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7. L’Ethique au tournant du 21eme siècle 7.1 L’objet de l’éthique Prendre une décision d’action implique différentes formes de rationalité. Rationalité instrumentale : détermine si l’action est un bon moyen pour satisfaire à une fin (un désir) mais aussi si les croyances et les désirs qui motivent l’action sont rationnel. Une action peut ē rationnelle sans ē morale, il faut donc se poser 2 questions : Quelles sont les critères pour évaluer la moralité d’une action ? Quelles sont les actions qui appellent une évaluation morale ? Une action amorale peut devenir morale selon le contexte On dit qu’une action est morale lorsqu’elle implique un sentiment de honte ou de culpabilité en cas d’échec. Une action est amorale si je ressens de la frustration ou de la déception en cas d’échec. Meta éthique : étude qui réfléchit à ce qui est l’éthique, la pratique morale indépendamment de règles morales particulières. L’épistémologie morale est une branche de la met éthique. Ethique : détermine les normes morales d’une action. 7.2 Choix rationnel et hiérarchisation des préférences 7.2.a) Théorie du choix rationnel Limite d’une démarche dont la rationalité peut être questionnée. Théorie du choix rationnel (TDCR) : ensemble de théories, de lois, d’explications qui ont pour objet la formalisation des mécanismes de prise de décision face à des choix possibles multiples. La TDCR a trait au choix entre différents désirs, a l’intention d’action, bref : aux désirs et préférences, indépendamment des croyances qui y sont associées. La rationalité d’un choix est garantie par un ensemble de conditions, complexes qui garantissent la rationalité d’un choix : - Condition de transitivité : si je préfère X et Y, et Y a Z, alors je préfère X a Z. Si je ne fais pas cela, je suis irrationnelle. - Condition du principe de contraction : Si confronte au choix entre X, Y et Z je choisi X alors lorsque vous me proposerez de choisir entre X et Z, alors je dois choisir X. La TDCR présuppose que tout individu rationnel essaie de maximiser son bienêtre, la satisfaction de ses désirs (égoïsme de l’agent économique, Homo œconomicus). Si je préfère X à Z mis que je choisi X, alors quelle que soit les raisons, mon choix est irrationnel car je ne maximise pas la satisfaction de mes préférences. 7.2.b) Décision en interaction TDCR étudie les prises de décision individuelle, et elle repose sur l’agent économique, chacun tente de tirer au max la couverture de son côté. Mais que ce passe-il en communauté ??

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7. L’Ethique au tournant du 21eme siècle

7.1 L’objet de l’éthique

Prendre une décision d’action implique différentes formes de rationalité.Rationalité instrumentale : détermine si l’action est un bon moyen pour satisfaire à une fin (un désir) mais aussi si les croyances et les désirs qui motivent l’action sont rationnel.

Une action peut ē rationnelle sans ē morale, il faut donc se poser 2 questions :Quelles sont les critères pour évaluer la moralité d’une action ?Quelles sont les actions qui appellent une évaluation morale ?

Une action amorale peut devenir morale selon le contexte

On dit qu’une action est morale lorsqu’elle implique un sentiment de honte ou de culpabilité en cas d’échec.Une action est amorale si je ressens de la frustration ou de la déception en cas d’échec. Meta éthique : étude qui réfléchit à ce qui est l’éthique, la pratique morale indépendamment de règles morales particulières.

L’épistémologie morale est une branche de la met éthique.Ethique : détermine les normes morales d’une action.

7.2 Choix rationnel et hiérarchisation des préférences7.2.a) Théorie du choix rationnel

Limite d’une démarche dont la rationalité peut être questionnée. Théorie du choix rationnel (TDCR) : ensemble de théories, de lois, d’explications qui ont pour objet la

formalisation des mécanismes de prise de décision face à des choix possibles multiples. La TDCR a trait au choix entre différents désirs, a l’intention d’action, bref : aux désirs et préférences, indépendamment des croyances qui y sont associées.

La rationalité d’un choix est garantie par un ensemble de conditions, complexes qui garantissent la rationalité d’un choix :

- Condition de transitivité : si je préfère X et Y, et Y a Z, alors je préfère X a Z. Si je ne fais pas cela, je suis irrationnelle.

- Condition du principe de contraction : Si confronte au choix entre X, Y et Z je choisi X alors lorsque vous me proposerez de choisir entre X et Z, alors je dois choisir X.

