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CNL - NL - 12 - 13/02/11 Couleur : Composite Auteur : VANDERST Heure de sortie : 14/02/11 14:24 Même au bout du monde, Julie Ligny n’oublie pas ses racines. A 28 ans seulement, cette Sangattoise a déjà bien bourlingué : Afrique du Sud, Sénégal, Inde, Bolivie, Pérou ne sont que quelques-unes des étapes d’un parcours guidé par la soif de découvertes et d’humanisme. C’est dans ses années lycée, à Coubertin, de 1997 à 2000, que la vocation de Julie Ligny pour l’humanitaire est née. « Je me souviens que les pro- fesseurs faisaient beaucoup d’efforts pour que l’on s’ouvre l’esprit, et en seconde nous sommes partis en Lettonie ren- contrer nos correspondants. C’était magique de se retrou- ver en Europe de l’Est à cette époque », se souvient la jeune femme, arrivée dans le Calai- sis à 14 ans, après avoir démé- nagé… huit fois. « Mon père est chef de chantier, on chan- geait de région au gré des pro- jets mais il a toujours voulu re- venir à Calais », témoigne-t- elle, avouant avoir « eu l’habi- tude de ne pas avoir d’atta- ches ». Une prise de conscience à l’arrivée des migrants Habitant Sangatte, Julie a été la témoin direct de l’arrivée des premiers réfugiés dans le Calaisis et de l’installation du camp de Sangatte. « Je n’ai pas été attirée par l’humani- taire de manière volontaire, cette vocation s’est imposée à moi quand j’avais 16 ans et que 2 000 réfugiés sont venus vivre dans mon village , confie-t-elle. Ça a été un choc, la première rencontre avec d’autres cultures, des gens qui avaient fui la misère et la guerre et qui se retrouvaient soudainement bloqués chez moi ». La jeune Sangattoise ne peut rester les bras croisés face à tant d’injustice. Elle travaillera au centre les étés et c’est ce sujet qu’elle choisira de plai- der au concours lycéen des droits de l’homme. « Le concours du Mémorial de Caen est de loin l’expérience la plus enrichissante qu’il m’a été donné de vivre durant mes années lycée », estime Julie. C’est avec son amie Marie Bény, adhérente comme elle au club des droits de l’homme du lycée, et l’aide de Régis Vandewalle, le CPE, « qui nous a épaulées pour construire une plai- doirie sur les réfu- giés et la présen- ter » qu’elles plaide- ront lors de la finale nationale à Caen. Cette « aventure hu- maine a développé ma conscience poli- tique. Je pense qu’il y a eu un avant et un après le concours dans ma vie, cette épreuve m’a donné l’envie de poursuivre le combat, puis de m’orienter plus lar- gement vers une carrière humani- taire. Cette expé- rience m’a appris à parler en public, ce qui m’aide réguliè- rement. Je dois également mentionner le pré- cieux soutien du sous-préfet de l’époque, Yannick Imbert, très impliqué dans cet épi- neux dossier, qui m’a toujours suivie et aidée dans ma car- rière et avec qui je corres- ponds toujours. » Cette aînée d’une fratrie de cinq enfants, autonome et in- dépendante, a toujours su ce qu’elle voulait et ce qu’elle ne voulait pas. « J’ai toujours été passionnée par les langues. » En cadeau de brevet, elle de- manda… un séjour linguisti- que en Angleterre, qu’elle s’est elle-même dégotté. C’était les débuts d’une insatia- ble voyageuse. « Après ça, j’ai toujours cherché des plans pour partir ! » Déterminée et méthodique, elle s’orientera vers des études sur les migra- tions puis une carrière dans le milieu associatif. Après son bac scientifique et « de très bons souvenirs de mes années lycée », Julie part faire une année de prépara- tion au concours sciences po avant de décrocher une place à l’institut d’études politiques de Bordeaux et d’être diplô- mée d’un master en gestion des risques dans les pays du sud. « J’avais en tête de tra- vailler dans l’humanitaire ou le social, mais je voulais une base solide et de bonnes connaissances en culture gé- nérale, histoire, économie, po- litique, et pour cela l’IEP est une bonne école. Pendant la formation, nous devions no- tamment simuler des situa- tions de gestion de crise hu- manitaire. » Au cours de ses études, Julie partira faire une année d’étu- des en Norvège, un stage au siège de la Croix-Rouge et du volontariat dans les camps de Mère Teresa à Calcutta avant de se