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Aménagements hydrauliques et gestion de I'environnement dans le delta du fleuve Sénégal (Axe Gorom-Lampsar - Sénégal) Carmen PHILIPPE r, Afioune KANE 2, pascat HANDSCHUMACHER3, Micher MIETTON r l. CEREG : Centre d'Érudes Éco-Géographiques, Université L. Pasteur, 3 rue de I'Argonne, 67083 STRASBOURG Cedex 2 : Université C.A. Diop, Faculté des Lettres, Département de Géographie, DAKAR, Sénégal 3 : ORSTOM, B.P. 434,Programme RAMSE, ANTANANARIVO, Madagascar Mots-clés : aménagement hydraulique, barrage, hydrosystème, eau, agriculture irriguée, gestion de I'environ- nement, santé, bilharziose, Sénégal, Delta du fleuve Sénégal. Résumé : Le delta du fleuve Sénégal s'inscrit dans ces marges saharo-sahéliennes où la population est sous la menace de processus de désertification particulièrement agressifs depuis la fin des années soixante. Dans ce contexte, tout aménagement hydraulique ou hydro-agricole visant à maîtriser I'eau apparaît a priori comme une solution bénéfique à la protection de I'environnement humain et écologique. Ainsi, le delta a-t-il été le siège de nombreux aménagements depuis les années soixante et le point d'orgue de cette politique correspond à la récente mise en service des barrages de Diama et de Manantali, qui permettent d'artificialiser le régime hydrologique du fleuve Sénégal. La multiplication des périmètres rizicoles le long de I'axe Gorom-Lampsar traduit incontestablement un attrait des populations. Mais si I'accès à I'eau douce, durant toute I'année, constitue un bienfait considérable, d'autres effets, négatifs, directs ou indirects, écologiques (envasement et enherbement des défluents) ou sani- taires (bilharzioses), agissant souvent en interrelations, sont induits par ces aménagements et rendent précaires les apparentes améliorations des conditions de vie. Ainsi se trouve à nouveau posée la question de la responsabilité des aménagements dans la gestion de I'en- vironnement. L objectif de cette étude est d'apprécier la trans- formation d'un hydrosystème deltaiQue soumis à de grands barrages comme ceux de Manantali et de Diama, de rechercher - par-delà les modifica- tions aisément perceptibles du paysage - d'éven- tuelles perturbations écologiques, de dresser un bilan de trente ans d'aménagements dans une région aux contextes climatique et socio-politique difficiles. Cette étude, qui s'insère parmi les nom- breux travaux conduits dans le delta du Sénégal ces dernières années, notamment par les cher- cheurs de l'Université de Dakar, de I'ORSTOM et du CEREG, privilégie une approche interdiscipli- naire et un double regard, africain et européen, réa- lisés à travers une collaboration entre universités et instituts de recherche.

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Aménagements hydrauliques et gestionde I'environnement dans le delta du fleuve Sénégal

(Axe Gorom-Lampsar - Sénégal)

Carmen PHILIPPE r, Afioune KANE 2,

pascat HANDSCHUMACHER3, Micher MIETTON r

l. CEREG : Centre d'Érudes Éco-Géographiques, Université L. Pasteur,

3 rue de I'Argonne, 67083 STRASBOURG Cedex

2 : Université C.A. Diop, Faculté des Lettres, Département de Géographie, DAKAR, Sénégal

3 : ORSTOM, B.P. 434,Programme RAMSE, ANTANANARIVO, Madagascar

Mots-clés : aménagement hydraulique, barrage, hydrosystème, eau, agriculture irriguée, gestion de I'environ-nement, santé, bilharziose, Sénégal, Delta du fleuve Sénégal.

Résumé : Le delta du fleuve Sénégal s'inscrit dans ces marges saharo-sahéliennes où la population est sous lamenace de processus de désertification particulièrement agressifs depuis la fin des années soixante. Dans ce

contexte, tout aménagement hydraulique ou hydro-agricole visant à maîtriser I'eau apparaît a priori commeune solution bénéfique à la protection de I'environnement humain et écologique. Ainsi, le delta a-t-il été lesiège de nombreux aménagements depuis les années soixante et le point d'orgue de cette politique correspondà la récente mise en service des barrages de Diama et de Manantali, qui permettent d'artificialiser le régimehydrologique du fleuve Sénégal.

