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LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE N°3059 — JUIN 2017 www.colsbleus.fr RENCONTRE LE VAE JEAN-BAPTISTE DUPUIS DPMM PAGE 28 VIE DES UNITÉS LA MECO DES COMMANDOS PAGE 32 HISTOIRE 1917 : L’AVÈNEMENT DE LA PATROUILLE MARITIME PAGE 46 Les nouveaux défis Aéronautique navale

Aéronautique navale - defense.gouv.fr · Commandos (opérations dans la bande sahélo-saharienne opération Barkhane) Équipes spécialisées connaissance et anticipation OCÉAN

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LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE N°3059 — JUIN 2017

www.colsbleus.frRENCONTRELE VAE JEAN-BAPTISTE DUPUIS DPMMPAGE 28

VIE DES UNITÉSLA MECO DES COMMANDOS PAGE 32

HISTOIRE1917 : L’AVÈNEMENT DE LA PATROUILLE MARITIMEPAGE 46

Les nouveaux défi s

Aéronautique navale

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Youri, Axel, Rocky, John, Harry, Camel et les autres… ils se reconnaissent à leurs noms de code, « eux », ce sont ces pilotes qui appartiennent à la même famille, celle des « marins du ciel » ! Cette connivence de tous les instants est le fruit

des longues heures passées à acquérir la maîtrise d’un métier hors du commun. Cette connaissance mutuelle, indispensable au travail en équipe, forme le ciment de l’esprit d’équipage, véritable ADN de la Marine et de l’aéronautique navale. Qu’ils volent sur des avions de patrouille maritime, sur des hélicoptères ou encore sur chasseurs, ces combattants de la troisième dimension s’appuient sur cette cohésion pour mener à bien leurs missions ! Le pilote de chasse a beau être seul aux commandes de son avion, son équipier n’est jamais bien loin. Sur les autres aéronefs, c’est en équipages constitués que l’entraînement et les quali�cations sont e�ectués, gage du succès en opérations. Mais l’ADN des marins du ciel, c’est aussi la recherche permanente de l’innovation en lien avec les organismes experts (CEPA et Centex) et l’échelon central, car il faut innover pour combattre ! La capacité de l’ATL 2 à mettre en œuvre des armes contre terre en est

l’illustration (bombes guidées laser GBU 12 en mai 2015, puis GBU 58 en octobre 2016 et GBU 49 dans le futur – bombe guidée laser et GPS). L’éventail des missions de l’aéronautique navale est très large et couvre l’ensemble du spectre des opérations dans lesquelles la Marine est aujourd’hui engagée : la dissuasion via la FANU mais aussi via la participation des moyens aériens aux missions de sûreté ASM, contribuant à la liberté d’action des SNLE ; Chammal avec le déploiement d’un Atlantique 2 et de quatre RFL Marine, sur la base H5 en Jordanie au sein d’un plot mixte armée de l’Air – Marine nationale ; les missions de surveillance de nos approches et de notre espace maritime qui s’inscrivent à la fois dans le cadre de l’action de l’État en mer et de la défense maritime du territoire, incluant le contre-terrorisme maritime qui a dû s’adapter à la menace actuelle ; en�n, les aéronefs embarqués – près de la moitié de la �otte – font partie intégrante du système d’armes du bâtiment porteur. C’est la force du lien entre le bâtiment et son hélicoptère qui conditionne le succès en opérations. Présente au salon du Bourget, du 19 au 25 juin prochain, l’aéronautique navale fête cette année le centenaire de l’aviation de patrouille maritime. Cols Bleus met ainsi à l’honneur nos marins du ciel !

COLS BLEUS - N°3059 — 3

Éditorial

Les marins du ciel à l’honneur !

Rédaction : Ministère de la Défense, SIRPA Marine Balard parcelle Est Tour F, 60 bd du Général Martial Valin CS 21623 – 75509 Paris cedex 15 Téléphone : 09 88 68 57 17 Contact internet : redaction.sirpa@ marine.defense.gouv.fr Site : www.colsbleus.fr Directeur de publication : CV Bertrand Dumoulin, directeur de la communication de la Marine Adjoint du directeur de la publi-cation : CF Benjamin Chauvet Directeur de la rédaction : LV François Séchet Rédacteur en chef : LV François Séchet Rédacteur en chef adjoint : SACN Philippe Brichaut Secré-taire : MT Christophe Tandt Rédacteurs : ASP Marie Morel, ASP Thomas Casaux Infographie : EV1 Paul Sénard Conception-réalisation : IDIX, 33 rue de Chazelles 75017 Paris Direction artistique : Gilles Romiguière Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant Photogravure : Média Grafik Couver-ture : Alain Monot/MN 4e de couverture : J.-P. Pons/MN Imprimerie : Direction de l’information légale et administrative (DILA), 26 rue Desaix, 75015 Paris Abonnements : 01 49 60 52 44 Publi-cité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél : 01 49 60 58 56 Email : [email protected] –Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction. Commission paritaire : n° 0211 B 05692/28/02/2011 ISBN : 00 10 18 34 Dépôt légal : à parution

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

Capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, directeur de la publication.

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actus 6

COLS BLEUS - N°3059 — 5

rencontre 28« Chaque marin compte et la Marine compte sur chacun d’entre eux »,

VAE Jean-Baptiste Dupuis

focus 26L’aéronautique navale présente partout

au-dessus de la mer, au-delà de l’horizon

passion marine 16Aéronautique navale – Les nouveaux défis

32 vie des unitésOpérations, missions, entraînements quotidiens. Les unités de la Marine en action

40 portraitMajor Christian Faivre, plus ancien marin en activité

37 RH - CSFM, des marins bien représentés- Préparations militaires marine, initiation au métier de marin- CABAM, bilan des actions 2016

42 immersionLes Falcon 200 de la 25F : les « Gardian » du Pacifique

46 histoireL’aéronautique navale dans la Grande Guerre – De l’hydravion au Patmar

48 loisirsToute l’actualité culturelle de la mer et des marins

30 planète mer Les nouveaux enjeux de la police des pêches en Nouvelle-Calédonie

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instantané

CTF 150 : SAISIE DE DROGUE PAR LE SURCOUF Au sein de la Combined Task Force 150, sous commandement français depuis près d’un mois, la frégate Surcouf a intercepté le 7 mai 2017 deux boutres suspects au large de l’Afrique de l’Est, permettant de réaliser une saisie de près de 400 kg d’héroïne. Rendue possible après un travail minutieux de coopération et de coordination, cette interception marque la détermination et l’engagement de la TF150 pour lutter contre ces trafics illicites.

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instantané

LE TROISIÈME B2M EN ROUTE VERS SON PORT-BASE Le troisième B2M (bâtiment multi-missions) de la Marine, le Champlain, a quitté Brest le 2 mai 2017 pour son port-base de La Réunion, qu’il va rejoindre à l’été. Dans le sud de l’océan Indien, le Champlain va accomplir des missions de présence, de surveillance et de protection des intérêts français dans une zone économique exclusive (ZEE) de plus de 3 millions de km2, englobant La Réunion, Tromelin, Mayotte et les Terres Australes.

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actus

10 — COLS BLEUS - N°3059

Amers et azimutInstantané de l’actualité des bâtiments déployés

OCÉAN PACIFIQUE

Antilles

GuyaneClipperton

OCÉAN ATLANTIQUE

OCÉAN ARCTIQUE

1

2

1

DONNÉES GÉOGRAPHIQUES

ANTILLESZEE : env. 138 000 km2

GUYANEZEE : env. 126 000 km2

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUESFRANÇAISESZEE : env. 1 727 000 km2

CLIPPERTONZEE : env. 434 000 km2

MÉTROPOLEZEE : env. 349 000 km2

POLYNÉSIE FRANÇAISEZEE : env. 4 804 000 km2

SAINT-PIERRE-ET-MIQUELONZEE : env. 10 000 km2

NOUVELLE-CALÉDONIE – WALLIS ET FUTUNAZEE : env. 1 625 000 km2

LA RÉUNION – MAYOTTE – ÎLES ÉPARSESZEE : env. 1 058 000 km2

OCÉAN ATLANTIQUE

DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIREBRS Aldébaran

POLICE DES PÊCHES RHM Tenace • BEGM Thétis

OPÉRATION CORYMBEPHM LV Le Hénaff • Falcon 50

OPÉRATION BARKHANEAtlantique 2

MISSION HYDROGRAPHIQUEBH La Pérouse

PRÉPARATION OPÉRATIONNELLEFASM Latouche-Tréville + Lynx • FS Germinal + Panther • PSP Flamant • P400 La Capricieuse

Points d’appui Bases permanentes en métropole,

outre-mer et à l’étranger Zones économiques exclusives françaises

Source Ifremer

5

3

A

OCÉAN PACIFIQUE

MISSION JEANNE D’ARCFLF Courbet • BPC Mistral + Dauphin

PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE FS Prairial + Alouette III • FS Vendémiaire + Alouette III • B2M D’Entrecasteaux • P400 La Glorieuse

DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIRE B2M Bougainville

5

MANCHE – MER DU NORD – ARCTIQUE

MISSION POLMAR PSP Pluvier

DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIRE PSP Cormoran

PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE BBPD Vulcain • CMT Croix du Sud • CMT Aigle

POLICE DES PÊCHES VCSM Escaut • VCSM Esteron • VCSM Yser • VCSM Scarpe

3

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actus

COLS BLEUS - N°3059 — 11

D

Amers et azimutInstantané de l’actualité des bâtiments déployés

MISSIONS PERMANENTES

AÉRONEFS

BÂTIMENTS

19

55Au moins un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) en patrouille. Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA)

Fusiliers marins (équipes de protection embarquées - EPE)Commandos (opérations dans la bande sahélo-saharienne opération Barkhane)

Équipes spécialisées connaissance et anticipation

OCÉAN PACIFIQUE

Polynésie française

Walliset Futuna

Nouvelle-Calédonie

Mayotte

La Réunion

Kerguelen

Saint-Paul

Crozet

OCÉAN INDIEN

A

LE 1

7 M

AI

2017

2

4

MER MÉDITERRANÉE

MISSION DE GUERRE DES MINESCMT Capricorne • CMT Orion DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIRE FASM Montcalm + Lynx • FLF La Fayette • PHM EV Jacoubet • PHM Commandant Bouan

PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE B2M Champlain • PSO L’Adroit

OPÉRATION CHAMMAL FAA Jean-Bart + Panther

OPÉRATION SOPHIA PHM CDT Blaison

2

OCÉAN INDIEN

MISSION DE GUERRE DES MINES CMT Cassiopée • CMT Andromède

MISSION HYDROGRAPHIQUE BHO Beautemps-Beaupré

OPÉRATION CHAMMAL 1 ATL2 • 4 Rafale Marine

SOUTIEN À LA TF 150 FLF Surcouf + Panther • FS Nivôse + Panther

DÉFENSE MARITIME DU TERRITOIRE P. Le Malin • FS Floréal + Panther

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actus

1 25/04/2017FIN DE DÉPLOIEMENT POUR LA FRÉGATE PROVENCE Déployée au sein de l’opération Chammal, pendant 8 semaines, la Provence a participé au suivi du théâtre levantin en assurant une pré-sence navale française dans le canal de Syrie. Engagé dans une mis-sion de surveillance et de recueil de renseigne-ments, ce déploiement, inscrit dans la durée, permet à la France de disposer d’une connais-sance autonome des opérations en cours en Méditerranée orientale. Les escales de Larnaca (Chypre), Haïfa (Israël) et Beyrouth (Liban) ont permis de préparer et de conduire des exer-cices avec les marines locales. La continuité de la mission Chammal est assurée par la frégate La Fayette.

2 25/04/2017LE CEMM AU 5+5 À ALGER L’amiral Prazuck s’est rendu à la 9e réunion des chefs d’état-major des marines des pays membres de l’initiative 5+5, un forum « Défense » de dialogue, regrou-pant 10 pays riverains de la Méditerranée. Présidée par la France depuis le 1er janvier 2017, l’initiative 5+5 permet de renforcer le dialogue et la compréhension mutuelle des États membres par le partage des expériences et des savoir-faire.

3 4/05/2017TRAVAUX HYDRO-GRAPHIQUES POUR LE BEAUTEMPS-BEAUPRÉ AU KOWEÏT Poursuivant ses travaux hydrographiques dans le golfe Arabo-Persique, le bâtiment hydrogra-phique et océanogra-phique Beautemps-Beaupré a pris la direction de Shuwaykh,

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actus

le port de Koweït City, pour rencontrer les autorités koweïtiennes et cartographier le plus précisément possible une zone très fréquentée en termes de trafic commercial et militaire.

4 9/05/2017VISITE D’ALAVIA SUR LA BASE AÉRIENNE PROJETÉE H5Le vice-amiral Bruno Thouvenin, comman-dant la Force de l’aéronautique navale (ALAVIA), s’est rendu sur la base aérienne pro-jetée au Levant pour rencontrer les marins qui y sont déployés. Il a pu appréhender le haut niveau d’intégra-tion interarmées dans le cadre du plot mixte, mis en place le 31 mars 2017, comprenant quatre Rafale Air et quatre Rafale Marine sur une même emprise aéronautique.

5 2/05/2017GUERRE DES MINES DANS LE GOLFE ARABO-PERSIQUE Déployé en opération depuis février 2017 dans le golfe Arabo-Persique, sous la direc-tion d’un état-major de conduite, le groupe de guerre des mines est composé des chasseurs de mines tripartites (CMT) Andromède et Cassiopée, ainsi que d’un détachement de plongeurs démineurs. Ce déploiement bian-nuel permet d’assurer la liberté de navigation et de coopérer avec les marines alliées de cette zone.

6 18/04/2017LA GLORIEUSE Engagée dans l’opé-ration Trident 06/2017, La Glorieuse assure depuis 30 ans ses mis-sions de souveraineté au cœur de la vaste zone économique ex-clusive dont la France jouit dans le Pacifique sud.

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Cols Bleus : Amiral, après trois ans à la tête du Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM), comment voyez-vous son rôle dans la période actuelle ? CA Thierry Rousseau : Aujourd’hui, les Français aiment la Marine, mais peu la connaissent su�samment. Le CESM participe à cet e�ort pédagogique sur le rôle de la Marine dans notre monde maritime. Il béné�cie de sa proximité avec la Marine en opérations, pour :– être en contact avec toutes les composantes utiles de la société civile, même les plus di�ciles à atteindre ;– identi�er et adapter en permanence les messages utiles et recevables ;– les faire connaître a�n de convaincre.

CB : Quelles sont les principales évolutions qui ont été lancées en matière de rayonnement ?CA T. R.: Le CESM privilégie les jeunes du monde de l’économie, de l’enseigne-ment supérieur (partenariats) et de la culture (peintres de la Marine, Musée de la Marine en pleine transformation), et optimise toutes les occasions : « conférences navales » mensuelles sur le retour d’expérience opérationnel récent par leurs ac-teurs, publications variées et accessibles, di�usion par les réseaux sociaux…La réserve citoyenne de la Marine est le meilleur exemple d’outil e�cace par son regard extérieur, reconnu car véritablement au service des marins et bien connecté, en phase avec la Marine.