spécialiser sur l’Afrique Australe. Elle ira ainsi faire deux stages en Afrique du sud à la Mission économique de l’ambassade de France à Jo- hannesburg, puis à l’organisa- tion internationale pour les mi- grations de Pretoria au sein du programme de lutte contre la traite des personnes. « Un travail de routine, ce n’est pas pour moi » « Cette dernière expérience m’a fortement marquée, mon équipe et moi partions à la re- cherche de jeunes filles sé- questrées et vendues à la pros- titution, afin de les renvoyer dans leur pays natal. Nous opérions aux frontières avec des campagnes de sensibilisa- tion et avions des missions en Afrique australe afin de ren- contrer les acteurs locaux de la lutte contre la prostitution forcée. Toutes ces expérien- ces, les stages, les rencontres m’ont convaincue que j’étais dans mon élé- ment », raconte avec passion la Sangat- toise, consciente des risques : « Il y en a toujours dans ce genre de métiers mais sans risques on n’avance pas. Je n’aurais pas pu me contenter d’un tra- vail de bureau avec une routine… ce n’est pas pour moi ! » Ses études ache- vées, c’est en Afri- que du Sud qu’elle décide de travailler pour la firme Saint- Gobain, à l’achemi- nement des condui- tes d’eau potable et à l’assainissement. Et c’est là qu’elle ren- contrera son compagnon, Thi- bault. A deux, ils partiront six mois sillonner l’Afrique australe et de l’Est à bord de leur 4x4 équipé d’une tente de toit. « Ce fut un voyage extraordinaire, le dé- sert de sable en Namibie, le détroit de l’Okavango, les ré- serves animalières de Tanza- nie, la rencontre avec un vil- lage massaï au Kenya, l’indici- ble Ethiopie, la traversée sau- vage du Mozambique… » Direction l’Amérique du Sud Après ce périple, le couple re- cherche de nouveaux hori- zons et s’envole pour l’Améri- que Latine. « Nous avons ap- pris l’espagnol et cherché du travail. Le pays importait peu », détaille Julie, qui avoue « s’être calmée. Je prends la vie comme elle vient, c’est un virage à 180˚ pour moi. » Ce sera donc le Pérou et sa ca- pitale inca Cuzco. « Nous avons été recrutés par le ré- seau d’agences de voyage Terra Group car le tourisme d’aventure nous tentait. Nous organisons des voyages sur mesure, hors des sentiers bat- tus. » Puis Thibault a pris la gestion de l’agence de La Paz, en Bolivie et Julie l’a suivi et s’occupe du marketing, des si- tes internet des agences du groupe et part sur le terrain pour créer de nouveaux cir- cuits, rencontrer des commu- nautés… « C’est une expé- rience très différente de l’Afri- que, mais nous profitons de- puis trois ans de ce que nous offre ce pays : en- tre autres choses : le désert de sel, les trekkings, ascen- sions de montagne et visites des com- munautés indigè- nes de la cor- dillère. » Parallèlement à ce travail, Ju- lie est présidente de l’associa- tion Babac’ards (lire aussi en page 19). « Ces deux emplois me font voyager énormé- ment : en Amérique du Sud avec l’agence, au Sénégal et aux Etats-Unis pour l’associa- tion. » Julie l’intrépide vit tou- jours à 100 à l’heure : « Je suis frustrée que la vie soit si courte et que le temps passe si vite, alors j’en profite pleine- ment. » Sans oublier ses racines : « Je prends le temps de m’arrêter en France chaque été. » Le temps de retrouver ses pa- rents qui, « avec tous mes voyages n’arrivent pas tou- jours à me suivre ! », ses sœurs et son frère et sa nombreuse famille. Nous avons reçu cette photo de classe de l’année 89/90. Sa propriétaire avait eu à l’époque la présence d’es- prit d’inscrire tous les noms de ses camarades au dos du cliché : En haut : Chloé Noyon, Anne-Catherine Bourel, Natahalie Bécuve, Joris Dusanier, Sylvie Montet, Hélène Ser- geant, Sophie Hernaut, Cécilia Guilbert, Elisabeth Fouquerolle, Myriam Bourget. Rang du milieu : Cécile Beaugrand, Fabienne Langlet, Caroline Lavie, Vanessa Parent, Laurence Schauter- den, Brigitte Hennequin, Delphine Hébert, Aurore Monroy, - la meilleure, - Pricille Hibon, Emmanuelle Pru- vost, Guillaume Gilbert, Graziella Thilat, Frédérique Geist, Ludivine Miet. Au premier rang : Christelle Darnaux, Isabelle Joly, Séverine Lemaire, Charlotte Rougemont, Stéphanie Mal- baux, Guy Tételain (professeur