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COLLOQUE ANTON BRUCKNER , DÉSAVEU CONSÉCRATION VENDREDI 6 JANVIER 2017 DU À LA

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colloque

ANTONBRUCKNER,

DÉSAVEUCONSÉCRATION

Vendredi 6 JanVier 2017

DU

À LA

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ANTON BRUCKNER, DU DÉSAVEU À LA CONSÉCRATION

Méprisé par les suiveurs de Brahms, annexé avec Beethoven et Wagner au panthéon de l’esthétique nazie, ou considéré comme mentalement déficient, Anton Bruckner aurait écrit, raillait Adorno, neuf fois la même symphonie. Au milieu des années 1960 encore, les exécutions françaises de la 8e, sous la direction de Herbert von Karajan, suscitaient les plus viles moqueries. Il aura donc fallu attendre près d’un siècle pour que ses singu-larités formelles, son inventivité harmonique et les rigueurs de son contrepoint fassent de ce symphoniste du romantisme tardif un maître désormais incontesté de l’histoire de la musique. Ce colloque se propose de retracer les vicissitudes de la réception de son œuvre.

Comité d’organisation

Laurent Feneyrou (CNRS)Timothée Picard (Université Rennes 2)Pascale SainT-andré (Cité de la musique – Philharmonie de Paris)

La journée sera ponctuée de projections d’archives collectées par l’INA

coLLoQue

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Vendredi 6 JanVier 2017, 9h-17hSalle de conférence – Philharmonie

9H00aCCueil

9H30ouverturePascale SainT-andréLaurent FeneyrouTimothée Picard

9H45FlorilÈge de CritiQuesLaurent Feneyrou et Timothée Picard

10H00débats estHétiQues iModération : Jean-Jacques VeLLy

Bruckner vu par la critique de son époque : entre incompréhension et hagiographieJean-François candoni

Bruckner vu par ses élèves. Rudolf Louis, Friedrich Klose et la critique de l’enseignement brucknérienLudwig hoLTmeier

11H10l’innoCent et la Foi : une réCeption Contrastée – déBaTModération : alain GaLLiariAvec michel FiScher, Thomas LacôTe

12H00bruCkner au pantHéon du nazisme

Creation of a German Teutonic Figure – Bruckner’s Propagation in the Third Reichchrista BrüSTLeRépondant : Laure SchnaPPer

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14H30premiers éléments d’un renouveauModération : Timothée Picard

Bruckner, corps et âmeLaurent Feneyrou

L’homme de l’ombre. Usages et représentations de Bruckner au cinémaLaurent Guido

15H20débats estHétiQues iiModération : Jean-Jacques VeLLy

Bruckner et le travail à l’œuvre : révision, édition, instabilitéPierre-michel menGer

Le rôle des interprètes dans la postérité de Brucknerchristian merLin

Anton Bruckner : la musique en questionalain GaLLiari

16H45et auJourd’Hui – déBaTModération : Laurent FeneyrouAvec Frédéric durieux, christian merLin, Jean-Jacques VeLLy

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Christa brüstle

creation of a German Teutonic Figure – Bruckner’s Propagation in the Third reich

Already in the 1920s the communities of Bruckner admirers saw in Anton Bruckner a German kind of Austrian, who could serve as a symbol of German-ness in music. His biographers almost always claimed that he was the second Beethoven as well as a true Wagnerian, who, nevertheless, went beyond Wagner. Bruckner had dared to venture into Klingsor’s magic garden, so to speak, and had remained unaffected – with which his role as ‘Parsifal of music history’ gradually became evident. Adapted to the National Socialist world view, Bruckner met therefore the ideal of a representative of the German Teutonic art. As climax to Bruckner’s ‘recognition’ in Nazi Germany Hitler and Goebbels as well as the Bruckner community organized a ceremonial dedication of a bust in the Walhalla, in the collection of marble busts of ‘great Germans’ set up in the middle of the nineteenth century in a classical building above the Danube near Regensburg. The dedication of the Bruckner bust 1937 thus developed into a highly political act, the first symbolic ‘fetching home’ of an Austrian into the German Reich. The first Bruckner-Gesamtausgabe (complete edition) was initiated in the 1920s and 1930s by the Austrian musicologists Robert Haas and Alfred Orel. It was their aim to publish ‘authentic and original versions’ in contrast to the first published versions of Bruckner’s work. After conflicts about the Bruckner-Gesamtausgabe among Brucknerians in the 1930s the propaganda minister Joseph Goebbels declared an end to the debates and gave it a measure of state protection. The propagation of Bruckner in the Third Reich was therefore already carried out with great success before 1938. After the ‘Anschluss’ Bruckner played a central role in Hitler’s plans for cultural ‘life after the war’. Then the personal link of the Führer with his Upper Austrian compatriot would be fully demonstrated for the first time and Bruckner would be presented as a uniquely Nazi cult figure.

