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1 SOMMAIRE Anne K’NEUR-DIDIER, Présidente de l’ADAM Édito Association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées – GIE promotion élevage – Av de l’agrobiopole – BP 82256 -31322 CASTANET Tolosan cedex Tél. 05 61.75.47.36 – 06 50.44.12.74 – Télécopie 05.61.75.41.40 – Courriel : [email protected] doute sur la volonté d’accompagnement réel de notre profession par ce service de l’Etat. L’ADAM a immédiatement alerté le SRAL qui a eu, lui, une réelle réactivité. Des prélèvements pour analyses toxicos et pathos ont été effectués par leurs services conjointement à ceux de la DDPP du Tarn. De plus, nous avons doublé les prélèvements le même jour et en leur présence. Nous sommes maintenant dans l’attente des résultats. C'est aussi le cas pour les échantillons concernant des pertes survenues courant 2010. Je constate et salue la volonté manifeste d’une meilleure collaboration entre le SRAL et l’ADAM, nous installons peu à peu un dialogue plus constructif. En 2011, nous avons la volonté de nous impliquer beaucoup plus sur les pertes de cheptel et voulons nous en donner les moyens. Plus réjouissant, nous sommes heureux d’accueillir le nouveau technicien sélectionneur au sein du CESAM, Clément Garcin, que vous aviez pu voir en 2008 sur les expés varroa. Le réseau CESAM reste ouvert à tous ceux qui voudraient s’y impliquer. Permettez-moi de vous souhaiter une bonne sortie d’hivernage et une année abondante, une belle saison 2011. J’espère vous retrouver nombreux et impliqués, à notre Assemblée Générale le 23 février, nous avons à débattre le plus largement possible de nos futurs programmes d’orientations et d’actions. Chers adhérents et collègues, Nous insistons dans le focus technique de ce numéro, sur la nécessité de déclarer vos pertes, même si vous avez des doutes sur l’aboutissement de vos démarches, il est essentiel que nous puissions répertorier et quantifier ces pertes et, selon les cas, déclencher les actions auprès du SRAL (ex service protection des végétaux). Après quelques démarches et en réponses aux attentes exprimées lors de notre dernière Assemblée Générale, l’ADAM a obtenu en 2010 et prolongé en 2011, une enveloppe financière allouée par le Conseil Régional pour des analyses toxicologiques en cas de pertes. Nous envoyons les échantillons au CNRS de Solaize. Ce laboratoire n’est pas accrédité COFFRAC mais peut faire des analyses multi résiduelles à des taux de détection très bas. Ces résultats pourront de fait apporter des pistes sur les molécules à rechercher et compléter les analyses réalisées par le SRAL. Fin décembre, un cas de mortalités massives et aigües dans le Tarn a été transmis à la Brigade Nationale d’Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaire (BNEVP) par la DDPP (ex DDSV) du Tarn, conformément à la note de service de la DGAL (voir article). Nous soulignons ici le refus de réaction de la part de la BNEVP. Ils n’ont pas jugé bon de se déplacer sur ce cas, sous prétexte que des intoxications n’étaient pas envisageables en hiver ! Ce genre de réponse et d’argument est inacceptable et ne fait qu’accentuer le Actualités de l’ADAM : Assemblée générale ................................... 2 Expérimentation Agroforesterie................... 2 Réunion pollinisation Kiwi-gold ................... 5 Formations et Journées techniques : Perfectionnement technique élevage .......... 9 Dynamique des colonies ........................... 11 Formations à venir ....................................... 14 Focus Technique : Procédure […] en cas de pertes de cheptel 15 Des nouvelles du réseau ................................ 12 ITSAP .......................................................... 10 Journées ANERCEA – Formations ADAAQ 10 Agenda ...................................................... 13-14 24 Décembre 2010

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE AGROFORESTERIE ...2012). Le système de pesée a été entre autre modifié pour peser la population d’une part et les réserves de pollen et de miel

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Anne K’NEUR-DIDIER, Présidente de l’ ADAM

Édito

Association de Développement de l’Apiculture en Midi-Pyrénées – GIE promotion élevage – Av de l’agrobiopole – BP 82256 -31322 CASTANET Tolosan cedex Tél. 05 61.75.47.36 – 06 50.44.12.74 – Télécopie 05.61.75.41.40 – Courriel : [email protected]

doute sur la volonté d’accompagnement réel de notre profession par ce service de l’Etat. L’ADAM a immédiatement alerté le SRAL qui a eu, lui, une réelle réactivité. Des prélèvements pour analyses toxicos et pathos ont été effectués par leurs services conjointement à ceux de la DDPP du Tarn. De plus, nous avons doublé les prélèvements le même jour et en leur présence. Nous sommes maintenant dans l’attente des résultats. C'est aussi le cas pour les échantillons concernant des pertes survenues courant 2010. Je constate et salue la volonté manifeste d’une meilleure collaboration entre le SRAL et l’ADAM, nous installons peu à peu un dialogue plus constructif. En 2011, nous avons la volonté de nous impliquer beaucoup plus sur les pertes de cheptel et voulons nous en donner les moyens.

Plus réjouissant, nous sommes heureux d’accueillir le nouveau technicien sélectionneur au sein du CESAM, Clément Garcin, que vous aviez pu voir en 2008 sur les expés varroa. Le réseau CESAM reste ouvert à tous ceux qui voudraient s’y impliquer.

Permettez-moi de vous souhaiter une bonne sortie d’hivernage et une année abondante, une belle saison 2011. J’espère vous retrouver nombreux et impliqués, à notre Assemblée Générale le 23 février, nous avons à débattre le plus largement possible de nos futurs programmes d’orientations et d’actions.

Chers adhérents et collègues,

Nous insistons dans le focus technique de ce numéro, sur la nécessité de déclarer vos pertes,

même si vous avez des doutes sur l’aboutissement de vos démarches, il est essentiel que nous puissions répertorier et quantifier ces pertes et, selon les cas, déclencher les actions auprès du SRAL (ex service protection des végétaux). Après quelques démarches et en réponses aux attentes exprimées lors de notre dernière Assemblée Générale, l’ADAM a obtenu en 2010 et prolongé en 2011, une enveloppe financière allouée par le Conseil Régional pour des analyses toxicologiques en cas de pertes. Nous envoyons les échantillons au CNRS de Solaize. Ce laboratoire n’est pas accrédité COFFRAC mais peut faire des analyses multi résiduelles à des taux de détection très bas. Ces résultats pourront de fait apporter des pistes sur les molécules à rechercher et compléter les analyses réalisées par le SRAL.

Fin décembre, un cas de mortalités massives et aigües dans le Tarn a été transmis à la Brigade Nationale d’Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaire (BNEVP) par la DDPP (ex DDSV) du Tarn, conformément à la note de service de la DGAL (voir article). Nous soulignons ici le refus de réaction de la part de la BNEVP. Ils n’ont pas jugé bon de se déplacer sur ce cas, sous prétexte que des intoxications n’étaient pas envisageables en hiver ! Ce genre de réponse et d’argument est inacceptable et ne fait qu’accentuer le

Actualités de l’ADAM : Assemblée générale ................................... 2 Expérimentation Agroforesterie ................... 2 Réunion pollinisation Kiwi-gold ................... 5 Formations et Journées techniques : Perfectionnement technique élevage .......... 9 Dynamique des colonies ........................... 11

Formations à venir ....................................... 14 Focus Technique : Procédure […] en cas de pertes de cheptel 15 Des nouvelles du réseau ................................ 12 ITSAP .......................................................... 10 Journées ANERCEA – Formations ADAAQ 10 Agenda ...................................................... 13-14

24 Décembre 2010

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L’assemblée générale de l’ADAM se déroulera le mercredi 23 février à Auzeville .

Le matin sera dédié à l’assemblée générale ordinaire plénière et au programme d’actions pour l’année 2011. L’après-midi sera consacrée à plusieurs interventions :

Jean-Marc DEVAUD � Le cerveau de l’abeille Centre de recherches sur la Cognition Animale de l’Université de Paul Sabatier (Toulouse)

Mireille VIGNOLLES � Les pesticides (utilisation, analyses, résidus eau de pluie) Laboratoire de Chimie agro-industrielle de l'Ecole nationale supérieure en arts chimiques et technologiques (Toulouse)

Faisant suite à l’expérimentation menée en 2009, Fanny RHONE a obtenu une bourse de thèse pour travailler sur le sujet. L’objectif de cette expérimentation est d’évaluer les types et la diversité des ressources alimentaires que mobilise l’abeille domestique (Apis mellifera) tout au long de la saison apicole, en fonction d’un contexte paysager connu. Une étude récente de l’INRA du Magneraud a montré que les strates arbustives et arborées contribuent à un apport nutritionnel important pour l’abeille, mais soulignent les difficultés d’en comprendre le rôle exact. L’approche géographique qui est proposée permet également d’intégrer la dimension sociale et spatio-temporelle dans la compréhension du rôle des strates arborées / arbustives / herbacées en terme d’apports en ressources mellifères pour l’abeille. La durée des expérimentations est de trois ans (2010, 2011, 2012). Elle associe des partenaires de terrain tels que l’ADAM (Association de Développement de l’Apiculture en Midi Pyrénées), Arbre et Paysage 32 ou encore l’ABG

(Association de Botanique Gersoise) à des partenaires scientifiques tels que le laboratoire de recherche GEODE et l’Unité Expérimentale d’Entomologie de l’INRA du Magneraud.

