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1 HIVER 2011/2012 Blasphèmes Blasphèmes

Archimode - Hiver 2011/12

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Ils sont sept... Plutôt séduisants et pourtant si dangereux. Paresse, luxure, gourmandise, avarice, envie, orgueil ou colère. Au jeu des sept familles, lequel choisiriez-vous ? Croquer la pomme n'a jamais fait de mal à personne, bien au contraire, mais sans Hakuyo Miya et Ninon Palisse, les pêchés seraient bien fades cette année !

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HIVER 2011/2012

Blasphèmes Blasphèmes

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SOMMAIREHIVER

Edito............................................................................................................................................

Au saison

La Mode c’est Vous ! .................................................................................................................. La doudoune « intelligente » ................................................................................................................Golden Hook .........................................................................................................................................La mode, l’envers d’un décor de rêve ........................................................................................Archikitsh .................................................................................................................................... Le Dali d’alors ! ..........................................................................................................................(For) happy few ..........................................................................................................................

Un oeil sur La gourmandise est un joli défaut : les Whoopies ......................................................................THE Self Made Women ..............................................................................................................Comment devenir une lady ? .....................................................................................................Rouge & Noire : une violence ordinaire ....................................................................................Triangle & Co .............................................................................................................................La tendance du packaging évènementiel ...................................................................................Benetton is back ! et déjà des plaintes .......................................................................................Les illustrations à double sens de Noma Bar .............................................................................La classification des arts de LaFactory ......................................................................................Expos à la Une ..........................................................................................................................

ArchiDossierBlasphèmes ..............................................................................................................................Nouvelle de Noël : « Je n’ai jamais vraiment aimé la dinde » ..................................................

Hommage à Cyrille Chardon ....................................................................................................

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L’EDITOd’AMAURY

- Hervé, qu’est-ce que tu as ? - J’ai mal au ventre Madame ! - Et alors ? Tu crois que la Vierge Marie n’avait pas mal au ventre 2 jours avant Noël ? »

« Bonnes fêtes ! » en décembre, « Bonne année ! » en janvier, c’est le même refrain chaque année, mais au bout du dixième en 30 secondes on a toujours tendance à saturer... Et puis pourquoi bonnes fêtes ? Certes, il y en a deux, mais est-ce vraiment un bon moment pour tout le monde ? Non ! Subir les réunions de famille, l’hypocrisie ambiante ce n’est pas franchement agréable... Par contre ça pimente la chose, les contes de Noël très peu pour moi ! Pour vous sortir de cette torpeur hivernale, je vous propose quelques originalités. Ils sont sept... Plutôt séduisants et pourtant si dangereux. Paresse, luxure, gourmandise, avarice, envie, orgueil ou colère. Au jeu des sept familles, lequel choisiriez-vous ? Un procès par les associations chrétiennes, et alors !? Croquer la pomme n’a jamais fait de mal à personne, bien au contraire. On est là pour vous faire rêver alors on va le faire, c’est notre cadeau du Nouvel An.

Des nouvelles résolutions ? Oui, pourquoi pas... Changement de mise en page, on fait place à la géométrie. Cependant, cet hiver s’annonce très frais... mais rassurez-vous, la Mode c’est Vous veille au grain. Soldats, sabres au clair pour Hakuyo Miya et Ninon Palisse sans qui les pêchés seraient bien fades cette année ! Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, je suis heureux de vous annoncer un nouveau partenariat, après le blogmag LaFactory, nous accueillons le blog We Com’in dans notre folle aventure. Mais trêve de bavardages, vous êtes impatients et je vous comprends. N’oubliez pas, cette année, l’hiver va vous mordre alors couvrez-vous bien. Merci pour votre fidélité, Archimode c’est Vous ! Bonne lecture.

Stille Nacht, heilige Nacht, Alles schläft ; einsam wacht

Nur das traute hochheilige Paar. Holder Knabe im lockigen Haar,

Schlaf in himmlischer Ruh !

PS : Ah Douce Nuit passe si bien en allemand... c’est à vous réchauffer le coeur !

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LA MODE C’EST VOUS

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LA MODE C’EST VOUS

LA MODE C’EST VOUS

L’hiver est là ! Ressortez vos manteaux épais et vos gros pulls bien chauds. Cette année, la saison s’annonce très fraîche... Mais rassurez-vous gentes demoiselles et damoiseaux, la Mode c’est Vous veille au grain !

Le spécial grand froidCette année, l’hiver nous réserve le grand froid à la mode soviet ! L’avantage c’est que le jacquard n’a pas encore dit son dernier mot : cette saison, il revient sur des grosses vestes en mailles ou encore des bottes d’hiver. Alliant jacquard et inspirations russes vous êtes prêt à affronter le froid mordant.

Le style « trappeur » Automne comme hiver, le style bûcheron d’Amérique du Nord revient dans vos chaumières ! 100% nature, cette mode est un effet de surprise et un chamboulement des styles. On aime la fausse fourrure, les carreaux et la chaussure de montagne revisitée. Attention, les baroudeurs invétérés sont dans la place !

Le tricot L’hiver marque l’avènement du tricot. De la tête aux pieds, il faut voir la vie en mailles. Bonnet, écharpe, gants mais aussi veste et pull, rien n’échappe à la pelote de laine.

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LA MODE C’EST VOUS

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LA MODE C’EST VOUS

Le caban, prince indétrônable !

Eh non, le caban n’est pas démodé ! A l’appel de l’hiver nos chers messieurs ressortent leurs grands manteaux en épais drap de laine, certains cintrés et autres coupes droites, pour se prémunir de ce froid mordant mais ce n’est pas le seul qui voudrait les mordre… Nos hommes ne sont-ils pas sexy dans cet uniforme, à double boutonnage, fait à la base pour les marins ? Oh que si ! Ce style working class hero nous fait fondre à la vue de leurs silhouettes impeccables et élancées arborant négligemment une écharpe en laine façon écossaise ou jacquard. Pour cette saison encore, toutes les raisons sont bonnes pour céder à l’appel envoutant du néo-caban visité et revisité ! Je ne le dirais qu’une fois : MERCI LES MILITAIRES !

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Come-back !Pour être chic et tendance cet hiver, portez de la FOURRURE !Déclinée en manteaux, sacs, gants… la fourrure est de nouveau présente cette année, déclinée aussi bien au masculin qu’au féminin ! Non seulement, elle vous donne une allure chic, mais en plus elle est adaptée aux températures très basses de cet hiver. Difficile d’y échapper, à moins d’avoir de très fortes convictions.

Vêtements chaudsLes manteaux en fourrure reviennent en force. Pour ceux et celles qui veulent rester plus soft, de nombreux modèles mixent un manteau en laine avec le col et les poignets en fourrure. Outre les manteaux longs, il y a aussi des trois-quarts et des vestes courtes doublés en lapin par exemple. Suivant les boutiques, on trouve de tout : des pièces de luxe hors de prix comme des vêtements confectionnés à partir de chutes. Pour la couleur, privilégiez les tons taupes et gris. Votre gilet sera à porter avec du noir, du marron, du beige, ou du gris blanc.

Sur les accessoiresCette année, la fourrure vient aussi décorer les sacs et les pochettes. Les bottines peuvent même être accessoirisées d’une guêtres courtes en fourrure. Gants, écharpes, capuches et chapkas s’adoucissent, eux aussi, en se parant de fourrure.

Des opposants à la fourrureFace à la mode, pourtant éphémère, des manifestions régulières associent toujours la fourrure à « un signe extérieur de cruauté et de barbarie »… On a LA solution : alliez mode et éthique en vous tournant vers de la fourrure… synthétique !

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LA MODE C’EST VOUS

PRADAANNA SUIVIVIENNE WESTWOOD YVES ST LAURENT

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LA MODE C’EST VOUS

Réalisation & Photographes Magali T-n, Thomas Dubois-Smaïl • Texte Amaury Monoté

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SHOPPING

La doudoune « intelligente »

Qui n’a pas rêvé de laisser sa doudoune dans le coffre de son scooter ou de sa voiture, sinon dans son cartable, pour ne pas être pris au dépourvu, en hiver comme en été ?Dans la même lignée que K-way, la marque Just Over The Top, créée par les deux frères marseillais Gourdikian, propose une doudoune rétractable dans un polochon, déclinée en plus de 10 couleurs changeant à chaque saison. Basic, sans manche ou à capuche, vous pourrez vous « doudouner » hiver comme été. Ce veston de duvet est idéal pour les nomades modernes.www.justoverthetop.com

by Amaury Monoté

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by Pauline Laggoun

SHOPPING

Golden Hook « C’est dans les vieux pots qu’on

fait les meilleures confitures. »Mieux que les mouchoirs à la menthe, le stick à lèvres couleur papier toilette ou la crème anti-peau de croco, la tendance de tous les hivers c’est la mamie ! Le site Goldenhook.fr a tout compris. Surfant sur la tendance home made & écolo, cette entreprise de jeunes ambitieux propose des créations en tricot de première qualité (mérinos, mohair, coton gong venu tout droit d’Egypte... pas mal non ?) tricotés par des mamies soigneusement sélectionnées. Ce sont les Bruce Lee de la maille, les Platini du crochet ! En plus de nous tenir chaud, Golden Hook permet aux mamies actives de s’occuper et de compléter leur retraite, concept intelligent !Mieux encore, leurs grand-mères ont internet. Alors n’oubliez pas de leur envoyer un email pour les remercier ! Du bonheur tout doux, chers lecteurs. Attention... Tous à vos souris... Prêts ? Feu... Cliquez ! www.goldenhook.fr

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l’envers d’un décor de rêve.La mode,

MODE

Si je vous dis « mode » ou « haute couture », vous pensez à quoi ? A ses défilés, ses strass, ses paillettes, ses mannequins aux silhouettes parfaites… Mais connaissez-vous l’envers de ce décor de rêve avec des filles anorexiques, une forte tendance à la débauche, des modèles plus

qu’influençables et des photographes peu scrupuleux… ?

