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1 Annexe G : Rapport de terrain par instrument

Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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Page 1: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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Annexe G : Rapport de terrain par

instrument

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2

Page 3: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

3

Service public fédéral Affaires étrangères, commerce extérieur et Coopération au Développement

Service de l’Evaluation spéciale de la Coopération belge au Développement

Evaluation de l’appui aux politiques par les acteurs institutionnels

Cahier Spécial de Charges Réf. S4/2015/01bis

Rapport de terrain par instrument.

Mai 2016

L’évaluation a été menée par DRIS et a bénéficié de l’appui d’un comité

d’accompagnement à Bruxelles. Le Service de l’Evaluation Spéciale a assuré la conformité de l’évaluation aux termes de référence.

Les opinions exprimées dans ce document représentent les points de vue des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement

Page 4: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

4

© SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement

Mai 2016

Impression : Service Imprimerie

Evaluation N° S4/2015/01bis

Dépôt légal : numéro de dépôt légal

Page 5: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

5

Table des matières

1. Introduction .................................................................................................................................. 9

1.1. Avertissement ............................................................................................................. 9

1.2. Processus d’évaluation ........................................................................................... 9

1.3. Données récoltées .................................................................................................. 10

1.4. Sélection des cas exemplatifs .......................................................................... 12

2. Rapport de terrain pour chaque instrument ............................................................................... 13

2.1. Le contexte général des trois Acropolis ...................................................... 13

2.2. Acropolis BeFind ...................................................................................................... 19

2.3. Acropolis KLIMOS .................................................................................................... 27

2.4. Acropolis Aid effectiveness with a focus on fragile contexts ...... 40

2.5. IMT-ITG ........................................................................................................................ 49

2.6. IRSNB – KBIN ........................................................................................................... 60

2.7. MRAC-KMMA .............................................................................................................. 70

2.8. ECDPM ........................................................................................................................... 79

2.9. Détachements – mise à disposition .............................................................. 87

3. Pistes concernant les questions d’évaluation ............................................................................ 95

3.1. Pertinence ................................................................................................................... 95

3.2. Efficience/Efficacité .............................................................................................. 103

3.3. Les effets ................................................................................................................... 106

3.4. Durabilité ................................................................................................................... 110

4. Contenu de la phase 4 de l’évaluation ..................................................................................... 112

Page 6: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

6

ACRONYMES ABSP Association belge francophone de science politique

ACC Analyse Contextuelle Commune

ACNG Acteur de Coopération Non Gouvernemental

ACP Afrique Caraïbe Pacifique

APD Aide Publique au Développement

APEFE Association pour la Promotion de l'Enseignement et de la Formation à

l'Etranger

ARES Académie pour la Recherche et l’Enseignement Supérieur

ASF Avocats Sans Frontières

BDA Belgian Development Agency

BELSPO Service public de programmation de la Politique scientifique fédérale

BIO Société belge d'Investissement pour les Pays en Développement

BOS BeleidsOndersteunend Onderzoek

BVO BeleidsVoorbereidend Onderzoek

CAD Comité d’Aide au Développement

CBD Convention de Rio sur la Biodiversité

CCD Commission de Coopération au Développement

CCM Centre de Gestion des Conflits

CEBioS Capacities for Biodiversity and Sustainable Development

CGIAR Consultative Group on International Agricultural Research

CGS Centre for Global Governance Studies

CHM Clearing House Mechanism

CIFOR Center for International Forestry Research

CITES Convention sur le commerce international des espèces de faune et de

flore sauvages menacées d'extinction

CIUF Conférence Interuniversitaire Francophone

CNCD-

11.11.11

Centre National de Coopération au Développement

COP Conférence des Parties

CPD Cohérence des politiques pour le développement

CRED Centre de Recherche en Economie du Développement

CSC Cadre Stratégique Commun

CTB Coopération Technique Belge

CUD Commission Universitaire pour le Développement

DGD Direction Générale Développement

DSRP Documents stratégiques de réduction de la pauvreté

ECDPM European Centre for Development Policy Management

ETP Equivalent Temps Plein

FAO Food and Agriculture Organisation

GRAP Groupes de Recherche en Appui à la Politique

GAP3A Groupes de Recherche en Appui Alimentation, Agriculture, Afrique

CGIAR Consortium of International Agricultural Research Centers

GRAPAX Groupes de Recherche en appui aux politiques de paix

GRAP-PA Groupes de Recherche en Appui à la Politique Santé

GTI Global Taxonomy Initiative

HIVA Research Institute for Work and Society

IMT Institut de Médecine Tropicale

INCAF International Network on Conflict and Fragility

INERA Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomiques

IOB Institute of Development Policy and Management

IPBES Intergovermental Platform on Biodiversity and Ecosystem Services

IRSNB Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique

ITG Instituut voor Tropische Geneeskunde

KULeuven Katholieke Universiteit Leuven

MPME Micro, Petites et Moyennes Entreprises

MRAC Musée Royal pour l’Afrique Centrale

NEX National Execution

Page 7: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

7

NGO

Federatie

Federatie van de Niet Governementele Organisaties

NU Nations Unies

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique

ODD Objectifs de Développement Durable

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS Organisation Mondiale de la Santé

O*-

Platformen

Onderzoeksplatformen voor Ontwikkelingssamenwerking

OPM Oxford Policy Management

OSC Organisations de la société civile

PASA Plateforme belge Agriculture et Sécurité Alimentaire

PFS Programme Formation Sud

PIC Programme Indicatif de Coopération

RAP Recherches en Appui à la Politique de coopération

RCN Réseau des Citoyens – Citizen’s Network

SBCD Secrétariat de la Convention de Rio sur la Biodiversité

SBI Subsidiary Body on Implementation

SBSTTA Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice

SE4All Sustainable Energy for All

SNV Stichting Nederlandse Vrijwilligers

SPF Service Public Fédéral

UA Universiteit Antwerpen

UGent Universiteit Gent

ULB Université Libre de Bruxelles

ULG Université de Liège

UN United Nations

UNamur Faculté Universitaire Notre Dame de Namur

UNEP United Nations Environment Programme

UStLouis Faculté universitaire Saint Louis

UE Union Européenne

UOS Universitaire Onstwikellingsamenwerking

VLIR Vlaamse Interuniversitaire Raad

VSS Voluntary Sustainability Standards

VVOB Vlaamse Vereniging voor Ontwikkelingssamenwerking en Technische

Bijstand

WAMADE Water Management and urban Development under climate change in Ha

Tinh, Vietnam

Page 8: Annexe G : Rapport de terrain par instrument
Page 9: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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1. Introduction

1.1. Avertissement

Ce rapport de terrain est une version corrigée et amendée du livrable attendu par les termes de référence en clôture de la phase 3 de l’Evaluation de l’appui aux politiques par les acteurs institutionnels. Au terme de cette phase d’ « Etude documentaire et visites de terrain », il est en effet prévu que «les conclusions provisoires des visites de terrain feront l'objet d'un rapport de terrain individuel pour chacun des instruments et seront présentées lors d'une réunion du Comité d'accompagnement. Ces rapports doivent comprendre une première analyse des interventions visitées et des réponses au cadre d'évaluation spécifique pour ces interventions, et ils représentent, avec les remarques des membres du Comité d'accompagnement, la base du rapport final».

Le présent rapport est donc constitué essentiellement de deux grandes parties : le chapitre 2 propose, suivant un canevas le plus homogène possible, un descriptif et une première analyse de chacun des huit instruments d’appui aux politiques qui font l’objet de cette évaluation et le chapitre 3 présente, sur base de conclusions pointées pour chacun de ces instruments, des premières réflexions et réponses au cadre d’évaluation. Il s’agit là de premières pistes et réponses qu’il y a lieu, dans la phase suivante, d’étoffer, compléter, trianguler de manière plus approfondie et étayer en les confrontant à l’ensemble de la documentation consultée.

Ce rapport de terrain constitue une base importante mais il ne doit être lu ou considéré comme une première version provisoire du rapport final.

1.2. Processus d’évaluation

La deuxième réunion du comité d’accompagnement de l’évaluation de l’appui aux politiques par les acteurs institutionnels a conclu à la nécessité de retravailler le rapport de terrain. Le comité a proposé de compléter la description présentée le 4 mai dernier, par une plus grande attention au processus évolutif de ces instruments, par une meilleure prise en compte de la variété des points de vue des différentes parties prenantes, et par une approche plus analytique.

L’équipe d’évaluation a mis à profit ces trois dernières semaines pour approfondir l’analyse documentaire, multiplier les sources d’information, compléter et finaliser la collecte des données auprès des personnes ressources. C’est notamment sur base de ce complément de collectes d’informations que le présent rapport a été amendé et complété.

Le rapport de terrain contient donc maintenant, pour chaque instrument, une description

et des éléments d’analyse du contexte et du contenu des instruments, de ses bénéficiaires et de ses effets. Un cas exemplatif est décrit de manière plus approfondie et de premières conclusions spécifiques à chacun de ces instruments sont formulées en fonction de critères d’évaluation. Dans un chapitre suivant, ces conclusions spécifiques sont croisées et compilées afin de soumettre à la réflexion du Comité d’accompagnement des premières pistes de réponses aux principales questions d’évaluation.

Page 10: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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1.3. Données récoltées

Ce rapport clôturant pratiquement la récolte de terrain, le tableau ci-dessous permet de visualiser les différentes personnes qui ont été interviewées au cours des premières phases de l’évaluation.

Date Noms, fonctions Objet Mode

01/02

Johan DEBAR, Directeur Général adjoint DGD,

Yves DRICOT, DGD, Directeur D2,

Michèle DEWORME, DGD, Directrice D3,

Guy SCHUEREMANS, DGD, représentant du

Directeur D1.

Objectifs de l’étude Focus group

08/02

Michelle DEROCHETTE, DGD, attaché D3.3,

Catherine GALAND, DGD, attaché D2,

Barbara VINCKE, DGD, attaché D2.4,

Sophie DE GROOTE, DGD, Conseiller D2.3,

Ignace RONSE, DGD, attaché D2.3.

Points focaux

autres institutions Focus group

17/02 Renata VANDEPUTTE, DGD, conseillère D2.4,

Pieter VERMAERKE, DGD, attaché D2.2.

Points focaux

Acropolis KLIMOS

et BeFinD

Focus group

17/02 Luc JANSSENS, coordonnateur CeBios. IRSNB Interview

24/02

Julie POPPE, program officer, VLIR-UOS,

Camille ROEGIERS, chargée projets Nord,

ARES-CCD.

Suivi des

programmes

Acropolis

Focus group

24/02

Camille ROEGIERS, chargée projets Nord,

ARES-CCD,

Fabian KABASHI, chargé communication, ARES-

CCD.

Programme GRAP Focus group

25/02 Eva NOVEMBER, coordonnatrice MRAC. Accord-Cadre

MRAC Interview

9/03

Geert LALEMAN, IMT mis à disposition à D2.3,

Jan COENEN, chercheur IMT,

Wim VAN DAMME, professeur IMT,

Bruno GRYSEELS, Directeur IMT.

Accord-cadre IMT Focus group

11/03

Kristien Verbrugghen, Directrice VLIR-UOS,

Julie POPPE, program officer, VLIR-UOS,

Koen DE KOSTER, program officer, VLIR-UOS.

Suivi des

programmes

Acropolis

Focus group

18/03 Xavier ROUHA, DGD, attaché D1.3.

Point focal

Acropolis Aid

effectiveness

Interview

24/03

Alain BAETENS, conseiller à la Cellule

stratégique du Ministre de la Coopération au

développement.

Programme Appui

aux politiques en

général

Interview

29/03

Sarah VAES, chercheuse KULeuven,

Danny CASSIMON, chercheur IOB-UA,

Romain HOUSSA, chercheur UNamur,

Paul REDDING, intervenant académique

UNamur,

Acropolis BeFinD Focus group

31/03

Jan BOSSUYT, chef du service stratégie, ECDPM

Geert LAPORTE, directeur adjoint, ECDPM

Kathleen VAN HOVE, responsable de

département, ECDPM.

Accord ECDPM Focus group

31/03 Emmanuel KLIMIS, chercheur UStLouis. Acropolis Aid

effectiveness Interview

06/04

Axel MARX, chercheur KULeuven,

Marine LUGEN, chercheuse ULB,

Bruno VERBIST, chercheur KULeuven,

Samuel LIETAER, chercheur ULB,

Acropolis KLIMOS Focus group

Page 11: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

11

Emily BECAULT, chercheuse KULeuven.

06/04

Geert LALEMAN, IMT mis à disposition à D2.3,

Jan COENEN, chercheur IMT,

Bart CRIEL, professeur IMT,

Jeroen DE MAN, chercheur IMT,

Werner SOORS, chercheur IMT,

Remco VAN DE PAS, chercheur IMT.

Note stratégique

santé

Focus group &

Interview

11/04

Luc JANSSENS, coordonnateur CeBios.

Marie-Lucie SUSINI, membre de l’équipe

CeBios,

Han DE KOEIJER, point focal CHM.

IRSN, points

focaux

Focus group &

Interview

14/04 Nathalie FRANCKEN, mise à disposition à D2.2. Détachement Interview

19/04 Sophie DE GROOTE, DGD, conseiller D2.3,

Ignace RONSE, DGD, attaché D2.3. Détachement Interview

19/04

HANS BEECKMAN, chef du laboratoire

« Biologie du bois » au MRAC,

Eva NOVEMBER, coordinatrice, MRAC.

Cas exemplatif Interview

20/04

Yves CARTUYVELS, intervenant académique

UStLouis,

Emmanuel KLIMIS, chercheur UStLouis,

Jessica MARTINI, chercheuse ULB,

Geoffroy MATAGNE, chercheur ULG,

Tomas VERVISCH, chercheur UGent,

Sidney LECLERCQ, chercheur ULB –UCL.

Acropolis Aid

effectiveness Focus group

25/04 Arnaud ZACHARIE, Secrétaire général CNCD-

11.11.11.

Autres acteurs de

la coopération Interview

27/04 Dirk MOLDEREZ, ancien conseiller D.3 à la

DGD.

Evolution des

instruments Interview

28/04 Camille PISANI, Directrice IRSNB. Accord-cadre

IRSNB Interview

28/04 Participation à la “Policy Commission” des

Acropolis Acropolis Observation

28/4

14 chercheurs et intervenants académiques des

trois Acropolis

Julie POPPE, program officer, VLIR-UOS,

Camille ROEGIERS, chargée projets Nord,

ARES-CCD.

Questions

complémentaires

concernant

Acropolis

Focus group

29/04 Koen VAN ACOLEYN, DGD, attaché D.0. Acropolis, ECDPM,

Détachement Interview

02/05

Kathleen VAN HOVE, responsable de

département ECDPM,

Geert LAPORTE, Directeur adjoint ECDPM.

Cas exemplatif Focus group

09/05 Claude CROIZER, CTB, conseiller à Est. Acropolis KLIMOS,

IRSNB Interview

11/05 Bogdan VANDEN BERGHE, Directeur général

11.11.11.

Autres acteurs de

la coopération Interview

11/05 Patrick LEVAUX, CTB, conseiller Ops. Autres acteurs de

la coopération Interview

12/05

Miet VAN LOOY, Chef de l’unité CTES, SPF

Santé, Sécurité chaîne alimentaire et

environnement.

Bénéficiaire MRAC Interview

12/05 Maria MARTIN INIESTA, mise à disposition à

D2.3 Détachement Interview

12/05

Pieter VERMAERKE, DGD, attaché D2.2,

Johan DEBAR, Directeur Général adjoint DGD.

Feedback sur

rapport présenté

au 2ème Comité

d’accompagnement

Interview

13/05 Hélène PERIER, DG Environment, Commission Bénéficiaire MRAC Interview

Page 12: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

12

Européenne

13/05 Arnout JUSTAERT, Directeur NGO Federatie. Autres acteurs de

la coopération Interview

13/05 Kurt PETIT, CTB, conseiller à Est. Acropolis Aid

effectiveness Interview

17/05 Barbara VINCKE, DGD, attaché D2.4. DGD 2.4, IRSNB Interview

18/05 Catherine GALAND, DGD, attaché D2. Bénéficiaires

ECDPM Interview

18/05 Yves DRICOT, DGD, Directeur D2. Bénéficiaire ECDPM Interview

19/05 Ignace RONSE, DGD, attaché D2.3,

Geert LALEMAN, IMT mis à disposition à D2.3.

DGD et IMT:

détachement Interview

19/05 Philippe JALET, Ancien Directeur DGD. Ancien Directeur

DGD Interview

23/05 Nils BOURLAND – Chercheur au MRAC. Cas exemplatif Interview

téléphonique

30/05 Eddy NIERYNCK, DGD, attaché D3.3. Bénéficiaire ECDPM Interview

Dans la prochaine phase, il n’est plus prévu explicitement de récolte de données. Il est

néanmoins possible que l’une ou l’autre personne soit encore rencontrée pour vérifier ou

confirmer certaines données ou pour récolter un avis plus général ou plus systématisé

sur un point à approfondir. Ce tableau des personnes interviewées sera donc complété et étoffé dans le rapport final.

Par ailleurs, de très nombreuses sources documentaires ont été consultées, elles font

actuellement l’objet d’un relevé (en cours), le plus exhaustif possible, qui constituera une annexe spécifique du rapport final.

1.4. Sélection des cas exemplatifs

Afin de répondre à une dernière remarque générale émise lors de la deuxième réunion

du comité d’accompagnement, nous tenons à préciser que l’intention, en sélectionnant

les cas exemplatifs, n’est pas de présenter un échantillon représentatif des livrables

réalisés jusqu’ici par les différents appuis aux politiques. La diversité des types d’outils

produits mais aussi le nombre parfois restreint de livrables de certains de ces types, la

variété de leurs finalités et de leurs destinataires notamment, ne permettent pas de

disposer d’un éventail suffisamment homogène de ces produits que pour pouvoir, avec des garanties méthodologiques suffisantes, envisager son échantillonnage représentatif.

L’idée retenue a donc été de mettre en évidence des livrables illustratifs de ce qui est

produit par ces instruments. L’évaluation a pris pour principe de rechercher, pour cette

sélection, des livrables i) qui représentent une partie importante du travail réalisé par

l’instrument ; ii) qui associent si possible un nombre élevé de chercheurs impliqués et iii)

qui touchent autant que faire se peut une variété de bénéficiaires. Il s’agit donc de cas

exemplatifs au sens de « modèle accompli, finalisé » et non au sens de « strictement

représentatif ». Nous sommes conscients qu’il s’agit là d’un biais de représentativité qui

induit une image sans doute plus positive que la moyenne de ce qui est produit, mais il

s’agit pour nous de présenter des modèles, des illustrations et non pas la moyenne des

réalisations. Pour chacun des cas exemplatifs présenté pour chaque instrument, une explication du choix plus spécifique est formulée.

Page 13: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

13

2. Rapport de terrain pour chaque instrument

Comme précisé dans le point précédent, le processus de la présente évaluation a

progressé de manière inégale selon les différents appuis. Le rapport de terrain présenté

ci-après représente l’avis des chercheurs, des points focaux et des bénéficiaires déjà

rencontrés. Il sera encore complété et nuancé, durant la prochaine phase, par les

dernières récoltes de données et analyses.

2.1. Le contexte général des trois Acropolis

Les trois premiers instruments présentés dans ce chapitre, les Acropolis, sont tous des appuis aux politiques réalisés par un même groupe d’acteurs institutionnels, les universités belges, regroupées au sein des coupoles universitaires néerlandophones (VLIR-UOS) et francophones (ARES-CCD). Dans la mesure où ces trois Acropolis sont issus d’une même origine et ont connu une évolution historique relativement semblable, le contexte général de leur survenance sera présenté une seule fois dans cette section du rapport.

C’est en 1989 que le Ministre de la Coopération sollicite pour la première fois les universités afin de mener des recherches en appui à la coopération belge, en accordant au VLIR-UOS une subvention additionnelle de 15 millions de FB1. Ce montant devait permettre aux universités flamandes de mener des recherches libres sans que les thématiques ne soient très précises. En 1991, un budget similaire est accordé au CIUF-CUD.

La signature d’une convention générale entre l’Etat belge et les universités flamandes et

francophones (respectivement les 18 et 19 mai 1995) va cadrer plus clairement la recherche en appui aux politiques au sein du financement global que la coopération belge au développement accorde aux universités. Ces conventions vont notamment mettre fin à la coopération universitaire directe et définir plus précisément la coopération universitaire indirecte dont la première composante sera justement « la recherche en appui à la politique du Ministre de la Coopération au développement », à côté des cours internationaux et stages groupés, des bourses, des initiatives propres et programme outre-mer, des allocations de fonctionnement, etc.2 Ces conventions générales précisent d’ailleurs que la façon d’organiser cette recherche est réglée par des conventions spécifiques signées antérieurement, en septembre 1994. Un avenant aux conventions générales, signé en décembre 1997, abroge ces conventions spécifiques de 1994 relatives à la recherche et stipule que dorénavant, la façon d’organiser cette recherche sera réglée par des conventions spécifiques relatives aux « Actions Nord » qui rassemblent les différentes activités que les universités réalisent en Belgique sur base du financement de la coopération, à savoir : la recherche en appui à la politique ; les cours internationaux, stages et congrès ; les voyages d’étude ; les frais de secrétariat, etc.

Ces conventions spécifiques relatives aux Actions Nord3 définiront de manière plus précise cette notion de recherche en appui en spécifiant qu’ « il s’agit d’études qui préparent la politique de coopération au développement menée par le gouvernement belge ; que ce sont des études de longue durée qui se déroulent sur une ou plusieurs

1 Equivalent à 375.000 euros.

2 Point 1.2.2 de ces conventions.

3 Signées avec le CIUF-CUD et le VLIR-UOS, toutes deux le 19 décembre 1997.

Page 14: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

14

années ; qu’elles visent au renforcement de la connaissance scientifique en matière de coopération au développement au sein des universités ; qu’elles contiennent des recommandations concrètes à destination des différents acteurs du développement ». En décembre 20024, ces conventions spécifiques relatives aux Actions Nord de 1997 sont abrogées et remplacées par deux conventions du même type qui reprennent une définition identique de la recherche en appui. Toutefois, dans la convention signée avec le VLIR-UOS, il est précisé, en plus de cette définition, qu’une distinction sera faite entre : i) la recherche sur des thèmes prioritaires (déterminés par le VLIR-UOS pour une durée de plus d’un an et approuvés par le gouvernement) ; ii) la recherche sur des thèmes spécifiques (déterminés annuellement par le gouvernement en fonction de ses priorités politiques) ; et iii) la recherche sur des thèmes proposés par les universités flamandes.

Ces conventions spécifiques n’ont plus été modifiées depuis lors et restent donc le cadre règlementaire général des recherches en appui menées par les universités aujourd’hui encore. On constate donc qu’à l’époque, l’accent est mis dans ces conventions sur de la recherche de longue durée, visant à renforcer la connaissance des universités, mais débouchant sur des recommandations destinées aux différents acteurs de la coopération.

Sur base de ce cadre règlementaire, le volet « recherche en appui » de ces conventions a été mis en œuvre dans des plans présentés et budgétés annuellement par le CIUF-CUD et le VLIR-UOS.

Les universités francophones ont ainsi développé les programmes suivants :

De 1993 à 2004, il s’agissait de « Recherches en Appui à la Politique de coopération - (RAP) » qui avaient pour but de développer l’expertise universitaire en coopération grâce à des recherches ponctuelles et de fonder les activités de l’administration sur la recherche scientifique par la consultation ponctuelle du monde académique. Comme on peut le constater, il subsistait une certaine contradiction entre la définition de l’instrument RAP et ce que prévoyait la convention spécifique (recherches et consultations ponctuelles versus recherches de longue durée). Une évaluation de 2001 des RAP constate d’ailleurs que globalement l’outil n’a pas rempli ses fonctions à cause, principalement, d’un décalage entre le temps du politique (court terme) et le temps de la recherche universitaire qui a besoin d’un long processus d’analyse.

De 2004 à 2013, le CIUF-CUD a mis en œuvre un nouvel outil : les « Groupes de Recherche en Appui à la Politique - (GRAP) » avec pour objectif « non plus de financer la réalisation d’études ponctuelles, mais de former et de consolider un nombre restreint de groupes d’expertise interuniversitaire travaillant sur des questions fondamentales de politique de développement et de coopération avec une collaboration plus étroite entre chercheurs et représentants des autorités publiques, pour une meilleure correspondance entre l’offre d’expertise et la demande émanant des décideurs politiques ». Jusqu’en 2008, trois GRAP vont traiter des thématiques suivantes : i) Modalités et instruments de coopération en appui aux politiques sectorielles, et leur capacité de permettre à ces politiques d’avoir des effets et un impact significatifs sur les besoins des plus pauvres. Le cas de la santé (GRAP-SWAP) ; ii) Groupe de recherche en appui aux politiques de paix (GRAPAX) ; et iii) Organisations des sociétés civiles au Sud : développement, économie sociale et coopération (GRAP-OSC). La seconde programmation des GRAP, préparée en 2008, va voir apparaitre un nouveau mécanisme d’identification des thématiques qui jusque-là étaient décidées par le CIUF-CUD, en concertation avec l’administration. Pour le nouveau programme, cette dernière va proposer, elle-même, une liste de quatre thématiques dans lesquelles devront s’inscrire obligatoirement les futurs

4 Signature : le 5 décembre 2002 avec le CIUF-CUD et le 18 décembre le VLIR-UOS.

Page 15: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

15

groupes5. Ainsi, par exemple, la thématique des organisations de la société civile (OSC) ne fera plus partie des thématiques proposées par l’administration. Un tel mécanisme est instauré également avec le VLIR-UOS, avec des thèmes différents de ceux proposés aux universités francophones. La sélection des nouveaux GRAP par le CIUF-CUD, tenant compte de ces nouvelles orientations, va aboutir à la poursuite des deux premières thématiques mais réorienter le troisième groupe sur le secteur agricole. Ainsi, de 2009 à 2013, seront donc mis en œuvre les GRAP suivants : i) sur la mise en œuvre de l’agenda pour l’efficacité de l’aide (GRAP-PA Santé) ; ii) en appui aux politiques de paix (GRAPAX) ; et iii) Alimentation, Agriculture, Afrique (GRAP3A). Une évaluation interne des GRAP, en 2008, va considérer comme positif le fait que ces appuis ne se limitent plus à délivrer des études ponctuelles. Mais elle estimera aussi que pour mieux consolider ces groupes d’expertise, il est nécessaire d’avoir une négociation plus claire avec l’administration sur les thèmes de recherche et un dialogue plus régulier avec elle afin d’être mieux informé des réflexions stratégiques en cours. L’évaluation recommande enfin que les GRAP soient plus intégrés dans des réseaux pour faciliter la diffusion des recherches et une interaction constante entre acteurs du développement.

Du côté du VLIR-UOS, les recherches en appui ont évolué de la manière suivante :

De 1991 à 2003, des recherches en préparation de la politique, les « BeleidsVoorbereidend Onderzoek – BVO » ont été développées. Le budget de la coopération universitaire est adapté en 1991 afin de financer les BVO et impliquer ainsi les universités, de manière plus structurée, dans la collecte des informations requises par le gouvernement pour préparer les options politiques possibles en matière de coopération au développement. Ces BVO prennent trois formes : i) des réponses à des questions du gouvernement sur des thèmes spécifiques ; ii) de nouvelles propositions des universités sur des thématiques qu’elles jugent prioritaires ; et iii) des conseils stratégiques ponctuels pour le gouvernement, à donner à très court terme (dans les six mois).

L'objectif des BVO était double : fournir des conseils stratégiques pertinents au

gouvernement et développer l'expertise dans les universités flamandes autour des thèmes prioritaires du développement.

Le programme BVO a traité de multiples thématiques au travers de très nombreux projets. En 2002, une évaluation interne du VLIR-UOS constate que malgré de nombreuses adaptations, ce programme ne rencontre pas le double objectif initialement assigné.

De 2003 à 2009, ce programme sera plus directement qualifié de recherche en appui à la politique, les "BeleidsOndersteunend Onderzoek-BOS ». En se basant sur l’évaluation de 2002 et après une large concertation, VLIR-UOS développe cette nouvelle forme de recherche en appui. Une phase pilote, menée autour de la thématique des « Documents stratégiques de réduction de la pauvreté – DSRP », confirme que les BOS doivent également poursuivre un double objectif : la recherche et l’offre de service. Une distinction a alors été clairement établie et quantifiée entre deux types de produits : i) de l’appui au gouvernement sous des formes variables (avis, conseil, missions, préparation de documents), à concurrence de 20% du financement et ii) de la production académique permettant une démarche scientifique critique de plus long terme sur les questions de développement, à concurrence des 80% restant. Le principe des « droits de tirage » était ainsi formalisé. Après l’expérience difficile des BVO, le VLIR-UOS a considéré que la formule retenue pour les BOS rencontrait mieux cette double exigence, permettant d’une part de répondre, avec des

5 Les thèmes désignés par la DGD étaient : Santé et efficacité de l’aide ; Etats fragiles ; Sécurité alimentaire et

développement rural ; Genre ; et, enfin, Apport du secteur privé dans le développement. Ces deux derniers thèmes n’ont pas fait l’objet d’un groupe de recherche car non sélectionnés par le CIUF-CUD.

Page 16: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

16

soubassements académiques, à des questions spécifiques posées par l’administration et d’autre part de consolider la compétence scientifique des universités flamandes en matière de coopération, notamment par l’émergence de nouveaux chercheurs.

En 2009, sur la base du même processus d’identification des thématiques que pour le CIUF-CUD, sont créées les "O*-Platformen - Onderzoeksplatformen voor Ontwikkelingssamenwerking”, un outil qui vise à investir davantage i) dans la capacité des universités et institutions d’enseignement supérieur flamandes à mener et promouvoir la recherche axée sur les politiques de coopération au développement, ii) dans la mise en réseau des différents acteurs du développement, afin de fournir un soutien académique à la politique de coopération au développement. Lors du premier appel pour ces O*-Platformen, parmi les sept propositions soumises par les universités flamandes en réponse aux thèmes proposés par l’administration, trois ont été sélectionnées par le VLIR-UOS dans les domaines suivants : i) le climat et le développement (KLIMOS), ii) l'efficacité et les modalités de l'aide (Aid Achitecture) et iii) le soutien du public à la coopération au développement (PULSE)6. L’évaluation externe des O*-Platformen, réalisée en 2012, a mis en évidence que cet outil a atteint un double objectif : soutenir la politique de développement par la recherche d’une part et en même temps soutenir la capacité de recherche des institutions d’autre part. Elle reconnaît également que de telles recherches ne seraient pas possibles sans le financement de la coopération belge, aucun autre moyen n’existant dans ce domaine. L’évaluation souligne également les impulsions novatrices que de telles recherches permettent d’insuffler à la coopération. Elle met en évidence l’importance de la désignation de points focaux spécifiques qui ont facilité une meilleure interaction entre les chercheurs et l’administration, comparativement à ce qu’on avait connu avec les BVO et les BOS. Toutefois, la diffusion des résultats reste encore trop dépendante du profil et du dynamisme du point focal. L’évaluation recommande à cet égard une professionnalisation et une clarification de la ligne hiérarchique, ce qui permettrait à la fois d’accélérer le démarrage du programme et d’améliorer la diffusion des résultats7.

Les GRAP et les O*-Platformen prenant fin en décembre 2013, une nouvelle modalité de recherche en appui est envisagée pour la période 2014-2016, les ACROPOLIS à mettre en œuvre de manière commune par les universités de l’ARES-CCD8 et du VLIR-UOS. Ce nouvel outil se distingue des précédents sur plusieurs points :

Le programme se limite à trois thèmes déterminés directement par la DGD alors qu’auparavant c’était les coordinations universitaires qui sélectionnaient les thématiques dans une liste proposée par l’administration. Les trois thèmes de recherches fixés par la DGD sont : i) Financement du développement ; ii) Intégration des thèmes environnementaux et du changement climatique dans la transition vers le développement durable ; iii) Efficacité de l'aide avec un accent sur les contextes fragiles.

Afin de remédier au manque de coopération entre les expertises du nord et du sud du pays, qui existent pourtant sur des thématiques communes, la DGD exige que les trois ACROPOLIS soient mis en œuvre par des équipes qui associent des chercheurs d’institutions néerlandophones et francophones. Elle souhaite privilégier les propositions interdisciplinaires, interuniversitaires et intercommunautaires.

6 Cet outil faisait référence à d’autres modèles de plateformes existantes à cette époque : Plate-forme belge

pour la population et le développement (platformpopdev), Plate-forme belge pour la santé animale tropicale et l’élevage (be-troplive) , Plate-forme belge pour la santé internationale (be-causehealth), Plate-forme belge pour la microassurance et les mutuelles de santé (masmut), Plate-forme belge de la biodiversité (biodiversity), Point d’appui à l’entreprenariat coopératif (cooperatiefonderneme). 7 Evaluation réalisée par Deloitte, rapport du 18/07/2012.

8 Le 1

er janvier 2014, ARES-CCD remplace le CIUF-CUD.

Page 17: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

17

Le principe des « droits de tirage9 » appliqué dans les O*-Platformen est abandonné au profit d’une formulation plus explicite des résultats à atteindre.

L’appel à proposition est lancé simultanément pour les trois ACROPOLIS en décembre 2013 sur base de termes de références spécifiques pour chacun d’eux, formulés par la DGD. ARES-CCD et VLIR-UOS se chargent de diffuser l’appel, de récolter les différentes propositions, d’en vérifier la qualité académique sur base d’un examen par les pairs et de les transmettre à la DGD qui assume seule le choix final10. Une fois les ACROPOLIS sélectionnés, ARES-CCD et VLIR-UOS se chargent d’établir les contrats pour la mise en œuvre des programmes avec les universités coordinatrices de chacun des groupes.

Si généralement l’ARES-CCD et VLIR-UOS apprécient ces évolutions, elles regrettent le fait qu’elles aient été imposées sans beaucoup de concertation, dans la précipitation, entrainant plusieurs difficultés administratives (retard dans le démarrage des programmes, difficultés d’adaptation et d’homogénéisation des procédures de suivi administratif et financier qui antérieurement étaient parfois différentes à l’ARES-CCD et au VLIR-UOS, l’introduction de dépenses non prévues pour les mécanismes de détachement, affectant l’équilibre budgétaire du programme général du VLIR-UOS).

Selon les termes de l’appel à proposition, les ACROPOLIS se veulent être une forme souple de la coopération entre autorités et groupes de recherche, où la recherche nourrit et soutient la politique des acteurs belges dans la coopération au développement en fournissant des services académiques aux décideurs politiques. « Le but ultime est de poursuivre la professionnalisation » et l’amélioration de la qualité de la coopération. « Le programme ACROPOLIS souhaite également contribuer à la visibilité internationale de l'expertise académique belge de coopération au développement. Plutôt que de financer des activités de recherche ponctuelles et demander des conseils ad hoc, le programme ACROPOLIS vise donc à un partenariat mutuellement bénéfique entre les universités et la DGD »11, ce qui implique une plus grande connaissance mutuelle.

Mais on voit que cette formulation générale de l’objectif des ACROPOLIS ne recouvre pas

parfaitement les trois objectifs spécifiques qui lui sont assignés dans le même appel à proposition :

« approfondir et développer les connaissances existantes des chercheurs, ce qui doit conduire à la production académique (publications, doctorats, cours ou formations, etc.);

appliquer ces connaissances en réponse aux demandes et aux questions spécifiques, dans des formes diverses (conseils, directives, recommandations, etc.), tels que définis par l'administration ;

partager les connaissances et l'expertise entre les acteurs belges de coopération au développement (DGD, CTB, ONG et autres acteurs non gouvernementaux).12»

9 Une partie du budget préalablement déterminée est consacrée à répondre à des demandes ponctuelles

formulées par l’administration. 10

Dans les programmes passés, l’ensemble de la sélection était assurée par le CIUF-CUD et VLIR-UOS avec généralement une présence dans les comités de sélection de l’administration ou une modalité d’approbation de la sélection faite par celle-ci. 11

VLIR-UOS and CIUF-CUD: Acropolis; Academic research groups for policy support – Call – 16th of December 2013, page 5. 12

VLIR-UOS and CIUF-CUD: Acropolis; Academic research groups for policy support – Call – 16th of December 2013, page 6.

Page 18: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

18

Enfin, les termes de l’appel à proposition prévoient de mêmes modalités de

concertation à appliquer théoriquement aux trois ACROPOLIS13 :

la désignation par la DGD d’un point focal comme interlocuteur principal du groupe de chercheurs, expert du domaine et chargé de diffuser les résultats de l’ACROPOLIS au sein de la DGD (siège et terrain) ;

un comité de suivi pour chaque thème de recherche qui regroupe, autour du point focal, différents représentants des services géographiques et thématiques de la DGD et éventuellement aussi des représentants de la CTB ;

un comité d’accompagnement pour chaque ACROPOLIS qui regroupe les membres du comité de suivi, un expert de la CTB, un membre du cabinet du Ministre de la coopération le cas échéant, un membre du staff de l’ARES-CCD et du VLIR-UOS ; le coordinateur académique et les intervenants et chercheurs. Ce comité d’accompagnement doit se réunir deux fois par an au moins et assume la responsabilité de la supervision générale du programme (approbation des plans et des rapports d’activité).

Par ailleurs, il est évoqué la possibilité d’associer à ces modalités de concertation, dans une perspective de réseau, d’autres parties prenantes si nécessaire comme par exemple, des représentants de la DGD ou de la CTB sur le terrain, de BIO, des ONG, etc.

