Le journal des habitants de ARAGO - CHÂTAIGNERAIE - ANTOUNE Requali�cation d’un quartier

n°5MaiJuin

Tremplin pour l’emploiUn local prêté par Domofrance accueille Arago Emploi Info au Centre Médico Social, logement 377. Explications avec Patricia Ladret , direc-trice de l'Emploi, Formation et de l'Insertion professionnelle de la Ville de Pessac et Odile Hérent, directrice du PLIE des Sources.

Quelle est l’origine du projet ?Dans le cadre du chantier de réhabilitation du quartier Arago-Châtaigneraie, lancé en 2008,

l’ensemble des acteurs de l’emploi et de l’insertion de Pessac ainsi que les maîtres d’œuvre du chantier ont mis en place un comité de suivi « Arago Châtaigneraie » en vu de répondre aux besoins en main d’œuvre et en parallèle aux objectifs d’insertion du territoire. Nous ré�échissons à la mise en oeuvre d’actions, comme les chantiers formations, les recrutements sur les clauses d’insertion et maintenant « ARAGO INFO EMPLOI ».

Quel est l’objectif de cette cellule ?C’est avant tout un relais d’accueil de proximité et d’orientation vers les structures d’insertion et de formations existantes. Nous souhaitons capter un public qui ne vient pas dans nos institutions, à l’écart de toutes les mesures. Être au plus près des habitants du quartier, leur apporter une meilleure connaissance des dispositifs d’appui mis à leur disposition.

Concrètement, que se passe t-il dans ce nouveau lieu?Pour l’instant, ce local n’est pas ouvert à des permanences �xes. Deux informations collectives ont été organisées pour les demandeurs d’emploi, avec l’AIPAC ( Associa-tion Intérimaire Pour l’Aide aux Chomeurs) et Abalone, une agence d’intérim. Nous avons également animé des ateliers avec l’AFIJ autour de la recherche de contrat par alternance.

Des projets pour la rentrée ?A partir de septembre, nous allons mettre en place une action «Femmes citoyennes». Ce sera un collectif de femmes chef de famille, demandeurs d’emploi, avec pour objectif de retrouver une insertion professionnelle. Et nous allons mettre en place «Le café de l’emploi», une action hebdomadaire qui réunira un groupe de demandeurs d’emploi sur des échanges de pratiques, comment s’entraider...

Pour la deuxième année, la Ville de Pessac, le Plie des Sources, la Mission Locale des Graves et le Pôle emploi organisent Le tremplin de l’emploi. Du 4 au 7 juin, en une semaine, vous pouvez décrocher un emploi ou choisir de travailler en alternance en vous formant.

Recrutement :

Le tremplin pour l’Emploi o�re la possibilité de rencontrer et d’échanger avec les entreprises qui recrutent dans les métiers du gros oeuvre dans le bâtiment ( maçonnerie, co�rage-branchage, étanchéité, bardage, isola-tion par l’extérieur...). Une manière aussi de présenter un secteur qui parfois rebute... mais qui recrute, notamment sur le quartier, avec l’opération de requali�cation du quartier Arago-La Châtaigneraie. On peut ensuite préparer son CV, simuler un entretien d’embauche et en�n se présenter directement aux entreprises qui ont des besoins. Les rencontres avec les professionnels et les entretiens se feront au Centre Social La Châtaigneraie.

Travailler en alternance :

L’année dernière, l’accent avait été mis sur la création d’entreprise, cette année, la formation en alternance est mise à l’honneur. Connaitre les secteurs qui recourent à l’alternance, le contrat d’apprentissage,le contrat de professionnalisation, construire son projet, rechercher un employeur et savoir le convaincre en optimisant ses compétences et ses atouts... à la �n de la semaine, les candidats qui le souhaitent pourront être mis en contact avec les entre-prises qui là aussi recrutent, espace vert, petite enfance, com-merce...

TremplinEmploi

pourl’

Arago Emploi Info

HABITER AU QUOTIDIEN ENSEMBLE

Renouveler son regardIllusion d'optique ? Réalité ? En promenant mon regard dans notre quartier, j'ai vu des Playmobils jouer au Lego : sur les murs du bâtiment A d'Arago2, des ouvriers,

suspendus dans une nacelle, emboîtent des briques d'isolant pour renforcer l'e�-cience thermique de l'immeuble. Plongé dans cette contemplation, mon œil est attiré

par un scintillement métallique : le soleil frappe l'ossature titanesque des nouveaux balcons, �gures de prou fendant l'air d'un nouvel avenir.

