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Prenez le pouvoir ! Prenez le pouvoir ! Jean-Luc MÉLENCHON Candidat du Front de Gauche à l’élection présidentielle 22 AVRIL ET 6 MAI 2012 APPEL DU FRONT DE GAUCHE POUR UNE PSYCHIATRIE ACCUEILLANTE ET NON SECURITAIRE ! Signez l’appel du Front de Gauche sur www.placeaupeuple2012.fr/psychiatrie/ La psychiatrie est un dispositif de soins. Nous dénonçons la criminalisation des patients sui- vis en psychiatrie et les dérives sécuritaires qui en découlent. Parce que les personnes en souffrance psychique sont plus vulnérables que le reste de la population, elles nécessitent des soins atten- tifs et de qualité et non un contrôle et un fichage de type policier. L’objet de la psychiatrie est de prendre en charge des pathologies, parfois pendant des années, de prendre soin des patients, ce qui suppose une relation thérapeutique fondée sur la confiance et non de traiter des symptômes, ni de normaliser des individus ou des populations. De ce fait, les prises en charge sont toujours singulières et ne sau- raient être réduites à des protocoles. Nous dénonçons la conception politique de l’ordre libéral- sécuritaire qui, concernant notamment la psychiatrie, considère que sa mission consiste à normaliser des populations, et à traiter des symptômes et non plus à prendre soin de personnes en souf- france psychique. Pour cette idéologie, s’il faut réduire les dépenses sociales de santé, l’objectif est aussi d’augmenter les profits issus de la marchandisation de la santé. Ce qui entraîne une exclusion du soin des patients au long cours, les plus malades et les plus démunis. Toutes les réformes mises en œuvre depuis le plan Juppé de 1995, ne servent que cet objectif. Cela se traduit par : • la mise en place – au travers de l’évaluation et de la démarche qualité – de protocoles qui visent à uniformiser les pratiques. Ceux-ci devenant opposables, ils enferment les soignants dans cette conception, empêchant toute clinique respectueuse du sujet. • Une conception du soin centré sur la crise et l’éradication des symptômes. Une conception du soin qui se réduit aux traitements chimiothérapiques (rentables pour l’industrie pharmaceutique) associés à des techniques cognitivo-com- portementales (TCC) , sensés permettre des prises en charge relationnelles courtes et présentant le triple avantage, d’être facilement protocolisables, d’être évaluables avec les grilles de la démarche qualité et de faire faire des économies, sur le court terme, à la sécurité sociale, puisque c’en serait fini des prises en charge au long cours. • La plupart des psychoses étant des affections chroniques, cela entraîne l’exclusion du soin des plus malades. Or, l’on sait que la rupture du lien thérapeutique est à l’origine de passages à l’acte graves chez ces personnes – parfois hétéroagressifs, mais dans l’immense majorité des cas se traduisant par des actes d’auto-destruction. • L’instauration avec la loi du 5 juillet 2011, d’une psychiatrie de contrôle et de fichage de type policier, faisant tomber les patients dans une sorte de “trappe psychiatrique” par leur marquage et leur stigmatisation en tant que personnes por- teuses de dangerosité pour la société.

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Page 1: Appel Psy

Prenez le pouvoir !Prenez le pouvoir !

Prenez le pouvoir !Prenez le pouvoir !

Prenez le pouvoir !Prenez le pouvoir !

Jean-Luc MéLenchon Candidat du Front de Gauche

à l’élection présidentielle22 avril et 6 mai 2012

APPEL DU FRONT DE GAUCHE POUR UNE PSYCHIATRIE ACCUEILLANTE

ET NON SECURITAIRE !Signez l’appel du Front de Gauche sur

www.placeaupeuple2012.fr/psychiatrie/

La psychiatrie est un dispositif de soins.Nous dénonçons la criminalisation des patients sui-vis en psychiatrie et les dérives sécuritaires qui en découlent. Parce que les personnes en souffrance psychique sont plus vulnérables que le reste de la population, elles nécessitent des soins atten-tifs et de qualité et non un contrôle et un fichage de type policier. L’objet de la psychiatrie est de prendre en charge des pathologies, parfois pendant des années, de prendre soin des patients, ce qui suppose une relation thérapeutique fondée sur la confiance et non de traiter des symptômes, ni de normaliser des individus ou des populations.

De ce fait, les prises en charge sont toujours singulières et ne sau-raient être réduites à des protocoles.Nous dénonçons la conception politique de l’ordre libéral-sécuritaire qui, concernant notamment la psychiatrie, considère que sa mission consiste à normaliser des populations, et à traiter des symptômes et non plus à prendre soin de personnes en souf-france psychique.Pour cette idéologie, s’il faut réduire les dépenses sociales de santé, l’objectif est aussi d’augmenter les profits issus de la marchandisation de la santé. Ce qui entraîne une exclusion du soin des patients au long cours, les plus malades et les plus démunis.Toutes les réformes mises en œuvre depuis le plan Juppé de 1995, ne servent que cet objectif.

Cela se traduit par :

• la mise en place – au travers de l’évaluation et de la démarche qualité – de protocoles qui visent à uniformiser les pratiques. Ceux-ci devenant opposables, ils enferment les soignants dans cette conception, empêchant toute clinique respectueuse du sujet.

• Une conception du soin centré sur la crise et l’éradication des symptômes. Une conception du soin qui se réduit aux traitements chimiothérapiques (rentables pour l’industrie pharmaceutique) associés à des techniques cognitivo-com-portementales (TCC) , sensés permettre des prises en charge relationnelles courtes et présentant le triple avantage, d’être facilement protocolisables, d’être évaluables avec les grilles de la démarche qualité et de faire faire des économies, sur le court terme, à la sécurité sociale, puisque c’en serait fini des prises en charge au long cours.

