anatomie cornée

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  • 8/12/2019 anatomie corne

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    Anatomie de la corne

    C. Allouch-Nahmias, P. Goldschmit, V. Borderie, O. Touzeau, T. Gaujoux, L. Laroche,I. Goemaere, J. Rault

    La corne, enchsse dans la sclrotique, reprsente la face antrieure du globe oculaire. Elle estcompose de cinq couches tissulaires diffrentes : lpithlium, la couche de Bowman, le stroma, lamembrane de Descemet et lendothlium. Lpithlium, indissociable du film lacrymal, assure le rle debarrire protectrice de lil. Lagencement des fibres de collagnes du stroma est responsable de latransparence cornenne. Les proprits biomcaniques de la corne sont essentiellement dues auxproprits de la couche de Bowman et du stroma. Lendothlium rgule lhydratation cornenne, satransparence, son paisseur. Grce une puissance dioptrique + 43,5 D, la corne assure les deux tiers dupouvoir rfractif de lil.

    2011Elsevier Masson SAS. Tous droits rservs.

    Mots cls : Rfraction ; Transparence ; Collagne ; Endothlium ; Surface oculaire

    Plan

    Introduction 1

    Forme 2Fonctionnalit de la corne 2

    Diffusion 3

    Rflexion 3

    Rfraction 3

    Aberration de sphricit 4

    Aberrations chromatiques 4

    Film lacrymal 4

    pithlium cornen 4Cellules superficielles 5

    Cellules intermdiaires 6

    Cellules basales 7

    Membrane basale de lpithlium 7

    Limbe 7

    Structure 7Ultrastructure 7

    Fonction 8

    Couche de Bowman 9Ultrastructure 9

    Stroma 9Lamelles de collagne 10

    Substance fondamentale 10

    Kratocytes ou fibrocytes 12

    Membrane de Descemet 12Ultrastructure 12

    Endothlium 12Ultrastucture 13

    Innervation de la corne 14

    Nutrition de la corne 15

    Conclusion 15

    IntroductionLa corne est une structure transparente, avasculaire, forme

    de plusieurs types cellulaires dorigine embryologique diffrente.

    Elle est enchsse comme un verre de montre, dont elle rappellela forme, dans la partie antrieurede la sclrotique. Elle constituela partie antrieure du globe oculaire. Sa face antrieure est lisseet convexe, elle est expose lenvironnement externe parlintermdiaire du film lacrymal. Elle est protge par lespaupires qui la recouvrent partiellement ou totalement. Sa facepostrieure concave est baigne par lhumeur aqueuse et formela paroi antrieure de la chambre antrieure de lil. En pri-phrie se trouve le limbe, tissu trs vascularis, rservoir encellules haute capacit prolifrative.

    La corne se compose davant en arrire de cinq couchessuccessives : lpithlium associ au film lacrymal ; la couche de Bowman; le stroma ;

    la membrane de Descemet ; lendothlium.Lil est un capteur externe qui recueille lui seul 80 % des

    informations qui nous parviennent du monde extrieur(Fig. 1 3). La corne, traverse par les rayons lumineux quiconvergent sur la rtine, reprsente les deux tiers du pouvoirrfractif de lil. Ses proprits optiques dpendent de sonanatomie savoir sa forme, sa courbure (puissance), sonpaisseur (transparence), de la rgularit de la surface oculaire,et de la composition de chaque couche. La lumire est transfor-me en nergie chimique et lectrique au niveau de la rtinepuis transmise au cerveau par lintermdiaire du nerf optique.Linformation est analyse et interprte dans le cortex visuel.

    Lpithlium cornen joue entre autres un rle de protectionet de dfense, il agit comme une barrire mcanique grce des

    jonctions intercellulaires trs solides (gap junctions et desmo-somes). Grce aux scrtions de la conjonctive et du filmlacrymal, la corne est protge contre des agents potentielle-ment pathognes.

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    Cest le collagne qui donne la corne sa consistance etmaintient la structure de ces composants plus profonds.

    Lagencement rgulier des fibres de collagne au niveau dustroma assure la transparence cornenne.Celle-ci est maintenue constante par un taux dhydratation

    cornen stable, rgl en permanence par une pompe endoth-liale. Une lgre augmentation de lpaisseur cornennesaccompagne dune perte de la transparence et donc dunediminution de la qualit visuelle (Fig. 4).

    FormeLa corne est convexe et irrgulirement asphrique. Elle apparat

    ovode, grand axe horizontal et mesure 11 mm 12 mmhorizontalement et 9 mm 10 mm verticalement. Son diamtreest variable selon les individus, le sexe (plus grand chezlhomme) et lge (taille dfinitive atteinte vers 6 ans).

    La courbure de la corne, dfinie par son rayon de courbure,varie : 7,8 mm horizontalement, 7,7 mm verticalement la faceantrieure de la corne, alors quau niveau interne, elle est de6,6 mm en vertical et de 6,2 en horizontal.

    Sa forme est prolate : le rayon de courbure de la surfacecornenne antrieure nest pas constant, il est infrieur aucentre par rapport la priphrie (plus bomb au centre qu lapriphrie).

    La variation du rayon de courbure de la surface cornenneantrieure est diffrente selon les diffrents hmi-mridiens. Latopographie cornenne permet dtudier ces spcificits (toricitcornenne). La corne est asymtriquement asphrique : asphro-torique. La portion nasale tant plus plate que la portiontemporale [1].

    Dans la zone des 3 mm centraux, le rayon de courbure varieentre 7,5 mm et 8 mm. cet endroit, la courbure est presquesphrique.

    Lpaisseur de la corne varie de 550 m environ en soncentre pour augmenter en priphrie jusquau maximum de700 m. Elle est mesure par la pachymtrie (optique ou ultra-sonique). Cest un bon indicateur indirect de la transparencecornenne et donc de la fonction de la pompe endothliale.

    Fonctionnalit de la corneLa corne transmet la lumire dans les longueurs donde

    comprises entre 400 nm et 650 nm [2] (Fig. 5). Dans un milieutransparent et homogne, un rayon lumineux se propage enligne droite, sous la forme dune onde lectromagntiquecaractrise par son amplitude ou intensit lumineuse, et par sa

    longueur donde. Dans sa propagation, le rayon lumineuxtraverse plusieurs dioptres: la corne, lhumeur aqueuse de lachambre antrieure, le cristallin et le vitr. Le systme optiquede lil peut tre assimil un ensemble de quatre dioptressphriques centrs sur un mme axe de rvolution [3] (Fig. 6).

    Un dioptre sphrique dfinit un ensemble de deux milieuxtransparents homognes dindices n1, n2, spars par unesurface sphrique de rayon R. La puissance du dioptre est gale la diffrence des indices de rfraction diviss par le rayon decourbure exprim en mtres : D = (n2 n1)/R. La cornereprsente, elle seule, les deux tiers du pouvoir rfractif de lil.Elle a une puissance dioptrique de 43 dioptries (D). Elle sedcompose en un dioptre cornen antrieur de 49 D et undioptre cornen postrieur de 6 D. La puissance du cristallintant de 22 D au repos (Fig. 7).

