Analyse, démarches et outils. Répondre aux besoins

Groupe MDL 27, Isabelle Marquer et Sophie Hénon, juin 2020

Pour ne plus confondre b d p q en GS ou/et au CP

Analyse, démarches et outils.

Répondre aux besoins : prévenir ou remédier.

SOMMAIRE

A/ Les raisons de ces confusions.

B/ Diagnostiquer le type de confusion.

C/ Lever la confusion phonémique [b] / [p]

D/ Lever la confusion visuelle b d.

E/ Une méthodologie pour bien mémoriser le nom des lettres : la leçon en 3 temps.

F/ Ressources en ligne : lesquelles choisir ?

G/ Fiche de préparation type.

H/ Aller plus loin en faisant de la prévention : ne pas attendre que les confusions s’installent.

___________________________________________________________________________

A/ Lors de l'apprentissage de la lecture, nombreux sont les enfants qui confondent les

lettres symétriques comme "b" et "d" ou "p" et "q". Pour quelle raison ?

Lors de la lecture, le "b" et le "d", ou encore le "p" et le "q" sont souvent confondues : on appelle

ces lettres symétriques les lettres en miroir. D'où nous vient cette difficulté à les différencier ?

Selon une étude menée par des chercheurs de l'Université Paris Descartes, la faute revient à un

mécanisme cérébral appelé "généralisation en miroir", qui permet de reconnaître rapidement

des objets identiques quelle que soit leur orientation.

« Chez l’enfant de maternelle, la région visuelle qui doit servir à la lecture n’est pas inactive.

Elle ne répond pas encore bien aux lettres, mais elle reconnaît d’autres formes telles que les

objets ou les visages. Or l’évolution nous a joué un tour : cette région ne peut pas s’empêcher

de juger que des vues symétriques en miroir correspondent à un seul et même objet. » (…)

https://www.sciencesetavenir.fr/tag_theme/lettre_23121/


« Cette propriété est devenue un désavantage pour l’apprentissage de la lecture : l’enfant doit

distinguer les lettres p et q, b et d, alors que son système visuel les juge identiques.

« La confusion des lettres en miroir, comme b et d, est une propriété normale du système visuel

des jeunes enfants avant qu’ils n’apprennent à lire.Son désapprentissage demande des efforts.

La pratique du geste d’écriture accélère l’apprentissage de la lecture. » Stanislas DEHAENE

Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs se sont appuyés sur une théorie appelée "recyclage

neuronal" et qui stipule que pour apprendre à lire, des neurones déjà présents sont réutilisés par

une sorte de "bricolage biologique". Ces neurones, dédiés à l'identification rapide d'objets, de

visages, d’animaux (et donc à la généralisation en miroir), se spécialiseraient au cours de

l'enfance dans la reconnaissance visuelle des lettres et des mots.

Ce stade du miroir existe chez presque tous les enfants au cours de l’apprentissage de la

lecture et de l’écriture et n’a rien à voir avec la dyslexie (sauf si ça persiste au-delà de 9/10 ans).

Il s’efface progressivement au fur et à mesure que l’enfant apprend à lire, devient un expert.

C’est la même clé. C’est le même couteau. Ce n’est pas la même lettre.

RALENTISSEMENT. Les résultats montrent que les lecteurs mettaient systématiquement

plus de temps à déterminer que deux images d'animaux étaient bien identiques quand elles

étaient précédées par des lettres en miroir. Pour quelle raison ? Les lecteurs ont dû bloquer le

mécanisme de généralisation en miroir pour réussir à discriminer le "b" du "d" et le "p" du "q".


Ils ont mis ensuite un peu plus de temps à utiliser de nouveau ce mécanisme quand il devient

nécessaire pour reconnaître rapidement des animaux.

B/ Diagnostiquer de quel type de confusion il s’agit.

Certains enfants, les plus nombreux, confondent le b et le d : il s’agit d’une confusion visuelle.

Idem pour le p et le q.

D’autres confondent le b et le p, il s’agit alors d’une confusion auditive, qui relève de la

conscience phonémique. Ils confondent les phonèmes [b] et [p].

