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On oppose souvent l’art et la science, considérant que l’un est éminemment créatif là où l’autre est avant tout normatif. C’est oublier bien vite qu’Einstein lui-même considérait que la seule façon de faire avancer la science était de favoriser l’imagination. Il existe des disciplines qui conjuguent l’art et la science et l’une d’entre elles s’appelle la neuro- communication. Le néophyte s’étonne, le spécialiste explique: Les données scientifiques sont comme des blocs Lego: ils sont la “matière” physique. L’expert en neuro-communication créé, construit, avec ces blocs: il est l’artiste qui compose. Aujourd’hui, il est prouvé que la communication est avant tout une question d’émotions partagées, d’où l’importance de la créativité dans toute stratégie de communication. Si je touche correctement l’émotion de mon interlocuteur, j’ai accès à ses fonctions cognitives: il m’écoute. D’un autre côté, une fois que j’atteins les fonctions cognitives de mon interlocuteur, une fois que je l’ai ému et qu’il m’écoute, je dois lui apporter un message qui lui donne l’information que je veux qu’il traite. Je dois m’assurer que ses filtres cérébraux sont en phase avec mon message pour ne pas qu’ils déroutent mon propos, d’où l’importance d’une bonne connaissance scientifique des mécanismes du cerveau. Il m’a écouté mais je veux être sûr qu’il me comprenne. La neuro-communication est une alchimie: de la science mêlée à de l’art. Réunir ces deux disciplines, c’est un peu comme associer un bon vin à un morceau de fromage: 1 + 1 = 3 . Chaque aliment contribue à mettre en valeur l’autre pour, finalement, former à eux deux une explosion sensorielle. Le néophyte s’étonne encore: qu’est-ce qui nous amène à opposer les choses? Le spécialiste explique: notre pensée convergente. La pensée convergente nous amène à classer, organiser ce que nous avons dans la tête. On range d’un côté l’art, de l’autre la science. Cette pensée est bien entendu utile dans un certain nombre de situations mais on perçoit d’entrée de jeu la limite de ce système et dès lors pourquoi il ne peut exister seul: nous avons, par exemple, effectivement besoin de classer d’un côté les hommes et de l’autre les femmes pour Albert Einstein.

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On oppose souvent l’art et la science, considérant que l’un est éminemment créatif là où l’autre est avant tout normatif. C’est oublier bien vite qu’Einstein lui-même considérait que la seule façon de faire avancer la science était de favoriser l’imagination.

Il existe des disciplines qui conjuguent l’art et la science et l’une d’entre elles s’appelle la neuro-communication.

Le néophyte s’étonne, le spécialiste explique:

Les données scientifiques sont comme des blocs Lego: ils sont la “matière” physique.L’expert en neuro-communication créé, construit, avec ces blocs: il est l’artiste qui compose.

Aujourd’hui, il est prouvé que la communication est avant tout une question d’émotions partagées, d’où l’importance de la créativité dans toute stratégie de communication. Si je touche correctement l’émotion de mon interlocuteur, j’ai accès à ses fonctions cognitives: il m’écoute.

D’un autre côté, une fois que j’atteins les fonctions cognitives de mon interlocuteur, une fois que je l’ai ému et qu’il m’écoute, je dois lui apporter un message qui lui donne l’information que je veux qu’il traite. Je dois m’assurer que ses filtres cérébraux sont en phase avec mon message pour ne pas qu’ils déroutent mon propos, d’où l’importance d’une bonne connaissance scientifique des mécanismes du cerveau. Il m’a écouté mais je veux être sûr qu’il me comprenne.

La neuro-communication est une alchimie: de la science mêlée à de l’art. Réunir ces deux disciplines, c’est un peu comme associer un bon vin à un morceau de fromage: 1 + 1 = 3 . Chaque aliment contribue à mettre en valeur l’autre pour, finalement, former à eux deux une explosion sensorielle.

Le néophyte s’étonne encore: qu’est-ce qui nous amène à opposer les choses?

Le spécialiste explique: notre pensée convergente.

La pensée convergente nous amène à classer, organiser ce que nous avons dans la tête. On range d’un côté l’art, de l’autre la science. Cette pensée est bien entendu utile dans un certain nombre de situations mais on perçoit d’entrée de jeu la limite de ce système et dès lors pourquoi il ne peut exister seul: nous avons, par exemple, effectivement besoin de classer d’un côté les hommes et de l’autre les femmes pour

Albert Einstein.

pouvoir en étudier les spécificités et mieux les comprendre. Mais, si nous conservons cette séparation des genres comme seul modèle, nous empêchons la rencontre entre l’homme et la femme. Or, c’est pourtant la seule façon de donner naissance à un enfant, assurant ainsi la continuité de l’espèce.

Le néophyte demande alors: pourquoi certaines associations se font quand même naturellement?

Le spécialiste annonce alors la bonne nouvelle: il existe également une pensée dite divergente.

Elle assure la rencontre entre tout ce qui compose notre pensée. Chaque idée entre en relation avec d’autres, testant, expérimentant les infinies, et parfois improbables, associations d’idées. Elle est moteur de créativité. C’est elle qui mêle intimement l’art et la science pour donner vie à une dimension de la communication incroyablement efficace tout comme elle amène l’homme et la femme à assurer cette rencontre qui perpétue la survie de leur espèce, enjeu de taille.

Lorsque nous opposons l’art et la science, nous rappelons à nous une mémoire plus ou moins ancienne: celle du temps où nous allions à l’école et où l’art était une matière bien distincte des sciences. L’école s’appuie avant tout sur la pensée convergente: on sépare les disciplines pour en apprendre l’essence. Ces années de “convergence” nous laissent parfois des réflexes, carcans de notre compréhension des choses.

Ainsi, nous oublions parfois de rappeler notre pensée divergente pour exploiter notre pensée convergente et nous opposons art et science comme s’il s’agissait encore de matières distinctes, faisant l’objet d’un enseignement spécifique.

Pourtant l’art et la science font un excellent mariage et la neuro-communication est un de leurs nombreux enfants, magnifique métissage de deux êtres qui sont pourtant très différents.

Einstein disait que la créativité était de l’intelligence qui s’amuse, illustrant le lien très fort entre pensée convergente et pensée divergente.

Prenez-vous le temps de jouer avec vos méninges? N’oubliez pas: 1 + 1 = 3 .

Les neuro-sciences prescrivent la créativité comme moteur d’intelligence.

Amusez-vous avec vos pensées, vous développerez votre cerveau! C’est scientifiquement prouvé.

Pour aller plus loin:

https://www.ted.com/talks/stuart_brown_says_play_is_more_than_fun_it_s_vital

https://www.youtube.com/watch?v=tnOnaKHZ3_k

http://xavierleadershipcenter.com/articles/how-many-uses-for-a-shoe/

Gwen DELFORGE, Janvier 2015