CB : Au moment de quitter l’institution, après 40 années de service, que sou-haiteriez-vous dire aux marins qui lisent Cols Bleus ? CA T. R.: Je voudrais associer à cette action les marins lecteurs de Cols Bleus car ils aiment et savent expliquer leur métier exceptionnel… pour peu qu’on leur en o�re l’occasion : le lien entre notre pays et sa marine est l’a�aire de tous, dans une coordination d’équipage entre marins et avec les partenaires extérieurs (École de guerre, CHEM…). Et rappelez-vous que le Pavillon de la Marine à l’École militaire est à votre disposition pour cela.

LE 12 MAI, S’EST TENU LE CHIEFS OF EUROPEAN NA-VIES, à Hambourg. Ayant pour thème : « Professionnelles, attrac-tives, compétentes - concevoir les Marines européennes de demain », cette édition a été l’occasion d’évo-quer le recrutement, la �délisation, la gestion des compétences, le for-mat et la formation des équipages, ainsi que la cybersécurité ou les enjeux de la « guerre hybride ».

Europe Le CEMM se rend au Chiefs of European Navies Symposium (CHENS)

CESM

Faire connaître la Marine et ses marins

dixit

le chiffre

de marijuana ont été saisis en 5 jours par le Germinal, aux Antilles.

« Chef des armées, je salue ce que vous faites ici et, plus géné-ralement, ce que font vos camarades de par le monde à terre, en mer, dans les airs, du Levant au Sahel, de la Méditerranée à l’océan Indien, sur notre territoire métro-politain comme dans notre outre-mer. » Emmanuel Macron, président de la République, extrait du discours prononcé à l’occasion de sa visite aux forces participant à l’opération Barkhane à Gao (Mali), le 19 mai 2017. « Soyez fiers d’être marins. Vous êtes les représentants d’une double lignée : ceux qui ont accepté de donner leur vie pour la France, et ceux qui savent naviguer loin, longtemps et en équipage. » Amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la Marine, ordre du jour prononcé le 17 mai 2017, à l’occasion de la Journée du marin.

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LE 19 AVRIL 2017, EN ESCALE À BEYROUTH (LIBAN), la frégate La Fayette a célébré les 100 ans de l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés de la France, au cours d’une cérémonie militaire qui a réuni à bord les ambassadeurs de France et des États-Unis au Liban, rappelant le lien fort et ancien existant entre les deux pays, dont le marquis de La Fayette a été le pionnier il y a 250 ans. En 1917, les États-Unis venaient à leur tour soutenir la France dans son combat pour rester libre.

Commémoration La frégate La Fayette célèbre les 100 ans de l’entrée en guerre des États-Unis

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actus

inspections générales des deux frégates de surveillance Nivôse et Floréal, du patrouilleur Le Malin et de la base navale de Port-des-Galets. Le vice-amiral d’escadre de Briançon a rencontré le préfet de La Réunion, Dominique Sorain, et le général Franck Reignier, com-mandant supérieur des forces armées dans la zone sud de l’océan Indien, pour évoquer l’emploi des forces dans cette zone.

ENTRAÎNEMENT PARTICIPATION DU COURBET ET DU MISTRAL À ARC 17 Du 15 au 17 mai, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral a dirigé un exercice d'assaut amphibie dans l’archi-pel des Mariannes, sur l’île de Tinian. Plusieurs pays partenaires et alliés y ont participé : Américains, Britan-niques, Japonais et Français ont été débarqués du Mistral vers la terre.

JOURNÉE DU MARIN LA MARINE FAIT SON HACKATON Du 15 au 17 mai, dans le cadre de la Journée du marin, la Marine a organisé un hackaton (marathon de hackers) en partenariat avec Thales et l’école 42, établissement privé d'autoformation en informatique. Les participants (étudiants de l'école 42, de l'IEP Paris), répartis dans 4 équipes et conseillés par des experts de la Marine, ont eu deux jours pour mettre au point un système d’aide à la décision à partir du traitement d’une masse complexe et variée de sources de données. L’équipe lauréate développera son projet durant un stage de six mois au Centre d’exper-tise des programmes navals, à Toulon.

L E MARDI 23 MAI 2017, VERS 18 H 45, ALORS QU’IL EFFECTUAIT UNE PLONGÉE OPÉRATIONNELLE EN BAIE DE SEINE, EN MANCHE, le second maître Bob Lataste,

plongeur-démineur sur le chasseur de mines tripartite (CMT) L’Aigle, a été victime d’un malaise par 28 mètres de fond. Son binôme, constatant qu’il est inconscient, l’a immédiatement pris en charge et remonté à bord de L’Aigle, où l’équipage a aussitôt donné l’alerte et pratiqué les premiers soins.L’hélicoptère d’alerte Caïman de la Marine nationale basé à Maupertus (Manche) a été engagé quelques minutes plus tard avec une équipe médicale du centre médical des armées de Querqueville. Hélitreuillé à bord de L’Aigle, le médecin est intervenu auprès du plongeur-démineur avant son évacuation vers l’hôpital Jacques Monod du Havre (Seine-Maritime), où il a été pris en charge en début de soirée. Malgré les e�orts de l’équipage et des équipes médicales, le second maître Bob Lataste est décédé dans la nuit.Âgé de 24 ans, entré dans la Marine nationale en 2012, le second maître Bob Lataste était plongeur-démineur depuis 2013. A�ecté à bord du CMT L’Aigle en août 2016, il avait également servi au Groupe des plongeurs-démineurs (GPD) de la Manche, à Cherbourg-en-Cotentin. Sportif de haut niveau, il pratiquait aussi des compétitions internationales de riverboarding.

Hommage

Décès en opération du second maître Bob Lataste

FRÉGATE PRAIRIAL EN ROUTE VERS L’ASIE Le 9 avril 2017, la frégate de surveillance Prairial a appareillé de Papeete pour son pre-mier déploiement 2017 en vue de rejoindre l’Asie du Sud-Est, dans le cadre de la mission de présence des forces françaises dans la zone Asie-Pacifique. Cette campagne, qui a lieu chaque semestre, vise à entretenir la connaissance de la zone Asie-Pacifique et à animer la coopération régionale avec les pays riverains, tout en réaf-firmant l’attachement de la France à la libre circulation en mer.

LYCÉE JEAN ZAY DE JARNY PARTENARIAT BAC PRO AÉRONAU-TIQUE ET MARINE DU 23 au 26 avril, sous l’égide du bureau ma-rine du Cirfa de Metz, 10 élèves et 3 cadres du lycée polyvalent Jean Zay de Jarny, en partenariat avec la Marine, se sont rendus à Brest pour visiter la base navale, la FREMM Aquitaine, l’École de maistrance, la BAN de Lanvéoc-Poulmic et le sémaphore du Cap de la Chèvre. Cette décou-verte de nombreuses facettes de quelques-uns des 50 métiers de la Marine aura sans doute conforté l’envie de ces lycéens qui s’orientent déjà vers les filières de l’aéronautique navale.

LA RÉUNIONLE COMMANDANT DE LA FAN EN INSPECTION Du 24 au 27 avril, le vice-amiral d’escadre Marc de Briançon, commandant la Force d’action navale (FAN), s’est rendu à La Réunion dans le cadre d’une inspection générale des unités placées sous son autorité. La délégation a mené les

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LE PATROUILLEUR LÉGER GUYANAIS (PLG) LA CONFIANCE a été admis au service actif par l’amiral Prazuck, chef d’état-major de la Marine, le 27 avril. Il s’agit du premier des deux patrouilleurs hauturiers destinés à la Guyane pour assurer des missions de souveraineté et de protection des intérêts nationaux en zone maritime An-tilles-Guyane, dont la protection du centre spatial de Kourou. Il sera suivi par La Résolue.

Guyane La Confiance admis au service actif

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LORS D’UNE MISSION AUX ÎLES TUAMOTU ET MARQUISES, deux des prin-cipaux archipels de Polynésie française, le patrouilleur Arago a mené une opération de police des pêches dans la zone interna-tionale Ouest-Marquises. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la Western Conference Paci�c Fishering Commision (WCPFC), régulant les activités de pêche pour l’ouest de l’océan Paci�que.

Polynésie française L’Arago en police des pêches

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Force centenaire, presque aussi vieille que les débuts de l’aviation, l’aéronautique navale, embarquée à bord des bâtiments ou opérant depuis la terre, est l’extension naturelle et nécessaire des capacités de projection et d’intervention de la fl otte. Indissociable et pleinement intégrée à l’ensemble des composantes de la Marine, l’aéronautique navale a pris part à l’ensemble des confl its dans lesquels la France a été engagée depuis 20 ans. La somme de compétences acquises par les marins du ciel, couplée à l’effi cacité et aux performances des aéronefs font de la force de l’aéronautique navale une composante décisive dans les missions que mène la Marine au large des côtes françaises et plus généralement partout où les intérêts de la France sont menacés. DOSSIER RÉALISÉ PAR L’ASP THOMAS CASAUX

Aéronautique navale

Les nouveaux défi s

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Entretien

Vice-amiral Bruno Thouvenin, commandant la Force de l’aéronautique navale (ALAVIA)COLS BLEUS : Amiral, pouvez-vous nous rappeler rapidement les missions de la Force de l’aéronautique navale ? VA BRUNO THOUVENIN : La Force de l’aé-ronautique navale, c’est près de 200 aéronefs et 6 000 marins du ciel à gérer, en comptant ceux a�ectés chez nos partenaires, que je dois pour les premiers mettre en œuvre, de la préparation à l’exécution des vols, en passant par l’entretien et le soutien aux opérations, et pour les seconds former et entraîner. Mon objectif étant qu’ils répondent aussitôt présents pour les missions opérationnelles auxquelles ils sont appelés.

CB : Quel bilan dressez-vous de ces trois ans passés à la tête de l’aéronautique navale ? VA B. T. : Les dé�s au cours de ces trois an-nées ont été nombreux, mais la force des marins du ciel est de s’adapter sans cesse. C’est ce que nous nous e�orçons de faire dans un environnement en perpétuelle mutation, avec des budgets contraints et une activité opéra-tionnelle toujours plus dense et durable. Dans ce contexte, et a�n de répondre présents, les principaux enjeux résidaient dans le maintien des quali�cations du personnel et la disponi-bilité des appareils. Sur les deux dernières an-nées, les membres du Groupe aérien embarqué (GAé) ont dépassé les 200 jours de mer, et donc d’absence, par an, 180 jours pour les équipages des détachements d’hélicoptères et 150 pour ceux des Atlantique 2 (ATL2). Une telle durabilité en opérations des hommes et des appareils ne saurait être garantie sans les e�orts constants de toute la chaîne des marins du ciel. Le déploiement du porte-avions en Arromanches III a vu pour la première fois son groupe aérien embarqué essentiellement composé de Rafale Marine, aux côtés des hélicoptères et de l’E2C Hawkeye, le Super Étendart Modernisé (SEM) ayant été retiré du service actif en juillet dernier. Cette étape a constitué pour moi un temps fort, car il mar-quait l’aboutissement d’un travail entamé des

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1 Les directeurs de pont d’envol (chien jaune) positionnant des Rafale Marine pour leur catapultage sur le porte-avions Charles de Gaulle.

2 Le vice-amiral Bruno Thouvenin, en inspection générale de la flottille 25F, basée en Polynésie française, le 24 mai 2017.

3 Appontage d’un Caïman Marine sur la FREMM Aquitaine.

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années auparavant alors que j’œuvrais au sein du bureau plans programmes à l’état-major de la Marine. Cet engagement opérationnel ne saurait être optimal sans veiller à la sécurité, objet d’une priorité pendant mes trois années de commandement de la force. Cette année, l’aéronautique navale est devenue la première des sept autorités d’emploi étatiques agréée sur l’ensemble du périmètre de la navigabilité (aptitude d’un aéronef à e�ectuer sa mission dans des conditions acceptables de sécurité), et

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ce, un an avant l’échéance prévue, répondant ainsi à un véritable enjeu de sécurité. En janvier dernier, le porte-avions a été le der-nier site certi�é au sein de la Marine nationale après les quatre bases d’aéronautique navale.

CB : Quels seront les grands enjeux à venir qu’il reste à piloter pour la Force de l’aéronau-tique navale ? VA B. T. : La Force de l’aéronautique navale est aujourd’hui un outil cohérent et complet. Sa vocation implique cependant des muta-

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tions constantes pour s’adapter à un contexte opérationnel changeant et une force d’action navale en modernisation. Les dé�s sont donc nombreux. Le principal enjeu actuel est la montée en puissance des Caïman Marine. Il nous faut veiller à la cohérence entre la création de détachements et la livraison des FREMM (frégate multimissions). Je serai aussi particulièrement vigilant à la remontée en puissance des ATL2 qui nécessitera de former les équipages en conséquence. De la même manière nous devons continuer de consolider les équipages de Falcon 50 pour mettre en œuvre une �otte constituée, depuis 2016, de 8 appareils. Autre objet d’attention, le maintien des quali�cations et savoir-faire tactiques du personnel du GAé, et notamment des pilotes pendant la refonte à mi-vie. L’engagement opé-rationnel des Rafale Marine, depuis des bases à terre aux côtés de nos ATL2, en constitue l’une des principales réponses. Je me suis déplacé sur la base aérienne projetée d’où ils sont mis en œuvre, et ai pu constater que leur intégration au dispositif en place fonctionne bien. Nous allons également doubler notre participation à la PPS (posture permanente de sûreté) aux côtés de l’armée de l’Air. La participation à des exercices majeurs, tels que le Tiger Meet, garantira le maintien des quali�cations et la capacité à travailler en interopérabilité. Dans cette même perspective, des vols d’entraî-nement à bord d’un porte-avions US seront réalisés au premier semestre 2018.Les prochaines années seront également celles

de l’enjeu de l’homogénéisation des parcs. L’arrivée du HIL (hélicoptère interarmées léger) et le travail autour des projets AVSIMAR (avion de surveillance et d’in-tervention maritime) et PATMAR 2030, formeront un objectif clé pour l’avenir de la force : l’amélioration de l’adéquation appa-reils/savoir-faire techniques, qu’il s’agisse de mise en œuvre ou d’entretien. La question de la transition entre Alouette III et HIL, via des �ottes tampons et la location d’heures de vol, fera l’objet d’une attention toute particulière. Les drones, quatrième composante en devenir de l’aéronautique navale, représentent égale-ment un enjeu considérable pour la Marine de demain. Les nombreuses expérimentations ont con�rmé la nécessité de disposer de ces moyens à bord des bâtiments de la Force d’action navale a�n d’étendre leur horizon de détection et leurs capacités de surveillance de zone. Leur mise en œuvre, de même que l’étude portant sur l’élargissement de leur em-ploi sont désormais nécessaires a�n de palier un manque à la fois capacitaire et tactique. Les prochaines années seront aussi celles de la permanence opérationnelle. Comme aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme et la résurgence des navires et sous-marins étrangers seront au cœur des préoccupations. Pour pouvoir y répondre, la force devra disposer de marins compétents et motivés. Le recrutement demeure la pierre angulaire de notre capacité à faire face aux enjeux de demain et devra logiquement faire l’objet d’une attention toujours plus élevée.En�n, il faudra continuer à simpli�er les pro-cessus a�n de lutter contre ce que beaucoup appellent la « surchau�e administrative ».

