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Juin 2010 aperçu Le Réseau SEEP Groupe de travail sur les services financiers axés sur l’épargne Hugh Allen et David Panetta Les groupes d’épargne: que sont-ils?

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Juin 2010

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çuLe Réseau SEEPGroupe de travail sur les services financiers axés sur l’épargne Hugh Allen et David Panetta

Les groupes d’épargne: que sont-ils?

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Copyright (c) 2010 The SEEP Network

Des parties de cette publication peuvent être copiées ou adaptées afin de répondre aux besoins locaux, sans la permission du Réseau SEEP, à condition qu’elles soient distribuées gratuitement ou à prix coûtant, mais sans but lucratif.

Veuillez citer le Réseau SEEP et «Les groupes d’épargne que sont-ils?» pour ces citations ou ex-traits.

Pour toute reproduction commercial, veuillez demander la permission à

The SEEP Network1875 Connecticut Avenue, NW, Suite 414Washington, DC 20009-5721Tél.: 1 202-534-1400 Fax: 1 202-534-1433

La publication du présent document est possible grâce à l’appui généreux de The MasterCard Foundation.

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Remerciements

Nous, au Réseau SEEP, nous aimerions remercier, tout d’abord, The MasterCard Foundation pour l’appui qu’elle a apporté à ce projet. Nous avions une vision commune, celle d’un document qui offrirait une introduction succincte, mais complète, aux groupes d’épargne à un large éven-tail de professionnels et de bailleurs de fonds. MasterCard Foundation connaît suffisamment bien ce domaine naissant pour comprendre la nécessité de pareille publication aujourd’hui et le Groupe de travail sur les services financiers axés sur l’épargne (SLWG) de SEEP a la chance de recevoir son appui.

SEEP exprime également ses remerciements à la Fondation Aga Khan, l’un des ses membres, pour son appui à ce projet qui a permis de réaliser davantage de recherche sur le fond.

Les auteurs, Hugh Allen et David Panetta, ont tous les deux une longue expérience et de riches connaissances des groupes d’épargne, associées à une attention particulière aux détails. Peu de praticiens ont contribué davantage à la création et à la diffusion des groupes d’épargne qu’Hugh Allen. Sa passion de cette approche et l’expérience concrète qu’il a acquise en aidant la plupart des agences présentées ici sont à l’origine de ce modèle simple qui a été rendu plus développé par sa popularité croissante, les adaptations fréquentes et sa rapide expansion.

Tout produit SEEP est le fruit du travail d’une ou deux personnes. Le présent document a été inspiré par les membres du Groupe de travail sur les services financiers axés sur l’épargne, il a fait l’objet d’un examen minutieux par beaucoup d’entre eux, et d’autres ont fourni des commen-taires détaillés sur ses versions successives. Pour ceci, nous exprimons notre gratitude à Joanna Ledgerwood, Paul Rippey, Jeff Ashe, Vinod Parmeshwar, Janina Matuszeski, Eloisa Devietti, Guy Vanmeenan, Marc Bavois, John Schiller et Kristin Eckert. Un autre groupe de membres a passé un après-midi entière à lire le document page par page pour ce qui peut être appelé un pro-cessus très fructueux, bien que pénible. Nos remerciements les plus sincères à Melita Sawyer, Abbey Laugtug, Wendy Wellman, Molly Ornati, Marc Bavois et Eloisa Devietti.

Candace Nelson Editrice et co-facilitatrice de SLWG

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Table des matières

Remerciements iiiAcronymes viiTermes utilisés dans ce document viiiIntroduction 1 En quoi les groupes d’épargne complètent la microfinance 1

Origines et croissance des groupes d’épargne 3

Pourquoi rédiger le présent document? 5

1. Description du modèle de base 7 1.1 Les agences facilitatrices et leurs partenaires 9

1.2 En quoi le modèle des groupes d’épargne diffère des autres formes de microfinance 10

1.3 Ou est-ce que cela fonctionne 13

1.4 Viabilité des groupes 14

2. Variations dans les méthodologies fondamentales des groupes d’épargne 15 2.1 Tenue des comptes 15

2.2 Distribution et partage des fonds 18

2.3 Fonds social 19

2.4 Sécurité 20

3. Prestation de services durable 22 3.1 Les agents de village 22

3.2 Réplication par le biais des agents de village: les stratégies des agences facilitatrices 23

3.3 Initiatives réussies à reproduire 25

4. Plates-formes et liens 27 4.1 Les groupes d’épargne et les services non-financiers 27

4.2 Liens avec les sources extérieures d’épargne et de crédit 29

4.3 Liens avec les prestataires d’assurance 32

4.4 Résumé 34

5. Mesure de la performance 34 5.1 Les ratios de SEEP 38

5.2 Publication de l’information financière en ligne 38

6. Conclusion 39

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Annexes Annexe 1: Pourquoi les programmes des groupes d’autoassistance ne sont pas inclus dans cette étude 40

Annexe 2: Groupes d’épargne de proximité: principales agences d’appui 42

Annexe 3: Différentes méthodes pour la tenue des registres comptables 44

Annexe 4: Agent de village et comment les agences d’appui utilisent le modèle 46

Annexe 5: Lier les groupes d’épargne aux sources extérieures de financement 49

Annexe 6: Ratios de la performance 50

Annexe 7: Études en cours sur les groupes d’épargne 52

Bibliographie 56

Liste des tableauxTableau 1: Accès aux services financiers en Tanzanie, Ouganda et Zambie 2

Tableau 2: Programmes des GE par agence facilitatrice (en février 2010) 4

Tableau 3: Incidences financières 13

Tableau 4: Relation hypothétique entre clients et prestataires de services financiers 13

Tableau 5: Comparaison entre système comptable, niveaux d’alphabétisation et contexte 18

Liste des figuresFigure 1: Echantillons de pages d’un livret (épargne et emprunts) 17

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Acronymes

AF Agence facilitatrice

ASCA Association d’accumulation d’épargne et de crédit

AT Agent de terrain

AV Agent de village

CARE Cooperative for Assistance and Relief Everywhere

CRS Catholic Relief Services

FAK Fondation Aga Khan

FFH Freedom from Hunger

FSA Associations de services financiers

GE Groupe d’épargne

IMF Institution de microfinance

ONG Organisation non gouvernementale

Oxfam Oxford Committee for Famine Relief

Pact Private Agencies Cooperating Together

Plan Plan International (UK)

PSP Prestataire de services prives

ROSCA Associations d’épargne et de crédit renouvelables

SEEP The Small Enterprise Education and Promotion Network

SfC Saving for Change (Oxfam)

SHG Groupe d’autoassistance

SIG Système informatique de gestion

SILC Communautés internationales d’épargne et de crédit interne (Catholic Relief Services)

UWESO Uganda Women’s Effort to Save Orphans

VSLA Associations de villages d’épargne et de crédit (CARE)

WEP Programme de capacitation des femmes (Pact-WORTH)

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Termes utilisés dans ce document

Agence facilitatriceLa plupart des programmes relatifs aux groupes d’épargne (GE) sont mis en œuvre par des orga-nisations non gouvernementales (ONG). Ils font la promotion des groupes d’épargne et tirent le plus souvent leurs revenus des programmes financés par des bailleurs de fonds. Il n’y a pas de recouvrement des coûts dans un programme de GE, donc nous employons le terme «agence fa-cilitatrice» (AF) tout au long de ce document lorsque nous parlons d’agences chargées de créer des groupes d’épargne, soit directement ou par le biais d’autres partenaires.1

ProjetsLes agences facilitatrices mettent en œuvre directement les projets de promotion des GE, ou alors elles passent par des partenaires locaux. Nous appelons cela des «projets» dans ce document.

Agent de terrainChaque agence emploie un terme différent pour désigner les agents de terrain rémunérés.2 Ox-fam/FFH parlent d’ «animateurs», CARE les appelle des «agents de terrain» et CRS «agents locaux».3 Afin d’éviter toute confusion, nous utilisons le terme «agent de terrain» (AT) dans ce document, sauf dans les tableaux de comparaison où nous avons gardé la nomenclature originale.

Agent de villageLes formateurs en milieu communautaire sont appelés «agents de village» par CARE, Plan et FAK, ils sont des «prestataires de services privés chez CRS et des «agents réplicateurs» chez Ox-fam et FFH. Dans ce document (en-dehors des tableaux), nous employons le terme «agent de village» (AG).

1. Ceci les distingue des «prestataires» qui arrivent à générer des revenus de la prestation de services financiers directe.

2. Presque toutes les activités de formation des GE sont entreprises par des salariés ou des formateurs communautaires qui ne sont pas employés par le projet, mais peuvent recevoir, ou non, des paiements des groupes d’épargne qu’ils forment ou supervisent.

3. Les agents locaux de CRS ne sont pas des salariés, mais des facilitateurs communautaires. Ils re-çoivent une allocation lors de leur formation et supervision, mais génèrent des revenus privés à partir des cotisations que versent les groupes d’épargne lorsqu’ils sont certifiés par CRS. Dès lors, ils sont appelés des prestataires de services privés (PSP). Voir le Chapitre 3 pour plus d’informations sur les agents de village.

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Introduction

Ces 30 dernières années, le secteur de la microfinance a été à l’origine d’une croissance massive des services financiers en faveur des pauvres, et il est estimé qu’il touche plus de 150 millions de person-nes de par le monde. Toutefois, les produits, méthodologies et modes de prestation sont de plus en plus influencés par une meilleure connaissance de la segmentation du marché. Un plus grand nombre d’organisations sont aussi impliquées. Beaucoup de ces organisations ne se spécialisent pas dans la microfinance, mais se focalisent sur les services aux populations pauvres, en général celles qui vivent dans des zones reculées et des situations économiques particulièrement difficiles.

En quoi les groupes d’épargne complètent la microfinance

Les Institutions de microfinance (IMF) et les banques se sont montrées très efficaces pour ce qui est d’atteindre les populations défavorisées, surtout dans les zones urbaines, et sont les plus performantes pour ce qui est des crédits aux petites entreprises dont les propriétaires travaillent pratiquement à temps plein dans ces entreprises et souhaitent les voir croître. Il n’en reste pas moins que ceux qui sont le moins bien servis sont ceux qui vivent dans des zones reculées (et ont tendance à investir dans des activités saisonnières génératrices de revenus) ou dans des bidonvilles urbains. Ces deux groupes cibles, dont le plus grand besoin est l’accès à des sommes forfaitaires pour les aider dans la gestion des liquidités de leurs foyers, ne disposent le plus sou-vent pas de prestataires officiels qui puissent ou souhaitent leur fournir des services financiers en bas de l’échelle.

Les formes de microfinance institutionnelle peinent à satisfaire ce besoin pour plusieurs raisons:

Il revient cher d’atteindre les pauvres car ils vivent souvent dans des zones coûteuses à •atteindre;

La capacité d’endettement des pauvres est fortement limitée (et très saisonnière) et ne •permet pas les grands prêts qui sont la moyenne;

Ces segments du marché semblent préférer l’épargne au crédit, une préférence que la •plupart des IMF ne peuvent satisfaire parce-que leurs modèles de fonctionnement requiè-rent des lignes de recettes fortes et les produits de crédits sont plus adaptés à cela.

Plusieurs études de FinScope4 en Afrique montrent que la moitié de la population a accès à une forme de services financiers, formels ou informels. Parmi la deuxième moitié, ceux qui ont accès à des banques et de IMF se trouvent surtout en zones urbaines et péri-urbaines, ou dans des zones rurales à forte densité qui sont généralement desservies par des infrastructures routières

4. Les études FinScope ont été commanditées par DFID et réalisées au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie par FinMark (Afrique du Sud) et le Steadman Group. Voir DFID Financial Sector Deepening Trust, 2007, “FinScope E-Book” (Dar-es-Salaam, Tanzanie: FSDT) www.fsdt.or.tz; Carol Nkatha, 2006, “Understan-ding Kenya’s Financial Landscape: The FinAccess Survey Results” (Nairobi, Kenya: Steadman Group); et Steadman Group Ltd. 2007, “Results of a National Survey on Access to Financial Services in Ugan-da” (Kampala, Ouganda: Financial Sector Deepening Project Uganda,), www.fsdu.or.ug.

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opérationnelles. En conséquence de quoi, les pauvres des zones rurales se voient refuser l’accès de manière disproportionnée. Le Tableau 1, ci-dessous, montre les conclusions d’études réali-sées en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie.

Tableau 1 Accès aux services financiers en Tanzanie, Ouganda et Zambie

Pays Banque Services financiers semi-officiels Services financiers formels uniquement Exclus

Tanzanie 11,0% 3,0% 35,0% 54,0%

Ouganda 18,0% 3,0% 17,0% 62,0%

Zambie 14,0% 7,6% 11,0% 66,0%

Moyenne 14,3% 4,5% 21,0% 60,7%

Source: Finscope, Finmark Trust.

En réponse à ce tableau d’exclusion financière répandue, une approche alternative à la microfi-nance, fortement décentralisée, centrée sur l’épargne non-institutionnalisée semble prometteuse. C’est un mouvement émergeant dans lequel les membres de groupes d’épargne épargnent en-semble, se prêtent leur épargne entre eux avec des intérêts et partagent les bénéfices. De toutes petites mutuelles de crédit, les groupes d’épargne (GE) ont évolué dans divers domaines, comme lorsque les membres proposent leurs propres systèmes d’épargne et de crédit à des coûts négli-geables, tout en obtenant des gains et capitaux dans leurs propres communautés. Ils sont simples, transparents et autonomes. Dans certains endroits, les groupes d’épargne complètent les services des institutions financières formelles et réglementées. Dans d’autres, ils atteignent des personnes ayant totalement été exclues de l’accès à tout service financier, formel ou informel.

Les groupes d’épargne sont non seulement des alternatives viables pour un grand nombre de per-sonnes qui n’ont que peu de chances d’être servies par des institutions financières classiques, mais ils sont aussi des catalyseurs pour le renforcement du capital social, l’amélioration des relations entre hommes et femmes, le leadership des femmes et le développement communautaire écono-mique et social. Ces 20 dernières années, ces projets pionniers ont prouvé le pouvoir de l’épargne, encore et encore. Ils connaissent à présent une croissance très rapide, en chiffres et en ampleur.

Le présent document vise à étudier et expliquer la nature des groupes d’épargne et les diverses approches adoptées par les agences facilitatrices (AF) et projets les plus expérimentés qui opèrent en Afrique essentiellement.

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Origines et croissance des groupes d’épargne

Au début des années 1990, CARE Niger a accepté le défi de fournir des services financiers à des zones rurales reculées dans la Préfecture de Maradi. Par une appréciation intelligente des tontines traditionnelles5, un modèle d’association d’accumulation d’épargne et de crédit (ASCA) a évolué jusqu’à utiliser l’épargne de ses membres comme source de capital pour octroyer des prêts sur un mois. Les caractéristiques qui lui sont spécifiques:

Le modèle était associé à des délais: les gens récupéraient leur épargne à la fin d’un •cycle d’un an, y compris les intérêts générés par les prêts.

Le système de formation mettait l’accent sur la gouvernance démocratique et les procé-•dures transparentes, tout se passait devant les membres.

Le système était géré par ses propres membres/patrons, qui gardaient les bénéfices.•

Au bout d’un certain temps, la composante épargne est devenue la plus demandée.6

Peut-être est-ce que la découverte la plus pertinente a été de comprendre qu’en gardant les systèmes aussi simples que possible et en s’en tenant à l’approche associée à des délais, les groupes pouvaient devenir pleinement autonomes aux environs d’un an, et le taux de survie pouvait atteindre, sur le long terme, plus de 90 pour cent. Cette autonomie, en plus de la facilité d’accès, la sécurité, la souplesse des montants à épargner et à rembourser, et l’examen mutuel, semblent être des éléments essentiels de la réussite à long terme de ces groupes d’épargne.

5. Moira Eknes de CARE Niger mérite une mention spéciale. Elle a fait évoluer cette méthodologie sans connaissance formelle de la microfinance et face à beaucoup de scepticisme de la part des experts.

6. Les données trouvées ici http://www.savingsgroups.com/en/projects/search (accès restreint) indiquent que le ratio épargne / prêts est en moyenne de 1,28:1. Ces données sont tirées de 70 projets en Afri-que et trois au Cambodge.

Une longue tradition d’épargne

Les associations d’épargne et de crédit renouvelables (ROSCA) prennent différents noms en Afrique: ton-

tines, susus, merry go rounds, xitiques, etc. Les ROSCA sont des petits groupes composés de membres qui

versent tous une somme fixe à des intervalles convenus. La somme recueillie à chaque intervalle est versée

à chaque membre à son tour, jusqu’à ce que tout le mode ait reçu la cagnotte.

Très répandues en Afrique, ces associations sont populaires du fait de leur simplicité, transparence, facilité

de gestion, accessibilité et parce-qu’elles sont adaptées aux réalités financières de leurs membres. Hors, elles

ont aussi leurs limites. Souvent, l’argent n’est pas disponible quand le besoin se fait sentir, ou en quantité suf-

fisante. Et elles ne sont pas pour tout le monde. Dans nombre de pays, les ROSCA ont tendance à attirer des

personnes qui disposent d’une source de revenus régulière. Le modèle des GE bâtit sur les forces essentielles

des ROSCA, en introduisant une souplesse accrue et plus d’accès pour les populations les plus vulnérables.