C/ Lever la confusion phonémique [b] / [p]

Cette confusion des sons [b] et [p] touche beaucoup moins d’enfants que la confusion des lettres

b et d. Pour lever une confusion auditive (celle-ci ou d’autres comme [ʒ]/[ʃ], [f]/[v], [k]/[g],

[s]/[z]) il est conseillé de travailler des paires minimales.

Ferdinand de Saussure définit la paire minimale comme une paire de mots qui ne sont distingués

(et donc qui s’opposent) que par une seule différence phonétique. Par exemple, les mots « main

/ ment » constituent une paire minimale : le changement de voyelle phonétique, [mɛ]̃ / [mɑ̃]

produit un changement de sens. « haché/âgé » est aussi une paire minimale : [aʃe]/[aʒe], ou

encore dans le cas qui nous intéresse « peur/beurre » [pœr]/ [bœr].

Voici des paires minimales pour travailler la confusion sonore [b] et [p] :

Paires constituées d’un phonème

pépé

puce

poisson

poire

pas

poule

pain

paix

pan, paon

pas

peau, pot

peigne

peignoir

pelle

perte

peur

poire

pou

poule

pull

paisse

Paul

passe

pêche

pu

port, porc

bébé

bus

boisson

boire

bas

boule

bain

baie

ban, banc

bas

beau

baigne

baignoire

belle

Berthe

beurre

boire

boue, bout

boule

bulle

baisse

bol

basse

bêche

bu, but

bord


pois, poids

pont

bois, boit

bon, bond

Paires constituées d’un groupe

consonantique

appris

praire

proie

pris, prix

prise

abri

braire

broie

bris

brise

Exemple d’exercice très structurant:

D/ Lever la confusion visuelle b d.

Il s’agit de conduire tous les élèves à être en capacité de :

discriminer visuellement les lettres qui présentent des oppositions graphiques b d et p q

nommer ces lettres sans erreur et de façon automatique

discriminer auditivement le phonème correspondant à chacune de ces lettres

Une réflexion est à envisager en équipe sur la programmation (doit-on travailler ces trois

capacités de façon successive ou bien simultanée ?) et sur l’organisation (quelle articulation

entre phases en groupe classe, en petit groupe, en individuel ?).

OBJECTIF 1 : DISCRIMINER VISUELLEMENT

1. Expliciter la différence entre un objet et une lettre

On pourra en introduction présenter plusieurs vues d’un même objet (ex : une chaise) et

demander de dénommer cet objet.

Exemples d’explications par l’enseignant(e) : « Un objet reste le même objet quand on le

retourne, et votre cerveau est programmé pour reconnaître un objet dans n’importe quelle

position, mais une lettre doit toujours être dans la même position par rapport aux autres dans


un mot. Les lettres sont « posées » à plat sur des pages, sur une affiche, sur le tableau et on ne

peut pas les retourner sinon on ne comprend plus la même chose »

On sera vigilant dans la manipulation de lettres-objets : on veillera en permanence à les faire

fixer sur un support (aimanté, à « rails ») ou au minimum à les faire poser sur la table le long

d’une règle, sur une ligne par exemple.

« La lettre n’est pas un objet qu’on attrape et qu’on met à l’envers etc. »

« Quand on est « très fort » en lecture, on arrive à lire à l’envers mais une lettre doit toujours

être à l’endroit et n’a qu’un sens. Le problème c’est que certaines lettres se ressemblent

beaucoup et si elles étaient des objets, on pourrait dire que ce sont en fait le même objet. C’est

donc la façon dont on va les « poser » sur le papier qui va nous aider à les reconnaître.

Présenter les lettres p d q d. « Quelqu’un connaît leur nom ? »

« Qu’est-ce qui est pareil dans ces 4 lettres ? »

Expliquer que c’est difficile, mais qu’on va trouver des solutions pour ne plus les confondre.

2. Discriminer visuellement la lettre p minuscule parmi d’autres lettres qui ne présentent

pas d’opposition graphique (1er niveau de discrimination, qui peut permettre de repérer

des difficultés importantes.)

