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DEEJE session 2014 Julien Martinet ÉDUCATEUR DE JEUNES ENFANTS CORRIGÉES ANNALES 5 e édition

ANNALES CORRIGÉES session 2014 - Decitre.fr : … · minutieuse » de l’examen au « constat de ... programme de formation ; ... et complété par le décret du 17 juillet 19848

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DEEJEsession 2014

Julien Martinet

ÉDUCATEUR DE JEUNES ENFANTS

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5e édition

ÉDUCATEUR DE JEUNES ENFANTS

CO

RR

IGÉ

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AN

NA

LES

DEEJEsession 2014

Julien MartinetÉducateur de jeunes enfantset formateur dans le secteur

de la petite enfance

5e édition

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article  40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Le « photocopillage », c’est l’usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le « photocopillage » menace l’avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur. S’adresser au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, F-75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70.© Vuibert – janvier 2014 – 5, allée de la 2e D.B., 75015 Paris - Site Internet : http://www.vuibert.fr

ISBN : 978-2-311-20065-2Conception couverture : HDL Design / Conception intérieur : Linéale Production

3

Au regard des défi nitions littérales, un diplôme est quelque chose de sérieux, dans le sens où il revêt un caractère offi ciel. Le diplôme d’éducateur de jeunes enfants s’inscrit dans cette optique car c’est lui qui, au fi l des années, donne sens à ce métier.

En pratique, le chemin pour obtenir la délivrance d’un diplôme repose essentiellement sur la démarche de la personne qui brigue ce titre. Il y a des épreuves à passer, à réussir et la défi nition même du mot « épreuve » en dit long sur ce que va éprouver cette personne dans son parcours. Je ne me risquerai pas à parler de parcours du combattant, mais l’obtention d’un diplôme engage la personne dans un chantier de longue haleine. Celui-ci repose principalement, lors du temps de formation, sur la compréhension des diff érentes épreuves, de leur sens au regard de la profession, des objectifs visés en lien avec les compétences attendues et de leurs méthodologies.

Cet ouvrage a donc pour objectif de vous expliquer l’histoire et l’évolution du diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants, de vous en présenter les diff érentes épreuves et de vous faire accéder, peu à peu, à leur compréhension méthodologique en lien avec les réalités de cette profession. Les sujets des épreuves écrites vous sont présentés avec des éléments de corrigé ; le but n’est pas de vous donner les « solutions » aux questions posées mais de vous proposer des pistes de réfl exion et des axes de réponse pour chaque épreuve.

À vous de vous en emparer pour mieux vous inscrire dans les attendus de ce diplôme et surtout de cette profession.

L’auteur

A vant-propos

5

S ommaireAvant-propos ..................................................................................................................................... 3

Partie 1 – Historique, évolution et modifi cations des épreuves du diplômeI Défi nition d’un diplôme ................................................................................... 9

II Modifi cations des épreuves du diplôme depuis sa création ...................................................................................................... 10

1. Le diplôme commun d’avant 1973 ................................................................................... 102. Le diplôme de 1973 ................................................................................................................ 113. Le diplôme de 1993 ................................................................................................................ 13

III Évolution des diff érentes épreuves ............................................... 16

1. Les épreuves écrites ............................................................................................................... 162. Les épreuves orales ................................................................................................................. 17

IV Un parallèle avec l’évolution du métier et de la profession ..................................................................................................... 20

Partie 2 – La formation au DEEJEI La formation théorique et pratique .............................................. 25

II La certifi cation des domaines de compétences ......... 26

1. Domaine de compétences 1 ............................................................................................... 262. Domaine de compétences 2 ............................................................................................... 273. Domaine de compétences 3 ............................................................................................... 284. Domaine de compétences 4 ............................................................................................... 28

III Le sens du contrôle continu ....................................................................... 30

istorique, évolution et modifi cations

des épreuves du diplôme

6 • Sommaire

Partie 3 – Méthodologie des épreuvesI Domaine de compétences 1 ...................................................................... 33

1. Épreuve écrite en contrôle continu .................................................................................. 332. Épreuve orale en centre d’examen .................................................................................... 34

II Domaine de compétences 2 ...................................................................... 39

1. Épreuve écrite en contrôle continu .................................................................................. 392. Épreuve orale en centre d’examen .................................................................................... 40

III Domaine de compétences 3 ...................................................................... 42

1. Épreuve écrite en contrôle continu .................................................................................. 422. Épreuve écrite en centre d’examen .................................................................................. 43

IV Domaine de compétences 4 ...................................................................... 45

1. Épreuve écrite en contrôle continu .................................................................................. 452. Épreuve écrite en centre d’examen .................................................................................. 46

Partie 4 – Annales corrigéesI Domaine de compétences 3 ...................................................................... 51

1. Sujet 2013 .................................................................................................................................. 522. Sujet 2012 .................................................................................................................................. 583. Sujet 2011 .................................................................................................................................. 664. Sujet 2010 .................................................................................................................................. 74

II Domaine de compétences 4 ...................................................................... 81