MATERIEL Afin de tenter de répondre aux objectifs énoncés précédemment, un important dispositif expérimental de suivi des colonies d’abeilles domestiques a été mis en œuvre (1er volet d’action), de même qu’un suivi de l’évolution de la matrice paysagère agricole : analyse paysagère par photo-interprétation (2ème

volet d’action). En parallèle, un inventaire botanique des ressources mellifères situées sur chacune des matrices expérimentales situées dans le Gers sera mené au cours de l’année 2011 (3ème volet d’action). Enfin des enquêtes sociales seront menées au cours de la 3ème année d’expérimentation afin de mieux comprendre et mesurer l’impact des modes de gestion des structures végétalisées au sein de la matrice paysagère agricole (4ème volet d’action). 6 sites d’expérimentation localisés dans le Gers, ont été retenus. Chacun d’eux correspond à une emprise circulaire de 3 kilomètres de rayon.

L’élément majeur dans ce choix découle de la variation du gradient de densité des strates arborées, arbustives et herbacées des paysages. En effet, trois catégories de sites ont été choisies (chacun des sites comporte une répétition, pour une meilleure validité scientifique). Les paysages expérimentaux présentent une variation de densité du maillage arboré, arbustif, herbacé dense et diversifié à un gradient très faible et fortement appauvri (offrant ainsi des paysages hautement dégradés). Nous avons donc deux sites fortement dégradés, deux sites intermédiaires, et deux sites au maillage arboré / arbustif relativement dense (cf. photos aériennes ci-après). Il faut noter qu’en revanche, les conditions pédoclimatiques, les assolements et la topographie des sites sont similaires.

Actualités de l’ADAM

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

EXPERIMENTATION AGROFORESTERIE

N°24 Dec. 2010

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Matrice 1 : Maillage faible

Source : Google earth

Source : Google earth Matrice 3 : Maillage dense

Source : Google earth

Chacun des sites est muni d’un rucher de 7 colonies, l’objectif étant au final d’obtenir des données sur au moins 5 d'entre elles en cas de perte de colonies. Une partie des ruches a été mise à disposition par des apiculteurs, une autre achetée à un éleveur (essaims hivernés). La race d’abeille mobilisée est commune à l’ensemble des ruchers.

METHODOLOGIE Le premier volet d’action (volet apicole ) consiste à travers un ensemble de mesures résumées dans le tableau ci-dessous, à étudier l’évolution et la dynamique de population par ruche et par rucher en fonction d’un contexte paysager connu sur une durée de deux ans, tout au long de la saison apicole (mi-mars à fin octobre).

SUIVI APICOLE : INTERVENTIONS

Objectif : Evaluer le développement de la colonie au cours de la saison apicole Mesure des surfaces de ponte (couvain mâle et ouvrières) tous les 15 jours Pesée de la colonie Objectif : Mesurer les ressources stockées à la ruche tout au long de la saison apicole Pesée des hausses de miel avant chaque récolte effectuée par l’apiculteur Prélèvements des pollens récoltés (à la ruche) à intervalle régulier hebdomadaire Objectif : Détecter une pathologie ou un problème particulier dans la colonie Mesure des mortalités à la ruche hebdomadaire

Observation des maladies tous les 15 jours Objectif : Mesurer l’influence des paramètres climatiques sur le comportement des colonies Suivi météorolog ique : températures, humidité permanent (système d’enregistrement permanent) Les mesures explicitées ci-dessus ont été mises en œuvre durant l’année 2010, entre les mois d’Avril et Octobre, à l’exception des relevés polliniques.

Matrice 2 : Maillage intermédiaire

N°24 Dec. 2010

Actualités de l’ADAM

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Les relevés de butinage prévus dans le protocole initial ont été abandonnés: l'espace de 3 km de rayon est une superficie ne permettant pas de mettre en place ce type de relevé ; cependant, les analyses polliniques nous donnent déjà des informations sur les collectes que réalisent les abeilles. Enfin, le protocole comporte les modifications qui seront mises en œuvres lors des prélèvements à venir (2011 & 2012). Le système de pesée a été entre autre modifié pour peser la population d’une part et les réserves de pollen et de miel d’autre part. Le second volet d’action (volet paysager) consiste à mener une analyse paysagère détaillée afin de comprendre la structuration (organisation et répartition spatiale de la végétation), la composition (milieux phytosociologies) et la dynamique de végétation par site.

ANALYSE PAYSAGERE ET CARTOGRAPHIQUE

Objectif : Comprendre la structuration des paysages agricoles et leur influence sur la dynamique de population d’un rucher

���� Photo -interprétation

/ classification des entités paysagères et des milieux phytosociologiques

Le troisième volet d’action ou volet botanique consiste à effectuer un inventaire des ressources mellifères disponibles au sein de chacun des sites d’expérimentation.

INVENTAIRE BOTANIQUE

Objectif : Identifier les ressources mellifères disponibles par site, les quantifier, les spatialiser. Et finalement mesurer l’intérêt mellifère (quantitatif, qualitatif et spatio-temporel) des paysages en fonction de la pression anthropique, de la structure et de la composition de ce dernier.

���� Inventaire phénologique des ressources mellifères de mi-février à fin octobre.

Elaboration d’une cartographie des ressources mellifères par type de milieux phytosociologiques

Le quatrième volet d’action (volet social) consiste à apporter un complément d’information quand aux modes de gestion des paysages agricoles intensifs, mis en œuvre par les principaux acteurs de ces paysages.

ENQUETES SOCIOLOGIQUES

Objectif : Comprendre les logiques de gestion des trames arborées / herbacées et mesurer les degrés d’anthropisation des paysages agricoles ainsi que les entités paysagères les plus fortement dégradées

Cartographie des modes et des pratiques de gestion des paysages et des espaces semi naturels pérennes (fauche, labour…) [observations de terrain, et enquêtes sociales].

���� Enquêtes sociales auprès des gestionnaires des paysages agricoles : apiculteurs, agriculteurs,

décideurs politiques

Observations sur le terrain des modes de gestion des paysages mis en œuvres

RESULTATS/ PERSPECTIVES Au cours de l’année 2010 , la dynamique de population a été mesurée sur un total de 42 ruches entre fin Avril et fin Septembre. Le suivi météorologique des sites a débuté quand à lui mi-mai jusqu’à fin septembre. Aucun relevé pollinique n’a pu être effectué comme spécifié précédemment. L’ensemble des données 2010 sont actuellement en cours de traitement. Deux années consécutives de relevés apicoles (pollens inclus) sont prévues en 2011 et 2012 (de mi-février à fin décembre). L’inventaire des ressources mellifères sera également mené au cours de l’année 2011. La dernière année étant essentiellement consacrée aux relevés apicoles et aux enquêtes sociales.

Par Fanny RHONE

N°24 Dec. 2010

Actualités de l’ADAM

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Une rencontre, co-organisée, par l’ADAAQ, ZESPRI et l’ADAM a eu lieu le 4 novembre 2010. En voici le compte-rendu. INTERVENANTS NEO

ZELANDAIS

Neale Cameron : kiwiculteur, responsable de production en vergers de kiwi et ancien apiculteur ; actuellement technicien pour APATA, station de conditionnement de kiwi en Nouvelle Zélande et consultant apicole pour l’association de pollinisation du kiwi (APK) en Nouvelle Zélande. Président du groupe Beesafe Agrichemical (protection des abeilles vis-à-vis des produits phytosanitaires).

Mark Goodwin : Responsable de l’unité de recherche sur la pollinisation et le miel au centre de recherche Plant and Food Research de Ruakura en Nouvelle Zélande (recherches en pollinisation sur plusieurs cultures dont le kiwi, mais aussi sur les ravageurs et maladies de l’abeille).

Ordre du jour Suite à un tour de table, voici les objectifs selon les acteurs :

ADA : Connaître la filière apicole néo-zélandaise, connaître les besoins du kiwi jaune en termes de pollinisation, discuter des possibilités de développement de partenariat avec les producteurs. Elargir la problématique apicole aux contraintes environnementales en zone de grandes cultures (traitements).

