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© Springer-Verlag France 2011 - DOI 10.1007/s11834-011-0056-6 - BIOTRIBUNE MAG - trimestriel octobre 2011 - Vol. 39
Dossier 35
Résumé : Depuis quelques années, la spectrométrie de massede type MALDI-TOF (Matrix Assisted Laser Desorption/IonizationTime-Of-Flight) se développe dans les laboratoires de microbio-logie clinique. Cette technologie permet l’identification rapide etprécise en routine des principaux micro-organismes isolés àpartir, soit de colonies obtenues en cultures, soit directementde certains prélèvements (hémocultures, urines). D’autres appli-cations sont en cours d’étude comme le typage des souches, larecherche de facteurs de virulence ou encore de marqueurs derésistance aux antimicrobiens. Mots clés : Identification bactérienne, MALDI-TOF-MS, routine,prélèvements cliniques, empreintes spectrales
MALDI-TOF mass spectrometry toolsfor bacterial identificationin clinical microbiology laboratory
Abstract: In the last few years, matrix assisted laser
desorption/ionisation time-of-flight mass spectrometry (MALDI-
TOF-MS) has been introduced in clinical laboratories for routine
identification. Initially used for research, MALDI-TOF-MS allows
rapid and accurate identification of the main microorganisms
isolated from clinical samples, by intact cell mass spectrometry
or directly from positive blood culture or urines. Other applica-
tions are being in processed as bacterial typing, research and
detection of antibiotic resistance or particularly virulent strains.
Keywords: Bacterial identification, MALDI-TOF-MS, routine iden-
tification, clinical samples, spectral patterns
IDENTIFICATION DES MICRO-ORGANISMESLa capacité d’identifier un micro-organisme et ainsi de pouvoir
le rattacher à un genre voire même à une espèce d’intérêt
clinique est essentiel à la prise en charge médicale des patients
et dépend d’une taxonomie bien établie ainsi que d’une nomen-
clature la plus stable possible. Reconnaître et identifier une
espèce permet, en connaissant son pouvoir pathogène, sa résis-
tance intrinsèque aux antibiotiques, d’une part de réaliser le
diagnostic microbiologique et d’autre part de proposer un
traitement adapté. Il est établi qu’en cas de sepsis, le retard au
diagnostic ainsi qu’une thérapeutique initiale non adaptée, sont
associés à une augmentation de la mortalité et de la morbidité
[1]. Il en résulte un besoin de « gagner du temps » par rapport
aux techniques d’identification usuelles conventionnelles afin
d’optimiser la prise en charge du patient.
Classiquement, l’identification des micro-organismes repose dans
un premier temps sur des tests d’orientation simples comme
l’aspect des colonies, les exigences de culture, la coloration de
Gram, la mobilité etc., qui permettent d’adapter dans un second
temps le choix les tests phénotypiques à réaliser. C’est en
confrontant ces premiers résultats aux principaux caractères bio-
chimiques (présence ou non d’enzymes, utilisation de certains
sucres etc...), ainsi qu’aux phénotypes de résistance aux anti-
microbiens que l’on obtient une identification fiable [2]. Les
systèmes d’identification de type galerie API, de par leur sim-
plicité d’utilisation et leur efficacité à identifier les principaux
germes isolés en pratique courante médicale, sont très largement
utilisés dans les laboratoires. La lecture automatisée de ces
galeries d’identification couplée à la réalisation d’antibiogramme
en milieu liquide a vu le développement de différents systèmes
commercialisés (Vitek® 2 BioMérieux, Phoenix® BD, Walk Away®
Siemens…). Tous ces systèmes nécessitent la culture du micro-
organisme, obtenue généralement en 24 h voire un peu plus
rapidement pour certains automates. Pour les micro-organismes
dits « fastidieux » dont la croissance est lente ou difficile ou
pour lesquels les tests phénotypiques classiquement utilisés ne
sont pas performants, l’identification par ces techniques usuelles
est impossible. L’identification par biologie moléculaire (amplifi-
cation puis séquençage des gènes codant pour les ARN 16S,
rpoB, sodA etc….) est alors une alternative [3, 4]. Ces techniques
nécessitent une certaine expertise et les délais de rendus ainsi
que les coûts sont augmentés. D’autres techniques comme l’uti-
lisation de puces à ADN (microarrays) ont été développées et
utilisées en microbiologie [5].