1. Sujet 2013 .................................................................................................................................. 822. Sujet 2012 .................................................................................................................................. 1063. Sujet 2011 .................................................................................................................................. 1334. Sujet 2010 .................................................................................................................................. 156

Bibliographie ..................................................................................................................................... 189

istorique, évolution et modifi cations

des épreuves du diplôme

Partie 1

H

I

9

Défi nition d’un diplôme Depuis que le métier d’éducateur de jeunes enfants existe, même sous l’intitulé de « jardinière d’enfant », il a toujours été question d’une formation et d’une validation par un diplôme ; qu’il soit privé ou d’État, l’objectif est toujours le même : qualifi er et diplômer des personnes dans une technique, voire un art, leur permettant ainsi d’exercer des fonctions reconnues auprès de jeunes enfants. Et comme l’environnement sociopolitique se transforme, les exigences de la formation et du diplôme vont également évoluer, renforçant ainsi les compétences socio-éducatives attendues.

Le diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants date de 1973 ; ce titre offi ciel est instauré lorsque la formation et la sanction de la formation de jardinière d’enfants sont reconnues sur un plan national. Les réformes de 1993 et de 2005 modifi ent les modalités du diplôme mais ne changent en rien son objectif. Aussi, depuis l’existence d’une formation pour cette profession, qu’il s’agisse d’une sanction, d’une évaluation, d’un examen ou d’une certifi cation voire d’une validation, un titre reconnu est toujours délivré. Si je regarde les défi nitions de ces diff érents termes dans plusieurs dictionnaires1, il apparaît une certaine évolution. En eff et, d’une « simple observation attentive et minutieuse » de l’examen au « constat de conformité » de la certifi cation, le diplôme apparaît toujours comme « un titre, un acte délivré par une autorité convenable » qui authentifi e « la qualité » et « le niveau d’enseignement, le degré d’aptitudes et de connaissances » de la personne qui le reçoit.

Vous l’aurez compris, la délivrance du diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants vise avant tout la reconnaissance des compétences professionnelles du candidat. Suite à la réforme du diplôme de 2005, celles-ci sont évaluées au regard d’un référentiel de compétences et certifi ées au moyen d’épreuves, à la fois en contrôle continu et en centre d’examen.

1. Dictionnaires de la langue française, de l’Académie française, le Littré.

Défi nition d’un diplôme I

10

Modifi cationsdes épreuves du diplôme depuis sa création

1 Le diplôme commun d’avant 1973Dès l’origine de la formation de jardinière d’enfants, ancien titre de la profession d’éducateur de jeunes enfants, la délivrance du diplôme repose, d’une part « sur des épreuves communes corrigées au plan national et d’une manière anonyme2 », d’autre part, et peut-être même en priorité, sur l’évaluation des aptitudes pédagogiques du candidat, évaluation fournie par l’ensemble des responsables de stages et par le centre de formation. Il est stipulé à ce propos que « cette évaluation est déterminante et ne saurait être compensée par rien si elle n’était pas satisfaisante ».

■■ Le programme de formation comporte à parts égales des heures d’enseignement théorique (de 805 heures à 835 heures) et des semaines de stage (36 semaines). Il a pour objectif principal « de devenir et d’apprendre à faire3 ». Il est conçu en fonction des besoins de l’enfant et des tâches à accomplir dans les diff érents services qui emploient des jardinières d’enfants.

■■ L’évaluation fi nale de la formation apprécie en priorité « les aptitudes pédagogiques sur les connaissances théoriques » car « c’est en pratique que l’on peut le mieux juger de leur assimilation et du profi t qui en a vraiment été tiré4 ». Il est à noter cependant que l’épreuve pratique fi nale se voit peu à peu remplacée par le contrôle continu portant sur l’ensemble du travail réalisé en stage.

■■ Deux épreuves écrites ont lieu : la première porte sur le développement de l’enfant, elle dure 4 heures avec un coeffi cient de 4 ; la seconde est une épreuve sanitaire et sociale comportant un questionnaire, un cas sanitaire et une épreuve sociale, elle dure 3 heures 30 avec un coeffi cient de 1 pour chaque étape.

■■ Le candidat est également évalué sur deux épreuves orales : – un premier entretien porte sur l’ensemble des stages et sur le travail personnel du candidat qui remet tous les documents nécessaires à la préparation des questions. Il dure 20 à 30 minutes avec un coeffi cient de 4 ;

2. RETY M., « Réfl exions sur la formation des éducateurs et éducatrices de jeunes enfants », mars 1973.3. Idem.4. Idem.

Modifi cationsII

Modifications des épreuves du diplôme depuis sa création • 11

– un second entretien porte sur le travail personnel du candidat réalisé à l’occasion de son stage préférentiel. Il dure 20 à 30 minutes avec un coefficient de 2.

■■ L’épreuve pratique se déroule en fonction des appréciations obtenues lors des stages par les moniteurs de stage. Il y a dispense de cette épreuve lorsque le candidat n’a aucune mention « insuffisant » à l’un de ses stages.

