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1 Ansay Robin Dupaix Thomas Ramond Charlène Analyse de la dynamique des espaces urbanisés Ceinture autoroutière Nord de Liège Cours de morphologie urbaine et paysagère Prof. Jacques Teller MCUAT Faculté des Sciences appliquées

Analyse de la dynamique des espaces urbanisés - LEMA · 1 Ansay Robin Dupaix Thomas Ramond Charlène Analyse de la dynamique des espaces urbanisés Ceinture autoroutière Nord de

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Ansay Robin

Dupaix Thomas

Ramond Charlène

Analyse de la dynamique des espaces

urbanisés Ceinture autoroutière Nord de Liège

Cours de morphologie urbaine et paysagère Prof. Jacques Teller

MCUAT Faculté des Sciences appliquées

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1. Table des matières 2. Introduction ....................................................................................................................... 3

3. Contextualisation et méthodologie .................................................................................. 4

3.1. Contexte / Zone d’étude .............................................................................................. 4

3.2. Méthodologie ............................................................................................................... 6

4. Analyse préalable .............................................................................................................. 7

4.1. Evolution de la trame viaire ......................................................................................... 7

4.1.1. Évolution générale ................................................................................................ 7

4.1.2. Analyse par période .............................................................................................. 8

4.2. Analyse de la densité et de l’homogénéité du bâti .................................................... 16

4.2.1. Densité du bâti .................................................................................................... 16

4.2.2. Évolution du bâti entre 1850 et 2007 ................................................................. 17

4.2.3. Homogénéité du bâti .......................................................................................... 20

4.2.4. .................................................................................................................................. 20

5. Analyse de la croissance résidentielle ............................................................................ 23

5.1. Schématisation de la croissance et influence du tracé de l’autoroute ........................ 23

5.2. Croissance des noyaux villageois .............................................................................. 27

5.2.1. Typologie des noyaux ........................................................................................ 27

5.2.2. Etude de la croissance autonome des noyaux .................................................... 30

5.2.3. Etude de l’extension de l’agglomération liégeoise............................................. 33

6. Scénarios .......................................................................................................................... 36

6.1. Scénario 1 : Expansion maximale ............................................................................. 36

6.2. Scénario 2 : Comblement des vides ........................................................................... 37

6.3. Scénario 1+2 : Comblement-expansion ..................................................................... 38

6.4. Scénario 3 : Densification .......................................................................................... 39

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2. Introduction

L’objectif de cette étude est d’analyser les dynamiques des espaces urbanisés dans la ceinture

autoroutière Nord de Liège. Nous cherchons en effet à comprendre les modes de croissance

dans cette partie de l’agglomération et d’identifier le rôle de l’autoroute comme barrière ou

support de la croissance.

Pour cela, nous nous sommes intéressés à différents éléments caractéristiques tels que la

trame viaire et son évolution au cours du temps ou encore la densité et l’homogénéité du bâti.

Cette première étude nous a permis de réaliser un schéma de croissance afin de comprendre

les dynamiques en place. Nous pouvons alors percevoir le rôle de l’autoroute, ses effets

directs ou indirects sur les espaces urbanisés qui l’entourent. Ensuite il a été intéressant

d’examiner les phénomènes de croissance mais à une échelle plus locale, celle des noyaux

villageois. Nous avons alors cherché à identifier leur évolution de manière autonome (sans

considérer l’agglomération), ou leur évolution jusqu’à la situation actuelle (avec mise en

évidence des dynamiques provoquées par l’extension de l’agglomération liégeoise). Enfin

nous proposerons des scénarios pour le futur en considérant différentes volonté politiques.

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3. Contextualisation et méthodologie

3.1. Contexte / Zone d’étude

Le contournement autoroutier Nord de l’agglomération liégeoise construit entre 1964 et 1972,

permet de la relier aux grands axes autoroutiers belges (à destination de Bruxelles / Aix la

Chapelle par l’E40, Anvers par l’E313, Tournai / Saint-Vith par l’E42, Maastricht /

Luxembourg par l’E25. Il constitue alors un axe important pour la ville et sert de lien vers de

nombreuses destinations. Ainsi sa fréquentation importante lui permet d’être un axe attracteur

pour de nombreuses activités. Nous verrons dans la suite de ce rapport comment peut-on

qualifier cette autoroute sous l’angle de la croissance urbaine.

Figure 1. Schéma général de localisation

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Nous avons cherché à comprendre

les dynamiques des espaces

urbanisés autour de cet axe fort en

considérant une zone partant de

Gleixhe, à l’Ouest de l’aéroport de

Bierset et de Grâce Hollogne, à

Cheratte, au Sud Est de la Meuse,

sur une largeur de 3 kilomètre de

part et d’autre de l’autoroute.

Certains éléments constitutifs de cette espace d’étude sont à mettre en évidence pour

visualiser la croissance urbaine. Tout d’abord il faut noter la présence de trois chaussées

historiques, la chaussée de Liège, la chaussée de Bruxelles et la chaussée de Tongres. Ce sont

les trois voies originelles reliant la ville au reste des communes belges. Elles sont et ont été

des supports de la croissance comme nous le verrons plus tard.