d’histoire), Céline Duchateau, Lysiane Vallet, Delphine Leclercq, Sandrine Hamy, Corinne Ringot. Le lycée Pierre-de-Couber- tin organise des retrou- vailles géantes. Cet événe- ment est prévu le samedi 26 mars, le jour même des traditionnelles portes ouvertes de l’établisse- ment. Le lycée a prévu de réunir tout le monde lors d’un bal, avec buffet froid. Le droit d’entrée à la soirée est fixé à dix euros. Vous pouvez déjà vous ins- crire à couber- tin.ancienseleves@ac- lille.fr D’autres photos de classe sur internet Vous pouvez découvrir d’autres photos de classe dès aujourd’hui sur le site internet de Nord Littoral : www.nordlittoral.fr Ancienne élève du lycée Coubertin, la Sangattoise Julie Ligny est partie vers l’Afrique du Sud, l’Inde et maintenant la Bolivie « Je n’aurais pas pu faire un travail de bureau… » « J’adore revenir à Calais, c’est une ville pleine de souve- nirs. J’adore Sangatte et ses alentours, particulièrement les plages de la côte, de Wis- sant à Boulogne-sur-Mer, les Cap Blanc Nez et Gris Nez… Je trouve que c’est une chance d’avoir une région en- core sauvage, loin du tou- risme de masse. Ce que j’aime par-dessus tout quand je rentre, c’est retrouver cette ambiance si chaleureuse et ty- pique de la région. Je suis très chauvine et j’adore parler de ma région à mes amis de l’étranger. Je suis “la ch’ti “et fière de l’être, de toute façon je ne peux pas faire semblant, j’ai de bonnes expressions bien du Nord ! » De tous ces pays traversés, Ju- lie est tombée amoureuse de l’Afrique du Sud. « Ce pays est en pleine transition post- apartheid, et avance avec rapi- dité et sérénité. C’est un pays de contrastes, pluriethnique et qui offre une diversité de paysages incroyable. Je garde un souvenir particulier du township de Soweto où nous nous rendions souvent, une vraie leçon de vie. Je n’ai jamais retrouvé ailleurs cette ambiance qu’offre la nation arc-en-ciel. » Avec son ami, ils retourneront s’y installer l’an prochain pour créer leur entre- prise de tourisme hors des sentiers battus au sein du groupe Terra. Le début d’une nouvelle aventure, en terre connue. Claire DUHAR Retrouvailles géantes En attendant le moment des retrouvailles, des rendez-vous seront donnés chaque dimanche dans nos colonnes et sur notre site internet. Pour les alimenter, un appel est lancé aux an- ciens élèves et professeurs : n’hésitez pas à nous envoyer vos photos de classe anciennes ou plus récentes, vos photos de voyages de classe ou autres événements qui ont marqué votre scolarité. Un autre appel est lancé, concernant ce qui est sans doute encore plus précieux qu’un cliché : vos souvenirs. Bonne ou mauvaise, quelles traces a laissées en vous votre scolarité à Coubertin ? Cet appel concerne aussi les professeurs qui ont passé quelque temps dans cet établissement. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, nous faire parvenir des avis de recherche, si vous avez envie de retrouver vos anciens copains, votre première petite amie, ou votre prof préféré ! Vous pouvez envoyer vos photos de classe, vos souvenirs et autres avis de recherche à [email protected], ou à Nord Littoral, à l’attention de Marie-France Hembert, 91 bd Jacquard, 62100 Calais. Vos photos vous se- ront renvoyées par retour du courrier. « Je suis frustrée que la vie soit si courte » Julie lors de l’ascension du Pequeño Alpamayo, montagne culminant à 5400 mètres en Bolivie en mai dernier. Cobertin, année scolaire 2002/2003. Retrouvez d’autres photos de cette année sur notre site internet à partir d’aujourd’hui. Année 2002/2003. Coubertin, année scolaire 2002/2003. Souvenirs de la première A1 de 89/90 Retrouvez l’investissement dans le basket de Julie Ligny, à la tête de l’association de Boris Diaw, en page 19. Julie Ligny en train d’apprendre le tissage traditionnel des ponchos dans la Cordillère Royale en Bolivie. Envoyez-nous vos photos anciennes et vos souvenirs Calais Calais Julie lors de son périple de six mois en Afrique Australe. Julie Ligny et Marie Beny, autour de l’écrivain Marek Halter, lors du concours lycéen sur les droits de l’homme à Caen. 12 Dimanche 13 février 2011 Dimanche 13 février 2011 13 ... Réagissez sur http://www.nordlittoral.fr CA12.