Cette modalité de sanction d’une formation montre bien à quel point l’évaluation de la pratique du candidat est importante ; elle s’appuie notamment sur l’évaluation par les terrains de stage et également sur le travail de l’élève durant ses stages. L’expérience pratique est donc fortement valorisée par les responsables des écoles de formation. Dès 1971, le Comité d’entente des centres de formation de jardinières d’enfants (qui regroupe les écoles) crée la commission régionale des examens qui choisit les textes pour les épreuves écrites et les propose à la commission nationale ; elle prend également en charge les épreuves orales et pratiques dans chaque région où se situe un centre de formation.

2 Le diplôme de 1973À partir de 1968, un travail de réflexion sur le diplôme est mené par le Comité d’entente des centres de formation d’éducatrices-jardinières et d’éducatrices-jardinières spécialisées, accompagné du syndicat des jardinières d’enfants, des représentantes des unions professionnelles ainsi que des personnes qualifiées dont des médecins. Il s’appuie sur l’apparente mutation de la profession et sur le projet d’élaboration d’un programme de formation ; ce dernier fera l’objet d’un arrêté le 18 septembre 1970 qui précise que « tous les centres de formation de jardinières d’enfants […] doivent assurer un enseignement d’une durée totale de deux ans comportant des études théoriques et des stages pratiques5 ». Puis, le décret du 13 janvier 19736 institue le diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants complétant l’arrêté du 11 janvier 19737. Il sera modifié et complété par le décret du 17 juillet 19848.

■■ Le programme de formation est construit, non plus à partir de matières, mais plutôt au regard de grands axes. Les 950 heures de formation théorique font état de trois grandes entrées thématiques :

– l’être humain et son développement (200 h) ; – l’homme et son enracinement social (110 h) ; – la préparation technique de l’éducateur de jeunes enfants (475 h).

5. Arrêté du 18 septembre 1970 fixant les conditions d’admission et le programme des études dans les centres de formation de jardinières d’enfants agréés.

6. Décret n° 73-73 du 13 janvier 1973 instituant un diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.7. Arrêté du 11 janvier 1973 précisant le programme de formation des éducateurs de jeunes enfants.8. Décret n° 84-630 du 17 juillet 1984 instituant un diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.

12 • Historique, évolution et modifications des épreuves du diplôme

Elles sont complétées par 165 heures d’encadrement, d’évaluation et d’options, notamment l’étude approfondie d’un des quatre secteurs recevant des enfants de moins de 3 ans, des enfants malades ou convalescents, des enfants privés de milieu familial normal ou utilisant des méthodes et des techniques particulières. Cette étude aboutit à la réalisation d’une étude préférentielle.

■■ L’évaluation porte toujours sur « l’attitude éducative, la qualité de l’intervention ou des exercices proposés aux enfants, mais aussi sur l’observation, la préparation du travail et la réflexion a posteriori consignées dans un livre de bord…9 ». La sanction de la formation se veut être subordonnée au seul contrôle continu, s’appuyant ainsi sur la reconnaissance de la pratique, mais ni les centres de formation, ni les étudiants ne sont prêts à cette réalité. Aussi, l’ensemble des évaluations sont faites avec la participation des étudiants et reportées dans le livret scolaire, l’obtention du diplôme comprend cependant des épreuves d’examen :

– une épreuve écrite commune portant sur le développement de l’enfant. Elle dure 4 heures avec un coefficient de 2 ;

– une épreuve d’ordre sanitaire, souhaitée par le ministère, portant non pas « sur des questions de mémoire mais sur des problématiques pratiques susceptibles de se poser dans un groupe de jeunes enfants10 ». Elle dure 2 heures avec un coefficient de 1 ;

– trois entretiens, d’une durée chacun de 20 à 30 minutes, « portant sur l’ensemble de la formation, partant des travaux réalisés par le candidat seul ou en groupe » et prenant alors « en compte tout le travail effectué par l’élève, tout en lui donnant comme un achèvement, dans une épreuve de synthèse11 ».

Le premier entretien sur « l’homme et son enracinement social » dure 20 à 30 mi-nutes avec un coefficient de 1 et s’effectue à partir d’un travail librement choisi par le candidat. Il peut s’agir d’une recherche à usage direct pour le milieu professionnel ou d’une étude d’intérêt personnel, hors du champ habituel.

Le deuxième entretien est basé sur les connaissances et l’expérience acquises en matière « d’éducation et de pédagogie du jeune enfant ». Il dure 20 à 30 minutes avec un coefficient de 2. Les centres de formation peuvent opter pour des dispositifs différents : soit le candidat présente l’analyse d’une situation vécue en stage dans laquelle il a inscrit une démarche éducative, soit il tire au sort une question d’ordre éducatif pour laquelle il prépare et présente une réponse pédagogique. Dans les deux cas, il s’agit pour le candidat de montrer sa capacité à élaborer une intervention auprès des jeunes enfants et à engager une réflexion sur sa pratique professionnelle.

9. RETY M., « Réflexions sur la formation des éducateurs et éducatrices de jeunes enfants », mars 1973.10. Décret n° 73-73 du 13 janvier 1973 instituant un diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.11. Idem.

