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Amina Akhaiy

Retournée de Belgique

Récits de retour

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Motuse est un projet mis en œuvre par l’OIM dans le but d’améliorer la réintégration des migrants retournant depuis l’Union européenne vers le Maroc, la Tunisie et le Sénégal. Il est cofinancé

par l’Union européenne et le Ministère de l’intérieur italien.

Cette histoire, qui fait partie d’une série de «Récits de retour», illustre l’importance de ce projet pour les centaines

de migrants assistés à travers celui-ci.

Co-financé par l’Union européenne

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L’histoire qui suit est celle d’une famille modeste du Maroc, une famille comme tant d’autres qui a vu dans la migration le seul et unique levier social. Près de la moitié d’entre eux tenteront leur chance avant de revenir au Maroc. Focus sur l’ainée de la famille Akhaiy: Amina.

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La vie n’a pas été tendre avec Amina, l’ainée d’une fratrie de 6 frères et sœurs issue d’un environnement extrêmement modeste de Casablanca. Amina n’a pour seul quotidien que la misère et l’amertume des siens. Malgré tout, elle tente de s’en sortir en cumulant des petits boulots alimentaires ci et là jusqu’au jour où sa vie se brise: un accident de moto la prive de l’usage de ses jambes. Un cataclysme pour elle et sa famille.

Bien au-delà du traumatisme provoqué, c’est la dépendance vis-à-vis des autres qui la consume. Les interventions chirurgicales sont nombreuses et coûteuses, les dons des proches ne suffisent pas à répondre à ses besoins. En 2007, elle part pour la Belgique où vit son frère, parti quelques années auparavant. Sur place, elle pourra bénéficier de tous les soins nécessaires. Mais après 7 années d’innombrables demandes de régularisation et autant de refus, elle sent qu’il est peut-être temps

pour elle de rentrer. Aussi, dans un élan de dignité, elle préfère opter pour le retour volontaire et alléger son frère de ce qu’elle considère être une charge. Les relations familiales ne sont pas non plus au beau fixe.

A travers les différents programmes de réintégration de l’OIM, Amina a pu bénéficier d’une assistance médicale et s’est vue octroyer un pécule supplémentaire pour une assistance matérielle grâce à laquelle elle a pu

BELGIQUE

MAROC

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s’acheter des biens électroménagers. C’est avec une certaine nostalgie et une pointe d’amertume qu’elle se remet à penser à la Belgique, elle sait qu’elle ne sera plus jamais prise en charge comme là-bas, mais elle sait également qu’elle ne pouvait pas y rester éternellement et préfère penser à l’avenir au Maroc. A son retour, elle a du mal à se refaire à ce Maroc nouveau qui a beaucoup changé à ses yeux, mais pire encore elle ne reconnait pas ses neveux qu’elle avait laissé si jeunes derrière elle. A peine était-elle rentrée qu’elle apprend qu’un de ses neveux est désormais résolu à partir pour l’Europe. Elle tente de le raisonner, de lui faire comprendre que les choses ne sont pas nécessairement optimales là-bas, que la réalité est bien différente des mythes qu’on se fait sur l’Europe, mais rien n’y fait: le jeune homme perçoit ses arguments comme une volonté nocive de ne pas partager les succès de la migration.

Il se dissimulera dans la masse de réfugiés syriens partis depuis la Turquie vers la Grèce. Son voyage s’arrêtera là. Les traumatismes successifs liés au périple avec les trafiquants, les débordements policiers, l’isolement affectif, la faim, finiront par convaincre le mineur de rentrer chez lui.

A son retour, Amina sera là sur sa chaise roulante devant la porte pour l’accueillir. Fine observatrice, Amina occupe une place essentielle au sein de sa famille, elle conseille et le cas échéant dicte les ordres. Dans un foyer de 10 personnes, il semble essentiel de se définir un rôle dans le groupe et force est de constater qu’elle fait ça avec un certain brio.

Aujourd’hui Amina encadre la réintégration de son neveu et le motive pour suivre une formation de coiffure et, pourquoi pas, ouvrir un petit salon de coiffure dans le quartier.