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Apprendre: le poids de l’affectif Dire que l’affectif joue un rôle important dans les apprentissage est un truisme Comment expliquer ce phénomène? Par quels mécanismes s’opère cette influence? Comment l’enfant s’approprie les connaissances nécessaires à l’adaptation à son environnement? 1

Apprendre: le poids de l’affectif

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Page 1: Apprendre: le poids de l’affectif

Apprendre: le poids de l’affectif

Dire que l’affectif joue un rôle important dans les

apprentissage est un truisme

Comment expliquer ce phénomène?

Par quels mécanismes s’opère cette influence?

Comment l’enfant s’approprie les connaissances

nécessaires à l’adaptation à son environnement?

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Apprendre: le poids de l’affectif

Deux termes complexes par la diversité des approches:

Apprendre : Aucun mot dans la langue française n’a autant de synonymes:

étudier, assimiler, acquérir, s’informer, s’imprégner, s’exercer,s’initier, mémoriser….

Apprentissage des savoirs fondamentaux

Apprentissage scolaire

Apprendre sans comprendre

Apprendre sans savoir utiliser

Le savoir se construit

L’apprentissage passe par l’action

Se former par l’apprentissage

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Apprendre: le poids de l’affectif

Affectif, affect:

Selon le dictionnaire de psychanalyse c’est l’expression qualitative dela quantité d’énergie pulsionnelle et de ses variations

il peut s’agir d’émotions, de sentiments et d’expression du vécu

du sentiment affectueux mis dans les relations d’attachementparents/enfants

des émotions positives et négatives dont on parle le plus souvent dans les états de déprime, anxiété et irritation

Difficilement évaluables, fluctuants

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Apprendre: le poids de l’affectif

C’est cette petite phrase souvent entendue au cours de notreconsultation qui nous a interpellé:

«Il (l’enfant) ne veut pas apprendre même si j’apprends aveclui, il ne retient rien , il oublie tout »

Comment expliquer aux parents : qu’apprendre n’est pas sisimple, qu’apprendre n’est pas mémoriser et réciter,qu’apprendre commence dès la naissance

L’adaptation de l’enfant dépend de plusieurs variablesscolaires et extra scolaires

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Apprendre: le poids de l’affectif

Tableau de Pourtois: ce tableau emprunté à J-P- Pourtois et H. Desmet décrit parfaitement les différentes relations qui existent entre les variables extrascolaires et l’apprentissage

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Apprendre: le poids de l’affectif

Variables liées au contexte marocain:

Langues d’enseignement

Les programmes scolaires

Les méthodes d’enseignement

La formation des enseignants, leur personnalité et leurs

motivations

La proximité des écoles…

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Apprendre: le poids de l’affectif

Les théories explicatives du développement cognitif

sont nombreuses:

Les unes mettent l’accent sur le biologique

D’autres sur la primauté du social

D’autres sur l’affectif

Aujourd’hui la question de savoir comment se

développe l’intelligence de l’enfant suscite de

l’embarras?

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Apprendre: le poids de l’affectif

Il y a une trentaine d’années la théorie de Piaget était encore laréférence en la matière, il fut l’un des premiers à considérer le bébécomme un sujet de recherche et à lui attribuer une intelligence

Dès 1930, il développe une théorie constructiviste de l’intelligence

Elle se construit par paliers successifs grâce aux actions exercéespar le sujet sur son environnement

L’enfant évolue du concret vers l’abstrait

Au début l’intelligence du bébé est pratique, vers 14- 15 ansl’enfant atteint le stade formel, celui des opérations abstraiteslogiques et mathématiques

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Apprendre: le poids de l’affectif

Pour Wallon: l’interaction avec le milieu social est un facteur clef

Pour Vygotski: le langage est déterminant, approche psychosociale , tout

apprentissage se réalise par la médiation à autrui par le langage

Pour Brunner: le rôle de la culture est fondamental. A travers les

interactions enfants/adultes, il va montrer le rôle d’un adulte « expert » sur les

apprentissages

Pour le psychanalyste Bowlby: le besoin de contact social est primaire chez

l’être humain , la façon dont la mère ou son substitut aura répondu à ce besoin

influencera son développement cognitif

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Apprendre: le poids de l’affectif

Le cognitivisme : 1970- 80 : nouvelle approche de la

pensée humaine, le cerveau traite l’information à la

manière d’un ordinateur

Etude des processus humains: perception, attention,

mémoire à court et à long terme, reconnaissance

Elle s’appuie sur les neurosciences

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Apprendre: le poids de l’affectif

Théorie évolutionniste du développement cognitif : nouveau paradigme, l’intelligence progresse graduellement et de façon quasi

continue. Finie la progression des stades de Piaget

Compétences insoupçonnées chez le bébé

La permanence de l’objet dès l’âge de 3 à 5 mois

Développement de la théorie de l’esprit: capacité chez le jeuneenfant à s’attribuer à lui-même et à autrui des sentiments et descroyances

l’enfant disposerait de 4 stratégies différentes pour faire desadditions

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Apprendre: le poids de l’affectif

Toutes ces théories de l’apprentissage mettent peu l’accent sur lerôle de l’affectif dans l’apprentissage

Par ailleurs, peu d’études scientifiques expliquent par quelsmécanismes une relation affective de qualité entre parents/enfants vafavoriser les apprentissages cognitifs

Mon propos porte sur le contexte socio-affectif tel que défini par unerelation affectueuse et privilégiée entre deux personnes

il s’agit du climat socio-affectif étudié ici via la qualité del’attachement mère/enfant

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Apprendre: le poids de l’affectif

Contexte d’attachement mère/enfant

La théorie de l’attachement chez Bowelby est unclassique du développement des processus affectifs

Les relations de proximité physique gérées presqueessentiellement par la mère au début deviennentprogressivement réciproques

Le bébé ayant expérimenté une relation affectivesatisfaisante sera davantage capable d’explorer sonenvironnement et sa dépendance vis-à-vis de l’adulte

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Apprendre: le poids de l’affectif

Pour Vygovski, les enfants qui apprennent des activités de résolutionde problème avec un adulte au début acquiérent la ccapacité à lefaire seul graduellement, d’une façon indépendante

Les adultes vont faciliter le développement cognitif en aidantl’enfant à aller plus loin que ce qu’il peut faire tout seul (zone ZPD)

L’acquisition des compétences linguistiques qui vont servir decommunication et de régulations des activités cognitives

Les enfants commencent à développer des activités demétacognition, définition de problème, plannification

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Apprendre: le poids de l’affectif

Importance des premières relations dyadiques sur l’acquisitionprogressive des apprentissages

On peut retenir les éléments suivants :

Le transfert graduel (élément crucial) des fonctions sociales etcognitives du plan interpersonnel au niveau intrapersonnel

L’internalisation des modèles, des interactions, des ajustements decomportement dans des situations de coconstruction

La facilitation des efforts cognitifs et les tentatives de collaboration

Importance du rôle du langage dans les relations dyadiques

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Nous conclurons avec Marvin (1977):

«….le système d’attachement humain en favorisant l’acquisitiond’habiletés métacognitives via une relation sécure et uneconduite maternelle sensible aux signaux de l’enfant, peutremplir une fonction adaptative en équipant l’enfant deshabiletés collaboratives pour la cohésion des groupes, voiremême pour la prise de rôle de dominance dans des groupesd’activités ».

Apprendre: le poids de l’affectif