Modifications des épreuves du diplôme depuis sa création • 13

Le troisième entretien s’appuie sur « le travail réalisé à l’issue du stage préférentiel12 ». Il dure 20 à 30 minutes avec un coefficient de 2. Il s’appuie sur un travail écrit dont le choix est libre car lié au parcours de recherche personnelle du candidat. Cette « étude préférentielle » reste un travail d’intérêt professionnel, relatif au secteur d’approfondissement choisi par l’étudiant dans la quatrième partie du programme et à l’expérience personnelle acquise au cours du stage préférentiel. Le candidat doit montrer la constitution d’un savoir professionnel bien ancré dans la réalité au moyen d’observations précises, de données issues de l’environnement et de réflexions « théorie/pratique », soulignant ainsi l’intégration des connaissances théoriques et leur repérage dans la pratique. Cette épreuve est modifiée dès 1986 par le ministère qui demande l’élargissement de cette étude préférentielle à un « mémoire » portant sur l‘ensemble des stages.

Enfin, une épreuve est maintenue malgré l’opposition des centres de formation qui trouvent cet acte arbitraire. Il s’agit de « l’examen du livret scolaire, résumant le travail accompli durant les deux années de formation et les appréciations auxquelles il a donné lieu13 » qui aboutit à une note avec un coefficient de 4. D’une certaine manière, le travail des deux années compte deux fois : une première fois en contrôle continu au quotidien lors de la formation et une seconde fois avec les épreuves d’examen en fin de formation.

3 Le diplôme de 1993Cette réforme a pris sens dans les années 1980 avec la multiplication des structures d’accueil de la petite enfance et la diversification des choix offerts aux parents. De plus, « les éducateurs de jeunes enfants doivent maintenant se préoccuper des interactions entre les partenaires concernés14 ». De ce fait, le programme de formation est profondément modifié « pour correspondre à une exigence accrue de qualification des professionnels du secteur social15 ». Il apparaît clairement la nécessité d’adapter l’intervention socio-éducative aux politiques sociales et aux réalités des milieux institutionnels. Il est aussi souligné que les éducateurs de jeunes enfants sont conduits parfois à exercer des fonctions d’encadrement. C’est pour toutes ces raisons que la formation théorique est allongée et la formation pratique diversifiée. L’arrêté du 20 mars 1993 précise les modalités de la formation et de l’organisation des examens pour l’obtention du diplôme. Il est complété par une première circulaire le 7 juin 1993 qui précise la mise en œuvre de la formation.

12. RETY M., « Réflexions sur la formation des éducateurs et éducatrices de jeunes enfants », mars 1973.13. RETY M., « Réflexions sur la formation des éducateurs et éducatrices de jeunes enfants », mars 1973.14. Circulaire DAS n° 93/22 du 7 juin 1993 relative à la mise en œuvre de la formation des éducateurs de

jeunes enfants.15. Décret n° 73-73 du 13 janvier 1973 instituant un diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.

14 • Historique, évolution et modifications des épreuves du diplôme

■■ Le programme de formation passe de 950 à 1 200 heures pour « permettre une meilleure prise en compte des problèmes liés à l’accueil, à l’éveil et au développe-ment des jeunes enfants16 ». Il est décliné en sept Unités de Formation (UF), ce qui le rapproche des programmes de formation des autres professions sociales et éducatives :

– UF1 Pédagogie et relations humaines (160 h) ; – UF2 Pédagogie de l’expression et techniques éducatives (160 h) ; – UF3 Connaissance approfondie du jeune enfant de 0 à 7 ans et pédagogie spécifique de l’éducateur de jeunes enfants (240 h) ;

– UF4 Vie collective (160 h) ; – UF5 Santé et sécurité de l’enfant (160 h) ; – UF6 Droit – économie et société (180 h) ; – UF7 Culture professionnelle spécifique et techniques et méthodes (140 h).

Les stages, toujours au nombre de 36 semaines, « ont pour fonction d’enrichir et de dynamiser les connaissances théoriques en les confrontant à la réalité17 ». Ils offrent une grande diversité permettant ainsi de procurer à chaque étudiant une expérience pertinente.

■■ L’évaluation pour l’obtention du diplôme comprend trois épreuves écrites et deux épreuves orales. La notation est établie sur une échelle de 0 à 5 points, comme pour l’ensemble des formations en travail social avec le maintien de notes élimina-toires. Ce système « contraint le jury à se prononcer sur des aptitudes à exercer un métier et non sur des connaissances scolaires18 ». Il est intéressant de voir perdurer l’idée que ce diplôme apprécie les compétences des candidats au moyen de leur pratique.