Un nouveau regard sur notre société tel que la troupe de théâtre AMGC nous l'a donné à rêver au mois de Mai (Bât.D Arago 2) : une société qui crève de ses codes fallacieux tandis que les Hommes rêvent à une humanité retrouvée, une convivialité partagée lors d'un repas o�ert dans une cour d'école (St Exupéry) ou d'un verre partagé, entre des bâtiments lors de la Fête des Voisins (le 1er juin).Prolongeant ma �ânerie entre les bâtiments de la Châtaigneraie/Antoune, des havres de paix ponctuent notre espace. Çà et là, sous l'ombre protectrice de pins ou de châtaigniers, le réaménagement des aires de stationnement laisse émerger des bancs de bois, invitation à une pause bavarde entre voisins de tout âge : des papas palabrent entre deux silences furtifs, de jeunes �lles s'y con�ent leurs secrets entre 2 éclats de rire.Plus loin encore, traversée de la Châtaigneraie, d'éclats de rire en éclats de voix. Vrombissement infernal de rodéos de moto et autres engins aperçus labourant les espaces verts. Des habitants, yeux rougis, excédés du mépris a�ché des Autres. Regard toisant / regard fuyant : une cohabitation de plus en plus di�cile. Qu'il me semble loin le temps du savoir-vivre ensemble ! Pourtant quel bel espace de vie (boulodrome, jeux d'enfant, city-stade) se révèle le long du mur anti-bruit. Bouquet de ballons de foot et boules de pétanque s'y déploient dans une atmosphère champêtre et ludique. C'est ce que donne à voir l'immense fresque produite grâce aux témoignages de chacun. Tous les âges s'y côtoient. A quand un vrai barbecue partagé pour continuer à mieux pro�ter, ensemble et en famille, de cet espace extérieur ?

( HQE

Habiter au Quotidien Ensemble

Sylvie Rancinan - Goulouadministratrice du Centre Social Arago - Châtaigneraie

edito

programmes diponibles à l’accueil du Centre Social La Chataigneraie

Fresque retenue pour le mur anti-bruit zone passage souterrain - médiathèque

Le changement le plus important à l’extérieur pour nous, c’est la création des parkings. Avant, nous n’avions pas de place pour nous garer. Pour l’instant, le quartier est toujours en chantier, mais nous attendons avec impatience qu’ils replantent des arbres.Dans notre appartement, nous sommes ravis. Toute l’électricité a été refaite, la salle de bain entièrement, un change-ment positif radical pour nous, et la cuisine a été remise en état avec des prises de courant p l u s nombreuses. Les fenêtres ont été rempla-cées, le réchaud, les tuyaux de gaz et la porte avec maintenant 3 points de ferme-ture. Les travaux ont duré 8 jours, l’équipe était très sympa, on a fait un peu de camping mais pour un résultat qui nous apporte beaucoup ! Il nous tarde d’avoir notre balcon. On va passer de 90 cm de large à une terrasse de 10/12 m2 sans vis à vis. Même si on a le poteau au milieu, on en rêve dèjà. Nous avons des idées pour l’aménager. Sylviane a commencé à acheter des �eurs, des fraisiers... On va pouvoir prendre nos repas dehors, lire au soleil... Cela fait 20 ans que nous vivons ici, en appartement, alors que nous avions vécu toute notre vie en pavillon. Avoir ce petit bout de balcon, pour nous qui ne sortons pas beaucoup, ce sera un vrai plaisir !

Les travaux, qu’est ce que ça a changé pour vous ?Sylviane et Serge, retraités

bâtiment A, Arago

Le 19 mars, la réunion publique – réunissant habitants, ville de Pessac, Domofrance, Centre social et Réseau Ferré de France et artistes de «Peinture Fraîche» - a donné le ton des attentes des premiers projets de fresques du mur antibruit dites « boulodrome-

city stade » et « passage piéton souterrain ». Deux maquettes ont été choisies. Une fresque participativeLa fresque «Panaché» a directement été retenue pour la zone «boulo-drome-city stade». La réalisation s’est faite avec des jeunes intéressés dans le cadre d’ateliers encadrés par le centre social et les artistes. Une concertation pour la zone «passage souterrain côté médiathèque»Trois maquettes, proposées par les artistes avaient pour enjeu de re�éter l’image du quartier. «Mélange, identité, diversité ; Hors les murs ; Convergence», ont été soumis à l’avis des habitants du 16 au 27 avril. La Ville a publié des a�ches dans les halls d’entrées et aux di�érents lieux stratégiques du quartier invitant les habitants à venir donner leur avis au Centre Social sous la forme d’un vote. Un dispositif nomade, plus léger mais toujours avec une urne, s’est déplacé sur deux demi-journées au centre commercial et à la médiathèque. En�n, du porte-à-porte a été également réalisé pour récolter l’avis des personnes les moins mobiles Au total, 80 bulletins ont ainsi été recueillis, avec comme heureux gagnant «Mélange, identité, diversité».