La multiplication des périmètres rizicoles le long de I'axe Gorom-Lampsar traduit incontestablement unattrait des populations. Mais si I'accès à I'eau douce, durant toute I'année, constitue un bienfait considérable,d'autres effets, négatifs, directs ou indirects, écologiques (envasement et enherbement des défluents) ou sani-taires (bilharzioses), agissant souvent en interrelations, sont induits par ces aménagements et rendent précairesles apparentes améliorations des conditions de vie.

Ainsi se trouve à nouveau posée la question de la responsabilité des aménagements dans la gestion de I'en-vironnement.

L objectif de cette étude est d'apprécier la trans-formation d'un hydrosystème deltaiQue soumis àde grands barrages comme ceux de Manantali etde Diama, de rechercher - par-delà les modifica-tions aisément perceptibles du paysage - d'éven-tuelles perturbations écologiques, de dresser unbilan de trente ans d'aménagements dans unerégion aux contextes climatique et socio-politique

difficiles. Cette étude, qui s'insère parmi les nom-breux travaux conduits dans le delta du Sénégalces dernières années, notamment par les cher-cheurs de l'Université de Dakar, de I'ORSTOM etdu CEREG, privilégie une approche interdiscipli-naire et un double regard, africain et européen, réa-lisés à travers une collaboration entre universités etinstituts de recherche.

Cette évolution de I'environnement est perçue prin-cipalement dans le cadre linéaire de I'axe Gorom-Lampsar (fig. 1), dont l'étude a été privilégiée :

- en tant qu'axe hydrographique majeur, puis-qu'il s'agit du défluent le plus important en rivegauche du fleuve Sénégal, désormais principal

adducteur d'eau douce dans le moyen delta et versSt Louis à I'aval.

- en tant qu'axe de peuplement et de colonisa-tion, doublé en partie par la route nationale 2, axede circulation principal reliant St Louis à RichardToll, en tête du delta.

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I - Du système agraire traditionnel aux aménagements récents :vers une utilisation totale de I'espace

Avant les aménagements, dans le système agrai-re traditionnel, le delta vivait au rythme des cruesdu fleuve, apportant I'eau douce entre les mois dejuillet ou août et novembre, puis laissant place à laremontée de la langue salée (K,rrue, 1985). La cul-ture de décrue, pratiquée dans la moyenne vallée,n'était guère possible dans le delta (Lerucolr-ers &DrRLLo, 1980).

Dans ce milieu monotone et largement inculte,deux systèmes de production, à forte spécialisationethnique, pouvaient être distingués (JeulN &TouRReNo et al., 1986) :

- le système peul caractérisé par un élevagetranshumant et quelques cultures pluviales ;

- le système wolof, basé sur la pêche et uneagriculture associant cultures pluviales sur les

terres sableuses du diéri et cultures de décrue dutaak sur les bourrelets de berges sablo-limoneuxdes défluents.

Le delta avait alors, avant le démarrage desaménagements hydrauliques, une vocation essen-tiellement pastorale. Il est devenu, depuis une tren-taine d'années le champ d'un effort continud'aménagement agricole et de riziculture en sub-mersion contrôlée.

A. TFente ans d'aménagements

Les travaux hydrauliques de la période colonia-le ont été réalisés dès le XIXe siècle à travers lamise en service des premiers barrages pour laconstitution de la réserve d'eau douce de St Louis ;

puis en 1938la MAS (Mission d'Aménagement duSénégal) est créée ; mais, à partir du début desannées 1960, s'opère un véritable tournant tech-nique et politique, réalisé par I'OAD (OrganisationAutonome du Delta), puis la SAED (Sociétéd'Aménagement et d'Exploitation des Terres du

g9r

Delta), chargées d'assurer la promotion de la cul-ture irriguée dans un triple souci d'autosuffisancealimentaire, de peuplement du delta et d'améliora-tion du niveau de vie des paysans (DncNe, 1978 ;

Secr, 1991). En 1964, I'OAD est à I'origine del'édification de la digue périphérique en rivegauche du fleuve, ouvrage majeur qui permet deconnôler sur 84 km I'entrée des eaux de crue dansla partie sénégalaise du delta.

