8
Tous les jeudis à partir du 9 janvier 2014 : Marche de 2 heures propo- sée par Michel Laborie. RV au gîte de Cayac à 14 h Dimanche 19 janvier 2014 : Marche mensuelle Mardi 11 février 2014 : Assemblée générale de notre association au Cuvier Samedi 15 février 2014 : Conférence-diapos de Jean Lestage à Bordeaux à 15h : « Les ordres militaires et le pèlerinage à St Jacques » Dimanche 16 février 2014 : Marche mensuelle Samedi 1er Mars 2014 : Réunion d’information des hospitaliers à 10 h à Cayac Samedi 5 et dimanche 6 avril 2014 : Weekend marche à Iraty Dimanche 27 avril 2014 : J. A. J. A. à Saint Macaire Dans ce numéro : - Marche à Saint Selve - AG de la Fédération - Saintes P 2 - La parole aux pèlerins P 3 - Marche des lumières - Marche des deux Ponts P 4 - Hommage de Pedro à Lionel - La via de Bayona P 5 - Le Chemin 2013 de Jean- Georges P 6 - Jumelage avec La Réunion - les Bactéries du Chemin P 7 - Le pèlerin et la bergamote - Le texte de Christine P 8 Sommaire : Compte-rendu des marches Des témoignages de pèlerins De la culture en partage Le Pèlerin de Cayac EDITO DU PRESIDENT Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013 ASSOCIATION DES AMIS DE SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE DE GRADIGNAN QUELQUES DATES A RETENIR Novembre Décembre 2013 Citation: «L'amitié est ce qu'il y a de plus nécessaire pour vivre. Car sans amis, personne ne choisirait de vivre, eût-il tous les autres biens ». (ARISTOTE, Éthique à Nicomaque Livre 8) Au fil du temps je remarque que nos adhérents deviennent des amis. Il suffit de constater la convivialité qui règne lors des réunions mensuelles, au cours des marches, à l’occasion des activités qui nous rassemblent (même le ménage!). Et nous nous rassemblons de plus en plus sou- vent. Pour preuve la nouvelle marche du jeudi qui va commencer en janvier 2014. Cette amitié rayonne jusqu’aux pèle- rins qui s’arrêtent au gîte. Et ils l’écri- vent : « ...merci à l’association pour la qualité du gîte et l’accueil chaleureux. Un Bonheur ! (Denis, pèlerin québécois passé au gîte le 19 mai 2013) ». Continuons sur cette lancée. La nouvelle année qui approche nous verra réintégrer complètement le site de Cayac, mais nous n’oublierons pas l’accueil que nous a réservé Jean-Marie VERBRUGGHE à l’Écomusée pendant l’indisponibilité de la salle du Cuvier. 2014 s’annonce sous les meilleurs auspices. Peut-être un week-end à Iraty début avril, la JAJA à Saint-Macaire, un jumelage iné- dit avec l’île de la Réunion, une nouvelle mar- che avec nos amis de Saintes, et fin juin nous fêterons la restauration du site. Cela s’ajoutant aux activités «régulières». Voilà le temps des vœux. Je suis heu- reux de vous présenter ceux du Conseil d’Ad- ministration, pour vous et vos familles. Passez de joyeuses fêtes et que l’année 2014 vous soit favorable. Bien amicalement. Jean

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Tous les jeudis à partir du 9 janvier 2014 : Marche de 2 heures propo-sée par Michel Laborie. RV au gîte de Cayac à 14 h Dimanche 19 janvier 2014 : Marche mensuelle Mardi 11 février 2014 : Assemblée générale de notre association au Cuvier Samedi 15 février 2014 : Conférence-diapos de Jean Lestage à Bordeaux à 15h : « Les ordres militaires et le pèlerinage à St Jacques » Dimanche 16 février 2014 : Marche mensuelle Samedi 1er Mars 2014 : Réunion d’information des hospitaliers à 10 h à Cayac Samedi 5 et dimanche 6 avril 2014 : Weekend marche à Iraty Dimanche 27 avril 2014 : J. A. J. A. à Saint Macaire

D a n s c e n u m é r o :

- Marche à Saint Selve

- AG de la Fédération - Saintes

P 2

- La parole aux pèlerins

P 3

- Marche des lumières

- Marche des deux Ponts

P 4

- Hommage de Pedro à Lionel

- La via de Bayona

P 5

- Le Chemin 2013 de Jean-

Georges

P 6

- Jumelage avec La Réunion

- les Bactéries du Chemin

P 7

- Le pèlerin et la bergamote

- Le texte de Christine

P 8

S o m m a i r e :

Compte-rendu des marches

Des témoignages de pèlerins

De la culture en partage

Le Pèlerin de Cayac

EDITO DU PRESIDENT

Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

ASSOCIATION DES AMIS DE SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE DE GRADIGNAN

QUELQUES DATES A RETENIR

Novembre – Décembre 2013

Citation: «L'amitié est ce qu'il y a de plus nécessaire pour vivre. Car sans amis, personne ne choisirait de vivre, eût-il tous les autres biens ». (ARISTOTE, Éthique à Nicomaque Livre 8)

Au fil du temps je remarque que nos adhérents deviennent des amis.

Il suffit de constater la convivialité qui règne lors des réunions mensuelles, au cours des marches, à l’occasion des activités qui nous rassemblent (même le ménage!). Et nous nous rassemblons de plus en plus sou-vent. Pour preuve la nouvelle marche du jeudi qui va commencer en janvier 2014.