Ancienne élève du lycée Coubertin, la Sangattoise Julie ... · seau d’agences de voyage Terra Group car le tourisme d’aventure nous tentait. Nous organisons des voyages sur

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Page 1: Ancienne élève du lycée Coubertin, la Sangattoise Julie ... · seau d’agences de voyage Terra Group car le tourisme d’aventure nous tentait. Nous organisons des voyages sur

CNL - NL - 12 - 13/02/11 Couleur : Composite Auteur : VANDERST Heure de sortie : 14/02/11 14:24

Même au bout du monde,Julie Ligny n’oublie pas sesracines. A 28 ans seulement,cette Sangattoise a déjà bienbourlingué : Afrique du Sud,Sénégal, Inde, Bolivie, Péroune sont que quelques-unesdes étapes d’un parcours guidépar la soif de découverteset d’humanisme.C’est dans ses années lycée, àCoubertin, de 1997 à 2000,que la vocation de Julie Lignypour l’humanitaire est née.« Je me souviens que les pro-fesseurs faisaient beaucoupd’efforts pour que l’on s’ouvrel’esprit, et en seconde noussommes partis en Lettonie ren-contrer nos correspondants.C’était magique de se retrou-ver en Europe de l’Est à cetteépoque », se souvient la jeunefemme, arrivée dans le Calai-sis à 14 ans, après avoir démé-nagé… huit fois. « Mon pèreest chef de chantier, on chan-geait de région au gré des pro-jets mais il a toujours voulu re-venir à Calais », témoigne-t-elle, avouant avoir « eu l’habi-tude de ne pas avoir d’atta-ches ».

Une prise de conscienceà l’arrivée des migrantsHabitant Sangatte, Julie a étéla témoin direct de l’arrivéedes premiers réfugiés dans leCalaisis et de l’installation ducamp de Sangatte. « Je n’aipas été attirée par l’humani-taire de manière volontaire,cette vocation s’est imposée àmoi quand j’avais 16 ans etque 2 000 réfugiés sont venusvivre dans mon village,confie-t-elle. Ça a été un choc,la première rencontre avecd’autres cultures, des gensqui avaient fui la misère et laguerre et qui se retrouvaient