• La plupart des psychoses étant des affections chroniques, cela entraîne l’exclusion du soin des plus malades. Or, l’on sait que la rupture du lien thérapeutique est à l’origine de passages à l’acte graves chez ces personnes – parfois hétéroagressifs, mais dans l’immense majorité des cas se traduisant par des actes d’auto-destruction.

• L’instauration avec la loi du 5 juillet 2011, d’une psychiatrie de contrôle et de fichage de type policier, faisant tomber les patients dans une sorte de “trappe psychiatrique” par leur marquage et leur stigmatisation en tant que personnes por-teuses de dangerosité pour la société.

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Signez aussi la pétition«En 2012, sauvons la vie privée !

Pour un véritable droit d’opposition à l’informatisation de nos données personnelles»

A l’initiative de l’Union syndicale de la Psychiatrie.www.placeaupeuple2012.fr/psychiatrie

www.placeaupeuple2012.frParti Communiste Français / Parti de Gauche /Gauche Unitaire / La Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique / République et Socialisme /

Convergences et Alternative / Parti Communiste des Ouvriers de France

Pour comprendre les effets de cette conception soi-disant moderne de la psychiatrie, il suffit de constater la montée de la violence et de la banalisation des mesures de contrainte (par exemple des mises en chambres d’isolement) dans les services de psychiatrie.Les anciens ISP (Infirmiers de Secteur Psychiatrique) ont appris que lorsqu’ils observent un patient qui commence à ne pas aller bien, il faut le rassurer, l’apaiser immédiatement. Si l’on intervient trop tard, qu’on laisse l’angoisse s’installer, cela risque de dégénérer en passage à l’acte. Intervenir préventivement doit être consi-déré comme une priorité, puisque si la situation dégénère, cela mobilisera bien plus de temps soignant que ce qu’aura « coûté » la prévention. Mais, même si l’on échoue à apaiser la personne et que cela doive se finir en chambre d’isolement, l’objectif de l’isolement reste l’apaisement du patient. Le soignant reste dans une dynamique soignante parce qu’il est centré sur la souffrance du patient.Aujourd’hui, avec le déficit de formation initiale des infirmiers, «compensé» par les formations à la «gestion de la violence», associé aux protocoles de mise en chambre d’isolement, les soignants se retrouvent pris dans une logique sécuritaire. Puisque sous prétexte de manque de temps – réel mais parce que l’on donne la priorité à d’autres tâches !- l’on ne va pas intervenir au moment où l’on va observer les prémices de la crise, mais lorsque le mal-être du patient sera tel qu’il s’exprimera déjà par de l’agitation et/ou de l’agressivité. A ce moment, le protocole de gestion de la violence pose d’emblée la situation dans le rapport de force, puisqu’il ne s’agit plus de se centrer sur la souffrance du sujet et l’angoisse qu’il faut apaiser, mais sur la violence qu’il faut contenir. La mise en chambre d’isolement répond à une logique sécuritaire, punitive et n’est plus soignante. Et si, dans ce cas le soignant décide de ne pas recourir à l’isolement, c’est lui qui sera sanctionné parce que le protocole devient opposable et que ne pas suivre le protocole est considéré comme une mise en danger de l’équipe.Nous, militant-e-s du Front de Gauche, dénonçons ces dérives, non seulement parce que vis-à-vis des patients elles sont anti-thérapeutiques et portent atteinte à leurs droits fonda-mentaux, mais parce qu’en plus elles génèrent de la violence,

mettent en danger patients et soignants et se traduisent par une augmentation importante des accidents du travail.Le Front de Gauche s’engage à abroger des réformes structu-relles issues du plan Juppé, tout comme la RGPP imposant la pénurie des personnels soignants, la loi dite Bachelot HPST, ainsi que la loi du 5 juillet 2011 dans sa dimension sécuritaire et notamment les soins ambulatoires sans consentement.

Le Front de Gauche donnera à la judiciarisation des soins sans consentement qui s’est imposée au gouvernement actuel comme une exigence constitutionnelle les moyens de fonc-tionner en favorisant une alliance entre professionnels de la santé et de la justice, ayant comme principe le respect des droits des patients et la qualité de leur prise en charge et non les critères d’ordre public ou de rentabilité aujourd’hui privilégiés par les autorités administratives (Préfet ou directeurs d’hôpitaux).Mais, au-delà, le Front de Gauche souhaite refonder une psychiatrie respectueuse de la personne, prenant en compte la dimension psychodynamique de la pathologie.Pour cela nous proposons :

• De remettre le Secteur au centre du dispositif de psychiatrie.

• Que le Secteur soit le garant de la continuité des soins offerte à chaque patient

• De donner à la psychiatrie les moyens humains (tant en nombre qu’en qualification) nécessaires.

• D’instaurer une formation spécifique permettant d’appréhen-der le fait psychopathologique, pour tous les professionnels exerçant en psychiatrie.

• De développer la recherche – qui ne saurait se limiter aux TCC – en y intégrant l’apport théorique des différents domaines scien-tifiques. Les apports de la psychanalyse demeurent essentiels.

• De doter la psychiatrie d’un budget spécifique (ce qui doit permettre de mesurer son évolution réelle) et suffisant pour qu’elle puisse remplir ses missions de prévention, de cure et de post-cure.