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Approche syntaxique du maya-tzutuhil (Guatemala) Author(s): Jacques Berthelot Source: La Linguistique, Vol. 20, Fasc. 2 (1984), pp. 115-131 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30248495 . Accessed: 15/06/2014 04:34 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.49 on Sun, 15 Jun 2014 04:34:25 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Approche syntaxique du maya-tzutuhil (Guatemala)

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil (Guatemala)Author(s): Jacques BerthelotSource: La Linguistique, Vol. 20, Fasc. 2 (1984), pp. 115-131Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30248495 .

Accessed: 15/06/2014 04:34

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APPROCHE SYNTAXIQUE DU MAYA-TZUTUHIL (GUATEMALA)

par Jacques BERTHELOT

E.P.H.E., Paris

The syntactical approach to the maya language used here represents a

straightforward application of the analytical rules of functional linguistics. After an analysis of the different participants (personal pronoms and possessive adjec- tives) present in the predicative phrase, the characteristics of their syntactical relations are brought out.

In expanding the analysis to clauses with lexical expansions, it soon appeared that the relevant position of nouns in the sequence or an occasional use of a

specific tag revealed a complex arrangement for which the label<< language with ergative construction>> was not always sufficiently indicative.

Presentation

Les langues mayas parlkes actuellement au Mexique et en Am&- rique centrale (Guatemala et Belize) sont au nombre d'une vingtaine (cf. carte I). Le tzutuhil en usage dans les hautes terres occidentales du Guatemala est apparent6 au cakchiquel. Formant l'ensemble quich6 qui comporte plus d'un million de locuteurs, les langues tzutuhil, cakchiquel et quiche sont geographiquement en contact, chacune d'entre elles comprenant plusieurs parlers (cf. carte 2).

Nous avons recueilli des informations sur cette langue durant un s6jour de trois mois passes dans le village de Santiago Atitlan (departement de Solola) au debut de l'annee 1980. Atitlan qui compte environ 16 ooo habitants est la localit6 tzutuhil la plus importante. C'est dans ce village que se sont le mieux conservees les traditions culturelles, religieuses en particulier. 95 % environ des Atiteques s'expriment en tzutuhil, mais lorsque c'est n6cessaire les hommes peuvent utiliser plus ou moins couramment l'espagnol, La Linguistique, vol. 20, fasc. 2/1984

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HU*ASF-&OUE

GOL FE

-DU MEX/OUE

YUCATBQUE

JCH NTA

PACIFQUE EL SALVADOR

\ O . -

Eq l H

O MCIAMNCE "

--PACIFIQUE A EL SALVADOR""/

Carte I. - Principaux groupes linguistiques mayas

(Le huasteque parlI dans les 6tats mexicains de San Luis Potosi et de Veracruz est egalement class6 parmi les langues mayas.)

langue que les femmes ne pratiquent gendralement pas. Les metis

(Ladinos) constituent le reste de la population du village. Ils

parlent espagnol et certains d'entre eux ont une connaissance variable de la langue indienne. Le parler de Santiago Atitlan compare A celui de San Pedro La Laguna, deuxiRme centre

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil 7

0 CAKCH/ QUEZALTE NANGO

Solol0 Volcan S. Maria- S. Cruz Panajachel 3789 m, QU / CHE S.Marcos .atrina S. Pablo

p"- _a

Catarina

( 'V. Zunil s. Juan a

_aLAC-A

TITLAN S.A.Palop6 S. Pedro La Laguna 1562

, C. de Oro

SVS. Pedro antiaga Lucas

Sa S. Felipe t i Tolimn/

Samayac TZUTUHIL -3537m */,3537m1

* S.Sebastian Atitlan

iAZATENANGO S. Antonio- Chicacao A

* Suchitepequez S. Gabriel

S. Domingo

&198 0~

Patulul

0 10km V Cote PAC/FIQUE

Carte 2. - Le lac Atitlan et sa r6gion

tzutuhil de la region, jouit au sein de la communaute indienne d'un certain prestige.

L'occupation tzutuhil a une epoque pricolombienne dans la

rigion du lac Atitlan est attestee dans des documents rediges en langues indigenes (quichi et cakchiquel) datant du xvIe si&cle'. D'autre part Chuitinamit, l'ancienne capitale tzutuhil, etait

itablie en bordure du lac, sur un promontoire, pas trZ's loign&e de

Santiago Atitlan. La population tzutuhil depasserait, selon des chiffres restant

a verifier, 80 ooo personnes. Elle occupe les villages localises sur les rives ouest et sud du lac, pour l'essentiel. On rencontre egale- ment une partie de la population tzutuhil dans des villages et des hameaux disperses dans les vallies et sur les versants volcaniques de la cbte Pacifique. Le rio Madre Vieja a l'est et le rio Salama A l'ouest delimitent de manibre assez large l'aire tzutuhil. Ici comme ailleurs

I. Un de ces documents les plus connus est sans doute le Memorial de Solola ou Anales de los Cakchiqueles qui, avec le Popol Vuh << Livre du Conseil>>, constituent les pieces mattresses de la litt6rature indigene du Guatemala.