Ex : Entourer p → e r t p m n o t p a p v h… idem avec lettres b d q

3. Jeu des différences : b et d ? q et p ? etc.

Lettres tracées en grand au tableau, les élèves verbalisent et montrent simultanément avec le

geste. Nommer les différentes parties de la lettre : « rond », « bâton », les situer l’une par

rapport à l’autre : devant, derrière, en haut, en bas…

p et q se distinguent par la position relative de la hampe verticale dans la lettre.

d et b se distinguent par l’orientation relative de la hampe dans la lettre.

4. Distinguer deux lettres qui présentent une opposition graphique : d et b - p et q

Ex : entourer en rouge les mots contenant d et en vert les mots contenant b

un pas – des ponts – un bout – un arbre – des bijoux – le départ – une bague – une barque – une

brindille – un ruban – une écharpe – une poubelle – la poudre…

Ex : entourer en violet les mots contenant q et en orange les mots contenant p

un pas – des ponts – un bout – un arbre – des bijoux – le départ – une bague – une barque – une

brindille – un ruban – une écharpe – une poubelle – la poudre…

5. Discriminer un mot parmi des mots ou pseudo-mots incluant une erreur par

rapport à l’item de référence, l’erreur portant sur la substitution d’une lettre par

une autre, lesquelles ne présentant qu’un seul différentiel lisible.


Entourer « boucle » : doucle – boucle – poucle – boucle – qoucle – boucle – loucle – boucle

Entourer « jupe » : jude – jube – jupe – juqe – jupe – juoe – jupe – jube – jupe – juqe

Entourer « tique » : tique – tipue –tibue – tique – tidue – tique –tioje – tique – tipue

Entourer « radis » : rabis – radis – rapis –radis- raqis – radis- raolis – rabis- radis- rabis

6. Discriminer un mot parmi des mots ou pseudo-mots construits sur une

permutation.

Le niveau de difficulté est fonction du nombre de lettres de l’item de référence et du nombre de

lettres dont la lisibilité relative se déduit d’un seul différentiel.

Exemples de mots contenant plusieurs fois des lettres à opposition graphique : « bâbord »,

« badaud », « bodyboard », « quiproquo », « hippique », « applique », « abdique »,

« pudibonde », « quadrupède », « développable » etc.

On imaginera pour chaque item de référence une liste de pseudo-mots dans lesquels une

permutation a été opérée entre deux lettres qui s’opposent graphiquement.

bâbord piquer bermuda presque

bâdord

dabord

bâbord

bâborb

…

piquer

qiquer

pipuer

piquer

…

dermuda

bermuda

bermuba

dermuda

bermuda …

presque

qresque

presque

prespue

…

Elaborez vos listes de mots avec le site https://www.listesdemots.net

OBJECTIF 2 : NOMMER

1. Combiner la prononciation et le tracé de la lettre.

Associer le geste et faire tracer en grand en suivant le tracé du tableau (bâton toujours du haut

vers le bas) : problème avec sens de tracé du rond car en cursive, dans toutes les lettres qui ont

un rond, celui-ci est tracé dans le sens positif alors que dans le b et le p en script, on tourne dans

le sens négatif (mais il est peut-être trop tôt en GS pour amener b et p en cursive et surtout on

s’écarterait de notre objectif de décodage).

On voit ici que le geste aide à la reconnaissance des lettres, mais proposer de tracer le b en script

va à l’encontre du sens de rotation dans toutes les lettres en cursive (sens positif a, d, q, c, e, o,

inverse des aiguilles d’une montre). Or le b en cursive et le d ne se ressemblent pas. On veut

utiliser le geste pour aider à la discrimination de ces lettres lors du décodage. On peut introduire

dès ce stade de discrimination visuelle le b en cursive et il n’est pas gênant de travailler sur le

b en script sachant que c’est précisément le b en script qui peut se confondre avec le d

visuellement. Exceptionnellement, les élèves vont pouvoir tracer ces lettres en script.