Sur le réseau des défluents, I'hydrologie est éga-lement artificialisée par tout un dispositif de bar-rages, ouvrages vannés, stations de pompage(fig. 2). La station de Ronq, qui règle l'alimenta-tion en eau de I'axe Gorom-Lampsar, en est lapièce essentielle depuis 1969, puisqu'elle assureles apports d'eau douce par pompage dans le fleu-ve durant cinq mois (février à juin), l'écoulementétant gravitaire le reste de I'année. Trois biefsindépendants

-amont (Ronq - Ross - Béthio),

aval (Ndiol - Dakar - Bango) et intermédiaire(Ross Béthio - Ndiol)- peuvent être individuali-sés. Leur fonctionnement se fait par lessivage,

lnlographie C.Sira. ACPA - CEREGruLP - CNRS

/ écoulement pérenne

--/ écoulement temporaire (réseau fossile)

sens de l'écoulement

--Y barrage

X ouvragevanné

/ station de pompage

remplissage et stockage successifs (Scer - Steo,1969) :

- lessivage à l'arrivée de la crue (fin juillet) eteffet de ..chassen des eaux saumâtres ayant séjour-né de 7 à 8 mois dans le chenal ; toutes les vannesdes ouvrages sont évidemment ouvertes.

- remplissage ensuite, après fermeture du bar-rage de Dakar-Bango, et stockage par fermeturessuccessives des ouvrages de I'aval vers l'amont,entre des biefs dès lors indépendants.

À l'échelle de la pur.è11", différents rypesd'aménagements voient le jour parallèlement(KaNe, 1984) : aménagements sommaires jus-qu'en 1965 bénéficiant d'une seule prise d'eau àbatardeaux ou vannes ; aménagements secondairesgravitaires, dans lesquels les diguettes et canauxd'irrigation ou drainage font leur apparition entre1965 et 1968 ; aménagements secondaires avecpompage, aménagements tertiaires depuis 1972avec pompage: planage des parcelles et drainsindépendants. A partir de 1974, avec les diffîcultésde gestion de la SAED et la recherche d'une plusgrande sécurité contre les aléas climatiques ethydrauliques, apparaissent les périmètres irriguésvillageois (PIV) d'une vingtaine d'hectares seule-ment en moyenne.

La dernière décennie est évidemment marquéepar la construction des grands barrages : celui deDiama, réalisé en 1985, dont la vocation est debarrer définitivement I'intrusion saline dans lefleuve, et celui de Manantali, au Mali, en fonctiondepuis 1988, chargé de réguler le régime en amont,à I'exception notable des apports de la Falémé.

B. Une conquête de I'espace

Deux mouvements accompagnent les aménage-ments depuis les années 1960 : une croissance dela population le long de I'axe Gorom-Lampsar etla multiplication des périmètres irrigués.

l. Un alflux de population

En 1960, la densité de population au centre dudelta, entre le fleuve et le lac de Guiers, était alorsinférieure à I hab./km2 1SnEn, 1984). Aujourd'hui,le long de I'axe Gorom-Lampsar, on compte entre30 et 60 hab./km2. Les villages s'égrènenr le longde la RN 2 et des défluents ; mais la présence dumarigot apparaît plus déterminante que celle de laroute : au-delà de Ross-Béthio, le long du Goromamont, la distribution préférentielle de la popula-

tion s'écarte de l'axe de circulation (fig. 3). L'aug-mentation de la population a suivi des rythmescontrastés depuis le début des aménagements.Deux périodes peuvent être distinguées :

- la phase 1960-1976 correspond à une crois-sance rapide de 9,2 Vo par an. Les villages prennentalors leur physionomie actuelle ; c'est la periodependant laquelle sont créés des villages de colonisa-tion : Boundoum est, Kassak nord et Kassak sud ;

- la phase 1976-1988 enregistre une croissanceralentie avec un taux moyen limité à 1,5 Vo par an.Le peuplement de I'axe Gorom-Lampsar, tel qu'ilse présente aujourd'hui, intervient donc surtout aucours de la période 1960-1976 (PHrr-nnE, 1993).

Le mode de peuplement récent a été guidé pardeux logiques révélant clairement le rôle des amé-nagements hydro-agricoles dans le delta. Deuxrégions se distinguent de ce point de vue :

- le Lampsar amont, désert humain avant 1965,parcouru uniquement par des éleveurs peuls, estdevenu une zone de colonisation. Celle-ci est lefruit d'une politique gouvernementale visant àaménager les cuvettes et à développer la rizicultu-re sur de grands périmètres irrigués. Cette partiedu delta est donc transformée en zone pionnière, àvocation agricole, occupée par une population engrande partie allochtone. Entre 1965 et 1969, cinqvillages ont été construits dans le delta pour y ins-taller des cultivateurs migrants : Boundoum est,Boundoum nord, Kassak nord et Kassak sud sontdes créations ex-nihilo tandis que Boundoum Bar-rage, petit village préexistant, enregistre un impor-tant mouvement d'immigration. L'aire de recrute-ment de ces villages est relativement vaste, puis-qu'elle touche toutes les régions du Sénégal, maiselle concerne surtout les zones limitrophes deSaint Louis, Dagana et Louga. Ces aménagementss'accompagnent de la mise en place d'infrastruc-tures jusque là inexistantes : écoles, dispensaires,forages (S.a,Nct-1, 1992).