Création d’une figure teutonique allemandeLa diffusion de Bruckner dans le Troisième Reich

Dès les années 1920, les communautés d’admirateurs d’Anton Bruckner voyaient en lui un type allemand d’Autrichien, qui pouvait servir de symbole à l’alémanité en musique. Ses biographes prétendaient presque toujours qu’il était le second Beethoven, autant qu’un véritable wagnérien, et qu’il avait même dépassé Wagner. Bruckner avait osé s’aventurer, pour ainsi dire, dans le jardin musical de Klingsor et y était resté insensible – de sorte que son rôle de « Parsifal de l’histoire de la musique » devint peu à peu évident. Aussi, Bruckner, adapté à la vision du monde nationale-socialiste, rencontra-t-il l’idéal d’un art teutonique allemand caractéristique. Le point culminant de

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la « reconnaissance » de Bruckner dans l’Allemagne nazie fut atteint quand Hitler et Goebbels, ainsi que la communauté brucknérienne, organisèrent une cérémonie de consécration d’un buste dans le Walhalla, la collection de bustes en marbre des « grands Allemands », élevée au milieu du xixe siècle dans un monument classique au-dessus du Danube, près de Ratisbonne. La consécra-tion du buste de Bruckner, en 1937, devint un acte éminemment politique, le premier « rapatriement » symbolique d’un Autrichien dans le Reich allemand.La première Bruckner-Gesamtausgabe (édition complète) avait été entreprise dans les années 1920 et 1930 par les musicologues autrichiens Robert Haas et Alfred Oral. Ils entendaient publier des « versions authentiques et originales », par opposition aux premières versions publiées de l’œuvre de Bruckner. Après des conflits entre brucknériens sur la Bruckner-Gesamtausgabe dans les années 1930, le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, mit fin aux discussions et prit une mesure de protection d’État. La diffusion de Bruckner dans le Troisième Reich s’exerçait donc avec un grand succès, avant même 1938. Après l’Anschluss, Bruckner tint un rôle central dans les plans de Hitler pour la « vie culturelle après la guerre ». Le lien personnel du Führer avec son compatriote de Haute-Autriche sera ensuite démontré pour la première fois et Bruckner sera présenté comme une image cultuelle exceptionnellement nazie.

Professeur de musicologie et de gender studies à l’Université des Arts de Graz (Autriche), christa Brüstle a été professeur invité à l’Université des Arts de Berlin (2008-2011) et à l’Université de Heidelberg (2014). Elle a également été chercheuse à l’Université libre de Berlin et maître de conférences à l’Uni-versité technique de Berlin, au Conservatoire Hanns-Eisler et à l’Université de Vienne. En 1996, elle a soutenu une thèse de doctorat sur l’histoire de la réception d’Anton Bruckner, l’histoire des éditions complètes de son œuvre et son image pendant la période du national-socialisme en Allemagne et en Autriche, une thèse publiée sous le titre Anton Bruckner und die Nachwelt. Zur Rezeptionsgeschichte des Komponisten in der ersten Hälfte des 20 Jahrhunderts (Metzler, 1998).