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Bien que l’élaboration du modèle ait pris du temps, il se répand de manière stable. Aujourd’hui, au Niger, environ 197 000 femmes appartiennent à ces groupes. Des variantes ont été adoptées par d’autres grandes organisations non gouvernementales internationales, dont OXFAM/Free-dom from Hunger (FFH), Plan, Catholic Relief Services (CRS) et Pact-WORTH. L’actuel programme de la Fondation Aga Khan (FAK) est modeste mais fondé sur des stratégies prometteuses de croissance à grande échelle des projets. Au total, ces agences atteignent à l’heure actuelle près de 2,3 millions de personnes, dont l’essentiel en Afrique. Le Tableau 2 montre à quelle échelle les plus grands programmes des GE opèrent aujourd’hui.

Tableau 2 Programmes des GE par agence facilitatrice (en février 2010)

Continent Aga Khan CARE CRS Oxfam PACT Plan Total

Asie 24 343 17 078 0 66 162 131 600 0 239 183

Amérique latine 0 2 656 0 5 339 0 0 7 995

Afrique 0 1 197 787 271 630 300 2697 57 200 222 562 2 049 448

Total

Nb. de membres 24 343 1 217 521 271 630 371 770 188 880 222 562 2 296 626

Nb. de pays 3 26 26 5 10 18 41

Moyenne par pays 8 114 46 828 10 447 74 354 188 880 12 365 56 015

Note: Voir l’Annexe 2 pour plus d’informations sur l’ampleur et la portée des plus grands programmes de GE dans le monde.

CARE emploie le terme «associations de villages d’épargne et de crédit» (VSLA) pour le modèle qu’ils ont introduit et reproduit dans 26 pays dans le monde (dont 22 en Afrique), depuis 1992. Au départ, les projets de GE de CARE se sont étendus de façon informelle, essentiellement par le biais de prises de contact personnelles entre praticiens, et le modèle VSLA a évolué grâce à l’apprentissage par l’erreur. À présent, après avoir normalisé son approche technique, CARE s’est lancé dans une grande expansion de son programme «Access Africa» qui vise à fournir un plus grand nombre de services financiers à 30 millions de personnes en Afrique d’ici 10 ans.

La plupart des autres agences facilitatrices on démarré leurs programmes de GE en 2004, à l’ex-ception de PACT WORTH qui a commencé à travailler au Népal en 1999:

Catholic Relief Services• appelle son programme de GE «communautés internationales d’épargne et de crédit interne» (SILC) et étend cette approche technique par le biais d’une croissance dans plusieurs pays.

Plan• appliqué la méthodologie VSLA de CARE, mais s’est montré très dynamique dans son étude du potentiel de l’expansion par l’utilisation d’agents de village. Cette organi-sation est en cours d’élargissement de son programme à plusieurs pays.

Oxfam/FFH• a mis en œuvre son programme “Saving for Change” (SfC/ L’épargne pour le changement) dans moins de pays (Mali, Sénégal, Cambodge, El Salvador), mais ils opè-

7. Au Mali, Oxfam a mis en place le programme Saving for Change (L’épargne pour le changement) en partenariat avec Freedom from Hunger.

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rent sur une grande échelle au Mali. Saving for Change a été créé conjointement par Oxfam America, Freedom from Hunger, et la Fondation Strømme.

Le modèle de • PACT s’appelle WORTH et trouve ses racines au Népal, où le Programme pour la capacitation des femmes a été lancé en 1999. Deux ans plus tard, on estime que le projet aurait atteint 125 000 membres féminins. PACT reproduit l’approche WORTH à moindre échelle dans 10 pays d’Afrique.

Fondation Aga Khan• (FAK) est relativement un nouveau venu dans la promotion des GE. Ses groupes d’épargne communautaires (CBSG) sont inspirés par les VSLA de CARE. FAK a entrepris des projets à grande échelle au Pakistan, Tadjikistan, en Afghanistan, en Inde, au Kenya, au Mali, au Mozambique, à Madagascar et en Tanzanie.

Si les six organisations qui apparaissent dans le présent document ont mis en place les plus grands programmes de groupes d’épargne, beaucoup d’autres ont adopté le modèle et utili-sent les mêmes outils élaborés par les ONG internationales plus importantes. Les organisations non-spécialisées ont pu standardiser les techniques de formation et de supervision qui ont fait leurs preuves. Parmi les autres membres de SEEP qui mettent en œuvre des programmes de GE, on compte World Vision (plus de 21 000 membres dans cinq pays d’Afrique), World Relief (358 groupes d’épargne avec 7 583 membres au Burundi, au Rwanda et au Kenya), et Trickle Up (1 725 groupes au Mali, au Guatemala et en Inde). Les organisations non gouvernementales du Sud adoptent de plus en plus ce modèle, et le Peace Corps a créé un programme de grande échelle en Équateur qui couvre 32 000 personnes dans plus de 1 200 groupes. Bien que l’on ne dispose pas des chiffres exacts pour ces organisations, il est estimé qu’elles touchent quelques centaines de milliers de personnes.

Les groupes d’autoassistance (SHG) en Inde se sont développés en même temps que les groupes d’épargne et partagent avec eux beaucoup de caractéristiques, mais ils évoluent indépendam-ment (Voir l’Annexe 1 pour une discussion sur la différence entre groupes d’épargne et groupes d’autoassistance).

Pourquoi rédiger le présent document?

Les groupes d’épargne se sont avérés être populaires et durables. Ils rapportent des rendements extraordinaires sur les investissements de leurs membres, ont des taux de rétention et de survie élevés et ils sont accessibles dans les communautés qu’ils servent et peuvent croître jusqu’à une grande échelle financière. Il n’est pas rare qu’au bout de quelques années seulement, les groupes d’épargne ruraux mobilisent et gèrent entre deux et 10 000 Dollars. Or, les bilans finan-ciers ne donnent qu’une partie de l’information. Les modes de subsistance des ménages et de communautés entières ont été transformés par le fait que les membres savaient qu’à tout mo-ment ils pouvaient avoir recours aux prestations d’épargne, de crédit et d’assurance de manière souple, adaptée à leur situation et dans une culture administrative et sociale où ils se sentent compris et importants. Les anecdotes que l’on retrouve dans le présent document ne donnent qu’une indication de cet effet transformationnel, mais il est au cœur-même de cette méthodo-

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logie et constitue la principale raison pour laquelle les agences facilitatrices et organisations d’appui sont attirées par ces groupes.

Au vu de tout l’intérêt que suscite ce modèle et de l’expérimentation dont il fait l’objet, le Groupe de travail sur les services financiers axés sur l’épargne a commandité ce document pour:

Décrire la démarche fondamentale;•

Étudier les variations de méthodologie et leur évolution;•

Présenter les méthodes adoptées pour assurer la viabilité de la mobilisation, de la for-•mation et de l’appui requis pour démarrer un groupe d’épargne;

Présenter les initiatives émergeantes qui visent à créer le lien entre les groupes d’épar-•gne à d’autres interventions de développement et à les intégrer davantage aux marchés financiers;

Discuter de la façon de mesurer les performances et promouvoir la coopération en cours •afin de comparer les approches en termes d’efficience, en vue de mettre en place des normes de performance;

Contribuer à davantage de croissance des projets de GE; et•

Faciliter la diffusion de l’information sur les groupes d’épargne.•

Nous avons rédigé ce document afin de satisfaire une variété de personnes qui luttent pour le dé-veloppement, car ils revoient tous leur perception de la place et du potentiel des groupes d’épar-gne dans la mission d’apporter les services financiers aux pauvres du monde entier. Les praticiens veulent connaitre plus en détails les activités des autres agences. Les agences veulent savoir si les groupes d’épargne correspondent à leurs programmes et intérêts. Le secteur de la microfinance prend de plus en plus en compte les groupes d’épargne et saisit bien qu’il lui faut mieux les com-prendre d’un point de vue pratique mais aussi théorique. Les agences donatrices souhaitent ap-profondir leurs secteurs financiers et atteindre les populations rurales à un coût abordable.

Avec un peu plus de deux millions de personnes qui utilisent le modèle de GE dans le monde, il ne fait plus vraiment de doute que ce modèle est là pour rester. Toutefois, il n’est pas sans susciter la polémique. Un débat théorique est en cours pour savoir dans quels cas et pour com-bien de temps les groupes d’épargne seront requis. On débat de la légitimité économique d’un modèle financier qui met l’accent sur la gestion des finances des ménages plutôt que sur la croissance des entreprises. Le fait que les groupes d’épargne ne fassent pas encore l’objet d’une réglementation et opèrent en isolement des marchés financiers nationaux sont des causes de préoccupation pour certains. Or, tant que l’on n’aura pas trouvé le moyen de proposer des pro-duits plus appropriés et au bon prix, placés à proximité des membres, il est clair que les groupes d’épargne à faible coût, fort rendement et autogérés recevront l’appui des communautés où il n’existe pas, ou peu, d’autre choix.

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1 Description du modèle de base

Le modèle de base des groupes d’épargne est apparu au Niger et il était simple: des groupes composés de femmes pauvres se réunissaient chaque semaine, chacune épargnait une somme uniforme, des prêts sur un mois étaient approuvés par les membres, et tout l’argent du groupe était partagé équitablement au bout d’un cycle conve-nu (six à 12 mois après le démarrage). Le partage était en général organisé pour coïncider avec un moment de l’année où elles auraient besoin de li-quidités. Les comptes étaient tenus de mémoire, toutes les transactions réalisées devant les mem-bres et l’excédent de liquidités du groupe et regis-tres écrits (le cas échéant) étaient enfermés dans un coffre. Les membres du comité de gestion étaient élus une fois par an et tous les groupes dis-posaient de statuts, en général écrits et gardés dans le coffre.

Aujourd’hui, il existe de nombreuses variantes. Certains groupes tiennent des livres, d’autres fonctionnent avec la mémoire, d’autres utilisent des livrets. Certains permettent à leurs mem-bres d’épargner des montants différents, et d’autres les autorisent à retirer leur épargne à la demande. Certains des prêts sont accordés à plus longue échéance, et les remboursements sont souples. Toutes ces variantes sont venues de l’expérience, en général parce-que les conditions dans lesquels les groupes opèrent dictent ou permettent différentes approches. Globalement, la tendance a été à la simplicité de la gestion et des systèmes de tenue des comptes, associée à une plus grande souplesse des produits proposés. Pourtant, les GE partagent encore aujourd’hui ces principes communs:8

Les groupes sont composes d’individus qui se sélectionnent entre eux, et varient de 5 à •30 membres, avec une moyenne d’environ 22 membres.9

Les membres décident qui peut rejoindre le groupe.•

8. Cette liste couvre la plupart des programmes appuyés par FAK, CARE, CRS, Oxfam/FFH, Pact-WORTH et Plan (essentiellement en Afrique) et présente les normes et variations les plus importantes. Cela ne diminue en rien le rôle d’un nombre croissant d’organisations plus modestes (nord et sud) qui deviennent des acteurs de plus en plus importants; cela montre simplement notre incapacité à étudier le secteur en profondeur.

9. C’est la moyenne de tous les projets CARE, CRS et Oxfam/FFH en Afrique, finances par la Fondation Bill & Melinda Gates parmi 27 210 groupes. Consulter http://www.savingsgroups.com/en/projects/search (site Internet restreint).

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8 9

Les groupes élisent leur propre comité de gestion et leurs compteurs d’argent. Personne •d’autre ne touche à l’argent.

Les groupes utilisent des coffres à verrous pour garder l’argent et les livres. Cette caisse •est en général munie de plusieurs verrous, et différents membres détiennent les clefs. Ceux qui reçoivent les clefs sont le plus souvent choisis parmi les membres.

Les groupes ont élaboré des règles, basées sur un modèle: •

Des élections régulières, au moins annuelles. »

Le rôle et le pouvoir du comité de gestion sont définis. »

Les services que le groupe propose à ses membres sont transparents, y compris »les termes et conditions de l’épargne, des prêts et des assurances.

Les membres épargnent régulièrement, à une fréquence déterminée par le groupe, par-•fois la même somme pour tout le monde, parfois des sommes différentes. Les sommes épargnées varient de 0,10 à 5 Dollars. Dans certains groupes d’épargne, on détermine une «part» et on permet aux membres d’épargner plus d’une part à chaque réunion, une limite étant aussi fixée (par exemple, cinq parts).

Si les règles du groupe permettent aux membres de retirer leur épargne, le retrait se fait •en général à valeur nominale, les intérêts sont retenus par le groupe d’épargne.

L’épargne est utilisée pour capitaliser un fonds de prêts, les membres peuvent emprun-•ter à ce fonds.

Les conditions de prêts sont définies par le groupe, avec des échéances qui ne dépas-•sent pas en général trois mois. Les taux d’intérêt mensuels tournent autour de cinq à 10 pour cent, mais peuvent varier d’un à 20 pour cent.

Les conditions des prêts sont définies par les membres, l’échéance ne dépassant gé-•néralement pas trois mois. Les taux d’intérêt mensuels se situent entre cinq et 10 pour cent, mais varient d’un à 20 pour cent.

Le fonds de prêts offre le plus souvent des prêts à des membres, mais peut aussi financer •des investissements par le groupe, tels que pour le commerce des semences ou l’éle-vage, à condition que tous les membres se mettent d’accord.

La plupart des groupes partagent tout l’argent entre les membres, selon la part épar-•gnée, à des intervalles fixées parle groupe, en général entre six à 12 mois. Certains grou-pes décident de porter une partie de leurs fonds en avant, au prochain cycle.

Presque tous les intérêts versés au titre des prêts (à l’exception des petits montants), •sont remis aux membres lors du partage. Le rendement de l’épargne ou des actifs (sou-vent la même chose) se trouvent dans la fourchette 35-50 pour cent.10

Les groupes peuvent décider de contribuer à un fonds social qui est une forme simple •d’assurance pour couvrir les frais en cas d’urgences minimes.

10. Voir http://www.savingsgroups.com/en/projects/search (site Internet restreint).

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8 9

Les membres sont libres de quitter le groupe à tout moment, selon des conditions dé-•terminées par le groupe.

Les comptes sont tenus suivant trois approches de base: •

La mémorisation (qui fonctionne mieux parmi les groupes à faibles niveaux d’al- »phabétisation)

Livrets et enregistrement du dernier solde uniquement »

Les livres de compte centraux pour le suivi de l’activité financière par le biais du/ »de la secrétaire du groupe.

1.1 Les agences facilitatrices et leurs partenaires

Dans ce modèle de base, le rôle des agences facilitatrices (ou de leurs partenaires locaux) est de former les groupes d’épargne pour qu’ils puissent réaliser leurs transactions de manière auto-nome. La formation couvre tous les aspects des activités du groupe, de puis l’élaboration des statuts du groupe à l’élection du bureau, en passant par les procédures de réunion et les règles régissant l’épargne, les prêts et la tenue des livres. La formation de départ prend entre une se-maine et deux mois et ensuite les agences facilitatrices supervisent les opérations de routine sur une période de neuf à 12 mois. Lorsqu’on offre d’autres formations (en particulier l’alpha-bétisation), la durée peut alors aller jusqu’à deux ans. Les agences facilitatrices estiment que les groupes d’épargne sont indépendants lorsqu’ils sont capables de gérer une réunion organisée, disciplinée, tenir leurs comptes et gérer le partage des parts ou des dividendes. Les agences fa-cilitatrices utilisent toute une variété de modèles pour former et superviser les groupes d’épar-gne. La troisième partie présente ces différents modèles.

Les agences facilitatrices ne tirent pas de revenus des groupes. Les fonds que remettent les bailleurs sont utilisés pour financer l’organisation et la formation des groupes de travail, comme les subven-tions requises pour développer les capacités des IMF créées par les agences facilitatrices. Devenus indépendants, les groupes d’épargne opèrent de façon viable.

Une variation du modèle de base

Il existe des différences chez les groupes d’épargne de Pact-WORTH:

L’argent est géré par le trésorier.•

Le comité de gestion détient les clés.•

Les membres peuvent emprunter pour une période allant jusqu’à six mois.•

Il n’y a pas de partage entre membres: ils reçoivent plutôt des dividendes.•

La gestion financière est une responsabilité partagée du comité•

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1.2 En quoi le modèle des groupes d’épargne diffère des autres formes de microfinance

Les pauvres ont besoin de services financiers pour les mêmes raisons que tout le monde: pour gérer le risque (par exemple, une urgence médicale ou une mauvaise récolte), pour se créer un actif, investir dans des activités productives, gérer la trésorerie et pour des revenus sûrs. L’épargne, le crédit, les assurances et les transferts de fonds peuvent aider les pauvres à faire tout cela, mais jusqu’ici ce type de services est resté globalement inaccessible pour les pauvres. Ils ont besoin qu’on leur fournisse un moyen d’épargne sûr, pratique, souple et disponible dans leurs villages. La microfinance traditionnelle n’a pas, en général, pu fournir ce type de services parce-que cela re-vient trop cher de se rendre dans les zones rurales (bien que la technologie cellulaire soit porteuse de promesses dans ce sens).

Ces dix dernières années, néanmoins, l’expérimentation et la recherche ont démontré qu’il y a assez d’épargne dans les villages pour faire face aux petits besoins en crédits (prêts allant de

Crédit local pour besoins locaux

Si les institutions financières ne se trouvent qu’en-dehors d’un village donné, les femmes dans les villages

qui disposent de groupes Saving for Change (SfC ou l’épargne pour le changement) ne risquent pas d’y avoir

recours. Les femmes ont aussi tendance à éviter les institutions qui demandent le versement de cotisations

à l’inscription et des garanties pour les prêts. Les femmes craignent particulièrement que des huissiers

viennent saisir leurs biens en cas de non-remboursement. On considère que beaucoup des institutions

utilisées par les hommes sont hors de la portée économique des femmes, prêtent des sommes plus fortes

et demandent aussi un niveau d’épargne minimum supérieur à ce que les femmes peuvent se permettre.