soudainement bloqués chezmoi ».La jeune Sangattoise ne peutrester les bras croisés face àtant d’injustice. Elle travailleraau centre les étés et c’est cesujet qu’elle choisira de plai-der au concours lycéen desdroits de l’homme. « Leconcours du Mémorial deCaen est de loin l’expériencela plus enrichissante qu’il m’aété donné de vivre durant mesannées lycée », estime Julie.C’est avec son amie MarieBény, adhérente comme elleau club des droits de l’hommedu lycée, et l’aide de RégisVandewalle, le CPE, « quinous a épaulées pourconstruire une plai-doirie sur les réfu-giés et la présen-ter » qu’elles plaide-ront lors de la finalenationale à Caen.Cette « aventure hu-maine a développéma conscience poli-tique. Je pensequ’il y a eu unavant et un après leconcours dans mavie, cette épreuvem’a donné l’enviede poursuivre lecombat, puis dem’orienter plus lar-gement vers unecarrière humani-taire. Cette expé-rience m’a appris àparler en public, cequi m’aide réguliè-rement. Je doiségalement mentionner le pré-cieux soutien du sous-préfetde l’époque, Yannick Imbert,très impliqué dans cet épi-neux dossier, qui m’a toujourssuivie et aidée dans ma car-rière et avec qui je corres-ponds toujours. »

Cette aînée d’une fratrie decinq enfants, autonome et in-dépendante, a toujours su cequ’elle voulait et ce qu’elle nevoulait pas. « J’ai toujours étépassionnée par les langues. »En cadeau de brevet, elle de-manda… un séjour linguisti-que en Angleterre, qu’elles’est elle-même dégotté.C’était les débuts d’une insatia-ble voyageuse. « Après ça, j’aitoujours cherché des planspour partir ! » Déterminée etméthodique, elle s’orienteravers des études sur les migra-tions puis une carrière dans lemilieu associatif.Après son bac scientifique et« de très bons souvenirs de

mes années lycée », Julie partfaire une année de prépara-tion au concours sciences poavant de décrocher une placeà l’institut d’études politiquesde Bordeaux et d’être diplô-mée d’un master en gestiondes risques dans les pays dusud. « J’avais en tête de tra-vailler dans l’humanitaire oule social, mais je voulais unebase solide et de bonnesconnaissances en culture gé-nérale, histoire, économie, po-litique, et pour cela l’IEP estune bonne école. Pendant laformation, nous devions no-tamment simuler des situa-tions de gestion de crise hu-manitaire. »Au cours de ses études, Juliepartira faire une année d’étu-des en Norvège, un stage ausiège de la Croix-Rouge et duvolontariat dans les camps deMère Teresa à Calcutta avantde se spécialiser sur l’AfriqueAustrale. Elle ira ainsi fairedeux stages en Afrique du sudà la Mission économique del’ambassade de France à Jo-hannesburg, puis à l’organisa-tion internationale pour les mi-grations de Pretoria au sein duprogramme de lutte contre la

traite des personnes.

« Un travail de routine,ce n’est pas pour moi »« Cette dernière expériencem’a fortement marquée, monéquipe et moi partions à la re-cherche de jeunes filles sé-questrées et vendues à la pros-titution, afin de les renvoyerdans leur pays natal. Nousopérions aux frontières avecdes campagnes de sensibilisa-tion et avions des missions enAfrique australe afin de ren-contrer les acteurs locaux dela lutte contre la prostitutionforcée. Toutes ces expérien-ces, les stages, les rencontresm’ont convaincue que j’étais

dans mon élé-ment », raconte avecpassion la Sangat-toise, conscientedes risques : « Il y ena toujours dans cegenre de métiersmais sans risqueson n’avance pas. Jen’aurais pas pu mecontenter d’un tra-vail de bureau avecune routine… cen’est pas pourmoi ! »Ses études ache-vées, c’est en Afri-que du Sud qu’elledécide de travaillerpour la firme Saint-Gobain, à l’achemi-nement des condui-tes d’eau potable età l’assainissement.Et c’est là qu’elle ren-

contrera son compagnon, Thi-bault.A deux, ils partiront six moiss i l l o n n e rl ’ A f r i q u eaustrale etde l’Est àbord deleur 4x4é q u i p éd’une tente de toit. « Ce fut unvoyage extraordinaire, le dé-sert de sable en Namibie, ledétroit de l’Okavango, les ré-serves animalières de Tanza-nie, la rencontre avec un vil-lage massaï au Kenya, l’indici-ble Ethiopie, la traversée sau-vage du Mozambique… »