Cette amitié rayonne jusqu’aux pèle-rins qui s’arrêtent au gîte. Et ils l’écri-vent : « ...merci à l’association pour la qualité du gîte et l’accueil chaleureux. Un Bonheur ! (Denis, pèlerin québécois passé au gîte le 19 mai 2013) ».

Continuons sur cette lancée.

La nouvelle année qui approche nous verra réintégrer complètement le site de Cayac, mais nous n’oublierons pas l’accueil que nous a réservé Jean-Marie VERBRUGGHE à l’Écomusée pendant l’indisponibilité de la salle du Cuvier.

2014 s’annonce sous les meilleurs auspices. Peut-être un week-end à Iraty début avril, la JAJA à Saint-Macaire, un jumelage iné-dit avec l’île de la Réunion, une nouvelle mar-che avec nos amis de Saintes, et fin juin nous fêterons la restauration du site. Cela s’ajoutant aux activités «régulières».

Voilà le temps des vœux. Je suis heu-reux de vous présenter ceux du Conseil d’Ad-ministration, pour vous et vos familles. Passez de joyeuses fêtes et que l’année 2014 vous soit favorable.

Bien amicalement.

Jean

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LES ACTIVITES P a g e 2

Dimanche 1 7 novembre 2013 : marche à Saint Selve et Saint Michel

Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

1-2-3---------25 au départ de Saint Sel-ve pour une marche de 12 KM, il fait frais.

Le covoiturage de-puis Cayac géré par Gillette s’est déroulé avec efficacité tous prêts et à l’heure pour le départ.

Bonjour à tous, visa-ges connus ou pas

encore, Christine prend la traditionnelle photo de groupe prés de la fontaine et du cloître du village et en avant pour la découverte du circuit.

Rectification : Il fait froid, je me suis basée sur la météo de la veille ce n’est pas le bon plan, je ferai mieux la prochaine fois. Ce n’est pas grave, l’effort réchauffe.

Tout le monde papote en marchant d’un bon pas, le chemin est facile et on alterne entre les bois, les vignes rouges et or et quelques pâturages (les occupants nous regardent passer sans être trop surpris) Nous apercevons des châteaux dont j’ai oublié les noms, je découvre. La seule petite difficulté qui pigmente ce trajet : La ga-doue, journée guêtres et bottes. Tous en file indienne sur des sen-tiers étroits avec « des passages à gué » ou l’improvisation se dévoile, pose de branchages (et plein d’autres idées non concré-tisées) et aussi l’entraide, Marie

-France fait le passeur. Pascale va avoir les pieds encore plus mouillés tout ça sous le regard mo-queur d’un matou ! que fait-il là ?

C’est drôle, de bon moments. La pause partage qui réchauffe et nous redonne de l’énergie, aussi.

Nous découvrons une belle et sculpturale œuvre d’art perdue dans les vignes non loin d’un immense chai. Sport et culture.

Fin de la première boucle à l’heure prévue, certains s’en vont, pour ceux qui restent, pique-nique prés de la fontaine de la Houne, où est érigée une cha-pelle dédiée à Saint Clair, cette eau est sensée gué-rir les maladies des yeux (pour l’histoire et la pho-to).

Déballage des charcuteries, vins et divers desserts mis en commun. Sympa. Nicole et Marcel compa-rent les qualités des pâtés Basques et Ariégeois. Nous mangeons dans une excellente ambiance mais rapidement car le froid se fait vif.

Historique de l’église et de ses deux saints, Saint Antoine accompagné de son pourceau et Saint Lau-rent avec un grill dans la main par nos trois organi-satrices, puis départ vers Saint-Michel de Rieufret pour une marche de 7 KM en deux heures. Rappel de l’historique du « chemin des pèlerins » que nous allons emprunter.

Nous franchissons un petit pont de bois puis c’est une très jolie ballade à travers des forêts de pins, des forêts de chênes avant de rejoindre une large piste droite et blanche, « ancienne route Romaine » La cadence a été plus rapide, nous attendons les cueilleurs de champignons, et arrivons un peu avant l’heure prévue et avant la pluie.

Pas besoin de carte, de boussole ou de GPS, nous avons mieux, 3 guides ayant déjà repéré le trajet afin de nous en éviter tous les inconvénients, ainsi encadrés nous sommes partis en toute sécurité ! Merci à Marie–France, Gillette et Nadine. Andrée Savy

Nous étions cinq mem-bres des Amis de Saint Jacques de Gradignan (Président, Vice-président, Trésorière, Secrétaire adjointe et une administratrice) à nous déplacer pour cette im-portante Assemblée Générale de la Fédération Française des Associations des Chemins de Compostelle, qui avait lieu cette année à Saintes. En effet, cette A G devait entériner notre ad-hésion à la dite Fédération, déjà riche de 25 membres et ayant

reçu 7 autres candidatures dont la nôtre. Au cours des travaux qui ont eu lieu le sa-medi 9 et le dimanche 10 au matin, nous avons pu constater que le bureau de la Fédération a beau-coup œuvré à la normalisation des relations entre les différents acteurs de la nébuleuse jacquaire (Commission Européenne, Fédération Européenne de Laurent Vauquier, le Ministère de la Culture Français et même la Société Française !) dans le but d'apaiser les esprits, atténuer les dissensions, cons-truire des projets communs et travailler à l'unité du monde jacquaire si multiple en France et si désu-ni. Le rapport moral, le bilan financier et le rapport d'orientation pour 2014 ont été approuvés à l'una-nimité par les 25 membres ayant droit de vote, ain-