L’identification des micro-organismes par spectrométrie de masse
de type MALDI-TOF (Matrix Assisted Laser Desorption/
Ionization Time-Of-Flight) représente actuellement une révolution
technologique importante pour la microbiologie. Cette
Applications de la spectrométrie de massede type MALDI-TOF en microbiologie
E. Carbonnelle1,2, L. Raskine3
1 Hôpital Européen Georges Pompidou, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Service de microbiologie, 20, rue Leblanc, 75908 Paris Cedex 15.E-mail : [email protected] Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Faculté de médecine, Paris France.3 Groupe hospitalier St Louis, Lariboisière, F Widal, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Service de bactériologie-virologie,2, rue Ambroise Paré, 75475 Paris Cedex 10. E-mail : [email protected]
MISE AU POINT
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Technologies innovantes en biologie clinique
Vol. 39 - trimestriel octobre 2011 - BIOTRIBUNE MAG - © Springer-Verlag France 2011 - DOI 10.1007/s11834-011-0056-6
Dossier36 Technologies innovantes en biologie clinique
technique permet d’obtenir en quelques secondes, un
spectre de masses moléculaires des différentes protéines pré-
sentes dans un échantillon (empreinte spectrale). En comparant
les emprein tes spectrales obtenues aux spectres spécifiques
des micro-organismes de référence inclus dans les banques de
données, il est alors possible d’obtenir en quelques minutes
une identification précise pour un coût d’utilisation inférieur aux
tests classiques. Nous ne développerons pas en détail dans
cette revue le principe ni l’historique de la spectrométrie de
masse. En revanche, nous insisterons sur les développements
en cours ainsi que sur les limitations et les difficultés rencontrées
en routine.
LE MALDI-TOF-MS EN MICROBIOLOGIE :UNE HISTOIRE RÉCENTEDepuis sa mise au point au début des années 1990, la spec-
trométrie de masse de type MALDI-TOF s’est développée dans
différents domaines de la recherche fondamentale. Grâce à une
ionisation douce, il est devenu possible de détecter de larges
fragments et/ou complexes protéiques, ouvrant ainsi de nouvelles
perspectives d’étude impossible jusqu’alors [6]. Rapide ment,
les microbiologistes se sont intéressés à cette technique et les
premières identifications bactériennes à partir de cellules
intactes, sans utilisation de protocoles complexes de préparation
des échantillons, ont été obtenus avec succès [7-9].
Depuis ces premiers travaux, l’ensemble des publications
concernant l’identification des bactéries mais aussi des cham-
pignons et des levures, permet d’affirmer que les empreintes
spectrales des principales espèces cultivables identifiées en
routine ont été obtenues. Seng et al. ont récemment publié une
revue exhaustive sur l’ensemble des micro-organismes identi-
fiables par cette approches [10].
L’identification par cette technique repose sur le fait que le
spectre obtenu varie d’un genre à l’autre, d’une espèce à l’autre
voire même d’une sous-espèce à l’autre, permettant ainsi de
discriminer les micro-organismes entre eux (figures 1 et 2).
La réalisation des banques de données doit donc sélectionner
parmi l’ensemble des pics, ceux qui sont spécifiques de la souche
de référence étudiée. En effet, parmi les peptides détectés, il a
été démontré que certains pics sont spécifiques du genre et de
l’espèce et qu’ils sont fréquemment retrouvés à condition que les
principaux critères culturaux soient maîtrisés et comparables d’une
acquisition à l’autre. Malgré l’efficacité de cette technique, le déve-
loppement et la généralisation de cette technique au sein des labo-
ratoires n’ont pas connu un succès immédiat. En effet, identifier
un nombre restreint d’espèces et si possible le plus éloignées taxo-
nomiquement parlant comme c’est le cas dans la plupart des pre-
mières études réalisées est une chose, une utilisation en routine
nécessitant des identifications « tous azimuth » d’espèce souvent
proches les unes des autres en est une autre. Le développement
des banques de données permettant l’identification en routine
repose donc sur les différents points évoqués. Plusieurs stratégies
existent actuellement, mais elles ont toutes pour objectifs de sélec-
tionner les pics spécifiques d’une espèce donnée. Emonet et al.
ont récemment publié une revue détaillant les principes des trois
Figure 2 : Empreintes spectrales obtenues à partir de colonies entièresde 5 staphylocoques d’espèces différentes.