Il convient de noter la présence de l’aéroport de Bierset à l’Ouest de l’échangeur d’Alleur

reliant l’E42 à l’E40 et à l’A602 vers Liège. De nombreux parcs d’activités économiques se

sont installés à proximité immédiate de l’autoroute, comme le Parc des Hauts Sarts, étant le

plus important pour l’agglomération, ou encore celui de Grâce Hollogne. Il y a également des

pôles commerciaux comme le CORA et le Kinépolis avec leurs zones commerciales au Sud

de Rocourt ou IKEA sur l’E40 vers Bruxelles. De nombreux services publics se sont

également implantés le long de cet axe structurant figurant dans les triangles verts dans le

schéma ci-dessous.

Figure 2: Zone d'étude

Figure 3: Pôles d'activités

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3.2. Méthodologie

Pour pouvoir mener cette analyse du bâti et de son évolution, nous avons dû nous baser sur

différent type d’informations qu’elles soient des photos aériennes, des orthophotoplans, etc.

Pour cela, nous avons récupéré le maximum de cartes et de photos historiques que nous

pouvions puis nous les avons traitées afin qu’elles puissent être utilisables (notamment les

photos aériennes toutes petites à regrouper). Nous avons donc travaillé à partir des données

suivantes :

- Plan Vandermaelen de 1850,

- Photos aériennes de 1937,

- Photos aériennes de 1954,

- Photos aériennes de 1972,

- Orthophotoplans de 2007.

Une des premières tâches à effectuer a été de géoréférencer ces cartes afin de pouvoir les

superposer dans le logiciel ArcGIS. Cela a été long et fastidieux en particulier pour les photos

aériennes qui sont déformées sur les bords des images. Mais cela nous a permis de pouvoir

identifier les évolutions historiques des zones bâties.

Ayant toutes les données à notre disposition, il a fallu les analyser. Nous avons procédé de

deux manières ici. En premier lieu, nous avons étudié la trame viaire et son évolution dans le

temps. Nous avons alors du digitaliser toutes les voiries depuis 1850 jusqu’à 2007 puis grâce

à l’aide d’une grille carrée de 500 m de côté, nous avons pu connaître les évolutions absolues

et relatives de la trame viaire en fonction du temps.

Puis nous avons créé de nouvelles couches, une par pas de temps, identifiant le front bâti de la

période considérée. La zone d’étude étant très large, nous n’avons pu aller dans des détails

très précis mais nous obtenons la limite moyenne des communes. Nous avons réalisé une carte

des limites de l’urbanisation montrant l’évolution du front bâti. Nous pouvons en tirer

directement des conclusions concernant les dynamiques globales en place. Nous avons alors

créé une trame à maille carrée de 500 mètres de côtés, également afin de connaître le degré

d’homogénéité du bâti (en rapport avec un écart type important ou non) ainsi que la densité

(grâce au nombre de bâtiments par maille).

En plus de ces documents, notre groupe a réalisé des photos sur trois transects

perpendiculairement à l’autoroute. Ces photos ont été prises tous les 200m environ selon les

quatre directions. Puis en ayant regroupé les photos de tous les groupes, nous avons pu avoir

une idée plus précise de formes de l’habitat sur la zone d’étude. Ces documents ont été utilisés

lors de la mise en évidence d’exemples pour les différentes analyses proposées.

Etant en possession de toutes ces cartes, plans et statistiques, nous pouvons alors commencer

l’analyse réelle pour schématiser la croissance et la comprendre à différentes échelles.

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4. Analyse préalable

4.1. Evolution de la trame viaire

4.1.1. Évolution générale

Comme expliqué précédemment, l’analyse de l’évolution de la trame viaire est basée sur un

ensemble de cartes historiques et de photos qui nous a permis de dresser une carte reprenant la

période de création de chaque voirie de la zone d’étude (cf. Carte 1)

Carte 1: Trame Viaire

L’observation de cette carte, bien que peu lisible en première approche, nous permet de

constater que une partie conséquente de la trame viaire était déjà présente à l’époque de

Vandermaelen, soit aux environs de 1850. On constate ensuite que les constructions de voiries

qui ont suivies, excepté l’autoroute, comble les trous restants.

Cette observation est confirmée par les chiffres d’évolution de la trame viaire (cf. Tableau 1).

En effet, on constate que près de 40% de la trame viaire actuelle existait déjà sous

Vandermaelen. On peut également constater qu’en 1976, environ 90% de la trame viaire

actuelle était présente.

Cela dit, il faut mettre en avant un biais méthodologique qui, s’il ne remet pas en question les

résultats, a surement faussés un peu ces chiffres. Ce biais provient du fait que les cartes

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dressées par Vandermaelen n’accordent aucune hiérarchie aux voiries. Il n’y donc,

graphiquement, aucune différences entre la chaussée de Tongres ou de Bruxelles, et un petit

chemin de campagne. Cela nous a donc conduits à digitaliser un ensemble de chemin qui, à

l’heure actuelle, ne sont encore que des simples chemins permettant d’accéder aux parcelles

agricoles. Il n’était malheureusement pas possible de s’affranchir d’un tel biais dans les

limites de temps imparties pour ce travail.

Longueur

1850

Longueur

1937

Longueur

1958

Longueur

1976

Longueur

2007

Longueur absolue 611 846 1061 1448 1625

Longueur relative 38 52 65 89 100

Tableau 1: Chiffre d'évolution de la trame viaire

On peut ajouter que les portions d’autoroutes de la zones d’études, en ce compris les

échangeurs et les bretelles, représentent environ 7% de la trame viaire totale, soit environ 114

km.