Apiculteurs : Aborder les questions de coûts de pollinisation, de l’intérêt économique, connaître les attentes du kiwiculteur et leur taux de satisfaction. Echanger sur la préparation des colonies.

Producteurs de kiwi : Comment avoir une bonne base dans les ruches, optimiser leur état à la pollinisation. Maximiser les chances de sorties d’abeilles même si les fenêtres de pollinisation sont très courtes. Aborder la notion de contrat. Techniciens kiwis : Comment vérifier la qualité de cette prestation de service. ZESPRI : Quelles sont les pratiques de pollinisation française, qu’est ce que les apiculteurs retiendront de la réunion et seront-ils près à fonctionner en partenariat.

Etat des lieux de la pollinisation en Nouvelle-Zélande Remarque : Ile du nord : Manuka fleurit juste après le Gold, et se superpose à la floraison du kiwi vert et de l’avocat. L'arrivée du varroa a fait disparaitre les essaims sauvages et mis l’industrie apicole en difficulté. La production de kiwi est dépendante des apiculteurs et la demande en ruche a augmenté ces dernières années. Nouvelle Zélande : 85 000 ruches pollinisent 10 000 ha de kiwi dont 30 000 ruches qui appartiennent à l'APK. Le ZESPRI GOLD est présent depuis 12 ans en Nouvelle Zélande (7 ans en France).

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REUNION POLLINISATION KIWI-GOLD

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QUELQUES ELEMENTS DE BIOLOGIE Les études ont montré qu’en ayant 90 abeilles pour 1000 fleurs, on a 75% des pelotes composées de pollen mixte (provenant de fleurs femelles donc stériles et provenant de fleurs mâles donc fertiles). Il y a entre 350 000 et 600 000 fleurs femelles dans un verger de kiwi ZESPRI GOLD d’un hectare. Remarque : il y a plus de fleurs sur les pieds mâles que sur les pieds femelles. C’est pourquoi on peut avoir l’impression qu’il y a plus d’abeilles sur les pieds mâles.

Hayward ZESPRI GOLD

Nb de graines / fruit 1200 700

Nb de visites d’abeilles nécessaires à pollinisation

40 6

Durée de l’Attractivité fleurs (jours)

8 2

Nb de ruches "standard" recommandées / ha (en moyenne, à adapter selon les situations)

10 8

Prix payé par ruche (€) 80 70

L’ASSOCIATION DE POLLINISATION DU KIWI (APK) Cette structure :

- organise les audits des ruches (les apiculteurs payent leurs propres audits via leurs cotisations à l’APK)

- a un pouvoir de négociation dans les cas d’empoisonnement d'abeilles

- garde un œil sur la qualité des opérations

- a créé une marque : avantage marketing pour obtenir un prix premium

- suit l’évolution de la filière - permet de créer un

fonctionnement de groupement en cas de manque de ruche d'un apiculteur.

ORGANISATION ET MISE EN PLACE

Pratiques de gestion des ruches Lors de l’intégration d’un nouveau membre, un facteur de risque lui est attribué, dont il découle le nombre de ruches à auditer : 3, 6 ou 9%. Le facteur de risque se base sur les pratiques de l’apiculteur :

- nourriture au sirop au printemps et automne, voire en saison

- % de remérage - % de ruches sortant

d’hivernage - % de changement de

cadres - nombre ruches / UTH

Les données économiques étaient auparavant utilisées mais ont été abandonnées en raison de conflits avec les apiculteurs.

"Standard" de ruche Objectif : transparence et reconnaissance par la filière Les critères du "standard" sont :

- Bonne désinfection des ruches

- Force de la population, présence d'abeilles dans les inter-cadres de haut en bas ; nombre d’abeilles : 12 cadres complets d’abeilles (≈ 30 000)

- nombre cadres de couvain (CC) : 7 cadres pleins à 60%, dont 25% de couvain ouvert ; soit 4 cadres pleins à 100%.

- place pour la ponte - pas de maladie

Le "standard" est vérifié lors de l’Audit, qui a lieu 48h après la mise en place des ruches, pour pouvoir prendre des mesures correctives car sinon la saison entière du kiwiculteur peut être pénalisée Si des ruches sont en dessous du "standard", leur remplacement immédiat est exigé. Un échec supérieur à 5% des colonies auditées, est sanctionné de mesures disciplinaires pour l’adhérent. Il y a 20 ans, 100 % des ruches correspondaient au "standard". Maintenant, 20 à 30 % sont en dessous. Sur le verger pilote de ZESPRI, 100% des ruches ont été auditées : 21% d’entre elles n’étaient pas au "standard". Note : ce "standard" est considéré comme un minimum, les ruches peuvent excéder le "standard". Les petites colonies sont plus susceptibles de récolter du pollen que du nectar. Il est parfois plus efficace de mettre le double de petites colonies. Il s’agit d’une stratégie choisie par les apiculteurs qui ne peuvent apporter de ruches complètes au "standard". Ainsi, on a le même nombre de cadre de couvain ou d’abeilles par hectare. Ce "standard" a été défini pour partie de manière empirique et pour certains points de façon scientifique. Ainsi une ruche sans couvain et sans place pour pondre sera moins susceptible de récolter de pollen, de même qu’une ruche peu vigoureuse, avec peu d’abeilles.

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Contrat Objectif : changer les attentes en responsabilités Les contrats ont été créés par l’industrie du kiwi pour augmenter la qualité des colonies. Ils permettent de s’assurer que tout le monde se comprend.

Termes du contrat Pour l’apiculteur : � état de la ruche : niveau du "standard" (ou mieux) � emplacement, délai d'apport et de retrait � permission d’auditer � nourrissement : quantité, par qui, coût additionnel � prix, incluant les extras � action en cas de litige Pour le kiwiculteur � programme prévisionnel de traitements � info sur la pulvérisation si besoin � délai d’avertissement avant apport � délai d’avertissement avant retrait Pour les deux - Identification des canaux de communication - Période d’avertissement minimale si arrêt du contrat ou non reconduction les années suivantes En Nouvelle Zélande, Le kiwiculteur fixe le nombre de ruches dont il a besoin et le "standard" qui lui convient. En cas de mauvaise pollinisation, le rapport d’audit fait foi. Si le "standard" a été respecté, l’apiculteur ne peut être mis en cause

CONDITIONS REQUISES DE POLLINISATION

Date d’apport L’attractivité de la fleur est courte par rapport au Hayward: le ZESPRI GOLD est très susceptible d’être affecté par de mauvaises conditions météo. En effet, une fleur qui s’ouvre pendant des conditions pluvieuses de deux jours, a peu de chance d’être correctement pollinisée. C’est pourquoi le besoin de ruches très vigoureuses est très important, car il est nécessaire d’avoir beaucoup d’abeilles prêtes à sortir dès le premier rayon de soleil. Avant, on attendait 15% de floraison pour introduire les ruches. Maintenant en l'absence d’abeilles sauvages dans l’environnement, on introduit la moitié des ruches à 5% de floraison et l'autre moitié à 50 % de floraison. L’apport se fait donc en 2 fois. Ceci permet aussi de rajouter des abeilles, lorsque les ouvrières des premières ruches commencent à élargir leur rayon d’action.

Emplacement A 30 m maximum des arbres, donc à l'intérieur des vergers.

En lots de 4-6 ruches, dispersés dans le verger. Si plus concentré : vérifier la qualité de la pollinisation.

Reine < 1 an Les reines doivent obligatoirement être de l’année.

Nourrissement pollen et sucre Le nourrissement est efficace pour stimuler le butinage de pollen : Le nourrissement augmente les collectes de pollen de 2 à 5 fois Les ruches en pollinisation reçoivent 2 L de sirop tous les 2 jours dans un nourrisseur couvre-cadre ou dans un cadre nourrisseur, de préférence entre 8h et 13h avec du sirop de 30 à 60% car il impacte positivement la récolte de pollen tout en demandant moins de travail à l’abeille. Il faut faire attention au pillage. Le nourrissement est fait soit par l’apiculteur (en contrepartie d’un extra), soit par un contractuel, soit par le kiwiculteur. Les apiculteurs y trouvent également leur compte car ils récupèrent des ruches plus fortes. La stimulation de la colonie par

Jours

Nbr

e de

pel

otes

de

polle

n de

kiw

i

Nourris

Non nourris Figure 1 – quantité de pelotes de pollen récoltées dans les trappes à pollen suivant que les abeilles soient nourries ou non au sirop selon les préconisations décrites ci-dessus.