Un défilé ne se crée pas en claquant des doigts, bien au contraire, tout à pour but d’être parfait, de vous faire rêver, cependant, cela a un coût, humain et financier, parfois outrancier. Les vêtements présentés lors des défilés sont décortiqués constamment à la loupe, pour dénicher les moindres petites imperfections, même 5 minutes avant le grand saut, mais, si par malheur il y avait un hic alors là : « Horreur ! Vite, vite, trouvez quelque chose d’autre à faire enfiler à la demoiselle ! » Par ailleurs en coulisse, une coiffure ou un maquillage peut prendre des heures de préparation, pour au final être abandonné. Je ne vous dirais pas le coût, c’est indécent…

Mannequin n’est pas un métier facile, loin de là ! Vous sentez-vous capable de passer du coq à l’âne ? Mesdemoiselles, Messieurs, les modèles n’ont pas le choix. Passant d’un shooting à un défilé sans savoir ce qui les attend, dormant 2 à 3 heures par jour dans des avions, les mannequins en vogue sont en parfaite harmonie avec l’expression « boulot, dodo » ! Or, à la fatigue physique vient s’ajouter une fatigue psychologique : Oui ! C’est la dure loi du mannequinat, ce sont des porte-manteaux !

N’oublions pas la taille 0, clamée comme le Saint-Graal par certains couturiers, qui menace le monde merveilleux de la mode par ses conséquences désastreuses. Karine, mannequin, dévoile dans une entrevue avec le magazine Closer, un monde basé sur le diktat de l’extrême minceur : « Evidemment, affirme-t-elle, c’est un métier où l’on fait de belles expériences, mais l’envers du décor n’est pas si glamour. Aujourd’hui pour travailler, je suis obligée de mentir sur mon âge. Pourtant j’ai à peine une petite vingtaine. Mais au-delà de 18 ans c’est mauvais ! La majorité des filles qui décrochent des contrats sont à peine majeures. Etre en compétition avec des gamines de 16 ans nous force à garder un corps d’adolescente. Je fais 1.80m pour 55kg et une taille 36, avec des mensurations 84/61/90. On ne dit jamais aux

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essayages que je suis trop grosse mais j’entends souvent des remarques du type « trop large », « trop de poitrine... » » Résultat, à force de privations, Karine se plie au joug de l’extrême minceur. Les besoins journaliers d’une femme avoisinent les 1800 calories par jour. « Pour ma part, je me restreins à 800 calories quotidiennes. Certaines tombent dans le piège d’une pomme par jour. Il y a 6 mois, J’ai traversé une période difficile avec la nourriture. Je me pesais sans cesse. Faire des courses était devenu une épreuve […] J’ai croisé les plus grands mannequins du moment, leurs cuisses sont de la taille de mes bras. » Le constat est sans appel !

On y pense pas souvent mais un monde de rêves est souvent accompagné d’un monde de cauchemars, c’est le cas pour certains mannequins lorsque des photographes ou designers font plus que dépasser les limites. Considérées comme des objets jetables, ces jeunes femmes n’ont que leur image pour monter les échelons et cèdent facilement aux pressions de ceux qui les engagent.

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by Amaury Monoté

MODE

Picture Me, le journal vérité d’un top model est un petit pamphlet avec une fine poussière de glamour. Une petite caméra numérique à la main, Sara Ziff et son compagnon d’alors, Ole Schell, ont tenu un journal. La vie de la jeune femme n’est pas dénué d’intérêt. Mannequin, elle courait la planète. Enfin... Cette portion de la planète qui a le temps et les moyens d’accorder son attention à la mode, Sara Ziff n’est allée ni à Karachi ni à Port-au-Prince. Des Tuileries à Central Park, de Milan à Tokyo, ce petit film dessine le quotidien d’une de ces figures qui parfois sortent sous nos yeux des images sur papier glacé, ou écran plasma, lorsque l’une d’entre elles parvient à devenir actrice, chanteuse, voire plus si affinités. Sara Ziff, elle, a repris ses études et transformé son journal en documentaire sur la condition de mannequin. Le film met en évidence quelques absurdités et immoralités inhérentes à la profession : la volonté de promouvoir des corps à peine pubères et donc de mettre au travail de très jeunes filles ; la dépendance financière dans laquelle les agences tiennent les mannequins, qui dépensent leurs cachets à rembourser les frais qu’occasionnent leurs déplacements ; la surexposition de ces jeunes femmes aux agressions sexuelles et à la toxicomanie.

Précarité de l’emploi, harcèlement, régimes drastiques, le tableau de la vie de modèle n’est pas très reluisant. Heureusement, ces constats ne sont pas une généralité, d’autant que grâce à des témoignages dérangeants, les choses ont tendance à évoluer. Bref, dans l‘univers de la mode, le glamour est bien là mais ne vous y trompez pas, l’illusion est humaine…

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ACCESSOIRES

ARCHIKITSHPochette appareil photo Lazy Oaf L’Avant Gardiste

Décapsuleur «Unpackman» Bird on the wire

Bague Tetris Bird on the wire

by Magali T-n

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Bague Tetris Bird on the wire

ACCESSOIRES

Tire-bouchon moustache L’Avant Gardiste

Clé USBFutomaki 4GOL’Avant GardisteCasque Omenex

KSK-EnoSuperman Fnac

Diana F+ Gold EditionLomography

Sautoir avec pendentif appareil photo Kola

Bague Moustache VJ Style

Escarpinshauts-parleurs Cadeaux.com

L’Avant Gardiste : www.lavantgardiste.comBird on the wire : www.suicidalshop.frFnac : www.fnac.comLomography : www.lomography.comVj Style : www.vj-style.comKola : www.kola.frCadeaux.com : www.cadeaux.com

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LE DALI d’ALORS !

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ART

Les choses n’ont jamais qu’un sens bien défini. La tendance a toujours été à la schizophrénie. Dali, en personnage bien connu pour ses excentricités en fut presque le chef d’œuvre vivant. A présent, il nous reste, du moins, ses chefs-d’œuvre à lui pour en parler encore et toujours car en effet, Dali, comme tout artiste, fait partie de ceux qui ont toujours quelque chose à raconter même quand ils n’ont rien à dire. Quoi qu’avancer que Dali n’avait rien à dire est peut être extrême... Il était pour l’époque l’expression de son temps. A l’ère de l’ « inconscient freudien » et de la poésie « automatique » des surréalistes comme René Char, Dali présente picturalement sa manière de voir le monde comme sa conscience le lui dicte. Il élabore ainsi une toute nouvelle façon de concevoir l’œuvre d’art à travers une méthode, à proprement dit, phénoménologique, pour parler beau, c’est-à-dire la représentation de ce que la conscience vise du réel comme renvoi, pour parler simple. Le réel n’est pas toujours ce qu’il est ; ce qui nous provient de lui consciemment, ou presque, doit-être interprété avec précaution. Dali avait, grosso modo, une méthode pour peindre, celle de la « paranoïa critique » qui, comme son nom ne l’indique pas, exprime le thème bien connu de la double-image, c’est-à-dire cette volonté pour l’artiste de prendre une réalité et la troubler par une image parallèle qui exprime soit le rêve, soit une illusion d’optique, soit une tout autre angoisse de rapport au monde, afin de montrer l’ambiguïté existentielle de notre rapport aux choses.

• REve cause par le vol d’une abeille (1931)

Ainsi, certains de ses tableaux traduisent cette idée du rêve qui trouve sa source dans une amplification de notre vision de la réalité et procède enfin par association symbolique. Dans le Rêve causé par le vol d’une abeille, le rêve de la jeune femme à propos de la grenade à côté d’elle fait jaillir de cette dernière un poisson ( en référence sûrement aux bruits de la mer qui l’entourent ) duquel jaillissent deux tigres symbolisant en tant que fauve, l’idée de danger; et par correspondance de couleurs, l’abeille, le danger réel, placée près de la vraie grenade. Il n’est pas difficile de comprendre que le fusil est l’association symbolique du dard de l’abeille. L’idée de rêve est quant à

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elle connotée de deux manières : d’une part par le flottement de la jeune femme qui est comme « dans les nuages » et d’autre part, par cet éléphant qui ne passe pas inaperçu et qui semble, paradoxalement, d’une légèreté déconcertante. On comprend donc que notre rapport au réel n’est jamais simple et toujours sujet à l’interprétation. Lequel prime sur l’autre ? La conscience ou le réel ? Le regard que nous lui portons est-il indépendant de celui qu’il nous fait porter sur lui ? À vous à présent d’interpréter la double-image dans d’autres oeuvres, et comme il vous semble assez excentrique de le faire.

• La Metamorphose de Narcisse (1937) huile sur toile 50.8 x 78.3The Tate Gallery, Londres (collection Edward James)

• Cygnes refletant des elephants (1937)

L’excentricité en acte : Chaque artiste a une anecdote comique, Dali n’échappe pas à la règle... Difficile avec lui, direz-vous ! Alors qu’on lui avait demandé de réaliser une œuvre sur une vitrine d’un magasin new-yorkais pour le lancement d’une nouvelle marque de parfum appelée « Fracas », Dali, le jour de la présentation, n’ayant toujours rien créé (et pour cause !) arrive l’air de rien : - Eh bien, vous n’avez pas d’œuvre ?! - Bien sur que j’en ai une ; l’artiste est sa propre œuvre, lorsque je viens, c’est mon œuvre qui vient avec moi ! - Très drôle… - « Fracas », disiez-vous ? Sur ces mots, il sortit et lança un pavé dans la vitrine… Pour une promotion, on peut dire que l’impact publicitaire fut réussi.

ART

Actualités :- Exposition permanente à l’espace Dali de Montmartre.

Espace Dalí - 11, rue Poulbot, 75018 Paris Tél. : 01 42 64 40 10- L’hommage de Lancel à son l’alphabet de l’amour que Dali avait crée pour sa muse Gala : www.daligramme.com

by Maxence Hippolyte

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Actualités :- Exposition permanente à l’espace Dali de Montmartre.