si que l'adhésion des 7 associations qui avaient dé-posé leur candidature dont la nôtre. Et pour mon-trer notre intérêt et notre volonté de nous investir dans cette nouvelle fonction, Jean Derrey, notre Président a postulé et a été élu membre du Bureau de la FFACC. Le magnifique accueil des bénévoles de L'Association Saintaise nous a impressionnés si bien que je vais laisser Lydia nous en parler. Le bureau de la Fédération nous a donné l'impression de grand sérieux, de bonne foi, et de pouvoir apporter encore beaucoup au monde jacquaire même si, la manière de diriger les débats a manqué parfois de rigueur. La seule chose décevante a été la frilosité des associations présentes à se proposer pour ac-cueillir la prochaine AG en 2014. Malgré les appels pressants à volontaires du Président Syl-vain Penna, aucun des ad-hérents pré-sents n'a pris d'engagement avant de nous séparer! Elvire Torguet

Weekend du 8-9 et 10 Novembre 2013: AG de la Fédération à Saintes

Andrée et la main secourable de Marie-France

Le président de la FFACC Sylvain Penna

Les travaux de l’ AG

La traditionnelle photo de départ

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P a g e 3

Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

Samedi 23 novembre 2013 : La parole aux pèlerins

Effective-ment j'ai b e a u c o u p a p p r é c i é cette mani-f e s t a t i o n qui pour moi prit la signification de joie et plaisir mais plus encore.

L'accueil tout d'abord : nous avons été reçus de manière non seulement conviviale mais plus selon moi ; en effet je dirais «avec élégance ». La grande salle où nous prenions nos repas principaux, avec ses belles voûtes, était rustique et conférait donc à ces moments une certaine solennité ; les menus étaient soignés et raffinés, comme si l'on avait voulu absolument nous faire plaisir, nous « gâter », prendre soin de nous. Le fait d'être ensemble, nous, petit groupe de Gradignan, ajoutait à la beauté du moment un côté intemporel. De purs moments de bonheur en quelque sorte. Quant à l'hébergement dans cette ab-baye, ce fut là aussi très agréable du fait de la beauté du cadre : on n'oublie pas un tel site. Toujours ce ressenti de l'extrême beauté d'un lieu qui traverse les âges. On nous fit l'honneur de nous y recevoir. Le spectacle dans l'église de l'Abbaye, assuré par les musiciens de la base aérienne de Paban et le groupe vocal"CHOR'HOM" a réjoui

tout le monde. Notamment lorsque cet orches-tre de cuivres tout à fait à la hauteur nous offrit le privilège de nous accompagner pour entonner en chœur notre « ultreïa » ! Le soir la pièce de théâtre "Les chemins de Saint Jacques" par la troupe "Théâtre en action" et 4 pèlerins sain-tais fut adorable et amusante à sou-hait ! Tout le monde a ri et c'est cela qui compte ! Venons en maintenant aux réunions. Je dois dire que j'ai ressenti tous ces intervenants comme des per-sonnes sérieuses et particulièrement sincères dans leur démarche. La plu-part d’entre elles étaient d'ailleurs cultivées et leurs remarques et interventions m'ont paru intéressantes et appropriées. J'ai écouté « toute ouïe » moi qui d'habitude malheureusement « baye facilement aux corneilles ! »... Les échanges furent polis, cordiaux ; ils se sont déroulés en bonne intelligence. J'en ai déduit que cette Fédéra-tion forte de tant de gens emplis de telles qualités humaines ne pourrait être qu'une réussite. Je suis également contente pour Jean qui, en entrant au bureau de la Fédéra-tion, poursuit ainsi son engagement pour la cause Jacquaire. Tu l'auras compris chère Elvire, je suis candidate au prochain voyage à l'AG de la Fédération !!!!! Lydia Zolini

Par une fraîche matinée de Novembre, nous étions environ une trentaine de pèlerins à nous rassembler, ce samedi 23, dans la salle Saint-Géry de Gradignan, pour la désormais tra-ditionnelle journée annuelle, « La Parole aux pèlerins ». Pour commencer la journée, nous avons eu le plaisir de regarder un DVD montrant l’illu-mination et les divers jeux de lumière projetés sur la cathédrale de SANTIAGO, chaque année, au mois de Juillet, dans le cadre des grandes fêtes jacquaires, dédiées à l’apôtre. C’était assez grandiose.[…] A l’issue de cette projection, nous avons déplacé nos chaises afin de former un arc de cercle beaucoup plus convivial et permettant ainsi de nous voir les uns les autres. Ensuite, chacun a pu exprimer son ressenti lors de son arrivée à SANTIAGO, qui était le thème choisi cette année. Beaucoup d’entre nous ont res-senti en eux 2 sensations bizarres et contradic-toires: D’un côté une grande joie mêlée à un peu de fierté d ‘être arrivé au bout de ce pour-quoi on avait marché pendant tant de jours, d’a-voir su surpasser ses petits bobos et souffrances et d’avoir quelque part repoussé ses limites. D’autre part, un sentiment de déception et de vide car maintenant tout va s’arrêter. Finies les belles rencontres faites sur le chemin, les mo-ments intenses partagés avec tant de pèlerins d’origines, de cultures et de nationalités diffé-rentes, les magnifiques paysages vus tout au long du cheminement. Chacun sait qu’il va de-voir à nouveau affronter la vie quotidienne avec son lot de souffrances, d’injustices et parfois de monotonie et où chacun trimballe une étiquette selon son niveau social, contrairement au Che-min où nous sommes tous égaux et un être hu-main à part entière avant tout. […] La plupart ont trouvé cette arrivée lon-