Les épreuves écrites sont au nombre de trois :■■ une épreuve de psychopédagogie portant sur le programme des unités de

formation 1, 2 et 3. Elle dure 4 heures avec un coefficient de 4 et est réalisée à partir de la proposition d’un texte, d’une citation ou d’une situation éducative. Il s’agit toujours de mesurer la capacité du candidat à disserter ou à poser des réflexions théorico-pratiques ;

■■ une épreuve de santé traitant du programme de l’unité de formation 5. Elle dure 2 heures avec un coefficient de 3 et permet au candidat de se positionner professionnellement à partir de questions concrètes ;

■■ un questionnaire abordant le programme des unités de formation 4 et 6. Il dure 1 heure avec un coefficient de 1 et englobe les domaines juridiques, économiques et sociaux.

16. Idem.17. Décret n° 73-73 du 13 janvier 1973 instituant un diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.18. Circulaire DAS n° 93/22 du 7 juin 1993 relative à la mise en œuvre de la formation des éducateurs

de jeunes enfants.

Modifications des épreuves du diplôme depuis sa création • 15

Les épreuves orales ne sont plus qu’au nombre de deux, « la sociologie ne figure plus, désormais, dans les épreuves d’examen ; elle fait partie intégrante de la formation au même titre que les autres disciplines19 ». Il y a donc :

■■ la présentation et la soutenance d’un mémoire, d’une durée de 30 minutes avec un coefficient de 2 pour l’oral ; l’écrit est noté avec un coefficient de 2 ;

■■ une épreuve orale de pédagogie portant sur le programme des unités de forma-tion 1, 2 et 3. Elle dure 20 minutes avec un coefficient de 3. Il s’agit de « refléter la spécificité de la profession » à partir de « l’acquisition des méthodologies appli-quées au cours des stages20 ». Les textes prévoyaient le tirage au sort « d’une ques-tion traitant de l’histoire des pédagogies en lien avec une expérience pratique ». Puis un entretien à partir du livret de formation ou du dossier de scolarité, d’une durée de 10 minutes avec un coefficient de 1, qui a pour objectif d’apprécier « la trajectoire individuelle de l’étudiant, tant pratique que théorique ». Cette épreuve double évalue les aptitudes éducatives, tant durant la scolarité qu’au cours des entretiens avec le jury. Elle pose souvent problème, ne serait ce qu’en termes de temps entre la lecture des dossiers de scolarité et l’entretien avec le candidat.

La circulaire DAS du 31 octobre 1995 vient compléter celle de 1993 ; elle a « pour objectif d’harmoniser les modalités de l’examen21 ». Il est intéressant de constater que cette circulaire s’appuie sur l’évaluation de la formation de la première promotion selon le nouvel arrêté. Au regard de ses constats, elle vient préciser et compléter les dispositions « nécessaires au déroulement harmonieux du diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants réformé qui va avoir lieu pour la première fois en novembre 1995 ». Le premier diplôme « réforme 93 » a lieu un mois plus tard.

19. Idem.20. Idem.21. Circulaire DAS/TS 1 n° 93-39 du 31 octobre 1995 concernant la mise en œuvre des arrêtés du 20 mars

1993.

33

I

éthodologie des épreuves

MPartie 3

33

Domaine de compétences 1 : Accueil et accompagnement du jeune enfant et de sa famille

Les épreuves du diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants ont du sens au regard des compétences professionnelles attendues. Aussi, la première démarche est d’en comprendre leur visée. Pour cela, je vous propose de rentrer pas à pas dans la méthodologie des diff érentes épreuves pour chaque domaine de compétences. Il convient non pas d’appliquer des règles, mais plutôt d’appréhender concrètement le sens visé de chaque épreuve. Les épreuves de contrôle continu sont laissées à la charge de chaque centre de formation en ce qui concerne leurs modalités et organisation ; seul leur sens en sera explicité. Cependant, les épreuves en centre d’examen seront détaillées à la fois au niveau de leur sens et de leur méthodologie, et cela pour chaque domaine de compétences. Les deux épreuves écrites du domaine de compétences 1 répondent directement aux compétences attendues dans ce domaine ; en eff et, selon le référentiel de compétences1, vous devez savoir « développer des pratiques d’accueil et d’accompagnement du jeune enfant et de sa famille » en « reconnaissant et facilitant au quotidien la fonction parentale » et en « contribuant à une démarche de prévention précoce autour des premiers liens d’attachement ». Aussi, à travers le dossier du contrôle continu et le mémoire professionnel en centre d’examen, vous allez montrer l’acquisition de ces compétences.

1 Épreuve écrite en contrôle continu (coeffi cient 2)Constitution d’un dossier sur l’accueil du jeune enfant et de sa familleDans cet exercice, votre démarche rejoint la méthodologie de projet, c’est-à-dire une démarche s’appuyant sur les observations et constats que vous faites sur un terrain, que vous analysez au regard de vos connaissances théoriques afi n de construire une réfl exion pédagogique que vous mettrez en œuvre, en équipe, auprès des enfants

1. Arrêté du 16 novembre 2005 relatif au diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.

Domaine de compétences 1 : Accueil et accompagnement

I

34 • Méthodologie des épreuves : Accueil et accompagnement du jeune enfant et de sa famille • 35

et de leur famille. Cet écrit, d’une quinzaine de pages, est élaboré au cours de la formation, souvent en lien avec le stage à visée professionnelle qui a une durée assez longue (6 mois ou plus) afin que vous puissiez vous positionner professionnellement. Chaque centre de formation définit les modalités de cet exercice dans sa déclaration préalable d’ouverture.