N°24 Dec. 2010

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le sirop induit un besoin en pollen, donc une augmentation de la récolte de pollen de kiwi. Une autre explication avancée serait que les abeilles « manutentionnaires », qui attendent habituellement les butineuses de nectar à l’entrée de la ruche, sont occupées à transformer le sirop, et ainsi les butineuses ne trouvent personne pour décharger le nectar de leur jabot. Elles en déduisent donc que la ruche n’a pas besoin de nectar, mais de pollen. Aspersion de sirop sur fleurs : pas testé sur kiwi, mais sur pomme et nashi : augmentation du butinage constatée, sur feuilles et fleurs avec un risque de pillage accru. Remarque : Les trappes à pollen augmentent également la collecte de pollen.

Pollinisation artificielle Elle se réalise par projection de pollen dit sec ou humide. La combinaison de la pollinisation artificielle et de la pollinisation par les abeilles augmente l'efficacité globale sur le verger : les abeilles se recouvrent de pollen mâle en butinant les pieds mâles et femelles. Aussi, la présence d'abeilles est nécessaire même en pollinisation artificielle. Le pollen des fleurs femelles est stérile. Le pollen de Hayward s’extrait facilement (la fleur est grande). Il existe des vergers constitués uniquement de pieds mâles, pour récolter le pollen qui sera utilisé artificiellement ensuite. Pour 300 000 tonnes de fleurs récoltées, on retire 3 tonnes de pollen.

1/3 est utilisé en Nouvelle Zélande, les 2/3 restant dans d’autres pays producteurs (dont l’Italie). Le pollen de kiwi vert est utilisé en pollinisation artificielle sur kiwi ZESPRI GOLD. En ouvrant les fruits de ZESPRI GOLD, si les graines sont noires, elles sont issues de pollen des variétés mâles associées au ZESPRI GOLD (graines fertiles), si les graines sont brunes, elles sont issues d’un croisement avec du pollen de variétés pollinisatrices de Hayward (graines stériles, avortées). Il faut 300 g de pollen par application (soit 500 à 600 g par ha). Le pollen artificiel coûte 1 500 € / kg. Le pollen artificiel a une durée de vie de 5-6 jours en conditions sèches. Il y a plus de pollen dans les vergers de Hayward que de Hort16A.

Vérification de l'efficacité de la pollinisation au verger « L’heure la plus rentable passée dans le verger » Pollinisation manuelle : On utilise une fleur mâle (à 1 ou 2 jours*) pour polliniser quelques fleurs femelles (6 max), et on marque le futur fruit par une référence. On marque d'autres fruits non pollinisés manuellement avec une autre référence. On compare les calibres de fruits à la récolte. Si les calibres de fruits pollinisés manuellement sont supérieurs aux autres, alors on peut conclure à un problème de pollinisation sur le verger. Dans le cas inverse, la différence est imputable à un autre facteur (nutrition...).

*Pour être sûr que les fleurs mâles produisent du pollen, il faut vérifier la présence d'abeilles sur les fleurs, ou secouer une fleur sur un matériau noir pour constater la présence de pollen. Sur fruit Couper le haut de plusieurs fruits et vérifier le nombre de graines

Coûts La ruche en pollinisation kiwi ZESPRI GOLD est payée 70 €. L’audit est facturé soit par verger, soit par colonie (2,5 € / ruche + le trajet). Les coûts de la main d’œuvre sont moitié moindres en Nouvelle Zélande qu’en France (7,5 € horaire, contre 15 en France). Le coût du nourrissement est un paiement « extra » ajouté au prix de la pollinisation.

Conclusion Sans appliquer directement le système de Nouvelle Zélande, un premier pas de bonne contractualisation entre apiculteur et kiwiculteur serait de noter le nombre de cadre de couvain et d’abeilles à certaines dates (sur les toits par ex). Ainsi, le kiwiculteur est informé que l’apiculteur a évalué la ruche avant l’apport. La contractualisation n’est pas une remise en cause de la confiance vis-à-vis de l’apiculteur, mais une rigueur dans la méthode et une assurance pour le kiwiculteur. Des expérimentations pourraient être menées pour tester l'effet du nourrissement sur l'efficacité de la pollinisation.

Par Léa BENSA, Virginie BRITTEN

et Séverine BRUN

Actualités de l’ADAM

N°24 Dec. 2010

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Présentation de Jacques

Boyer (AOC Mele di

Corsica) le 27 janvier

2010.

Avant-propos Le maintien du cheptel nécessite d'être naturellement excédentaire par rapport au cheptel consacré à la production. Ceci oblige à un "retour aux fondamentaux" : La biologie de l'abeille est commune à tous les apiculteurs quelque soit leurs pratiques. Les techniques d'élevage moderne (starter – éleveuse) ont été mises au point à la fin du XIXème siècle. Elles sont connues et appliquées depuis plus d'un siècle. Bibliographie : Mark L. Livingstone "La biologie de l'abeille".

La gestion du cheptel nécessite une intégration de l'activité d'élevage dans la production.

De plus, un point crucial est la pratique de l'élevage des mâles. Contrairement aux remérages naturels, la production de nombreuses reines nécessite la présence de mâles mûrs en nombre suffisant au moment des vols de fécondation. La présence de varroa impacte la fertilité des mâles théoriquement matures. La fenêtre de maturité des mâles intervient 40 jours après la ponte, parfois 50 jours, d'où la nécessité d'anticiper la production de mâles avant le greffage (commencer le greffage à l'operculation des mâles).

La valeur finale d'une reine tient autant aux facteurs extérieurs (techniques et environnementaux) qu'à la génétique.

Les seules reines de valeur issues d'un élevage naturel sont les reines qui sont produites à la suite d'un essaimage spontané. Dans ce cas, de nombreuses reines sont élevées à partir d'œufs nourris immédiatement en conséquence. Alors qu'après un orphelinage provoqué, ce sont des reines de sauveté élevées à partir du couvain disponible ; c'est une mécanique de survie qui se met en place. Dans le cas de pratiques de division, ça donne au mieux des reines de qualité moyenne qui sont généralement remplacées dans les trois mois.

"Les meilleures reines sont celles que l'on produit soi-même".

Seuils critiques Il est important de greffer petit, de faire un travail sur le choix de l'éleveuse, et de limiter la ponte de la reine utilisée comme souche (en la

maintenant en ruchette par exemple). Il faut toujours penser que la qualité des nourrices dépend de l’alimentation reçue lors de leur vie larvaire (6 semaines avant). La gelée royale distribuée aux futures reines évolue en quantité et en qualité selon l’âge de la reine et ceci d’heure en heure. Une ruche qui a moins de 6 à 7 cadres de couvain n'est pas adaptée pour l'élevage de mâles. On peut faire un test à l'automne : placer une cire à mâles bâtie dans une belle colonie ; si elles répondent positivement alors un élevage est envisageable. Une carence alimentaire de 24 heures sur une larve correspondrait à une carence de trois ans pour un hominidé. Bibliographie : Matescou "L'alimentation de l'abeille".

Qualité de la reine en fonction de l’âge de la larve choisie Le fait de greffer trop gros impacte directement la qualité des reines comme le montre clairement le tableau suivant. Aussi, ne pas économiser du temps sur ce travail et toujours partir du principe qu'on a

Seuils critiques Remèdes

Alimentation 1er jour des larves Starter+nourrices

Alimentation larves ouvertes Éleveuse peuplée, provisions

Prise en charge de la larve Starter, rapidité greffage et intro.

Qualité de la larve greffée Conduite de la souche

Âge de la larve greffée Apiculteur, lunettes, loupe

Température d’élevage Population starter et éleveuse

Fécondation avant (alimentation)

Dimension du nucleus + quantité d’abeilles

Fécondation après : soins à la reine + température + migrations des spermatozoïdes vers la spermathèque

Dimension du nucleus + quantité d’abeilles

Estimation valeur de la reine : sur couvain operculé

Nucleus assez grand pour laisser pondre la reine

Formations et Journées techniques

PERFECTIONNEMENT DES TECHNIQUES D'ELEVAGE ET DYNAMIQUE DES COLONIES

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tendance à greffer toujours trop gros. On sait que le poids des reines est corrélé positivement avec certaines qualités de la reine (poids des ovaires).

Jacques ne souhaite pas travailler avec des nucléi trop petits car en deçà de 350 g d'abeilles, les relations sociales nécessaires au bon équilibre de l’abeille ne semblent plus s’établir correctement, les micro-colonies n'arrivent plus à "installer le social". Une reine pond 1 000 à 1 500 œufs/ jour, en limitant la ponte de la reine donneuse de larves à 500 œufs par jour, ceux-ci seront biologiquement plus fort (vitellogénine…).