La TDCR présuppose que tout individu rationnel essaie de maximiser son bienêtre, la satisfaction de ses désirs (égoïsme de l’agent économique, Homo œconomicus). Si je préfère X à Z mis que je choisi X, alors quelle que soit les raisons, mon choix est irrationnel car je ne maximise pas la satisfaction de mes préférences.

7.2.b) Décision en interactionTDCR étudie les prises de décision individuelle, et elle repose sur l’agent économique, chacun tente de tirer au max la couverture de son côté. Mais que ce passe-il en communauté ??

- La décision rationnelle en communauté interactive (société par i.e.) préserve l’agent égoïsme mais prend des formes complexes et étonnantes.

7.2.c) Le dilemme du prisonnierCoopérer ou ne pas coopérer ? (Page 80-81)La solution de Nash est de faire cavalier seule.

7.2.d) Egoïsme et coopérationLe dilemme du prisonnier illustre le conflit entre agent appartenant à une communauté interactive, entre rationalité individuelle et rationalité collective.

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Dans le cadre de la TDCR, la coopération qui résulte d’une interaction entre agents est dictée par l’égoïsme. En effet en s’attendant à ce que pendant un jeu, l’équilibre de Nash (point de vue théorique) a ce que les joueurs ne coopèrent pas et pourtant, en situation réelle, 60 % des agents coopèrent.

7.3 Notre d’héritage éthique7.3.a) Aristote (le bonheur comme Bien Suprême)

Aristotélisme : sources majeures de l’éthique contemporaine

L’éthique d’Aristote s’ancre dans une ontologie et une cosmologie.Ontologie : Partie de la philo qui a pour objet l’étude des propriétés, les plus générales de l’être, telles que l’existence, la possibilité, la durée, le devenir.Cosmologie : Science des grandes lois qui gouvernent l’univers physique

Selon Aristote, tout être tend vers l’accomplissement (l’actualisation) de ce qu’il est potentiellement.L’actualisation de ses potentialités est la fin (telos) de l’être et cette fin, est un bien.Ethique : science du bien, détermine le bien vers lequel l’être humain doit tendre. ‘Souverain bien » = notre bonheur, nous le poursuivonsBonheur : L’accomplissement de soi de l’être humain, la réalisation de sa fin naturelle, son état de perfection ou tout le potentiel est actualisée.Le bonheur n’est pas subjectif, pas défini comme réalisation de nos plaisir particulier. Le bien repose sur une conception du monde est de l’être. Le bien est inscrit dans l’ordre du monde, il est l’objet du monde = OBJECTIF

Eudémonisme rationnel : Doctrine d’Aristote selon laquelle le bonheur est procure par l’activité de la raison découvrant et contemplant la vérité.

7.3.b) La modernité : Kant (au centre de la pratique morale est le devoir)A. La modernité

Pré-Renaissance : connaissance de l’ordre des choses permet de définir le bien et le mal (valeur universel et imposaient à tous)Thomas d’Aquin ajusta les conception d’Aristote a l’Eglise et prétendit détenir la connaissance morale et imposer ses normes éthiques universellementLa reforme (Calvin et Luther) : Le pluralisme est introduit dans l’église, Cal. Et L propose d’autres lois, il faut se remettre à la seule raison humaine pour guider l’action.→Modernité : passage d’un « paradigme de l’Object » a un « paradigme du sujet » (Emmanuel Kant)

B. Une nouvelle conception de l’objectivitéKant :

Fondement de la morale à partir de la seule raison du sujet, indépendamment de la tradition : l’agent rationnel établit par lui-même les normes objectives de l’action.

La raison pure transcende les préférences personnelles pour atteindre des normes objectives

Aristote Kant « Être objectif » : correspondre à un objet du

monde, est objectif ce qui est conforme à ce qui est dans l’ordre du monde.

« Être objectif » être valable pour toute raison Est objectif ce qui vaut pour moi mais ce qui

s’impose à toute raison humaine

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Morale : nécessite métaphysique Agir « moralement » c’est agir de telle manière

que nous accomplissions notre nature et que nous tendions vers notre fin.

Morale : s’impose par nécessite rationnelle ou logique

Agir « moralement » c’est agir par devoir, Une action est morale non p/q elle mené au

bonheur mais p/q l’intention qui la motive est conforme au devoir, indépendamment de ses conséquences

.