CB : Amiral, pour les jeunes qui souhaiteraient intégrer l’aéronautique navale, quelles sont les qualités premières nécessaires ? VA B. T. : L’esprit d’équipage, le sens de la solidarité et du travail. Cette famille, parmi la grande famille des marins, forme un monde de cohésion, d’entraide, de dévouement et de savoir-faire extraordinaires. Sans les marins du ciel, pas d’appareils en vol. Nous interve-nons dans le spectre complet des missions de défense de notre pays, du grand large vers la côte, en dessous ou au-dessus du dioptre. De plus, nos trois composantes historiques (GAé, Patmar et hélicoptères) e�ectuent un travail remarquable et remarqué en aéroterrestre à partir de la mer ou de certaines bases à terre. Ils sont chaque jour les garants du respect du contrat opérationnel, dans un état d’esprit qui force l’admiration, quelles que soient les di�cultés. Les commander est chaque jour un honneur et une �erté, comme à chaque fois qu’il m’a été donné de commander une unité de l’aéronautique navale, qu’il s’agisse de la 17F ou de la BAN de Landivisiau.

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L ’aéronautique navale est un outil opération-nel indissociable des bâtiments de surface, des sous-marins de la Marine et des fusiliers marins et comman-dos. L’espace aérien au-dessus de la mer est considéré comme

partie intégrante du domaine maritime. Plus de la moitié des aéronefs de l’aéronautique navale sont embarqués à bord des bâtiments et permettent la maîtrise des espaces maritimes en couvrant de façon coordonnée les trois dimensions : sur la mer, sous la mer et au-dessus de la mer. La Force de l’aéronautique navale participe activement aux opérations menées ac-tuellement par la France, sur plusieurs théâtres d’opérations, démontrant ainsi l’étendue de ses capacités opérationnelles et de projection.

L’ENGAGEMENT OPÉRATIONNELDepuis 2015, le groupe aéronaval (GAN) participe activement la lutte contre Daech, par ses trois déploiements dans le cadre de l’opération Chammal (missions Arro-manches I, II et III). Avec à chaque fois une quarantaine d’aéronefs déployés, la France se place au 2e rang de la coalition qui lutte contre Daech. Par ces déploiements, le GAN contribue à la maîtrise des espaces aéro-maritimes et à la projection de puissance, o�rant une capacité d’action graduée. Bien peu de marine dans le monde disposent de telles capacités opérationnelles et de projection. Dans la continuité des derniers déploiements du groupe aéronaval, les ma-rins du ciel participent activement à la lutte contre Daech. Actuellement, quatre Rafale Marine sont projetés sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie, portant à huit le nombre de chasseurs français disponibles pour l’opération Chammal sur le �anc occidental du théâtre. Avec ce « plot mixte » (Rafale Marine et Rafale Air), la Marine marque sa volonté de poursuivre le combat contre Daech tout en s’inscrivant dans la durée en optimisant la gestion de ses �ottes en métropole pour répondre aux autres sollicitations, comme la formation des jeunes pilotes. Pour assurer les missions de renseignement dans la lutte contre Daech,

Outil opérationnel

Un engagement de tous les instants

Les aéronefs sont également des éléments clés du système d’armes des frégates. Les détachements d’hélicoptères embarqués leur apportent la vision au-delà de la ligne d’hori-zon. Ils permettent de renforcer les capacités de combat (lutte anti-sous-marine, antinavire…) et de recueil de renseignements, comme ce fut le cas par exemple lors du déploiement de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin sur le théâtre du Levant (octobre 2016-avril 2017).

LES MARINS DU CIEL DANS LES TAAF ET LES OUTRE-MER Les aéronefs déployés dans ces territoires participent aux missions menées dans les zones économiques exclusives (ZEE) des outre-mer et des Terres australes et antarc-tiques françaises (TAAF). Il s’agit d’assurer la souveraineté de la France sur ces terri-toires éloignés de la métropole, de maîtriser les enjeux économiques et environnemen-taux (pêche illégale et opération Narcops). Les aéronefs déployés ou détachés parti-cipent aux opérations de défense maritime du territoire.

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L’aéronautique navale, toujours plus loin En août et septembre 2015, un équipage de Falcon 50M de la flottille 24F a mené une opération franco-danoise inédite, à Kangerlussuaq. Le but de ce déploiement était d’acquérir des connaissances sur cet environnement si particulier. Le Falcon 50M s’est posé pour la première fois sur la base américaine de Thulé, au nord du Groenland, pour ravitailler avant de repartir vers Kangerlussuaq. Une première pour les forces armées françaises.

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un Atlantique 2 (ATL2) est également dé-ployé sur la BAP de Jordanie. Si l’ATL2 est avant tout un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine permettant des missions à long rayon d’action, les �ottilles de patrouille maritime ont une bonne expé-rience des missions aéroterrestres, puisque leurs équipages sont également entraînés à sonder la profondeur des zones désertiques. Grâce aux résultats de ces vols, des dossiers d’objectifs sont bâtis pour frapper les instal-lations et les forces de Daech.

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1 Les Rafale Marine sont amenés à partici-per à la permanence opérationnelle (dispo-sitif de sûreté aérienne mis en œuvre par l’armée de l’Air, qui fait respecter la sou-veraineté nationale dans l’espace aérien français et assure la défense du territoire contre toute menace aérienne).

2 D’abord déployé dans le golfe Arabo-Persique pour mener des missions de reconnaissance aérienne au-dessus de l’Irak, l’ATL2 a été repositionné sur la BAP de Jordanie de-puis le 10 février 2016.

3 Hélicoptères de combats aéroma-ritimes. Les Caïman Marine équipent le porte-avions et les fré-gates de premier rang (FREMM et FDA). Ils arment occasionnel-lement les bâtiments de projection et de commandement (BPC).

4 Le Falcon 50M assure les missions de surveillance et d’in-tervention maritime. Il s’agit d’un moyen militaire essentiel pour assurer la posture permanente de sau-vegarde maritime.

TémoignagesEV1 Bastien, EOPAN « J’ai longtemps cru que le métier de pilote de chasse était réservé à des personnes ayant suivi un cursus scientifique maths sup/spé. J’avais un bac S et une licence d’histoire lorsque j’ai découvert que le cursus EOPAN (élève-officier pilote de l’aéronautique navale) permettait d’accéder à ce métier, sans davantage de compétences aéronautiques ou heures de vol préalables. C’est en 2010 que j’ai pu suivre le cursus EOPAN. Après 4 ans de formation initiale, j’ai été affecté à Landivisiau comme pilote de chasse sur Rafale Marine. Une fois sur cet appareil, la formation n’est pas terminée et l’acquisition de qualifications est longue mais passionnante. J’ai réalisé deux embarquements sur le porte-avions Charles de Gaulle pour acquérir mes qualifications à l’appontage. En octobre 2016, j’ai été déployé au-dessus de l’Irak pour effectuer mes premières missions opérationnelles. Ce sont des moments intenses qui nécessitent une attention de tous les instants et qui concrétisent le travail effectué au cours des années de formation. »

SM Jonathan, DASBO « Les avions : rêve de gosse ? Pas que ! Je décide donc de m’engager dans la Marine après le lycée en tant qu’opérateur acoustique volant. Après 4 mois de formation initiale à l’École de Maistrance, j’intègre l’Ecole du personnel volant en février 2015 . La formation comporte 4 mois de tronc commun et une phase de spécialisation de 4 mois. À l’issue, je suis affecté à la flottille 21F sur Atlantique 2 en tant que 4e opérateur. Après un passage au centre des opérations qui m’a permis d’appréhender les diffé-rentes missions et théâtres, je rejoins la 21F pour un poste de 3e opérateur. Impatient d’être confronté à ce pour quoi j’ai été formé, j’ai découvert les opérations, qu’elles soient de surveillance maritime, anti-sous-marine ou de renseignement aéroterrestre. »

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FocusUne chasse 100 % Rafale Pour la première fois dans l’histoire de l’aéronautique navale, la chasse embarquée est désormais composée d’une flotte homogène. La polyvalence et la maturité du Rafale Marine ont permis au GAé, après le retrait du service actif du SEM en juillet 2016, la mise en œuvre d’un groupe « tout Rafale » au dernier trimestre 2016, pendant la mission Arromanches III. Cette homogénéisation entraîne des économies d’échelle sur la formation des personnels comme sur la maintenance des appareils, davantage de souplesse en matière de catapultage et un allégement de la charge de travail du pilote à l’appontage (aides au pilotage du Rafale). Cela permets également d’augmenter la durée maximum des vols (de 5h à 6h30), d’augmenter le rayon d’action des appareils et la capacité d’emport d’armement.

Questions àCV Janicot, commandant de la BAN de Lann-Bihoué à l’occasion des 100 ans de la Patmar

Quel est le rôle de la base aéronautique navale de Lann-Bihoué dans le soutien des missions de la Patmar ?Les acteurs du site de Lann-Bihoué agissent dans les domaines des opérations, de la formation et de l’entraînement, de la technique et de la protection. Ils soutiennent également les flottilles opérationnelles avec pour objectif unique : mettre en œuvre des aéronefs avec des équipages entraînés qui réalisent les missions opérationnelles qui nous sont ordonnées.

La Patmar fête cette année son centenaire, quelles sont les principales évolutions qui ont marqué ces 100 ans d’activité opérationnelle ?

Dès sa création en 1917, le Centre d’aviation maritime de Lorient avait vocation à mettre en œuvre des hydravions pour lutter contre les sous-marins qui menaçaient nos intérêts. La défense au large de nos côtes ou de celles de nos alliés contre cette menace n’a cessé d’être l’objectif principal de la Patmar durant ces 100 années d’activité opérationnelle. Les exigences de rigueur, d’organisation et de performance de la lutte sous-marine ont permis aux équipages de Patmar de s’adapter à l’évolution de la menace, mais également d’élargir leur spectre d’intervention au milieu aéroterrestre.

Quels sont aujourd’hui les principaux enjeux pour la Patmar ?La rénovation et la prise en compte des obsolescences de la tranche tactique des ATL2 constituent les perspectives d’évolutions majeures de cette composante. Dans ce cadre, si la disponibilité technique reste un point clé de la réussite, l’organisation et les compétences des équipages de Patmar qui armeront l’ATL2 au « Standard 6 » devront évoluer et constitueront une étape essentielle pour préparer l’après ATL2.

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A u cours des 15 dernières an-nées, les pilotes de chasse de la Marine ont été mobilisés dans la plupart des con�its interna-tionaux auxquels la France a

participé (Afghanistan, Libye, lutte contre Daech en Irak et en Syrie). Les pilotes ont donc atteint un niveau d’excellence qu’ils continuent d’entretenir par des exercices.

LES ENTRAÎNEMENTS INTERALLIÉSL’entraînement opérationnel est un enjeu majeur pour la Force de l’aéronautique navale et les équipages qui mettent en œuvre les aéronefs. La participation constante et à un rythme soutenu à des exercices interarmées ou interalliés demeure la clé du maintien des savoir-faire techniques et tactiques, et de la capacité de la Marine à garantir la permanence opérationnelle. Ces entraînements permettent de maintenir l’interopérabilité avec les alliés et a�rmer le haut niveau de savoir-faire reconnu de la France dans ce domaine.

PRINCIPAUX EXERCICES IMPLIQUANT LES MARINS DU CIEL Dynamic Manta, un entraînement opéra-tionnel de lutte anti-sous-marine OTAN, s’est déroulé au mois de mars au large des côtes siciliennes. La frégate de lutte anti-sous- Marine (FASM) Montcalm et son Lynx em-barqué de la �ottille 34F y ont participé aux côtés du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne, d’un Atlantique 2 et du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Émeraude. Joint Warrior est un entraînement tactique interarmées, se déroulant chaque année au printemps et à l’automne, dans lequel les nations participantes œuvrent conjointement, sous de multiples menaces, avec la perspective de leur emploi potentiel au sein d’une force expéditionnaire interalliée et interarmées. Ces entraînements sont l’occasion de démontrer les capacités de la Marine à prendre part à des crises régionales ou internationales, mais aussi la capacité interarmées de la France à interve-nir dans des con�its majeurs.

Capacité d’adaptation

L’indispensable entraînement opérationnel

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Les entraînements interalliés permettent d’obtenir certaines quali�cations, néces-saires pour prétendre à certains types de missions. C’est le cas par exemple du Tactical Leadership Program (TLP), qui s’est déroulé au mois de février, à Albacete, en Espagne. Des détachements des �ot-tilles 17F et 4F (quatre Rafale Marine ont été déployés, ainsi qu’un E-2C Hawkeye) du groupe aérien embarqué ont partici-pé au TLP, qui a regroupé une trentaine d’aéronefs. Cet entraînement a permis aux

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pilotes de l’aéronautique navale d’obtenir les quali�cations de « chef de mission » dans l’OTAN, indispensables pour diriger des missions multinationales sur des théâtres d’opérations impliquant une grande diversité d’aéronefs.

LES MARINS DU CIEL ET LA BAN DE LANDIVISIAU À L’HONNEUR Du 5 au 16 juin 2017, la base d’aéronautique navale (BAN) de Landivisiau accueille pour la deuxième fois (2008 et 2017) le NATO

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1 Caïman Marine à l’appontage sur le pont du Charles de Gaulle.

2 Le NATO Tiger Meet ce sont 15 jours de missions, 800 pilotes et techniciens des flottilles, 800 exercices et 1 200 heures de vol.

3 Chaque année, plus de 1200 stagiaires viennent se former au CESSAN.

4 Le Lynx est un hélicoptère utilisé prin-cipalement dans le cadre des missions de lutte anti-sous-marine. Il est capable de rem-plir des missions de transport ou de service public, anti-terroristes ou de lutte contre les trafics de drogue.

