Approche du risque émergent et communication

26/11/2010) Veolia Environnement Recherche & Innovation

Approche du risque émergent et communicationLuis CASTILLO

Centre de Recherche sur l’Eau, Maisons Laffitte

[email protected]

26/11/2010 Veolia Environnement Recherche & Innovation 2

Sommaire

1. Les Risques Emergents

2. L’apport de la toxicologie

3. La communication

4. Conclusions


1Les Risques Emergents.


Développement de nouvelles technologies = Nouveaux Risques ?Les risques* sont présents dans tous les secteurs d'activité, sont difficilement décelables au moment de la mise sur le marché d’un produit ou d’une technologie dont les effets néfastes sont susceptibles de se réaliser plusieurs années après leur diffusion.

J’ai mis au point une nouvelle technologie holographique pour couper les arbres a distance sans sortir du bureau!

J’ai à évaluer le risque…

*Le risque est la probabilité quantifiable qu'un événement défavorable avec des conséquences tragiques ou négatives pour l'homme ou l'écosystème se produise.


Nouveaux Développements : les risques

Nouveaux DNouveaux DééveloppementsveloppementsEvolution Modes de VieEvolution Modes de Vie

DDééttéérioration des rioration des conditions de vie conditions de vie

Destruction des Destruction des éécosystcosystèèmes et mes et de la biodiversitde la biodiversitéé

Epuisement Epuisement des ressources des ressources naturellesnaturelles

Emissions de GES Emissions de GES et changement et changement climatiqueclimatique


Risque émergent

S’il est nouveau et croissant :

•Nouveau = précédemment inconnu et trouve son origine dans des nouveaux procédés, technologies ou modifications de l’environnement.

•Croissant = si le nombre de facteurs le générant s'accroît ou si la probabilité d'une exposition aux facteurs le générant va croissant


Quels types de risques, quelles origines?

Types de Risques• Biologiques

• Chimiques

• Physiques…

Origines des Risques• Scientifiques

• Technologiques

• Alimentaires

• Sanitaires

• Energétiques

• Industrielles…


Approche du Risque : 2 principes fondamentaux

Des activités en interaction croissante

Médecine/IngénierieBiologie/Physique

Eau/DéchetsTransport / Energie

…

Des réflexions transverses

Réchauffement global : scientifique/industriel/politique /public

Entreprises : politiques et reportingenvironnementaux

Une approche multidisciplinaire et unifiée Partager les informationsMutualiser les expertises

Développer des programmes transverses


Approche du Risque : 2 principes fondamentaux

Mutualisation

des expertisesdes ressourcesdes moyens

Ouverture

interneexterne

internationale

Mise en réseau du savoir


Approche du Risque

Évaluation des risques•L’évaluation des risques consiste à définir et à évaluer chaque étape d’une trajectoire – depuis les causes d’un danger jusqu’aux conséquences pour un système donné.

•Cette évaluation doit être systémique, mais fait face àplusieurs défis.Difficultés liées à l’évaluation scientifique des risquesLes évaluations existantes se fondent sur des modèles qui peuvent être fort

éloignés des conditions réelles.

Le comportement humain l’emporte dans la plupart des cas sur les autres facteurs de risque mais se prête difficilement à l’évaluation.

L’accessibilité des données


Approche du risque

Grenelle de l’environnement, Comitéopérationnel 19 :

•« ... En santé environnementale, la veille destinée à identifier les menaces très en amont n’apparaît pas encore suffisamment organisée.L’amélioration du dispositif d’alerte est donc aujourd’hui essentielle,... »

*Grenelle de l’environnement. Comité opérationnel 19, veille sanitaire et les risques émergents. Rapport de synthèse des travaux, Septembre 2008.


Pourquoi identifier le risque?

Protéger et gérerles ressources naturelles

Limiter lesimpacts sur lesmilieux naturels

Améliorerla santé et

le cadre de vie


Créer des solutions novatrices

Identifier

Maitriser

Evaluer


Les actions d’identification du risque

Les actions du PNSE 2 destinées à améliorer le dispositif d’alerte (Action 42) reprennent les mesures identifiées par le comité opérationnel n°19 « Veille sanitaire et risques émergents ». Celles‐ci préconisent en particulier de lancer un programme pluriannuel de biosurveillance (Action 43) et de mettre en place un dispositif permettant de mieux organiser et mieux gérer les risques et pathologies émergentes (Action 44).