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il n'existe pas de limites linguistiques strictes. Il existe par exemple, selon nos informateurs, une possibilitd d'intercomprdhension entre toutes les populations etablies sur les rives du lac.

Les regions se trouvant au nord et ? l'est de la zone tzutuhil sont peuplkes par les Cakchiquel. Le contact de ces deux commu- nautes a ete dans le pass6 la source de nombreux conflits. Aujourd'hui, une partie de la population de San Lucas Toliman

parle cakchiquel. A l'ouest, les habitants des villages situes dans les montagnes qui surplombent le lac parlent quiche. Parmi les

langues maya parlkes actuellement au Guatemala, la langue quiche est la plus utilisee. L'imbrication de ces diff6rentes langues dans cette region peut &tre due autant a la nature du relief qu'aux multiples migrations de ces populations indiennes.

Notre corpus comprend une dizaine d'heures d'enregistrement, il se compose de listes lexicales, de courts enonces traduits et de

plusieurs recits faisant partie de la tradition orale atithque. Les evenements relates par ces recits remontent parfois 'a la periode coloniale. Nous avons utilement completd ces informations en utilisant des donnees concernant le parler de San Pedro La Laguna2. Le conservatisme d'une vie traditionnelle toujours sensible '

Santiago Atitlan n'apparait plus 'a San Pedro. Nous avons

egalement consulte des travaux, le plus souvent des grammaires, concernant la langue quiche.

2. Il s'agit des travaux de James H. Butler et de Judy Garland Butler, membres du Summer Institute of Linguistics et d'une 6tude effectuee par Jon P. Dayley, membre du Proyecto Linguiistico Francisco Marroquin. Comme chacun sait, le but poursuivi par ces institutions ne se limite pas uniquement 'a la linguistique.

Pour de plus amples informations sur le tzutuhil, on consultera James H. Butler, Judy Garland, Tzutujil Verbs, Guatemala, Summer Institute of Linguistics, 1977, 95 P.; Francisco de Solano, Areas lingijisticas y poblaci6n de habla indigena de Guatemala en 1772, in Revista Espaiiola de Antropologia Americana, vol. IV, Madrid, 1969; Jon P. Dayley, Voice in Tzutujil, in Journal of Mayan Linguistics, vol. I-I, University of Iowa, 1978, p. 20-52; Jon P. Dayley, Francisco Perez Mendoza, Miguel Herandez Mendoza, Diccionario del Tzutujil de San Juan la Laguna, non publi6, Antigua, Guatemala, Proyecto Lingiiistico Francisco Marroquin; Agustin Estrada Monroy, Lenguas de

I2 provincias de Guatemala en el siglo xvlII, in Guatemala Indigena, vol. VII, no 4, Guatemala, Instituto Indigenista Nacional, 1972, p. 23-70; Instituto Lingiilstico de Verano de Centro-America, Bibliografia 1952-1982, Guatemala, 1983, I I8 p.; Is God an American ?, An anthropological perspective on the missionary work of the Summer Institute of Linguistics, Ed. par Soren Hvalkofet Peter Aaby, Copenhagen, International Work Group for Indigenous Affairs, 1981, 192 p.; Memorial de Solold, Anales de los Cakchi- queles, trad. par Adrian Recinos, prim. reimpresion, < Literatura Indigena >>, Mexico, Biblioteca Americana, Fondo de Cultura Economica, Ig8o, 303 p. ; James L. Mondloch, Basic Quichi Grammar, Institute for Mesoamerican Studies, Publication no 2, State University of New York at Albany, 1978, 222 p.; Popol Vuh, texto quiche del P. Fray Francisco Ximenez, versi6n castellana de J. Antonio Villacorta C., Guatemala, Centro Editorial << Jos6 de Pineda Ibarra >>, 1962, t. I, 376 p.

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Les personnes suivantes nous ont servi d'informateurs3 : - D. R. P., agde de 20 ans au moment de l'enquete; - D. S. A., Age d'une soixantaine d'annees; - S. K. T., Age d'une cinquantaine d'annies; - D. X. S., age de 26 ans; - J. P. R., age de 25 ans.