2 Épreuve orale en centre d’examen (écrit : coefficient 2 ; oral : coefficient 2)Soutenance d’un mémoire professionnelComme toutes les formations de niveau III, le mémoire constitue un point d’orgue de la formation. En effet, cet exercice porte en lui l’expression, voire la démonstration, de votre compétence professionnelle. Cet écrit doit montrer, à partir d’une thématique empruntée au stage référé au domaine de formation, que vous savez, d’une part mener une démarche de questionnement, d’autre part l’étayer par des arguments théoriques et la contextualiser au regard des données du terrain, et enfin que vous savez vous positionner professionnellement, notamment au cours des 45 minutes d’entretien avec le jury.

DéfinitionL’épreuve en centre d’examen est une épreuve orale. Vous présentez et soutenez oralement un mémoire professionnel que vous avez élaboré tout au long de l’année. Votre travail écrit comprend entre 40 et 50 pages (annexes non comprises) et est élaboré à partir du stage référé au domaine de formation 1. Cet écrit est lu et validé avec une note sur 20 points (coefficient 2) par le même jury qui vous reçoit à l’oral. Les critères d’évaluation reposent pour l’écrit, d’une part sur une articulation pertinente et cohérente entre théorie et pratique, d’autre part sur un questionnement ouvert et enfin une action éducative argumentée. La soutenance orale dure 45 minutes : pendant 15 minutes, vous exposez votre démarche de travail, puis pendant les 30 minutes suivantes, vous avez un entretien avec le jury qui vous interroge à la fois sur votre mémoire écrit et sur votre démarche présentée oralement. Cette prestation est évaluée par une note sur 20 points (coefficient 2) appréciant surtout une expression claire et cohérente ainsi qu’une prise de recul certaine. Le jury est composé d’un formateur et d’un professionnel EJE, n’ayant pas de lien avec vous, notamment durant votre formation théorique ou pratique.

AttendusL’objectif principal de cette épreuve concerne vos « capacités à mener une démarche de questionnement et de positionnement approfondie, étayée et contextualisée à partir d’une thématique empruntée au stage référé au domaine de formation 12 », ce

2. Arrêté du 16 novembre 2005 relatif au diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants.

Domaine de compétences 1 : Accueil et accompagnement du jeune enfant et de sa famille • 35

stage étant considéré comme le stage globalisant les acquis de la formation. Au moins une des compétences du domaine est attendue, tant au niveau de l’écrit qu’à l’oral. La démarche attendue n’est pas celle d’un mémoire de recherche, d’un projet d’action éducative ou d’un rapport de stage. Il s’agit d’un mémoire professionnel dans lequel vous devez montrer votre capacité à traiter une question en lien avec une pratique exercée lors du stage DF1, ainsi que votre capacité, à partir du thème retenu, à élaborer une problématique contextualisée, à la traiter au regard d’un recueil de données objectif et non d’une simple représentation de phénomènes ressentis. Vous devez être en mesure d’analyser et de pouvoir apporter des éléments de réponses éducatives et de connaissances théoriques dont le jury vérifiera l’intégration dans ce travail.

Démarche de travailLa conception et la soutenance d’un mémoire professionnel est une démarche qui vous engage et vous implique dans votre positionnement et votre posture préprofessionnelle, et ce, tout au long de l’exercice écrit et oral. Tout d’abord il vous appartient de faire le choix d’une thématique et les chemins sont multiples. En effet, une thématique peut émerger :

■■ d’un intérêt que vous portez depuis longtemps à un objet. Vous pensez alors que l’exercice peut vous aider à trouver quelques réponses ; la difficulté est de ne pas vous y enfermer et, de ce fait, de ne pas observer les questions sensibles qui gravitent autour de cette idée centrale ;

■■ à la suite d’une situation rencontrée pendant le stage. Elle vous a interpellé dans votre pratique, dans les valeurs éducatives que vous pensiez porter, elle vous a laissé avec beaucoup de questions et sans trop de réponses. L’exercice peut vous amener à une réflexion plus développée sur cet objet à condition de ne pas en faire un enjeu pour vous, c’est-à-dire de vouloir prouver en quelque sorte que vous aviez raison ;

■■ d’un problème professionnel qui vous touche sur le plan personnel. Vous souhaitez alors vous pencher dessus pour mieux comprendre ce qui peut vous troubler. Cet autoquestionnement n’est pas sans danger car le mémoire professionnel n’est pas un acte « thérapeutique » ; plus vous serez impliqué personnellement dans un objet d’étude, moins vous pourrez le travailler et l’écriture ne sera plus au service de la connaissance mais de la reconnaissance personnelle.

