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Pathologie musculaire
Apport des auto-anticorps au cours des myopathiesauto-immunes
Usefulness of autoantibodies for the diagnosis of autoimmune myopathies
Y. Allenbach *, O. Benveniste
Service de medecine interne, centre de reference des maladies neuromusculaires Paris Est, groupe hospitalier Pitie-Salpetrieres, 83, boulevard
de l’Hopital, 75013 Paris, France
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 9 ( 2 0 1 3 ) 6 5 6 – 6 6 2
i n f o a r t i c l e
Historique de l’article :
Recu le 21 juillet 2012
Recu sous la forme revisee le
15 octobre 2012
Accepte le 10 janvier 2013
Disponible sur Internet le
30 avril 2013
Mots cles :
Myosite
Auto-anticorps
Signal recognition particle
Keywords:
Myositis
Autoantibodies
Signal recognition particle
r e s u m e
Introduction. – Les myopathies acquises idiopathiques sont aujourd’hui considerees comme
des maladies auto-immunes. Selon la presentation clinico-histologique, on differencie : les
myosites (polymyosite, dermatomyosite, et myosite a inclusions) et les myopathies necro-
santes auto-immunes. Cependant, en pratique clinique, la distinction entre ces differentes
entites peut etre difficile. Il est aussi possible que dans certains cas, le caractere genetique ou
acquis de la myopathie ne puisse etre affirme. Enfin au sein d’un meme groupe de myopa-
thies auto-immunes, on observe d’importantes differences phenotypiques, en particulier
concernant les atteintes extra-musculaires.
Connaissances actuelles. – Ces dernieres annees, la decouverte d’auto-anticorps specifiques
ou associes aux myopathies auto-immunes a permis de mieux les classer, en apportant une
aide diagnostique serologique complementaire aux donnees histologiques. En effet, l’asso-
ciation forte entre un auto-anticorps specifique, la presentation clinique et le profil evolutif
de la myopathie, a permis de definir des groupes homogenes de patients. Dans cette revue,
nous decrierons les caracteristiques cliniques des patients selon le type d’auto-anticorps
specifiques des myopathies auto-immunes (pouvant etre recherches en routine : anticorps
anti : enzymes aminoacyl tRNA-synthetase, proteine Mi-2 et anti-signal recognition particle),
ainsi que celles des patients presentant des anticorps associes aux myopathies auto-
immunes.
Perspectives. – Nous detaillerons aussi les nouveaux auto-anticorps recemment decouverts
et specifiquement associes aux dermatomyosites (diriges contre les proteines : transcription
intermediary factor 1 family proteins, small ubiquitin-like modifier activating enzyme et melanoma
differentiation–associated gene 5) ou aux myopathies necrosantes auto-immunes (diriges
contre l’HMGcoA-R).
Conclusion. – Les auto-anticorps specifiques ou associes aux myopathies auto-immunes ont
permis de definir de nouveaux cadres nosologiques partageant un phenotype clinique et une
evolution commune. Cette aide precieuse au diagnostic permet donc aussi de guider les
choix therapeutiques.
# 2013 Publie par Elsevier Masson SAS.
* Auteur correspondant.
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Adresse e-mail : [email protected] (Y. Allenbach).
0035-3787/$ – see front matter # 2013 Publie par Elsevier Masson SAS.doi:10.1016/j.neurol.2013.01.622
a b s t r a c t
Introduction. – Idiopathic myopathies are a group of acquired muscular diseases considered
as autoimmune disorders. Characteristic histopathologic features allow the classification
into myositis (polymyositis, dermatomyositis, and inclusion body myositis) and immune-
mediated necrotizing myopathies. But overlapping histological features may be observed
between different idiopathic myopathies and even between acquired and genetic muscular
diseases. In the group of idiopathic myopathies important discrepancies can be observed
concerning extra-muscular involvement and prognosis.
State of art. – The discovery of myositis-specific antibodies and myositis-associated anti-
bodies has led to a serologic approach complementary to histological classification, because
striking associations of myositis-specific antibodies with clinical features and survival were
observed. Here we reviewed the myositis-specific antibodies including autoantibodies
directed against the aminoacyl tRNA-synthetase enzymes, the Mi-2 protein and the signal
recognition particle, and the main myositis-associated autoantibodies, that can be tested in
clinical practice.