- dans le Lampsar aval, la dynamique du peu-plement est différente, marquée par le déplace-ment de certains villages du diéri (terres dunairesexondées) vers les berges du marigot. D'après lacarte ancienne de St Louis de 1923, on constatepar exemple que les villages de Ndiaye et de Mbé-resse se situent alors dans le diéri, à environ 8 kmde leur emplacement actuel (PHlLreee, 1993).Autre preuve de ces déplacements : le cimetière,qui subsiste seul sur le site de I'ancien village.

La recherche de I'eau a donc toujours été un fac-teur déterminant dans l'installation de la popula-

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tion. Ce mouvement, qui s'est nettement amplifiéà partir du début des années 1960, a été concordantavec celui de I'aménagement des périmètres irri-gués.

2. La multiplication des périmètres irrigués

En parcourant le delta aujourd'hui, I'observateurest frappé par I'organisation et I'uniformitéqu'offre à ses yeux la marqueterie des périmètresrizicoles qui occupent les cuvettes, conférant àcette région I'aspect d'un immense jardin.

En 1965, la SAED prévoyait I'aménagement de30 000 ha en riziculture ; en 1976, un tiers seule-ment était réalisé (Seen, 1990). L'essentiel des

393

DAO . ACFA- CÉFIEG/ U.P- CNFS . 19e6

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400 hab.

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D'après les recensements de 196G1976-1988 Source: Philippe C. (1993)

Thilene

Mbéresse

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aménagements actuels de la SAED était alors enplace, de même que la population à proximité despérimètres. A partir de 1989, I'extension de la cul-ture irriguée est stimulée par la prolifération despérimètres inigués privés (PIV). En 1992, I'en-semble des surfaces aménagées dans le deltas'étend sur près de25 000 ha (périmètres de Boun-doum, Grande Digue-Tellel-Kassak et Lampsar),parmi lesquels 65 Vo de PIV (fig. 4), mais il est dif-ficile d'évaluer les terres abandonnées à cause dela salinisation et de I'insuffisance du drainage. Untiers des surfaces, sommairement aménagées,serait concerné par ces méfaits. Avec la riziculture,la vocation agricole du delta s'est vraiment affir-mée durant ces trente dernières années.

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Les systèmes d'exploitation préexistants ont étémarqués par des changements plus ou moins pro-fonds (Jnvw & TounnnND et al., 1986) :

- la culture de taak a non seulement survécuaux aménagements, mais a connu un regain d'inté-rêt. La nouvelle maîtrise de I'eau, acquise grâce aupompage, a permis une évolution de ce type de cul-ture le long du Gorom-Lampsar vers une irrigationmanuelle ou à partir de petites pompes reliées auxmarigots ou aux canaux SAED ;

- les cultures pluviales connaissent un déclinmarqué depuis le début des années 1970, ce quicorrespond à la diminution de la pluviosité ;

- enfin, les systèmes traditionnels d'élevage ontété contraints de s'adapter dans la mesure où le riza remplacé les pâturages de décrue autrefois réser-

vés au bétail dans les cuvettes. De plus, les amé-nagements hydro-agricoles ont été conçus sanstenir compte des zones de parcours des troupeaux,contribuant ainsi à marginaliser davantage cetteactivité. Ainsi a-t-on vu se développer récemmentun élevage <villageois intégré>, avec un petitbétail (ovins, caprins) stationnant à proximité des

concessions et disposant des sous-produits rizi-coles et maraîchers. La transhumance concerne lecheptel lorsqu'il est plus important, durant I'hiver-nage, puis les troupeaux sont conduits sur lescasiers rizicoles vers le milieu de la saison sèche.

En résumé, le contrôle hydraulique de I'axeGorom-Lampsar durant toute I'année, a eu appa-remment des retombées plutôt positives dans I'en-vironnement socio-économique de cette zone.Pourtant, un examen attentif fait apparaître desdysfonctionnements écologiques non négli-geables.

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+ 4.0

+ 2.O

DAO . ACPA-CEREG/ULP-CNRS

Les perturbations écologiques sont difficiles à

appréhender en elles-mêmes ; en outre elles peuventêtre liées par des interactions complexes comme onI'a montré sur des sites voisins (MmrroN & Huu-BERT, 1991 ; Hulrnenr, Mte-rroN & KANE, 1995).