2. Travailler la dénomination des lettres, associée à la discrimination auditive et visuelle

3. Nommer la lettre parmi d’autres qui ne prêtent pas à confusion

https://www.listesdemots.net/


4. Nommer la lettre parmi celles qui lui ressemblent : chaque lettre est présente

plusieurs fois

5. Evaluation : copier des mots ou pseudo-mots contenant plusieurs lettres qui

s’opposent graphiquement, la reproduction d’un modèle imposant de savoir

l’interpréter.

OBJECTIF 3 : DISCRIMINER AUDITIVEMENT

Travailler la conscience phonémique

Insister sur l’identification des phonèmes proches : /p/ et /b/

Exemple pour travailler l’identification du phonème /p/ à partir de listes de mots construites à

partir de paires minimales intégrant des oppositions phonologiques.

un bois/un pois, des barres/départ, prier/briller, une boule/une poule, un palet/un balais, une

batte/une patte, la prise/la brise, etc.

Expliciter les mode/lieu d’articulation avec un vocabulaire approprié aux enfants.:

Pour l’enseignant(e) :

Mode d’articulation : manière dont l’air expiré des poumons se dirige vers l’extérieur.

Lieu d’articulation : point de rapprochement ou de contact entre la partie mobile et la partie fixe

de l’appareil phonatoire.

b, p, q et d sont des consonnes occlusives ou plosives (il y en a 6 en tout, avec t et g), impossible

de faire durer le son. Selon les programmes de 2015, ce travail n’est pas censé être fait à la

maternelle (essaie-t-on quand même ?). Elles sont toutes orales : voile du palais relevé, l’air

passe uniquement par la bouche.

p et q sont sourdes ou non voisées : produites sans vibration des cordes vocales.

b et d sont sonores : produites avec une vibration des cordes vocales.

p : occlusive sourde bilabiale (lèvres inférieure et supérieure)

b : occlusive sonore bilabiale (lèvres inférieure et supérieure)

d : occlusive sonore apico-dentale (pointe de la langue contre les dents)

q ([k]) : occlusive sourde dorso-vélaire (dos de la langue/arrière du palais)

La proximité de deux sons simplement différenciés par la vibration ou pas des cordes vocales.

E/ Une méthodologie pour bien mémoriser le nom des lettres : la leçon en 3 temps.

D’après le Projet académique « Entrer dans l’écrit », 2018-2019

La leçon en 3 temps Transposée à l’apprentissage du nom des lettres

Source : Edouard Seguin, repris par Maria Montessori, puis récemment par Céline Alvarez.

Matériel : - Des lettres rugueuses type « Montessori », fabriquées soi-même ou issues d’une mallette

(capitales ou minuscules script ou cursives). Pour les cartes portant les lettres rugueuses,

choisir une couleur de fond pour les consonnes et une couleur différente pour les voyelles.

- Des images de mots référents contenant le/les son(s) produit(s) par chaque lettre.


Modalité : l’enseignant avec un ou deux élèves.

Durée : 10-15 min

Première étape : APPRENDRE LE NOM DES LETTRES

1) TEMPS 1 : NOMMER

Prendre 3 lettres que l’enfant ne sait pas nommer. Jamais plus, jamais moins.

Le maître pointe une lettre rugueuse, la trace avec son doigt sur la carte et dit son nom.

Chaque enfant fait de même : il trace par-dessus (le maître reprend avec lui au besoin en

dirigeant sa main si le tracée est incorrect) et dit le nom de la lettre.

On reproduit pour les deux autres lettres.

Puis on recommence les 3 lettres en veillant à ce que les tracés soient bien orientés.

2) TEMPS 2 : MONTRER On laisse les 3 lettres dans le même ordre qu’à l’étape 1.

« Montre-moi P. »

L’enfant montre la lettre.

Le maître : « Oui, c’est P.»

Réitérer pour chaque lettre et chaque enfant de façon aléatoire en reprenant. Si erreur, refaire

tracer par l’élève sur le lettre rugueuse et lui faire redire le nom de la lettre.