Espace Dalí - 11, rue Poulbot, 75018 Paris Tél. : 01 42 64 40 10- L’hommage de Lancel à son l’alphabet de l’amour que Dali avait crée pour sa muse Gala : www.daligramme.com

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La haute parfumerie française est de retour ! Vous voulez vous distinguer ? Quoi de mieux que de trouver le parfum qui vous plaît, le parfum qui vous va et celui dont on peut parler ?

Pas d’avis sans principes : «« La liberté aussi a son parfum »Bien avisé déjà, qui connait cette manière, de tenter d’attribuer, aux essences par les sens, les sens qui conviennent. Ce n’est pas clair ? C’est pourtant simple : redonner vie par le charisme des senteurs, toute la définition même d’un mot, d’une attitude ou d’un instant. Un peintre aurait parlé de palimpseste, un poète évoquerait plutôt les synesthésies, un musicien y verrait plus des variations thématiques… Bref. Une mode à proprement parler, quoique pas encore véritablement lancée, s’est imposée chez de « petits » créateurs de parfums de travailler les fragrances non plus sur un seul thème, ni sur une seule image et encore moins dans un seul flacon mais selon une nouvelle poésie des correspondances. L’ambition s’est affirmée de revisiter chaque fois différemment et de retravailler sans cesse avec finesse la richesse de ce que peut faire ressentir le parfum d’une idée.

On peut, aujourd’hui, découvrir de réelles « gammes » de parfum qui s’accordent sur plusieurs tonalités pour rendre ce qui inspire leurs créateurs « olfactivement » visible. Le but est simple : faire apparaitre les multiples reflets possibles d’un même thème. L’œil du parfumeur devient, autrement dit, celui du prisme qui décompose la lumière. Ils y vont par petite touche successive. Ils essaient de réinventer une histoire. On pourrait reprocher à es parfums de vouloir trop en dire ou de ne pas en dire assez, d’être exhaustif ou d’être contenu dans une unité effusive. Cependant, il est certain d’une chose, c’est qu’on ne peut pas leur reprocher de ne pas être créatif. Archimode s’est penché pour vous sur deux créateurs en particulier ; deux parfums ont retenu son attention.

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BOUTIQUE

La marque se fonde en 2000 lorsque quatre amateurs de luxe et de parfums décident de créer une parfumerie dont le seul objectif est de laisser libre cours à la création. Plus de distinction entre parfum masculin et parfum féminin, la philosophie de la maison est d’apporter au parfum sa propre essence et de laisser le client libre de choisir la fragrance qui lui correspond le mieux. Chaque parfum est conçu pour être unique et chaque peau réagit différemment à une même fragrance. Se parfumer devient le luxe de s’offrir une identité, une peau neuve. La maison entreprend de faire découvrir de nouvelles fragrances sans copier la réalité. Avec leurs créations qui évoquent toujours plus qu’elles ne déclarent, on peut dire que nous sommes servis !

Jasmin de nuit de The Different Company. Le Jasmin est une fleur éphémère, une fleur luciole qui illumine la nuit de sa fragrance, puis doucement qui s’éteint et disparaît au commencement du jour. C’est une fleur blanche et fragile, petite étoile scintillante de parfum dans l’ombre des jardins aux fontaines endormies. Elle possède la délicatesse des femmes de Botticelli et la puissance des notes de cuirs échauffés sous le soleil. Céline Ellena, dans la tradition des créations de Jean Claude Ellena pour The Different Company, a décidé d’associer une grande concentration de Jasmin d’Egypte aux notes saillantes et étoilées de la badiane et au doux sillage de l’ambre doré.

Ni principes sans essais :«« Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent »LA NUIT

The Different Company

The Different Compagny

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Les boutiques : - The Different Compagny, 10 rue Ferdinand Duval, 75004 Paris - Le Bon Marché Rive Gauche, 24 rue de Sèvres, 75007 Paris - La « Scent Room » du Printemps, 64 Boulevard Haussmann, 75009 Paris - Comptoir de l’homme, 5 rue de Tournon, 75006 Paris

Plus de renseignements sur : www.thedifferentcompany.com

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by Maxence Hippolyte

Serge LutensIl a tout fait ou presque : grand coiffeur avant d’être photographe et cinéaste ; architecte de la mode et enfin créateur de parfum. Né en 1942, on le connait aujourd’hui pour le large choix de parfums qu’il offre au grand public parisien sous des perspectives très proches de celles de la marque The Different Company.

A la nuit La nuit dans sa dimension ténébreuse et sourde, une vision crépusculaire.

Les boutiques :

- Les Salons du Palais Royal Shiseido, 142 Galerie de Valois, 75001 Paris- Les Galeries Lafayette, 40 bd Haussmann, 75009 Paris

Plus de renseignements sur : www.sergelutens.com

BOUTIQUE

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La gourmandiseest un joli défaut...

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Tout droit venu des Etats-Unis et humble successeur des Cupcakes, le Whoopie va vous faire chavirer de douceur !

Une légende raconte que les Whoopies étaient un moyen d’utiliser les restes de crème et de pâte à gâteaux pour ne pas gaspiller.

Nés en Pennsylvanie dans la communauté Amish, on les glissait dans les sacs des travailleurs pour leur offrir un moment de plaisir. On dit que le terme « Whoopie » était l’exclamation que les hommes faisaient en les voyant !

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BOUTIQUES

by Pauline Laggoun

On les nomme aussi « BFO » pour « Big Fat Oreo ».Ce petit gâteau sandwich au glaçage plus que crémeux a été sacré Gourmandise de l’année 2010 par le majestueux New York Times.

A Paris, on peut en trouver facilement chez :

L’Atelier des gâteaux23 Rue Abbé Grégoire, 75006

Cupcakes and Co25 Rue de la Forgé Royale, 75011

La Grande Epicerie de Paris38 Rue de Sèvres, 75007

Chloe.S40 rue Jean Baptiste Pigalle, 75009

À vous de jouez !

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PHÉNOMÈNE

THE Self Made Women

Quand les femmes s’émancipent au grand jour ça donne la « Bitch Attitud » ! Si les termes « I’m a Free Bitch » et « Barbie Bitch » ne vous disent rien, c’est que vous n’avez pas branché vos postes de radio sur les bonnes fréquences.

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Aujourd’hui, qu’on aime ou pas, on connaît tous Lady Gaga et Nicki Minaj. Arrivées dans la sphère musicale en tant que chanteuses et interprètes, elles sont désormais connues autant pour être des icônes de la mode que pour leurs voix.

Mais quel est le rapport entre ces deux stars ? Le caractère et l’ambition ! Le voilà le point commun. Femmes de poigne et indépendantes, Lady Gaga et Nicki Minaj, malgré un registre différent, ont le même mode de fonctionnement. Dans la musique elles s’entourent des bonnes personnes et gèrent tout, à

commencer par leur image. Partout où elles passent c’est la folie,

sur les tapis rouges avec des tenues toujours plus folles et des lives extravagants.

Aujourd’hui ce sont elles qui règnent en « Bitch », comme elles aiment à le dire, sur le monde de la musique.

À la tête d’une équipe, elles supervisent tout, collaborent

avec les plus grands : Akon pour Gaga et Lil Wayne pour

Minaj, et n’ont pas peur de choquer. Leur but ? Repousser les

limites de la musique et du show dans leurs derniers retranchements.

Des chansons phares, des mélodies entrainantes, des textes forts, évoquant

ouvertement sexe et autres vices, elles brillent là où d’autres se sont brulé les ailes en voulant en faire de même.Au même titre que les hommes elles parlent de tout ! Le secret de leur succès ? Leur culot et leur franc-parler.Pour accompagner les hits tels que Lovegame, Télephone et dernièrement Marry the Night pour Gaga ; Massive Attack, Right thru Me et

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by Juan Pépito

Super Bass pour Minaj, elles n’hésitent pas à se montrer dans des tenues et des positions sexy à la limite du sexuel mais toujours de façon artistique dirons-nous... Mais ce n’est pas tout, là où habituellement on voit des femmes par centaines autour d’un seul homme, dans leurs clips on voit des toy boys fréquemment comme dans Super Bass de Nicki Minaj.

L’effervescence est telle, que chaque apparition en public ou sortie d’un nouveau clip fige le temps et a l’effet d’une

bombe.

Mais leur rayonnement ne s’arrête pas qu’à la musique. Elles sont désormais des incontournables des soirées hype et des soirées de remises de prix ; qu’elles soient nominées ou pas, elles le sont les trois-quarts du temps, c’est surtout pour les voir qu’elles sont conviées. Soignant leur entrée, le mot d’ordre est

toujours le même : faire sensation ! Chaque apparition en public est synonyme d’une nouvelle tenue, c’est d’ailleurs pour ça qu’elles travaillent en étroite collaboration avec des stylistes comme Nicola Formichetti ou notre regretté Alexander McQueen.Grandes Prêtresses de la mode les combinaisons transparentes ou en dentelle, les bodys et surtout sur les hauts talons, elles changent les codes de la beauté et revoient constamment les tendances : cheveux roses, combinaison léopard ou style manga multicolore pour Nicki ; perruque bleue, robe en bulles, en viande ou tout simplement en papier pour Gaga.Elles ne ratent jamais une occasion pour s’afficher aux côtés de grands noms noms de la mode, tels que Jean-

Paul Gaultier, Karl Lagerfeld et Anna Wintour.

Rien ne semble les arrêter et surement pas les internautes puisqu’à la sortie du clip Marry the Night atteignait, en moins d’une journée, déjà plus de 4 millions de vues sur YouTube.

Kitsch, osées, déjantées ces Self Made Women du monde du showbizz nous ravissent avec leur extravagance. Mais à quand un duo au sommet entre Barbie Bitch et Free Bitch ?!

En attendant on se doit de constater qu’elles sont douées. Le vent en poupe, elles voguent brillamment sur la sainte voie de la Bitch Attitud !

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COMMENT DEVENIR UNE LADY?COMMENT DEVENIR UNE LADY?

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COMMENT DEVENIR UNE LADY?COMMENT DEVENIR UNE LADY?

by Magali T-n

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1Cultiver son répertoire littéraire...

Cultiver son répertoire littéraire...

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... Et musical.2... Et musical.