gue et interminable, durant la traversée de la ville de SANTIAGO. Mais quand donc va-t-on enfin l’apercevoir cette fichue ca-thédrale !!! Certains plus chanceux ou plus perspicaces l’ont aperçue avant d’autres à MONTE DE GOZO ou ailleurs. L ‘arrivée par l’arrière, en a déçu pas mal.[…] Tout le monde a bien aimé les retrouvailles avec divers pèlerins ren-contrés durant le trajet. A ce moment là, ce ne sont qu’effusions et embrassades sur la place autour de la cathédrale. Que du bonheur et des moments émotionnellement très forts et intenses. Le « BOTAFUMEIRO » a également fortement ému chacun d’entre nous, difficile de ne pas pleurer durant ce moment très émouvant. Andrée a regretté qu’une ronde géante n’ait pas eu lieu lors de son arrivée ;[…] Elle a eu droit à une séance de rattrapage, avant l’apéro le 23, mais ce n’était qu’une ‘’RONDELETTE’’ improvisée à 3 personnes (Michel, elle et moi). Simone, présente sur la place de la ca-thédrale le 25 Juillet, en vue d’assister au spec-tacle pyrotechnique, a vécu, de l’intérieur, les moments très douloureux ressentis par la population espagnole et les pèlerins pré-sents sur la place ce soir-là. Une attente interminable, rien ne se passe, des mou-vements de personnes devant le « PARADOR », des rumeurs de problème grave et vers 22H00 l’annonce faite au micro de la catastrophe ferroviaire surve-nue aux portes de SANTIAGO, en deman-dant aux gens de quitter la place et an-nonçant que toutes les festivités sont an-nulées. Moment de forte émotion parmi le public présent et chacun quitte la place dans le calme et le recueillement, avec un silence total. Le lendemain Simone et son amie Nicole assisteront en la cathédrale à une messe dédiée à la mémoire des victimes, en présence

Le temps des échanges

Le temps du partage

Un des repas dans la belle salle voûtée

Le couloir vouté qui mène aux chambres

L’Abbaye-aux-Dames à l’extérieur

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Ce dimanche 15 décembre, pour notre dernière marche de l’an-née, c’est à Bordeaux que nos organi-satrices avaient organisé une « balade urbaine » de 9 km environ. Nous nous sommes retrouvés à 23 marcheurs à la station du tram « Bassins à Flot », au pied du nouveau pont Chaban-Delmas. A 10 heures, notre marche a donc commencé par la traversée de ce magnifique pont, enfin là depuis son inauguration le 15 mars 2013. 433 mètres de long et 117 mètres de tra-vée centrale pour 53 mètres de tirant d’air. Il a été conçu pour maintenir la navigation maritime du port de la Lune et permettre le développement

de projets urbains sur la rive droite de la Garonne. Arrivés sur la rive droite, nous avons pris la direction de la Bastide, en traversant le futur parc des Angéliques actuellement en construction et qui occupera tout l’espace bordant la Garonne depuis le pont Chaban Delmas jusqu’au square Toussaint-Louverture. Et justement, parlons-en de ce square, où devant le buste de François-Dominique Toussaint Breda, dit « Toussaint-Louverture », nous avons pu profiter d’un cours magistral d’Elvire, qui nous a rappelé le passé négrier du port de Bordeaux, et l’action de ce « père de l’indépendance Haïtienne » dont le mé-morial est face à l’entrée du Jardin Botanique. Bel endroit aussi, où nous irons faire une courte promenade, non sans avoir au préalable profité des

formidables vues sur

les façades des quais de Bordeaux, Bourse Mariti-me, Quinconces, Palais de la Bourse, clochers et bâtiments notoires… on pourrait passer des heures à profiter de ces perspectives si belles. Après notre courte incursion dans le Jardin Botanique, nous nous sommes dirigés vers le Pont de Pierre, 1ère liaison entre les deux rives de la Ga-ronne depuis 1822. Il comporte bien 17 arches, le nombre exact de lettres qu’il faut pour composer « Napoléon – Bonaparte », qui est aussi le deuxiè-me nom du Pont de Pierre. En traversant le pont, nous échapperons au péage de « 1 sou » par piéton, aboli depuis 1863 ! Passé le pont, retour vers notre point de départ, en empruntant ces quais dont l’aménagement a trans-formé notre belle ville de Bordeaux. Place de la Bourse, miroir d’eau, fantasti-ques espaces partagés entre façades XVIIIème et Garonne, devenu le véritable lieu de promenade des Bordelais. En arrivant à hauteur du « marché du Colbert » nombreux sont les marcheurs qui n’ont pu résister à la tentation de faire quelques emplettes, voire se restaurer de quelques huitres accompagnées d’un petit vin blanc bienvenu. Il faut dire que le temps était de la partie depuis le départ, ciel bleu, soleil, pas de vent et température très agréable pour la saison ! Bravo à nos organisatrices pour cette super dernière balade de l’année. On espère toutes celles de l’an prochain du même niveau ! Bonnes fêtes à tous. Claude Descours

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Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

Dimanche 15 décembre 2013: marche des 2 ponts et dernière de l’année(!)