TémoignagesCF Alban, commandant de la 11F

« Commandant la 11F, mon rôle consiste à préparer les pilotes et techniciens de la flottille et à éventuellement les mener au combat. Il s’agit bien sûr de préparation technique pour que chaque marin de la flottille sache faire, sous pression, avec rigueur et discernement les opérations qui lui

sont dévolues. Mais elle s’accompagne d’une préparation physique et morale, pour les pilotes comme les techniciens, pour encaisser le rythme de la mission, qui fluctue en fonction du tempo opérationnel. Pour cela, la flottille entretient un esprit d’équipage fort.La participation ou la préparation au NATO Tiger Meet s’inscrit par exemple dans ce cadre. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’un meeting aérien. C’est un exercice qui rassemble le plus grand nombre d’avions en Europe. Tous ces aéronefs seront en l’air, en même temps lors de six missions géantes, ayant pour thème l’évacuation de ressortissants, l’assaut vers la terre ou la récupération d’équipage éjectés en territoire hostile. »

SM Marine, contrôleur d’aéronautique navale sur la BAN Landivisiau « Le contrôleur aérien est un maillon essentiel de la sécurité aérienne, qui contrôle, guide et informe le trafic aérien militaire et civil se trouvant dans son espace aérien. À bord du porte-avions, il guide les pilotes après catapultage et les aide à apponter sur une surface équivalente à celle d’un terrain de tennis. Ce métier est source d’enrichissement personnel et professionnel. J’ai notamment eu la chance d’assister sur le pont au dernier catapultage du SEM. Un moment unique. Je participe actuellement à la préparation d’un des plus grands exercices aériens militaires, le Tiger Meet qui réunira à Landivisiau plus de 60 avions de l’OTAN : un spectacle qui s’annonce exceptionnel. »

Focus CEPA/10S Depuis 1916, le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S) a pour mission d’étudier et de proposer des solutions adaptées aux opérations menées par les aéronefs de l’aéronautique navale en mer et depuis la terre. Cela passe par l’élaboration des nouveaux matériels et l’amélioration des matériels existants. Implanté sur la base d’aéronautique navale d’Hyères, le CEPA/10S suit donc le développement et la mise au point des aéronefs ou des matériels, en soutien du bureau aéronautique de la division «programmes» de l’état-major de la Marine.

Chiffres clés de l’aéronautique navale• 6 000 marins du ciel (dans la force et structures de soutien aéronautique).• 190 aéronefs pour accomplir 15 missions 24/24h, 365j/an parmi

lesquelles la dissuasion, le sauvetage en mer, la projection de puissance de la mer vers la terre, assaut mer, lutte anti-sous-marine, lutte anti-surface, surveillance maritime, lutte contre les trafics…

• 8 missions réalisées chaque jour.• 300 vies sauvées chaque année. • 4 bases d’aéronautique navale et 1 état-major• 3+1 composantes : le groupe aérien embarqué (GAé) / la patrouille

surveillance et intervention maritime (Patsimar) / les hélicoptères et la future 4e composante : les drones.

• 15 flottilles, dont 3 flottilles de chasse désormais « tout Rafale ».• 4 escadrilles (formation/logistique/essais). • 3 centres d’expertises (1 par composante).• 34 détachements armant les bâtiments de surface.• 345 marins du ciel recrutés en 2017.

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CESSAN : à la pointe de l’entraînement Situé sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic, le Centre d’entraînement à la survie et au sauvetage de l’aéronautique navale (CESSAN) est le centre d’entraînement à la survie le plus avancé au monde. Un ensemble modulaire, qui comprend deux cabines immergeables, permet un entraînement adapté aux différents types d’aéronefs. Le réalisme des systèmes d’entraînement à la survie est poussé à son maximum avec une excellente simulation d’environnement (pluie, vent, effets sonores et visuels…).

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Tiger Meet, qui existe depuis 1960 et qui comptera cette année 12 nations partici-pantes. Comme l’indique le nom de cet exercice, il est réservé aux escadrons ayant pour emblème le Tigre. C’est un entraîne-ment opérationnel majeur qui sollicite un très haut niveau de compétence des pilotes de la Marine, dans des situations tactiques d’une grande complexité. L’objectif est d’ac-croître l’interopérabilité entre les nations, indispensable à la bonne réalisation des futures missions opérationnelles.

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La force aéronautique navale connaît actuellement une pé-riode de modernisation et de renouvellement de l’ensemble de ses composantes, non seulement pour homogénéi-ser la �otte d’aéronefs, mais également pour améliorer et optimiser ses capacités opé-rationnelles. Panorama des

grands enjeux de cette modernisation.

LA MODERNISATION DU CHARLES DE GAULLE, UN CAP IMPORTANT POUR LE GROUPE AÉRIEN EMBARQUÉ Depuis le 1er trimestre 2017 et jusqu’à l’automne 2018, le porte-avions Charles de Gaulle va connaître, pour son deuxième entretien majeur, une rénovation en profondeur destinée à main-tenir ses performances opérationnelles jusqu’à son retrait du service actif à l’horizon 2040. L’objectif est aussi de moderniser le système de combat et les systèmes de communication. Le Charles de Gaulle va passer au « tout- Rafale », en retirant l’ensemble des installations destinées au Super Étendard Modernisé, retiré du service actif en juillet 2016, et en adaptant les capacités du bâtiment ainsi que les locaux aviation à la mise en œuvre exclusive d’une trentaine d’avions Rafale. Le Gaé ne reste pas pour autant inactif. Pendant l’arrêt technique, la priorité est donnée aux quali�cations des jeunes pilotes dans les domaines tactiques et techniques, à partir de la terre, avec notamment la réalisation de campagnes d’ASSP (Appon-tages simulés sur pistes). Il s’agit également de permettre aux �ottilles du groupe aérien em-barqué de participer à des activités interalliées et à des entraînements à bord d’un porte-avions américain. Par ailleurs, la mise en place des aéronefs à partir de la base aérienne pro-jetée de Jordanie, pour participer à l’opération Chammal, s’inscrit dans la continuité des derniers déploiements du groupe aéronaval.

LA COMPOSANTE HÉLICOPTÈRE Le Caïman Marine illustre la mutation qu’opère actuellement la force aéronautique navale. Dernier hélicoptère à avoir rejoint la �otte d’aéronefs, il a remplacé le Super Frelon

Modernisation

Relever les défis d’aujourd’hui pour préparer demain

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dans les missions de sauvetage et de contre-ter-rorisme. À terme, il remplacera également le Lynx dans la lutte antinavire et anti-sous-ma-rine embarquée. Hélicoptère de combat aéromaritime, le Caïman Marine est particu-lièrement adapté à la surveillance au-dessus de la surface et à la lutte anti-sous-marine grâce à son armement à la pointe (radar ENR, sonar trempé Flash, torpilles MU90). Associé aux FREMM et à l’embarcation Écume, il permet ainsi de disposer d’une capacité d’intervention de commandos lors de missions de contre-

terrorisme maritime ou de lutte contre les tra�cs. Un Caïman Marine a été incorporé au GAé pour la première fois lors de la missions Arromanches III. À bord du porte-avions, il sera chargé de l’éclairage en avant de la force et de missions de logistique lourde (il peut même transporter un moteur complet de Rafale en version cargo). Le programme NH90 prévoit la livraison de 27 Caïman Marine d’ici 2021, dont 24 seront livrés d’ici 2019. Aujourd’hui, 18 unités sont en service dans les �ottilles 31F et 33F et au CEPA.

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1 Depuis 2011, les Dauphin N3+ opèrent en Polynésie française. Dans une zone vaste comme l’Europe, les Dau-phin N3+ réalisent des opérations de secours maritime et de secours terrestre, des missions d’évacuation médi-cale ou encore des missions de police et de soutien aux Forces armées en Polyné-sie française (FAPF). S’ajoute désormais à ce spectre de missions déjà conséquent, la lutte anti-incendie.

2 Polyvalent, le Panther est utilisé principalement dans le cadre de missions de lutte au-dessus de la surface, de lutte contre les trafics illicites et de contre-terrorisme maritime.

3 Le Hawkeye, avion de guet aérien embarqué, a pour mission d’éclairer la force, de contrôler les aéronefs présents, d’assurer la coordi-nation des missions aériennes et d’infor-mer les contrôleurs tactiques opération-nels de la situation « temps réel » sur le théâtre.

4 L’Alouette III est le doyen des hélicop-tères des forces armées.

InterviewCF Laurent Viala, officier prog ATL2 à propos de « la frégate volante » en cours de rénovation Un état des lieux du programme Le contrat de rénovation du système d’armes ATL2 a été notifié en octobre 2013. Les essais en vols sur l’avion prototype ont débuté fin décembre 2016 et s’achèveront en janvier 2019 avec la première livraison d’un ATL2 rénové à la Marine. La mise en service opérationnelle de ce nouveau standard interviendra en 2020.

Quels sont les enjeux du programme de rénovation pour l’ATL2 de demain ?Les enjeux de ce programme sont la restauration des performances du système de combat induite par les obsolescences du radar, du calculateur tactique, de la boule optronique et l’acquisition de capteurs modernes (acoustique) pour permettre à l’ATL2 de faire face à l’évolution du contexte d’emploi et de la menace (prolifération de sous-marins classiques performants et discrets).

Quelles seront les capacités opérationnelles de l’ATL2 après ces rénovations ?La modernisation du système acoustique permettra la mise en œuvre et le traitement d’un plus grand nombre de bouées acoustiques (jusqu’à 32), ainsi que l’utilisation de nouvelles bouées acoustiques numériques. Le capteur optronique disposera à la fois de voies visibles, proche infrarouge et infrarouge, permettant un gain de performance d’un facteur 3 à 5. Le radar disposera de nouveaux modes de détection et verra ses performances améliorées sur des cibles maritimes par mer formée et sur cibles fugitives. Enfin, le nombre de pistes traitées par le système sera multiplié par 10. L’opération inclut également les moyens sols associés : système de préparation et de restitution de mission et moyens d’entraînement tactique.

L’Alouette III L’Alouette III, doyen des hélicoptères des forces armées, rend encore de fiers services au sein de l’aéronautique navale. Appareil polyvalent longtemps utilisé pour des missions de sauvetage en mer, il a été remplacé dans ces missions par le Dauphin. L’Alouette III est aujourd’hui utilisée dans le cadre de missions d’entraînement et de soutien. Il est embarqué sur des frégates de surveillance.

TémoignagesLV Laurence, adjoint COMTECH « Officier spécialisé de la Marine MAERO (maintenance aéronautique) et affectée comme adjoint au COMTECH de la flottille 4F, mon rôle est de permettre la mise en œuvre des aéronefs Hawkeye pour répondre aux sollicitations opérationnelles tout en veillant au bon moral du personnel. « Maman », mon call sign parle d’ailleurs de lui-même. Mon engagement opérationnel a été très fort depuis septembre 2014, date à laquelle j’ai rejoint la flottille 4F puisque j’ai pris part aux trois déploiements Arromanches. Cet investissement a été couronné par la possibilité de prendre part aux missions de la flottille en me qualifiant comme membre d’équipage occasionnel. Mon plus fort souvenir est mon premier catapultage à bord du Charles de Gaulle le 7 octobre 2015. Je totalise à ce jour 22 appontages/catapultages sur Hawkeye. »

EV1 Benjamin (31F), TACAE « Affecté à la flottille 31F en tant que tacticien aéronautique, j’opère à bord de l’hélicoptère Caïman depuis 2013. Situé à l’avant, mon poste vise à collecter et à traiter les informations recueillies par les senseurs présents à bord (radar, FLIR, sonar, bouées). Lors de missions de luttes anti-sous-marine et antinavire, cette base de données pose les fondements de la tactique que je vais adopter. J’assure aussi la diffusion des données au sein de la force dans laquelle j’évolue comme ce fût le cas lors de la dernière mission Arromanches 3 où j’étais « aéro 2 » au sein du détachement 31F /CDG. En tant qu’hélicoptère nouvelle génération au potentiel avéré, le Caïman m’offre la possibilité de travailler en coopération avec un large panel d’unités (Rafale, Hawkeye, FDA) au sein du GAN. »

Focus Le Dauphin vers la défense maritime du territoire (DMT) Le Dauphin, spécialisé dans les missions de service public et de sauvetage maritime, tient en permanence l’alerte Secmar (sauvetage et secours en mer). Il œuvre également à bord du porte-avions Charles de Gaulle pour la sauvegarde des équipages lors des phases de catapultage, de jour comme de nuit. Une réorientation des missions confiées à la flottille 35F est actuellement en cours pour réorienter l’activité des Dauphin N de l’action de l’État en mer (sauvetage en mer, lutte contre les pollutions et la pêche illégale…) vers la défense maritime du territoire (DMT).

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C. B. : Le recrutement est un enjeu majeur. Quelles ont été les dernières évolutions et quel est le cap à adopter pour les prochaines années ?VAE J.-B. D. : La Marine compte 42 000 ma-rins, civils et militaires. Le recrutement a tou-jours été un enjeu majeur pour la Marine et l’est encore plus depuis les attentats de 2015, qui ont conduit au gel des dé�ations. À titre d’exemple, pour 2017, nous recrutons entre 3 500 et 4 000 marins ce qui représente 9 % des e�ectifs. C’est autant qu’une entreprise de 150 000 personnes. C’est considérable.Depuis 2014, le recrutement a augmenté de près de 60 % pour le personnel o�cier et d’environ 40 % pour le personnel o�cier marinier et équipage. Par ailleurs, je veux rappeler que le recrutement o�ciers par voie interne o�re de belles perspectives de carrière aux o�ciers mariniers. Nous avons besoin de leur expérience pour consolider l’ossature et la richesse de notre Marine. Cette voie illustre bien l’escalier social que la Marine promeut.En�n, le recrutement ne se limite pas à l’active. Il est également déterminant dans la réserve qui connait une forte montée en puissance et participe concrètement aux mis-sions de la Marine. Ce soutien est aujourd’hui indispensable à nos forces pour lesquelles elle agit comme un véritable ballon d’oxygène. Le personnel civil connait aussi une augmen-tation de ses e�ectifs : les départs d’agents

Du 15 mars au 25 avril 2017, le vice-amiral d’escadre Jean-Baptiste Dupuis est allé à la rencontre du personnel militaire et civil de la Marine lors de la traditionnelle tournée des ports annuelle. Il revient sur ces rencontres avec les marins et fait un point sur la politique des ressources humaines et les préoccupations actuelles de la DPMM.

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« Chaque marin compte et la Marine compte sur chacun d’entre eux » VAE Jean-Baptiste Dupuisdirecteur du personnel militaire de la Marine (DPMM)

COLS BLEUS : Amiral, que retenez-vous de votre première tournée des ports ?VAE JEAN-BAPTISTE DUPUIS : Tout d’abord l’engagement et l’enthousiasme des marins pour remplir leur mission et égale-ment leur franchise. La Marine dispose d’un personnel de qualité, pleinement conscient de ses atouts extraordinaires, mais aussi des di�cultés qu’elle doit a�ronter. Je retiens éga-lement mes échanges au contact des marins, au cours des déjeuners ou pendant les tables

rondes. Les débats étaient riches et animés, toujours constructifs pour faire avancer la ré�exion dans la même direction, celle de la mission. Je suis très satisfait des discussions que j’ai pu avoir avec les marins de tous grades et de toutes unités rencontrés car ils permettent à la DPMM d’avancer.