    En passant dun milieu un autre, la trajectoire du faisceaulumineux se dvie selon les lois de Descartes [4] (Fig. 8).Le dplacement du faisceau lumineux entrane diffrents

    phnomnes : la diffusion, la rflexion et la rfraction.

    19

    10

    11

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    13

    14

    15

    2

    345

    67

    8

    Figure 1. Localisation de la corne dans lil. 1. Corps ciliaire ; 2. canalde Schlemm ; 3. iris ; 4. corne ; 5. papille ; 6. cristallin ; 7. chambreantrieure ; 8. conjonctive bulbaire ; 9. chorode ; 10. rtine ; 11. fova ;12. pupille ; 13. nerf optique ; 14. vitr ; 15. sclrotique.

    Figure 2. Photographie en microscopie lectronique : embryon de10,5 semaines ; ple postrieur 1/4 avec vue du nerf optique. Vuegnrale 60.

    Figure 3. Photographie en microscopie lectronique : embryon de8 semaines ; demi-globe, ple antrieur. Vue gnrale 200.

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    DiffusionCest linteraction des rayons avec la matire. Ngligeable

    dans des conditions physiologiques, elle augmente en casddme cornen, de cicatrisation imparfaite (haze), etc. Unecorne humaine dessche transmet 88,5 % de la lumireincidente, la perte dune partie de la lumire transmise estprincipalement due au phnomne de diffusion. Celui-ci estngligeable dans une corne normale.

    RflexionLa lumire incidente est renvoye symtriquement par

    rapport la corne (rayon rflchi). Langle dincidence est gal langle de rflexion.

    La qualit de la rflexion est surtout lie la rgularit de lasurface et la qualit du film lacrymal.

    RfractionLa rfraction est observe quand les rayons lumineux traver-

    sent un milieu vers un autre. Les ondes qui se propagent en

    traversant un systme sont ralenties en fonction de la nature dumilieu. Lindice de rfraction n caractrise ce ralentissement.Lindice relatif de rfraction n dun milieu rfringent est lerapport de la vitesse de propagation de la lumire dans lair, surla vitesse de propagation de la lumire dans ce milieu. titredexemple, lindice relatif de leau est de 1,33, celui de lhumeuraqueuse de 1,336 et celui du verre minral courant est de 1,52.La vitesse de la lumire varie galement suivant la longueurdonde, plus faible en lumire bleue et plus leve en lumirerouge.

    La transparence des structures cornennes sexplique par largularit des cellules, le paralllisme des fibres de collagne,labsence de vaisseaux et un tat dhydratation stable (paisseurstable). Selon la thorie de Maurice [5], la disposition rguliredu collagne, spare par des intervalles constants de 450 ,

    bien infrieures la longueur donde de la lumire, permet latraverse de cette dernire sans interaction. En effet, la lumirene subit pas dinterfrence travers une fente infrieure lamoiti de la longueur donde.

    A

    B

    Figure 4. Photographie en microscopie optique coloration hmatoxi-line, osine, safran : corne entire (A, B).

    UV

    nm 400 430 480 540 580 600 650 > 650

    Violet Indigo Bleu Vert Jaune Orange Rouge IR

    Rayon Rayon X Ultraviolet Visible Infrarouge Micro-ondes Radio

    0,1 nm 0,1 m 0,4 m 0.7 m mm m km

    (nm)

    Violet Rouge

    Figure 5. Spectre du visible (chelle arbitraire). IR : infrarouge.

    n= 1 n= 1,33 n= 1,33

    n= 1,4

    Corne Cristallin

    Figure 6. Systme optique de lil qui est assimil 4 dioptres sphri-ques centrs sur le mme axe de rsolution (Y. Legrand). Le dioptrecornen antrieur, 7,8 mm de rayon, est plac entre lair et un milieudindice 1,33 (film lacrymal en avant de la corne). Cest un dioptreconvergent qui assure la part la plus importante de la rfraction de lil(42 D). Les deux interfaces air/film lacrymal et film lacrymal/corne sontsouvent confondus dans le dioptre cornen antrieur. Le dioptre cornenpostrieurest ngligeable, car il spare deux milieux dindices trs voisins :la corne et lhumeur aqueuse. Le dioptre cristallinien antrieurest situ 3,6 mm du prcdent, il a un rayon de 10,2 mm au repos (cest--direquand le sujet regarde linfini). Il est plac entre lhumeur aqueuse et lasubstance cristallinienne dindice moyen de 1,4. Le dioptre cristallinienpostrieurest situ 4 mm du prcdent, il est de 6 mm de rayon ltatde repos. Il spare le cristallin du vitr, de mme indice que la corne etlhumeur aqueuse. La puissancedu dioptre cristallinien estde 22 D. Elle est

    variable en fonction de laccommodation.

    Corne Rtine

    Le myope focalise en avant de la rtine

    Lhypermtrope focalise en arrire de la rtine

    Figure 7. Emmtropie (systme stigmate), myopie et hypermtropie.

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    Dans un systme optique parfait, chaque point objet

    correspond un point image : le systme est stigmate. Lorsque lesrayons incidents ne sont plus parallles laxe optique (au-deldes 3 mm centraux), des aberrations gomtriques apparaissent.

    Aberration de sphricitLe pouvoir de rfraction est plus grand en priphrie dune

    lentille sphrique. Le foyer image des rgions priphriques estplus proche de la lentille que limage des rayons centraux.Lensemble dessine une figure appele caustique (Fig. 9). 2 mm de laxe optique, la puissance augmente de 1,5 D.Laplatissement priphrique de la corne, le diaphragme entreautres permettent de limiter les effets des aberrations desphricit.

    Aberrations chromatiquesLes rayons dune lumire polychromatique sont ralentis lors

    de la traverse dun milieu rfringent et ils sont dvis de

    faons diffrentes selon leur longueur donde. Les courteslongueurs donde : violet, bleu, vert, du spectre visible sont plusrfrangibles que les longueurs dondes leves. Chez lemm-trope, le jaune concide avec la rtine, le rouge est en arrire.Cette dcomposition de la lumire est la base du test duo-chrome qui permet de vrifier la sphre qui corrige la rfractionsubjective dun sujet. Le sujet myope lira mieux sur un fonddcran rouge alors que lhypermtrope lira mieux sur du vert.

    Film lacrymalLa surface cornenne est recouverte par un film lacrymal qui

    protge la corne de la dshydratation et maintient la rgularitde la surface pithliale. Le film lacrymal participe au pouvoirrfractif de lil en formant une premire interface traverse parles rayons lumineux : linterface air/film lacrymal [3].