A. La sédimentation etI'enherbement des défluents

Il est manifeste que les nombreux ouvrages van-nés ont considérablement diminué les vitesses ducourant dans un chenal qui n'est plus balayé par lacrue du fleuve, du moins aussi fréquemment etavec autant de violence que dans le régime hydro-logique naturel. L'axe est assimilable aujourd'huià une retenue ou à une juxtaposition de retenues etévolue en circuit fermé une bonne partie de I'an-née avec des vitesses d'écoulement pratiquementnulles. Les possibilités de sédimentation sont enoutre renforcées par les caractéristiques hydrau-liques de ce défluent, long de 93 km, à pente lon-gitudinale très faible, voire nulle ou négative, par-ticulièrement sinueux et étroit (20 à 30 m) dans letronçon du Gorom-amont.

Le Gorom-Lampsar est le réceptacle de troiscatégories d'apports (Fnve, 1990) :

- apports par décantation de la charge solide dufleuve, dont la vitesse d'écoulement est elle-mêmedavantage freinée depuis la mise en service de Diama ;

awli1ke,1Ûe11,72,:,6a,,,FlIe!ww::lfimë#Ir:ti:;.....'...........'l.'.,..,..ggS.

tevé effectué par ta S.C.E.I ( 1969 )

levé effectué par la missicn Bouette ( 1988 )

épaisseur moyennedu colmatage :0,60m

II - Des perturbations écologiques nouvelles

- apports d'une déflation éolienne particulière-ment active sous les alizés et sur les plaques de

sols nus, nombreuses dans le moyen delta ; les

effets de la péjoration climatique depuis la fin desannées 1960 viennent s'ajouter à la disparition des

champs d'inondation et aussi aux travaux d'amé-nagement des périmètres rizicoles pour expliquerla fragilisation ou la disparition des couverts végé-taux naturels ;

- apports latéraux par ruissellement, notam-ment à partir des ensembles dunaires dans la partieaval du Lampsar, qui s'inscrit entre les deux mas-sifs de Toundou Besset et Diagambal. Les analysesgranulométriques réalisées par Feve (1990) confir-ment que la texture des sédiments évolue dans

I'espace avec une proportion de sables qui atteintainsi 95 Vo des dépôts à Ndiol et à Makhana. Cematénel sableux est évidemment le moins mobili-sé par le courant très faible.

Au total, I'axe connaît ainsi un colmatage pro-gressif, bien mis en évidence par des levés topo-métnques successifs, à vingt ans d'intervalle(1969 et 1988) sur le Gorom amont (fig. 5). Cettecomparaison montre un exhaussement du lit de0,60 m. soit une vitesse moyenne de I'ordre de 3

cm/an. Près du double est signalé pour le basLampsar. Nous avons procédé à l'estimation deces ordres de grandeur à partir des volumes desédiments excavés à la pelle mécanique à partir

d'une rive, à la demande de la SAED. Le volumede boues prélevées sur 16 km entre Boundoum etGrande Digue et sur la moitié (30 à 40 m) de la lar-geur du lit est estimé par I'opérateur à 540 000 m3 ;

ce colmatage s'étant réalisé sur les 15 années nousséparant des travaux précédents. La vitesse de col-matage est ainsi estimée environ à7 cmlan pour cetronçon médian du Gorom-Lampsar.

Il résulte de ce colmatage une baisse des profon-deurs d'eau, un étranglement des chenaux par desbancs progradants sur lesquels prend pied unevégétation flottante favorable à son tour au piégea-ge sédimentaire qui perturbe le fonctionnementhydraulique lors des opérations de lessivage et deremplissage.

La végêtation est en effet partout présente dansle lit du Gorom-Lampsar ainsi que dans les canauxd'irrigation. Dans le défluent, elle suit une distri-bution en rapport avec le degré d'immersion et laprésence plus ou moins marquée des sédiments(f,rg. 6). La prairie flottante à Pistia stratiotes(Aracée) se développe en particulier en amont desbarrages. D'autres espèces flottantes (Vossia cus-pidata, Graminée) s'étalent en plaquettes en se

détachant des berges au moment des crues. Laprairie aquatique à Oryza barthii colonise aussibien les berges que les cuvettes, les levées et lescanaux d'irrigation et peut être associée à desCypéracées, ainsi qu'à des Panicées, coûlme Pani-cum sub-albidum. Cette végétation joue ainsi unrôle de peigne, retenant les matériaux solides etcontribuant à la dégradation de l'écoulement.