C. Premier impératif catégorique et principe d’universalisationPremier impératif : Agis d’après la maxime qui est telle que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle.

Devoir : injonction (commandement précis, non discutable, qui doit être obligatoirement exécuté et qui est souvent accompagné de menaces de sanctions) qui s’exprime sous a forme d’un impératif. Il Ya deux types d’impératif :

- Impératif hypothétiques (conditionnelles) : si tu veux X, alors fais Y- Impératif catégoriques (inconditionnel) : fais-Y-en toute circonstances

Pour Kant le devoir est absolu, inconditionnel et l’action morale doit répondre à un impératif catégorique.Trois éléments caractérisent la position kantienne :

- Conception de l’homme comme sujet libre et rationnel- Conception de l’objectivité (être objectif, c’est être valable pour tous)- Conception de la moralité, le devoir tient une place centrale

Principe d’universalisation (Kant) : Une action répond à un devoir inconditionnel ssi elle est guidée par une maxime qui s’impose à la raison de tous.Irrationnel : Agir d’une manière et ne pas vouloir que tous être rationnel agissent de la même manière.

Une action est non morale si l’universalisation de la maxime qui la motive :- Rend l’action impossible (i.e. : mensonge)- Entraine la destruction de l’humanité (i.e. : le meurtre)- Va à l’encontre des intérêts fondamentaux des êtres raisonnables

Problème du premier impératif : - Nie la singularité d’une action, et retient comme pertinent que son universalité pour son évaluation morale.

Solution :- La réflexion éthique a tjrs une visée universelle. Tenir compte de la singularité d’une action ne signifie pas nier le

caractère universel que l’on lui donne- Distinction entre le « général » et l’« universel ». Une jugement peur être spécifique (op général) ET Universel.

Comment Kant concile liberté et soumission à la loi ?Si je me soumets à une loi dictée par une autorité externe (la tradition), je ne suis pas libre. Mais si je suis que les règles posées par ma propre raison, je serai libre

Un être humain autonome a la liberté de choisir de faire ce que sa « raison pratique pure »

Hétéronomie : agir selon les préceptes de la tradition, mais aussi selon ce que dicte mes émotions. Je dépends d’un autre que ma raison et je ne suis pas libre.Pour Kant : Etre libre : être autonome, se donner à soi sa propre loi. Soumission à la loi et la liberté ne sont pas antithétiques : ils sont la condition de possibilité l’un de l’autre.

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D. Second impératif catégorique et respect de la dignité humaineSecond impératif : Agis de telle sorte que tu considères l’autre tjrs comme une fin et jamais seulement comme un moyen.L’autre est des fins, des êtres libres capables de choisir pour eux même et qui imposent de par leur dignité un respect inconditionnel (fondation du principe de consentement libre et éclaire en médecine)

Ethique kantienne est : Déontologique (théorie du devoir) Normative Une éthique du juste Une éthique du devoir

Ethique Aristotélicienne est : Téléologique Attractive Une éthique du bien Eudémonisme « objectif »

*Eudémonisme : théorie selon laquelle le but de l’action est le bonheur conçu non comme quelque chose de sensible mais comme une valeur intellectuelle comme le souverain bien.*Théologie : étude des fins humaine [bonheur, justice], de la finalité…*Déontologie : (Théorie des devoirs)Pour Aristote, il existe assurément une déontologie ; il y a des choses qu'il « faut » faire, il ne faut les faire que parce qu'elles sont requises pour atteindre une certaine fin. Ensemble des règles morales qui régissent l'exercice d'une profession ou les rapports sociaux de ses membres. Code de déontologie. La déontologie médicale s'enseigne comme une partie de la formation professionnelle du médecin

7.3 c) L’utilitarisme : Bentham et MillA. Premier moment : un hédonisme égoïste scientifique

Bentham (Londres, travaille sur la réforme du système légal, préoccupations politiques et sociales)Souhaite fonder une science objective de la moralitéSource d’inspiration : hédonisme (doctrine associée a la pensée d’Epicure, l’action morale vise la recherche de plaisir et l’évitement de la douleur« La nature a soumis l’humanité a l’autorité de 2 souverains maitres, la douleur et le plaisir »