    Il a une paisseur de 7 m, son volume est de 6,5 0,3 l.Plus de 98 % du volume du film lacrymal est reprsent par

    leau, cependant, le film lacrymal renferme de nombreusesmolcules biologiques comme des lectrolytes, du glucose, desimmunoglobulines, de la lactoferrine, des lysozymes, de lalbu-mine, et surtout de loxygne. Il renferme aussi des substancesactives comme lhistamine, les prostaglandines, des facteurs de

    croissance et des cytokines. Le film lacrymal a donc un rlelubrifiant et stabilisateur de la corne. Il est source directe denutriments et de facteurs rgulant la migration et la prolifra-tion des cellules pithliales. Il contribue la dfense et laprotection de lil grce son effet antimicrobien etbactriostatique.

    Lors de traumatismes, dagressions cornennes par des virusou des bactries (kratoconjonctivites, etc.), le film lacrymal estle vecteur des cellules inflammatoires issues des paupires ou dela conjonctive bulbaire.

    Il est compos de trois couches (Tableau 1) : une couche lipidique, superficielle qui est en contact avec lair

    (0,1 m). Elle est secrte par les glandes de Zeiss et deMbomius prsentes au niveau de la marge palpbrale. Elle apour fonction de limiter lvaporation des larmes, de favoriser

    ltalement du film lacrymal en assurant sa stabilit, de lisserle dioptre cornen pour une bonne qualit visuelle et pourprotger et lubrifier la corne ;

    une couche intermdiaire aqueuse, scrte par les glandeslacrymales. Cest la couche la plus paisse du film lacrymal.Elle est constitue deau (98 %) de mucines, dlectrolytes, defacteurs de croissance, de protine anti-inflammatoire etdimmunoglobulines. Elle assure des fonctions de protectionet de nutrition de la corne ;

    une couche profonde mucineuse, riche en mucus scrte par lescellules caliciformes conjonctivales. Elle rend hydrophile lasurface oculaire, permet ladhsion du film lacrymal etparticipe sa stabilit.Les cellules apicales de lpithlium conjonctival sont en

    relation avec le mucus par lintermdiaire du glycocalyx

    (Fig. 10).Le syndrome de lil sec inclut des cas de dficit en filmlacrymal par dficience de lune de ces trois couches constituti-ves. Le test de Schirmer mesure la scrtion de larmes, le breakup time (BUT) (temps de rupture du film lacrymal) mesure lastabilit du film lacrymal sur la corne. Lorsque le film lacrymalest dfaillant, une kratite peut apparatre, elle est alors mise envidence grce au test de la fluorescine ou des colorantsvitaux (rose Bengale, vert de lissamine).

    En microscopie confocale, le film lacrymal apparat sousforme de franges arciformes hyperrflectives ou de moindrerflectivit. Ces images correspondent aux interfrences entre leslipides et les protines constituant du film lacrymal.

    pithlium cornenLpithlium cornen est une structure tissulaire en conti-

    nuit avec lpithlium conjonctival. Il est indissociable du film

    Rayon rfract

    Milieu 1 :indice de rfraction

    Milieu 2 :indice de rfraction

    Rayon incident Rayon rflchi '

    Absorption

    Figure 8. Lois de Descartes. Rflexion : le rayon incident, le rayonrflchi et la normale appartiennent au mme plan : le plan dincidence.Langlede rflexion a est gal langledincidence a. Rfraction : le rayonincident, le rayon rfract et la normale appartiennent au mme plan : le

    plan dincidence. Il y a un rapport constant entre les sinus des anglesdincidence et de rfraction. Sin a1/sin a2 = n2/n1 ; n2 (1 tant lindicerelatif du milieu2 par rapport au milieu1). Cest--dire n sina = constante,cest linvariant de Descartes.

    Caustique

    Figure 9. Aberration de sphricit (effet caustique).

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    lacrymal, il partage avec celui-ci son rle optique et mtaboli-que. Son paisseur est de 30 m 50 m, soit 10 % de lpais-seur cornenne totale [6-8].

    Lpithlium cornen a un renouvellement plus rapide quelpiderme. Il est rgul par divers facteurs :

    lge, qui le diminue ; le nycthmre (le turnover est maximal pendant la nuit) ; le clignement palpbral (laugmente) ; linnervation pithliale (rle trophique) ; les facteurs de croissance : le facteur de croissance des cellules

    pithliales (epithelial growth factor EGF), le facteur decroissance des fibroblastes b (fibroblast growth factor bFGF)augmente la prolifration pithliale, le transforming growthfactor(TGF) b1 la diminue. Ces facteurs sont scrts par leskratocytes, lpithlium et la glande lacrymale. Il existe doncune rgulation autocrine, paracrine et rgionale de la prolif-ration pithliale [9].Lpithlium est pavimenteux stratifi, non kratinis. Il

    comprend cinq sept assises de cellules dans sa partie centrale

    et huit dix dans sa partie priphrique. Il existe trois types decellules pithliales : les cellules superficielles, les cellulesintermdiaires et les cellules basales. Les cellules basales reposentsur la membrane basale [10] (Fig. 11).

    Cellules superficiellesLes cellules superficielles sont les plus diffrencies, poly-

    gonales aplaties, elles sont de tailles ingales et forment unemosaque irrgulire.

    Elles se rpartissent en deux ou trois couches. Leur noyau trs

    allong, devient, dans les couches superficielles, un amas demottes chromatiniennes, les mitochondries sont rares. Cescellules sont destines desquamer [11]. Les cellules superficiellessont unies entre elles par des complexes jonctionnels, destins

    Tableau 1.Origine, composition et rle du film lacrymal.

    Film lacrymal Origine Composition Fonction

    Couche l ipidique Glandes d e Meibomius

    Glandes de Zeiss

    Cholestrol Lubrification

    Prvention de lvaporation

    Stabilisation

    Couche aqueuse Glande de Meibomius

    Glandes de Zeiss

    Eau, lectrolytes

    ProtinesCytokines

    Facteurs de croissance

    Glucose et vitamine

    Lubrification

    AntimicrobienBactriostatique

    Supplmentation en oxygne,en nutriments

    Nettoyage mcanique

    Rgulation des fonctions cellulaires

    Couchemucineuse Cellulescaliciformesconjonctivales

    Cellules pithliales cornennes

    Sulfomucine

    Cyalomucine

    Diminution de la tension de surface

    Stabilisation de la couche aqueuse

    Figure 10. Photographie en microscopie lectronique : glycocalyx etpithlium cornen 200.

    A

    B

    Figure 11. Photographie en microscopie optique coloration hmatoxi-line, osine, safran : pithlium cornen (A, B).

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    disparatre pour permettre la desquamation. Les desmosomesassurent une bonne cohsion entre les cellules, elles se situentsur les membranes latrales et basales. Les tight junctionsassurent la cohsion cellulaire, elles sont tanches et rendent lepassage des diffrentes molcules impossible alors que les gap

    junctions facilitent les changes intercellulaires, elles se situentaussi bien sur les membranes basales et latrales (Fig. 12, 13).

