont durement travaillé pour tenir à l’écart la poussière et tout le sable du campement, et aussi pour faire briller tout ce qu’ils voyaient. De surcroît, nul besoin de faire son lit le matin. Ils se sont réellement occupés de tout ! Comme nous étions gâtés ! Certains vont sans doute s’en ennuyer.

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Loisirs et sports

Après une journée de dur labeur (et un bon repas à la cafétéria !) rien de mieux qu’une visite au Centre des loisirs ! Sport entre amis, entraînement physique, parties de billard, le Centre sportif du campement de l’Eastmain a été un lieu rassembleur. Il a également été l’hôte de nombreuses parties de badminton, de billard, de hockey, de curling, etc., et même des Jeux intercampements de 2010.

Les gens du campement de l’Eastmain ont été choyés en termes d’installations de sports et de loisirs : gymnase, salle d’entraînement, palestre, salle de cinéma, atelier d’arts, allées de quilles, tables de billard, salle de musique, bibliothèque et club vidéo, café Internet, simulateurs de golf, etc. Par la diversité des activités offertes, le Centre des loisirs en a surpris plus d’un à leur arrivée au chantier.

Aussi, le campement a été le seul du projet à être muni d’une bulle gonflée immense à l’intérieur de laquelle on pouvait pratiquer cinq sports : le tennis et le soccer l’été, ainsi que le hockey, le patinage et le curling l’hiver.

À l’extérieur, on pouvait s’adonner à la balle molle, au volleyball de plage, à la pêche et à de nombreux sports nautiques. Et à la venue de l’hiver, la raquette et le ski de fond, sur une piste de sept kilomètres en forêt autour du campement, en a ravi plus d’un. La beauté du paysage était sans pareille, hiver comme été.

Une qualité de vie inégalée

La structure gonflable a distingué le campement de l’Eastmain des autres. Tous les soirs, elle s’est illuminée depuis son installation en novembre 2003. Un peu comme la muraille de Chine, la bulle était visible de loin !

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L’atelier d’arts a également trouvé de nombreux adeptes de peinture, de dessins, de laminage et de transfert sur toile. Il n’y avait d’autre limite que celle de notre propre créativité.

De plus, chaque mois, l’équipe des loisirs organisait des bingos géants qui remplissaient littéralement la cafétéria. Lors des saisons de pointe, il n’était pas rare de voir le gros lot dépasser les 5 000 $... et d’entendre des travailleurs chanter l’hymne nationale au micro, à la grande surprise de tous.

Jeux intercampements 2010Les 13 et 14 mars 2010, les quatre délégations du projet se sont rassemblées au campement de l’Eastmain pour se disputer les honneurs dans pas moins de neuf disciplines sportives : hockey sur glace, curling, badminton, volleyball, quilles, billard, hockey bottine, ski de fond et golf. La délégation de Nemiscau et d’Oujeck l’a remporté de justesse avec 68 points, suivie de très près par la délégation de l’Eastmain-1-A (66 points). L’immense logo des Jeux, à l’entrée du centre sportif, est demeuré le vestige visible de ces jeux jusqu’à la fin de l’année 2011, nous rappelant ainsi l’esprit de camaraderie qui a marqué l’imaginaire des 150 participants et bénévoles.

Basé sur l’idée de l’Inukshuk, un symbole d’entraide, d’amitié et d’espoir, le logo des Jeux intercampements évoquait une coupe dorée.

Cette coupe était composée de pierres de couleurs différentes représentant les quatre délégations. De plus, les pierres, appuyées

les unes sur les autres, symbolisaient l’union, la force et l’équilibre qui ont caractérisé les délégations avant, pendant et après les Jeux.

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Services vitaux

Le portrait du chantier de l’Eastmain-1-A serait incomplet sans les couleurs apportées par la Sécurité industrielle d’Hydro-Québec et la clinique médicale. Ces artisans de l’ombre ont été essentiels à la santé et à la sécurité des travailleurs, et ce, 24 heures sur 24.