Nous presentons 'a titre indicatif le systhme phonologique d'un de nos informateurs, D. S. A. Comme ses parents, cette personne est originaire de Santiago Atitlan. Une partie de sa vie a et6 consacree ta la vente de nattes en roseaux et ta la culture du mais. En dehors des absences occasionnies par son activite commerciale menee dans les marches des villages voisins, D. S. A. n'a jamais quitte tres longtemps son village natal. Durant son existence il lui est arrive d'occuper plusieurs fois le rang le plus eleve au sein d'une confrdrie religieuse indigene (cofradia).

Les phonemes Consonnes

Occlusives sourdes

Glottalisees Sonore Fricatives Nasales

Lat6rale Vibrante

Voyelles

Labia- Api- Sifflan- Chuin- Velai- Uvu- Glot- les cales tes tantes res laires tale

p t c c k q p? t? c? 6? k? q? ? b f/v s g x m n

1 r

Ier degr6 d'aperture 2e degr6 -

3e degrd

Ier degr6 d'aperture 2e degr 3e degr -

Breves Br6ves anterieures posterieures

i u e o

a

Longues i: u: e: o:

a:

3. Afin de les remercier pour leur patience, nous d6dions cette 6tude & ces personnes auxquelles nous associons la population d'Atitlan. Cette communaut6, comme de nombreuses autres, vit actuellement au Guatemala une des p6riodes les plus sombres de son histoire.

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A quelques nuances pros, ce systhme phonologique est quasi- ment identique aux systhmes phonologiques des autres langues mayas.

Les phonemes /c/, /c?/, /C/ et /I?/ sont des affriquies. Une recherche plus approfondie dans le domaine de la phonologie, nous en sommes conscient, nous permettrait de mieux cerner la

realit6 phonologique de certaines unites. Ceci nous renseignerait en particulier sur l'existence reelle d'un phoneme glottal /?/, ou nous indiquerait si nous sommes en pr6sence d'une variante du phoneme uvulaire /q?/.

L'opposition verbo-nominale

L'etude qui suit doit etre envisag6e seulement comme une

approche syntaxique4. Mais avant d'analyser les relations qu'en- tretiennent entre elles les diverses unites significatives du tzutuhil, il nous a semble indispensable de nous arreter un instant sur

quelques gendralitis concernant l'opposition verbo-nominale. Nous voulons ainsi 6viter une confusion friquemment provoquee par l'utilisation de termes tels que verbe et nom. L'emploi de ces termes dans la description grammaticale d'une langue << exotique ) se rifbre en fait - souvent

. l'insu meme de son descripteur - a

une realitd linguistique caracteristique des langues indo-euro-

peennes. L'usage sans r6serve de termes si charges de sens risque de fausser le rdsultat escompte par l'analyse.

Dans les langues indo-europeennes, l'opposition verbo-nominale

correspond a un certain nombre de realitis. Par exemple, I'unitd (modalite) determinant un verbe n'apparait jamais comme deter- minant un nom. Autrement dit, verbe et nom ont, dans ces

langues, des classes de determinants spicifiques. L'aspect syst&- matique de ce phenomhne n'existe pas en tzutuhil. S'il existe bien des modalites ne pouvant d6terminer qu'une seule classe, par exemple marque de l'aspect prdpos6e 't la classe verbale ou

marque du pluriel postposde t la classe nominale, d'autres entrant

4. Nous voulons ici remercier vivement Andre Martinet qui a bien voulu nous conseiller tout au long de notre 6tude, et dont la conception theorique nous sert de cadre de ref6rence; notamment Andre Martinet, Prnsentation du theme II, Les deter- minants centraux dans les langues les plus diverses, in Actes du VIIIe Colloque de Linguistique fonctionnelle, Toulouse, 1982, p. 60-62; Andre Martinet, Studies in Functional Syntax, Internationale Bibliotek fir Allgemeine Linguistik, band I5, Miinchen, Wilhelm Fink Verlag, 1975, 275 P.

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil 2

dans la composition d'un syntagme verbal sont egalement utilises dans la composition d'un syntagme nominal. La possibilit' de telles compatibilitis demontre bien le lien existant dans cette

langue entre unites verbales et nominales. Cette realite se trouve renforcee d'autre part, si l'on considbre l'emploi predicatif d'unites

significatives diverses. En effet, si le plus souvent le predicat est un monrme verbal, ce rble peut egalement tre tenu par un nominal. L'absence de copule d'une part et l'existence d'une forme zero pour le pronom personnel de 3e personne du singulier d'autre part font d'un nominal un predicat. Notons que l'emploi predicatif peut etre igalement rempli par d'autres unites signi- ficatives, par exemple : pronoms personnels, adjectifs, etc.

