Association nationale Le Refuge€¦ · Rapport d'activités association nationale Le Refuge 2013 Page 2 Témoignage : "Salut le Refuge. Je vous envoie ce message entre deux partiels

Rapport d'activités association nationale Le Refuge 2013 Page 1

Président : Nicolas NOGUIER Directeur général : Frédéric GAL

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Association nationale Le Refuge -

Rapport d’activités 2012


Témoignage : "Salut le Refuge. Je vous envoie ce message entre deux partiels pour vous dire que je vous soutiens de tout mon cœur. Je m'appelle Jean-Baptiste, j'ai 19 ans, je suis gay et un peu queer sur les bords et je viens d’un milieu qui descend dans la rue pour nous expliquer que notre amour ne vaut pas celui des autres. J'y ai toujours vécu, alors je suis vacciné contre eux et le venin qu'ils crachent à longueur de journée. Mais ça ne m'empêche pas d'avoir mal. J'ai mal pour les autres, j'ai mal pour vous, pour tous ces jeunes qui doivent apprendre à vivre dans un monde qui ne semble pas vouloir d'eux. Alors merci pour ce que vous faites, pour le combat que vous menez chaque jour. Merci d'être là pour ces autres, de leur apprendre qu'ils sont beaux, qu'ils sont aimés et que la vie, si elle n'est pas rose, revêt plein d'autres couleurs tout aussi merveilleuses. Je n'ai pas besoin d'aide personnellement, je ne le pense pas. Je voulais juste vous dire que tout le monde n'a pas besoin d'aide, et il me semble que se le rappeler de temps à autre fait plaisir. Un grand merci, je vous souhaite bien du courage et de l'espoir. Le combat n'est pas fini mais une route plus saine se trace sous nos pas. Je vous aime, et ils se rappellent qu'ils sont aimés grâce à vous."

Jean-Baptiste


Sommaire Témoignage........................................................................................................... Page 2 Sommaire.............................................................................................................. Page 3 L'association.......................................................................................................... Page 4 1) Siège social .......................................................................................... Page 4 2) Organigramme .................................................................................... Page 4 3) Ses objectifs ........................................................................................ Page 5 4) Quel contexte ...................................................................................... Page 5 5) Les conventions avec l'état et autres agréments ................................ Page 6 6) Pour qui existe-t-elle? ......................................................................... Page 7 7) Leurs besoins ....................................................................................... Page 7 8) Volontaires du Service Civique ............................................................ Page 8 9) La sensibilisation des acteurs politiques et civils ................................ Page 8 10) Les interventions en milieu scolaire .................................................. Page 11 11) La campagne de communication et les médias ................................ Page 12 12) Création du "Pris contre l'homophobie" ........................................... Page 15 13) Les récompenses .............................................................................. Page 16 Chiffres nationaux................................................................................................ Page 17 Rapports d'activités régionaux .......................................................................... Page 22 Montpellier ............................................................................................. Page 22 1)Description de la délégation ................................................... Page 22 2) L'accompagnement social ...................................................... Page 23 3) Le profil des jeunes hébergés ................................................. Page 25 4) Accompagnement psychologique .......................................... Page 28 5) Accompagnement Juridique .................................................. Page 29 6) La formation des équipes ....................................................... Page 30 7) Un travail en partenariat largement privilégié........................ Page 34 8) Le travail en réseau est incontournable ................................. Page 36 9) Communication ...................................................................... Page 40 10) Quelques chiffres.................................................................. Page 40 Paris ........................................................................................................ Page 42 1) Présentation ........................................................................... Page 42 2) L'accompagnement ................................................................ Page 43 3) Le profil des jeunes hébergés .................................................. Page 48 4) La vie associative ..................................................................... Page 50 5) Développement de délégation ................................................ Page 52 Marseille .................................................................................................. Page 53 1) Présentation ........................................................................... Page 53 2) Accompagnement pluridisciplinaire ...................................... Page 56 3) Régulation des équipes .......................................................... Page 58 Lyon ......................................................................................................... Page 60 1) Présentation de la délégation ................................................ Page 60 2) Bilan des accompagnements ................................................. Page 61 3) Bilan des moyens : Développement des structures existantes Page 66 4) Projet 2013 .............................................................................. Page 73 Toulouse .................................................................................................. Page 74 1) Présentation de la délégation ................................................. Page 74 2) Les jeunes ............................................................................... Page 77 Conclusion ............................................................................................................ Page 81 Remerciements .................................................................................................... Page 82


L'association

L’association Nationale «Le Refuge » a été déclarée comme association loi 1901 à but non lucratif le 8 janvier 2003 et publiée au Journal Officiel du 22 février 2003. L'association est reconnue d'utilité publique le 16 août 2011 et publiée au Journal Officiel du 18 août 2011

1) Son siège social se situe 2 rue Germain - 34000 MONTPELLIER Cinq délégations existent en France, au 31 décembre 2012 : - Montpellier (Languedoc-Roussillon) - Paris (Ile-de-France) - Marseille (P.A.C.A.) - Lyon (Rhône-Alpes) - Toulouse (Midi-Pyrénées) Ainsi que 3 Antennes validées par le Conseil d’Administration, au 31 décembre 2012 : - Narbonne - Lille - Saint-Denis de la Réunion

2) Organigramme:


Mise en place des COmités de DIRections Afin de fluidifier la transmission d’informations entre les délégations et dans le but d’avoir une vision d’ensemble de l’action de chacun, et sur proposition du Président, ont été mis en place des CODIR réunissant l’ensemble des délégués, le Président, la Secrétaire et la Trésorière. Dans un objectif strictement informatif, ils ont permis de partager les événements importants de chacun, mais aussi de faire un point sur des dossiers marquants. Réunis chaque lundi, ils ont aussi été ouverts aux coordinateurs(rices) en binôme. Il y a eu 11 CODIR cette année.

3) Ses objectifs restent les suivants :

- Administrer et gérer tout établissement, service ou structure concourant à la réalisation de l'objet de l'association. - Promouvoir des modes d'accueil, de prise en charge et d'intervention variés et adaptés, répondant aux besoins spécifiques et évolutifs des personnes accompagnées. - Sensibiliser les pouvoirs publics à la détresse du public concerné. - Favoriser et mettre en œuvre toute étude, recherche, action ou formation relevant du sujet de l’adolescence et de l’homosexualité. - Établir des partenariats avec toute organisation reconnue, privée ou publique, agissant dans le même champ d’action que l’association. - Organiser ou participer à toute action ayant pour objectif la lutte contre l’homophobie et ce dans tous les domaines : scolaire, social, culturel, familial ou professionnel, associatif, et favoriser ainsi, auprès de la société, la compréhension et l’acceptation de la diversité sentimentale et sexuelle des adolescents et jeunes majeurs. - Informer et intervenir dans les établissements scolaires afin de sensibiliser les jeunes adolescents à la problématique de l’homophobie. - Mettre en place une cellule d'écoute, de soutien et de médiation familiale. - De plus, l’association constitue une personne morale. Elle dispose donc de la capacité juridique et peut, à ce titre, exercer toute action en justice aussi bien en demande qu’en défense.

- Promouvoir une prévention des pratiques à risques, notamment dans la lutte contre le VIH, les IST et les MST.

- Participer à la lutte contre le suicide.

4) Quel contexte ? Les adolescents victimes d’homophobie ont, paritairement, 6 à 16 fois plus de risques de tenter de mettre fin à leurs jours que les jeunes hétérosexuels. Tel est le constat alarmant qui mobilise les bénévoles de notre association. Des études américaines, canadiennes, australiennes et néo-zélandaises avaient établi une surmortalité suicidaire chez les homosexuels que dans la population générale. Pour la première fois en France, une enquête dévoilée par le quotidien Le Monde du 10 septembre 2005 et dirigée par le Docteur Marc SHELLY –Médecin de santé publique et responsable du centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital parisien Fernand Widal –montre que les homosexuels âgés de 16 à 39 ans ont treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels. Or, l’absence de réponse à ces appels de détresse est "criant", surtout lorsqu’on constate que la majorité des tentatives de suicide surviennent au cours de l’adolescence alors que ces jeunes gens se trouvent isolés, sans groupe social d’appartenance et aux prises avec un rejet réel ou anticipé de la part du milieu familial. Les adolescents homosexuels disposent de peu de modèles auxquels se raccrocher et sont confrontés à de nombreuses pressions sociales dans le but d'une adhésion au modèle hétérosexuel dominant. L’homosexualité est


encore associée à une représentation négative et les jeunes qui ne correspondent pas aux stéréotypes de masculinité ou de féminité normés doivent composer avec cette réalité pour se construire une image positive d’eux-mêmes. Les adolescents, fragilisés, sont ainsi enfermés dans un isolement qui contribue à la dégradation de l’estime de soi et conduit inexorablement au mal-être dont les conséquences peuvent être très douloureuses : décrochage scolaire, consommation abusive de drogues et d’alcools, comportement sexuel à risques, suicide, négation ultime de l’existence. Parmi ces adolescents en souffrance et prisonniers d’eux-mêmes, certains sont confrontés à un rejet familial qui débouche trop souvent sur des situations de pressions psychologiques, voire de violences physiques telles qu’ils sont contraints à fuir cet environnement, quand ils n’y sont pas forcés dès les premiers jours deleur majorité.

Leur rejet au sein même des dispositifs existants (personnel non formé, non sensibilisé voire homophobe) est alors insoutenable pour ces jeunes gens qui, livrés à eux-mêmes et souvent désespérés, ne bénéficient d’aucun conseil, ni d’écoute, ni de guide pour une réintégration dans la société.

C’est ainsi que l’Association Nationale Le Refuge a pour vocation de prévenir et de rompre cet isolement en proposant : - Hébergement temporaire - Accompagnement social et psychologique - Écoute et médiation familiale - Prévention par le biais d’interventions en milieu scolaire

5) Les Conventions avec l’État et autres agréments :

En décembre 2006, Le Refuge a été la première association conventionnée par l’État, représentée par le préfet de la Région Languedoc-Roussillon et le préfet de l’Hérault. Cette convention a pris effet le 1er janvier 2007. L’État stipule que : «L’Association Nationale Le Refuge se présente comme la seule structure, en France, susceptible de pouvoir assurer un hébergement d’urgence et un suivi pluridisciplinaire aux jeunes homosexuels rejetés du domicile familial».Il précise : «Les bénéficiaires du projet sont des jeunes majeurs âgés de 18 à 25 ans, privés de logement, confrontés à des difficultés d’insertion professionnelle, en rupture familiale et manifestant un mal-être vis-à-vis de leur homosexualité». Par cette convention, l’association est reconnue officiellement : cet engagement prouve que l'État reconnaît explicitement le mal-être des homosexuels et la nécessité d'une prise en charge adaptée. En contrepartie du versement de l’aide financière A.L.T. (Aide Logement Temporaire), l’association s’engage à loger à titre temporaire, dans des appartements loués à cet effet, des jeunes majeurs en difficultés et à mettre en place, avec les partenaires sociaux professionnels, un accompagnement durant leur prise en charge pour favoriser leur insertion. L’association a également été la première en France (non agréée) à bénéficier de deux habilitations nominatives pour l’hébergement d’un mineur, âgé de 17 ans, en situation de rejet familial et de mal-être. Cette situation s’est produite trois fois au cours de l’année 2012. L’association est également signataire d’une convention avec le Conseil Général de l’Hérault, notamment dans l’Accompagnement Social Lié au Logement (ASLL). Depuis 2011, l’association est titulaire des agréments d’ingénierie sociale et d’intermédiation locative dans trois de ses délégations (Montpellier, Paris, Lyon).


6) Pour qui existe-t-elle? - L’équipe accueille des jeunes garçons et des jeunes filles en situation d’isolement du fait de leur attirance pour une personne de même sexe. Les jeunes gens que nous accompagnons se trouvent dans une situation de rupture familiale avérée et/ou connaissent des rapports très conflictuels au sein de leur famille qui laissent supposer un danger potentiel, tant sur le plan physique que psychologique. Parfois, un éloignement géographique, via un séjour de rupture éloigné de la commune au sein de laquelle ils sont stigmatisés, s’avère bénéfique. - Notre public est constitué de jeunes gens de 18 à 25 ans qui viennent vers nous spontanément (site web, plaquettes, affiches…) ou qui nous sont adressés par des structures sociales sensibilisées à nos actions telles les Missions Locales des Jeunes (M.L.J.) ou des travailleurs sociaux indépendants. Ce sont, majoritairement, des jeunes gens dont l’âge moyen est de 20 ans, en situation de rupture familiale et de déni vis-à-vis de leur orientation sexuelle. Il s’agit, souvent de jeunes de milieux modestes, même si tous les milieux sociaux sont représentés. - Certains profils sont surreprésentés : • Jeunes issus de familles pratiquantes, • Jeunes ayant un parcours d’aide sociale à l’enfance, confrontés à un double abandon. - On retrouve toutes les conséquences liées à l’errance, accentuées par l’isolement et le mal-être psychologique consécutif au rejet : • Dépendances : toxicomanie, alcoolisme,

• Prises de risques, d’où une surreprésentation des jeunes confrontés au VIH et aux IST, • Processus d’autodestruction, dont les scarifications très présentes chez les jeunes accompagnés, du fait de l’image dégradée qu’ils ont d’eux-mêmes. • Prostitution de survie. 7) Leurs Besoins : - Tous les jeunes accompagnés sur le terrain ou à distance témoignent d’un réel besoin d’écoute. Cette écoute est rendue possible grâce à nos équipes de bénévoles qui se relaient auprès du public accompagné. - Un hébergement en appartement-relais pour palier l’urgence de la rue. - Les jeunes sont en rupture de couverture médicale et n’ont pas eu accès aux soins depuis plusieurs mois. A leur arrivée au Refuge, ceux-ci consultent notre médecin référent et notre psychologue ou un psychologue d’une structure partenaire. - Ils bénéficient également d’un accompagnement social avec notre conseillère en économie sociale et familiale qui travaille en liaison avec la Mission Locale des Jeunes et les services sociaux du département.

- L’accès à l’emploi est également privilégié au sein de nos ateliers hebdomadaires de recherche d’emploi et de logement.

- Enfin, l’association favorise le travail multi-partenarial, notamment au sein de collectifs et réseaux.


8) Volontaires du Service Civique :

8 volontaires ont été accueillis à PARIS, MONTPELLIER, LYON et MARSEILLE. Cet agrément du service civique fut pour nous une véritable reconnaissance du travail accompli par la

structure. L’agrément a été accordé par l’Agence du Service Civique dans le but de sensibiliser des jeunes majeurs à la problématique rencontrée dans le cadre de l’association et de les amener à y apporter une réponse, ceci par le biais de trois missions principales :

- Aide à l’autonomie et à l’amélioration du cadre de vie,

- Accompagnement de jeunes majeurs victimes d’homophobie,

- Développement du réseau partenarial.

Cette sensibilisation a permis à cinq jeunes majeurs d’aider des jeunes en rupture familiale, par une découverte de la structure, de ses actions ainsi que de ses moyens.

9) La sensibilisation des acteurs politiques et civils :

a) Nous avons été reçus, cette année, par les politiques suivants :

- M. Michel ASLANIAN, vice-président de Montpellier Agglomération

- Mme Dominique BERTINOTTI, Ministre déléguée chargée de la Famille

- Mmes Delphine PRADY et Selma MAHFOUZ, conseillères aux Affaires sociales auprès de la Ministre des Affaires sociales et de la Santé

- Mme Caroline HASS, conseillère auprès de la Ministre des droits des Femmes, porte-parole du gouvernement

- Mme Marie-Hélène VALENTE, Chef de Cabinet du Ministre délégué chargé du Budget

- Mme Judith HERPE, Chef de Cabinet de la Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique

- Mme Hélène de COMARMOND, Conseillère chargée de l’enseignement agricole, de la recherche, de l’emploi et des relations sociales

- M. Bernard GUILLAULME, Chef de Cabinet du Ministre des Outre-mer

- Mme Isabelle GUILLOTEAU, Conseillère pour les relations sociales, Générale de la Police Nationale

- M. Serge BLISKO, Président, et M. Henri-Pierre DEBORD, Secrétaire général adjoint, Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES)

- M. Benjamin MARTEAU, Chef adjoint de cabinet du Ministre de l’Education Nationale

- M. Eric DEBABIEUX, Délégué ministériel, chargé de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, auprès du Ministre de l’Education Nationale

- Mme Julie BOUAZIZ, Directrice de cabinet du Préfet du Gard


- M. Nicolas MARTRENCHARD, Directeur de cabinet du Préfet de l’Aude

- Mme Anne-Marie JOURDET, Conseillère Générale de l’Aude

- Mme Valérie KREMSKI-FREY, Directrice de la Solidarité Départementale du Département de la Lozère

- M. Laurent BURGOA, Conseiller général du Gard

- M. Etienne GRASS, Directeur de Cabinet, et M. Gilles BON-MAURY, Conseiller chargé de l'accès aux droits et de la lutte contre les violences faites aux femmes, Ministère du Droit des Femmes, Porte-parole du gouvernement

- M. Thierry LAJOIE, Conseiller auprès de la Ministre de l’Egalité du Territoire et du Logement

- Mme Catherine LEMORTON, Députée, Présidente de la Commission des Affaires Sociales à l’Assemblée Nationale

- Mme Sophie SALELLES, Directrice de cabinet du Président de Montpellier Agglomération

- Mme Claudine BOUYGUES, Adjointe au Maire de Paris

- Mme Sabine FOURCADE, Directrice Générale de la Cohésion Sociale

- M. Etienne CHAMPION, Conseiller social de la Présidence de l'Assemblée nationale,

- M. Guillaume HOUZEL, Conseiller social de la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche

- Mme Géraldine CHALENCON, Conseillère auprès de la Ministre de l’Egalité du Territoire et du Logement

- M. Frédéric LOISEAU, Directeur de cabinet du Préfet de l’Hérault

b) Ainsi que par des acteurs de la société civile :

- Mme Mylvia HOUGUET, Responsable de La Mutuelle des Etudiants

- Mme Clare HART, Présidente de Face Hérault

- M. Abdel AISSOU, Directeur Général de l’Institut Randstad

- M. Dominique FERNANDEZ, Ecrivain et Académicien

- M. Lamine GHARBI, Président de la Fédération de l’Hospitalisation Privée du Languedoc-Roussillon

- L’Ordre des Médecins du Gard, désirant auditionner le Refuge

- M. Dominique MALLAY, Fondation Abbé Pierre


c) Groupes de travail avec le ministère Suite à l’élection présidentielle de 2012, les ministères de la Justice et des Droits des Femmes ont décidé de la mise en place de groupes de travail destinés à entendre les différents acteurs associatifs, dans le cadre de l’étude du projet de loi sur le mariage pour tous et de l’élaboration du plan de lutte contre l’homophobie. Nous avons participé aux 6 groupes de travail mis en place par le ministère :

Groupe 1 : Dépénalisation universelle de l’homosexualité : action internationale de la France, droit d’asile des personnes LGBT persécutées, droits des militant(e)s à l’étranger.

Groupe 2 : Lutte contre les stéréotypes : mobilisation des acteurs de l’éducation, de la

culture, de la santé et du sport ; Action contre le suicide des jeunes LGBT

Groupe 3 : Politiques de l’égalité : Lutte contre les discriminations dans l’emploi, promotion

des bonnes pratiques.

Groupe 4 : Lutte contre les violences et les discriminations commises en raison de

l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.

Groupe 5 : Famille et solidarité : Lutte contre les discriminations visant les enfants des familles LGBT ; Situation des personnes LGBT vieillissantes.

Groupe 6 : Parcours des personnes trans : lutte contre la transphobie, rectification de l’état

civil, accès aux soins.

L’association a de même été auditionnée par Madame la Garde des Sceaux, Christiane TAUBIRA, dans le cadre de l’élaboration du projet de Loi du «Mariage pour Tous». Maître Charles BERNIER, avocat référent du Refuge, accompagné de Johan CAVIROT, Administrateur, ont rencontré le Ministère de la Justice et ont ainsi pu exposer la situation délicate de nombreux jeunes majeurs et mineurs exclus de chez eux à cause de l’homophobie parentale. Le Ministère a été sensibilisé par les risques encourus par ces jeunes. C’est une avancée considérable, marquant par là même l’intérêt du gouvernement pour cette situation. Enfin, nous avons participé en mars 2012à une table ronde organisée à l’Assemblée Nationale par le Député Serge BLISKO, ayant pour objet de réflexion le suicide des jeunes. Plusieurs autres structures étaient présentes pour débattre de ce sujet.

Plusieurs personnalités sont venues visiter la structure et à la rencontre des jeunes en 2012 :

M. Malek BOUTIH, Député de l’Essonne

M. Christophe GIRARD, Conseiller régional d'Île-de-France et maire du 4e arrondissement de Paris (venu au titre d’Adjoint à la Culture à la Mairie de Paris)

M. Hervé MORIN, Président du parti du Nouveau Centre, candidat aux élections présidentielles de 2012

M. Michel TEYCHENNE, Conseiller municipal de la Ville de Pamiers, ancien député européen,

M. Jean-Luc BENHAMIAS, Député européen, conseiller d’arrondissement de Marseille

M. Jean-Paul DELEVOYE, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental


M. Pierre-Yves LE BORGN’, Député des Français de l’Etranger

Mme Chantal BERTHELOT, Députée de la 2ème circonscription de la Guyane

M. Dominique de VILLEPIN, Président de République Solidaire, candidat à la présidentielle de 2012

10) Les Interventions en milieu scolaire :

En mai 2010, l’association a obtenu la reconnaissance d’un agrément autorisant les interventions en milieu scolaire. Cet agrément ouvre la voie aux interventions dans les lycées du Languedoc-Roussillon. Elles ont été intensifiées, elles touchent désormais le Languedoc-Roussillon, l’Ile-de-France et la région PACA. L’association est intervenue dans plusieurs établissements d’enseignement général ou professionnel, dont :

- Le lycée Maria Casarès, à Avignon, - Le lycée Antonin Artaud, à Marseille,

- Le LEP Léonard de Vinci, à Montpellier, - Le Collège St Charles, à Pignan, - Le Lycée Champollion, à Montpellier.

Les discours et les préjugés et stéréotypes des jeunes sur l’homophobie et leurs conséquences justifient ces interventions. Il s’agit avant tout de déconstruire des idées reçues, fortement ancrées chez la plupart des lycéens,et de les amener à réfléchir sur l’origine de ce comportement. Il convient également d’amener le lycéen à se positionner par une réflexion personnelle et d’envisager, le cas échéant, de se mettre à la place de son camarade brimé et insulté. Les interventions réalisées en lycées sont toujours découpées en plusieurs parties : La première partie permet à chacun d’inscrire sur un papier libre sa définition de «l’homosexualité» et de «l’homophobie» et son propre ressenti. L’anonymat ainsi préservé, chaque élève peut s’exprimer sans la crainte du jugement de l’autre. Lors de la deuxième partie, ces notes sont dépouillées, et les définitions de ces deux termes : l’homosexualité» et «l’homophobie » reprises avec le groupe . Enfin, la troisième partie a pour «cadre pratique» une série de 8 questions (posées par des élèves lors de précédentes interventions). Elles sont étudiées avec les jeunes. Elles permettent de réfléchir sur une posture, sur ses connaissances, et surtout sur ses propres à priori. En 2012, 1106 élèves ont été sensibilisés (830 en 2011). Les résultats obtenus démontrent que sur les classes dans lesquelles l’association est intervenue :(avec une quasi parité : 540 filles et 566 garçons).

87 % des élèves ont estimé l’intervention utile, 96 % des élèves ont trouvé l’intervention claire, 29 % ont estimé que l’intervention n’avait pas duré assez longtemps, 85 % des élèves ont estimé qu’il leur avait été facile d’intervenir, 87 % se sont sentis à l’aise durant l’intervention, 82% des élèves ont acquis des connaissances.


Enfin, aux questions OUI/NON :

3 % ne connaissaient pas la définition de «homosexualité», 7 % ne connaissaient pas la définition de «homophobie», 3 % affirment avoir été victimes d’une agression homophobe, 18 % affirment avoir déjà été témoins d’une agression homophobe.