de très nombreux membres éminents du clergé. Deux jours après, dans le train du retour vers IRUN, passant devant le lieu où s’est produite la catastro-phe, elles auront devant leurs yeux la vision effroyable des rames du train déchiquetées. Certains ont connu plu-sieurs fois l’arrivée à Santiago, arri-vant de diverses voies. Félicitations à eux, ils ont les pieds et jambes aguerris. Papounet nous a gratifié d’une intervention remarquée et

remarquable, nous contant des anecdotes vécues sur le chemin[…] Merci Papounet. Ne change pas, garde ta pêche et ton moral, on t’adore tous à l’as-sociation. José nous a donné des nouvelles d ‘Alain Etchevers, notre explorateur de nouveaux chemins

méconnus et très peu fréquentés, qui devrait bien-tôt apercevoir à nouveau la cathédrale de Santiago. […] Il est 13H00, nous aurions tous encore beaucoup de choses intéressantes à dire, mais il ne faut quand même pas plaisanter et passer aux cho-ses sérieuses : L’APERO N’ATTEND PAS, son heure est arrivée. Les discussions continuent de ci de là, par petits groupes. Nous dégustons les divers mets tous plus délicieux les uns que les autres dans une ambiance fraternelle et conviviale. Félicitations aux cuisinières et (cuisiniers!!!) qui nous ont vraiment régalés . On reviendra !!!!! Le temps passe trop vite, 16H00 arrive, on fait du rangement, on nettoie, et on se quitte après une journée fort bien remplie. André Laurent (Dédé)

Le cadran lumineux de l’hor-loge de l’église de Gradignan indique 18 heures. Dans la nuit tombante les marcheurs sont là, allumés de la tête et réfléchissants du gilet. Un passant croit à une manifestation du personnel de la DDE, mais compte tenu de l’heu-re tardive, il comprend son erreur. Organisée pour le Téléthon, c’est la Marche des Lumières. Sur les degrés de l’édifice, les marcheurs bonnetés, lanternés sont là et glissent leur don dans une grosse tirelire soutenue par

Jean-Bernard emmitouflé et casquetté. Puis la galaxie d’une soixantaine d’étoiles

s’ébranle guidée par Marie-France, notre phare breton. Le chemin parcourt des parcs où la silhouet-te parfois inquiétante des arbres se détache sur un ciel froid et bien luné. A la lueur des frontales, des quartiers calmes sont traversés, maisons aux inté-rieurs chauds ; certaines sont parées de guirlandes clignotantes des villes qui font de l’œil aux lampes

marcheuses des champs. La file s’étire, devient co-mète avec en queue les rêveurs le nez dans la voie lactée. Une lampée de chocolat chaud rallume les plus éteints. Et la colonne des cyclopes lumineux, les piles rechargées, repart entre les rangs de ceps, vers l’eau Bourde. Des éclairs, mais pas d’orage de chaleur, trouent la nuit émis par Christine qui im-mortalise ces instants. Déjà la lueur de la ville mon-te sur l’horizon noir, puis ce sont les rues aux éclai-rages crus, les reflets dans les vitrines, les feux rou-ges et les enseignes de néon. Retour au point de départ, alors la Petite et la Grande Ourse, les Pois-sons et les Gémeaux, le Dragon et la Girafe, et tou-tes les autres constellations s’éteignent et se dis-persent.

Nous sommes étourdis par le froid, illumi-nés par la convivialité. En marcheurs éclairés per-sonne n’a eu d’ampoule. Nous referons cette mar-che dans un proche avenir, dans un an par exemple, dans une année…lumière.

Jean-Georges Vignal

Jeudi 5 décembre 2013: marche des lumières pour le Téléthon

Dédé et Simone avec le nouveau

La galaxie d’une soixantaine d’étoiles..

Les marcheurs sur le pont

Le buste de Tous-

saint-Louverture

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TEMOIGNAGES DE PELERINS

Hommage de Pierre Saurais à Lionel Grelou

Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

Notre ami Lionel

Hommage à Lionel Grelou à l'occasion de son anniversaire. Tu nous as laissé l'image d'un être très religieux et plein de gentillesse et d'amour. Mais tu as quitté notre Chemin si tôt ! A trop vouloir se soucier des autres et de son âme, peut-être ne prend-on pas suffisam-ment soin de la santé de son propre corps ? En tout cas, te connaissant, on devine

aisément que ton esprit du bien continuera de planer Ad Vitam Aeternam entre Bordeaux et Santiago. Une façon de guider, à ton tour, le pas de milliers de Marcheurs vers Compostelle, sans doute ... Enfin, Lionel, bien cher Frère Pèlerin, c'est avec humilité et respect que je te salue ! (Pedro de Cayac)

Depuis le Xème siècle il existait une voie de communication qui reliait Irún à Burgos (ou à San-to Domingo de la Calzada). Cette ancienne voie romaine (Bordeaux-Astorga), empruntée par les voyageurs ou les marchands, l’a été par les pèle-rins qui voulaient rejoindre le « camino francés ». Ce chemin a été restauré et balisé il y a quelques années mais reste peu fréquenté alors qu’entre le Xème et le XIVème siècle il y passait plus de pèle-rins qu’à Roncevaux.

Après Irún il traverse successivement Her-nani, Tolosa, Segura, le tunnel de San Adrian, Sal-vatierra, Vitoria-Gasteiz, La Puebla de Aranzón, Miranda de Ebro, Pancorbo, Briviesca, Monasterio de Rodilla et Burgos. 11 étapes pour 251 km. Mag-nifique traversée du Pays Basque pour arriver sur la meseta après Monasterio.