    Ultrastructure

    Le cytoplasme de ces cellules comprend trois structurescaractristiques : des protines contractiles, des granules deglycogne et un appareil de Golgi trs dvelopp avec degrandes vsicules qui fusionnent avec la membrane cytoplasmi-

    que pour librer leur contenu dans lespace intercellulaire. Lamembrane cytoplasmique est hrisse de nombreuses micro-villosits dont la hauteur est trs variable. Ce sont elles quiassurent lancrage du film lacrymal et les changes avec celui-ci.

    Cellules intermdiairesLes cellules intermdiaires de lpithlium cornen sont des

    cellules de transition entre les cellules superficielles et basales.Elles se disposent en deux ou trois assises cellulaires au centrede la corne et cinq six en priphrie.

    Elles sont polygonales avec une face antrieure convexe etune face postrieure concave, leur noyau est allong dans lesens de la cellule.

    UltrastructureCes cellules contiennent de nombreuses vsicules, un appareil

    de Golgi trs dvelopp, leur cytoplasme est riche en microtu-bules et en filaments de kratine : les tonofilaments. Ceux-ci

    sont connects aux desmosomes. Les desmosomes unissent lescellules intermdiaires entre elles ou les cellules intermdiairesaux cellules basales ou superficielles. Il existe aussi des gap

    junctionssur les faces latrales des cellules intermdiaires.

    A B

    C D

    Figure 12. Photographie en microscopie lectronique : cellules de lpithlium cornen.A. 50.B. 220.C. 1 300.D. 2 400.

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    Cellules basalesLes cellules basales de lpithlium forment une unique

    couche, elles reposent directement sur la membrane basale.Cest la couche germinative de lpithlium. Les cellules filles se diffrentient et migrent vers la surface pithliale.

    Les cellules sont cylindriques rgulires, font 18 m de hautpour 10 m de large et ont un aspect turgescent ple apicalglobuleux cytoplasme clair chromophobe. Leur noyau ovaleest perpendiculaire la membrane basale, il est pauvre enchromatine, trs volumineux, marqu dencoches qui luidonnent un aspect crnel [12, 13]. Ces cellules sont si hautes quecette couche unicellulaire reprsente plus du tiers de lpaisseurde lpithlium.

    Ultrastructure

    Leur cytoplasme est riche en glycogne et en organitescellulaires. Les mitochondries sont petites, irrgulires et sedisposent tout autour du noyau et dans la partie infrieure dela cellule. Lappareil de Golgi, situ au-dessus du noyau estparfois en contact avec le rticulum endoplasmique. Le cyto-plasme est riche en filament dactine impliqu dans la migra-tion cellulaire. Il contient aussi des microtubules et desfilaments de kratine qui sont connects entre eux par linter-mdiaire des desmosomes et des hmi-desmosomes. Les kratines

    3 et 12 sont caractristiques de lpithlium cornen et sont debons marqueurs de la diffrentiation pithliale de la corne.Au sein de lpithlium cornen se trouvent aussi des lym-

    phocytes, des cellules de Langherans prsentatrices dantigneset des mlanocytes. Ces cellules non pithliales sont essentiel-lement prsentes la priphrie de lpithlium, dans la rgionlimbique.

    Membrane basale de lpithliumLa membrane basale de lpithlium est synthtise par les

    cellules pithliales et spare la couche de Bowman delpithlium.

    Cest une membrane semi-permable qui participe au trans-fert des informations et au maintien de larchitecture

    cornenne.Elle mesure environ 80 et peut tre plus paisse en cas devieillissement ou de pathologies diverses (diabte, dystrophies,etc.).

    Ultrastructure

    Cette membrane est compose de la lamina lucida, au contactdes cellules pithliales et de la lamina densa dirige vers lestroma.

    Elle est constitue de collagne IV et de protoglycanes hparanes sulfates associs des protines. Celles-ci compren-nent la lamina et la fibronectine.

    Microscopie confocaleLpithlium est compos de cellules polygonales aplaties, avec

    juxtaposition irrgulire de cellules brillantes ou sombres. Lescellules pithliales basales trs rgulires, en nid-dabeilles ,sont de taille, de forme et de rflectivit homogne [13-15]

    (Fig. 14, 15).

    Limbe

    StructureLe limbe est un anneau qui fait la jonction entre la priphrie

    cornenne transparente et la sclre opaque. Il reprsente la zonecharnire de plusieurs tissus : luve, la conjonctive, la sclroti-que et la corne priphrique. Il a la forme dun anneauelliptique grand axe horizontal avec une tranche de sectionsagittale qui est quadrangulaire et des cts rpondant aux facesinterne, externe et aux bords antrieur et postrieur dulimbe [14].

    La face antrieureest recouverte par lpithlium conjonctivalqui se continue en avant par lpithlium cornen. Lexpansionantrieure de la capsule de Tenon fusionne avec la conjonctivesur une largeur de 1 mm 2 mm, approximativement 2 mmen arrire de linsertion de la conjonctive sur la corne.

    La face interne est limite par lperon sclral en arrire et laligne de Schwalbe en avant. Elle possde les lments dusystme excrtoire de lhumeur aqueuse, le trabculum et le

    canal de Schlemm.Le bord postrieurrpond la ligne perpendiculaire la surfacedu globe qui passe par lperon sclral.

    Le bord antrieur du limbe marque la sparation entre lacorne et la sclrotique. Les limites sont diffrentes selonquelles sont dfinies par les anatomistes ou les chirurgiens.

    Pour les chirurgiens, le limbe reprsente la zone dincision dela chirurgie de la cataracte et du glaucome. Ce limbe chirurgicalest reprsent par la limite antrieure de lespace dcollableentre la sclre et la conjonctive alors que le limbe anatomiqueestdlimit par la runion de la terminaison de la membrane deDescemet et la couche de Bowmanen avant et lperon sclral enarrire. Le limbe chirurgical se situe en arrire (environ 0,5 mm)de la limite antrieure du limbe anatomique.

    UltrastructureAu niveau du limbe, une lente transition entre lpithlium

    cornen pavimenteux pluristratifi et lpithlium conjonctivalde type cylindrique deux assises est observe. Cette transitionse fait en assurant la continuit des membranes basales etprsente donc une irrgularit de lpaisseur, ce qui expliquelaspect vallonn visible sur les coupes histologiques.

    Les cellules basales de la priphrie cornenne, du limbe et dela conjonctive prsentent de nombreuses analogies fonctionnel-les. Cependant, au niveau du limbe, leur taille diminue, lenombre de mitochondries augmente et leur surface basale voitleur nombre de digitations augmenter pour accrotre leurpouvoir adhsif et leur pouvoir dchange.

    Le plan sous-pithlial nexiste que dans les deux tiersexternes du limbe. Il est form par la fusion dlmentsconjonctifs provenant du chorion conjonctival, de la capsule detenon et de lpisclre.

    Figure 13. Photographie en microscopie lectronique : coupe de lacorne ; pithlium cornen 10 000.