Les résultats ne varient que très peu d’une année sur l’autre (0,5 % en moyenne). Cette constance est d’autant plus étonnante que la base chiffrée n’est absolument pas la même (95 élèves en 2010, 830 en 2011, 1106 en 2012). La prévalence de certains résultats perdure, notamment sur l’utilité et la clarté de l’intervention tout comme sur l’acquisition des connaissances. Les résultats concernant les définitions d’homosexualité et d’homophobie nous poussent, encore et toujours, à intensifier notre présence dans le cadre scolaire. Il est intéressant de souligner que les personnes de l’entourage avec qui le sujet peut être abordé facilement ou très facilement. sont à 79 % environ, des amis, viennent ensuite les associations intervenantes (71 %), puis la mère (58 %), et les infirmières scolaires (54 %). On peut aussi considérer l’impossibilité de discuter de la question avec d'autres, comme le père qui arrive en tête avec 44 % de difficultés ou d’impossibilité, suivi de près par les enseignants et/ou CPE à 43 %... L’importance des interventions en milieu scolaire se démontre dans la capacité de nos intervenants à pouvoir engager le dialogue avec les jeunes qui leur permet de s’exprimer librement, sans contrainte, dans le respect de leurs idées et de leurs croyances. La «neutralité» des associations intervenantes dans le parcours des élèves est tout aussi essentielle pour libérer la parole. Un travail est absolument nécessaire sur le lien entre personnel éducatif et élèves. Trop souvent, ce ne sont pas les interlocuteurs principalement choisit par les élèves. Une intervention préparée en amont avec l’équipe permet d’entretenir ce lien et de positionner ainsi le personnel éducatif comme relais et moyen de répondre aux questions éventuelles.

11) La campagne de communication et les médias : L’année 2012 a été le point d’orgue de la diffusion des affiches de Romain et Théo. Les productions de l’agence de publicité Tand’M ont été vivement appréciées et reflétant malheureusement bien la réalité à laquelle notre public est confronté. Cette campagne-choc a permis de toucher une bonne partie du grand public même si de nouvelles avancées sont encore à réaliser. L’intérêt du choix de ces deux jeunes gens permet à chacun de se reconnaître en autrui en se disant «et si c’était moi ?» ou «et si c’était mon propre enfant ?». Les jeunes filles n’ont pas été oubliées mais impossible à faire figurer sur les affiches pour des questions de droits d’auteur, indépendantes de notre volonté. Les dépliants reprennent la même thématique, en incluant l’appel aux dons, avec cette fois-ci le soutien d’urgence, mais aussi le soutien régulier, par prélèvement, virement, etc.


Grâce au soutien de la Direction Générale de la Police Nationale, les affiches seront dans les commissariats de France.

La télévision :

-Campagne d’appel aux dons, espace télévisé offert par TF1, France Télévisions et Direct 8 -France 3, France 5 : reportage dans les éditions nationales du 12/13 et régionales du 19/20, diffusion

du clip de la campagne de communication du Refuge. - MCM - Nous sommes également intervenus sur le plateau de la télévision locale Montpelliéraine TVSud.

La presse écrite et les radios :

L’année 2012 a vu la diffusion de 14 communiqués ainsi que 7 invitations lancées aux journalistes qui marque une augmentation significative menées et de leurs retombées. Le journal Le Monde a cette année aussi consacré un article sur les actions de l’association.

D’autres articles plus locaux sont parus dans L’Etudiant, 20 minutes, Femme actuelle, Jeudi Tout, Maxi,

Montpellier Notre Ville, le Progrès, le Dauphiné Libéré de Privas, le magazine Hétéroclite, Lyon Capitale et le

journal 10 du mat’, Le Petit-Journal (Hérault).

Nous avons aussi touché des magazines spécialisés :

- Religieux : Le Pèlerin

- Presse LGBT : Têtu, Yagg, LOM

- Presse sociale : Lien Social, ASH, Directions, TSA

- Presse médico-psychologique : Le Journal des Psychologues, Panorama du Médecin, Doctissimo

Côté radio, France Inter, France Culture, France Info ainsi qu’Europe 1 ont accueilli le Refuge dans leurs locaux. L’association est intervenue sur l’antenne de la radio régionale Sud Radio, ainsi que sur Radio Campus. NRJ et Radio Pluriel ont accueilli la Délégation de Lyon, Vivre FM, Totem.

Radio Maguelone nous a fait participer à l’émission «Ça raconte». L’association a également été partenaire du film « Coming In » de Nicolas GORET et Pierre BENQUE. Cette fiction propose un «coming in» où un jeune homme apprend à sa famille qu’il est…hétérosexuel ! Il est intéressant d’observer le mécanisme de rejet qui est exactement le même qu’un rejet causé par de l’homophobie. Le Refuge a été partenaire du film, notamment pour son utilisation à des fins de prévention.

Internet :

Le site : www.le-refuge.org reçoit 610 visites par jour. Il est fréquenté par 520 internautes différents par jour en moyenne (décembre 2012). Il bénéficie d’une mise à jour hebdomadaire et connaît une fréquentation toujours plus régulière et soutenue.

En 2012, il a reçu plus de 222 350 visites. Facebook: Un groupe «Le Refuge : contre le mal-être des jeunes victimes d’homophobie et de transphobie» compte actuellement plus de 5000 membres. Il contribue à faire connaître activement les actions du Refuge tout en faisant passer les informations importantes sur la vie de la structure, mais a ussi sur ses prises de position.


Twitter : L’association est présente sur le réseau social Twitter, où elle fait connaître chaque jour son actualité et ses avancées…tout en étant re-tweetée régulièrement par nos followers(suiveurs=fans)qui s’élevaient en 2012 à 1500 personnes.

Plaquettes, flyers, affiches :

- L’association a édité et distribué des flyers dans les lieux de vie identifiés des jeunes, ainsi que dans tous les lieux de nos partenaires.

- L’ordre des pharmaciens nous a reçus dans le cadre d’une future diffusion de nos affiches dans toutes les pharmacies de l’Hérault.

- Des plaquettes sont également à disposition du grand public. - Un bulletin d’informations trimestriel, le « B-info » est diffusé auprès des contacts et mis à

disposition dans les locaux des permanences et sur les stands lors des forums et rencontres extérieures. Il est diffusé auprès d’environ 6500 personnes.

Toutes ces actions de communication n’auraient pas pu être réalisées sans le concours primordial de l’agence Tand’M et de Karine Baudoin qui se sont chargés de la logistique événementielle et publicitaire durant toute l’année 2012. L’intensification de la communication, mais aussi nos présences sur les différents médias ou sur les sujets sociétaux importants n’auraient pas pu être possibles sans eux, nous les remercions de tout cœur. La campagne et la communication ont été entièrement offertes à l’association par nos deux partenaires com’. Si l’association avait eu à les financer, en termes de chiffres, la campagne et les actions de communication lancées par nos deux partenaires s’élèveraient à environ 51 894 € (20544 € pour l’édition, la conception et la campagne d’affichage, 17 000 € pour notre chargée de communication).

Sortie de l’ouvrage « Etre homo aujourd’hui en France », février 2012 : Conjointement écrit par Michel DORAIS (chercheur canadien), et Isabelle CHOLLET (psychologue référente du Refuge), Il s'agit de la première étude depuis 30 ans sur la population gay et lesbienne. Le site Internet de l’association a permis de mener la 1ère étude d’envergure sur les homosexuel(le)s en France depuis près de 30 ans. Michel Dorais, professeur et chercheur en sciences sociales à Québec et Isabelle Chollet, psychologue et formatrice à l’Institut Régional du Travail Social de Montpellier, intervenante au Refuge, viennent de publier les résultats de leur travail aux éditions H&O. «Etre homo aujourd’hui en France» nous livre les difficultés et les aspirations des gays et lesbiennes pour qui l’inclusion sociale est la priorité. Coming-out, regard des autres, souffrance et soutien psychologique, vie de couple... : De la difficulté d’être différent au droit à l’indifférence ! Plus de 500 gays et lesbiennes ont répondu aux 40 questions mises en ligne sur le site du Refuge durant l’été 2009 par Isabelle Chollet. A l’origine, le besoin pour la professionnelle de mieux cerner les difficultés propres aux personnes homosexuelles et leurs attentes vis-à-vis des aidants, afin d’en tenir compte dans sa pratique de terrain - notamment au Refuge - et dans sa réflexion de formation. Au final, avec le renfort de Michel Dorais au dépouillement et à l’analyse, le portrait édifiant d’une génération toujours victime de discriminations et aspirant à une vie sociale «normale». Les auteurs préconisent en conclusion un plan d’action incluant la prévention de la violence, l’éducation des jeunes, la formation des personnels de l’éducation, des professions de santé et des services publics (assistance sociale), la création de services spécifiques et de points d’écoute, et le développement de la recherche pour une meilleure connaissance des réalités homosexuelles.


Les principaux chiffres sont les suivants : Une révélation tardive

On découvre sa sexualité plus tôt : 15 ans (contre 17 ans en 1984, date du « Rapport Gai ») La révélation aux parents est plus tardive : 20-22 ans (contre 18-19 ans en 1984). Le coming-out, risque calculé, est sélectif et successif (amis, collègues, parents, famille...).

La peur du regard des autres

L’homophobie est perçue comme responsable de la honte et de la peur de s’affirmer. 30% des répondants ont fait une tentative de suicide (12 fois + que les hétéros).

Communauté gay : espoirs et critiques

A peine plus de 30% des répondants ont fait ou font partie d’une association homosexuelle. Le milieu gay ou lesbien et leurs associations sont un soutien pour assumer positivement son

homosexualité. Les critiques du milieu gay portent sur son manque d’ouverture et de solidarité.

Vivre en couple et créer une famille

60% des répondants ont vécu ou vivent en couple de façon «officielle» (contre 36% des hommes et 56% des femmes en 1984).

Près de 60% souhaitent avoir des enfants (1984 : 50% des hommes, <25% des femmes). Les différences entre couples homos et hétéros sont d’ordre social et juridique.

Un soutien psycho-social adapté

47% ont consulté un psychologue ou un psychothérapeute. Le thérapeute ne doit pas forcément être homosexuel mais doit avoir, pour 71% des répondants, une

connaissance des réalités LGBT et y être sensible.

12) Création du «Prix contre l’homophobie» : Le Refuge a organisé cette année un concours en collaboration avec l'Institut Randstad, récompensant les associations développant des actions dans le champ de l'homophobie ou la transphobie.

Ce concours, qui récompense des actions originales, est ouvert à toutes les associations loi 1901. Un jury, présidé par Jean-Luc Romero, a remis le 16 mai 2012 un premier prix doté d'un chèque de 2000€ et un prix du jury doté de 1000€,dans les locaux du Cybercrips à Paris.

Ce jury a décidé de récompenser deux actions associatives de lutte contre l’homophobie pour leur

originalité et leur caractère participatif. L’association Destination 2055 reçoit le Grand Prix pour son projet d’édition «Le regard arc-en-ciel» à

destination des 11-16 ans. Unité Urbaine décroche le Prix du Jury avec un spot vidéo tout public adapté aux enfants.

Grand Prix – «Le Regard Arc-en-Ciel» – Destination 2055

"Destination 2055" organise une série d’ateliers de créations pour des adolescents de Seine Saint-Denis à qui elle a demandé de s’exprimer sur la tolérance, notamment par rapport à l’homosexualité et à la transsexualité. Organisés lors des vacances scolaires d’avril et octobre 2012, ces ateliers vont alimenter un livret intitulé «Le regard arc-en-ciel». L’association le distribuera gratuitement à chaque participant aux ateliers et le diffusera dans les médiathèques et les établissements scolaires de la Communauté de Communes de Seine Saint-Denis.


Prix du Jury – «Spot de sensibilisation» – Unité Urbaine "Unité Urbaine" a réalisé un court spot de sensibilisation déconstruisant, avec une simplicité et une efficacité redoutables, les représentations et les à priori sur l’homosexualité. Destiné à être diffusé sur Internet, ce dessin animé tout public au ton enfantin a les qualités pédagogiques requises pour servir de support de débat et d’échanges autour de l’homosexualité et de l’homophobie en milieu scolaire.

13) Récompenses :

A l’instar des autres années, 2012 a vu le Refuge gratifié de récompenses, et parmi elles, deux particulièrement importantes : "Le grand prix de la solidarité Europe 1" ainsi que la récompense "TOYP" dela Jeune Chambre Economique Française.

Prix des solidarités d’Europe 1

Créé en janvier 2012, le Grand Prix Europe 1 de la Solidarité permet aux acteurs de la solidarité, tout secteur confondu, de gagner une campagne de communication d’une valeur de 100 000 € bruts. Le jury, composé de Nicolas Poincaré, Florence Aubenas, Martin Hirsch, et Rony Brauman a décidé, en avril 2012, de récompenser l’association le Refuge face à son action novatrice. Ceci a permis une diffusion de l’action du Refuge sur les ondes d’Europe 1. Le jury, à l’issue des délibérations, a déclaré : «Cet engagement est d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’une association qui lutte contre la discrimination».

Jeune citoyen remarquable, par la Jeune Chambre Economique Française Nicolas NOGUIER a été contacté par la Jeune Chambre Economique Française (JCEF) afin de postuler au trophées TOYP (The Outstanding Young Persons of the World ), présenté par la Jeune Chambre Internationale (JCI). Le programme des Jeunes les plus remarquables (TOYP) JCI a pour but de reconnaître officiellement les jeunes (18 - 40 ans) qui excellent dans les domaines de leur choix et qui personnifient les plus hautes qualités de la jeunesse internationale. Nicolas NOGUIER, le Président, a postulé dans la sixième catégorie, à savoirla «contribution en faveur des enfants, de la paix mondiale et/ou des droits humains». Il a reçu le prix les 1er et 2 juin 2012 des mains de la Présidente de la JCEF. Ce prix représente la récompense de l’action menée en faveur des jeunes. Une double standing ovation a ponctué le discours du Président, chaudement applaudi.

Récompense du « Club des 500 » Le Club des 500 est un «Who’s who» permettant de découvrir les portraits des personnalités qui sont au cœur du dynamisme régional : Des hommes et des femmes d’envergure, acteurs de la vie économique, politique, sociale, scientifique, culturelle, sportive et médiatique. Cette année, 60 nouvelles personnalités ont été sélectionnées pour intégrer l’annuaire dont Nicolas NOGUIER, dans la catégorie «Prix Réseau Languedoc-Roussillon», Félicitations !


CHIFFRES NATIONAUX Sur 114 jeunes hébergés dans les délégations en 2012, la répartition est la suivante :

Les deux délégations qui ont considérablement augmenté leur nombre d’hébergés sont Lyon (15 % en 2012 contre 5 % l’année dernière) et Toulouse qui apparait désormais dans le diagramme (3 %)

Evolution du nombre d’adhérents depuis 2008

Au 31 décembre 2012, l’association comptait 1377 adhérents à jour de leur cotisation.

Avec le bond de 2011 où l’on est passé de 503 adhérents à 1106, l’année 2012 a vu 1377 personnes adhérer au Refuge. Espérons que l’année 2013 franchisse la barre des 2000 adhérents….

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2008 2009 2010 2011 2012

Adhérents

30%

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12%

15%

3%

Montpellier

Paris

Marseille

Lyon

Toulouse


L’âge moyen des jeunes demeure quasiment identique 21,2 ans en 2011 (21,1 ans en 2012)

La place des filles reste toujours discrète au sein de la structure, avec une absence totale par exemple de jeunes femmes hébergées au sein de la délégation de Marseille. Après 19 % de jeunes filles hébergées en 2011, nous en avons 14 % en 2012. L’accent est mis en direction de la population féminine mais le tabou autour de cette homosexualité et leur relative invisibilité rend difficile leur captation.

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16ans

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26ans

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Age des jeunes hébergés

86%

14%

Répartition par sexes

Garçons

Filles


A 64 %, notre public est en situation de précarité, voire de grande précarité, car sans revenu. Cette absence de revenu est aussi une brèche où peuvent s’infiltrer la prostitution de survie ou l’échange logement contre sexe. C’est une période où le risque est très élevé. A 13 %, ils perçoivent des allocations (chômage, etc) et quasi à égalité à 12 % ils sont en situation d’emploi, ce qui demeure un fait positif. Quelques aides familiales sont à souligner à hauteur de 5 %des revenus possibles. Majoritairement, à 33 %, les jeunes sont sans logement et sont hébergés chez un tiers (connaissances, amis…) (contre 42% en 2011). Nous inscrivons dans ces catégories tout type de logement, y compris ceux étant hébergés par une personne exigeant en retour et au bout d’un certain temps des faveurs sexuelles. En second positionnement, les jeunes arrivent généralement directement du domicile familial à 28 %. Par domicile familial, on entend à la fois le domicile pouvant être parental, mais aussi chez les frères, les sœurs, les oncles, tantes ou encore grands-parents.

Sans logement (hébergement chez

un tiers) 33%

Sans logement (rue) 18%

Domicile familial 28%

CHRS / Foyer 13%

Location / Colocation

6%

Autres (MECS) 1% FJT

1%

Situation "Logement" des Résidents à l'admission dans la structure

64%

13%

3%

12%

5% 3%

Etat des ressources des Résidents à l'entrée dans la structure Sans revenu

Allocations diverses(chômage, etc)

RSA

Situation d'emploi

Aide familiale

Prise en charge CG


Enfin, à 18 %, ils viennent de la rue. Cette population-là est considérée comme prioritaire selon nos critères d’urgence Le départ d’un résident d’une structure est toujours une étape compliquée et fondamentalement importante pour la suite. C’est pourquoi l’action des CESF et de nos équipes pour prévoir un départ et l’organiser aux mieux est primordiale. Des solutions de transition ont lieu dans deux délégations : Montpellier et Paris. A Paris, une convention signée avec Alfortville permet à des jeunes de bénéficier de logement en bail glissant, débouchant ainsi sur une autonomie. A Montpellier, l’acquisition d’un nouvel appartement en 2010 plus excentré des autres a permis de travailler sur le fait de se détacher de la structure qui héberge, tout en maintenant un lien. La transition est importante dans le travail qui est proposé. Un chiffre se détache, le taux d’abandon/exclusion du milieu familial qui est de 44 % (48 % en 2011). Ce taux s’explique de par les problématiques souvent lourdes et apparaissant comme insurmontables. Le fait de ne pas pouvoir s’adapter à un fonctionnement avec des règles, pourtant assouplies, se couple aussi avec les difficultés psychologiques à surmonter ces épreuves douloureuses. Le retour dans la famille est aussi fortement présent avec 22 % (contre 15 % l’année dernière), et résulte d’un travail important pour renouer les liens avec la famille. S’il ne s’agit pas de la famille proche, il peut s’agir d’oncles, de tantes, ou des grands-parents. Il est essentiel pour nous de permettre au jeune de recréer un lien perdu avec les parents. Nous agissons tels des médiateurs dans la relation.

Abandon/exclusion (rue) 11%

Retour dans la famille 22%

Abandon /exclusion (Hébergement chez

un tiers) 32%

Logement temporaire (FJT, CHRS)

10%

Autres 1%

Logement autonome 24%

Situation des Résidents au départ de la structure


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18 26 11 13 6 1 12 7 12 4 4

Origine géographique des hébergés Languedoc-Roussillon

Ile de France

PACA

Rhône-Alpes

Midi-Pyrénées

Centre

Grand Ouest

Grand Est

Nord

DOM-TOM

Etranger

Au total, depuis 2003 :

2348 jeunes sont rentrés en contact avec l’association, 296 jeunes ont été hébergés 789 jeunes ont été accompagnés à distance et réorientés 193 jeunes ont été accompagnés en accueil de jour hors hébergement

48 60 92 127

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337

479

930

1 9 12 16 27 28

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294 313

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Chiffres généraux depuis 2005

Nombre total de jeunes entrés en contact avec l'association

Nombre total de jeunes hébergés dans les délégations

Accompagnements à distance et réorientations

Accueil de jour hors hébergements


RAPPORTS D’ACTIVITES REGIONAUX

Montpellier

1. Descriptif de la délégation Les équipes

L’équipe de la délégation de Montpellier est composée de 30 bénévoles œuvrant pendant les permanences, sur l’écoute et durant les permanences de nuit. Une équipe de 3 salariés à 35h/semaine encadre les jeunes : un travailleur social, une chargée de mission positionnée sur l’animation du Point Accueil Jeunes ainsi qu’un délégué régional coordinateur ; et une psychologue vacataire. Les volontaires de service civique viennent compléter l’équipe pluridisciplinaire. L’agrément du volontariat de service civique a été accordé par l’Agence du Service Civique dans le but de sensibiliser des jeunes majeurs à la problématique rencontrée dans le cadre de l’association et à pouvoir y apporter une réponse, ceci au travers de trois missions principales : - Aide à l’autonomie et à l’amélioration du cadre de vie - Accompagnement de jeunes majeurs victimes d’homophobie - Développement du réseau partenarial Les locaux d’accueil de jour Le local d’accueil de jour est ouvert de 10h30 à 20h du lundi au vendredi et de 14h à 19h le samedi. Il est animé par notre salariée, Responsable du Point Accueil Jeunes, Morgane LE ROUX. Des bénévoles, des volontaires du service civique ou encore des stagiaires participent à ce que ce lieu d’accueil soit chaleureux et convivial. Cet espace permet aux jeunes d’accéder aux ordinateurs et aux téléphones. Différentes activités ponctuelles sont aussi proposées comme les ateliers "recherche d'emploi"… Des permanences ont toujours lieu 3 fois par semaine : le mardi de 18h à 20h, jeudi de 18h à 20h et samedi de 15h à 18h. Ces moments de convivialité donnent aux jeunes la possibilité de rencontrer les bénévoles mais aussi d’échanger entre eux, en laissant aussi une grande place aux intervenants extérieurs afin de présenter des partenaires, de nouvelles actions, des actions culturelles, sportives ou encore de prévention. Nouveauté pour l’année 2012, Nous avons instauré des permanences-repas tous les 1ers mardis et les 3èmes jeudis de chaque mois, de 19h à 21h. Jeunes et bénévoles présents apportent quelque chose à manger. L’échange se fait autour de plats cuisinés où chacun fait preuve d’un savoir-faire et d’une imagination pour concocter des mets pour le régal de tous ! C’est un très bon moment de cohésion, de découverte et de communion ou l’on utilise les capacités des jeunes à se transcender, sans oublier l'apprentissage de la cuisine.


Comme l’année précédente, les locaux sont restés ouverts pendant les périodes de fêtes, particulièrement le 25 décembre 2012 et le 1er janvier 2013, où des bénévoles ont dîné avec les jeunes accompagnés, et où les permanences sont restées en fonction. Les appartements-relais Les 6 appartements-relais conventionnés sont proches du centre-ville et proches du tramway, ce qui permet aux jeunes une grande facilité dans leurs déplacements. De plus, de nombreuses associations ou structures sont situées à proximité, ce qui favorise leur insertion professionnelle et sur du plus long terme facilite la recherche de logement. Les appartements sont spacieux et permettent l'hébergement de deux personnes au maximum. Ils sont chacun composés d'une kitchenette, d'un espace sanitaire et d'un salon. En fonction de leurs revenus, les jeunes sont redevables d’une participation comprise entre 25 € à 110 €. Parmi ces 6 appartements, l’un d’entre eux est excentré des autres, permettant un début d’autonomie pour le jeune étant déjà inséré dans la vie active et professionnelle. Les contrôles y sont moins réguliers et laissent une plus grande indépendance au jeune ainsi qu’une concentration axée quasiment uniquement sur la mission de trouver un logement. C’est un véritable tremplin sur lequel le jeune peut rebondir, tout en maintenant un lien et un soutien de et avec la structure.

2.L’accompagnement social L’accompagnement social est assuré par des salariés, des bénévoles, des volontaires du service civique et des stagiaires encadrés. 15 stagiaires ont été accueillis au sein de la délégation de Montpellier pour l’année 2012 : - stagiaires étudiants à l’IRTS de Montpellier ou à l’ETES de Marvejols (formation d’éducatrice spécialisée) - 1 stagiaire étudiant en Intermédiation et développement social dont une porteuse du projet sur la revue de presse et d’analyse statistique des résultats des interventions en milieu scolaire. - 2 stagiaires étudiants à l’IRTS de Montpellier et à l’IFME de Nîmes, en formation d’assistant de service social - 1 stagiaire en bac professionnel Service de Proximité et De Vie Locale - 1 stagiaire formation de moniteur-éducateur - 3 stagiaires étudiantes en BTS d’économie sociale et familiale - 1 stagiaire en formation initiale d’agent de police municipale - 1 stagiaire en Licence AES - 1 stagiaire en DEUST USETIC (Usage Socio-éducatif des technologies de l’Information et de Communication) qui a réalisé un journal en collaboration avec le public accompagné. 4 volontaires du service civique ont été accueillis au cours de l’année 2012 Tous les jeunes gens accompagnés par l’association ont bénéficié :

- d’un accompagnement social, par l’intermédiaire de notre travailleur social et par l’orientation systématique vers la Mission Locale des Jeunes (MLJ) de Montpellier, avec qui un partenariat plus approfondi a été engagé puisque nous disposons désormais d’un conseiller- référent.