La capacité de recevoir des prêts pour générer des revenus ou pour la consommation dans les foyers est

l’une des prestations principales des GE. Les prêts à la consommation les plus prisés sont ceux qui sont

employés pour couvrir les frais médicaux, surtout face aux maladies communes telles que le paludisme,

les infections respiratoires et les maladies diarrhéiques, ainsi que les prêts pour s’acheter à manger lors de

la période de soudure.* Les femmes citent aussi parmi les avantages des groupes de Saving for Change

l’éducation de leurs enfants, et l’accès à des biens matériels nécessaires pour célébrer comme il se doit

les festivals annuels et autres cérémonies importantes pour leurs foyers. Beaucoup de femmes dans ces

mêmes groupes parlent de leur capacité à acquérir du bétail ou enrichir celui qu’elles possèdent déjà pour

montrer l’impact financier de SfC sur leur vie.

* Soudure ou période de soudure ; c’est la période entre deux récoltes lorsque l’argent et la nourriture se

font rares dans les foyers.

Source: BARA (Bureau of Applied Research in Anthropology), 2010, “Baseline Study of Saving for Change in

Mali: Results from the Segou Expansion Zone and Existing SfC Sites,” University of Arizona, Tucson, mars 2010.

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cinq à 500 Dollars) sans recourir aux financements extérieurs, mais aussi pour servir d’assurance en cas d’enterrement ou d’urgence médicale. Les groupes d’épargne se sont centrés sur la mo-bilisation de ce capital local pour faire face aux besoins locaux et élaborer des techniques qui permettent l’autogestion à moindre coût.

Coûts

Les groupes d’épargne appliquent un modèle à coût extrêmement réduit qui permet de créer des institutions qui sont pleinement viables dès le départ. Afin de «désinstitutionnaliser»la pres-tation des services financiers, les agences facilitatrices et leurs partenaires doivent consentir des efforts conscients et utiliser des techniques bien précises.

Les coûts créent des barrières pour les IMF, pour des raisons qui s’expliquent simplement:

Les IMF sont souvent obligées d’apporter les services aux clients. Les pauvres ne peuvent •en général pas se permettre le coût et le temps que nécessitent les longs déplacements vers les services, dans des zones qui leur sont inconnues.

Les frais de fonctionnement des IMF et des banques au titre du personnel, des opérations •de terrain et de l’acquisition des immobilisations, doivent être recouvrés par le biais des recettes générées par les intérêts.

La capacité d’endettement limitée des populations les plus pauvres fait que les porte-•feuilles de crédit sont plus modestes.

Par-conséquent, les IMF doivent rechercher les clients qui coutent le moins cher et qui offrent le maximum de recettes, d’où la tendance à se focaliser sur le crédit, à encourager les prêts plus conséquents et à cibler les clients qui, pour la plupart, ont une activité économique à temps plein. Pour ces mêmes raisons, les IMF sont sensible au cout de la mobilisation de l’épargne.

Le défi que représente la fourniture de services financiers aux populations rurales pauvres ne peut être relevé avec un modèle institutionnel conventionnel. Le secteur de la microfinance a trouvé comme solution les technologies, comme la téléphonie mobile et les systèmes collé-giaux, afin de réduire les coûts. Toutefois, il n’a pas vraiment pris en compte la possibilité que la désinstitutionalisation pourrait être le moyen le plus simple. Pourtant, c’est la raison pour laquelle les groupes d’épargne fonctionnent: une volonté accrue d’accepter les ambigüités de l’in-formalité est essentielle pour approfondir vraiment le secteur financier dans les pays pauvres.

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Les différentes méthodologies des GE comprennent des opérations à couts réduits au niveau des groupes et des agences facilitatrices. L’agence de facilitation ne fournit pas d’emprunts et n’investit pas dans d’autres actifs, mais elle couvre les frais liés à l’identification des groupes, à la formation et à la supervision. Toutefois, au bout d’un certain temps, les groupes d’épargne ab-sorbent ces coûts, lorsque la formation des agents de terrain (AT) rémunérés est remplacée par celle d’agents de village (AV) basés dans les communautés et qui sont payés par les groupes. Les agences facilitatrices ont trouvé des manières créatives de réduire les coûts de la création des GE et d’introduire des modèles s’autofinançant qui peuvent être reproduits avec succès. À ce jour, l’expérience en Afrique montre que certaines de meilleures agences locales peuvent met-tre en place des groupes d’épargne de qualité à un coût de 11 à 12 Dollars par tête. Les agences facilitatrices, qui forment et supervisent les partenaires locaux, encourent des frais qui tournent autour de 18 à 48 Dollars.11

Le groupe d’épargne compte sur les bénévoles pour s’acquitter des tâches administratives, de gestion et de mise en exécution. La simplicité des systèmes est conçue pour tenir compte des limitations des gestionnaires, en termes de leur disponibilité et de leurs compétences. La taille réduite du groupe et la nature périodique des réunions courtes (une à une heure et demie par semaine) lui permettent de fonctionner sans locaux fixes ou besoin de transport, et sans salaires. Avec ce modèle, la communauté devient un prestataire de services parce-que les groupes sont réduits, les réunions périodiques et les fonctions administratives occupées par des bénévoles.

Résumé des avantages et des inconvénients

Le Tableau 3 présente les incidences financières de l’utilisation de cette approche. Il résume les avantages et inconvénients financiers du GE, mais il convient de noter que son principal avan-tage non financier est le capital social que retirent de ce système les membres et les dirigeants du groupe.

11. Voir http://www.savingsgroups.com/en/projects/search (site Internet restreint).

Au-delà du rendement financier

Une évaluation réalisée en 2007 dans la communauté de l’épargne et du crédit du Kenya et de l’Ouganda

a conclu que «la formation des SILC a introduit des principes spirituels dans le comportement des mem-

bres entre eux. Par exemple, l’humilité, la confiance, la loyauté, l’aide aux vulnérables, l’appui aux autres

en cas de besoin et une foi renouvelée dans les activités de groupe parmi les membres».

L’appartenance à des SILC a mené à la création de nouveaux liens et amitiés entre les membres d’une

communauté. Cette cohésion sociale renforcée aide dans la lutte contre les injustices sociales, telles que

la discrimination à l’égard des femmes et les conflits communs dans une communauté.

Source: G. Odera and G. Muruka, “Savings and Internal Lending Communities (SILC) in Kenya” (Nairobi,

Kenya: MicroSave), 15.

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Bien que la création du capital social soit un des avantages que l’on retrouve communément dans beaucoup de ce type de groupes, c’est le sentiment d’appropriation qui distingue le GE des autres formes de microfinance et renforce encore ces retombées sociales positives. De nom-breuses études montrent la cohésion sociale, la solidarité et l’entraide créées par les groupes d’épargne. Le programme leur appartient et chacun a des comptes à rendre à l’autre. Au fur et à mesure que la situation économique des membres s’améliore, ils sont souvent encouragés à entreprendre des actions collectives pour répondre aux besoins de leur communauté.

Tableau 3 Incidences financières

Retombées positives Retombées négatives

Rendement élevé de l’épargne des membres •(mieux défini par le terme capital investi), étant donné que les frais sont négligeables

Services financiers accessible puisque tout se •passe dans la communauté

Produits souples, surtout en ce qui concerne les •plans de remboursement des prêts

Transparence élevée car toutes les transactions •sont réalisées devant tous les membres

Obligation de rendre compte•

On tolère davantage la très petite épargne et •les petites transactions d’emprunt

L’assise financière du groupe d’épargne est •limitée (pourtant, les groupes se divisent spontanément en groupes plus petits lorsqu’ils atteignent plus de 30 membres afin de limiter la longueur des réunions et de préserver la simplicité de gestion)

La taille des prêts est limitée par les placements •limités de l’épargne et des recettes générées par les intérêts

Des prestations limitées sont payables par des sys-•tèmes d’assurance des groupes (ou fonds social)

Il existe un risque de manipulation par les éli-•tes, bien qu’il n’existe pas de preuves que cela survienne à grande échelle.

1.3 Ou est-ce que cela fonctionne

Le schéma ci-dessous est une hypothèse théorique de là où les groupes d’épargne opèreraient avec succès, par rapport à d’autres types de prestataires de services financiers. Une case en partie colorée (pour certaines des catégories présentées) indique que le prestataire a du mal à rester viable dans ce genre de milieux.

Tableau 4 Relation hypothétique entre clients et prestataires de services financiers

Source du service

Revenus élevés en milieu urbain

Revenus faibles en milieu urbain

Revenus inter-médiaires en milieu péri-urbain

Revenus faibles en milieu péri-urbain

Revenus élevés en milieu rural

Revenus faibles en milieu rural

Banques

IMF

GE et ASCAs

ROSCA

Familles et amis

Commerçants

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Le Tableau 4 semble indiquer que les groupes d’épargne ont pu attirer des membres de diverses origines sociales et géographiques que les autres types de prestataires de services (à l’excep-tion des ROSCA) et qui excluent très peu de personnes si ce ne sont les indigents qu’il convient plutôt d’aider en termes de modes de subsistance. L’expérience des organisations qui ont long-temps expérimenté cette approche semble confirmer cette indication.12 La plupart des grandes ONG plurisectorielles qui encouragent les groupes d’épargne le font car ils offrent des services financiers souples et nombreux, en plus d’atteindre les pauvres des zones rurales et urbaines par le biais de services d’autofinancement.

1.4 Viabilité des groupes

L’une des caractéristiques les plus attirantes des groupes d’épargne est qu’ils deviennent vite indépendants et peuvent s’autosuffire. Des chiffres non officiels ont été avancés, avec des taux de survie supérieurs à 90%, mais très peu d’études ou des systèmes informatiques de gestion (SIG) à long terme ont pu appuyer ces affirmations. Outre ces évaluations subjectives de la du-rée de vie, les taux d’abandon de ces groupes (et la possibilité qu’ils puissent se réduire avec le temps) n’ont jamais été étudiés en profondeur non plus. Il y a quelques exceptions, telles que les conclusions de l’étude que DFOD a faite du programme VSLA de CARE à Zanzibar:13

Tous les groupes originaux qui avaient six ans au moment de l’étude ont survécu sans •aucun contact avec l’agence facilitatrice pendant quatre ans

L’abandon par les membres se chiffrait à 12 personnes sur 15 000 en quatre ans•

Le rendement simple des actifs se chiffrait à 53%•

Les groupes d’épargne moyens avaient partagé environ 4 000 Dollars au bout d’un an•

Une autre exception: le programme de capacitation des femmes de PACT au Népal.14 Une étude réalisée en 2006 par PACT montre que, bien qu’opérant sur un territoire contrôlé par les rebelles maoïstes, 64 pour cent des groupes ont survécu sans aide pendant cinq ans et 25 pour cent des groupes s’étaient auto-répliqués. Le nombre total de membres était supérieur à ce qu’il était au départ de PACT du Népal.

12. L’expérience de CARE au Niger (le pays le plus pauvre au monde, d’après des chiffres des Nations Unies) semble montrer que les GE peuvent fonctionner même avec une capacité d’épargne aussi bas-se que 0,10 Dollars par semaine. Peu d’organisations travaillent avec les plus pauvres, mais il apparait clairement que le marché urbain de l’épargne peut être considérable.

13. DFID Financial Sector Deepening Project for Uganda, 2007, “Village Savings and Loan Associations in Zanzibar: Anyango, Esipisu, Opoku, Johnson, Malkamaki and Musoke” (London: DFID).

14. Valley Research Group et L. Mayoux, 2008, “Women Ending Poverty: The WORTH Program in Nepal—Empowerment through Literacy, Banking, and Business 1999–2007” (Washington, DC: Pact).

“CARE nous a aidé à démarrer puis nous a laissés prendre le relai. Ils ont continué à venir nous aider pen-

dant un certain temps, comme un parent aide son enfant jusqu’il apprenne à marcher.”

-Membre d’un GE au Malawi

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2 Variations dans les méthodologies fondamentales des groupes d’épargne

Deux forces importantes des modèles fondamentaux de groupes d’épargne sont leur simplicité et leur souplesse. La simplicité facilite la réplication. Comme le mouvement prend de l’ampleur et que les groupes d’épargne se propagent de région en région, spontanément mais aussi sous la direction des agences facilitatrices, le modèle s’avère assez souple pour accepter les adapta-tions inhérentes à cette expansion. Des variations importantes des pratiques actuelles en ter-mes de dessous.

2.1 Tenue des comptes

Le principal défi des GE est la tenue des comptes, en particulier bien enregistrer les sommes dues par les membres. Afin que les groupes deviennent rapidement indépendants, les équipes des projets souhaitent qu’ils maitrisent la tenue des comptes aussi rapidement que possible. Les systèmes financiers doivent donc être simples et solides. Ce principe se retrouve chez toutes les agences facilitatrices, et distingue les groupes d’épargne des autres systèmes communautaires comme les groupes d’autoassistance (SHG)15 et les associations de services financiers (FSA)16 où la tenue des comptes est une fonction externe confiée à des agences techniques spécialisées ou aux ONG mères.

15. Répandus en Inde, les groupes d’autoassistance sont une forme de groupes d’épargne. Ils sont diffé-rents des groupes d’épargne africains en ce qu’ils sont pour la plupart liés à des banques pour avoir accès à des crédits extérieurs.

16. Une association de services financiers est similaire en taille et en apparence à un groupe d’épargne, mais propose davantage de services financiers. Elle tient un système comptable détaillé et, par-consé-quent, ses comptes sont généralement tenus par une agence externe, moyennant un paiement.

Tenue des comptes orale

En 2006, Saving for Change a créé un système oral de tenue des comptes pour les femmes illettrées du

Mali et du Sénégal. Il requiert que les membres s’assoient dans le même ordre à chaque réunion. Chaque

membre doit se souvenir de cinq choses simples: 1) la somme d’argent qui se trouve dans la caisse à la fin

de la réunion, 2) si elle a doit un versement d’épargne, 3) le montant et l’échéance de ses emprunts, 4)si la

femme qui s’assoit à sa gauche doit un versement d’épargne, 5) le montant et l’échéance des emprunts de

cette femme. Il est si important de se rappeler de ces choses que certains groupes donnent des amendes

aux membres qui oublient ces informations

Ce système permet de contourner le problème des informations écrites, car souvent il faut en appeler à

une personne extérieure sachant lire et écrire pour la tenue des comptes et cela limite l’extension du pro-

gramme. La comptabilité orale fonctionne bien comme mécanisme de transparence et permet au groupe

de gérer ses finances, même pour des systèmes plus complexes tels que les parts multiples.

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Le type de comptabilité choisi par la plupart des agences de facilitation est fondé sur l’idée par-tagée que les outils financiers doivent être fonctionnels pour différents types d’environnement et proposer autant de souplesse que possible.

Etant donné que tous les membres d’un groupe d’épargne se retrouvent au même moment au même endroit, la comptabilité est remplacée par la présence de témoins. On enregistre les actifs et passifs individuels et les postes du bilan à la fin de la réunion uniquement. Cela permet de faire le suivi de l’état actualisé des actifs et prêts, et repousse l’analyse du rendement au partage en fin de cycle. Parce-que ces systèmes (basés sur des indicateurs visuels et oraux) sont, par nature, plutôt convaincants, les membres les acceptent et ils représentent un audit financier de fait, réunion par réunion. Les membres des GE n’ont donc pas envie de systèmes financiers plus complexes, formels et standardisés, qui s’expriment dans des termes ésotériques qui ne veulent rien dire pour la plupart d’entre eux.

Néanmoins, les agences de facilitation ont adopté diverses méthodes pour la tenue des comp-tes des GE, selon les catégories générales suivantes:

Mémorisation: • tous les comptes financiers sont tenus en présence du groupe, chacun devant mémoriser individuellement. Cette méthode s’applique à l’épargne, à l’encours des créances, aux soldes disponibles, aux montants à payer et à recevoir. Mis en place par Oxfam/FFH au Mali où les taux d’alphabétisation sont parmi les plus faibles au mon-de, la comptabilité par mémorisation oblige les membres à épargner la même somme à chaque réunion. Toutefois, Saving for Change a commence à introduire un mécanisme qui permet les parts multiples pour les groupes plus anciens.

Livrets: • toutes les transactions d’épargne et d’emprunt sont notes dans les livrets des membres, et le solde, les sommes à payer et à recevoir sont notés dans un carnet. Les économies des membres sont notées dans des livrets individuels, et on utilise un cachet pour marquer les nombre de parts épargnées (avec ce système, les parts «achetées» cor-respondent aux parts «épargnées»). En dernière page du livret, la situation des emprunts (voir la Figure 1). Les seuls comptes qui sont tenus centralement sont les encaisses liqui-des du fonds de crédit et le fonds social. FAK, CARE, et Plan emploient cette méthode.

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Figure 1 Echantillons de pages d’un livret (épargne et emprunts)

Grands livres centraux ou formulaires:• toutes les listes de présence, registres d’épar-gne et de prêts, et les soldes de trésorerie sont tenus par un membre du groupe et les autres membres n’en sont pas témoins. L’enregistrement des sommes réelles épargnées permet aux membres d’épargner tout montant se situant entre le minimum et le maxi-mum (cinq fois la valeur du minimum). Un système de grand livre permet des échéances souples d’emprunt et de remboursement, ainsi que la possibilité de calculer les intérêts en utilisant un système forfaitaire ou dégressif. Les prêts peuvent être décaissés lors de toute réunion. Avec le temps, ces systèmes de tenue des comptes ont été simplifiés et reprennent maintenant à peu près les données que l’on retrouve dans le système des livrets. Cette approche est associée à CRS et Pact-WORTH.