C. B. : Quel est le message principal à retenir concernant la politique RH mise en œuvre par la DPMM ?VAE J.-B. D. : Chaque marin compte et la Marine compte sur chacun d’eux, cette relation réciproque est fondamentale. Quels que soient sa spécialité, son niveau d’emploi, son statut ou son parcours, chaque marin doit prendre conscience qu’il est un maillon essentiel de la Marine. L’humain est au cœur de cette politique, à travers l’individualisation de la gestion au sens global. La DPMM est attentive à chaque marin, à ses aspirations comme à ses di�cultés, et le dialogue permet de bâtir des parcours individualisés autant qu’il est possible de le faire. À l’inverse, les marins ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont militaires et qu’à ce titre ils doivent faire face à des contraintes inhérentes au métier ou au parcours professionnel suivi. Je fais référence ici à la mobilité, aux a�ectations lointaines, aux rythmes opérationnels qui sont réels mais que nous veillons à limiter autant que possible pour ne pas que cela pèse trop fortement sur le personnel.

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civils sont aujourd’hui plus que compensés par un recrutement important.Je veux en�n rappeler que le marin est le premier recruteur. La majorité des marins sont dans la Marine parce qu’un proche les a motivés à l’engagement. C’est pourquoi je remercie les quelque 800 marins des forces et des écoles qui, au-delà des escales de nos bâtiments et des échanges avec les villes mar-raines, ont contribué activement aux actions de recrutement menées par le service de re-crutement de la Marine (SRM) depuis 2015. Je suis conscient des e�orts consentis par leurs unités. Ils contribuent assurément au succès global de notre manœuvre RH depuis 2015.

C. B. : Pouvez-vous nous décrire plus préci-sément les mesures de fidélisation mises en place par la Marine ? Quelles sont les autres mesures d’accompagnement des marins ? VAE J.-B. D. : La �délisation doit être la préoccupation de tous. Depuis un an, dans le cadre du plan de valorisation de la condition militaire et pour compenser la forte augmen-tation des sujétions, des mesures indem-nitaires importantes ont été décidées (voir encadré). Ces mesures marquent la recon-naissance de l’engagement des militaires, sur le territoire national comme en opérations extérieures. Dans le domaine de l’accompagnement du marin et de sa famille, la Marine a di�usé un document de politique sociale, dont l’objectif est de dé�nir ses priorités vers les nombreux organismes qui y concourent : hébergement en enceinte militaire dans des conditions de vie décentes, accompagnement de la famille durant les absences, aide à la mobilité géo-

Mesures indemnitaires prises en 2016 :• Paiement de deux jours de permissions complémentaires planifiées (PCP).• Création de l’indemnité d’absence cumulée (IAC).• Doublement de l’indemnité de sujétion d’alerte opérationnelle (AOPER) avec une extension aux fonctions de sécurité de protection des unités militaires.Ces mesures ont été complétées par les décisions suivantes (publiées par GNM le 12 mai 2017) :• Le doublement de l’indemnité de sujétion d’absence du port-base (ISAPB). • Revalorisations de l’indemnité spéciale de sécu-rité aérienne (ISSA) et de l’indemnité de mise en œuvre et de maintenance des aéronefs (MAERO).• Augmentation du contingent de primes de haute technicité (PHT).

Mesures d’amélioration et de valorisation de la fonction militaire

Les marins se sont déplacés en nombre pour assister aux conférences plénières.

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graphique du marin et de sa famille, déve-loppement de la communauté marine, o�re de loisirs. Par cette démarche, la Marine dé-montre sa volonté de soutenir les familles et d’améliorer la conciliation « V2P » (vie privée et vie professionnelle) de son personnel, gage d’e�cacité pour la réalisation des missions qui lui sont con�ées.

C. B. : Quelles sont vos principales préoccu-pations pour les mois à venir ?VAE J.-B. D. : Le programme Source Solde, appelé à remplacer à terme Louvois, constitue une priorité pour la DPMM. La Marine a été choisie pour être la première armée à basculer sur ce système. Nous sommes actuellement dans une phase de tests durant laquelle nous véri�ons la capacité du logiciel à générer une solde exacte pour l’ensemble des marins. La bascule sur Source Solde ne se fera évidement que si nous sommes absolument certains de la parfaite capacité du système à produire une solde juste.Les marins isolés sont également au cœur des préoccupations de la Marine. L’accès à l’actualité RH de la Marine sur Internet, la di�usion d’un guide spéci�que, l’apport d’un soutien en termes de gestion ou d’habillement sont autant d’éléments visant à limiter leur isolement, qu’il soit géographique ou infor-matif, et à consolider leur identité de marin. En�n, mon travail quotidien est de fournir des marins formés et motivés aux employeurs de la Marine. La diversité des métiers et des employeurs constitue un dé� quotidien pour la DPMM. Le recrutement, la formation, l’emploi et la �délisation répondent au besoin de fournir aux unités, qu’elles soient opéra-tionnelles ou du soutien, des marins motivés, heureux et �ers, aptes à tenir leur emploi en tout temps et en tous lieux.

PROPOS RECUEILLIS PAR L’ASP NICOLAS CUOCO

Table ronde avec les représentants du personnel non-officier de la Force d’action navale de Brest.

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Phénomène en pleine expansion dans le Pacifique sud, la pêche illicite est une menace nouvelle qui place désormais la police des pêches au cœur des missions des Forces armées de la Nouvelle-Calédonie (FANC). La persévérance et la coopération régionale seront les clés de la réussite de ces opérations, dont le résultat ne pourra être apprécié que sur le long terme.

Depuis mai 2016, les opérations de lutte contre la pêche illicite se multiplient dans la zone économique exclusive (ZEE) de Nouvelle-Calédonie, à mesure que s’y intensi�ent les activités

de pêche menées illégalement, notamment par des navires battant pavillon vietnamien. La police des pêches est ainsi devenue une mission de premier plan pour les moyens aériens et maritimes positionnés en Nouvelle-Calédonie. Mais cette mission ne se limite pas aux eaux territoriales françaises puisque les FANC veillent aussi à faire respecter la réglementation en matière de pêche dans les eaux internationales relevant de la zone de responsabilité permanente du commandant supérieur des FANC.La police des pêches couvre des enjeux consi-dérables. Elle assure la défense des intérêts éco-nomiques et environnementaux de la France, en préservant la �lière pêche et en protégeant la ressource halieutique. Exigeant un travail de surveillance étroite de la zone économique exclusive (ZEE), la police des pêches concourt

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Opération de surveillance maritime du Gardian dans la ZEE de Nouvelle-Calédonie.

Les nouveaux enjeux de la police des pêches en Nouvelle-Calédonie

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planète mer

La Glorieuse et La Moqueuse. Ces moyens sont parfois renforcés par l’avion tactique de transport Casa de l’armée de l’Air et la vedette côtière de surveillance maritime Dumbéa de la Gendarmerie maritime. Cependant, la sur-veillance maritime ne se limite pas à l’emploi de moyens militaires : l’utilisation de l’ima-gerie satellite Trimaran et la contribution des usagers de la mer (pêcheurs, administrations opérant en mer…) ont également leur rôle à jouer.

UNE COOPÉRATION RÉGIONALE ESSENTIELLEÀ l’issue de ce travail de surveillance en mer, des navires de pêche peuvent être détectés. La police des pêches consiste alors à véri�er, par des interrogations et des inspections, que ces pêcheurs respectent la réglementation en vigueur dans la zone. En cas d’infraction, les navires sont arraisonnés. Depuis mai 2016, quinze navires ont été arraisonnés ou déroutés et plus de 28 tonnes d’holothuries saisies dans la ZEE de Nouvelle-Calédonie.Les unités de la Marine e�ectuent également des missions de police des pêches dans les eaux internationales qui relèvent de la zone de res-ponsabilité permanente du commandant supé-rieur des FANC. Dans ces zones de haute mer, la police des pêches peut être assurée au cours de missions d’opportunité ou dans le cadre d’opérations avec les partenaires régionaux. Les FANC participent ainsi, depuis plusieurs années, aux opérations Rai Balang, Kuru Kuru et Tui Moana, organisées sous couvert de l’Agence des pêches du Forum des îles du Paci�que (FFA)(1), ainsi qu’aux opérations Nasse, dans le cadre du Quadilateral Defence

également à la défense maritime du territoire et au maintien de la souveraineté de l’État dans ses eaux.Volet de l’action de l’État en mer, la police des pêches s’inscrit dans un cadre interministériel mobilisant les ministères de l’Intérieur, de l’En-vironnement, de la Justice et de l’Économie, et auquel contribuent les armées. En Nouvelle-Ca-lédonie, cette mission est réalisée sous l’autorité du délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, le haut-commissaire de la Répu-blique en Nouvelle-Calédonie. Il est conseillé par le commandant de zone maritime (CZM) qui fait plani�er et exécuter les actions en mer avec le concours des moyens des FANC et de l’ensemble des administrations qui opèrent en mer.

UNE PRÉOCCUPATION MAJEURELa ZEE de Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna a toujours fait l’objet d’une surveil-lance maritime attentive pour veiller au respect de la réglementation en matière de pêche. Presque intégralement classée en aires marines protégées, ses 1,8 million de km2 sont le terrain de jeu d’une ressource halieu-tique très riche qu’il convient de préserver. Toutefois, depuis le printemps 2016, la lutte contre la pêche illicite y est devenue une préoccupation majeure du fait de la présence récente et massive de navires battant pavillon vietnamiens venant pêcher illégalement dans les eaux calédoniennes (la pêche y étant inter-dite aux navires étrangers, sauf dérogation).Ces embarcations, surnommées « Blue boats » en raison de la couleur bleue de leurs coques, prennent la mer pendant plusieurs semaines pour transiter de leur pays d’origine vers les récifs calédoniens. Quittant leurs zones tradi-tionnelles de pêche en mer de Chine méridio-nale, en raison de l’appauvrissement de ses eaux et de l’attitude ferme des pêcheurs chinois à leur égard, les « Blue boats » se dirigent de plus en plus vers le Sud du Paci�que, à mesure que les traitements répressifs in�igés par les états côtiers se durcissent. L’intérêt �nancier justi�erait les risques pris : les « Blue boats » viennent jusqu’en Nouvelle-Calédonie pêcher des holothuries, ces concombres de mer dont le prix de vente sur les marchés asiatiques peut atteindre jusqu’à 1 000 € le kilo.Pour lutter contre ce phénomène, des opéra-tions de police des pêches sont régulièrement menées. Baptisées UATIO, du nom d’une passe du Sud de la Nouvelle-Calédonie, elles sont entrées, �n avril, dans leur neuvième phase.Comme pour toutes missions de police des pêches, la surveillance maritime est le point de départ de ces opérations. Elle s’e�ectue grâce aux moyens de la Marine nationale, par l’avion de surveillance maritime Gardian, la frégate de surveillance Vendémiaire, le bâtiment multi-missions D’Entrecasteaux et les patrouilleurs

Coordinating Group (QUAD)(2). Les navires délictueux se jouant des frontières maritimes, la coopération régionale est un paramètre essentiel de la lutte contre la pêche illicite dans la zone. Récemment et en raison de la recrudescence de « Blue boats » vietnamiens dans les eaux du Paci�que, cette coopération régionale s’est intensi�ée. Le CZM Nouvelle-Calédonie, le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, s’est ainsi rendu aux îles Salomon dans le cadre d’un séminaire entre États membres de la FFA, où la dimension régionale du phénomène a lar-gement été partagée. Il a également rencontré à deux reprises les autorités du Maritime Border Command et de l’Australian Fisheries Manage-ment Authority, pour discuter d’une stratégie commune à la France et l’Australie pour lutter contre la pêche illicite.L’intérêt de ce rapprochement entre voisins du Paci�que prend tout son sens sur le terrain. Entre le 22 mars et le 15 avril, une opération d’ampleur régionale a ainsi permis de mettre �n aux activités illicites d’une �ottille entière de « Blue boats ». Le résultat de cette opéra-tion souligne l’e�cacité d’une collaboration entre pays frontaliers : l’ensemble des navires de cette �ottille se trouve désormais dans les ports d’Honiara, Cairns et Nouméa, ou ont quitté nos ZEE respectives.

ASP CAMILLE POLI

(1) La Forum Fisheries Agency (Agence des pêches du Forum des îles du Paci�que) a été créée en 1979 par les États membres du Forum des îles du Paci�que dans le but de gérer, surveiller, protéger et développer leurs ressources marines, en particulier les espèces migratoires (les thonidés). (2) Le Quadilateral Defense Coordinating Group est une organisa-tion régionale regroupant la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Créée en 1992, elle vise à o�rir à ses pays membres un espace de concertation en matière de coopération et de défense.

La Dumbéa intercepte des « Blue boats ».

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Jeu de guerre Au cœur de la mise en condition opérationnelleNato Response Force Objectif 2018Interview Mme Meyer, soutien indéfectible de l’École des mousses

Les commandos marine ont un processus unique de mise en condition opérationnelle

au terme duquel les exercices de synthèse, plus vrais que nature, permettent d’éprouver la capacité d’une unité commando à préparer et conduire une opération spéciale sous l’œil vigilant des entraîneurs de la division préparation opérationnelle de l’état-major d’Alfusco. 4 mois de mise en condition opéra-tionnelle pour quali�er les savoir-faire individuels et collectifs du commando (groupes d’assaut, équipes spéciales de neutralisation et d’observation, groupe de contre-terrorisme et libéra-tion d’otages, élément de commande-ment) mais également pour quali�er la capacité opérationnelle de l’unité commando (capacité à œuvrer comme un seul homme, à intégrer les appuis spécialisés de Kie�er et Ponchardier, à opérer avec des aéronefs des armées de Terre et de l’Air, avec des aéronefs et bâtiments de la Marine). À la clé : la quali�cation opérationnelle, puis un déploiement de 4 mois à Djibouti pour a�ner la préparation opérationnelle en milieu hostile et en�n une période de déploiements en opérations exté-rieures de 16 mois. En 2 ans, la boucle est bouclée et le commando repart en mise en condition opérationnelle.Forces spéciales au large mais aussi à terre, la mise en condition opéra-tionnelle doit permettre d’éprouver les compétences du commando aussi

bien pour conduire des opérations spéciales en mer, depuis le large vers la côte et à terre. Varier les environ-nements, varier les milieux, varier les scénarios d’engagement. À Lorient, sur les champs de tir du Linès-Bégo, au village de combat de Lann-Bihoué ou sur l’ilot Saint-Michel, dans les forêts de Coëtquidan, au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB) à Sissonne, ou en Méditerranée, l’unité valide une à une ses quali�cations. Et quand viennent

Jeu de guerre

Au cœur de la mise en condition opérationnelle

les grands exercices de synthèse, c’est toute la Forfusco qui se mobilise.