Même chose mais on « mélange » les lettres. On alterne rapidement.

Cette étape peut être longue.

3) TEMPS 3 : IDENTIFIER C’est cette étape qui montre l’acquisition.

Cette fois, on pointe une lettre. « Comment s’appelle cette lettre ? »

On interroge un élève. On demande à l’autre sa validation.

« Oui, c’est la lettre B. »

Rapidement, on interroge les élèves sur chaque lettre, en les changeant de place de temps en

temps.

Deuxième étape : ASSOCIER CHAQUE LETTRE A UN MOT REFERENT CONTENANT

LE SON PRODUIT PAR LA LETTRE

On choisit comme mots référents les mots du logiciel Les clés du code

(http://www.lesclesducode.fr/), afin de rendre l’utilisation de ce logiciel aisée dès sa

découverte.

On reprend les 3 temps, en complétant le nom de la lettre par le mot référent dans lequel on

entend le son produit par la lettre.

Ex : « P de pied, B de ballon, etc. »

Troisième étape : TRANSFERT

On va présenter les 3 mêmes lettres mais dans un autre format (3D, plastifiées, autre police

etc.) pour vérifier que les élèves ont repérés les attributs de chaque lettre (les invariants).

PROLONGEMENTS : CONSOLIDATION

Les devinettes : Proposer des indices qui permettront aux élèves de deviner la lettre choisie « dans sa tête ».

Par la suite, ce sont les élèves qui vont créer les devinettes : il s’agit d’être précis.

Etre exigent sur la formulation. A faire en groupe classe, de façon rituelle.

Logiciel Les clés du code

Ultérieurement, quand on a vu/revu l’ensemble des lettres, on peut jouer aux jeux « Alphabet »

du logiciel gratuit Les clés du code (http://www.lesclesducode.fr/). 3 jeux de décodage (lettres

capitales, lettres minuscules script, cursive) et 1 jeu d’encodage « j’écris » dans lequel on va

écrire la lettre associée au mot référent.

http://www.lesclesducode.fr/

http://www.lesclesducode.fr/


F/ Ressources en ligne : lesquelles choisir ?

Dans de nombreuses classes, on trouve ces affichages :

ou

Il manque les lettres en cursives correspondantes.

Cet type d’affichage sera très utile aux élèves S’IL est construit avec eux. Le montrer,

l’expliquer et l’afficher ne sert pas à grand-chose. En revanche, le donner en kit sera une activité

extrêmement pertinente pour qu’il devienne un véritable outil de référence.

Ici, les « boules » sont au milieu du poussin, mettre les « bâtons »

semble plus pertinent comme dans l’affichage semblable du dessus.

Cet affichage est une fausse bonne idée puisque les poings bougent dans

l’espace alors que les lettres non. Un q n’est pas un d renversé. Et un poing, quel que soit le

sens dans lequel il se trouve est toujours le MÊME poing. Alors qu’un b renversé n’est pas la

MÊME lettre, c’est un d … ou un p …

Travailler le passage entre la lettre en script et celle en

cursive est un excellent moyen de mémoriser le nom et le son du b et du d, idem pour le p et le

q. Il faut évidemment que les enfants puissent expliciter les transformations quand on passe du

script au cursif. http://www.aled.pro/

http://www.aled.pro/


Un site est souvent utilisé en classe : le logiciel éducatif. Il propose de travailler la confusion b

– d et celles entre les 4 lettres b d p et q.

En ce qui concerne la confusion b – d (image 1), il propose directement des exercices avec les

lettres en contexte dans des mots. Or, pour les élèves qui les confondent, ces exercices ne vont

pas leur apprendre à différencier visuellement ces deux lettres. Ces exercices sont plutôt à

proposer en fin de séquence pour s’assurer qu’ils ont bien compris.

image 1 image 2

https://www.logicieleducatif.fr/francais/confusions/bds.php

Mêmes remarques pour l’image 2, avec les 4 lettres de manière simultanée.

Fiches de travail.

Cette fiche débute par une erreur

didactique : confondre b et d n’est pas une

confusion de sons mais une confusion de

lettres.