Figure 1 : Empreintes spectrales obtenues à partir de colonies entièresde 7 espèces bactériennes différentes, sans étape d’extraction(matrice : a-CHCA).
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Dossier 37Technologies innovantes en biologie clinique
principales banques de données (MALDI Biotyper Bruker, SARAMIS
Anagnostec BioMérieux, ANDROMAS) permettant l’identification
par MALDI-TOF-MS [11]. L’identification du micro-organisme étudié
repose sur la comparaison du spectre obtenu à ceux de références
contenus dans la base de donnée. Comme pour les analyses des
séquences nucléotidiques par BLAST ou FASTA, la plus forte
concordance (« matches ») est retenue et les résultats sont rendus
avec un coefficient de similarité. Les progrès réalisés dans le
domaine de la génomique avec l’augmentation du nombre de
génomes séquencés disponibles ont permis d’identifier certains
pics au sein des empreintes spectrales. Il est maintenant établi
que la grande majorité des pics détectés entre 2 et 20 kDa corres -
pond aux protéines ribosomales et à des protéines des gènes de
ménage (« house keeping » gene) ce qui explique en partie le
caractère spécifique et constant des spectres par espèce malgré
les variations rencontrées lors de différentes acquisitions. Ces
données laissent envisager le développement de stratégies per-
mettant, au même titre que le MLST, de typer les bactéries et de
réaliser des comparaisons phylogénétiques. Parmi les autres pro-
téines identifiées, on retrouve des protéines de choc thermique
(cold shock proteins), des DNA binding proteins ou encore des
RNA chaperones [12-14]. Afin d’obtenir des identifications fiables,
il est important de maîtriser les différents paramètres expérimentaux
qui influencent la qualité des spectres. Les milieux de culture, la
concentration en NaCl, la nature des tampons utilisés influencent
la qualité des spectres. Une fois la majorité de ces paramètres
standardisés, la reproductibilité et la précision des identifications
sont parfaitement fiables au sein d’un laboratoire
et d’un laboratoire à l’autre [15, 16]. Ces données soulignent
l’importance lors de la réalisation des bases de données, d’avoir
à disposition un large panel d’espèces différentes représentatif
des principales espèces rencontrées en routine avec si possible
le plus grand nombre de souches d’une même espèce. Il est
ensuite nécessaire de faire varier pour chaque souche les condi-
tions expérimentales afin de prendre en compte les variations inhé-
rentes aux conditions expérimentales.
PRINCIPES DE L’UTILISATION DU MALDI-TOF-MSEN MICROBIOLOGIELe schéma général de l’identification par MALDI-TOF-MS est
illustré dans la figure 3 et un protocole détaillé des différentes
étapes peut être retrouvé dans la publication de Freiwald et al.
[17]. Les micro-organismes à identifier sont obtenus à partir des
colonies poussant sur des milieux de culture solides ou à partir
de cultures en milieu liquide. Cette approche simplifie au
maximum la préparation de l’échantillon à analyser, on parle
alors d’acquisition sur bactéries intactes. Cette méthode de pré-
paration de l’échantillon est simple et très rapide pouvant être
réalisé par du personnel non spécialisé en spectrométrie de
masse. Les bactéries sont déposées directement sur une plaque
métallique support (figure 3). Aucune étape complexe de puri-
fication de l’échantillon n’est nécessaire. L’obtention d’un spectre
de qualité dépend essentiellement de la quali té du dépôt
effectué. Peu de matériel est nécessaire pour obtenir une
empreinte spectrale de qualité et bien souvent les difficultés
d’identification rencontrées sont liées à de mauvais dépôts avec
excès de matériel déposé. Une fois l’échantillon séché sur la
plaque cible, il est recouvert par la matrice dont la nature est
adaptée au type d’analyse que l’on souhaite réaliser. Le rôle de
la matrice est d’absorber l’énergie provenant du laser ce qui
provoque la vaporisation de l’échantillon avec formation d’ions.
Ces ions de masse et de charge différentes sont soumis à un
champ électrique. Ils « volent » ensuite jusqu’à un détecteur
situé à l’extrémité du tube de vol et la distance parcourue en
un temps donné (« Time-Of-Flight ») est fonction du rapport de
leur masse sur la charge (m/z). Les informations essentielles
utilisées pour l’identification sont donc contenues dans une liste
de pics contenant les rapports m/z et les intensités relatives de
chaque pic, l’ensemble de ces données caractérisant l’empreinte
spectrale de l’échantillon.