- d’une écoute et d’un soutien de la part de nos bénévoles. - d’un accès aux soins par notre médecin référent et des consultations dentaires de Médecins du Monde. - d’un accès à l’aide alimentaire en partenariat avec la Banque Alimentaire 34, et les Restos du cœur 34, grâce au financement de la DDCS de l’Hérault.

- d’une aide vestimentaire grâce à la « Vestiboutique » gérée par la Croix Rouge.

- d’un accès à la culture grâce à diverses activités culturelles : théâtre, danse… et à différents partenariats

- d’un accès aux activités sportives par l’intermédiaire de l’association Chemin des Cimes. - d’activités culturelles et ludiques : sorties aux musées, cinéma, balades en nature, sorties à la plage ou aux lacs de la région, visites d’expositions, spectacles de danse, d’opéra, séances de taï chi…

Un acteur essentiel de l’association : la Conseillère en Economie Sociale et Familiale (CESF)

Après une prise de contact progressive avec le jeune, un entretien préliminaire permet d’établir une mise en confiance et de repérer les besoins de la personne. En effet, différentes problématiques peuvent être mises en évidence.

Un relais intéressant et novateur dans la structure : les permanences de nuit aux appartements-relais Réalisées par des bénévoles formés, et intégrés dans l’équipe depuis plus de trois mois, les permanences de nuits se déroulent chaque soir de la semaine (du dimanche soir au jeudi soir) de 22 h à minuit. Elles ont pour vocation d’assurer des missions de contrôle (de l’état général des appartements, des parties communes…) mais surtout d’assurer une présence auprès des jeunes accompagnés par la structure, une écoute attentive, et de tenter de prévenir les comportements à risques ou susceptibles de déboucher sur des situations dramatiques. Le rôle de médiateur est aussi très présent lors de ces permanences, ainsi qu’un côté résolument éducatif dans l’apprentissage de la tenue d’un logement, ou encore de ses relations avec les autres. En 2012, 520 h ont été effectuées par 6 bénévoles qui se sont relayés au sein des appartements-relais, soit l’équivalent de 0.29 ETP, et ce sans interruption durant les périodes de fêtes.

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Banque Alimentaire Restos du Cœur Achats direct

Banque Alimentaire

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Permanences sociales à Nîmes Pour l’année 2012, des permanences sociales ont été assurées à Nîmes, le 3ème lundi de chaque mois. Initialement accueillies par le centre Pierre Gamel et par le CDAG de Nîmes, elles ont été désormais focalisées sur le site du CDAG, où notre Conseillère en Economie Sociale et Familiale occupe un bureau. Cette permanence permet d’accueillir la population habituelle avec un axe fort marqué en direction des populations de migrants et de primo-arrivants.

3. Le profil des jeunes hébergés en 2012

Prise de contact : Le jeune qui est victime d’homophobie peut prendre contact avec la structure soit via le site internet en laissant un message soit par le numéro de téléphone d’urgence du Refuge. Il peut aussi se rendre à l’accueil de jour au local. De plus, l’association a pris sa place dans le réseau associatif. Ainsi de plus en plus de jeunes sont orientés par des structures sociales.

Nombre de jeunes hébergés par la structure en 2012 : 34 jeunes

Age du public Ce sont majoritairement des jeunes garçons dont l'âge moyen est de 20.7 ans, en situation de rupture familiale et/ou sociale.

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Filles

Garçons


Trois mineurs (en rouge sur le graphique) ont été placés par le juge des enfants dans notre structure, attestant d’une véritable reconnaissance du travail d’accompagnement social et de réinsertion mené par l’association, attestée par la Justice. D’autres ont effectué des séjours courts de rupture. Certains étaient tellement en difficulté qu’un travail avec les parents a pu être fait par le biais d’un placement librement décidé avec leur consentement. Cette véritable participation de la famille pour une compréhension mutuelle illustre une volonté initiale dans le cadre de notre démarche. Tous les milieux sociaux sont représentés même si certains profils sont surreprésentés.

Jeunes issus de familles pratiquantes

Jeunes ayant un parcours d'aide sociale à l'enfance et qui sont donc confrontés à un double abandon.

L'origine géographique

La grande majorité de notre public est issue de l’Hérault (soit 41 % contre 34 % en 2011). Nous avons privilégié les candidatures les plus proches de notre champ géographique. Toutefois, pour des raisons d’éloignement du cercle familial, ou des réseaux (toxicomanie, prostitution) ou plus simplement pour lutter contre le mal-être, nous avons accueilli des bénéficiaires originaires principalement du Languedoc-Roussillon, du Grand Ouest, du Nord, et du Grand Est. Cette année, un bénéficiaire était originaire d’Angleterre et a pu être hébergé durant 1 mois en 2012.

Situation du jeune à son entrée

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Hérault

Paris/Banlieue

Nord

Languedoc-R. (hors Hérault)

Grand Est

Centre

Grand Ouest

La Réunion

Etranger

Midi-Pyrénées

Sans logement 6%

Hébergé chez des amis 23%

Au domicile familial 24%

CHRS 6%

Locataire 6%

Foyer 32%

FJT 3%


La situation du jeune à son entrée dans les appartements est très variable, mais on peut constater que l’hébergement chez des amis et l’hébergement dans la famille sont à égalité. C’est une progression notable comparée à l’année 2011, plus de jeunes étant partis du domicile familial sans passer par l’hébergement chez un tiers : en 2011, 53% d’entre eux étaient chez des amis, contre 13% au domicile parental. Il s’agit donc d’un public plus jeune que l’année dernière (20,7 contre 21,1 en 2011) sans ressources et donc sans garanties. De plus, pour certains, l’homophobie est principalement vécue dans le milieu familial mais peut l’être aussi dans l’entourage, et ils se retrouvent ainsi sans aucun soutien, ni familial ni amical.

Nature des ressources à l'entrée du logement

Lorsque les jeunes se présentent à la structure, ils sont majoritairement sans ressource (à 61% en 2012, contre 85% en 2011). Cela s’explique par l’arrivée de deux nouvelles catégories : ceux étant arrivés avec un emploi (12 %) et ceux bénéficiant de quelques aides parentales ponctuelles (9%).Souvent, ils ont été contraints d'abandonner une formation, un cursus scolaire.

Mode de sortie du dispositif :

Sans revenu 61%

Pris en charge CG 9%

RSA 3%

Allocation chômage 6%

Situation d'emploi 12%

Aide parentale ponctuelle

9%

23 %

38,5 %

23%

11,5% 4%

Logement autonome

Retour dans la famille

Abandon - Hébergementchez un tiers

Abandon - sans logement

FJT / CHRS


Cette année 2012 marque un changement dans le mode de sortie du dispositif. Le taux de retour dans la famille est nettement plus prononcé qu’en 2011 (où il n’était que de 7%, contre 38,5%en 2012 !). De même pour le logement autonome où le chiffre a été multiplié par 10 (2% en 2011, 23 % en 2012). Ce changement peut s’expliquer par la stabilisation (psychologique mais aussi matérielle) des jeunes pouvant prétendre à des logements autonomes (colocation, etc). Il est aussi couplé avec le travail sans relâche de nos équipes, notamment de notre CESF sur la recherche de logement, mais aussi d’un emploi plus pérenne. Enfin, triste constat, l’abandon/exclusion avec ou sans solution d’hébergement est un peu en baisse en 2012 mais demeure malgré tout aux alentours de 34% (contre 40 % l’année dernière) 4. Accompagnement psychologique L’accompagnement psychologique des jeunes est assuré par notre psychologue référente, Isabelle Chollet. Présente dans la structure depuis la création, notre psychologue a observé les changements opérés parmi ces jeunes, et ainsi pu adapter sa thérapie pour qu’elle soit efficiente. Elle explique son action :

L’accompagnement psychologique est l’une des missions que le Refuge propose aux jeunes hébergés. La quasi totalité des jeunes accueillis s’en sont saisis et utilisent cet espace comme un soutien pour comprendre qui ils sont et vers quoi ils veulent aller. Les chiffres : Total des rendez-vous en 2012 : 223 Moyenne des rendez-vous par personne 7,69 Nombre de jeunes accompagnés 29 Nombre de consultations minimum par jeune 1 Nombre de consultations maximum par jeune 25 Total des rendez-vous téléphoniques 15 Nombre d’appelants 10 On peut voir à travers ces chiffres que les entretiens psychologiques ont été de 223 en 2012, 205 en 2011 et 190 en 2010. Il y a donc une constante augmentation depuis 2 ans. Le nombre de jeunes accompagnés a été de 29 contre 39 en 2011 et 33 en 2010. Il faut sans doute attribuer cela au temps passé au Refuge pour les jeunes, sans doute plus long en moyenne, ce qui a réduit le nombre de personnes accueillies. Comme les années précédentes, je reçois les jeunes à leur arrivée pour évaluer leur besoin de venir consulter. Je les rencontre une première fois et c’est là qu’ils me racontent d’où ils viennent et ce qui les a menés au Refuge. Leur histoire est quasiment à chaque fois semée d’embuches, mais ils ne sont pas tous prêts à remuer des histoires douloureuses. Leur arrivée au Refuge est associée à une forme de délivrance, de liberté et ils sont parfois dans le déni des difficultés qu’ils ont dû avant cela surmonter seuls. Ils ne veulent pas « gâcher » l’espace de répit qui participe également de leur reconstruction (ou même parfois de leur construction). Toutefois, l’approche de Thérapie par le Jeu et la Créativité leur permet d’exprimer leurs difficultés autrement que par la parole : parole qui a parfois été défendue autour de la question de l’homosexualité. Les 5 créneaux hebdomadaires octroyés ont été comblés chaque semaine et toute l’année. Certains jeunes ont quelquefois eu besoin, lors de moments de crises, de me voir deux fois dans la semaine. L’étroite collaboration avec l’UMIPP a également permis de gérer des situations de crise ; la régularité des réunions d’équipe une fois toutes les deux semaines également. L’accompagnement des jeunes accueillis depuis fin novembre à l’hôtel en rapport avec le dispositif grand froid a été pris en charge de façon parallèle. Toutefois, la demande de ces jeunes a été la même que les jeunes hébergés car leur profil est sensiblement identique.


Même si la base de la thérapie est évidemment sur le principe du volontariat, nous avons estimé intéressant que les jeunes viennent me voir régulièrement une fois par mois lorsqu’ils ne sont pas en suivi hebdomadaire car nous nous sommes aperçus que le malaise pouvait s’installer insidieusement. Toutefois, certains ne souhaitant pas « mettre le doigt » sur leurs difficultés, nous respectons leur temporalité. La Thérapie par le Jeu et la Créativité peut leur permettre d’aborder les difficultés sous un autre angle et de façon moins abrupte. L’approche incite les patients à s’appuyer sur leurs potentialités. Ils peuvent donc en consultation être dans leur rythme et traiter des sujets bons pour eux. La fréquence des rendez-vous est donc importante et la moyenne, comme l’an passé,ne représente pas grand-chose car le nombre de rendez-vous minimum est de 1 et le nombre maximum est de 25.

Cela va dépendre de leur date d’arrivée en 2012. Certains sont également venus me consulter alors qu’ils étaient hébergés à Paris (d’où l’unique RV). Il est en effet rarissime que des jeunes hébergés ne viennent consulter qu’une seule fois. Dans ce bilan, je fais apparaître pour la première fois le nombre d’appelants et de consultations par téléphone. On peut voir que j’ai été sollicitée à 10 reprises pour 15 RV : ce qui ramène une moyenne de 1.5 RV par appelant. Je pense qu’il serait opportun pour 2013 de développer de façon plus « officielle » cette rubrique de notre accompagnement. Aucun protocole n’a été mis en place. Il serait intéressant de réaliser un réel accompagnement pour les jeunes à distance de nos délégations ou n’entrant pas dans nos critères d’accueil (mineurs ou plus de 25 ans ou même ayant de grosses difficultés à exprimer et vivre leur homosexualité sans pour autant être chassés de la maison familiale). 2012 a été également l’année de l’édition de « Etre homo aujourd’hui en France » (éditions H&O, 2012) dont tous mes droits d’auteur reviennent au Refuge. Nous avons communiqué de façon très large dans les médias avec des interviews, conférences, rencontres de politiques et même déplacement au Canada pour une conférence sur la prévention du suicide organisée par l’Association Québécoise de la Prévention du Suicide. J’y ai parlé avec Michel Dorais non seulement de l’enquête que nous avons faite mais surtout pour expliquer aux canadiens (réputés pour leur avance au niveau des recherches psychologiques), le fonctionnement du Refuge compte tenu qu’aucune structure de ce type n’existe outre atlantique. J’ai également participé à une formation organisée par le ministère de la santé à Québec : « pour une nouvelle vision de l’homosexualité » en prévision de mettre en place au niveau de l’IRTS (mon autre lieu d’exercice professionnel) de la formation pour les travailleurs sociaux mais également en vue d’élargir le champ d’intervention. J’ai enfin, dans le cadre de mon intervention au Canada et pour développer la pertinence des accompagnements, mis en place un questionnaire relatif à la prévention du suicide que je fais passer aux jeunes. Il sera utilisé pour les jeunes arrivés en 2013 de façon plus systématique de manière à obtenir des résultats pouvant être utilisés par la suite dans le cadre de la recherche sur la question de la prévention du suicide.

Isabelle CHOLLET

5. Accompagnement juridique

Cette année, l’activité de notre avocat, Maître Charles Bernier, a considérablement augmenté. Les sollicitations des jeunes ont été nombreuses, et l’activité juridique a été bien plus étendue. Régulièrement, notre avocat s’est déplacé pour plaider des affaires, mais surtout, a été entendu par la Ministre de la Justice, Christiane TAUBIRA, dans le cadre de l’élaboration de la loi pour le Mariage pour Tous. Ce fut l’occasion d’exprimer le ressenti du Refuge de ne surtout pas oublier le bien-être des enfants, confrontés à l’homophobie la plus intolérable, au sein même de la cellule familiale devenant "excluante" et non plus rassurante.


6. La formation des équipes

L’association accorde une grande importance à la formation de ses bénévoles, particulièrement ceux

impliqués dans les accompagnements (donc dans l’accueil, l’écoute et le soutien). Ceux-ci intègrent l’association après plusieurs entretiens, une période d’observation de 3 mois et diverses formations dont :

- L’écoute : 1 journée de formation par mois. L’accompagnement d’un nombre croissant de jeunes par nos bénévoles conduit à rendre amène cette formation obligatoire dans l’appréhension de la relation d’aide devant s’instaurer.

- Adolescence, homophobie et prises de risques : 3 journées de formation au local de l’association, par un formateur extérieur professionnel. Cette formation permet d’appréhender la relation d’aide, ses enjeux, ses écueils et ses difficultés. Elle a aussi pour but d’aider concrètement le bénévole à utiliser ses ressources propres, tout en alliant professionnalisme et expériences concrètes. Cette formation, dispensée dans nos locaux recueille toujours un grand succès.

- Sensibilisation et prévention du VIH et des IST : 4 sessions de formation au local de l’association par le SNEG et Actions Traitement. De même, SOS Hépatites est venu former nos bénévoles. De plus, l’équipe participe régulièrement à des réunions inter associatives avec échanges de pratiques du terrain.

Les actions de Prévention

L’association accorde un intérêt majeur aux actions de prévention. C’est pourquoi, tout au long de l’année, différents intervenants ont rencontré les jeunes accompagnés. a) Auprès des jeunes accompagnés :

Actions Traitements : Carole Damien, d’« Actions Traitements », est intervenue à 3 reprises pour sensibiliser les jeunes aux prises de risques et à l’importance du dépistage. Le partage de sa propre expérience permet aussi de mettre un visage sur une maladie souvent caricaturée.

L’association Holisme : L’association Holisme intervient régulièrement auprès de notre public accompagné. Les ateliers s'organisent autour de deux séances qui portent sur la fête, ses conséquences et ses dérives. Plusieurs sujets sont abordés : l’alcoolisme, la toxicomanie occasionnelle ou encore la sexualité. La difficulté réside surtout dans l’appréhension de notre public souvent soit peu conscient des questions soulevées, soit déjà très au fait de ces questions-là, soit enfin avec des interventions qui font appel, pour eux à des souvenirs d’un passé souvent douloureux, difficile à nommer : prostitution, prises de risques, toxicomanie, etc. Le déni de certains comportements addictifs est aussi un frein considérable. Tout réside dès lors chez l’intervenant qui doit susciter assez de confiance dans le public pour libérer la parole.

Le Zinc :

Aider les jeunes contre les addictions. Directement dans ses locaux, l’association le Zinc a organisé cette année trois séances de prise de conscience des problématiques touchant les jeunes âgés de 18 à 25 ans. Débat animé par


une séance collective faisant alterner informations et échanges sur les produits psycho actifs, leur utilisation, l’origine des addictions, etc.

L’Association l’Autre Cercle : L’Association l’Autre Cercle venue à la rencontre des jeunes afin de présenter leurs actions, notamment dans le domaine de la lutte contre l’homophobie dans le travail, en sensibilisant les jeunes accompagnés à ce phénomène grandissant. Les Tests Rapides d’Orientation Diagnostique : Le Test Rapide d’Orientation Diagnostique a été mis en place dans la délégation de Montpellier / L.R. qui a reçu l’habilitation pour les réaliser. Encadré par Kevin THIOLON, notre Chargé de Développement et par Alexandre DELCANT, bénévole, le TROD a connu un véritable succès et a dû faire face à une croissance permanente des demandes. Réalisés au local dans la plus grande discrétion vis-à-vis des bénévoles, de la direction et des autres jeunes, les TROD permettent à un jeune hébergé ou accompagné de bénéficier d’un dépistage rapide du VIH avec en outre des conseils sur la réduction des risques sexuels. Ce message de prévention va de pair avec une convention réalisée avec le CDAG de l’Hôpital Saint-Eloi afin de pouvoir proposer une réorientation au besoin et un meilleur encadrement. Les jeunes sont rassurés que ce dépistage puisse avoir lieu dans une structure rassurante, offrant une compréhension et un cadre familier. Ce qui en explique le succès, véritable avancée en matière de prévention au sein de la structure.

Formation aux premiers secours: Les jeunes du refuge ont eu l’occasion, grâce au club de sauvetage Aqua love, d’être formés aux gestes de premiers secours. Ils ont ainsi pu pendant deux heures tester des techniques de sauvetage et s’initier aux gestes qui sauvent.

Prévention du suicide :

Le geste suicidaire n’est pas le fait d’un unique facteur. Il est le résultat d’un faisceau multifactoriel : climat familial, difficultés professionnelles, psychologie… Une étude épidémiologique parue dans l’édition du Monde du 9 septembre 2005révélait que sur un échantillon de 993 hommes âgés de 16 à 39 ans, les jeunes homosexuels avaient treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels. Cette étude menée par Marc Shelly, médecin de santé publique et responsable du centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital parisien Fernand-Widal, confirmait les chiffres issus des études américaines, canadiennes et australiennes qui révélaient, chez les homosexuels, des chiffres de «sursuicidabilité» variant de six à treize. L’Association le Refuge, au vu de ses objectifs et de ses buts, s’est trouvée confrontée à ce problème préoccupant touchant le public accueilli. Les tentatives de suicides sont la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans en France, avec une population masculine plus touchée. Après une étude approfondie, il s’est avéré que cette «sursuicidabilité» était due à la «stigmatisation dévalorisante de l’homosexualité perçue au sein du cercle familial ou à l’école, qui produit des effets désastreux sur la construction personnelle». Eric Verdier précise que «beaucoup ont intériorisé l’homophobie à laquelle ils ont été confrontés tout petits à travers les insultes ou les blagues visant les homosexuels.» Le but du Refuge est d’agir sur ces points en croisant les actions.


Tout d’abord la dévalorisation évoquée par Eric Verdier se doit d’être enrayée par un encadrement efficace de la part de bénévoles formés à l’écoute ainsi qu’aux prises de risques et à l’homophobie sous toutes ses formes. Pour cela, des séances de formation des bénévoles ont eu lieu tout au long de l’année à raison de plusieurs sessions. L’objectif final est de permettre à des bénévoles d’aider et d’écouter les jeunes accompagnés afin qu’ils appréhendent au mieux leurs difficultés et les obstacles qui les empêchent de vivre pleinement leur sexualité. Cette aide est apportée sous quatre formes : la fréquentation assidue des trois permanences hebdomadaires, les permanences de nuits aux appartements-relais, le développement de projets-ateliers, et les accompagnements plus personnalisés dans différentes démarches. La seconde forme de prévention de suicide consiste en une aide psychologique ainsi qu’une orientation psychiatrique si besoin. Cette aide est assurée par l’action d’une psychologue intervenant directement dans la structure à raison d’une matinée par semaine. L’Unité Mobile Intersectorielle de Psychiatrie pour Populations en situation de Précarité (U.M.I.P.P.P.) du CHU de Montpellier, est depuis 2009 devenue un partenaire important pour un suivi psychiatrique personnalisé auprès de jeunes plus en difficultés. Le partenariat s’est d’ailleurs renforcé en 2012 avec une intensification des consultations, et la participation d’un membre de l’équipe des infirmières de l’UMIPPP aux réunions d’équipes bimensuelles avec les professionnels de la structure du Refuge : CESF, psychologue, directeur, volontaires du service civique. La prévention du suicide passe enfin par une réinsertion sociale permettant de se concentrer sur d’autres domaines essentiels et nécessaires à une reprise de l’activité et des relations sociales. Pour cela, les solutions visent à épauler les jeunes pour une réinsertion professionnelle par le biais d’un Atelier Recherche Emploi et Logement : aide à la rédaction de C.V, de lettres de motivation et préparation aux futurs entretiens professionnels, ainsi qu’accompagnement dans les démarches de recherche d’emploi : dépôt de C.V, etc. auprès des professionnels. Enfin, les dernières activités ciblent une ouverture sur le monde extérieur, par la pratique d’un sport grâce à l’association « Chemin des Cimes », et un accès privilégié à la culture grâce à l’association « Culture du Cœur » : Cette ouverture sur le monde extérieur évite ainsi un préjudiciable repli sur soi et une reprise des relations sociales et contribue grandement à une prévention du suicide grâce au maintien des liens avec autrui. De même, la Ville de Montpellier organise les Sports Solidaires, mettant en place une action envers les publics n’ayant pas accès à des pratiques sportives. Nous observons que malgré l’évolution de la société, les situations dramatiques de prises de risques perdurent, avec un accent porté sur les scarifications, et en règle générale des atteintes à son propre corps. C’est dans cette optique que l’accompagnement psychologique est considéré comme primordial dans l’accompagnement global que nous proposons. b) Auprès des bénévoles….

Formation, adolescence, homophobie et prises de risques Compte tenu du succès des sessions organisées de 2006 à 2011, nous avons souhaité poursuivre l’action de formation des professionnels et bénévoles au contact d’adolescents. Les processus d’identification de soi, de dialogue avec les institutions éducatives et avec les familles, restent lourds de conséquences négatives sur les jeunes du fait de l’homophobie et de la méconnaissance de celle-ci par les personnels d’éducation et d’accompagnement.


La prise de conscience de son homosexualité, ou simplement l’interrogation sur son orientation sexuelle, demeure un processus solitaire, sans accompagnement familial ou pédagogique répondant aux doutes, aux angoisses et à la culpabilisation. L’estime de soi est alors une conquête tout aussi solitaire. Cette session de formation a pour but de lutter contre les discriminations et les exclusions pour le droit à l’égalité et à la diversité par l’intégration d’une responsabilité tant individuelle que sociale. La journée s’adresse à des personnes travaillant dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’accompagnement, du soutien, du loisir des adolescentes et des adolescents. Le formateur (identique chaque année) positionne les bénévoles non plus en tant que spectateur découvrant des situations de mal-être mais en tant qu’acteur devant agir pour apporter un soutien, une écoute et savoir repérer les situations de crise. Cette mise en perspective de l’action bénévole dans sa globalité en fait une formation reconnue et hautement appréciée, comme le prouve l’assiduité toujours identique. c) …et du personnel socio-éducatif :

Intervention à l’IRTS du Languedoc-Roussillon, 3 avril 2012 Cette année, il s’est agi de faire paraître une étude sur la condition de l’homosexualité en France, notamment par le biais d’une étude scientifique. Cette enquête a été menée auprès de 500 jeunes gays et lesbiennes en utilisant le site internet de l’association, pour la diffusion d’un questionnaire. Les deux auteurs sont Michel DORAIS, chercheur canadien, et Isabelle CHOLLET, psychologue et formatrice à l’IRTS. Cette étude « Etre homo aujourd’hui en France » est parue début 2012 et a mis en exergue 3 points principaux : Le premier est que l’âge de révélation à soi-même est plus précoce qu’avant, et que l’âge de révélation aux proches (parents principalement) est plus tardif. Bien évidemment, la période de latence est plus importante, donc aussi plus propice aux doutes, à l’isolement, au repli sur soi et aux conduites à risques. Autre chiffre tristement identique, le taux de suicide des jeunes homosexuels qui reste entre 7 et 13 fois plus élevé que la moyenne des jeunes hétérosexuels. Cela prouve bien que l’homophobie, si elle semble amoindrie ou plus discrète, n’en reste pas moins un réel problème pour des jeunes.