L’évaluation constate néanmoins que, rapidement, cette définition générale des objectifs

et des modalités de concertation telle qu’elle est formulée dans l’appel à proposition général va faire l’objet de modifications. Ainsi, dans les conventions pour l’exécution et le financement de ces ACROPOLIS qui seront signées en juillet 2014 entre les universités sélectionnées pour les mettre en œuvre d’une part et l’ARES-CCD et le VLIR-UOS, d’autre part, plusieurs changements significatifs apparaissent :

si l’objectif principal (professionnalisation, visibilité internationale) est repris de manière identique, les objectifs spécifiques de l’appel à proposition n’apparaissent plus comme tel ;

les modalités d’exécution sont différentes puisqu’elles reprennent : un comité d’accompagnement, comparable à celui défini dans l’appel à proposition, mais par ailleurs une commission stratégique (« policy commission ») qui n’existait pas dans l’appel à projet et un réseau dont la fonction est mieux précisée (notamment en termes de diffusion des résultats)14.

Ces différences illustrent, sans doute, les incertitudes, évolutions et discussions qui ont entouré la mise en place de ces Acropolis et expliquent, pour partie, selon VLIR-UOS, le retard du démarrage effectif de ce programme.

Dans la description de chacun des ACROPOLIS ci-après, nous verrons que si, de manière

générale, on retrouve une même logique de concertation, celle-ci va s’adapter à la spécificité de chacun des programmes.

13 VLIR-UOS and CIUF-CUD: Acropolis; Academic research groups for policy support – Call – 16th of December 2013, page 9. 14

“Agreement for the execution and funding of an ACROPOLIS project, hereafter referred to as ‘the project’ in the reference years 2014-2016 as part of the North Actions Programme of ARES resp. the VLIR between university X and ARES and VLIR”, signed on 9

th July 2014.

Page 19: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

19

2.2. Acropolis BeFind

2.2.1. Contexte

Cfr. Point 2.0 ci-dessus, présentation générale du contexte des trois Acropolis.

2.2.2. Composition de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

Le 16 décembre 2013, VLIR-UOS et CIUF-CUD, lancent un triple appel à projets «

Acropolis – Academic Research Groups for Policy Support » dont un premier autour du thème «Financing for development ». Parmi les sept propositions qui ont été soumises au VLIR-UOS et CIUF-CUD par les universités en réponse à ce triple appel, deux propositions concernaient ce premier thème sur le financement du développement : l’une coordonnée par l’ULG et l’autre coordonnée par l’UNamur. C’est cette dernière qui a été retenue à la suite de la procédure décrite dans le point 2.0 ci-dessus. Elle était présentée par le regroupement des trois institutions universitaires suivantes : l’UNamur (pour CRED), l’UAntwerpen (pour IOB) et la KULeuven (pour HIVA et GGS) et rassemblait ainsi quatre centres de recherche.

L’introduction d’une proposition conjointe par ces institutions universitaires a été basée sur l’expérience de recherche commune qui existait déjà entre IOB et CRED ; contact a été pris avec HIVA qui avait déjà travaillé sur le thème des ressources privées pour le développement pour le gouvernement flamand et qui pouvait aussi couvrir les aspects de « protection sociale » et de « flux financiers illégaux ». Cette proposition commune permettait d’allier des institutions académiques qui effectuent régulièrement des activités de consultance et/ou d’appui à la prise de décisions politiques (IOB et HIVA) et une institution centrée plus exclusivement sur du travail académique (CRED).

Cette réponse à proposition a donc été introduite en février 2014. Vu les retards dans la gestion du démarrage des Acropolis, la notification officielle de l’approbation du programme par la DGD n’a été signifiée aux institutions universitaires que le 15 Juillet 2014, alors que ce programme d’appui devait en principe démarrer au 1er mai 2014. La première tranche du financement n'a d’ailleurs été versée qu'en novembre 2014, ce qui a eu des conséquences sur le taux de décaissement de la première année. Les trois institutions universitaires porteuses de la proposition sélectionnée se sont alors constituées en un réseau interuniversitaire belge : « BeFinD », officiellement créé en 2014. Une convention a également été signée entre l’UNamur, université coordinatrice de ce réseau, et ARES-CCD/VLIR-UOS le 9 juillet 201415. Par ailleurs, les trois universités du réseau ont conclu un accord entre elles afin de prévoir les différentes règles de fonctionnement interne. Un premier financement de ce programme Acropolis a été accordé en fin d’année 2014 (novembre).

Il n'y a pas eu de changements dans les accords généraux initiaux conclus pour assurer

la gestion de cet Acropolis. Par contre chaque année, une négociation est organisée avec l’équipe interne de la DGD qui est mobilisée par le point focal (un attaché de D2.2 Croissance inclusive) afin de préciser le contenu de recherche pour chacun des quatre grands thèmes et sous-thèmes qui composent le programme de l’Acropolis BeFinD.

15 Compte tenu des retards et incertitudes qui règnaient à l’époque, dans l’attente de la signature effective des contrats, VLIR-UOS et ARES-CCD avaient envoyé une lettre d'attribution et avaient organisé une session d'information afin de tout mettre en œuvre pour un démarrage effectif à partir du premier mai. Il s’agissait de donner des garanties aux universités de l’effectivité du financement et de la possibilité pour les groupes de recherche de commencer leurs travaux. Compte-tenu des incertitudes financières du fait notamment des discussions concernant les compétences usurpées, les universités, contrairement au passé, n'étaient pas prêtes à préfinancer ce programme.

Page 20: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

20

b. Contenu du programme

Les termes de référence de l’appel mentionnaient les domaines de recherche potentiels

suivants :

les ressources locales pour le développement dont le volume pourrait

augmenter significativement : une orientation encouragée tant par les

bailleurs traditionnels dont les contributions diminuent que les gouvernements

locaux eux-mêmes. L’analyse de l’Acropolis « Financing for development »

devait se concentrer sur les ressources suivantes :

Taxes : former du personnel sur la prise en considération des taxes dans

les plans de développement et les budgets ; contribuer aux positions

belges dans des forums internationaux comme la conférence des NU sur le

financement du développement, les groupes de travail du CAD-OCDE ;

contribuer à un document opérationnel sur le soutien aux systèmes

fiscaux ; contribuer au renforcement des connaissances sur les

mécanismes d’évaluation des systèmes fiscaux dans la mesure où aucun

mécanisme n’est actuellement reconnu internationalement ;

Flux monétaires illégaux : analyser les méthodes de mesure des flux

illégaux ; former du personnel sur ce thème ; identifier les actions

potentielles dans les pays partenaires ; identifier les domaines de la

cohérence des politiques (complémentarité entre des préoccupations

comme par exemple prix de transfert, douanes, ressources naturelles,

transparence, paradis fiscaux, blanchiment d'argent) ; contribuer aux

positions belges dans des forums internationaux comme la conférence des

NU sur le financement du développement, la coalition pour la

Transparence financière, les groupes de travail du CAD-OCDE ;

Gestion de la dette : former du personnel sur la prise en considération et

la gestion de la dette dans les plans de développement et les budgets ;

contribuer aux positions belges dans des forums internationaux comme la

conférence des NU sur le financement du développement, forum des

parties prenantes de la gestion de la dette ; analyser les mécanismes de

redistribution des dépenses ; contribuer aux nouveaux programmes

indicatifs de coopération ;

la mobilisation des ressources privées pour le développement : dans un

contexte de réduction du financement du développement par l’Aide Publique

au Développement et les bailleurs traditionnels, l’analyse devait aussi se

porter sur cette nouvelle source pour le développement que peuvent être les

ressources privées :

analyse des différents mécanismes de soutien du développement par le

secteur privé ;

identification des points de cohérence politique de cette intervention du

secteur privé dans le soutien au développement ;

contribution aux positions belges dans des forums internationaux comme

le Trust Fund de l’UE pour les Infrastructures en Afrique, les groupes du

CAD-OCDE ;

APD et lien avec les autres flux de financement du développement : dans

le contexte de la réflexion du CAD-OCDE sur la « modernisation de l’APD »,

les résultats attendus pour ce sous-thème consistent notamment en :

l’analyse de la situation belge en matière de financement du développement ;

la contribution à une nouvelle référence pour ce financement ; la contribution

à la réflexion sur l’adaptation du concept d’APD ; l’analyse de l’approche de la

coopération internationale par les nouveaux acteurs (pays émergents,

fondations, etc.) ; la contribution aux positions belges dans des forums

internationaux comme la conférence des NU sur le financement du

développement, les groupes de travail du CAD-OCDE ;

Page 21: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

21

les biens publics mondiaux sur lesquels un focus particulier est à poser

dans le contexte de la mise en place des Objectifs du Développement Durable

(ODD). Les résultats attendus pour ce sous-thème consistent notamment en :

l’analyse des défis posés par les objectifs pour le climat et la biodiversité ;

l’identification des zones de cohérence des politiques ; la contribution aux

positions belges dans des forums internationaux comme l’agenda post-2015,

la conférence des NU sur le financement du développement, le CAD-OCDE,

l’UE.

L’offre présentée par BeFinD a été basée sur les compétences avérées de chacune des

trois institutions qui composent ce regroupement. La proposition a rencontré l’ensemble

des quatre domaines/thèmes de recherche dans lesquels étaient attendus des résultats

et elle a fait l’objet de négociations et d’adaptations.

c. Modalités de concertation et de suivi

La concertation et le suivi de BeFinD dépend avant tout de la relation très étroite et très fréquente qui existe entre les chercheurs et le point focal qui est un attaché du service D2.2. (Croissance inclusive) de la DGD. Il y a de très nombreux aller et retour entre les chercheurs et le point focal qui associe souvent d’autres collègues afin de réviser, préciser, négocier, adapter la demande de recherche qui est adressée à BeFinD. Il s’agit là d’un processus de suivi permanent.

A un second niveau, le comité d’accompagnement prévu dans le contrat établi entre ARES-CCD/VLIR-UOS et BeFinD et qui réunit en principe des représentants de différents services de DGD, des représentants du Cabinet, de la CTB et des OCNG si opportun, ne s’est pas réuni comme tel durant la première année. La pratique a été plutôt de réunir une équipe de coordination BeFinD-DGD, en principe au moins deux fois par an, qui rassemble la majorité des membres de BeFinD et de la DGD directement concernés. On y discute de la programmation et de l’état d’avancement du travail pour chaque thématique. C’est dans le cadre d’une telle réunion qu’en mai 2015 ont été fixées les modalités du démarrage du programme. Des représentants de l’ARES-CCD et le VLIR-UOS n’ont été présents qu’à certaines de ces rencontres, un représentant de la CTB une seule fois, mais pas de représentant du cabinet.

Enfin BeFinD participe à la « policy commission » qui réunit annuellement chercheurs,

points focaux et représentants de la DGD, de l’ARES-CCD et de VLIR-UOS pour faire le point sur l’état d’avancement du programme Acropolis dans son ensemble.

De manière conjointe, chercheurs et représentants de la DGD paraissent apprécier cette modalité de concertation qui est, semble-t-il, un peu plus informelle que pour les autres Acropolis.

d. Composition des équipes

Le réseau interuniversitaire BeFinD est constitué de quatre équipes de recherche issues

de trois universités qui regroupent une trentaine d’intervenants parmi lesquels :

14 chercheurs et intervenants académiques du Centre de Recherche en Economie

du Développement, de l’UNamur ;

3 chercheurs et intervenants académiques du Centre for Global Governance

Studies, KULeuven ;

8 chercheurs et intervenants académiques de HIVA Research Institute for Work

and Society, KULeuven ;

5 chercheurs et intervenants académiques de l’Institute of Development Policy

and Management, UAntwerpen.

BeFinD a choisi d’utiliser le financement du programme d’appui pour impliquer une

majorité de ces chercheurs, chacun d’eux étant financé pour des périodes très

Page 22: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

22

variables. 14 chercheurs au total ont été jusqu’ici financés sur ce programme (6 du

CRED, 1 du CGS, 5 de HIVA et 2 de l’IDPM).

BeFinD est une nouvelle équipe de recherche créée en 2014 suite à cet appel et qui

regroupe différents chercheurs dans le domaine. Ce n’est pas à proprement parler une

prolongation d’un programme d’appui antérieur même si cet Acropolis traite, pour partie,

de thèmes qui ont été analysés de 2009 à 2013 par la O*Platform « Aid architecture »

qui analysait les modalités de l’aide et était coordonnée par l’UAntwerpen (via son centre

de recherche IOB).

e. Outils produits

Les livrables produits par l’Acropolis BeFinD peuvent être regroupés en trois grands

groupes d’outils :

Des appuis aux politiques répondant à une demande spécifique de la DGD :

il s’agit d’appuis plus ponctuels : participation avec ou à la place de la DGD dans

des conférences internationales, conseils ponctuels par mails, téléphones,

organisation ou participation à des séminaires ou ateliers, etc.

Acropolis BeFinD a délivré neuf appuis ponctuels de ce type en année 1 (mai

2014-avril 2015) et neuf autres en année 2 (mai 2015-avril 2016).

Des documents de travail et notes d'orientation produits à la demande de

DGD : il s’agit de recherches développées sur des sujets discutés avec la DGD.

Acropolis BeFinD a publié dix documents de travail en réponse à des demandes

spécifiques de la DGD en année 1 et onze autres documents de travail sont en

cours de finalisation pour l’année 2. Par ailleurs trois notes d’orientation ont été

publiées en année 1 et une est finalisée en année 2.

Des productions académiques : ce sont des productions qui n’ont pas été

nécessairement discutées avec la DGD mais qui font partie du travail académique

des chercheurs du réseau, en lien avec les sujets à aborder dans le cadre de cet

Acropolis. Ces travaux académiques peuvent être indirectement un appui aux

politiques sur la thématique en général.

L’Acropolis BeFinD a publié depuis le démarrage de son programme vingt-six

productions académiques (sept en année 1 et dix-neuf en année 2) qui ne sont

pas directement des réponses aux questions posées par la DGD mais qui

abordent des sujets en lien avec les thèmes de l’Acropolis.

Type de produits délivrés à la

DGD

Période 2014-2016

Publication de Policy notes, Policy

briefs 3

Publication de documents de travail,

working papers 21

Production académique Oui, plusieurs dizaines

Participation à des rencontres

internationales 4

Réponse à des demandes techniques Oui, plusieurs dizaines

Formation Oui

Recherche appliquée spécifique –

appui à des projets Oui – (projets CTB)

Participation à des groupes de travail Oui

Evaluation de programmes ONG -

Organisation de séminaires,

workshops 7

Page 23: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

23

f. Volume financier du programme

BeFinD dispose pour ses activités du volume budgétaire suivant :

2014 2015 2016 Total

Budget Réalisé Budget Réalisé Budget Budget

Frais de personnel 253.000 284.500 251.000 788.500

Autres frais dont :

Déplacements

internationaux

Coûts opérationnels

Frais de coordination

62.300

16.000

11.300

35.000

92.000

38.000

19.000

35.000

57.200

19.500

2.700

35.000

211.500

Total général 315.300 220.000 376.500 308.200 1.000.000

Ce budget est réparti de manière équilibrée sur trois ans avec une légère concentration

des déplacements internationaux en année 2 et une augmentation des coûts

opérationnels qui y est liée. Le budget consacre en moyenne 79% de ses moyens aux

coûts de personnels, 7% aux déplacements internationaux et 3 % aux frais

opérationnels. Les deux premières catégories de dépenses ont été réparties en fonction

des axes de travail. Les moyens prévus sont destinés très majoritairement à l’axe

« Ressources locales pour le développement » (52% des frais de déplacements et 49%

des frais de personnel) et à l’axe « Mobilisation des ressources privées pour le

développement » (27% des frais de déplacements et 24% des frais de personnel).

Sur base d’un accord conclu avec la DGD, afin d’harmoniser des modalités de rapportage

financier qui étaient différentes pour VLIR-UOS et l’ARES-CCD lors de la mise en œuvre

des O*Platformen et GRAP, il est prévu que le budget total d’un million d’euros pour

chaque Acropolis soit réparti de manière relativement égalitaire et forfaitaire sur les trois

années. Ce n’est qu’en fin de programme, après trois ans, que le décompte du volume

financier réellement dépensé sera établi et analysé. Les soldes non exécutés durant une

année pourront être reportés sur l’année suivante. Il n’y a donc pas de décompte précis

des montants dépensés pour cet Acropolis jusqu’ici. Globalement, il est estimé qu’en

première année l’Acropolis BeFinD a utilisé quelques 69% de son budget (soit près de

220.000 euros). Ce faible taux d’absorption est expliqué par le démarrage retardé du

programme et les changements d’orientation initiaux ; il sera probablement compensé

par un taux d’exécution beaucoup plus élevé en années 2 et 3.

Enfin, ce volume financier de l’Acropolis BeFinD représente un peu moins de 1% du total

du financement accordé par la DGD à l’ARES-CCD et au VLIR-UOS pour leurs actions

Nord respectives et un peu plus de 0,5% de la totalité du financement accordé par la

DGD à ces deux plateformes universitaires pour la période 2014-2016.

2.2.3. Le cas exemplatif

Pour l’analyse de l’Acropolis BeFinD, il est apparu pertinent à l’équipe d’évaluation de

choisir, comme cas exemplatif, la « mobilisation des ressources privées pour le

développement » et ceci après avoir également pris avis auprès de l’équipe de recherche

et du point focal. En effet, parmi les quatre thèmes retenus dans les TdR de cet

Acropolis, deux apparaissaient plus spécifiques et plus circonscrits (APD et autres

financements de l’aide ainsi que les biens mondiaux publics). Les deux autres thèmes

couvraient une thématique plus englobante, toutefois le premier d’entre eux (les

Page 24: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

24

ressources locales pour le développement) abordait en parallèle trois sous-thèmes

distincts (taxes, flux illégaux et dette) ce qui rendait son approche moins homogène. Le

dernier thème, mobilisation des ressources privées pour le développement, présentait

donc plusieurs caractéristiques intéressantes : i) c’était une question innovante pour

laquelle la DGD avait un intérêt majeur ; ii) les livrables seraient produits sous des

formes différentes ; ce thème abordait une approche d’identification, d’analyse du

constat général, mais aussi d’examen plus concret des pratiques de la Belgique (projet

CTB) ; et iii) dans ce thème la dimension d’appui à la Belgique dans sa participation aux

forums internationaux était également présente. En outre, comme pour les autres

Acropolis, le choix se portait par priorité sur un thème qui présentait un bon niveau de

réalisation, l’analyse d’un cas exemplatif étant destinée également à faire émerger les

leçons positives à retenir lors de cette évaluation.

Pour ce cas exemplatif, le réseau BeFinD a produit les livrables suivants :

Pour les appuis aux politiques répondant à une demande spécifique de la DGD :

Participation à une réunion de BIO en décembre 2014 avec remise du

rapport en vue d’une collaboration avec cette institution sur les aspects de

financement privé du développement à la demande de la DGD. Mais cette

collaboration ne s’est pas concrétisée, BIO ne souhaitant pas investir dans

ce travail d’étude. Des contacts préliminaires ont également eu lieu entre

BeFinD et la CTB en vue de collaborations qui se concrétisent dans l’appui

à un de ses projets au Bénin.

Suite à la publication du document de travail 6 “Policy instruments to

improve MSMEs access to external financing in developing countries: A

survey”, l’intérêt de la DGD pour les questions liées aux impacts sociaux

des interventions sur les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME)

s’est renforcé. Ceci débouche sur une collaboration plus formelle avec la

CTB où, dans le cadre de leurs projets existants au Bénin, l’Acropolis

BeFinD apporte son expertise en collecte de données : plusieurs missions

de collecte, présence d’un chercheur de BeFinD à la représentation de la

CTB pour suivre l’évolution du projet. Cette collaboration doit permettre

aussi d’effectuer l’évaluation d’impact et d’additionnalité de ces projets

afin d’en tirer des recommandations, en termes de politique, destinées

tant à la CTB qu’à la DGD. Les données collectées constitueront par

ailleurs du matériel de travail pour la recherche académique future.

Présentation par un membre de BeFind de résultats sur les instruments

novateurs pour engager le secteur privé dans la coopération au

développement lors d’une rencontre organisée par le CAD de l'OCDE et le

ministère danois des Affaires étrangères à Copenhague.

Quatre documents de travail produits à la demande de DGD :

“Mobilizing private resources for development. Agendas, actors and

instruments”, Working Paper N°2

“Policy instruments to improve MSMEs access to external financing in

developing countries: A survey”. Working Paper N°6

“Welfare impact of MSMEs Support: Case studies”, Working Paper prévu

en 2016.

MSMEs Financing in Burundi case study, Working Paper prévu en 2016.

2.2.4. Les bénéficiaires de l’appui

Au sein de la DGD, les premiers bénéficiaires de l’appui de l’Acropolis BeFinD sont les

responsables du service D2.2 (croissance inclusive) au travers duquel les livrables de cet

Acropolis sont diffusés plus largement au sein de la DGD, sans qu’il soit toujours possible

de déterminer, avec précision, l’ampleur du personnel de l’administration qui bénéficie

effectivement de ces productions. Lorsque l’Acropolis BeFinD organise ses ateliers et

conférences, ceux-ci sont ouverts de manière plus large au sein de la DGD, ce qui

Page 25: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

25

permet à un public plus varié de prendre connaissance des résultats de son travail. Par

ailleurs, de manière plus indirecte et plus ponctuelle, le cabinet du ministre de la

Coopération est aussi un bénéficiaire de ces appuis, notamment dans le cadre de la

préparation de rencontres internationales. Au-delà de ce premier cercle immédiat auquel

s’adresse cet appui, les activités de BeFinD touchent progressivement d’autres acteurs :

particulièrement la CTB notamment pour ses projets au Bénin, ou certaines

représentations de la Belgique sur le terrain (Ambassade au Rwanda). On constate que

le réseau BeFinD multiplie les interactions avec d’autres acteurs dans le cadre de cet

appui aux politiques (peu la première année, mais nettement plus à partir de la seconde)

ce qui permet d’élargir progressivement l’éventail des bénéficiaires : diplomates chargés

de la coopération dans les ambassades belges à l’étranger, CTB, fonctionnaires des

institutions internationales, chercheurs d’autres universités du nord et du sud. En outre,

ces interactions avec des acteurs extérieurs dans le cadre de l’appui aux politiques

permettent au réseau BeFinD de développer et étendre ses collaborations au niveau

académique avec des institutions universitaires du Nord et du Sud (Paris Dauphine,

Université d’Utrecht, Université Abomey Calavi au Bénin et Universidad Catolica Boliviana

de La Paz). Par ailleurs, l’Acropolis BeFinD dispose d’une mailing list qu’il étoffe

progressivement et au travers de laquelle il diffuse de manière plus étendue ses

productions et informations, dont une partie est probablement utilisée par les

destinataires, sans qu’il soit possible de le vérifier. Par contre, les organisations non

gouvernementales sont certainement l’acteur de développement le moins directement

touché par cet Acropolis jusqu’ici, les chercheurs indiquant que ces contacts sont prévus

lors de la troisième année du programme.

Au niveau macro, les appuis portent à la fois sur un appui à la préparation et à la

participation du ministre de la Coopération et de la DGD aux rencontres internationales :

conférence des NU sur le financement du développement, réunions du CAD-OCDE

principalement.

Au niveau méso, les appuis consistent principalement en des contributions au travail

d’analyse et de réflexion de la DGD en matière de financement du développement par la

production des Policy briefs et working papers. Comme par exemple : l’utilisation d’un

document de travail sur les instruments politiques pour le Fonds Vert pour le Climat afin

de formuler la contribution du gouvernement belge à ce fonds. Mais indirectement

d’autres acteurs institutionnels belges peuvent être touchés, sur demande de la DGD

avec la participation d’experts des Ministères fédéraux de l’environnement et des

finances, d’experts des gouvernements flamand et wallon lors de la présentation des

productions relatives aux biens publics mondiaux, par exemple.

Enfin, au niveau micro, on peut évoquer ici les appuis à la DGD sous forme de réponses

et avis relatifs à des aspects plus spécifiques et des questions formulées notamment

dans le cadre des contacts réguliers entre les chercheurs et le point focal.

2.2.5. Les effets de cet instrument

Les effets de cet instrument sont d’intensité variable :

Au niveau de la préparation de la politique, les effets sont certainement

perceptibles dans le chef des services directement concernés par le sujet (D2.2

en particulier et aussi D0). L’effet est plus diffus au niveau de la DGD dans son

ensemble et du cabinet du Ministre avec lequel les chercheurs disent avoir très

peu de contact. De manière plus opérationnelle, la contribution de l’appui en

termes de programmation et de préparation de nouvelles stratégies touche

également de plus en plus la CTB, du moins au niveau de quelques projets en

particulier (Bénin).

Le renforcement de la connaissance de la DGD est un effet sans doute encore

plus limité à un cercle assez restreint de fonctionnaires, à savoir ceux qui sont

directement concernés par ce dossier relativement théorique du financement du

développement.

Page 26: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

26

Le renforcement de la connaissance des autres acteurs de la coopération (hormis

CTB) est un effet très peu perceptible dans la mesure où les activités de cet

Acropolis ne s’adressent que très indirectement et ponctuellement aux acteurs

non gouvernementaux (diffusion des productions, ateliers). Pourtant la question

du financement du développement est analysée de manière toujours plus

approfondie par certains acteurs non gouvernementaux avec lesquels une

collaboration plus étroite pourrait être une opportunité.

Au niveau de l’appui à la visibilité internationale de la Belgique, l’effet de cet

Acropolis est assez significatif, il était d’ailleurs largement et systématiquement

attendu pour pratiquement tous les thèmes et sous-thèmes, comme le met en

évidence la formulation des TdR.

2.2.6. Conclusions préliminaires

L’analyse de cet Acropolis BeFinD nous permet de souligner différents points d’attention

soulevés par cet instrument.

En matière de pertinence :

Dans la mesure où il s’agissait, pour une part, d’une nouvelle thématique,

l’identification des besoins pour cet appui au politique n’était pas toujours

clairement identifiée au départ, ou du moins a été modifiée à plusieurs reprises

(travail envisagé avec BIO, puis abandonné ; évolution dans la priorité donnée à

certains sous-thèmes : flux illégaux, MPME, etc.). Pour la DGD cela s’explique

par le fait que cette thématique était nouvelle dans le programme Acropolis (à la

différence des Acropolis KLIMOS et Aid Effectiveness). Ceci explique pour partie

cette phase de "tâtonnement".

L’appui aborde des questions fondamentales pour le développement,

structurantes et particulièrement actuelles : il peut donc répondre à un besoin

effectif de la DGD et du ministre de la Coopération.

L’Acropolis BeFinD aborde un domaine d’analyse qui couvre une réalité plus large

que ce qui est financé et géré par la DGD (comme par exemple Finexpo,

Ducroire, etc. qui dépendent du SPF Finances), mais les décideurs et

fonctionnaires dont relèvent ces domaines ne sont pas nécessairement impliqués.

La logique intercommunautaire (NL + FR) est pertinente selon les chercheurs et

constitue une plus-value significative d’Acropolis pour le monde académique qui a

de plus en plus rarement l’opportunité de mettre en oeuvre de telles logiques

intercommunautaires.

En matière d’efficacité/efficience :

Les modalités de fonctionnement avec un contact formel annuel et des contacts

réguliers avec le point focal sont perçues comme positives. Le point focal

constitue un élément clé dans la relation établie entre l’équipe de recherche et la

DGD.

Les productions sont diversifiées et s’adaptent aux demandes formulées par les

bénéficiaires (publication, analyse, mais aussi appui plus opérationnel comme

pour le suivi des projets CTB sur le terrain).

Les effets des livrables sur la DGD dans son ensemble sont peu clairs aux yeux

des chercheurs. Les canaux de diffusion existent : le point focal en premier lieu,

les ateliers et conférences, la mailing list, le site web, mais il est difficile de

mesurer les effets sur les destinataires. En outre, une association plus

systématisée des autres acteurs (CTB et le cabinet) aux réunions de présentation

du suivi de la recherche pourrait renforcer l’impact de cet appui.

Un nombre très limité de postes (diplomates chargés de la coopération au

développement auprès des ambassades) sont concernés et touchés directement

par cet appui.

Selon toutes les parties, la DGD apparaît sous-staffée pour pouvoir assurer une

diffusion large et une appropriation significative des livrables.

Page 27: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

27

La collaboration avec les autres acteurs de la coopération, en particulier les ONG,

reste limitée jusqu’ici.

En matière de durabilité :

Ce programme comble un manque de ressources humaines au niveau de la DGD

et permet aux fonctionnaires de disposer d’outils d’analyse, de mesure et de suivi

des politiques développées par la Belgique. La durabilité des contributions de cet

appui reste dépendante de la capacité d’appropriation de l’administration

(stabilité du personnel concerné, ressources humaines suffisantes).

Les collaborations établies entre les chercheurs de l’Acropolis BeFinD dans le

cadre de cet appui et d’autres acteurs internationaux permettent de densifier les

partenariats académiques des universités belges.

En matière de cohérence :

La thématique de cet Acropolis étant englobante, elle présente en soit une logique

de cohérence. Toutefois, l’expression des demandes ayant évolué au cours de la

période de démarrage du programme, on constate un certain éparpillement des

domaines d’études : multiplication des sous-thèmes dans l’analyse des ressources

locales du développement, variation dans les terrains d’analyse (abandon de BIO,

appui à des projets CTB au Bénin, etc.).

Le financement du développement englobe plus que ce que couvre le budget de la

coopération ; l’implication de ces autres contributeurs à l’APD est encore peu

explicite et peu systématisée dans ce programme d’appui aux politiques.

2.3. Acropolis KLIMOS

2.3.1. Contexte

Cfr. Point 2.0 ci-dessus, présentation générale du contexte des trois Acropolis.

2.3.2. Description de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

« Integration of the environmental and climate change themes in the transition towards

sustainable development” a été le second des thèmes arrêtés par la DGD et sur lequel il

a été demandé aux universités de mener des recherches en appui dans le cadre du

programme Acropolis. Ce thème, une fois choisi par la DGD, a fait l’objet du deuxième

appel à proposition lancé par CIUF-CUD et VLIR-UOS, le 16 décembre 2013.

Les raisons du choix de cette thématique s’expliquent par plusieurs éléments. Le cadre

de la politique internationale, lié au développement durable et à la coopération au

développement, change rapidement. Le contexte du développement post-2015 s’inscrit

dans une démarche intégrée qui, dans le prolongement des acquis des Objectifs du

Millénaire pour le Développement (OMD), insère les dimensions environnementales dans

une approche plus globale définie par les Objectifs de Développement Durable (ODD).

Le débat pour la définition de ce cadre prend forme de façon graduelle et incorpore aussi

les moyens de son implémentation (financement, transfert de technologie et

renforcement de capacités). Prendre des mesures politiques, appliquer les bons

instruments de politique et développer un environnement institutionnel efficient et

adapté sont les éléments clés pour la transition vers une économie verte. La récente

réforme de la DGD était fortement liée à cet aspect avec la création d'une direction

thématique, qui comprenait les services D2.4 "Climat, environnement et ressources

naturelles" et D2.2 "Croissance inclusive". En retenant cette thématique dans le

Page 28: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

28

programme Acropolis, la DGD voulait donner à ces deux services l'opportunité de faire

appel à des appuis externes pour renforcer l'élaboration de sa stratégie en la matière.

Au démarrage de cet appui aux politiques, la DGD attend donc un apport académique à

trois niveaux différents :

"Policy support for determining the positions of Belgian Development Cooperation

in the international debate" ;

"Policy support for defining policy options for Belgian development cooperation" ;

"Capacity building and the development of instruments to support all Belgian

actors in integrating the environmental protection and climate change themes".

Parmi les sept propositions qui ont été soumises au VLIR-UOS et CIUF-CUD par les

universités en réponse à l’appel général pour Acropolis, deux propositions concernant ce

deuxième appel sur le climat sont introduites par deux groupes de recherche différents :

l’un à l’initiative de l’Université de Gent et l’autre à l’initiative de la KULeuven. Le groupe,

coordonné par la KULeuven, est "KLIMOS" qui existait déjà sous O*-Platformen. C’est la

proposition de ce second groupe qui sera finalement retenue par la DGD selon la

procédure décrite au point 2.0. "KLIMOS" va proposer de travailler sur 4 sous-thèmes :

Sustainable Natural Resource Management ;

Sustainable Energy & Infrastructure :

Governance for Environment & Sustainable Development ;

Environmental/Sustainability Monitoring & Evaluation.

Durant O*-Platformen, le groupe KLIMOS était limité à une collaboration de 4

partenaires néerlandophones : 3 universités (KULeuven, UGent et VUB) et 1 institution

d'enseignement supérieur non-universitaire, la Katholieke Hogeschool Sint-Lievens

(maintenant Technologiecampus Gent, KULeuven).

Sous Acropolis, KLIMOS s’est élargi en associant trois nouveaux partenaires

universitaires : UA, UCL et ULB, parmi lesquels deux universités francophones. .

Le groupe KLIMOS a introduit sa proposition mi-février 2014 au VLIR-UOS et à l’ARES-

CCD. Une analyse des propositions a eu lieu durant les mois de février et mars 2014, le

but étant que la DGD fasse la sélection pour fin mars 2014 et que le programme

Acropolis puisse débuter en mai 2014. Suite à des retards dans les procédures au

démarrage, les contrats n'ont été signés qu'en juillet 201416 et le premier financement

n'a été dégagé qu'en novembre 2014.

A la DGD, c’est au niveau du service D2.4 que se situe le point focal pour cet Acropolis

KLIMOS qui fait le lien entre l’administration et le groupe de recherche.

b. Contenu du programme

Selon les termes de référence de l’appel à propositions, le contenu de l’Acropolis KLIMOS

peut être résumé comme suit :

"Policy support for determining the positions of Belgian Development Cooperation

in the international debate"

une contribution, basée sur des arguments scientifiquement fondés, afin de

soutenir la DGD dans la détermination d'une position belge dans le contexte

d'un cadre de développement post-2015 ;

une contribution, basée sur des arguments scientifiquement fondés, afin de

soutenir la DGD dans la détermination d'une position belge dans le contexte

du débat international et européen sur les moyens pour atteindre les objectifs

liés au développement durable.

16 Idem à la note de bas de page numéro 15.

Page 29: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

29

"Policy support for defining policy options for Belgian development cooperation"

une contribution pour l'élaboration et le monitoring de l'implémentation de la

note stratégique sur l'environnement ;

un input pour d'autres notes stratégiques ;

soutien aux diplomates chargés de la coopération dans les ambassades

belges pour la préparation d'un dialogue politique dans les secteurs où la

Belgique à le "lead" ;

soutien à la CTB et aux diplomates chargés de la coopération dans les

ambassades belges dans l'implémentation de programmes bilatéraux dans le

secteur "sustainable management of natural resources and climate change",

dans la dissémination de "lessons learned" et dans la formulation de

recommandations dans le cadre de la préparation de programmes

pluriannuels avec des pays partenaires.

"Capacity building and the development of instruments to support all Belgian

actors in integrating the environmental protection and climate change themes"

intégrer et approfondir des "sustainability assessment tools" pour le suivi-

évaluation (ex-ante et ex-post) afin de promouvoir la cohérence de la

politique en la matière (p.ex. transformation du "KLIMOS toolkit" en un

"Sustainability toolkit") et formuler des propositions pour

l'institutionnalisation de ce "Sustainability toolkit" ;

développer un schéma pratique et "user-friendly" pour l'estimation de

l'impact sur l'environnement (ex-ante et ex-post), adapté aux différents

niveaux de décision (stratégie, programmes multi-annuels, ...) ;

développer et monitorer des études de cas dans des pays partenaires, liées,

par exemple, à :

l'accès à l'énergie verte en fonction du coût et du niveau de pauvreté et

l'identification des goulots d’étranglement liés à l'atteinte des objectifs

secondaires pour l'énergie renouvelable dans l’initiative "Sustainable

Energy for All" (SE4All) ;

la gestion durable de la terre avec un focus sur l'adaptation au

changement climatique, les changements des écosystèmes et la prévention

des émissions des gaz à effets de serre.

c. Modalités de concertation et de suivi

Les modalités de concertation et de suivi de l’Acropolis KLIMOS s’articulent de manière

globale selon les principes prévus dans la convention entre l’université coordinatrice et

l’ARES-CCD et le VLIR-UOS. Elles se situent essentiellement à trois niveaux :

Des contacts réguliers et plus informels entre des membres de l’équipe et le point

focal de la DGD (D2.4) ;

Un comité d’accompagnement sous forme d’une réunion formelle qui rassemble

en moyenne quatre fois par an l’ensemble des chercheurs et intervenants KLIMOS

des différentes institutions universitaires et les membres de la DGD concernés par

le domaine d’études ;

Acropolis KLIMOS participe également annuellement à la policy commission qui

réunit chercheurs, points focaux et représentants de la DGD, de l’ARES-CCD et du

VLIR-UOS pour faire le point sur l’état d’avancement du programme Acropolis

dans son ensemble.

Les autres acteurs de la coopération sont peu impliqués dans les structures de suivi de

cet Acropolis, ils sont plutôt associés aux évènements plus extérieurs organisés par

KLIMOS (conférences, ateliers).

Page 30: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

30

d. Composition des équipes

Le réseau interuniversitaire KLIMOS est constitué de 8 équipes de recherche issues de

six17 universités qui regroupe une trentaine de chercheurs. Ce réseau est coordonné par

un professeur de KULeuven. Dans quatre parmi ces huit équipes, des chercheurs sont

financés directement par ce projet principalement à temps partiel, soit pour un total de

quelques 2,9 ETP. Les chercheurs individuels non financés directement par cet Acropolis

restent impliqués dans ce réseau de recherche qui essaie de rassembler d’autres fonds

pour les financer, notamment au travers des études de cas. Celles-ci sont menées en

parténariat avec des chercheurs des universités dans le Sud. Par exemple : Université de

Kisangani (UNIKIS) en RDC avec le projet DEFI, Université Nationale du Rwanda (UNR),

Université du Burundi (UB), Busitema Université (Ouganda), Université de Limpopo

(Afrique du Sud), Universités de Mekelle et de Jimma (Ethiopie), Université de

Ouagadougou (Burkina Faso) et Université Nationale du Vietnam (UNV) à Hanoi avec le

projet Wamade.