Triangle éleveuses & starter fermé Le choix de l'éleveuse est primordial, c'est le premier travail de l'éleveur. Le soin aux larves (quantité de gelée royale) est un bon critère de choix. Plus une éleveuse élève, mieux elle élève. La veille, Jacques les nourrit avec 25 cl de sirop. Toutes les semaines, tous les cadres sont contrôlés : 8 à 10 cadres de couvain. On travaille avec deux éleveuses (Langstroth 10 + 6 cadres sur la station et Dadant 12 cadres) et un starter fermé composé d'une ruchette 5

cadres sur un fond entièrement grillagé surélevé sur pieds. Chaque éleveuse est formée comme suit : Partie orpheline : 1 cadre de pain d'abeille, un cadre de

couvain operculé, le cadre de cellules (25 cellules) entouré de deux cadres de couvain ouvert. L'autre partie, séparée par une grille à reine contient 7 cadres de couvain, pain d'abeille et miel en périphérie.

Le starter fermé (la claustration favorise l'envie d'essaimage donc l'élevage) : grille à reine contient 7 cadres de couvain, pain d'abeille et miel en périphérie. Deux cadres de cellules sont entourés de deux cadres de pain d'abeille ; le cadre restant est un cadre bâti rempli d'eau. Chaque cadre de cellules et de pain d'abeille est réparti ensuite dans les deux éleveuses.

Poids des reines à l'émergence : On constate des différences entre les éleveuses alors qu’il y en a très peu entre les souches (données 2009, à confirmer).

Stades

de transfert Œuf

Larve

1 jour

Larve

2 jours

Larve

3 jours

Larve

4 jours

Poids en mg 209 189 172 147 119

Nb Ovarioles 317 308 292 272 224

Diamètre

Spermathèque (mm) 1,31 1,28 1,21 1,16 1,03

Volume Spermathèque

(mm3) 1,18 1,09 0,94 0,82 0,59

moyenne de poids par éleveuse en mg

170,00

175,00

180,00

185,00

190,00

195,00

200,00

205,00

07095 081082 081359 081491 081492 081493

poid

s m

g moyenne

médiane

moyenne générale186,60

5

Grille à reine

Couvain ouvert

Cellules

Pain d’abeilles

Couvains

Triangle éleveuses starter fermé

26/01/2010

Formations et Journées techniques

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Les introductions de reine

Disposition des ruches Dans l'objectif de saturer la zone, les ruches à mâles sont disposées dans un rayon de 1 km autour des nucléi de fécondation. Les vols de fécondation durent entre 20 et 30 minutes. Au delà, la reine doit rentrer pour se reposer et se nourrir, pour ressortir ensuite si le vol de fécondation n'est pas terminé. Attention : l'élevage de mâles sur des ruches en production favorise l'essaimage et augmente la pression de varroa. Cellules prêtes à naître Elles sont introduites instantanément sur essaims, cellules à J+11. C’est pratique pour le renouvellement mais peu de traçabilité. Reines vierges Selon les abeilles élevées, cette technique peut être plus risquée. � Fonctionne sur paquet d'abeille (700g-1kg à ajuster selon le contenant).La reine est jetée au milieu du paquet d’abeilles lors de la constitution de l’essaim. Les essaims sont claustrés de 24 à 72 heures, avec nourrissement, puis libérés au rucher de fécondation en soirée. Au moment du contrôle de la ponte, on peut introduire un cadre de couvain naissant pour éviter un trou générationnel. S’il l'on veut ajouter des abeilles, on peut le faire dans le nourrisseur couvre-cadre.

� Sur essaim constitué : après 7 jours d'orphelinage, les possibilités d’élevage royal de l’essaim sont quasi nulles passé ce délai. Certaines abeilles plus tolérantes

acceptent des reines vierges quasi lors de la constitution des essaims, surtout si l’on prend le soin de mélanger des cadres issus de colonies différentes, voire de neutraliser les odeurs spécifiques en aspergeant les cadres et les abeilles de couverture (eucalyptol ou autre)

Les cages JZBZ permettent des introductions horizontales Reines fécondées Acceptées dans tous les cas dans tous les types de micro-colonies.

(Ou comment s'abstenir

de détruire les cellules en

période d'essaimage)

Intervention de Jacques

Boyer du 27 janvier 2010

Avant-propos Pourquoi parler de la dynamique des colonies ?

Le but est d'améliorer le rendement à la ruche. Constat : le déclenchement des miellées est aléatoire, d'où la nécessité de maintenir une population élevée constante tout au long de la saison. On souhaite avoir une reine forte pondeuse pour assurer les miellées précoces mais ensuite on a besoin de freiner pour ne pas avoir “trop d’abeilles”.

Il faut cependant garder à l'esprit que l'essaimage est une preuve de bonne dynamique de la colonie.

Définition Il s'agit de l'évolution dans le temps du nombre d'individus composant la population de la colonie. Selon l'abeille et selon la région, un ou deux pics de population peuvent conduire à l'essaimage. C'est un cycle naturel.

Facteurs déterminants Il s'agit des facteurs déterminant l'issue de la dynamique, c'est à dire l'essaimage effectif ou non.

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UNE APPROCHE DE LA DYNAMIQUE DES COLONIES D'APIS MELLIFERA

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� La taille de la colonie

Surface Rayons volume

Dadant 10 226 dm2 50 litres

Langstroth 176 dm2 38 litres

Seuil essaimage 230 dm2 40 litres

� La congestion du nid à couvain

� Manque de cellules vides pour la ponte

� Ratio ouvrières/couvain : trop d'ouvrières par rapport au couvain (plus d'une "couche" d'abeille sur les cadres)

� Ratio nourrices/couvain ouvert : trop de jeunes ouvrières par rapport aux larves à nourrir. La moitié des ouvrières ont moins de 8 jours lorsque débute l'élevage royal.

Dans un corps Langstroth 10 cadres, tout excès de ponte (supérieur à 1900 œufs pondus par jour) entrainera la congestion du nid à couvain à l'émergence des nourrices.

� Les phéromones

C'est plus une question de diffusion que de sécrétion. La surpopulation diminue la quantité de phéromones accessible pour chaque ouvrière (phénomène de dilution). La surpopulation entrave les mouvements de la reine ce qui diminue le marquage par les glandes tarsales d'une partie du nid (souvent la périphérie).

� Les intrants : nectar et pollens

Les apports de nectar et pollen permettent le développement de la colonie, mais bloquent ce développement en limitant la taille du nid à couvain. L'impact des intrants est lié aux caractères "familiaux" de la colonie. Les réserves

conditionnent la vitesse du développement.

� Les caractères familiaux

� La propension à l'essaimage (mais aussi la conduite : période d’intervention, introduction de cires gaufrées...).

� La puissance de ponte de la reine (nombre d'œufs pondus par jour).

� La vitalité (taux d'imagos par œuf pondu – 85 % est un bon résultat).

� Le comportement de stockage proche du nid ou non.

� L’écrêtage ou pas des intrants

La majorité des colonies calent la ponte sur le volume des intrants (nectars – pollens). Plus le flux de ces intrants est important plus les reines pondent. Inversement en cas de rentrées nulles ou très faibles, la ponte diminue fortement. Cela conduit la colonie à se retrouver à un moment ou un autre au cours de la saison avec des cohortes de nourrices qui n’ont personne ou presque à nourrir. La capacité de sécrétion de gelée royale étant donnée à un instant T, pour éponger les surplus de cette gelée : la colonie élève des reines !

Inversement les colonies (beaucoup plus rares dans la nature, ce comportement les désavantage dans le succès reproductif) qui ne modulent que modérément la ponte par rapport aux intrants (sans passer par le quasi arrêt en cas de miellée très faible) ne se retrouvent que plus rarement avec des déséquilibres de castes, étant en cela moins enclines à l’essaimage.

Les facteurs modulateurs � Maîtrisables

� Choix de la famille, sélection de souches moins essaimeuses

� Volume des ruches (volume important), âge des reines (reines jeunes)

� Retrait d'abeilles :

� Le retrait de couvain a un impact imprévisible sur la dynamique de la colonie.

� Le retrait d'abeilles a moins d'impact sur la dynamique, c'est plus efficace contre l'essaimage. Il faut retirer surtout des nourrices. Cela a un impact sur varroa.

Sur Colza, attention à ne pas négliger le 3ème passage de contrôle d’essaimage qui est concomitant à la récolte et au temps d’extraction, car la pression d’essaimage est toujours là.

À tester : remplacer des cadres de couvain naissant par des cadres de couvain ouvert

� Non maîtrisables

� Les intrants

� Ne pas les diminuer. � Constituer des essaims de butineuses.

� Les augmenter par des nourrissement.