Certains projets utilisent une combinaison de méthodes. Pact-WORTH utilise des livres et le grand livre, CRS utilise aussi les deux dans certains cas. Les groupes qui n’utilisent que les livrets et carnet mettent parfois en place un système parallèle de registre de secours avec les carnets.

Le Tableau 5 montre dans quels cas ces méthodes ont pu être mises en place avec succès. Ces choix, qui sont ceux des agences facilitatrices principales, ne signifient pas que ces méthodo-logies ne pourraient pas être appliquées ailleurs avec succès, mais la conclusion est évidente: les systèmes les plus simples ont tendance à être utilisés dans les zones rurales plus reculées où le taux d’alphabétisation est faible, tandis que les systèmes plus complexes ont tendance à se retrouver dans les zones où les taux d’alphabétisation sont plus élevés. Pact-WORTH est l’ex-ception et utilise le système comptable le plus complet et souple qu’ils appliquent aux groupes

Note: Les flèches sur la page de gauche représentent les cachets pour les parts achetées par le membres à chaque réunion lors de la période d’épargne. «Tshs= shillings tanzaniens»

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d’épargne aux membres peu alphabétisés. La plupart de ses membres au Népal étaient anal-phabètes lors de leur inscription, mais le programme d’alphabétisation est obligatoire.

Tableau 5 Comparaison entre système comptable, niveaux d’alphabétisation et contexte

Approche comptable

Alphabéti-sation mini-male (zones rurales)

Alphabétisation limitée (zones rurales essentiel-lement)

Alphabétisation mdérée (zones rurales et périurbaines)

Alphabétisa-tion élevée (zones urbaines et périurbaines)

SfC Mali: mémorisation

SfC Cambodge: grands livres

SILC: grands livres

VSLA: livrets et soldes

Pact-WORTH: grands livres

Note: une case en partie colorée indique (pour certaines catégories énumérées) que l’approche comp-table n’est pas tant utilisée par ce groupe.

La différence la plus marquée est entre Oxfam/FFH Mali avec son système totalement oral et tous les autres projets, qui utilisent une forme de comptabilité écrite. Le système comptable Pact-WORTH est le plus complet, mais étant donné qu’il est appliqué dans des endroits aux faibles taux d’alphabétisation (il faut donc alphabétiser les membres), les groupes d’épargne de Pact-WORTH ont besoin de deux ans pour devenir indépendants, soit deux fois plus que les autres.

Il existe beaucoup de similitudes entre la comptabilité tenue par les groupes SILC (CRS) et les groupes VSLA (Plan, CARE et FAK), la différence principale étant le fait que les comptes des SILC sont tenus centralement, tandis que ceux des VSLA sont basés sur les livrets. Ce que les SILC et VSLA ont en commun c’est une tendance claire à la simplification et une constance (enregistre-ment des mêmes données). Aucun état financier n’est jamais élaboré.

2.2 Distribution et partage des fonds

Il s’agit du partage ou de la distribution des liquidités d’un groupe d’épargne à la fin du cycle. C’est l’un des signes distinctifs des GE et leur prévalence semble être due aux avantages suivants:

Des systèmes de tenue des comptes simples: • En distribuant les liquidités, en décapi-talisant les actifs d’un groupe, on élimine la nécessité de mettre en place des systèmes complexes de tenue des comptes afin de suivre un nombre croissant d’investissements variés (ce qui peut, toutefois, limiter la croissance des entreprises gérées par des grou-pes). Ceci permet de réduire la dépendance du groupe et de réduire les coûts de forma-tion et de supervision.

Une somme forfaitaire utile:• le partage offre une somme forfaitaire, qui arrive souvent à un moment où le membre a un besoin prévisible de liquidités (par exemple, lorsqu’il prépare la terre pour la semence, ou lors de festivals culturels importants).

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Transparence et risque minimisé: • La distribution régulière des fonds limite les risques et les entraves à la transparence, alors que si seuls quelques membres géraient les comptes, ces problèmes surviendraient.

Toutefois, il est de plus en plus commun que des groupes reportent sur les exercices ultérieurs une partie de leur capital à la fin d’un cycle, afin de commencer le nouveau cycle avec une somme utile dans le fonds de crédit. Bien qu’aucune donnée ne soit disponible sur cette pratique, il semble qu’elle soit de plus en plus fréquente parmi les groupes qui bouclent leur deuxième cycle.

Les mécanismes qui servent à gérer le partage des fonds (à la fin du cycle) varient selon le type de système comptable. La plupart des groupes d’épargne calculent le partage des fonds d’après les montants épargnés par un membre, peu importe la date des dépôts.

Les groupes Pact-WORTH ne distribuent pas de liquidités mais versent plutôt des dividendes, calculés sur la base du solde minimum du membre sur les huit dernières semaines d’un cycle de six mois17 (d’autres GE ne suivent pas les soldes moyens ou minimum, mais seulement les soldes de clôture). Etant donné que les dépôts que peuvent effectuer les membres a chaque réunion sont limités (ils sont limités par une part commune et souvent à un nombre maximum de parts), il n’est pas possible d’épargner beaucoup juste avant la fin d’un cycle, et donc il n’est pas né-cessaire de mettre en place des calculs à pondération complexes. Ceci est encore un exemple de comment la comptabilité a été simplifiée pour que les groupes soient capables de se gérer eux-mêmes en l’espace d’un an.

2.3 Fonds social

Le fonds social est une forme d’assurance limitée, autogérée, que les groupes peuvent décider de créer et de financer avec des contributions égales régulières qui sont en général en-dessous de la valeur d’une part. Il propose aux membres des subventions ou, plus communément, des prêts sans intérêts en cas d’urgence. Alors qu’ils sont très populaires auprès de certains groupes, ils ont été aban-donnés par d’autres (par exemple en Ouganda) parce-que les membres n’étaient pas intéressés.

17. Pact a adopté cette politique afin de contrer la tendance de ses membres à accroitre de façon subs-tantielle leurs contributions juste avant la fin du cycle afin d’obtenir une part disproportionnées des bénéfices. CARE, Plan et FAK ne permettent pas aux membres d’acheter plus de cinq parts à une même réunion, pour les mêmes raisons.

Groupes d’épargne et argent mobile

Les sociétés de télécommunications de beaucoup de pays créent des produits financiers et donc les grou-

pes d’épargne ont de plus en plus la possibilité de profiter de ces services. Par exemple, un «coffre virtuel»

auquel on ne peut accéder qu’en donnant des codes PIN (numéro d’identification personnel) pourrait

éliminer le besoin du coffre, qui peut poser des risques dans les zones à forte criminalité. Les membres

qui ne peuvent pas se rendre aux réunions peuvent tout de même cotiser en envoyant de l’argent sur le

compte du groupe, par téléphone. L’Afrique de l’Est est au premier rang de ces innovations

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2.4 Sécurité

La plupart des projets de GE encouragent l’utilisation de caisses ou coffres que l’on peut fermer à clé. Beaucoup utilisent des coffres à trios verrous, dont trois membres détiennent les clés (en général, ce ne sont pas les membres du comité de gestion), Le contenu de la caisse peut varier, cela dépend de la demande en termes de prêts.

Les projets Savings for Change, SILC18 et VSLA insistent sur l’utilisation d’un coffre, par mesure de sécurité, mais aussi pour s’assurer que les transactions n’ont pas lieu en-dehors des réunions. Ils estiment que cela est essentiel, pour préserver un haut niveau de confiance entre les membres et pour connaître les niveaux d’épargne, d’assurance, les transactions en termes de prêts et les soldes. Bien que le coffre à trois verrous soit un symbole des groupes d’épargne, ils ne sont pas utilisés par tous. Certains groupes décident d’éviter cette dépense.

Du fait de la demande en prêts qui est toujours élevée, il y a en général peu d’argent dans le coffre. Néanmoins, à la fin du cycle, lorsque les remboursements sont effectués, il y a beaucoup d’encaisse. A ce moment-là, le risque de vol du coffre est plus élevé. De rares cas de vols sont survenus dans des zones urbaines où il y avait des troubles au sein de la population. Les groupes ont pris des mesures pour éviter ce genre de risque:

Répartir l’argent équitablement entre les membres à chaque réunion lors du dernier •mois, en leur demandant de le rendre, intact, à la réunion suivante, jusqu’à la réunion de

18. Dans les projets SILC, l’utilisation d’un coffre se fait à la discrétion du groupe d’épargne, elle est op-tionnelle. Mais CRS demandera probablement l’utilisation du coffre.

Définir une «urgence»

Dans le Nord Ouest de l’Ouganda, CREAM (un partenaire de CARE) a commencé à vendre des lampes

solaires aux membres du GE en 2010. Un groupe permet à ses membres d’emprunter au fonds social pour

acheter ces lampes car il a décidé qu’éviter le risque de provoquer un incendie avec les lampes à kérosène

constituait une urgence.

Source: P. Rippey et C.Nelson, 2010, etude de terrain non publiée pour Fondation Aga Khan sur la vente

des lampes solaires aux groupes d’épargne.

Prêts sans intérêts en cas d’urgence?

Les groupes SfC à Kambila, au Mali, ne paient pas d’intérêts sur les prêts pour urgences en cas de maladie.

Or, tous les groupes n’expriment pas une telle confiance. Comme l’a indiqué un groupe dans une région

différente, s’ils adoptaient pareille politique tout le monde déclarerait que les prêts étaient pour une

consommation urgente et ce pour éviter de verser les intérêts sur des prêts utilisés en réalité pour des

activités génératrices de revenus.

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partage

Repousser le remboursement des prêts de •fin de cycle à la dernière réunion

Remettre le coffre à un membre différent à •chaque réunion, afin que le lieu où il se trou-ve ne soit pas connu de tous

Garder l’argent sur les téléphones portables (en •est encore à ses balbutiements, mais fonction-ne très bien dans les bidonvilles de Nairobi)

Déposer les fonds excédentaires à la banque •(une possibilité dans les zones urbaines)

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3 Prestation de services durable

Dans le modèle de GE, les agences facilitatrices et leurs partenaires emploient des agents de terrain pour mobiliser, former et superviser les groupes d’épargne. Bien qu’ils aient réduit leurs coûts au minimum, ils sont couverts par des subventions. La critique la plus répandue de ce mo-dèle est qu’il est tributaire de subventions pour la rémunération des employés. Il a été avancé que les IMF ont un avantage à ce niveau car elles peuvent autofinancer la croissance et l’expan-sion de leur clientèle.19

Toutefois, le GE a une force qui lui est inhérente et qui contrebalance son recours à des subven-tions. Sa simplicité, l’absence d’infrastructures, et les faibles coûts font que ce modèle est facile à reproduire. En effet, il peut s’auto-répliquer (et c’est d’ailleurs le cas), sans frais pour les bailleurs. De nouveaux groupes paient des frais de formation à des formateurs locaux qui les aident à se mettre en place20, ce qui signifie que l’investissement de départ dans la mise en place du groupe entraîne un processus continu de réplication autofinancée et d’amélioration du rendement.

Avec le temps, les agences facilitatrices ont fait des expériences avec la réplication des GE afin d’optimiser la qualité des groupes, minimiser les coûts de l’expansion et de créer un modèle viable de prestation de services.

3.1 Les agents de village

En 2000–2001, CARE Niger a été le premier à lancer le modèle qui fut ensuite appelé modèle de l’agent de village, par lequel les agents de terrain identifient une poignée de membres du GE qui sont capables de devenir des formateurs. CARE les a appelés des agents de village. Les agents de terrain sont ensuite devenus des formateurs d’agents de village, les supervisant jusqu’à ce qu’ils soient à leur tour capables de former des groupes. Parfois, les agents de village étaient des bénévoles, d’autres recevaient une rémunération au titre du projet. À présent, de plus en plus, ils perçoivent une rémunération financée par les cotisations des groupes. Le résultat est la création de capacités de formation et d’appui dans la communauté locale, qui se finance à partir des coti-sations, sans besoin d’appui technique à long terme de la part de l’agence facilitatrice.

Sous des formes et avec des appellations diverses,21 ce modèle (appelé ici modèle de l’AV) a été fréquemment adopté par la plupart des agences facilitatrices et s’est avéré efficace pour réduire les

19. Cette analyse est inexacte, le vrai parallèle est entre IMF et groupes d’épargne, les deux sont mis en place à l’aide de subventions comme institutions autonomies qui mobilisent leur propre capital et opè-rent de manière à générer des bénéfices. Les agences qui créent des IMF et des groupes d’épargne sont donc des facilitateurs plutôt que des prestataires et les deux sont des bénéficiaires traditionnels des subventions des bailleurs.

20. Voir 3.3, «Initiatives réussies à reproduire»

21. CARE, FAK, et Plan parlent d’agent de village et Oxfam/FFH d’agent réplicateur et CRS parle de pres-tataire de services privé

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coûts et accroître la portée.22 Il est essentiel pour les stratégies de croissance, de portée et de réduc-tion des coûts de la plupart des agences facilitatrices, sauf Pact-WORTH qui n’utilise pas ce modèle (bien qu’il encourage ses membres à créer de nouveaux groupes). L’Annexe 4 présente les principa-les différences entre l’approche à la prestation de services des diverses agences participantes.

3.2 Réplication par le biais des agents de village: les stratégies des agences facilitatrices

Processus de réplication chez Oxfam/FFH

L’approche de départ d’Oxfam/FFH au Mali (qui abrite son plus grand projet de GE) était axée sur la réplication par les réseaux sociaux et informels. Pendant que les groupes étaient en forma-tion, des observateurs de nouveaux groupes potentiels étaient invités à prendre part aux séan-ces de formation afin de pouvoir informer leurs communautés sur le projet. En même temps, chaque groupe s’engageait à former au moins un nouveau groupe.

Cette approche s’est avérée efficace et Oxfam/FFH a déclaré un taux de réplication «spontanée» cumulé annuel de 30 pour cent. En 2008, une évaluation a révélé une différence minime entre la qualité des groupes formés par des agents de terrain et ceux formés par le biais de cette réplication. La composition de ces derniers est à peu près la même que celle des premiers (21 contre 23 membres, respectivement); des taux d’épargne et d’encours des prêts comparables;

22. De façon très schématique, l’expérience de CARE et de Plan montre qu’avoir recours à des agents de village (qui travaillent sous la supervision des agents de terrain), multiplie par deux le nombre de grou-pes qui peuvent être mis en place quand on a uniquement recours aux agents de terrain.

Les groupes d’épargne appuient l’éducation

Dans un bidonville de Kampala, trois femmes se sont rencontrées lorsqu’elles sont devenues membres

d’un groupe d’épargne facilité par l’ONG britannique Hope for a Child. Chacune s’était occupée d’orphe-

lins et avait le rêve de créer un orphelinat. Lorsqu’elles ont découvert qu’elles partageaient cette vision,

les trois femmes se sont efforcées d’accroître leurs recettes et de renforcer leur épargne. En mettant en

commun leurs économies, elles ont pu louer un immeuble et créer un orphelinat qui accueille 67 enfants.

Lorsqu’elles ont eu accumulé suffisamment de fonds pour recruter un enseignant, les femmes ont ajouté

une école maternelle et pris 70 élèves. Elles ont affirmé que le groupe d’épargne avait joué un rôle clé

dans le financement de cette institution communautaire et qu’il leur permettrait de l’élargir.

Ailleurs en Ouganda, l’association des cultivateurs d’Iganda encourage les groupes d’épargne dans le

district d’Iganda. Trois de ces groupes ont découvert qu’ils avaient une vision commune, celle de donner

une éducation à leurs enfants. Les groupes ont mis en commun leur épargne et fondé Child SEEP Nursery

and Primary School. Aujourd’hui, plus de 200 enfants fréquentent l’école (dans une région où 95% de la

population gagne moins d’un Dollar par jour) et ils continueront de la fréquenter parce-que l’école ne

compte pas sur les dons pour rester ouverte.

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et la participation est, en moyenne, légèrement inférieure (67 et 74 pour cent, respectivement). En outre, les groupes répliqués par des villageois ont adopté la même structure de gestion que ceux qui avaient été formés par des agents de terrain, y compris les ajustements saisonniers de l’épargne et l’application d’amendes en cas de non-respect de règles du groupe. La plus grande différence était la productivité: les agents de terrain ont formé 51 groupes lors de la période couverte par l’étude et les agents de village ont formé en moyenne cinq groupes chacun, ce qui n’est pas surprenant étant donné qu’ils n’avaient pas le temps ni la capacité de voyager.

Toutefois, cette approche ne permettait pas d’avoir beaucoup de contrôle sur les résultats. Avec les nouveaux financements de grande échelle, en 2008, et les objectifs spécifiques qui ont été fixés pour le Mali, Oxfam/FFH sont passés de leur «réplication structurée» actuelle par laquelle les réplicateurs, ou agents de village, sont formellement formés et supervisés avant qu’on ne leur permette d’élargir leur forclientèle. Les animateurs (agents de terrain dans le jargon d’Oxfam) recrutent des agents de village dans les groupes, un par village. On leur fournit un cours de trois jours, un manuel illustré et un certificat au terme de l’atelier. Les «réplicateurs» nouvellement certifiés organisent et forment de nouveaux groupes jusqu’à saturation de leur village natal. Les animateurs utilisent le programme de formation structuré d’Oxfam et le manuel officiel pour former les réplicateurs au processus de création des groupes.

Le processus de réplication est une approche que l’on retrouve chez CARE, CRS et Plan. Oxfam/FFH a des objectifs pour les agents de village qui sont quelque peu inférieurs à ceux des autres agen-ces, du fait que la population est plus dispersée au Mali et il y a aussi des barrières au voyage.