4.1.2. Analyse par période

Pour rendre la carte d’évolution plus lisible et pour analyser les disparités spatiales de

l’évolution de la trame viaire de la zone d’étude, nous avons procédés à un maillage complet

de celle-ci. Comme expliqué ci-dessus, des mailles carrées de 500 mètres de cotés ont été

appliquées et la longueur totale de routes traversant la maille a été extraite pour chaque pas de

temps. On obtient donc une somme par maille. Par la suite, nous avons décidé de diviser cette

somme par le nombre d’année du pas de temps considéré. Par exemple, chaque valeur des

mailles de la période 1850-1937 a été divisée par 87. Ceci permet de n’observer uniquement

l’évolution par an, sans effet des pas de temps.

Nous obtenons donc quatre cartes que nous pouvons analyser

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4.1.2.1. 1850-1937

Carte 2: Trame viaire (1850-1937)

Nous pouvons observer une évolution homogène de la trame viaire sur l’ensemble de la zone

d’étude (cf. Carte 2), il y a très peu de cases blanches, donc peu d’endroits où le viaire ne se

développe pas du tout. Toutefois, en regardant la légende, on peut voir que globalement

l’évolution ne dépasse que très rarement les 50m par maille par an. L’évolution, bien

qu’homogène, est donc relativement faible. De plus, le développement de l’agglomération

liégeoise ne semble pas avoir d’impact sur l’évolution du viaire.

On peut néanmoins observer des endroits où la densification des voiries a été un peu plus

importante. C’est par exemple le cas dans le quartier du Thier-à-Liège à la bordure sud-est de

la zone. Comme on peut le voir sur les images ci-dessous, il s’agit d’une opération de

lotissement assez ancienne. On peut également constater sur la photo ci-dessous, que la

typologie des bâtiments est assez diversifiée. Ceci est plus que probablement dû à

l’ancienneté du lotissement.

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4.1.2.2. 1937-1958

Carte 3: Trame Viaire (1937 – 1958)

Comparativement à la carte précédente, nous pouvons observer une répartition spatiale de

l’évolution nettement moins homogène. On voit qu’il y a beaucoup plus de zones ou le viaires

n’a pas changé. Ensuite, l’effet de l’agglomération de Liège se marque assez bien, on voit

ainsi une zone de densification plus importante en bordure directe de la limite sud de la zone

d’étude. Cette densification correspond en fait au développement des villages d’Herstal, Haut-

Douy, ou encore Montegnée. Il existe également une croissance du réseau viaire en dehors de

cette bordure d’agglomération. On remarque par exemple la densification du village

d’Hermée (Nord-Est), ou encore de l’ensemble des villages au Nord-Ouest (Gleixhe, Velroux,

Goreux, …).

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Plus précisément, on peut mettre en évidence des types de densifications différentes à cette

période. Premièrement on assiste à des comblements d’îlots urbains comme c’est le cas à

Haut-Douy par exemple (voir images). Deuxièmement, on observe des opérations de

lotissements dans des zones périphériques à l’agglomération. Nous avons choisi ici de mettre

en évidence un lotissement construit à Rôssart (voir images)

Hau

t-D

ouy

R

ôss

art

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4.1.2.3. 1958 - 1976

Carte 4: Trame Viaire (1958-1976)

Sur la période 1958 – 1976, on observe une évolution plus importante que pour les périodes

différentes. On remarque très bien l’implantation des autoroutes et des échangeurs. La

densification se fait principalement au Sud de l’axe autoroutier. Par ailleurs, l’implantation de

la zone d’activité des Hauts-Sarts se remarque particulièrement. Le fait qu’il existe de

nombreuses cases de couleur foncée montre qu’un grand nombre de densification forte sur de

petites zones ont eu lieu. La mise en place de nombreux lotissements peut expliquer ce

phénomène

De manière plus précise on assiste à des densifications hors agglomération et en

agglomération. Ces derniers densifient le tissu urbain existant mais se distingue de opérations

d’ouvertures de voiries de la période précédente dans le sens où elles semblent nettement plus

planifiée. On peut prendre comme exemple le développement d’une zone de logement à

Vottem. Pour le développement de lotissement hors agglomération, on peut prendre comme

exemple une opération à Hognoul.

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Vott

em

Hognou

l

14

4.1.2.4. 1976 – 2007

Carte 5: Trame Viaire (1976-2007)

Sur la période 1976 – 2007, on voit que la densification est nettement moins importante que

pour les deux périodes précédentes. La répartition spatiale de cette densification montre un

quasi arrêt de l’ouverture de voiries à l’est de l’axe E40 – A605. On remarque également qu’il

n’y a pas de d’ouverture de voiries sur toute la zone sud du périmètre. Cette zone est en fait

celle de l’agglomération dense et il n’y est plus guère possible d’ouvrir des voiries.

Ensuite, on voit que la densification se concentre autour des échangeurs de Loncin et Vottem.

Le kilométrage de voiries crées est relativement faible, ce qui montre qu’il est de plus en plus

difficile de fortement densifier dans ces zones.

On peut également voir la création de la deuxième zone d’activités économiques des Hauts-

Sarts située dans le triangle E42 – E313 – A601.