Intervention en stage de citoyenneté à Reims, 3 mai 2012 Dans la convention nationale signée avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse en juin 2011, les stages de citoyenneté étaient l’une des modalités qui nous étaient proposées afin de pouvoir toucher un public en lien avec la justice. En effet, les stages de citoyenneté sont des alternatives aux peines d’emprisonnement et constituent un moyen pour le juge de pouvoir sensibiliser des jeunes (quelque soit le niveau du délit, du primo-délinquant à la récidive) à différentes thématiques : alcool, drogue, police, conduites à risques, mais aussi des structures telles que les Restos du Cœur, etc). Le Refuge est intervenu le 3 mai lors d’une session de 3h avec un public de 6 jeunes et 2 éducatrices. Véritable moment d’échanges, tous les sujets ont pu être abordés, et pas forcément en lien direct avec l’homosexualité, comme les notions de maladies sexuellement transmissibles, les modes de contamination, les différentes protections ou encore des thématiques plus générales sur l’homosexualité et ses chiffres, le suicide, etc. Ce fut une journée riche d’échanges, de dialogues et de prises de conscience réciproques de la réalité des parcours de chacun. Ce fut en outre un véritable succès, car durant ces 3h d’intervention, la pause ne fut que de 5 minutes !

Intervention lors de la 1ère conférence territoriale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de l’Hérault, «Questions de genre et rapports sociaux de sexe»

Le Refuge a participé en qualité d’expert à la 1ère conférence territoriale sur la prise en charge des mineurs. Ce fut ainsi l’occasion d’intervenir, pour la première fois, auprès d’un public composé exclusivement de professionnels


de la PJJ, afin de faire connaître la structure, mais aussi d’expliquer plus en détail les modalités de prise en charge spécifique d’un public tout aussi spécifique avec ses problématiques intrinsèques : précarité, conduites addictives, prises de risques et conduites suicidaires. La thématique incluait aussi d’autres intervenants, notamment le CRIAVS (Centre Ressource pour les Intervenants auprès d'Auteurs de Violences Sexuelles) en Languedoc-Roussillon, l’Amicale du Nid ou encore des éducateurs PJJ. Demi-journée riche en échanges à renouveler sans modération !

Intervention auprès de l’équipe du CMP de Béziers Nous sommes intervenus auprès de l’équipe du Centre Médico-Psychologique de Béziers afin de présenter la structure, ses engagements, mais aussi les modalités pratiques que nous pourrions mettre en place en termes de relais, d’écoute, etc..

Nomination en tant que membre du Jury d’Educateur Spécialisé, par le Rectorat de l’Académie de Montpellier

Le Refuge de par son implication dans l’accompagnement social, a postulé, par le biais de notre Directeur général, afin d’être membre du jury du concours du Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé. C’est donc avec plaisir que nous avons participé aux épreuves du jury de 2012, avec d’autres membres, éducateurs, directeurs de structures, etc. nous y reviendrons l’année prochaine !

7. Un travail en partenariat largement privilégié Les partenaires ont été rencontrés à l’occasion de forums, les actions multi partenariales ont jalonné toute l’année 2012 :

Projection du film « 8 fois debout », dimanche 15 juin 2012 Trois associations, SOS Amitié, Saint-Vincent-de-Paul et le Refuge ont organisé un événement au cinéma Utopia. Le but était d’amorcer une réflexion sur la pauvreté, ses manifestations et surtout comment s’en sortir malgré le fait de «tomber 7 fois, rester 8 fois debout». Très beau moment d’échanges entre des spectateurs et des structures n’ayant pas forcément de points communs si ce n’est la lutte contre l’exclusion des plus démunis et l’aide qui leur est apportée. Le Refuge sera partenaire des prochaines actions !

«Comédie de la santé», mai 2012 Nous avons été présents lors de la 7ème édition de la Comédie de la Santé. Le Refuge et ses bénévoles ont tenu toute la journée le stand dédié, en informant, avec le concours des jeunes hébergés, sur les actions de l’association.

Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, 17 mai 2012

Cette année, la journée mondiale contre l’homophobie a été conçue comme un échange direct avec les passants sans forcément passer par un traditionnel stand. Une variante a donc été adaptée, par la création d’une «machine à café» installée sur la place de la Comédie, durant la pause de midi. Les passants ont pu s’approcher avec une réflexion plus attentive sur la condition des droits des homosexuels, et les conséquences toujours aussi désastreuses de l’homophobie.


Course de la Montpellier-Reine, organisée en faveur de la lutte contre le cancer du sein, 3 juin 2012

L’association la Montpellier-Reine œuvre depuis plusieurs années dans la lutte contre le cancer du sein. Une course est organisée, dans l’Ecusson, pour recueillir des fonds destinés à alimenter la recherche et la prévention du cancer. Pour l’année 2012, le Refuge a désiré participer à cet événement en y associant le militantisme sur la santé des femmes, mais aussi l’activité sportive de ses bénévoles et des jeunes. Ce sont donc une quinzaine de personnes (bénévoles, stagiaires, volontaires du service civique, jeunes accompagnés et hébergés, salariés) qui ont participé à cette manifestation sportive…sous la pluie ! Marathon pluvieux, marathon heureux !

Conférence «Homosexualité et exclusion familiale», Association Admetos, 6 juin 2012

L’association Admetos est une association bisontine qui vient en aide aux jeunes de 18 à 25 ans victimes d’exclusions familiales en leur proposant une écoute, un accompagnement et un soutien. En juin 2012, il a été proposé au Refuge de participer à une conférence à Besançon afin de sensibiliser le public aux problèmes de l’exclusion familiale, de l’homophobie et de ses conséquences. Cette journée fut l’occasion de pouvoir échanger, dans une région où le Refuge n’est pas présent, sur des thématiques, on s’en rend compte, souvent méconnues. Le partenariat avec Admetos, par le biais de son président Marc BOREY, a bien sûr été très productif et augure de prochaines activités en commun. A suivre…

Journée de Lutte contre l’exclusion, juin 2012

La Journée de Lutte contre l’Exclusion fut l’occasion de montrer à quel point discriminer l’autre l’excluait systématiquement. Les bénévoles et les jeunes ont démontré ce constat durant cette journée, renseignant et présentant les activités de la structure, pour sensibiliser le grand public, le tout dans une ambiance conviviale et chaleureuse. 4 tentes thématiques avaient été installées selon les actions menées par les structures.

«Forums des associations», septembre 2012 Le Refuge était présent comme chaque année au forum des associations de Montpellier, permettant aux jeunes hébergés et accompagnés ainsi qu’aux bénévoles de dialoguer et de faire conjointement connaître les actions menées par la structure. D’autres forums ont été animés par nos bénévoles et/ou salariés et/ou volontaires du service civique : Forum des associations de Narbonne, de Nîmes, notamment deux forums à l’université de Nîmes.

Journée mondiale de la prévention du suicide : le 10 septembre 2012 Un stand a été tenu lors de cette journée, tout comme lors de la Journée mondiale contre le SIDA, le 1er décembre 2012.

Projection du film «Les choix de Valentin», 15 octobre 2012

Dans le cadre de la Journée Mondiale du Refus de la Misère, la projection du film «Les Choix de Valentin» a eu lieu au cinéma Utopia. Cette projection s’inscrivait dans un cadre plus large que celui du refus de la misère, mais surtout de l’engagement. L’engagement d’un jeune homme dans un volontariat envers les plus démunis. La projection fut suivie d’un débat auquel 4 structures participaient : Saint Vincent de Paul, SOS Amitié, Les Restos du Cœur et le Refuge.

Journée mondiale du refus de la misère, 17 octobre 2012

Cette année encore, la Journée Mondiale du Refus de la Misère, a été l’occasion pour les jeunes du Refuge de pouvoir y participer. Cette année, le Refuge a participé à l’action s’habiller bien, mais à petits prix. Ce fut l’occasion


d’un défilé de mode organisé par l’un des jeunes, et par le volontaire de service civique chargé des partenariats. 8 volontaires tirés au sort à «l’insu de leur plein gré» ont donc défilé vêtus d’habits récupérés dans des friperies de la ville. Moment où nos mannequins en herbe ont pu satisfaire leurs fans !

Soirée Théâtre à Gigean, 27 octobre 2012

Pour allier détente, rire, bonne humeur et bénéfice, nous avons participé à deux soirées théâtre organisées par la compagnie du Lézard Vert, à Gigean. Le but était de promouvoir et récompenser l’action de 3 associations (RIRE, SOS Amitié, et le Refuge) ainsi que l’association des jeunes de Gigean. Belle soirée, avec rires et détente au programme !! Merci à la Compagnie du Lézard vert !!

Soirée Georges Brassens, au Cap d’Agde, 10 novembre 2012

La compagnie «les Polysong’s» s’est produite ce 10 novembre au Palais des Congrès du Cap d’Agde, en revisitant les thèmes les plus fameux de Georges Brassens. Avec une soirée mémorable, nous avons pu fredonner ces airs entêtants du célèbre Sétois. Une partie des fonds a été reversée au Refuge ! Merci encore à toute l’équipe des redoutables chanteurs et danseurs !!

Spectacle «Loin de Corpus Christi», de Jean-Marie BESSET Le Théâtre National des 13 Vents a proposé au Refuge de donner une soirée spéciale dont une partie des bénéfices serait reversée à son profit. La pièce «Loin de Corpus Christi» a ainsi consacré une partie de ses recettes à la lutte contre l’homophobie et à la prise en charge des jeunes victimes d’homophobie. Ce fut aussi l’occasion pour les jeunes et les bénévoles de se retrouver lors de cet événement, et de participer à cette ouverture à la culture prônée par la structure.

Activités diverses

Lors de diverses permanences au local, des activités culturelles ont eu lieu afin d’agrémenter le séjour des jeunes hébergés et favoriser un échange et un dialogue autrement que dans un local fermé. Des sorties en pleine nature, la découverte du paysage héraultais (Pic Saint Loup, Saint-Guilhem-le-Désert) voire languedocien, ainsi qu’un accès au sport avec le Ministère des Sports, ont été favorisés. Une ouverture à la culture a été un axe important. Des visites de l’Agora (cité internationale de la danse) ont été organisées comme des spectacles à l’Opéra Comédie, ou encore des pièces de théâtre au Théâtre la Vista, à Montpellier.

Débats

Tout au long de l’année, nous avons été invités à des débats. Deux sont significatifs du débat qui a occupé 2012. Le premier, "Au café de la vie" nous a invités le mercredi 10 octobre à 20h30 à venir débattre sur "Homosexualité, mariage, homoparentalité : Quels regards chrétiens". Plusieurs avis ont pu être formulés, ainsi que plusieurs témoignages, certains très opposés. Du partage d’idées en perspective ! Le second, à St Laurent d’Aigouzes, un café-citoyen «regards croisés sur l’homosexualité, mariage pour tous, etc». Un jeune a participé au débat et a pu faire part de son témoignage de vie poignant, et les avis (qui ont notamment grandement dévié sur le mariage pour tous) ont quand même amené la situation des jeunes homosexuels au sein de la société. A refaire sans modération !

8. Le travail en réseau est incontournable : Le rapport des 18-25 ans à leur santé est problématique. Certains d’entre eux n’ont pas conscience des risques liés à leur mode de vie : sexualité, alimentation, produits psycho actifs, soulevant ainsi des questions pour eux-mêmes et leur entourage.


Les manifestations festives permettent de proposer l’information tout en la dédramatisant et en rendant cet échange convivial.

«Collectif Santé Jeune Hérault»

Ce réseau regroupe les associations et des professionnels qui sont au contact d’adolescents dans le cadre de leurs activités. Le but est la promotion de la santé par la mise en place d’ateliers et d’actions spécifiques en direction de ce public. Défini en 2012, le projet se nomme «Corps et Sexualité» et utilise divers supports (photolangage, etc.) L'intérêt du collectif repose par ailleurs sur la diversité des thématiques abordées par ses membres et la complémentarité de leurs projets et modalités d'intervention. Cette pluridisciplinarité est un atout dans la mesure où l'action en santé des jeunes doit tenir compte des spécificités d'un public qui ne se limite pas à une pratique mais en conjugue plusieurs. L’existence d'un collectif structuré, organisé, fédéré autour d'une charte, travaillant à une harmonisation des pratiques et des projets, ne peut que favoriser le renforcement de la cohérence des actions mises en place par ses membres et servir d'appui à tout opérateur concerné par l'amélioration de la santé des jeunes au plan départemental et régional. Le Refuge a pris la présidence du Collectif Santé Jeunes Hérault en 2012. Enfin, le Collectif Santé Jeunes Hérault ambitionne de devenir une interface de premier plan entre les décideurs et les acteurs, et ainsi devenir un acteur départemental primordial. Le Refuge a intégré ce réseau depuis le 16 juillet 2007.

«Réseau Ville Hôpital Adolescents» L’association est intervenue dans le réseau ville « Hôpital adolescents » dont elle fait partie. Ce fut surtout l’occasion de sensibiliser les professionnels au contact des jeunes dans les réseaux hospitaliers et autres relais, à la problématique rencontrée et aux situations de prises de risques et de comportements suicidaires pouvant exister.

«Collectif Santé Précarité» L’association participe régulièrement aux réunions du «Collectif Santé Précarité» et lors de la dernière Assemblée Générale de ce collectif, tenue en décembre 2010, le Refuge a été élu Administrateur du Conseil d’Administration, occupant ainsi une fonction dans les orientations de ce collectif, rassemblant diverses structures toutes insérées dans le tissu associatif montpelliérain. Notre Volontaire du Service civique chargé du développement associatif s’est grandement manifesté par la création de l’outil internet et la mise en place d’outils de communication performants. L’association demeure toujours membre du réseau «Toxicomanie 34», du réseau SOS Hépatites, du collectif Sida et du COREVIH-LR.

«Service Intégré d’Accueil et d’Orientation» Les SIAO ont pour but de rassembler et de mutualiser l’offre d’hébergement sur les départements face à des populations en situation de précarité et d’exclusion afin de mettre en place une interface unique, permettant une réponse plus efficace. Le Refuge, de par son action, est inscrit dans le SIAO de l’Hérault depuis sa création et est administrateur du collège «Logement intermédiaire». C’est ainsi une reconnaissance du travail accompli et de la nécessité d’une prise en charge spécifique du public accueilli.


«COPEC» Par arrêté du Préfet en date du 5 juillet 2010, l’Association le Refuge a été nommée membre de la Commission Départementale pour la Promotion de l’Egalité des Chances et de la Citoyenneté de l’Hérault (COPEC).

«Maison des Adolescents 34» En pourparlers depuis 2005, la Maison des Adolescents 34 a enfin vu le jour à Montpellier. Partenaire de cette création, et même à l’initiative de cette MDA avec d’autres associations, le Refuge fut présent à son inauguration, et a signé en septembre 2012 une convention avec la MDA 34 afin de réaliser des permanences au cœur du nouveau dispositif. La MDA constitue un formidable outil pour les adolescents qui désireraient avoir une réponse à leurs questionnements divers : en matière de santé, de sexualité, etc. Constituée de professionnels et financée par le Conseil général de l’Hérault et l’Agence Régionale de Santé du Languedoc-Roussillon, la MDA 34 sera un pivot essentiel dans l’accueil et la réponse donnée aux questionnements des jeunes montpelliérains et plus largement, héraultais. «Réseau de Santé Béziers», «Réseau Gespethau» Le Refuge a pour ambition de développer une action plus importante sur le bassin de Thau et plus spécialement vers Béziers. Des rencontres ont été faites avec des structures adéquates avec une présentation de la structure. A suivre !

«Adhésion à la Fédération Nationale des associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS), ainsi qu’à l’Union Nationale de Prévention du Suicide (UNPS)»

Il est important de pouvoir engager une coopération efficace auprès des promoteurs et acteurs du Social et de la Réinsertion. C’est donc dans cette démarche que le Refuge a décidé d’adhérer à la FNARS, mais aussi à l’UNPS. Cette dernière adhésion fait suite au constat provenant de l’étude de M. DORAIS et I. CHOLLET du taux de suicides toujours plus élevé, débouchant sur une volonté du Refuge de faire du suicide des jeunes gays une priorité nationale, et donc d’être considéré comme Grande Cause Nationale en France pour 2013. C’est donc par le biais de ce regroupement que nous y travaillons. L’association travaille en étroite relation avec :

«La Mission Locale des Jeunes» (M.L.J.) de Montpellier Agglomération. Obtention en 2012 d’un référent spécifique, en coopération avec le Conseil Général.

«L’association F.A.R.E.» qui gère un dispositif d’hébergement d’urgence pour les jeunes âgés de 18 à 25 ans.

«L’U.M.I.P.P.P.» : Unité Mobile Intersectorielle de Psychiatrie pour les Populations en situation de Précarité.

«L’association L’AVITARELLE» qui gère, entre autres, le 115 (dispositif d’hébergement d’urgence).

«La Banque Alimentaire de l’Hérault»

«Le Fil Santé Jeunes»

«France Bénévolat»

L’association est toujours membre du Conseil d’Administration de l’association France Bénévolat œuvrant pour un bénévolat ouvert à tous.


La Mutualité Française qui propose de faire bénéficier nos jeunes de soins gratuits, et plus particulièrement concernant les soins dentaires et optiques

Sida Info Service

La ville de Montpellier, notamment la mission cohésion sociale et la mission logement

L’Amicale du Nid

Les Restos du Cœur

Le Collectif SIDA 34

Le COREVIH LR

L’Ecole Régionale de la Seconde Chance

Comité 17 Octobre

CORUS et le 115 : urgence sociale

La Croix-Rouge : délégation de Montpellier, notamment pour leur Vestiboutique

Médecins du Monde

L’Autre Cercle, Délégation du Languedoc-Roussillon

Le CDAG : Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit du CHU de Montpellier

L’association AIDES : délégation de Montpellier

L’association ACTIONS TRAITEMENTS

La DDCS de l’Hérault

L’ARS du Languedoc-Roussillon

La Maison de la Prévention à Montpellier

Le Défenseur des Droits, dont la visite est prévue pour 2013

La CAF de Montpellier

La LGP Montpellier/Languedoc-Roussillon

Chemin des Cimes

CONCORDA-LOGIS

Le SNEG


L’Association des Élus Locaux Contre le Sida, dont notre Président Nicolas NOGUIER est secrétaire général adjoint

9. Communication

La télévision : - France 3 reportage dans les éditions nationale du 12/13 et régionale du 19/20, diffusion du clip de publicité du Refuge. - Nous sommes également intervenus sur le plateau de la télé locale Montpelliéraine TVSud le 31 décembre 2012 pour la diffusion d’un reportage sur les jeunes du Refuge. - BFM/ITV/CANAL +

La presse écrite : Presse régionale Languedoc Roussillon : la Gazette de Montpellier, Midi-Libre, Montpellier Plus, Jeudi Tout

Les radios :

L’association est intervenue sur l’antenne de la radio régionale RTL, Sud Radio, ainsi que sur Radio Campus. Radio Larzac a aussi relayé notre message, tout comme Radio Maguelone, Totem.

Les antennes locales : Afin de parfaire sa couverture régionale, la délégation du Languedoc-Roussillon s’est dotée de deux nouvelles antennes. Au final, 3 antennes devraient voir le jour dans le Languedoc. Une à Narbonne, une à Nîmes et enfin une à Perpignan.

L’Antenne de Narbonne a été officialisée par la décision du CA du 13 octobre 2010, autorisant la mise en place d’une permanence à la Maison des Potes, en centre-ville. Ouverte et animée par des bénévoles, cette permanence se déroule tous les mardis, de 17h30 à 19h30. Elle a pour but d’accueillir et d’orienter les jeunes qui viendraient à notre rencontre, ou qui voudraient avoir des informations sur la structure. Des contacts ont déjà été établis avec la Préfecture de l’Aude ainsi que le Conseil Général. La Direction Départementale d’Aide aux victimes a été également sollicitée, tout comme la préfecture de Carcassonne.

Le projet d’Antenne à Nîmes est en cours de construction. Deux réunions constitutives ont déjà eu lieu, avec un point d’orgue attendu lors de la semaine des 10 ans du Refuge en 2013. Avoir un point d’ancrage dans cette ville permettrait d’assurer une continuité avec les permanences sociales assurées par la CESF visant à recueillir et orienter le public gardois. Le diagnostic avalisé par les partenaires nîmois démontre ce besoin. Des contacts ont déjà été établis avec la Préfecture du Gard ainsi que la Maison des Adolescents, tout comme le CDAG.

Le projet d’Antenne à Perpignan est aussi en cours de construction. Des bénévoles ont été intéressés pour établir quelque chose en termes de permanence d’accueil et de réorientation. La question de l’hébergement (en hôtel par exemple ou auprès de structures partenaires) a aussi été évoquée.

10. Quelques chiffres pour Montpellier De janvier à décembre 2012, nous avons reçu 263 demandes d’accompagnement au niveau local (soit 100 de plus qu’en 2011). Nous avons environ 200 jeunes qui ont été reçus physiquement ou ont eu une évaluation par téléphone par notre travailleur social. Ces derniers ont été réorientés soit vers une structure d’accueil partenaire,


soit vers d’autres délégations, soit encore vers de la famille proche qui se manifesterait. Une solution a été envisagée avec eux. 34 jeunes ont été hébergés en 2012, faisant une moyenne de séjour de 4 mois environ. Cette «diminution» d’hébergement ne reflète pas une baisse des demandes, bien au contraire. Elle reflète des difficultés plus grandes à pouvoir s’insérer (économie, manque d’autonomie, difficultés du parc locatif local…), mais aussi à des difficultés intrinsèques (mal-être, conduites addictives, prises de risques) demandant une prise en charge plus longue et plus soutenue. Les problématiques rencontrées cette année ont été plus lourdes et ont demandé davantage d’attention de la part de nos équipes. Le séjour temporaire de rupture a continué de fonctionner correctement. La moyenne étant d’une semaine, pendant laquelle le jeune peut faire le point, mais aussi échanger avec ceux hébergés depuis plus longtemps. Cette rupture souvent salvatrice permet aussi au jeune de s’aménager un «sas de décompression» loin de la pression familiale, ou pour découvrir un épanouissement jusque-là impossible. Ces séjours temporaires sont encadrés au même titre que les contrats d’hébergement classiques, et observent le même règlement intérieur, seules les dates de début et de fin sont clairement fixées et ne peuvent déboucher sur du plus «long terme». Ces séjours rencontrent un vif succès, et permettent au jeune une immersion auprès de notre public accompagné, un échange d’expériences, avec un enrichissement mutuel. Cette année encore, la délégation de Montpellier a hébergé 4 mineurs, placés par le juge des Enfants. Le partenariat avec la PJJ nous a amené à recueillir des jeunes avec cette prise en charge requérant une attention toute particulière. Nous avons une file active de 9 jeunes en attente d’hébergement au 31 décembre 2012, dont 4 en situation d’urgence.


PARIS

1. Présentation de la délégation

a) L'accueil de jour : 3-5 rue d'Aligre 75012 PARIS Le local est ouvert du lundi au vendredi de 11 h à 19 h et le samedi de 14 h à 18 h. C'est un accueil de jour, les jeunes peuvent venir librement avec ou sans rendez-vous. C'est un lieu de convivialité, sans jugement, un véritable "refuge". La structure met à disposition des jeunes le matériel nécessaire à leur insertion sociale et professionnelle afin de répondre à leurs besoins de recherche d'emploi, d'écoute, et de sociabilisation. Ainsi, des ordinateurs sont à disposition des jeunes pour leurs recherches d'emplois, un "mur de l'emploi" est régulièrement mis à jour et des ateliers CV et lettres de motivation sont organisés. Le jeune arrivant est accueilli par l'équipe éducative et bénéficie d’un premier entretien avec le travailleur social. C'est un moment où ils peuvent se confier et raconter leur parcours librement. Cette première rencontre permet d'échanger sur sa situation et de relever ses besoins et ses demandes. Suite à celle-ci, le travailleur social en accord avec l'équipe éducative va soit lui proposer un accompagnement et/ou un hébergement soit l'orienter vers une autre structure.

