10
1 APPROCHE SUR LE PATRIMOINE CONSTRUIT Préambule Abstrait ou concret, matériel ou immatériel, le patrimoine construit, cet omniprésent générique requiert les notions de l’universel et de l’immortel et de la transmission, Il revêt les notions d’appartenance et de propriété. IL est généralement assujetti aux fonctions liées à l’héritage et à la succession. Il est la propriété d’une ou de personnes physiques ou morales. Il découle du latin « patrimonium » lui-même provenant du vocable pater. Il devint usuel vers 1160 et a été instauré au XIX siècle par Monsieur Prosper MERIMEE puis réactualisé de manière formelle et juridique par la loi Malraux en 1960. LES DIFFERENTES CONSTRUCTIONS DU BATIMENT Construction du moyen âge La structure poids massive : en béton de ciment (le premier liant que l’on associe aujourd’hui au ciment remonte à l’antiquité romaine : il s’agissait alors d’un ciment naturel issu d’un mélange de chaux grasse et de pouzzolanes (cendres volcaniques extraites du mont Vésuve) L’art de ce « ciment » romain s’est perdu au Moyen-Âge, et ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que des ingénieurs l’ont redécouvert Églises, abbayes, châteaux, monastères, constructions militaires La structure construite en pierres sèches sans adjuvant : les fermes, les bories, les bergeries…

APPROCHE SUR LE PATRIMOINE CONSTRUIT

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

1

APPROCHE SUR LE PATRIMOINE CONSTRUIT

Préambule Abstrait ou concret, matériel ou immatériel, le patrimoine construit, cet omniprésent

générique requiert les notions de l’universel et de l’immortel et de la transmission,

Il revêt les notions d’appartenance et de propriété. IL est généralement assujetti aux fonctions liées à l’héritage et à la succession. Il est la

propriété d’une ou de personnes physiques ou morales.

Il découle du latin « patrimonium » lui-même provenant du vocable pater.

Il devint usuel vers 1160 et a été instauré au XIX siècle par Monsieur Prosper MERIMEE

puis réactualisé de manière formelle et juridique par la loi Malraux en 1960.

LES DIFFERENTES CONSTRUCTIONS DU BATIMENT

Construction du moyen âge

La structure poids massive : en béton de ciment (le premier liant que l’on associe aujourd’hui au ciment remonte à l’antiquité romaine : il s’agissait alors d’un ciment naturel issu d’un mélange de chaux grasse et de pouzzolanes (cendres volcaniques extraites du mont Vésuve) L’art de ce « ciment » romain s’est perdu au Moyen-Âge, et ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que des ingénieurs l’ont redécouvert Églises, abbayes, châteaux, monastères, constructions militaires

La structure construite en pierres sèches sans adjuvant : les fermes, les bories, les bergeries…

2

La structure avec arcs boutants et voûte en croix d’ogive : églises, cathédrales….

La structure avec colombages : bâtiments administratifs, bâtiments de logements, corps de

fermes…à ossature en bois inclinés et remplies diversement en béton de de briques, de

pierres...

La structure en terre d’argile : A nouveau bâtiments administratifs, bâtiments de logements,

corps de fermes…

La structure en briques pleines de terre cuite : maisons,bâtiments administratifs, églises …

3

La structure en bois de coupe : tous types de bâtiments de faibles et moyennes hauteurs

Construction du 12 et 13eme siècle

Économes de matériaux qui coûtaient alors, comparativement, plus cher qu’aujourd’hui, leurs habitations sont, pendant les xiie et xiiie siècles, réduites au nécessaire, sans prétendre paraître plus ou autre chose qu’elles ne sont, c’est-à-dire des murs percés de baies, soutenant des planchers composés de poutres et de solives apparentes, bien abrités sur la rue et les cours par des toits saillants rejetant les eaux loin des parements. Très-rarement, si ce n’est dans quelques villes du midi et du centre, les rez-de-chaussée étaient voûtés ; par conséquent, pas de contrefort, pas de saillie à l’extérieur. Le plus souvent des murs en moellons smillés apparents, avec quelques bandeaux, des jambages et des linteaux de portes et de fenêtres en pierre de taille ; encore ces linteaux et ces jambages ne faisaient-ils pas parpaings, mais seulement tableaux sur le dehors ; les bandeaux seuls reliaient les deux parements intérieur et extérieur des murs.

