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Alain Cavalier A sa naissance, le 14 septembre 1931 à Vendôme (Loir-et-Cher), il s'appelait Alain Fraissé. Après ses études secondaires, il prépare une licence d'histoire mais choisit le cinéma : il fera partie de la huitième promotion de l'I.D.H.E.C. avant de débuter, en 1957, comme assistant de Louis Malle sur le tournage d'Ascenseur pour l'échafaud puis, en 1958, sur celui de Les amants. Alain Cavalier tourne son premier film, un court métrage, en 1958. C'est Un Américain. Parce qu'ils abordaient des problèmes politiques contemporains, les deux premiers longs métrages d'Alain Cavalier eurent des difficultés avec la censure. Le combat dans l'île se voulait le portrait d'un fasciste et L'Insoumis la mise en question de la guerre d'Algérie : « On ne fait pas une guerre coloniale sans en mourir, sans en être complètement pourri. » (Alain Cavalier). Mise à sac, polar 'à l'américaine' dont la lecture au second degré débouchait sur la politique surtout une fable […]. Un schéma de putsch, des gens qui veulent prendre le pouvoir [...] ») et La chamade (adaptation d'un roman de Françoise Sagan, tourné en plein mai 68) donnent l'impression superficielle que leur auteur pourrait s'intégrer au système, renoncer à déranger. Mais : « J'ai arrêté de faire du cinéma après le film qui a eu le plus de succès dans ma carrière [La chamade] [...] je ne savais plus qui ou quoi filmer […]». Cavalier survit alors en écrivant des scénarii, sans les signer, et en tournant quelques films publicitaires. De retour au long métrage, Cavalier explore de nouvelles voies, très personnelles, loin des écoles et des modes. C'est d'abord le tournage en liberté (« [...] c'était absolument un plaisir [...] ») de Le plein de super, équipée routière de quatre garçons dans le vent de 68. Puis les longs plans- séquences de Martin et Léa, mélodrame contemporain où l'argent, mobile de la prostitution (le sujet apparent du film) "pourrit, corrompt et tue". Enfin, une oeuvre expérimentale (« [...] je l'ai fait pour moi et sans penser qu'il ne sortirait jamais ») : dans Ce répondeur ne prend pas de messages, un personnage unique, au visage couvert de bandelettes, fait progressivement disparaître son environnement immédiat jusqu'à ce que le noir absolu envahisse l'écran. Avec Un étrange voyage (Prix Louis-Delluc 1980), Alain Cavalier connaît enfin une consécration que viendra confirmer avec éclat Thérèse, qui obtint le Prix du jury à Cannes et six Césars en 1986 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. « Il y a quelque chose de totalement instinctif dans mon travail. Je fais des films parce qu'il y a des images que j'ai envie de tourner ; je ne suis sensible aujourd'hui qu'à mes exigences personnelles, au-delà de toutes les influences et de tous les emprunts conscients... […] je me sens indéfinissable. » (A. Cavalier, "Ecran 89", n°77). Le réalisateur poursuit son travail d'épure jusqu'à tourner un film sans dialogues : Libera me (1993) qui a pour thème l'oppression et la torture. Alain Cavalier décide alors d'abandonner la fiction et réalise des séries documentaires (Vies en 2000). Il dit à ce sujet : « J'en suis arrivé peu à peu à ne filmer qu'au plus près de mon expérience. ». En 2002 il mélange fiction et réalité avec René où l'un de ses amis comédien de 155 kg s'engage à perdre du poids. Son travail autobiographique se poursuit avec Le Filmeur, un journal intime filmé entre 1994 et 2005 (présenté au Festival de Cannes dans la sélection 'Un Certain Regard') puis Irène en 2009. Source : www.cineclubdecaen.com / source des citations d'Alain Cavalier : Positif n°240 (mars 1981) Source : allociné

Année du film documentaire à la Médiathèque - Alain Cavalier

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Un dossier consacré à Alain Cavalier dans le cadre de l'année du documentaire à la Médiathèque

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Page 1: Année du film documentaire à la Médiathèque - Alain Cavalier

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Alain Cavalier

nov 2009

Page 2: Année du film documentaire à la Médiathèque - Alain Cavalier

Alain Cavalier

A sa naissance, le 14 septembre 1931 à Vendôme (Loir-et-Cher), il s'appelait Alain Fraissé.