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Savoir se sustenter avec distinction.3Savoir se sustenter avec distinction.

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4Dans l’intimité,

savoir faire preuve de

subtilité et de romantisme.

Dans l’intimité,

savoir faire preuve de

subtilité et de romantisme.

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Qu’est-ce que le cinéma a de « fashion » ? Il est vrai que le cinéma ne résonne pas forcement avec la mode, et pourtant quand on pense aux décors ou aux costumes l’évidence parait. Que dire du défilé de mode ecclésiastique que Fellini met en scène dans Roma ? Quand on pense à l’esthétique de certains films, comme les films noirs américains, on se rend compte que la mode est partout, et indissociable du travail du cinéaste. Non pas forcément par volonté de faire ou de créer la mode, mais parce que la création artistique est forcément une nouveauté, et donc une nouvelle mode de l’art. L’art et la mode ont si souvent été couplés, qu’ils se sont influencés chacun. Peu importe comment on appelle un mouvement artistique : romantisme, surréalisme… c’est au final une nouvelle mode artistique.Cela dit, il est temps de rentrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire les 7 péchés capitaux. Pour mon premier article quel sujet fantastique ! Mais comment relier un film ou plusieurs qui ont pour thème principal les 7 péchés capitaux, avec la mode ? Pas simple. Cela m’a pris du temps pour trouver un film de qualité, que je pouvais relier à ce monde de la mode, et du temps pour trouver par quel bout le prendre. Heureusement avec de l’obstination et un brin de talent on arrive à tout ! Il y a dans le cinéma actuel une tendance nette à l’esthétisation de la violence, comme si la montrer nous permettait de mieux l’accepter et accepter celle qui est en nous : celle qui nous rapproche toujours plus de notre animalité. Nous avons toujours vécu dans un monde violent, mais notre société n’est pas plus violente, c’est juste que nous la médiatisons plus qu’avant. À force de la médiatiser, nous finissons par l’esthétiser et par l’accepter comme naturelle. Il ne nous semble pas anormal de voir sur les chaines hertziennes, des émissions qui ne prônent pas la violence mais l’affichent comme une situation normale de notre société. Tous ces magazines d’action qui légitiment les auteurs, participent à cette vision normale que nous avons de la violence. Mais pire que la normalisation, c’est l’esthétisation qui est la plus dangereuse. A travers les nouveaux types de séries, de films, et d’émissions nous rendons belle la violence. Mais les vainqueurs de cette « mode » ce sont les serial killers. Ils nous fascinent, nous font peur, mais aussi nous renvoient à nos propres envies, à nos propres folies. Comment ne pas être fasciné par ces gens là ? Comment ne pas être fasciné par Dexter et autres tueurs de la série qui arrivent malgré l’horreur de

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leurs gestes à nous devenir sympathiques ? Après tout, même si Dexter ne tue que des criminels, il en est lui aussi un. Dans Dexter les meurtres sont beaux, ils font l’objet de toutes les attentions de la part des techniciens, car ils sont le centre de la série. Il en est de même dans le film qui nous intéresse plus particulièrement : Seven, comme les sept péchés. Il est vrai que quand on m’a demandé d’écrire un article de cinéma sur les péchés capitaux j’ai tout de suite pensé à ce film, car il est un de ces derniers films qui parle de serial killers sans bonifier leurs agissements ni rendre beaux leurs meurtres. Tout est sombre dans ce film, tout est vrai et cela fait du bien. De voir que cette histoire est traitée non pas de façon à esthétiser la violence, mais plutôt à placer le spectateur en situation d’horreur et de malaise. Même les héros n’ont rien d’idéal, Somerset (Morgan Freeman) est un vieux flic fatigué, qui s’endort avec un métronome pour ne pas à avoir à entendre le bruit de la rue. David Mills (Brad Pitt) est un jeune flic, toujours plein d’enthousiasme, mais qui manque de jugeote. Ce qui me fascine dans ce film c’est avec quel simplicité le réalisateur David Fincher arrive à nous gêner, nous faire peur et nous horrifier tout en restant très sobre dans ses choix de réalisation. Il décide de ne montrer que certaines choses, choquantes la plupart du temps, tout en gardant une certaine discrétion sur d’autres ; c’est à ce moment là que notre imagination prend le relais. Il n’est de pire vision d’horreur que quand l’imagination est titillée, et implicitement aiguillée par le talent d’un réalisateur. Sur ce, je n’en dirais pas plus ! Allez louer Seven, et devenez les prochains pécheurs...

by La Rotca

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by Gabriel Ford Thellend Trois angles. Trois côtés. Trois sommets. Le Triangle nous entoure

dans toutes ses variations, il nous indique le chemin à prendre.

C ‘est sans doute la première figure qui nous inspire : il mesure,

dessine et taille, se tra

nsformant alors comme base de toutes

créations. Avec le prisme nous recréons l’arc-en-ciel.

Même sa symbolique ne nous quitte pas : to

us rêvent

d’atteindre son sommet en société. Pyramide sociale

sélective, son sommet opposé à sa base ; n’y

accèdent que peu d’élus soutenus par les autres

qui ne prendront jamais leur place. Son nom ?

Le Triangle du Pouvoir ou Triangle d’Or, p

lus

généralement utilisé pour nommé la région

triangulaire aux confins de la Birm

anie, du

Laos et de la Thaïlande.

Le Triangle n’est pas culturel, c’est

une obsession. « L’Oeil de Dieu

«, le fro

nton du Parthénon, les

Pyramides de Gizeh, l’équerre

et le compas, l’h

omme et

la femme, les robes de

princesse de Christian

Dior, le nez de GaGa,

les étoiles, l’escarpin,

la Concorde et les

Bermudes ; tout

ça c’est le

Triangle

& Co.

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Trois angles. Trois côtés. Trois sommets. Le Triangle nous entoure

dans toutes ses variations, il nous indique le chemin à prendre.

C ‘est sans doute la première figure qui nous inspire : il mesure,

dessine et taille, se tra

nsformant alors comme base de toutes

créations. Avec le prisme nous recréons l’arc-en-ciel.

Même sa symbolique ne nous quitte pas : to

us rêvent

d’atteindre son sommet en société. Pyramide sociale

sélective, son sommet opposé à sa base ; n’y

accèdent que peu d’élus soutenus par les autres

qui ne prendront jamais leur place. Son nom ?

Le Triangle du Pouvoir ou Triangle d’Or, p

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Le Triangle n’est pas culturel, c’est

une obsession. « L’Oeil de Dieu

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EN VOGUE

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La tendance du Packaging évènementielEn France, le packaging évènementiel est créé dans les années 1980 et devient vite en vogue lors du passage à l’an 2000.Edités en séries limitées, les packagings évènementiels sont de véritables produits collectors, il s’agit d’un phénomène de mode en pleine ascension.

by Pauline Laggoun

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Voici quelques points à retenir concernant cette stratégie créative :

Une manière de se démarquer.Un antidote anti-routine.

Un cadeau original et précieux dont l’esthétique est primordiale.

Entretient les liens de fidélité avec les clients.Incite des nouveaux clients à tester le produit.

Accélère les ventes.Soigne ou modifie l’image d’une marque.

Renforce l’identité de la marque et du produit.Présente la marque d’une manière plus qualitative.

Offre un petit « plus » qui fait toute la différence.

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Le Blog des étudiants en Communication est un blog qui aborde les thèmes fondamentaux de la communication. Les médias, le marketing, le graphisme et le design sous toutes ses facettes n’auront plus de secrets pour vous. Une bonne dose de culture visuelle à consommer sans modération !

http://wecomin.wordpress.com

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BENETTON IS BACK !

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et déjà des plaintes…AFP PHOTO / PATRICK KOVARIK

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et déjà des plaintes…

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Vous n’avez sans doute pas échappé à la vague vintage qui nous envahie à outrance. Les campagnes de Benetton vous avaient manqué ? Et bien on peut dire que cette fois ci, ils tapent fort ! Elles sont généralement connues pour être « très » choquantes, et très osées. Dévoilée le mois dernier, la nouvelle campagne de Benetton nommée « UNHATE » fait beaucoup parler d’elle et ne passe pas inaperçue.

Interviewé par le quotidien 20minutes, Benetton s’explique : « A une époque où tout semble difficile, avec la crise économique, les difficultés de gouvernance, nous voulions donner un message positif » et ajoute « Nous avons choisi les puissants de ce monde, parce qu’ils sont des emblèmes forts pour véhiculer un tel message ».Les français peuvent admirer un baiser entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, de quoi faire sourire au premier regard. Mais cela ne fait pas sourire les personnalités présentes dans la campagne.Seulement quelques jours après le lancement de la campagne, une affiche est retirée. En effet, le photomontage représentant le pape et l’imam du Caire, n’est pas au goût

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du Vatican, qui a annoncé un « grave manque de respect au pape » mais aussi « une utilisation inacceptable de l’image du Saint-Père, manipulée et instrumentalisée dans le cadre d’une campagne publicitaire à des fins commerciales ». Benetton a donc décidé de supprimer le photomontage et s’est dit « désolé que l’utilisation de l’image ait heurté ainsi la sensibilité des fidèles ». « Nous rappelons que le sens de cette campagne est exclusivement de combattre la culture de la haine sous toutes ses formes », a indiqué dans un communiqué un porte-parole du groupe.A la suite de ces évènements, le Vatican a déclaré à quel point la campagne de Benetton était une « démonstration évidente de comment dans une publicité on peut violer les règles élémentaires du respect envers la personne pour attirer l’attention à travers une provocation ».