Réseaux de PSP chez CRS: de l’agent de terrain au prestataire de services privé

CRS est la seule agence facilitatrice dont les agents de terrain (ou agents locaux rémunérés) deviennent ensuite des prestataires de services privés (c’est ainsi qu’ils appellent les agents de village). Contrairement aux autres agences, CRS ne commence pas par utiliser des agents ex-ternes pour former les groupes. Plutôt, CRS recrute des candidats agents de terrain au sein des communautés. La formation et est suivie par 9 à 12 mois de travail supervisé sur le terrain, puis une évaluation officielle et l’obtention du certificat. Après certification, les candidats deviennent des prestataires de services privés et travaillent sur le terrain, en toute autonomie (Voir l’Annexe 4). Ils se font rémunérer par les groupes pour leurs services. CRS aide ses prestataires de services privés à créer des réseaux informels.

Avec ce système, CRS recherche la viabilité de ses projets de GE à trois échelons:

Viabilité des groupes:• L’objectif premier de tous les projets SILC est de créer des groupes viables.

Viabilité des agents de terrain• : Seuls 60 à 70 pour cent des agents de terrain recrutés passent la première phase de présélection et parmi ceux-là, environ 80 à 90 pour cent reçoivent des certificats. C’est-à-dire que 50 à 60 pour cent réussissent le processus de certification tout entier. Cette sélection a pour but de produire des agents hautement mo-tives, de bonne qualité. Lors de leur formation, les agents de terrain reçoivent une petite

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indemnité qui représente environ le tiers ou la moitié de ce qu’ils percevront en tant que prestataires de services privés, lorsqu’ils pourront se faire rémunérer pour leurs services.

Réseaux de PSP: • Afin de pouvoir continuer le recrutement et le déploiement de nou-veaux formateur s sur des zones géographiques plus étendues, CRS aide à organiser un réseau informel restreint de prestataires de services privés, chacun couvrant une zone donnée (restreinte). Les critères essentiels ici sont l’informalité et peu (voir aucun) d’in-vestissements dans les immobilisations ou dépenses courantes.

Etant donné que CRS a conçu et mis en place cette structure en 2008-2009, il est encore trop tôt pour déterminer la viabilité ou la faisabilité du modèle de réseau, bien que cela ait fait l’objet d’une étude réalisée par CRS.23 De toutes les agences facilitatrices, CRS a créé le concept le plus structuré de chaîne de prestation viable, c’est presque celui qui fait le plus attention aux coûts, et il tient compte de la nécessité de cohérence dans la structure, de même que d’opérer aussi économiquement que possible. L’expérience de Zanzibar montre que lorsque les structures sont formalisées, elles deviennent couteuses, ce qui peut pousser les agents de village à augmenter les frais demandés aux groupes existants, plutôt que de chercher à en créer de nouveaux.

La stratégie de l’agent de village chez FAK, CARE et Plan

La stratégie de FAK, CARE et Plan (hormis les projets de CARE en Tanzanie et au Kenya est la même dans tous leurs réseaux. Ils déploient des agents de terrain professionnels rémunérés pour créer des premiers groupes d’épargnants, placés délibérément à quel-ques kilomètres les uns des autres. Les agents de ter-rain identifient ensuite 6 à 8 agents de village et les supervisent pendant un an, comme le fait CRS. Après la certification, les agents de village deviennent indé-pendants. Plan et CARE ont aussi recours à des agents de village, mais ne disposent pas de politiques d’orga-nisation pour la création de fédérations formelles ou informelles de formateurs. Tandis que Plan décourage activement cela, les programmes pays de CARE pren-nent leurs décisions au cas par cas quant à savoir s’il faut ou non adopter cette approche.24

3.3 Initiatives réussies à reproduire

Le modèle de l’agent de village (AV) s’est avéré efficient en ce qu’il peut fonctionner pendant de nombreuses années. Ce modèle avait été introduit en 2000 au Niger, le pays le plus pauvre du monde. Actuellement, tous les groupes d’épargne (GE) bénéficient de formations dispensées

23. Voir l’annexe 7 pour une liste d’études récentes sur les groupes d’épargne.

24. A l’exception de la Tanzanie

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par des agents de village, qui sont rémunérés directement par les groupes. En 2005, lorsque CARE quittait Zanzibar, elle avait formé 46 groupes. Actuellement, ils sont 250, un taux de crois-sance cumulé annuel d’environ 38 pour cent. A ce jour, on n’a fait état d’aucun groupe qui aurait fait faillite, ni de coûts supplémentaires pour les agences d’appui.25

Les agences d’appui ont normalisé le modèle de l’agent de village, mais de manières différentes. La principale distinction se situe au niveau des organisations qui veulent organiser les agents de village en fédérations locales et celles qui ne le font pas. CRS met en place des réseaux infor-mels d’agents de village; CARE Tanzanie fait de même, mais de manière un peu plus structurée. Actuellement, tous les autres projets ne prévoient pas de mettre en place des réseaux profes-sionnels d’agents de village, étant donné que cela pourrait provoquer une hausse des coûts et amener les agents de village à se désintéresser de la création de nouveaux groupes d’épargne.

Le ratio optimal contrôleurs/superviseurs/agents de village n’a pas encore été établi, mais la fourchette suggérée est de 1:5-10 à un moment donné ou un autre. De même, aucun consensus clair n’a été atteint sur le nombre de groupes qui peuvent être formés par un agent de village à un moment donné ou un autre, et ce ratio dépend de variables importantes, à savoir la facilité des déplacements, la densité de la population et les normes relatives à la périodicité des réu-nions de groupe. Le ratio le plus faible connue est de 1:3 et le plus élevé est de 1:8. La moyenne semble se situer autour de 1:5. Au moment de la rédaction de cette étude, la plupart des projets avaient fait des prévisions concernant les performances de l’agent de village en se fondant sur les facteurs mentionnés plus haut, mais aucune de ces prévisions n’a démontré que les ratios personnels rémunérés/agents de village et agents de village/groupes, sont valables au-delà de l’année initiale ou des deux premières années. Néanmoins, le potentiel de marché d’un agent de village devrait s’étendre sur une période d’au moins trois ans, et le nombre total de groupes à créer par tout agent de village va d’un minimum de 5 pour (Oxfam/FFH au Mali), à environ 8 pour Plan et 12 pour CARE et CRS.

Le nombre de groupes qu’un agent de village devrait créer- et le temps nécessaire pour que les agents de village développent leurs marchés respectifs, restent à valider par des expériences dans ce domaine.

25. Visite sur le terrain des auteurs à Zanzibar, octobre 2008.

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4 Plates-formes et liens

Maintenant que les groupes d’épargne ont acquis une certaine visibilité, il existe des débats très animés sur la manière dont ils peuvent être utilisés en tant que plates-formes pour, ou être reliés à, d’autres services, aussi bien financiers que non financiers. Certains estiment que les groupes d’épargne devraient être les seuls à décider de leur avenir, tandis que d’autres soutiennent qu’ils constituent une excellente opportunité pour offrir des services plus diversifiés. Quel que soit le point de vue de chacun, les efforts déployés pour utiliser les groupes d’épargne aux fins d’offrir des services non-financiers vont certainement se développer, de même que le seront les efforts visant à relier les groupes au secteur financier formel. Ce chapitre traite de certaines des initia-tives les plus avancées.

4.1 Les groupes d’épargne et les services non-financiers

Les groupes d’épargne sont de plus en plus utilisés comme plates-formes pour fournir d’autres services, soit par des agences d’appui ou autres organisations qui mettent à profit un réseau de groupes existants. Certaines institutions non financières adoptent le modèle du groupe d’épar-gne et l’intègrent dans leurs activités qu’elles mènent actuellement dans les domaines de la santé, de l’agriculture et d’appui aux personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Il existe de nombreuses raisons de continuer à maintenir de tels liens. Les services financiers fournis par les groupes d’épargne sont à même de consolider pratiquement tout programme en facilitant l’acquisition d’intrants pour le programme (semences, médicaments, etc.). De même, les groupes sont un moyen de surmonter de nombreux problèmes auxquels sont confrontés leurs membres au-delà des questions financières. L’approvisionnement en eau, la gestion des sols et l’amélioration de l’habitat (foyers améliorés, briquettes combustibles de substitution et l’énergie solaire) constituent juste quelques domaines d’un agenda de développement plus étendu qui pourraient être à la portée des groupes d’épargne. Toutefois, rajouter d’autres do-maines d’intervention à l’agenda des groupes d’épargne comporterait certains risques: le plus grand étant de surcharger les groupes d’épargne en leur rajoutant des activités qui sont axées sur l’offre par des entités externes, plutôt que sur la demande exprimée par les membres des groupes d’épargne.

Les agences d’appui qui figurent dans la présente étude, ainsi que leurs projets de groupes d’épargne offrent une variété de liens dont certains sont décrits ci-dessous.

Approche combinée Oxfam/FFH (Saving for Change)

Oxfam/FFH mènent une étude afin d’identifier des interventions à impact élevé unique, qui, lorsqu’elles sont mises en œuvre par des groupes d’épargne, sont encourageantes en ce qu’elles peuvent créer des synergies économiques sociales qui réduisent les contraintes sur les activités économiques. Au Mali, elles ont retenu la prévention du paludisme et élaboré un programme

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pour aider les agents sur le terrain à sensibiliser les membres des GE sur ce domaine.26 Elles se sont dit que les personnes qui souffrent régulièrement du paludisme sont les moins suscepti-bles de pouvoir s’investir dans des activités productives et les moins à même d’épargner. L’ap-proche d’Oxfam/FFH de sensibilisation contre le paludisme a également été adoptée par Plan au Mali et au Burkina Faso.

Pacte-WORTH: alphabétisation des femmes et services de promotion des activités

L’approche de Pacte-Worth est un module intégré complet de programmes de formation com-muns à tous les pays. Les femmes suivent un programme qui comprend à la fois une formation en gestion des GE associée à des cours d’alphabétisation et d’initiation au calcul. Les membres du groupe d’épargne reçoivent également une formation de base en gestion de petites entre-prises («La voie vers la réussite”) et en marketing («La vente simplifiée”).

Les Communautés d’épargne et de crédit de CRS

CRS utilise SILC pour promouvoir l’autonomisation sociale et le développement humain intégré. Grâce aux capacités des groupes d’épargne à faciliter la consommation, protéger et faire fructifier les actifs, renforcer la cohésion sociale, développer le leadership et les capacités de prise de déci-sion, les groupes constituent un outil utile et flexible qui permet de réaliser, de manière durable, les objectifs du projet dans un large éventail de domaines, notamment l’agro-entreprise, la santé, l’éducation, la lutte contre le VIH/SIDA et la consolidation de la paix. Prés de 70 pour cent des grou-pes d’épargne créés par CRS opèrent dans le cadre de la programmation intégrée. L’intégration offre aux communautés et aux individus impliqués dans d’autres projets la possibilité de créer des groupes d’épargne. Lorsque d’autres activités sont rajoutées à l’agenda des groupes d’épargne existants, les principes clés d’auto-sélection et le droit de chaque individu et groupe de contrôler ses avoirs s’appliquent toujours.

Partenaire CARE, Uganda Women’s Effort to Save Orphans

Uganda Women’s Efforts to save Orphans (UWESO) œuvre dans quatre domaines d’activités: la sécu-rité alimentaire et la nutrition, la santé, l’éducation et le développement socio-économique. UWESO démarre ses nouveaux programmes en tant que groupes d’épargne et lorsque des financements sont disponibles, elle ajoute des activités supplémentaires dans les domaines de la nutrition, santé et éducation. D’autres organisations de développement publiques et privées collaborent également avec elle afin d’introduire leurs services auprès des groupes d’épargne d’UWESO (exemple, mousti-quaires, barils pour stocker de l’eau potable, distribution de semences et élevage d’animaux).

De multiples programmes de prestation de services dans les domaines de la santé et du VIH/SIDA recourent aux groupes d’épargne en tant que moyen pour identifier les patients qui ont besoin de soutien médical ou psycho-social.

26. Au cours des réunions hebdomadaires, les agents de terrain de SFC au Mali animent une série de sept séan-ces de 30 minutes. Les séances, élaborées par FFH et Oxfam, sont intitulées «Conversations d’apprentissage technique” et portent, entre autres, sur les causes, la prévention et le traitement du paludisme.

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4.2 Liens avec les sources extérieures d’épargne et de crédit

Les groupes d’épargne souhaitent établir des liens avec le secteur financier formel, malheu-reusement leur expérience n’est pas encore à la hauteur. De tels liens ne sont pas encore très répandus en Afrique et cela pour plusieurs raisons: les banques ne disposent pas de réseaux d’agences adéquats ou de technologies en place (à l’exception peut être du Rwanda, de l’Afri-que du Sud, et, éventuellement, du Malawi); aucun pays ne prescrit des conditions de crédit avantageux pour les secteurs favorables aux pauvres et le refinancement des portefeuilles de crédit favorables aux pauvres n’est pas disponible en Afrique.27 C’est la raison pour laquelle le secteur formel est peu disposé à accorder des crédits aux groupes d’épargne, à l’exception des IMF et des institutions bancaires qui ont une mission claire en faveur des pauvres (à l’instar d’Op-portunity International).

CARE est la seule agence d’appui disposant d’un programme de liens bancaires de longue date (au Rwanda) et travaille sur des initiatives similaires en Tanzanie et au Malawi. Par ailleurs, au Niger, les IMF ont accordé des crédits à un grand nombre de groupes d’épargne de CARE28 sans l’appui direct de CARE.

27. En Inde, les banques commerciales sont obligées d’affecter 40% de leurs prêts à des secteurs fa-vorables aux pauvres. Pour encourager cette initiative, un certain nombre d’institutions (notamment la NABARD, la Banque nationale pour l’agriculture et le développement rural) offrent des services de refinancement à des taux qui sont de 2% -4% inférieurs aux taux du marché. L’infrastructure bancaire rurale est également beaucoup plus étendue en Inde, en particulier dans les zones où des groupes d’ autoassistance ont enregistré plus de succès. Le service est réservé uniquement aux banques com-merciales et n’est pas disponible pour les IMF.

28. Dans tous les groupes d’épargne qui étaient liés aux IMF, résultats d’une étude de CARE Niger, le nombre des membres a décliné. Les études ont révélé que plus l’expérience est mauvaise, plus le taux d’abandon est élevé. Les groupes qui n’avaient établis des liens avec des sources externes ont conservé leurs adhérents ou ont vu le nombre de leurs membres augmenté. Voir P. Rippey, 2008, “Etude sur l’impact des crédits sur les groupements et réseaux MMD et les mesures de minimisation des risques». Etude préparée pour CARE Niger, Niamey, Niger, janvier 2008. Au Rwanda, les résultats étaient contrastés, avec des groupes d’épargne qui avaient judicieusement utilisé les crédits extérieurs pour des projets gérés par les groupes. Cependant, les arrangements institutionnels n’étaient pas viables. Voir J. Maes, 2007, «Liens entre CARE’s VS&LAs avec les institutions financières au Rwanda: Étude de cas», Rapport préparé pour CARE USA, Unité du développement économique (Atlanta, GA, Etats-Unis: CARE USA).

Les groupes d’épargne se lancent dans la vente collective

UWESO regroupe 2 à 6 groupes d’épargne pour améliorer l’efficience de la prestation de services. Dans le

district de Masaka, il compte 96 groupements et estime qu’environ 60 d’entre eux vendent collectivement

du café, des haricots, du maïs et des arachides. Ce système a été introduit en 2007 par une ONG suédoise

qui a formé ces groupements de GE et une personne focale en marketing. Lorsque les dirigeants du grou-

pement décident de vendre, ils mobilisent les membres du GE et les invitent à apporter leurs produits

sur un lieu précis. Au départ, l’ONG aidait les personnes focales à contacter des acheteurs et à négocier la

vente du produit, mais aujourd’hui les groupements le font eux-mêmes.

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D’autres initiatives d’établir des liens qui sont en train de prendre forme sont confrontées aux questions importantes suivantes:

Quels sont les produits les plus appropriés et quand faut il les proposer?•

Quels sont les risques de relier les groupes d’épargne aux capitaux extérieurs, et dans •quels termes et conditions les crédits doivent être accordés?

Comment les nouvelles technologies peuvent elles aider?•

Quel est le rôle des agences d’appui en matière de protection des consommateurs?•

Quels sont les produits les plus appropriés?

La plupart des agences d’appui ont reconnu que les liens doivent être fondés, au départ, sur la mobilisation de l’épargne. Les populations pauvres en Afrique ont montré qu’elles étaient plus intéressées par l’épargne que par l’emprunt, en raison de leurs capacités limitées pour l’investis-sement et l’emprunt. Les études effectuées par FinScope en Tanzanie, Kenya et Zambie29 indi-quent qu’en Afrique la demande pour les services financiers chez les populations très pauvres repose essentiellement sur la gestion du flux de liquidités des ménages et moins sur l’investis-sement dans les activités lucratives. Instinctivement, les produits d’épargne et d’assurance sont perçus comme répondant mieux à cet objectif qu’au crédit.

Les agences d’appui qui étudient les liens avec les banques insistent sur le potentiel qu’offre les systèmes de téléphonie mobile pour faciliter l’épargne, soit uniquement à travers les télépho-nes mobiles (approche CARE Access Africa) soit déposés automatiquement dans des comptes bancaires via les téléphones portables (Stratégie de CARE et Plan-Ghana). Seuls CARE et PLAN expérimentent l’offre de crédit par téléphone portable.