Comme pour la période précédente, on observe de l’ouverture de voiries en zone dense et en

zone plus agricoles. Les premières peuvent être exprimées par l’exemple d’un lotissement à

Rocourt et la deuxième par le développement d’un lotissement à Waroux.

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Roco

urt

War

oux

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4.2. Analyse de la densité et de l’homogénéité du bâti

4.2.1. Densité du bâti

L’analyse de la densité du bâti dans notre périmètre d’étude est basée sur les données fournies

par le cadastre de 2010. Pour traiter ces très nombreuses données, une grille de maille carrée

de 500 mètres de côté a été appliquée à la zone d’étude. Le nombre de bâtiments a été compté

dans chaque maille de la grille et les résultats de ce comptage ont été classés pour obtenir un

indice de densité.

Les résultats du traitement de ces données sont représentés sur la carte suivante.

Carte 6: Nombre de bâtiments

En première lecture, on remarque la densité décroissante depuis le centre de Liège vers la

périphérie. C’est là un phénomène normal auquel on pouvait logiquement s’attendre.

On constate également la présence d’axes de très forte densité le long des route importantes

historiques que sont la chaussée de Bruxelles et, dans une moindre mesure, la chaussée de

Tongres. Une élongation de très forte densité se démarque aussi le long de la Meuse, incluant

le pôle d’habitat d’Herstal. Toutes ces observations semblent naturelles et prévisibles.

On remarque par contre une assez forte densité de bâti (200 à 400 bâtiments par case) dans les

noyaux d’habitat formés par les villages du Nord de la zone d’étude (Hermée, Oupeye,

Milmort, etc.).

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Par contre, les villages de l’Ouest du périmètre de travail ne montrent qu’une faible densité de

bâti (50 à 200 bâtiments par case).

Cette dualité est intéressante ces villages se trouvent à des distances comparables du centre.

Les villages de l’Ouest sont à l’intérieur de la « barrière » de l’arc autoroutier, alors que les

villages du Nord sont au-delà. Hors ce sont pourtant ceux du Nord qui sont les plus denses.

La densité plus importante dans certains villages proviendrait donc de l’influence et de la

croissance plus importante de l’agglomération liégeoise vers le Nord. On peut y voir un

facteur historique avec les chaussées de Tongres et de Bruxelles qui, très tôt, ont supporté un

développement axé vers le Nord.

Pour confirmer cette interprétation, nous effectuons dans la section suivante une analyse

chronologique de l’évolution spatiale du bâti.

4.2.2. Évolution du bâti entre 1850 et 2007

Pour représenter l’évolution spatiale du bâti, et donc la croissance des pôles d’habitat de la

zone d’étude, nous avons réunis différentes cartes et photos réalisées entre 1850 et 2007.

La première carte exploitable disponible est la carte de Vandermaelen, qui date des années

1850. La seconde source de données est une carte IGN datant de 1937, soit 87 ans plus tard.

Nous avons ensuite utilisé une carte IGN de 1958 et des orthophotoplans dont les prises de

vues datent de 2007.

Sur chacune de ces sources de données, nous avons digitalisé les espaces bâtis. La

superposition de des polygones ainsi créés permet de visualiser la croissance des noyaux bâtis

de manière très synoptique. Les polygones ont ensuite été lissés pour permettre une meilleure

visualisation, ce qui nous a permis d’obtenir la carte suivante.

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Carte 7: Courbes de croissances

On remarque logiquement une croissance, un étalement des différents pôles d’habitat avec le

temps. L’agglomération liégeoise s’étend plutôt vers le Nord, et ce dès les premières périodes

étudiées puisque l’on remarque des étirements le long des chaussées de Bruxelles et de

Tongres dès Vandermaelen. Au fil des époques, on constate que Liège s’étend surtout vers le

Nord, la majorité des villages y sont d’ailleurs engloutis par l’agglomération dès 1958, voire

plus tôt.

Ici encore, l’Ouest de la zone d’étude s’individualise par rapport au reste du périmètre. On

voit que les villages qui sont agglomérés à l’Ouest ne l’ont été que tardivement, entre 1958 et

2007.

Plus remarquable encore, les pôles de l’Ouest de la carte sont toujours isolés de

l’agglomération liégeoise. Si l’on regarde le plan de secteur (ci-dessous), on peut voir que les

zones d’habitat prévues ne permettent pas à l’agglomération de s’étaler assez pour rejoindre

ces villages, nous avons donc là une première explication de l’individualité des pôles

d’habitat de l’Ouest zone d’étude.

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Figure 4: Plan de secteur

Notons que le plan de secteur n’a pas spécialement permis l’étalement de la ville vers le Nord

puisqu’il avait déjà eu lieu avant que les plans de secteurs ne soient mis en place. On peut

donc toujours se demander pourquoi les villages du Nord étaient agglomérés dès 1958 alors

que ceux ne l’Ouest ne l’ont jamais été.

Blocage de l’étalement par le PS

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4.2.3. Homogénéité du bâti

Sur base du cadastre, nous avons étudié l’homogénéité du bâti en agglomérant les âges de

bâtiments selon des mailles carrées de 500 mètres de côté. Pour chaque maille contenant un

minimum de 10 bâtiments, un indice d’homogénéité a été construit en fonction des écarts

types. Le degré d’homogénéité ainsi calculé par maille est représenté sur la carte suivante

Carte 8: Homogénéité

Cette carte met bien en évidence une position périphérique des zones de très forte

homogénéité du bâti. Au Nord de l’agglomération, ces zones sont situées au-delà de

l’autoroute ce qui semble lui conférer un effet de barrière. La dualité entre l’Ouest et l’Est du

périmètre d’étude est une fois encore mise en évidence par l’homogénéité du bâti, l’Ouest

étant caractérisé par une grande zone d’hétérogénéité (hormis un pôle très homogène isolé).