Ce qui precede tend 'a demontrer qu'une opposition verbo- nominale tres tranchee, telle qu'on la connait dans les langues indo-europeennes, n'existe pas en tzutuhil. Au contraire, nous devons la considerer comme etant embryonnaire dans cette

langue. Par consequent, l'utilisation de verbal et nominal dans ce travail ne devra pas, malgre tout, nous faire oublier l'importance de cette difference.

Le syntagme pridicatif

Pour comprendre la structure syntaxique du tzutuhil, l'etude des relations des unites significatives entrant dans la composition du syntagme predicatif est essentielle. Les fonctions syntaxiques - que nous considererons par la suite comme centrales - sont en effet exprimees au sein d'un syntagme comportant gendrale- ment un noyau lexical plus diverses determinations.

Nous traiterons en premier du syntagme predicatif verbal intransitif, parce qu'il presente une structure syntaxique des plus simples. Ce type de syntagme comprend gendralement le noyau verbal, le participant unique de l'action et la marque de l'aspect. Le participant unique d'un syntagme predicatif intran- sitif rev&t toujours une forme pronominale. Nous prisentons done maintenant le paradigme pronominal5, dans lequel est a noter

5. Il existe des variantes pour les pronoms personnels pluriels : 4 -ok?-, 5 -iS-, 6 -ik?-, -i-, -e-. D'autre part ces unit6s ont 6galement une forme pleine : I anen (( moi >>, 2 atet << toi >>, 3 xa pronom demonstratif << ce >>, << cet >>, << cette >> fait parfois office de pronom personnel de 3e personne du singulier << lui >>, << il>>, << elle>>, 4 axox << nousA, 5 iAi << vous >>, 6 xi ?e demonstratif pluriel << ces >> mais aussi pronom personnel pluriel << eux >>, << ils >>,

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d&s maintenant l'existence d'une forme zero pour le pronom personnel de 3e personne du singulier.

I. -in- < moi )), << je >> 2. -at- << toi , << tu >>

3. -0- <<lui >>, << il ), < elle A

4. -k?a- < nous >

5. -3i- << vous A

6. -k?i- o eux o, << ils >>, << elles o.

La marque de l'aspect, comme nous l'avons signalk, entre

egalement dans la composition d'un syntagme verbal. Nous

regroupons dans la meme classe aspectuelle des unites mutuelle- ment exclusives, susceptibles d'apparaitre pre- ou postposees au

noyau predicatif et au participant de l'action. Dans les exemples qui suivent nous attribuons le sens d' << acheve6 '

l'unite prefix~e S- et accordons une valeur de << parfait ) B l'unite suffixee -nak. En l'absence d'unite suffix"e, une voyelle peut apparaitre en

position finale de ce type de syntagme.

S-in-pet-a o je (suis) venu o S-at-pet-a << tu (es) venuA

S-pet-a < (il est) venu o in-var-nak < je (suis) endormi>> at-var-nak << tu (es) endormi>> var-nak << (il est) endormi >>.

Les unites appartenant au paradigme pronominal entrent de la meme maniere dans la composition d'un syntagme predicatif nominal. Pour ce type de syntagme, le parler de Santiago Atitlan

posshde la particularite de marquer au moyen d'un suffixe -i le

pluriel des nominaux designant les etres humains6.

in-aca < moi-homme >><<je (suis) homme>> at-aca < toi-homme >> << tu (es) homme >> aa << homme >> << (il est) hommeA

<< elles ). Ces formes pleines apparaissent hors du syntagme pr6dicatif, pre ou postposies. Elles viennent renforcer la marque pronominale formellement pr6sente ou non dans le syntagme, exemples : anen f-in-pet-a, < moi je (suis) venu >>, A-in-pet-(a) anen << je (suis) venu (moi) >>, xa A-e-ba << lui (il est) all'>>.

6. L'absence de cette possibilite dans le parler voisin de San Pedro La Laguna est I'objet de plaisanteries de la part des Atithques du type : xun adi<o un homme >>.

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil I23

in-ifok < moi-femme >> <<je (suis) femme >> ok?-ilk?i < nous-femmes >> < nous (sommes)

femmes >> ala < enfant >> << (il est) enfant >> ali < enfants A << (ils sont) enfants >>.