Perspectives. – We will also focus on newly described dermatomyositis-associated anti-
bodies (directed against: transcription intermediary factor 1 family proteins, small ubiqui-
tin-like modifier activating enzyme, and melanoma differentiation–associated gene 5), and
immune-mediated necrotizing myopathy-associated antibodies (directed against HMGcoA-
reductase).
Conclusion. – Myositis-specific antibodies and myositis-associated antibodies are useful for
the diagnosis of forms of autoimmune myopathies with distinct clinical features. They may
help to define patients into clinical syndromes with specific outcomes and thus influence
treatment strategies.
# 2013 Published by Elsevier Masson SAS.
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1. Introduction
Les myopathies acquises, lorsqu’elles ne sont pas secondaires
a une infection, une cause toxique ou une endocrinopathie,
etaient dites idiopathiques et sont maintenant rattachees a
des mecanismes auto-immuns. Quatre grands groupes de
myopathies auto-immunes (MAI) peuvent etre distingues
selon leur presentation clinique et l’analyse histologique de
la biopsie musculaire qui reste indispensable au diagnostic. La
presence d’infiltrats inflammatoires permet de porter le
diagnostic de myosite et les analyses immuno-histologiques
permettront de distinguer la polymyosite, la dermatomyosite
et la myosite a inclusions. A ces trois types de myosites, on
oppose les myopathies necrosantes auto-immunes (MNAI) ou ,
par definition, il n’existe pas (ou peu) d’inflammation
musculaire, mais essentiellement des fibres en necrose et
en regeneration. Au sein d’un meme groupe, on observe
d’importantes differences phenotypiques cliniques et/ou
evolutives.
Depuis la description du premier auto-anticorps specifique
des MAI en 1980, de nombreux auto-anticorps ont ete
identifies, puis associes a des formes cliniques homogenes
de MAI. De fait, les anticorps associes aux MAI ont pris une
place capitale dans le diagnostic et la classification nosolo-
gique (Love et al., 1991 ; Hoogendijk et al., 2004 ; Troyanov et al.,
2005).
A ce jour, plus d’une trentaine de cibles antigeniques
nucleaires ou cytoplasmiques ont ete identifiees (Fig. 1) et dans
60–80 % des MAI (Koenig et al., 2007) on retrouve des auto-
anticorps ayant une specificite antigenique identifiable
(Ghirardello et al., 2006 ; Koenig et al., 2007). On oppose aux
auto-anticorps specifiques des MAI (ASM), observes unique-
ment au cours des MAI, les auto-anticorps associes aux MAI
(AAM), egalement observes au cours d’autres maladies auto-
immunes (lupus ou sclerodermie par exemple). Les ASM sont
observes dans 30–58 % des MAI (Koenig et al., 2007) et s’ils
peuvent etre associes a d’autres AAM, on ne retrouve en regle
generale qu’un seul ASM chez un meme patient. Dans cet
article nous presenterons les principaux ASM et AAM, ainsi
que les caracteristiques des MAI auxquelles ils sont associes.
2. Quels sont les differents anticorpsspecifiques des myopathies auto-immunes (MAI)utilisables en routine et leurs implications ?
2.1. Anticorps specifiques des myopathies auto-immunes(MAI) et polymyosite : les anticorps anti-synthetases
Les anticorps anti-synthetases ont ete les premiers ASM
identifies. Ils sont a ce jour les mieux connus et l’anticorps
anti-Jo1 en est le chef de file.
L’anticorps anti-Jo-1, appellation faisant reference aux
initiales du premier patient chez qui cet anticorps a ete
identifie, reconnaıt une enzyme cytoplasmique : l’histidine-
ARN (acide ribonucleique) t-synthetase impliquee dans la
synthese proteique. Actuellement, huit autres anticorps ayant
pour cible d’autres ARN-t-synthetases ont ete identifies
(Tableau 1). A ce jour en France, seuls les anti-Jo1, PL-7, PL-
12, EJ et OJ sont detectables en routine.