Liés eux-mêmes à différentes modificationshydrauliques, climatiques, de I'occupation du sol,de la chimie de I'eau (salinité, résidus éventuels depesticides), les processus d'enherbement et desédimentation conjuguent leurs effets pour rendrecompte d'une perte de charge hydraulique trèsmarquée et d'une diminution des débits de I'amontvers I'aval. La capacité du Gorom amont passeraitainsi de 30 m3/s environ à la station de pompagede Ronq à 20 m3/s à Boudoum-barrage et moinsencore sur le Lampsar. De ce fait, I'alimentationdes périmètres irrigués le long de ce défluent n'estplus assurée lors des demandes de pointe et mêmeI'alimentation en eau de la ville de St Louis est for-tement perturbée (Gueve, 1993).

Ce développement de la végétation constitueaussi un risque d'ordre sanitaire dans la mesure oùcet hydrosystème peut constituer une niche écolo-gique nouvelle pour des hôtes intermédiaires demaladies telles que la bilharziose.

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B. Les risques sanitaires

l, Les risques sanitaires de <rl'avant-barrage>>

La mise en service des grands barrages fait cou-rir à la population de la vallée du fleuve le risqued'émergence de maladies absentes jusque là oud'extension de maladies préexistantes (WATSoN,

1969). Avant la mise en service de Diama et deManantali, le delta et plus généralement la bassevallée connaissaient les problèmes sanitaires<classiques> des environnements sahéliens deI'Ouest africain (HnNoscHUMAcHER, 1992 a).

Le paludisme y était caractérisé par une préva-lence faible à très faible (zone d'hypoendémie)(Mour-wmR & Dtop, 1974); le gradient de I'endé-mie décroissant selon un transect perpendiculaireau fleuve, on notait des disparités villes-cam-pagnes. Les enquêtes entomologiques de Ver-cruysse (1985 a) confîrmaient ces résultats. La sai-son de transmission était essentiellement calquéesur la durée de la saison des pluies. En effet, lesgîtes des anophèles vecteurs (presque exclusive-ment A. gambiae s.l.) correspondaient à de nom-breuses dépressions du sol, naturelles ou d'origineanimale (empreintes de sabots du bétail) ou humai-ne (fosses, ornières, puits, etc.). Ils étaient généra-lement temporaires et leur productivité dépendaitde la pluviosité. La présence de ces gîtes potentielsle long du Fleuve était en outre liée à la décrue etprolonge d'au moins trois mois la durée de trans-mission à proximité du cours d'eau. La transmis-sion du paludisme était alors typiquement saison-nière, inexistante ou très faible pendant au moinsla moitié de la saison sèche. La crainte d'une éven-tuelle augmentation de la morbidité palustre, suiteaux aménagements hydro-agricoles, reposaitessentiellement sur la pérennisation des surfacesen eau et sur le passage d'une transmission saison-nière à une transmission continue.

La bilharziose urinaire était présente avant 1988dans le Delta et la moyenne vallée du Fleuve (Ven-cRUyssE et a\.,1985 b). Il s'agissait d'une trémato-dose due à Schisrosoma haematobium, dont I'hôteintermédiaire est un mollusque du genre Bulinusl.Ce mollusque peut supporter de lon,eues périodesde sécheresse en s'enfouissant dans le sol lors deI'assèchement des mares et ainsi survivre durant lalongue saison sèche. Il est donc parfaitement adap-té à I'environnement sahélien. Une des caractéris-tiques majeures de l'endémie bilharzienne est sa

très grande focalisation, rendant délicate toute ten-

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tative de changement d'échelle en se basant surdes données ponctuelles. Toutefois, des étudesantérieures à la mise en eau de Diama avaientdepuis longtemps signalé I'important foyer de bil-harziose urinaire de Lampsar dans le Delta(PaneNr et al., 1982 ; CuerNe & Mnlex, 1983).VpncRuysse (1985 b) constatait une prévalence de25 Vo chez les habitants du seul village de Lamp-sar2.

Ces deux pathologies représentaient I'essentieldes maladies parasitaires de la région. Leur rela-tion avec le milieu hydrique en faisait d'excellentsindicateurs des risques liés à la mise en eau desbarrages de Manantali et de Diama. Depuis lors,on assiste dans le Delta du Sénégal, en particulierdans I'axe du Lampsar (ainsi que dans la ville deRichard Toll), à l'émergence de problèmes desanté aigus.