Une autre classe d'unitis significatives joue un r61le syntaxique important au sein du syntagme pridicatif. II s'agit de la classe

regroupant les marques de la possession, que nous aurions pu tout aussi bien considerer comme marques du genitif. L'emploi frequent de ces unites est a remarquer; la marque de la possession apparait par exemple dans le syntagme nominal ru-be(i)l-ia << son-chemin-eau >> << (c'est une) riviere >. Le paradigme possessif se presente sous la forme suivante7.

I. nu- << mon >>, << ma >>, << mes >> 2. a- << ton A, << ta >>, <<tes >> 3. ru- << son >, << sa A, << ses >>

4. k?a- << notre >>, << nos >>

5. i- << votre >>, << vos >> 6. ki- << leur >, << leurs >>.

Ces unites apparaissent toujours prefixees au noyau nominal du syntagme :

nu-po:p << ma-natte >> (de fibres vegitales tressees)

a-po:p << ta-natte >>

ru-po:p << sa-natte > k?a-tinamit << notre-village > i-tinamit << votre-village >> ki-tinamit << leur-village >>.

Les unites appartenant aux paradigmes pronominal et pos- sessif peuvent entrer ensemble dans la composition d'un syntagme predicatif. Ce syntagme a structure syntaxique complexe peut avoir comme noyau un nominal ou un verbal. Les diffdrentes

7. Ce paradigme connait igalement un certain nombre de variantes : i nv-, v-, 2 av-, 3 r-, 4 k?, 5 iv-, 6 k-. Nous notons la pr6sence de ces variantes lorsqu'une voyelle apparait en position initiale du predicat, exemples : nv-uduo6 < (c'est) ma-maison >>, av-uruod < ta-maison >>, r-uuo6 < sa-maison >>.

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124 Jacques Berthelot

unites figurant au sein d'un syntagme nominal complexe se trouvent dans un rapport d'egaliti, exemples :

in a-ta << je (suis) ton-pere >> (ton pere et moi = la meme personne),

at nu-ta < tu (es) mon-phre >> (mon pere = toi),

k?a-ta < (il est) notre pare >> nu-ti < (elle est) ma-mere >> ru-ti << (elle est) sa-mere > in ru-ti << je (suis) sa-mere >>.

Les deux participants .

l'action d'un syntagme verbal tran- sitif apparaissent igalement sous des formes pronominales et

possessives. La marque de l'aspect priccde le pronom personnel tenant le r61e de participant passif, lui-meme precidant le possessif, participant actif de l'action. Nous verrons plus loin quelles sont les implications syntaxiques que nous pouvons attribuer 5 l'utili- sation des formes pronominales et possessives comme participants de F'action.

La marque de l'aspect en tant que prefixe ou suffixe entre dans la composition d'un syntagme verbal; en plus des formes que nous avons deja prdsentees, il en existe d'autres prefixies : k- ayant souvent une valeur d' << inachev >> ou parfois d' << optatif>>, n- << duratif>, st-<< prochain >>, t-<< obligatif>>, suffixee - Vn<< parfait >>. L'infixe -s- < causatif>> determine un syntagme verbal transitif. Enfin, un suffixe - Vx peut apparaitre en position finale de certains

syntagmes verbaux. Nous prisentons maintenant quelques exem-

ples de syntagmes verbaux transitifs :

k-in-a-to < tu m'aides >> k-at-nu-to << je t'aide >> k-in-ru-to < il m'aide > n-a-to << tu (l')aides A n- (n)u-c?at << je (le) vois o k-un-vax-os << je (l')aime > k-un-kun-ux << je (le) cherche >>

8. Les m6tatheses sont relativement fr6quentes lors de la composition des syntagmes. Nous en avons ici un exemple avec -un- forme possessive de premiere personne du singu- lier. Les variantes pronominales signalees en note 5 ressortent du meme ph6nomene.

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil 125

It-ok?-ru-kum-s-ax << il nous tuera ) nu-max-on << je (l')ai commence A

ru-max-on << il (l')a commence >>

av-utk?-in << tu (l')as su, appris >> av-ibi-en << tu (l')as attendu >>.