Fig. 1 – Detection d’auto-anticorps et identification de leur cible antigenique. Le serum est depose sur cellules HEP-2. La
fixation specifique d’anticorps a un antigene nucleaire (A : anticorps anti-PM-Scl) ou cytoplasmique (B : anticorps anti-PL-7)
est revelee par un anticorps anti-IgG couple a un fluorochrome. La cible antigenique reconnue peut etre identifiee au moyen
d’un second test immuno-dot. Les bandelettes test, sur lesquelles sont prealablement deposees des proteines
recombinantes, correspondant aux antigenes d’interets (ici Jo-1, PL-7, PL-12, SRP, MI-2, Ku, PM-Scl et Scl-70) sont incubees
avec le serum du patient. La fixation specifique d’un anticorps est secondairement revelee par une reaction enzymatique
chromogenique (C : detection de l’anticorps anti-Jo-1). Photographies et examens realises par le Dr J.-L. Charuel (laboratoire
d’immunochimie, hopital Pitie-Salpetriere).
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Pour autant, l’auto-anticorps anti-Jo-1, observe chez environ
20 % des patients ayant une MAI (Brouwer et al., 2001 ; Koenig
et al., 2007), est de loin le plus frequent (Tableau 1).
La presence de cet anticorps est associee a un phenotype
clinique particulier nomme « syndrome des anti-ARN-t-
synthetases », associant typiquement, outre la myosite, une
pneumopathie interstitielle (80 %), un phenomene de
Tableau 1 – Frequence et caracteristiques des principaux ASMexhaustive. Les frequences sont issues pour partie de KoenigMAI, les MI ayant ete exclues. On rappelle que les ASM peuvenMAI que ceux indiques.
Nom del’anticorps
Cible antigenique Frequenceau cours desMAI (%)
Aspefluore
ASM
Jo-1 Histidine-t-ARN-synthetase 15 Cytop
PL-7 Threonine-t-ARN-synthetase 5 Cytop
PL-12 Alanine-t-ARN-synthetase 1 Cytop
OJ Isoleucine-t-ARN-synthetase < 1 Cytop
EJ Glycine-t-ARN-synthetase < 1 Cytop
KS Aspargine-t-ARN-synthetase < 1 Cytop
YRS Tyrosine-t-ARN-synthetase < 1 Cytop
ZO Phenylalanine-t-
ARN-synthetase
< 1 Cytop
MI-2 Complexe nucleosome remodling
histone deacetylase
6 Cytop
Raynaud, une hyperkeratose fissuraire a type de « mains de
mecaniciens » et des arthralgies (Stanciu et al., 2012).
Histologiquement, les myosites Jo-1 se distingueraient des
autres myosites par une atteinte inflammatoire preferentiel-
lement perimysiale avec une atrophie des fibres dans la region
perifasciculaire (Mozaffar et Pestronk, 2000). L’atteinte pul-
monaire fait toute la gravite de la maladie, notamment par sa
et AAM. La liste des anticorps, ici representee, n’est pas et al., 2007 et font reference a une population de patientst etre observes, dans de rares cas, dans d’autres groupes de
ct de lascence
TypeHistologique
Detectionen routine
Associationpossible
lasmique PM Oui Atteinte pulmonaire
lasmique PM Oui Atteinte pulmonaire
lasmique PM Oui Atteinte pulmonaire
lasmique PM Oui Atteinte pulmonaire
lasmique PM Non Atteinte pulmonaire
lasmique PM Non Atteinte pulmonaire
lasmique PM Non Atteinte pulmonaire
lasmique PM Non Atteinte pulmonaire
lasmique DM Oui Risque de cancer faible
Tableau 1 ( Suite )
Nom del’anticorps
Cible antigenique Frequenceau cours desMAI (%)
Aspect de lafluorescence
TypeHistologique
Detectionen routine
Associationpossible
TIF1-Y Transcriptional intermediary
factor 1-y
6 Nucleaire DM Non Risque de cancer eleve
MDA-5 Melanoma differentiation
associated gene 5
6–7 Cytoplasmique DM Non Atteinte pulmonaire
SAE Small ubiquitin-like modifier
activating enzyme
5 Nucleaire DM Non
NXP-2 Nuclear matrix protein NXP-2 4–5 Nucleaire DM Non Forme juvenile de DM
SRP Signal recognition particle 2–6 Cytoplasmique MNAI Oui Atteinte pulmonaire
HMGCoA-R 3-hydroxy-3-methylgl utaryl-
coenzyme A reductase
2–6 Cytoplasmique MNAI Non
AAM
Ro/SSA Ro/SSA 30 Nucleaire PM/DM/MNAI/MI Oui SS, GSJ, LES
Ro60 Ro52 11 Nucleaire PM/DM/MNAI/MI Oui SS, GSJ, LES, PR
La/SSB La/SSB 13 Nucleaire PM/DM/MNAI/MI Oui SS, GSJ, LES, PR
Ku Ku 23 Nucleaire PM/MI Oui SS, GSJ, LES
U1RNP Peptide U1 du complexe RNP 15 Nucleaire PM/DM/MNAI Oui Syndrome de SHARP
PM/Scl Complexe PM/Scl 9 Nucleaire PM/DM/MNAI Oui SS, LES
Mitochondrie Mitochondrie 10 Cytoplasmique PM Oui CBP
MAI : myopathie auto-immune ; ASM : anticorps specifique des MAI ; AAM : anticorps associes aux MAI ; PM : polymyosite ; DM :
dermatomyosite ; MNAI : myopathie necrosante auto-immune ; MI : myosite a inclusions ; SS : sclerodermie systemique ; GSJ : syndrome de
Gougerot-Sjogren ; LES : lupus erythemateux systemique ; PR : polyarthrite rhumatoıde ; CBP : cirrhose biliaire primitive.