4

Construction 14 et 15 eme siècle

Des éléments architecturaux plus riches (pour les gens en ayant les moyens) Début de la Renaissance 1483-1562 (Construction du château du Louvre) Château de

Chambord (1519-1559).

Construction du 17 et 18 eme siècle Les matériaux de construction utilisés à cette époque bois et brique, calcaire francilien plâtre

de Montmartre pour Paris et parfois du marbre.

1757 constructions du Panthéon

5

Construction du 19 eme siècle

Les constructions en : - terre d’argile coulée en banches et pressée (Les banches sont des éléments verticaux aujourd’hui métalliques mais apparues au 17 eme siècle, en bois a l’époque, servant de moules aux voiles. Elles ont la hauteur du mur à construire. Leur taille dépend des fabricants mais elles sont assemblables pour pouvoir couler la longueur de paroi voulu). Bâtiments administratifs, bâtiments de logements de faible hauteur, corps de ferme…

Banche de NOS JOURS

- terre d’argile associée à la chaux : bâtiments de logements de faible hauteur, corps de ferme… - terre d’argile assemblée avec colombage de structures : bâtiments de logements de faible hauteur, corps de ferme… - en sable de calcaire au ciment : habitat collectif ; bâtiments administratifs, bâtiments de logements de faible hauteur, corps de ferme… - béton de ciments artificiel : habitat collectif (En 1812, Louis Vicat à 26 ans. Jeune polytechnicien se voit confier la construction d’un pont à Souillac, en Dordogne. Il s’agit de réaliser un ouvrage composé de sept arches surbaissées, pour franchir ce fleuve réputé pour ses débits variables et ses crues torrentielles. Louis Vicat veut concevoir un nouveau liant ayant la résistance et la durabilité des ciments produits par les romains. Il multiplie les expérimentations et trouve les dosages optimaux d’argile et de calcaire broyés puis cuits, à l’origine du ciment moderne. Grâce à cette formule scientifique précise mais simple (elle ne nécessite que du calcaire et de l’argile largement répandus), il devient possible de produire du ciment à volonté et sans contrainte géologique et donc géographique - contrairement au ciment naturel que l’on ne trouve que dans de rares gisements.

Louis Vicat ne dépose pas de brevet

- béton de ciment naturel : tous types de bâtiments de faible hauteur

(En 1850, François Coignet dépose le brevet du béton moulé (ou aggloméré). L'église Sainte Marguerite du Vésinet est réalisée en 1864 par l'architecte L.A. Boileau suivant ce procédé et passe pour être le premier bâtiment non industriel réalisé en béton en France. A Saint-Denis (93), la maison qu’il fit construire selon le même procédé est la plus vieille maison en béton en France.

Joseph Monier dépose à son tour en 1867 un brevet pour un « système de caisses-bassins mobiles en fer et ciment applicable à l’horticulture ».

6

Maison Coignet, la plus vieille maison en béton en France

- en pierres naturelles : bâtiments administratifs,

- en bois de coupe : bâtiments de logements de faible hauteur, corps de ferme…

- en béton armé d’acier : bâtiments administratifs de grande hauteur (M. Hennebique dépose un brevet en 1892 dans lequel il place explicitement les fers en fonction des contraintes et préconise l’emploi d’étriers pour relier les fers longitudinaux afin de répondre à l’effort tranchant et de faciliter la mise en œuvre. Il crée les premières règles de calcul et de dimensionnement du béton armé et par extension, les premiers bureaux d’étude)

- en paille compressée sans adjuvant

- en torchis (Terre argileuse malaxée avec de la paille hachée)

- La bauge (La bauge est un matériau de construction monolithique en terre crue empilée. La terre est dans un état plastique, généralement mélangée à des fibres

7

végétales ou animales. Les surfaces verticales des murs sont dressées par découpe après un court temps de séchage, alors que le matériau n'est pas trop dur)

Construction de l’entre-deux guerres Les principaux types de structures : Les constructions massives en béton de « machefer » : structures massives construites avec de la poudre de « machefer » issue des scories des hauts fourneaux mélangée à du ciment artificiel avec de l’eau (les murs en machefer ne sont pas porteurs mais auto portant le mâchefer n’a aucune qualité en termes d’isolation thermique,

Deux avantages sur le plan du confort :

Il permet, grâce à l’inertie de ses murs, de lisser les températures sur la journée,

stockant la chaleur apportée par les apports solaires et la restituant la nuit.