L'analyse des participants de l'action entrant dans la compo- sition d'un syntagme verbal precise utilement le caractbre transitif ou intransitif de ce dernier. En effet, dans les cas oi0 un seul

participant apparait formellement dans un syntagme predicatif (l'un des participants &tant un pronom personnel de 3e personne du singulier a forme zero par exemple), on pourrait se demander a quel type de syntagme verbal nous avons affaire. La nature

pronominale ou possessive du participant present dans le syntagme nous indique la plupart du temps, si nous sommes en presence d'un syntagme conqu transitivement ou intransitivement. Les

exemples suivants illustrent ce qui precede :

n- (n)u-ban < je fais (quelque chose) >, << je (le) fais >>

S-in-ban << j'ai fait A

n-a-c?ai << tu frappes (quelqu'un)>> k-at-O?ai < tu frappes o n-a-bi < tu dis (quelque chose) A

S-at-bi << tu as dit >>

Remarquons au passage dans ces exemples la forme zero du pronom personnel de 3e personne du singulier correspondant a << quelqu'un >> ou a<< quelque chose >>. Cela confirme si c'est utile, que zero ne signifie pas < rien >>.

Si l'existence de deux sous-classes verbales, I'une intransitive, l'autre transitive, est clairement etablie, il faut toutefois signaler les nombreuses possibilites d'emplois dans l'une ou l'autre de ces sous-classes, d'une meme unite verbale, exemple : k-in-loq? << j'achete o, n-a-loq? << tu (l')as achet A>>.

IL est interessant d'un point de vue syntaxique de rapprocher la forme du participant unique d'un syntagme verbal intransitif de celle du participant passif d'un syntagme transitif. Dans les deux cas nous sommes en effet en presence d'une unite appartenant au paradigme pronominal. L'identite formelle de ces deux parti- cipants, participant unique dans un cas et participant passif

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126 Jacques Berthelot

dans l'autre, caracterise l'existence d'une construction ergative en Tzutuhil, exemples : s-in-pet << je (suis) venu )>, J-in-a-0?ai << tu m'as frapp '>>. Dans une langue a construction ergative, les rela- tions : participant unique - verbal intransitif et participant passif - verbal transitif sont considerees comme etant identiques, ce type de relation est connu sous le nom d'absolutif. On lui

oppose la relation : participant actif - verbal transitif, que l'on designe par le terme d'ergatif.

Un pronominal, nous venons de le voir, peut figurer soit seul comme participant unique dans un syntagme verbal intransitif, soit comme participant passif dans un syntagme transitif. Pour cette raison, nous pouvons considerer le pronom personnel comme

premier participant, mettant ainsi en evidence l'importance qu'une langue a construction ergative accorde au participant passif. Le possessif, participant actif qui, dans un syntagme verbal transitif, vient s'interposer entre le pronominal et le noyau verbal, doit &tre considere dans une langue de ce type comme le deuxieme

participant. Les pronoms personnels et les adjectifs possessifs que nous avons

pu voir jusqu'5,

present entrer dans la composition des syntagmes, sont en relation directe avec le noyau verbal. Ils apparaissent toujours dans le meme ordre, le participant passif precede le

participant actif. Nous pouvons schimatiser la disposition de ces

eAlments dans le syntagme de la manibre suivante :

axe de aspect-pronominal-possessif-verbal-

la chaine (p. passif) (p. actif)

dans ce cas aucune indication de fonction n'existe. Nous avons pricidemment signali la possibilit6 d'emplois

intransitifs de certains verbaux transitifs. Cette liberte, relative 'a certains verbaux, peut en effet avoir d'importantes repercussions au niveau de la structure syntaxique du syntagme. Nous nous

proposons d'etudier maintenant ce phenomene. Lorsqu'un verbe le plus souvent transitif s'emploie intransi-

tivement, ce qui nous parait etre le participant actif de l'action va etre traiti comme un participant unique. Le participant present dans le syntagme predicatif apparait done sous la forme d'un

pronom personnel, exemples : k-in-loq? << j'achete )>, -in-c?ap-ix << j'ai fermi >>, k-at-va?a < tu manges >>. Si, dans ces conditions, on

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil 127

souhaite introduire un participant passif ou un bineficiaire dans la proposition, celui-ci se trouvera exclu du syntagme predicatif. II apparaitra alors sous la forme d'un adjectif possessif accompagne d'un indicateur de fonction. Ce fonctionnel a le plus souvent la forme d'un directionnel - << vers >>, < >> pripose ou -Sin << >> postpose a l'adjectif possessif, ce dernier est lui-meme toujours en post- position par rapport au noyau verbal, exemples :

k-in-q?om-ax 6-a (v)-va6 << je soigne ta-face >>, < je te soigne >>, v-bi-na 6- (n)zu-va6 << il m'a dit >>, anen i-in-cip-ax avra << moi j'ai fait cadeau (de) cela 6-a (v)-vac a-ta-face >, << je t'ai fait cadeau

(de) cela >>, s-in-kui-s-an av- in << je t'ai corrigA>>, s-at-kui-s-an ak-Sin << tu nous as corrig >>, i-kui-s-an (n)uv-sin << il m'a corrig >.