Direction l’Amériquedu SudAprès ce périple, le couple re-cherche de nouveaux hori-zons et s’envole pour l’Améri-que Latine. « Nous avons ap-pris l’espagnol et cherché dutravail. Le pays importaitpeu », détaille Julie, qui avoue« s’être calmée. Je prends lavie comme elle vient, c’est unvirage à 180˚ pour moi. »Ce sera donc le Pérou et sa ca-pitale inca Cuzco. « Nous

avons été recrutés par le ré-seau d’agences de voyageTerra Group car le tourismed’aventure nous tentait. Nousorganisons des voyages surmesure, hors des sentiers bat-tus. » Puis Thibault a pris lagestion de l’agence de La Paz,en Bolivie et Julie l’a suivi ets’occupe du marketing, des si-tes internet des agences dugroupe et part sur le terrainpour créer de nouveaux cir-cuits, rencontrer des commu-nautés… « C’est une expé-rience très différente de l’Afri-que, mais nous profitons de-puis trois ans de ce que nous

offre ce pays : en-tre autres choses :le désert de sel, lestrekkings, ascen-sions de montagneet visites des com-munautés indigè-nes de la cor-

dillère. »Parallèlement à ce travail, Ju-lie est présidente de l’associa-tion Babac’ards (lire aussi enpage 19). « Ces deux emploisme font voyager énormé-ment : en Amérique du Sudavec l’agence, au Sénégal etaux Etats-Unis pour l’associa-tion. » Julie l’intrépide vit tou-jours à 100 à l’heure : « Je suisfrustrée que la vie soit sicourte et que le temps passesi vite, alors j’en profite pleine-ment. »

Sans oublier ses racines : « Jeprends le temps de m’arrêteren France chaque été. » Letemps de retrouver ses pa-rents qui, « avec tous mesvoyages n’arrivent pas tou-jours à me suivre ! », sessœurs et son frère et sanombreuse famille.

Nous avons reçu cette photo de classe de l’année 89/90. Sa propriétaire avait eu à l’époque la présence d’es-prit d’inscrire tous les noms de ses camarades au dos du cliché :En haut : Chloé Noyon, Anne-Catherine Bourel, Natahalie Bécuve, Joris Dusanier, Sylvie Montet, Hélène Ser-geant, Sophie Hernaut, Cécilia Guilbert, Elisabeth Fouquerolle, Myriam Bourget.Rang du milieu : Cécile Beaugrand, Fabienne Langlet, Caroline Lavie, Vanessa Parent, Laurence Schauter-den, Brigitte Hennequin, Delphine Hébert, Aurore Monroy, - la meilleure, - Pricille Hibon, Emmanuelle Pru-vost, Guillaume Gilbert, Graziella Thilat, Frédérique Geist, Ludivine Miet.Au premier rang : Christelle Darnaux, Isabelle Joly, Séverine Lemaire, Charlotte Rougemont, Stéphanie Mal-baux, Guy Tételain (professeur d’histoire), Céline Duchateau, Lysiane Vallet, Delphine Leclercq, SandrineHamy, Corinne Ringot.