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    Plus en profondeur, la transition entre le stroma cornen bienorganis et un tissu sclral plus dstructur est observe. ceniveau, les fibres de collagne changent dorientation et perdentleurs caractristiques particulires au stroma : orientation,

    uniformit de calibre et despacement. Le nombre de cellulesaugmente : fibroblastes, macrophages lymphocytes, plasmocytes,mlanocytes, cellules de Langerhans [16].

    La membrane de Descemet disparat, lendothlium cellulesaplaties du trabculum sclral fait suite aux cellules de lendo-thlium cornen.

    Dans la couche basale de lpithlium limbique se situent lescellules souches limbiques qui constituent la seule source dergnration de lpithlium cornen. Les cellules filles prove-nant de ces cellules prolifratrices se dplacent de faon

    centripte partir du limbe, adoptant les caractristiques decellules amplificatrices transitoires. Quand, aprs plusieurs cyclesde division cellulaire, leur contact diminue avec la membranebasale, elles se dirigent en surface, perdent leur capacit deprolifration et se diffrencient, amorant lexpression deskratines K3 et K12 avant de desquamer. Lexistence des cellulesprolifratrices limbiques a t dmontre par labsence dexpres-sion de la paire de cytokratines K3/K12 (cytokratines caract-ristiques de lpithlium cornen), la scrtion de sous-types decollagne IV (a1 et a2) diffrents de ceux scrts par les cellulesbasales pithliales cornennes (a3, a4, a5 et a6), une rponsemitotique beaucoup plus importante dans la couche basalepithliale limbique que dans la couche basale pithlialecornenne et un cycle cellulaire lent.

    FonctionTout dysfonctionnement du limbe retentit sur lhomostasie

    oculaire.

    A B

    C

    Figure 14. Photographie en Heidelberg Retina Tomograph (HRT) : pithlium cornen.A.Cellules superficielles qui desquament (2 m).B, C.Cellules pithliales.

    Figure 15. Photographie en Heidelberg Retina Tomograph (HRT) :dystrophie de Cogan avec rosion cornenne (dchirure de lpithliumcornen 17 m).

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    En effet, le limbe contient tous les lments cellulaires ethumoraux de linflammation et est ainsi le site de prdilectiondes pathologies immunologiques oculaires. Il est le rservoir depolynuclaires neutrophiles et osinophiles, de lymphocytes, demastocytes. Il est riche en mdiateurs, en immunoglobulines A,G et M et en constituants des voies principales et alternes ducomplment. Il contient des cellules de Langerhans (cellulesdendritiques) possdant leur surface des antignes dhisto-compatibilit de classe II, Ia/HLA-DR, et dont le rle de prsen-

    tation de lantigne est essentiel.Les cellules prolifratrices prcurseurs des cellules pithlialescornennes au niveau de la conjonctive limbique ont la capacitde rparer la surface pithliale cornenne. En cas de destruc-tion de ces cellules, par brlure oculaire par exemple, onobserve un syndrome dinsuffisance en cellules souches limbi-que caractris par un envahissement de la surface cornennepar un pithlium diffrenciation conjonctivale (contenantdes cellules caliciformes). La migration des cellules conjonctiva-les vers la corne est suivie dune invasion vasculaire, dunpannus et dune perte de la transparence cornenne. Cesaltrations dgradent lacuit visuelle et peuvent tre traites enremplaant ces cellules par des cellules limbiques provenant soitde lil controlatral sain (autogreffe), soit de celui dundonneur apparent ou tranger (allogreffe) [17-20].

    Enfin, le limbe est le lieu de la rsorption de lhumeuraqueuse, il est au cur de la rgulation de la pressionintraoculaire.

    Couche de BowmanCest une couche compose de fibres de collagnes rparties

    dans la substance fondamentale. Elle mesure de 8 m 10 mdpaisseur et est situe entre la membrane basale de lpith-lium et le stroma. Elle est acellulaire, except quelques expan-sions des cellules de Schwann entourant des terminaisonsnerveuses qui rejoignent lpithlium (Fig. 16, 17).

    UltrastructureLa substance fondamentale est constitue de mucoprotines.

    Les fibres sont des fibres de collagne de type I, V, VI, III, VIIqui ont une striation transversale et mesurent de 20 nm 30 nm de diamtre et 240 nm 270 nm de long. La priodicitnest pas bien nette [8].

    La surface de cette couche est rgulire, sa face postrieure estmoins bien dfinie et se confond avec la partie antrieure du

    stroma. Cette couche est synthtise par les cellules basales delpithlium au cours de la vie embryonnaire et nest pasrgnre au cours de la vie. Toute blessure de celle-ci estdfinitive et entrane des opacits.

    Des ruptures de la couche de Bowman peuvent sobserver dansle kratocne et se traduisent par des opacits linaires.

    La destruction de la couche de Bowman lors de la photokra-tectomie rfractive de surface peut participer lapparition dunvoile sous-pithlial encore appel haze cornen.

    En microscopie confoca le, cette membrane est acellulaire, dedensit moyenne sur lchelle des gris, immdiatement sous-jacente la couche pithliale basale [21].

    Des images linaires hyperrflectives peuvent tre observes,ce sont les plexus nerveux sous-pithliaux (Fig. 18).

    StromaLe stroma mesure environ 500 m dpaisseur et constitue

    luiseul environ 90 % de lpaisseur cornenne. Il est compos

    Figure 16. Photographie en microscopie lectronique : jonction entrelpithlium cornen et la couche de Bowman 10 000.

    Figure 17. Photographie en microscopie lectronique : membrane deBowman 10 000.

    Figure 18. Photographie en Heidelberg Retina Tomograph (HRT).Nerfs.

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    de lamelles de collagne entre lesquelles sintercalent desfibrocytes cornens (ou kratocytes ou stromacytes), et de lasubstance fondamentale. On retrouve galement des cellules deSchwann, des lymphocytes B et T, des cellules mononucles etdes cellules de Langerhans. Il est avasculaire [22-26].

    La majorit des caractristiques de la corne comme sasolidit, la stabilit de sa forme et sa transparence sont large-ment attribuables aux proprits anatomiques, biochimiques etbiomcaniques du stroma cornen (Fig. 19 21).

    Lamelles de collagneLe stroma cornen est compos denviron 200 250 lamelles

    de collagne empiles les unes sur les autres. Les lamelles decollagne sont parallles entre elles, et parallles la surfacecornenne. Chaque lamelle mesure 2 m dpaisseur et 9 m

    260 m de largeur, toujours plus importante au centre quenpriphrie. Les lamelles sont parallles les unes aux autres etparallles la surface de la corne. Lorganisation lamellaire dustroma produit une force de tension uniforme rsistant la

    pression intraoculaire et maintenant une courbure cornenneapproprie aux fonctions optiques et biomcanique de lil.