Les patrouilleurs-enquêteurs du chantier de l’Eastmain-1-A ont eu à cœur la sécurité des travailleurs et des actifs des entreprises. Ils ont eu le mandat de faire respecter les règlements généraux des chantiers et de faire appliquer le code criminel du Canada. En plus d’agir comme premiers répondants sur les lieux d’un accident, ils ont été formés pour répondre à une panoplie de situations d’urgence comme le sauvetage nautique, le sauvetage minier et la lutte contre les incendies.

Du côté de la caserne, sous la responsabilité du chef pompier, les patrouilleurs-enquêteurs et les pompiers occasionnels issus des travailleurs ont reçu de nombreuses formations allant des techniques de ventilation des pièces à la compréhension des embrasements généralisés. Grâce à leurs connaissances , les pompiers ont pu intervenir adéquatement à quelques reprises lors notamment de feux de forêt et d‘incendies mineurs.

Professions de l’ombre

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À la clinique médicale, infirmiers et infirmières se sont relayés à raison de deux quarts de travail de 12 heures. Ils ont monté la garde 24 heures sur 24, prêts à traiter tous les maux. Ces professionnels de la santé ont offert un service rapide, d’une grande qualité et confidentiel.

Peu importe le type d’intervention, ils étaient prêts à y faire face, autant grâce à la formation de base que celle enseignée dans le cadre de la formation continue offerte par Hydro-Québec. Grâce à eux et à leurs interventions efficaces, des vies ont été sauvées, et des blessures, bien soignées.

Au campement de l’Eastmain, les infirmiers et les infirmières ont également effectué un travail de sensibilisation et de prévention en matière de bonnes habitudes alimentaires, d’hygiène, de tabagisme, des risques associés aux coups de chaleur, etc. Depuis 2007, l’équipe

de la clinique médicale de l’Eastmain a effectué environ 9 000 consultations pour maladies personnelles ou reliées au travail. Elle a également initié plus de 400 évacuations médicales vers plusieurs centres hospitaliers du Québec.

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Relations publiques

L’équipe des Relations publiques de la SEBJ a joué un rôle clé tout au long du chantier. D’entrée de jeu, les membres de l’équipe étaient aux premières loges pour recevoir les nouveaux travailleurs lors des séances d’accueil. Une part cruciale de leur travail a aussi consisté à organiser et à effectuer des visites de chantier. Ils ont également eu le mandat de couvrir l’avancement des travaux en photos et en vidéos et de le communiquer par l’entremise d’outils de communication qu’ils ont eux-mêmes mis en place.

Au total, de 2007 à 2011, l’équipe des Relations publiques a offert plus de 1 000 séances d’accueil auxquelles ont assisté quelque 7 200 personnes. Ces séances, qui avaient lieu tous les jours à 16 h 30, étaient obligatoires pour tous les nouveaux arrivants. Elles avaient le mandat d’informer les travailleurs de la nature du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert, mais par-dessus tout, de les sensibiliser aux règles et aux directives à observer en matière de santé et de sécurité au chantier de l’Eastmain-1-A.

L’équipe a également organisé 310 visites de chantier pour un total de 3 200 visiteurs venus des quatre coins du Québec. Des écoles de formation, des maîtres de trappage, des gens issus des neuf communautés cries et des Jamésiens ont ainsi pu admirer le chantier de l’Eastmain-1-A en pleine effervescence en plus des ouvrages construits dans le cadre du projet de l’Eastmain-1.

D’autre part, l’équipe des Relations publiques a usé de divers moyens de communication pour rejoindre son public. Le Journal Eastmain, le bulletin d’information créé en 2003, en était d’ailleurs à sa neuvième année d’existence. Dans le cadre du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert, de 2007 à 2011, l’équipe restreinte et multidisciplinaire a rédigé 24 numéros tirés à 5 000 exemplaires en période de pointe. Le Journal Eastmain a été distribué sur les divers chantiers du projet, dans les communautés cries et à de nombreux abonnés partout au Québec.