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resistance aux immunosuppresseurs avec une survie inferieure
(Love et al., 1991 ; Stanciu et al., 2012). Elle peut etre d’installation
aigue et engager a court terme le pronostic vital ou etre
d’installation plus lente (Tillie-Leblond et al., 2008). Dans tous
les cas, elle justifie des traitements prolonges et souvent
modifies en raison de rechutes frequentes (Stanciu et al., 2012).
Il faut souligner que l’atteinte pulmonaire peut preceder le
diagnostic de myosite (voire rester isolee) (Schmidt et al., 2000).
Les autres anticorps anti-ARN-t-synthetases sont beaucoup
plus rares, on peut observer la presence d’anticorps anti-PL-7 ou
PL-12 chez 7 % et 1 % respectivement des patients MAI (Koenig
et al., 2007). Dans ce cas l’atteinte pulmonaire serait plus grave
que chez les patients Jo-1 positifs (Hervier et al., 2012).
2.2. Anticorps specifiques des myopathies auto-immunes(MAI) et dermatomyosite : l’anticorps anti-MI-2
Historiquement l’anticorps anti-MI-2 est le premier anticorps
a avoir ete associe de facon specifique a la dermatomyosite. Il
est observe dans 4–6 % des MAI (Hausmanowa-Petrusewicz
et al., 1997 ; Koenig et al., 2007) et dans environ 20 % des
dermatomyosites (Targoff et Reichlin, 1985). Cet anticorps
reconnaıt le complexe proteique nucleaire nucleosom remodling
histon deacetylase (NuRD) implique dans la transcription de
l’ADN. Sa presence ne definit pas un sous type de dermato-
myosite, mais n’augmenterait pas le risque de cancer. En effet,
10–30 % des DM sont paraneoplasiques (Madan et al., 2009).
2.3. Anticorps specifiques des myopathies auto-immunes(MAI) et myopathies necrosantes auto-immunes : l’anticorpsanti-signal recognition particle (SRP)
Ce n’est qu’en 2004 (Hoogendijk et al., 2004) qu’a ete defini un
nouveau cadre nosologique au sein des MAI, distinct des
myosites : les MNAI. La presence d’anticorps anti-signal
recognition particle (SRP) est retrouvee chez 3–6 % des patients
souffrant de MAI (Brouwer et al., 2001 ; Kao et al., 2004 ; Koenig
et al., 2007 ; Love et al., 1991). Si cette nouvelle entite repose sur
une definition histologique, c’est l’association frequente et
specifique avec l’anticorps anti-SRP qui a eu un ro le
determinant dans l’identification de ce nouveau groupe de
myopathies acquises.
Histologiquement par definition, on observe des fibres en
necrose et d’autres basophiles en regeneration souvent
associees a des anomalies de diametre des fibres (petites
tailles atrophiques et d’autres hypertrophiques). L’etude
immuno-histochimique peut montrer l’expression du
complexe majeur d’histocompatibilite de classe I (CMH1) a
la surface des fibres en regeneration mais on n’observe pas
l’expression intense et diffuse de CMH1 caracteristique des
polymyosites et des myosites a inclusions. De meme, on note
l’absence d’inflammation musculaire, qu’elle soit endomy-
siale (polymyosite ou myosite a inclusions) ou perivasculaire
(dermatomyosite). Pour autant, la presence d’inflammation
endomysiale, si elle est peu importante, ne doit pas remettre
en cause le diagnostic histologique de MNAI. Enfin, on peut
observer, au cours de la MNAI, des depo ts de complexe
d’attaque membranaire a la surface de certaines fibres, mais
pas dans les capillaires endomysiaux comme c’est le cas au
cours de la DM.