Les matrices les plus courantes pour ce type d’analyse sont l’acide
2,5-dihydroxybenzoïque (acide gentisique ou DHB), l’acide
trans-3,5-diméthyloxy-4-hydroxycinnamique (acide sinapinique ou
SA) et l’acide a-cyano-4-hydroxy-cinnamique (a-CHCA). Elles
permettent entre autre l’analyse de substrats peptidiques, glyco-
peptidiques et lipidiques. Actuellement, le dépôt en « goutte
épaisse » utilisant l’a-CHCA sur l’échantillon sec est largement
utilisé pour les identifications de routine. En effet, la cristallisation
obtenue est homogène contrairement à la DHB, permettant une
utilisation automatique des acquisitions par le spectromètre avec
une excellente qualité de spectres. D’autres techniques de dépôt
existent : les préparations en « couches minces » pour lesquelles
l’échantillon est déposé sur une couche de matrice préalablement
déposée sur la plaque cible pour former de larges films minces
polycristallins, les préparations en « sandwich » où l’échantillon
est déposé su r un film de matrice avant d’être lui-même recouvert
par une dernière couche de matrice. Après évaporation des
solvants, la matrice co-cristallise avec l’échantillon et l’ensemble
peut être analysé. Des protocoles plus complexes ont été proposés
afin d’augmenter la qualité des empreintes spectrales mais dans
la grande majorité des cas, ils ne sont pas nécessaires pour une
utilisation de routine [18]. En revanche, pour certains micro-orga-
nismes comme les levures ou les mycobactéries, certains auteurs
préconisent de réaliser auparavant une étape d’extraction [19].
APPLICATIONS PRATIQUES EN MICROBIOLOGIELa spectrométrie devient un outil majeur en routine de microbio-
logie clinique pour essentiellement deux raisons, d’une part il est
maintenant possible de travailler directement sur des bactéries
cultivables intactes et d’autre part les bases de données permet-
tant de comparer les spectres de masses sont disponibles.
Dépôt des échantillons Acquisition des spectres Identification
Figure 3 : Schéma d’identification par MALDI-TOF à partir des colonies.
Vol. 39 - trimestriel octobre 2011 - BIOTRIBUNE MAG - © Springer-Verlag France 2011 - DOI 10.1007/s11834-011-0056-6
Dossier38 Technologies innovantes en biologie clinique
Cette méthode permet en quelques minutes, par une approche
technique simple et peu coûteuse (hors achat de l’appareil), d’ob-
tenir une identification précise et fiable et au final d’optimiser la
prise en charge des patients. Après un début plutôt « timide »
avec moins de 10 laboratoires équipés en France en 2009, le
MALDI-TOF-MS s’implante rapidement maintenant, aussi bien dans
les laboratoires hospitaliers que dans les laboratoires d’analyse
médicale. L’investissement initial, certes conséquent, la crainte de -
vant la fiabilité d’une technologie nouvelle dont nous n’avons pas
encore de recul, incitent à la réflexion. Néanmoins, l’installation de
cet automate au sein du laboratoire, la prise en main par le person -
nel médicale et technique, la conviviali té d’utilisation, le rende très
vite indispensable. Ce succès bien réel peut justifier les titres
souvent élogieux retrouvés dans certaines publications. Seng et al.
sont parmi les premiers à avoir utilisé cette technologie en routine
à partir des prélèvements cliniques [20]. Cette étude qui concerne
un nombre important de souches (1 660 souches réparties sur 45
genres), évalue la performance en terme d’identification, mais aussi
le délai pour le rendu des résultats et le coût en comparaison aux
techniques classiquement utilisée. L’ensemble des résultats est
résumé dans le tableau 1 ainsi que les principales publications
d’utilisation en routine [21-29]. Les identifications obtenues au genre
et à l’espèce varient de 95 % à 98 % et de 85 % à 95 % respec-
tivement. Ces excellents résultats ont été ob tenus aussi bien avec
le système Biotyper Bruker qu’avec SARAMIS Anagnostec
BioMérieux. Néanmoins, ils ne doivent pas masquer certaines dif-
ficultés rencontrées par l’ensemble des systèmes dont certaines
sont majeures (tableau 1) en particulier avec les bactéries à Gram
positif. La distinction entre les streptocoques du groupe mitis/oralis
et les Streptococcus pneumoniae est pratiquement impossible. Il
Auteurs Echantillons Id à l’espèce Id au genre Principales difficultés Commentaires
Seng et al., Routine Tous les prélèvements 83,8 % 95,0 % Propionobacterium acnes Dans cette étude, le MALDI-TOF est utilisé2009 [20] (n = 1 660) de routine Streptococcus pneumoniae première ligne pour l’identification.