2. I*s risques sanitaires de d'après-barrage>Le premier problème de santé postérieur à la

mise en eau de Diama est une épidémie d'unemaladie peu répandue dans la région du Delta, lafièvre de la vallée du Rift (RVF : Rift ValleyFever), épidémie dont l'essentiel des cas a étéobservé en Mauritanie en 1987. Des travaux effec-tués principalement par I'Institut Pasteur de Dakaront permis d'identifier l'épidémie sans toutefoispouvoir véritablement incriminer la mise en eau dubarrage dans l'émergence du phénomène (JoulNet al., 1988). Bouleversement des écosystèmesdans lesquels vivent les rongeurs, réservoirs poten-tiels du virus dans la nature, modification de leurrépartition, pullulation des moustiques vecteurs

Oryza barthiityphaie

Parkinsonia

prairie flottante à Pistianénuphar

lnfographie C. Sin. ACPA - CEREG / ULP - CNRS Source'. Faye A. (1990)

suite à l'évolution des conditions hydrologiques,sont autant d'hypothèses fortes qui ont été évo-quées. En revanche, I'impact de la fermeture dubanage sur une modification des parcours effec-tués par les troupeaux des Maures et des Peuls etdonc sur la circulation du virus n'a, pour I'instant,pu être éclairci. Cette épidémie fut brutale puiss'éteignit rapidement. Ceci est à rapprocher del'épidémie de fièvre de la vallée du Rift ayantsuivi la mise en eau du barrage d'Assouan, avecde troublantes similitudes dans la succession desévénements. Cette similitude avec la situation enÉgypte ne se limite d'ailleurs pas à l'épidémie deRVF.

L événement de santé le plus marquant et leplus médiatisé est sans aucun doute l'épidémie debilharziose intestinale de Richard-Toll. Ce foyernouvellement apparu constitue un fait en complè-te discordance avec la répartition habituelle enAfrique de I'Ouest de Schistosoma mansoni(HnNoscuuMACHER et al., 1992 b). Cette bilhar-ziose a conune hôte intermédiaire un mollusquedu genre Biomphalaria pfeffiri, dont I'aire derépartition ne dépasse habituellement pas le 12e

parallèle en Afrique de I'Ouest. Après que les pre-miers cas aient été trouvés en janvier 1988, ledéveloppement de la maladie a pris à partir de1989 une tournure épidémique, rapidement trai-tée (Tnlm et a1.,1990) mais faisant de la ville deRichard-Toll le plus gros foyer de bilharzioseintestinale d' Afrique subsaharienne.

Bien plus sensible à la dessiccation que lesbulins, hôtes intermédiaires de la bilharziose uri-naire, le Biontphalaria n'existait alors qu'en

nombre très limité dans le lac de Guiers. Les trèsfaibles densités de population lui interdisaient dejouer de manière active son rôle d'hôte intermé-diaire de Schistosonta mansoni (Dnw et al., 1991).Mais la régularisation des niveaux d'eau dans lelac, dans les canaux principaux ceinturant les

champs de canne à sucre, a pu créer, par la stabili-sation de la température notamment, les conditionsfavorables à son développement. Richard Toll,ville de plantation attirant une main-d'æuvre nom-breuse, dont des travailleurs originaires de la zoned'endémicité, a fourni le cadre dans lequel lamaladie a pu couver puis exploser (HnNoscHUMA-cHER et al., 1992b). La très forte pression humai-ne aux points d'eau, en liaison avec la carence dela ville en équipements sanitaires, permet depuis lapérennisation de la maladie. A l'échelle du delta,malgré la présence de ces hôtes-intermédiaires, laprogression de la maladie avec création de foyerssecondaires de bilharziose intestinale reste toute-fois très lente, même si localement, on peut consta-ter l'émergence, dans certaines conditions précisesde transmission, de foyers de bilharziose intestina-le (EnNour-o, 1996).