    Chaque lamelle est elle-mme compose de fibrilles decollagne. Celles-ci sont donc toujours dans un mme plan etne semblent pas changer de direction sauf au niveau du tiersantrieur du stroma. Les faisceaux conjonctifs demeurentnanmoins indpendants et leur direction variable conduit des entrecroisements typiques, ralisant un vritable cannage.Certains faisceaux iraient de limbe limbe, dautres se dispose-

    raient de faon radiaire, angulaire, bifurqueraient outrifurqueraient [26-28].Chacune de ces fibrilles de collagne est llment de base

    unitaire du stroma cornen. Elles rsultent de lassemblage deprotofibrilles parallles entre elles et surtout parfaitementquidistantes entre elles, assurant la transparence de la corne.En effet, Les kratocytes synthtisent une chaine pro-a ducollagne, trois molcules sont hydroxyles, glycosyles etassembles pour former la structure en triple hlice du procol-lagne. Les molcules de procollagne sont scrtes dans lemilieu extracellulaire puis les propeptides sont clivs pourformer les molcules de collagne matures. Les molcules decollagne sont assembles en fibrilles dun diamtre de 27 nm 35 nm, mais quelques fibrilles peuvent mesurer 60 nm 70 nm. Ces fibrilles sont ensuite assembles en fibres de

    collagne parfaitement quidistantes. Lagencement en quin-conce cre en microscopie lectronique laspect de macroprio-dicit de 64 nm. Cette priodicit transversale estcaractristique. Elles sont principalement constitues de colla-gne de type I. Les collagnes de type III, V et VI sont gale-ment prsents dans le stroma en plus petite quantit [27](Fig. 22).

    Substance fondamentaleLa substance fondamentale occupe tout lespace compris

    entre les fibres de collagne. Elle assure la cohsion des fibres decollagne et est responsable de leur espacement strictementordonn, ce qui joue un rle fondamental dans la transparencecornenne.

    Elle est riche en mucopolysaccharides et en eau. La plupartdes chanes polyssacharidiques sont lies des protinesformant alors une unit fonctionnelle appele protoglycane.Les principaux protoglycanes cornens sont constitus de

    Figure 19. Photographie en microscopie optique coloration hmatoxi-line, osine, safran : stroma cornen.

    A B C

    Figure 20. Photographie en microscopie lectronique : stroma cornen, embryon de 15 semaines.A. 720.B. 1600 (en bas de la photographie on aperoit lendothlium).C. 2 000.

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    glycosaminoglycanes (GAG). Chez lhomme, approximative-ment 60 % des GAG sont des kratanes sulfates et les 40 %

    restant sont les chondrotine-4-sulfates et les chondrotine-6-sulfates. Les GAG joueraient un rle dans la transparencecornenne par la rgulation de la structure du collagne, de lafibrillogense et de lhydratation stromale. Les GAG joueraientgalement un rle dans la rponse inflammatoire par la modu-lation de la migration cellulaire.

    En microscopie confocale, le stroma antrieur est identifi grce la prsence de noyaux cellulaires des kratocytes qui sonthyper-rflectifs, allongs (800 cellules par mm2). Le stromamoyen contient aussi des kratocytes brillants, en densit plusfaible, et de forme plus arrondie. Le stroma postrieur comportedes kratocytes dont la forme devient fusiforme [21, 28-30](Fig. 23).

    Dans le kratocne, les proprits biomcaniques de la cornesont modifies. Elles peuvent tre tudies grce locular

    response analyzer (ORA) (corneal hysteresis [CH] et cornealresistance factor[CRF] dautant plus diminues que le kratocneest volu : asymtrie entre les deux yeux, CRF infrieur auCH) [31].

    A

    B

    Figure 23. Photographie en Heidelberg Retina Tomograph (HRT) :stroma.A.Superficiel 121 m.B.Profond 191 m.

    A

    B

    Figure 21. Photographie en microscopie lectronique : stroma.A. 2 000.B. 4 000 avec un stromacyte visible.

    Figure 22. Photographie en microscopie lectronique : fibres de colla-gne 50 000.

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    Dans certaines formes de kratocne on propose un crosslin-king cornen pour stopper lvolution de la dformation de lacorne et augmenter sa rigidit. Cette technique consiste photopolymriser la corne par des rayons ultraviolets potenti-aliss par un catalyseur : la riboflavine (vitamine B 12). On creainsi des liaisons supplmentaires entre les fibres de collagnede manire augmenter la force mcanique des tissus.

    Kratocytes ou fibrocytesLes kratocytes occupent environ 2 % 3 % du volume

    stromal total (Fig. 21B). Il sagit de cellules de type conjonctif.Ce sont des cellules plates toiles, disposes paralllement lasurface de la corne et aux lamelles de collagne. Elles poss-dent un noyau aplati, allong qui occupe la plus grande partiedu cytoplasme. Le cytoplasme granuleux est assez pauvre enrticulum endoplasmique, en appareil de Golgi et en mito-chondries. Les kratocytes possdent de longues expansionscytoplasmiques irradiant dans de multiples directions et entranten contact avec les expansions des kratocytes adjacents parlintermdiaire de jonctions gapet tight.

    La forme et la fonction des kratocytes sont rgules par lemilieu extracellulaire. Leurs proprits fondamentales sont labiosynthse de la matrice extracellulaire (des mucopolysaccha-rides et du collagne) qui est dtaille ci-dessous. Lors detraumatismes, les kratocytes sactivent, ont la facult de migrer,

    ils peuvent alors se transformer en fibroblastes et sont respon-sables des phnomnes de cicatrisation [11, 25, 26].

    Membrane de DescemetCest une membrane trs rsistante, amorphe, lastique, elle

    spare le stroma de lendothlium cornen (Fig. 24 26). Elleest permable leau. Elle mesure environ 10 m, son paisseuraugmente avec lge et dans certaines pathologies. La membranede Descemet est une membrane collagnique acellulaire entre lestroma postrieur et la monocouche endothliale. Elle estforme de collagnes IV et VIII et contient de la fibronectine,de la laminine type 1 et des protoglycanes hparane, derma-tane et kratane sulfates. Elle est secrte par lendothlium. Elle

    est peu extensible, elle se colore avec les colorants du collagnecomme le stroma cornen, elle ne prend pas les colorants dutissu lastique, en revanche, elle est fortement periodic acid shiff(PAS) positive [32, 33].

    UltrastructureOn peut la diviser en deux feuillets, lun antrieur et lautre

    postrieur : le feuillet antrieur est au contact du stroma, il mesure peu

    prs 3 m dpaisseur. Son paisseur est fixe tout au long dela vie ; il correspond la portion secrte par les cellulesembryonnaires partir du 4e mois de la gestation [32]. Il estconstitu majoritairement de collagne de type VIII ;

    le feuillet postrieur, sous-endothlial, granuleux, est secrt

    par les cellules endothliales aprs la naissance, ce quiexplique laugmentation de son paisseur avec lge. Il estconstitu majoritairement de collagne de type IV.