ENTRAÎNEMENT AU COMBAT URBAINPlongée dans une semaine glaciale dans les Hauts-de-France pour le premier volet de la synthèse, au CENZUB de l’armée de Terre. Un site unique où des infrastructures sont re-produites pour permettre l’entraîne-ment des forces armées au combat ur-bain. Associé au régime des champs de tir, ce site permet aux unités

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Photos réalisées par un commando marine qui porte ainsi un regard unique, intérieur, sur leur entraînement.

1 et 2 Observer, traiter et trans-mettre le ren-seignement. Un préalable à toute action.

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commandos marine de déployer leur imagination. Ici, l’ennemi est incarné par des jeunes fusiliers marins dirigés pour l’occasion par des instructeurs commandos marine aguerris, inven-tifs pour recréer des obstacles et si-tuations tactiques réalistes et inédites. L’unité commando marine, elle, se voit con�er une mission, des moyens et doit déployer tout son talent pour recueillir le renseignement, élaborer un plan d’opération, et, sur le terrain, tenter de surpasser les instructeurs. Derrière chacun de leur mouvement, d’autres instructeurs sont là pour analyser le geste, détecter les erreurs potentielles, et surtout débriefer après chaque phase ce qui peut être amélioré et envisager les autres modes d’action possibles. La mise en condition opérationnelle, c’est confronter les savoir-faire de l’unité à l’expérience de leurs pairs, aux meilleurs d’entre eux – sélection-nés pour leur expérience opération-nelle, leur créativité opérationnelle mais aussi leur capacité à éprouver et transmettre.Après cette phase terrestre, l’unité se prépare à une nouvelle séquence éprouvante, en mer.

3 Début de la progression vers la zone urbaine. On distingue à l’arrière d’un groupe les instructeurs qui observent les commandos. Ils les suivront pendant toute l’action. Après, ils analyseront et débrieferont avec eux le déroulé de l’opération.

4, 5 et 6 Les infrastructures du CENZUB permettent de simuler de façon réaliste une action en milieu urbain et d’asso-cier des moyens des forces armées conventionnelles aux scénarios des exercices.

7 En face, une équipe de fusiliers marins joue « les plastrons », sous la direction d’instruc-teurs commandos marine du bureau entraînement.

8 et 9 Pendant l’exercice, l’unité en MECO doit aussi montrer sa capacité à intégrer les appuis spécialisés (ici de Kieffer avec un cynotechnicien et des drones) ou conventionnels comme une sec-tion d’infanterie motorisée avec ses VAB – véhicules de l’avant-blindé.

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BRILLANT MARINER 2017 Avant de participer à la NRF, les unités se préparent au niveau national, puis s’entraînent dans un environne-ment multinational avec les autres pays de l’Alliance. La certification de FRMARFOR comme MCC sera réalisée lors de l’exercice majeur Brillant Mariner en octobre prochain. Cet entraînement opérationnel en Méditerranée réunira plus de 40 bâtiments (dont 3 amphibies) et de nombreux aéronefs en prove-nance des nations de l’Alliance. Ces exercices n’offrent pas seulement aux forces maritimes de l'OTAN un entraî-nement mutuel, ils constituent égale-ment une démons-tration dissuasive de l'Alliance.

Durant toute l’année 2018, la Marine nationale assurera l’alerte du commandement de

la composante maritime (MCC) de la Nato Response Force (NRF). Cette prise d’alerte se prépare dès l’année 2017 à l’occasion de plusieurs exercices avec les autres nations de l’Alliance.Créée lors du sommet de Prague en no-vembre 2002, la NRF est une force mul-tinationale à haut niveau de préparation, composée d’éléments des armées de Terre, de l’Air, de la Marine et des forces spéciales. Ces composantes sont ca-pables d’agir rapidement, partout où cela s’avèrerait nécessaire, face à l’ensemble des menaces de sécurité, et d’apporter ainsi une réponse à la gestion de crises liées à la défense collective des membres de l’OTAN. En 2014, il a été décidé de renforcer encore le niveau d’alerte de la NRF en créant une force opération-nelle interarmées à très haut niveau de préparation. Le commandement de la NRF relève du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR). La décision de déployer la NRF est prise par le Conseil de l’Atlantique Nord, l’organe supérieur de décision politique de l’Alliance.

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La composante maritime est articulée autour des groupes maritimes perma-nents OTAN (SNMG) et des groupes permanents OTAN de lutte contre les mines (SNMCMG). Les pays de l’Alliance a�ectent des unités pour une période de 12 mois. Le comman-dement de cette composante fonc-tionne désormais par rotation entre quatre pays (Espagne, France, Italie, Grande-Bretagne). Ainsi, en 2018, le

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commandant de la composante ma-ritime NRF (Maritime Commander Component) sera assuré par l’amiral commandant la Force aéromaritime française de réaction rapide (FR-MARFOR). Cette rotation des forces et du commandement permet d’amé-liorer l’interopérabilité et concourt à la poursuite de la transformation des forces de l’Alliance.

LV THIERRY MAGUET

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Héritière de la famille ayant fondé les Galeries Lafayette et ex-présidente du conseil de

surveillance du groupe éponyme, Mme Léone Meyer est, depuis 2009, bienfai-trice de l’École des mousses.

COLS BLEUS : Quelle est l’origine de votre engagement actuel pour l’École des mousses ?MME MEYER : Il y a 7 ans, j’ai lu dans la presse un article concernant l’École des mousses qui m’a fait réagir et contacter le directeur du CIN (Centre d’instruction naval) de l’époque, le commandant Bernard Riou grâce à l’un de mes amis l’amiral Viriot. J’ai été reçue par l’équipe dirigeante du CIN avec l’amiral Viriot et l’un de mes collaborateurs, et j’ai quitté cette réunion très séduite par la façon dont la Marine concevait la formation des jeunes mousses, et leur insertion très rapide dans les équipages de la Marine, après seulement 10 mois de

formation. Mes �ls et moi avons alors décidé de soutenir �nancièrement ce projet.

CB : D’où vient votre soutien à l’École des mousses et, par-là, votre souhait d’aider les jeunes en difficulté à se réinsérer dans la société ?MME M. : Dans ma vie, j’ai eu énor-mément de chance et d’ailleurs le voilier que mes �ls et moi avons o�ert à l’École des mousses s’appelle, pas tout à fait par hasard, Atout chance. Je me souviens d’une grande discussion avec la Marine, qui pour des raisons, que je comprends aussi, n’était pas

Interview

Mme Meyer, soutien indéfectible de l’École des mousses

très favorable au mot chance pour un bateau, mais je l’ai maintenu parce que cela correspondait vraiment à ma propre vie.

CB : Vous êtes marraine de la promo-tion « Second Maître Corneille Marie Bayon 2015-2016 » de l’École des mousses, quel message adressez-vous à ces jeunes mousses à qui la Marine veut donner une nouvelle chance ?MME M. : Lors de leur remise de di-plômes en juin 2016, je leur ai adressé un message qui, je crois, correspond aux valeurs qui sont les miennes et qui sont également les leurs : Militaire et Marin vous n’avez pas choisi le chemin de vie le plus facile. Sur ce chemin vous avez déjà et vous allez encore rencontrer des obstacles qui vous sembleront insurmontables. Mais comme vous avez pu en juger, rien n’est insurmontable : le corps, l’esprit et le cœur disposent de res-sources presqu’in�nies. En octobre 2015, beaucoup parmi vous ont dû se poser des questions sur la voie qu’ils avaient choisie. Et en ce mois de juin 2016 vous recevez votre diplôme. Vous avez donc réussi à surmonter toutes les di�cultés et vous avez tenu bon. Vous aurez d’autres di�cultés et vous allez continuer à tenir bon car vous serez accompagnés et soutenus comme vous l’avez été jusqu’à présent.Soutenus par la con�ance qu’ont mise en vous vos familles, votre marraine, vos enseignants, vos camarades et votre pays. Soutenus par les valeurs que l’on vous a inculquées pendant toute cette année de formation. En complément de ces valeurs, je sou-haite vous commenter deux autres valeurs tout simplement humaines et donc universelles qui, je crois, pourront vous aider face aux di�-cultés. La première se trouve dans un recueil de maximes de rabbins vivant au IIe siècle après Jésus-Christ. En traduction libre à partir de l’hébreu elle dit ceci : « Là où il n’y a plus d’hommes, essaie de continuer à te comporter comme un homme. » Dit autrement, lorsque tu rencontres la barbarie parmi les humains, continues à te comporter comme un être humain. La seconde a à peine besoin de commentaires. Beaucoup parmi vous la connaissent déjà, elle est tirée du livre de Saint Exupéry Le Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ».

Le 13 novembre 2015, visite à l’École des mousses de Mme Meyer, marraine de la promotion 2015/2016 Second- Maître fusilier Corneille Marie Bayon.

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Biographie du CGA Macary • 3 comman-dements : commandant des frégates Jean de Vienne, Prairial et de la flottille d’avions de patrouille maritime 23F ; • Au CGA depuis 2009 : missions de contrôle IGESA, des bases de défense Avord-Bourges, Pau, Djibouti, Émirats arabes unis, des systèmes d’information du Rafale, des unités de l’aviation légère de l’armée de Terre. • Secrétaire général du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM) de 2011 à 2013 : Rapports annuels portant sur « La condition des militaires du rang et les rémunérations des militaires » et « Les femmes dans les forces armées françaises ».• 2016 : nommé secrétaire général du CSFM par le ministre de la Défense.

Tous les militaires peuvent s’adres-ser directement au CSFM, en dehors de toute voie hiérarchique, pour poser des questions concer-nant le statut et la condition militaire. Envoyez votre question par mail au CSFM via Internet à l’adresse [email protected] ou bien par Intranet à l’adresse [email protected]

Info

CSFM

Des marins bien représentés

Entreprise en 2013, la rénovation de la concertation au sein des armées a connu en ce début d’année 2017 une évolution majeure avec la réforme du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM) et des conseils de la fonction militaire. Le contrôleur général des armées Patrick Macary, secrétaire général du CSFM, nous présente les premiers travaux de la nouvelle concertation. ASP NICOLAS CUOCO

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Cols Bleus : Monsieur le contrôleur général, pouvez-vous rappeler les enjeux et l’importance des instances de concertation ? Controleur général des armées Macary : Les instances de concertation

sont capitales pour faire le lien entre le terrain et les hautes autorités. Le rôle des membres du CSFM est de comprendre ce qui se passe et de l’exprimer au plus haut niveau. La concertation permet des re-montées d’informations rapides et précises.

C. B. : Pouvez-vous nous faire un point sur les travaux récemment menés par le CSFM ?CGA M. : Depuis le 5 janvier 2017, le CSFM a procédé à l’examen de 19 textes, lois, décrets et arrêtés. Compo-sé de 42 militaires d’active et 3 retraités, le Conseil est réparti dans 3 commis-sions : statutaire, indemnitaire et condi-tion du personnel, qui vient d’ailleurs de porter le sujet sensible du logement et de l’hébergement en Île-de-France, en s’appuyant sur les travaux du CFMM.

C. B. : Concrètement, comment se déroule le travail des 45 membres du CSFM au quotidien ?CGA M. : Un membre du CSFM habite à la fois à Paris et dans son port. À Paris, il a un travail très prenant en commission où il rapporte un texte et le présente au sein de sa commission puis une fois adopté, au sein du Conseil. Un membre peut être amené à dialoguer directe-ment avec le ministre et/ou avec le Haut Comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM). Dans leur port, les membres ont carte blanche et éta-blissent un réseau de confiance orga-nisé et activé par eux-mêmes. J’insiste auprès d’eux sur leur devoir d’écoute en local et sur la nécessité d’expliquer dans leur environnement le contenu des avis donnés au ministre.

C. B. : Avez-vous un message à faire passer aux marins ?CGA M. : Au CSFM, les marins sont bien représentés et avec des gens de qualité ! Ils sont présents dans chaque commission, et y exercent la fonction de secrétaire ou d’adjoint. La force de ce CSFM est de porter l’identité de chaque armée et d’échanger dans le temps et en profondeur avec les autres armées. Le CSFM s’enrichit des expériences de chacun au bénéfice de l’intérêt commun, des militaires et de leur famille.

Le CGA Macary échange avec les membres du CSFM.

Marins du CSFM en session de travail.

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Préparations militaires marine

Initiation au métier de marin

Encadrées par des réservistes issus du monde civil ou militaire, les préparations militaires marine (PMM) réparties sur le territoire national contribuent au renforcement du lien armées-Nation et à la sensibilisa-tion des jeunes à la citoyenneté et aux enjeux de la Défense. Chaque année, grâce aux PMM, près de 2 500 jeunes, âgés de 16 à 21 ans, découvrent le métier de marin. Un investissement sur l’avenir, pour les jeunes comme pour la Marine. EV1 SARAH VIOLANTI ET ASP NICOLAS CUOCO

Chiffres clés• Près de 77 centres PMM en métropole et outre-mer.• 430 instructeurs, principalement réservistes opérationnels.• Environ 2 500 stagiaires PMM pour l’année scolaire 2016/2017.• En moyenne, 250 stagiaires PMM sont sélectionnés pour suivre une formation militaire initiale du réserviste (FMIR) chaque année.

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Les PMM s’inscrivent dans le cadre des préparations militaires initiales et de perfectionnement à la Défense nationale (PMIPDN).

Cette période militaire de découverte et d’initiation aux métiers de la Marine se déroule en deux temps :• une période échelonnée sur toute l’année scolaire (environ 12 samedis ou dimanches) axée sur l’apprentis-sage du milieu militaire et maritime, la pratique du sport et l’entraînement à des exercices de sécurité (découverte de l’organisation de la Défense, ap-prentissage de l’ordre serré, formation à la conduite des embarcations à moteur…) ;• 5 jours dans un port militaire durant les vacances scolaires pour visiter des bâtiments et embarquer à bord de l’un d’eux.

Ainsi, chaque stagiaire a l’opportu-nité de vivre une expérience unique et enrichissante. Les formations au maniement des armes et aux premiers secours sont également dispensées. Le stagiaire porte l’uniforme et peut être amené à participer à des cérémonies militaires.

APRÈS LES PMM: DEVENIR MARIN D’ACTIVE OU DE RÉSERVE Les stagiaires PMM qui le souhaitent peuvent s’orienter vers un engagement d’active ou au sein de la réserve opéra-tionnelle. Chaque année, de nombreux stagiaires signent un premier contrat dans la Marine à l’issue d’une PMM. Ils peuvent ainsi contribuer pleinement aux missions de la Marine qu’ils ont découvertes durant leurs stages.