Stenotrophomonas maltophiliaShigella sp.
Blondiaux et al., Routine Tous les prélèvements 72,9 % 87,0 % Streptococcus du groupe viridans2009 [21] (n = 362) de routine Shigella sp.
van Veen et al., Routine Tous les prélèvements 92,0 % 98,8 % Streptococcus pneumoniae2010 [22] (n = 980) de routine Bactéries anaérobies
Bizzini et al., Routine Tous les prélèvements 93,2 % 98,5 % Shigella sp. Une étape d’extraction permet d’augmenter2010 [23] (n = 1 371) de routine Staphylococcus sp. le % de résultats valides de 22,9 %.
Erreurs de taxonomie essentiellement.
Gravet et al., Routine Tous les prélèvements nd 98,8 % Corynebacterium sp. Dans cette étude, le MALDI-TOF est utilisé2010 [24] (n = 10 000) de routine Streptococcus sp. première ligne pour l’identification.
Bessède et al., Routine Tous les prélèvements 97,3 % 99,0 % Acinetobacter sp. Une étape d’extraction permet d’augmenter2010 [25] (n = 1 013) de routine Streptococcus pneumoniae le % d’identification à l’espèce de 14,7 %.
Nombre insuffisant de souches dansla banque de données pour certainesespèces.
Dauwalder et al., Routine Tous les prélèvements 94,4 % 98,5 % Streptocoques et entérocoques Analyse en routine du système2011 [26] (n = 323) de routine Anaérobies Axima/Saramis/SirWeb MALDI-TOF
Corynebactéries
Benagli et al., Routine Tous les prélèvements nd 98,0 % Etude de la sensibilité et de la spécificité2011 [27] (n = 1 019) de routine du MALDI-TOF. Sensibilité moindre pour
les espèces K. oxytoca et E. cloacae
Sogawa et al., Routine Tous les prélèvements 91,7 % 97,0 % Stenotrophomonas maltophilia Comparaison de trois MALDI-TOF2011 [28] (n = 468) de routine Absence d’identification avec de gamme différente (Bruker)
des souches muqueuses deK. pneumoniae, S. pneumoniae,P. aeruginosa
Neville et al., Routine Tous les prélèvements 85,0 % 96,0 % Streptococcus pneumoniae2011 [29] (n = 927) de routine Streptocoque groupe mitis/oralis
Tableau I : RÉSUMÉ DES PRINCIPALES ÉTUDES UTILISANT LE MALDI-TOF EN ROUTINE POUR L’IDENTIFICATION BACTÉRIENNE.
GN : Gram négatif. GP : Gram positif. nd : non disponible.
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Dossier 39Technologies innovantes en biologie clinique
est alors recommandé de recourir à une technique conventionnelle
comme la recherche de la sensibilité à l’optochine. Cette recherche
peut être menée conjointement à la réalisation de l’antibiogramme,
ce qui permet de confirmer l’identification avec certitude en même
temps que la sensibilité de la souche aux antibiotiques. Ce point
parti culièrement délicat de l’identification des streptocoques du
groupe mitis/oralis n’est pas spécifique de l’identification par MALDI-
TOF-MS. En effet certaines techniques d’identification par PCR/
séquence peinent aussi à donner une identification fiable [30]. Par
contre, les streptocoques béta-hémolytiques comme S. pyogenes
(SGA), S. agalactiae (SGB), ou S. dysgalactiae ne présentent pas
de difficulté majeure d’identification comme le montre une étude
récente [31]. Les entérobactéries sont correctement identifiées dans
97 % à 99 % des cas. Mais il est impossible actuellement de dif-
férencier par cette technique Shigella sp. d’Escherichia coli.