En approfondissant la recherche sur les pôles périurbains fortement homogènes, on constate

que ce sont soit des opérations de lotissement importantes, soit des parcs d’activités

économiques. Effectivement, le pôle homogène au Nord de l’échangeur de Loncin est une

grande zone de lotissement reprenant Waroux et une partie d’Alleur. Le pôle homogène isolé

à l’Ouest correspond quant à lui aux lotissements de Flémalle-Haute et à d’importantes

opérations de logements sociaux.

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Lotissements de Waroux-Alleur Lotissement de Flémalle-Haute

Notons que ces pôles sont homogènes par l’âge, ce qui ne traduit pas obligatoirement une

homogénéité visuelle. Néanmoins, le bâti des lotissements a généralement un style

architectural relativement généralisé qui permet une impression d’ensemble visuel.

Au niveau des parcs d’activités économiques, le parc des Hauts-Sarts est très bien mis en

évidence de par sa taille et sa forte homogénéité. Notons que l’homogénéité d’un parc

d’activité n’est en rien synonyme de qualité paysagère ou architecturale, puisqu’elle se traduit

ici par de grands bâtiments parallélépipédiques en tôles ou en béton.

Parc d’activité des Hauts-Sarts

La grande zone hétérogène de l’Ouest de la zone d’étude est composée de plusieurs villages

ayant gardé un caractère plus rural. Une étude plus approfondie de cette zone montre que

l’hétérogénéité du bâti en termes d’âge ne se traduit pas forcément par une hétérogénéité

morphologique ou architecturale. Nous supposons que ces villages ont connu nombre

d’opérations de démolition-reconstruction qui a entrainé un renouvellement du bâti sur place.

Les nouvelles maisons ont néanmoins gardé le style architectural des plus anciennes, ce qui

fait de cette zone de bâti d’âge hétérogène un ensemble qui garde une certaine homogénéité

visuelle.

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Awirs : bâti d’âge hétérogène mais visuellement homogène

L’analyse de la densité, l’évolution et l’homogénéité du bâti met bien en évidence une dualité

marquée entre l’Ouest et l’Est de la zone d’étude. Cette dualité est généralisée puisqu’elle se

marque selon les trois facteurs étudiés. Elle peut être expliquée par le maintien d’un caractère

plus rural à l’Ouest, alors que le reste du périmètre de travail est intégré dans l’agglomération

liégeoise. Outre cette dualité Est-Ouest, les analyses réalisées montrent bien un phénomène

d’opposition centre-périphérie, en termes de densité d’une part, et d’homogénéité d’autre part.

On remarque enfin que l’autoroute semble être assez perméable et ne pas vraiment bloquer

spatialement les phénomènes étudiés.

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5. Analyse de la croissance résidentielle

5.1. Schématisation de la croissance et influence du tracé de l’autoroute

Après avoir quantifié l’évolution de la trame viaire, de l’homogénéité et la densité du bâti, il

était important de schématiser de manière générale la croissance résidentielle de la zone

d’étude afin d’en retirer les éléments les plus importants.

Le schéma qui figure sur la page suivante reprend tout une série d’éléments qui sont important

pour comprendre le fonctionnement de la zone.

Urbanisation de 1850

Urbanisation de 2007

Aéroport

Parc d’activités économiques

Parc commercial

Noyaux villageois externe

Pôle de croissance interne

Échangeur

Autoroute

Axe de croissance historique

Meuse

Répulsion résidentielle

Attraction résidentielle

Attraction activités économiques

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Figure 5: Schéma de synthèse de la croissance

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Plusieurs choses se dégagent de ce schéma :

- Les limites de l’urbanisation de 1850 et de 2007 : On voit que l’agglomération

liégeoise s’est majoritairement développer vers le nord et dans une moindre

mesure vers l’est. Ces courbes de croissances montrent également l’importance des

axes de croissances.

- Les axes de croissances : Les trois axes sont les trois chaussées historiques qui

rejoignent le centre de Liège. Il s’agit, de gauche à droite sur schéma, de la

chaussée de Liège, de la chaussée de Bruxelles et de la chaussée de Tongres. Ces

axes sont présents depuis l’époque de Vandermaelen et sont restés des supports de

la croissance urbaine. C’est en effet sur ces axes que se sont développés les noyaux

villageois originels comme Rocourt, Ans ou encore Montegnée.

- Les noyaux villageois, aujourd’hui internes à l’agglomération ont également été

des supports de la croissance lors du développement urbain. On pense notamment

à Herstal, Montegnée, Flémalle ou encore Ans. On peut également distinguer les

noyaux villageois externes qui eux, non pas encore été rattrapés par

l’agglomération. Ces villages sont des pôles croissances indépendants, comme

nous le verrons dans la partie suivante du travail.