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Jean-François Candoni

Bruckner vu par la critique de son époque : entre incompréhension et hagiographie

Cette communication tentera de mettre en lumière les contradictions de la réception d’une musique qui a largement déconcerté ses contemporains. Le jugement du fameux critique musical viennois Eduard Hanslick sur Anton Bruckner a été très sévère : ne voyant en lui qu’un épigone de Wagner, il n’a eu que de l’incompréhension pour sa musique, qualifiée de « chaos cauche-mardesque » – rejoignant ainsi le point de vue de Brahms, pour qui Bruckner n’avait « aucune idée de ce qu’est une construction musicale ordonnée ». À l’opposé, des musicologues ont entrepris très tôt de rendre justice à l’œuvre symphonique du maître de Linz. C’est le cas en particulier d’August Halm, dont l’ouvrage consacré à La Symphonie selon Anton Bruckner (1914) fait œuvre de pionnier en reconnaissant une réelle profondeur philosophique à une œuvre qui, en réalisant la synthèse de l’héritage de Bach et de celui de Beethoven, ouvrirait une nouvelle ère de l’histoire musicale.

Jean-François candoni est professeur des universités à Rennes 2, où il enseigne l’histoire culturelle du monde germanique. Il a publié, entre autres, La Genèse du drame musical wagnérien (Peter Lang, 1998), Penser la musique au siècle du romantisme (PUPS, 2012), Les Grands Centres musicaux du monde germanique (PUPS, 2014). Il a participé au Dictionnaire encyclo-pédique Wagner (Actes Sud/Cité de la musique, 2010) et édité une nouvelle traduction de Ma Vie de Richard Wagner (Gallimard, 2013).

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Frédéric durieux

Après ses études au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) où il obtient un Premier Prix de Composition (classe d’Ivo Malec, 1986) et un Premier Prix d’Analyse (classe de Betsy Jolas, 1984), Frédéric durieux poursuit sa formation à l’Institut de recherche et coordination acous-tique/musique (Ircam) en informatique musicale (1985-1986). De 1987 à 1989, il est pensionnaire de la Villa Médicis, Académie de France à Rome. Depuis 1983, il est joué en Europe, en Asie et sur le continent américain. Son cata-logue d’œuvres comprend des partitions pour solistes, ensemble, orchestre, voix avec ou sans électronique. Ses partitions font souvent référence à des auteurs poétiques et dramatiques (Yves Bonnefoy, Samuel Beckett, Howard Barker, Paul Celan) ou des artistes plasticiens (Gerhard Richter, Cy Twombly, Barnett Newman).Frédéric Durieux est également professeur de composition au Conservatoire de Paris (CNSMDP) et donne des master class dans de nombreux pays (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Suisse, Autriche, Suède, Norvège, Chine, Japon). En 2010, il reçoit le Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco, puis, en 2016, le Prix Florent Schmitt de l’Académie des Beaux-Arts (Institut de France). Frédéric Durieux est Officier dans l’Ordre des Arts & Lettres (France).www.fredericdurieux.com

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laurent Feneyrou

Anton Bruckner, corps et âme

Élève de Webern, Karl Amadeus Hartmann (1905-1963) a composé huit sym-phonies où se manifeste notamment le legs de Bruckner. Quand en 1960 paraît l’ouvrage d’Adorno sur Mahler – qui fait sienne l’idée d’un Bruckner réécrivant sans cesse la même symphonie –, Hartmann entreprend une corres-pondance avec le psychiatre Waldemar Wahren, auteur lui-même d’une étude sur Bruckner, dont le manuscrit aurait été détruit à la fin de la guerre. Leurs échanges, interrompus par la mort de Hartmann, sont publiés en 1965 sous le titre « La symptomatologie névrotique et ses relations avec la production. Lettres sur Bruckner ». Ce qui y est abordé ouvre une autre lecture, moderne, du musicien : l’excessive loi de sa chasteté et sa vraisemblable impuissance ; l’intérêt qu’il portait aux meurtres, cimetières ou ossements, et sa prédilection morbide pour des sujets presque nécrophiles, que Hartmann inscrit moins dans la pathologie que dans le sillage des allégories macabres du baroque ; sa comptomanie, le contraignant à calculer le nombre de feuilles dans les arbres, de pavés dans la rue ou de perles au cou des dames ; sa foi, moins monolithique qu’il n’y paraît ; l’improbable schizophrénie, maladie mentale ou débilité, au sens clinique du terme, contrairement à son frère et à sa sœur, et malgré son effondrement nerveux au moment même où se stabilise sa vie… Bref, « l’idée d’un auteur simple d’esprit paraît exclue ».