Les difficultés rencontrées pour l’identification des microorganismes
est variable d’une étude à l’autre (tableau 1). Ceci peut s’expliquer
par la qualité du dépôt qui peut être plus difficile à partir de cer-
taines colonies comme par exemple, les espèces muqueuses de
Pseudomonas aeruginosa, ou des colonies incrustées d’Eikenella
corrodens. Mais aussi, parce que certains genres bactériens pro-
duisent naturellement peu de pics (Nocardia sp., Propionibacterium
sp.). L’identification des mycobactéries est plus délicate, et l’ob-
tention de spectre de qualité correcte nécessite des protocoles
de préparation particuliers [32, 33]. Les résultats dépendent à la
fois des protocoles de préparations, mais aussi des méthodes de
comparaisons des spectres obtenues et de la qualité et du nombre
d’espèces représentées dans les bases de données [32, 33]. Une
seule étude a comparé les deux systèmes commercialisés (Bruker
Biotyper et Shimadzu/Anagnostec) pour une utilisation en routine
[58]. Ies résultats d’identification correcte à l’espèce sont de 93,6 %
et 88,3 % pour Bruker et Shimadzu respectivement.
Cette technologie peut être appliquée pour identifier les bactéries
directement à partir de certains échantillons cliniques. En particulier
le sang, inoculé dans les flacons d’hémocultures détectés positives
ou encore les urines. Les résultats des principales études sont
regroupés au sein du tableau 2 ainsi que les principales difficultés
rencontrées. Cette stratégie peut être particulièrement intéressante
pour la prise en charge précoce des patients septiques permettant
la mise en route plus rapide d’un traitement adapté. Pour les hémo-
cultures, les résultats sont obtenus après plusieurs étapes permet-
tant de séparer les globules rouges des globules blancs [34]. Les
temps de préparations sont variables selon les publications, moins
d’une demi heure pour les plus rapides. Les pourcentages
Auteurs Echantillons Id à l’espèce Id au genre Principales difficultés Commentaires
Prod’hom et al., Sang Hémocultures positives 77,8 % 78,7 % Streptococcus mitis group La présence d’une capsule peut en partie2010 [35] (n = 126) GN : 89,1 % GN : 89,1 % Staphylococcus sp. expliquer le plus faible taux d’identification
GP : 71,6 % GP : 72,9 % pour les bactéries : S. pneumoniae,H. influenzae, K. pneumoniae
La Scola et al., Sang Hémocultures positives 76,0 % 76,0 % Streptococcus sp.2009 [36] (n = 599) Echantillons polymicrobiens
Stevenson et al., Sang Hémocultures positives (179) 80,2 % 80,2 % Streptococcus du groupe mitis2009 [37] (n = 212) Flacons ensemencés (33) Propionobacterium acnes
Ferroni et al., Sang Hémocultures positives (388) 89,0 % 98,0 % Streptococcus pneumoniae En cas d’hémoculture polymicrobienne,2010 [38] (n = 685) Flacons ensemencés (312) Streptococcus du groupe mitis le germe prédominant est dans la plupart
des cas identifié. Méthode très rapide.
Christner et al., Sang Hémocultures positives 94,2 % 95,0 % Cocci Gram + Les difficultés d’identification résultent2010 [39] (n = 277) d’un nombre insuffisant de bactéries,
plus fréquent avec les Gram +
Ferreira et al., Sang Hémocultures positives 42,6 % 71,6 % Streptococcus mutans Pas de culture polymicrobienne2010 [40] (n = 300) GN : 83,3 % GN : 96,6 % Staphylococcus sp.
GP : 31,8 % GP : 65,7 % Staphylococcus aureus
Moussaoui et al., Sang Hémocultures positives 90,0 % nd Streptococcus mitis group2010 [41] (n = 532) GN : 91,1 % Staphylococcus sp.
GP : 89 %
Ferreira et al., Urine Urines positives 91,8 % 92,7 % Streptococcus sp. Meilleurs résultats avec > 105 CFU/mL2010 [44] (n = 220) GN : 93,6 % GN : 94,6 % Enterococcus sp. E. coli > 105 CFU/mL : 97,6 %
GP : 66,6 % GP : 66,6 % Raoultella sp. identifications correctes
Tableau II : RÉSUMÉ DES PRINCIPALES ÉTUDES UTILISANT LE MALDI-TOF POUR L’IDENTIFICATION BACTÉRIENNE DIRECTEMENT À PARTIR DES PRÉLÈVEMENTS.
GN : Gram négatif. GP : Gram positif. nd : non disponible.