� La météo

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Adéquation abeille, ruche, conduite

Faible ponte Petite ruche

Forte ponte Grande ruche

Forte ponte Ruche moyenne

Adéquation Bonne Bonne Négative

Conduite Extensive Intensive Très intensive

Rendement Faible Moyen à supérieur Supérieur

Gestion de l'espace

Partition Non Oui Possible

Retrait provisions Rare Occasionnel Rare

Grille à reine Oui Oui Oui

Grille à reine sur 1ère hausse Non Non Possible

Contrôle de l'essaimage

Temps de travail + ++ +++

Suppression cellule + ++ +++

Retrait de couvain Exceptionnel Non Parfois

Retrait d'abeilles Non Non Possible

Technique : Enlever la reine + 1 cadre de couvain naissant, introduire une jeune reine fécondée issue de l'élevage. Efficace contre l'essaimage ?

� La configuration extensive "faible ponte, petit volume de ruche" : pas de soucis. Mais, cette configuration

se fait rare du fait que l'on trouve difficilement des reines qui pondent moins de 1900 œufs par jour.

� Dans le cas de la configuration intensive “forte ponte, grand volume de ruche” : la reine peut s’exprimer. On peut jouer sur la modification du

volume : réduction à l'automne pour profiter d'une miellée tardive et préparer l'hivernage, augmentation au printemps pour contrôler l'essaimage.

� La configuration très intensive “forte ponte, volume moyen de ruche” permet une croissance rapide de la population au printemps et l'exploitation de miellées précoces. Le blocage du nid à couvain permet une plus forte proportion de butineuses (plus de miel), moins de couvain ouvert (plus de miel) mais augmente la tendance à l’essaimage. Un contrôle de l'essaimage réussi permet de très bons rendements. Un contrôle de l'essaimage raté est impensable dans cette configuration.

Par Olivier-Pierre BAILLY et Virginie

BRITTEN

volume total du nid à couvain

reine1400reine1400

reine1900

reine2400

libre

surface de ponte

surface de ponte

surface de ponte

Langstroth

Formations et Journées techniques

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Apiculture biologique : Réglementation / Traitement de la varroose

Dominique GAGNON (Ecocert) Jérôme REGNAULT (Apiculteur)

Virginie BRITTEN (ADAM) 7 février 2011 – 9h15/17h30 Lieu : Maison de la coopération et de l'alimentation – Auzeville

Public : apiculteurs professionnels bio et conventionnels

Descriptif : • Réglementation : Cahier des charges : présentation, points à éclaircir, impasses techniques • Traitement de la varroose : � Application de la méthode Chapleau sur une exploitation apicole bourguignonne � Résultats d'expérimentations thymol et acide formique

Participation financière : adhérents = 15 € ; non –adhérents = 25 € / Repas 10 €

Pollinisation protéagineux semences 9 février 2011de 9h à 12h Lieu : Agen (47) - Chambre d’agriculture d’Agen.

Public : apiculteurs des ADA, multiplicateurs de l'ANAMSO, techniciens des structures semencières

L'Association Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences Oléagineuses (ANAMSO) regroupe les multiplicateurs autour de missions techniques et syndicales. ITSAP et ANAMSO se sont associés pour mieux connaître les pratiques de pollinisation en oléagineux semence, par une enquête à laquelle certains d'entre vous ont participé.

• ANAMSO : Présentation de la filière Semences d’oléagineux : Surfaces et évolution ; Itinéraire technique ; Aspects réglementaires ; Structuration • ADAAQ – ADAM: Présentation de la filière apicole, de la colonie et des techniques apicoles. Structuration. • ADAAQ – ADAM – ANAMSO : Présentation et descriptive de l’enquête ANAMSO – ITSAP

Inscription au plus tard le 25 janvier 2011 Repas : possible au restaurant de la Chambre d’agriculture d’Agen. Réservation impérative.

S'installer en apiculture en Midi-Pyrénées : Deux journées pour répondre à vos questions 3 et 17 février 2011 – 9h15/17h30 Lieu : CFPPA d’Auterive

Public : apiculteurs en cours d’installation

Descriptif : L'apiculture en Midi-Pyrénées est tournée vers l'avenir. Pour cela, L'ADAM et le CFPPA d'Auterive organisent des journées sur les possibilités d'installation en apiculture. Vous envisagez une création d'activité ou une reprise d'exploitation? Alors venez rencontrer les différents acteurs de la filière et saisissez ainsi l'opportunité de vous informer sur votre futur métier.

1ère journée : 3 février 2011 – Guide à l'installation , un outil opérationnel / Virginie BRITTEN – ADAM – L'installation spécialisée en élevage / Jean-François MALLEIN – Témoignages de "nouveaux" installés 2ème journée : 17 février 2011 – Les aides apicoles / Virginie BRITTEN – ADAM – Aides départementales / CG 31 – Pré-installation, reprise, parcours installation – (intervenants à confirmer) – CUMA / Maurice MORLIERE – après-midi à la carte : � Pôle installation : Points Infos installation,

ADASEA, MSA � Pôle technique : ADAM, ANERCEA, GPGR � Pôle structures apicoles : GDSA, syndicats � Pôle fournisseurs locaux

Pratiques d'élevage Apiculteurs -éleveurs 4 journées entre le 20 mars et le 15 avril Lieu : chez les apiculteurs

Public : apiculteurs professionnels

Descriptif : •Greffage •Constitution d'essaims •Constitution de paquets d'abeilles •Peuplement de nucléi

Participation financière : adhérents = 15 € ; non –adhérents = 25 € / Repas 10 €

PROGRAMME

Formations et Journées techniques

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Cet article a été rédigé à partir des actions amorcées par l'ADAM en partenariat avec le SRAL Midi-Pyrénées, mais aussi sur la base du travail de l'ADAPIC, de l'ADARA et l'ADAPRO LR.

2010 Ce printemps, le réseau veille intoxication a commencé ses actions en s'investissant à différents niveaux: 1. un premier enregistrement des pertes anormales (mortalité, effondrement de colonies ou troubles du comportement) déclarées à l'ADAM, a été effectué. 2. différentes réunions avec les services du SRAL (ex SRPV) en janvier, juin et décembre ont permis de débattre des problèmes de pertes de cheptel. Ces rencontres mettent à plat la problématique apicole actuelle et l'intervention de l'Etat (application de la note de service de 2009, expérimentation, résultats de résidus de phytosanitaire, intoxication, recherche de causes…). Les premiers signalements de pertes anormales de colonies ont été faits dès janvier 2010. En Aveyron, en premier lieu où deux apiculteurs ont constaté 70 % de perte. Puis des cas en Ariège et dans le Lot se sont déclarés. Symptômes similaires de dépopulations avec réserve et

sans cadavres ou mortalité avérée en fond de ruche. Le bilan annuel est encore lourd, Midi-Pyrénées reste la région française enregistrant le plus de pertes. Les DDPP sont intervenues de façon hétérogène. L’ADAM n’a pu intervenir comme il aurait été nécessaire par manque de temps. Des analyses ont été réalisées sur deux échantillons des apiculteurs aveyronnais : Les résultats vous ont été exposés dans le précédent ADAMinfos. Pendant le colza, aucun signalement n’a été fait. Alors que quelques semaines plus tard, un apiculteur a constaté au moment de la récolte des délarvements massifs sur un de ses ruchers. L’ADAM a engagé une stagiaire pour travailler sur les problèmes observés pendant la miellée de tournesol. Quatre déclarations de troubles nous ont été faites. La stagiaire ingénieur s’est déplacée, afin de réaliser photos, films et prélèvements d'abeilles mortes ou asymptomatiques devant ou dans les ruches. Notre demande de financement auprès de la région pour réaliser des analyses est passée en commission en septembre et l’arrêté est parvenu en octobre. Aussi, les 3 prélèvements réalisés sur des cas de pertes hivernales massives et les 12 réalisés sur des cas d’abeilles mortes ou asymptomatiques pendant la miellée de tournesol, n’ont été envoyés qu’en cette fin d’année. Un prochain article relatera les résultats qui vont nous parvenir en début d’année.