Mais la marque italienne n’a pas oublié les internautes ! Un site internet a été ouvert afin qu’ils puissent poster leur photo sur le « WallKiss » : HYPERLINK «http://kisswall.benetton.com/» http://kisswall.benetton.com/Cette campagne, qui soutient la fondation UNHATE, vise à contribuer à la création d’une nouvelle culture de tolérance. Leur site internet est visible à cette adresse : HYPERLINK «http://unhate.benetton.com/foundation/»http://unhate.benetton.com/foundation/

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Voilà, une belle démonstration d’un buzz autour d’une publicité choquante, mais aussi une preuve que la publicité n’a pas de limites. Benetton a encore tapé fort dans l’histoire de la publicité.

by Guillaume Galante

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GRAPHISME

Les illustrations à double sens de

NOMA BARby Pauline Laggoun

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Voici des extraits du livre « Negative Space » de Noma Bar, où le brillant graphiste se concentre sur des doubles sens, allant du sexe au réchauffement climatique, de la religion à la guerre nucléaire et de la cupidité des entreprises à la criminalité. Un bel exemple de créativité qui soulève des interrogations plus qu’actuelles.

GRAPHISME

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ART

LA CLASSIFICATION DES ARTSParis est la capitale de beaucoup de choses, l’Art est au rendez-vous partout. Mais qu’est-ce que « le Septième Art » ? Le cinéma, bien sûr ! Mais pourquoi parle-t-on toujours du septième et non pas des autres ? Quelle infamie ! Pour remédier à cette flagrante injustice nous avons fait, rien que pour vous, un modeste topo sur la classification des Arts. Il faut déjà savoir d’où vient cette pyramide des Arts. Après tout, à quoi ça sert de classer les domaines artistiques, comme peut-on classer le premier ou le dernier d’un concours ? Au musée, on passe de la salle à la salle sans vraiment faire attention... En réalité, la classification n’a rien à voir avec une évaluation ; il s’agit d’un répertoire des Arts, basé sur des critères très simples : le matériel utilisé et l’expression des sentiments. C’est Hegel, philosophe allemand du début du XIXe siècle, accro à la dialectique, qui a eu l’idée de cette fameuse classification. Les notes qu’il rédigeait pour ses étudiants ont été retrouvées et rassemblées pour un ouvrage, Esthétique, où il explique sa vision des rapports entre Art et Monde. Hegel traite de l’art comme ce que l’on perçoit au premier coup d’œil ou d’oreilles : c’est la manifestation objective de l’Esprit Absolu... Sa classification compte trois parties : l’Art Symbolique, l’Art Classique et l’Art Romantique. « Tout art s’exerce sur une matière plus ou moins dense, plus ou moins résistante, qu’il s’agit d’apprendre à maîtriser. » L’Art Symbolique, ou monumental, trouve son expression la plus signifiante dans l’architecture. L’Art Romantique manifeste l’infinité de l’intériorité, se retrouvant ainsi affilié à la peinture, ou encore à la musique. L’Art Classique incarne la beauté dans sa production la plus parfaite, comme l’art grec pour Hegel. Pour nos lecteurs philosophes, voici l’explication d’Hegel : « l’Art Symbolique cherche à réaliser l’union entre la signification interne et la forme extérieure ; l’Art Classique a trouvé cette réalisation dans la représentation de l’individualité substantielle s’adressant à notre sensibilité ; et l’Art Romantique essentiellement spirituel l’a dépassé. » Esthétique, II.

... LaFactory

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ART

ArchitectureCe domaine nécessite le plus de matériel et de présence humaine mais il est aussi le plus limité dans l’expression des sentiments. L’exemple que prend Hegel est l’art colossal d’Égypte : « ce qui frappe tout d’abord, à la vue de ces surprenantes constructions, ce sont leurs incommensurables dimensions. » La pyramide est œuvre de l’artisan qui - contrairement à l’artiste - effectue un travail manuel ; ce n’est pas de l’art expressif, car ce n’est pas spirituel. Cependant, on peut émettre une réserve. On conçoit sans doute mieux l’architecture comme un art aujourd’hui, du moins comme un moyen de transmettre des émotions. La Pyramide de Khéops est quand même la plus vieille des Sept Merveilles du Monde...

SculptureArt privilégiant d’abord la matière comme le bois, la pierre, le marbre et le bronze, laisse plus de place à l’expressivité que l’architecture. Une sculpture reflète plus l’Homme et ses sentiments qu’une pyramide ! Dans Le Baiser de l’Amour de Canova, exposée au Louvre, on découvre Psyché ranimée par un baiser de l’Amour, les gestes tendres, les plis du drap qui la recouvrent, la sensualité... C’est comme si ces deux êtres étaient moulés à même le marbre. C’est cette expressivité là que la sculpture parvient à dégager.

PeintureCet art est assez fascinant, il tente - dans la plupart des cas - de refléter la réalité de la vie et du monde. Il insiste sur la lumière, par exemple la technique du clair-obscur. La peinture prend comme support une surface plane, faite pour l’œil. On déambule dans un univers rempli de vie et de sentiments. Qui n’a jamais été touché par un tableau, par une fresque, un portrait ou un paysage ?

DanseCet exercice est le plus technique et physique des Arts, demandant à l’Homme de l’inspiration, une gestuelle, de l’harmonie, de la grâce, de la force, de l’entraînement... la danse est la forme la plus physique et charnelle d’expressivité. Des ballets classiques, au jazz, à la moderne, contemporaine et pleins d’autres encore. Elles sont tous des supports à part entière d’expression, avec le seul point commun d’utiliser le corps pour transcender nos sentiments.

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MusiqueElle transforme l’espace en temps, elle est cet art « par lequel l’âme s’adresse à l’âme. » En terme technique, c’est un art complexe qui requiert des outils indispensables : un instrument, une écriture musicale, une compréhension, une justesse et une grande sensibilité. On dit que la musique adoucit les mœurs, en tout cas, elle sublime les émotions.

PoésieLa matière s’absente au profit du sens. Le outil n’est plus technique, mais bien spirituel et intellectuel. Hegel le dit lui-même : « la poésie est l’art général le plus compréhensif, celui qui a réussi à s’élever à la plus haute spiritualité. Dans la poésie, l’esprit est libre en soi, il s’est séparé des matériaux sensibles pour en faire des signes destinés à l’exprimer. » La poésie est un Art Romantique. Paradigme de l’art, elle est entièrement spiritualisée : le son est signification.Parmi les collections permanentes au Musée des Lettres et Manuscrits, deux poèmes sont à lire, l’un célèbre Baudelaire, l’autre la poésie française du XIXe siècle, époque de mutation pour les poètes.Mais arrêtons nous là pour les arts majeurs car la poésie est le sixième et ultime art pour Hegel. Cependant, le temps et les mutations du monde en ont décidé autrement.

CinémaL’expression « Septième Art » est l’invention du critique italien, Ricciotto Canudo, en 1912. S’il ose continuer la classification et qualifier le cinéma de Septième Art, c’est parce qu’il le considère comme étant un « art total » intégrant les cinq éléments qui font l’art : le langage, le son, l’image, le mouvement et l’interactivité. Le cinéma a connu un essor fulgurant dès son invention, du muet en noir et blanc, aux couleurs, à la 3D, l’industrie du cinéma en fait le support créatif le plus populaire et rentable, de l’histoire contemporaine.

Télévision Vs PhotographieGénéralement cette boîte noire, grande ou petite, où des êtres s’animent, est considérée comme étant le Huitième Art. Mais la photographie s’oppose farouchement en immortalisant des scènes de la vie, entre voyage et reportage, couleur et noir&blanc, argentique et numérique. C’est un combat sans fin !

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Bande-dessinéeL’expression « Neuvième Art » provient de Francis Lacassin. Premier à revendiquer la valeur artistique de la BD, son audace va lui permettre d’acquérir la première chaire d’histoire de la bande-dessinée à Paris I en 1971. Cet enjeu était essentiel afin de rompre avec l’ostracisme de la BD, ce qui nous paraît insensé à l’heure où le cinéma s’en inspire. La BD est un art du récit qui mêle techniques d’illustration et techniques d’écriture, avec des règles propres : organisation de l’espace, couleur, plans, cadrages, codes du récit... Tant de critères qui font d’elle un art reconnu depuis une cinquantaine d’année.

Jeu vidéoIl se dresse comme le petit-frère direct du cinéma, notamment par les thèmes abordés, par exemple l’univers du western avec le jeu Red Dead Redemption. Pensés comme des films d’action, avec un scénario et une dramaturgie, il ne faut pas s’étonner que des réalisateurs de renom participent, tel que Steven Spielberg (E.T., Jurassic Park, Indiana Jones), ou encore Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux, King Kong).

Depuis le mois de novembre, le Centre Pompidou consacre 2000m² de surface pour une exposition hors du commun « Danser Sa Vie ». Combo explosif de tous les domaines créatifs et artistiques, synthèse parfaite de notre classification. Divisée en trois actes, cette exposition raconte l’histoire d’’amour entre la danse et les arts visuels. Un vaste choix de peintures, de sculptures, d’installations, d’œuvres audiovisuelles et de pièces chorégraphiques, témoigne de leurs échanges incessants, d’un dialogue parfois fusionnel. Ce dialogue retrace l’histoire de ces disciplines depuis 1900 jusqu’à aujourd’hui. A voir jusqu’au 2 avril 2012.

« L’art, c’est la plus sublime mission de l’homme, puisque c’est l’exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre. » Hegel.

www.lafactorymag.com

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EXPOS

Expos à la Une

Casanova, la passion de la liberté

La BnF a acquis en février 2010 le splendide manuscrit, écrit en français, de l’Histoire de ma vie de Giacomo Casanova - né à Venise en 1725, mort à Dux, en Bohême en 1798. Pour célébrer cet événement, elle consacre une grande exposition à cet étonnant personnage et écrivain. Le nom de Casanova a longtemps été synonyme d’« homme à femmes », un Casanova ou un Don Juan étant des termes plus ou moins interchangeables. S’il y a une différence dans la manière dont ces deux personnages conçoivent la séduction, il n’y a aucune commune mesure dans leur statut : Don

Juan est une création légendaire, Casanova a été créé par Casanova lui-même, aussi talentueux pour l’art de la mise en scène que pour l’allant de la narration. Le but premier de cette exposition est de révéler cette force d’écriture au grand public. Et, dans le même mouvement, d’entraîner le visiteur sur les pas de cet extraordinaire aventurier du plaisir. Toujours soucieux de ne jamais sacrifier sa liberté ni à une femme, ni à une cause, ni au goût de la possession, Casanova est un infatigable voyageur. Ouvert à toutes les rencontres, il parcourt les routes de Venise à Madrid en passant par Moscou, et incarne, entre ombres et lumières, des facettes contrastées de son temps. Le scénario de l’exposition est construit comme une pièce en dix actes, à l’image des dix livres que comporte le manuscrit, qui invite à la découverte du monde sensuel, audacieux et baroque de Casanova. À travers la présentation de pièces exceptionnelles - gravures, peintures, sculptures, vues d’optique, objets, collections d’étoffes, films et musiques - l’exposition fait appel à tous les sens du visiteur.