Successivement boursier Lavoisier du ministère des Affaires étrangères, conseiller pédagogique à l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et conseiller musical auprès de la direction de France Culture, Laurent Feneyrou est actuellement chargé de recherches dans l’équipe « Analyse des pratiques musicales » (CNRS/Ircam). Éditeur d’Écrits de Jean Barraqué, Giacomo Manzoni, Luigi Nono, Louis Saguer et Salvatore Sciarrino, il est l’auteur de nombreux articles sur la musique des xxe et xxie siècles, et a dirigé plusieurs ouvrages collectifs, sur Bruno Maderna, sur Salvatore Sciarrino, sur l’opéra et le théâtre musical moderne et contemporain, sur les relations entre musique et politique, sur l’analyse musicale et, avec Nicolas Donin, sur les théories de la composition au xxe siècle. Pour Bärenreiter, Laurent Feneyrou prépare l’édition critique des œuvres de jeunesse de Jean Barraqué et est, par ailleurs, traducteur de poèmes d’écrivains triestins (Virgilio Giotti, Biagio Marin…) et d’essais italiens de Daseinsanalyse.

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michel Fischer

Par l’expression de sa musique religieuse pour chœurs, le profil spirituel d’Anton Bruckner met en valeur ce qu’il a de plus irréductible : l’Absolu de la Révélation dans une relation acceptée à la religion catholique. L’approche musicale des textes choisis, indissociable des moments liturgiques qui les accompagnent, entretient une sagesse qui, discrètement, rayonne dans l’humilité. Décidé à plaider par les œuvres contre ceux qui voulaient le dis-qualifier, Bruckner s’est élevé au firmament de la connaissance pour prendre part à la course imposée par les mandarins. L’idéal de la perfection musicale l’accaparait au point que, seule, une énergie de la joie, proche d’une naïveté secourue par la foi, pouvait lui permettre d’entrer dans les prémices des fruits du Tout Autre.

Maître de conférences habilité à diriger des recherches, organiste et com-positeur, michel Fischer est prix René Dumesnil, prix SACEM Stéphane – Clergue – Gabriel Marie, prix de composition musicale Paul-Louis Weiller. Ses œuvres musicales sont interprétées par le NOP, les chœurs de Radio France, les Chœurs de la BBC Singers, le Trio à cordes de Paris, le Quintette de cuivres de l’Orchestre National de France, l’Orchestre de Paris Sorbonne Universités. Sous la direction d’André Charlet, directeur du Chœur de la Radio Suisse Romande, et dans le cadre d’une série destinée à faire découvrir les possibilités du Chœur de Radio France, il eut le privilège d’accompagner, à l’orgue de l’église Notre-Dame-du-Travail, les Motets de Bruckner et, à cette occasion, d’interpréter les Préludes pour orgue en ut majeur, ut mineur et ré mineur du célèbre organiste et compositeur autrichien.

alain galliari

Anton Bruckner : la musique en question

Plusieurs raisons expliquent sans doute la résistance que les musiciens et les mélomanes ont longtemps opposée à l’œuvre de Bruckner. Les querelles esthétiques dans lesquelles Bruckner a été pris ont à coup sûr troublé l’accueil de son œuvre de son vivant. Maints traits de la personnalité du compositeur ont pu contribuer aussi à un désaveu qui fut son martyre. La réticence a subsisté toutefois bien au-delà de la mort de Bruckner et persiste en partie aujourd’hui encore, témoignant d’une forme de rejet qui, par delà les éven-tuelles incompatibilités culturelles (en pays latins notamment), doit être attri-bué à la musique à proprement parler, à ce qui donne à l’univers sonore de Bruckner son relief singulier. Il s’agit donc de tirer de l’examen des éléments constitutifs du langage musical d’Anton Bruckner, ce qui peut objectivement expliquer la réserve que son œuvre n’a cessé de susciter.