Le jeune qui intègre le Refuge sera informé du règlement de fonctionnement de l'Association, de son accompagnement, de son hébergement et de la vie associative. Il signera son contrat s'il est en accord avec celui-ci. Un livret lui sera ensuite remis.

b) Permanence Des permanences obligatoires pour tous les jeunes accompagnés et hébergés ont lieu deux fois par semaine, les mercredis de 19h à 21 h autour d'un repas et les samedis de 15 h à 18 h autour d'une collation. L'équipe ainsi que les bénévoles sont présents à ces permanences. Ce sont des temps d'échange et de convivialité permettant aux jeunes de rencontrer les bénévoles mais aussi d'échanger entre eux. Chaque permanence est l'occasion pour les nouveaux jeunes et/ou bénévoles de se présenter au groupe. Pour ces permanences, nous avons reçu 534 visites des jeunes hébergés et accompagnés en 100 permanences. Lors de ces permanences sont abordées les nouveautés et sorties prévues. Les jeunes expriment aussi leurs idées et envies d'activités. Des intervenants viennent régulièrement rencontrer les jeunes pour parler de leur expérience. Des sorties à l'extérieur sont mises en place pendant les permanences du samedi comme par exemple une activité paint-ball, des visites de musées, des activités physiques au parc de Bercy.

c) Les hébergements L’hébergement est assuré en appartements-relais. Cet hébergement temporaire permet une stabilisation des accompagnements. Nous avons cherché à ce que le cadre soit propice à une amélioration du mal-être ressenti mais aussi à un soutien psychologique commun à travers la vie en colocation. Le lieu doit être calme, rassurant et propre. C'est pourquoi des permanences nocturnes (entre 22 h et 00 h) sont assurées une à deux fois par semaine dans les appartements-relais par des bénévoles.

La délégation de Paris dispose de 3 appartements-relais ainsi que d'une chambre, à Paris et dans le Val de Marne :

Dans le XVIème arrondissement, nous avons un appartement de 6 places et une chambre.


- Depuis août 2012, nous disposons d'un appartement dans le IIème arrondissement, en plein cœur de Paris, d'une capacité de 8 places.

Tous ces appartements se trouvent à proximité du métro, permettant là aussi une facilité de déplacement propice à une correcte implantation au sein même de la capitale.

- A Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, un appartement de 6 places accueille lui aussi des jeunes. Accessible

en 20 minutes en RER de la délégation, son côté excentré permet de rompre avec le «milieu» quelquefois néfaste pour le jeune. A l’inverse, il permet une découverte de l’espace francilien tout en restant proche de la capitale, notamment pour les démarches administratives.

2. L’accompagnement

L'accompagnement se fait obligatoirement pour tous les jeunes hébergés et est proposé aux autres jeunes en besoin (non hébergés).

a) L'accompagnement social global

Le jeune qui arrive au Refuge après avoir été exclu de sa famille en raison de son orientation sexuelle a perdu ses repères. L'hébergement est la première aide que fournit l'association. C'est une solution temporaire, il est important de tout mettre en œuvre afin que le jeune se réinsère. Le travailleur social va l'accompagner tout au long de son parcours au Refuge au travers de plusieurs actions.

Après une prise de contact progressive avec le jeune, un entretien préliminaire permet d’établir une mise en confiance et de repérer les besoins de la personne. En effet, différentes problématiques peuvent être mises en évidence.

b) L'accompagnement psychologique En complémentarité avec l'accompagnement social, un suivi psychologique est également mis en place. En effet, le public accueilli a un besoin constant de se confier et d'être écouté. Deux professionnelles psychologues reçoivent les jeunes régulièrement.

L'accompagnement psychologique individuel A son arrivée au Refuge, le jeune rencontre systématiquement la psychologue pour une première entrevue. Le jeune et le professionnel décident ensemble de l’accompagnement psychologique à entreprendre/maintenir. Certains jeunes sont orientés vers des structures médicalisées lorsqu’une prise en charge par un psychiatre s’avère nécessaire (CMP : Centre Médico Psychologique). Si un jeune présente des signes suicidaires, le professionnel fait remonter l'information à l'équipe éducative tout en préservant le secret professionnel. Une surveillance quotidienne de la part de l'équipe encadrante est aussitôt mise en place. Bilan de Sophie DUQUESNE, qui organise cet accompagnement individuel :

L’année 2012 aura donné lieu à environ 200 entretiens […] Les problématiques que l’on peut rencontrer chez ces jeunes sont très variables, tant dans leur expression que dans leur gravité, ce qui n’est pas étonnant car le parcours de ces jeunes est lui-même très variable. On peut toutefois constater la prédominance de problématiques lourdes. Il faut noter la difficulté pour beaucoup de ces jeunes de venir rencontrer un psychologue. Les raisons en sont multiples, mais on peut particulièrement observer le déni de leurs difficultés, l’angoisse de se dévoiler, et la peur également d’aller plus mal si on parle de ses problèmes. Ceci explique la réticence pour beaucoup d’entre eux à venir au premier rendez-vous et le nombre important d’absence lors de celui-ci. Pour d’autres, c’est revenir qui sera difficile, ainsi plusieurs jeunes ont choisi de reprendre un rendez-vous mais ne reviendront pas.


Parmi l’ensemble des jeunes, une majorité est arrivée en France Métropolitaine tardivement, et n’y est pas née. Citons les pays du Maghreb, Madagascar, la Géorgie, les Antilles, l’Inde, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo… Plusieurs jeunes sont demandeurs d’asile et cumulent divers problèmes : un vécu d’homophobie fort dans leur pays d’origine allant souvent de pair avec l’impossibilité de vivre au grand jour leur homosexualité, parfois un traumatisme fort (violences physiques et psychologiques du fait de leur homosexualité, rejet par l’ensemble – ou quasiment - de leur famille), les difficultés propres au déracinement (perte des repères familiers, langue étrangère peu ou pas connue, perte de tout réseau social avec fort sentiment de solitude et isolement), celles dues aux empêchements à se projeter dans le futur et d’investir le présent (demande d’asile qu’ils ne sont pas certain d’obtenir, donc aucune certitude de pouvoir rester dans le pays où ils résident actuellement, temps d’attente très long et non prévisible avant d’avoir une réponse, impossibilité de travailler en attendant, ressources faibles, hébergement situé parfois très loin de Paris dans des zones mal desservies par les transports…). Plusieurs jeunes sont visiblement psychotiques. Ils cumulent un terrain de conflits familiaux lourds, un rejet de leur famille par rapport à leur homosexualité, des difficultés sociales et des difficultés propres à leur pathologie. Il leur est difficile de respecter un cadre, d’arriver à l’heure et de venir de façon régulière. La demande est souvent soit absente, soit peu claire. Parmi les problématiques rencontrées nous retrouvons très fréquemment des violences familiales, le plus souvent un père violent physiquement et/ou verbalement, de la maltraitance (parfois évoquée sans être véritablement reconnue comme telle), des abus ou attouchements sexuels (souvent dans le cadre intrafamilial, par un frère ou un cousin plus âgé), des tentatives de suicides (le plus souvent multiples, voire nombreuses), des jeunes ayant connu la rue (parfois juste ponctuellement, d’autres fois de façon chronique) voire l’errance, les addictions diverses parfois couplées (cigarettes, joint, drogues dures, alcool…). Quelques uns ont connu l’Aide sociale à l’enfance, les foyers ou les familles d’accueil. Parmi les jeunes rencontrés cette année, la plupart sont fumeurs de cigarettes. Certains peuvent aborder leur consommation de cannabis, le plus souvent de façon banalisée. Leur consommation peut-être occasionnelle ou régulière, par exemple elle peut constituer une aide à l’endormissement. Deux jeunes suivis présentent un réel problème d’alcoolisme, l’un depuis de nombreuses années, et l’autre plus récemment, mais tentant ainsi de sortir d’un symptôme lui aussi addictif (scarification). Un jeune suivi avait plus particulièrement comme demande de réguler ou d’arrêter sa consommation de drogue. Ce jeune avait une consommation régulière de cannabis et irrégulière de cocaïne et autres drogues de synthèse. Beaucoup présentent ou ont présenté des troubles alimentaires (sous-alimentation chronique en dehors de l’impossibilité matérielle de se procurer de la nourriture, boulimie, anorexie…). Seulement deux jeunes évoqueront la prostitution, mais il est probable que d’autres également l’aient connue mais ont évité ce sujet, notamment du fait d’un sentiment de honte associée. Enfin un jeune me dit être séropositif, un autre est transsexuel. De façon générale, tous les jeunes ont été confrontés à l’homophobie à différents degrés et dans différentes sphères (familiale, scolaire, travail, amical…). Dans leur famille le rejet est parfois brutal suite à la révélation volontaire ou non de l’homosexualité, donnant lieu à une expulsion ou à un chantage (ex : soit tu changes, soit tu t’en vas ; soit tu changes, soit tu n’es plus mon fils/ma fille.Parfois la pression est progressive, donnant lieu à de multiples violences plus ou moins insidieuses, jusqu’au départ provoqué ou exigé. Parfois le rejet, ou la mise à la porte ne vient que d’un des deux parents (le plus souvent le père ou le beau-père) mais l’autre parent (très généralement la mère) soit se montre impuissant à protéger son enfant, soit se montre passif, voire collabore plus ou moins franchement avec le parent rejetant.


Il est à noter l’importance de la religion, telle qu’elle est pratiquée et comprise dans certaines familles, comme élément renforçateur de l’homophobie (le plus souvent musulmane, mais aussi catholique parfois). Bien évidemment, certaines cultures (maghrébines ou bien de certains pays d’Afrique notamment), en lien ou non avec une religion, jouent également ce rôle, et ce d’autant plus que c’est la société dans son ensemble, ou quasiment, qui juge l’homosexualité comme une maladie ou un crime. Certains milieux en France semblent d’ailleurs plus propices à cette «sous-culture» homophobe, comme en province et dans certaines banlieues relativement déshéritées, plutôt que dans les grandes villes qui sont plus «modernes» et où l’homophobie est officiellement davantage condamnée. On peut remarquer que l’homophobie et la misogynie vont souvent de pair. Plusieurs jeunes parmi ceux suivis régulièrement, viennent notamment pour travailler sur une homophobie intériorisée. Pour d’autres, il en reste toujours des reliquats (qui nécessitent un travail également) mais la demande principale se situe ailleurs, au moins de prime abord. L’homophobie intériorisée peut prendre différentes formes parfois évidentes, d’autres fois plus discrètes. Un jeune suivi souffre particulièrement de cela. Il a traversé plusieurs phases de dépression grave du fait de son incapacité à accepter son homosexualité, tentant toujours d’étouffer et de nier son orientation sexuelle. Ce jeune a été élevé dans une culture et un climat particulièrement homophobe, et l’idée d’être homosexuel était incompatible avec ses représentations. Dans sa religion l’homosexualité est une sorte de vice, c’est céder à la tentation du diable. Aussi a-t-il tout fait pour « résister», pour lutter contre ses désirs vécus comme monstrueux. Ce jeune a tenté d’aller voir un psychiatre pour se faire «guérir» de son homosexualité. Face à l’impossibilité de réaliser cela, ce jeune a sombré dans la dépression, et a été à deux doigts de faire une tentative de suicide. Aujourd’hui, le contact avec les autres jeunes du Refuge et son suivi aide ce jeune à s’accepter tel qu’il est, mais le chemin reste long. Pour un autre jeune, l’homophobie intériorisée passe par la honte d’avouer à son entourage, et même à ses meilleurs amis, son homosexualité. Il teste régulièrement l’opinion de ceux-ci sur l’homosexualité. Il a peur que le regard sur lui change, et n’assume pas suffisamment son homosexualité pour supporter un regard négatif, même lorsque ses amis laissent paraître une ouverture d’esprit sur cette question. De même, il a honte de certaines de ses pratiques sexuelles. Un autre de façon plus ténu peut exprimer une mauvaise image des «pratiques homosexuelles» (multiplicité des partenaires) et la peur de ne pas rencontrer quelqu’un en qui il puisse avoir confiance, et plus particulièrement quelqu’un de fidèle. Ce même jeune n’a pas osé pendant longtemps porter des jeans moulants de peur du regard des autres. En fait, la peur du regard des autres et le sentiment de honte renvoient à une mauvaise image d’eux-mêmes du fait de leur sexualité pointée comme inférieure, voire contre nature. C’est de la même façon que l’on peut comprendre la réaction à certaines insultes homophobes. En effet celles-ci sont d’autant plus douloureusement vécues qu’elles résonnent avec des représentations négatives sur l’homosexualité déjà intériorisées par la personne. Par exemple, certains jeunes peuvent mettre en place des stratégies d’évitement des lieux où ils subissent des insultes (lycée, lieux de travail), ce qui peut les handicaper dans leurs études ou bien leur demander de chercher un nouveau travail, car celles-ci viennent réveiller une mauvaise image de soi. Pour beaucoup de jeunes, il y a aussi une culpabilité d’être différent du modèle transmis par leur famille. Dans ces conditions, il leur faut souvent beaucoup de temps pour se reconstruire des repères identificatoires différents et positifs qui leur permettent de se construire une bonne image de soi. Le Refuge peut notamment comporter l’occasion de rencontrer des modèles identificatoires structurants, qui peuvent souvent avoir manqué dans l’histoire de ces jeunes. L’homophobie intériorisée peut aussi s’exprimer par le rejet d’un «sous-groupe» dont le jeune se différencie et sur lequel il projette une mauvaise image, qui correspond en fait à ce qui pour lui est inacceptable à l’intérieur de lui-même. Par exemple, certains jeunes expriment une mauvaise image des homosexuels qui se comportent de manière extravagante et efféminée, des «folles». Ceux-ci sont alors vécus comme étant responsables de la mauvaise image des homosexuels, alors qu’au fond il s’agit de ce que le jeune ne peut encore accepter totalement en lui-même, comme une certaine


«féminité». Les moments de plus forte homophobie intériorisée se situent à l’adolescence, où le poids du regard des autres est particulièrement fort pour des adolescents dont l’identité, et particulièrement l’identité sexuelle, est encore en construction. Aussi, nombreux sont ceux qui ont traversé des phases dépressives, voire des tentatives de suicide lors de cette période. Pour la plupart des jeunes reçus, l’homophobie intériorisée a tendance à avoir baissé dans son intensité, sans avoir disparu pour autant. Certains affichent une acceptation totale, voire parfois des attitudes de provocation par rapport à cela (dans les vêtements, un maniérisme affiché ou bien encore une façon de parler un peu caricaturale), qui laissent transparaître que la question n’est pas complètement réglée. Parmi ceux-là, beaucoup ne sont pas en demande de suivi ni même de soutien ponctuel. Pourtant, certains d’entre eux présentent de fortes difficultés (qui s’expriment en particulier dans le domaine relationnel). Ainsi pour certains, le déni de leurs difficultés, qui représente aussi une défense contre un possible effondrement, vient faire barrage à la possibilité d’un suivi. Il est malheureusement de fait impossible d’imposer un suivi à un jeune qui ne le souhaite pas voire le refuse haut et fort. On peut suggérer, conseiller, mais en dernier ressort c’est le jeune qui décidera car dans un processus thérapeutique, on ne peut forcer personne. Enfin il est à noter qu’une toute petite minorité est déjà suivie par un psychologue ou un psychiatre (notamment dans le cadre de problématiques associées, telle la séropositivité). L’enjeu thérapeutique est d’aider ces jeunes à restaurer une image d’eux-mêmes souvent très détériorée, à prendre de la distance par rapport à leur histoire familiale et à mieux en comprendre les enjeux, à se stabiliser et s’autonomiser. Il s’agit également de revenir sur certains traumatismes afin d’en dépasser certains effets et d’apprendre à vivre avec. Parfois, il est nécessaire de penser à une orientation, à la place ou en plus (psychiatre, psychothérapie prenant en compte les enjeux transculturels). L’idée est aussi que les jeunes puissent se saisir de cette ouverture vers leur monde intérieur, leur vie psychique pour qu’ils aient d’eux-mêmes par la suite l’envie de commencer ou de poursuivre un travail psychothérapeutique. Pour la suite, il est prévu de travailler en lien avec une équipe de psychiatrie mobile. Ceci pourrait permettre une meilleure prise en charge de ces jeunes grâce à un lien plus soutenu entre toutes les personnes concernées par ceux-ci et à une réflexion plus globale sur la problématique de ces jeunes et les enjeux de leur accompagnement au Refuge. Cela permettrait également une orientation plus rapide et plus efficace pour les jeunes qui le nécessitent. Avec le temps, un meilleur repérage par les jeunes de ma fonction et de mon rôle, notamment par le bouche à oreille entre les jeunes eux-mêmes, pourrait contribuer à banaliser et donc faciliter le fait de venir me voir, fait qui pour certains renvoie encore à la folie (je ne suis pas fou/folle, je n’ai pas besoin d’un psy(chologue/chiatre). Sophie DUQUESNE

Accompagnement par les psychologues : Nombre de séances : 385 Nombre de jours de consultation : 92 jours Pourcentage de jeunes accompagnés bénéficiant d’un accompagnement psychologique : 45%.


L'accompagnement psychologique collectif

En parallèle de l'accompagnement psychologique individuel, un accompagnement collectif a récemment été mis en place dans les appartements-relais. Celui-ci consiste à regrouper tous les jeunes de chaque appartement, une fois par semaine au sein même de leur hébergement. La psychologue propose une thématique différente par semaine (exemple : "savoir dire non"). Ces groupes de paroles ont été décidés suite aux difficultés rencontrées (conflits) par les jeunes en colocation. En effet, à leur arrivée les jeunes ne choisissent pas leurs colocataires. Il s'agit donc pour eux d'apprendre à "vivre ensemble". Cet accompagnement est expérimenté dans un des appartements-relais et attend d'être évalué par les dirigeants de l'association.

Réunions de l'équipe éducative Nous avons instauré une réunion bimensuelle afin d'échanger sur les situations des jeunes accompagnés et hébergés dans le but de mieux répondre à leurs besoins. Y sont présents la psychologue, le délégué régional ainsi que le travailleur social. Il s'agit d'échanger sur les problématiques rencontrées auprès des jeunes afin de trouver des solutions adaptées à chacun, tout en respectant le cadre du secret professionnel. Nous distinguons deux types de réunions : - L’une en présence de la psychologue assurant la prise en charge individuelle des jeunes. - L'autre avec la psychologue en charge des interventions de groupes.

La prévention du suicide Plusieurs études (Une étude épidémiologique parue dans l’édition du Monde du 9 septembre 2005 révélait que sur un échantillon de 993 hommes âgés de 16 à 39 ans, les jeunes homosexuels avaient treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels). Le geste suicidaire n’est pas le fait d’un unique facteur. Il est le résultat d’un faisceau multifactoriel : climat familial, difficultés professionnelles, psychologie… De ce fait, l'Association reste particulièrement vigilante face aux pensées suicidaires de nos jeunes accueillis. Pour cela, des séances de formations des bénévoles ont eu lieu tout au long de l’année à raison de plusieurs sessions (formation sur l'écoute, l'accompagnement, l'homophobie et les prises de risques). L’objectif final est de permettre à des bénévoles d’aider et d’écouter les jeunes accompagnés afin qu’ils puissent appréhender au mieux leurs difficultés et les obstacles qui les empêchent de vivre pleinement leur sexualité, ainsi que de tenter de leur apporter une aide. Celle-ci se manifeste sous deux formes : La fréquentation assidue des deux permanences hebdomadaires et les accompagnements plus personnalisés dans différentes démarches.

Conclusion Tous les jeunes gens accompagnés par l’association ont bénéficié : - D’un accompagnement social, par l’intermédiaire de notre travailleur social et par l’orientation systématique vers les Missions Locales des Jeunes (MLJ), - D’une écoute et d’un soutien de la part de nos bénévoles, - D’un accès à l’aide alimentaire en partenariat avec la Banque Alimentaire 94, - D’un accès à la culture grâce à différentes activités culturelles et sportives : théâtre, danse… , - De la possibilité de consulter un avocat.


3. Le profil des jeunes hébergés Le jeune qui est victime d’homophobie peut prendre contact avec la structure soit via le site internet en laissant un message soit par la ligne d’urgence nationale du Refuge. Il peut aussi se rendre au local d’accueil de jour. De plus, l’association a pris sa place dans le réseau associatif. Ainsi de plus en plus de jeunes sont orientés par des structures sociales (PSA Belleville, Ardhis, Amicale du Nid...). C'est le cas d'un quart des jeunes accueillis. Nous avons accueillis au sein de nos appartements relais 46 jeunes.

a) Age des jeunes Ce sont majoritairement des jeunes garçons dont l'âge moyen est de 21 ans, en situation de rupture familiale et / ou sociale.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

18 19 20 21 22 23 24 25

Nombre de jeunespar âge

filles 11%

garçons 89%

Nombre de jeunes hébergés en 2012


b) Milieux sociaux

Tous les milieux sociaux sont représentés même si certains profils sont surreprésentés. - Jeunes issus de familles pratiquantes - Jeunes ayant un parcours d'aide sociale à l'enfance et qui sont donc confrontés à un double abandon. - Jeunes étrangers

c) Situation du jeune à l'entrée

Les situations des jeunes à leur entrée dans les appartements sont très variables, mais on peut constater que pour un grand nombre d'entre eux, ils sont sans logement ou ont été hébergés par des amis. C'est un public très jeune sans ressource et donc sans garantie qui a par conséquent de grandes difficultés à trouver une solution d'hébergement. De plus, pour certains, l’homophobie est principalement vécue dans le milieu familial mais peut l’être aussi dans l’entourage, et ils se retrouvent ainsi sans aucun soutien. Lorsque les jeunes se présentent à la structure, ils sont sans ressources. Très souvent, ils ont été contraints d'abandonner une formation, un cursus scolaire ou bien n'ont pas travaillé assez longtemps pour prétendre percevoir des allocations Pôle Emploi ou le RSA jeune. A son entrée le jeune signe un contrat d'un mois renouvelable 5 fois. L'association va tout mettre en œuvre pour lui permettre de trouver une situation de logement plus stable.

A son entrée le jeune signe un contrat d'un mois renouvelable 5 fois. L'association va tout mettre en œuvre pour lui permettre de trouver une situation de logement plus stable.

d) Situation du jeune à la sorti

Sans logement 15%

hébergé chez des tiers 28%

Au domicile parental 37%

CHRS/Foyer 5%

Locataire 11%

Fuite du pays d'origine

4%

Situation du jeune à son entrée au Refuge


e) Les jeunes accompagnés L’association a par ailleurs accompagnés 30 jeunes au cours de l'année 2012. On retrouve le même profil, et la même tranche d'âge que chez les jeunes hébergés. Ces jeunes accompagnés ont avant tout besoin d'écoute et de conseils.

4. La vie associative

e) Les partenariats

L’objectif central de l’association étant l’accompagnement des jeunes vers une autonomie, il est nécessaire que notre équipe, par le biais de ses salariés et de ses bénévoles, favorise l’émergence de projets partenariaux. Ainsi nous sommes régulièrement à la recherche de nouveaux partenaires pour consolider nos projets.

f ) Les partenariats médico-sociaux

L’équipe se doit d’encourager l’insertion sociale des jeunes. Pour cela il est nécessaire de leur rappeler

l’existence des services de droits communs dont ils dépendent et de les accompagner dans ce sens sur le plan de l’insertion sociale et professionnelle. Nous sollicitons régulièrement : -En matière de logement : Le SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation), les différentes PSA (Permanence sociale d’Accueil) de Paris ainsi que le service d’hébergement d’urgence du 115 ; Les FJT (Foyers de Jeunes Travailleurs), le Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires). - En matière de santé et prévention : les différents C.M.P. (Centre Médico Psychologique) ; Aides. -En matière d’emploi : les missions locales, HF Prévention, Actif Santé, Monoprix.