Jusqu’au dimanche 19 février 2012 / Bibliothèque nationale de France - 11 quai François Mauriac, Paris 13e / Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h et le dimanche de 13h à 19h

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Expos à la Une

L’hôtel particulier. Une ambition parisienne

Elément constitutif de la personnalité architecturale de Paris, l’hôtel particulier raconte une histoire de la capitale, à travers son évolution topographique dans les différents quartiers de la capitale. Apparu au Moyen-Age, l’hôtel parisien se développe au XVIe siècle, quand Paris redevient grâce à François Ier une capitale politique où l’Etat monarchique se centralise et se sédentarise ; il faut être à la Cour, près du roi donc à Paris. Son âge d’or se poursuit tout au long des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Marquant la fin d’une longue histoire. L‘Entre-Deux-Guerres voit la construction des derniers hôtels. Mais leur usage ne disparaît pas et l’hôtel demeure encore présent dans notre Paris du XXIe siècle (musées, ministères, ambassades,…).L’exposition se propose de développer cette histoire suivant un triple parcours, dont les éléments et l’esprit se complètent et s’éclairent, afin de pénétrer au coeur du secret des hôtels parisiens.

Jusqu’au dimanche 19 février 2012 / La Cité de l’architecture et du patrimoine - 1 place du Trocadéro, Paris 16e / Ouvert tous les jours, sauf mardi, de 11h à 19h, jusqu’à 21h le jeudi

Modern Historic - trésors cachés du design finlandais

A quoi ressemble un tabouret dessiné par Akseli Gallen-Kallela ? Ou encore l’unique chaise Champion, dessinée par Eero Aarnio et mystérieusement disparue pendant son transport aux Etats-Unis ?Pour commencer l’année 2012 qui consacre la ville de Helsinki comme capitale mondiale du design, l’Institut finlandais accueille une exposition de meubles dessinés par les plus importants designers, artistes et architectes finlandais. L’exposition Modern Historic présente un ensemble de meubles dont certains n’ont jamais été exposés auparavant. À l’Institut finlandais, les pièces d’artistes aussi illustres qu’Akseli Gallen-Kallela, Jean Sibelius ou Eero Aarnio seront présentées pour la première fois au public. Les grands artistes et leurs petites histoires vivent au travers de ces créations et offrent ainsi une vision à la fois exigeante et attendrissante du design finlandais.

Jusqu’au samedi 25 février 2012 / Institut finlandais 60 rue des Ecoles, Paris 5e / Ouvert le mardi de 12h à 20h et du mercredi au samedi de 12h à 18h

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EXPOS

« Dans les rues de Paris, New York, Rio... »

La Galerie Brugier-Rigail vous fera voyager avec les artistes historiques du Street Art pour sa nouvelle exposition « Dans les rues de Paris, New York, Rio… ». Vous serez invités à vous échapper le temps d’une exposition qui vous entrainera, tout d’abord, dans les rues de Paris, une laisse à la main baladant les chiens faits de bronze et d’argent du sculpteur français Jean Michel Pradel Fraysse. Vous allez pouvoir contempler les œuvres au style résolument urbain de Speedy Graphito. La touche parisienne féminine sera apportée par la célèbre Miss Tic qui sur différents supports nous présentera ses derniers pochoirs empreints d’ironie et de jeux de mots accrocheurs. Puis, aux détours d’un tableau, vous lâcherez les chiens pour être transporté à New York, dans l’univers envoutant et coloré de Quik et, pourquoi pas, tomber amoureux de ses pin-up… So sexy ! Le voyage se terminera dans les jardins de Rio De Janeiro où vous pourrez flâner sur les « bicicletas » de Smael.Alors rendez-vous à la Galerie Brugier-Rigail pour découvrir toutes ces œuvres originales ainsi que de multiples exclusifs réalisés pour cette occasion et une sérigraphie inédite de Miss Tic en édition limitée.

Du jeudi 2 février au samedi 25 février 2012 / Galerie Brugier-Rigail - 48 rue Sainte Croix de la Bretonnerie, Paris 4e / Ouvert tous les jours de 11h à 19h30

Jameel Prize - Art contemporain d’inspiration islamique

Le Jameel Prize est un prix international qui récompense, depuis 2009, des artistes et des designers s’inspirant des traditions islamiques dans les domaines de l’art, de l’artisanat et du design. Il a

pour ambition d’explorer le dialogue entre les arts traditionnels islamiques et les pratiques artistiques contemporaines, et de contribuer à élargir le débat sur la culture islamique. Le Jameel Prize est placé sous le patronage de l’une des architectes les plus novatrices de notre époque, Zaha Hadid, qui se trouve aussi être la créatrice du Mobile Art, désormais implanté sur l’esplanade de l’Institut du Monde Arabe, et au sein duquel sera présentée l’exposition du Jameel Prize 2011. L’exposition rassemble un large éventail de matériaux et de techniques, incluant notamment sculpture de briques en terre cuite, mosaïque de miroirs, collage digital s’inspirant de la tradition des miniatures persanes ou façonnage de costumes en feutre. Plusieurs de ces oeuvres témoignent de façon plus ou moins sous-jacente de la nature « hybride » de l’identité culturelle de leurs créateurs, de la fusion de l’ancien avec le neuf, de la rencontre ou de l’opposition entre minimalisme et ornementation, tradition et modernité, exil et pays d’origine.

Jusqu’au dimanche 26 février 2012 / Institut du Monde Arabe - Place Mohammed V - 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5e / Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 18h, jusqu’à 19h du samedi au dimanche

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Cézanne et Paris

Cézanne (1839-1906), que la légende décrit comme « le Maître d’Aix » solitaire et retiré en Provence, ne s’est en réalité jamais éloigné de la capitale. Entre 1861 et 1905, il se rend à Paris et en Ile-de-France à plus de vingt reprises. Son oeuvre témoigne de ces séjours au cours desquels il fréquente les impressionnistes, les réunions du café Guerbois ou de la Nouvelle-Athènes mais aussi la maison du Docteur Gachet à Auvers-sur-Oise ou celle de Monet à Giverny. À Paris, Cézanne se confronte tout autant à la tradition qu’à la modernité. Il trouve les « formules » avant de les exploiter en Provence.L’exposition nous éclaire sur les grands thèmes qu’il explore alors : les paysages d’Ile-de-France, les nus, natures mortes et portraits. Après 1890, critiques, marchands, et collectionneurs commencent à s’intéresser à son oeuvre. Cézanne se montre attentif à cette reconnaissance qui ne peut venir que de Paris. Ainsi imprime-t-il sa marque dans l’art moderne : l’avant-garde le considèrera comme un précurseur, « notre père à tous », selon la formule de Picasso.

Jusqu’au 26 février 2012 / Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard, Paris 6e / Ouvert de 10h à 22h le mardi et du mercredi au lundi de 9h à 22h

Mathématiques, un dépaysement soudain

La Fondation Cartier présente l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain, une création originale conçue en collaboration avec l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES), sous le patronage de l’UNESCO. Pour cette exposition, elle a ouvert ses portes à la communauté des mathématiciens et sollicité des artistes familiers des lieux pour les accompagner et donner ainsi à voir, à écouter, à faire, à penser, à interpréter les mathématiques. En convoquant les mathématiques entre ses murs, la Fondation Cartier fait elle-même l’expérience du « dépaysement soudain » formulée par le mathématicien Alexandre Grothendieck.

Jusqu’au dimanche 18 mars 2012 / Fondation Cartier - 261 boulevard Raspail, Paris 14e / Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 20h, jusqu’à 22h le mardi

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EXPOS

Goudemalion. Jean-Paul Goude, une rétrospective

Les Arts Décoratifs présentent la première exposition rétrospective de Jean-Paul Goude à Paris. L’un des plus brillants « faiseurs d’images » de la création contemporaine propose une vision à la fois rétrospective et créative de son œuvre à travers tous les champs d’intervention : de la mode à la photo, de la publicité au spectacle vivant. Artiste-précurseur, manipulateur d’images, tour à tour illustrateur, directeur artistique, photographe, réalisateur, Jean-Paul Goude travaille aussi bien pour la presse, la musique que la publicité. Il est avant tout un créateur qui a su inventer un style, un univers, et peut être même comme l’évoque avec humour le titre de l’exposition, une mythologie personnelle.Jean-Paul Goude a conçu cette rétrospective comme une grande installation : c’est tout son parcours depuis plus de 40 ans que retrace l’exposition, mêlant dessins, objets, images photographiées ou filmées, présentés dans un parcours rythmé d’espaces intimes et de séquences plus théâtrales à l’image de ce qu’a pu être le défilé du Bicentenaire de la Révolution Française. Évocation symbolique du Bicentenaire, la locomotive qui ouvrait le défilé de 1989, occupe le centre de la Nef, encadrée d’une galerie de portraits photographiques des différents groupes ethniques qui le composaient.

Jusqu’au dimanche 18 mars 2012 / Musée des Arts décoratifs - 107 rue de Rivoli, Paris 1er / Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h, jusqu’à 21h le jeudi

La saisie du modèle. Rodin 300 dessins 1890-1917

On connaît Rodin sculpteur, mais connaît-on Rodin dessinateur ? Cette exposition rassemble de façon spectaculaire 300 dessins de ses trente dernières années (1890-1917). Ultime manifestation de son génie, ils permettent de saisir l’époustouflante inventivité du maître.