Termes et Conditions de crédit

La plupart des agences d’appui encouragent les membres des GE dont les besoins d’emprunt ne peu-vent être satisfaits par leur groupe d’épargne, à prendre attache avec des IMF locales pour des options de financement plus importantes, à plus long terme et à moindre coût. Ils approuvent ce type de lien, en ce qu’il peut répondre aux besoins des membres à titre individuel, sans soumettre le capital du groupe à des risques. Ils craignent que les groupes d’épargne s’endettent au-delà de leurs capacités de remboursement, ce qui fait courir des risques au groupe à cause de l’intérêt de quelques individus.

Néanmoins, certaines agences d’appui se sont engagées à aider les groupes d’épargne qui re-cherchent des sources extérieures de capitaux30 et, un consensus se dégage entre elles sur les

29. Les études menées en 2007 par FinMark Trust/FinScope en Ouganda, Tanzanie et Zambie ont toutes révélé une hiérarchie similaire de priorités aussi bien pour les services d’épargne que de crédit (par ordre décroissant d’importance): répondre aux besoins essentiels, aux imprévus, à l’éducation des enfants et à l’investissement dans les activités lucratives. Environ 15% préfèrent recourir au crédit et 19% à leur épargne pour répondre à ces besoins.

30. Le programme de CARE Access Africa a adopté cette approche, tout en soulignant que les groupes d’épargne doivent envisager l’épargne comme un service de base.

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principes suivants:

Les groupes d’épargne doivent avoir complété au moins un cycle entier d’opération •réussie avant d’envisager un recours au crédit extérieur.

la couverture du crédit doit être limitée. CARE propose que l’effet de levier initial de •l’épargne par rapport à la dette totale ne doit pas être supérieur à 1:2. Des voix de plus en plus modérées proposent que les effets de levier de l’épargne ne doivent pas dépas-ser 2:1 dans les cycles initiaux.

Les prêts ne doivent être accordés au groupe d’épargne que pour augmenter ses propres •fonds de prêts, et ne doivent pas cibler de l’extérieur les membres à titre individuel

les prêts extérieurs doivent intervenir en cas d’insuffisance des fonds propres du groupe •d’épargne, relativement à la demande.

Dans la mesure du possible, les prêts doivent être structurés comme une ligne de crédit•

La plupart des agences d’appui sont conscientes des risques de relier les groupes d’épargne au crédit bancaire. Malgré les bonnes intentions, les IMF en particulier, sont susceptibles de consi-dérer les groupes d’épargne comme des cibles à faible coût pour leur accorder des crédits. A titre d’exemple, il y a eu des cas où plusieurs IMF ont prêté au même groupe, ce qui a entrainé le surendettement de ce dernier.31 Les agences d’appui estiment qu’elles ont un rôle à jouer en matière de protection des consommateurs et envisagent de fournir des conseils aux groupes en ce qui concerne la demande de crédit qui peut être démontrée (par opposition à celle qui est exprimée) et de fixer les niveaux d’endettement raisonnables par rapport aux fonds propres.

À ce jour, seule CARE dispose d’une politique écrite concernant les liens bancaires. Access Africa a élaboré un guide complet qui porte sur les liens entre les groupes d’épargne et les institutions financières.32

L’annexe 5 illustre les approches et fait le point des activités de liens bancaires entre les agences d’appui contactées.

31. Voir Rippey, 2008, “Etude sur l’impact des crédits extérieurs’’.

32. P. Labh, 2010, “Un manuel du praticien pour faciliter les liens entre les associations d’éparge et de crédit de villagees et les institutions financières», rapport préparé pour CARE ACCESS AFRICA, janvier 2010.

Avoir accès à un capital d’emprunt plus important

Au Mali, des groupes de SFC ont trouvé leur propre méthode pour augmenter leur capital d’emprunt.

Ils forment une ROSCA (association d’épargne et de crédit renouvelables) qui fonctionne de la même

façon qu’une ROSCA traditionnelle. Chaque groupe d’épargne cotise le même montant lors des réunions

ROSCA. Et un groupe perçoit tout le montant cotisé qu’il ajoute à son capital. Deux membres par groupe

d’épargne participent à la réunion ROSCA qui élit son propre bureau.

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4.3 Liens avec les prestataires d’assurance

L’utilisation de groupes d’épargne en tant que moyens pour fournir des produits d’assurance n’en est qu’à ses débuts. Et deux approches sont actuellement utilisées à titre expérimental: relier les prestataires d’assurance aux groupes d’épargne et mettre en place des réseaux de GE spécialisés en fourniture d’auto-assurance. En Ouganda, CARE collabore avec MicroEnsure et Community Vision pour fournir une assurance-vie aux membres des GE et envisage de repro-duire une initiative similaire en Tanzanie. Au Pakistan, FAK est en train de développer un produit d’assurance en soins de santé maternelle géré par la communauté. CRS étudie les possibilités de fournir les produits d’assurance santé au Bénin.

4.4 Résumé

Les possibilités d’intégration des groupes d’épargne dans d’autres services financiers et non fi-nanciers sont illimitées. Il n’en demeure pas moins qu’en général les points de vues divergent d’un projet à l’autre quant à l’intérêt de suivre cette voie. Comment concilier le fait que les groupes d’épargne représentent une plate-forme pour un éventail très étendu d’interventions en matière de développement avec la préoccupation quant à leurs capacités à gérer des activités supplé-mentaires sans que cela compromette la discipline et l’objectif requis pour les groupes autono-mes de qualité élevée. Bien que les meilleures pratiques éprouvées ou les tendances manifestes indiquant ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, n’ont pas encore été mises en évidence, toutes les agences d’appui qui figurent dans la présente étude sont en train ou envisagent de poursuivre un certain type de lien. Elles sont toutes conscientes aussi bien du risque d’une sur-charge d’activités que de la nécessité de veiller à ce que des interventions affectées en garantie utilisant des groupes d’épargne en tant que vecteurs pour fournir d’autres services soient axées sur la demande et financièrement avantageuses. Ce domaine requière des études poussées.33

33. FAK est actuellement en train d’effectuer une initiative de recherche pour savoir le degré d’efficacité si on associe les groupes d’épargne à d’autres activités de développement. Les résultats préliminaires sont attendus en octobre 2010. Un essai contrôlé aléatoire mené par l’Université de Yale en 2006, dé-montre des résultats positifs lorsque la formation en entrepreneuriat est associée à la micro finance. Voir D. Karlan et M. Valdivia, 2006, «Teaching Entrepreneurship: Impact of Business Training on Microfinance Clients and Institutions” (New Haven, CT, USA, et Lima, Peru: Université de Yale University, Economic Growth Center; et GRADE), http://aida.econ.yale.edu/karlan/papers/TeachingEntrepeneurship.pdf.

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Les hommes apprécient le fait que les femmes participent aux groupes d’épargne

«Lorsque l’on participe à Saving for Change au Mali, cela montre aux autres membres et aussi aux person-

nes extérieures qu’une femme mérite respect et considération. La capacité accrue des femmes à gérer les

urgences du foyer et le ménage en général de manière indépendante permet qu’il y ait moins de conflits

avec les hommes. Hommes comme femmes apprécient ces améliorations. Certaines femmes parlent aussi

d’une plus grande indépendance économique vis-à-vis de leurs maris et aussi de leur méfiance: elles ne

souhaitent pas partager leurs gains avec leurs époux de peur qu’ils les dilapident. Toutefois, les hommes

eux-mêmes encouragent fortement le programme. Les hommes estiment que SfC est un moyen pour les

femmes de supporter leur part des charges économiques du foyer sans demander l’aide de leur mari, ils

apprécient aussi leur capacité à gérer leurs finances et à protéger leurs enfants du paludisme.»

Source: Bureau of Applied Research in Anthropology, 2010, “Baseline Study of Saving for Change in Mali”

(Tucson, AZ, USA: BARA, University of Arizona).

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5 Mesure de la performance

Au début des années 1990, lorsque CARE Niger avait commencé à mobiliser des groupes d’épar-gne sur une grande échelle, elle avait accordé peu d’attention à la mesure de la performance. La plupart des agences d’appui qui se sont intéressées à la promotion des GE ont par la suite été agréablement surprises par la réponse sur le terrain et la demande en formation des GE, très peu a été fait en ce qui concerne le suivi de la performance.

Cependant, les cinq dernières années ont été marquées par un intérêt croissant pour mieux comprendre la performance financière et sociale des groupes d’épargne et des agences d’appui. Les coûts sont certainement une préoccupation majeure,34 tout aussi bien la viabilité des grou-pes d’épargne que leur impact sur le bien-être des ménages et de la communauté.

Des études d’impact à faible coût mettent en évidence des résultats cohérents dans l’ensemble des projets et dans les différentes régions, et se révèlent très positifs en termes d’acquisition et de protection d’avoirs, d’amélioration de la nutrition, d’accès à l’éducation et aux services de santé et de changements du statut social. Ces résultats doivent être validés par des essais de contrôle aléatoires à long terme, comme CARE s’est attelée à le faire au Malawi.

34. L’opinion la plus répandue (clairement exprimée par la Fondation Bill & Melinda Gates), c’est que fournir des services tout-coût compris à un seul membre du GE doit être en dessous de 10 $ sur le long terme. Il n’existe pas encore de consensus quant à savoir si cela s’applique uniquement aux coûts du parte-naire local ou doit inclure ceux des agences d’appui. Il n’existe pas non plus d’avis clair quant au mo-ment où cela doit être mesuré, étant donné que les programmes des GE ont révélé une forte capacité de croissance post-projet, financé par les cotisations des membres. Le montant de 10 $ par membre est certainement en deçà du coût de prestation de services à travers les IMF, au point que les groupes d’épargne puissent financer leur propre croissance. Ce que cela indique à propos des hypothèses du secteur concernant les bénéfices qui sont dévolus aux membres des groupes d’épargne est révélateur.

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Au-delà de la nécessité de mesurer l’impact, la performance financière, ainsi que le profil opé-rationnel global, des groupes d’épargne ont fait l’objet d’un intérêt particulier du secteur de la micro finance. Il existe cinq principaux domaines d’intérêt:

Profil du groupe et satisfaction des membres•

Viabilité et performance financière du groupe •

Efficacité et productivité des organismes chargés d’exécution•

La viabilité des prestations des services par les groupes d’épargne, post projet•

Coût par membre, mesuré aussi bien pendant la vie d’un projet que sur le long terme•

Un petit début entraine de grands changements

En 1999, CARE s’est d’abord rendue à Chipanga, un village dans le centre du Malawi, pour initier les fem-

mes aux groupes d’épargne et de crédit. Environ 90 femmes avaient pris part à la première réunion, mais

lorsqu’elles avaient appris qu’elles devaient épargner leur propre argent, seules 11 d’entre elles ont décidé

de continuer. Aujourd’hui, il existe six groupes d’épargne à Chipanga et leur effet combiné a transformé

l’économie du village.

En règle général, chaque groupe a accès à environ 1000 $ qu’ils ont utilisés pour constituer des troupeaux

de bovins et de caprins, construire de nouvelles fermes et remplir les greniers à ras bord de maïs. Certains

ont construit de nouvelles boutiques et des restaurants autour du marché qui est devenu un marché per-

manent. Un des membres a même acheté un téléviseur qui fonctionne à l’énergie solaire, construit une

grande case et fait payer des droits d’entrée aux populations pour regarder les matchs de football- une

salle de cinéma locale! Au-delà de ces activités individuelles, les membres des GE ont mis en commun

leurs ressources en vue de créer la première école maternelle de Chipanga, ce qui a permis à environ 30

jeunes enfants de commencer très tôt à aller à l’école et à leurs mères d’avoir plus de temps pour mener

des activités lucratives.

Mary Chintenda, l’une des 11 femmes qui avaient décidé d’adhérer aux groupes d’épargne, ironise en

nous racontant ce que les autres disent dans le village : “ils ne croient pas que nous ayant pu épargner

tant d’argent par nous mêmes. C’est pourquoi nous chantons à haute voix afin de leur faire savoir que

nous avons gagné cet argent par nous-mêmes “. Nos enfants, dit-elle, «voient leurs mères propriétaires

de biens et qui travaillent pour améliorer leur vie. Ils apprennent de nous et ils auront une meilleure vie

grâce à nos activités. »

Source: Nick Lea, 2007, “ Il n’existe pas de châteaux de sable à Chipanga», document non publié.

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5.1 Les ratios de SEEP

En 2008, après plus d’une année de discussions, le Groupe de travail des services financiers axés sur l’épargne du réseau SEEP a produit une série de ra-tios de performances pour les projets des GE.35 Ces ratios ont été intégrés dans les systèmes de gestion de l’information et des outils d’information compta-ble utilisés par les agences d’appui. Ils ont également été utilisés par les programmes pour établir des comparaisons de projet à projet et de pays à pays. Cependant, il n’existe pas encore une base de don-nées centrale contenant ces informations qui puisse aider le secteur de la micro finance, les agences d’appui et les projets à établir des indices de référence et des normes de qualité pour la performance des groupes d’épargne, et à effectuer des analyses comparatives par référencement.

5.2 Publication de l’information financière en ligne

Le site internet VSL Associates Savings Groups

En 2009, la Fondation Bill & Melinda Gates a lancé, dans neuf pays, trois projets de GE à grande échelle par le biais de trois agences d’appui bénéficiaires- CARE, CRS, et Oxfam America et à sa demande VSL Associates a mis au point une base de données relationnelle en ligne qui permet-tra à la Fondation Gates de comparer la performance à l’aide de plusieurs variables:

Agences•

Régions•

Pays•

Type de formateur•

Âge des groupes d’épargne•

Les trois agences d’appui participantes auxquelles s’est ajoutée Plan ont analysé les ratios de SEEP et développé un ensemble revu de 11 ratios clés qui reflètent le consensus des agences, ainsi que la nécessité de recourir à des mesures qui sont facilement comprises par le secteur de la micro finance. Par ailleurs, les agences sont convenues de 18 indicateurs qui décrivent les programmes en termes de pondérations et de total.

En utilisant une version révisée du SIG original de VSL Associates (version 3.02), les agences d’appui peuvent produire un petit fichier de données qui peut être téléchargé vers le site inter-

35. Le Groupe de travail des services financiers axés sur l’épargne du réseau SEEP, ratios sous-groupe, 2008, «L’analyse des ratios des programmes de micro finance gérés par les communautés,» (Washing-ton, DC: Réseau SEEP), http://www.seepnetwork.org/Resources/5905_file_Ratios_web_final.pdf

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net de publication de l’information financière, www.savingsgroups.com. Le fichier de données intègre également des informations GPS (système mondial de localisation), des informations et des informations supplémentaires sur les liens bancaires qui n’étaient pas incluses dans les versions antérieures.

Actuellement, les quatre agences d’appui participantes ont publié en ligne la deuxième série de données de leurs programmes au 30 juin 2010 et mettront à jour régulièrement ces données sur une base trimestrielle. La base de données comprend actuellement 73 projets dans 7 pays. Ces projets comptent 606.386 membres répartis en 27.210 groupes qui sont suivis par les agences d’appui. Certains des principaux résultats à ce jour sont présentés ci dessous:36

Total des avoirs 10 664 246 $

Rendement annualisé des avoirs 40,2%

Prêts en termes de pourcentage d’actifs productifs 72,7%

Pourcentage des membres avec des encours de prêts 56,5%

Le site internet de publication de l’information financière sera mis à disposition uniquement aux quatre présentes agences d’appui participantes jusqu’à ce que les données de septembre 2010 soient publiées (disponibles en novembre 2010), après cette date, le site sera ouvert à FAK pour qu’elle publie ses données, et enfin au public en général. Toutefois, les données d’un plus grand nombre d’agences ne seront pas publiées à ce moment là, parce qu’au cours des six premiers mois il sera procédé au réaménagement du site internet. La qualité des données est en train d’être contrôlée par des visites sur le terrain en utilisant un échantillon de 327 groupes d’épargne répartis dans 32 projets dont les performances seront suivies au cours des quatre prochaines années.

Début 2011, d’autres agences auront accès au site, mais leurs données ne seront pas validées sur le terrain sauf si elles payent pour cela. Celles dont les données sont validées seront identi-fiées par un système de notation à 3 étoiles.37

Le Groupe de travail sur les services financiers sur l’épargne du réseau SEEP

Le Groupe de travail sur les services financiers axés sur l’épargne du réseau SEEP (SLWG) est un groupe d’experts qui a été mis en place pour partager leurs expériences et connaissances en matière des groupes d’épargne et diffuser leurs connaissances sur une plus grande échelle. En plus de cette étude, des discussions en ligne et des présentations au cours des conférences, le SLWG met en œuvre deux initiatives d’apprentissage visant à améliorer le partage d’informa-tions entre les experts des systèmes d’épargne. La première est une base de données contenant de la documentation qui recueille des études pratiques, des évaluations d’impact de program-

36. http://www.savingsgroups.com/en/projects/search (site restreint).

37. Un financement est recherché pour développer un nouvel outil en ligne qui permettra aux agences de saisir en ligne des données SIG qui seront, en temps réel, automatiquement reliées au site internet sa-vingsgroups.com. Le but est de développer un site à l’intention de toute personne qui fait la promotion des groupes d’épargne afin qu’elle puisse publier et introduire un large éventail de méthodologies.

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mes et des manuels de formation concernant plus particulièrement le domaine de l’épargne. Les organisations membres peuvent contribuer à cette base de données en fournissant leur documentation les rendant ainsi facilement accessibles aussi bien aux spécialistes de l’épargne qu’à l’ensemble de la communauté des ONG, ce faisant, elles améliorent la visibilité des métho-dologies relative à l’épargne.