Logement autonome

26%

Retour dans la famille

13%

Hébergement chez un tiers

22%

Abandon 26%

Foyer/FJT/CHRS 13%

Situation du jeune à sa sortie du Refuge


g) Les partenariats complémentaires de fonctionnement

-La banque alimentaire (BAPIF):Afin de réduire les coûts et favoriser le partenariat, nous bénéficions d'un accès à une banque alimentaire toutes les semaines. Ce partenariat avec la banque alimentaire d’Arcueil - 15 avenue Jeanne d’ Arc - permet de pourvoir les appartements-relais en denrées alimentaires. - Dish of the day : Il s'agit d'un partenariat avec le restaurant DISH OF THE DAY au 137 rue Saint Martin, 75017 Paris. Le restaurant met à disposition, gratuitement et chaque jour, les repas invendus. Ainsi ce partenariat nous permet de proposer des repas aux jeunes hébergés. h) Les partenaires institutionnels

- Grâce à l’Agence Régionale de Santé, nous avons obtenu un financement pour payer les vacations d’un psychologue qui anime notamment des groupes de paroles sur «L’estime de soi et les conduites à risques des jeunes». - La Mairie de Paris : Partenaire privilégié du Refuge, la Mairie de Paris participe au financement des charges locatives du local d'accueil de jour du XIIème. - La Mairie d'Alfortville nous a permis de mettre en place un mécanisme de sortie et d'insertion en mettant à disposition de l'association des appartements tremplins en baux glissant répartis dans les HLM de la ville. Les jeunes bénéficieront également d'un accompagnement social lié au logement et assuré par Relais 94. - La Direction départementale de la cohésion sociale (La DDCS 75) a permis au Refuge de financer un poste de travailleur social. - La DRIHL finance l'ALT pour les appartements gérés par la délégation de Paris (prise en charge financière d'une partie des loyers des appartements relais). - La RMN (réunion des Musées Nationaux) permet aux jeunes du Refuge de bénéficier d'un accès à des lieux culturels et de s'exprimer artistiquement par le biais de la photographie. - Le CRIPS, centre régional d'information et de prévention du Sida Le CRIPS est un partenaire institutionnel que nous avons associé à la réalisation du concours Initiatives contre l'homophobie et la transphobie. i) Les partenaires financiers - La Fondation Monoprix : Le financement alloué nous a permis de procéder à l’achat d’un véhicule facilitant notamment la distribution de la banque alimentaire et l’accès aux appartements-relais par l’équipe éducative. D’autre part la Fondation Monoprix a financé le réaménagement total de l’appartement-relais dans le XIIème. Tout cela contribue à l’amélioration des conditions d’accueil que nous pouvons proposer aux jeunes. - La Fondation Aéroport de Paris dont le financement alloué a favorisé l’insertion socioprofessionnelle de nos jeunes. - La Fondation Julienne Dumeste permet de financer les loyers des appartements relais de la délégation de Paris. -Le Laboratoire Janssen Cilag finance partiellement les frais de gestion de notre local d'accueil.


j) Les partenaires associatifs -L'Amicale du Nid vient régulièrement dans nos locaux afin d'intervenir auprès des jeunes sur des thématiques variées (la prévention, l'identité, la prostitution). - Le Flag est intervenu auprès des jeunes notamment sur les thèmes de la sécurité et des comportements à adopter par rapport aux éventuelles agressions auprès des jeunes LGBT. - Contact a présenté son activité associative, les jeunes ont pu ainsi échanger avec des familles ayant des proches homosexuels. - La Maison des Ensembles met à notre disposition des salles dans le cadre de nos projets culturels et c’est là que se trouve notre local d'accueil.

- Le Reald est le Réseau national des Associations jeunes et étudiantes de Lutte contre les Discriminations, dont fait partie Le Refuge. Il regroupe de nombreuses associations étudiantes ou qui œuvrent en direction des jeunes, pour réunir leurs forces au sein d’un réseau national encore plus efficace. Cette association a pour but de lutter contre les discriminations et la promotion de l’indivisibilité des droits humains afin d’assurer l’égalité entre tous les citoyens et de faire de la prévention des IST. Toutes les associations participantes se regroupent pour échanger sur les moyens mis en œuvre dans cet objectif. - L'institut Randstad organise, en partenariat avec le Refuge, un concours récompensant les meilleures initiatives contre l'homophobie et la transphobie. k) Finalisation de la création d'un réseau d'associations Lors d'une précédente réunion avec de nombreuses associations, le CRIPS, Sida info service, le Kiosque, Actions-traitements, le MAG, le 190 et ESPAS, il a été décidé de la création d'un réseau médico-social pour la prise en charge du mal-être des jeunes victimes d'homophobie. Une seconde réunion a eu lieu dans les locaux du CRIPS, avec la mise en place d’une problématique commune et la définition d’axes d’actions spécifiques : politiques, sociaux…

5. Développement de l'association

L'association s'est professionnalisée en recrutant un travailleur social et une secrétaire administrative. A l'écoute des jeunes ces salariés sont présents au local de jour à temps plein. 9 stagiaires ont également été accueillis au sein de la délégation de Paris : - 2 stagiaires éducatrices spécialisées de l'IRTS de Montrouge pendant 3 mois. - 1 stagiaire en accueil pendant 6 semaines. - 3 élèves de 3ème en stage d'observation pendant 1 semaine. - 1 stagiaire en médiation sociale pendant 2 mois. - 2 étudiants en formation carrière sociale pendant 2 mois. 3 volontaires du service civique ont été accueillis au cours de l’année 2012. L’agrément a été accordé par l’Agence du Service Civique dans le but de sensibiliser des jeunes majeurs à la problématique rencontrée dans le cadre de l’association et pouvoir y apporter une réponse, ceci au moyen de trois missions principales : - Accompagnement de jeunes majeurs victimes d’homophobie. - Développement du réseau partenarial.


- Aide à l'autonomie et à l'amélioration du cadre de vie.

1. Présentation

a) Un lieu d’accueil :

Depuis juillet 2011 nous sommes installés au cœur du centre-ville de Marseille, au 20 Rue Francis Davso. Les jeunes peuvent se rendre dans ces locaux pour des conseils, des démarches téléphoniques ou l'utilisation de l'ordinateur qui est mis à leur disposition. C'est un lieu convivial où les jeunes prennent plaisir à se retrouver pour parler, se confier, boire un café avec les bénévoles, se réfugier... Des jeux de sociétés sont mis à disposition ; un téléviseur, une grande table ainsi qu'un canapé leur offrent un cadre chaleureux. Ce local est ouvert du Lundi au vendredi de 9 h à 16 h, en plus des heures de permanences : b) Les permanences d’accueil : Permanences obligatoires pour les jeunes hébergés : Les Mardi de 17 h 30 à 19 h 30 Les Samedi de 14 h à 17 h Les permanences ont pour but de créer une relation de confiance en individuel à travers le collectif, afin de sortir les jeunes hébergés de leur isolement et les faire progresser sur leurs projets personnels. Lors de ces permanences les jeunes peuvent rencontrer l’ensemble de l’équipe de la délégation : professionnels et bénévoles formés, ce qui les amènent à se sentir compris et soutenus. Reprenant ainsi confiance en eux, ils peuvent se motiver à entreprendre des démarches de réinsertion. Une aide alimentaire et vestimentaire est apportée aux jeunes par l’intermédiaire de différentes collectes et par les épiceries sociales.

c) Caractéristiques des jeunes accompagnés:

L’âge des jeunes: L’âge moyen des jeunes accompagnés en 2012 est de 20 ans.

MARSEILLE

17 18 19 20 21 22 23 24 25

0

1

2

3

4

5

6

Age


La situation financière des jeunes:

On peut dire que 72% des jeunes étaient sans ressources au moment de l’orientation vers nos services et seulement 16% avaient un revenu salarial régulier.

L'origine géographique des jeunes: En 2012, près de 44,4%des jeunes sont originaires de la Ville de Marseille. Nous remarquons également une forte augmentation de la diversité de l'origine géographique et du nombre de jeunes provenant du Maghreb. Nous pouvons constater une croissance des demandes d’un public jeune de plus en plus précaire. La diversité des accompagnements oblige la conseillère à développer des partenariats diversifiés. Nous recevons de plus en plus d’exilés en provenance du Maghreb qui ont été contraints de quitter leurs pays suite à la découverte de leur homosexualité par leur entourage. Accompagner ces jeunes demande du temps, de l'écoute et de la patience, c'est pour cette raison que l'accompagnement social ne peut pas se limiter à un suivi administratif lors des bilans hebdomadaires : il doit se poursuivre en dehors des permanences. Au sein du Refuge, le travail est effectué en équipe avec un partage des compétences.

Situation «Habitat» au moment de l'orientation à leur arrivée : D’après le tableau ci-dessous, en 2012 50% des jeunes accompagnés étaient en situation d’hébergement au moment de l’orientation. Cet hébergement, qu’il soit parental ou chez un tiers, est souvent précaire et fragile.

Situation à l'entrée Situation à la sortie

Durant 2012, il y a eu 14 jeunes hébergés au sein de nos appartements-relais. 12% d'entre eux ont pu accéder lors de leurs sorties à un logement autonome et 75% se sont (ré)orientés vers un

Hébergement Parental

Hébergement par un Tiers CHRS/Foyer

Sans Logement

Hébergement

CHRS

(Co)Locataire

Sans Ressource

Salaire

AAH

ATA


hébergement parental ou chez un tiers.

2. Accompagnement pluridisciplinaire

a) Accompagnement social

L’accompagnement social est réalisé par la conseillère en économie sociale et familiale par le biais de bilans hebdomadaires permettant de travailler sur les projets personnels des jeunes. Lors de ces entretiens, le point est fait sur les objectifs du jeune et sur la mise en place de ses projets. L'accompagnement est global, il concerne l'accès au droit, l'alimentation, le logement, l'emploi, le budget… Un accompagnement social collectif est prévu pour l'année 2013 : un temps «point démarches» chaque matin permettra aux jeunes de s'organiser dans leurs journées et de se motiver entre eux.

Les principales actions menées

La recherche d’hébergement ou de logement : La recherche d’hébergement s’appuie sur une recherche constante de partenaires afin d’élargir au maximum les opportunités. L'accompagnement des jeunes se fait également lors des visites d'appartements ou bien pour faire l'état des lieux...

La recherche d'emploi : La recherche d'emploi s'appuie elle aussi sur la recherche de partenaires.

Nous organisons aussi des ateliers « recherche d’emploi » comprenant la rédaction de curriculum vitae, de lettres de motivation et des simulations d’entretiens d’embauche, animés par un conseiller en insertion professionnel. Nous effectuons également de l’accompagnement physique lors des forums sur l’insertion professionnelle des jeunes et des rendez-vous au sein de la mission locale.

Accès aux droits communs : Sécurité sociale régime général, C.M.U. de base, C.M.U. complémentaire, aide médicale d’état, allocation logement, allocation de retour à l’emploi. L’accès aux prestations de la CAF (Caisse d’allocations familiales), l’accès au RSA jeune (Revenu de solidarité active).

Ateliers de vie quotidienne : Alimentation, santé, budget, emploi et logement.

b) Accompagnement psychologique Les entretiens psychologiques:

MOIS Consultations fixées Consultations non honorées

Consultations effectives

Janvier 40 13 27 Février 19 4 15 Mars 22 6 16 Avril 28 3 25

Mai 25 4 21 Juin 19 1 18

Juillet 13 3 10 Aout 12 1 11

Septembre 23 6 17

Octobre 17 4 13 Novembre 16 3 13 Décembre 12 1 11

TOTAL 246 49 197

197 Consultations ont été effectuées pour une file active de 12 jeunes, auxquelles il faut ajouter 49


rendez-vous fixés et non honorés soit 246 consultations mobilisées. L'objectif est d'assurer, à la demande, un soutien psychologique auprès des jeunes du Refuge.

Les consultations se passent dans le cabinet de la psychologue, en dehors du lieu des permanences, ce qui leur permet d’avoir un repère extérieur en plus du Refuge.

Le respect du cadre thérapeutique est essentiel pour le travail d’accompagnement. Les jeunes doivent faire la démarche de la prise de rendez-vous ainsi qu’être ponctuels pour profiter de tout le temps de consultation (45 mn). Ils s’engagent à respecter les horaires et à prévenir un jour avant s’ils ne peuvent pas être disponibles. Cette démarche leur permet de s’adapter à des règles définies. En effet l’aide proposée par l’équipe peut être vécue pour certains jeunes comme une agression, s’ils souffrent d’une intolérance à la frustration. Parfois ils construisent un système défensif néfaste pour leur un projet de réinsertion, créant des résistances vis-à-vis de tout changement positif éventuel. Mais la prise de conscience de leurs propres résistances donnera un sens aux règles établies par l’association, en évitant de mettre en échec leur projet de vie.

Lors des consultations, les problématiques les plus souvent rencontrées sont la maltraitance, l’homophobie, la transphobie, l’exclusion de la famille, les abus, les violences physiques et psychiques, l’interrogation sur leur identité de genre, les relations amoureuses, les difficultés à réaliser un projet professionnel, le manque de motivation... Problématiques qui peuvent s’exprimer par des comportements violents, des problèmes d’addiction, prostitution, vol, troubles de l’attachement, comportements dépressifs, tentatives de suicide, des conduites autopunitives, sentiments de culpabilité…

Il est essentiel d’offrir aux jeunes un espace où ils peuvent se sentir en toute sécurité, où leurs confidences sont accueillies avec bienveillance et sans jugement. Dans le cabinet de la psychologue, ils peuvent trouver aussi une variété de médias créatifs pour s’exprimer. L’une des approches psychothérapeutiques est la thérapie par le jeu et la créativité, moyen d’aborder leur problématique de manière expérientielle, particulièrement quand ils ont du mal à évoquer leurs souffrances, en maintenant un cadre contenant et une clarté éthique.

La demande psychologique : La première consultation est obligatoire. Par la suite, seuls ceux qui le désirent poursuivent l’accompagnement. Les jeunes sont reçus une à deux fois par semaine selon leurs besoins ou envies. Ce rythme permet le tissage d’un travail thérapeutique en profondeur. Les situations d’urgence ne sont pas rares, ce qui invite la psychologue à conduire des entretiens téléphoniques notamment pour ceux qui se retrouvent à un moment donné de leur histoire proche d’un passage à l’acte.

0 5

10 15 20 25 30 35 40 45

consultations fixées

consultations non honorées

consultations effectives


Rendez-vous annulés ou non honorés:

19, 9 % des rendez-vous fixés avec la psychologue n’ont pas été honorés. Ces interruptions dans la prise en charge n’empêchent pas les jeunes de revenir au Refuge, afin de solliciter de nouveaux rendez-vous de façon différée dans le temps.

Nombre moyen d'entretiens par jeune:

Lesjeunes ont pu bénéficier à ce jour d'environ 16 séances chacun. Cette moyenne nous situe dans un travail de prévention des risques suicidaires qui, nous le savonssont plus élevés chez les jeunes homosexuels. L’accompagnement psychologique est un volet non négligeable et un point central des missions de l’association.

Profil psychologique: La plupart des jeunes arrivent débordés par le réel que représente l’exclusion, comme déboussolés par le sentiment de rejet qui se manifeste de multiples façons : maltraitance physique ou psychologique, traumatisme, viol, prostitution. Pour beaucoup, ils traversent une phase d’angoisse dépressive, se retrouvant dans un temps d’effondrement psychique dans lequel la question même de l’existence se pose. Cette errance psychique se dessine et s’inscrit dans des processus de mise en danger d’eux- mêmes : les scarifications, les tentatives de suicide, l’anorexie, l’alcoolisme témoignent de leur mal être, lorsqu’ils sont dépassés par le poids des maux qu’ils vivent comme un point d’impossible.

En résumé

Une demande extérieure qui augmente,

Un nombre de jeunes toujours croissant qui entre en concordance avec l'expansion de

l'association à un niveau national et de la délégation à un niveau régional,

Une précarité et une détresse psychique qui ne cessent d'augmenter.

L'hébergement temporaire

L’hébergement a commencé en nuits d’hôtels puis l'association est devenue locatrice par la suite de deux appartements-relais, ayant une capacité d'accueil de 2 personnes chacun. Cet hébergement temporaire a pour but d’apporter une stabilisation aux jeunes en complément d’un accompagnement psychologique et social individuel et de faciliter leur réinsertion sociale. Les visites à l’appartement ont pour objectif de développer l’autonomie du jeune pour sa vie future. 18 jeunes filles et garçons ont été accompagnés par nos bénévoles. 12 jeunes ont été hébergés au sein des appartements-relais. Les bénévoles ont totalisé 5460 heures d’investissement soit l’équivalent de 3 temps pleins. La structure a accueilli 2 stagiaires cette année : 1 stagiaire éducatrice spécialisée 2 année 1 stagiaire éducatrice spécialisé 1 année


3. Les régulations d’équipe :

Lors des réunions bimensuelles, les membres de l’équipe peuvent s’interroger sur:

Leurs attitudes professionnelles

Le fonctionnement de l’association et leur place dans celle-ci

L’organisation du travail et sa validité en fonction du projet d’établissement

La conception que chacun se fait de son rôle

Les différentes problématiques rencontrées avec les jeunes

Le but des réunions est d’arriver à une réflexion collective, de penser l’évolution des situations, la dynamique de l’équipe et le vécu de chacun, afin de faire avancer la mission du Refuge.

En 2013 nous espérons pouvoir travailler en partenariat avec une équipe mobile "psychiatrique-précarité" pour réfléchir ensemble aux problématiques des jeunes.

a) Formation des bénévoles

L’association accorde une grande importance à la formation de ses bénévoles particulièrement ceux impliqués dans les accompagnements. Ceux-ci intègrent l’association après plusieurs entretiens, une période d’observation de trois mois et diverses formations dont : - L’écoute, - Adolescence, homophobie et prises de risques, - Sensibilisation et prévention du VIH et des IST, - Prévention de la prostitution.

b) Prévention et sensibilisation

La délégation accorde un intérêt majeur à la prévention. C'est pourquoi, tout au long de l'année, différentes actions ont été mises en place pour les jeunes accompagnés et les différents partenaires. Prévention des MST et IST avec les partenaires:

AIDES

Journée mondiale contre le sida

CODES

Réseau santé Marseille Sud

CESAM 13

CIDAG-CIDDIST

Pass Rimbaud Permanence d'accès aux soins de santé

Médecins du monde Prévention de la prostitution :

L'amicale du Nid. Printemps des Lycées, Martigues :

Nous avons participé au printemps des lycées à Martigues où un stand a été tenu par l’équipe marseillaise, avec la venue de notre Directeur général et du Chargé de Développement. Ce fut l’occasion de s’insérer au cœur de la vie lycéenne et de pouvoir continuer le partenariat


entamé avec la région PACA. Un jeu de l’oie avait été dressé à cette occasion permettant de s’interroger sur l’histoire de l’homosexualité, mais aussi sur des sujets touchant à la discrimination. De la prévention a été faite auprès des publics venus nous voir au stand !

c) Les partenariats En dehors des partenaires précédemment cités concernant la santé, le Refuge tend à développer le partenariat au niveau de l'emploi et du logement, notamment par le biais de la Chambre Economique Gay et Lesbienne, avec qui une convention de partenariat a été signée. Nous sommes en lien continu avec les antennes des missions locales du secteur, ce qui nous permet d'effectuer un accompagnement en binôme entre le référent emploi et la CESF. Les partenaires concernant le logement constituent l'une de nos priorités pour l'année 2013. Par ailleurs, il existe un partenariat entre le refuge et l'épicerie sociale de la Croix Rouge qui apporte aux jeunes hébergés du Refuge une aide Alimentaire. Le but étant de leur apporter une aide alimentaire avec des denrées de base, ainsi que de leur offrir une autonomie dans la gestion de leur ravitaillement.


LYON

Présentation de la Délégation Lyon – Rhône-Alpes

La délégation Lyon - Rhône-Alpes du Refuge a été officialisée le 18 janvier 2011 par le Conseil

d’Administration de l’association. Cette officialisation est venue couronner le travail de l’équipe de

bénévoles rhônalpins qui s’étaient regroupés dès janvier 2010 pour relayer l’action du Refuge sur la région

et préparer la mise en place d’une délégation.

La délégation est agréée par la préfecture du Rhône pour les activités d’intermédiation locative et de

gestion locative sociale. En 2012 elle a pu mobiliser un deuxième appartement-relais et développer ainsi

son activité tout en renforçant ses structures existantes.

Pour sa deuxième année d’activité l’association a relevé les mêmes tendances quant au public aidé.

Ainsi, si les problématiques de rejet lié à l’identité sexuelle ou de genre touchent toutes les catégories

sociales, on observe la surreprésentation de certaines catégories :

- Les personnes ayant connu des difficultés sociales et/ou familiales dès l’enfance ou issues de zones

urbaines sensibles.

- Les personnes issues de milieux où la culture religieuse est forte.

Nous soulignerons également que des troubles psychiatriques de différents types et niveaux de gravité

sont régulièrement relevés parmi les personnes suivies et interrogent les capacités de la délégation à

accompagner ces jeunes.

Enfin, il est important de noter que dans beaucoup de cas, les jeunes sont victimes en premier lieu de

leur propre intériorisation de l’homophobie ou de la transphobie. L’image négative qu’ils ont d’eux-mêmes,

leur intégration de représentations négatives de l’homosexualité ou de la transsexualité les inhibent. Par

peur du rejet ou de l’échec, ces jeunes n’osent pas se lancer et se retrouvent bloqués dans leur évolution

en société et dans leur vie de personne adulte.


Bilan des accompagnements

1. Une demande croissante pour une réalité toujours aussi dure

a) Une augmentation de 42% des demandes, un ancrage régional confirmé

L’année 2012 a été marquée par une augmentation significative du nombre de demandes reçues par la

délégation Lyon - Rhône-Alpes. Au 31 décembre 2012, nous recensions un total de 81 demandes d’aides

traitées sur l’année. Ce même chiffre s’élevait à 57 demandes reçues au 31 décembre 2011, ce qui

représente une augmentation de 42%.

Sur l’ensemble de l’année, les actions mises en œuvre pour répondre aux 81 demandes se sont réparties

de la manière suivante :

L’augmentation globale de la demande s’est directement répercutée sur les 2 domaines d’activités

principaux de la délégation. Avec 17 jeunes hébergés en 2012 (8 en 2011), l’activité d’hébergement a plus

que doublé et affiche une croissance de 112%. Les suivis à distance ont quant à eux connu une

augmentation de 57% avec 22 jeunes suivis par téléphone ou Internet contre 14 l’année dernière. Avec un

taux de réorientation des demandes en baisse de 20%, ces chiffres traduisent deux autres tendances :

- Une capacité plus importante pour traiter de manière pertinente les sollicitations reçues.

- Une meilleure adéquation des demandes aux services proposés par la délégation.

Le premier point trouve son explication dans les parties traitant ci-dessous des moyens matériels

mobilisés au cours de l’année. Le deuxième point est quant à lui interprété en partie comme le résultat

d’une meilleure notoriété de l’association sur le périmètre rhônalpin.


L’origine géographique déclarée des demandes vient en effet confirmer l’ancrage régional de la

délégation :

Les sollicitations provenant de l’agglomération lyonnaise représentent à elles seules 29% des demandes

reçues. Celles provenant des autres départements de la région Rhône-Alpes en représentent 20%. Ce sont

donc 49% de l’ensemble des sollicitations qui proviennent de la seule région Rhône-Alpes. Il faut y ajouter

celles issues de régions de l’est de la France où Le Refuge ne compte pas de délégation : la Franche-Comté,

l’Alsace et la Lorraine. Les personnes en difficulté dans ces régions contactent la délégation de Lyon selon

une logique de proximité géographique. Leurs demandes ont représenté 16% du total ce qui porte à 65% la

proportion des demandes provenant du périmètre géographique d’origine de la délégation.

b) Homophobie, transphobie : une réalité toujours aussi dure

La notoriété plus grande de l’association sur la région Rhône-Alpes et le Grand Est explique

l’augmentation des demandes constatées. L’association étant plus visible, les personnes en difficulté

connaissent son existence et la contactent. En l’absence de chiffres analysant le sujet, il n’est pas possible

d’affirmer que l’augmentation des demandes est due à une homophobie et une transphobie croissantes

dans le pays.

Toutefois, les difficultés rencontrées par les personnes homosexuelles ou transidentitaires restent une

réalité que l’association constate au travers du vécu des personnes qui la contactent. 69% des personnes

qui contactent Le Refuge Lyon-Rhône-Alpes sont en difficulté au sein de leur famille ou de leur entourage

en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. 33% sont en situation de précarité

avérée, c’est-à-dire sans logement ni ressources, suite au rejet de l’entourage. Ces personnes en précarité

représentent 48% des individus en difficulté. Cette corrélation entre rejet de la famille et précarité atteste à

elle seule de la violence à laquelle sont confrontés ces jeunes.

Le tableau de droite ci-dessous complète l’analyse en précisant le degré de gravité des difficultés

rencontrées. Dans 44% des cas, les personnes sont victimes d’insultes et d’agressions verbales. Dans 15


autres pourcents, elles sont victimes de chantages ou d’intimidations : menaces de mort, menaces de

«dénonciation» auprès de la famille ou de l’employeur, pour ne citer que ces exemples.