Typiquement, les MNAI se distinguent des autres MAI, par
un deficit moteur douloureux d’emblee grave (force muscu-
laire inferieure ou egale a 3/5 selon l’echelle MRC dans plus de
50 %), d’installation aigue (moins de six mois), avec une
elevation importante des enzymes musculaires (6600 a
15 000 UI/L) (Hengstman et al., 2006 ; Miller et al., 2002).
L’atteinte musculaire touche aussi souvent les muscles
pharynges et/ou respiratoires. Un tiers des patients peuvent
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presenter une atteinte du parenchyme pulmonaire qui est le
plus souvent peu severe. De meme, les atteintes cardiaques
graves sont rarement observees1.
Les MNAI necessitent des traitements prolonges en raison
de rechutes frequentes (Hengstman et al., 2006 ; Kao et al.,
2004). Il faut souligner qu’a co te de cette forme typique, il
existe des tableaux chroniques beaucoup plus lentement
evolutifs pour lesquels le diagnostic de dystrophie musculaire
« non etiquetee » peut avoir ete initialement porte. Ces cas se
reveleront etre, parfois plusieurs decennies apres, d’authen-
tiques myopathies necrosantes avec anticorps anti-SRP
positifs (Benveniste et Romero, 2011 ; Kao et al., 2004 ; Suzuki
et al., 2012). L’identification d’une origine auto-immune a ces
formes a des implications therapeutiques majeures car il
permet de proposer des traitements efficaces, permettant
parfois la reprise de la marche.
Aussi, devant toute dystrophie non etiquetee, il nous paraıt
recommande de realiser la recherche d’anti-SRP.
3. Quel est l’apport des auto-anticorpsassocies aux myopathies auto-immunes pour lediagnostic des myopathies auto-immunes ?
Les auto-anticorps observes au cours de nombreuses mala-
dies auto-immunes comme le lupus, le syndrome de
Gougerot-Sjogren ou la sclerodermie peuvent aussi etre
associes a une MAI. On parle alors de myosite de chevau-
chement, me me si les criteres de classification des connecti-
vites associees ne sont pas tous presents (Troyanov et al.,
2005). Ils ont donc un interet de classification nosologique. En
pratique, l’aspect histologique de polymyosite est en realite
presque toujours associe a la presence d’AAM (myosite de
chevauchement) ou d’ASM (syndrome des anti-synthetases)
si bien que le diagnostic de polymyosite, normalement
reserve aux patients sans auto-anticorps, est devenu tres
rare (Amato et Griggs, 2003). Il faut rappeler que les AAM ne
sont pas specifiques d’un type de MAI et peuvent aussi etre
observes au cours de tout type de MAI, y compris la myosite a
inclusions (Tableau 1).
Les principaux AAM, leur frequence, le type de MAI relie
ainsi que les possibles maladies auto-immunes associees sont
representes dans le Tableau 1. On souligne que, contrairement
au syndrome de Gougerot-Sjogren ou au lupus, au cours des
myosites, les anticorps anti-Ro sont plus frequemment de type
Ro52 et non Ro60/SSA. Par ailleurs, un travail recent (Maeda
et al., 2012) a montre la presence d’anticorps anti-mitochon-
drie (specifiques de la cirrhose biliaire primitive) dans environ
10 % des MAI. La presence de cet anticorps serait en rapport
avec des myosites plus lentement evolutives, souvent asso-
ciees a des granulomes musculaires, a une frequence accrue
de cirrhoses biliaires primitives et un risque d’atteinte
cardiaque important.
1 Bloch Queyrat C.A.R., Dubourg O., Laforet P., Costedoat-Cha-lumeau N., Grenier P., Amoura Z., et al. (2008). Les myopathies aanticorps. Les myopathies a anticorps anti-SRP : caracterisation etsuivi de 24 patients anti-SRP : caracterisation et suivi de 24patients. Paper presented at: SNFMI Bordeaux 2008 (Bordeaux).