Les emplois intransitifs de verbaux normalement transitifs s'identifient a des cas de transferts qui conditionnent la forme du participant passif. Si, pour cette raison, il existe un risque de confusion dans l'identification active ou passive des participants de l'action, un indicateur de fonction est utilise.

Les expansions lexicales

Dans notre analyse nous nous sommes bases jusqu'a present presque essentiellement sur les relations syntaxiques s'exprimant au sein du syntagme pridicatif. Nous voudrions dlargir mainte- nant notre etude aux rapports qui s'dtablissent entre ce syntagme et les determinants lexicaux. Nous considdrons ces derniers comme des expansions dans la mesure oiu ils figurent generalement au sein du syntagme predicatif sous les formes pronominales et pos- sessives que nous venons d'analyser. Les deux participants d'une action sont par consequent (rdellement ou virtuellement) double- ment presents dans les exemples que nous prisentons maintenant. Une des deux formes d'un mime participant itant un substantif.

Ier type d'6nonc6 : - - (r)u-roq ru-ciak xa ?oberil, prndicat Verbal partici-

pant Passif participant Actif, << l'homme ivre a dechird son vetement >>.

- - (r) u-0?ai xun isok xar aci <<l'homme a frappe une femme >>.

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128 Jacques Berthelot

2e type d'6nonc6 :

- xa alkate q?atux cix n- (r) u-ban, participant Actif partici- pant Passif predicat Verbal, < le maire fait justice >>.

- xa nu-ta k?o xun saxko I- (r)u-6ap < mon pbre a attrap' une perdrix >>.

Ces exemples d6montrent que l'ordre d'apparition des unites

significatives dans la chaine presente une certaine liberte et que l'existence d'indicateurs de fonction dans de tels enonc6s n'est

pas obligatoire. Cela peut donner l'impression qu'un certain disordre syntaxique r~gne dans cette langue. Mais il est juste- ment interessant de considerer la liberte relative dont jouissent les participants substantivaux d'une action au sein d'une propo- sition, pour saisir la nature des relations syntaxiques caracteris-

tiques de ce parler. Il est en effet important de remarquer que le participant

passif demeure en contact avec le predicat verbal. La possibilite de recourir 'a la position des participants dans la chaine pour marquer une fonction syntaxique correspond donc bien 'a une

realit6 en tzutuhil, dans certains cas. Nous pouvons sch6matiser les situations que nous venons de

voir en plaqant verticalement les diff6rents el6ments d'un syn- tagme. V correspond 't Verbal, P a participant Passif, A a parti- cipant Actif.

Axe de

la chaine

A

P

rV

Pour obtenir un enonce du type i, il suffit que P et A < bascu- lent >> ensemble vers l'arriare, soit VPA. Pour obtenir un enonc6 du type 2, P et A < basculent>> ensemble vers l'avant, soit APV.

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil 129

3e type d'enoncr : - xa Wu6 n- (r)u-tax c?un l'enfant tkte le sein >>. - xa ?ais likop J- (r)u-&up xa q?aq? o le papillon a eteint le

feu (= bougie). - xa ?oberil v-i-ru-c?ux vinak < l'homme ivre a ennuyd les

gens >9.

Dans ces enonces le participant actif precede le verbal, alors que le participant passif le suit, soit AVP. Cela peut &tre schema- tise de la faqon suivante :

Axe de

la chaine

VVP

Le fait qu'un seul des participants pr&chde le verbal peut etre interpretd comme une possibilit6 de sa mise en valeur'0. Nous retrouvons cette possibilit6 dans les enonc6s du type suivant.

4e type d'rnonce - k?e q?atax xa ru-fak avan - (r)u-tex xa nu-kiex < deux

brassees de feuilles de mais il-a-mange mon cheval > << mon cheval a mange deux brassees de feuilles de canne de mais >>.

- k?e ba vai A- (r) u-tex xa iava < le malade a mange deux bouchees de tortilla >.

- r(u)-vilkin - (r)u-loq? xa v-ana < ma sceur a achete des boucles d'oreilles >.

9. Un certain nombre d'exemples que nous presentons ici proviennent de notre corpus, d'autres sont extraits d'une liste comportant plusieurs milliers d'inonc6s tzutuhil (de San Juan La Laguna) recueillis sous les auspices du Proyecto Linguiistico Francisco Marroquin (Antigua, Guatemala).

io. Nous pouvons toutefois nous demander si cette disposition n'a pas 6te influenc6e par la formulation employee au moment de l'enqufte. L'enqueteur ayant pu utiliser un tel ordre dans sa question-6nonc6.