Pourquoi ce nom de via de Bayona? Appa-remment, parce que c’est à Bayonne que les pèle-rins venant du nord décidaient de passer en Espa-gne et de franchir les Pyrénées soit par Ronce-vaux, soit par Irún et le tunnel de San Adrian.

Le Tunnel de San Adrian est en réalité une grotte d’une centaine de mètres de long , creusée par les eaux de ruissellement , qui traverse la montagne de part en part à une altitude de 1000m environ. Au dessus les sommets culminent à 1500m environ. Autre point remarquable, le

défilé de Pancorbo . Jadis « porte de la Castille », il a été le théâtre de nombreu-ses batailles pour sa possession. Aujourd-’hui, il voit passer la N1, l’AP1 le chemin de fer et bientôt une LGV !

A voir, au bord de la N1, la chapelle de la Virgen del Cami-no avec son clocher perché sur un pro-montoire rocheux.

La via de Bayo-na ne présente pas de difficulté particulière. La première étape et celle du passage du tunnel de San Adrian sont peut-être un peu plus «physiques». Par contre il y a beaucoup de chemi-nement sur sol dur (bitume, béton,...), pas forcé-ment au bord des routes, mais sur des «chemins de promenade» qui ont été aménagés, en particu-lier le long du rio Oria. Si bien que d’Astigarraga à Zegama on parcourt 65 km environ sans le moin-dre centimètre de chemin de terre. Par contre les paysages sont jolis, même si les zones industrielles

D’Irun à Burgos par la Via de Bayona par Jean Derrey

Le sentier et au fond l’entrée du tunnel San Adrian

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Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

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Chemin 2013 de Jean-Georges : Instants et rencontres (extraits)

« La montée du col est dangereu-se surtout par mauvais temps. J’ai sauvé des coréens perdus dans le brouil-lard. Tous les jours les secours interv iennent . Cet itinéraire a été tracé pour des raisons mer-cantiles; le vrai chemin passe par Valcarlos ». Ce

tableau catastrophique est décrit par André, pèle-rin et ancien pompier-sauveteur, qui nous reçoit dans son gîte. Par où passer ? Quelle colle ! si dans le col je cale et tombe sur le c… La pluie est annon-cée. Je sais que c’est un col dur, un vrai, pas un faux col. Mais je ne me suis pas défilé, je n’ai pas fait un refus d’obstacle et j’ai gravi la pente dans un épais brouillard. Arrivé à Roncevaux, une am-bulance du SAMU est là! André est-il réaliste ou pessimiste ?

Vers Pimbo, deux anciens de Peugeot So-chaux marchent avec leurs épouses. Ils ont été licenciés. L’un a eu une réaction vive, puis calmé s’est dit : « Peugeot ne me virera pas, c’est moi qui ai décidé de le quitter. » L’autre n’a pas encore digéré son licenciement. « J’étais le spécialiste d’un point particulier, celui qu’on consulte mais que généralement on n’écoute pas ». Le jour de son départ, son chef est en vacan-ces , il est rattrapé pour rendre por-table et ordinateur. Encore boule-versé, il revit ce moment de grande solitude. Le Chemin estompera ce qu’il considère comme un échec.

« Je n’ai pas d’emploi et je ne suis pas inscrit au chômage. Je suis un vrai pèlerin.». Casquette camouflage, bras et jambes bronzés, sac énorme avec tente et réchaud, bonne allure et par-dessus tout ça, l’accent de Rodez. Hypersensible, Fabrice est très attachant. Il a besoin de parler. Plaqué après 25 ans de vie commune, victime d’harcèlement moral dans son travail, il repart à zéro. Il peint parfois, la toile au sol il tourne autour. « C’est un flash, il faut que je peigne, pas de réflexion,

pas de finition,». Parti du Puy il va à Santiago, il fait une grande respiration de trois mois sur le Chemin.

Je retrouve Fabrice à l’église de Sansacq, où il a posé son… barda sur un petit coin d’herbe dans le cimetière. « Je vais dormir ici cette nuit, il y a une sacristie ». Il a essayé de dormir mais une chauve-souris a tourné un long moment. Puis l’o-rage a éclaté et les nombreuses gouttières l’ont obligé à déplacer plusieurs fois son couchage. Et surtout, toute la nuit, il a entendu des coups sourds, profonds, mystérieux, impossibles à locali-ser, impossibles à identifier. Le vent secouant un volet ? Une source cherchant à jaillir ? Un reve-nant frappant une porte ? Un fossoyeur creusant une tombe ?… Le jour s’est levé sans apporter de réponse.

A Castillon, une remise est à la disposition des pèlerins pour se reposer. C’est un vrai caphar-naüm, livres et tables, chaises et canapés, fau-teuils et buffets. Un pèlerin aux cheveux blancs est assis ; il écrit son cahier posé sur une table. « A mon retour je lis ces notes à ma mère qui a 87 ans et une vue défaillante. Pour elle ce sera une jour-née magnifique. C’est le plus beau des cadeaux que je puisse lui rapporter du Chemin.»

