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14 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET-AOÛT 2009 - N°414
ExonHit Therapeutics, une société
française de biotechnologie spé-
cialisée dans le développement de
diagnostics et de médicaments in-
novants, et l’Institut de cancérolo-
gie Gustave-Roussy (IGR, Villejuif)
ont signé un accord de licence pour
un nouveau test de diagnostic du
cancer du sein. ExonHit renforce
ainsi son portefeuille de diagnos-
tics avec cette licence exclusive
portant sur une signature molécu-laire de cancer du sein, développée
à l’IGR.
L’IGR, en collaboration avec une unité du CNRS (FRE 2939), a identifi é une nouvelle signature sur des cellules mammaires cancéreuses, avec une précision supé-rieure à 95 % grâce à l’utilisation de la plate-forme technologique SpliceArray®, propriété d’ExonHit. Le test permet de différencier les tumeurs malignes des lésions bénignes à partir d’une cytoponc-tion, aujourd’hui préférée à la biopsie. Ces travaux ont été menés à l’IGR par l’équipe du Dr Fabrice André.Pour le Pr Gilles Vassal, directeur de la recherche fondamentale et clinique à l’IGR, le test qu’ExonHit va développer pourrait améliorer les résultats diagnos-tiques attendus de la cytoponction, ce qui justifi erait d’élargir l’usage de cette technique, moins invasive et moins trau-matisante, à un plus grand nombre de centres de dépistage.La recherche de la signature est particu-lièrement utile lorsque la cytoponction est à première vue peu parlante, et qu’il faut envisager une biopsie ou une chirurgie exploratrice. Or aujourd’hui, on estime qu’il n’est pas possible de poser un dia-gnostic dans 10 à 20 % des échantillons prélevés par cytoponction.Selon l’accord, ExonHit poursuivra la validation du test, ce qui implique des études multicentriques chez de nombreu-ses patientes, pour démontrer notamment qu’il peut être réalisé sur des sites diffé-rents. Pour ces études, ExonHit utilisera des échantillons issus de la banque bio-
Alliance franco-française pour le diagnostic du cancer du sein
logique de l’IGR. En cas de validation, ExonHit prévoit de lancer d’ici à 12 mois dans un premier temps, le test diagnosti-que pour la recherche, dans une seconde étape en tant que diagnostic clinique.Selon l’accord, l’IGR concède à Exon-Hit une licence mondiale exclusive lui permettant de développer et commer-cialiser ce diagnostic moléculaire. Les termes fi nanciers de l’accord non pas été divulgués.ExonHit Therapeutics (Issy-les-Mouli-neaux), société de biotechnologie active en thérapeutique et diagnostic, a créé une plateforme technologique d’analyse de l’épissage alternatif de l’ARN pour déve-lopper des diagnostics et des molécules innovants pour les maladies neurodégé-nératives et les cancers. Elle a une fi liale américaine à Gaithersburg (Maryland). Informations : http://www.exonhit.com
J.-M. M.
BRÈVES
Fibrillation auriculaire :
agir sur les plaquettes
La fi brillation auriculaire, trouble du rythme cardiaque touchant l’oreillette, expose à un risque biologique : la formation d’embols mi-grant au cerveau. On peut agir sur l’hémos-tase primaire, et l’étude ACTIVE a montré qu’en associant 2 antiplaquettaires, aspirine et clopidogrel (Plavix®), on réduit l’incidence de l’accident vasculaire cérébral ischémique (AVC) chez les sujets arythmiques (moyen-ne : 71 ans). Cette association pourrait être préférée aux antivitamines K actuellement recommandées, qui posent des problèmes en raison du risque d’interactions chez des sujets âgés ayant déjà plusieurs prescriptions et à risque d’hémorragie cérébrale. ACTIVE a comparé l’association chez 3 772 patients (aspirine 75-100 mg/j ; clopidogrel 75 mg/j) à aspirine plus placebo chez 3 782 patients. Résultat : réduction de 28 % des AVC avec l’association, mais le risque hémorragique exige une surveillance étroite.
Source : NEJM 2009;20:2066-78.
Le myocarde renouvelle
ses cellules
Une équipe du Département de biologie cellulaire et moléculaire de l’Institut Karolinska (Stockholm) apporte la preuve que le cardiomyocyte se régénère, mais les biologistes suédois notent qu’il fut longtemps diffi cile d’établir si l’Homme doit se contenter des cellules myocardiques avec lesquelles il est né ou si des cardiomyocytes sont produits même à un âge avancé. Pour le savoir, ils ont « profi té de l’intégration du carbone 14, produit par les bombes atomiques pendant la guerre froide (cold war), dans l’ADN » pour évaluer l’âge des cardiomyocytes. Ils ont établi que ces cellules se renouvellent à raison de 1 % l’an à l’âge de 25 ans mais de 0,45 % à 75 ans. Moins de 50 % des cardiomyocytes sont remplacés au cours de la vie. Suggestion : développer des stratégies thérapeutiques stimulant ce renouvellement au cours de pathologies cardiaques.
Source : Bergmann O, et coll. Evidence for cardiomyocyte renewal in humans. Science 2009;5923:47-48.
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