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Musicologue, alain Galliari est l’auteur de plusieurs ouvrages dont une bio-graphie d’Anton von Webern qui fait référence (Fayard, 2007), récompensée par le Prix des Muses (Prix spécial du jury 2008) et par le Grand Prix de la Critique (Meilleur livre musical 2007). Chez Fayard, il a également publié en 2011 Franz Liszt et l’espérance du Bon Larron, qui s’attache à la trajectoire religieuse du grand musicien romantique, et, en 2013, une réflexion sur la dernière œuvre de Berg (Le Concerto à la mémoire d’un ange. Alban Berg, 1935). Il a également fait paraître chez d’autres éditeur Richard Wagner ou Le Salut corrompu (Le Passeur Éditeur, 2013), ainsi que l’ensemble des écrits de Claude Ballif (Hermann, 2015), en collaboration avec trois autres chercheurs.

laurent guido

L’homme de l’ombre. Usages et représentations de Bruckner au cinéma

Cette communication reviendra sur la place qui a été accordée à Anton Bruckner dans la production audiovisuelle depuis plus d’un siècle. On s’inter-rogera plus particulièrement sur l’emploi de ses œuvres dans divers films de fiction ou documentaires, ainsi que dans certaines séries télévisées, en envisageant les relations possibles entre les connotations de ces reprises et la réception historique du compositeur. Parmi les principales perspectives qui seront développées figurent le rapport à Wagner – une personnalité imposante dont la présence marque à plusieurs titres les références cinéma-tographiques au musicien autrichien –, la question religieuse ou l’inévitable embrigadement post mortem au service du Troisième Reich. La réflexion s’étendra enfin aux quelques films biographiques dédiés à Anton Bruckner.

Laurent Guido est historien et professeur des universités (Lille SHS/CEAC). Il intervient aussi à la Haute école d’art et de design de Lausanne (ECAL). Il a été invité pour des séjours de recherche à Paris I et Chicago, puis d’ensei-gnement à Montréal, Paris-X-Nanterre, Bruxelles et Lausanne. Associant l’esthétique à des questions socio-historiques, il travaille principalement sur les liens entre film, corporéité et musique, ainsi que sur les théories du spectaculaire dans le contexte de la culture de masse. Il a notamment publié L’Âge du rythme (Payot, 2007 ; rééd. L’Âge d’homme, 2014), Rythmer/Rhythmize (Intermédialités, 2010, avec M. Cowan), Between Still and Moving Images (J. Libbey/Univ. of Indiana Press, 2012, avec O. Lugon) et De Wagner au cinéma (Hermann, à paraître).

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ludwig Holtmeier

Bruckner vu par ses élèves. Rudolf Louis, Friedrich Klose et la critique de l’enseignement brucknérien

Bruckner a été formé au sein du cercle fermé des organistes viennois, donc dans une tradition marquée par la pratique très caractéristique du partimento viennois, qui représentait le modèle stylistique pour l’improvisation organis-tique. Cette tradition fortement orientée vers la pratique musicale a été plus tard infléchie par la théorie musicale (moderne et « bourgeoise ») de Simon Sechter qui exerça une influence décisive sur la technique de composition de Bruckner. L’enseignement de Bruckner a été caractérisé par ces deux influences opposées. Les traits obsessionnel-compulsifs de sa réception de la théorie sechtérienne ont été l’objet de plusieurs analyses critiques dans les textes autobiographiques de ses élèves. Rudolf Louis et Friedrich Klose, notam-ment, ont laissé les témoignages d’une discussion intense et critique de l’enseignement brucknérien, de sa personnalité et de son œuvre. Le but de cette présentation sera de donner un aperçu du discours critique des élèves de Bruckner.