- Plusieurs pôles d’activités et infrastructures ont une influence importance sur la

croissance résidentielle. Ces zones sont toutes situées en bordure de l’autoroute

o Les zones commerciales comme Rocourt ou Hognoul sont des éléments

attracteurs pour le développement résidentiel et pour l’activité économique.

Ces zones sont directement implantées aux croisements de l’autoroute et

des chaussées historiques. Ceci témoigne de nouveau de l’importance de

celles-ci.

o Les zones d’activités économiques comme Grâce-Hollogne ou des Hauts-

Sarts sont des éléments répulsifs pour la croissance résidentielle et attractifs

pour l’activité économique. Le schéma montre que ces ZAE bloquent le

développement de l’habitat.

o Les grands échangeurs comme Loncin ou Vottem sont des éléments très

importants pour la croissance. En effet, ils soutiennent l’activité

économique grâce à l’accès rapide au réseau autoroutier qu’ils proposent.

Par contre, de par les nuisances qu’ils induisent en termes de pollution

visuelle, sonore et de l’air, c’est structures routières constituent vraiment

des bornes à la croissance urbaine.

o L’aéroport de Bierset est un élément qui se rapproche des échangeurs en

termes d’attraction et de répulsion de la croissance résidentielle et

économique. La différence si situe dans le fait qu’il est situé dans une zone

nettement moins dense. On peut soit dire que c’est l’aéroport qui a induit

un développement moins important de la zone, soit penser que l’aéroport

est quelque peu excentré par rapport à l’axe principal de développement de

l’agglomération, c’est-à-dire le Nord.

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On peut s’intéresser maintenant à l’impact de l’autoroute sur la croissance des espaces

urbanisées. Trois échelles pertinentes d’analyse ont été choisies :

- Niveau Macro : Si l’on observe la zone à petite échelle, on peut voir que l’arc nord

joue un rôle de barrière. En effet, de manière intuitive, on estime que l’autoroute

est la limite Nord de l’agglomération de Liège.

- Niveau Méso : On observe plusieurs franchissement de la limite autoroutière, ces

franchissements sont parfois antérieur à la construction de l’autoroute, c’est le cas

du développement le long des axes de croissances. On observe néanmoins un

développement de l’urbanisation au nord de l’autoroute, après son implantation. La

zone la plus visible est celle d’Ans et Rocourt (voir image). On peut également

constater plusieurs effet de blocague de l’autoroute. Comme cela est mis en avant

dans le schéma général, c’est blocquage sont particulièrement important au niveau

de l’autoroute

- Niveau Micro : à ce niveau, il n’existe pas d’effet de barrière clair. En effet, on

observe des franchissements ponctuels de l’autoroute par l’urbanisation. C’est

notamment le cas à Gleixhe (voir image). On peut toutefois mettre en avant, qu’à

cet endroit, l’autoroute est perchée sur un viaduc à plusieurs dizaines de mètres au

dessus de la vallée. Ceci réduit donc les nuisances et permet le développement du

village. Ensuite, on peut voir que la croissances de certaines zones a été arrêtées

par l’arrivée de l’autoroute. C’est par exemple le cas à Rôssart (voir image). Dans

cette zone on voit que la trame viaire permet une urbanisation plus dense que celle

présente actuellement. De plus, le construction présente sur cette zone semble

datés d’avant la construction de l’autoroute. L’autoroute semble donc à cette

échelle avoir deux effets opposés.

27

5.2. Croissance des noyaux villageois

Après s’être intéressé aux dynamiques à une échelle large, celle de l’agglomération liégeoise,

nous avons voulu montrer les croissances locales et la manière dont ont évolués les

communes au sein de la zone d’étude. Pour cela nous nous sommes concentrés sur les noyaux

villageois (sous Vandermaelen en 1850) et nous en avons dégagé une typologie pour identifier

leurs modes d’urbanisation originelle. Puis nous avons étudié leur croissance de manière

autonome, sans l’intervention de villes ou de pressions extérieures trop importantes. Enfin, au

regard de l’étalement actuel de l’agglomération, nous avons observé les dynamiques qui se

sont mises en place lors de l’intégration de ces communes au sein de la ville de Liège. Pour

pouvoir réaliser cette étude, nous nous sommes basés sur la carte générale de développement

urbain pour les époques : 1850, 1937, 1958, 1976, 2007.

5.2.1. Typologie des noyaux

Tout d’abord, nous avons établi une typologie afin de représenter les différentes

formes de villages en 1850. Nous avons opté pour la classification suivante.

Linéaire simple : Le bâti s’est développé selon un axe principal (l’axe originel et en

général fondateur de la ville) sans pôle principal observé. On peut citer les

communes de Bierset ou de Velroux.

Linéaire ramifié : C’est une des évolutions possibles du linéaire simple sur des

voies secondaires venant se raccorder à la voirie d’origine. Nous avons pris

l’exemple de Voroux, Goreux, Milmort ou encore Montegnée.

Nœud : Il s’agit d’un groupe de bâtiments concentrés avec une notion de centre

important au cœur du village même si des ramifications sont possibles. Par

exemple Fontaine et Hozémont.

Village éclaté : On considère que plusieurs petits nœuds proches constituent un

village éclaté qui aura tendance à ne se former qu’une seule ville plus tard.

Exemple Gleixhe et Waroux.

Forme mixte : C’est un village dont le développement est déjà plus avancé en

1850, à l’époque considérée, et qui comporte des extensions selon des voiries

avec également des densifications importantes des zones plus centrales.