Enfin, les membres de l’équipe ont aussi su informer les travailleurs et le grand public de l’avancement des travaux par l’entremise de vidéos mensuelles et annuelles, de capsules informatives envoyées aux télévisions locales, des sites Web de la SEBJ et d’Hydro-Québec, du canal communautaire du campement, d’affiches-souvenirs, etc. L’objectif : créer un sentiment d’appartenance et de fierté au sein des travailleurs et s’assurer que le projet fasse partie de la mémoire collective du Québec.

Bienvenue au chantier de l’Eastmain-1-A !

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Acier d’Armature Ferneuf inc.AECOM Tecsult inc.ALCO TMI inc.Alignement BeaudoinAlma SoudureAluma SystèmeAndré MarcouxAquartis Technologie SENCArmatures Bois-Francs inc.Arno Électrique ltéeAscenseurs LUMAR inc.B. B. A.Belley électrique inc.Bilodeau et Associés BiofiliaBiogénie inc.Blais et Langlois inc.BLH Construction (1997) inc.BPDLBrûlé Marquis et associés inc.Caisse Desjardins d’AmosCalfeutrage MG inc.CANMEC Industriel inc.Capitale HélicoptèreCaptel inc.Castonguay SENC.CCDCCegerco-Inter-Cité SEPCIMAClôture Abitem ltée

COH inc.Computech inc.

Consortium CEGEConsortium Genivar Waska

Consortium Otish (DDM)Consortium TAPConstruction Arno inc. Construction Benoît Doyon inc.Construction Bertrand Godin inc.Construction Goscobec inc.Construction Polaris incConstruction Proco inc.Construction St-Arnaud inc.Coopérative Forestière du Nord-OuestCorrojet inc.Couverture Victo 2000 inc.CRS-Express inc.Del Degan, MasseDenis Lavoie et Fils ltéeDion MachineriesDurick ConstructionDyfotech inc.Dyno NobelEaton CorporationÉchafaudage industrielEeyou GD Lumberjack inc.Entreprise Rodrigue PiquetteEntreprises D.F.Entreprises R.B.E 2007EnviroCri ltéeEnvironnement IllimitéÉquipements industriels IBS inc.Equipements J.V.C. inc.ESS|WEDC Support Services

EulerExcavations Mario Roy inc.

Express Gérard TransportFaro technologie inc.

Felco enr.Fermo entrepreneur peintreFlowmetrix Technical Services inc.Forage MSE inc.Forages Geo-Pros inc.Garage Aubé inc.Génica Ingénieurs-ConseilsGenivar inc.Géodex Fondation inc.Gilles Lévesque DesignGLR inc.Gnitic inc.Golder AssociatesGravure Provinciale inc.Groupe CAFGroupe Conseil LaSalleGroupe Lasalle-WaskaGroupe LessardGroupe Plombaction inc.Groupe QualitasGroupe Secto inc.Groupe SMI inc.Groupe Stavibel inc.Grues GuayGrues Mammoet ltéeGyva inc.Héli Explore inc.Héli-Boréal inc.Hélicoptères Abitibi ltéeHélicoptères Canadiens ltée

Hélicoptères Panorama ltéeHéli-Excel inc.

Héli-Express inc.Héli-Inter inc.