La seconde initiative c’est la cartographie des opérations des organisations membres dans le domaine de l’épargne du monde entier. Cette cartographie vise à tenir informés les spécialistes de la croissance des groupes d’épargne et à multiplier les opportunités de coopération entre les organisations. Cette cartographie reproduit certaines des informations géographiques publiées sur le site www.savingsgroups.com mentionné plus haut, cependant envisage de faire de même mais en donnant plus de détails s’il y’a lieu, notamment en présentant les divers niveaux des données géographiques, telle que la région ou la province. La plateforme vise à donner de la visibilité à la fois aux petits et aux grands acteurs.38

38. SEEP va introduire une nouvelle plate-forme, NING, pour faciliter les discussions entre les membres, des conférences en ligne et le partage des informations générales. Cette nouvelle plate-forme est lar-gement utilisée dans le secteur de la micro finance et encouragera les synergies et la coopération entre des initiatives à développer, améliorant ainsi l’apprentissage aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du secteur de l’épargne.

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6 Conclusion

Dans cinq ans, les groupes d’épargne ne seront plus les mêmes. Il y aura une grande expansion du secteur qui sera peut être plus évolué et probablement moins normalisé qu’il ne l’est à pré-sent. Bon nombre de groupes d’épargne offriront un ensemble de produits plus variés, établiront des relations interinstitutionnelles, participeront davantage aux actions sociales et étendront leurs investissements au-delà de leurs fonds d’épargne et de crédit. Plusieurs de ces approches fonctionneront; certaines vont s’avérer problématiques. Mais, ce n’est que grâce à cette richesse de partage d’expériences et d’informations que le secteur pourra croître à un rythme optimal. En décrivant le secteur tel qu’il est, la présente étude s’intéresse essentiellement aux principes qui sous-tendent le système et met en évidence les variations entre les agences d’exécution du modèle. Nous espérons que cela répond aux questions que se posent les gens sur les groupes d’épargne et nous pensons que cela nécessité davantage d’étude.

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Annexe 1. Pourquoi les programmes des groupes d’autoassistance ne sont pas inclus dans cette étude

Les groupes d’auto-assistance (GAE) sont un phénomène dans le secteur de la micro finance. Ils comptent plus de 50 millions de membres répartis sur environ 4 millions de groupes, ils se trouvent essentiellement dans le sud et l’ouest de l’Inde. La croissance des groupes d’ autoassis-tance s’est effectuée à un rythme beaucoup plus rapide que dans n’importe quelle autre forme de micro finance, occupant ainsi le devant de la scène au cours des 10 à 12 dernières années. Les groupes d’ autoassistance partagent de nombreuses caractéristiques avec les groupes d’épar-gne, mais ont certaines différences marquées:

Aussi bien les projets des GE que ceux des SHG contribuent à la création de petits grou-•pes auto-sélectionnés qui offrent des prêts à leurs membres avec des fonds mobilisés à partir de l’épargne de leurs membres. Néanmoins, les groupes d’ autoassistance sont avant tout mis en place avec l’espoir qu’ils auront accès à des sources extérieurs à levier financier élevé du secteur bancaire dans un délai très court. Plus de 75 pour cent des groupes d’ autoassistance sont liés à des banques à travers ce processus39 et permettent d’avoir un accès à des capitaux supplémentaires, généralement gérés par le groupe, après 12 mois. En revanche, les groupes d’épargne sont conçus, dès le départ, pour être indépendants, et à ce jour, ils accèdent de leur propre gré au financement extérieur, et ce la très rarement. En Afrique (continent sur lequel opère la grande majorité des grou-pes d’épargne), les banques sont généralement éloignées et il n’existe ni d’obligation légale pour les banques de prêter aux pauvres (contrairement à l’Inde), ni de facilités de refinancement pour que les institutions financières encouragent l’emprunt.

La plupart des méthodologies des GE (à l’exception de celles de Pact-WORTH) favorisent •le partage, qui consiste à distribuer, à la fin d’un cycle, les avoirs liquides du groupe. Une fois par an, tous les membres reçoivent leur épargne, plus tout bénéfice qui provient des intérêts générés par le fonds de prêts du groupe ou autres investissements éco-nomiques réalisés par le groupe. Par contre, la plupart des groupes d’ autoassistance retiennent le capital, mais versent les bénéfices ou les dividendes à leurs membres.

En général, les groupes d’autoassistance n’autorisent pas le retrait de l’épargne, à la •différence de plusieurs projets de GE qui permettent à leurs membres de retirer leur épargne. L’accès au crédit à levier financier élevé ainsi que l’accès limité à l’épargne liés aux groupes d’autoassistance aboutissent, en général, à des niveaux d’épargne des plus faibles par rapport aux groupes d’épargne.

Plusieurs membres des GAE ont tendance à considérer leur investissement mensuel •sous forme d’épargne, dans leurs groupes d’autoassistance comme une forme de sous-

39. Voir www.apmas.org. APMAS estime que 3 des 4 millions de groupes d’autoassistance ont établi avec des ban-ques dans le cadre du programme de liaison entre les banques et les GAE soutenu par NABARD, ce qui en fait le plus important programme de micro finance dans le monde. Les experts rompus estiment que le nombre des groupes d’autoassistance réellement liés est inférieur à 75% du nombre total.

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cription, garantissant l’accès aux crédits. En revanche, les membres des GE considèrent leur épargne comme un actif accumulé important qui espèrent-ils leur générera un ren-dement compétitif intéressant.

Etant donné que les groupes d’autoassistance sont surtout créés pour accéder aux cré-•dits bancaires et que les banques ont des règles très rigoureuses relatives à la divul-gation d’informations, les groupes d’autoassistance conservent des registres financiers détaillés et sont en mesure de produire des états financiers de manière continue. C’est la raison pour laquelle ils dépendent souvent de l’appui technique extérieure qui est nécessaire sur une période de trois à cinq ans avant qu’un groupe d’entraide puisse tenir ses propres registres. En revanche, la forte tendance dans l’ensemble des groupes d’épargne c’est de simplifier les registres financiers, en particulier pour s’assurer que les groupes peuvent fonctionner, dès que possible, de manière autonome.

C’est en raison de ces différences et parce que les groupes d’épargne sont surtout actifs en Afrique et que le secteur GAE est étendue, divers et difficile à décrire en termes de groupes uniformes, nous les avons exclus de la présente étude et avons analysé les projets des GE es-sentiellement dans une perspective africaine et à travers les verres des agences d’appui les plus expérimentées sur le terrain.

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Annexe 2. Groupes d’épargne de proximité: principa-les agences d’appui

Continents et pays Aga Khan CARE CRS Oxfam PACT Plan TotauxAsie

Afghanistan 18 500 13 078 31 578Cambodge 66 162 2 600 68 762Inde 626 626Indonésie 4 000 4 000Myanmar 4 000 4 000Népal 125 000 125 000Tadjikistan 5 217 5 217

Amérique LatineEquateur 656 656Le Salvador 2 000 5 339 7 339

AfriqueAngola 4 000 4 000Benin 5 000 30 849 13 534 49 383Burkina Faso 4 428 4 000 19 394 27 822Burundi 43 894 6 709 50 603Cameroun 3 664 3 664RCA 1 017 1 017Côte d'Ivoire 16 794 16 794RDC 847 3 900 4 747Egypte 6 200 6 200Erythrée 4 000 135 4 135Ethiopie 39 277 9 936 17 000 30 011 96 224Ghana 13 168 7 105 15 884 36 157Kenya 177 802 54 158 6 000 4 050 242 010Lesotho 299 637 936Libéria 421 743 502 1 666Madagascar 4 750 115 4 000 8 865Malawi 23 340 1 166 10 330 34 836Mali 84 727 9 402 263 705 9 988 367 822Mozambique 40 000 40 000Niger 215 604 451 16 509 232 564Nigeria 765 765Rwanda 83 481 31 384 114 865Sénégal 7 013 32 564 1 521 41 098Sierra Léone 15 745 1 848 11 698 29 291Afrique du Sud 4 524 4 524Nord Soudan 5 028 1 700 6 728

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42 43

Continents et pays Aga Khan CARE CRS Oxfam PACT Plan TotauxSud Soudan 2,049 2,049Swaziland 0Tanzanie 161,195 42,591 16,500 30,412 250,698Togo 5,901 5,901Ouganda 165,994 43,668 4,800 35,430 249,892Zambie 1,000 796 5,000 7,498 14,294Zimbabwe 92,772 5,126 2,000 99,898Asie 24,343 17,078 0 66,162 131,600 0 239,183Amérique Latine 0 2,656 0 5,339 0 0 7,995Afrique 0 1,197,787 271,630 300,269 57,200 222,562 2,049,448Nbr. total des membres 24,343 1,217,521 271,630 371,770 188,800 222,562 2,296,626Nbr. de pays 3 26 26 5 10 18 41Moyenne par pays 8,114 46,828 10,447 74,354 18,880 12,365 56,015

Note: les chiffres présentés dans ce tableau sont exacts au 31 juillet 2010, à l’exception de ceux de CARE dont les derniers publiés datent de septembre 2009

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44 45

Annexe 3. Différentes méthodes pour la tenue des re-gistres comptables

CARE, Plan, FAK VSLA CRS SILC Oxfam/

FFH SfC Mali

Oxfam/FFH SfC Cambodge et Amérique latine

Pact- WORTH

Méthode pour la tenue des registres

livrets d’épargne et fiches des soldes de clôture

Formulaires pour la tenue du registre centralisé et mise en mémoire des soldes de clôture

Tenue orale des registres comptables basés sur la mémoire

Basé sur des formulaires cen-tralisés

Livrets d’épargne et grands livres, registre principal et bilans

Degré d’alpha-bétisation du membre

pas nécessaires pas nécessaires pas nécessaires pas nécessaires

Essentiel: fait partie intégrante de la méthodologie et du but du projet

degré d’alpha-bétisation de la personne responsable de la tenue du registre

pas essentiel, mais des notions de calcul le sont

Notions en ques-tions financières nécessaires

pas essentiel, mais des notions en calcul le sont

NécessairesNécessaires, partie intégrante des objectifs du projet

Notions de calcul du membre et de la personne responsable de la tenue du registre

NécessairesNotions en ques-tions financières nécessaires

Nécessaires Nécessaires Nécessaires

implications pour l’épargne

l’utilisation des •timbres simplifie la tenue du re-gistre et permet de réaliser des épargnes relati-vement flexibles.

Limité au multi-•ple de la valeur de la part (maxi-mum 5 parts).

Retraits autorisés.•

Les grands livres •qui enregistrent les montants effectifs permet-tent aux mem-bres d’épargner n’importe quelle somme située entre un montant minimum et un maximum (5 fois la valeur du mon-tant minimum).

La tenue de regis-•tre comptable en se basant sur leur mémoire

Oblige les mem-•bres à épargner le même montant à chaque réunion. Le mécanisme de parts multiples est en cours d’intro-duction pour les groupes mûrs aucun retrait n’est autorisé.

Permet aux •membres d’épargner différents mon-tants à chaque réunion, jusqu’à 5 fois le montant initial.

Les retraits •sont autorisés au-dessus d’un montant initial convenu par les membres.

Le système basé •sur le grand livre détaillé permet d’enregistrer aussi bien l’épar-gne obligatoire fixe que l’épar-gne volontaire fléxible.

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44 45

CARE, Plan, FAK VSLA CRS SILC Oxfam/

FFH SfC Mali

Oxfam/FFH SfC Cambodge et Amérique latine

Pact- WORTH

Implications for loans

Le système de •livret permet un remboursement flexible des prêts et de choisir soit entre des soldes décroissants ou des taux unifor-mes.

Les prêts sont •décaissés men-suellement.

limite les mem-•bres à rembour-ser leur prêt mensuellement.

par simple de-•mande verbale et processus d’ap-probation.

Le système de •grands livres per-met des périodes d’emprunt et de remboursement flexibles, en utili-sant des systèmes de soldes décrois-sants ou des taux uniformes.

Les emprunts •peuvent être dé-caissés à chaque réunion.

limite les •membres à un remboursement mensuel des prêts.

par simple •demande verbale et processus d’ap-probation.

Le système exige •le paiement men-suel des intérêts et le remboursement de la dernière tran-che majorée.

simple demande •verbale et proces-sus de décaisse-ment.

Le système •de grands livres permet le rembourse-ment fléxible des prêts, en utilisant le sys-tème de soldes décroissant.

Les emprunts •peuvent être dé-caissés à chaque réunion. (mensuelle).

limite les mem-•bres à rembour-sement leur prêt mensuellement.

une simple de-•mande verbale et processus d’approbation.

Le système sur •papier permet des demandes écrites (mais complexes) et des processus de vérification, ainsi que des remboursements réguliers (par semaine).

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46 47

Annexe 4. Agent de village et comment les agences d’appui utilisent le modèle

FAK CARE CRS Oxfam/FFH Mali

Oxfam Cambodge et Améri-que latine

Pact-WORTH Plan

Utilise le mo-dèle d’agent de village ou un modèle similaire

Non Oui Oui Oui Non Non Oui

Terminologie pour l’agent de village

N/A agent de villageprestataires de services privés (PSP)

Agent responsa-ble de reproduire les initiatives réussies

N/A N/AAgent de village, mais varie souvent

Terminolo-gie pour le l’agent de terrain

agent de terrain agent de terrain agent de terrain AnimateurFormateur de ter-rain (Cambodge) promoteurs (LA)

Agent autonome Agent de terrain

Stratégie Non-incluse dans les projets ac-tuels, mais prévue pour l’avenir. Sera expérimentée au Mali en utilisant l’approche de l’agent Oxfam / FFH chargé de reproduire les initiatives réussies

Largement adoptée; tous les nouveaux projets. ainsi que et les partenaires ont mis en place des structures de formateurs à base communau-taire. Dans les projets antérieurs jusqu’au début des années 2000 elles étaient plutôt ad hoc.

Utiliser les PSP, qui ont débuté en tant qu’agent de terrain rémunéré et plus tard sont devenus formateurs à base communau-taire rémunérés à l’acte. Cette Stratégie sera appliquée à tous les projets en Afrique.

Utilise les agents Oxfam / FFH char-gés de reproduire les initiatives réussies formés par des anima-teurs (agents de terrain rému-nérés), ils font partie intégrante de la stratégie de croissance du programme.

N/A N/A Tous les projets en Afrique de l’Ouest ont intégré le modèle de l’agent de village dans leurs structures, Ce qui a inspiré l’élaboration du projet et la répartition des agents de terrain dès le début du processus. Utilisé en Afrique de l’Ouest sur une base plus ad hoc.

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46 47

FAK CARE CRS Oxfam/FFH Mali

Oxfam Cambodge et Améri-que latine

Pact-WORTH Plan

Rémunéré ou non rémunéré

N/A Dans le passé, la situation était contrastée et n’a toujours pas de politique cohé-rente. Tous les nouveaux projets mettent en œuvre des approches de rémunération à l’acte fixe. Assure le suivi de l’état des paie-ments.

Pas de politique antérieure, mais tend actuelle-ment vers une structure à prix forfaitaires à l’échelle régionale pour le service des PSP.Il est fourni aux agents de terrain une bicyclette et il leur est versé une allocation pendant leur formation et la période de supervision. Assure le suivi de l’état des paie-ments.

pas de politique. Oxfam / FFH permet aux agents chargés de reproduire les initiatives réus-sies de travailler comme ils le jugent approprié. Ils peuvent individuellement négocier leurs honoraires, mais la plupart du temps. ils tra-vaillent comme volontaires. Oxfam / FFH n’assure pas le suivi de l’état des paiements.

N/A N/A Promeut le modèle de rémunération à l’acte, mais parfois les gens s’y opposent. D’autres mesures incitatives, telles que la prise en charge des déplacements ou la fourniture de bicyclettes sont souvent suffisantes. Commence à assurer le suivi de l’état des paiements.

Sélection et formation

N/A Par l’agent de terrain, à partir des groupes

A partir de la communauté dans son en-semble

Par l’animateur, à partir des groupes

Par le formateur de terrain, à par-tir des groupes

N/A Par l’agent de terrain, à partir des groupes

Rendement des agents de terrain

10-12 groupes par an

10-20 groupes au cours de la première année, décroissant par la suite

10-15 groupes par an jusqu’à saturation

20 groupes sur 3 ans

15-20 groupes par an

25 groupes sur 3 ans

Ratio agent de terrain/agents de village

N/A Au départ il était recommandé à 1 : 6 par agent de terrain par an, maintenant en expérimente avec 01:08

N/A 1:15 sur 3 ans N/A N/A 1:5 par an dans la plupart des pays; 1:10 par an au Burkina Faso cette année

Ratio agents de village/groupes for-més au fil du temps

N/A 1:5-8 groupes par an jusqu’à saturation

1:10-20 nouveaux groupes par an jusqu’à saturation

Plus de 3 ans, jusqu’à saturation

N/A N/A 01:08 groupes jusqu’à saturation sur 3 ans

Période pendant la-quelle l’agent village est supervisé

N/A 1 an 9-12 mois en tant qu’agent de terrain rémunéré puis après agré-ment il passe à PSP rémunéré à l’acte

1 année de supervision par l’animateur rémunéré

N/A N/A En théorie 1 année de supervision par l’agent de terrain, mais de temps en temps

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48 49

FAK CARE CRS Oxfam/FFH Mali

Oxfam Cambodge et Améri-que latine

Pact-WORTH Plan

Agrément et opérations indépendan-tes

N/A Oui, dans le projet Access Africa; agréé après 12 mois. ad hoc dans d’autres projets.