Bien que moins importantes en nombre, les violences physiques restent aussi une réalité difficile à

imaginer tant qu’elle n’a pas été constatée. En 2012 notre délégation a accueilli un jeune homme de 19 ans

qu’un de ses frères a frappé et envoyé à l’hôpital en apprenant son homosexualité. Un autre jeune est

arrivé à l’une de nos permanences en état de choc et avec un bras dans le plâtre : son père l’a poussé dans

l’escalier en le chassant de chez lui et lui a cassé le poignet…

Lorsque le rejet de la personne n’est pas franc comme dans les exemples ci-dessus, l’annonce de

l’homosexualité ou la peur de ses conséquences peuvent générer des tensions avec l’entourage ou même

des tensions intérieures. C’est ce que l’on appelle l’homophobie intériorisée : la personne se dévalorise, se

rejette elle-même intérieurement, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques sur sa santé

psychologique. Comme nous le mentionnons en introduction, nous relevons fréquemment des troubles

psychiatriques parmi les jeunes accompagnés. L’homophobie, intériorisée ou manifestée par l’entourage,

est également un facteur de dépression pouvant mener au suicide. Nous rappellerons ici le taux de suicide

des jeunes homosexuels jusqu’à 13 fois plus élevé que chez les jeunes hétérosexuels. L’une des missions du

Refuge en accompagnant ces jeunes est de prévenir le risque suicidaire.

2 Les accompagnements

a) Rappel de la démarche

L’association propose un hébergement aux personnes en situation de précarité suite au rejet de leur

entourage. Afin d’aider la personne à se réinsérer, l’hébergement est complété par un accompagnement

global recouvrant les points suivants :

- Un accompagnement dans les démarches administratives identifiées lors du bilan social

réalisé à l’entrée du jeune dans le dispositif.

Les 3 premières semaines de l’accompagnement sont habituellement consacrées à la

réalisation des différentes démarches : inscription à la mission locale des jeunes et au Pôle


Emploi, mise en place d’un tarif social pour les transports urbains, mise à jour des droits à la

Sécurité Sociale et demande éventuelle de Couverture Maladie Universelle (CMU).

- Un bilan social hebdomadaire qui permet de mesurer les avancées du jeune, de l’orienter

dans ses démarches et de mobiliser les bénévoles autour du suivi.

- Une aide à la recherche d’emploi.

- Une aide à la recherche de logement.

- Un suivi médical gratuit et une sensibilisation aux IST.

En 2012, un médecin généraliste a suivi bénévolement les jeunes envoyés par l’association.

Ce médecin exerçant également au service de virologie de l’hôpital de la Croix-Rousse, elle

informe les jeunes sur les Infections Sexuellement Transmissibles et fait le point avec eux sur

les risques pris.

- Un soutien psychologique et humain.

Les jeunes qui en ressentent le besoin peuvent bénéficier d’un soutien psychologique auprès

d’une structure partenaire. Ils bénéficient également de la présence et du soutien des

nombreux bénévoles.

La prise en charge est conditionnée au respect d’un principe fondamental : chaque personne suivie

s’engage à s’impliquer activement dans une démarche de réinsertion par le travail ou la formation. Il s’agit

d’une condition indispensable au maintien dans l’hébergement.

Au total, 17 jeunes ont été hébergés et accompagnés en 2012. Si l’association propose un hébergement

mixte, la délégation de Lyon a hébergé 12 garçons pour 2 filles et 3 personnes transidentitaires. Le profil

type de la personne hébergée est ainsi celui d’un jeune garçon de 21 ans en rupture sociale suite au rejet

de l’entourage. La durée moyenne de l’hébergement reste la même qu’en 2011 : 3 mois.

b) Une insertion professionnelle probante, des difficultés pour l’accès au logement

En 2012, les résultats de

l’accompagnement vers l’emploi

demeurent positifs. 7 des 11

jeunes accompagnés en 2012 et

sortis du dispositif au 31 décembre

ont en effet exercé une activité

salariée ou débuté un

apprentissage à l’issue de leur

accompagnement. Cela représente

un total de 64% des jeunes suivis

qui trouvent un emploi. Bien qu’en

recul de 6% par rapport à l’année

dernière, ce chiffre reste

encourageant dans un

contexteéconomique morose marqué par la hausse générale du chômage.

Les jeunes accompagnés présentent habituellement un niveau d’étude faible. La majorité d’entre eux ne

possèdent pas le niveau du baccalauréat. Par exemple, un seul des jeunes reçus en 2012 possédait un

diplôme d’un niveau supérieur à deux années après le baccalauréat. Ce faible niveau d’études limite le

niveau des postes auxquels les jeunes peuvent prétendre. Toutefois, ce n’est pas nécessairement un frein


car des besoins en personnels peu qualifiés existent. Les jeunes accompagnés arrivent à décrocher

relativement rapidement des premiers contrats dit précaires (CDD, intérim, contrats aidés ou à temps

partiels) qui leur permettent de développer leurs compétences peu à peu.

Toutefois, les emplois précaires

décrochés par les jeunes limitent leur

accès à un logement autonome et

cela se ressent plus particulièrement

en cette période de crise. Alors que

l’année dernière 74% des jeunes

accompagnés avaient trouvé une

solution de logement en quittant Le

Refuge, ils ont été seulement 18% en

2012 à trouver un logement

autonome ou en structure relais. Dans

la grande majorité des cas, les jeunes

sont partis vivre chez des tiers.

Nous avons pu constater en fin d’année que les structures spécialisées dans l’aide au logement étaient

dépassées par les demandes reçues. Les difficultés d’accès au logement sont donc générales. Cependant, il

convient de reconnaître que l’année 2012 a également été marquée par le départ précoce de la structure

de plusieurs jeunes, ce qui explique aussi le nombre important d’hébergements chez des tiers. Comme

nous le mentionnons plus haut, la prise en charge par le Refuge est conditionnée au respect de certaines

règles. Pour différentes raisons propres à leur mal-être, certains jeunes ont du mal à accepter le cadre de

l’association et préfèrent en partir avant d’avoir eu le temps de trouver une solution d’hébergement stable.

3. Les suivis à distance : une activité essentielle

22 jeunes de la région ont été suivis à distance au cours de l’année 2012, ce qui en fait la première

activité de la délégation par le nombre de personnes suivies. Ce suivi consiste en une écoute bienveillante

du jeune assurée par un bénévole formé. Les échanges ont lieu via les messageries instantanées ou par

téléphone.

Ce sont essentiellement des personnes plus jeunes, âgées de 14 à 18 ans, qui demandent ce type

d’accompagnement. Ces jeunes sont en effet encore chez leurs parents et ne peuvent pas se déplacer

facilement pour venir aux permanences. Ils nous contactent habituellement pour les raisons suivantes :

- Questions sur son orientation ou son identité de genre, mal-être lié.

- Tensions, conflits ou peur des réactions de l’entourage vis-à-vis de l’orientation ou de

l’identité de genre.

Ces jeunes se retrouvent isolés au sein de leur propre famille ce qui peut les mettre en danger : Repliement

sur soi, dépression ou tentatives de suicides sont autant de conséquences décrites par Michel DORAIS dans

son enquête et constatées dans notre activité1. L’écoute par une personne extérieure et bienveillante

permet de rompre cet isolement, de rassurer le jeune et de lui redonner confiance en lui.

Le suivi à distance a revêtu toute son importance à la fin de l’année 2012. A l’occasion du débat sur le

mariage pour tous, l’association a constaté une augmentation des demandes de suivi. Des jeunes se sont en

effet retrouvés en difficulté dans leurs familles, leurs proches tenant des propos homophobes ou

« transphobes » en réaction aux débats et reportages diffusés sur le sujet du mariage pour tous.

1Etre homo aujourd’hui en France. Michel Dorais avec la collaboration d’Isabelle CHOLLET. H&O éditions


Bilan des moyens : De veloppement des

structures existantes

1 Une offre de service étendue

a) Extension des créneaux d’accueil

Afin de répondre à l’augmentation des demandes d’aide, les services d’accueil et d’accompagnement de

la délégation ont été calibrés en conséquence. Les créneaux d’accueil ont ainsi été presque triplés : en 2011

la délégation comptait 3 créneaux d’accueil hebdomadaires. En comptant les différents ateliers, ils sont

passés à 8 en 2012.

Pour sa deuxième année d’existence, la délégation a bénéficié d’un local d’accueil de jour partagé avec

l’association Contact. Cela a permis d’ouvrir des créneaux d’accueil chaque jour de la semaine. Les jeunes

sont désormais accueillis du lundi matin au samedi après-midi, par demi-journées. Durant ces créneaux, ils

bénéficient de facilités téléphoniques, d‘ordinateurs et d’accès à Internet. Un volontaire de service civique

les supervise dans leurs recherches et les aide en cas de besoin.

La liste exhaustive des créneaux d’accueil en 2012 est la suivante :

- Lundi et jeudi de 8 h 30 à 12 h 30 : Accueil des jeunes accompagnés.

- Mardi et vendredi de 14 h à 18 h 30 : Accueil des jeunes accompagnés.

- Mardi de 18 h 30 à 20 h 30 : Bilans sociaux hebdomadaires.

- Mercredi de 8 h 30 à 12 h 30, mercredi de 19 h à 20 h 30 (alternance une semaine sur deux) :

Atelier recherche d’emploi.

- Vendredi de 18 h 30 à 20 h 30 : Atelier coaching emploi.

- Samedi de 14 h à 16 h 30 : Permanence conviviale, accueil des nouveaux bénévoles.

b) Création de nouveaux ateliers

En plus de l’accueil de jour, les jeunes bénéficient de créneaux spécifiques. Les créneaux d’accueil

spécialisés mis en place la première année ont été maintenus et complétés par la création d’un atelier

«coaching emploi» le vendredi soir.

Permanence du mardi de 18 h 30 – 20 h 30 : Bilan social hebdomadaire des jeunes

Les jeunes sont reçus par un binôme de bénévoles et font un point global sur leur situation : démarches effectuées dans la semaine, dont recherches d’emploi, logement, santé et ressenti psychologique. A l’issue de l’entretien, des objectifs sont donnés aux jeunes et mesurés de semaine en semaine.

Atelier emploi du mercredi

Les jeunes sont reçus par des bénévoles spécialisés dans la recherche d’emploi. A leur arrivée dans la

structure, ils font un point sur leurs diplômes, compétences et souhaits. Ils établissent un projet professionnel et

sont ensuite assistés pour rédiger leurs lettres de motivation et leurs curriculum vitae. L’atelier emploi permet de


faire un point régulièrement sur leurs recherches, d’identifier leurs difficultés éventuelles, de les orienter et de

leurs donner des objectifs.

Atelier «coaching emploi» le vendredi de 18 h 30 à 20 h 30

Créé en 2012, cet atelier est animé bénévolement par un professionnel du recrutement. Il conseille les jeunes

sur leur stratégie de recherche, les met en situation d’entretien et leur donne les notions essentielles de la culture

d’entreprise : premiers pas en entreprise, principes juridiques de base, discriminations…

Atelier recherche de logement

Mis en place à la fin de l’année, cet atelier a pour but d’accompagner les jeunes dans leur recherche de logement et le financement de celui-ci.

2. Moyens humains : une équipe renouvelée et aux compétences

améliorées

a) Une équipe renouvelée

En l’absence de salariés, les bénévoles sont les seules ressources humaines de la délégation de Lyon.

L’association a la chance d’attirer la sympathie de nombreuses personnes qui proposent spontanément leur aide

sous différentes formes : bénévolat, stages, dons de meubles… 106 personnes ont ainsi contacté la délégation au

cours de l’année pour proposer leur aide.

L’activité de l’association demande une attention, une rigueur et une disponibilité extrêmement importantes.

Pour illustrer ce propos, nous préciserons qu’en 2012 les bénévoles de Lyon ont consacré 4804 heures de leur

temps à l’association, ce qui représente l’équivalent de 2,5 temps plein.

Le développement de l’activité de la délégation a eu un impact direct sur les bénévoles : le temps qu’ils ont

consacré à l’association a augmenté de 60% par rapport à l’année 2011. Lors du premier semestre 2012, nous

avons donc pu constater un essoufflement de l’équipe en place et des difficultés à absorber le surplus d’activité.

Pour répondre à cette situation le groupe a mis en place les actions suivantes :

- Le renouvellement des effectifs par un appel au bénévolat lancé par voie de presse et aux adhérents

de l’association.

- L’application d’une nouvelle organisation avec une équipe de responsables élargie afin de

déconcentrer les responsabilités et de mieux répartir la charge entre les différents membres.

- La sécurisation du parcours du bénévole et la transmission de l’expérience par un guide du bénévole

recensant toutes les procédures d’accueil et les règles de la délégation.

La restructuration du groupe a porté ses fruits dans la mesure où elle a permis de fluidifier le fonctionnement de

la délégation et de renouveler ses effectifs tout en gardant un «noyau dur» de bénévoles impliqués depuis plusieurs

années.

Le guide du bénévole sert quant à lui de support de formation aux nouveaux arrivants. Des formations sont en

effet assurées tous les deux mois au minimum pour former les nouveaux arrivants en complément d’une formation

à l’écoute de la souffrance dispensée par l’association ASTREE. Enfin, des supervisions sont organisées par le

psychologue référent de l’association pour que les bénévoles puissent analyser leurs pratiques et faire part de leurs

difficultés éventuelles.


Toutefois, ce fonctionnement reposant uniquement sur des bénévoles comporte deux limites que nous notions

déjà fin 2011 :

- La difficulté pour les bénévoles de s’investir régulièrement à hauteur des besoins de l’association.

- La complexité des situations des jeunes qui dépasse le cadre de compétences des bénévoles.

b) L’apport des volontaires de service civique

L’association nationale Le Refuge est agréée par l’Agence Nationale du Service Civique pour recevoir des

volontaires en mission. Le nombre de volontaires est distribué entre les différentes délégations. Celle de Lyon a ainsi

accueilli un premier volontaire dès le mois de février pour soutenir les bénévoles dans l’accompagnement des

jeunes. Grâce à la présence du premier volontaire, le local a pu être ouvert chaque jour afin que les jeunes puissent

faire leurs recherches. Cela a également permis de renforcer l’accompagnement des jeunes en leur apportant une

présence quotidienne capable de les conseiller et de faire le lien avec l’équipe des bénévoles.

Les bénéfices de cette première mission pour les jeunes, les bénévoles et le volontaire ont naturellement amené

à renouveler l’expérience et à augmenter le nombre de volontaires accueillis en même temps. Depuis le mois d’août

la délégation accueille une volontaire s’occupant de l’accompagnement des jeunes tandis qu’un deuxième

volontaire s’occupe de développer le réseau de l’association sur la région. Les apports de cette deuxième mission

sont très importants dans la mesure où le volontaire peut rencontrer les partenaires en journée, ce qui est

beaucoup plus difficile pour les bénévoles qui travaillent. Sa présence a permis d’augmenter considérablement les

contacts pris comme nous le verrons plus bas.

3. Un deuxième appartement-relais, équipement du local

Dès le mois de mars 2012 la délégation a ouvert un deuxième appartement-relais qu’elle a obtenu grâce à l’aide de

la Société Anonyme de Construction de la Ville de Lyon (SACVL). Cet appartement est idéalement situé à une

centaine de mètres du premier et a permis de doubler la capacité d’accueil de la délégation. Il a par ailleurs pu être

agréé au titre de l’activité d’intermédiation locative sociale et bénéficier ainsi du versement de l’Allocation

Logement Temporaire par la DDCS.

Le local a également dû être aménagé pour accueillir les jeunes chaque jour. Ainsi, la délégation a investi dans 5

postes informatiques, une imprimante et du matériel de bureau. Les jeunes peuvent ainsi travailler leurs curriculum

vitae, leurs lettres de motivation et répondre aux offres d’emploi directement depuis le local. Les bénévoles

bénéficient quant à eux de facilités supplémentaires pour conserver les dossiers des jeunes, passer des appels ou

organiser des réunions.

4. Un bilan financier à l’équilibre, des aides confirmées

Pour sa deuxième année d’existence, la délégation a bénéficié du report d’une partie des subventions

2011 de la ville de Lyon et de la fondation Randstad. Elle a également bénéficié du renouvellement des

aides de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS), de la Ville de Lyon et de la fondation

Randstad. Le montant total des aides obtenues sur l’année 2012 s’élève à 32 695€ répartis de la manière

suivante :


La DDCS reste le premier financeur de la délégation. Sa contribution a même augmenté par

rapport à l’année dernière, notamment en raison de l’augmentation de l’Allocation Logement

Temporaire (ALT)due à la mobilisation d’un deuxième appartement-relais. La fondation Randstad et la

ville de Lyon restent également des partenaires de premier rang, leurs aides nous permettant de

financer les frais annexes à l’activité d’accompagnement (local, frais généraux, salaires des employés

du siège de l’association et indemnités des services civiques).

L ’ensemble de nos dépenses a pu être financée grâce à différentes aides. Au total, sur l’année

2012 les dépenses de la délégation se sont élevées à 32 601€, ce qui représente une forte hausse par

rapport à l’année dernière. Cette augmentation est la conséquence directe du développement détaillé

ci-dessus : appartement-relais supplémentaire, augmentation du nombre de jeunes, présence de

volontaires de service civique.

L’hébergement, que ce soit en appartements-relais ou en structures hôtelières, a représenté le

premier poste de dépense avec 39% des frais engagés, ce qui reste stable par rapport à l’année

précédente. L’ouverture d’un deuxième-appartement relais n’a en effet pas permis de répondre à

toutes les demandes d’hébergement reçues. La délégation place régulièrement des jeunes en

structures hôtelières lorsque l’urgence de la situation ne permet pas d’attendre qu’une place se libère

dans l’un des appartements-relais.

La nourriture et le transport représentent les deux postes les plus importants des dépenses

engagées pour les jeunes. La plupart des jeunes n’ayant aucun revenu à leur arrivée dans le dispositif,

il est en effet nécessaire de leur acheter des produits de première nécessité ainsi que de la nourriture

le temps que les aides diverses se mettent en place.

Les frais du local ainsi que les frais de fonctionnement ont quant à eux représenté 25% des

dépenses chacun.


Les dépenses de la délégation en 2012 se répartissent de la manière suivante :

Les aides apportées par nos financeurs ont permis de financer la totalité de nos dépenses et de

présenter un budget à l’équilibre. Toutefois, nous devons soulever une certaine inquiétude devant la

difficulté à diversifier nos sources de financement, diversification pourtant nécessaire pour éviter de

nous retrouver en difficulté si l’un de nos financeurs devait accorder son aide à une autre structure.

Malgré les différentes demandes déposées en cours d’année auprès d’acteurs privés et publics, nous

n’avons pas trouvé de nouveaux partenaires financiers.

Nous soulignerons également la difficulté à inscrire la délégation dans les programmes d'action

régionaux et départementaux. Fin 2012, la délégation n'a toujours pas bénéficié d'un soutien financier

de la part de l'Agence Régionale de la Santé, du Conseil Régional ni du Conseil Général du Rhône.

Communication, partenariats :

de veloppement du re seau local

1. Actions et moyens de communication en 2012

Le Refuge bénéficie d’une couverture importante dans les médias nationaux. Nous citerons par exemple

un spot télévisé offert par TF1, plusieurs articles du Monde citant l’association ou bien plusieurs émissions de

radio au cours de l’année. Cette couverture médiatique bénéficie bien évidemment aux différentes délégations.

Toutefois, nous avions identifié en 2011 un déficit de notoriété dans la région Rhône-Alpes auprès des

différents publics.


La délégation a donc travaillé en 2012 à être mieux identifiée dans la région Rhône-Alpes. Outre les

médias locaux, la délégation s’est par ailleurs impliquée dans différents événements régionaux :

- Evénement régional «Egalité et lutte contre les discriminations» organisé par plusieurs collectivités

locales dont la ville de Lyon et la région Rhône-Alpes au mois de mars.

- Participation à la marche et au forum associatif organisés à Grenoble le 15 mai 2012 dans le cadre

de la journée contre l’homophobie.

- Animation d’un espace dans le cadre du rallye des lycées organisé par la mairie du 4ème

arrondissement de Lyon les 15 et 22 mai.

- Participation à la marche des fiertés et au forum associatif organisés à Lyon le 17 juin.

- Forum des associations du 9ème arrondissement de Lyon au mois de septembre.

- Forum des associations de Privas en septembre.

- Organisation d’un café-débat avec les étudiants de l’IEP de Lyon en novembre.

- Participation à la journée de lutte contre le sida organisée par la mairie du 9ème arrondissement.

- Apéritifs conviviaux organisés chaque mois pour rencontrer les sympathisants.

Ces différents événements permettent de confirmer la présence de l’association sur la scène régionale. Ils

sont aussi l’occasion d’aller au-devant des publics de l’association et d’en sensibiliser d’autres aux difficultés

des jeunes homosexuels et transidentitaires. Le café-débat organisé avec les étudiants de l’Institut d’Etudes

Politiques (IEP) de Lyon a particulièrement bien illustré ce travail d’information et d’échange mené lors des

rencontres.

Ce débat était organisé par des étudiants de quatrième année à l'IEP de Lyon autour du thème de

l'homophobie. Nous avons eu l'occasion de présenter en détail notre dispositif et d'échanger sur de

nombreuses questions : typologie de notre public, représentativité plus faible du public féminin dans notre

dispositif, inadaptation des structures sociales non spécialisées dans l'accueil de public homosexuel et

transidentitaire, corrélation entre le débat pour la loi en faveur de l'égalité des droits et la hausse des

demandes adressées à l'association, intérêt des jeunes hébergés pour les questions d'actualité autour de

l'égalité des droits. Nous avons été touchés par l'intérêt des étudiants pour notre action. La pertinence de

leurs observations et questions a nourri un échange riche et très animé.

2. Développement du réseau de partenaires

La délégation a lancé en 2012 une campagne visant à faire connaître son existence à l’ensemble des

structures sociales de la région. Il s’agit là d’un travail considérable qui consiste à identifier puis contacter

physiquement les structures aux activités complémentaires à la nôtre ou pouvant jouer un rôle de

prescripteur dans la mesure où elles peuvent accueillir des personnes victimes d’homophobie ou de

transphobie ne connaissant pas l’existence du Refuge.

Ce travail se fait essentiellement la journée aux horaires de bureau. La plupart des bénévoles travaillant à

ces horaires-là, c’est grâce à un deuxième volontaire de service que ce travail a été effectué sur l’ensemble de

la ville de Lyon. Il a permis de contacter plus de 44 structures parmi lesquelles nous citerons :

- Les 9 Centres Communaux d’Action Sociale de la ville de Lyon.

- La Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS).

- Le Centre Régional d’Information Jeunesse.

- L’Amicale du Nid.

- La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales.


- La Confédération Syndicale des Familles.

- L’Armée du Salut.

- L’association Habitat jeune.

- L’ensemble des missions locales pour les jeunes présentes sur les différents arrondissements de

Lyon.

- 23 centres et foyers d’hébergement.

- L’association Villeurbanne Informations Femmes Familles qui a apporté une aide juridique à une

jeune fille poursuivie par sa famille.

- L’association GAMS.

- La fondation AJD.

- L’association d’Aide au logement des jeunes (AILOJ).

Ces rencontres ont permis de mettre en place des partenariats et d’échanger sur le fonctionnement de nos

différentes structures. Nous soulignerons la richesse de deux rencontres en particulier : celle avec la mission locale

des jeunes du 9ème arrondissement et notre rencontre avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale.

Rencontre avec l'équipe de la Mission Locale de Lyon-Vaise

La mission locale étant l'interlocuteur privilégié des jeunes entre 18 et 25 ans en matière d'emploi et de

formation, les conseillers emploi-formation de l'antenne de Vaise sont amenés à suivre tous les jeunes que nous

hébergeons. En réponse à l'invitation de Madame Dimachkie, conseillère emploi formation à Vaise, deux

représentants de la délégation ont eu l'opportunité de présenter notre dispositif lors d'une réunion d'équipe en

janvier 2012. Ce moment d'échange très constructif a été l'occasion d'exposer les difficultés spécifiques de notre

public cible (détresse psychologique, période d'errance, désocialisation) et particulièrement celles des jeunes

transidentitaires pour accéder au marché de l'emploi (problématique de l'affirmation de l'identité de destination

notamment). Des principes de collaboration ont été posés entre nos deux structures afin de faciliter l'échange

d'information sur les jeunes hébergés. Des outils devraient être mis en place en 2013 pour faciliter ces échanges.