    En microscopie lectronique, le feuillet antrieur a une structureen bande verticales. Les fibrilles de collagne sont organises enlamelles compactes et baignent dans une matrice glycoproti-que. Dans une lamelle, les fibrilles sentrecroisent et laligne-ment vertical de ces croisements cre une striation sur lescoupes verticales. Ces croisements sont relis entre eux par desmicrofilaments de collagne. Lespace entre chaque striation estde 100 m 110 m. Les fibres de cette partie de la membranede Descemet sentrecroisent avec les fibres de la partie profondedu stroma (Fig. 25).

    Le feuillet postrieur contient aussi des fibrilles plus irrguli-res et plus petites qui donnent un aspect granuleux et sanspriodicit. Il ny a pas de vritable structure dancrage de cettepartie lendothlium, ce qui explique que lendothlium soitfacilement dtachable du stroma.

    Les verrucosits hyalines de Hassale-Henle sont dcrites chez lespersonnes ges de plus de 20 ans la priphrie de la corne.Elles augmentent avec lge, elles font saillie en chambreantrieure. Elles sont constitues dun matriel granulairerappelant la membrane de Descemet et parcourues par desstructures stries longue priodicit de 100 , voquant ducollagne [8].

    Endothlium

    Il sagit de la couche la plus postrieure de la corne ; elle esten contact avec lhumeur aqueuse en arrire et la membrane deDescemet en avant (Fig. 26, 27).

    Figure 24. Photographie en microscopie lectronique : jonction entrele stroma et la membrane de Descemet.

    Figure 25. Photographie en microscopie lectronique : coupe passantpar stroma puis Descemet puis endothlium 3 000.

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    ltat normal, la corne maintient une paisseur relative-ment constante et demeure transparente ; elle doit lutter en

    permanence contre limbibition hydrique, cest ltat de dtur-gescence [33, 34].

    Laction de lpithlium dans la dturgescence est minime, ilrduit lvaporation et diminue labsorption des fluides partirdes larmes. Lendothlium, en revanche, joue un rle trsimportant. Aprs destruction de lendothlium cornen et de lamembrane de Descemet, lpaisseur de la corne peut tremultiplie par cinq. Lendothlium fonctionne comme unepompe active grce la pompe Na+/K+ ATPase. Cette dernireexpulse le Na+ dans lhumeur aqueuse et libre le K+ dans lacellule endothliale, ce qui cre un gradient osmotique assurantla dturgescence du stroma puisque leau suit les mouvementsde lion sodium.

    Les mouvements ioniques gnrent aussi une diffrence depotentiel denviron 500 mV entre les milieux intra- et extra-

    cellulaire endothlial. Les mouvements de lion bicarbonate(HCO3-) sont responsables de la polarisation ngative de la facepostrieure de lendothlium, ce qui intervient aussi dans lephnomne de dturgescence.

    Lendothlium est form dune monocouche de cellules

    uniformes hexagonales plates, rgulires. Cette rgularit en nid-dabeilles est caractristique. Les cellules mesurentenviron 5 m 6 m de hauteur et 15 m 20 m de largeur.Il existe de nombreuses interdigitations vers la membrane deDescemet, elles assurent la cohsion intercellulaire. La densitcellulaire normale chez un jeune est de 3 500 cellules/mm2. Elleest facile dterminer grce la microscopie spculaire. Unediminution du nombre de cellules est irrversible [12, 34] (Fig. 28,29).

    UltrastuctureCes cellules se composent dun volumineux noyau, ovale,

    centrocellulaire de 5 m environ, occupant la plus grande partiede la cellule. Le noyau comporte de nombreux pores dans la

    membrane nuclaire. En priphrie et au niveau des corpusculesde Hassale-Henl, les cellules deviennent plus irrgulires et plusplates et le noyau est djet en arrire et fait alors saillie dansla chambre antrieure.

    A

    B

    Figure 26. Photographie en microscopie lectronique : jonction entrelendothlium et la Descemet (une cellule endothliale) (A, B).

    Figure 27. Photographie en microscopie optique coloration hmatoxi-line, osine, safran : endothlium.

    Figure 28. Photographie en microscopie lectronique : endothlium(cadavre) 2 200.

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    Le cytoplasme clair comprend de nombreuses vacuoles et defins granules. Il occupe la partie apicale de la cellule, ou terminal web . Il est parcouru dune fine structure filamen-teuse en rapport avec les moyens dunion intercellulaires. Cescellules sont responsables dune forte activit mtaboliquecomme en tmoigne un cytoplasme riche en organites cellulai-res, un grand nombre de mitochondries, un appareil de Golgivolumineux, la prsence dun rticulum endoplasmique lisse etgranuleux ainsi que de nombreux ribosomes.

    Les tudes histo-immunochimiques mettent en videnceles principaux GAG cornens (chondrotine-6-sulfate etchondrotine-4-sulfate, dermatane sulfate, et hparane sulfate)au sein du cytoplasme. On retrouve galement quelques pig-

    ments et de lacide hyaluronique.La membrane plasmique comprend une face basale enrapport avec la membrane de Descemet, une face apicale enrapport avec lhumeur aqueuse et une face latrale o sigent lesmcanismes jonctionnels intercellulaires.

    La face basale est le sige de nombreux phnomnes depinocytose. Les cellules ont un contour trs sinueux pouraugmenter leur surface dchange avec les cellules adjacentes.

    La face apicale est en contact avec lhumeur aqueuse, elleprsente de 20 30 microvillosits par cellules qui augmententla surface de contact avec celle-ci. Il existe des prolongementsmarginaux intriqus avec les microvillosits qui viennentoblitrer les espaces intercellulaires. Ces cellules prsentent desjonctions intercellulaires apicales situes sous les prolongementsmarginaux, elles crent une barrire discontinue permettant le

    passage de petites molcules de la chambre antrieure vers lesespaces intercellulaires. Ces jonctions sont en rapport avec lastructure filamenteuse du terminal web . Enfin, elles prsen-tent des structures cilies qui sassocient aux lmentsprcdents.

    La face latrale est le lieu de rsidence de la majorit desjonctions intercellulaires (zonulae occludens ou tight junction etmaculae occludens ou gap junction).

    Les cellules endothliales prsentent de nombreuses interdi-gitations et contiennent de nombreuses jonctions complexes :des zonas occludens, macula occludens, et macula adherens .Les gaps junctionspermettent le transfert de petites molcules etdlectrolytes dune cellule endothliale lautre. Ces cellulesinterconnectes se comportent comme une barrire face

    lhumeur aqueuse.La dystrophie de Fuchs est une dystrophie cornenne due laperte progressive de cellules endothliales dont le premier signeclinique est la cornea guttata dcrite par Vogt. la lampe

    fente fort grossissement, on observe de fines opacits arron-dies sombres dans lendothlium. Ces anomalies sont desgouttelettes mieux vues en microscopie spculaire et en HRT(Fig. 30). Elles correspondent des excroissances de la mem-brane de Descemet, avec accumulation de fibres de collagne.On observe aussi une augmentation du coefficient de variabilitainsi quune variation de la forme de ces cellules (poly-mgatisme).