Ludwig holtmeier est président élu et professeur de théorie musicale à la Hochschule für Musik de Freiburg im Breisgau. Il est l’un des éditeurs scientifiques de Musik & Ästhetik (Klett-Cotta) et l’un des fondateurs de la Gesellschaft für Musiktheorie. Ses publications incluent Richard Wagner und seine Zeit (Laaber, 2003), Musiktheorie zwischen Historie und Systematik (Augsburg, 2004), Rameaus langer Schatten. Studien zur deutschen Musiktheorie des 18. Jahrhunderts (2016) et de nombreux articles dans des revues et des ouvrages collectifs.

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thomas lacôte

Bruckner l’organiste : succès et ratés

Non content d’être un musicien catholique, Bruckner est qui plus est un organiste : péché capital ? L’unique voyage de Bruckner en France, en 1869, lui donne l’occasion, lors d’une audition sur le tout nouvel instrument de Notre-Dame de Paris, d’impressionner très fortement ses confrères et la critique par ses improvisations. Pourtant, sa production écrite pour l’orgue, à peu près insignifiante, ne lui permettra pas d’installer plus durablement sa réputation auprès des musiciens d’église. L’évocation de sa foi restera néan-moins inévitablement associée à celle de sa qualité d’organiste. « Musique d’organiste », « orchestration d’organiste » : quels reproches esthétiques et techniques se sont cachés derrière ces topoï critiques ?

Thomas Lacôte est organiste et compositeur. Il est titulaire du grand-orgue de l’église de la Trinité à Paris, tribune qui fut celle d’Olivier Messiaen pen-dant plus de soixante ans. Formé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMPD), il y est nommé en 2014 professeur d’analyse musicale, après avoir été l’assistant de Michaël Levinas. Sa dernière œuvre, Rursum funde, pour ensemble, est une commande de Radio-France créée par l’Ensemble Court-Circuit. Avec Yves Balmer et Christopher Brent Murray, il mène d’importants travaux de recherche sur les techniques de composition de Messiaen, conduisant à un ouvrage à paraître en 2017 aux éditions Symétrie et à des publications dans XXth Century Music et Journal of the American Musicological Society. www.thomaslacote.com

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pierre-michel menger

Bruckner et le travail à l’œuvre : révision, édition, instabilité

Chez peu de grands symphonistes consacrés par l’histoire, l’activité de rééla-boration des œuvres a atteint une intensité comparable à celle qui peut être observée dans la pratique créatrice de Bruckner. Le compositeur composa plus d’une version de cinq de ses symphonies. Une autre incarnation de ce que sont les versions des symphonies brucknériennes est liée au travail édi-torial réalisé sur les manuscrits à l’occasion de leur première publication. Du vivant du compositeur, les éditions qui circulaient de ses œuvres publiées étaient des publications originales (Erstdruck) préparées sous l’autorité de Bruckner, mais diversement supervisées par lui, puisqu’une partie des déci-sions prises par les responsables du travail éditorial sur ses œuvres ont pu être soustraites à son information. Enfin, certaines révisions furent réalisées par des chefs d’orchestre pour leur propre usage.Au total, trois niveaux d’instabilité des textes se superposent, au moment où le compositeur est encore actif : l’instabilité auctoriale liée à l’intense pratique de révision par le compositeur ; les interventions réalisées par les chefs pour ajuster les œuvres à leur usage personnel ; le travail des quelques collaborateurs de Bruckner impliqués dans l’édition de ses œuvres. Ce der-nier niveau ajoutait son coefficient d’incertitude, tant ces éditions pouvaient s’écarter des partitions manuscrites et s’approcher de ce qu’on peut appeler non pas simplement un état ou une variante, mais une révision produisant une « version » identifiée comme telle. Je montrerai d’abord comment, confrontés à la multiplicité des versions mises en circulation, les musicologues ont dû enquêter non seulement sur la genèse des œuvres, mais aussi sur le degré de contrôle qu’a pu exercer Bruckner sur la mise au point définitive de ses œuvres remaniées et sur leur édition. J’examinerai ensuite le cas de la Huitième Symphonie : celle-ci cumule tous les facteurs qui continuent d’alimenter les interrogations sur l’autorité du créateur.