Le schéma suivant présente la manière dont les différentes équipes interviennent dans

chaque sous-thème du programme.

17

L’école d’enseignement supérieur KaHo Sint Lieven, faisant partie intégrante de la KULeuven dorénavant.

Page 31: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

31

e. Outils produits

Les livrables produits par l’Acropolis KLIMOS peuvent être regroupés en trois grands

types de produits :

Des appuis aux politiques répondant à une demande spécifique de la

DGD : il s’agit d’appuis plus ponctuels : participation avec ou à la place de la DGD

dans des conférences internationales, conseils ponctuels par mails, téléphones,

organisation ou participation à des séminaires ou ateliers, etc. A titre d’exemples

on peut citer :

L’organisation de 12 workshops pour l’ensemble du personnel de la DGD et

d’autres acteurs de la coopération internationale belge. Les thèmes de ces

workshops ont été fixés en concertation entre la DGD et les chercheurs, et

réalisés souvent avec l’apport d’une expertise internationale et nationale,

en complément de l'expertise de l’Acropolis KLIMOS.

L’organisation par la Belgique d’un évènement en marge de la COP21,

basé sur le travail produit par l’Acropolis KLIMOS.

A la demande des diplomates belges qui assuraient la coordination

l'approche multidonor SE4All, la révision, du projet PAREF au Rwanda sur

l'énergie renouvelable mis en œuvre par la CTB qui va maintenant

envisager l’utilisation d’une technologie nouvelle afin d’augmenter

l'efficacité de la production du charbon de bois de 20 à 35-40%.

La contribution à la position belge sur Rio+20, à l’implémentation des

ODD, au programme indicatif Mali.

L'organisation d'un atelier de 2 jours sur la biodiversité à la DGD en

novembre 2015 en collaboration avec CeBios de l’IRSNB afin d’accroître la

sensibilisation et de renforcer la capacité de certains fonctionnaires.

Des articles A1 publiés dans des revues scientifiques (avec des peer

reviews) : ce sont des productions qui ne répondent pas directement à des

demandes de la DGD dans le cadre du financement à l’appui aux politiques mais

dont le contenu et les résultats s’inscrivent dans les quatre sous-thèmes cités ci-

dessus et peuvent soutenir la coopération belge dans la définition de sa stratégie.

On peut citer quelques exemples :

"Conceptualizing the Effectiveness of Sustainability Assessment in

Development Cooperation" (Hugé J et al)

" Sustainability Assessment and Indicators : Tools in a decision-making

strategy for Sustainable Development (Waas T et al)

"Global sustainability networks" (Marx A. et al)

"REALU vs REDD+ : Carbon and biodiversity in the Afromontane

landscapes of SW Ethiopia" (Verbist B. et al)

Des "working papers" : ce sont aussi des productions qui n’ont pas été

nécessairement discutées avec la DGD mais qui font partie du travail académique

des chercheurs du réseau, en lien avec les sujets à aborder dans le cadre de cet

Acropolis. Ces travaux peuvent être indirectement un appui aux politiques sur la

thématique en général. L’Acropolis KLIMOS prévoit de produire chaque année au

moins 10 articles A1 et/ou "working papers". Sur base des "working papers" les

plus pertinents pour la DGD, l’Acropolis KLIMOS publie des "policy briefs" (voir

point suivant). Deux exemples de ces "working papers":

The climate finance transparency Gap - Implications for the Belgian

Development Co-operation;

Vietnam, a donor darling of adaptation aid? The credibility of the Rio

marker "Adaptation" put to the test.

Page 32: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

32

Des "policy briefs" produits à la demande de DGD. La DGD avait fait,

pendant la phase des O*-Platformen, la remarque que les "working papers"

étaient bien lus par le point focal de la DGD (service D2.4) mais pas

(suffisamment) par les autres services de la DGD. Les « policy briefs » ont pour

objectif de combler ce déficit. Poursuivant cette pratique entamée au cours des

O*-Platformen, l’Acropolis KLIMOS a donc publié 3 « policy briefs » jusqu’ici. La

publication de 8 autres "policy briefs" est planifiée à l’avenir sur base de la

recherche des années précédentes. Les trois policy briefs déjà produites sont :

“Ecological rainfall infrastructure: investment in trees for sustainable

development” en collaboration avec ASB Partnership for the Tropical

Forest Margins. ASB Policy Brief 47. Nairobi.

“Managing forests for water and for climate cooling” Edition spéciale en

collaboration avec We Forest.

“Invasiveness prospects of biofuels: avoid invasiveness threat of novel

tropical biofuel crops”. KLIMOS Policy Brief 7, KLIMOS, Leuven.

Comme durant les O*-Platformen, la plupart des "policy briefs" vont être produites

pendant la dernière année du programme Acropolis.

En résumé :

Type de produits délivrés à la

DGD

Première et deuxième année

d'Acropolis (01/05/2014 -

30/04/2016)

Publication de Policy briefs 1 en première année et 2 en

deuxième année

Publication d'articles scientifiques et

working papers

11 articles en première année et 12

en deuxième année

Production de "conference papers" 4

Production d'un livre 1 en première année

Note interne Oui

Participation à des rencontres

internationales Oui

Réponse à des demandes pour des

services académiques 6 cas en première année

Formation + accompagnement de

mémoires de fin d'études et de

thèses de doctorat

Oui

Recherche appliquée spécifique Oui

Participation à des groupes de travail Oui

Organisation de séminaires,

workshops

5 séminaires DGD en première année

et 7 en deuxième année

Page 33: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

33

f. Volume financier du programme

La contribution financière de l’Acropolis KLIMOS est très également répartie sur les 3

années, comme l’indique le tableau ci-dessus. Il faut cependant noter que le budget total

présenté par le réseau KLIMOS est plus élevé que le seul financement DGD (1.262.400

EUR). Il vise à refléter également l’apport propre des membres, qui se fait surtout par de

l’apport en personnel.

2014 2015 2016 Total

Budget Réalisé Budget Réalisé Budget Budget

Frais de personnel 248.000 250.000 252.000 789.000

Autres frais dont :

Déplacements

internationaux

Coûts opérationnels

Frais de coordination

87.300

16.000

39.000

30.300

83.300

16.000

37.000

30.300

81.300

10.000

41.000

30.300

211.500

Total général 333.300 220.000 333.300 333.300 999.900

Ce n’est qu’en fin de programme, après trois ans, que le décompte du volume financier

réellement dépensé sera établi et analysé. Les soldes non exécutés durant une année

pourront être reportés sur l’année suivante. Il n’y a donc pas de décompte précis des

montants dépensés pour cet Acropolis. Globalement, il est estimé qu’en première année

KLIMOS a utilisé quelques 66% de son budget (soit près de 220.000 euros).

Nonobstant le fait qu’il était prévu que cet Acropolis démarre le 1er mai 2014, la

première tranche du financement n'a été versée qu'en novembre 2014. Pour la

deuxième année, la première tranche a été versée en juillet 2015. Ces retards ont rendu

la plupart des universités plus méfiantes quant au préfinancement de ce programme, ce

qui a eu un impact sur les chercheurs et sur le fait d’étendre le réseau KLIMOS à

d'autres sources de financement ou projets de recherche afin de pouvoir «nouer les deux

bouts»18.

Enfin, ce volume financier de l’Acropolis KLIMOS représente un peu moins de 1% du

total du financement accordé par la DGD à l’ARES-CCD et au VLIR-UOS pour leurs

actions Nord respectives et un peu plus de 0,5% de la totalité du financement accordé

par la DGD à ces deux plateformes universitaires pour la période 2014-2016.

18 Par ailleurs, comme indiqué plus avant, la méfiance est née également du contexte d’incertitude qui planait au moment du démarrage du programme : compétences usurpées, interprétation différente par la DGD dans les modalités de rapportage financier entre les programmes Nord du VLIR-UOS et ceux d’ARES-CCD.

Page 34: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

34

2.3.3. Le cas exemplatif

Le cas exemplatif retenu est l'analyse d’un sous-thème et un sujet particulier dans un

autre sous-thème mais avec un lien clair entre les deux:

Le sous-thème : "Governance for Environment & Sustainable Development"

Le sujet : "Sustainable land use and resilient livelihoods in the landslide-prone

region of Mount Elgon, Uganda" dans le sous-thème “Sustainable natural

resources management”.

Ce cas exemplatif a été choisi pour les raisons suivantes :

pour le sous-thème "Governance for environment & sustainable development" il y

a une large production de documents intéressants à analyser ;

pour ce même sous-thème, il y a quatre universités qui collaborent avec une

logique intercommunautaire (KULeuven, UAntwerpen, UGent et ULB) ;

tous les sous-thèmes doivent d’une façon ou d’une autre se référer au sous-

thème « Governance for environment & sustainable development » parce qu’il

s’agit de recherches en appui à la politique ;

le point focal de la DGD a demandé au début du programme Acropolis de

travailler sur le sujet des « Voluntary sustainability standards (VSS)» ;

c’est une première expérience où l’on fait un lien entre les aspects écologiques

d’une part et les aspects socio-économiques d’autre part ;

le sujet "Sustainable land use and resilient livelihoods in the landslide-prone

region of Mount Elgon, Uganda" est un exemple positif de l’état d'avancement du

groupe KLIMOS et de l’orientation vers laquelle il veut évoluer ;

dans l’étude sur le Mount Elgon, le groupe de recherche a collaboré avec l’IRSNB

et le MRAC (Concrètement : IRSNB a fait l’identification des fourmis et le MRAC a

fait l’identification des araignées, insectes qui sont utilisés comme ‘environmental

sustainability indicators’).

Nous sommes conscients du risque de biais positif d’un tel choix. Vu l'effort investi dans

ce sous-thème et le nombre de publications, nous pensons néanmoins qu’il est

intéressant d’analyser ce cas exemplatif plus en détail, non comme l’illustration d’une

moyenne des réalisations mais comme exemple de réalisation positive.

On peut constater que le groupe de recherche travaille de façon très coordonnée, ce qui

donne le grand avantage que les études dans ce sous-groupe se renforcent

mutuellement. Jusqu'à présent, le groupe de recherche a produit neuf publications

(working papers) dont plusieurs ont été publiées dans des revues internationales

importantes.

Les résultats des études aident à créer une vue globale sur le sujet de la gouvernance

pour l'environnement avec un accent particulier sur les normes volontaires de durabilité

(VSS). Ces normes sont souvent considérées comme des précurseurs dans une

législation environnementale.

Le cas exemplatif " Sustainable land use and resilient livelihoods in the landslide-prone

region of Mount Elgon, Uganda" focalise encore plus sur ces VSS.

Cette étude aide à élaborer un pré-projet pour créer dans la région un développement

socio-économique durable. Deux percées importantes et récentes dans les recherches

sont l’évaluation des VSS sur :

l'environnement ;

le bien-être des agriculteurs.

Page 35: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

35

C'est la première étude qui analyse l'effet des (VSS) à la fois sur l'environnement et sur

le développement socio-économique. Elle est le résultat de la complémentarité entre les

chercheurs des trois universités qui ont participé à ce travail avec, en particulier, l’apport

de l'ULB qui se focalise plus sur les aspects socio-économiques liés à l'environnement.

Le 19 avril 2016 il y a eu un atelier pour présenter les premiers résultats et les

publications paraîtront pendant l'été de 2016.

La DGD pourrait maintenant reprendre les conclusions de ces études et les appliquer

dans les programmes de la coopération belge.

2.3.4. Les bénéficiaires de l’appui

Schématiquement les bénéficiaires de l’appui sont présentés de la manière suivante par

KLIMOS19 :

De manière plus spécifique, on peut répartir les principaux bénéficiaires de ce

programme en quatre groupes distincts.

19 Schéma présenté lors de la « policy commission » du 28 avril 2016.

Page 36: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

36

a. La DGD

Au sein de la DGD, les premiers bénéficiaires de l’appui de l’Acropolis KLIMOS se

trouvent au sein de la direction D2 et plus particulièrement du service D2.4. Plus

indirectement des fonctionnaires de la DGD peuvent bénéficier du contenu des "policy

briefs" et des séminaires et ateliers organisés à leur intention. Il y a une distribution

large des "policy briefs" sans qu’il soit possible d’avoir une vue précise du nombre de

personnes qui lisent et/ou utilisent le contenu de ces publications.

Les appuis à la DGD portent à la fois sur un appui à la préparation de notes stratégiques

et à la participation de la Belgique à des rencontres et sommets internationaux (par

exemple à la COP21 à Paris).

b. La CTB

L’Acropolis KLIMOS est, selon la personne responsable du thème transversal

« environnement» au sein de la CTB, relativement peu utile pour la CTB.

Les raisons sont essentiellement les suivantes :

un des objectifs principaux d'Acropolis est de donner un appui scientifique à la

politique de la coopération internationale et par conséquent c'est la DGD qui en

est le premier bénéficiaire ;

si un des objectifs du programme d'études en appui aux politiques était de baser

celles-ci sur des constats avérés et des réalités empiriques, on devrait utiliser

beaucoup plus les informations, résultats des projets bilatéraux (mis en œuvre

par la CTB) comme input pour ces études, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ;

les projets et programmes de la CTB sont de plus en plus développés dans une

logique de "capacity building" (ce qui est assez immatériel) et par conséquent des

études comme par exemple celle sur la gestion des mangroves dans l'Est de

l'Afrique telles que développées par l’Acropolis KLIMOS ne peuvent être que d’une

faible utilité directe pour les projets et programmes actuels de la CTB ;

en interne à la CTB, il est difficile de stimuler des collègues à participer à des

activités liées au programme KLIMOS.

Malgré ces réserves, l’Acropolis KLIMOS rencontre, depuis peu, plus régulièrement une

partie des demandes de la CTB. Ainsi, il contribue depuis janvier 2016 aux formations de

l’Infocycle de la CTB en prenant en charge le module ‘changement climatique et

développement’. En RDC, l’Acropolis KLIMOS partage ses résultats de recherche obtenus

dans l’Etude de cas DEFI à Kisangani avec le responsable de la CTB sur place.

En 2014, l’Acropolis KLIMOS avait soumis une première fois la proposition WAMADE

(WAter MAnagement and urban DEvelopment under climate change in Ha Tinh) qui visait

à soutenir l'intervention de la CTB dans une des trois villes de son projet « Water

management and urban development » au Vietnam. Non retenu à l’époque, le projet a

été soumis à nouveau et retenu dans le cadre d’un financement VLIR-UOS l’année

suivante. Il vient de démarrer en mars 2016, ce qui permettra à l’Acropolis KLIMOS de

collaborer pendant 4 ans au Vietnam avec la CTB et ses partenaires. Dans les réunions

préparatoires à cette collaboration, la complémentarité entre l’Acropolis KLIMOS et la

CTB a été reconnue.

c. Bénéficiaires indirects

On peut parler de bénéficiaires indirects dans le sens où des résultats d'études peuvent

avoir un impact sur une plus large partie la "communauté des acteurs de la coopération

internationale en Belgique" lorsque celle-ci profite des productions du programme. C’est

entre autre le cas pendant les différents ateliers et séminaires que l’Acropolis KLIMOS

organise et auxquels les acteurs du secteur peuvent participer.

Page 37: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

37

Par ailleurs, cet Acropolis développe des collaborations plus étroites avec certains autres

acteurs de coopération ou plateforme comme PROTOS, Bos+, Educaid, WWF, Trees for

farmers, etc. KLIMOS contribue à monter des projets conjoints pour le VLIR-UOS

comme par exemple le projet de compensation CO2 en Ethiopie avec l’Université de

Mekelle, Trees for Farmers et Bos+.

d. Les départements des universités qui sont membres de l’Acropolis KLIMOS

Grâce à ce programme, les départements universitaires impliqués ont la possibilité

d'offrir quelques postes de recherche dans un domaine qui les intéresse. Au travers de

ces recherches, ils peuvent :

produire des publications académiques ;

nourrir le contenu de leurs cours ;

accompagner des mémoires de fin d'études et des thèses de doctorat ;

guider plus de doctorants du Sud ;

réorienter certains collègues scientifiques impliqués dans des projets purement

scientifiques vers des projets scientifiques plus axés vers le développement.

Les départements concernés reçoivent également des frais d'administration, ils ont accès

à un réseau très large et à des informations intéressantes, qu'ils ne pourraient pas

obtenir en direct.

2.3.5. Les effets de cet instrument

Des effets de l’Acropolis KLIMOS peuvent être décelés au niveau des quatre objectifs

généraux du programme d’appui aux politiques comme identifiés ci-dessous :

Au niveau de la préparation de la politique, les effets sont clairs et évidents.

Plusieurs produits (working papers, policy briefs, séminaires) sont un appui à la

DGD afin de mieux préparer sa stratégie et ses prises de positions dans les

forums internationaux (comme par exemple à la COP21).

Le renforcement de la connaissance de la DGD est moins évident : la

contribution de l’Acropolis permet certainement un accroissement des

connaissances des fonctionnaires qui sont directement impliqués (point focal ou

autres) mais le problème réside dans le manque de modalités de diffusion

systématique de ces connaissances. Il est donc difficile d’estimer si, d’ores et

déjà, l’appui considéré contribue de manière efficiente au renforcement des

connaissances de la DGD en tant qu’institution.

Le renforcement de la connaissance des autres acteurs est également moins

manifeste. L’appui s'engage petit à petit dans des collaborations et activités

avec quelques acteurs non gouvernementaux, avec le point focal environnement

de la CTB, mais pour l'instant, ce sont des appuis encore trop ponctuels pour

permettre un véritable effet sur le niveau de connaissance de ces acteurs. Les

premiers contacts développés démontrent une certaine demande dans ce

domaine, notamment exprimée par la CTB. Selon ces acteurs, l’évolution à ce

niveau est néanmoins positive : chacun est de plus en plus convaincu de

l’intérêt d’une collaboration plus intense avec les autres acteurs de la

coopération.

Au niveau de l’appui à la visibilité internationale de la Belgique, l’effet de cet

Acropolis apparaît clairement. La préparation de la COP21 et les publications

reprises dans des forums internationaux sont des exemples concrets qui

soutiennent cette visibilité internationale.

Page 38: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

38

2.3.6. Conclusions préliminaires

En matière de pertinence :

L'appui du groupe de recherche KLIMOS est pertinent dans l'élaboration des notes

stratégiques. Vu les défis internationaux au niveau de l'environnement et la

volonté politique de la Belgique de s'inscrire dans les engagements de la COP21,

ces appuis académiques répondent à un besoin de la DGD et d’autres acteurs de

la coopération qui doivent élaborer des stratégies bien étayées dans le domaine.

Il est pertinent d'utiliser des méthodes scientifiques/académiques pour élaborer

des notes stratégiques ou des positions dans des organisations internationales.

Pour le point focal, il est important de garder un équilibre entre la recherche

(purement) académique et les demandes plus précises de la part de la DGD au

sein du programme. Durant les O*-Platformen, on appliquait le système des

droits de tirage qui était, pour le point focal, un instrument utile. Ceci dit, malgré

l’abandon de ce système de droits de tirage, les chercheurs du groupe KLIMOS

ont fait preuve de flexibilité en la matière et ont eu régulièrement des réunions de

concertation avec le point focal KLIMOS afin de voir comment ils pouvaient

répondre à des questions ponctuelles de la part de la DGD. Même durant la

transition entre les O*-Platformen et Acropolis, les chercheurs ont continué à

donner des inputs pour la rédaction de la note stratégique sur l'environnement.

En matière d’efficacité/efficience :

En général les chercheurs répondent aux questions du point focal de la DGD qui

estime donc que ce programme atteint globalement son but. Toutefois, celui-ci

souligne qu'il n'est pas toujours aisé d'obtenir la contribution des personnes les

plus expérimentées sur les sujets traités par les études en appui. Par ailleurs, le

point focal estime également qu'il y a des "partenaires dormants" dans l'offre

présentée au départ à la DGD.

Enfin, le point focal considère aussi, que, compte tenu de la complexité du sujet,

il n'y a pas suffisamment de capacité au sein de la DGD afin de pouvoir

réellement contrôler le contenu des productions (exemple ; difficulté de trouver

au sein de l’administration une réaction à sa demande concernant la création d'un

"Green Climate Fund"). Il existe donc un risque, à certains moments, que la DGD

doive participer à des réunions sans avoir une maîtrise complète de certains

concepts contenus dans les textes préparatoires.

Le coordinateur de l’Acropolis KLIMOS estime que le programme de recherche est

efficace et que la DGD peut utiliser les résultats des études (par exemple, les

VSS) pour les appliquer dans les programmes de la coopération belge. Il

considère aussi que c’est une occasion ratée de ne pas avoir diffusé plus

largement la boîte à outils KLIMOS (surtout focalisé sur les changements

climatiques). Aujourd’hui les chercheurs ont développé un nouveau kit de

développement durable («sustainability kit» qui prend plus en compte les

différents aspects : écologiques, sociaux et économiques). Ils sont en négociation

avec certaines ONG belges afin de voir comment elles peuvent utiliser plus

efficacement ce nouveau kit. Celui-ci a été proposé au concours D4D organisé par

le MRAC ce qui devrait lui conférer plus de renommée et de visibilité.

En matière de durabilité :

Ce programme comble un manque de ressources humaines et d’expertise très

pointue dans ce domaine du climat au niveau de la DGD et permet aux

fonctionnaires de disposer d’outils d’analyse, de mesure et de suivi des politiques

développeés par la Belgique. La durabilité des contributions de cet appui reste

dépendante de la capacité d’appropriation par l’administration (stabilité du

personnel concerné, ressources humaines suffisantes).

L’Acropolis KLIMOS a probablement contribué au fait que la DGD participe

maintenant à certaines commissions de BelSpo chargées de l’élaboration des TdR

Page 39: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

39

d’appels à projets ou à consultance dans le domaine du climat. Elle peut ainsi

attirer l’attention sur la dimension Sud ou internationale de ces questions

climatiques.

La durabilité de l’Acropolis KLIMOS s’appuie aussi sur le fait que ses chercheurs

effectuent des missions de consultance pour d'autres agences de coopération

actives dans ce domaine (par exemple, une mission de consultance sur le biogaz

pour la SNV).

Par contre, la durabilité de ce programme est fragilisée par le manque de stabilité

des orientations politiques sur le long terme : la succession rapide des quatre

derniers ministres de la coopération a induit une succession d’accents particuliers

en matière d’approche des questions climatiques.

En matière de cohérence :

Il y a une certaine cohérence dans l’approche de l’Acropolis KLIMOS, entre autre

lorsqu’on analyse le sous-thème "Governance for Environment & Sustainable

Development", notamment dans la dimension intercommunautaire de la recherche. Le

coordinateur de l’Acropolis KLIMOS met en évidence cette cohérence mais estime lui-

même qu’elle pourrait encore s'améliorer.

Quelques problèmes de cohérence peuvent toutefois être soulignés :

la conférence organisée par l’Acropolis KLIMOS le 18 mai 2016 sur le sujet des

villes durables n’a pas impliqué l’expert de la CTB spécialisé dans ce domaine

et qui a travaillé dans des projets de ce type pour la CTB. Ceci est dû à un

problème de communication, la conférence ayant été plusieurs fois annoncée

durant les réunions du comité de suivi. Mais d’autres opportunités de

collaboration apparaissent avec le projet WAMADE pour lequel il sera

certainement utile d'organiser certaines activités communes KLIMOS-CTB ;

dans le cadre d'une étude sur l'intégration de la biodiversité dans des

évaluations environnementales de la coopération au développement, les

chercheurs de l’Acropolis KLIMOS se sont basés sur une analyse de données

publiées par la Banque Mondiale. La CTB a exprimé son vif intérêt pour qu’une

telle démarche soit appliquée sur les évaluations de ses propres projets.

Celles-ci n'étant pas publiques, la CTB a proposé aux chercheurs de l’Acropolis

KLIMOS de les mettre à leur disposition dans un futur proche, ce qui est

accueilli positivement par les chercheurs. (Ceci dit : le responsable

"environnement" au sein de la CTB comprend qu’il était plus facile pour les

chercheurs de se limiter aux documents de la Banque Mondiale dans ce travail

de comparaison).

De manière générale, la cohérence pourrait être amplifiée en recherchant un meilleur

équilibre entre «les réponses aux questions précises et la recherche plus académique» :

les demandes ad hoc peuvent être nourries avec de la recherche plus académique et les

questions ponctuelles stimulent la recherche académique.

Page 40: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

40

2.4. Acropolis Aid effectiveness with a focus on fragile contexts

2.4.1. Contexte

Cfr. Point 2.0 ci-dessus, présentation générale du contexte des trois Acropolis.

2.4.2. Description de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

Comme indiqué pour les Acropolis précédents, c’est le 16 décembre 2013, que VLIR-UOS

et CIUF-CUD, lancent un triple appel à projets « Acropolis – Academic Research Groups

for Policy Support » dont un autour du thème « Aid effectiveness with a focus on fragile

contexts ». Ce thème, déterminé par la DGD, regroupe, pour partie, des domaines qui

étaient abordés antérieurement dans deux groupes de recherche distincts : le « GRAPAX

» qui traitait de l’appui à la paix en particulier dans les états fragiles et la « O*Platform

Aid Architecture » qui se focalisait notamment sur l’efficacité de l’aide. Malgré une

concertation préalable, ces deux groupes de recherche qui fonctionnaient dans les

programmes passés, n’ont pu s’entendre sur une réponse commune à cet appel à

propositions. Finalement trois propositions séparées et concurrentielles ont été

présentées à la sélection de cet Acropolis qui s’est déroulée selon la procédure décrite

dans la partie contexte de ce rapport : l’une à l’initiative de UStLouis, une seconde

présentée par l’UAntwerpen et la troisième par l’UCL. Au terme de cette procédure, c’est

la proposition coordonnée par l’UStLouis qui a été retenue. Elle était portée par les

chercheurs déjà impliqués dans le GRAPAX dans le passé (UStLouis, UCL, ULB et ULG),

auxquels ont été associés des chercheurs de l’UGent. Cette réponse à proposition a été

introduite en février 2014. Vu les retards dans la gestion du démarrage des Acropolis, la

notification officielle de l’approbation du programme par la DGD n’a été signifiée aux

institutions universitaires que le 15 Juillet 2014, alors que ce programme d’appui devait

en principe démarrer au 1er mai 2014. Une convention a également été signée entre

UStLouis, université coordinatrice de cet Acropolis, et ARES-CCD/VLIR-UOS le 9 juillet

201420. Un premier financement de ce programme Acropolis a été accordé en fin d’année

2014 (novembre).

b. Contenu du programme

Les termes de référence de l’appel mentionnaient les domaines de recherche potentiels

suivants :

« analyse de l’existant (évolution et taux d’absorption de l’aide budgétaire,

fongibilité de l’aide budgétaire, évaluation des systèmes de gestion des

finances publiques) ;

relation entre utilisation des systèmes nationaux et taux d’exécution ;

relation entre prévisibilité et flexibilité de l’aide ».

Finalement après discussion et présentation de la proposition aux diplomates chargés de

la coopération dans les ambassades belges situées dans les zones ciblées par l’analyse

(Burundi, Mali, Niger, RD Congo, Rwanda) à l’occasion des journées diplomatiques en

juin 2014, six axes de recherche ont été retenus pour cet Acropolis :

Développement et diffusion des connaissances sur les contextes fragiles ;

Analyse et gestion des risques dans les pays fragiles – étude de cas dans le

cadre de la TST Mali-Niger ;

20 Idem à la note de bas de page numéro 15.

Page 41: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

41

Recherche et appui sur la conditionnalité, y compris l’expérience belge avec

les « Tranches incitatives » ;

Recherche et appui sur le « Statebuilding » à travers la décentralisation –

Comment renforcer la gouvernance locale ;

Appui à la participation et au renforcement de la société civile locale ;

Utilisation des systèmes nationaux (NEX).

c. Modalités de concertation et de suivi

La concertation et le suivi de cet Acropolis s’effectue à quatre niveaux.

Un contact régulier existe entre les chercheurs et le point focal de la DGD. Durant

la première année, ce point focal était composé de deux personnes de services

différents (D1 et D2.5) qui avaient des approches différentes. Selon les

chercheurs, la concertation était alors assez confuse et la formulation de la

demande de l’administration peu claire. Depuis juin 2015, la fonction est assurée

par un seul fonctionnaire du service D1.3, ce qui a fortement clarifié et stabilisé

une relation qui permet maintenant un contact pratiquement permanent entre

l’équipe de recherche et l’administration.

Un comité d’accompagnement restreint, chargé de la gestion générale de l’appui,

rassemble le coordinateur de la recherche et son équipe avec uniquement des

membres de différents services de la DGD (D2.5, D3, D1 et D0). Ce comité s’est

réuni à 8 reprises depuis le démarrage du programme. DGD et chercheurs ont

évoqué la perspective d’inviter à l’avenir un représentant de l’ARES-CCD/VLIR-

UOS à ces réunions.

Un comité d’accompagnement élargi, composé du comité restreint auquel

s’ajoutent des représentants du Cabinet du Ministre, de la CTB, d’autres services

du SPF affaires étrangères et de l’ARES-CCD/VLIR-UOS se réunit en principe deux

fois par an pour présenter et discuter l’état d’avancement du programme.

L’équipe de chercheurs a exprimé le souhait d’ouvrir ce comité à d’autres

intervenants (notamment les ACNG), mais la question ne semble pas encore

totalement tranchée, l’administration marquant une certaine réserve à cet égard.

Ce comité s’est réuni à 6 reprises depuis le démarrage du programme.

Une policy commission réunit annuellement chercheurs, points focaux et

représentants de la DGD, de l’ARES-CCD et de VLIR-UOS pour faire le point sur

l’état d’avancement du programme Acropolis dans son ensemble.

De manière assez unanime, chercheurs, chargés de programme VLIR-UOS/ARES-

CCD et représentants de la DGD estiment que si la concertation et le suivi

n’étaient pas satisfaisants durant la première année, la réorganisation opérée

depuis juin 2015 a nettement amélioré les choses. Il reste toutefois, selon les

chercheurs, des différences dans les demandes qui sont exprimées par

l’administration : entre le siège et le terrain, entre le point focal qui souhaite s’en

tenir au contenu du programme tel qu’il a été négocié au préalable et certains

services de la DGD qui introduisent de nouvelles demandes (par exemple :

digitalisation).

d. Composition des équipes

L’équipe de cet Acropolis, financée par le projet, est composée de quatre chercheurs de

l’UStLouis, ULB, ULG et UGent à temps partiel et d’un chercheur de l’UCL-ULB à temps

plein. L’ensemble de cette équipe représente 3,2 équivalents temps plein. Elle est

soutenue par une équipe de six intervenants académiques issus des cinq mêmes

universités.

Page 42: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

42

Pour accéder à une information et des données pertinentes et à jour, l’équipe de

recherche mobilise en outre régulièrement des compétences complémentaires avec

lesquelles elle est fréquemment en contact :

une série d’acteurs académiques du Sud : le Réseau des chaires UNESCO

d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ; la Chaire UNESCO d’Education à la Paix

et à la Résolution pacifique des conflits de l’Université du Burundi ; la Chaire

UNESCO pour la culture de la paix, le règlement des conflits, les droits humains,

la démocratie et la bonne gouvernance de l’Université de Kinshasa ; le Centre de

Gestion des Conflits (CCM) de l’Université nationale du Rwanda à Butare ; la

Fondation Paul Ango Ela pour la promotion de la Géopolitique en Afrique centrale

(Yaoundé, Cameroun) ; l’Université catholique de Bukavu (RDC) ; l’Université du

Graben (Butembo, RDC) ;

une série d’acteurs non gouvernementaux : ASF – Avocats Sans Frontières ; le

Département d’activités internationales de la Croix-Rouge de Belgique ; le GRIP –

Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité ; l’Institut de la Vie

; La Commission Justice et Paix ; RCN « Justice et démocratie » ; l’Université de

Paix ; Kiyo ; le CNCD – 11.11.11. ;

la CTB et le cabinet de la Coopération au développement.

e. Outils produits

L’Acropolis Aid effectiveness with focus on fragile contexts a produit quatre types

d’outils: i) les synthèses traitant d’une question spécifique de manière vulgarisée ; ii) les

notes de politique répondant à une question directement posée par la DGD ; iii) les notes

internes répondant aussi directement à une question posée par la DGD mais à usage

interne de la DGD ; iv) les documents de travail traitant de manière plus globale d’une

question de recherche destinées aux acteurs de coopération et au décideurs politiques.

Depuis le début du projet, l’équipe de chercheurs a produit :

1 note de synthèse (Policy brief) sur l’évocation de l’article 96 de l’accord de

Cotonou (en 2015) ;

7 notes de politique (notamment en lien avec l’atelier de juin 2015 à Kinshasa et

les missions au Mali), toutes datées de 2015 ;

8 notes internes (consacrées principalement à développer des outils ou

mécanismes d’analyse des contextes fragiles) dont une en 2015 et sept en 2016 ;

3 documents de travail (sur le Mali et les tranches incitatives) dont une en 2015

et deux en 2016.

Enfin, cet Acropolis a réalisé cinq autres outputs secondaires à destination d’acteurs

variés : une note sur l’APD dans les environnements fragiles à l’occasion de la 3ème

conférence sur le financement du développement à Addis Abbeba en juillet 2015, une

contribution à l’avis remis par le Conseil consultatif sur la cohérence des politiques

belges en faveur du développement en Afrique centrale, une analyse et un questionnaire

sur les bonnes pratiques, un poster Acropolis dans le cadre d’une conférence

internationale.

Outre ces productions écrites, cet instrument a fourni plusieurs appuis ad hoc à la DGD :

dans le cadre des Assises de la Coopération en mai 2014, Acropolis Aid

effectiveness a travaillé avec le service D2.5 (consolidation de la société) à la

préparation d’un atelier spécifique sur la question de la fragilité –

sécurité/gouvernance, intitulé « Mettre le contexte au cœur de l’action :

opérationnaliser une approche sensible à la fragilité » ;

de nombreux échanges entre les postes et les chercheurs d’Acropolis Aid

effectiveness ont alimenté la discussion sur une meilleure intégration et

opérationnalisation de la fragilité dans les politiques de coopération belge : un

processus d’élaboration d’une note de base dans une optique de fragilité, basée

Page 43: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

43

notamment sur l’analyse de la situation burundaise était envisagée mais

actuellement suspendue à cause de la situation au Burundi ;

Acropolis Aid effectiveness a participé à la conception, l’organisation et la

facilitation d’un atelier inter-agence organisé par la Belgique et l’Union

européenne à Kinshasa sur le thème d’une meilleure intégration de la fragilité

dans les politiques de coopération ;

dans le cadre de l’axe gestion des risques, sur base de nombreuses consultations,

Acropolis Aid effectiveness développe un outil de gestion des risques adapté à la

situation de la Belgique sur base de l’analyse de cas du Mali et en préparation du

nouveau programme de coopération avec ce pays ;

préparation, participation aux réunions de coordination et accompagnement de la

DGD aux réunions de l’INCAF où la Belgique co-préside actuellement un des

groupes de travail ;

l’analyse de la tranche incitative telle qu’utilisée par la Belgique ;

une identification des recommandations en matière d’appui à la décentralisation

et la gouvernance ;

une identification des approches promues par les bailleurs de fonds dans l’appui à

la société civile dans le cadre de la réflexion sur la réactivation de l’allocation de

base «appui direct à la société civile» ;

l’organisation d’évènements scientifiques, plusieurs communications scientifiques

sur des thèmes liés à cet appui.

Type de produits délivrés à la

DGD

Période 2014-2016

Publication de Policy notes, Policy

briefs 10

Publication de documents de travail,

working papers et notes internes 7

Production académique Oui

Participation à des rencontres

internationales Oui (INCAF, Atelier Kinshasa)

Réponse à demandes techniques Oui, plusieurs dizaines

Formations -

Recherche appliquée spécifique –

appui à des projets -

Participation à des groupes de travail Oui

Evaluation de programmes ONG -

Organisation de séminaires,

workshops -

Page 44: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

44

f. Volume financier du programme

L’Acropolis Aid effectiveness with focus on fragile contexts dispose pour ses activités du

volume budgétaire suivant :

2014 2015 2016 Total

Budget Réalisé Budget Budget Budget

Frais de personnel 238.393 236.491 258.735 263.910 761.038

Autres frais dont :

Déplacements

internationaux

Coûts opérationnels

Frais d’investissement

Frais de coordination

94.514

33.250

31.000

-

30.264

67.928

24.154

5.908

7.602

30.264

74.549

33.250

11.000

-

30.299

69.566

33.250

6.000

-

30.316

238.629

Total général 332.907 304.419 333.284 333.476 999.667

Ce budget est réparti de manière parfaitement équilibrée sur trois ans avec une

diminution régulière des coûts opérationnels au fil du temps compensée par une faible

augmentation des coûts de personnel. Le budget consacre en moyenne 76% de ses

moyens aux coûts de personnels, 10% aux déplacements internationaux et 5 % aux frais

opérationnels. Pour cet Acropolis qui a établi son rapport financier de première année

selon les modalités appliquées dans le cadre des GRAP, un décompte plus précis des

dépenses effectives existe : on constate un taux d’exécution global de 91% malgré le

démarrage tardif et des moyens opérationnels nettement moins utilisés que prévus mais

compensés, pour partie, par des investissements non prévus initialement.

Enfin, ce volume financier de l’Acropolis Aid effectiveness représente un peu moins de

1% du total du financement accordé par la DGD à l’ARES-CCD et au VLIR-UOS pour leurs

actions Nord respectives et un peu plus de 0,5% de la totalité du financement accordé

par la DGD à ces deux plateformes universitaires pour la période 2014-2016.