L’exercice du milieu (copié ci-dessous) est

très intéressant et vraiment nécessaire. Il

s’incèrera dans une séance, voire une

séquence, où les enfants confondant ces

lettres, seront amenés à lire à l’enseignant

dans un premier temps les lettres, puis les

syllabes et enfin les pseudo-mots. Et enfin

les mots des 4 colonnes du bas.

https://www.logicieleducatif.fr/francais/confusions/bds.php


Idem pour cette fiche qui parle de sons proches et propose un travail de catégorisation

phonologique (auditive) pour lever une confusion visuelle. Ce n’est pas le support à choisir.

Faire lire ces lettres aux élèves, un par un. Activité de

fluence sur lettres pour élèves de GS ou CP, indispensable à la stabilisation de la compétence.


Exercice de fluence sur des corpus ciblés indispensable à la stabilisation de la compétence. (fin

CP et CE1)

Vidéos

Les vidéos Canopé : les fondamentaux

https://lesfondamentaux.reseau-canope.fr/discipline/langue-francaise/lecture.html

YouTube Aider les enfants avec les lettres b d p : https://www.youtube.com/watch?v=WdVMUPnOpSk

G/ Fiche de préparation type confusions visuelles.

https://lesfondamentaux.reseau-canope.fr/discipline/langue-francaise/lecture.html

https://www.youtube.com/watch?v=WdVMUPnOpSk


LES LETTRES « miroir » pq et PQ : nom, son, graphie

(à transposer pour BD bd)

classe période dans

l’année Elèves concernés modalité de travail durée

GS ou

CP

à partir de

janvier élèves en difficulté (connaissance des lettres et langage) groupe de 4 élèves 30’

CONSTATS

Une évaluation diagnostique au niveau CP et CE1 a fait ressortir les difficultés chez bon nombre d’élèves à associer nom et graphie de certaines lettres minuscules en

script. Des confusions sont en particulier constatées chez les lettres « miroir » bdpq, qui présentent une opposition graphique. La simple discrimination visuelle entre

ces lettres pose des problèmes. Peu d’élèves parviennent à expliciter leurs stratégies et à identifier/verbaliser les différences entre des lettres présentant une opposition

graphique.

La lettre q est souvent inconnue : les élèves qui ne nomment pas la lettre q en CE1 ne sont pas rares. Ils la nomment en général « p ».

POINTS D’APPUI

Les élèves ont déjà bien avancé dans la découverte des lettres minuscules en script.

Ils connaissent en général plutôt bien les lettres BDPQ en capitales d’imprimerie. On va s’appuyer sur les capitales pour apprendre à discriminer les minuscules

scriptes. On profitera de cette séance pour faire prendre conscience de l’importance de savoir lire et écrire en capitales et en script (le script utilise des capitales).

OBJECTIFS

Par le biais d’un enseignement explicite, on souhaite amener les élèves à :

→ dénommer les lettres p et q par comparaison avec les capitales P et Q, en particulier constater que q et Q ont le « bâton » du même côté.

→ acquérir du vocabulaire de description, faire des phrases complètes à l’oral

Rôle de l’enseignant Consignes, questions Activité de l’élève

Matériel,

modalités phase 1

10’

Entrée en

séance :

Mise en

activité

Fait un résumé de l’histoire mais ce qui nous

intéresse c’est plutôt d’observer les lettres

dans cet album. Pose les questions pour

guider l’observation et amener les élèves à la

conclusion :

→ « Dans l’écriture scripte il y a beaucoup

de lettres minuscules mais il y a aussi

Observez la 1ère page rouge : dans quelle écriture

sont les lettres ? En script ? Comment écrit-on en

script ?

Est-ce que toutes les lettres sont en minuscules

scriptes ? Voyez-vous des capitales

d’imprimerie ? Lesquelles ? Y en a-t-il

beaucoup ? Vous pouvez les compter et donner

leur nom ?