LL - 5

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130 Jacques Berthelot

Dans ces exemples le participant passif prichde le verbal dans la chaine. L'ordre est done cette fois PVA.

Pour terminer la presentation des Cnonces de ce type et bien

que nous n'en ayons pas rencontre d'exemple, nous pouvons envisager l'existence d'un ordre exceptionnel PAV" qui corres-

pondrait egalement A un phinomene de mise en valeur. Les realitis que nous venons d'exposer s'inscrivent dans ce

qui caracterise une langue 'a construction ergative, le participant passif occupe la place la plus centrale au sein de la proposition et marginalise en quelque sorte le participant actif. Si l'on veut dans ces conditions priciser le participant actif, celui-ci sera alors

pricedd par un indicateur de fonction (cette situation rejoint celle que l'on definit habituellement comme etant un cas oblique). L'indicateur de fonction est compose de la marque de la posses- sion et d'un element -umal A par )), a cause de... ), ex. : r(u)-umal << A cause de lui (son) A.

5e type d'enonc6 :

- xa ru-sak ux kas n-tilili r(u)-umal xa Slax iu << les feuilles de l'avocatier beaucoup tombent 'a cause du vent << les feuilles de l'avocatier tombent beaucoup 'a cause du vent >.

- xa v-ukan kas q?ak-ar-s-an ru-palax r(u)-umal xa pokok << mon oncle trbs noircie sa figure 'a cause de la poussiere >> << la

figure de mon oncle est tres noircie par la poussiere >>. - r(u)-umal k?avara xa iava-il ma S-in-ban ta xa samax A en

raison de cette maladie je n'ai pas fait ce travail >>. - xa r (u)-al ux S-iaq k-umal vaxkaf A les pousses d'avocatiers

ont Ate" crasees par les vaches >.

Nous voyons dans le deuxieme exemple que le verbal peut etre littiralement encadre par le participant passif : ru-palax v-ukan o sa-figure mon-oncle >>.

Il existe egalement des propositions ne comportant pas d'indi- cation de participant actif oui par consequent seul apparait le

participant passif.

I I. Jon P. Dayley dans son article << Voice in Tzutujil >>, p. 40, en donne un exemple qu'il considire comme << contraire A l'ordre normal des mots >>.

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Approche syntaxique du maya-tzutuhil 3II

- xa ce q?atabal S-q?ipitaxa << la barribre est cassie >. - si n-q?aq?-s-ax << le bois s'enflamme A.

- j-pafa xa uluplak << cassee l'assiette > << l'assiette est cassde

Enfin, '

propos des indicateurs de fonction que nous avons

identifids precedemment, ceux-ci peuvent apparaitre ensemble dans une meme proposition. Dans l'exemple suivant oih trois

participants figurent, le directionnel c- indique le bindficiaire alors que l'dl6ment -umal designe le participant actif, le partici- pant passif n'etant pas marqud dans ce cas :

- s- (ru)-ia xun q?a 6-va r (u)-umal xa ?oberil << donne une gifle a moi par l'homme ivre > << l'homme ivre m'a donne une gifle >>.

En analysant dans un premier temps les diffirents partici- pants presents dans le syntagme predicatif, il nous a dtd possible de digager les fonctions syntaxiques les plus centrales du tzutuhil. Nous avons ete amend a considerer comme premiers determinants les unites appartenant au paradigme pronominal et comme deuxiemes determinants les unites appartenant au paradigme possessif. L'examen formel de ces determinants inclus dans le

syntagme predicatif indique gendralement l'existence d'une cons- truction de type ergatif dans cette langue. Ii faut egalement prendre en considdration le frequent usage d'une forme verbale intransitive, plut6t que l'utilisation d'une forme transitive, comme base du predicat.

Nous avons montrd, dlargissant notre etude a ce que nous avons appeld les expansions lexicales, que l'expression des fonc- tions syntaxiques se trouve exprimde de diff6rentes manibres : soit par la position des substantifs dans la proposition, le partici- pant passif 6tant gendralement plus proche du verbal que le participant actif, soit lorsque c'est ndcessaire, B l'aide d'un indi- cateur de fonction.

Dans cette analyse nous avons porti principalement notre attention sur les fonctions les plus centrales de la langue. Les faits linguistiques moins centraux du tzutuhil pourront etre l'objet d'une 6tude ultdrieure.

96, rue Thiers F 92100oo Boulogne

I2. Remarquons au passage que le tzutuhil distingue entre -q?ip- <o casser du bois >> et -pas- << casser une c6ramique >>.

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