Le lycée Pierre-de-Couber-tin organise des retrou-vailles géantes. Cet événe-ment est prévu le samedi26 mars, le jour même destraditionnelles portesouvertes de l’établisse-ment.Le lycée a prévu de réunirtout le monde lors d’un bal,avec buffet froid.Le droit d’entrée à la soiréeest fixé à dix euros.Vous pouvez déjà vous ins-c r i r e à c o u b e r -t in [email protected]

D’autres photos declasse sur internetVous pouvez découvrird’autres photos de classedès aujourd’hui sur le siteinternet de Nord Littoral :www.nordlittoral.fr

Ancienne élève du lycée Coubertin, la Sangattoise Julie Ligny est partie vers l’Afrique du Sud, l’Inde et maintenant la Bolivie

« Je n’aurais pas pu faire un travail de bureau… »

« J’adore revenir à Calais,c’est une ville pleine de souve-nirs. J’adore Sangatte et sesalentours, particulièrementles plages de la côte, de Wis-sant à Boulogne-sur-Mer, lesCap Blanc Nez et Gris Nez…Je trouve que c’est unechance d’avoir une région en-core sauvage, loin du tou-risme de masse. Ce quej’aime par-dessus tout quandje rentre, c’est retrouver cetteambiance si chaleureuse et ty-pique de la région. Je suistrès chauvine et j’adore parlerde ma région à mes amis del’étranger. Je suis “la ch’ti “etfière de l’être, de toute façonje ne peux pas faire semblant,j’ai de bonnes expressionsbien du Nord ! »De tous ces pays traversés, Ju-lie est tombée amoureuse del’Afrique du Sud. « Ce paysest en pleine transition post-

apartheid, et avance avec rapi-dité et sérénité. C’est un paysde contrastes, pluriethniqueet qui offre une diversité depaysages incroyable. Jegarde un souvenir particulierdu township de Soweto oùnous nous rendions souvent,une vraie leçon de vie. Je n’aijamais retrouvé ailleurs cetteambiance qu’offre la nationarc-en-ciel. » Avec son ami, ilsretourneront s’y installer l’anprochain pour créer leur entre-prise de tourisme hors dessentiers battus au sein dugroupe Terra. Le début d’unenouvelle aventure, en terreconnue.

Claire DUHAR

Retrouvailles géantes

En attendant le moment des retrouvailles, desrendez-vous seront donnés chaque dimanchedans nos colonnes et sur notre site internet.Pour les alimenter, un appel est lancé aux an-ciens élèves et professeurs : n’hésitez pas ànous envoyer vos photos de classe anciennesou plus récentes, vos photos de voyages declasse ou autres événements qui ont marquévotre scolarité. Un autre appel est lancé,concernant ce qui est sans doute encore plusprécieux qu’un cliché : vos souvenirs. Bonneou mauvaise, quelles traces a laissées envous votre scolarité à Coubertin ? Cet appelconcerne aussi les professeurs qui ont passéquelque temps dans cet établissement. Vouspouvez aussi, si vous le souhaitez, nous faireparvenir des avis de recherche, si vous avezenvie de retrouver vos anciens copains, votrepremière petite amie, ou votre prof préféré !

Vous pouvez envoyer vos photos de classe,vos souvenirs et autres avis de recherche à

[email protected], ou à Nord Littoral, àl’attention de Marie-France Hembert, 91 bdJacquard, 62100 Calais. Vos photos vous se-ront renvoyées par retour du courrier.

« Je suis frustréeque la vie soit sicourte »

Julie lors de l’ascension du Pequeño Alpamayo, montagne culminant à 5400 mètres en Bolivie en mai dernier.

Cobertin, année scolaire 2002/2003. Retrouvez d’autres photos de cetteannée sur notre site internet à partir d’aujourd’hui.

Année 2002/2003.

Coubertin, année scolaire 2002/2003.

Souvenirs de la première A1 de 89/90

� Retrouvez l’investissementdans le basket de Julie Ligny, à latête de l’association de Boris Diaw,en page 19.

Julie Ligny en train d’apprendre le tissage traditionnel desponchos dans la Cordillère Royale en Bolivie.

Envoyez-nous vos photos anciennes et vos souvenirs

Calais Calais

Julie lors de son périple de six mois en Afrique Australe.Julie Ligny et Marie Beny, autour de l’écrivain Marek Halter, lors duconcours lycéen sur les droits de l’homme à Caen.

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Dimanche 13 février 2011 Dimanche 13 février 2011

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