Formé en philosophie à l’École normale supérieure (ENS), puis en sociologie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pierre-michel menger a été chercheur au CNRS, avant de devenir, en 2013, professeur au Collège de France, où il occupe la chaire de Sociologie du travail créateur. Il est par ailleurs directeur d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur de Le Travail créateur (Points Seuil, 2014).

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Christian merlin

Le rôle des interprètes dans la postérité de Bruckner

L’évolution de l’attitude de l’Orchestre Philharmonique de Vienne par rap-port à l’œuvre d’Anton Bruckner est emblématique des ambiguïtés dont se nourrit l’histoire de la réception des œuvres. Alors que Hans Richter, chef des concerts d’abonnement des Wiener Philharmoniker de 1875 à 1898, militait pour jouer les symphonies de Bruckner au Musikverein, il se heurtait à la résistance de l’orchestre et à son fonctionnement démocratique auto-géré. Un siècle et demi après avoir ouvertement manifesté leur hostilité au compo-siteur, les Philharmoniker récrivent l’histoire en se réclamant d’une authenticité dans l’interprétation de Bruckner. On passera en revue le rôle de plusieurs générations de chefs brucknériens (Furtwängler/Kabasta/Hausegger, Jochum/Böhm, Wand/Celibidache) en s’interrogeant sur la pertinence de la notion d’école (y a-t-il un Bruckner allemand contre un Bruckner autrichien ? un Bruckner catholique contre un Bruckner profane ?). On questionnera aussi la différence de réception selon les pays, et notamment sur le retard pris par la France en la matière, obligeant à évoquer la question non seulement du goût du public, mais aussi de l’esthétique sonore des orchestres à l’épreuve de la mondialisation (y a-t-il une spécificité sonore qui rendrait la musique de Bruckner plus difficile pour les orchestres français ?). On se demandera enfin s’il existe aujourd’hui une approche moderne des symphonies de Bruckner, passant notamment par la pratique de l’exécution historiquement informée (Harnoncourt, Herreweghe).

Agrégé d’allemand, docteur en études germaniques, titulaire de l’HDR en musicologie, christian merlin a longtemps été maître de conférences à l’Université de Lille. Il est critique musical au Figaro, chroniqueur sur France Musique, auteur à Diapason et à L’Avant-Scène Opéra, et donne un cycle annuel de conférences au Théâtres des Mathurins. Il est l’auteur de nombreux ouvrages : Le Temps dans la dramaturgie wagnérienne (Peter Lang, 2001), Wagner mode d’emploi (Premières Loges, 2002), Richard Strauss mode d’em-ploi (Premières Loges, 2007), Opéra et mise en scène (L’Avant-Scène Opéra, 2007), Au cœur de l’orchestre (Fayard, 2012), Les Grands Chefs d’orchestre du xxe siècle (Buchet-Chastel, 2013), L’Orchestre Philharmonique de Vienne, biographie d’un orchestre (Buchet-Chastel, parution prévue janvier 2017).

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Timothée Picard est professeur à l’Université Rennes 2, spécialiste des conceptions et représentations de la musique à travers la littérature, les arts et l’histoire des idées. Parmi ses objets de prédilection : les querelles musi-cales du xviiie siècle (Christoph Willibald Gluck, Actes Sud, 2007), l’histoire du wagnérisme (Wagner, une question européenne et L’Art total, grandeur et misère d’une utopie, PUR, 2006 ; Dictionnaire encyclopédique Wagner, Actes Sud/Cité de la musique, 2010), la critique musicale (Contributions de Boris de Schloezer à la NRF et à la Revue Musicale, PUR, 2011), l’imaginaire musical européen (Âge d’or, décadence, régénération : un modèle fondateur pour l’imaginaire musical européen, Classiques Garnier, 2013) et l’imaginaire de l’opéra (Verdi – Wagner, imaginaire de l’opéra et identités nationales, Actes Sud, 2013 ; La Civilisation de l’opéra : histoire d’un fantôme, Fayard, 2016).