4. Quels pourraient etre les prochainsanticorps specifiques des myopathies auto-immunes (MAI) disponibles en routine ?
Les decouvertes recentes concernant la dermatomyosite et la
myopathie necrosante auto-immune vont tres certainement
modifier nos pratiques.
4.1. La dermatomyosite : les anticorps anti-TIF1-g et anti-MDA-5
Transcription intermediary factor 1 family proteins (TIF1-g) est un
facteur de transcription nucleaire implique dans la voie de
signalisation du TGF-b (Hoogendijk et al., 2004). La presence
d’anticorps anti-TIF1-g a recemment ete specifiquement
associee a la dermatomyosite : il est present dans 13–21 %
des dermatomyosites (Kaji et al., 2007 ; Chinoy et al., 2007 ;
Targoff et al., 2006). La seropositivite anti-TIF1-g a une valeur
predictive positive pour l’association avec un cancer de 42 %,
alors que sa negativite aurait une valeur predictive negative de
97 % (Chinoy et al., 2007). La presence de cet anticorps serait
associee a l’absence d’atteinte respiratoire, frequemment
observee au cours de la dermatomyosite (Chinoy et al.,
2007 ; Targoff et al., 2006). Deux autres anticorps anti-TIF1-a
et TIF1-b, reconnaissant d’autres proteines de la famille TIF1,
ont ete specifiquement associes a la dermatomyosite et le plus
souvent en association avec l’anti-TIF1-g (Fujimoto et al.,
2012). Dans ce cas, l’association augmenterait encore plus le
risque de cancer associe (Fujimoto et al., 2012).
L’anticorps anti-MDA-5, pour melanoma differentiation–asso-
ciated gene 5, reconnaıt une proteine de l’immunite innee
impliquee dans les defenses anti-virales (Muro et al., 2012). Il
est observe chez 11 % des patients atteints de dermatomyosite
(Hamaguchi et al., 2011). Des sa decouverte, il a ete rattache
specifiquement a la dermatomyosite et particulierement dans
une forme amyopathique (ce pourquoi il etait initialement
nomme anti-CADM140 pour clinically amyopathic dermatomyo-
sitis 140 kd) avec une frequence augmentee d’ulceres cutanes
(Hamaguchi et al., 2011). De plus, l’atteinte pulmonaire, tres
frequente (90 % des cas) est responsable d’un pronostic plus
sombre (Hamaguchi et al., 2011). Une trousse de dosage de ces
deux derniers anticorps est aujourd’hui en phase de test.
Recemment, l’anticorps anti-small ubiquitin-like modifier
activating enzyme (SAE) a ete retrouve specifiquement chez
8 % des patients ayant une dermatomyosite (Betteridge et al.,
2009), mais il ne definirait pas un phenotype particulier. Enfin,
l’anticorps anti-NXP-2 ou MJ (ayant pour cible une proteine de
la matrice nucleaire) a ete specifiquement retrouve chez des
patients presentant une dermatomyosite juvenile (Espada
et al., 2009). Cependant, cette specificite ne semble pas se
confirmer chez l’adulte (Ichimura et al., 2012).
4.2. Les myopathies necrosantes auto-immunes :l’anticorps anti-HMGCoA-R
Seulement un tiers des MNAI sont associees a l’anticorps anti-
SRP (Christopher-Stine et al., 2010). Si certaines restent
seronegatives et peuvent etre parfois associees a des cancers
solides (tout comme les dermatomyosites) (Liang et Needham,
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 9 ( 2 0 1 3 ) 6 5 6 – 6 6 2 661
2011), un nouvel auto-anticorps, anti-HMGCoA-R, a recem-
ment ete identifie (Mammen et al., 2011). Cet anticorps,
specifique des myopathies necrosantes, serait plus frequent
que l’anticorps anti-SRP. Cet anticorps est retrouve chez 6 %
des patients MAI (Mammen et al., 2011). Les caracteristiques
cliniques et histologiques sont proches de celles observees au
cours des patients ayant un anticorps anti-SRP (Christopher-
Stine et al., 2010 ; Grable-Esposito et al., 2010), hormis le fait
qu’on note une prise significativement plus frequente de
statines dans ce groupe. Neanmoins, la presence de cet
anticorps semble exceptionnelle chez des patients sous
statine au long cours, presentant ou non une intolerance a
ces dernieres (myalgies, elevation moderee des CPK), sans
myopathie necrosante (Mammen et al., 2012). Cette observa-
tion confirme son caractere specifique des myopathies
necrosantes (Mammen et al., 2012).