Vous souhaitez suivre une PMM ou une PMS, consultez le site internet http://www.etremarin.fr/preparations- militaires et sa rubrique « nous rencontrer » pour connaître le CIRFA le plus proche de chez vous. Pour plus d’informations sur la réserve, rendez-vous sur reserve.marine.defense.gouv.fr.

Info

TÉMOIGNAGE

SM Farida : « J’ai découvert un autre monde et je me suis découverte moi-même »

« Je suis origi-naire d’Alsace et j’ai suivi la PMM de Belfort en 2011. Depuis 2013, je suis em-barquée comme manœuvrier sur le bâtiment de commandement et de ravitaille-ment Marne. J’ai connu l’exis-tence des PMM pendant un

forum des métiers à Strasbourg et j’ai tout de suite été séduite. Comprendre le fonctionnement de la Marine, assister à des cérémonies, visiter des bases navales... J’ai découvert un autre monde dans lequel je me suis découverte moi-même. Après ça, je me suis dit : « C’est la Marine ou rien. Je veux m’engager ! » Si j’avais un conseil à donner à des jeunes qui hésitent à participer à une PMM ? Il faut y aller ! C’est un week-end sur deux, ce n’est pas grand-chose comparé à tout ce que l’on y vit, ce que l’on y apprend et aux rencontres que l’on y fait. Je le conseille vivement ».

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CABAM

Bilan des actions 2016

Le soutien des marins blessés et des familles endeuillées s’inscrit dans les valeurs fondamentales de la Marine : l’esprit d’équipage et de solidarité des gens de mer. Ces valeurs sont au cœur de la mission de la Cellule d’aide aux blessés et d’assistance aux familles de la Marine (CABAM) qui est un des maillons du soutien du marin et de sa famille dans les moments difficiles. EV2 LAURA COURTOIS

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L e rôle de la CABAM est de coor-donner le soutien administratif, social, juridique et humain des blessés et malades, que l’affec-

tion soit liée ou non au service, et de soutenir les familles de marins décé-dés. Cela se traduit par une aide dans l’accomplissement des démarches, en collaboration avec l’action sociale, les associations, les assurances et les mutuelles. La CABAM apporte éga-lement aux marins un soutien dans leur parcours de soins, leur réinsertion professionnelle et leur reconstruction par le sport. Elle est ainsi présente à chaque étape et veille à promouvoir l’intérêt du blessé, dans le respect des valeurs institutionnelles.

RECONSTRUCTION PAR LE SPORT En 2016, 25 marins blessés ont pu parti-ciper à des stages de reconstruction. Certains ont concouru aux Invictus Games à Orlando en Floride, participé aux rencontres militaires « blessures et sport » ou aux stages de resocialisation de l’association AD Augusta. D’autres étaient présents au stage multisports à Amnéville ou au stage nautique à Perpignan, tous deux organisés par le Cercle sportif de l’Institut national des Invalides.

Pour permettre aux marins de participer à ces événements, une convention a été signée entre la CABAM et l’Association pour le développement des œuvres sociales de la Marine (ADOSM), et un projet de partenariat est en cours avec la Mutuelle nationale militaire (MNM).

Brest, les 15 et 16 mars 2017. En parallèle du championnat de France militaire de natation, s’est tenue l’épreuve de natation du challenge « Ad Victoriam » réunissant les blessés des armées.

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En 2016• Au défilé du 14 juillet : six marins ont été invités en tribune d’honneur en signe de reconnaissance, à la suite de leurs blessures pendant l’opération Barkhane au Mali.• 7 septembre : deux marins blessés ont assisté au match de football du Variété Club de France à Paris, réunissant le Premier ministre, le ministre de la Défense, le chef d’état-major des armées et les chefs d’état-major d’armées, pour récolter des fonds en faveur des militaires blessés de guerre.• 8 décembre : lors d’une cérémonie aux Invalides, le ministre de la Défense a décoré quatre marins de la médaille du blessé.

En chiffres • 631 dossiers ouverts. • Participation à 12 stages sports et aide à la réinsertion socio-professionnelle.

TÉMOIGNAGE

MT Jérôme : « La CABAM est un soutien précieux »

Engagé en 2000 à l’École des fusiliers marins (Ecofus), le MT Jérôme passe son certificat d’ap-titude technique avant d’embar-quer en 2001 à l’Île Longue. En 2004, il est victime d’un accident de service et se démet

l’épaule droite. Il subit sa première opération en 2009, le moment pour la CABAM d’entrer en action : « Je montais un dossier de pension militaire d’invalidité et, sans aucune démarche personnelle, la CABAM a pris contact avec moi. Au début, le soutien était moral. Mon conseiller voulait savoir comment j’allais et si je n’avais pas de problème privé. Originaire du Morbi-han et me faisant opérer à l’hôpital militaire de Percy, ce soutien a été très précieux. Ne pouvant définitive-ment plus utiliser mon épaule, l’aide a également été administrative et RH. La CABAM m’a aidé à monter des dossiers de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et mon conseiller m’a orienté pour la suite de ma carrière. Aujourd’hui, je suis affecté à Lann-Bihoué au bureau du service courant. Bientôt, je serai réformé et pourrai occuper ce même poste en tant que civil. Tout ça, c’est grâce à la CABAM. »

Propos recueillis par l’ASP Nicolas Cuoco

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Stage organisé par l’association AD Augusta en partenariat avec la CABAM, première phase d’un parcours vers la réinsertion socio-professionnelle des blessés des armées.

[email protected] CABAM Paris : Tél. : 01 44 42 39 36 ou 35 CABAM Toulon : Pôle d’aide aux blessés, Tél. : 04 22 42 67 98 - Pôle d’assistance aux familles, Tél. : 04 22 42 12 31

Info

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Major Christian FaivrePlus ancien marin en activité

Son parcours1974 : Incorporation à l’École des apprentis mécaniciens de la flotte. 1975 : Rejoint le cours du brevet élémentaire de mécanicien.1975 à 1978 : Embarquements sur les dragueurs océaniques Canthö (en photo), puis Berneval.1978 : Obtention du brevet d’aptitude technique de mécanicien. Embarque sur le remorqueur de haute mer Centaure.1983 : Changement de spécialité mécanicien à fourrier (COMLOG) à la suite d’un accident de la circulation. 1984 à 2011 : Différentes affecta-tions à terre à Brest, Toulon, Hyères, Saint-Mandrier et Marseille. 2011 : Affecté au Centre d’expertise des ressources humaines Marine de Toulon en tant que chef de la division administration.2015 : Promu major.2017 : Décoré de la médaille militaire.

Meilleurs souvenirsMon premier embarquement comme matelot mécanicien sur le Canthö, affecté à la machine arrière j’effectuais le quart au local propulsion, assis sur un tabouret entre les moteurs, le casque anti-bruit sur les oreilles. Même si ce n’était pas toujours une vie facile cette période m’a laissé des souvenirs inoubliables. Il y a aussi la mission d’assistance aux pêches à bord du remorqueur de haute mer Centaure. En 1978, nous avons effectué une mission d’assistance aux pêches à Terre Neuve. Ce fut passionnant de partir à l’aventure sur une mer agitée, puis de soutenir et d’aider les marins pêcheurs qui exercent un métier exigeant.

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B asé à Toulon, au fort Lamalgue, le CERH Marine est une unité militaire de la

Direction du personnel militaire de la Marine rattachée au bureau droits financiers individuels.Cette unité est un centre expert en matière de ressources humaines, dans les domaines de la gestion administrative et de la solde. Elle a pour missions de soutenir les unités chargées de la saisie RH et de s’assurer du bon fonction-nement de la chaîne RH/solde. Le CERH assure également une aide au commandement et la gestion des administrés en situation par-ticulière. En raison des anomalies ré-currentes du système de solde Louvois, le ministre de la Défense a décidé la mise en place d’un nouveau logiciel nommé Source Solde. La qualification de ce nouvel outil pour la Marine est assurée par l’équipe Source Solde du CERH Marine, composée de

spécialistes aux compétences complémentaires (indemnitaire, informatique, base de données...). Le CERH gère le quotidien en maîtrisant Louvois et contribue à la préparation de l’avenir avec Source Solde.

Centre d’expertise des ressources humaines Marine

Incorporé le 4 mars 1974, le plus ancien marin de l’institution depuis le 18 juin 2016 se trouve au

Centre d’expertise des ressources humaines Marine à Toulon : le major Faivre. Il s’engage dans la Marine à l’âge de 15 ans, 8 mois en qualité de matelot de 2e classe à l’École des apprentis mécaniciens de la flotte de Saint-Mandrier promotion Escorteur d’escadre La Galissonière. Se classant 2e sur 369, il obtient le prix d’honneur de sa promotion puis rejoint le cours du brevet élémen-taire de mécanicien.Le 18 juin 1975, il embarque sur le dragueur océanique Canthö en tant que mécanicien machine arrière. En 1975, la vie d’un mate-lot embarqué était différente de celle d’aujourd’hui. À la cafétéria il y avait la table des « choufs », celle des engagés et celle des appelés, le dégagé s’effectuait uniquement à l’issue des appels des permissionnaires de 17 h ou de 19 h. L’officier de garde procédait à l’inspection de tenue de l’équi-page avant d’autoriser le dégagé. Si le marin manquait le dernier appel il lui fallait alors rester à bord jusqu’au lendemain. À la machine les QM1 manageaient les matelots, ils avaient parfois des méthodes

pédagogiques un peu abruptes qui amenaient rapidement les matelots à l’autonomie.Le 15 mai 1983, à la suite d’un accident de la circulation, la commission de réforme décide au vu de la qualité des services rendus de lui proposer une reprise au service avec changement de spécialité. Il rallie le cours du brevet élémentaire de fourrier le 1re sep-tembre 1983, puis le cours du brevet d’aptitude technique de fourrier qu’il quitte en janvier 1984.Le 5 septembre 2011, il est affecté au Centre d’expertise des ressources humaines Marine de Toulon. Il reçoit une lettre de félicitations du directeur du personnel militaire de la Marine pour son action lors de la correction des anomalies générées par le calculateur Louvois. Il est promu major le 1re avril 2015 et décoré de la médaille militaire le 10 avril 2017.Après plus de 43 années passées au sein de l’institution, le major Faivre a toujours été passionné par son métier et a su s’adapter à son environnement en répondant aux besoins de la Marine. Il quittera le service actif le 11 juin 2017.

EV2 CHARLOTTE SABY

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Focus

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Les Falcon 200 de la 25F : les « Gardian » du Pacifique

1 La chaîne SAR préparée par le mé-canicien de bord est larguée par la trappe de largage. Un treuil permet de déplacer les 45 kg de la chaîne SAR par un rail, de son emplacement vers la trappe. Le canot de sauvetage se déploie automatiquement une fois dans l’eau. Une ligne de vie délovée lors du largage permet au naufragé de rejoindre le canot.

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Réactivée le 1er septembre 2000, la �ottille 25F reprend les missions et les moyens des escadrilles 9S et 12S. Avec 5 Falcon 200 Gardian et un e�ectif d’environ 30 marins à Tahiti et 20 à Nouméa, la �ottille exécute sur les deux théâtres du Paci�que des missions de surveillance maritime et de sauvetage en mer dans la deuxième plus vaste zone économique exclusive (ZEE) mondiale. Grâce à des équipements spécialisés emportés à bord de l’avion, la �ottille participe au sauvetage des personnes et des biens en fournissant en permanence un équipage et un avion prêts à décoller en moins de 4 heures à Tahiti et 6 heures à Nouméa. La �ottille 25F participe également aux missions d’action de l’État en mer (lutte contre les narcotra�quants, surveillance des pêches et renseignement). LV CLÉMENCE FESTAL

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2 Entraînement au largage de chaîne SAR (Search and Rescue). La 25F utilise le concours des vedettes rapides Mako et Tuamata de la base navale pour le repêchage des chaînes SAR d’exercice au large de Tahiti. Cet entraînement régulier permet aux équipages d’ajuster leur précision de largage et d’appli-quer les procédures de façon réflexe en vue d’une opération réelle.

3 Les pilotes utilisent des fumigènes et des marqueurs de fluores-céine comme repères pour larguer la chaîne SAR avec précision, le plus proche possible du naufragé.

4 Jeudi 4 mai 2017, la flottille 25F s’est rendue dans les atolls de Rapa (1 200 km au sud de Tahiti), Tematangi et Hereheretue (tous deux à environ 1 000 km au sud-est de Tahiti) qui ne disposent pas d’aéro-port et où les liaisons maritimes ne sont pas assez fréquentes, afin d’y larguer des colis contenant le matériel nécessaire à la tenue de l’élection présiden-tielle. Grâce à cette mission de près de 7 h, les 500 électeurs concernés ont pu voter. Cette mission se déroule dans le cadre du soutien aux actions de l’État.

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1 Les performances du Gardian sont adaptées au vaste théâtre d’opérations. Il est rapide et offre une autonomie de 5 h. Grâce à son encombrement réduit et sa faible masse, il peut se poser sur des pistes courtes (1 100 mètres).

2 Opérant dans l’ombre à l’arrière de l’appareil, le radariste et le navigateur as-surent la navigation à travers les nombreuses cellules orageuses qui entourent Tahiti. Le radar maritime du Gardian est quasiment identique à celui de l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 permettant de détecter de très petits objets à la surface de l’océan. Combiné avec le sys-tème de réception AIS (Automatic Identifica-tion System – système d’identification automatique) embar-qué, le Gardian peut contrôler efficacement les navires évoluant dans la zone écono-mique exclusive.

3 Le mécanicien de bord inspecte l’avion avant chaque vol. Il vé-rifie les niveaux, assure le plein en carburant et calcule les paramètres de décollage. En vol, assis au poste sabord gauche, il assure aussi la recherche visuelle, la prise de photos et est l’opérateur principal pour tous les largages depuis l’avion.

4 L’équipe médicale prend en charge le patient à bord du Gardian lors d’une mission d’évacuation sanitaire (Evasan). L’intérieur modulable du Gardian permet d’accueillir une civière et les équipements médicaux.

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5 Alors que l’équipe médicale prend soin du patient, le mécani-cien de bord calcule les paramètres pour l’atterrissage.

6 Le Gardian en prise de vue photogra-phique de rensei-gnement. Chaque île et atoll est survolé régulièrement afin de recueillir des photos de reconnaissance.

7 Le Gardian ajoute une nouvelle corde à son arc avec le châssis photo permet-tant ainsi d’améliorer ses capacités IMINT (Imagery Intelli-gence). Il sert notam-ment à la réalisation de « mapping » de qualité et de photos ou vidéos verticales détaillées sur un objectif à travers la trappe de largage, s’affranchissant des déformations qu’entraîne la vitre du sabord (grande fenêtre latérale).

8 Dans le Pacifique, le Gardian de la 25F représente un lien à la vie, que ce soit pour un malade sur une île isolée ou un naufragé perdu dans l’immensité de l’océan. C’est aussi un moyen pour l’État d’affirmer sa présence dans la ZEE, dans une région où les enjeux économiques et diplomatiques sont prédominants.