2.4.3. Le cas exemplatif

Au départ, le premier axe de recherche « Développer et diffuser des connaissances sur

les contextes fragiles » prenait des formes très variées : séminaires, documents de

format court, etc. Ce premier travail empirique a fait émerger l’utilité et la pertinence de

réaliser un guide de bonnes pratiques en situation de fragilité. Ce livrable est apparu

comme un outil principal et fédérateur de la recherche et cet axe d’opérationnalisation

des connaissances sur les contextes de fragilité est devenu central, l’ensemble des

chercheurs y apportant leur contribution. Dans la mesure où cet axe présentait une

démarche transversale, associait l’ensemble de l’équipe de recherche et encadrait le

travail des autres axes, il est apparu pertinent à l’équipe d’évaluation de le choisir

comme cas exemplatif, et ceci après avoir également pris avis auprès de l’équipe de

recherche et du point focal.

Comme indiqué ci-dessus, durant la première année de fonctionnement, les différentes

activités visant à opérationnaliser les connaissances sur les contextes de fragilité

témoignaient d’une approche plus ponctuelle que structurelle : préparation de l’atelier

spécifique sur la question de la fragilité pour les assises de la coopération de 2014 ;

Page 45: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

45

analyse de la note stratégique sur les situations de fragilité pour les diplomates et

membres du personnel de l’Ambassade belge au Burundi et sur la manière dont cette

note pouvait s’intégrer au travail quotidien des postes ; Atelier inter-agence pour

l’amélioration de l’engagement dans les situations de fragilité à Kinshasa avec l’UE ;

préparation, participation aux réunions de coordination et accompagnement de la DGD

aux réunions de l’INCAF ; contribution à la rédaction de notes internes de la DGD sur la

participation de la Belgique à l’INCAF et à Govnet de l’OCDE. L’Acropolis Aid

Effectiveness touchait alors indistinctement différents secteurs et différentes zones

géographiques.

A partir de la seconde année, le travail de main streaming de l’approche fragilité va se

poursuivre et renforcer sa cohérence en se focalisant sur deux secteurs de concentration

: « agriculture et sécurité alimentaire » d’une part et « santé » utilisé comme traceur

pour l’opérationnalisation de la note fragilité, d’autre part. Cette

intégration/opérationnalisation de la fragilité devrait également déboucher sur une

traduction, dans le cadre belge, des bonnes pratiques diffusées au niveau du CAD de

l’OCDE (INCAF) et sur un appui à la DGD (siège et terrain) dans les suites à donner aux

conclusions de l’atelier inter-agence organisé à Kinshasa.

L’approche fragilité est un domaine complexe, qui était assez faiblement maîtrisé au sein

de la DGD jusqu’il y a peu, notamment parce qu’il était suivi antérieurement, en partie,

par du personnel plus extérieur –expert en qualification spéciale et détaché de la

défense- qui a quitté l’administration sans être remplacé. La fragilité était donc

relativement peu intégrée à la DGD. L’Acropolis Aid Effectiveness et en particulier son

premier axe, en développant une approche globale de la question, répond à un besoin

explicite au sein de l’administration. Il a permis de mieux prendre en compte cette

problématique par un plus grand nombre de fonctionnaires. Le sujet est devenu, selon le

point focal, une priorité tant pour la direction de l’administration que pour le Ministre,

même si l’approche mériterait encore un travail complémentaire de conceptualisation et

de définition.

2.4.4. Les bénéficiaires de l’appui

De manière globale, les bénéficiaires de cet Acropolis sont principalement les membres

de la DGD, en particulier ceux des services D0, D2.5 et D1.3. En outre, les postes dans

les pays fragiles (particulièrement : Burundi, Mali, Niger, RDC), ont directement

bénéficié des appuis. Le Cabinet de la coopération n’est pas directement bénéficiaire de

cet appui même si des contacts ont été recherchés. C’est plus indirectement via D0 que

l’Acropolis répond aux besoins de l’autorité politique. De manière plus ponctuelle aussi,

quelques acteurs non gouvernementaux de développement ont pu bénéficier d’appuis

particuliers : Médecins du Monde, CNCD 11.11.11, RCN, notamment.

Au niveau Macro, l’Acropolis appuie la DGD dans sa visibilité internationale : notamment

sa participation et sa vice-présidence dans le groupe de travail de l’INCAF, la

contribution de la Belgique à une approche européenne plus coordonnée de

l’opérationnalisation du concept de fragilité au travers de l’atelier de Kinshasa.

Ponctuellement, cet appui a également bénéficié au cabinet du Ministre avec la

formulation d’une note lors de la conférence d’Addis Abeba sur le financement de l’aide.

Au niveau Méso, les bénéficiaires sont principalement la DGD (notes internes, outils sur

la gestion des risques, contribution à la préparation des programmes de coopération

dans quelques pays fragiles), le cabinet du Ministre (appui à la finalisation de la

concentration de la coopération gouvernementale sur une majorité d’Etats fragiles) et les

postes (note de base Mali, analyse de risques sur base de cas nationaux concrets,

notamment).

Page 46: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

46

Au niveau plus Micro, différents services de la DGD, d’autres services du SPF affaires

étrangères (B1.4), les diplomates et responsables de la coopération dans les

ambassades belges dans les pays fragiles, la CTB, des ONGs ont bénéficié de

contributions parfois plus ponctuelles de l’Acropolis : utilisation des documents produits,

réponse à des demandes d’avis, échanges sur la gestion des projets et les modalités

d’intervention en situation de fragilité et d’exceptions, contribution à l’avis sur la

cohérence des politiques pour le CNCD 11.11.11, etc.

2.4.5. Les effets de cet instrument

Les effets de cet instrument sont d’intensité variable :

Au niveau de la préparation de la politique, les effets s’intensifient

progressivement avec une prise en compte de l’approche fragilité mieux diffusée

au sein de la DGD (outil de gestion des risques, notes internes, concentration

géographique sur les états fragiles, etc.) même si certaines initiatives n’ont eu

qu’un impact partiel (appui aux programmes de coopération au Mali et Niger, par

exemple).

Le renforcement de la connaissance de la DGD est un effet plus mitigé : la

contribution de l’Acropolis permet certainement un accroissement des

connaissances des fonctionnaires qui sont directement impliqués (point focal ou

autres) mais le problème réside dans le manque de modalités de diffusion

systématique de ces connaissances. Il est donc difficile d’estimer qu’aujourd’hui

déjà l’appui considéré contribue de manière efficiente au renforcement des

connaissances de la DGD en tant qu’institution.

Le renforcement de la connaissance des autres acteurs de la coopération est sans

doute pour le moment le parent pauvre de cet Acropolis. L’appui multiplie les

collaborations et activités avec quelques acteurs non gouvernementaux, avec des

services de la CTB mais il s’agit d’appuis encore trop ponctuels pour permettre un

véritable effet sur le niveau de connaissance de ces acteurs. Néanmoins, les

contacts développés témoignent d’une certaine demande dans ce domaine,

notamment exprimée par la CTB qui a parfois souhaité une collaboration plus

étroite. Les chercheurs et la CTB constatent que le cadre institutionnel limite cette

approche plus intense à l’adresse des autres acteurs de la coopération (les TdR ne

contiennent rien d’explicite à ce niveau). Selon ces acteurs, l’évolution à ce

niveau est néanmoins positive : chacun est de plus en plus convaincu de l’intérêt

d’une collaboration plus intense avec les autres acteurs de la coopération. Un

exemple récent est l’association de la CTB à la délégation DGD-Acropolis lors de

la dernière réunion de l’INCAF.

Au niveau des ONG, on ne peut vraiment pas parler d’effet d’accroissement de

connaissances actuellement dans la mesure où il s’agit uniquement de quelques

participations communes à des activités ponctuelles (contributions mutuelles,

échanges d’informations mais pas ou en tous cas peu de transfert réel de

connaissances). Il faut toutefois souligner que de manière générale, si les ONG

ont une connaissance minimale du contenu des programmes d’appui aux

politiques en général, c’est l’Acropolis Aid Effectiveness qui est le plus connu et le

plus souvent cités ; les autres programmes étant pratiquement totalement

inconnus.

C’est au niveau de l’appui à la visibilité internationale de la Belgique que l’effet de

cet Acropolis est le plus évident et le plus concret. La participation significative de

la coopération belge à l’INCAF en est l’exemple le plus explicite, mais il faut aussi

rappeler que l’apport académique à l’atelier de Kinshasa a renforcé la crédibilité

et la notoriété de la contribution belge à cet évènement.

Page 47: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

47

2.4.6. Conclusions préliminaires

L’analyse de cet Acropolis « Aid effectiveness with a focus on fragile contexts » nous

permet de souligner différents points d’attention soulevés par cet instrument.

En matière de pertinence :

La thématique répond à des besoins explicites dans la mesure où la coopération

belge concentre son intervention sur les pays fragiles et que les modalités de

l’aide dans ces contextes sont un sujet de débat crucial au plan international.

L’appui permet progressivement une plus grande prise en compte de l’approche

en termes de fragilité au sein de la DGD, approche qui était, selon le point focal,

trop peu présente et trop peu structurée jusqu’ici ;

Une problématique qui rencontre les besoins de la DGD surtout (notes internes,

nouveaux programmes pays, analyse des risques), plus partiellement ceux du

Cabinet (concentration géographique sur les états fragiles). Des besoins sont

exprimés par la CTB mais encore trop peu rencontrés, même s’il y a progrès.

Avec les ONG, les contacts actuels relèvent plus de l’échange d’informations, de

collaborations ponctuelles que de réponses à des besoins (à l’exception de la note

sur la cohérence des politiques) ;

Importance, plus grande que dans d’autres Acropolis, du travail avec les

représentations de la DGD sur le terrain dans les pays concernés suite

notamment à la réflexion menée au début du programme sur son contenu avec

les attachés lors des journées diplomatiques ;

Livrables attendus plus opérationnels et plus diversifiés que durant les GRAP, qui

semblent mieux répondre aux besoins de la DGD ;

Importance et nette plus-value du travail intercommunautaire (NL-FR) qui

renforce des collaborations qui existaient déjà mais qui étaient peu soutenues.

En matière d’efficacité/efficience :

Evolution par rapport au programme antérieur (GRAP) : la DGD a défini les TdR

sous forme de résultats à atteindre, de produits à délivrer. L’approche se veut

donc plus rigoureuse, mais avec pour conséquence une certaine perte de

souplesse ;

Modalité de concertation et de suivi renforcée et plus satisfaisante depuis la

réorganisation de juillet 2015 (point focal unique) ;

Identification plus précise du relais au sein de l’administration des demandes

exprimées par le Cabinet (D0) ;

Difficulté permanente, de la part des chercheurs, à accéder à l’information à jour

sur les dossiers que la DGD considère comme particulièrement pertinents :

difficulté de partager les informations pour une majorité des diplomates (manque

d’instruction); accès parfois refusé à des réunions ou à des documents sur

lesquels il est spécifiquement demandé aux chercheurs de travailler (TST Niger-

Mali ; documents de travail sur l’appui à la société civile locale) ;

Importance de la démarche itérative : en interaction avec la DGD, les différentes

demandes se sont progressivement précisées et complétées suivant un processus

en co-construction, facteur potentiel de meilleure appropriation ;

Importance de la continuité de relation avec la DGD : ponctuée de livrables de

différents types, mais nécessité également d’avoir des moments de collaboration

: échanges informels, missions communes, présentations communes, etc.

En matière de durabilité :

Une plus grande collaboration, à partir de la seconde année, avec la CTB et avec

la personne détachée par VLIR-UOS à la DGD, devrait permettre d’une part

d’élargir l’éventail des bénéficiaires et d’autre part de structurer plus durablement

l’appui à la DGD ;

Des collaborations avec trois projets ARES-CCD (deux Appuis institutionnels et un

Projet Formation Sud – PFS) devraient permettre de pérenniser davantage l’appui

Page 48: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

48

par l’appropriation au sud des bénéfices de cet appui. Le fait que ce programme

s’inscrit dans les programmes plus larges des plateformes ARES-CCD et VLIR-

UOS, ouvre des opportunités de collaboration avec d’autres actions Nord et Sud

menées par les universités membres de cet ACROPOLIS ou même par des

universités autres.

La manque de clarté aux yeux des chercheurs sur la manière dont les livrables

sont utilisés au sein de la DGD sur le long terme, peut être un risque en termes

de durabilité dans la mesure où il est alors difficile d’apprécier la pertinence de ce

qui a été produit.

En matière de cohérence :

Comme indiqué plus haut, après une première année durant laquelle le processus

de concertation a été difficile et où la demande de la DGD a connu des variations,

la cohérence du processus s’est progressivement renforcée.

Toutefois quelques contradictions persistent dans l’approche de cet appui :

Des différences dans l’expression des demandes en fonction de la

personnalité, la position, la perception des personnes qui les expriment :

certains demandent de limiter les recommandations formulées au cadre

règlementaire existant alors que pour d’autres « the sky is the limite» ;

différences entre les demandes du sièges et celles du terrain ;

La cohérence/complémentarité de la demande entre DGD et Cabinet

apparaissait, aux yeux des chercheurs, de façon plus explicite avant la

réforme de la DGD (demande centralisée au niveau de D0). Perdue au

cours des premières années de cet Acropolis, elle semble se reconstruire

avec l’intervention de D0 pour certaines demandes ;

Diffusion des livrables encore trop peu systématisée et inégale même si

elle est déjà beaucoup plus importante que durant les GRAP, notamment

au travers des représentations sur le terrain et la mise en place d’une

newsletter.

Page 49: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

49

2.5. IMT-ITG

2.5.1. Contexte

L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) est un acteur incontournable en matière de santé

internationale. Grâce à son expertise interne et à son réseau de partenaires du Sud,

l'IMT est à même de fournir un appui technique, scientifique ou lié aux politiques en

matière de santé internationale. C’est dans cette optique qu’ont été conçus les

programmes d’appui aux politiques qui reposent sur la capitalisation de l’expertise de

l’Institut au profit de la coopération belge au développement.

Les activités d’appui aux politiques sont soutenues par la DGD au sein d’accords-cadres21

conclus entre l’Administration de la coopération belge et l’IMT et qui sont

opérationnalisés sous forme de programmes pluriannuels de renforcement des capacités

au bénéfice des pays du Sud, dans les domaines de la recherche, de la formation et des

politiques en matière de santé humaine et animale en vue du renforcement des

systèmes de santé. Les activités d’appui aux politiques sont incluses dans ces accords-

globaux au sein desquels elles constituent des projets spécifiques avec leurs objectifs,

résultats et budget propres. Ces activités d’appui aux politiques ont démarré en 1998 au

sein du premier accord-cadre Administration-ITM (FA).

1er accord-cadre 1998-2002

2ème accord cadre 2003-2007

3ème accord-cadre 2008-2016

1ère période : FA 3-1 2008-2010

2ème période : FA 3-2 2011-2013

3ème période : FA 3-3 2014-2016

2.5.2. Description de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

Nous focaliserons notre analyse sur le 3ème accord-cadre, initialement programmé pour

la période 2008-2013 et réparti alors en deux programmations pluriannuelles de trois

ans. Suite aux réformes initiées par la DGD en 2012, il a été décidé de prolonger cet

accord-cadre pour une période complémentaire de trois années, 2014-2016, avant

d’élaborer un nouvel accord-cadre prenant en compte les résultats de la réforme liée aux

acteurs non gouvernementaux et institutionnels.

Les activités relatives à l’appui aux politiques y constituent un projet en soit, avec un

cadre logique, un budget spécifique et une programmation d’activités visant l’atteinte de

résultats.

21

Framework agreement, FA

Page 50: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

50

b. Contenu du programme

Le 3ème accord-cadre initial portant sur la période 2008-2013, intitulé « Switching the

Poles » a pour objectif global de renforcer les systèmes de soins de santé et les

politiques ainsi que leur appropriation au sein des pays en développement afin

d'améliorer l'état de santé des populations et de contribuer à la réduction de la pauvreté

et des inégalités. De manière plus spécifique, il s’agit donc de construire, de renforcer et

de soutenir les capacités des PVD à mener des recherches, des formations et de délivrer

des services en vue de répondre à cet objectif global. Pour y parvenir, ce programme est

articulé en 5 composantes, selon la logique ci-dessous :

Formation : renforcement des capacités individuelles des experts du Sud ;

Collaboration institutionnelle : renforcement des capacités institutionnelles dans

le Sud ;

Les programmes stratégiques : l'achèvement des priorités stratégiques par les

projets et la mise en réseau ;

Programme belge : soutien à la coopération en matière de santé belge et

internationale ;

Gestion : assurer une gestion adéquate et efficace du programme.

Les éléments d’appui aux politiques sont inscrits au sein de la 4ème composante, en vue

de soutenir la DGD dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques dans

le domaine du développement international de la santé, y compris la coordination des

acteurs belges et la sensibilisation du grand public. Cette composante reprend donc à la

fois les éléments liés à l’appui aux politiques mais aussi l’implication de l’IMT dans les

réseaux d’acteurs en matière de santé et, enfin, les activités de sensibilisation et

d’éducation au développement selon la logique présentée ci-dessous :

La logique de cette composante mérite d’être soulignée. En effet, on y retrouve à la fois

les activités spécifiques à l’appui aux politiques, dans le 1er volet, mais aussi les appuis

apportés par l’IMT aux plateformes belges des acteurs de la santé qui, comme on le

verra dans la suite, sont régulièrement impliqués dans les activités d’appui aux politiques

de l’IMT, à la fois dans le cadre de la mobilisation d’expertises mais surtout comme canal

de diffusion et d’appropriation des résultats d’activités liées à l’appui aux politiques.

RESULTATS

Appui aux politiques

4.01: Appui aux politiques et représentation

4.02: Recherches en appui aux politiques

Coordination

4.11: Be-cause health - « Plate-forme belge pour la santé internationale »

4.12: Be-troplive - « Plate-forme belge pour la santé et la production animale sous les

tropiques »

4.13: Pharmaceutical platform

4.21: Information et sensibilisation

4.31: Colloque annuel de l’IMT

4.32: Séminaires et événements

Page 51: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

51

Au sein de la composante spécifique à l’appui aux politiques, une série de résultats à

atteindre et d’activités à mener sont dès lors précisées dans le programme pluriannuel : 4.01: Appui aux politiques et représentation :

R1 : les décideurs politiques reçoivent, à la demande, des informations sur les

questions techniques et politiques en matière de santé internationale A11 : Conseils et recommandations à la demande A12 : Production de notes de concept, techniques, etc. à la demande R2 : la représentation belge aux forums internationaux est appuyée scientifiquement A21 : préparation et participation à des réunions, ateliers et conférences A22 : participer à des briefings avec des représentants de la DGD

R3 : des mécanismes de coordination DGD/IMT sont mis en place A31 : Identifier deux points focaux au sein de l’IMT servant d’interface avec la DGD A32 : Animer les mécanismes de coordination : comité de pilotage, etc.

4.02 : Recherches en appui aux politiques R1 : Des domaines de recherche ont été identifiés (dont SIDA et Santé reproductive)

R2 : Les recherches en appui aux politiques ont été menées et les résultats

présentés à la DGD

A la faveur du second programme triennal 2011-2013, deux importants changements

ont été apportés au programme. Tout d’abord, le résultat relatif aux recherches en appui

aux politiques a été fusionné avec celui relatif à l’appui aux politiques pour devenir

« Recherches sur les politiques de santé et représentation ». Ensuite, à partir de 2010,

l’initiative pilote de mise à disposition de personnel de l’IMT au sein de la DGD a été

initiée, à la demande de la DGD, en vue d’un appui technique continu lié à la fois à la «

présidence belge de l’UE » et à la préparation de la réunion de l’ONU sur les OMD à New

York (septembre 2010). Un expert de l’IMT participe ainsi à mi-temps aux activités de la

DGD à Bruxelles, avec un accent particulier sur les politiques de santé internationale. Ce

nouveau type de collaboration a été évalué positivement en 2011 et inclus dans le

nouveau plan triennal. Afin de renforcer les effets des activités d’appui aux politiques,

cet expert participe aux réunions hebdomadaires de l'équipe de santé de la DGD et aux

réunions du personnel bihebdomadaires de D2.3. De même, au sein de l’IMT, il participe

aux réunions de l’unité « Health Policy ». Cette intégration de l'expert dans les équipes à

la fois de la DGD et de l’IMT assure la fluidité de la communication et le suivi des projets

et activités en cours. Une évaluation conjointe de ce dispositif de mise à disposition

d’une ressource humaine est menée annuellement.

Le troisième programme triennal 2014-2016 a conservé la même structure de mise

en œuvre des appuis aux politiques. Au niveau belge, ce nouveau programme insiste sur

les complémentarités existant entre l'IMT et le « Groupe de Recherche en appui aux

Politiques sur la mise en œuvre de l'agenda de l’efficacité de l'aide en santé » (GRAP-PA

Santé), coordonné par l'Université Libre de Bruxelles, et avec l'IOB de l'Université

d'Anvers. Il insiste aussi sur les synergies et collaborations avec la plateforme Be-cause

health qui renforcent l’impact des appuis aux politiques.

c. Modalités de concertation et de suivi

Un Comité de Pilotage de l’accord-cadre est programmé deux fois par an, pour

l’approbation des programmes annuels d’activités et des rapports financiers et

d’activités. Au sein de la DGD, y sont présents à la fois D3, pour les aspects

administratifs et financiers de même que pour les approches géographiques, ainsi que

D2.3 pour les aspects globaux de contenu liés à la santé publique. D2.3 est par ailleurs

le point focal qui centralise l’ensemble des demandes d’appui au sein de la DGD et

assure le lien régulier avec l’IMT. Le mandat de ce comité portant sur l’ensemble des

projets et activités liés à l’accord-cadre, les aspects spécifiques liés à l’appui aux

politiques n’y sont abordés que de manière générale.

Page 52: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

52

De manière plus spécifique, des « réunions de consultation technique et stratégique »

sont programmées deux fois par an, focalisées uniquement sur les aspects relevant de

l’appui aux politiques et de la coordination des plateformes thématiques d’acteurs. Il

s’agit à la fois de passer en revue les activités de l’IMT en matière d’appui aux politiques

et d’identifier les priorités en matière de besoins et d’appuis de la part de la DGD.

L’ensemble de l’équipe santé de D2.3 participe à ces réunions ainsi que l’équipe de l’IMT

dédiée à l’appui aux politiques, dont la personne faisant l’objet d’une mise à disposition à

la DGD.

Signalons aussi que les comités de pilotage de Be-Cause Health, d’une part, et des

clusters meetings de l’IMT d’autre part, portant sur des thématiques techniques, sont

aussi l’occasion d’échanges plus informels entre la DGD (D2.3) et l’IMT, portant sur le

contenu en matière d’appui aux politiques.

La présence de ces mécanismes de coordination est, en soi, un résultat au sein de

l’accord-cadre (résultat 3 de l’appui aux politiques, activités 31 et 32), afin de renforcer

l’impact institutionnel et organisationnel des appuis aux politiques et leurs diffusions. Ces

mécanismes concernent à la fois des réunions techniques semestrielles DGD/IMT mais

aussi la participation de l’IMT aux comités de pilotage de plusieurs réseaux d’acteurs,

dont la plateforme Be-cause health.

Enfin, au niveau opérationnel, depuis 2010 et la mise en place du dispositif de mise à

disposition, la personne détachée participe aux réunions du réseau DGD «

développement et santé » ainsi qu’aux réunions hebdomadaire de staff au sein de D2.

Cette implication dans l’ensemble du dispositif de concertation, au niveau stratégique et

de suivi mais aussi opérationnel est une grande plus-value dans le renforcement des

collaborations entre la DGD et l’IMT et permet un dialogue continu sur les besoins et le

contenu des appuis.

d. Composition des équipes

Le dispositif mis en place pour mettre en œuvre les activités d’appui aux politiques repose sur l’identification de deux points focaux au sein de l’IMT, intégrés au sein de la Direction de la Santé Publique. Ces points focaux sont chargés de la relation avec la DGD et plus spécifiquement avec le service D2.3. Un point focal s’occupe plus particulièrement de l’appui aux politiques et le second de l’articulation avec les différentes plateformes.

Depuis la mise en place du dispositif de mise à disposition, la personne affectée à mi-

temps, - qui fait pleinement partie du personnel de l’IMT-, est désignée comme étant le point focal d’appui aux politiques, ce qui a encore renforcé les contacts et les échanges, permettant une meilleure identification des besoins et des réponses apportées par l’IMT aux demandes de la DGD.

En outre, un certain nombre de membres du personnel sont mobilisés, à temps plein ou partiel, au sein de la Direction de la santé publique. Sur la période 2011-2013, 13 membres du personnel étaient dédiés de manière prioritaire aux problématiques d’appui aux politiques et, pour la période 2012-2014, une dizaine de membres du personnel représentant 6,25 ETP ont été pris en charge par cette composante.

En outre, sur la période 2011-2015, par exemple, au moins 35 membres du personnel de l’IMT ont été mobilisés dans le cadre des activités d’appui aux politiques.

Page 53: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

53

e. Outils produits

Les dispositifs de rapportage mis en place par l’IMT permettent de disposer d’une information assez complète sur les modalités d’appui, les types d’appui et les outils produits dans le cadre de l’appui aux politiques.

On peut distinguer trois types de résultats principaux dans le cadre de ces activités.

En premier, il s’agit d’apporter des réponses, des informations et des inputs à des questions techniques et politiques en matière de santé internationale de la part des décideurs et de la DGD. La réponse à ce type de demandes revêt des formes très différentes, comme par exemple l’organisation de séminaires réunissant les différentes parties prenantes afin de disposer de points de vue variés sur un même sujet. Ce type de séminaires a été organisé dans le cadre du financement basé sur la performance, de l'accès aux médicaments de qualité ou encore dans le domaine des régimes d'assurance santé communautaire.

Ces appuis peuvent aussi se décliner en notes, notes politiques, notes techniques,

concept note, etc. Ces notes peuvent prendre la forme d’une analyse approfondie d’une thématique spécifique, comme ce fut le cas pour la trypanosomiase en RD Congo. Dans d’autres cas, il peut s’agir de notes d’analyse relatives à d’autres documents, comme des documents stratégiques ou des plans d'organisations multilatérales, des concept notes en vue de l’élaboration de notes politiques ou encore des évaluations des programmes de santé proposés par les ONG, etc. Enfin, des outils tels des présentations PowerPoint ou des discussions de travail, sous forme de briefing par exemple, font aussi partie des outils mobilisés.

En deuxième lieu, la DGD peut demander à l'IMT de mener à bien un projet de recherche sur une question scientifique spécifique. Il en va ainsi de l’évaluation de la contribution de la coopération belge au développement de la santé sexuelle et reproductive dans les programmes qu'elle soutient. Des termes de référence ont été élaborés, un protocole d'étude a été proposé, et l'étude a été réalisée en 2012-2013. Les résultats définitifs ont été présentés lors d'une conférence publique.

Le troisième type de résultat consiste à apporter un soutien scientifique aux représentations belges dans les instances internationales comme c’est le cas, par exemple, avec les réunions du Comité politique et de coordination de l’OMS ou encore en participant au Board du Fonds Global. Pour d’autres rencontres, l’IMT assiste à des réunions d'experts et fournit des commentaires et des notes d’analyse.

Enfin, au-delà des modalités et des outils spécifiques mobilisés pour l’atteinte de ces

trois types de résultats, il y a lieu d’ajouter l’instrument du détachement, initié à partir de 2010. Contrairement aux modalités de détachement VLIR/ARES, il s’agit ici de la mise à disposition d’un expert de l’IMT qui, généralement, est le point focal de l’appui aux politiques. Cet expert participe à l’ensemble des activités du service « santé » de D2.3, en binôme avec le point focal DGD pour l’IMT. Il est à la fois un appui continu et, surtout, permet de centraliser les besoins et demandes au sein de la DGD et de les restituer et de les suivre au sein de l’IMT.

On trouvera ci-dessous un résumé des principales activités mises en œuvre au sein de l’accord-cadre 2008-2016.

2008-2015

Préparations, missions et participation à des rencontres

Préparation et participation aux Board meetings du Fonds Global (2008, 2009, 2010)

Assemblée générale OMS et Comité politique et de coordination (2008 - 2013)

Rencontre santé reproductive OMS (2008, 2010)

Page 54: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

54

Rencontre Assurance santé (2008, 2010)

Rencontre du partenariat Europe-Pays en développement pour les essais cliniques (EDCTP)

(2009, 2010, 2012)

Rencontres bilatérales avec OMS, Fonds Global, ONUSIDA (2009)

Conference ’Towards 4+5’, DFID, London (2010), Cohred Forum & Universal Health

Coverage seminar, Italy 2012, Harare+20, Dakar (2013)

Rencontre OMS sur l’agenda de la recherche en santé (2010)

Préparation et participation de la conférence UNICEF sur la malnutrition infantile (2013)

Table ronde ECHO sur l’aide humanitaire (2013)

Non Communicable Diseases Summit, New York, World Conference on Social Determinants

of Health, Rio de Janeiro, Brazil & EU Global Health Seminar, 2011

Forum Social Mondial, 2011

Appuis à la demande et outils

Appuis OMS sur les rôles et les responsabilités dans la recherche en santé 2009.

Commentaires sur des documents européens et des nations unies : L'aide au

Développement fournie par la CE aux services de santé en Afrique Subsaharienne, Droits

de l’enfant, Sida, etc. 2008-2013

Notes à destination de la DGD sur le Partenariat International Pour la Santé, sur les

initiatives mondiales de renforcement des systèmes de santé, sur les OMD, 2008, 2009

Présentations sur le Fonds mondial et Fonds mondial 2009, 2010

Concept note, 2 présentations et rapports sur la « couverture universelle » et « Right to

health and access to health care” 2008 & 2009.

Conseil sur le financement de l'OMS 2009

Consultation européenne sur « le rôle de l'UE dans la santé mondiale » 2009.

Participation au groupe de rédaction de la communication de la CE sur la santé mondiale et

sur le rôle de l’UE en matière de santé 2009, 2010

Nomination en tant qu’expert politique du Fonds global 2009

Evaluation de programmes d’ONG 2010, 2011

Notes techniques sur le développement d’un vaccin anti – malaria, sur les approches

verticales et horizontales et sur le système de santé au Mozambique et GAVI 2008, 2009

Notes d’appui au ministre et au DG de la DGD 2010-2012

Briefing Tuberculose (2013)

Note sur la couverture santé universelle en tant qu’annexe à la note de politique santé de

la DGD et étude de cas sur le Burundi, 2011

Présentations lors de séminaires organisés par l’UE et lors du World Health Summit, 2011

Notes sur les dépenses de santé, sur la trypanosomiase en RDC, 2011

Inputs pour la préparation de projets et de PIC (2012 -2015)

Recherches en appui aux politiques

Recherche opérationnelle sur le VIH-SIDA dans le cadre de la préparation du plan d'action

pour la mise en œuvre du document de politique sur le VIH / SIDA

Missions de terrain pour récoltes de données et participation à des groupes de travail sur

HIV/Aids et QUAMED

Recherche “quality of medicines for developing countries”, QUAMED

Organisation de séminaires QUAMED

Page 55: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

55

Une liste exhaustive des appuis de l’IMT en matière d’appui aux politiques a relevé, pour

la période 2012-2015, pas moins de 165 activités déployées dans ce domaine.

Type de produits délivrés à la DGD

Période 2014-2016

Publication de Policy notes, Policy briefs

Oui, plus de 10

Publication de documents de travail, working papers

Oui, plus de 10

Note interne Oui, plusieurs dizaines

Participation à des rencontres internationales

Oui, au moins 2 à 3 fois/an

Réponse à des demandes techniques Oui, plusieurs dizaines

Formation Oui

Recherche appliquée spécifique Oui

Participation à des groupes de travail Oui

Evaluation de programmes ONG Oui

Organisation de séminaires, workshops

Oui

Soulignons que de nombreuses synergies sont mises en œuvre entre les activités d’appui aux politiques et les autres activités de l’IMT. Les programmes « Sud », financés par la DGD ou d’autres acteurs, permettent d’alimenter les appuis aux politiques grâce aux réseaux d’experts et de partenaires dont dispose l’IMT. Il en va de même de la plateforme Be-cause health qui est utilisée à la fois comme un outil de diffusion et de participation de l’ensemble des acteurs belges de la santé. Enfin, soulignons que le « policy support » est une des activités essentielles de l’IMT auprès de ses partenaires du Sud ainsi que dans les recherches et les formations de l’IMT. La bonne articulation entre ces activités de policy support et les appuis spécifiques à la DGD renforcent encore la pertinence et la qualité de ces appuis.

Page 56: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

56

f. Volume financier du programme

Une lecture rapide des budgets consacrés à l’appui aux politiques montre une

augmentation constante et importante de ce programme, entre chaque programme

triennal. Le programme actuel représentant 226 % du programme 2008-10.

Programme 4

«Soutien aux politiques»22 2008-2010 2011-2013 2014-2016

Budget Réalisé Budget Réalisé Budget

Frais de personnel 470.424 613.090 1.139.644

Autres frais d’activités

d’appui aux politiques 30.857 59.566 90.000

Total de l’appui aux

politiques 543.589 501.281 1.112.864 672.657 1.229.644

Soulignons toutefois qu’il n’est pas possible de comparer de manière pertinente les

budgets 2008 à 2013 avec le budget 2014-2016. En effet, au cours des programmations

triennales précédentes, les activités de support aux politiques font partie d’un même

programme que les activités d’appui aux plateformes (Be-cause health, Be-troplive &

pharmacie) ainsi que des activités de sensibilisation et de tenue de colloques, alors que

pour le programme 2014-2016, les activités d’appui aux politiques sont clairement

identifiées, de manière distincte, dans les budgets. On constate cependant une

augmentation constante des budgets d’appui aux politiques qui consistent

essentiellement en des frais de personnel à plus de 90% en moyenne.

Par rapport au programme triennal global 2014-2016 de l’IMT, soit 48 millions d’euros,

la part des appuis aux politiques représente quelque 2,5%. Cette part était de 1,4%

pour le programme 2008-2010 et de 2,5% pour les années 2011-2013.

2.5.3. Le cas exemplatif

Il s’agit, dans cette partie, d’aborder les appuis et les activités déployés par l’IMT dans le cadre de l’évaluation de la note politique de la DGD de 2008 « Le droit à la santé et aux soins de santé » ainsi que dans le processus de préparation d’une nouvelle note politique en la matière. Ce processus, encore en cours, a débuté fin de l’année 2014. Ce cas exemplatif a été choisi en commun accord avec l’IMT et le point focal au sein de la DGD car il est exemplaire des appuis de l’IMT. Il concerne en effet à fois un appui direct de l’IMT dans le cadre de l’évaluation de la précédente note stratégique et l’appui de la plateforme Be-Cause health, avec les interventions de l’IMT, dans le cadre de la préparation de la nouvelle note stratégique, mettant en lumière les aspects de participation de l’ensemble des acteurs et de diffusion des résultats.

Dès 2014, en vue de réviser et de renforcer l’impact de sa note politique en matière de santé, la DGD a demandé à l’IMT de procéder à une évaluation de l’utilisation et de l’impact de cette note politique. Cinq experts et chercheurs de l’IMT se sont mobilisés sur cette activité. Il s’agissait avant tout de déployer une méthodologie permettant d’apprécier une politique publique en y impliquant les acteurs de la santé. L’IMT a opté pour une méthodologie souple et opérationnelle permettant de récolter des données sur l’utilisation de la note politique d’une part et sur la perception des acteurs à son égard d’autre part. Dans ce cadre, il a été décidé de procéder à cette évaluation participative

22 Comprend aussi les financements pour les 3 plateformes santé, vétérinaire et pharmacie et des activités de sensibilisation et de colloques. Nous n’avons retenu que les frais directement liés à l’appui aux politiques.

Page 57: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

57

par le biais d’interviews d’acteurs au sein de focus groupes. Douze focus groupes, regroupant près de nonante personnes, ont ainsi été constitués, comprenant des acteurs homogènes : les fonctionnaires de la DGD dont des diplomates chargés de coopération dans les ambassades belges, la CTB, dont des assistants techniques de terrain, les ONG et des représentants des pays partenaires. Soulignons le rôle important de la plateforme Be-cause health qui a permis d’identifier et de mobiliser les participants à ces focus groupes.

Trois questions principales étaient posées à l’ensemble des participants, relatives à l’utilité de la note, à son utilisation et, enfin, aux recommandations pour une nouvelle note. L’ensemble des discussions et des apports ont été retranscris et analysés par le biais d’un logiciel spécifique. Les résultats ont ensuite été restitués largement au cours d’un atelier, en juin 2015, comprenant l’ensemble des parties prenantes.

Les recommandations de cette évaluation ont porté sur la clarification de ses objectifs, des groupes-cibles et de la durée de cette note. Il est aussi proposé de rédiger une note de maximum 15 pages, se référant aux valeurs et droits que défend la Belgique. Cette note, à vocation politique, serait accompagnée de modules techniques reprenant des instructions concrètes relatives à son utilisation. Enfin, il est proposé de mettre en place un mécanisme de suivi et d’évaluation pour en mesurer l’impact.

Il est important de souligner que l’ensemble de ces recommandations ont été prises en

compte lors du lancement du processus d’élaboration de la nouvelle note politique, en cours de finalisation.

Le processus d’élaboration de la nouvelle note politique et des six modules techniques qui y seront annexés est piloté par la DGD au travers de la plateforme Be-Cause Health. L’implication de l’IMT y est encore importante, à la fois puisque l’IMT assume le secrétariat de la plateforme, d’une part, et en est un membre très actif, d’autre part. Au sein de ce processus, les apports de l’IMT se sont déployés autant en amont de la préparation de la note que dans l’élaboration de certains des modules techniques.

Ainsi, en amont de la rédaction de la note politique de base, l’IMT a rédigé, en concertation avec le groupe technique DGD/IMT, une « concept note » sur le financement de la santé et la couverture universelle en matière de santé. Cette note, préparée par l’IMT, se base sur des «études pays» réalisées par l’IMT, soit à la demande de la DGD, soit dans le cadre de collaborations avec l’OMS et la Banque mondiale. Cette note a été discutée au sein du groupe technique DGD/IMT et a fait l’objet, en février 2016, d’un séminaire de réflexion et de dissémination rassemblant plus de quatre-vingt personnes, acteurs belges de la santé et experts internationaux. L’ensemble de ces inputs ont ainsi été mobilisés dans la rédaction de la note politique qui est actuellement finalisée.