Rappel de la note de service du 14 avril 2009 << Mettre en place un traitement distinct et différenciée des situations rencontrées : - […] mortalités aigües des abeilles qui peuvent être objectivement rattachées à des cas d'intoxications […] - […] autres cas : autres types de mortalités aigües, mortalités chroniques de sortie d'hiver, d'affaiblissement, dépopulations, dépérissement des colonies d'abeilles, maladies… […] >> La première situation requière << le concours de la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) >> Les autres cas seront traités << par la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) et, en cas de besoin, les services régionaux de l'alimentation (SRAL). >> << La direction départementale des services vétérinaires est le point d'entrée de touts les déclarations des "troubles des abeilles". >> Donc lors du premier constat, prévenir la DDPP (ex DDSV) du département. La DDPP prend tous les renseignements utiles : coordonnées de l'apiculteur (ou de l'agriculteur), localisation des ruchers, description des troubles, voisinage, traitements, etc. La DDPP doit se déplacer pour effectuer une visite du rucher. Elle collecte toutes informations et observations nécessaires (examen sanitaire et pratiques apicoles) et effectue des prélèvements d'abeilles (en 3 exemplaires de 100 abeilles

Focus Technique

PROCEDURE DE DECLARATIONS EN CAS DE PERTES DE CHEPTEL

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minimum chacun), en présence de l'apiculteur. Elle établit un procès-verbal. Les prélèvements sont ramenés à la DDPP sous régime du froid et stockés au congélateur. La note de service précise qu'<< il convient de veiller également à favoriser (la collaboration des différentes structures apicoles (ADA/GDS). >> Lors de cette visite si les mortalités peuvent avoir pour origine une intoxication par des produits phytosanitaires, le SRAL et la BNEVP (Brigade Nationale d'Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires) en sont informés dans les meilleurs délais. L'enquête du SRAL (ex SRPV) consiste à faire le point sur les produits phytosanitaires et les pratiques agricoles effectuées dans les environs du rucher touché (rayon de 2 Km) au travers d'enquête auprès des agriculteurs concernés. S'il le juge utile, il peut également

réaliser des prélèvements de végétaux (prélèvements officiels, en 3 exemplaires, en présence de l'agriculteur, et avec P. V de prélèvement). Ces informations orienteront la nature des analyses à effectuer. La BNEVP et le SRAL détermineront les molécules à rechercher. Les analyses pathologiques sont réalisées par l'ANSES (ex AFSSA) et sont à la charge de la DDPP. Les analyses toxicologiques sont réalisées par le laboratoire du GIRPA à la demande de la BNEVP qui en supporte le coût. Les résultats d'analyses sont transmis par la BNEVP au SRAL et à la DDPP. Les résultats d'analyses des échantillons d'abeilles sont transmis à l'apiculteur par la DDPP Les résultats d'analyses des échantillons de végétaux sont transmis aux agriculteurs par le SRAL.

Pour conclure, la procédure est assez proche de celle qui fonctionnait jusqu'à présent à la différence, qu'en cas de << mortalités aigües par produit phytosanitaire >>, la DDPP fait intervenir la BNEVP pour mener l'enquête. A noter également que l'enquête est lancée à partir des conditions suivantes: une mortalité avérée (au moins 20g ou 200 abeilles) datant de moins de 3 jours et en absence de pluie.

2011 L’ADAM, en 2011, souhaite affirmer son accompagnement des apiculteurs qui subissent des pertes anomales et inexpliquées. Un accompagnement au moment des diagnostics effectués par les DDPP, mais aussi un accompagnement en termes d'analyse d’échantillons.

Procédure à suivre Aussi, si vous constatez des pertes de colonies anormales, des mortalités massives, des dépopulations avec réserves… :

1. Faite une déclaration téléphonique et écrite (courrier ou courriel) auprès de votre DDPP (voir coordonnées), elle doit se déplacer pour faire une constatation et un diagnostic. Elle doit mettre en application la note de service de la DGAL (voir encart).

2. Prévenez l’ADAM au plus vite (téléphone, télécopie ou courriel), après discussion du cas, nous nous déplacerons, si possible en même temps que la DDPP et nous enverrons des échantillons d’abeilles à analyser selon les cas

3. Vous pouvez également prévenir l’ASA de votre secteur et votre GDSA

4. N’hésitez pas faire des photographies des ruches touchées et même à faire des prélèvements

que vous congelez.

5. A déclarer vos pertes à votre assurance et à la gendarmerie.

Focus Technique

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Premières constatations

• Fiche de déclaration préliminaire de pertes de cheptel (voir encadré)

Cette fiche est la première étape de déclaration. Elle doit être précisément remplie ; c'est en effet à la lecture de cette fiche que l'ADAM prendra la décision d'intervenir avec vous sur le terrain avec les structures compétentes : DDPP, SRAL…

• Réaliser une visite détaillée

Il est important de faire une visite très rigoureuse de votre rucher et de son environnement pour donner un maximum d'informations sur le contexte environnemental. Vous pouvez contacter plusieurs phénomènes qui relèvent d'une intoxication � Masse importante d'abeilles mortes devant leurs ruches � Dépopulation des ruches � Anomalies comportementales (tremblement, immobilité, agressivité….) � Déclaration soudaine d'une pathologie

• Donner l'Alerte

Dès constatation d'une perte anormale dans votre rucher, prévenir immédiatement l'ADAM (06.50.44.13.74). Prévenez votre DDPP sans tarder (faire également une déclaration écrite). Cela vous semble inutile mais il est important : 1) qu'un recensement soit fait par les services de l'Etat 2) que les services de l'Etat mettent en application la note de service du 14 avril 2009.

• Suspicion d'intoxication

Dans la mesure du possible, renseignez-vous auprès de l'agriculteur que vous supposez responsable de l'intoxication, sur les traitements qu'il a effectué sur la parcelle…. Vous pouvez proposer à l'agriculteur d'assister au constat A défaut de responsable identifié, se renseigner sur les possibles traitements effectués dans l'environnement du rucher

Constat officiel sur site

• Interventions des différents organismes

La DDPP est chargée de réaliser un constat des pertes et d'alerter dans les cas de mortalité avérée la BNEVP (voir note de service du 14 avril 2009). De plus, Midi-Pyrénées bénéficie d'un soutien du SRAL qui peut intervenir en cas de dépopulation avérée, sur interpellation de la DDPP. La DDPP est chargée de réaliser les prélèvements d'échantillons d'abeilles mortes ou asymptomatiques et de les envoyer à un laboratoire pour analyse pathologiques, voire toxicologiques. Tous les prélèvements doivent être réalisés en triple exemplaires

Ce qu'il faut faire A éviter OBSERVER Le rucher et son environnement Les colonies Les abeilles et leur comportement Relever le nombre de colonies atteintes

Ne pas déplacer les ruches si possible Veiller à modifier le moins possible d'éléments sur le rucher

Focus Technique

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dont un que vous conservez dans votre congélateur. Le SRAL est chargé de réaliser une enquête phytosanitaire sur l'environnement du rucher. Il est également en mesure d'effectuer des prélèvements sur végétaux. Il dispose des pouvoirs et compétences pour enquêter au sujet des produits phytosanitaires. L'ADAM apporte un appui technique et son expertise apicole. Elle aide à remplir la

déclaration lors de la visite officielle. Elle joue également un rôle en termes d'alerte des organismes d'Etat comme des structures apicoles départementales ou des apiculteurs de la zone. L'ADAM envoie les échantillons d'abeilles au service central d'analyse du CNRS de Solaize.

• Fiche de Constat sur site (voir encadré)

Cette fiche sera remplie le jour de la visite officielle du rucher.

Suspicion d'intoxication : adoptez les bons réflexes Quand vous arrivez au rucher, vous allez constater parfois quelque chose de « bizarre », qui vous interpelle : maladies, intoxications, coïncidences... Plus les prélèvements sont précoces et plus les chances d'identifier la source du problème augmentent. (voir encadré) C'est pourquoi n'hésitez pas à prélever avant même la visite d'un technicien : - des abeilles (1/3 de bouteilles d'eau de 50cl) fraîchement mortes ou symptomatiques, préférentiellement à l'intérieur de la ruche (à l'abri de la lumière) sur le plancher, soit en hausse ou sur les cadres de rive. - du couvain atteint, voire du pollen Congelez au plus tôt. Même s'il est préférable d'avoir un contenant prévu à cet effet (sac de congélation par exemple), utilisez ce que vous avez sous la main. Ces échantillons pourront s'avérer très précieux. N'hésitez pas à contacter l'ADAM en cas de suspicions même si vous n'êtes pas sûr de la cause. (voir encadré)

Premiers cas déjà déclarés en décembre Deux apiculteurs tarnais et un apiculteur ariégeois ont déjà constatés des pertes importantes au mois de décembre. Faites un bilan de vos colonies dès que vous pouvez.