Il y a sans doute d’autres fondements au choix d’une thématique ; ce qui compte, c’est que vous ayez plaisir à produire de la connaissance professionnelle pour vos pairs. Ce n’est pas seulement un simple exercice pour certifier un domaine de compétences, mais c’est aussi l’occasion d’inscrire noir sur blanc vos idées, vos valeurs et votre démarche de réflexion. n’oubliez pas que votre mémoire peut être consulté par les autres étudiants et par des professionnels, au même titre d’ailleurs que vous avez consulté ceux de vos pairs.

Une fois la thématique choisie, le travail consiste à la problématiser, c’est-à-dire à la traduire en problématique et non en problème. Quelle en est la différence ? Si

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l’objet choisi peut se résoudre assez facilement avec une ou deux réponses, c’est un problème ; si vous avez plusieurs pistes de réponses, cela devient alors un objet plus complexe surtout si votre questionnement fait apparaître des possibilités de réponses contradictoires. Problématiser un objet d’étude revient à lui donner une plus grande dimension en le questionnant dans tous les registres de connaissances et surtout en le contextualisant, c’est-à-dire en l’inscrivant dans les réalités de votre stage. L’objectif dans cet exercice n’est pas que vous élaboriez une réponse universelle, mais que vous construisiez des hypothèses de réponse à partir des actions menées dans le stage.

La problématique construite vous amène alors à poser une question bien précise pour laquelle vous allez envisager un raisonnement de réponse. Il ne s’agit pas seulement d’une réponse concrète et active, mais d’une réflexion qui se déroule au gré des choix théoriques et pratiques que vous faites. Il ne faut pas oublier que le lecteur doit pouvoir suivre votre démarche de réflexion et non avoir des données théoriques et pratiques séparées à partir desquelles il essaie lui-même de construire des liens ; ce n’est pas à lui de faire ce travail mais à vous, ce qui constitue d’ailleurs le sens premier d’un tel exercice.

C’est en posant votre raisonnement de réponse que vous allez voir apparaître le plan du mémoire. Cette étape est souvent importante car elle vous permet d’envisager votre écrit dans sa globalité. Vous savez comment les parties s’agencent, ce qu’elles contiennent. Le plan devient alors un guide pour la suite du travail, mais il y a lieu d’être vigilant et de ne pas le considérer comme définitif et immuable. Au fil de vos recherches et de votre écriture, le plan peut être amené à se modifier, non pas profon-dément, mais dans l’inversion de deux chapitres par exemple, simplement parce que le raisonnement que vous tenez s’y prête mieux. Ce n’est jamais facile de modifier une réalisation et pourtant, la construction et la déconstruction font partie de la démarche de réflexion.

Il ne faut pas oublier que tout au long de ces étapes, vous avez poursuivi en parallèle une recherche documentaire et pratique. Il s’agit effectivement de nourrir la démarche de problématisation de données théoriques et d’observations pratiques. Cette recherche va vous aider à construire un argumentaire professionnel. En effet, le lecteur ne peut pas forcément « vous croire sur paroles » et il a besoin de savoir d’où vous puisez vos idées, à partir de quels concepts et notions théoriques vous avez construit vos réflexions. Vos idées s’appuient également sur vos expériences et elles vous sont propres, bien que les thématiques abordées soient communes aux autres professionnels. Ainsi, le lecteur aura sous les yeux des réalités concrètes qui viendront illustrer vos idées. Enfin, c’est parce que vous nourrissez vos réflexions d’étayages théoriques et pratiques que vous leur permettez d’évoluer, de se modifier et par-là même vous construisez un positionnement professionnel ; c’est le vôtre dans cette situation, dans cette thématique problématisée et contextualisée.

Domaine de compétences 1 : Accueil et accompagnement du jeune enfant et de sa famille • 37

Avant de vous lancer dans l’écriture, un travail de classement est nécessaire. Vous avez défini un certain ordre avec la construction du plan, vous avez aussi amassé un grand nombre de données théoriques et pratiques ; il vous faut les agencer dans les différentes parties, chapitres et paragraphes définis. L’objectif est de « ranger » toutes les données dans le plan ; vous pouvez le faire par annotation ou bien matériellement en ouvrant des dossiers pour chaque partie et chapitre. Ce travail est parfois fastidieux, mais il va vous faire gagner du temps par la suite. En effet, il vous permettra de savoir avec quels éléments écrire tel chapitre, sans oublier d’ailleurs de données importantes.

Le temps de l’écriture en lui-même peut ensuite commencer avec toute sa dimension incertaine. Il ne s’agit plus de présenter des objets extérieurs à vous mais bien de poser vos propres réflexions, construites et argumentées. Votre engagement est là : vous allez parler en votre nom et présenter au lecteur le résultat de votre réflexion. Il convient alors de trouver votre propre style d’écriture même si tout n’est pas forcément permis ; il ne faut pas oublier que l’exercice du mémoire professionnel doit respecter quelques règles de pages, de citations, d’observations et de bibliographie. Mais, malgré ces contraintes, la liberté d’écrire reste grande ; alors à vous de vous déclarer « auteur » ! Voilà, le mot est « lâché », vous allez être l’auteur d’un mémoire professionnel, une création particulière en son genre qui a d’ailleurs cette valeur d’unicité ; votre œuvre est unique ! Certes, elle ne reflète pas des découvertes majeures – ce n’est pas son objectif – mais elle présente un raisonnement professionnel élaboré à partir de recherches théoriques et pratiques que vous avez effectuées. D’une certaine manière, le mémoire professionnel présente une connaissance choisie parmi d’autres, à mettre sous le regard de vos pairs.