L’appui de l’IMT s’est aussi concrétisé par son implication dans les groupes de travail mis

en place par Be-cause health en vue de préparer les six modules techniques. L’IMT est ainsi impliquée dans les modules relatifs au financement de la santé, sur la base des inputs décrits ci-dessus, mais aussi dans les modules relatifs aux ressources humaines en matière de santé et aux maladies non transmissibles pour lesquels des chercheurs de l’IMT contribuent à la rédaction. Dans ces deux cas, en vue de la préparation de ces modules, et en plus de l’implication dans la rédaction, l’IMT a organisé deux séminaires de travail permettant de rassembler les acteurs belges et des experts de ces domaines.

On voit donc que les activités de l’IMT en matière d’appui aux politiques mobilisent de nombreuses ressources humaines de l’IMT, au moins six experts dans ce cas, mais aussi des experts extérieurs et des acteurs belges de la santé. En outre, il ne s’agit pas simplement de produire des notes et des documents, mais de mettre en place des processus participatifs ou itératifs de préparation, d’approbation et de diffusion de ces productions. Il s’agit là d’un processus particulièrement pertinent qui permet d’apporter une réelle plus-value aux appuis de l’IMT.

Page 58: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

58

2.5.4. Les bénéficiaires de l’appui

Au sein de la DGD, les premiers bénéficiaires de l’appui de l’IMT sont l’équipe santé au sein de D2.3. Néanmoins, l’ensemble des services, et plus spécifiquement D3 bénéficient aussi des appuis de l’IMT, de même que les postes, notamment dans le cadre de la préparation des programmes de coopération. Le cabinet du ministre de la Coopération est aussi un bénéficiaire des appuis de l’IMT, notamment dans le cadre de la préparation des rencontres internationales. Au-delà de ces appuis ciblant la DGD, soulignons aussi l’impact sur l’ensemble des acteurs belges par le biais de la plateforme Be-Cause health ainsi que des appuis aux instances internationales (OMS, Fonds Global) et aux partenaires du Sud.

Au niveau macro, les appuis portent sur un appui à la préparation et à la participation de la Belgique et de la DGD à des rencontres et sommets internationaux ou aux réunions annuelles des « Boards » de l’OMS ou du Fonds global. Soulignons, qu’à l’occasion, l’IMT, sur base d’un mandat préalable explicite, représente la DGD au sein d’instances internationales. Au-delà de cet appui, les activités de l’IMT consistent aussi en des appuis aux politiques des organisations internationales du fait de leur importante implication aux débats internationaux en matière de santé.

Au niveau méso, les appuis consistent en une importante contribution à l’élaboration des stratégies en matière de santé, en appui tant à la DGD qu’au Cabinet et à l’ensemble des acteurs belges du secteur par le biais des approches participatives mises en œuvre.

Enfin, au niveau micro, on peut évoquer ici les appuis à la DGD dans le cadre de la

préparation des PIC, les réponses et conseils techniques ad hoc ou encore l’implication dans les évaluations des demandes des ONG.

2.5.5. Les effets de cet instrument

De manière générale, par ses activités d’appui aux politiques, l’IMT répond, de manière

homogène, aux 4 objectifs assignés à ces appuis. Elle contribue ainsi à la préparation de

la politique et de la stratégie en matière de santé par des appuis tant à la cellule

stratégique du Ministre qu’à l’administration (D2.3) et aux diplomates au sein des

Ambassades. Ces appuis portent tant sur des réponses ou des analyses techniques à la

demande, sur l’élaboration de notes (briefing ou concept notes liées à des thématiques

spécifiques comme la santé reproductive, les mutuelles, les financements de la santé,

Ebola, etc.) que sur une participation importante dans l’élaboration des stratégies. En

matière de renforcement de la connaissance de la DGD, les activités se focalisent

essentiellement sur des formations spécifiques à destination de l’administration en

général et de la D2.3 plus particulièrement, des briefings (qui concernent aussi la cellule

stratégique), des séminaires et des ateliers de restitution englobant souvent l’ensemble

des acteurs belges impliqués dans les activités de santé au Sud. L’impact sur ces deux

domaines a encore été renforcé par le recours à la mise à disposition à temps partiel

d’un des points focaux de l’IMT au sein de la DGD (D2.3). Soulignons aussi le

renforcement de capacités des autres acteurs de la coopération, essentiellement par le

biais des concepts notes, des séminaires de réflexion et des ateliers de restitution, et par

l’utilisation de la plateforme Be-Cause health qui permet une implication effective de

l’ensemble des acteurs. Enfin, les activités mises en œuvre ont aussi permis des apports

substantiels dans le débat international que ce soit dans la préparation et la participation

à des conférences internationales et par l’implication de l’IMT dans le dialogue politique

et technique avec des institutions internationales telles que l’OMS ou le Fonds Global.

Il s’agit ainsi d’un processus global d’appui aux politiques, capitalisant à la fois l’expertise

interne et l’expérience Sud de l’IMT en y impliquant de l’expertise externe et les acteurs

belges de la santé par le biais de la plateforme Be-cause health.

Page 59: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

59

2.5.6. Conclusions préliminaires

En matière de pertinence :

Un accent spécifique mis sur des appuis se situant à la fois aux niveaux macro internationaux, au niveau méso des politiques belges et au niveau micro de l’intégration de ces problématiques au sein des PIC des pays partenaires.

Une véritable stratégie politique mettant en avant des propositions politiques en faveurs des pays du Sud et jouant pleinement sur l’ensemble des relais disponibles au niveau belge et international.

Une reconnaissance explicite de la qualité du travail accompli au niveau belge ; européen et international.

Néanmoins, au vu de la disparition progressive des compétences en matière de santé au sein de la DGD, il est probable que la qualité de ces appuis perde en pertinence ou que ceux-ci ne deviennent des appuis de substitution. Il conviendra d’analyser plus profondément ce risque dans la suite du processus évaluatif.

En matière d’efficacité/efficience :

Un modèle de programme ancré dans la structure de l’IMT, par le biais de l’unité

d’appui aux politiques de santé, qui renforce l’appropriation des activités DGD. La désignation de deux points focaux, dans un 1er temps, puis la mise à disposition d’un expert au sein de la DGD permet de faciliter et de renforcer les canaux de collaboration et de communication avec la DGD tout en préservant l’ancrage au sein de l’Institut.

Une mobilisation de l’ensemble des ressources de l’IMT dans les activités d’appui aux politiques.

Une capitalisation des expériences issues des activités de coopération au Sud et des recherches scientifiques menées par l’Institut afin de nourrir l’appui aux politiques avec de véritables synergies développées entre les différents axes des programmes financés par la DGD.

En matière de durabilité :

Un partenariat de long terme basé sur la confiance, sur un dialogue permanent relatif aux besoins et aux réponses attendues et sur des livrables pertinents et de qualité.

Une implication de l’ensemble des acteurs belges liés à la santé au Sud. Un rayonnement et une renommée reconnue internationalement. Une implication de l’ensemble des ressources et des recherches produites au sein

de l’institution et une inscription dans l’Unité « Health Policy Support » dont les sujets de recherche sont aussi liés aux supports aux politiques, tant au Nord qu’au Sud.

En matière de cohérence :

Un appui aux politiques ciblant à la fois la DGD, les acteurs belges de la santé dans leur ensemble et des appuis aux instances internationales.

Le développement de concertations et d’activités communes avec par exemple le GRAPPA, clôturé depuis lors et les autres acteurs de la santé.

Page 60: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

60

2.6. IRSNB – KBIN

2.6.1. Contexte

L’ensemble des accords signés entre l’Administration de la coopération belge et l’IRSNB ainsi que les activités mises en œuvre sont avant tout focalisés sur une thématique unique, à savoir la Biodiversité, dans le cadre des engagements internationaux pris par la Belgique dans ce domaine, en relation avec la Convention de Rio sur la Biodiversité de 1992 (CBD) et la mise en place de son secrétariat à Montréal (SBCD).

Dans ce cadre, outre le fait d’être le point focal national CBD, l’IRSNB est également le point focal thématique pour le « Clearing House Mechanism » (CHM) et la « Global Taxonomy Initiative » (GTI) et participe entre autres à la délégation Belge au « Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice » (SBSTTA) et la « Conference of the Parties » (COP), les différents instruments internationaux liés à la Biodiversité et à la CBD.

En outre, ces partenariats de l’Administration avec l’IRSNB se développent également dans le cadre de la stratégie nationale belge pour la biodiversité 2006 -2016 dont l'objectif 11 consiste à « Assurer la coopération internationale continue et efficace pour la protection de la biodiversité », ainsi qu’en relation avec le plan fédéral pour l'intégration de la biodiversité (2009-2013) dans des secteurs clés du niveau fédéral, dont la coopération au développement.

Clearing House Mechanism : Il s’agit d’un « Centre d'échange » dont la mission est de

contribuer à l’application de la Convention sur la diversité biologique au moyen de services

d’information efficaces afin de promouvoir et faciliter la coopération scientifique et technique, le

partage des connaissances et l’échange d’informations par la mise en réseau des partenaires.

Global Taxonomy Initiative : l'objectif du GTI est de réduire l'obstacle taxonomique qui freine

la bonne mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique par des activités de

renforcement des capacités en matière de taxonomie et de conservation des collections dans les

pays en développement.

Le Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice (SBSTTA) est un

organe scientifique consultatif chargé de donner des conseils relatifs à la mise en œuvre de la

CBD, notamment dans le cadre des Conférences des Parties (COP).

L’Institut Royal des Sciences Naturelles (IRSNB) en est actuellement à son troisième programme pluriannuel avec la DGD.

Une 1ère convention spécifique a été signée dès 2003 en vue du financement d’un

programme de 5 ans portant sur les années 2003-2007. Parmi les 5 thématiques couvertes par cet accord, on relève déjà un appui scientifique à l’Administration de la coopération au développement et aux autres administrations publiques travaillant dans le domaine de la biodiversité, composant l’axe 5 de ce premier accord.

Page 61: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

61

Une deuxième convention a été signée pour le financement du programme

pluriannuel 2008-2012, prolongé en 2013. D’un montant global de 3.712.500€, ce programme comprend 5 sous-programmes thématiques relatifs aux domaines suivants :

T1. La lutte contre l’obstacle taxonomique dans le cadre du GTI ; T2. Un appui à l’IMAB: Inventories, monitoring and assessments of

Biodiversity; T3. Un renforcement du réseau d’information sur la biodiversité (CHM) ; T4. Un appui scientifique aux politiques en matière de biodiversité ; T5. La coordination et gestion du programme.

Dans ce cadre, l’appui aux politiques est compris au sein du sous-programme T4, avec un budget global prévu de 150.000€ dédié entièrement à la prise en charge de personnel. Signalons que l’appui aux politiques est aussi un axe transversal de l’ensemble des sous-programmes, du fait du positionnement de l’IRSNB en tant que point focal national de nombreuses initiatives en matière de biodiversité. Dans ce volet, l'IRSNB mobilise son expertise en la matière pour améliorer l'intégration de la biodiversité dans les activités de développement. Elle met en outre à disposition son expertise et ses connaissances générées par ses activités avec ses partenaires des pays en développement, développés dans les autres sous-programmes, au service de la coopération belge au développement et d'autres administrations fédérales.

Son objectif spécifique est de fournir des conseils scientifiques en appui à l'élaboration

de la politique belge sur les questions liées à la biodiversité et le développement. Dans ce cadre, vu l’implication de nombreux acteurs nationaux et internationaux en la matière, cet appui aux politiques cible tout aussi bien l’administration de la coopération que d’autres SPF tels l’environnement ou la santé publique. En outre, cet appui a aussi une vocation internationale en appui au SCBD ou par l’implication de l’IRSNB dans le SBSTTA.

Cette composante vise l’atteinte de deux résultats, à savoir :

Des appuis scientifiques dans le domaine de la biodiversité, liés au statut de point focal GTI et CHM (financés par la DGD) d’une part et de point focal CBD et IPBES (financés par BELSPO) d’autre part;

Des formations à la biodiversité en Belgique au bénéfice de la DGD, essentiellement dans le cadre du plan fédéral pour l'intégration de la biodiversité.

2.6.2. Description de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

Sur base d’une auto-évaluation de ce deuxième programme, en 2012, dès 2013 l’IRSNB

et la DGD ont entamé les démarches de préparation d’un troisième programme pluriannuel. Il est intéressant de souligner qu’avant l’élaboration de ce 3ème programme, l’IRSNB a produit un document de stratégie 2014-2023 concernant le renforcement des capacités en matière de biodiversité : « Building capacities for biodiversity for sustainable development and poverty reduction ». Cette vision stratégique sur dix ans a été menée conjointement avec la DGD qui a inclus ses inputs et ses besoins. Ce document a servi de base à l’élaboration du troisième programme pluriannuel, avec une part importante consacrée à l’appui aux politiques.

Parallèlement à la préparation du nouveau programme, un Protocole de Collaboration a été conclu entre le Ministre de la coopération et la Politique Scientifique fixant les modalités de collaboration et d’appui des institutions scientifiques fédérales au bénéfice de la Coopération au développement. Ce protocole est entré en vigueur en 2014 en ce qui concerne l’IRSNB. Il prévoit explicitement dans son article 3 « un soutien à la politique par la prestation de services scientifiques au Ministre de la Coopération au développement et à la DGD ou à la demande des pays partenaires ». Dans ce cadre, un Comité stratégique est mis en place, qui se réunit annuellement et passe en revue les

Page 62: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

62

collaborations entre le Ministre de la Coopération et les institutions scientifiques fédérales, dont l’IRSNB.

b. Contenu du programme

Ce 3ème programme pluriannuel couvre la période 2014-2018, pour un budget global de 5.999.997€, dont 340.279€ pour l’appui aux politiques, soit une hausse de près de 150% des budgets consacrés à ce domaine. Ce nouveau programme comprend les 6 objectifs spécifiques suivants :

Renforcer la base scientifique et technique des connaissances sur la biodiversité, Améliorer l'information et les processus de gouvernance, Sensibiliser et communiquer sur l'importance de la biodiversité, Améliorer l'intégration des services de la biodiversité et des services

écosystémiques dans les secteurs de la politique, Améliorer les connaissances sur la mesure, la notification et la vérification (MRV), Sensibiliser et renforcer les capacités sur le Protocole de Nagoya.

Dans ce cadre, l’objectif spécifique 4 est spécifiquement dédié à l’appui aux politiques.

Le service D2.4 de la DGD est le partenaire privilégié de ces activités de main streaming et d’appui aux politiques, notamment en matière de diffusion de l'information auprès des autres acteurs impliqués dans la Coopération au développement belge. Deux résultats sont attendus des activités d’appui aux politiques :

Construire et renforcer l’expertise de la Coopération belge au développement en matière de biodiversité ;

Intégrer la biodiversité et les services écosystémiques dans les activités soutenues par la Coopération belge au développement.

Dans ce cadre, l’éventail des activités proposées englobent les éléments suivants :

Offre de formations visant 4 publics spécifiques : la CTB, les ONG, la DGD et les

diplomates chargés de coopération dans les ambassades belges ; Publication de manuels pratiques liés aux formations ; Publication d’une brochure sur la biodiversité à l’attention des diplomates chargés

de coopération dans les ambassades belges ; Appui à l’intégration des problématiques liées à la biodiversité dans les PIC ; Conseils sur la mise en œuvre des activités liées à la biodiversité dans les pays

partenaires ; Appui aux projets en cours d'exécution ; Participation à la préparation des « commissions mixtes » de la coopération

bilatérale ; Soutien au suivi des accords multilatéraux ; Soutien aux processus de la CDB sur des thèmes relatifs à la coopération au

développement ; Soutien aux processus de prise de décision et de définition de positions dans les

instances internationales (ONU, UE, OCDE, etc.) ; Identification des personnes ressources, des institutions et des organisations qui

travaillent dans le domaine de la biodiversité.

Notons que ces résultats à atteindre et activités proposées se situent dans le prolongement de celles mises en œuvre au sein du programme précédent et s’étalent sur la période 2014-2018.

c. Modalités de concertation et de suivi

Au niveau de la stratégie globale, suite à la conclusion du Protocole de Collaboration Coopération/BELSPO, un Comité Stratégique, composé de représentants des Ministres de la Coopération au développement et de la Politique scientifique, de la DGD, de BELSPO et des établissements scientifiques, se réunit annuellement. Il est chargé, entre autres, de l’approbation des plans stratégiques ainsi que des programmes pluriannuels et de leur

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63

rapport final. Il est aussi en charge du suivi des évaluations externes à mi-parcours et finales.

En outre, selon l’article 7 du même protocole, un Comité de Pilotage spécifique à l’IRSNB se réunit au minimum trois fois l’an, composé de représentants de l’IRSNB, de BELSPO et de la DGD. Ce Comité est chargé de l’approbation des programmes et des rapports annuels et du suivi de l’exécution de l’ensemble des activités dont explicitement la planification du soutien à la politique. Pour la DGD, D2.4 assure le suivi des accords avec l’IRSNB, tant du point de vue administratif qu’au niveau du contenu et constitue le point focal unique. L’ensemble des parties soulignent la qualité du dialogue et du suivi des programmations et des livrables au sein de ce Comité de Pilotage.

Enfin, outre ces instances officielles, la communication entre l’IRSNB et D2.4 est continue, par la tenue de réunions de travail et la communication par mail et par téléphone, D2.4 rassemblant l’ensemble des demandes émanant de la DGD et des postes et la transférant ensuite à l’IRSNB.

d. Composition des équipes

Les appuis de la DGD à l’IRSNB se matérialisent au sein de l’Institut par la mise en place

d’une unité de programme spécifique, reprenant l’ensemble des résultats à atteindre dans le programme pluriannuel et dénommé CEBioS, « Capacities for Biodiversity and Sustainable Development”. Le programme pluriannuel DGD-IRSNB est donc constitué sous forme d’une unité de soutien politique et de renforcement des capacités, CEBioS, dépendant de la Direction opérationnelle « Environnement naturel » de l’IRSNB. CEBioS, au sein de cette Direction, fait aussi partie du « Groupe belge d’appui aux politiques de biodiversité », BIOPOLS qui regroupe, au sein de l‘Institut, toutes les ressources liées à l’appui aux politiques, dont le point focal national CBD et la Belgian Biodiversity Platform (point focal IPBES). De ceci résulte une excellente coopération et un échange fructueux d'informations concernant les appuis politiques liés au développement d’une part et la biodiversité d’autre part.

CEBioS est coordonné et géré par un coordonnateur avec trois personnes en soutien administratif et cinq scientifiques, dont les points focaux CHM et GTI. En outre, le programme prend en charge un certain nombre de mois de salaire de 1 à 2 scientifiques spécialistes des modèles mathématiques marins. On retrouve une configuration du personnel assez proche du précédent programme 2008-2013, avec une dizaine de personnes prises en charge par le programme CEBioS pour une moyenne de 7 ETP.

Cette configuration originale, avec la constitution d’un programme et de ressources spécifiques dédiées à la Convention de financement avec la DGD, mérite d’être soulignée tant pour son efficacité, préservant ses spécificités au sein de l’IRSNB, à savoir le renforcement des capacités au Sud et l’appui aux politiques, que pour le véritable ancrage institutionnel et opérationnel au sein de l’Institut qu’elle a permis. Le financement de la DGD permet à l’IRSNB de renforcer son rôle de point focal en matière de biodiversité dans ses aspects de renforcement des capacités des partenaires du Sud. Elle lui permet d’élargir son rôle de point focal belge en y ajoutant les aspects liés au renforcement des capacités et à la mise en œuvre d’activités de coopération avec les partenaires du Sud, comme c’est par exemple le cas pour les points focaux CHM et GTI.

La plupart des activités relevant de l’objectif spécifique 4 et liées à l’appui aux politiques

sont mises en œuvre par le personnel du CEBioS, et plus spécifiquement par le coordonnateur d’une part, et les deux points focaux GTI et CHM, d’autre part. Néanmoins, en fonction des besoins spécifiques et de thématiques requises, l’ensemble du personnel scientifique de l’Institut peut être mobilisé dans ce cadre. Ainsi, par exemple, dans le cadre du programme 2008-2013, des techniciens, scientifiques et membres de départements ont été associés aux activités, notamment en matière de formation, d’appui aux GTI et de support informatique, sur les fonds propres de l’IRSNB. Au sein de la Direction Opérationnelle « Taxonomie et Phylogénie » on compte ainsi les interventions suivantes : Département des invertébrés (5 personnes impliquées),

Page 64: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

64

Département d’entomologie (4 personnes), Département des vertébrés (1 personne) ou encore le Laboratoire de systématique moléculaire (2 personnes).

C’est en fonction de cette mobilisation des ressources scientifiques tant de CEBioS que de l’Institut que s’est mis en place ce processus d’appui aux politiques.

e. Outils produits

Le tableau ci-dessous résume les principales activités d’appui aux politiques dans le cadre du 2ème programme pluriannuel 2008-2013 :

Type

d’activités 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Rencontre

internationale 2 2

Réunion en

Belgique 4 20 20 10 10 4

Formation 2 2 1 1

Demande

technique

spécifique

10 na na na 15 8

Il est à noter que 2010 était l’année internationale de la biodiversité, ce qui explique le

grand nombre de réunions.

De manière plus détaillée, on trouvera ci-dessous une liste des principales activités d’appui aux politiques mises en œuvre au cours des années 2014 & 2015 :

2014

Participation aux réunions et à l’édition OCDE-DAC « Environment scoping paper on

biodiversity and development »

Réunion d’experts et suivi : “Biodiversity and development”, Chennai India, en

préparation de la COP 12 (October 2014).

Peer review, appuis et concepts notes: Solutions for Development Network (SDSN),

Nations Unies.

Réunions de travail et de sensibilisation à la biodiversité avec les personnels d’Ambassade,

notamment au Burundi ainsi que briefing à l’ambassade de Belgique au Vietnam et au

Bénin.

Relecture commentée du programme DCI de l’Union européenne et du GBO4.

Side event dans le cadre de la COP12 en coopération avec UNEP

Au total, 49 activités sont répertoriées dans le rapport annuel de l’année 2014.

2015

Participations aux Steering Committee ’Nature’ et “CBD”

Participation à des séminaires BELSPO, et MRAC, DGD et SPF environnement

Conférence ‘Building Capacity for Conservation & Resource Management in Africa’, Nairobi,

Kenya pour le point focal GTI

1er IPBES Capacity-building Forum, Dehradun, Inde

Table ronde du SCBD “Biodiversity for Poverty Eradication and Development, 2015-2018”,

Bruxelles avec une présentation: ‘Mainstreaming Biodiversity in developing countries: the

case of Belgium’.

Page 65: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

65

Formation conjointe avec KLIMOS pour la DGD et CTB : “Ecosystem services, biodiversity

and reward mechanisms”

Concept paper conjoint avec KLIMOS pour l’EIA (draft)

Relectures commentées de documents : Mali, Rwanda, UNEP

Au total, 66 activités sont ainsi répertoriées dans le draft du rapport annuel 2015.

Notons que si la convention spécifie un « droit de tirage » au bénéfice de la DGD, ce mécanisme n’est pas utilisé comme tel car l’IRSNB ne comptabilise pas les demandes d’appui de la DGD et répond à l’ensemble des sollicitations, en mobilisant l’ensemble de l’expertise requise, qu’elle se situe au sein de CEBioS ou des autres services de l’Institut.

Enfin, CEBioS a tissé des partenariats importants avec l’Acropolis KLIMOS, dont il est un

partenaire actif ; il en va ainsi, par exemple, de l’appui de l’IRSNB dans l’élaboration du « toolkit » environnement, notamment dans les domaines relatifs à la biodiversité.

f. Volume financier du programme

Le financement de l’appui aux politiques de l’IRSNB peut-être résumé dans le tableau suivant :

Moyenne 2010-

2013 2014 2015 2016

Total

2014-16

Budget Réalisé Budget Réalisé Budget Réalisé Budget Budget

Frais de

personnel 37000 33.523 35.352 22.456 36.766 38.300 50.378 122.496

Autres 9.750 5.341 19.000 2.600 31.000 19.564 18.000 68.000

Total 46.250 38.864 54.352 25.056 67.766 57.864 68.378 190.496

Taux

d’exécution 46,2% 85,4%

On se rend compte d’une grande stabilité des budgets spécifiques d’appui aux politiques

qui tournent autour de 50 à 60 mille euros annuels, principalement dédiés à des frais de personnel (pour 65% en moyenne sur les trois dernières années). Soulignons qu’une bonne partie des moyens de l’appui aux politiques sont compris aussi dans les prises en charges des points focaux GTI et CHM.

Par rapport aux financements globaux de l’IRSNB reçu de la DGD, les appuis aux politiques représentent 5,7% en 2014 et un peu plus de 6% en 2015 et 2016, en légère augmentation continue.

2.6.3. Le cas exemplatif

Au vu de la position spécifique de l’IRSNB qui combine ses activités d’appui aux politiques avec son rôle de point focal national CBD, CHM, GTI, il a été décidé d’approfondir les activités d’appui aux politiques en lien avec son rôle de point focal « Clearing House Mechanism23 ». Rappelons à cet égard que le point focal belge CHM fait partie de l’équipe CEBioS appuyée par la DGD, au sein de l’Objectif spécifique (OS) 2, au vu de l’importance de ses activités en matière de renforcement des capacités des points focaux des pays partenaires du Sud. En moyenne, les activités d’appui aux politiques en lien avec le rôle des points focaux représentent en outre entre 65 et 80% des dépenses

23

Voir supra pour le contenu du CHM.

Page 66: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

66

de la ligne budgétaire de l‘objectif 4 lié à l’appui aux politiques. La description de ce cas spécifique est donc particulièrement représentative des activités d’appui aux politiques de l’IRSNB.

Soulignons tout d’abord, comme déjà abordé précédemment, que ces appuis, même s’ils se focalisent sur la DGD, ont une portée nationale et internationale bien plus importante, impliquant, entre autres, des appuis au SPF Environnement ou à BELSPO au niveau belge et, surtout, des appuis au Secrétariat de la CBD et au SBSTTA24 ainsi qu’à la Commission européenne.

Le CHM est un mécanisme permettant, pour chaque pays, de collecter et de documenter en ligne l’ensemble de l’information et des analyses relatives à la biodiversité, en vue de l’implémentation des accords de Rio sur la biodiversité. Dans ce cadre, un réseau de points focaux a été mis en place et des activités de renforcement des capacités des points focaux des CHM des pays du Sud sont mises en œuvre, notamment par le biais des autres axes du programmes financés par la DGD. C’est dans le cadre de cet appui aux CHM du Sud que la DGD a décidé d’appuyer ce mécanisme indispensable dans le cadre de la CBD.

Dès 1999, l’IRSNB a appuyé le CHM de la RDC dans le cadre de la coopération technique

et scientifique. Par la suite, ces appuis se sont généralisés auprès de plusieurs pays partenaires de la coopération belge, au Bénin, au Burundi, au Mali ou encore en Tanzanie, par exemple.

Outre ces appuis spécifiques à des partenaires du Sud, l’IRSNB a aussi conçu une plate-forme électronique spécifique et un modèle de site web pour gérer et rendre accessibles les informations nationales relatives à la biodiversité et pour assurer un suivi des stratégies nationales et internationales en la matière dans le cadre du CHM. Cette plate-forme a tout d’abord été adoptée au niveau européen, par le biais d’un appui de la Commission. Sur cette base, l’IRSNB a élargi ses services aux CHM des pays du Sud dans le cadre de sa coopération scientifique et technique. A l’heure actuelle, plus de 50 pays européens et du Sud ont adopté cet outil de l’IRSNB qui, en outre, héberge les données de plus de 50 pays du Sud sur ses serveurs et anime ainsi un important réseau CHM à travers le monde sur base, entre autres, des financements de la DGD pour les volets « Sud » et « renforcement des capacités » de cette initiative. Il s’agit là, en plus des aspects liés au renforcement des capacités, d’une 1ère activité d’appui aux politiques qui a rendu incontournable le rôle de la Belgique en matière de CHM, tant au niveau européen qu’international.

Un autre aspect stratégique de cet appui aux politiques est le fait qu’au travers de ses financements, la DGD permet à l’IRSNB et au point focal CHM de participer et d’animer les réunions de préparation des COP au niveau belge et de participer, voire de représenter la Belgique, lors des réunions du SBSTTA, de la COP et du SBI25 pour les volets relatifs au renforcement des capacités des partenaires du Sud. Bien plus, dans le cadre de la coordination européenne, le point focal CHM de l’IRSNB est reconnu en tant que « lead expert » pour l’Europe, chargé de proposer des positions communes de l’Union européenne dans le cadre de ces réunions internationales.

Grâce à cet appui aux politiques de la DGD, on constate donc un effet multiplicateur

important lié à l’implication de l’IRSNB et qui rend la position de la Belgique incontournable dans les processus de préparation et de décisions liés au suivi de la CBD en matière de coopération technique et scientifique avec les pays du Sud. Cette position privilégiée a en outre permis au point focal belge CHM, avec l’appui de la DGD, d’être nommé président de l’Informal Advisory Committee, chargé d’appuyer le Secrétariat du CHM au sein du Secrétariat de la CBD à Montréal.

24

Voir Supra pour une description de ces institutions 25

Subsidiary Body on Implementation, créé en 2014 et chargé du suivi et de l’examen de la mise en œuvre des résolutions de la CBD.

Page 67: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

67

L’implication de l’IRSNB dans la préparation et l’approbation du protocole de Nagoya est

exemplaire de la plus-value de ce type d’appui aux politiques. Lors de la COP de Nagoya, en 2010, au Japon, deux décisions stratégiques importantes ont été adoptées. Il s’agit en 1er lieu de l’adoption des « Aichi targets », à savoir 20 objectifs à atteindre dans le cadre de la nouvelle stratégie 2011-2020 du CBD et qui ont abouti à des activités d’intégration de la problématique de la diversité dans les différents SPF, avec une implication importante de l’IRSNB à cet égard, notamment en termes de sensibilisation et de formation.

En outre, le protocole de Nagoya relatif à l'accès aux ressources génétiques et au partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation a aussi été adopté lors de cette COP26. Le rôle de la Belgique a été déterminant à cet égard, la Belgique assurant alors la Présidence de l’Union Européenne. Dans ce cadre, le point focal CHM de l’IRSNB, représentant l’ensemble des pays européens, a eu un rôle prépondérant dans les aspects de cet accord lié à la protection des ressources génétiques des pays du Sud. Il est d’ailleurs devenu responsable du suivi de ce protocole pour la Belgique.

2.6.4. Les bénéficiaires de l’appui

La spécificité du programme de l’IRSNB est de cibler les bénéficiaires de l’appui aux politiques tant au sein de la DGD que des institutions fédérales belges responsables des politiques environnementales avec, en outre, un appui important aux instances internationales en matière de biodiversité.

Au sein de la DGD, les premiers bénéficiaires de l’appui de l’IRSNB sont l’équipe environnement au sein de D2.4. Néanmoins, l’ensemble des services, et plus spécifiquement certains postes où l’implication de l’IRSNB est importante au niveau des programmes Sud (PIC et programmes IRSNB en : RDC, Bénin, Vietnam Rwanda ou Burundi, par exemple), bénéficient aussi de ces appuis.

Au-delà de ces appuis ciblant la DGD, soulignons aussi l’impact sur d’autres institutions

fédérales, dont principalement le SPF Environnement, ainsi que des appuis décisifs aux instances internationales liées à la biodiversité et aux partenaires du Sud.

Les impacts ou appuis sur les autres acteurs belges semblent moins importants, notamment vis-à-vis de la CTB. En ce qui concerne les acteurs non gouvernementaux, soulignons l’implication de l’IRSNB dans l’élaboration des stratégies conjointes pays, par le biais d’un appui au main streaming des aspects relatifs à la biodiversité.

Au niveau macro, les appuis portent donc essentiellement sur un soutien à la préparation et à la participation de la Belgique et de la DGD à des rencontres et sommets internationaux. Soulignons qu’en tant que point focal belge, l’IRSNB dispose de mandats explicites pour représenter la Belgique dans ces instances. Au-delà de cet appui, les activités de l’IRSNB consistent aussi en des appuis aux politiques des organisations internationales du fait de leur importante implication aux débats internationaux en matière de biodiversité.

Au niveau méso, les appuis consistent essentiellement en un renforcement de capacités

des institutions fédérales belges (DGD, SPF Environnement, BELSPO, etc.) dans le cadre de leurs obligations internationales liées à la biodiversité.

Enfin, au niveau micro, on peut évoquer ici les appuis à la DGD dans le cadre de la préparation des PIC, les réponses et conseils techniques ad hoc ou encore l’implication dans les évaluations des demandes des ONG.

26

OS6 de l’accord-cadre

Page 68: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

68

2.6.5. Les effets de cet instrument

De manière générale, par ses activités d’appui aux politiques, l’IRSNB répond en grande

partie aux 4 objectifs assignés à ces appuis puisqu’elle contribue à la fois à la

préparation de la politique en matière de biodiversité, au renforcement de la

connaissance de la DGD et des autres acteurs de la coopération (essentiellement au

niveau fédéral), notamment du fait de son rôle de point focal, et, enfin, par des apports

substantiels dans le débat international. Soulignons néanmoins que les appuis aux

acteurs non gouvernementaux ne disposent pas encore de la même intensité que les

autres appuis.

Il s’agit ainsi d’un processus global d’appui aux politiques, capitalisant à la fois l’expertise

interne et l’expérience Sud de l’IRSNB.

2.6.6. Conclusions préliminaires

En matière de pertinence :

Un processus spécifique et original capitalisant les rôles et mandats de l’IRSNB en tant que point focal CHM et GTI, permettant de mener une politique proactive en faveur de la coopération technique et scientifique avec les pays du Sud. La coopération en interne avec les points focaux belges CBD et IPBES s’avère très fructueuse également.

Un accent spécifique mis sur le main streaming des politiques en matière de biodiversité, avec des appuis aux niveaux macro internationaux, au niveau méso des politiques belges et au niveau micro de l’intégration de ces problématiques au niveau des PIC des pays partenaires.

Une importance particulière accordée au renforcement des capacités au Nord et aux activités de main streaming.

Une véritable stratégie politique mettant en avant des propositions politiques en faveur des pays du Sud et jouant pleinement sur l’ensemble des relais disponibles au niveau belge et international.

Une reconnaissance explicite du travail accompli au niveau belge ; européen et international.

Un dispositif original, basé avant tout sur l’animation et la préparation/suivi des accords internationaux.

En matière d’efficacité/efficience :

Un modèle original de développement d’un programme spécifique, CEBioS,

permettant de mettre en évidence les plus-values du renforcement des capacités et de l’appui aux politiques tout préservant son ancrage au sein de l’IRSNB.

Une mobilisation de l’ensemble des ressources de l’IRSNB et du CEBioS dans les activités d’appui aux politiques.

En matière de durabilité :

Un programme soutenu par une stratégie commune sur dix ans et un accord institutionnel de collaboration passé entre la Coopération au développement et la recherche scientifique fédérale.

Une inscription liée aux mandats fédéraux de l’IRSNB en tant que point focal

belge de bon nombre de conventions et d’instruments internationaux liés à la biodiversité.

Un rayonnement et une renommée reconnus internationalement.

Une implication de l’ensemble des ressources et des recherches produites au sein de l’institution et une inscription de ces appuis au sein d’un pôle d’appui aux

Page 69: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

69

politiques regroupant l’ensemble des activités de cette nature, tant au Nord qu’au Sud.

En matière de cohérence :

Le développement de concertations et d’activités communes avec l’Acropolis KLIMOS.

Une capitalisation des expériences issues des activités de coopération au Sud et des recherches scientifiques menées par l’Institut afin de nourrir l’appui aux politiques avec de véritables synergies développées entre les différents axes des programmes financés par la DGD.

Page 70: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

70

2.7. MRAC-KMMA

2.7.1. Contexte

La relation entre la Coopération au développement belge et le MRAC remonte à plus de 40 ans. La signature en 1998, d’un « Accord spécifique concernant le financement des activités de coopération au développement du MRAC » a permis de reconnaître, à ce moment-là, le Musée comme étant un acteur indirect de la coopération belge et a fait de l’Administration de la Coopération une de ses sources de financement structurel. En 2007, cet accord spécifique a été remplacé par un « Protocole de coopération concernant le financement des actions en matière de coopération au développement du Musée Royal de l’Afrique centrale », toujours d’application aujourd’hui27. Ce protocole permettait de mieux répondre au statut spécifique d’institution publique autonome du MRAC et à la volonté de parvenir à une simplification administrative. Dans un même temps, le cadre de référence des activités qui étaient financées par l’administration de la coopération était revu et de nouvelles directives financières appliquées. Ainsi, ce document fait une distinction claire entre les activités qui sont adressées principalement au public dans le nord (Activités Nord) et celles visant un public ou les activités dans les pays en voie de développement (Activités Sud) (Article 3 – Activités).

Ce protocole régit la collaboration entre les Ministres de la Coopération au développement et la Politique Scientifique pour la réalisation par le MRAC d’un programme qui a pour objectifs, entre autres de contribuer à une meilleure connaissance de l’Afrique et à son développement durable, par l’exécution d’un programme d’activités spécifiques qui complète la politique fédérale de coopération au développement (Article 2).

Les activités de « recherche sur le plan des sciences humaines et naturelles pertinente pour la coopération au développement » font partie des activités Nord, c’est-à-dire, les activités « qui ont lieu en Belgique, ou exceptionnellement dans les pays environnants, et qui doivent contribuer à la promotion de la connaissance de l’Afrique et de la problématique de développement auprès du public belge » (Article 3 – Activités).