Il offre aussi une régulation de l’humidité et donc ce que l’on appelle un confort

hygroscopique. Le mâchefer a une grande capacité à absorber l’humidité et à la

restituer ensuite, comme la chaleur. En été, les murs en mâchefer permettent

d’adoucir la température intérieure en évaporant l’eau qu’ils ont stockée.)

Les constructions massives en pierres : structures massives construites en pierres de taille ou de tout venant, ces éléments sont essentiellement en calcaire, grès, granit, pouzzolane…

8

Les constructions massives en terre d’argile crue : les structures massives construites en matériau très dense issu du sol, la terre d’argile mélangé à de l’eau et banché sont d’excellents constituants. En lyonnais, elles sont appelées « pisé » Une maison en pisé construite correctement est extrêmement solide. En rénovation faire en sorte que le pisé « respire » attention au doublage par l’intérieur en BA 13 et isolant de même pour une dalle béton directement coulée sur le sol (remontée capillaire sur les murs)

Les constructions massives en terre d’argile cuite : structures semi massives construites à l’aide de briquettes rectangulaires en terre d’argile.

Les constructions massives en béton de ciment : structures semi massives construites soit en béton coulé en banches ou en parpaings préfabriqués Les liants pour béton (Il existe 2 sortes de liant : liants hydrauliques ou aériens ( ex : ciment, chaux,...). Liants hydrocarbonés ( pour la construction routière ex : bitumes, goudrons ). Les constructions en bois de coupe : structures lourdes ou légères selon le besoin, construites en éléments de bois ronds façonnés ou non et assemblés par tenon/mortaise et chevillés

9

Construction des périodes de la reconstruction et contemporaine Les constructions en éléments de béton préfabriqués dits parpaings : petits éléments de béton en principe rectangulaires et de différentes épaisseurs Ex: 20x50x20 (le parpaing ordinaire est constitué à 87% de granulats, 7% de ciment et 6% d’eau) Les constructions en béton armé (voiles): ensemble construit en voiles et planchers avec du sable et du béton armé d’aciers de différents diamètres et ligaturés assurant la résistance et la stabilité de la structure

Les structures en plaque de béton préfabriquées : plaques de béton d’épaisseurs variables et assemblées entre elles seules ou sur une structure métallique ou de faite de bois

Type de dalles Épaisseur (cm) Largeur (cm) Résistance aux charges (KN/m²)

Alvéolée (1) 15 1,20 2,6

Alvéolée (2) 20 1,20 3,25

Alvéolée (3) 25 1,20 3,6

Prédalle béton armé précontrainte

5 à 12 2,50 2,5

Prédalle béton armé 5 à 10 2,50 1.5

Prédalle variable 5 à 10 Jusqu'à 4,2 1,5

Dalle pleine 15 à 30 Variable Variable selon destination

10

Les constructions en béton armé à remplissage : structures faites de poteaux et poutres en béton armé ou en profilés métalliques que l’on remplit par des panneaux de diverses natures ou de parpaings en béton Les constructions mixtes béton/acier - béton/bois - béton verre : constructions modernes constituées essentiellement de béton associé à l’acier, au bois, au verre… Les constructions mixtes béton/terre cuite : ensembles construits en béton en structure et à remplissage en briques creuses de terre cuite Les constructions en béton armé ou métallique à remplissage : structures constituées d’éléments structurant et remplis en divers matériaux Les constructions en béton cellulaire : structure peu résistante à l’effort, elles sont constituées de béton cellulaire du type « Siporex » confortées par des ossatures en béton armé

Les produits de base manufacturés - les mortiers naturels - les bétons naturels - les bétons artificiels - les bétons armés - les bétons armés par des aciers en inox - les bétons pré - contraints - les bétons fibrés à haute résistance - les bétons de bois absorbant les bruits - les bétons de fibres polypropylène très résistant au feu - les plâtres - les divers enduits - les bois recomposés

La suite Pathologie et désordres des bâtiments au prochain numéro