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Dossier40 Technologies innovantes en biologie clinique
d’identification correcte au genre varient de 72 % à 98 %
selon les auteurs et les principales difficultés rencontrées sont les
mêmes que pour l’identification directement à partir des colonies
(tableau 2) [35-41]. La qualité des milieux de cultures contenus
dans les flacons et particulièrement la présence de charbon, rende
l’identification plus difficile, en particulier celle des cocci à gram
positif, [42, 43]. L’identification directement à partir des prélève-
ments urinaires est également possible (tableau 2). De bons résul-
tats sont obtenus seulement avec des inoculum bactériens
supérieurs à 105 CFU/mL [44]. Dans le cas des prélèvements poly-
microbiens, les empreintes spectrales sont plus difficiles à inter-
préter et dans le meilleur des cas, le germe prédominant est
correctement identifié.
Afin d’améliorer les résultats, certains auteurs préconisent de
réaliser une étape d’extraction protéique lors de la préparation des
échantillons à analyser. Ceci peut se justifier pour certaines espèces
comme nous l’avons déjà signalé (mycobactéries, corynebactéries),
ou en cas de plus faible inoculum comme c’est parfois le cas avec
les hémocultures [25, 45, 46].
APPLICATIONS FUTURES : POSSIBILITÉS ET LIMITESUn certain nombre d’études suggère la possibilité à partir des
spectres d’obtenir d’autres informations notamment d’identifier des
facteurs de virulence ou encore des marqueurs de résistance aux
antibiotiques. Plusieurs études ont tenté de mettre en évidence
directement à partir des colonies la présence de la Leucocidine
de Panton-Valentine (PVL) chez Staphylococcus aureus. Les résul-
tats sont contradictoires et ne permettent pas de prédire la
présence de cette toxine. Il est nécessaire de tester des souches
d’origines différentes afin de s’affranchir d’un lien de clonalité entres
souches [47-49]. Devant la présence de pic pouvant faire évoquer
un facteur de virulence, il est important de chercher à l’identifier
afin de pouvoir l’incriminer avec certitude.
Certains auteurs se sont intéressés à identifier des pics permettant
de prédire avec 24 h d’avance sur l’antibiogramme classique, la
résistance à certains antibiotiques. Camara et al. ont ainsi pu dif-
férencier des souches d’E. coli sensibles à l’ampicilline de souches
résistantes sur la présence de pics spécifiques [50]. D’autres ont
cherché à différencier les souches de S. aureus sensible à la méti-
ci lline (SASM) des souches résistantes (SARM). Dans l’ensemble
de ces études, la présence d’un nombre important de faux positifs
et de faux négatifs ne permet pas une utilisation de ces résultats
en routine [51-55]. Récemment, une nouvelle approche a donné
des résultats intéressants. Il s’agit de mettre en évidence une
activité enzymatique à partir d’une culture bactérienne. L’activité
des carbapénémases a ainsi pu être mise en évidence en étudiant
la dégradation des carbapénèmes introduites dans une culture
bactérienne produisant cette enzyme. En étudiant les variations au
niveau des spectres engendrées par l’hydrolyse de l’antibiotique
(Méropénéme, Imipénéme ou encore Ertapénéme) et en suivant
l’apparition des produits de dégra dations, il a été possible de
mettre en évidence chez certaines entérobactéries (E. coli,
Klebsiella pneumoniae, Citrobacter freundii, Enterobacter cloacae,
Serratia marcescens) ou chez Pseudomonas aeruginosa, la
presence de carbapénémases (par exemple : VIM, IMP, KPC,
NDM1) [56, 57]. Ces résultats encou rageants devront êtres
confirmés et adaptés pour une utilisation en routine.
Cette nouvelle technique apporte un gain indéniable pour la micro-
biologie. Il est maintenant établi qu’un laboratoire peut réaliser
l’ensemble de ses identifications par spectrométrie de masse de
type MALDI-TOF, en tout cas aussi bien sinon mieux qu’avec les
méthodes dites conventionnelles. Il est clair que les banques de
données des fournisseurs devront être actualisées régulièrement
en fonction de l’évolution de la taxonomie. Mais ces banques de
données devront prendre en compte également non seulement les
souches de référence, issues de collections établies pour certaines
il y a plusieurs dizaines d’années, mais aussi les souches isolées
en clinique, plus récentes. L’implantation massive dans les labo-
ratoires des spectromètres de masses de type MALDI-TOF pour
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