Les dispositions du protocole sont reprises, développées et concrétisées dans le

« Programme global 2008 – 2012 de Coopération MRAC – DGCD », un programme pluriannuel d’activités quinquennal.

C’est ainsi que, très logiquement, le Plan Stratégique 2014-2018 du MRAC, qui constitue aujourd’hui le cadre de référence pour ses activités en matière de coopération au développement, reprend les deux catégories d’activités définies dans le Protocole, en fonction de leur finalité : les activités Nord qui s’adressent surtout au public belge, et les activités Sud qui sont plutôt tournées vers la population des pays partenaires.

La partie activités Nord du plan stratégique 2014-2018 comprend trois axes :

N1 : un programme de sensibilisation ;

N2 : des congrès internationaux sur les sujets pertinents en matière de coopération concernant l’Afrique subsaharienne ;

N3 : des recherches scientifiques en appui à la politique et/ou appliquées, concernant la problématique du développement.

L’objectif spécifique de ce troisième axe N3 est de fournir des réponses aux questions posées par des tiers (décideurs politiques, autorités et/ou autres acteurs de la

27

Ce protocole reste valable en tant que mesure transitoire jusqu’à la date de la fin du programme pluriannuel en cours (jusqu’en 2018). A partir de cette date entre en vigueur le « Protocole de Collaboration relatif aux activités de la Coopération au Développement dans le cadre du Développement durable et de la lutte contre la pauvreté » souscrit entre le ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au développement, chargé des Grandes Villes et le Secrétaire d’État à la Politique scientifique 2014 – 2024.

Page 71: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

71

coopération au développement) à propos d’une problématique spécifique de développement (ou de son approche) concernant l’Afrique sub-saharienne28.

Pour rencontrer cet objectif spécifique, quatre résultats attendus sont formulés :

R1 : Amélioration de la connaissance à propos d’une problématique spécifique de développement (ou de son approche) concernant l’Afrique sub-saharienne ;

R2 : Présentation des résultats de recherche dans un format utilisable par les tiers demandeurs ;

R3 : Implication accrue du MRAC dans les thèmes pertinents pour le développement ;

R4 : Amélioration de la notoriété du MRAC en termes d’expertise concernant la problématique du développement en Afrique subsaharienne auprès des décideurs politiques, autorités et/ou autres acteurs de la coopération au développement.

Les critères de sélection des projets de recherche incluent, parmi d’autres, la pertinence

en matière de développement (en relation avec les besoins et les priorités du développement de l'Afrique subsaharienne) et les perspectives d'application des résultats attendus des recherches, en conformité avec les priorités de la Coopération belge au développement29.

Ces projets de recherche peuvent être menés à la suite d’une demande de la part des autorités ou d’autres acteurs de la coopération au développement. Il peut également s’agir d’initiatives du MRAC.

28

Plan Stratégique 2014-2018 des activités du MRAC en matière de coopération au développement 29

Idem

Page 72: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

72

2.7.2. Description de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

Sur base de ce plan stratégique, le MRAC a soumis à la DGD un programme quinquennal d’activités 2014-2018 répartissant ses activités Nord et Sud séparées et en développant pour le volet Nord les trois axes du plan stratégique.

Ce Programme quinquennal d’activités en matière de coopération au développement du MRAC (2014-2018) adopté par la DGD, et donc actuellement en cours, retient finalement de manière explicite uniquement deux des trois axes pour les activités Nord30 :

N1 : un programme de sensibilisation ;

N3 : la recherche scientifique en appui à la politique et/ou appliquée, concernant la problématique du développement.

b. Contenu du programme

Comme pour les autres instruments, nous nous limitons ici à décrire le contenu de ce

qui, dans le programme global Nord du MRAC, concerne plus explicitement l’appui aux politiques, objet de notre évaluation. C’est l’axe N3 qui englobe ce volet constitué essentiellement d’un projet de recherche défini pour la période 2014-2015 : le projet « Underpinning forest policy and management through research on resilience of semidecidous rainforest of the Congo Basin » (« project Xyladate »). Ce projet vise à obtenir, par du travail de terrain en RDC, de l’information sur les perturbations subies par deux espèces d’arbres de la forêt tropicale africaine et sur les possibilités de leur rétablissement, afin de faire par la suite des instruments de gestion forestière durable31. Initialement, le projet visait à répondre à un appel à projets BRAIN pionniers (Belspo). La proposition de projet a été positivement évaluée et recommandée pour le financement, mais celui-ci n’a pas abouti à cause du budget limité disponible. Par la suite, le projet « Xyladate » a été réécrit sous forme d’un projet scientifique d’appui direct à la politique et la gestion des forêts32. Le projet cherche à produire des directives pratiques pour une gestion forestière visant une production durable de biens et des services. Il a été retenu par la DGD et a démarré en février 2014. En 2015, le MRAC a proposé de continuer à travailler sur la gestion de la forêt au Congo et l’exploitation locale sur base de recherches sur le terrain avec des partenaires congolais.

En 2016, a donc démarré, le projet « Gestion forestière intégrée et commerce international raisonné du bois tropical : appui à la conservation du rôle multi-usage des peuplements d'Afromorsia en RDC » (« GFORCO »), en continuité du projet « XYLADATE ». Ce projet porte sur la conservation de la biodiversité dans un contexte de changement climatique dans la réserve de la biosphère de Yangambi et Kisangani (RDC). Ce projet de recherche est réalisé en cofinancement : le principal bailleur de fonds du projet GFORCO est la CIFOR. La contribution de la DGD est complémentaire et représente autour de 20 % du budget total (25,000 euros de la DGD et 60,000 de la CIFOR).

Ces projets ont donc été mis en œuvre sur base d’une initiative du MRAC, qui par ailleurs n’a pas encore reçu jusqu’ici de demandes ponctuelles d’appui aux politiques de la part de la DGD.

30

En 2015, le programme annuel a été approuvé avec un volet N2 (conférence). ce volet N2 peut être proposée dans un programme annuel, même si ce n’est pas prévu actuellement dans le programme multi-annuel. 31

Site web du MRAC, www.africamuseum.be/about-us/cooperation consulté en Mai 2016. 32

Programme annuel 2015 des activités du MRAC en matière de coopération au développement.

Page 73: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

73

Le programme d’action annuel 2016 du MRAC inclut également parmi dans les activités

N.3 une autre étude portant sur le contexte géologique de minéralisation des métaux critiques en vue d’évaluer le potentiel de ces ressources naturelles dans la région des Grands lacs (Projet 3TG)33.

c. Modalités de concertation et de suivi

Le suivi de l’instrument d’appui au politique du MRAC s’inscrit dans le suivi plus général de ses actions en matière de coopération au développement. Selon les dispositions de Protocole de coopération 2007-2017, le suivi, l’accompagnement et l’évaluation du programme d’activités du MRAC en matière de coopération au développement est confié à un comité de concertation constitué de quatre représentants du Ministère de la Politique scientifique, dont deux membres du MRAC, un membre de BELSPO et un membre de la cellule stratégique du Ministère de la Politique Scientifique (Article 4 – Procédures d’exécution). Dans la pratique, et même s’ils ne sont pas mentionnés dans le protocole, le Cabinet de la coopération et la DGD font aussi partie du Comité de concertation qui donne un avis sur le programme global (avant son approbation par le Ministre de la Coopération) (Article 5), et sur le programme annuel (Article 6).

Le MRAC doit soumettre à la DGD un état complet de toutes les dépenses découlant du

programme annuel, accompagné d’un rapport d’activités (Article 9 – Paiement, Gestion et Suivi du financement de l’État). Le comité de concertation est chargé du suivi permanent de l’exécution du programme global approuvé par le Ministre de la Coopération au Développement et de son évaluation (Article 12 – Évaluation).

d. Composition des équipes

L’équipe de chercheurs impliqués dans l’appui au politique est composée :

Pour le projet Xyladate : d’un promoteur et d’un chercheur responsable. En outre, compte tenu de la transversalité des projets au sein du MRAC, d’autres chercheurs peuvent collaborer aux activités du projet, ainsi que des doctorants des Universités congolaises.

Pour le projet 3TG : d’un chercheur.

Cette équipe de chercheurs peut par ailleurs compter sur l’appui de la coordinatrice du

Service d’appui Coopération au développement du MRAC.

e. Outils produits

Les outils produits par l’instrument d’appui au politique du MRAC sont de natures

diverses. L’on peut distinguer trois types de produits :

L’apport scientifique à des documents guidant l’exploitation forestière :

L’un des produits le plus important est la validation d’un guide destiné à la production d’avis de commerce non préjudiciable notamment pour les grands arbres comme P. Elata. Ce document, publié en 2014 par le gouvernement de la RDC grâce à l’apport du projet Xyladate, est très important dans la mesure où l’UE et les pays membres, dont la Belgique, l’utilisent pour définir leurs quotas d’exportation d’arbres provenant d’Afrique en accord aux dispositions de la CITES34.

33

Note à Monsieur Alexander De Croo, Vice-Premier Ministre, Ministre de la Coopération au développement, de l’Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste. D3.3/MD/2016/3001 34

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. La Belgique a signé la Convention en Octobre 1983 et elle est entrée en vigueur en Janvier 1984.

Page 74: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

74

Le soutien de l’équipe belge auprès de la CITES et la représentation de la

Belgique dans le cadre des réunions internationales :

Le projet Xyladate a donné un soutien à l’équipe belge de la CITES dans le traitement de plusieurs dossiers. Il est possible de citer de nombreuses interventions faites en appui aux équipes CITES (Belgique et Europe) tout au long de l’année, dont la participation en représentation de la Belgique :

au 22ème Comité des Plantes à Tbilisi (Géorgie, 19-23 octobre 2015) et

un workshop organisé sur l’île de Vilm (Allemagne, 11-14 novembre 2015)

par l’Agence Fédérale Allemande pour la Conservation de la Nature.

Par ailleurs, le promoteur du projet fait partie du Comité scientifique belge composé de toutes les autorités scientifiques qui doivent donner un avis sur l’importation des espèces dans l’UE. Le guide de commerce non-préjudiciable de P. Elata produit par le MRAC a été utilisé pour établir le rapport scientifique national. Ce guide est aussi utilisé par le Comité scientifique européen.

Contribution à la publication de plusieurs articles scientifiques :

2015, C. E. Timothy Paine, Lucy Amissah, Harald Auge, Christopher Baraloto, Martin

Baruffol, Nils Bourland, Helge Bruelheide, Kasso Daïnou,Roland C. de Gouvenain, Jean-Louis Doucet, Juan M. Posada, Catherine Potvin, Kalle Rainio,Sabrina E. Russo, Mariacarmen Ruiz-Jaen, Michael Scherer-Lorenzen, Campbell O. Webb, S. Joseph Wright, Rakan A. Zahawi, Andy Hector, “”Globally, functional traits are weak predictors of juvenile tree growth, and we do not know why”, in Journal of Ecology, May 2015.

2014, Maaike De Ridder · Benjamin Toirambe · Jan Van Den Bulcke · Nils Bourland · Joris Van Acker · Hans Beeckman, “Dendrochronological Potential in a Semi-Deciduous Rainforest: The Case of Pericopsis elata in Central Africa ” in Forests 2014, 5, 3087-3106.

2014, Dakis-Yaoba Ouédraogo · Adeline Fayolle · Kasso Daïnou · Charles Demaret · Nils Bourland · Paul Lagoute · Jean-Louis Doucet, “Enrichment of Logging Gaps with a High Conservation Value Species (Pericopsis elata) in a Central African Moist Forest”, Forests 2014, 5, 3031-3047.

2014, Julie Morin-Rivat · Adeline Fayolle · Jean-François Gillet · Nils Bourland · Sylvie

Gourlet-Fleury · Richard Oslisly · Laurent Bremond · Ilham Bentaleb · Hans Beeckman · Jean-Louis Doucet, “New Evidence of Human Activities during the Holocene in the Lowland Forests of the Northern Congo Basin”, in Radiocarbon, Vol 56, Nr 1, 2014, p 209–220.

Page 75: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

75

Type de produits délivrés à la DGD

Période 2014-2016

Publication de Policy notes, Policy

briefs -

Publication de documents de travail, working papers35

-

Note interne -

Participation à des rencontres internationales

Oui, en tant que représentants de la Belgique

Réponse à des demandes techniques

Oui, participations à de réunions en vue de la préparation de la note

stratégique Environnement.

Formation -

Recherche appliquée spécifique Oui, mais pas pour le compte de la

DGD

Participation à des groupes de travail -

Evaluation de programmes ONG -

Organisation de séminaires, workshops36

-

f. Volume financier du programme

Le volume financier réservé plus spécifiquement à l’appui aux politiques du MRAC correspond au budget réservé au résultat N3 dans le programme global. Il est relativement stable au cours de ces trois dernières années comme l’indique le tableau ci-dessous :

Appui aux politiques –

budget de N3 du

programme MRAC37

2014 2015 2016 Total

Budget Budget Budget Budget

Frais de personnel 65.625 63.750

Autres frais dont :

Frais de mission de

terrain

Frais partenaires

congolais

21.875

7.000

14.000

21.250

6.800

14.720

Total général 87.500 85.000 88.475 260.975

35

Dans le cadre de son programme global, le MRAC publie des documents de travail mais qui ne sont pas délivrés directement à la DGD en tant qu’appui aux politiques et ne relèvent pas de ce budget. 36

Idem 37 2014 et 2015 il s’agit du projet Xyladate, pour 2016 des projets GFORCO et 3TG. Pour les années 2016 et 2017, le projet Xyladate dispose d’un financement complémentaire de 60.000 euros accordé par la CIFOR.

Page 76: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

76

Ce budget d’appui couvre majoritairement des frais de personnel mais également des

frais pour les partenaires congolais. Ne disposant pas des chiffres sur l’ensemble de la période, on peut néanmoins préciser que pour le projet Xyladate (2014-2015), le budget est réparti à raison de :

75% pour les frais de personnel ; 8% pour les frais de mission sur le terrain ; 16% pour les frais des partenaires congolais.

Le taux d’exécution de ce budget d’apui aux politiques (résultat N3 du programme) est en moyenne de 97,5% durant les deux premières années (2014-15).

Enfin, ce volume financier de l’appui aux politiques représente quelques 11,6% du

financement accordé par la DGD au MRAC pour ses activités Nord et un peu plus de 2,6 % de la totalité du financement accordé par la DGD au Musée pour la période 2014-2016.

2.7.3. Le cas exemplatif

Le choix exemplatif pour le MRAC s’imposait, dans la mesure où l’appui, pour les années 2014-2015 est constitué d’un seul projet de recherche : “Underpinning Forest Policy and Management Through Research on Resilience of Semi-deciduous Rainforests of the Congo Basin” (Xyladate).

Pericopsis elata est un arbre majestueux de la forêt africaine d’une grande valeur commerciale. Cette espèce est exploitée en RDC pour son bois notamment dans la région de Kisangani-Yangambi. Compte tenu de l’exploitation industrielle dont elle fait l’objet, P. elata figure dans l’annexe III de la CITES parmi les espèces qui, bien que n'étant pas nécessairement menacées actuellement d'extinction, pourraient le devenir si leur commerce n'était pas strictement contrôlé.

Dans ce contexte, le projet Xyladate vise à caractériser les conditions historiques et archéologiques de croissance, décrire la population actuelle afin de définir des directives de gestion raisonnée en vue de pérenniser les peuplements de l’espèce en particulier et potentiellement d’autres grands arbres héliophiles exploités. En effet, une gestion forestière adéquate et des politiques de conservation efficaces, y compris l'interdiction de l'exploitation forestière illégale, doivent se baser sur des données scientifiques solides. Les recherches dans le domaine de la science du bois fournissent une partie de ces données clés.

Plusieurs missions de terrain ont été conduites afin de collecter des données : fouilles

anthraco-archéologiques, récolte d’échantillons et conditionnement, formation de personnel technique. Ensuite, un inventaire des populations de P. elata a été achevé.

Outre l’implication des chercheurs du MRAC, le projet a bénéficié de la collaboration de trois doctorants de l’Université de Kisangani et d’un étudiant de l’Université de Liège (travail de fin d’études). La FAO a apporté un appui sur le terrain, en affectant un expert des questions légales.

Le projet Xyladate fait partie du réseau HERBAXYLAREDD incluant quatre institutions belges et deux institutions internationales. Des partenariats ont également été mis en place avec l’agence Congolaise de recherche INERA, l’Université de Kisangani et l’entreprise privée « Ressources and Synergies ».

2.7.4. Les bénéficiaires de l’appui

Dans la mesure où il n’y a pas une formalisation de la demande tournée vers un appui opérationnel de la part de la DGD, les bénéficiaires de l’appui aux politiques du MRAC se situent, au-delà de la coopération au développement sensu stricto, parmi les acteurs

Page 77: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

77

directement concernés par la problématique abordée. Les bénéficiaires ont été principalement le gouvernement de la RDC (y compris l’équipe CITES de la RDC), les équipes belge et européenne de la CITES.

A ce propos, il est important de souligner que la DGD a indirectement bénéficié des produits du MRAC, mais ceux-ci concernent un projet initié depuis 2008 dans le cadre des activités Sud, ne rentrant pas directement dans le domaine de l’instrument d’appui au politique. Le projet « Soutien à une politique pour une bonne gouvernance et gestion décentralisée de la RDC » a permis de publier 26 études monographiques en appui à la décentralisation en RDC. Ces monographies sont un instrument de gestion efficace des anciennes et des nouvelles provinces et constituent un appui incontestable à la politique congolaise. La coopération au développement belge est un bénéficiaire indirect du projet dans la mesure où la collecte, l’analyse, l’actualisation et la synthèse des données structurelles de base des différentes entités provinciales de la RDC permettent aux acteurs de la coopération au développement en Belgique et en RDC de mieux situer et/ou comprendre diverses réalités de ce pays.

La DGD a également joué un rôle central dans la diffusion des monographies en RDC, grâce à quoi « ces volumes ont pu être exploités au niveau de l’enseignement et des pouvoirs locaux. Même les pouvoirs nationaux et les universitaires occidentaux sollicitent le MRAC pour lui fournir des données sur diverses questions relatives à la décentralisation et à l’aménagement du territoire congolais38 ».

De manière globale, les appuis consistent en une importante contribution à l’influence de

la Belgique dans les politiques internationales, notamment la régulation des espèces protégées (niveau macro) et dans une moindre mesure en l’élaboration des stratégies belges, suite à la participation d’un chercheur du MRAC aux réflexions en vue de l’élaboration de la Note stratégique environnement (niveau méso).

Le projet génère aussi un renforcement de capacités au Sud (par le biais de l’utilisation de ses produits par les institutions et universités congolaises et par le biais des stages organisés par le MRAC).

2.7.5. Les effets de cet instrument

Le MRAC répond très clairement à l’objectif 4 « contribution à fournir un apport dans le débat international » notamment dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Avec le projet XYLADATE, le MRAC a inauguré une nouvelle approche méthodologique en apportant une base scientifique aux mécanismes politiques de régulation du commerce d’espèces de plantes et d’animaux menacées. L’avis de commerce non préjudiciable de P. Elata est une référence pour les acteurs politiques tant au niveau de l’Union européenne que des pays membres. Il est aussi un instrument de régulation pour la Belgique, un des plus grands exportateurs de P. Elata en Europe. De manière plus globale, cette recherche en appui contribue à renforcer/maintenir la compétence générale et la notoriété du MRAC dans le domaine du développement de l’Afrique Subsaharienne. En outre, ce guide d’exploitation raisonnée contribue à assurer que les effets positifs des politiques de coopération au développement ne soient pas annihilés par d’autres politiques internationales, notamment les politiques commerciales. De ce fait, il est un outil de Cohérence des Politiques pour le Développement (CPD) et répond à une des priorités de la politique de développement de la Belgique.

L’instrument rencontre aussi, mais dans une moindre mesure, car de manière plus ponctuelle et moins explicitement demandée et organisée, l’objectif 1 « préparer la nouvelle politique au sein de la DGD ». Ainsi par exemple, le promoteur du projet Xyladate a participé à quelques réunions de préparation de la note stratégique environnement de la DGD.

38 Programme 2014-2018 des activités du MRAC en matière de coopération au développement.

Page 78: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

78

Par contre les renforcements de connaissances tant de la DGD que des autres acteurs

belges de la coopération ne semblent pas rencontrés par cet appui aux politiques.

2.7.6. Conclusions préliminaires

En matière de pertinence :

Bien qu’en principe la DGD puisse faire des demandes, l’initiative de soumission de propositions vient surtout jusqu’ici du MRAC. C’est l´institution qui propose à la DGD les sujets de recherche et qui tente de mettre en évidence leur pertinence pour l’appui aux politiques.

Les appuis du MRAC sont essentiellement pertinents au niveau macro (politiques internationales) et dans une moindre mesure au niveau méso (note stratégique).

Un élément de pertinence particulier de cet appui est l’articulation constante entre les aspects d’appui aux politiques en Belgique et appui aux politiques au Sud.

En matière d’efficacité/efficience :

L’absence d'un mécanisme spécifique de suivi du côté de la DGD pour mettre en adéquation l’offre de recherche du MRAC avec les potentiels besoins opérationnels de la DGD (par exemple, en termes de gestion de risques dans la formulation de projets et des programmes).

La diffusion des produits en interne est peu systématisée. En effet, le MRAC produit des documents et autres interventions qui offrent une information, une analyse ou une orientation stratégique susceptible d'appuyer le processus de formulation de la politique en matière de coopération au développement. La portée de ces documents, comme par exemple le guide de commercialisation du P. Elata largement reconnu à l’extérieur, est peu ou pas connue au sein de l’administration.

L’existence du Comité de concertation permet une souplesse dans la formule et d’autres projets peuvent être proposés au cours de la période quinquennale.

En matière de durabilité :

Les modalités de concertation entre le MRAC et la DGD se situent essentiellement

au niveau du programme global et non de manière ciblée au niveau de la recherche en appui elle-même. C’est là une différence par rapport à plusieurs autres appuis où il existe souvent un service de la DGD chargé du suivi institutionnel de l’acteur institutionnel pour l’ensemble de son financement DGD et un autre service chargé du suivi plus trans-directionnel ou plus thématique.

En matière de cohérence :

Le support de la DGD permet au MRAC de développer sa stratégie de réseautage auprès des instances européennes et internationales telles que la Commission européenne, la CIFOR, la FAO ainsi qu’avec des centres académiques congolais.

Page 79: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

79

2.8. ECDPM

2.8.1. Contexte

La relation entre la DGD et ECDPM (European Centre for Development Policy Management) est déterminée par la nature spécifique de cette institution et par un partenariat de plus de 20 ans entre les deux entités.

En effet, ECDPM se définit comme un « Think and Do Tank » dont l’objectif principal est de faire un lien entre la politique et la pratique du développement dans la coopération européenne et internationale mais aussi comme un facilitateur indépendant entre l'Europe, l'Afrique et l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Dans ce contexte, ECDPM a pour mission de produire et diffuser des analyses politiques et de l'information auprès des publics clés en Europe et dans le monde en développement ; de faire des recherches pratiques et sur mesure ; de donner des conseils indépendants ; et de soutenir le renforcement de capacités institutionnelles des organisations gouvernementales et non gouvernementales, entre autres39. Pour ce faire, ECDPM mobilise des instruments tels que la recherche orientée en matière de politiques du développement, la facilitation du dialogue et l’établissement de réseaux de contacts, l’échange de connaissances et d’informations, le développement du partenariat, les conseils et le support institutionnel.

Le partenariat ECDPM-Belgique a été inauguré en 1992, à l’occasion de la préparation de la Présidence belge du Conseil de l’UE. La demande spécifique portait particulièrement sur l’analyse des implications du Traité de Maastricht sur la coopération pour le développement. A cette occasion, la Belgique s’est appuyée sur les produits du Think tank dans la définition de sa stratégie européenne.

Á partir de 1997, la relation institutionnelle s’est formalisée dans des conventions

annuelles, chacune dotée d’un programme spécifique d’activités déterminé en fonction des nécessités ponctuelles et en particulier par les exigences de la préparation, puis de l’exercice de la Présidence belge de l’UE (juillet-décembre 2001) et de ses développements ultérieurs.

Depuis 2005, la collaboration s’appuie sur des conventions triennales. Cette évolution découle de la décision de la Belgique de participer au « core fund » du Centre, décision justifiée par le fait que le plan global d’activités d’ECDPM rejoignait les préoccupations de la politique belge en matière de coopération ACP-UE et par le fait qu’une telle forme de financement assurait la flexibilité nécessaire au traitement des thèmes transversaux40.

2.8.2. Description de l’instrument

a. Processus d’élaboration du programme

Un nouvel appel à l’expertise d’ECDPM pour la préparation et l’exercice de la Présidence belge de l’UE, en 2010, a fait l’objet d’un contrat séparé et a garanti la réussite des initiatives prises par la coopération belge durant cet exercice. Cela a conforté la Belgique dans son intention de poursuivre sa collaboration avec ECDPM dans le cadre des conventions triennales qui se sont succédé selon la chronologie reprise dans le tableau ci-dessous.

39

Site web ECDPM 40

Note à Monsieur Charles MICHEL, Ministre de la Coopération au Développement, D4.2/PGx 2010.

Page 80: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

80

Convention Description

Convention triennale 2015-2016-2017 entre le SPF Affaires étrangères,

Commerce extérieur et Coopération au

développement et ECDPM

La DGD met à disposition de l’ECDPM une contribution

financière à la réalisation de ses plans stratégiques couvrant les années 2015-2017 et les plans de travail

annuels du Centre.

La collaboration instaurée consiste en la participation

de la DGD – parmi d’autres contributeurs – au « core budget » du Centre.

Convention 2012-2014 entre le Ministre de la Coopération au Développement,

agissant par son administration, la Direction Générale de la Coopération au

Développement et ECDPM

Contribution financière de la DGD à la réalisation du

programme stratégique 2012-2014 de l’ECDPM.

La collaboration consiste en la participation de la DGD - parmi d’autres pays contributeurs- au « core

budget » du Centre pour une période de trois années, couvrant sa contribution à la réalisation de la première

partie du Programme Stratégique 2012-2016 d’ECDPM et des activités des plans de travail annuels.

Convention « Présidence UE 2010 » (2010)

Définit la collaboration renforcée pour la Présidence

belge de l’UE entre la DGD et l’ECDPM (2010) focalisée sur les dossiers : Domestic accountability, Accords de partenariat Economiques (APE), Journées européennes

du développement, panel d’ouverture sur le thème « Post-Lisbonne Landscape : development at a

crossroad » ; consultances ponctuelles sur la situation de fragilité et sur la stratégie UE-Afrique.

Convention triennale DGCD/ECDPM (2008-2009-2010)

Cette Convention définit l’objectif et les modalités de la mise à disposition du subside triennal octroyé à

ECDPM. Les activités que couvre ce financement répondent aux objectifs spécifiques définis dans les

plans d’activités annuels du Centre. Elles font plus globalement partie du Programme Stratégique

qu’ECDPM s’est fixé pour les années 2007-2011.

Deux éléments mis en évidence : (i) l’intention de la

DGCD de participer au « core funding » du Centre (ii) les besoins spécifiques en matière d’appui à la

politique belge de développement.

Convention triennale 2005-2007

Aujourd’hui, la Belgique est devenue l'un des principaux bailleurs de fonds institutionnels du Centre, contribuant à son «core budget» avec d’autres pays européens tels que l’Autriche, le Danemark, la Finlande, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède et la Suisse.

b. Contenu du programme

En prenant en considération les besoins spécifiques de la Belgique, cet instrument d’appui aux politiques permet d’assurer une réponse ciblée de la part d’ECDPM. Il s’agit d’une réponse aux demandes ponctuelles d’information ou de formation de la part des responsables officiels chargés de définir la position belge dans les instances européennes ou internationales traitant des matières de coopération. Cet appui peut prendre la forme d’échanges formels (transmission régulière d’informations et matériels, formations, notes de synthèse, etc.) ou encore des échanges informels (« under the curtain »).

Page 81: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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Pour ce faire, il est convenu qu’ECDPM réservera un certain nombre de jours de travail

par an à l’organisation (préparation et follow-up inclus) et à la tenue d’événements spécifiquement destinés à informer et former utilement les représentants qui définissent la position officielle de la Belgique dans les discussions de niveau européen ou international sur les politiques de développement et l’Accord de Partenariat ACP-UE. ECDPM s’engage aussi à inviter les représentants du SPF Affaires étrangères, Coopération au développement et Commerce extérieur à l’occasion de toute activité organisée par le Centre et présentant un intérêt pour la coopération belge au développement.

Les thématiques abordées doivent être conformes à la stratégie et au Plan d’action d’EDCPM. Par ailleurs, les services et les réseaux d’ECDPM, financés par d’autres bailleurs que la Belgique, sont aussi mis à disposition du SPF pour des activités relevant de la réalisation du mandat général du centre. Par exemple : la possibilité pour des fonctionnaires belges de participer à des réflexions sur l’avenir des Accords de Cotonou organisées par ECDPM sur financement luxembourgeois ; la possibilité pour le Ministre belge de la coopération de bénéficier des résultats d’une analyse d’économie politique sur l’avenir des relations ACEP-EU financée par les Pays Bas et présentée lors d’une réunion informelle des ministres européens à Amsterdam.

c. Modalités de concertation et de suivi

La Convention triennale 2015-2016-2017 stipule qu’ECDPM doit communiquer régulièrement à la DGD l’état d’avancement de son programme de base cofinancé par la Belgique.

Ainsi, ECDPM transmet une fois par an à la DGD un compte rendu du temps de travail

investi par le Centre dans des services destinés à la Belgique. Un rapport annuel, narratif et financier ainsi qu’un rapport d’audit sont transmis à la DGD.

Par ailleurs, la DGD participe à un dialogue structuré avec le CA en tant que membre du Comité consultatif (une fois par an).

De manière plus spécifique, une réunion de concertation est programmée une fois par an afin d’établir un bilan de la période écoulée et identifier les perspectives de collaboration future.

d. Composition des équipes

Plusieurs experts d’ECDPM ont participé directement ou indirectement à la mise en

œuvre de produits apportant des réponses ciblées aux demandes de la DGD. Compte tenu de la nature d’ECDPM et de sa relation avec la Belgique, il est difficile de citer et de dénombrer tous les chercheurs concernés. Á titre d’exemple, on peut identifier qu’une dizaine de chercheurs au moins ont contribué au dossier « Cohérence des Politiques pour le Développement » (CPD).

Page 82: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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e. Outils produits

Les outils produits par ECDPM dans le cadre de l’instrument d’appui aux politiques sont de nature variable. Le tableau suivant reprend le type de produits parmi les très nombreuses activités déployées dans ce domaine pour la période 2012-201541 :

Type de produits Période 2012-2015

Publication de Policy notes, Policy briefs Plus de 60

Publication de documents de travail, working papers Plus de 10

Publication, revue, rapport, discussion papers Plus de 120

Séminaire, présentation et participation à des

réunions

Plus de 70

Evénement organisé en présence du personnel DGD Environ 20

Formation Oui

Recherche appliquée spécifique Oui

Participation à des groupes de travail Oui

Plus de 160 personnes de la DGD, du Ministère, de la CTB et des Ambassades belges reçoivent la newsletter hebdomadaire, e-alertes, blog, suivi de medias sociaux et autres produits électroniques d’ECDPM. Celui-ci envoie en outre un certain nombre de ses publications en copie papier aux personnes concernées par certains sujets particuliers.

Par ailleurs, le flux informel de communication entre la DGD et le Centre est constant et

comprend des emails et des notes sur des sujets tels que l’efficacité de la coopération européenne, la cohérence des politiques pour le développement, l’impact des réformes post-Lisbonne sur les politiques de développement, etc.

Finalement, la DGD bénéficie également des initiatives entreprises par d’autres partenaires institutionnels du Centre, notamment dans le cadre des Présidences de l’UE42.

f. Volume financier du programme

Le tableau ci-dessous reprend les budgets attribués à l’ECDPM par programme triennal depuis 2008. On observe globalement une augmentation de la contribution belge jusqu’en 2014 et un tassement de la contribution au dernier programme 2015-17.

Période Montant

2015-2017 900.000 EUR

2012-2014 1.050.000 EUR

2010 200.000 EUR

2008 – 2010 680.000 EUR

41

Report on Service delivery cooperation agreement Belgium-ECDPM, 2012, 2013, 2014 et 2015 42

Ainsi, à titre d’exemple : lors de la Conférence sur le futur des Accords de Cotonou organisée par l’ECDPM dans le cadre de la précédente Présidence luxembourgeoise de l’UE, la Belgique – qui n’avait pas pris part à l’organisation de cet évènement – a été un partenaire institutionnel clé et plusieurs fonctionnaires de la DGD et de la Représentation permanente de la Belgique auprès l’UE, ont pu participer et en bénéficier.

Page 83: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

83

Pour le programme triennal actuel, la contribution financière s’élève à 900.000 euros et

est repartie annuellement comme suit43 :

Contribution au core budget d’ECDPM

2015 2016 2017 Total

Budget Budget Budget Budget

Spécifique à appui au politique

35.000 35.000 35.000 105.00044

Contribution générale au core budget

315.000

240.000 240.000 795.000

Total général 350.000 275.000 275.000 900.000

Ce montant global couvre la contribution générale de la Belgique au Centre (« core budget »), en cofinancement avec d’autres bailleurs européens comme indiqué ci-dessus. Ce cofinancement permet ainsi à la Belgique de disposer et d’utiliser les travaux généraux d’analyse produits par ECDPM globalement. Le financement, directement réservé à l’appui spécifique aux fonctionnaires belges, représente dans ce budget global l’équivalent de 40 jours de travail, couvrant essentiellement des frais de personnel, soit au total pour le dernier plan triennal, quelques 11,7% de la contribution belge totale à ECDPM.

2.8.3. Le cas exemplatif

L’importance de la Cohérence des politiques pour le développement (CPD) a été soulignée par le Traité de Maastricht et fait partie de l’approche européenne des « trois C » (complémentarité, coordination et cohérence). Il s’agit de veiller à ce que « les objectifs de la politique communautaire de développement soient pris en compte dans la conception et dans la mise en œuvre des autres politiques ayant un impact sur les pays en développement »45. Depuis, le débat a évolué au sein de l’UE46 mais la mise en œuvre d’une CPD efficace reste un défi.

EDCPM s’est engagé sur ce sujet en 2007, avec la production d’un rapport sur les mesures de la CPD mises en place dans différents pays de l’UE, les arrangements institutionnels et les analyses et recherches produites sur la cohérence ou l’incohérence des politiques. Au fil du temps, le Think tank est devenu un acteur clé du débat, notamment au sein de l’OCDE.

Il faut souligner que, suite à l’expertise développée par ECDPM sur ce sujet, actuellement se met en place, parmi les pays partenaires d’ECDPM, une harmonisation progressive des points de vue et des approches sur la CPD, notamment au travers d’un « triangle » garantissant l’efficacité du système de la CPD, à savoir : i) les déclarations d’intention politique pour la promotion et la mise en œuvre de la CPD; ii) les mécanismes institutionnels et administratifs de coordination pour la réalisation de la CPD et iii) la capacité de recherche et de monitoring.

43

Source : Convention triennale 2015-2016-2017 entre l’État belge, Service public fédéral affaires étrangères, Commerce extérieur, et Coopération au développement. 44

Afin de permettre une comparaison entre les différents instruments, nous avons souhaité identifier plus précisément le montant directement destiné à l’appui aux politiques pour la Belgique : la convention avec ECDPM prévoit un droit de tirage de 40 jours par an, soit environ 10% de la contribution totale : c’est ce pourcentage calculé sur la première année qui a été reporté sur l’ensemble du programme triennal, à titre indicatif. 45

Déclaration conjointe de la Commission et du Conseil sur la politique du développement, in Chapitre 4 : Cohérence des politiques. Revue de l’OCDE sur le développement 3/2002 (N°3), pp. 63-75. 46

Et au niveau belge, cette question de la cohérence est suivie de plus en plus systématiquement, notamment avec la mise en place, récemment, d’un comité d’avis sur la cohérence des politiques.

Page 84: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

84

Le partenariat entre la Belgique et ECDPM se consolide à partir de 2011 dans ce domaine, donnant lieu à un ensemble de présentations sur la définition conceptuelle de la CPD ; de formations sur cette notion de CPD et sa mise en application, à l’attention des fonctionnaires de la DGD et d’autres services du SPF affaires étrangères ; de séminaires, etc.

Parmi les produits concernant la CPD élaborés afin de répondre aux besoins spécifiques de la DGD et de la Belgique, il est possible de citer les exemples suivants :

2012 – Atelier « Strengthening Policy Coherence of Development in Belgium » à

l’attention des fonctionnaires de la DGD et du Ministère des Affaires étrangères de Belgique.

2013 - ECDPM réalise une étude comparative commanditée par la coopération danoise sur les systèmes nationaux de CPD. La Belgique fait partie des études de cas, en partie à cause de l’intérêt porté dans le pays à cette thématique.

2014 – Atelier « Cohérence des politiques pour le développement », dans le cadre des Journées DGD.

2015 – Atelier de formation sur la CPD à l’attention des membres du Comité intergouvernemental sur la CPD (16 ministères fédéraux belges, acteurs académiques, etc.). Cet atelier a offert, pour la première fois en Belgique, l’opportunité aux différents acteurs de se réunir afin de discuter de ce sujet.

ECDPM a joué un rôle très important dans la réflexion menée en vue de la préparation de la loi belge sur la CPD et ensuite, sur la diffusion et la sensibilisation à cette loi.

Le sujet de la Cohérence des Politiques pour le développement reste d’actualité, notamment dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le Développement durable.