Exemple : Awans, Alleur, Herstal ou encore Rôssart.

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Ville de Liège : Sous Vandermaelen, on voit déjà apparaitre la ville dans

notre zone d’étude, elle figure donc ici et l’on remarque une croissance selon

les grands axes que sont la chaussée de Liège, de Bruxelles et de Tongres.

On obtient alors la carte suivante.

29

Figure 6: Noyaux villageois de 1850

30

Nous pouvons en conclure que les différents types de noyaux villageois se répartissent

de manière uniforme sur la zone étudiée. On observe peu de villages de forme mixte, ce qui

paraît plutôt logique en 1850, peu de villages éclatés également, peut être car le

rapprochement entre ces différents nœuds se fait assez rapidement dans le temps. La majorité

des noyaux villageois sont des linéaires simples ou ramifiés ainsi que des nœuds. On peut

également ajouter qu’en bordure de l’agglomération, on constate que l’évolution des villages

est la plus avancée avec peu de linéaire simple et plus de forme mixte.

Type Linéaire

simple

Linéaire

ramifié

Nœud Village

éclaté

Forme

mixte

Nombre de

villages

12 17 16 3 4

Tableau 2: Typologie des noyaux villageois

5.2.2. Etude de la croissance autonome des noyaux

Nous avons voulu mieux appréhender les manières dont le développement urbain a pu se

mettre en place au sein des communes préexistantes, et ce de manière autonome, d’étudier la

croissance naturelle, individuelle des villages. Pour cela, nous avons considéré les croissances

urbaines lorsqu’elles n’étaient pas influencées par l’extension de l’agglomération. Pour

certains villages, cela correspond à leur état actuel de croissance, puisqu’ils n’ont pas été

rejoint par la ville, c’est le cas des villes situées à l’Ouest de notre d’étude.

Nous avons identifié deux types de croissance.

La croissance continue : C’est-à-dire qui se développe le long de voiries que nous

avons représentées à l’aide de flèches indiquant les directions des extensions.

Exemple : Rôssart (Forme mixte évoluant avec une croissance qui se déroule selon

de multiples axes viaires), Milmort qui a poursuivi une évolution linéaire après un

noyau originel en linéaire ramifié.

La croissance discontinue : Celle-ci s’effectue principalement par densification des

zones déjà bâtis (mais faiblement concentrées), ainsi que par création de nouveaux

ilots et de quartiers en périphérie immédiate des développements précédents.

Exemple : Awans et Alleur qui se sont développé par densifications concentriques

autour du noyau de départ, on peut également citer Fontaine.

Bien évidemment, nous avons tenté de mettre en évidence les grandes tendances de la

croissance depuis 1850, et certaines communes présentent un développement selon ces deux

types. Nous avons alors essayé de caractériser le type de croissance le plus important pour la

31

commune considérée. La carte suivante indique la répartition spatiale de ces différents types

dans l’espace pour chacun des noyaux précédemment identifiés.

32

Croissance autonome de ces noyaux Figure 7: Croissance autonome des noyaux

33

Nous pouvons en déduire dans une première approche que le type de noyau villageois

n’indique pas à priori le type de croissance observé. En effet, un noyau villageois en linéaire

simple peut évoluer vers du linéaire ramifié (croissance continue) ou prendre la forme d’un

nœud (croissance discontinue).

Ensuite, les villes les plus proches de l’agglomération ne comportent pas d’indications sur

leurs croissances à ce stade-là, c’est dû au fait que l’agglomération les avait déjà rejointes lors

du deuxième pas de temps considéré (1937), cette évolution figurera dans la carte suivante.

On peut également remarquer un développement très continu le long des grandes voiries

comme la chaussée de Tongres ou la chaussée de Bruxelles.

On observe aussi que les formes mixtes évoluent majoritairement en croissance discontinue

(comme Awans par exemple).

5.2.3. Etude de l’extension de l’agglomération liégeoise

Aujourd’hui, on constate que l’agglomération s’est fortement étendu vers le Nord et nous

allons voir comment elle a transformé les formes urbaines et la manière dont les villes et les

villages se sont développées. Pour cela, nous pouvons voir dans la carte suivante en gris clair

l’emprise de la ville actuelle.

Nous constatons des extensions très fortes selon les chaussées nationales. Mais ce qui parait le

plus flagrant reste la croissance par un comblement des vides. On observe que les pressions

foncières exercées sur les villages en proximité immédiate du front de la ville de Liège,

engendrent un développement urbain sur des zones urbaines encore disponibles. On a donc

une urbanisation massive, un étalement urbain très important, sur de larges terrains, avec de

nouvelles formes d’urbanisation.

- Exemple de nouvelles formes d’urbanisations :

Milmort qui s’est développé le long des voiries comme axes structurants de l’urbanisation, a

été rattrapé par l’urbanisation de l’agglomération liégeoise. Cette ville est située en bordure

Nord de l’autoroute et a été fortement impacté par son implantation. Elle se situe à proximité

immédiate du Parc d’activités des Hauts Sarts, dont l’implantation a été choisie de par sa très

forte accessibilité dû à la présence de l’autoroute. Ci-contre, on peut voir une vue de la

commune de Milmort prise de l’autoroute vers les constructions nouvelles, en bordure de la

zone économique.