La fin de l’écrit ne signifie pas la fin de l’exercice ; vous allez préparer la soutenance de votre écrit. C’est un autre exercice, d’ailleurs noté en tant que tel. Soutenir votre travail consiste à le présenter différemment en partant du fait que le lecteur l’a déjà lu. C’est donc le « parler » d’une autre manière, avec un certain recul mais sans détachement. L’objectif n’est pas de le « démolir » ni de le plébisciter mais de porter votre démarche de travail, de l’expliciter, de la questionner, de l’élargir… C’est comprendre le lecteur lorsque celui-ci interroge une argumentation, contredit une réflexion ; il n’est pas dans la même démarche que la vôtre, ni dans la même logique. Il n’y a pas lieu de s’en offusquer, au contraire, montrez votre raisonnement, vos choix théoriques, vos expériences pratiques. Très souvent, les soutenances de mémoire aboutissent à un partage de connaissances entre des professionnels, même s’il y a un candidat et un jury, chacun jouant son rôle.

ÉvaluationL’évaluation de cette épreuve est double : il y a l’évaluation de votre écrit et de votre oral. Chacune des épreuves est notée sur 20 points avec un coefficient de 2, par le même jury composé d’un professionnel et d’un formateur justifiant la connaissance du secteur de la petite enfance.

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II■■ Au regard des préconisations officielles3, l’évaluation de votre travail écrit porte à

la fois sur des critères de forme et de fond. Il s’agit surtout de présenter un écrit avec « une cohérence de construction ». Cela veut dire que tous les éléments présentés du titre à la bibliographie doivent faire lien ensemble et respecter dans l’écriture « les normes de syntaxe, d’orthographe et de bibliographie ». Bien évidemment, la réussite de la forme ne suffit pas. Il vous faut aussi « contextualiser vos questionnements professionnels », ce qui sous-tend qu’il vous faut construire un raisonnement de réflexion qui a du sens dans votre expérience et qui montre « une pertinence et une cohérence de l’articulation entre théorie et pratique », notamment au travers de votre action professionnelle. Enfin, le jury attend de votre travail une « implication personnelle » et « une capacité de distanciation » ; cela peut paraître contradictoire, mais c’est bien dans cette posture professionnelle que vous allez travailler. D’une certaine manière, cet écrit professionnel clôture le travail de formation ; il est donc représentatif de votre positionnement profession-nel. Aussi, votre mémoire ne présente-t-il pas le travail de l’éducateur de jeunes enfants en général mais le vôtre en tant qu’éducateur de jeunes enfants ! Cela signifie donc que le jury attend de lire « des propositions d’action éducative et socio-éducative » et qu’il va pouvoir alors valider votre capacité à produire une telle action.

■■ Au regard de ces mêmes préconisations, l’évaluation de l’oral va porter à la fois sur « la qualité de l’exposé introductif » et sur « la capacité à s’engager dans un débat avec le jury » ; ces deux critères montrant bien les deux temps de la prestation orale. Tout d’abord, votre exposé n’est pas une redite du mémoire – il ne faut pas oublier que les jurys l’ont déjà lu – mais plutôt une présentation de ce travail et l’explication de sa construction. Il s’agit de montrer votre « intérêt professionnel » pour cet objet de réflexion, à la fois dans son choix et dans son traitement. Ensuite, le temps du débat doit amener le jury à évaluer votre « aisance dans l’échange oral ». Il va pouvoir le faire au regard, d’une part de « la cohérence de vos argu-ments », et d’autre part de votre « capacité à interroger et ouvrir votre question -nement ». Le jury s’attend donc à échanger avec un futur professionnel ayant la capacité de porter une parole professionnelle engagée et de la mettre au regard de ses pairs, afin de la questionner et de la confronter à d’autres arguments et positionnements.

3. note de cadrage DGAS GnIRTS et AFoRTS, 22/09/2008.

DEEJEANNALES CORRIGÉES

session 2014

une formation, un métier !

Cet ouvrage de conseils méthodologiques et d’annales cor-rigées récentes permet de préparer les épreuves du DEEJE (diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants).

Il se compose de quatre parties : l’historique et l’évolution du diplôme et du métier d’éducateur de jeunes enfants ;

le détail des épreuves ; la méthodologie des épreuves des quatre domaines de compétences ;

les annales corrigées (sessions 2013 à 2010) des épreuves des domaines de compétences 3 et 4.

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Et aussi pour le DEEJE

DEEJE : TOUT-EN-UN

VAE pour l’obtention des DEES, DEASS, DEEJE

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Julien Martinetest éducateur de jeunes enfants et formateur dans le secteur de la petite enfance.