2.8.4. Les bénéficiaires de l’appui

Les bénéficiaires de l’appui d’ECDPM sont essentiellement les fonctionnaires de l’ensemble de services de la DGD ainsi que d’autres fonctionnaires du SPF Affaires étrangères, la Représentation permanente de la Belgique auprès de l'UE et le Cabinet du ministre de la Coopération. Cet appui aux politiques, construit sur la base d’une demande et une relation très spécifique entre le Centre et le Ministère de la coopération a induit une focalisation plus ciblée sur des bénéficiaires internes au SPF Affaires étrangères et coopération. Au niveau macro, l’impact de cet appui rejoint les préoccupations de la politique belge en matière de politique européenne de développement et offre un support à la participation de la Belgique dans la définition et la mise en œuvre des politiques européennes (contribution à la préparation de positions belges aux conseils européens) et aux engagements institutionnels de la Belgique au sein de l’UE (soutien aux Présidences belges de l’UE). Au niveau méso, l’appui offre une importante contribution à l’élaboration des lois (Loi sur la CDP) et stratégies politiques belges par le biais de produits « sur mesure » (sensibilisation, formation, évènements destinés aux fonctionnaires, etc.). Au niveau micro, un partenariat de longue durée et la bonne connaissance par ECDPM des institutions belges, permettent à cet appui d’assurer une réponse ciblée et pertinente aux besoins des responsables officiels de la coopération belge chargés de définir la position belge dans les instances européennes ou nationales traitant de matières de coopération (échanges formels et informels sur des dossiers spécifiques).

Page 85: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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2.8.5. Les effets de cet instrument

L’apport d’ECDPM répond, mais de manière assez inégale en fonction du niveau des demandes, aux 4 objectifs assignés aux appuis aux politiques en général, dans la mesure où :

L’appui contribue très clairement et très nettement à préparer la nouvelle politique au sein de la DGD dans les domaines relatifs à la coopération européenne, à la relation UE-ACP, à la relation UE-Afrique, aux partenariats multi-acteurs et aux accords de partenariat économique. C’est notamment le cas par exemple, dans le cadre de l’approche de décloisonnement (intégration tridimensionnelle : développement, diplomatie, défense). En effet, ECDPM offre un support en ce qui concerne les liens de la coopération au développement avec les thématiques des relations extérieures dans le cadre du traité post Lisbonne.

Le renforcement des connaissances au niveau de la DGD est l’essentiel de la demande formelle de la DGD (au siège avant tout mais également pour certains postes comme en Afrique du Sud). Ce renforcement s’adresse aussi à d’autres services du SPF Affaires étrangères et quelques fois au Cabinet de la coopération. Cet appui se réalise tant au travers de moments formels de rencontres et de formations sur des sujets déterminés que lors d’échanges plus informels ou la transmission d’avis.

Le renforcement des connaissances des acteurs de la coopération belge au développement est beaucoup moins présent de façon explicite dans le cadre de cet appui. Indirectement et de façon très informelle, l’appui fourni par l’ECDPM a néanmoins des effets sur ces acteurs : diffusion de production, participation à des débats, etc. Mais il s’agit là plus de l’intervention générale de l’ECDPM dans le secteur de la coopération que d’un effet qu’on peut directement attribuer à son activité spécifique d’appui aux politiques de la coopération belge.

Sa contribution à la visibilité de la Belgique au plan international est par contre notoire. L’apport fourni à la DGD et au SPF Affaires étrangères en termes d’analyses, d’argumentaires et de propositions permet à la Belgique d’intervenir de manière significative dans le débat européen (en particulier lors de ses Présidences européennes).

2.8.6. Conclusions préliminaires

En matière de pertinence :

Les produits de cet appui répondent aux besoins de la DGD à la fois par la

mise en œuvre des activités qui découlent de sa mission publique ainsi que par le biais des produits élaborés afin de répondre aux demandes spécifiques de la DGD.

L’instrument a une grande plus-value pour EDCPM, en termes de renforcement institutionnel et thématique sur le long terme, d’accès aux espaces politiques et institutionnels européens lui permettant d’élargir son ancrage stratégique et de travailler dans une perspective de processus, contrairement aux autres Think tanks.

En matière d’efficacité/efficience :

Le financement institutionnel pluriannuel de la Belgique – avec d’autres pays membres de l’UE – contribue à garantir l’indépendance d’ECDPM et son fonctionnement en tant que source d’analyse politique fiable et non-partisane. Cette modalité de financement lui accorde l’autonomie nécessaire et une grande capacité d’initiative. Le partenariat de longue durée et la bonne connaissance qu’ECDPM a de la DGD, lui permettent de proposer des produits adaptés même dans un contexte de demande dispersée.

Les services spécifiques offerts par ECDPM pourraient être plus efficaces s’ils répondaient à une demande davantage coordonnée et structurée de la part de

Page 86: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

86

la DGD. Cette demande pourrait s’articuler sur base des demandes spécifiques de la DGD (rassemblées par le point focal) et en accord avec le tableau « multiannual thematic priorities » qui résume les thématiques sur lesquelles ECDPM peut appuyer la DGD. D’autres formules ont parfois été envisagées, tel que le détachement de personnel au sein de la DGD, afin de mieux structurer la demande et éviter la sous-utilisation de l’instrument, le manque de coordination et un potentiel effet de concurrence entre les différents services qui font appel à EDCPM. Mais la faisabilité de cette formule n’a jamais été approfondie jusqu’ici.

En matière de durabilité :

La formule spécifique de prestations de service d’EDCPM (dans le cadre du financement institutionnel) permet une flexibilité garante d’un appui aux politiques précis et rapide (études courtes, notes d’analyses sur des questions politiques ciblées, animation de réunions, exposés et commentaires informels, et conseils sur les questions stratégiques) mais aussi de processus de plus longue haleine (appui lors de l’exercice de la présidence belge de l'UE, support au processus de formulation, diffusion et sensibilisation de politiques concrètes, support au renforcement des capacités internes lors de formations, etc.). Cette prestation de services est adaptée aux besoins spécifiques de la Belgique qui peut ainsi durablement gérer les agendas du développement au niveau européen et international, agendas qui évoluent rapidement.

En matière de cohérence :

Le processus annuel de concertation permet de planifier l’appui sur base des besoins de la DGD en cohérence avec les différents domaines d’expertise d’ECDPM. Toutefois, ces domaines d'action pourraient changer au cours de l'année, en fonction de l'évolution des agendas européen et belge. De sorte que les priorités prévues à l'origine pour la prestation de services peuvent changer également. Comme indiqué précédemment, cela exige une grande flexibilité de la part d’ECDPM. Le système ne dépend pas toujours de l’offre mais aussi de la capacité de demande de la part de la DGD. Cette capacité globale dépend à son tour de l’action d’un « point focal » au sein du ministère qui connaisse bien ECDPM, qui puisse rassembler la demande parmi ses collègues, faire un suivi régulier, garantir la diffusion pertinente des produits d’ECDPM en interne, etc. C’est globalement le cas dans la relation de longue date qui est maintenant établie entre ECDPM et la DGD. Toutefois, les changements survenus au niveau du point focal récemment, ont eu, à cet égard, un impact sur la demande, notamment ces deux dernières années.

Page 87: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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2.9. Détachements – mise à disposition

2.9.1. Contexte

Le premier exemple de l’utilisation de l’outil de « détachement » à la DGD apparaît en 2010 en rapport avec l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT). En juin 2010, la DGD a fait une première requête auprès de l’IMT en vue d’un appui complémentaire et plus permanent dans la cadre de l’implication plus importante de la DGD dans la préparation des politiques, au moment de la Présidence Belge de l’Union Européenne, d’une part et de la préparation de la réunion de l’ONU sur les OMD de septembre 2010, d’autre part. Un expert de l’IMT a ainsi été mis à disposition de D 0.147 en vue d’apporter des appuis en matière d’analyse des politiques internationales de santé. Une évaluation, qui s’est révélée positive, a été réalisée après 6 mois de phase pilote. Par la suite, cette mise à disposition a continué jusque maintenant, avec une évaluation annuelle conjointe DGD/IMT. En effet, la diminution de l’expertise technique en matière de santé au sein de la DGD, d’une part, et l’impact important de cet outil sur l’identification des besoins et les qualités des appuis apportés d’autre part ont conduit les deux parties à renouveler cette expérience.

Par la suite, la DGD a fait le constat de cette baisse d'expertise technique interne dans d’autres secteurs (agriculture, éducation, ...) et a identifié des besoins de renforcement d’expertise dans ces secteurs.

A partir de 2014, la DGD entreprend alors des négociations avec VLIR-UOS/ARES-CCD afin d’envisager la possibilité de détacher à la DGD du personnel en provenance des universités. La DGD estime alors que ces détachements pourraient être une plus-value pour les deux parties.48 C’est dans ce contexte que la DGD va proposer, en son sein, pour la période 2015-2016, un poste de "policy support" à deux chercheurs (l’un provenant d’une université membre de la plateforme VLIR-UOS et l’autre de la plateforme l’ARES-CCD).

Depuis 2015, trois chercheurs externes sont donc affectés à des postes de « policy

support » à la DGD dans les secteurs de la santé, l’agriculture et l’éducation.

2.9.2. Description de l’instrument

Le mécanisme de mise à disposition à temps partiel d’un expert de l’IMT au sein de la DGD fait partie du résultat 4 du projet « health policy reserach and support » des programmes pluriannuels de l’IMT avec la DGD pour les périodes 2011-2013 et 2014-2016. Ce résultat vise à renforcer les mécanismes de coordination et à assurer la continuité des activités d’appui aux politiques.

Soulignons que l’expert détaché fait partie intégrante du personnel de l’IMT et travaillait déjà auparavant pour les activités d’appui aux politiques en étant basé à l’IMT. Il ne s’agit donc pas, à la différence des deux autres détachés, de recrutement « ad hoc » à durée déterminée mais plutôt d’un changement de la localisation de l’expert. Comme déjà indiqué, ce dispositif a d’abord répondu de manière ponctuelle à des besoins de renforcement de la DGD. Au vu de la diminution progressive de l’expertise technique en santé au sein de la DGD, d’une part, et de l’impact positif de l’expérience pilote en termes de pertinence et de qualité des appuis, il a été décidé de pérenniser ce mécanisme au sein des programmes pluriannuels de l’IMT.

47

Unité de la préparation de la politique auprès de la direction générale de la DGD. 48

"In order to maximize opportunities of existing expertise in education systems at Belgian universities and of the on‐going collaboration with VLIR/ARES, DGD wants to engage with universities in a win‐win situation where DGD directly benefits from expertise present at the universities." (DGD-TOR_Education_policy_support).

Page 88: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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Dans le cas de l’IMT, il ne s’agit donc pas d’un « programme » spécifique, mais plutôt

d’un outil de mise en œuvre des activités d’appui aux politiques. La description des activités et des résultats se retrouvent donc dans la partie consacrée au programme de l’IMT puisque cette mise à disposition en fait pleinement partie. Soulignons néanmoins que ce dispositif a permis de renforcer le dialogue entre la DGD et l’IMT et, par là même, de faciliter à la fois la programmation, l’identification et la formalisation des besoins et des demandes d’une part, et de renforcer la pertinence et le suivi des appuis et des réponses apportées par l’IMT d’autre part.

La suite de cette partie du point 2.8 du rapport concernera donc essentiellement les détachements liés au VLIR-UOS et à l’ARES-CDD.

a. Processus d’élaboration du programme

Pour les deux autres postes de détachés, la DGD a élaboré des Termes de référence spécifiques qu’elle a soumis :

au VLIR-UOS pour le secteur agriculture - sécurité alimentaire ;

à l’ARES-CCD pour le secteur éducation.

Ensuite, VLIR-UOS et ARES-CCD ont, chacun de leur côté, lancé un appel à candidatures dans leur milieu universitaire respectif. Cette procédure d’appel à candidatures a été réalisée au milieu de l’année 2015.

Ce processus de mise à disposition de personnel des universités n’a pas, à l’inverse de ce qui a été fait avec l’IMT, été explicitement intégré dans le programme Actions Nord formalisé dans les conventions spécifiques de l’ARES-CCD et du VLIR-UOS, ces conventions ne faisant pas l’objet d’une révision au moment où les détachements étaient sollicités.

b. Contenu du programme

Pour chacun des détachements, des termes de référence sont donc élaborés dans

lesquels le contenu du programme est explicité de manière assez générale. A titre d’exemple, le descriptif du détachement "éducation", repris ci-dessous, illustre le type d’appui que la DGD attend de la part de ce personnel détaché :

« Un chercheur (-euse) expert(e) en Éducation et développement est mis à disposition de la DGD. Il/elle assistera les décideurs politiques belges concernant les questions techniques et stratégiques liées à l’éducation dans la coopération au développement.

Il (Elle) sera affecté(e) à la « Direction de la coopération thématique (D2) » de la DGD, en appui à l’expert Éducation au sein de « l’Unité de développement social (D2.3) et ceci pendant 2/3 jours par semaine ».

Il (Elle) fournira un soutien aux experts pour le processus international d’élaboration des

politiques en matière d’éducation et facilitera le lien entre l’expertise scientifique et la DGD.

Plus particulièrement le chercheur (-euse) aura les tâches et responsabilités suivantes :

assurer une contribution d'expertise au processus de l'élaboration d'une politique internationale en matière d'éducation ;

assurer un support thématique en matière d'éducation ; faciliter le lien entre l'expertise scientifique et la DGD. »

Comme on peut le constater, la description est relativement globale et permet donc une

implication relativement souple de la personne détachée au sein de l’équipe du service dans lequel elle est affectée.

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c. Modalités de concertation et de suivi

Les modalités de concertation et de suivi sont simples et directes pour les détachements de VLIR-UOS et de l’ARES-CCD. Les deux personnes détachées sont intégrées dans leurs services respectifs (D2.2. et D2.3.) et participent aux réunions régulières de ceux-ci, comme tout membre de ces services. Les processus de communication, de concertation et de suivi sont donc directs, permanents, réguliers et informels.

Par ailleurs, le suivi de la mise en œuvre de ces deux détachements fait l’objet d’une évaluation annuelle.

Les deux personnes détachées de VLIR-UOS et de l’ARES-CCD ont également été

associées aux réunions annuelles des policy commission par les plateformes universitaires afin d’établir un maximum de contacts et d’échanges d’informations entre les Acropolis et ces détachements.

d. Composition des équipes

Au total au niveau de cet appui par détachement, ce sont donc trois personnes qui sont mises à disposition à temps partiel (1/2 ou 3/5 temps) :

pour le secteur santé : le poste de l’IMT a été occupé par deux personnes successivement ;

pour le secteur agriculture et sécurité alimentaire : une seule et même personne est affectée depuis le début du détachement en provenance du VLIR-UOS ;

pour le secteur éducation : une seule et même personne est affectée depuis le début du détachement en provenance de l’ARES-CCD.

Au total, l’ensemble de cet appui sous forme de détachement représente un peu moins

de deux équivalents temps plein.

e. Outils produits

Le nombre et le type d'outils produits est encore relativement réduit pour les deux détachements universitaires et cela pour plusieurs raisons :

le nombre de personnes détachées est réduit, et ces personnes ne sont mises à disposition de la DGD qu'à temps partiel ;

l'instrument des détachements est nouveau pour VLIR-UOS et ARES-CCD ; le début de la période de présence des chercheuses à la DGD a aussi servi à leur

faire connaître "la maison", un temps d’intégration à l’équipe a été nécessaire ; les personnes détachées reçoivent de temps à autre une demande pour exécuter

une tâche opérationnelle ou spécifique (exemple : préparation d’une intervention d’un représentant de la DGD à la conférence de Educaid).

La détachée secteur éducation est notamment chargée de la réalisation des produits

suivants :

note stratégique sur les bourses ; participation au steering committee d'Educaid et participation au sous-groupe

"genre" dans Educaid ; participation au "Global Partnership for Education" (qui regroupe 20 bailleurs dont

la Belgique, qui est membre du conseil d'administration). La détachée a appuyé le représentant de la DGD qui a participé à la dernière réunion de cet organe au Sénégal en décembre 2015 : préparation de positions et de documents en vue de la réécriture de la mission, la vision, etc. de cette organisation et participation à la réunion du conseil d'administration.

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La détachée secteur agriculture et sécurité alimentaire est notamment chargée de la

réalisation des produits suivants :

note stratégique sur l'agriculture et la sécurité alimentaire ; contribution à la réflexion sur le positionnement belge concernant sa contribution

financière aux organisations internationales du secteur (par exemple : analyse de la contribution au CGIAR).

Elle a, par ailleurs, dès le début de son détachement, pu proposer, au personnel de la DGD une formation sur le thème de l’"ICT for development", une offre qui répondait directement à l’une des priorités du Ministre de la Coopération de développement et qui a été appréciée par ceux qui, au sein de l’administration, sont chargés de promouvoir cette priorité politique.

f. Volume financier du programme

Le volume financier pour un chercheur détaché par le VLIR-UOS ou l’ARES-CCD,

correspond aux montants suivants :

Le budget maximum pour le financement d’une personne détachée est fixé à 75.000 € pour la durée de la mission auprès de la DGD (août 2015 – décembre 2016), à raison de 2 à 3 jours de prestation par semaine. Ce budget est pris en charge par le programme de coopération au développement de l’ARES-CCD ou VLIR-UOS. Les dépenses suivantes sont couvertes par ce budget :

« Le salaire du chercheur ou de la chercheuse : salaire réel payé par l’établissement universitaire auquel il (elle) est rattaché(e) sur base du contrat de travail, pour la durée de la mission et pour le pourcentage de temps de travail ;

Les frais de fonctionnement ;

Les frais de missions Nord-Sud, le cas échéant. Ceux-ci ne peuvent excéder 5.000€ sur l’ensemble de la période et sont compris dans les 75.000€. Ces frais doivent donner lieu à des pièces justificatives conformément aux normes applicables dans le cadre des programmes financés par la DGD (billet d’avion en classe économique, nuitées d’hôtel et per diem) ;

Les frais de coordination pour l’établissement auquel est rattaché le (la) chercheur (-euse) : le cas échéant, maximum 10%. ».

Ces deux détachements universitaires représentent donc un peu plus de 0,4% du total

du financement accordé annuellement par la DGD à l’ARES-CCD et au VLIR-UOS pour leurs actions Nord respectives et 0,2% de la totalité du financement accordé annuellement par la DGD à ces deux plateformes universitaires.

2.9.3. Le cas exemplatif

Les deux personnes détachées par les universités ont toutes deux pour missions de contribuer à une future note stratégique. Nous avons donc choisi de prendre cette activité comme cas exemplatif : il est illustratif d’une même activité pour les deux détachés, doit déboucher sur un contenu bien déterminé et publiable, répond à une demande plus générale et globale d’appui aux politiques. C’est ce qui a justifié ce choix. Concrètement, on analysera la manière dont la réalisation de la note stratégique sur les bourses a été entamée. En effet, compte tenu du démarrage récent du détachement, cette note n'est pas encore finalisée (la situation est comparable pour la note stratégique agriculture et sécurité alimentaire).

La rédaction d'une note stratégique sur les bourses ne faisait pas partie (de façon explicite) des termes de référence initiaux pour le détachement. La chercheuse a reçu néanmoins, lors de la première journée de sa présence à la DGD, cette demande de

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travailler sur une note stratégique sur les bourses. Progressivement et au stade actuel, cette note apparaît comme l'output principal attendu de son détachement.

Afin de mener à bien sa mission, la chercheuse reçoit entre autre un premier document intitulé : "Research Study and Development of a Policy Note for a Future Oriented Scholarships Policy in the Belgian Cooperation. Research provided under the Policy Support Modality at the Institute for Tropical Medecine". Sur base de ce premier input, elle entame un "desk study" et mène des interviews et réunions de travail avec différents services de la DGD (D2., D3.3. notamment), la CTB, le VLIR-UOS, l'ARES-CCD et les musées. Mais elle n'a pas de contact avec le Cabinet du Ministre, ni spécifiquement avec VVOB et l’APEFE à ce sujet.

Elle produit un premier draft qui est discuté au sein du service D2.3. Il y a une collaboration et un feedback permanent des collègues de ce service pour la rédaction de cette note.

Le manque de mémoire institutionnelle au sein de la DGD (aucune personne ayant,

semble-t-il, une vision globale sur les différents systèmes de bourses ni aucun document de référence reprenant l’historique global de ceux-ci) a nécessairement allongé le processus de récolte de données.

Par ailleurs en 2011, un groupe "harmonisation des bourses" a produit un document technique pour l'octroi des bourses. Un des objectifs de la note stratégique bourses en préparation est de veiller à une plus grande harmonisation entre les différents acteurs intervenants dans ce domaine : harmonisation interne d’abord, externe ensuite. Il est prévu que cette note stratégique bourses soit terminée pour fin 2016 et par conséquent il n'est pas certain qu’elle puisse déjà être d’application pour le prochain programme qu’ARES-CCD et VLIR-UOS doivent introduire en septembre de cette année.

En faisant appel à une chercheuse détachée pour élaborer cette note stratégique bourses, la DGD souhaitait introduire une approche académique dans l'élaboration de ce document. Par ailleurs la DGD souhaitait recourir à un point de vue plus externe dans la formulation de ce document dans la mesure où le sujet prêtait à controverse. Ce travail a mis en évidence, pour la détachée, la spécificité d’une démarche particulière de construction d’une note stratégique, assez différente d’un travail de recherche : il y a une dimension d’argumentation, de négociation des éléments introduits dans une note stratégique qu’on ne connaît pas dans un travail de recherche où on développe ses arguments essentiellement sur base des données récoltées ou expérimentées.

2.9.4. Les bénéficiaires de l’appui

a. La DGD

Au sein de la DGD, les premiers bénéficiaires de l’appui des personnes détachées se

trouvent au sein de la direction D2 et plus particulièrement dans les services où les détachés sont affectés (D2.2 et D2.3). Pour l'instant, ce qui est produit par les deux détachées des universités est essentiellement utilisé au sein de ces services. On peut difficilement dire qu'il y a d'autres bénéficiaires directs de ce programme.

On peut parler de bénéficiaires indirects futurs dans le sens où des notes politiques bourses et agriculture pourront avoir un impact plus large dont toute la "communauté de la coopération internationale en Belgique" pourrait profiter.

b. Le département de l'université d'où vient la personne détachée

Le bénéfice est ici réciproque. Le détachement présente également quelques retombées au sein de l’institution qui envoie la personne mise à disposition de la DGD. Le promoteur de la personne détachée a maintenant plus de contacts avec la DGD, le VLIR-UOS et/ou l’ARES-CCD. Il y a un dialogue plus régulier et ouvert. Le département concerné reçoit des frais d'administration et obtient un accès à un réseau très large

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d’informations intéressantes, ce qui permet des retombées scientifiques complémentaires. Ainsi par exemple, la détachée « éducation » en collaboration avec le coordinateur de l’Acropolis Aid Effectiveness va coordonner une section thématique au Congrès triennal de l’ABSP sur la recherche et l’expertise universitaire dans l’action publique. Autre exemple, l’utilisation par la détachée "agriculture et sécurité alimentaire" d’informations et résultats récoltés dans le cadre de son travail à la DGD qui peuvent être exploités dans ses cours à l'université.

2.9.5. Les effets de cet instrument

Il est difficile d'évaluer l'impact de ces appuis, vu le fait que le programme des détachés universitaires est très récent, que leur nombre est réduit et qu'il n'y a pas encore de produit important totalement finalisé.

Néanmoins, une première analyse de cet impact pourrait se définir comme suit :

la DGD reçoit un support académique d'un équivalent temps-plein (2 mi-temps) ; la DGD reçoit un support académique pour l'élaboration des notes stratégiques ; le lien entre la DGD et les chercheurs est renforcé.

Par rapport aux effets de cet instrument sur les quatre objectifs des appuis aux politiques on peut souligner les éléments suivants :

Les appuis des détachées contribuent certainement à la fois à la préparation des politiques par la constitution de notes stratégiques et à la participation et l’appui de la Belgique et de la DGD à des rencontres internationales (p.ex. "Global Partnership for Education").

Cet instrument contribue aussi, d’une autre manière que les Acropolis par exemple, au renforcement de connaissance de la DGD : la détachée fait partie de l’administration, reçoit plus d’informations directes, peut généralement établir une plus grande relation de confiance. Son apport peut ainsi avoir plus d’impacts sur le personnel DGD de par la régularité de la présence : apport d’avis, de solutions plus externes, de démarches méthodologiques plus académiques, etc. Ces échanges et apports peuvent contribuer d’une manière différente au renforcement de connaissances au sein de la DGD.

Par contre, on ne distinguera que peu de renforcement de connaissance des

autres acteurs de la coopération obtenus grâce à ces détachements comme :

l’impact indirect des notes stratégiques sur les autres acteurs une fois que celles-

ci seront adoptées, les contacts avec les acteurs de coopération qui participent

par exemple à la Plateforme belge Agriculture et Sécurité Alimentaire (PASA).

Page 93: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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2.9.6. Conclusions préliminaires

En matière de pertinence :

L'appui des détachés semble pertinent pour ce qui concerne l'élaboration des notes stratégiques, dans la mesure où il répond à un besoin effectif exprimé par la DGD. Par contre, vu le fait que ces notes stratégiques ne sont pas encore finalisées et qu'on ne sait pas à quel moment ni comment elles seront utilisées, il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives en termes d’efficacité ou d’efficience sur ce point.

Il est pertinent d'utiliser des méthodes scientifiques/académiques pour élaborer des notes stratégiques ou des positions dans des organisations internationales, dans la mesure où elles permettent de disposer d’argumentations plus étayées et confrontées à des données plus externes au monde politique.

La formule d’une mise à disposition à temps partiel est intéressante et pertinente car elle permet un aller et retour entre la DGD et l’institution. Cela permet de mieux comprendre les demandes et les contraintes internes de la DGD et de garder le contact avec la recherche. Cela permet de renforcer le dialogue DGD-institutions.

En matière d’efficacité/efficience :

En général, les détachés remplissent les fonctions mentionnées dans les termes de

référence au départ. Il y a néanmoins quelques observations à faire :

Le risque reste présent de voir le détaché exécuter des tâches opérationnelles, habituellement effectuées par les membres de la DGD (compte tenu de la perte d’expertises de terrain, de la réduction des ressources humaines, ou du manque de temps au sein de l’administration). Cette préoccupation a été exprimée par plusieurs membres de la DGD ;

le champ d’application initial décrit dans les termes de référence paraît trop ambitieux ou en tous cas formulé de manière trop générale ;

cette approche de mise à disposition a besoin d’être développée sur le plus long terme afin de pouvoir vraiment mesurer son efficacité : le contrat de mise à disposition à durée déterminée courte actuel est un facteur de risque à cet égard.

En matière de durabilité :

Cet appui aux politiques par la mise à disposition du personnel est relativement récent,

particulièrement en ce qui concerne les détachements provenant des universités. Pour ceux-ci la durabilité est encore très incertaine car il n’y a pour l’instant aucune perspective précise au-delà de la fin de l’année 2016. Le détachement de l’IMT apparaît plus durable car plus étroitement inséré dans le programme global d’appui aux politiques de cet Institut, et ce depuis une plus longue période.

La durabilité de cette contribution à la stratégie de la DGD pourrait être renforcée à conditions :

que le détaché documente systématiquement la méthodologie qu’il utilise (par exemple pour préparer les notes stratégiques) afin que cette méthodologie puisse ensuite être réutilisée par le personnel de l’administration pour réaliser des travaux similaires ;

que des moyens soient réservés pour que le détaché puisse régulièrement et systématiquement transmettre au personnel de la DGD le contenu des outils méthodologiques qu’il a utilisés (par l’organisation de formation, séminaire, etc. au sein de l’administration).

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En matière de cohérence :

La cohérence du programme des détachements se fonde surtout sur l’implication forte des personnes détachées dans les équipes de la DGD et la possibilité qui est ainsi offerte à cet appui aux politiques de renforcer la collaboration entre administration et monde scientifique et de mieux cerner les demandes de l’administration.

Toutefois dans la mesure où ce programme a été construit progressivement en réponse au cas par cas à l’émergence de besoins en expertise, la collaboration entre les différents détachés est faible, chaque détaché intervenant indépendamment dans son secteur. Les collaborations entre détachés et les autres programmes d’appui aux politiques sont également encore trop peu fréquentes, ce qui induit parfois des interventions en parallèle (par exemple : le travail de la détachée agriculture sur la note sécurité alimentaire a été inconnu de l’Acropolis Aid Effectiveness pendant de nombreux mois alors que celui-ci, dans le même temps, travaillait sur l’opérationnalisation de la fragilité en particulier pour le secteur agricole et la sécurité alimentaire).

A la différence de celui de l’IMT, les détachements provenant des universités n’ont pas de lien avec les programmes Acropolis existant, ce qui ne permet pas une synergie aussi étroite que celle qu’on a pu observer à l’IMT. Ceci ne permet pas non plus un retour du détaché, après son intervention à la DGD, dans un programme Acropolis afin d’assurer une continuité dans le traitement des données et un effet de plus long terme sur le renforcement de connaissance de l’administration, comme c’est le cas à l’IMT où les personnes détachées réintègrent ensuite leurs services au sein de l’institution et contribuent au travers du programme général de l’IMT à l’amélioration des connaissances dans le domaine de la santé.

Le peu de collaborations actuelles entre les détachés des universités et la direction EST de la CTB qui concentre une partie importante de l’expertise thématique et de terrain actuelle de la coopération belge est sans doute un handicap (opportunités perdues de collaboration), ceci plus encore dans la perspective de l’évolution de la CTB vers la BDA.

Page 95: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3. Pistes concernant les questions d’évaluation

3.1. Pertinence

3.1.1. Adéquation des réponses apportées par ces appuis aux

besoins et aux demandes de la DGD, au niveau politique

3.1.1.1. Les recherches et accompagnements de long terme (comme ceux de

Acropolis Aid Effectiveness et KLIMOS, IRSNB, IMT, ECDPM par

exemple) impactent les choix politiques et les orientations

stratégiques

Ce type d’appui sur le long terme dispose d’un impact avéré, essentiellement au niveau de l’élaboration des stratégies, par exemple sur l’identification des pays partenaires, l’élaboration de notes stratégiques, l’appui à l’élaboration des PIC ou encore les appuis aux positions de la Belgique dans les rencontres internationales. Il convient néanmoins de faire une différence entre les "choix politiques", relevant plutôt du niveau du Ministre et du Cabinet (par exemple la décision de passer de 18 à 14 pays partenaires qui est une décision politique sans un véritable recours bien spécifique à l’appui au politique) et, d’autre part, les "orientations stratégiques" qui relèvent plutôt du niveau de l'administration et qui font l’objet d’appuis avérés. Ainsi, par exemple : une fois les quatorze pays retenus et le constat fait qu’il y a parmi ceux-ci une proportion importante d’Etats fragiles, l’élaboration de stratégies spécifiques dans la préparation, la mise en œuvre ou le suivi des programmes de coopération nécessitent le recours à l’appui aux politiques et à ce niveau, celui-ci est mis en œuvre et avéré. Dans le cadre des "choix politiques", l'outil est donc peu utilisé alors que son recours est important dans le cadre de l’élaboration des "orientations stratégiques" comme le montrent les exemples ci-dessous :

Acropolis Aid Effectiveness a permis au Ministre de consolider les choix des pays partenaires tout en se concentrant sur les pays fragiles.

Les détachements VLIR-UOS, ARES-CDD et IMT sont chargés d’appuyer la rédaction de notes stratégiques "bourses", "agriculture et sécurité alimentaire" et « santé ».

Acropolis KLIMOS a élaboré un "paper on eco-tax reform" qui a été utilisé par le point focal pour développer une stratégie en la matière, la constitution du sous-groupe "Governance" avec un ensemble d'études liées au "voluntary sustainability standards" ou encore les appuis dans le cadre de la position belge sur Rio+2.

L’IMT, l’IRSNB, Acropolis BefinD, Acropolis Aid Effectiveness, par exemple, sont impliqués dans les prises de positions belges lors de rencontres internationales (OMS, Fonds Global, MDG/NU, COP, Protocole de Nagoya, CHM, GTI, INCAF, etc.).

L’IRSNB est impliquée dans des activités de main streaming au niveau fédéral (DGD, BELSPO, SPF Environnement).

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Enfin, dans le cas d’ECDPM, le partenariat de longue durée favorise aussi une relation de confiance et assied la légitimité de son accompagnement. Ainsi, ECDPM a joué un rôle très important dans les choix politiques liés au processus d’adoption de la Loi de la cohérence des politiques pour le développement et lors des Présidences de l’UE par la Belgique, un des rares exemples d’implication directe de l’instrument dans l’appui effectif aux choix politiques.

3.1.1.2. Les changements administratifs, institutionnels, et politiques au

sein du Ministère influencent les orientations des programmes

d’appui aux politiques.

Il en va ainsi par exemple des recours au détachement, des demandes spécifiques en digitalisation, de l’efficacité variable des réunions de concertation pour la définition des besoins et des produits, qui peuvent impacter directement les orientations données à ces appuis. Soulignons cependant que les modifications d’orientation politique au niveau du Ministre et de son Cabinet ont sans doute moins d'impact sur ces dispositifs, vu le peu d’implication directe de ce niveau de décision en lien avec ce dispositif. Par contre, les réformes au sein de l’administration ont un impact évident sur la nature des activités et des relations avec les dispositifs d’appui aux politiques, comme le montrent les exemples suivants :

La limitation des recrutements dans l’administration a conduit celle-ci à

rechercher d’autres types d’appui, entre autre sous forme de détachements dans les trois cas analysés.

Les Analyses Contextuelles Communes (ACC) réalisées par les différents acteurs non gouvernementaux belges ont favorisé les contacts entre l’appui aux politiques et les acteurs de la coopération (avis exprimé par le CNCD, 11.11.11, Acropolis Aid effectiveness, l’IMT et l’IRSNB).

Les modifications administratives peuvent avoir une influence sur la capacité de la DGD à formuler une demande structurée et coordonnée et sur la diffusion des résultats. Ainsi, l'accompagnement de la part du point focal est variable en fonction de la personne désignée, de sa position dans l’administration, de la part disponible pour effectuer cette tâche de point focal dans sa charge de travail globale.

Soulignons enfin que les réformes envisagées autour de la création de la BDA ne sont pas encore assez claires pour pouvoir identifier avec toute la précision voulue leur influence sur ce programme. Néanmoins, si le bénéficiaire de l’appui devient la future BDA (ex CTB) soulignons que celle-ci dispose déjà d’une expertise interne, d’une part et a l’obligation d’avoir recours aux marchés publics, d’autre part. Ces éléments sont à prendre en compte dans la réflexion prospective sur les appuis aux politiques. Ainsi par exemple, le recours au marché public pour solliciter un appui, une analyse, un avis ponctuel pourrait s’avérer fastidieux, coûteux et peu performant. En outre, tant dans la note stratégique de la CTB que dans la note du Ministre au Conseil des Ministres sur la réforme CTB vers BDA, on ne trouve pas de mention ni de référence aux programmes d’appuis aux politiques alors que la concurrence potentielle entre les « centres de connaissances » de la future BDA et la DGD est abordée. En outre, on ne retrouve quasiment rien sur des collaborations entre la future agence avec les différents acteurs institutionnels qui développent ces programmes d’appui.

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3.1.1.3. La perte d’expertise et d’expérience progressive au sein de la DGD

(réformes, retrait de plus en plus important de l’opérationnel)

pourrait avoir un impact sur l’identification des besoins et la

pertinence des demandes et donc sur la pertinence et l’impact des

appuis

Cette perte d'expertise et d'expérience pourrait ainsi se traduire par un manque de capacités à formuler des demandes d’appui pertinentes, ce qui risque d’affaiblir la pertinence et l’impact des appuis. Il y a un quasi consensus pour affirmer que cette capacité d’expression des demandes et d’appropriation des appuis par la DGD est essentielle. En effet, c’est à la DGD de transformer ces appuis en une stratégie ou action de coopération. Le recours croissant à l’outil du détachement d’une part, ou la présence de chercheurs sans représentant de la DGD dans certaines réunions internationales sont symptomatiques de ce risque. Soulignons cependant que l’ensemble des personnes interrogées estiment que ce risque est encore potentiel et non avéré.

3.1.2. Valeur ajoutée de ces dispositifs par rapport à la

consultance

3.1.2.1. Processus évolutif de la construction de la demande et de

capitalisation des appuis.

Ces partenariats généraux de moyen et long terme permettent de mieux planifier et intégrer l’évolution des besoins et des demandes. De même, l’implication des programmes « Sud » et le recours aux résultats de ces projets au Sud permettent de mieux cadrer ces évolutions. Ce processus évolutif de la demande, en général dans une dynamique de co-construction, est un facteur d’appropriation par la DGD et de pertinence des appuis. Dans un tel processus évolutif, il est important de garder une certaine flexibilité dans les modalités de formulation de la demande ainsi que dans la forme et le contenu des appuis. Une telle possibilité de faire évoluer les contenus en cours de programme ne serait sans doute pas possible dans le cadre d’une contractualisation ponctuelle, déterminée a priori, avec un bureau de consultance, comme le montrent les exemples suivants :

Dans Acropolis Aid Effectiveness un sixième axe « Utilisation des systèmes nationaux (NEX) » ajouté à la demande de la DGD en début de programme a été finalement retiré quelques mois plus tard, toujours à la demande de l’administration.

Pour la détachée "enseignement", son activité principale de rédaction de la note stratégique "bourses" n’était pas inscrite dans ses termes de référence bien qu’il s’agisse aujourd’hui de son activité principale.

Pour Acropolis KLIMOS, l’IMT ou l’IRSNB, plusieurs questions évoluent au fur et à mesure que l'analyse/l'étude évolue. Ceci a l'avantage de la flexibilité mais le désavantage de la complexité pour l'insertion de ces demandes dans le calendrier académique ou de recherche. Les institutions se sont, pour la plupart, adaptées à cette flexibilité dans la collaboration avec l'administration pour répondre aux besoins/demandes de façon plus pertinente.

3.1.2.2. Une connaissance institutionnelle mutuelle qui peut faciliter la

concertation et la qualité des appuis.