Dans ce bric-à-brac, à côté d’un Lagarde et Michard je trouve un précis de « Correspondance militaire et Correspondance des militaires » signé du Colonel Léon Vignal. Ma famille aurait-elle des lettres ? Y avait-il des épistoliers qui jouaient avec adresse des pistolets ? Peut-être quelques tim-brés, à la marge. (A suivre)

Jean-Georges Vignal

sont fréquentes. À l’exception de la première, il y a des albergues à chaque étape ou à proximité immé-diate. Elles possèdent des aménagements récents dont des cuisines équipées seule-ment d’un four micro-onde. Par contre, il y a un bar à proximité, mais le dîner n’y est pas servi avant 20 heures 30. On peut aussi coucher dans un hostal ou une casa rural, bon marché en général. J’ai parcouru ce chemin en

ne voyant qu’un pèlerin cycliste à l’albergue de Briviesca. Les habitants ne sont pas habitués aux pèlerins. Ils viennent facilement à la rencontre de celui qui passe et engagent la conversation.

Il y a évidemment d’autres sites intéres-sants. Je ne me suis pas arrêté à Vitoria Gasteiz qui mérite plus que quelques heures de visite.

Bien que le passage de pèlerins soit attesté dès le moyen-âge, on voit très peu de sites ou mo-

numents jacquaires. En conclusion, mon

caractère solitaire s’est parfaitement accommodé de la faible fréquentation de ce chemin. C’est un chemin facilement acces-sible par le train depuis Bordeaux. On traverse de très beaux paysages et les habitants sont accueil-lants. Seule restriction, la proportion importante de marche sur sol dur qui rend la marche fatigante.

Mais comme il vaut mieux se rendre compte par soi-même, je vous engage à mettre vos chaussures et à partir le découvrir. Jean Derrey

Le tunnel San Adrian

La N1 et la chapelle de la Virgen del

Camino

Le repos au soleil pour le pèlerin méritant

Dans les brumes de Roncevaux, ne pas se perdre..

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Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

CULTURE DU CHEMIN

A l’accueil réunionnais traditionnel s’ajou-te désormais l’accueil jacquaire dans l’ « île inten-se ». Au cours de mon séjour là-bas j’ai pu ren-contrer Armande Lucas, présidente de l’ARCC (Amis réunionnais des Chemins de Compostelle) et d’autres adhérents. Certains ont fait un ou plu-sieurs chemins jacquaires, tous sont des pèlerins ou futur pèlerins enthousiastes et complètement investis dans cette démarche et cette ouverture. Le « Compostelle Peï » -chemin du littoral-

(200km) les prépareront bientôt (2014) aux che-mins historiques et nous serons invités bien sûr à le parcourir pour découvrir la beauté de leur île avec des accueils jacquaires. Le CA a adopté à l’unanimité le jumelage avec cette association qui fait partie comme nous de la Fédération Française …et je serai ravie de participer au rapprochement de notre association vers nos nouveaux amis. Biz à zot (comme ils disent là-bàs) Nicole Gayet-Delamotte

Jumelage d’un type nouveau, l’île de La Réunion se rapproche

Le « Camino-bacter »

Tout au long du Chemin bacilles, micro-bes, vibrions et bactéries nous attendent au tour-nant. Un pèlerin vient d’en faire la dure expérien-ce.

Le pèlerin a d’abord une perte d’orienta-tion, il part vers le Nord, puis le perd, se ravise, délaisse St Sébastien pour St Jean, a peur de l’in-connu et surtout devient mélan-colique (mais une bonne !). C’est le Camino-Bacter, le germe qui met plus bas que terre. D’aucuns disent que c’est une courante maladie. Estomac et ventre en pleine lutte intestine obligent le pèlerin à rester prier près de la châsse et il ne sait plus à quel saint se vouer, Jacob ou Delafon. Même armé de son bour-don, il ne peut rien contre le bacille au bâtonnet. Il est au bout du rouleau. Il transpire, il a mal ; la bactérie s’attaque au colon et mute en Bacter-Dolorosa. La douleur est dix à douze fois plus im-portante que celle de la simple tourista sur l’échel-le de GBobo, dixit la victime. Il ne mange plus, s’affaiblit , et maigrit. (Quel régime efficace et éco-nomique, plus valable que celui de Dukan). Cet état d’abattement disparait au bout de quelques jours, passés sur le trône du cabinet médical, au moment où le laboratoire vient de trouver l’anti-biotique adéquat. Trop tard le Camino-Bacter a fini son œuvre et s’en est allé vers d’autres tripes les contaminer. Comment le pèlerin l’a-t-il attra-pé ? Une volaille mal cuite qu’il eut crue ? Nausée. Oh pardon, « no sé ».

D’autres bouillons de culture jalonnent le Chemin. Le pèlerin évite de manipuler billets et cartes bancaires ce qui ne l’empêche pas d’attra-per le Radino-Bacter. Sur les zincs du bar, caché dans les cacahuètes remuées par de nombreuses mains, attend la Rachida-Bacter. Les bénitiers aus-

si peuvent être des sources de germes, les Bacter-Noster.

Les téléphones por-tables, réservoirs de postil-lons chargés d’Allo-Bacter, les écrans de smartpho-nes couverts de traces de doigts et d’IPhona-Bacter sont à éviter car la maladie est grave. Le pèlerin atteint s’écarte du groupe, s’isole, a les doigts qui bougent sans cesse et le champ de vi-sion qui rétrécit, n’entend plus, ne parle plus, il est dans sa bulle et y reste « up to fall into Apple ». Ce miasme se répand à grande vitesse, l’épidémie s’accélère 2G, 3G, 4G. Prenons garde bientôt nous ne parlerons plus. Si pour nous un message s’écrie, pour les malades il s’écrit.