2L’Apport de la Toxicologie.

La Surveillance Environnementale

Les Outils Analytiques

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Pourquoi la surveillance environnementale?

Pour estimer la présence ou l’absence d’un polluant

Pour évaluer le comportement de ce polluant

Pour identifier les émissions, pour développer des stratégies de contrôle et pour évaluer l’efficacité des efforts de traitement

Pour évaluer les risques environnementaux et sanitaires

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Problématique de la surveillance environnementale

4 facteurs affectent la qualité de la donnée environnementale: • Collecte de l’échantillon > incertitude

• Conservation de l’échantillon > contamination par éléments trace

• Analyse

• Enregistrement

Une surveillance complexe due a:•Diversité des origines

•Approche pluridisciplinaire


Les outils analytiques : l’analyse chimique

L’analyse chimique est un élément clef dans le processus d’obtention des données environnementales.•Enormes progrès .

•Des milliers de nouveaux (émergents) composés

•Carence de méthodes abordables pour l’analyse en routine

D’importantes ressources ont été et seront allouées pour l’analyse.

Toutefois, cette approche ne permet pas d’évaluer les effets biologiques.


Les outils analytiques : l’évaluation des effets Description des mécanismes d’action des contaminants: mimique, stimulateurs, destructeurs

Evaluation directe des effets sur les organismes: toxicité globale, perturbation endocrine, neurotoxicité, génotoxicité, allergène, immunotoxicité…

Evaluation directe des effets sur les écosystèmes des expositions à faible dose et à long terme

Les bio essais représentent une meilleure option pour l’évaluation des risques environnementaux et sanitaires.


La problématiques des essais biologiques

Différents types de bio essais : organisme entier (tests in vivo), lignées cellulaires (tests in vitro) ; réponse rapide ou lente en fonction des objectifs

Différentes stratégies peuvent être utilisées pour interpréter ou intégrer les résultats.

Les résultats peuvent être facilement affectés par différentes circonstances (pH, température…)

Le choix de l’organisme test est hautement important

Difficultés pour évaluer les mélanges de composés

Le paradigme que l’effet est proportionnel à la concentration doit changer.


3La Communication.

Etat des lieux du traitement médiatique de ces sujets

Préconisation d’actions


La perception des risques par le public

Les problèmes sont formulés dans des termes faciles à assimiler, au détriment de la pédagogie :

•« maladie de la vache folle » pour encéphalopathie spongiforme bovine

•« nourriture Frankenstein » pour les aliments contenant des organismes génétiquement modifiés

Communication mal conçue :• Simple crise = proportions catastrophiques


Qu’entend‐on par communication ?

L’action de communiquer peut se définir comme un partage ou une rencontre :• Partage d’une connaissance / d’un savoir

• Rencontre d’une compréhensionRéciprocité

Les actions de communication se définissent communément par les publics auxquels elles s’adressent :• Communication interne

• Communication externe

Parmi la multitude de publics externes, l’un de ces publics est plus difficile à appréhender : les medias.• Public en tant que tel

• Vecteur de communication


Les particularités du public des médias

Ce public n’est pas « un », il est « multiple » :•Il est professionnel

•Il est spécialisé

•Il est économique

•Il est généraliste

•…

Il est un faiseur d’opinion : il contribue à façonner l’opinion de ses propres publics

Il bénéficie (encore) d’une forte crédibilité

Il est soumis à la subjectivité de son indispensable intermédiaire : le journaliste.


Les perturbateurs endocriniens et les résidus pharmaceutiques Un sujet aux multiples entrées thématiques :• Environnement

• Santé publique

• Consommation

• Recherche / science

• Industrielle

Une couverture médiatique large

Une actualité qui en fait un sujet récurrent • Manifestations :

Conférences internationales sur la santé environnementale.