Principe normatif :« C’est au plaisir et a la douleur qu’il revient d’indiquer ce que nous devons faire »Glissement de « l’être » au « devoir être » est une déduction non valide « sophisme naturalisme » (voir annexe)

1er principe :Une action est morale pour autant qu’elle maximise le bonheur et minimise la douleurUne action est utile si elle ↗ le plaisir et ↘ la douleur.Utilité : c’est le plaisir, et l’absence de douleurUtilitarisme : détermine objectivement l’action qui maximise les utilités (l’action bonne)

B. De l’égoïsme a l’altruismePrincipe d’impartialité et d’Egalite, il n’y a pas de raison de privilégier mon plaisir ou celui de mes proches par rapport à celui d’autrui

2eme principe {Le principe utilitariste} : Action est morale pour autant quelle maximise le bonheur et minimise la douleur DU PLUS GRAND NOMBRE.

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C. Utilitarisme et KantKant Bentham (Utilitarisme)

*La liberté rationnelle fonde la dignité des sujets de la morale (le fait de pouvoir être autonome)*L’intention a la source d’action est cruciale dans l’évaluation morale (une action est bonne si elle est faite par devoir

*Principe d’universalisme*Impartialité

*Paradigme du sujet

*La dignité résulte de la sensibilité, de la capacité à ressentir du plaisir ou de la douleur*Ce sont les conséquences de l’actions qui sont cruciales pour déterminer la morale d’agir

D. Problèmes de l’utilisation Conséquences de l’actions sont infinies Comment évaluer les plaisirs et douleurs des autres Prendre en calcul des utilities prend du temps qui n’est possible devant l’urgence de l’action Impartialité est trop fort. (Considérer le plaisir de ma fille au m niveau que des mafieux au bout de la planète) Peut-on mettre sur le même pied, tous les plaisirs ? Qu’en est -il des droits des individus ? Peut-on torturer un terroriste pour protéger une population ?

Annexe :Sophisme : une argumentation incorrecte même si elle a toute l'apparence d'être correcte. Un sophisme c'est, si vous voulez, une espèce de "mirage mental". De la même manière qu'il y a des mirages dans le désert, il y en a aussi dans la pensée...Un sophisme, c'est une argumentation défectueuse parce que généralement les arguments (appelés "prémisses") qui composent l'argumentation ne sont pas suffisants pour affirmer la thèse ou la conclusion que l'auteur cherche à défendre. Sans nous en rendre compte, nous en commettons souvent, dans nos conversations avec les autres, comme dans nos réflexions personnelles. Dire par exemple que toutes les opinions se valent, c'est commettre ce qu'on appelle une "généralisation hâtive". Ce sophisme prend la forme générale suivante : "tous les X sont des Y puisque j'ai vu ou constaté un ou deux X qui étaient Y". Voyez-vous que le problème ici c'est celui de la suffisance ? Ce n'est pas suffisant pour affirmer que tous les X sont des Y. Beaucoup de préjugés raciaux reposent sur le sophisme de la généralisation hâtive : "tous les Italiens sont passionnels" ‘’’une fille qui a eu une mauvaise expérience avec un gars, dit : "tous les hommes sont pareils ‘’’’

Sophisme naturaliste. Consiste à poser un jugement de valeur sur la base d'un fait, passer d'un jugement de fait à un jugement de valeur sans que cela soit autorisé (à moins de présupposer un autre jugement de valeur servant de prémisse à la conclusion). Le sophisme naturaliste consiste à passer d'un jugement de fait à un jugement de valeur, alors que le premier n'autorise pas le passage au second. En réalité, ce qui nous permet de passer de l'un à l'autre - du jugement de fait à un jugement de valeur - c'est un autre jugement de valeur qui se trouve la plupart du temps sous-entendu ou non-dit. Vous constatez donc que dans le sophisme naturalisme on tourne en rond.Prenons le dernier exemple. Du fait que je suis le géniteur d'un enfant (fait), rien ne m'oblige à prendre soin de mon petit (jugement de valeur), à moins de comprendre implicitement, sans que cela soit dit, la règle morale selon laquelle, tout papa doit prendre soin de son enfant. Voyez-vous ?

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7.4 La raison moderne mise en cause7.4. a) Auschwitz, Hiroshima, le goulag : la tentation postmoderniste7.4.b) Le paradigme intersubjectif : Habermas et l’éthique de la discussion7.4.c) Politique de la reconnaissance : Honneth et Taylor