Par Virginie BRITTEN

Focu s Technique

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Coordonnées utiles

DD(CS)PP [Directions Départementales (de la Cohésio n Sociale et) de la Protection des Populations]

Organisme Référents téléphone télécopie courriel DDCSPP 09 Service Protection des populations

standard 05.61.02.16.00 [email protected] Christian MANEGLIA 05.61.02.16.04 05.61.02.16.20 [email protected] Pierre JABERT (directeur) 05.61.02.16.01 [email protected]

DDCSPP 12 Service Protection des populations

François DANIEL Fatima ALEXANDRE 05.65.73.40.50 05.65.73.50.00

[email protected] [email protected] [email protected]

DDPP 31 Luc FERNANDEZ 05.34.50.17.31 05.61.31.06.69 http://haute-garonne.gouv.fr/ [email protected]

DDCSPP 32 Service Protection des populations

standard 05.62.58.12.00 [email protected]

Gyslaine GARRIC 05.62.58.12.15 05.62.63.62.94 [email protected]

DDCSPP 46 Service Protection des populations

05.65.20.41.50 05.65.20.41.30

05.65.22.15.40 [email protected] [email protected]

DDCSPP 65 Service Protection des populations

Véronique NABONNE 05.62.44.37.09 05.62.44.59.00 [email protected]

DDCSPP 81 Service Protection des populations

Virginie VERBEKE 05.81.27.50.00 05.63.47.20.01 [email protected] [email protected]

DDCSPP 82 Service Protection des populations

05.63.21.18.00 05.63.66.78.14 [email protected]

SRAL [Service Régional de l'Alimentation] SRAL Eric DAVID (directeur) 05.61.10.61.10 Emeric PILLET (chef de service) 05.61.10.61.10 Thierry CATHALA 05.61.10.61.37 [email protected]

Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytos anitaires (BNEVP) BNEVP 01.56.29.15.80 De 9h30 à 12h Catherine COLLINET 06.73.67.09.30 [email protected] Gérard VENEREAU 06.73.67.09.41 [email protected]

Laboratoires téléphone télécopie ANSES 04.92.94.37.00 04.92.94.37.01 GIRPA 02.41.48.75.70 02.41.48.71.40 CNRS Solaize 04.78.02.22.22 04.78.02.71.87

Focus Technique

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Une équipe renforcée Voici l'organigramme de l'Institut :

Sophie CLUZEAU-MOULAY : direction générale Pascal JOURDAN : direction technique

Paris

Avignon

Sophie CERF chargée de valorisation et communication

Fabrice ALLIER Coordinateur Pollinisation et environnement de l'abeille

Cécile FERRUS coordinatrice OTE et

qualité des produits de la ruche

Loïc FLATRES-GRALL

Coordinateur Sélection et élevage

Cécile Holtzmann statisticienne Julien VALLON Coordinateur santé de l'abeille

Un fonctionnement affirmé Le conseil d'administration décide des orientations du programme et du budget. Il comprend notamment 9 sièges issus des structures de développement. Ces structures (dont l'ADAM) sont réunies au sein du Comité de réseau de développement. Elles mettent en place les

expérimentations et les études coordonnées par l'ITSAP et elles font remonter les besoins du terrain. Quatre commissions techniques mettent en œuvre le programme :

• Pollinisation et ressources

• Santé et environnement de l'abeille

• Sélection et élevage • Qualité des produits de

la ruche

Ces commissions identifient et centralisent les besoins pour les mettre en projet, proposent des orientations et soumettent un programme au CA, dégagent les priorités de recherche, enfin rassemblent et diffusent les résultats. Le conseil scientifique évalue et oriente le programme de l'ITSAP.

Un programme d’actions I - État du cheptel et facteurs de pression �Comprendre les affaiblissements et enrayer les pertes de colonies 2 - Économie et qualité des produits �Améliorer la compétitivité des exploitations et fournir des produits de qualité répondant aux attentes des consommateurs

3 - Sélection et élevage �Dynamiser la filière élevage pour consolider le secteur de l'élevage apicole 4 - Pollinisation et biodiversité �Améliorer les connaissances sur les services rendus par les abeilles à l'agriculture 5 - Formation et diffusion �Améliorer la formation et la diffusion de l'information technique et scientifique

DES NOUVELLES DE L'ITSAP, INSTITUT DE L'ABEILLE

Des nouvelles du réseau

Conseil d'administration

Conseil scientifique

4 Commissions techniques Comité du réseau de

développement

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Du 9 février (14h) au 10 février (17h) à Roquebrune sur Argens dans le Var. "Sélection : vers une solution collective"

� Plan de sélection en Grèce : diversité génétique et races par Maria Bouga

� Qualité de reines par Bertille Provost � Génétique et plans de sélection (théorie)

par JF Mallein � Plan de sélection en Grèce : qualité des

reines et certification par Fani Hadjina � Plan de sélection en Corse par J Boyer � Sélection (pratique) par JF Mallein � Table ronde : atouts et difficultés des

programmes de sélection collectifs (bulletin d'inscription joint)

Optimiser la pollinisation : Pratiques et Recherches 1er février 2011 de 9h à 17h Lieu : Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine, Bordeaux . • Public : Apiculteurs pollinisateurs Repas : pris en commun au restaurant Intervention de Bernard VAISSIERE, Equipe Pollinisation et Ecologie de l’Abeille, INRA Avignon Rares spécialistes de la pollinisation en France, Bernard VAISSIERE travaille à l’INRA depuis 1989 sur la pollinisation des abeilles sauvages et domestiques [interaction pollen-abeilles-pistil, écologie du butinage et activité pollinisatrice, biodiversité des abeilles et des paysages, pollinisation en agriculture].

MATIN _ Raisonner la pollinisation par les abeilles : Pratiques et Recherches _ Six questions de recherche : Objet, résultats et perspective

APRESMIDI _ Etat des connaissances sur les pollinisations kiwi, fruitiers (pomme, poire, prune), Oléagineux semence (Colza et Tournesol) : Impact sur la qualité des cultures et le rendement ; impact sur les colonies et Conduite des colonies. _ Echange

Commercialiser son miel dans le respect de la Réglementation le 15 février 2011 de 9h à 17h • Lieu : A la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, salle Océane. • Repas : pris en commun au restaurant à Pau. Intervention de Philippe PICARD Après des études de droit, P Picard a été embauché par l’ADAPI, où il travaille depuis 16 ans. Il est chargé de l’animation de la démarche qualité Miel de Provence mais traite aussi des questions économiques et juridiques.

Contexte La nouvelle réglementation communautaire, connue sous la dénomination de « Paquet Hygiène », relative à la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et à l’hygiène des aliments pour animaux, induit désormais les mêmes responsabilités pour les exploitants agricoles que les autres opérateurs de la chaîne Alimentaire : mettre en marché un produit sain (bonnes pratiques d’hygiène), assurer le suivi de son produit (traçabilité), informer correctement ses acheteurs (étiquetage). Un guide de bonnes pratiques d’hygiène en apiculture est en cours d’élaboration par la filière. Il a été conçu par des apiculteurs pour les apiculteurs ; son contenu doit être connu pour respecter la légalité.

MATIN 1. HYGIENE _ Principes généraux de la réglementation sur l’hygiène _ Les bonnes pratiques d’hygiène pour la production _ Les bonnes pratiques d’hygiène pour l’extraction _ Les normes sur les résidus dans le miel _ Quelques conseils pour le matériel de miellerie

APRES-MIDI 2. TRACABILITE Les documents réglementaires de suivi : registre d’élevage, cahier de miellerie, inventaire des achats 3. COMMERCIALISATION - Etiquetage 4. Témoignage de Monique MORLOT (directrice du laboratoire d’analyse de l’entreprise MICHAUD) Les exigences de qualité des produits attendus

Des nouvelles du réseau

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JOURNEES ANERCEA

FORMATIONS ADAAQ

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abeilles mortes avec provisions

Cas du Tarn

Mortalités aigües Décembre 2010

abeilles qui semblent fuir sur les côtés et dans les feuillures de la ruche

28 janvier Assemblée générale ITSAP

3 et 17 février Journée installation en apiculture

7 février Apiculture biologique : règlementation et traitement de la varroose

9 février Rencontres pollinisation

23 février Assemblée générale de l'ADAM (Interventions "cerveau de l'abeille" et "pesticides")

Entre le 25 mars et le 15 avril Journées élevage

Les registres d’élevage prenant en compte les obligations de la MAE apicole sont toujours disponibles auprès de l’ADAM au prix de 5 euros HT (+frais d’envoi).

LE REGISTRE D’ÉLEVAGE

Outils techniques disponibles

ADAM BP 82 256 – 31322 Castanet Tolosan cedex / 05.61.75.47.36 / [email protected]

Rédacteur en chef / Mise en page : V. BRITTEN Comité de rédaction : G. BATY, G. GARRIGUES, A. K’NEUR-DIDIER, N. RUSSIER

Bureau de l’ADAM : Présidente : Anne K'NEUR-DIDIER, Vice-présidents : Luc VIALA - Denis SAPENE, Secrétaire : Geneviève GARRIGUES, Vice- Secrétaire : Erwan CASSARD, Trésorier : Philippe BERGOUGNAN L'équipe : Virginie BRITTEN (ingénierie) ; David CASTEX (secrétariat)

Pour ceux qui souhaitent recevoir l’ADAMinfos uniquement par E-MAIL en format pdf, faites-vous

connaître à l’ADAM sur [email protected]

L’a

ge

nd

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S’INFORMER et SE FORMER