Oui, agents de terrain agréé en tant que PSP après 9-12 mois de travail sur le terrain, formation et encadrement intensif. processus d’agrément très structuré, comprenant un examen final.

Il est délivré après 3 jours de formation une attestation aux agents chargé de reproduire les initiatives réussies

N/A N/A Oui, en principe. 12 mois de su-pervision par les agents de terrain et ensuite délivrance de l’agrément. Aucun processus formel n’a encore été développé.

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48 49

Annexe 5. Lier les groupes d’épargne aux sources extérieures de financement

FAK CARE CRS Oxfam/FFH Mali Pact- WORTH Plan

Epargne Aucune, ne l’en-visage pas pour l’instant. L’Aga Khan Agency for Microfinance (AKAM) est le principal instru-ment qui fournit des services de micro finance ‘’standars’’ dans la plupart des régions couver-tes par le projet.

Pas encore, mais est en train d’étudier les systèmes de transferts d’argent par téléphone por-table M-PESA qui opèrent en Tanzanie et en Ouganda pour déposer l’excédent de liquidités du Groupe. Plan Ghana collabore avec CARE pour le dépôt direct par le biais des téléphones portables.

Pas encore, mais est en train d’étudier les systèmes de transferts d’argent par téléphone por-table M-PESA qui opèrent en Ouganda et au Kenya pour dé-poser l’excédent de liquidités du Groupe.

Plusieurs groupes au Mali forment spontanément des associations pyramidales qui fonctionnent comme ROSCA dans lequel, chaque mois, les groupes d’épargne contribuent à un fonds commun. Il n’envisage pas d’établir des liens avec le secteur formel.

Les groupes d’épargne Pac-te-Worth peu-vent avoir un compte auprès d’une banque commerciale pour y garder des liquidités dépassant 5 $.

Au Ghana il était prévu d’établir des liens avec des institutions financières dans le cadre d’une subvention de Barclays Bank, en utilisant des systèmes de transfert d’argent Telcom. Plan Ghana et CARE sont les seuls agences d’appui utilisant les dépôts ban-caires directs par le biais des téléphones portables. Il est proposé d’éta-blir des liens.

Crédit Non Dans plu-sieurs pays, on expérimente des liens entre les institutions financières et les compagnies de téléphonie. Les partenaires de ces liens com-prennent les IMF, les banques commerciales nationales, les banques commerciales multinationales ainsi que les prestataires de micro-assu-rance.

Pas encore Non, on encou-rage les mem-bres qui sou-haitent obtenir des emprunts plus élevés que ne peuvent leur accordé les groupes d’épar-gne à s’adresser aux IMF à titre individuel. Ceci est très rare.

Oui, une banque de village peut emprunter de l’argent auprès d’une autre ban-que de village possédant des excédents de capital qu’elle ne peut pas prêter à ses pro-pres membres. Ou une banque de village peut obtenir un prêt auprès d’une ONG ou d’une autre agence. Aucun crédit bancaire formel n’est disponible.

Au Ghana les liens entre institutions financières et compagnies de télécommuni-cations seront établies en 2010. Au Sénégal et en Tanzanie, il est proposé d’établir des liens avec deux institutions financières.

Note: La Microfinance gérée par la Communauté (CMMF) est le terme utilisé au départ pour les grou-pes d’épargne qui figurent dans cette étude. En 2010, Le Groupe de travail sur l’épargne du réseau SEEP a convenu d’un terme générique, “Groupes d’épargne” (GE)

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Annexe 6. Ratios de la performance

n° du ratio Dénomination du Ratio Formule But

Catégorie 1: Ratios de satisfaction des membres

R1 Taux de participationNombre de membres partici-pant aux réunions / Nombre de membres actifs

Indique la portée à court terme, la valeur des services et le bien fondé de la métho-dologie

R2 Taux de rétention/fidélisation

Nombre de membres actifs / (Nombre de membres actifs + Nombre de personnes qui renoncent à être membres)

Indique la portée à long terme et la valeur des services

R3 Taux de croissance d’adhé-rents

(Nombre de membres actifs - Nombre de membres au début) / nombre de membres au début

Indique la portée à long terme et la valeur des services

Catégorie 2: Ratios de la performance financière

R4 Moyenne d’épargne par membre mobilisée à ce jour

Valeur net cumulée de l’épar-gne / Nombre de membres actifs

Indique le degré de confiance au système de la Microfinance gérée par la communauté ; pourrait être comparé à d’autres opportunités d’épar-gne similaires ou différentes

R5 Rendement annualisé sur l’épargne

Perte et bénéfice net / (valeur cumulée de l’épargne / (2 x (52 / âge moyen des CMMFG, en termes de semaines))

Une pondération qui permet de comparer l’efficacité avec laquelle les différentes CM-MFG génèrent des profits

R6 Investissement moyen par membre

(Actif total – passif total) / Nombre de membres actifs

Indique l’investissement non distribué par individu (épar-gne + bénéfices)

R7 Taille de l’encours de prêt moyen

Valeur actuelle de l’encours des prêts / Nombre actuel de l’encours de prêts

Indique le changement des capacités d’endettement des membres

R8 Portefeuille à risqueValeur des prêts en retard / Valeur actuelle des encours de prêts

Indique le risque d’insolvabi-lité nominale; ne serait pas un indicateur fiable des pertes sur créances irrécouvrables

R9 Pertes sur créances irrécou-vrables/douteuses

Valeur des abandons de créances / (Valeur des en-cours de prêts en début de période + valeur des encours actuelles) / 2)

Indique l’ampleur de créances irrécouvrables/douteuses comparée à la valeur pon-dérée simple des encours de prêts sur une période donnée

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50 51

n° du ratio Dénomination du Ratio Formule But

R10 Ratio de couverture des risques

Résultats nets /valeur des prêts en retard

Indique dans quelle mesure les rendements actuels cou-vrent les pertes maximales potentielles

Catégorie 3: Ratios d’efficacité de fonctionnement

R11 % des membres ayant des encours de prêts

Nombre d’emprunteurs / Nombre de membres actifs

Indique dans quelle mesure l’accès aux prêts est équitable

R12 Taux d’utilisation des fondsValeur des encours de prêts / (Total des avoirs - (actifs immobilisés + autres fonds)

Indique le niveau de la de-mande de crédit

Catégorie 4: Ratios d’efficacité de fonctionnement de l’organe chargé de l’exécution

R13Nombre de personnes desser-vies: CMMFG par personnel de terrain

Nombre de CMMFG supervi-sés / Nombre de personnel de terrain (y compris les super-viseurs)

Indique l’efficacité opéra-tionnelle de l’ensemble du personnel de terrain

R14Nombre de personnes desser-vies : Membres par personnel de terrain

Nombre de membres actifs / Nombre de personnel de terrain (y compris les super-viseurs)

Indique le rendement effectif de tout le personnel de terrain

R15Ratio du personnel de terrain par rapport au nombre total de personnel

Nombre de personnel de terrain (y compris les supervi-seurs) / Nombre de personnel total

Indique le niveau d’efficacité organisationnelle

R16 Coût par membre assisté

Coût total du programme à ce jour / (Nombre de membres actifs + Nombre de membres agréés)

Evalue le coût total pour la fourniture des services CMMF aux clients individuels

Catégorie 5:Ratios de la dette extérieure

ER1 Portefeuille extérieurs à risque

Valeur des emprunts ex-térieurs en retard / Valeur des encours des emprunts extérieurs

Evalue le montant des risques d’insolvabilité des prêts exté-rieurs à CMMFG; un indicateur fiable pour l’insolvabilité

ER2 Emprunts extérieurs

Valeur de l’encours des em-prunts extérieurs / (Total des avoirs des CMMFG emprun-tant à l’extérieur - passifs)

Indique les capacités des CMMFG à mobiliser des fonds extérieurs

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Annexe 7. Études en cours sur les groupes d’épargne

1. Oxfam America

Essai de contrôle aléatoire de BARA/IPA au Mali

Chercheurs: Bureau de la recherche appliquée en anthropologie (BARA, Université d’Arizona) et Innovations for Poverty Action (IPA)

Rapport préliminaire: disponible; évaluation de l’impact attendu pour début 2013.

Le rapport préliminaire passe en revue les systèmes concernant les sources de revenus des po-pulations cibles de SfC, y compris les caractéristiques des ménages, les niveaux de pauvreté, les systèmes actuels d’épargne et de crédit et les niveaux du capital social, entre autres sujets. Les informations de base reposent sur une enquête quantitative à grande échelle effectuée par l’IPA dans 500 villages dans la région de Ségou et est complétée par une analyse qualitative de BARA dans huit de ces villages. Par ailleurs, ce bilan établi en vue de comparaison ultérieure évalue les opérations du programme avec des informations qualitatives recueillies dans cinq villages à Ségou et dans d’autres régions du Mali où le programme opère. Cette étude préliminaire sera suivie d’une évaluation d’impact qui analysera les changements dans les variables de référence ci-dessus. Les données d’impact relatives au suivi de l’étude seront collectées en 2012 dans les mêmes régions.

S’inspirer des succès constants: Savings for Change dans les régions du Mali où ce programme exis-tait déjà

Chercheurs: Janina Matuszeski et Laura Bermudez

Rapport: disponible en août 2010

Cette étude vise à obtenir une image plus claire de la manière dont les groupes d’épargne se développent et des défis et opportunités auxquels ils sont confrontés dans leur phase initiale. L’étude décrit comment les groupes les plus anciens ont réussi à survivre, le travail des agents responsables de reproduire la stratégie, les dynamiques des associations de groupe et leurs liens avec les ONG ou les IMF. Elle établit également le profil des non-membres. (L’étude porte essen-tiellement sur les régions du Mali qui ont bénéficié des subventions avant l’intervention de la Fondation Gates qui ont utilisé un système plus ancien de reproduction des initiatives réussies.)

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Études de cas des groupes d’épargne au Mali

Chercheur: Roanne Edwards

Rapport: disponible en août 2010

L’étude porte sur les cas extrêmes, positifs et négatifs des groupes d’épargne au Mali. Du coté positif, elle rend compte des initiatives exceptionnelles que certains groupes ont commencé à mettre en œuvre, en particulier les projets collectifs, tels que les banques de céréales ou la loca-tion du moulin du village. Cette étude analyse également les initiatives d’action collective dans les domaines de la santé et de l’éducation. Du coté négatif, elle décrit les situations d’incapacité de remboursement des prêts par certains membres, les conflits internes, la dissolution des grou-pes et les villages qui rejettent le programme.

2. Catholic Relief Services

SILC Delivery Channel Research

Chercheurs: Kaboski Joe et Woller Gary

Rapport: date d’achèvement de l’étude, fin 2011; un rapport sera publié par la suite

Afin de comparer de manière rigoureuse le modèle de prestataires de services privés (rémuné-rés par la communauté) à celui d’agent sur le terrain (rémunéré par le projet), un modèle expé-rimental a établi des cohortes comparables sur le plan statistique à ceux qui opèrent dans des environnements comparables. La présente étude tient compte des différences observables et non observables entre les agents, leurs superviseurs et les zones d’opération. Parmi les agents de terrain qui ont réussi leur examen et ont les qualifications pour être agréés en qualité de prestataires de services privés, il est délivré immédiatement à certains, mais de manière aléa-toire un agrément (traitement), tandis que d’autres toujours de manière aléatoire restent agents de terrain pour une période additionnelle de 12 mois ( contrôle) avant de devenir officiellement des agents prestataires privés. Les agents de traitement et de contrôle sont aussi qualifiés les uns que les autres et seront encadrés et soutenus de la même manière, la seule différence se trouvera au niveau de leur rémunération: payé par le projet (contrôle) ou par les groupes SILC (traitement). A travers le système aléatoire, les agents prestataires privés chargés de traitement et les agents de terrain chargés du contrôle seront statistiquement similaires et toute différence en termes de performances et de résultats pourrait être imputable à la chaîne de transmission. Le processus de recherche a utilisé un échantillon de 333 agents (227 chargés du traitement, 106 du contrôle).

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Les comparaisons entre les modèles d’agents prestataires privés et d’agent de terrain se feront selon les critères suivants:

qualité du groupe et performance financière•

impact sur les membres du groupe et leurs ménages•

actions en faveur des pauvres •

satisfaction des membres par rapport aux prestations des agents•

satisfaction des agents par rapport à leur travail et rémunération•

compétitivité par rapport aux autres prestataires de services financiers•

viabilité des prestations par rapport aux groupes•

3. Fondation Aga Khan

Associer les groupes d’épargne à d’autres services et activités de développement

Chercheurs: Ben Fowler, Nanci Lee, Nelson Candace, O’Dell Marcia, Panetta David, Paul Rippey, Jennefer Sebstad

Rapports: études de cas et études disponibles en 2010 et 2011

FAK essaie de voir comment il serait efficace d’associer les groupes d’épargne à d’autres activités ou prestations de développement. Elle souhaite savoir comment les groupes d’épargne sont utilisés en tant que plate-forme pour d’autres initiatives de développement, comment s’établis-sent les liens avec d’autres services et quels sont les avantages pour les membres du groupe, et comment introduire les programmes des GE et les transformer en partenaires à la mise en œuvre d’autres interventions. Elle cherche à identifier les facteurs internes aux groupes, en plus des caractéristiques relevant du contexte et de la nature des liens qui pourraient avoir des inci-dences sur les résultats et sur l’efficacité des activités combinées. L’étude examinera comment l’épargne associée à d’autres activités de développement basées sur des groupes constitue une valeur ajoutée pour les membres individuels des groupes, ou pour les groupes en tant qu’en-tités pour les agences d’appui offrant des activités de liens ou pour la communauté dans son ensemble. Dans l’ensemble, l’étude va analyser ce qui fonctionne quant on associe les services financiers à d’autres activités de développement à travers les groupes d’épargne, ce qui ne fonc-tionne pas, et pourquoi. FAK souhaite également apprendre et synthétiser l’étude sur la viabilité et la reproduction des initiatives réussies des groupes d’épargne (reproduction) des plates-for-mes et des liens; sur le ciblage de groupes spécifiques, à savoir les jeunes et les femmes, et sur les opportunités et risques de créer des associations plus importantes de groupes d’épargne.

Le programme de recherche porte sur neuf études de cas en Afrique, Asie et Amérique centrale. Ces études de cas associées à l’analyse de documents, ainsi qu’à des études analytiques exis-tants dans le domaine, nous permettra de tirer des enseignements pertinents et de produire des informations fondées sur des preuves relatives à des questions clés lorsque les groupes

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d’épargne agissent en tant que plate-forme pour d’autres activités de développement et/ou sont liées aussi bien aux services financiers que non financiers.

4. CARE: Etude en cours sur les groupes d’épargne

Enquête des membres de VSL

Rapports: Disponibles en fin 2010; rapport d’évaluation finale fin 2011.

CARE utilise une méthodologie simple, mais très rigoureuse pour évaluer l’impact des groupes d’épargne sur leurs membres. L’évaluation d’impact est basée sur une enquête avec l’accord du client qui utilise une approche de cohorte annuelle pour évaluer la contribution du GE à appor-ter un changement dans la vie des membres (plutôt qu’à leur attribuer un changement) et dans les revenus du ménage (par exemple, l’autonomisation économique, de la femme et bien-être du ménage). Cet outil est utilisé de pair avec la méthodologie Poverty Wealth Ranking qui per-met d’établir une classification des niveaux de pauvreté des groupes d’épargne avant et après l’intervention. Il suivra également l’évolution d’un membre donné pour voir comment il sort de sa pauvreté.

Actuellement, l’enquête est effectuée au Kenya, en Tanzanie, Zambie, Ouganda, Egypte, Ghana, Mozambique, Rwanda et Lesotho.

Essais contrôlés aléatoires

Rapport: Rapport d’évaluation final disponible d’ici fin 2011

En partenariat avec Innovation for Poverty Action (IPA), CARE est en train de mener un essai contrô-lé aléatoire dans le cadre du projet SAVE-UP financé par GATE en Ouganda et au Malawi. Cet essai va permettre à CARE de savoir si l’évolution dans les revenus des membres peut être attribuée au fait d’appartenir aux groupes d’épargne.

Autres études

CARE effectue également une étude au Rwanda dans le cadre du projet SAFI financé par The MasterCard Foundation pour savoir comment intégrer les personnes marginalisées et vulnéra-bles dans les Groupes d’épargne. L’étude soulève plusieurs questions importantes: Quelles sont les personnes ciblées par les groupes d’épargne; Quelles sont celles qui n’y participent pas, et pourquoi ne sont-elles pas membres des groupes d’épargne? Les résultats de cette étude per-mettront de rendre les groupes d’épargne plus accessibles aux personnes vulnérables.

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À propos de SEEP

Le Réseau SEEP est un réseau international de praticiens dans le domaine du développement de microentreprises. Ces plus de 80 membres institutionnels sont actifs dans 180 pays et touchent plus de 35 millions de microentrepreneurs et leurs familles. La mission de SEEP est de mettre en contact ces praticiens dans un environnement mondial propice à l’apprentissage de manière à ce qu’ils puissent réduire la pauvreté par le biais du pouvoir d’entreprise. Depuis 25 ans, SEEP s’est allié à des praticiens du monde entier pour discuter des défis et des approches innovantes au développement de mircroentreprises. En tant qu’organisation poussée par ses membres, les membres représentent la force motrice de nos objectifs alors que SEEP fournit une plateforme neutre pour le partage des expériences et pour de nouvelles pratiques d’apprentissage inno-vantes. Le réseau SEEP aide à renforcer les efforts internationaux collectifs des membres pour améliorer la vie des plus vulnérables de ce monde.

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