Après ses études secondaires, il prépare une licence d'histoire mais choisit le cinéma : il fera partie de la huitième promotion de l'I.D.H.E.C. avant de débuter, en 1957, comme assistant de Louis Malle sur le tournage d'Ascenseur pour l'échafaud puis, en 1958, sur celui de Les amants. Alain Cavalier tourne son premier film, un court métrage, en 1958. C'est Un Américain.

Parce qu'ils abordaient des problèmes politiques contemporains, les deux premiers longs métrages d'Alain Cavalier eurent des difficultés avec la censure. Le combat dans l'île se voulait le portrait d'un fasciste et L'Insoumis la mise en question de la guerre d'Algérie : « On ne fait pas une guerre coloniale sans en mourir, sans en être complètement pourri. » (Alain Cavalier).

Mise à sac, polar 'à l'américaine' dont la lecture au second degré débouchait sur la politique (« surtout une fable […]. Un schéma de putsch, des gens qui veulent prendre le pouvoir [...] ») et La chamade (adaptation d'un roman de Françoise Sagan, tourné en plein mai 68) donnent l'impression superficielle que leur auteur pourrait s'intégrer au système, renoncer à déranger. Mais : « J'ai arrêté de faire du cinéma après le film qui a eu le plus de succès dans ma carrière [La chamade] [...] je ne savais plus qui ou quoi filmer […]». Cavalier survit alors en écrivant des scénarii, sans les signer, et en tournant quelques films publicitaires.

De retour au long métrage, Cavalier explore de nouvelles voies, très personnelles, loin des écoles et des modes. C'est d'abord le tournage en liberté (« [...] c'était absolument un plaisir [...] ») de Le plein de super, équipée routière de quatre garçons dans le vent de 68. Puis les longs plans-séquences de Martin et Léa, mélodrame contemporain où l'argent, mobile de la prostitution (le sujet apparent du film) "pourrit, corrompt et tue". Enfin, une oeuvre expérimentale (« [...] je l'ai fait pour moi et sans penser qu'il ne sortirait jamais ») : dans Ce répondeur ne prend pas de messages, un personnage unique, au visage couvert de bandelettes, fait progressivement disparaître son environnement immédiat jusqu'à ce que le noir absolu envahisse l'écran.

Avec Un étrange voyage (Prix Louis-Delluc 1980), Alain Cavalier connaît enfin une consécration que viendra confirmer avec éclat Thérèse, qui obtint le Prix du jury à Cannes et six Césars en 1986 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. « Il y a quelque chose de totalement instinctif dans mon travail. Je fais des films parce qu'il y a des images que j'ai envie de tourner ; je ne suis sensible aujourd'hui qu'à mes exigences personnelles, au-delà de toutes les influences et de tous les emprunts conscients... […] je me sens indéfinissable. » (A. Cavalier, "Ecran 89", n°77). Le réalisateur poursuit son travail d'épure jusqu'à tourner un film sans dialogues : Libera me (1993) qui a pour thème l'oppression et la torture.

Alain Cavalier décide alors d'abandonner la fiction et réalise des séries documentaires (Vies en 2000). Il dit à ce sujet : « J'en suis arrivé peu à peu à ne filmer qu'au plus près de mon expérience. ». En 2002 il mélange fiction et réalité avec René où l'un de ses amis comédien de 155 kg s'engage à perdre du poids. Son travail autobiographique se poursuit avec Le Filmeur, un journal intime filmé entre 1994 et 2005 (présenté au Festival de Cannes dans la sélection 'Un Certain Regard') puis Irène en 2009.