Observation d’une page de

texte d’un album

Repérer les capitales, les

nommer, les compter,

conclure : Il n’y a presque

que des minuscules scriptes,

mais on voit 3 capitales : L,

M et C.

Album de

Stephanie

Blake : « Je

veux pas aller

à l’école. »

(Album dans

lequel la


collective

et entrée

dans la

tâche

Observatio

n

langage

quelques capitales qu’on appelle des

majuscules.

Les minuscules sont petites et les

majuscules sont grandes. Les majuscules

donnent de l’importance aux mots. Pour

expliquer le mot « majuscule », on peut

parler du roi qu’on appelle « majesté » (ça

commence comme majuscule) car il est le

plus important. Les prénoms sont des mots

importants.

Donne à chaque élève un lot de 4 cartes

lettres PQpq.

Montre le point, la ligne, la flèche, fait

reformuler

Remarque : « Les capitales sont

majestueuses, elles sont toutes grandes et se

tiennent toutes debout sur la ligne. »

Montre le p et le q.

Dans ce texte, la plupart des lettres sont

minuscules ou en capitales ?

Est-ce que vous connaissez des mots qui

commencent par une capitale donc une

majuscule ?

Aujourd’hui on va travailler sur des lettres qui ne

se ressemblent pas en capitales mais qui se

ressemblent beaucoup en minuscules scriptes…

Observez ces cartes. Que voyez-vous ?

Pouvez-vous mettre toutes ces lettres à l’endroit ?

Qu’est-ce qui peut vous aider ?

Pourquoi y a-t-il un petit point bleu ?

Sont-elles toutes dans la même écriture ?

Quel est le nom de ces lettres ? Quel son fait

chacune d’elle ?

Pourquoi y a-t-il une ligne sous les lettres ?

Une flèche ? (sens de l’écriture)

Montrez le Q majuscule.

Laquelle est le q minuscule ?

Vous n’êtes pas tous d’accord, car c’est difficile,

on doit trouver un moyen de ne pas se

tromper car p et q se ressemblent vraiment

beaucoup. C’est ce qu’on va faire maintenant.

Les élèves sont invités à

parler des prénoms qui

commencent par une

capitale.

Observer 4 cartes-lettres

PQpq :

→ mettre toutes les lettres à

l’endroit. Remarquer le point

bleu en haut à gauche.

Les nommer, donner le son

qu’elles font, remarquer le

petit point en haut à gauche,

Expliquer l’utilité de la ligne,

de la flèche, reformuler

Associer Q et q.

typographie

est

importante)

4 cartes

lettres/élève

phase 2

5’

Remarque : pour la suite de la séance, on doit

s’assurer que les élèves tracent le bâton du Q

du bon côté.

Trace sur l’ardoise en grand.

Fait reformuler, amène à utiliser un

vocabulaire précis, à faire des phrases

Si on veut être capable de reconnaître le q

minuscule et ne pas le confondre avec le p, il faut

d’abord savoir tracer le Q majuscule.

Regardez bien sur l’ardoise. Je trace et c’est vous

qui décrivez comment je fais.

Qui peut expliquer avec des mots comment tracer

le Q en majuscule scripte ?

Tracer Q en capitale

Observer et décrire le tracé

ARDOISE


réalisation

individuell

e

S’assure que chaque élève respecte le sens du

tracé.

Montre la lettre Q en grand modèle avec

étoiles rouge et bleu pour guider le tracé.

Idem pour lettre P pour élèves les plus

rapides

Vous allez tracer la lettre Q en capitale car on a

vu que c’est important de savoir écrire les lettres

en capitales.

Pour tracer le Q en majuscule scripte ou capitale,

vous devez commencer par l’étoile rouge puis

lever le crayon et continuer par l’étoile bleue,

dans le sens de la flèche.

On commence avec le doigt sur le grand modèle

puis en plus petit sur la fiche.

Tracer avec le doigt sur le

grand modèle fléché.

Tracer sur modèle fléché puis

sans modèle, sur une ligne.

Différenciation : fiche

supplémentaire avec lettres

plus petites et incluant le P

pour les plus rapides.