Une question, un renseignement ?

Centre Social : 05 57 02 23 23cschataigneraie@wanadoo.frCNL : 05 56 36 24 54betty.adam@wanadoo.fr

Au bâtiment A, la réception des balcons n’a pas été accueillie partout avec enthousiasme. Si l’on a pu entendre des jeunes �lles s’impatienter « on va pouvoir bronzer sur la terrasse, ça va être génial » en regardant le premier assaut que les ouvriers menaient en accro-chant la première en�lade de

balcons à la façade de leur immeuble, un observateur pointait déjà un défaut qui se voyait comme le nez en plein milieu de la �gure – ou plutôt comme le poteau en plein milieu du balcon – et prophétisait : « ça a l’air bien pour les balcons du premier et du dernier étage, mais pour le second et le troisième étage les gens vont être très gênés ».

Un petit tour des habitants permet de récolter les principaux griefs : « J’ai l’impression d’être en cage » ; « J’attends toujours de pouvoir nettoyer ma pièce à vivre » et un certain manque d’information : « Quand est-ce que ça �nit ? » ; « Non, mais ils vont vraiment laisser ça sans revêtement ? » ; « Je suis pas sûr que la pente d’évacuation des eaux pluviales soit bien orientée… » - même s’il faut reconnaître la

très bonne disponibilité du chef de chantier en charge des relations publiques, ces désagréments alimentent un climat négatif lié à certaines attentes déçues. Le triangle a ses détracteurs : la forme qui n’optimise pas l’espace : la présence d’un poteau qui coupe le balcon en deux pour certains, la surface que l’on voyait plus grande, les pièces de l’appartement qui s’assombrissent, le style des bardages qui ne plaît pas (surtout celui en aluminium).« A la présentation du projet, on nous a annoncé un salon de jardin, il y a à peine de quoi mettre une petite table et deux chaises ! Et en plus il faut qu’on nous mette un poteau en plein milieu, c’est d’un pratique…. On voit bien que les architectes n’habitent pas là… ».

Malgré les défauts, d’autres ont déjà relativisé : « mon mari va certai-nement nous bricoler un moyen de se servir du poteau », certains sont enthousiastes : « c’est quand même une nette amélioration par rapport au petit bout de balcon d’avant, ça va nous changer la vie de lire et de manger au soleil » et le triangle n’a pas que des détracteurs

: «c’est joli vu de l’extérieur, et bon ça ne me dérange pas plus que ça d’avoir un balcon en triangle plutôt qu’en rectangle : c’est mieux qu’avant. On va pas en faire tout un foin ».Les habitants du rez-de-chaussée attendent toujours d’avoir plus d’informations sur leur sort, eux qui accueillent devant leur fenêtre le socle en béton de la structure des balcons, et le fameux poteau qui n’en a pas �ni de faire parler de lui.

Collectage

Une triangulation balconnière qui ne fait pas l’unanimité

Directeur de la publication : Marcel MirandaComité de rédaction : Danielle Estoup,

Sylvie Rancinan-Goulou, Bernard Maurin, Betty Adam, Christiane Courio, Ana Brazao

et Adrien MerletTirage : 1500 exemplaires

HQE - Centre Social La Châtaigneraie44, rue de La Châtaigneraie - 33600 Pessac

cschataigneraie@wanadoo.fr

Le choix de la fresque pour le mur anti-bruitLa Fête des Voisins est un antidote à l’individualisme et au repli de soi. Chaque habitant partage un geste simple, dans toute la France mais aussi dans le monde, en 2011 : 12 millions de parti-cipants rassemblés le même jour dans 33 pays du monde.

L’initiative « Fête des Voisins » s’est imposée comme un formi-dable vecteur de convivialité, se retrouver autour d’un apéritif, d’un bu�et entre voisins, chacun apportant sa contribution.Cette année la Fête des Voisins se déroulera le vendredi 1er juin 2012 sur Arago 1 entre les bâtiments G et H de 18h à 20h.La Confédération Nationale du Logement, CNL Amicale Arago organise depuis plusieurs années cette manifestation. Tous les habitants sont invités à se rejoindre en amenant une boisson et de quoi grignoter pour un apéro festif et convivial.Le tirage de la tombola est un moment fort à l’issue duquel les heureux gagnants repartent avec leur lot. Le gros lot est un week-end pour 5 personnes au VVF de Soulac.

La fête des voisins : vendredi 1er juin

Un café disparait...que mettre à la place ?

Petite interview à la sauvette auprès des habitants du quartier devant l’ancien

«Nina’s café» du centre commercial

Un guichet de banqueUne sandwicherie

Une brasserie avec une petite terrasse

Un café resto pour les jeunes

Quand il arrive sur scène avec son allure d’éternel étudiant, son œil bleu quelque peu rieur et le sourire en coin, vous savez déjà que rien ne sera tout à fait normal.