Source : www.cineclubdecaen.com / source des citations d'Alain Cavalier : Positif n°240 (mars 1981)

Source : allociné

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Filmographie

1958 : Un américain (17mn, noir et blanc) – Fiction

1961 : Le Combat dans l'île (1h35, noir et blanc) – FictionLa vie dramatique d'un jeune militant d'extrême-droite manipulé par son chef de groupe.

1964 : L'Insoumis (1h55, noir et blanc) – FictionEngagé durant la guerre d'Algérie et passé dans l'OAS, Thomas doit garder une avocate chargée de défendre des Algériens. Elle s'échappe en soudoyant le jeune homme, et l'aide à s'échapper de son univers.

1966 : La vie de château (scénariste)

1967 : Mise à sac (1h38, couleur) – Fiction*

Une nuit, un commando de douze hommes attaque et prend le contrôle d'une ville minière pour la piller.

1968 : La Chamade (1h38, couleur) – FictionLucille est la maîtresse d'un riche quadragénaire, mais elle tombe amoureuse d'un jeune homme.

1976 : Le plein de super (1h37, couleur) – FictionChargé de convoyer une Chevrolet de Lille à Cannes, un jeune homme y entasse les passagers.

1978 : Martin et Léa (1h32, couleur) – FictionMartin, manutentionnaire qui prend des leçons de chant pour devenir chanteur d'opéra, rencontre Léa, jeune femme entretenue par Lucien, qu'elle pourvoit en jeunes filles. Ils s'aiment. Mais Martin a du mal à accepter les activités de Léa.

1979 : Ce répondeur ne prend pas de message (1h20, couleur) – Documentaire

Un homme, le visage masqué, s'enferme dans son appartement. Peu a peu lui reviennent les souvenirs des femmes qu'il a aimées. Cote : 791.430 92 CAV – Médiathèque (Section Arts)

1980 : Un étrange voyage (1h35, couleur) – FictionUne femme a mystérieusement disparu dans un train entre Troyes et Paris. Son mari accompagné de sa fille partent à sa recherche.

1982 : Lettre d’Alain Cavalier (14 min, couleur) – DocumentaireCote : DVD THE – Médiathèque (Section Arts)

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1986 : Thérèse (1h30, couleur) – FictionEvocation de la vie de Thérèse de Lisieux, carmélite qui mourut de la tuberculose en 1897 et qui dut combattre également le doute.

Notre avis : Ce qui touche, chez Thérèse, c'est la simplicité, l'abnégation et l'amour. Le personnage est servi par un esthétisme rare. Chaque plan est un tableau, une épure. Assez bluffant. (Marie-Laure)

Cote : DVD THE – Médiathèque (Section Arts)

1988-1991 : 24 Portraits (2h36, couleur) – DocumentairePremière série : La matelassière, La fileuse, La trempeuse, L’orangère, La brodeuse, La dame des lavabos, La relieuse, La bistrote, La caneuse, La repasseuse, La remouleuse, « La » maître-verrier.Deuxième série : L’illusionniste, La graveuse, La souffleuse de verre, La cordonnière, L’archetière, La corsetière, La fleuriste, L’accordeuse de piano, La roulotteuse, La marchande de journaux, La romancière, L’opticienne. Histoire d'une rencontre, résumé d'une vie, mémoire d'un petit métier, chacun de ces portraits est aussi un autoportrait du cinéaste.

Notre avis : Parfois inégaux, ces portraits sont pourtant à découvrir absolument. D'abords parce que ces petits métiers vont ou ont déjà disparu, mais aussi et surtout pour les femmes dont le réalisateur trace le portrait. Le spectateur touche du doigt la grâce qui habite chacune de ces femmes, il s'y attache et regrette déjà de les quitter après seulement 13 minutes de portrait. (Marie-Laure)

Cote : 305.43 VIN – Médiathèque (Section Adulte)

1993 : Libera Me (1h20, couleur) – Fiction"Libera me, domine, de morte aeterna", "Libère-moi, seigneur, de la mort éternelle". Réquisitoire muet contre toute forme d'oppression.