    La dcompensation cornenne survient en dessous de 300 500 cellules/mm2, elle se manifeste par un dme stromalpostrieur au dbut puis total et diffus. Trs rapidement, lepatient souffre dulcrations rcidivantes. On peut proposer unegreffe de membrane amniotique le temps de sursoir une greffetransfixiante ou au mieux une greffe lamellaire postrieure.

    La mesure de lpaisseur cornenne par pachymtrie est unindicateur prcieux de lintgrit physiologique de lendo-

    thlium.En microscopie confocale, lendothlium apparat comme unrseau rgulier de cellules hexagonales de densit homogne surlchelle des gris. Lorsquil y a une cornea guttata, on peutobserver des images rondes hyporflctives correspondant auxgouttes en microscopie spculaire (Fig. 28, 29).

    Innervation de la corneLa corne est trs richement innerve, elle reprsente un des

    tissus les plus sensibles de lorganisme. Elle est 40 fois plusinnerve que la pulpe dentaire. Le stroma antrieur, la mem-brane de Descemet et lendothlium sont dnus de touteinnervation sensitive.

    Linnervation sensitive de la corne dpend de la brancheophtalmique affrente du ganglion trigmin par lintermdiairedes nerfs ciliaires longs et courts. Ceux-ci pntrent la sclroti-que au niveau du ple postrieur. Ils gagnent le plexus ciliairedans la suprachorode. De ce plexus partent des rameaux quipntrent dans la sclrotique un peu en arrire du limbe et sedirigent, darrire en avant, lunion de son tiers postrieur etde ces deux tiers antrieurs. Ces nerfs sont renforcs parquelques rameaux venus de lpisclre et de la conjonctive, cesont les nerfs ciliaires antrieurs de Boucheron. Au niveau dulimbe,il existe environ 80 nerfs cornens anastomoss entre euxpar des rameaux horizontaux, qui ralisent un plexus pricor-nen. Ainsi, chaque nerf cornen est en rapport avec plusieursnerfs ciliaires. Au niveau des lames, chaque filet nerveux sesubdivise en une multitude de filaments trs fins (moins de

    1 m) qui sinsinuent entre les lamelles et perdent leur gaine deSchwann. Un rseau de fibres nerveuses est condens sous lacouche de Bowman, o se constitue un vritable plexus. Il est lorigine des rameaux direction verticale qui perforent la

    Figure 29. Photographie en Heidelberg Retina Tomograph (HRT). En-dothlium cornen.

    Figure 30. Photographie en Heidelberg Retina Tomograph (HRT). Cor-nea guttata.

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    couche de Bowman. Les rameaux qui en sont issus perdent leurgaine de Schwann et sinsinuent entre les cellules pithliales. ct de ce rseau principal existe un rseau accessoire n desnerfs conjonctivaux et pisclraux. Ces rameaux pntrent auniveau du limbe et accompagnent les vaisseaux. Ils forment, la priphrie de la corne, un plexus annulaire large sigeantsous la couche de Bowman : le plexus de Ranvier. Ce plexuschange des rameaux avec les nerfs cornens profonds et envoiedes branches lpithlium.

    Linnervation sympathique dpend du ganglion cervicalsuprieur. Il existerait aussi des fibres parasympathiques auniveau des nerfs ciliaires courts prenant le relais, au niveau duganglion ciliaire, des fibres prganglionnaires du nerf III.

    Nutrition de la corneLa corne est avasculaire, elle reoit son apport nutritif du

    limbe, des larmes et de lhumeur aqueuse. La vascularisationlimbique assure la nutrition de la priphrie de la corne. Leschanges se font avec les larmes travers les cellules pithlialesqui ralisent une barrire impermable aux substances hydroso-lubles, permable aux substances liposolubles. La voie transen-dothliale assure le passage des lments partir de lhumeuraqueuse selon un mode passif (sans dnergie) ou selon unmode actif qui lutte contre le gradient osmotique (utilisant delnergie). Ce mode actif est surtout utilis pour apporter duglucose la corne.

    La vascularisation du limbe dessert la priphrie de la corne,lpisclre et la sclre limbique, la conjonctive, et lextrmitantrieure de luve. Elle dpend des artres ciliaires antrieuresqui mergent de la sclre au niveau des insertions des musclesdroits horizontaux. De ces artres naissent des artriolescornennes priphriques terminales, des artrioles rcurrentesconjonctivales et un plexus artriel anastomotique pisclralcirculaire do partent des artrioles perforantes pour le muscleciliaire et luve. Le systme veineux limbique comprend desveinules conjonctivales, tnoniennes, cornennes et pisclralespriphriques et des plexus intrasclraux. Ce sang se dversedans le systme veineux orbitaire. Les canaux collecteurs,drainant le canal de Schlemm, sabouchent individuellement la surface de lpisclre ou fusionnent avec les veines pisclra-

    les. Les vaisseaux lymphatiques sorganisent aussi en plexuslimbiques qui se dversent dans les lymphatiques palpbrauxavant de gagner les aires ganglionnaires rgionales et les organesrticuloendothliaux centraux (Fig. 31).

    ConclusionLa corne est un tissu complexe form de cinq couches

    tissulaires diffrentes. Elle est unique par son architecturecomplexe (forme, paisseur), sa transparence et ses propritsbiomcaniques et de dfense contre les agents pathognesextrieurs. Ses proprits lui confrent sa fonctionnalit essen-tielle : la vision.

    Remerci emen ts: je remercie les docteurs S. Liotet, Y. Meslier et madameJ. Rault pour les photos en microscopie lectronique.

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    C. Allouch-Nahmias, MD, PhD ([email protected]).

    Service du Pr Laroche, Centre hospitalier national dophtalmologie des Quinze-Vingts, 28, rue de Charenton, 75012 Paris, France.

    P. Goldschmit, MD, PhD.

    Service du Dr Chaumeil, Laboratoire du Centre hospitalier national dophtalmologie des Quinze-Vingts, 28, rue de Charenton, 75012 Paris, France.

    V. Borderie, MD, PhD.

    O. Touzeau, MD, PhD.

    T. Gaujoux, MD.

    L. Laroche, MD, Chef de service.

    I. Goemaere, Orthoptiste.Service du Pr Laroche, Centre hospitalier national dophtalmologie des Quinze-Vingts, 28, rue de Charenton, 75012 Paris, France.

    J. Rault, Technicienne de laboratoire.

    Service du Dr Chaumeil, Laboratoire du Centre hospitalier national dophtalmologie des Quinze-Vingts, 28, rue de Charenton, 75012 Paris, France.

    Toute rfrence cet article doit porter la mention : Allouch-Nahmias C., Goldschmit P., Borderie V., Touzeau O., Gaujoux T., Laroche L., Goemaere I., RaultJ. Anatomie de la corne. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Ophtalmologie, 21-003-A-10, 2011.

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