Lui, c’est Jean-Philippe IBOS, auteur et metteur en scène, anima-teur de la Compagnie théâtrale ATELIER DE MECANIQUE GENE-RALE CONTEMPORAINE, en compagnonnage depuis 2008 à Pessac. Il vient à la rencontre des habitants pour interroger avec eux l’état du monde et le donner à voir.PORTRAIT - Un professeur qui l’entraîne dans des études d’art plastique et les Beaux Arts mais une rencontre avec le Conserva-toire plus tard, il réalise qu’il se trompe de parcours : « J’aime raconter des choses à des gens ... j’ai commencé à écrire ». Sa découverte de la scène et du public est assez progressive mais toujours empreinte de plaisir, tant au moment de la représen-tation que pendant tout ce qui se passe autour : « comment on est dans une même société, avec les mêmes questionnements, les

mêmes rires et angoisses que le spectateur. Arriver à ce compagnon-nage est donc un cheminement assez concret et naturel. »Mais le regard se veut caustique et distancié pour regarder nos contemporains « on les voit … mais j’aime bien l’idée de faire un pas de côté, trouver une accroche, faire de l’humour très fantaisiste qui n’empêche pas la colère, faire entendre la gravité mais pas le rire des choses ». Il dérange donc les choses pour les mettre à leur place. Cette distance, il la connaît bien, lui qui vient d’une famille ouvrière éloignée de la « culture savante », il sait bien que la pratique cultu-relle n’est pas une chose naturelle. Alors, son truc c’est la rencontre, celle qui rejoint, écoute et se pose, celle qui fait briller les yeux et délier les langues, celle qui s’appelle con�ance et partage et suscite les mots pour dire la joie ou l’amertume et s’enchaîner les phrases

sur la violence de la vie … le collec-tage ! Et il collecte, même et surtout s’il faut ensemble éplucher des pommes ou des revues de presse, et il est en�n heureux quand la parole de chacun se fait citoyenne et politique, quand ces rôles con�és donnent leur sens à un « joyeux bordel » qui unit profes-sionnels et amateurs dans une création qui éveille et fait en�n se sentir vivant.

La dernière création d’ailleurs : « MOINS DE PLUS ET PLUS DE MIEUX », un slogan brandi pendant 3 jours de déambulation dans le quartier, ces 11, 12 et 13 mai, une « manif iconoclaste et joyeuse », des saynètes dans des appartements à déconstruire et reconstruire pour se regarder, comme dans un miroir, modèle idéal : parent, consommateur, éco-citoyen ….Alors, c’était comment ? Marie a pu laisser libre cours à ses envies, Marc s’est régalé du formidable engagement de chacun et de cette envie de faire ensemble, Théo et Clovis ont bien aimé les chansons et ont envie de recommencer, Jacqueline dans la vie faisait signer des pétitions et se faisait insulter, là au moins elle se fait applaudir, Valérie, émue par le �nal regrette le manque d’habitants, Christine dans la vie, Christine Lajoi de Pôle Emploi dans le texte dit ce partage enrichissant humainement et Sophie, actrice bénévole depuis les débuts du compagnonnage, aime par-dessus tout cette expression poétique et joyeuse, cette fantaisie

dans le quotidien, « ça me ressemble ».

Photo : Elysabeth Thialler

- B o n j o u r Monsieur que pensez-vous de la Fête des Voisins ?-Je suis content, très content

même. l’année dernière, j’ai partagé le pastis avec mes voisins et surtout j’espère encore gagner le gros lot de la tombola. Un week-end de pêche à Soulac avec mon �ls pour des mini vacances. Un vrai bonheur !

Petite histoire du fameux poteauLa structure triangulaire a besoin de trois poteaux pour se maintenir. Pour permettre un meilleur ensoleillement et pour empêcher une évacuation des eaux des balcons qui coulent sur ceux du dessous, les architectes ont imaginé que le triangle soit orienté di�éremment d’un étage à l’autre. Le principal bémol est que le pilier central se retrouve – selon l’orientation du triangle – soit bien collé à une arête du triangle soit en plein centre de ce dernier.

Depuis 3 ans, le Centre Social La Châtaigneraie et l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine, sont partenaires sur le quartier pour mener ensemble des projets culturels qui favorisent la participation des habitants. Point sur le relogement

Pour les familles du bâtiment D sur Arago 2, il reste à trouver 39 solutions de relogement sur les 64 existantes.

Pour les 20 halls traversant sur Arago 1, Il reste 10 solutions à trouver.

La Démolition du Bâtiment F et Garages

devrait avoir lieu courant Septembre.