Jusqu’au 1er avril 2012 / Musée Rodin - 69, rue de Varenne, Paris 7e / Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h45

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Ancien élève de l’Atelier Chardon Savard, le créateur japonais Hakuyo Miya travaille actuellement sur sa collection personnelle après un tour de l’Europe de l’Est. Inspirée des ballets russes, s’y entremêlentmotifs de kimonos japonais et influences baroques, un mélange et une osmose rythmant avec ardeur les silhouettes.

Diplômée de l’école Dupérré, la jeune créatrice française Ninon Palisse est le pilier porteur de la marque indienne Vizyon, basée à Mumbai. S’inspirant du monde architectural et de l’origami, elle infuse à chaque saison son style « Frenchie » acquis dans les maisons de couture Lacroix et Ungaro. Pour nous, elle revient sur ses premiers pas avec ses premières robes.

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En collaboration avec : Hakuyo Miya & Ninon Palisse • Réalisation : Amaury Monoté • Photographe : Jowana Lotfi • Maquilleuse : Anaëlle Trogno Coiffeur : Fabien Jacob • Présentation des stylistes : Amaury Monoté & Fleur Huyng • Texte : Kevin Hell Sacha

BlasphèmesBlasphèmes

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Ancien élève de l’Atelier Chardon Savard, le créateur japonais Hakuyo Miya travaille actuellement sur sa collection personnelle après un tour de l’Europe de l’Est. Inspirée des ballets russes, s’y entremêlentmotifs de kimonos japonais et influences baroques, un mélange et une osmose rythmant avec ardeur les silhouettes.

Diplômée de l’école Dupérré, la jeune créatrice française Ninon Palisse est le pilier porteur de la marque indienne Vizyon, basée à Mumbai. S’inspirant du monde architectural et de l’origami, elle infuse à chaque saison son style « Frenchie » acquis dans les maisons de couture Lacroix et Ungaro. Pour nous, elle revient sur ses premiers pas avec ses premières robes.

En collaboration avec : Hakuyo Miya & Ninon Palisse • Réalisation : Amaury Monoté • Photographe : Jowana Lotfi • Maquilleuse : Anaëlle Trogno Coiffeur : Fabien Jacob • Présentation des stylistes : Amaury Monoté & Fleur Huyng • Texte : Kevin Hell Sacha

BlasphèmesBlasphèmes

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Vous sortez du bureau à 19h, pour rejoindre la station de métro la plus proche afin de pouvoir rentrer chez vous. Et là, vous voyez cette femme, magnifique et tendance, passer devant vous dans la rue. Un sac Yves Saint Laurent pend négligemment à son bras. C’est le sac dont vous rêvez, celui de la dernière collection automne/hiver. Mais que vous n’avez pas les moyens de vous l’offrir sans hypothéquer votre charmant appartement de la banlieue parisienne, sans arrêter de nourrir de vos deux enfants et votre chat. Et bien l’Envie, résulte de cette frustration, cette tristesse ressentie par le bien d’autrui alors en sa possession. Bien sûr, vous n’êtes ni une voleuse, ni un voleur de sacs à main luxueux et vous préférez de loin économiser pendant des mois plutôt que de vous rabaissez à posséder un sac qui ne serait pas le votre. Il apparaît donc que vous n’êtes pas un pécheur, car l’Envie ne correspond pas au sentiment dont il est à l’origine mais bien à sa réalisation dans la réalité. Le péché capital de l’Envie est consommé au moment où vous vous saisissez du sac de la jeune femme et commencez à courir. Alors économisez, économisez chers lecteurs car si l’Envie vous prend, sachez qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Et qu’une pièce de votre dressing, aussi futile soit-elle, vous procurera bien plus de plaisir en l’ayant acquise à la sueur de votre front plutôt qu’en ayant cédé à l’Envie. En effet, la mode est un plaisir et nous ne nous en plaignons pas!

INVIDIA OU L’ENVIEL’ENVIE

Modèle : Gemma Fottiti

Robe : Ninon Palisse

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Vous entrez d’un pas décidé chez Gucci, l’endroit est accueillant, ses portes vous ouvrent les bras car si le Paradis existe, le Paradis est ici. Vous n’errez pas tel un revenant au milieu des rayons pour le simple plaisir des yeux. Non, vous êtes là car vous avez un but. En effet, votre nouveau petit copain vous invite à rencontrer ses amis le soir même, lors d’une soirée cocktails qui s’annonce exquise. Le style Cosette étant dépassé depuis la mort de Victor Hugo, vous avez décidé de trouver LA robe qui vous rendra irrésistible. Après tout, «la première impression est la plus importante». La vendeuse vous aborde. Elle a l’air charmante, gentille et compréhensive. Vous lui expliquez la situation et elle vous répond avec un sourire sincère «J’ai ce qu’il vous faut». Mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas et lorsqu’elle revient, elle vous présente fièrement un espèce de tas d’immondices. Vous lui expliquez que vous souhaitez ressembler à une femme ayant forme humaine et non pas à gougère au fromage trop cuite. Elle repart alors dans ses recherches, mais ce qu’elle ramène par la suite, n’est pas mieux. C’est à ce moment précis, après deux heures de lutte acharnée, que votre vision se brouille, le sang vous monte à la tête et la mort de la vendeuse vous semble l’option la plus raisonnable pour mettre fin à la torture. La Colère s’exprime ainsi, c’est un sentiment à l’excès qui vous pousse à commettre des actes que vous regretterez par la suite. Insultes, violences et meurtre ne sont pas des solutions, surtout lorsque nous vivons en société. Alors, contrôlez-vous, ne vous laissez pas envahir par la Colère. De toute façon, vous auriez dû aller chez Dior.

IRA OU LA COLÈRECOLÈRE

Modèle : Amber Fay

Veste : Hakuyo Miya

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« Vous reprendrez bien de ces délicieux macarons ? » Belle-maman vous fait ses yeux de biche. C’est l’heure du dessert et vous avez déjà avalé l’équivalent de cinq repas normaux. La nausée vous prend et votre jean de créateur commence réellement à se faire trop étriqué. En temps normal, vous auriez bien tenté d’en ouvrir le bouton et de laisser votre bedaine éphémère prendre l’air en toute liberté. Mais beau-papa est assis juste à côté de vous et pour un premier repas en famille, l’idée ne vous effleure même pas. Votre petit copain vous avez pourtant prévenu, que sa chère et tendre maman adorait faire la cuisine et que vous seriez obligé de faire honneur au repas. Belle-maman la main toujours suspendue au niveau de votre tête, vous voilà en pleine réflexion, pesant le pour et le contre des raisons qui vous ferait accepter ce « Fatal Macaron ». Contre :- Il faudra s’affamer pendant plusieurs jours afin de retrouver un poids correct.- Vous venez de vous achetez une nouvelle robe Valentino à dos nu et vous risqueriez de ne plus pouvoir entrer dedans. Pour :- Faire plaisir à belle-maman.- Assouvir votre désir puisque ces macarons ont l’air effectivement délicieux. Vous êtes de toute façon une gourmande assumée, puisque le petit ami en question vous surprend régulièrement en pleine nuit, dans la cuisine, à dévorer des boites de Chocapic. La décision est donc prise, vous mangerez ce macaron. Game Over. En effet, Gourmandise VS Valentino, la question ne se pose pas.

GULA OU LA GOURMANDISEGOURMANDISE

Modèles : Fleur Huynh et Toby Kendzierski

Robe : Ninon Palisse

Chaussures : Hakuyo Miya

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Le jour J est enfin arrivé, demain matin à 11h00 précise, s’ouvrira la vente privée exclusive Yohji Yamamoto. La vente que tous les fashionistas dignes de ce nom attendent avec impatience. Vous avez économisé en conséquence depuis bientôt trois mois pour vous offrir sans culpabilité, et sans un découvert, les pièces les plus extravagantes du créateur. Vous rejoignez les bras de Morphée, le sourire aux lèvres en rêvant de noir, de gris, de vestes, de pantalons et de robes griffées.10h39 : Vous ouvrez un œil, regardez le réveil et vous vous rendez compte que vous avez déjà plus d’une heure de retard sur votre planning. Perdu pour perdu, autant dormir encore cinq minutes…11h38 : Vous ouvrez les deux yeux, cinq minutes ne se sont pas écoulées. Mais tout vous revient subitement en mémoire : vous êtes entrain de rater la vente.12h19 : Vous sortez de chez vous. Ni fraîche, ni pimpante car vous avez à peine eu le temps de vous préparez. Il faut maintenant se rendre à l’endroit de la vente.12h44 : Vous sortez du métro. Il y a une queue de trente mètres devant la boutique.13h14 : Vous entrez enfin dans le Temple. Mais voilà, avec pratiquement deux heures de retard, il ne reste que les pièces les moins intéressantes, celles hors de prix et les grandes tailles.La prochaine fois, levez-vous plus tôt et ne laissait pas la Paresse vous mettre en retard.

ACEDIA OU LA PARESSEPARESSE

Modèles : Laurent Loizeau et Natalia Gautier

Robe : Hakuyo Miya

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Après de nombreuses lectures, Vogue, l’Officiel, Citizen K... vous trouvez enfin LE look. Un look de saison, avec quelques touches de bordeaux évidement. Vous courrez donc dans tous les magasins possibles et inimaginables pour trouver les vêtements qui, à coup sûr, vous transformerons en la plus pointue des fashionistas. Arrivée au terme de votre périple de quatre heures, vous décidez de vous changer et de rejoindre une amie pour aller un boire un café (comme chaque semaine). C’est l’occasion de commérer, de raconter vos histoires de coeur et de tester vos dernières trouvailles. Or, la conversation comme prévue, tourne rapidement autour de votre nouveau look qui la fait fantasmer.Avec un grand sourire et beaucoup de fierté vous vantez vos extraordinaires qualités stylistiques : « Si, si je t’assure. J’ai créé ce look de toutes pièces. » Foutaises ! Pour ne pas avoir à avouer que les plus grands magazines de mode ont fait le travail pour vous, vous faites preuve d’Orgueil. L’Orgueil est l’attribution de qualités et de comportements à vos propres mérites alors que la réalité est toute autre.Nous sommes souvent confrontés à ce genre de situation et parfois nous faisons nous-même preuve d’Orgueil. Pourtant, ce sont des mauvaises habitudes à perdre car les imposteurs sont souvent démasqués.