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L’aéronautique navale dans la Grande Guerre

De l’hydravion au Patmar

La Première Guerre mondiale marque un tournant dans l’emploi de l’aéronautique na-vale. Si elle n’est qu’une aviation tâtonnante et expérimentale en 1914, elle devient durant le con�it une composante essentielle des opérations aériennes. L’hydravion y tient une place centrale car il a, par ses capacités, forgé les concepts d’emploi des aviations embar-quées et des aviations maritimes basées à terre.

Apeine sept années après le premier vol motorisé des frères Wright, Henri Fabre fait décoller le premier hydravion autonome le 28 mars 1910 sur l’étang de

Berre, à Châteauneuf-les-Martigues, près de Marseille. Huit mois plus tard, l’Américain Eugene Ely est le premier à décoller avec un bi-plan Curtiss d’un navire, le croiseur américain USS Birmingham, sur lequel a été aménagée une plate-forme. Les marines militaires des grandes puissances s’intéressent à ces exploits et commencent à imaginer des hydravions militaires. En 1912, Raoul Pateras-Pescara construit pour la Marine italienne le premier hydravion monoplan lance-torpilles. À la même période, la construction des plates-formes de décollage sur les croiseurs et les cuirassés se généralise. Et les progrès sont rapides. Le 8 mai 1914, René Caudron réussit un premier décollage d’un hydravion depuis une plate-forme embarquée ; il parvient à décoller aux commandes d’un hydravion Caudron Type J depuis la plate-forme

du croiseur La Foudre et amerrir plus loin. Rapidement, deux visions di�érentes de la mise en œuvre des avions embarqués s’a�rontent. D’un côté, les Anglo-Saxons se concentrent sur les possibilités de décoller depuis un navire. Du côté français, les nombreux accidents découragent de poursuivre dans cette voie. La Marine française donne la priorité à l’hy-dravion, mis à l’eau et remonté à bord à l’aide d’un mât de charge. Les expérimentations sont alors arrêtées et la plate-forme installée sur La Foudre est démontée. Sur le plan organique, le début du siècle marque la naissance des aviations maritimes. Aussi, dans le but d’étudier l’emploi de diri-geables et d’aéronefs par la Marine, le vice-ami-ral Auguste Boué de Lapeyrère, ministre de la Marine de l’époque, constitue une commission qui rend son rapport le 1er juillet 1910. Dans ce texte, qu’on peut quali�er d’acte fondateur de l’aviation maritime, la commission a�rme la primauté de l’aviation sur le dirigeable. Le Ser-vice de l’aviation maritime est créé par décret le 12 mars 1912. Trois types d’avions y coha-

bitent : l’hydravion côtier, le croiseur aérien et l’avion léger embarqué.À l’aube de la Première Guerre mondiale, la Marine française dispose de 27 pilotes et de 14 hydravions.

LE TOURNANT DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALEDans le prolongement des manœuvres maritimes de mai 1914, les hydravions sont d’abord a�ectés à des opérations de soutien. À l’instar de l’aviation terrestre, les mis-sions de l’aéronautique militaire peinent à s’extraire des seules missions de reconnais-sance et de réglage des tirs d’artillerie. Mais durant les premières années de la guerre, on s’aperçoit que ces avions peuvent avoir de réelles capacités o�ensives comme l’attaque à la bombe et à la torpille de navires, de sous-marins, de troupes ou d’installations à terre. Le premier sous-marin victime d’une attaque aérienne est d’ailleurs le sous-marin français Foucault, coulé le 15 septembre 1916 par un bombardement d’hydravions de la marine austro-hongroise au large de Kotor au Monténégro.La Grande Guerre a donné ses lettres de noblesse à la troisième dimension dans le domaine des opérations militaires. En no-vembre 1918, le brigadier général américain Billy Mitchell déclarera que : « L’époque où les armées sur terre ou les marines sur mer pouvaient décider du destin d’une nation en guerre est révolue. La principale force de dé-fense et la puissance de porter la guerre chez l’ennemi est passée dans les airs. »Une aéronautique navale puissante est devenue un prérequis pour toute nation entendant jouer un rôle majeur sur la scène internationale. Le lieutenant de vaisseau Jean du Plessis de Grenédan considère l’aviation navale comme « l’auxiliaire indispensable d’une armée navale au combat ». Le capitaine de frégate Henri de l’Escaille ira plus loin en a�rmant qu’« une escadre sans aviation est une escadre perdue ».

LA NAISSANCE DE LA PATMARLes opérations aériennes de la Première Guerre mondiale marquent le début des frappes massives à longue distance. Ces bombardements nécessitent des aéronefs de grand gabarit, de dimensions di�cilement

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histoire

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compatibles avec les contraintes de l’aviation embarquée. C’est donc durant les années 20 que débute la spécialisation des �ottes. Les premiers vrais porte-avions, avec pont d’en-vol continu, cheminée et passerelle dépor-tées sur tribord, brins d’arrêt sur le pont et catapulte à air comprimé (elle-même inven-tée en 1912), apparaissent entre 1918 et 1922. C’est à bord du Béarn, premier porte-avions français, qu’est réalisé par le LV Montrelay le premier appontage à la mer le 10 mai 1927. Le Béarn n’a pas de catapulte. Le 4 avril 1927, premier catapultage de la Marine nationale réussi par le lieutenant de vaisseau Louis De-mougeot à bord du croiseur Duguay-Trouin. Parallèlement, les hydravions côtiers et les croiseurs aériens deviennent multi-moteurs et voient leur rayon d’action augmenter considérablement. Ils ouvriront d’ailleurs la voie au transport aérien commercial et aux bombardiers-torpilleurs.Pendant la Seconde Guerre mondiale, la patrouille maritime utilise concurremment des hydravions et des avions basés à terre capables de réaliser aussi bien des missions de lutte anti-sous-marine que du torpillage aérien ou de la reconnaissance maritime. Ces trois domaines de lutte sont particu-lièrement explorés au moment de la guerre froide, durant laquelle les patrouilles mari-times occidentales ont la mission capitale de tenir les sous-marins nucléaires soviétiques à distance des côtes. Les hydravions s’e�acent progressivement dans les années 50.

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1 Hydravion de marque FBA (Franco British Aviation) en service dans la Marine lors de la Première Guerre mondiale. 2 Hydravions de type CAMS 55 (Chantiers aéro- maritimes de la Seine) de l’escadrille 2S à Lanvéoc. Ces appareils étaient en service de 1930 à 1940.

3 Au premier plan le Breguet Br 1150 Atlantic, au deuxième, son successeur l’Atlantique 2 qui équipe la Marine depuis 1991.

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LA PATMAR EN FRANCELongtemps pourvue de patrouilleurs de facture américaine, il faut attendre 1965 avec l’arrivée du Breguet Br 1150 Atlantic pour voir la Marine nationale être équipée d’un avion français. Depuis lors, les missions de la Patmar n’ont cessé de se diversi�er. L’Atlantique 2, qui équipe la Marine depuis 1991, est employé dans des missions o�ensives (lutte antinavire et anti-sous-marine, défense maritime du territoire, bombardement de précision) des missions de renseignement ou des missions de service public (recherche de naufragés, surveillance des nappes de pollution).Mis au point dès le début de l’aviation, l’hydra-

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vion est resté jusqu’aux années 50 la solution technique réalisant la synthèse entre les opéra-tions menées depuis le large et les opérations réalisées depuis la terre. Ce n’est qu’à l’issue de la Seconde Guerre mondiale qu’une nécessaire spécialisation des �ottes d’appareils a entraîné son déclin. Évolution naturelle des gros hy-dravions d’après-guerre, l’avion de patrouille maritime s’est imposé comme un moyen indis-pensable à toute marine militaire au rayonne-ment international. C’est aujourd’hui un outil multi-missions dont l’emploi est une constante des opérations militaires et des missions de service public contemporaines.

LIEUTENANT-COLONEL (AIR) VINCENT DECLERCQ STAGIAIRE À L’ÉCOLE DE GUERRE

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loisirsMusique Livres Cinéma Expos Spectacle

ANTONIO FERRANDIZ NOUS LIVRE LE PREMIER ROMAN D’UNE SAGA QUI SE DÉROULE ENTRE LA RÉVOLUTION ET LA CHUTE DU PREMIER EMPIRE. Ce récit, qui a nécessité un an de recherche, nous emmène suivre les aventures du jeune aspirant Athanase Delrieu qui, en pleine période de la Terreur, va devoir conduire jusqu’en Amérique, contre vents et marées, la frégate qu’il commande. Ce jeune marin va a� ronter la mer, l’Angleterre, le Jacobin Bourdier, des royalistes et aussi des Chouans dirigés par la charmante Olympe de la Sablière de Grandet dont les charmes ne le laissent pas insensible. Mission après mission, ce jeune marin audacieux devra faire preuve d’intelligence et de courage. (BG)Les Voiles de la République, Antonio Ferrandiz, Éditions Corsaire, 499 pages, 20 €.

Tape de bouche

Si la tape de bouche est aujourd’hui le cadeau de débarquement par excel-lence, ce n’est pas sa voca-tion première. À l’origine, les canons des vaisseaux de ligne étaient protégés car on les rentrait et on fermait les sabords après chaque utilisation. Ceux situés sur le pont et soumis aux embruns et paquets de mer, étaient fermés par un bouchon en bois dénommé « tape de bouche à feu » pour éviter la rouille. À partir de la fi n du XIXe siècle, les tourelles mo-biles sont devenues la règle sur les bâtiments de guerre et chaque canon devait être protégé par une tape de bouche circulaire en métal, fi letée sur la tranche et vissée sur la bouche de chaque pièce. Ces tapes métalliques ont été ensuite décorées aux armes de chaque bâtiment. Aujourd’hui, elles sont en caoutchouc et conçues pour que l’on puisse tirer à travers en cas d’urgence. Il existe encore une tape de bouche en métal, aux armes du bâtiment, installée par les canonniers lors des cérémo-nies. Les tapes de bouche en bronze de la Marine (celles-là même qui sont offertes au marin lorsqu’il débarque du bord) sont classées parmi les plus belles du monde. (PB)

le saviez-vous ? Une découverte des créatures

abyssales, de la technologie, de l’histoire et du fonctionnement des sous-marins… Cet ouvrage original, ludique et riche en illustrations est une réussite pour éveiller la curiosité des plus petits. Le dos du livre renferme un autre trésor : une maquette de sous-marin à construire soi-même, pour le plus grand plaisir des petits… et des grands ! (MM)

Le sous-marin 3D, Ester Tomé et Valentina Manuzzato, Sassi Science, 12 pages, 19,90 €.

MARIE MOREL, THOMAS CASAUX, PHILIPPE BRICHAUT, BARTHÉLÉMY GRUOT

Le sous-marin 3D Explorer la mer

Les Voiles de la République Et d’aventure en aventure

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loisirs

LE CONTRE-AMIRAL (2S) FRANÇOIS BELLEC, ANCIEN DIREC-TEUR DU MUSÉE NATIONAL DE LA MARINE ET MEMBRE DE L’ACADÉMIE DE MARINE, nous propose de naviguer dans cette fas-cinante épopée qu’est l’histoire de la navigation. Cet ouvrage traverse les époques pour évoquer l’histoire des civilisations, des sciences et des

techniques. Il nous emmène à la rencontre des illustres navigateurs qui ont voulu dompter et conqué-rir l’espace maritime qui attire autant qu’il est craint. Dans ce premier tome, synthétique mais dense en informations et riche en illustrations (iconographies, photos, cartes…), l’auteur couvre une vaste période, des prémices de la navigation aux grandes décou-vertes. (TC)Histoire universelle de la navigation, Tome 1 : Les découvreurs d’étoiles, François Bellec, Édition de Monza, 2016, 496 pages, 80 €.

Gérard A. Jaeger relate l’in-croyable histoire des dirigeables géants qui débuta en France avec la montgolfi ère et se poursuivit avec l’aérostat. À partir de 1900, le comte Ferdinand von Zeppelin fi t passer le dirigeable du stade expérimental à sa version straté-gique durant la Grande Guerre. Cette formidable aventure de la conquête du ciel face à l’aviation s’interrompit brutalement à la suite de la catastrophe du Hindenburg en 1937.

Zeppelin, où l’incroyable histoire des dirigeables géants, Gérard A. Jaeger, l’Archipel, 260 pages, 20 €.

les époques pour évoquer l’histoire des civilisations, des sciences et des techniques. Il nous emmène à la rencontre des illustres navigateurs qui ont voulu dompter et conqué-rir l’espace maritime qui attire autant qu’il est craint. Dans ce premier tome, synthétique mais dense en informations et riche en illustrations (iconographies, photos, cartes…), l’auteur couvre une vaste période, des prémices de la navigation aux grandes décou-vertes. (TC)Histoire universelle de la navigation, Tome 1 : Les découvreurs d’étoiles,François Bellec, Édition de Monza, 2016, 496 pages, 80 €.

Zeppelin, où l’incroyable histoire des dirigeables géantsLa grande aventure des « Titanic du ciel »

Tendance mode L’habit (re)fait l’histoire

Histoire universelle de la navigationDes prémices aux grandes découvertes

L’exposition se propose de faire le point sur les mille et une manières dont l’habit fait et refait l’his-toire. Le musée de la Marine de Rochefort a décidé de consacrer sa nouvelle exposition à la façon dont on raconte l’histoire plutôt qu’à l’histoire elle-même.

Musée de la Marine de Rochefort (Charente-Maritime). Ouvert tous les jours du 01/04 au 30/09 : 10 h -19 h. Ouvert tous les jours sauf le mardi du 01/10 au 31/03 : 13 h 30 - 18 h. Entrée plein tarif : 6 € - Entrée tarif réduit : 5 €. L’accès à l‘exposition temporaire est inclu dans le billet d’entrée.

« May day » Voix et visages du sauve-tage en mer

Depuis le 12 mai, dans le cadre des 50 ans de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et des centres régionaux opé-rationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS), le musée de la Marine de Port-Louis présente l’exposition « MAYDAY ! Voix et visages du sauvetage en mer ».L’exposition raconte comment le sauvetage en mer est organisé sur les côtes de France depuis les an-nées 60 tout en mettant en lumière les acteurs qui y contribuent.

Ouvert tous les jours du 01/05 au 31/08 : 10 h - 18 h 30. Ouvert tous les jours sauf le mardi du 01/09 au 30/09 :

10 h - 18 h, du 01/10 au 30/04 : 13h30 - 18 h. Entrée plein tarif : 8 € - Entrée tarif réduit : 6,30 €. Les billets incluent la visite du musée de la Compagnie des Indes. Entrée gratuite pour les moins de 26 ans, les enseignants sur présentation du Pass éducation de l’année en cours, demandeurs d’emplois, handicapés, personnels militaires et civils de la Défense.

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