Concernant la myosite a inclusions, l’identification recente
du premier anticorps specifique (Salajegheh et al., 2011) (dont
la cible antigenique n’est pas encore connue) aidera peut-etre
a mieux distinguer la polymyosite de la myosite a inclusions,
lorsque l’histologie musculaire n’est pas formelle.
5. Importance physiopathologique etconsequences therapeutiques des anticorpsspecifiques des myopathies auto-immunes (MAI)
Le ro le precis des ASM au cours des MAI reste inconnu meme
si de nombreux travaux ont permis d’eclairer certains
mecanismes, en particulier concernant les anticorps anti-Jo-
1 (Casciola-Rosen et al., 2005). De meme, il a ete recemment
observe une correlation entre le titre des anticorps anti-SRP ou
anti-HMGCoA-R et l’evolution clinique, suggerant un ro le
physiopathologique de ces auto-anticorps (Benveniste et al.,
2011 ; Werner et al., 2012). Pourquoi un antigene ubiquitaire
intracellulaire peut etre implique dans une maladie auto-
immune specifique d’organe et quel est le ro le pathogene des
ASM ?
La reponse a ces questions est capitale, car l’observation
d’auto-anticorps ouvre la voie a des options therapeutiques,
comme les echanges plasmatiques, les immunoglobulines
polyvalentes intraveineuses ou les anticorps monoclonaux
anti-lymphocytes B. Tous ces traitements ont deja ete utilises
en cas de MAI avec ASM, mais seuls des cas rapportes font etat
de bons resultats. A ce jour, aucun essai therapeutique n’a ete
publie. Ainsi le resultat prochain de l’etude FORCE (Clinical-
Trials.gov: NCT00774462), testant l’efficacite du rituximab
dans cette indication, devrait apporter une premiere reponse.
Quoiqu’il en soi, il est aujourd’hui recommande de traiter
au moins deux ans une MAI avec ASM en premiere intention,
en l’absence de signe de gravite, par l’association d’une
corticotherapie et d’un traitement immunosuppresseur (par
exemple le methotrexate), a visee d’epargne cortisonique, en
raison du caractere chronique de cette affection et de la
frequence elevee des rechutes (Troyanov et al., 2005). En cas
d’atteinte severe musculaire ou de troubles de la deglutition
on peut proposer des echanges plasmatiques et/ou l’utilisa-
tion d’immunoglobulines intraveineuses. Dans les formes
resistantes, des cas rapportes font etat d’amelioration sous
rituximab.
6. Conclusion
Les AAM et particulierement les ASM, ont profondement
modifie les pratiques dans le champ des MAI en definissant de
nouveaux cadres nosologiques plus homogenes. En cas de
suspicion de MAI, une recherche de l’ensemble des ASM doit
etre realisee, en complement de l’etude histologique muscu-
laire. Les resultats permettront d’orienter le clinicien dans la
recherche d’atteintes extramusculaires (thoracique et/ou
neoplasique), d’evaluer le pronostic et de guider le traitement
et les modalites du suivi. Ces dernieres annees, d’importants
travaux de recherche ont permis d’identifier de nouveaux
ASM. Certains seront prochainement recherches en routine et
permettront de guider la prise en charge des dermatomyosites
(anticorps anti-TIF1-g pour le risque de cancer et anti-MDA-
5 pour le risque de pneumopathie) et des MNAI (anticorps anti-
HMGCoA-R, aide au diagnostic en cas de negativite des
anticorps anti-SRP). Il est probable qu’a l’avenir, de nouveaux
ASM seront encore identifies.
Declaration d’interets
Les auteurs declarent ne pas avoir de conflit d’interets en
relation avec cet article.
Remerciements
Nous tenons a remercier le Dr J.-L. Charuel du laboratoire
d’immunochimie du Dr L. Musset, a l’ho pital de la Pitie-
Salpetriere pour l’apport iconographique.
Annexe 1. Materiel complementaire
Le materiel complementaire accompagnant la version en
ligne de cet article est disponible sur doi:10.1016/j.neu-
rol.2013.01.622.
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