SUPERBIA OU L’ORGUEILL’ORGUEIL

Modèles : Fleur Huynh et Martin Ferniot

Top : Hakuyo Miya

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Ces deux pêchés ont été regroupés dans un souci de cohérence. En effet, ce ne sont pas de véritables pêchés. L’Avarice est l’accumulation des richesses recherchées pour elles-mêmes et c’est bien là le but même du milieu de la mode. Que celui qui n’a jamais dit (ou pensé), « Je n’ai rien à me mettre » alors qu’il possède une armoire pleine à craquer de vêtements, me jette la première pierre. Enfin, la Luxure ne peut être un pêché, alors sortez vos plus beaux sous-vêtements. La Perla et Aubade sont vos armes de destructions massives de prédilection. Les préservatifs aussi...

AVARTIA OU L’AVARICE LUXURIA OU LA LUXURE

AVARICE LUXURE

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Modèles : Natalia Gautier , Gemma Fottiti, Charly Sozza, Toby Kendzierski et Martin FerniotVeste : Hakuyo MiyaChemise : Hakuyo Miya

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Nouvelle de Noël « Je n’ai jamais vraiment aimé la dinde »C’était un Noël qui s’annonçait comme les autres, l’institution parentale avait décidé de réunir autour d’une table et d’une dinde farcie, les trois-quarts de l’arbre généalogique. Je détestais ces dîners ; le patriarche en bout de table déversait un flot inepte de lieux communs, bras ouverts en signe de rassemblement, et tout le monde acquiesçait en reprenant une gorgée de vin, chacun y allait de sa petite vie pathétique, de ses anecdotes sans humours, jusqu’à l’apogée… L’ouverture inévitable des cadeaux, où l’hypocrisie générale voulait que chacun remercie l’autre pour un cadeau qui ne lui faisait nullement plaisir et qu’il s’empresserait de revendre sur eBay. D’ailleurs à ce jeu là j’étais très doué, chaque année j’achetais les pires cadeaux possibles, espérant qu’à l’avenir mon nom s’effacerait inopinément de cette liste de condamnés à dîner.

Une invitation se refusant difficilement, j’allais résigné ce vingt-quatre décembre à la demeure de mon enfance. Il neigeait, et comme annonçant les prémisses de cette soirée de torture, la route menant à la maison était impraticable, et je dû marcher le kilomètre restant, les bras chargés de mes surprises habituelles. Cérémonie immanquable des embrassades, où l’on se congratule de sa présence si surprenante en ce lieu, aussi surprenante que l’adresse était sur l’invitation que tout le monde avait reçue. Après m’être débarrassé de mon manteau mouillé, de mes chaussures cirées qu’il faudrait surement jeter après ce que je leur avais fait subir dans la neige durant ces derniers mètres, je rejoins mes acolytes dans le salon, où ils sont tous rassemblés religieusement autour d’un sapin synthétique qui ne compte plus les années et crie lui aussi au suicide. Puis viens l’appel de l’alcool, la présence de ma famille me donne déjà des élans d’alcoolisme ; après deux scotch et un martini, je me sens prêt à passer à table.

Sur ma chaise j’observe à tour de rôle les convives réunis, je me rends compte que je ne suis pas le seul à m’être réfugié dans quelques verres de spiritueux ; ma tante, mes deux oncles et mon père transpirent le bourbon et le rhum. Finalement cette soirée sera peut-être plus intéressante que les précédentes. Le défilé des entrées arrive majestueusement sur la table dans les plus beaux plats, sur la plus belle nappe, l’argenterie de sortie et la paire de chandeliers familiale trônant au centre de la table, immonde mais inestimable paraitrait il. Ma mère se surpassait chaque fois pour nous fournir la meilleure des crises de foie. Le vin aussi arrive, et bien lancé je continue de m’alcooliser, en me servant quelques mets des plus délicieux priant que ce repas se termine au plus vite. Mon oncle ouvre le bal, et prend la parole, déblatérant que dans son travail… L’inutilité notoire de ses propos m’apparaît rapidement, et sans même prendre la peine de m’excuser, je le coupe d’un geste de la main, demandant à ma tante comment va mon cousin, que je ne vois pas autour de la table. Elle m’explique qu’il est à Berlin, pour affaire urgente, mais qu’il l’a chargé, elle, de nous souhaiter un joyeux Noël, et tout le monde remercie l’absent… Puis elle nous parle de son travail dans la Bardey’s Banks, ce qui n’a pas tôt fait de dévier sur les dérives économiques actuelles, et mon père choisit cet instant pour commencer à parler. Ce communiste qui s’habille chez Lanvin commence à argumenter sur la répartition des richesses, et les moyens actuels qui pourraient être employés pour redistribuer les profits

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aux classes populaires : « Regardez, moi, dans mon entreprise… » Il n’en fallait pas plus, un regard à ma tante, comme un électrochoc, le fou rire éclate. Durant cinq bonnes minutes, impossible de nous arrêter, le reste de l’assistance choquée se demande ce qui nous arrive. Ma mère en profite pour amener le plat.

Après nous être confondus en excuses, ma tante et moi entamons la célèbre dinde de Noël. Les discussions vont et passent, je ne m’autorise plus à participer, l’œil de mon père m’observe avec attention, enfin avec toute l’attention d’un homme sous l’emprise de l’alcool, car le vin coule à flot, et déjà la tablée avinée commence à montrer ses faiblesses. C’est à cet instant que je choisis d’arrêter de boire, je sens l’instant où ma sobriété me vaudra la plus belle soirée de ma vie. Ma tante ne résiste pas, commence à parler de sa vie d’étudiante, prenant ma mère outrée à témoin de ses frasques sexuelles, et du dénombrement de ces vingt-quatre amants, ce chiffre la faisant rire aux éclats. Une autre femme ne rit plus en revanche, c’est ma cousine qui était censée avoir été conçue durant les études de ma tante. Reposant sa fourchette encore chargée d’une pomme de terre rôtie, en voilà une qui ne touchera pas au dessert. En voilà un autre qui ne rit plus, mon oncle, apprenant qu’il est l’un des vingt-quatre, mais peut être pas le dernier, s’empourpre et prend sur lui. Ma mère gênée, regarde son assiette et coupe consciencieusement sa dinde, mon père rit aux éclats, et mon autre oncle aussi. Moi je commence à triompher intérieurement, enfin cette famille parle. Mon père finit par se vanter d’avoir choisi la meilleure des deux sœurs, et là mon oncle n’en pouvant plus réagit. Révélant à grands cris que ma mère trompe mon père depuis déjà six mois, avec son professeur de tennis. Loin d’être choqué, je me dis que ma mère collectionnant les clichés ne pouvait pas raté celui-là. Mon père en revanche entre dans une rage folle, insultant ma mère à table. Mon autre oncle s’esclaffant toujours plus encore, qu’on eut dit qu’il s’étouffait presque, indisposant mon père se prit l’un des revers de manche dont mon chef de meute avait le secret. Cette fois-ci mon oncle s’étouffe pour de vrai, on le voit rougir, ma cousine entre en pleure, ma mère continu de regarder son assiette et de couper méticuleusement ce qui reste de dinde. J’ai l’air d’être le seul à me rendre compte que mon oncle va mal, je me lève donc au milieu des cris et des insultes qui fusent. Je me sens poilu en 1916 à Verdun qui sort de sa tranchée pour récupérer un soldat blessé dans le no man’s land, mais j’ai le sourire aux lèvres. J’arrive aux côtés de mon oncle et lui frappe le dos, celui-ci reprend sa respiration en crachant malencontreusement sur son frère. Celui-ci enragé, ferme le poing et se prépare à frapper. C’est à cet instant que je n’ai pu m’empêcher d’exploser de rire, or, en me courbant je reçois le coup que mon père réservait à son frère en pleine tête.

Le monde tourne et soudain je me retrouve à table. Mon père arguant : « Regardez, moi, dans mon entreprise… » Je regarde ma tante, qui baisse les yeux et récupère un champignon à la grecque qui lui échappait depuis plusieurs secondes avec sa fourchette. Une hallucination, le meilleur dîner de famille que j’ai eut, était une hallucination. J’avais dû trop forcer sur le vin, ce qui s’en suivi fut sans surprise. La soirée fut aussi déplaisante que prévu, et au moment de repartir, ma mère à qui j’avais offert un set de table en plastique mauve, me serrant dans ses bras m’assurait que l’an prochain elle comptait encore sur moi pour être présent. Réprimant les pires sarcasmes, je l’assure de ma présence tant qu’elle m’invitera, en priant Dieu qu’elle soit atteinte d’Alzheimer d’ici là.

Benoit Darlot

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HOMMAGE

La mode est morte. Vive la mode.

Une page se tourne, une victoire sur le temps.

Une triste nouvelle est tombée sur Paris : Cyrille Chardon, co-fondateur et directeur de l’Atelier Chardon Savard, l’une des plus prestigieuses école de stylisme de Paris, s’est éteint.

Homme généreux et instigateur de nombreux talents, il a su donner, avec sa femme Dominique Savard, un nouveau souffle au monde de la mode. Tour à tour diplômé de l’École Supérieur d’Arts Appliqués, puis assistant réalisateur, directeur de production, et enfin directeur de l’école, l’image de Monsieur Chardon restera dans les mémoires comme celle d’un grand contributeur de notre temps.

Toute l’équipe d’Archimode et moi-même présentons nos plus sincères condoléances à son épouse, à ses quatre filles et à sa famille, ainsi qu’à l’équipe et aux étudiants de l’école qu’il a fondée.

Amaury Monoté

Hommage à Cyrille Chardon

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RédacteursLes membres de l’équipe ainsi que Benoit Darlot, Gabriel Ford Thellend, Kevin Hell Sacha, La Factory, Maxence Hippolyte, La Rotca, et We Com’in.

Page 116: Archimode - Hiver 2011/12

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