Rencontres parlementaires « Santé et Environnement »

• Réglementation :Directive REACH

• Observatoires et démarches de recherche

• Etudes


Les perturbateurs endocriniens et les résidus pharmaceutiques

Jusqu’à présent une couverture plus large des perturbateurs endocriniens que des résidus pharmaceutiques.

Les perturbateurs endocriniens : une thématique « conséquence »• Un champs d’investigation et de traitement des informations très large

• Une problématique qui implique un nombre infini d’acteurs.

Les résidus pharmaceutiques : une thématique « cause »• Un sujet plus systématiquement associé à l’eau

• Un sujet aux contours plus clairs mais dont les causes seront difficilement maîtrisables : il est vraisemblable que l’effort de gestion de ce problème sera demandé à ceux qui en subissent les conséquences.


L’eau et les perturbateurs endocriniens / les résidus pharmaceutiques

Des accroches généralement « vendeuses », plus rarement factuelles mais fréquemment associées à l’eau : • « Des alligators au zizi riquiqui, des bigorneaux femelles qui virent au mâle, les gardons dont les testicules contiennent des ovocytes toutes ces anomalies, observées à travers la planète, sont dues à des perturbateurs endocriniens (…) » ‐ Le Progrès, 16 février 2006.

Un sujet dont les conséquences sociétales motivent /justifient l’intérêt des médias • Un risque connu mais non encore maîtrisé

• L’implication de multiples acteurs économiques, institutionnels, scientifiques…

• Une volonté plus ou moins affirmée de trouver le ou les responsables


Le traitement de l’information par les médias

Une orientation claire vers les événements nouveaux, avec des conséquences « de rupture » et à une grande échelle.

Qui reflètent des situations dramatiques et conflictuelles ou qui peuvent être traduites vers des cadres et des scènes familiales pour l'audience.

Avec un haut degré de personnalisation, de domestication pour être installés dans les cadres interprétatifs de la vie quotidienne et de visualisation, avec des images qui permettent la représentation thématique de l'événement.


L’évolution de l’information ‐ communication

Nous constatons également que le domaine de la communication de risque est transforméradicalement pour différentes raisons :

•L'accroissement substantiel des ONGs, tant dans le cadre des groupes écologistes comme dans le secteur des consommateurs.

•L'irruption d'Internet : accès direct au public sans la médiation des organisations médiatiques conventionnelles.

•Ordinateurs, télévision numérique ou les téléphones portables peuvent contribuer comme nouveaux moyens pour l'accès personnalisé à l'information.


Préconisations Pourquoi prendre position ?• Des sujets sensibles à manier mais aussi à appréhender

• Communiquer sur ces sujets c’est réduire son exposition au champ des responsabilités

AGIR POUR NE PAS SUBIR : Le responsable se trouve forcément dans ceux qui ne disent rien et pire ne font rien

Quel positionnement adopter sur un tel sujet ?• Actif

• Réactif

Quel(s) angle(s) de communication choisir ?• Recherche

• Exploitation

• Santé publique

Quels messages ?

Exemples


Une communication aisée ?

Les perturbateurs endocriniens sont des « substances exogènes qui provoquent des effets néfastes sur la santé d’un organisme ou sa descendance, secondairement à des changements de la fonction endocrine » ‐ OCDE 1997

Comment communiquer sur des sujets à forte dimension scientifique et technique ?• palier les dangers de la vulgarisation

Ciblage : restreindre le sujet traité à son domaine d’expertise

Analogie et détail par l’exemple


4Conclusions


Conclusion – problématique environnementale et sanitaire

Nous sommes confrontés à des milliers de « nouveaux » risques (1 composé = 1 risque?)

Il n’existe pas de méthodes d’analyse chimiques ou biologiques qui puissent nous permettre d’évaluer ces risques.

Il n’existe pas une démarche systémique pour évaluer très en amont les nouveaux risques.


Conclusion ‐ communication

La communication du risque est posée comme un processus dans sa totalité avec une logique qui doit promouvoir le dialogue et qui, dans aucun cas, doit être absorbée par le contrôle d'intérêts particuliers.

L’association du scientifique au communicant est nécessaire pour transmettre le bon message, dans le bon contexte et au meilleur moment.


2MERCI DE VOTRE ATTENTION!

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