Hewitt Équipement ltéeHoneywellHydrauliques R & O Services inc.Hydro Expertise DL inc.Hydro S.C.I.Hydro-QuébecInspec-Sol inc.Installations MiralIsodem inc.ISO-Feu inc.Isolation Clermont enr.Isolation Lambert & FilsIsolation Morissette ltéeIsolation Trifluvienne inc.ITR Acoustique inc.Jean-Luc Corriveau & AssociésKaweshekami Environment inc.Kepa TransportKilotech Contrôle inc.La Société Simplex GrinnellLAR MachinerieLarouche ConstructionLaval Fortin ltéeLe groupe DESFORLegault Métal inc.Les entreprises Daniel Letarte inc.Les entreprises J. Chabot inc.Les entreprises Martin BoilyLes monteurs d’acier MYKLettrage Waldi inc.Lévio Transport inc.LK IndustriesLucien Senneville 2002 inc.LVM - Technisol

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Hommage aux bâtisseurs

Merci aux entreprises et à leurs sous-traitants venus oeuvrer au chantier !

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Féli

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La mosaïque des pages précédentes représente de façon juste le poème de la page couverture extérieure. Il y a une part de chacun de nous dans la centrale de l’Eastmain-1-A, et en ses murs, nous y resterons à jamais.

Les visages d’un millier d’hommes et de femmes venus œuvrer au chantier s’y trouvent, juxtaposés à une magnifique photographie de la centrale de l’Eastmain-1-A.

Ce n’est qu’un au revoir !

La mosaïque-souvenir

M & M Nord-Ouest inc.M.E.I. Forage St-Denis

Maçonnerie DynamiqueMaçonnerie Thibeault ltée

Manseau et Perron inc.Manulift EMI ltée

Matoush entreprisesMersen

Métal MarquisMétaltec

Michel DussaultMirado inc.

Moreau IndustriesMorin Électrique (2007) inc.

Neilson-EBC SENCNEMAO 9143-1981 Québec inc.

Nemaska Eenou CompanyNisk Construction

Niskamoon CorporationNordex enr.

Nove-GénivarParmétal (1995) inc.

Passport HélicoPaul Brindamour Photographe

Paul Salois DesignPétronor inc.

Pivin & Drapeau inc.Plomberie Tremblay et Fils inc.

Portes DorionProcombustion

Production vidéo Martin NoëlPro-Métal Plus inc.

Propane Nord-Ouest inc.Pro-Sag Réfrigération

Protection incendie VikingProwatt inc.

Réfrigération NordicRégis Côté et Associés

Revêtement RHRRoger Marquis ltée

Roland Marquis ltéeSalon de beauté Caroline Harvey

Sani-PactSCHOKBETON inc.

Signalisation Audet inc.Sintra inc.

SM Construction inc.SMS Équipements inc.

SNC-LavalinSociété d’énergie de la Baie James

Société Weh-Sees IndohounSpec II inc.

St-Germain Express TransportTalbot Équipement ltée

Talvi inc.Tardif Métal inc.

TAT Express IndustrielTechmat (1992) inc.

TECSULT-WASKATélébec

Toîture MiyobenToîtures Gilles Veilleux ltée

Transelec Common inc.Transmétal ltée

Transport BelmarreTransport Clermont inc.

Transport G.M.G.L.Transport Jules Savard inc.Transport Logistique MCH

Transport SectoTransports Rioux inc.

Tuyauterie BGLUnited Rental

Université du Québec à MontréalUniversité McGill

Uréthane SupérieurUsinage Filiatrault inc.Vitrerie Pomerleau inc.

Voith Hydro inc.Vortex Hydro System

Waska RessourcesWendake Hélicoptère inc.

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En tes mursLa fierté d’être ici,

On l’a tous ressentie.Le désir de rester,

La foi de s’impliquer,En tes murs, elle reste gravée.

La fierté de bâtir, Il faut la ressentir.

Le plaisir de construire,De croire en l’avenir,

En tes murs, elle peut s’accomplir.

La fierté de donner,Ensemble on l’a forgée.

La joie de partager,La peur de te quitter,

En tes murs, elle est imprégnée.

Un jour tu grandiras,Puissante tu seras,Éternelle tu vivras,

Sans nous tu le pourras,Car en tes murs, on restera.

Catherine Langlois