L'enquête effectuée par Diaw en 1990 montre enrevanche pour I'ensemble du delta, une progres-sion inquiétante des bulins, hôtes-intermédiairesde la bilharziose urinaire, depuis I'aménagementdu barrage de Diama, en particulier le long deI'axe Gorom-Lampsar (fig. 7). A Mbodiène, situéà proximité du marigot de Lampsar, dans une zonede forte densité de population, où la maladie para-sitaire est apparue après 1986, la prévalence seraitde 90 Vo ! Cet exemple est révélateur de I'influen-ce des conditions environnementales préexistantessur la diffusion de la bilharziose urinaire (VenI-É eral., 1994). La proximité de périmètres iniguésdans une zone de forte densité permet de favoriserle développement de bilharzioses. On rejoint en

Conclusion

S'il est incontestable que la maîtrise des crues etles aménagements hydrauliques ont permis depuisune trentaine d'années une colonisation agricoledu delta et une contribution à la diminution dudéficit vivrier du Sénégal, il n'en est pas moinsvrai que cette transformation facilement percep-tible du paysage s'accompagne de dysfonctionne-ments difficiles à maîtriser en raison de la com-plexité des interrelations entre les facteurs écolo-

cela en milieu rural le constat effectué à RichardToll à propos des facteurs incriminés dans I'appa-rition de la bilharziose intestinale.

La relation entre la présence d'hôtes intermé-diaires ou de vecteurs et la maladie n'est donc niimmédiate, ni obligatoire. De rnême,la liaison péri-mètres inigués-apparition des hôtes intermédiaireset des vecteurs ne survient pas nécessairement.

L'exemple du paludisme pennet d'ailleurs deposer clairement la question de la répercussionmorbide effective du développement du vecteur.Dans le Delta, de même que dans la moyenne val-lée, les résultats obtenus permettent de constaterque si la période de transmission est en traind'évoluer en se décalant conformément auxpériodes de mise en eau des périmètres inigués etnon plus de la saison des pluies, il ne semble pas yavoir de prolongation réelle de cette transmission.En effet, la durée de vie des moustiques en saisonfraîche semble interdire au parasite de se dévelop-per suffisamment dans I'organisme de son vecteurpour que celui-ci devienne infectant.

D'autre part, dans ces zones à transmission sai-

sonnière, la prémunition acquise durant lesquelques mois de transmission est insuffisantepour se maintenir d'une année sur I'autre contrai-rement aux zones à transmission permanente. Lesrépercussions morbides, après accoutumanced'une population à une transmission pérenne, ne

sont donc pas nécessairement corrélées à I'aug-mentation de la densité anophélienne. Au contrai-re, cette transmission continue entretient une pré-munition pouvant laisser espérer une réduction descas graves de paludisme.

Toutes ces questions font actuellement l'objetd'un programme de recherche, dont les résultatsdevraient permettre de faire le point sur les réper-cussions morbides effectives en matière de palu-disme.

giques eux-mêmes ainsi qu'entre facteurs écolo-giques et humains (densité et mobilité de la popu-lation).

Plus que la construction du seul barrage deDiama, il semble pour l'heure que ce soit davanta-ge la somme des bouleversements physiques et lacréation de toutes pièces en moins de 35 ans d'unmonde agricole nouveau, sans tradition hydrau-lique ---et faisant l'apprentissage de la gestion de

DAO. ACPA - CEREG / ULP - CNBS

Mollusques

I Biomphalaria

L Bulinus

O Lymnaes

Epoque

tr ÂO avant Diama

f O après Diama

Densité de mollusques

r a o 1à2I A O sàsoI A O sl etptus

tNI

AI

^9BoundoumBarrage

o

oSaint Louis d'après Diaw et al, 1990

I'snu- qui puissent rendre compte des difficultésactuelles. Celles-ci sont d'autant plus préoccu-pantes qu'il faut y ajouter, sur des cuvettes ou desdéfluents (Djeuss) voisins de I'axe du Lampsar, ledélicat problème de l'évacuation hors du delta deseaux usées des périmètres rizicoles.

Complexité actuelle des interactions société-nature, incertitude quant à leur devenir, urgence

Notes

1.- Vercruysse montre que les bulins les plus com-muns étaient B. guernel, présents dans les eauxpermanentes, puis B. senegalensis dans lesmares temporaires et les périmètres irrigués deGuédé Chantier et Lampsar, et enfin B. forskaliien petit nombre dans le lac de Guiers. Il fautsouligner toutefois que I'abondance d'une espè-ce même théoriquement vectrice n'est pas

cependant d'un mieux-être sanitaire : la gestion deI'environnement dans le delta suppose uneconfrontation permanente des scénarios hydrolo-giques et des scénarios de développement à traversune expertise scientifique, prenant évidemment encompte le rôle des acteurs locaux comme de l'Étatsénégalais.

nécessairement synonyme d'importante trans-mission et que I'on touche là un problème decompatibilité hôtes - parasites qui n'est pasrésolu.

2.- llconvient de ne pas confondre les habitants dece village avec les riverains du mari_eot dumême nom.

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