Cette liste n’est pas exhaustive, bien d’autres vecteurs de microbes peuvent nous pié-ger sur le Chemin.

Malgré toutes ces mises en garde, nous sommes tous victimes d’un virus qui nous prend aux tripes, celui du Chemin. Il s’attrape à tout âge, mais n’est pas dangereux. Les symptômes sont l’idée fixe, la bougeotte, les pieds qui s’agitent, la marchitude, l’envie de se dépasser, de se connaî-tre ; à tous ces indices on ne sait quel rang donner. Le seul remède est de partir, de se lancer, d’y aller, de partager le virus avec tous les contaminés (comme le Chat Botté !). Mais souvent après un Chemin, l’objectif atteint, nous ne sommes pas vaccinés, pas immunisés ; le virus peut encore sé-vir et nous faire repartir. Toutefois les dégâts ne peuvent être qu’ampoules, tendinites et coups de soleil. C’est le bon virus. Jean-Georges Vignal

Plage de l’Ermitage à Saint Gilles

Jardin des Parfums et des Epices à Saint Philippe

Plus il y a de pèlerins, plus elle court la bactérie !

Après les déboi-

res de l’un d’en-

tre nous, en

septembre, sur

le Camino del

Norte, voici que

Jean–Georges

nous révèle sa

science à sa

façon...

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ASSOCIATION DES AMIS DE St JACQUES

DE GRADIGNAN

1, Rue de Chartrèze

33170 GRADIGNAN Site : www.compostellegradignan.fr

tel: 06.82.00.88.94 mail : [email protected]

Le Pèlerin de Cayac : novembre-décembre 2013

Ont collaboré à ce numéro :

Rédaction et crédits photos : Jean Derrey, Claude Descours, Nicole Gayet-Delamotte, Christine Gramond, André Laurent, Patrick Le Bozec, Andrée Savy, Pierre Saurais, Elvire Torguet, Jean-Georges Vignal, Lydia Zolini

Relecture : Véronique Lacante , Claude-Marie Dabezies et Marie-Chantal Derrey

Mise en page et rédaction : Elvire Torguet

Membres du conseil d’administration 2013– 2015

Président : Jean Derrey

Vice président : Joseph Torguet

Relations Mairie : Jean Bernard Latour

Secrétaire : Nicole Gayet-Delamotte

Secrétaire adjointe : Lydia Zolini

Trésorière : Pascale Laulhé

Trésorière adjointe : Danielle Laborie

Administrateurs : Véronique Lacante, Marie-France

Loyzance, Nicole Pinton, Philippe Rouchon, Michel

Teychon, Elvire Torguet, Jean-Georges Vignal

Le pèlerin et la bergamote Les marches du dimanche sont souvent l’occasion de découvertes et parfois d’énigmes. Ce fut le cas ce 17 novembre au milieu des bois et des vignes de Saint Selve et de Saint Michel de Rieufret. L’une d’entre elles concerne une structure monumentale en lisière des vignes du château Haut Selve, certains y ont vu la représentation de météorites ou d’étoiles filantes, d’autres, des notes de musique, je n’ai malheureusement pas d’éclaircissement à vous proposer.

Une autre avait pour objet un arbuste dont les nombreux fruits ressemblent a de petits citrons de couleur jaune-vert. Incapable de retrou-ver le nom de ce fruit, il a suffit que l’on se sépare pour qu’il me saute à l’esprit : il s’agit de la berga-mote, bien connue des amateurs de thé ou grâce a une spécialité : la bergamote de Nancy. Mais comment cet arbuste dont la région de prédilection est la Calabre, a t’il fait pour devenir

l’emblème d’une ville de Lorraine ? En 1477, René II de Lorraine, fait édifier la basilique de Saint Nicolas-De-Port pour célébrer sa victoire sur Charles le Téméraire, et comme René II de Lorraine est également roi de Sici-le, un pèlerinage s’é-tablit entre la Sicile et la Lorraine, pèlerinage au cours duquel les Siciliens prennent l’habitude de ramener des Bergamotes à Nancy. En 1845 Jean-Frédérik Godefroy Lillitch a l’idée de marier l’essence de bergamote au sucre, et c’est ainsi que des pèlerins ont été à l’origine de la création de la « Bergamote de Nancy ». Patrick Le Bozec

Le texte de Christine

"Cheminer sur le chemin de ma vie"

Bousculée par la vie A la marche, je m'inscris,

D'abord sur la pointe des pieds, Perdue dans mes pensées

Sur les chemins et les sentiers J'avance, l'un après l'autre, mes pieds.

Marche après marche, peu à peu, Sur l'extérieur, j'ouvre les yeux. Les conversations vont bon train Je découvre l'histoire du chemin.

Dans mon intérieur profond S'installe la paix.

Tel un diapason

Vibre une nouvelle sérénité. Peu à peu s'estompent les souffrances Et doucement, finissent les errances, Devant tant de richesse et de beauté

Je me sens apaisée.

L'harmonie de la nature me remplit Les échanges gomment mes soucis

J'avance toujours plus loin Le cœur léger, la gaité retrouvée,

Que le chemin soit doux ou non sous mes pieds Car, cheminer, pour vivre, j'ai besoin.

Alors, à la vie je souris

Et je luis dis : merci.

Christine Gramond

La bergamote dans la main de Pascale

La structure monumenta-

le en question

Dans la série

des textes

d’artistes

pèlerins,

après le texte

de Chantal

voici celui de

Christine