Sur le long terme, la connaissance mutuelle peut avoir un impact positif sur les choix politiques et les orientations stratégiques dans la mesure où, même lorsqu’il n'y a pas

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une demande coordonnée et structurée de la part de la DGD, l'offre peut être pertinente justement parce que l'institution partenaire connaît la DGD. Aussi, le partenariat de longue date permet aux mécanismes de concertation de garder une souplesse nécessaire, pour structurer la demande sur base d’une planification de moyen terme (par exemple annuelle) tout en gardant la possibilité pour la DGD de formuler des demandes ponctuelles et spécifiques sur le très court terme. Les éléments ci-dessous renforcent cette analyse :

Plusieurs chercheurs des actuels Acropolis sont intervenus dans les GRAP ou O*-Platformen : ils possèdent une connaissance antérieure de l’institution et peuvent établir le contact plus facilement.

Il en va de même des relations de longue durée avec Acropolis KLIMOS, ECDPM, l’IMT ou l’IRSNB, ce qui crée des liens qui facilitent la concertation.

Certains instruments prennent l’initiative de proposer eux-mêmes certains appuis (MRAC) dans des domaines utiles pour la coopération belge ou permettant de renforcer sa notoriété internationale.

Enfin, grâce aux détachés, il y a un renforcement de la connaissance mutuelle entre le détaché, son institution d’origine et la DGD, même si ce renforcement se limite surtout au service de la DGD dans lequel le détaché est localisé.

3.1.2.3. Emergence d’une relation de confiance et de complémentarité

Celle-ci se reflète de manière importante dans le volet participation aux débats et rencontres internationaux, avec des contacts directs et/ou informels qui ne sont pas envisageables dans le cadre d’une relation purement contractuelle avec un bureau de consultance.

On peut identifier cette relation de confiance sur le long terme dans la préparation et la participation aux débats internationaux avec Acropolis BeFinD, Acropolis Aid Effectiveness, l’IMT ou l’IRSNB, notamment. Cette relation de confiance dépend aussi d'une bonne concertation comme par exemple entre la DGD et ECDPM, l’IMT ou l’IRSNB. La relation de confiance passe aussi par une bonne connaissance de l’instrument d’appui au politique par tous les acteurs. Par exemple, pour ECDPM les chercheurs/experts savent parfaitement ce que l’on attend d’eux et le dispositif de détachement mis en place avec l’IMT repose aussi sur cette confiance qui a été renforcée par cette mise à disposition d’un expert. Par contre, pour le MRAC, par exemple, les chercheurs ont moins connaissance des besoins de la DGD et des perspectives d’application de leurs recherches et cette dernière ne formule pas directement de besoins à l’institution.

3.1.2.4. Variété des outils et des types de productions

On observe une tendance à une plus grande variété des outils d’appuis, non limités à des notes et des publications/rapports. En dehors des outils formellement prévus dans les TdR et les programmes, on peut citer la création de sites WEB accessibles à tous, la diffusion de newsletters, des toolkits, policy briefs, working papers, publications, séminaires, conférences, formations, etc. Pour partie, c’est la continuité et la pérennité des relations entre ces acteurs institutionnels fournisseurs d’appui et la DGD qui permettent dans un processus évolutif de co-construction de diversifier et faire évoluer les outils produits vers des formes plus adaptées aux besoins, ce qui serait également plus difficile dans le cadre d’une contractualisation ponctuelle avec un bureau de consultance. Il conviendra, par ailleurs, d’analyser le fait que l’abandon ou la non utilisation des droits de tirage a favorisé cette multiplication des livrables et des supports.

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3.1.2.5. Un renforcement des connaissances au sein de la DGD

On constate un renforcement des connaissances au sein de la DGD qui peut compter sur ces processus d’appui développés dans la durée et sur la multiplication des supports. Cela apparaît notamment au travers de la multiplication des demandes d’informations de la part des postes et des diplomates chargés de coopération dans les ambassades belges, par exemple pour l’Acropolis Aid Effectiveness, l’IMT ou l’IRSNB. Citons encore les activités de main streaming de l’IRSNB qui ont conduit à un renforcement de connaissance en matière de biodiversité ou le renforcement des connaissances de l’ensemble des acteurs de la santé par le biais de la plateforme Be-Cause Heath. Ce renforcement de connaissances peut se faire également par le biais des échanges informels.

3.1.2.6. Une plus-value des appuis due à la mobilisation de l’expertise et de

l’expérience acquises grâce aux activités Sud et/ou aux ancrages

dans des réseaux.

On constate ainsi une utilisation généralisée des acquis d’autres projets menés au Sud ou au Nord, pour l’ensemble des acteurs impliqués, que ce soit au sein de l’ARES-CDD (avec les PIC-PRD-PFS au Burundi par exemple), au sein du VLIR-UOS par le biais des appuis institutionnels ou par les synergies entre les programmes ‘Sud” et “Nord” au sein des accords-cadres IRSNB, IMT et MRAC. La qualité et la pertinence des appuis sont en partie dues à l’implication de ces institutions dans des activités au Sud.

Néanmoins, soulignons le peu d’implication des pratiques et expériences de la CTB dans ces domaines qui pourraient être mieux capitalisées, sauf en matière de santé où le recours à la plateforme Be-cause heath favorise l’implication de tous les partenaires.

3.1.2.7. Valeur ajoutée du statut « institutionnel » des acteurs

Dans le cas d'ECDPM, du MRAC, de l’IRSNB et de l’IMT, cette valeur ajoutée se traduit par un accès de la Belgique à des réseaux scientifiques, politiques ou décisionnels aux niveaux européens et internationaux. Ainsi, le statut de « point focal belge (au nom du gouvernement dans son ensemble)» de l’IRSNB en matière de biodiversité renforce la pertinence des appuis par rapport à un recours à des bureaux d’études. Il s’agit donc d’un effet « inverse » à celui généralement admis et avéré par lequel des acteurs d’appui ont un accès privilégié à des instances et arènes internationales grâce à l’appui à la DGD. Ici on se rend compte que l’effet réciproque se produit aussi : l’accès à des groupes techniques et de conseils de l’OMS ou liés à l’environnement, par exemple, ou l’accès au CITES sont avant tout dus à l’expertise scientifique et aux réseaux des institutions pourvoyeuses d’appuis.

3.1.2.8. Manque de flexibilité de certains mécanismes d’appuis

Néanmoins, on constate, à certains moments, un manque de flexibilité de ces appuis, notamment dans le cadre de demandes ponctuelles, urgentes ou non planifiées. Ainsi, le caractère flexible de la collaboration entre les universités et la DGD tel que mentionné dans l’appel à projet n’est pas toujours considéré comme suffisamment souple. Le fait que le programme Acropolis connaît une logique budgétaire annuelle est vu comme un point contraignant dans la gestion flexible de ce programme, même s’il y a, plus aujourd’hui que par le passé, de possibilités de report budgétaire d’une année à l’autre. En effet, pour certains groupes de recherche, cette flexibilité nouvelle n’était pas très claire et des programmes ou parties de ceux-ci restent parfois calqués sur une forme d’annualité.

Page 100: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.1.3. Clarté de la description des attentes

3.1.3.1. Des divergences entre les attentes et les services rendus

On constate, au sein des programmes ou des TDR soit une description vague des attentes de la DGD, soit encore des différences importantes entre les attentes écrites et validées d’une part et les activités mises en œuvre ou les résultats atteints d’autre part. L’Acropolis Aid Effectiveness consiste maintenant en un regroupement de thématiques diverses et spécifiques autour d’un sujet central lié à l’opérationnalisation de la fragilité, alors que les thématiques étaient séparées et cloisonnées au départ. Dans le cas des activités du MRAC, il existe ainsi une certaine confusion ou superposition entre l’appui au politique au Nord, d’une part, et les « activités pertinentes pour le développement » tant au Nord qu’au Sud. Enfin, de manière générale, les détachés exécutent des activités qui ne se trouvent pas nécessairement de façon explicite dans les termes de référence initiaux. Ce manque de précision dans la demande initiale ou le caractère évolutif de celle-ci, peuvent expliquer, pour partie, la différence parfois perçue entre les attentes et les services livrés.

En outre, ces divergences entre attentes initiales et livrables s’ancrent aussi dans la nature souple de ces outils, dans la grande variété des livrables et interventions et dans le maillage de long terme qui compensent souvent cette variabilité.

3.1.3.2. Une grande variabilité dans la précision des demandes selon les

appuis

Au-delà des attentes globales en appui telles que contenues dans les programmes ou TDR, on constate aussi de grandes différences dans la précision des demandes selon les instruments. Ainsi, par rapport aux programmes antérieurs, les demandes des thèmes à traiter dans le cadre des Acropolis sont, selon la plupart des intervenants, mieux précisés que dans les programmes antérieurs, ce qui permet d’améliorer la pertinence des appuis. Mais, à ce niveau, la variabilité reste très importante entre par exemple les questions très précises et ponctuelles adressées à ECDPM ou l’IMT et les propositions d’appui du MRAC qui sont essentiellement formulées par le Musée lui-même, avec l’accord de la DGD, ce qui correspond plus à une approche basée sur l’offre plutôt que sur la demande de la DGD.

Plusieurs variables impactent la clarté de la description des attentes: la position institutionnelle du gestionnaire DGD du programme, l’intensité des relations au sein des organes de pilotage ou de concertation, l’implication et la centralisation des demandes par les points focaux, l’existence de contacts réguliers plus informels, par le biais de la personne détachée ou par la tenue de réunions de travail. Tous ces éléments jouent un rôle important dans la planification et la précision de ces demandes. Enfin, l’impact des relations antérieures et des relations de longue durée tissées avec les institutions jouent aussi un rôle non négligeable sur la clarté de la définition des attentes, comme abordé dans le point 3.1.1. Les exemples suivants illustrent cette variabilité :

Acropolis Aid Effectiveness a connu au démarrage des difficultés de clarification des attentes du fait d’un suivi bicéphale (D1 et D3).

Pour ECDPM, on constate une certaine « concurrence » entre plusieurs services qui formulent leurs demandes de façon informelle sans nécessairement toujours passer par un point focal.

Le suivi plus administratif sur la globalité du programme du MRAC de la part de D3 sans, en contrepartie, une relation de contenu au sein de D2.

L’absence de clarté dans les rôles de D1 et D2.5 dans le cas de la préparation des rencontres INCAF pour l’Acropolis Aid Effectiveness au début du programme.

Les relations plus « triangulaires » des Acropolis, avec la présence de l’ARES-CCD et du VLIR-UOS en plus de la DGD et des équipes en charge des appuis.

Page 101: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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Le rôle structurant et centralisateur des points focaux entre la DGD et l’IMT, l’Acropolis KLIMOS, ou l’IRSNB permet une bonne précision de la demande.

Dans le cas des détachements, la relation plus directe avec les services de la DGD entraîne une demande plus précise et plus souvent élaborée en commun.

3.1.4. Les attentes des différents acteurs de la coopération

3.1.4.1. Peu de vision des acteurs de la coopération sur les attentes en

matière d’appui aux politiques

La plupart des acteurs de la coopération, au niveau par exemple des deux coupoles ONG ou de la CTB ne connaissent pratiquement pas le programme des appuis aux politiques, si ce n’est dans le cas de relations interpersonnelles ou en lien avec un projet ou une activité particulière. En outre, ces appuis, rarement identifiés par ces acteurs dans leur totalité ou globalité, sont souvent interprétés comme des appuis aux niveaux des politiques générales et des stratégies par ces autres acteurs qui en ignorent les aspects liés à la planification, au suivi scientifique ou à l’appui technique des projets et programmes.

3.1.4.2. Des démarches de prise de connaissance et de collaboration au

niveau de cet outil avec les acteurs autres que la DGD.

Les plateformes (type Be-Cause Heath, Conseil consultatif sur la cohérence des politiques) favorisent l’implication et l’impact sur les acteurs. L’utilisation de la plateforme Be-cause heath en matière de santé permet une diffusion des résultats auprès de l’ensemble des acteurs qui sont tous bénéficiaires de ces appuis et en connaissent l’existence. Pour sa part, l’Acropolis Aid Effectiveness a été sollicité pour contribuer à la formulation de i) l’avis du conseil consultatif sur la cohérence des politiques au niveau de la cohérence à développer au niveau de l’Afrique centrale, ii) une note géographique et iii) une note thématique sur la paix et la sécurité.

De même, on constate plusieurs démarches et initiatives de chercheurs visant à associer

de nouveaux acteurs de coopération dans les activités d’appui aux politiques comme dans la cadre d’Acropolis Aid effectiveness en vue d’associer les ONG à la commission élargie d’accompagnement du programme. L’implication d’autres acteurs du fédéral dans le cadre de l’appui de l’IRSNB et du MRAC (BELSPO, SPF Environnement, etc.) consiste aussi en une ouverture à d’autres acteurs clés.

Enfin, de nouvelles dispositions règlementaires imposent aux acteurs non gouvernementaux belges d’élaborer une analyse (ACC) et ensuite une stratégie (CSC) communes pour leurs différents champs d’intervention (pays partenaires au Sud mais aussi actions Nord en Belgique). Ces ACC et CSC constituent de nouvelles opportunités pour ces programmes d’appui d’impliquer d’autres acteurs du développement. Ainsi, l’élaboration de l’ACC Nord a permis de mieux faire connaître le travail des universités et des autres acteurs institutionnels, en ce compris partiellement le travail d’appui aux politiques. Il s’agit d’une évolution positive qui est reconnue tant par les institutions d’appui que par les coupoles ONG. Néanmoins, plusieurs questions se posent sur la place de l’appui aux politiques dans les ACC Nord : la nouvelle loi sur la coopération ne fait pas de référence explicite à ce dispositif et les démarches et méthodes pour inscrire ces appuis dans l’ACC Nord ne sont pas précisées.

Signalons aussi l’implication de bon nombre des acteurs institutionnels dans la préparation des contextes pays, dans les pays où ils déploient des activités Sud. C’est le cas par exemple des coupoles universitaires, de l’IRSNB ou encore de l’IMT.

Page 102: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.1.5. Implication des acteurs du Sud et effet sur ce que développent ces acteurs

3.1.5.1. Evolution vers une plus grande implication des acteurs du Sud

De façon générale, on constate une évolution vers une plus grande implication des acteurs du Sud dans le cadre de tous les appuis, avec une demande de césure moins stricte entre programmes Sud et Nord de la part de la DGD comme l’illustrent les exemples suivants :

Travail d’Acropolis BeFinD en appui d’un projet CTB au Bénin, en collaboration avec l’Université d’Abomey Calavi ; travail du même Acropolis avec la Banque centrale du Rwanda, etc.

Travail d’Acropolis Aid Effectiveness avec des universités et des ONG du Sud dans les pays fragiles.

Pour l’IMT, le MRAC et l’IRSNB, les appuis du Sud sont indissociables de l’appui aux politiques qui a aussi des retombées au Sud avec une implication de leurs partenaires des programmes Sud.

3.1.5.2. Evolution vers un appui plus opérationnel des activités au Sud.

On constate l’émergence de nouvelles formes de demandes d’appui plus directement liées à la mise en œuvre, l’accompagnement ou l’évaluation de projets ou programmes spécifiques, dans l’élaboration des programmes de coopération avec les pays partenaires, dans le suivi de projets de la CTB ou encore dans l’évaluation des propositions des ONG.

Page 103: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.2. Efficience/Efficacité

3.2.1. Des modalités budgétaires, financières administratives et

organisationnelles variables

3.2.1.1. Des modalités budgétaires et financières variables

Les modalités financières et règlementaires sont très variées et rendent difficiles les comparaisons entre programmes et instruments. Au sein des coupoles universitaires, les appuis font l’objet de projets spécifiques au sein des programmes Nord, avec des lignes budgétaires distinctes pour l’appui aux politiques. Les appuis aux politiques disposent aussi de lignes spécifiques pour IMT, MRAC et IRSNB mais vu le fait que celles-ci sont intégrées dans un programme global comprenant des activités Sud et Nord, une partie des moyens budgétaires (les salaires des équipes par exemple) sont quelque fois pris sur le programme dans son ensemble et pas spécifiquement sur les lignes d’appui aux politiques qui ne regroupent parfois que des frais très spécifiques. En outre, la mobilisation des experts internes à ces institutions est souvent prise en charge sur les budgets propres ou les budgets généraux des institutions. Le cas d’ECDPM est encore plus spécifique, avec une contribution financière au budget global de l’institution et des droits de tirage très spécifiques. Enfin, le financement du détaché du VLIR-UOS s’effectue par le biais des intérêts sur les financements du passé alors que celui de l’IMT est compris dans l’accord-cadre global. Cette variabilité répond avant tout aux spécificités de chacun des partenariats. Elle s’explique en partie aussi par le fait que certains appuis ont été créés ou adaptés en réponse à des problèmes spécifiques, ponctuels et variés.

3.2.1.2. Une application moins fréquente et moins nette des droits de

tirage.

A l’exception d’ECDPM dont les modalités de financement sont très spécifiques, on observe un abandon progressif de l’application des droits de tirages, même là où ceux-ci sont explicitement précisés, comme dans le cas de l’IRSNB, par exemple. On observe aussi un abandon des droits de tirage formels dans les Acropolis, alors qu’ils étaient d’application dans les O*-Platformen. Cet abandon progressif est compensé par la formulation plus précise des résultats à atteindre, relevant d’une gestion plus « axée sur les résultats ».

Soulignons enfin que si ce dispositif est toujours d’application avec ECDPM, le système est généralement sous-utilisé, tous les jours n’étant pas été employés, par manque de demandes spécifiques.

3.2.1.3. Un important volume de personnel à temps partiel

Dans la plupart des partenariats, on observe une prise en charge des ressources humaines à temps partiel, ce qui stimule l’interaction entre les institutions et la DGD : les experts sont à la fois enracinés dans leurs institutions respectives tout en étant en appui de la DGD. Le cas des détachés est exemplaire à cet égard de par la localisation physique de ce personnel au sein de l’administration ce qui rend progressivement plus structurelle cette interaction. Ils sont tous mis à disposition de la DGD à temps partiel, et à temps partiel au niveau de leurs institutions d’origine ce qui améliore les synergies et les ponts entre les deux institutions.

Page 104: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

104

3.2.1.4. Des dispositifs de suivi et de concertation consolidés avec un cadre

règlementaire variable selon les appuis.

On observe que les mécanismes de suivi et de pilotage des dispositifs se renforcent, prenant en compte à la fois les aspects conceptuels et le suivi opérationnel et stratégique, même s’ils sont utilisés parfois de manière très variable (différence dans le fonctionnement des comités d’accompagnement des trois Acropolis). Soulignons par contre les réunions régulières et communes de la commission de suivi des trois programmes Acropolis (Policy commission) qui permettent de comparer les résultats et l’état d’avancement des différents programmes. Au niveau des institutions scientifiques fédérales, outre des comités de pilotage classiques, se penchant sur les programmations et rapportages annuels, un Protocole de collaboration a été institué avec BELSPO, couvrant le niveau stratégique des programmes MRAC et IRSNB et prévoyant même des évaluations externes à mi-parcours et finales.

Au-delà de cette convergence progressive des mécanismes de suivi et de concertation, on observe que les modalités organisationnelles sont variables selon les acteurs, leurs spécificités organisationnelles et leurs appuis. Cette approche est pertinente car elle tient compte du positionnement institutionnel des différents acteurs et des moyens de tirer profit de leur plus-value. Cette diversité doit être préservée car elle permet de dimensionner un dispositif efficace et efficient avec chacun des acteurs impliqués dans les appuis aux politiques.

3.2.1.5. Des synergies et mutualisation de moyens avec d’autres activités.

Ce point a déjà été détaillé dans le cadre de la pertinence. Il convient de souligner qu’il intervient aussi dans le cadre de l’efficacité. En effet, au-delà des synergies entre les programmes Nord et Sud, on constate aussi, pour la plupart des appuis, des mutualisations liées à la recherche, et aux activités et programmes de développement. Ainsi, par exemple:

Les chercheurs de Acropolis Aid effectiveness sont impliqués dans des projets PFS et appui institutionnel de l’ARES-CCD.

L’IRSNB est un partenaire de l’Acropolis KLIMOS dans l’élaboration d’un toolkit sur l’environnement.

L’Acropolis KLIMOS et IMT bénéficient de fonds d'autres bailleurs sur base des accords avec la DGD qui aident ainsi à augmenter la notoriété des institutions concernées.

Néanmoins, au-delà de ces initiatives émanant des institutions d’appui, il convient de souligner qu’une plus grande recherche de complémentarité pourrait être envisagée de la part de la DGD. Des programmes existent dans des domaines proches mais développés de manière séparée : comme avec Acropolis KLIMOS et IRSNB. Il en va de même entre Acropolis Aid Effectiveness et une détachée qui travaillent sur des domaines proches sans le savoir explicitement.

3.2.1.6. Les détachements : efficacité mais durabilité et substitution?

Il s’agit ici encore d’une interrogation pour laquelle aucune réponse définitive n’est encore proposée. Les détachements pour VLIR-UOS et ARES-CCD sont une première expérience dont on ne sait pour le moment si elle sera prolongée au-delà du 31 décembre 2016. Pour l’IMT, on ne peut pas, à proprement parler, de détachement mais plutôt de localisation partielle d’un point focal au sein de la DGD avec des résultats pertinents, comme analysés précédemment. Néanmoins, nous pouvons déjà conclure que si la DGD disposait de ces compétences en interne, elle ne ferait probablement pas appel à des dispositifs de détachement ou de mise à disposition dont les aspects légaux et juridiques mériteraient une étude spécifique.

Page 105: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.2.2. Les alternatives au modèle actuel.

L’analyse des différents instruments a suscité, au sein de l’équipe d’évaluation, un questionnement sur le type d’alternatives possibles au modèle actuel. Sont citées ci-dessous quelques premières pistes qu’inspirent la réalité ou les faiblesses rencontrées dans l’analyse des instruments existants. Ces pistes sont encore à approfondir dans la phase suivante de l’évaluation, notamment au travers de l’examen comparatif des appuis aux politiques existant dans quelques pays européens.

3.2.2.1. L’investissement en ressources humaines internes au sein la DGD

Cette alternative ne semble pas envisageable pour l’instant, pour des raisons de contraintes budgétaires. Néanmoins, elle doit être maintenue comme une des éventualités potentielles car il est pertinent et efficace de conserver une compétence interne indispensable, ne fut-ce que pour maintenir une capacité de formuler les demandes.

3.2.2.2. Le recours à l’expertise thématique de la CTB

L’expertise CTB existe et se renforce par son implication effective et croissante dans la préparation et l’évaluation des projets. Elle est cependant très peu associée à l’appui au politique comme contributrice ou bénéficiaire. Le changement probable dans le cadre de la réforme BDA et les nouveaux mandats attribués à la CTB pourraient néanmoins faire monter en puissance cette expertise dans le cadre de l’appui aux stratégies.

3.2.2.3. La prise en compte des capacités de recherche du secteur non

gouvernemental

L’évolution du secteur ONG fait apparaître de plus en plus de services d’études mieux étoffés et plus expérimentés en son sein. En outre, le secteur recourt de plus en plus aux réseaux des ONGs européennes ou internationales où une expertise reconnue est accessible. Ces compétences sont (trop) peu ou pas utilisées par la DGD ou les chercheurs des appuis aux politiques si ce n’est dans des cas ponctuels ou spécifiques. Par contre, les plateformes Be-cause health ou EducAid sont des exemples de catalyseurs efficaces pour la mutualisation de l’ensemble de ces expertises, qu’elles émanent des institutions universitaires ou scientifiques, des ONG ou de la CTB.

Soulignons encore le peu de mobilisation et de recours aux réseaux et productions d’expertises internationales, émanant d’institutions internationales comme l’OCDE ou des centres de recherches et Think Tanks européens ou internationaux, à l’exception notable du recours à ECDPM, bien entendu.

Page 106: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.3. Les effets

3.3.1. Atteinte de l’objectif final : professionnalisation et

amélioration de la qualité de la coopération

3.3.1.1. Des impacts avérés au niveau européen et international ou au

niveau des orientations des politiques belges

Les descriptions de l’atteinte des résultats d’ECDPM lors des Présidences belges ou dans le cadre des politiques européennes, de l’IMT dans les politiques internationales de santé (UE, OMS, Fonds Global), du MRAC dans le cadre du CITES, de l’IRSNB et d’Acropolis KLIMOS dans la préparation des COP ou encore d’Acropolis Aid Effectiveness dans le cadre de l’INCAF permettent d’affirmer un impact avéré des appuis sur l’implication de la Belgique dans les conférences internationales. Il en va de même au niveau de l’élaboration de certaines stratégies au niveau national, dans le cadre des stratégies santé, agriculture ou liée aux bourses ou dans les processus de préparation de certains programmes de coopération bilatéraux.

3.3.1.2. Un impact en questionnement sur les autres acteurs de la

coopération

A l’exception de l’IMT via la plateforme Be-cause health et de l’IRSNB vis-à-vis d’institutions fédérales comme le SPF environnement, l’impact sur les autres acteurs de la coopération est ponctuel, lié à des opportunités spécifiques mais ne faisant pas l’objet d’une mise en œuvre systématique. Le cadre institutionnel des appuis ne favorise d’ailleurs pas ces impacts. En effet, les TDR ou les programmes ne font pas de références spécifiques à la systématisation de telles activités et ces acteurs ne sont représentés qu’exceptionnellement au sein des comités d’accompagnement ou de pilotage. Enfin, au sein de la DGD, il n’existe pas de stratégies ou de mécanismes structurés soutenant cette diffusion de l’impact auprès des autres acteurs.

3.3.1.3. Un impact atténué par les changements institutionnels et les

réformes de la DGD.

Comme déjà souligné, les accompagnements de longue durée et la densité des contacts avec les points focaux sont des gages de qualité et d’impact de ces dispositifs d’appui. Dans ce cadre, les mobilités fréquentes du personnel, les modifications des structures de l’administration et les réorientations fréquentes des priorités politiques peuvent atténuer cet impact positif. Par exemple, la réforme 2012 de la DGD a modifié le pilotage (focal point) de plusieurs appuis, dont Acropolis Aid effectiveness, en tant que successeur du GRAPAX, et ECDPM avec des impacts avérés tant sur les demandes que sur la pertinence des appuis. Les changements fréquents de priorités politiques multiplient les domaines d’analyses et les recherches de réponses immédiates, ce qui peut disperser les contributions de ces appuis. Le recours aux détachements est symptomatique de cette situation.

Page 107: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.3.2. L’implication des institutions d’appui dans les activités et mécanismes de diffusion

3.3.2.1. Une vision parcellaire des activités et mécanismes de diffusion

Un bon équilibre entre les visions et appuis de long terme et les demandes ponctuelles est essentiel pour renforcer l’impact. Néanmoins, les équipes d’appui sont généralement peu impliquées dans la diffusion et dans l’appréhension globale des problématiques, sauf à l’IMT. L’information est trop souvent ponctuelle, limitée à des dossiers particuliers. Il y a rarement un dialogue politique ou stratégique global entre le DGD et ses partenaires. L’usage immédiat fait par le partenaire direct est documenté, mais rarement l’utilisation plus globale des livrables. De nombreux chercheurs concernés par l’instrument (Acropolis, MRAC, etc.) confirment qu’ils n’ont pas une vision très transparente de la manière dont les produits sont utilisés et diffusés à la DGD49. Il y a alors une difficulté pour les chercheurs à identifier l’effet final de ce qu’ils produisent.

3.3.2.2. Peu de mécanismes cohérents de diffusion

La dispersion de l’ancrage institutionnel des points focaux et l’absence de modalités spécifiées et de systématisation des activités et des dispositifs de diffusion ont une influence sur l’impact des appuis. Les éléments suivants sont à prendre en compte dans l’analyse de cette absence de mécanismes systématiques de diffusion :

Inexistence d’un point central de coordination de la diffusion des productions

des appuis au sein de la DGD (auprès de D.0 comme dans le passé, par exemple).

Pas de mécanisme spécifique et systématique de diffusion des productions de ces appuis (pas de newsletter commune, d’un format facilement identifiable et commun) et donc un accès inégal aux modalités de diffusions variées qui existent (site Internet spécifique, newsletter propre, moment de réunions et de communication, etc.).

Les activités de diffusion ne sont souvent pas programmées et prévues dans les appuis.

Il n’existe pas un “cahier de charges” ou un autre document définissant un rôle systématisé des points focaux à ce niveau.

Il existe par contre une multitude d’initiatives et de formes de diffusion : policy commission, plateforme, atelier, séminaire selon les partenaires et les besoins.

Soulignons que l’outil de la plateforme thématique ou sectorielle est très pertinent pour l’impact en matière de diffusion. Il serait pertinent que la diffusion fasse l'objet d'une stratégie prédéfinie qui permette ainsi de cibler les besoins et les mécanismes de diffusion auprès des bénéficiaires.

49

Ce qui a poussé certaines équipes de chercheurs à organiser elles-mêmes la diffusion (ex : newsletter).

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3.3.3. Changements à attribuer aux programmes d’appui

3.3.3.1. Des dispositifs d’accompagnement plutôt que de changement

Les programmes contribuent faiblement à initier des changements au niveau des politiques. Leur apport se situe plus au niveau de l’accompagnement des orientations nouvelles et du renforcement des stratégies, comme déjà analysé au sein du point relatif à la pertinence.

3.3.3.2. Un risque d’externalisation des fonctions de l’administration

Le recours de plus en plus fréquent des appuis aux politiques pour participer à des rencontres internationales ou les dispositifs de détachement amènent un risque avéré d’affaiblissement, voire d’externalisation des mandats et responsabilités de la DGD. Il en va ainsi de la présence de chercheurs ou d’experts qui se rendent seuls à certaines réunions internationales (Acropolis BeFinD, Aid Effectiveness, IMT). Il n’en va pas de même pour l’IRSNB dont le rôle de point focal national lui attribue un mandat explicite de représentation.

Il en va par contre de même pour le dispositif de détachement qui peut être considéré comme une forme d’externalisation des fonctions de l'administration. En effet, si les contrats des détachés ne sont pas prolongés, il est fort probable que leur connaissance disparaîtra pour une bonne part, sans avoir pu faire le transfert des connaissances vers les fonctionnaires de la DGD. Notons toutefois que les interventions dans le cadre des appuis aux politiques portent en général sur des sujets techniques très pointus et sont de l’ordre du complémentaire plutôt que de la substitution, même si ce risque doit être pris en compte dans l’élaboration des dispositifs d’appui.

3.3.3.3. L’émergence de nouveaux instruments d’appui.

Outre le dispositif récent des détachements, on assiste à l’émergence de nouveaux outils d’appui, sous la forme d’outils de main streaming, de toolkits ou d’analyse des risques. Citons par exemple :

La création du Risk management tool avec l’appui de l’Acropolis Aid

Effectiveness. L’Acropolis KLIMOS avec l’appui de l’IRSNB a créé le "KLIMOS toolkit" en tant

qu’instrument pour l'analyse de l'impact environnemental de nouveaux projets. L’outil d’évaluation de la stratégie santé par l’IMT.

Page 109: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

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3.3.4. Effet des programmes sur la qualité scientifique des institutions

3.3.4.1. Un accès à l’information et aux sources de données élargies

Les appuis aux politiques, de l’avis de l’ensemble des institutions (avec quelques réserves de la part de l’Acropolis Aid Effectiveness50), sont une opportunité d’accès à des informations et des sources ainsi qu’à des personnes ressources qui ne sont pas toujours accessibles aux institutions scientifiques et aux universités. Il en va de même de l’accès facilité aux grandes instances et réunions internationales. Ces opportunités ont ainsi un impact à la fois sur les productions d’appui aux politiques mais aussi sur les productions scientifiques voire la notoriété des institutions et des chercheurs qui en sortent renforcées.

3.3.4.2. Une opportunité de mieux saisir les réalités et les contraintes liées

aux décisions publiques.

Ces appuis aux politiques sont une opportunité de mieux approcher et de mieux appréhender les contraintes et limites des modalités publiques, les contraintes diplomatiques et l’approche multi-acteurs de la coopération. Il s’agit aussi, pour l’IMT, ECDPM et l’IRSNB, par exemple, de renforcer les méthodologies et les modalités d’appui spécifiques aux activités de policy support qui auront un impact sur d’autres activités et mandats de ces institutions.

3.3.4.3. Une tension variable entre recherche académique et appui

opérationnel

Ce point porte essentiellement sur les universités, les institutions scientifiques ayant en général pris l’option de faire une différence nette en leurs recherches scientifiques d’une part et les activités de policy support, d’autre part.

Cette tension entre la recherche académique et l'appui opérationnel reste présente. Elle est discutée dans les organes de concertation au sein d'Acropolis et les chercheurs estiment qu'il y a assez de flexibilité pour trouver des solutions. Pour certains interlocuteurs le principe des "droits de tirage" dans les O*-Platformen organisait d'une façon plus claire la différence entre recherche académique et appui opérationnel. Dans le cas du MRAC, la recherche doit continuer à établir elle-même sa pertinence en termes d’appui aux politiques avec des résultats à atteindre et des indicateurs répondant à cette question, dès la planification du projet.

Nous avons l’impression d’assister à une baisse progressive de cette tension qui

paraissait plus présente au sein des programmes précédents.

50

Un effet du programme sur la qualité scientifique des institutions participant à cet Acropolis est perceptible, mais au début du programme, il y a effectivement eu un manque d’accès à certaines infos, ce qui, selon les chercheurs, a posé problème pour la qualité de l’appui aux politiques.

Page 110: Annexe G : Rapport de terrain par instrument

110

3.4. Durabilité

3.4.1. Facteurs favorisant la durabilité

3.4.1.1. Les accords-cadres de long terme et le renforcement des

organismes de pilotage et de concertation.

La formalisation de ces appuis dans des accords-cadres à moyen et long terme avec l’ensemble des acteurs de ces appuis est un gage de stabilité et de durabilité que l’on ne retrouve cependant pas dans le cas des dispositifs de détachement.

En outre, le fonctionnement régulier des différents comités de suivi et de pilotage de ces programmes, comme déjà abordé précédemment, renforce la durabilité de ces partenariats. Il s’agit d’une bonne pratique qui se généralise et permet d’établir des bilans des appuis et de planifier les appuis à venir, dans la mesure du possible.

Pour les dispositifs de détachement, soulignons leur participation fréquente aux réunions

de service et par conséquent la garantie d’un suivi régulier et continu.

3.4.1.2. La solidité institutionnelle et organisationnelle des institutions

Dans l’ensemble des cas, ces appuis sont conclus avec des institutions pérennes, en général publiques ou académiques, et disposant de plusieurs sources de financement, autant d’éléments qui en garantissent la durabilité. Pour les Acropolis, ce sont des centres de recherches impliqués de longue date dans les domaines de recherches couverts par les programmes : CRED à Namur, IOB à Anvers, Etat fragiles à UStLouis par exemple. Il en va de même pour ECDPM, l’IMT, le MRAC et l’IRSNB dont les appuis et les accords en la matière sont ancrés dans la durée, avec des institutions qui ont capitalisé les synergies entre recherche scientifique et appui à la politique. Plusieurs de ces centres et institutions sont réputés internationalement dans leurs domaines.

Les universités et centres de recherche qui collaborent dans Acropolis ainsi que les institutions scientifiques ont une longue expérience des études en appui à la politique, et pas seulement pour la DGD. Les subsides de la DGD sont dans certains cas utilisés comme "seed money" pour attirer d'autres financements et vice versa. Il s’agit d’une vraie plus-value pour ces institutions et cela renforce leurs recherches, leur positionnement international et leur capacité de trouver des sources de financement alternatives.

3.4.1.3. La présence de volets de renforcement des compétences dans

plusieurs appuis

A côté des réponses à des questions et des demandes de notes ou de préparation de réunions internationales, on constate de plus en plus l’organisation d’activités de renforcement des compétences ou d’accroissement des connaissances, par le biais de formations à destination du siège ou des postes (IRSNB et Acropolis KLIMOS), d’organisation de séminaires d’échanges et de réflexion impliquant des membres de la DGD (Acropolis Aid effectiveness, ECDPM, IMT). Ces activités complètent et renforcent les impacts d’une part et contribuent à la durabilité des appuis d’autre part.

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3.4.1.4. La pluridisciplinarité et la constitution de réseaux.

La pluridisciplinarité des équipes des coupoles universitaires, comprenant des membres de plusieurs universités du Nord et du Sud du pays renforcent les collaborations et les synergies de long terme. De même, l’établissement de réseaux, par le biais des plateformes thématiques ou sectorielles, est aussi un élément de durabilité de ces appuis.

3.4.2. Facteurs limitant la durabilité

On peut lister les éléments suivants comme constituant des limites à cette durabilité. L’ensemble de ces éléments ayant déjà été abordé dans les parties précédentes et documenté, nous proposons d’en faire simplement l’inventaire :

la mobilité du personnel DGD ; la mobilité des jeunes chercheurs et les contrats de courte durée des détachés

des universités ; l’absence de processus systématisé de la diffusion ; le renouvellement fréquent des orientations politiques ; les implications de la réforme BDA et l’implication actuelle de l’expertise de la

CTB ; la collaboration avec les autres acteurs de la coopération qui est en progrès mais

souvent encore très ponctuelle, peu systématisée ou institutionnalisée,…

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4. Contenu de la phase 4 de l’évaluation

La phase 4 d’analyse et de rédaction finale des rapports comprendra notamment les activités suivantes :

Triangulation et analyse approfondie des informations récoltées grâce à :

l’analyse documentaire, la récolte des données auprès des personnes ressources, l’analyse des publications (ranking et avis externes) et les comparaisons internationales ;

Vérifications éventuelles de certaines dernières informations et/ou pistes à valider auprès de personnes ressources ;

Rédaction du rapport provisoire ; Présentation du rapport provisoire lors de la quatrième réunion du comité

d’accompagnement.

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