Laure Schnapper est professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et présidente de l’Institut européen des musiques juives, docteur HDR en musicologie et diplômée du Conservatoire de Paris. Après un ouvrage à la croisée de la musicologie et de l’ethnomusicologie (L’Ostinato, procédé musical universel, Honoré Champion, 1998), ses publications portent sur la musique en France au xixe siècle (Henri Herz, magnat du piano, EHESS, 2011) et sur les activités musicales de Fernand Halphen pendant la Grande Guerre. Elle a aussi mené des recherches sur les musiciens juifs exilés (« La musique dégénérée sous l’Allemagne nazie », Raisons politiques, mai 2004 ; « Joseph Kosma : ein Ungar in Paris », Douce France ? Musikerexil in Frankreich 1933-1945, 2008).

Jean-Jacques Velly est maître de conférences HDR à l’Université Paris-Sorbonne, spécialisé dans les courants romantiques, postromantiques et néoclassiques. Ses activités de recherche et ses publications concernent notamment Wagner, Strauss, l’orchestre et l’orchestration. Dans le cadre de l’IReMus, il anime le Grimoire (Groupe de recherches sur les institutions musicales, l’orchestre, l’instrumentation et le répertoire en Europe), dont le but est de fédérer les activités liées à la notion d’orchestre dans la musique occidentale (plusieurs journées d’étude et colloques organisés depuis 2002).

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Prochains Colloques

Création musicale : interroger les conceptsJeudi 12 JanVier, 10h-18hVendredi 13 JanVier 2017, 9h-18hAMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE

En partenariat avec Futurs composés

Words in Music : mots et musique dans l’art choralLundi 23 JanVier, 9h30-18hmardi 24 JanVier 2017, 9h30-18hSALLE DE CONFÉRENCE ET AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE-PHILHARMONIE DE PARIS

En partenariat avec le réseau européen Tenso

Coloniser/décoloniser par la musiqueVendredi 21 aVriL 2017, 9h-18hSALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIE PRATIQUES COLLECTIVES EN ORCHESTRE ET ACCÈS

À LA CULTURE

SALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIE DE PARIS

Pratiques collectives en orchestre et accès à la cultureLundi 26 Juin, 9h-18hmardi 27 Juin 2017, 9h-18hSALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIE DE PARIS

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POLITIQUE DE L’AUTONOMIE MUSICALE ESSAIS PHILOSOPHIQUESLYDIA GOEHRtraduit de l’anglais par Élise Marrou et Lambert Doussonavec la collaboration de Claire Martinet

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

Depuis le xixe siècle, la musique cherche sa « voix ». Dans cette quête d’autonomie, des figures telles que Richard Wagner, Arnold Schoenberg ou Glenn Gould ont tenté de réévaluer les possibilités créatrices de l’expression musicale. Quel lien entre la dissimulation d’un orchestre dans une fosse engloutie, la capacité de préserver son identité musicale en situation d’exil, l’abandon du concert au profit du studio d’enregistrement ? Dans ces cinq essais, en dialogue et en conflit avec la pensée wagnérienne, Lydia Goehr sonde les limites philosophiques et politiques de nos idées musicales.

Philosophe reconnue internationalement pour ses travaux en esthétique, Lydia Goehr est professeure à Columbia University (New York). Elle est également l’auteure du Musée imaginaire des œuvres musicales (à paraître en 2017).

Collection Esthétique 361 pages • 12 x 17 cm • 16,90 €

ISBN 979-10-94642-02-3 • SEPTEMBRE 2016

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre différents niveaux de discours et de représentation, afin d’accompagner une compré- hension renouvelée des usages de la musique.

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CITÉ DE LA MUS IQUEP H I L H A R M O N I E D E PA R I S

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