Q en grand

modèle

Fiche modèle

Q

P en grand

modèle pour les

plus rapides +

fiche

Rôle de l’enseignant Consignes, questionnement Activité de l’élève

Matériel,

modalités phase 3

5’

Structuratio

n

Observatio

n

Langage

Etat des

lieux

collectif

Sur l’ardoise, trace le q d’une couleur.

Avec une autre couleur, agrandit le rond,

penche le bâton.

Q et q sont l’un sur l’autre de couleurs

différentes.

Fait reformuler, utiliser un vocabulaire

précis, faire des phrases.

Trace exactement ce que dit l’élève

(validation par le tracé), ce qui oblige à une

grande précision.

Fait attention à la qualité du langage utilisé,

fait reformuler, répéter.

On va prendre les deux Q q et on va imaginer que

le q en minuscule veut devenir une majuscule

pour rendre un mot important.

Regardez bien ce que je dessine et racontez ce qui

se passe.

Faites la même chose pour le p qui se transforme

en P.

Chacun de vous va raconter comment une

minuscule se transforme en majuscule. P ou Q.

Je dessine ce que vous dites.

Observer, décrire ce que

fait l’enseignant la

transformation du q

minuscule en Q majuscule.

Ex : « le q gonfle et penche

son bâton à l’intérieur du

rond. »

Idem pour le p minuscule :

« je saute sur la ligne pour

me poser sur mon bâton et je

gonfle mon ventre. J’obtiens

le P ! Raconter seul(e)

l’histoire de la transformation

du p ou q en P ou Q.

Ardoise + 2

couleurs


Phase 4

5’

Retour en

tâche :

reprise de

la tâche en

approfon-

dissement

Dit le nom d’une lettre, valide les cartes

montrées par chaque élève.

Si erreur entre p et q, faire raconter l’histoire

de la transformation, on cherche : si je

penche le bâton et que je gonfle, est-ce que

j’ai bien un Q ? (cela implique d’être sûr que

les élèves tracent la barre du Q à droite)

Vous allez montrer la carte lettre demandée et lui

associer sa majuscule le plus vite possible.

Par exemple, si je vous demande de montrer le p

minuscule, vous montrez… cette carte.

(si erreur) Si je monte sur la ligne et que je gonfle

mon ventre, est-ce que j’obtiens un P ?

Si je gonfle et que je penche le bâton dans le

rond, est-ce que j’obtiens un Q ?

Jeu : montrer la lettre en

minuscule scripte et lui

associer le plus vite possible

sa capitale.

Cartes-lettres

PQpq

Phase 5

5’

Sortie de

séance :

décontextu-

alisation

Montre la carte pliée, de sorte que n’apparaît

que le mot en minuscules scriptes.

Si erreur entre p et q, fait retrouver la

démarche.

Fait reformuler l’histoire

Valide avec le mot en capitales (déplie partie

où mot est en capitales mais image toujours

pliée).

Déplie toute la fiche et valide avec l’image

Observez bien ce mot (coq), qui peut donner le

nom de toutes ses lettres ?

Comment est-ce qu’on peut faire pour ne pas

se tromper entre le p et le q ?

On peut se raconter l’histoire de la transformation

de la minuscule en majuscule. On regarde si le

bâton est du même côté que le Q.

On se rappelle que le devant c’est toujours du

même côté, dans le sens où on écrit, dans le sens

de la flèche.

Essayez de deviner quel est ce mot à partir des

sons que font les lettres.

Savoir reconnaître les lettres qui se

ressemblent, ça permet de lire les mots quand

on n’a que le texte et pas d’image donc c’est

très important.

Epeler les lettres des mots

coq et lapin en minuscule à

partir des cartes mots en

script minuscule sans image.

Si erreur, expliquer la

démarche à faire pour ne pas

se tromper entre p et q : se

raconter l’histoire de la

transformation.

Recomposer les sons

prononcés bout à bout par

l’enseignant, vérifier avec la

carte mot référent (mot 2

écritures + image)

Carte mot

référent :

mot dans les 2

écritures

+image.

coq

COQ


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