1996 : La Rencontre (1h15, couleur) – DocumentaireUn cinéaste rencontre une femme. Par petites touches, il filme avec sa caméra vidéo des moments de leur vie. Seules les voix des protagonistes accompagnent ce reflet filmé de leur quotidien : des objets, des paysages, des bribes de corps composent, selon la formule de Gérard Lefort, "un inventaire par ricochet, une sorte de hors-chant d’amour". Cote : 791.430 92 CAV – Médiathèque (Section Arts)

1997 : Georges de La Tour (26 min, couleur) – DocumentaireCote : DVD THE – Médiathèque (Section Arts)

2000 : Vies (1h27, couleur) – DocumentaireAlain Cavalier a filmé quatre de ses amis, qui lui parlent de leur métier et de leur vie : un chirurgien spécialiste des yeux, qui fait sa dernière opération ; un sculpteur, qui affronte la caméra à chaque oeuvre achevée ; un boucher, qui éprouve le sentiment du devoir accompli ; une femme, qui fut pendant deux ans l'assistante d'Orson Welles.

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2002 : René (1h25, couleur) – FictionRené, un homme pesant 160 kilos, décide de maigrir. Il le fait pour éviter l'éclatement, pour séduire à nouveau, pour renaître...

2005 : Le Filmeur (1h36mn, couleur) – DocumentaireLe journal intime filmé du réalisateur Alain Cavalier. Les premiers plans du film ont été tournés en 1994. Les dernières images datent de 2005. Alain Cavalier passe au crible du montage les cassettes de douze années de journal vidéo. Il est à la recherche d'un partage avec le spectateur. Rester soi-même pour mieux échanger.Cote : 791.430 92 CAV – Médiathèque (Section Arts)

2005 : Pierre Bonnard, le bonheur de peindre (26mn, couleur) – DocumentaireLe tableau "Nu dans la baignoire" est au centre d'un plan séquence de huit minutes filmé avec une caméra numérique. Alain Cavalier entre dans l'intimité du peintre et de son amour pour Marthe, épouse et modèle.

2007 : Les Braves (1h58, couleur) – DocumentaireLes braves sont, pour Alain Cavalier, ceux qui refusent l'injustice. Il les filme de face, en un seul plan fixe, racontant ce moment où ils ont fait preuve de courage.

2007 : Lieux saints (32mn, couleur) – DocumentaireEntre introspection et rêverie, Alain Cavalier, le filmeur, nous fait partager les réflexions que lui ont inspirées au fil des années les lieux d'aisances, refuges de son enfance.

2009 : Irène (1h23, couleur) – Documentaire

Irène et le cinéaste. Relation forte et en même temps pleine d'ombres. Irène disparaît. Reste un journal intime retrouvé des années après. Une fraîcheur. Une attirance. Un danger. Comment faire un film ?

Pour finir, un documentaire sur Alain Cavalier :

Alain Cavalier, 7 chapitres, 5 jours, 2 pièces-cuisine / réalisé par Jean-Pierre Limosin. - Couleur, 52mn. - Date du film : 1995 - (Cinéma, de notre temps)

Alain Cavalier a fait des visages et des mains les médium privilégiés du cinéma janséniste, mystique, dont la forme s'épure de plus en plus, film après film, pour mieux dépeindre la nature humaine. L'auteur de "Thérèse" nous invite ici chez lui, à découvrir photographies, bandes vidéos, tableaux et objets qui sont autant d'entrées dans son univers, sa démarche et son inspiration.

Cote : 6530 - Maison de l'ImageCote : DVD THE – Médiathèque (Section Arts)