34

De ce point de vue, on se rend compte des modifications d’urbanisation dues à l’autoroute

mais également aux extensions de l’agglomération avec des pressions foncières très

importantes sur les terrains et de l’étalement urbain, par la présence de nombreux lotissements

en bordure des villages et des villes existantes.

35

Figure 8: Etalement de l’agglomération liégeoise (2007)

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6. Scénarios

Pour conclure l’analyse de la dynamique des espaces urbanisés autour de l’arc autoroutier

Nord, nous avons voulu réalisé un exercice de prospective. Nous avons imaginé plusieurs

scénarios d’évolution possibles en termes de croissance du bâti.

6.1. Scénario 1 : Expansion maximale

Le premier scénario d’évolution est naturellement un maintien de l’étalement urbain qui

amènerait l’agglomération liégeoise à son extension maximale autorisée au plan de secteur. Il

reste effectivement des zones d’expansion disponibles, tant pour l’habitat que pour les zones

d’activités économiques et industrielles.

La carte suivante montre les zones d’expansion disponibles et permet de visualiser l’étendue

maximale possible du bâti dans notre périmètre de travail.

Carte 9: Zones urbanisables au plan de secteur

Dans ce scénario, la ville et les villages s’agrandissent sans se densifier. La situation actuelle

est donc maintenue et poussée jusqu’à ses limites. Il est évident que ce scénario favorise un

étalement urbain plus prononcé encore, ce qui n’est pas stratégiquement souhaitable. Il

conviendrait plutôt de densifier la ville et de remplir les vides laissés en intérieur d’ilot.

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6.2. Scénario 2 : Comblement des vides

Ce scénario tient compte des nombreux espaces bâtissables au plan de secteur laissés vides

en intérieur d’ilot. Nous imaginons donc qu’au lieu de s’étendre plus, le bâti peut coloniser les

vides existants.

La carte ci-dessous représente les grands vides bâtissables tant pour l’habitat que pour les

activités économiques. Si les limites extérieures des agglomérations restent identiques aux

limites actuelles, les vides seraient comblés.

Carte 10: Zones bâtissables en intérieur d'îlot

Un tel développement entrainerait une certaine densification au niveau de l’agglomération,

quoique cette densification reste assez faible puisque nous imaginons une colonisation par des

maisons unifamiliales et des quatre façades en périphérie. Quoi qu’il en soit, la densification

au niveau local ne serait pas visible dû au maintien du caractère actuel du bâti.

Ce scénario est stratégiquement plus souhaitable, mais il est néanmoins difficilement

imaginable que les vides se comblent sans que les limites d’expansion de la ville soient

atteintes.

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6.3. Scénario 1+2 : Comblement-expansion

Il semble assez probable que la croissance du bâti ait lieu selon une combinaison des

scénarios un et deux. De cette manière, les vides en intérieur d’ilot seraient comblés et les

limites d’expansions autorisées par le plan de secteur seraient atteintes de manière simultanée.

La carte suivante montre la somme des espaces urbanisables, tant en expansion qu’en

intérieur d’ilot. Elle préfigure donc des agglomérations à la fois étendues au maximum et

entièrement bâties, sans espaces résiduels.

Carte 11: Zones urbanisables

Ce scénario est le plus probable si les facteurs actuels régissant la croissance du bâti sont

maintenus et si rien n’est fait pour stopper l’étalement et densifier les noyaux.

Dans ce scénario comme dans les deux précédents, nous n’imaginons pas la mise en place

d’une politique de densification particulière. Les limites légales d’urbanisation définies par le

plan de secteur seraient atteintes, mais le type de bâti créé serait laissé au bon vouloir des

particuliers ou promoteurs. Il y a donc fort à parier que les agglomérations ainsi créées soient

certes très fortement urbanisées, mais pas très denses.

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Une fois un tel modèle atteint, il est certain que toute croissance supplémentaire devra être

réalisée par des opérations de densifications, à moins que les plans de secteurs ne libèrent de

nouveaux espaces urbanisables, ce qui stratégiquement n’est pas souhaitable à nos yeux.

6.4. Scénario 3 : Densification

Nous avons voulu terminer par un scénario plus interventionniste et certainement plus

idéaliste.

Dans ce scénario, une politique de densification assez stricte serait appliquée à la situation

actuelle et les limites des agglomérations seraient bloquées à ce qu’elles sont.

De cette manière, la ville ne pourrait pas s’étaler plus loin qu’aujourd’hui, mais les espaces

vides en intérieur d’ilot seraient également conservés afin de dégager des espaces verts de

qualité. Une telle politique peut se représenter par le schéma suivant.

Avec une telle politique, toute croissance doit se faire par densification des espaces déjà

urbanisés. Nous imaginons donc une restructuration de l’espace bâti par une mécanique de

démolition-reconstruction qui produirait des immeubles plus importants et éviterait le

développement du quatre-façades, voire de l’unifamilial.

Pour illustrer ce scénario, la carte suivante compare les formes urbaines de Liège et de

Sheffield, où les espaces bâtis ont été bien plus contrôlés, l’étalement limité et les espaces

verts préservés.

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Carte 12: Comparaison Liège -Sheffield

Ce dernier scénario est plus proche d’un idéal d’aménagement du territoire, qui permettrait de

produire une ville plus efficace, plus qualitative et pourtant plus dense et plus peuplée que ce

que l’on observe actuellement.