Rencontre avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale

En juillet 2012 nous avons eu le plaisir d'accueillir pendant une demi-journée Madame Gantelet, chargée de

mission "publics prioritaires" au sein de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale. Un échange avec les

jeunes hébergés a été organisé au local puis une visite des appartements-relais a été organisée. L'opportunité de

faire découvrir le dispositif et de présenter de jeunes bénéficiaires à l'un des représentants de nos principaux

financeurs a été un moment très apprécié par tous les partis présents. Les jeunes ont eu l'occasion d'exposer leur

parcours de vie ainsi que leur quotidien au sein de l'association. Madame Gantelet a pu leur expliquer le

fonctionnement et les missions de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale. Nous espérons pouvoir

organiser ce type de visites avec d'autres financeurs et partenaires en 2013.

3. Création d’un groupe de travail en Ardèche Au cours de l’année, une bénévole de la délégation a souhaité développer son travail de représentation de

l’association dans le département de l’Ardèche. Elle a profité de la visite d’un journaliste lors du forum des

associations de Privas pour lancer un appel aux bénévoles. Elle a ainsi reçu la réponse de plusieurs personnes avec

qui elle a lancé un groupe de travail se fixant les axes de travail suivants :

- Informer et sensibiliser les acteurs locaux sur les difficultés des jeunes homosexuels et transsexuels. - Mener des interventions en milieu scolaire dans les établissements du département.


- Ecouter les jeunes en difficulté.

Le groupe a déjà programmé plusieurs actions pour le début d’année 2013 : - En janvier, une journée d’information et de distribution de dépliants.

- Un vide-greniers.

- Une tournée d’information à Aubenas,

- Le montage d’un projet avec la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) de Privas à l’occasion

de la célébration des 10 ans du Refuge le 16 mai.

Le groupe de travail confirme ainsi l’ancrage régional de la délégation et son souci de proximité avec ses publics.

Le projet 2013

L’année 2012 a vu l’activité de la délégation se développer avec l’accroissement des demandes reçues et le

nombre de jeunes hébergés. Un travail important a été mené par l’équipe pour adapter les structures à cette

activité supplémentaire, ce qui s’est notamment traduit par l’ouverture d’un deuxième appartement-relais et

l’augmentation des créneaux d’accueil. Des efforts importants ont également été déployés pour développer le

réseau de la délégation sur le Grand Lyon.

Malgré ces efforts, la délégation ne dispose pas des capacités suffisantes pour répondre aux demandes qu’elle

reçoit. Ceci est d’autant plus vrai à l’heure où l’on constate une augmentation des demandes de jeunes en

difficulté au sein de leurs familles suite aux débats sur le mariage pour tous. Les axes de travail que se fixe le

groupe en 2013 sont donc les suivants :

- L’augmentation du parc d’appartements-relais avec un appartement supplémentaire.

- L’obtention d’un local indépendant.

- La diversification des sources de financement.

- Le développement du réseau de la délégation dans les autres départements de la région.

- La professionnalisation de la structure (recours à des vacations ou CDD pour bénéficier des services

de psychologues et travailleurs sociaux).

La complexité des situations des jeunes accueillis dépasse en effet régulièrement le cadre de compétences des

bénévoles. L’acquisition de ces compétences par l’intégration à l’équipe de professionnels qualifiés et

expérimentés est indispensable pour accompagner l’augmentation des capacités d’hébergement.


1. Présentation de la délégation :

La délégation Toulouse/Midi-Pyrénées du Refuge a été officialisée le 25 février 2012 par le Conseil d’Administration de l’association. Intervenant au terme d’une année préparatoire durant laquelle une petite équipe de bénévoles avait œuvré pour l’installation du Refuge en Midi-Pyrénées, cette officialisation a été le véritable lancement de la structure toulousaine. Au même moment s’est réalisé le changement de locaux. Après la Maison des associations qui nous avait accueillis pendant un an, nous nous sommes installés au Centre LGBT, au sein de l’Espace des diversités et de la laïcité, 38 rue d’Aubuisson, en centre-ville. D’une activité essentiellement résumée par des prises de contacts et des rencontres informelles autant avec nos futurs partenaires qu’avec des personnes intéressées par le bénévolat, nous sommes passés en un an à une autre réalité, celle de l’accompagnement des jeunes et à l’activation concrète de tous nos liens. L’équipe toulousaine L’équipe actuelle est composée de 23 bénévoles : 6 femmes et 17 hommes, âgés de 22 ans à 60 ans, aux situations sociales variées (étudiants, actifs, retraités). Il est important de noter que dans cette équipe se retrouvent autant de personnes homosexuelles qu’hétérosexuelles et que, à l’image de l’ensemble du Refuge au plan national, les connotations politiques ou/et religieuses sont mises au second plan, tous désirant au premier chef se tourner vers les mêmes objectifs de lutte contre l’homophobie et d’accompagnement de situations d’urgence critiques. Cette équipe est coordonnée par le délégué régional. Les temps de travail et d’accueil Témoins de l’évolution actée en 2012, les temps de travail et d’accueil ont été disjoints. Durant l’année préparatoire nous avions une seule plage horaire le jeudi de 18 h à 20 h pour à la fois travailler le projet du Refuge toulousain, accueillir les futurs bénévoles et le public, ainsi que les jeunes en demande d’aide. D’où très vite une certaine saturation. Depuis les choses ont donc été réorganisées comme suit :

Les mercredis de 18 h à 20 h : temps de travail de la délégation (présence de tous les

pôles d’activité) dont un mercredi sur deux en grande partie consacré à une synthèse

de l’accompagnement des jeunes. Des réunions de travail plus informelles ont lieu à

d’autres moments dans la semaine en fonction des dossiers en cours et des

disponibilités des uns et des autres.

Les jeudis de 18 h à 20 h : permanence d’accueil (voir plus bas).

Les pôles d’activité

Hébergement et accompagnement social et psychologique (pilotage par l’assistant

social et une éducatrice spécialisée) :

Il concerne les jeunes en situation d’urgence critique tant sur le plan du logement que sur le plan social et psychologique. Une équipe a peu à peu été constituée, comprenant :

TOULOUSE


La psychologue,

L’assistant social,

Deux éducateurs spécialisés,

Deux moniteurs éducateurs,

Une conseillère en économie sociale et familiale.

Ces professionnels œuvrent au contact direct avec les jeunes hébergés. Nous avons logé3 jeunes en hôtel en novembre et décembre. En 2011, alors que nous étions encore qu’un groupe de travail, nous avions logé 2 jeunes, l’un en FJT (Jolimont) et l’autre en CHRS (Cépière Accueil-résidence sociale des Pradettes). Nous n’avons hélas pas pu répondre favorablement à un certain nombre d’autres demandes d’urgence (8)compte tenu du manque de disponibilité d’hébergement adapté sur Toulouse (saturation des structures existantes et absence de logement propre à l’association).Nous avons entrepris un accompagnement à distance pour ces derniers, par téléphone, mail, MSN. Outre l’aspect logement, une autre limite à laquelle nous nous sommes heurtés a été la volatilité des bénévoles. Pour cela, afin de stabiliser et de pérenniser notre projet, un de nos objectifs prioritaires de 2013sera de demander un subventionnement à minima pour :

un poste de CESF à 1/2 temps voire à 3/4 temps,

des heures de vacations pour la psychologue (1/2 journée).

Accueil, écoute et bénévolat (pilotage par la psychologue de l’équipe) :

L’écoute à distance : concerne les jeunes au profil social et psychologique fragile mais hors urgence. Avec ceux concernant, de manière temporaire, les profils en crise grave, ce mode d’accompagnement a constitué la part la plus importante de notre action cette année. Nous avons accompagné 33 jeunes en mettant en œuvre du soutien psychologique, du conseil et de la guidance juridique, et donc parfois la résolution de problématiques sociales en partenariat avec les acteurs sociaux du lieu d’origine, jusqu’à des visites sur place…

La formation des bénévoles Elle représente un aspect essentiel dans notre vocation d’accueil et d’écoute et dans l’approche du travail éducatif et psychologique que nous menons. Nous avons participé à : La journée de l’écoute – en novembre 2012 – à l’Hôtel de Région : stand et participation à des

conférences.

Les journées de formation «Prévention de la crise suicidaire» – en septembre et décembre 2012 –

proposées par l’ARS : 5 bénévoles de l’équipe ont pu en bénéficier. Il est prévu une demi-journée

de retour auprès du reste de l’équipe. 1.1

Deux journées «Adolescence, homophobie intériorisée et prises de risques» - en décembre 2012

et mars 2013 - proposées par le siège national de l’association, à Montpellier, ont été suivies par 3

de nos bénévoles.

Une formation à l’écoute est envisagée pour 2013 en partenariat avec l’association ASTREE mais

aussi en interne (elle sera dispensée par notre psychologue).


Les permanences du jeudi (18 h-20 h) : hors congés scolaires pour le moment, nous prévoyons d’étendre

l’ouverture à tous les jeudis de l’année dès la rentrée 2013.

C’est le temps d’accueil du public et des jeunes ainsi que des postulants au bénévolat. Un temps de

présence obligatoire pour les jeunes hébergés, mis à profit pour faire le point avec l’assistant

social et avoir un entretien (hebdomadaire) avec la psychologue. Il s’agit aussi et surtout de faire

preuve de convivialité, de bonne humeur afin de permettre au jeune accueilli et/ou hébergé de

retrouver un havre de paix et un cadre sécurisant. C’est un moment d’échange important

permettant au jeune de se confier, de «jouer», ou tout simplement d’être dans un cadre familier.

De plus en plus de personnes intéressées par notre projet nous rejoignent dans ce créneau-là…jusqu’à

saturer le Centre LGBT ! Nous sommes en effet régulièrement une vingtaine autour des 2 ou 3

bénévoles chargés de l’accueil.

Recherche d’hébergements et logistique :

Le partenariat établi avec la Banque Alimentaire 31 nous a permis d’approvisionner les 3 jeunes

hébergés et ce depuis le mois de novembre.

En ce qui concerne les logements, nous sommes en attente de ceux que la Mairie de Toulouse s’est

engagée (en juin 2012) à mettre à notre disposition. Pour autant, nous continuons à entretenir des

liens avec les structures existantes (CHRS, FJT…) et à chercher des solutions à moindre coût dans le

parc privé afin d’être à l’avenir les plus réactifs possibles vis-à-vis de l’urgence.

Communication :

Coordination de notre participation à des événements tels que :

La journée des associations – 6 octobre – place du Capitole : stand dans le village associatif. La journée mondiale contre le SIDA – 1er décembre (nous avons participé de façon informelle à

celle de 2011, pas en 2012 faute de bénévoles disponibles) La journée de lutte contre l’homophobie – en mai –. En projet pour 2013 : une conférence

d’Isabelle Chollet, psychologue au Refuge Montpellier à partir de son livre « Etre homo aujourd’hui en France » et une table ronde avec des partenaires à l’Espace des diversités (auditorium) le 13 mai. A cette occasion nous initierons une grande campagne de publicité sur Toulouse et sa région.

La marche des Fiertés – juin – place du Capitole : stand dans le village associatif. Comme pour la journée des associations ce fut l’occasion de nombreux contacts avec le public et des institutionnels. A l’issue de ces manifestations quelques personnes nous ont rejoints pour s’engager dans l’équipe.

Le pôle communication a accueilli pendant plusieurs semaines un stage réalisé par des étudiantes en master 1 de communication de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse dont l’objectif a été de nous proposer un plan de communication (médias, réseaux sociaux…) que nous activerons en 2013 comme dit plus haut. Le délégué du Refuge Toulouse a été invité à faire partie du jury. L’opération a été renouvelée en fin d’année avec un autre groupe d’étudiantes dans le même master qui cette fois a travaillé à un événement consacrant l’arrivée du Refuge à Toulouse. Ce travail nous servira de base pour une soirée programmée à l’automne 2013.

2.1


Recherche de subventions :auprès notamment de la Mairie de Toulouse, du Conseil général, du Conseil Régional, de la DDCS, de l’ARS… et démarches vers des acteurs privés (Sanofi, Laboratoires Fabre, Airbus, Randstat…)

Conscient de nos besoins financiers, le bar gay « Le Bears » a organisé le 10 juin 2012 une soirée loto dont les gains nous ont été intégralement reversés. Merci à eux !

Administratif : Gestion de l’enveloppe budgétaire et secrétariat de la délégation

2 Les jeunes

Depuis janvier 2012, 36 jeunes ont donc fait appel à nous, soit par le biais de la ligne nationale

d’urgence du Refuge soit par le biais d’associations et services sociaux ou de particuliers. Qui sont-ils ? … en quelques chiffres

Sexe : 28 garçons et 8 filles Age : de 16 à 24 ans Origine : 25 jeunes issus de Toulouse (14) et de Midi-Pyrénées (11) 11 jeunes issus de la région Aquitaine (…il n’y a pas encore de délégation du Refuge dans

cette région) Problématique et type d’intervention :

Nous confirmons l’observation faite au plan national d’un profil majoritaire de jeunes garçons et filles socialement défavorisés (souvent connus des services sociaux), en rupture familiale ou en tous les cas vivant dans un contexte familial ou/et social homophobe (rejet verbal et psychologique, tension extrême, actes de violence).

Les problématiques de fond amenées par ces jeunes sont donc celles que nous retrouvons sur l’ensemble du territoire, à savoir principalement :

Le rejet lié à l’identité sexuelle et toutes les conséquences qui en découlent en termes de

précarité sociale et psychologique, de perte d’estime de soi et de recours à des conduites addictives, avec un risque suicidaire très prégnant.

Le questionnement identitaire et la solitude inhérente. Pour nombre d’entre eux, il s’agit

d’accompagner une acceptation de soi très fragile, voire une homophobie ou une transphobie intériorisée, où le manque de repères, la non-possibilité de projections positives et le besoin d’être reconnu avec empathie joue un rôle majeur.

Concernant un fort taux de jeunes : la prégnance de préceptes religieux excluant toute intégration

sociale normative. Les 3 jeunes logés en hôtel avec un accompagnement psychologique et social. Problématique : rupture familiale effective, urgence logement et situation sociale et

psychologique précaire, prostitution (escort) régulière de survie pour l’un d’entre eux 15 jeunes présentant le même profil ont bénéficié d’un accompagnement psychologique et social

à distance dont 2 jeunes qui ont pu néanmoins être hébergés et accompagnés au Refuge Montpellier.

Problématique : rupture familiale en cours ou effective, urgence logement, situation sociale et psychologique précaire, et pour certains prostitution occasionnelle de survie


Il est sans doute important de rappeler que si le Refuge existe c’est pour palier un manque réel d’adaptation des Centres d’Hébergement d’Urgence existants (et notamment au manque de formation de leurs personnels) aux problématiques spécifiques rencontrées par nos jeunes. La plupart de ceux que nous recevons, et qui ont déjà connu ces structures, parlent de mauvais traitements, de harcèlement de la part des autres personnes accueillies…retrouvant ainsi l’homophobie familiale qu’ils avaient quittée ! Ce qui est confirmé par les équipes éducatives de ces structures.

18 jeunes ont été pris en charge en écoute à distance «simple» : Problématique : homophobie intrafamiliale et/ou sociale (milieu professionnel, scolaire…) latente,

solitude, questions sur l’identité… Situation au 31 décembre 2012 : Sur les 36 jeunes, 10 étaient encore accompagnés par les bénévoles du Refuge Toulouse. Dont les 3

jeunes logés en hôtel pour qui un travail d’accompagnement social (accès aux droits, à la formation et à l’emploi…) et psychologique (un RV par semaine avec la psychologue) était en cours. Les 7 autres étant des jeunes ayant besoin d’une écoute et d’un soutien psychologique à distance.

L’accompagnement des 26 autres était considéré comme terminé : 5 ont rompu le contact et n’ont plus donné de nouvelles, 21 ont trouvé une réponse à leur situation : hébergement (soit par un retour dans la famille, soit

chez des amis ou en logement autonome), emploi/formation/stage, réassurance personnelle, amélioration des relations avec la famille et l’entourage…

Parmi ceux-ci, 1 jeune fille, qui a pu entreprendre une formation à Toulouse, postule actuellement pour rejoindre les rangs de nos bénévoles.

Contacts et partenariats :

Il est évident que le travail accompli en direction des jeunes, tout modeste soit-il pour le moment, n’aurait pas pu se faire sans l’ensemble des personnes, institutions, services ou associations avec qui nous avons noué des contacts depuis maintenant 2 ans :

La Mairie de Toulouse : M.Makengo, adjoint au maire de Toulouse à l’égalité et à la diversité, et conseiller régional Midi-

Pyrénées…En attendant les appartements et un local dans lequel nous pourrons proposer un accueil et une écoute plus conviviaux ainsi qu’un lieu de travail commun aux jeunes et à l’équipe comme il nous l’a été dit en juin 2012.

M.Carassou, conseiller municipal en charge de l’habitat social. M. Bernard Isach, responsable de la Mission Egalité et M. Jean Sakiroff, chargé de Mission – Lutte

contre les discriminations. Mme Galaud (en janvier 2013), responsable du domaine logement à la direction des politiques de

solidarité, chargée de faire aboutir concrètement notre demande de logements. Toulouse-Métropole (ex Grand-Toulouse) : M. Philippe Marchal, chef de Cabinet du président P.Cohen Mme Pustoc’h, conseillère au cabinet en charge du logement Le Conseil Général : M.Gabrielli, conseiller général, vice-président en charge du logement


Le cabinet de Mme Maury, conseillère générale, vice-présidente chargée de la Solidarité départementale

Mme Pouget, conseillère générale, commission des finances Mme Guillerm, chef de service - aide au logement des publics en difficulté Mme Boléat, chargée de mission prévention collective à la direction enfance-famille. Le Conseil Régional : M. Simon, conseiller régional et M. Bigot, son adjoint. Nous avons vocation à rayonner aussi au-delà de Toulouse dans tous les départements de Midi-Pyrénées. Un premier RV avait eu lieu il y a plus d’un an. Un autre doit avoir lieu en mars 2013. D’autres personnalités du champ politique :

M. Michel Teychenné (PS) – chargé de mission auprès du ministre de l’éducation nationale (lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre), président du groupe de gauche à la mairie de Pamiers

M. Christophe Alvès (Toulouse Avenir) – président de la commission sociale M. Jean-Louis Idiart (PS) – député et conseiller général Mme Catherine Lemorton (PS) – députée Les jeunes du Mouvement des Jeunes Toulousains (Toulouse Avenir) La DDCS 31 - Mme De Nardi: Un dossier pour l’obtention de l’agrément d’intermédiation locative et de gestion locative sociale

a été déposé en fin d’année. L’Agence Régionale de Santé – Mme Bertherat et M. Régnaut, sous-directeur. Un deuxième rendez-vous avec M. Régnaut est prévu en mars 2013. Cépière Accueil Jeunes et Mme Mayer, directrice adjointe, qui a bien entendu et partage la

problématique qui est la nôtre. En 2011, à un moment où le projet du Refuge Toulouse balbutiait encore nous avons pu loger un de nos tout premiers jeunes à la résidence sociale des Pradettes.

CHRS Antipoul et 115 – l’équipe. L’idée que nous soyons présents au sein du SIAO (Service intégré

d’accueil et d’orientation) a été émise. Mission Locale des jeunes - Messieurs Chenou et Gomez avec qui nous avons acté un partenariat. Trajectoire vers l’emploi - Mme Sonzogni, présidente :Rencontrés lors de la journée des

associations 2011, un temps de présentation mutuelle a eu lieu dans leurs locaux. Un partenariat a été pré-acté.

CLAJ 31 (Comité pour le logement autonome des jeunes de la Haute-Garonne)- Mme Mazier,

coordinatrice. Partenaire dans notre recherche de logements. Ecole de la 2° chance - M. Martin. Des ouvertures seront possibles pour certains de nos jeunes

désirant reprendre des études. Banque alimentaire 31 - Mme Looses, directrice, et M. Barrau, son adjoint. Chaque semaine nous

allons chercher des colis alimentaires que nous redistribuons à nos 3 jeunes hébergés. Secours Populaire 31 - Mme Tareb, secrétaire générale et Mme Lafrançois, psychologue et point

santé. Partenaires notamment pour le vestiaire.


Amicale du nid – Jean-Luc Arnaud et son équipe. Intéressés à ce que nous soyons partenaires pour

les questions de prostitution masculine. APIAF (violences faites aux femmes) – l’équipe. Maison des adolescents :des contacts pris …à approfondir pour un réel partenariat. Centre Toulousain du bénévolat - notre référent : M. Bonnet. Des profils de poste ont été établis

pour permettre au CTB d’aiguiller vers nous les candidats de la façon la plus pertinente possible. Quatre personnes nous ont rejoints en un peu plus d’un an.

Associations Gay, bi, Lesbiennes et Trans : Arc-en-Ciel : Fédération des associations gay, lesbiennes, bisexuelles et transsexuelles - dont

nous sommes membres. CONTACT : Pour le travail de prévention dans le milieu scolaire et la médiation familiale, en

partenariat. AIDES : Avec un projet d’information et de prévention en direction de nos bénévoles et de nos

jeunes. L’Autre Cercle : Pour le partenariat avec des entreprises et la recherche de subventions GEST : Pour les questions liées au genre et à la transidentité Jules et Julies : pour l’ouverture de nos jeunes à la culture, au sport et aux échanges avec d’autres

jeunes…


CONCLUSION

De janvier à décembre 2012, 930 personnes ont pris contact avec l'association Le Refuge, soit une

augmentation de 194 % en un an !! Sur ces demandes, 59 % de ces demandes ont été satisfaites en termes de logement, ce qui représente

une progression significative (22 % en 2011). Cette progression s’explique par le fait de l’obtention de nouveaux appartements (Paris, Toulouse…) ainsi qu’un effort plus important sur les nuitées d’hôtel.

Ne pouvant satisfaire la demande de tous les jeunes, nous les orientons, selon la situation de la

personne, vers d'autres structures. Cependant, les foyers ou les centres d'hébergements ne correspondent pas toujours aux

caractéristiques de notre public, pouvant même devenir dangereux pour certains jeunes, de par un personnel non formé aux problématiques du suicide et de la prise de risques, voire homophobes.

Ainsi, la tentative de suicide chez les jeunes homosexuels n’est pas le résultat d’une particularité

intrinsèque au sujet homosexuel, mais la réponse individuelle à un rejet social dévastateur. Cette situation est sans cesse combattue par les salariés, bénévoles et volontaires du service civique de

la structure afin d’accueillir, écouter, accompagner et aider ces jeunes souvent en errance.


REMERCIEMENTS L'Association Nationale le Refuge remercie ses partenaires et ses financeurs sans qui elle ne pourrait

pas fonctionner.

Les Villes de : Les Conseils Généraux de :

l’Hérault des Bouches-du-Rhône

de Paris

Agde Avignon

Carrières s/ Poissy Lyon

Montpellier Paris

Puteaux Toulouse

Les Régions : Languedoc-Roussillon

PACA Rhône-Alpes Ile-de-France

Les Directions Départementales de la Cohésion Sociale (DDCS) :

Paris Bouches du Rhône

Hérault

Gard Rhône

Val-de-Marne

Les Agences Régionales de Santé (ARS) :

ARS Languedoc-Roussillon ARS PACA

ARS Ile-de-France

Les Fondations :

SFR Randstad

Caisse d’Epargne IBM

Monoprix Aéroports de Paris Bouygues Telecom

Mc Donald’s Julienne Dumeste

Théâtre National des 13 Vents CPAM de Montpellier

Rectorat de l’Académie de Montpellier Laboratoire SANOFI

Mutuelle ADREA Laboratoire Janssen-Cilag

Banque Populaire JC DECAUX

Mme la Députée Martine Billard M. le Député Jacques Domergue

Syndicat National de la Publicité Télévisée Mygaytrip

Agence de communication Tand’M Karine Baudoin, attachée de presse

Merci aussi à tous les adhérents et donateurs qui, par leur adhésion financière, montrent leur soutien

quotidien à notre mission.

Le Conseil d’Administration remercie notamment son président, Nicolas NOGUIER pour ses

conseils avisés, son très grand investissement et son aide perpétuelle à améliorer constamment

l’éthique et la déontologie du Refuge.

Nous n’oublions pas Véronique LESAGE qui brille par son dévouement constant sans compter sa

fidélité, son attachement au travail accompli, le temps et les heures passées au service de l’association.

Sans eux, rien ne serait possible, merci encore.

Nous remercions tous les bénévoles sans qui notre action ne pourrait exister.


Enfin et surtout, l’ensemble des jeunes que nous accompagnons. Le courage et la dignité dont ils font

preuve sont les premières sources de motivation et de satisfaction de notre travail.

Documents

Association nationale Le Refuge€¦ · Rapport d'activités association nationale Le Refuge 2013 Page 2 Témoignage : "Salut le Refuge. Je vous envoie ce message entre deux partiels