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ANEP - 1916100866 Tél: (213) 23.31.21.00 & 01 Fax: (213) 23.31.20.93/94 Face à vos ventes à crédit, tant sur le Marché National qu’à l’international. Avec la CAGEX vos créances entre de bonnes mains. ASSURANCE ASSURANCE CRÉDIT CRÉDIT

ASSURANCEASSURANCE CRÉDIT - CNA...APEC Communication Cité des Annassers II, Bt. B 10, N°02, Kouba, Alger. Tél/fax : (213) 23 70 43 96 Mobile : (213) 555 03 92 23 E-mail : [email protected]

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ANEP - 1916100866

Tél: (213) 23.31.21.00 & 01 Fax: (213) 23.31.20.93/94

Face à vos ventes à crédit, tant sur le Marché National qu’à l’international. Avec la CAGEX vos créances entre de bonnes mains.

ASSURANCEASSURANCE

CRÉDITCRÉDIT

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ANEP - 1916100866

ANEP - 1916100816

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Editorial

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 3

Schémas novateursPar Abdelhakim Benbouabdellah*

2050, ce n’est pas aussi lointain que cela puisse paraitre ! C’est à peine dans trois décennies, soit,

en géopolitique et en économie, un laps équivalent à trois petits clins d’œil dans le cheminement de l’hu-manité… Alors que dire dans le cas de la jeune Nation algérienne ?

La prospective pour un marché est aussi capitale que la bouteille à oxy-gène pour un plongeur qui veut explo-rer réellement les fonds marins. Si le constat est établi pour l’économie na-tionale qu’elle a besoin d’une réelle diversification, celui portant sur les assurances l’est tout autant.

Illustration d’un gap à combler : Selon de récents chiffres gouvernementaux, quelques 23.000 entreprises em-ploient 156.000 personnes dans l’agroalimentaire, qui serait le second secteur créateur de richesses après les hydrocarbures (valeur d’exporta-tions de 370 millions de dollars en 2018, contre 261 millions de dollars en 2017). Pour le plus vaste pays d’Afrique, cela reste très en dessous des attentes et des potentialités. L’exemple de ce secteur qui aurait pu se poser en locomotive de l’économie nationale comme du marché des as-surances, est édifiant. Il y a certaine-ment double urgence à encourager les investissements à grande échelle et à instaurer davantage de rigueur dans les subventions.

La volatilité, ces derniers temps, des prix du baril de pétrole, oscillant entre 50 et 75 dollars US, augure la certi-tude de voir les réserves de change diminuer au fil des ans. Deux ou trois,

tout au plus. L’autre certitude est la suivante : si l’économie nationale ne fait pas sa mue en se diversifiant le plus tôt possible et, surtout, en révo-lutionnant les mentalités de la force du travail et en les amenant à redou-bler d’efforts même en temps de crise et de grève, de dures perspectives pointeront à un horizon des plus proches…

Suivant ce qui est susmentionné rela-tivement aux hydrocarbures, il ressort que le marché national des assu-rances est quasiment dans le même schéma : la volatilité des primes d’as-surance et des rabais qui les accom-pagnent induisent des difficultés et l’impératif de prendre en charge, à temps et dans les délais requis, les sinistres en leur opposant les indem-nisations nécessaires ; et, à terme, influeront sur la solvabilité, elle-même, des sociétés d’assurances les plus fragiles. Là, aussi, la clé de la réussite est la même : diversification et rigueur à tous les niveaux et méca-nismes d’assurances à même d’être au diapason de la bonne gestion des risques.

Si l’on prend uniquement l’incontour-nable retombée du réchauffement cli-matique sur la planète, et des risques Cat-Nat et autres qui en découleront à coups sûrs (inondations, migra-tions, etc.), l’on se rend vite compte de toute l’importance de voir dans les trois décennies à venir un marché national des assurances autrement beaucoup plus imposant qu’il ne l’est au jour d’aujourd’hui.

A. B. *Secrétaire du CNA

Directeur de la PublicationAbdelhakim

Benbouabdellah Directeur de la Rédaction

Younes Hamidouche Rédacteur en Chef

Hamid Rabahi Coordinateur de la Rédaction

Massi Badis Secrétariat de Rédaction

& InfographieYacine Merabet

PublicitéAsma Khenache

Rédaction, Conception et Diffusion

APEC CommunicationCité des Annassers II,

Bt. B 10, N°02, Kouba, Alger. Tél/fax : (213) 23 70 43 96Mobile : (213) 555 03 92 23E-mail : [email protected]

Ont collaboré à ce numéroNoureddine Nebbali

Ezzedine GhlamallahRabea Kerrouche

Salima BenbourenaneNawal BouikniWalid Mazou

Hamza MedakelFatiha AïdAmira F.

Samira B.Fella Midjek

Hached El DjouherS. Dali

Massi BadisLakehal Fatma

La Revue de L’ASSURANCE est une publication du Conseil National des Assurances (CNA), éditée par son

Secrétariat Permanent

CNA : 1 Lot Saïd Hamdine,Bir Mourad Raïs, Alger, Algérie.

Tél : (213) 21 60 52 74 à 76 Fax : (213) 21 60 52 82E-mail: [email protected] Site Web : www.cna.dz

Convention CNA-ANEP-APEC N°22/2018ANEP, 50, Rue Khelifa Boukhalfa, Alger.Tel : 213 (0) 21 23 64 89 / (0) 21 23 83 24

Fax : 213 (0) 21 23 64 90

Les textes publiés et le contenu de cette publication ne représentent pas nécessairement les positions officielles du Conseil National des Assurances.Les articles publiés dans cette revue n’engagent que leurs auteurs. Toute reproduction d’articles ou de photos doit être soumise préalablement à une autorisation.Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis à la rédaction ne sont pas restitués et ne peuvent faire l’objet de réclamation.

Dépôt légal : Janvier 2019 - ISSN : 2253-0096

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MM

AIR

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face à vos ventes à crédit sur le Marché National.Vos créances entre de bonnes mains, grâce à notre police

d’Assurance Crédit Domestique.

face à vos ventes à crédit sur le Marché Local.Vos créances entre de bonnes mains.

Lorem

En plus d’être Assureur Crédit à l’Export , la CAGEX garantit, également, les

ventes à crédit sur le Marché National.

Tél: (213) 23.31.21.00 à 02 Fax: (213) 23.31.20.93/94

Dossier : Assurance crédit

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En plus d’être Assureur Crédit à l’Export , la CAGEX garantit, également, les

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ANEP - 1916100855

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Dossier Assurance Crédit

6 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Assurance crédit

Au-delà de cette définition du Glossaire-international.com, c'est pour pallier à ce problème

que l'assurance crédit a été instaurée. Elle a pour objet de garantir l’assuré contre les risques de défaillance de son client, soit par suite d’insolvabilité dans les conditions définies au contrat, soit relevant de contraintes extérieures (notamment risque politique dans les contrats à l'exportation comportant un crédit client).

Une assurance crédit est fréquemment préconisée par les banquiers, en vue de garantir le remboursement des cré-

dits qu'ils distribuent. Existent plusieurs sortes d'assurances crédits. L'assu-rance décès invalidité (ADI) est la plus usitée lors de la distribution de crédits aux particuliers.

Elle est souscrite par le débiteur au profit du banquier qui est remboursé par l'assureur, en cas de décès de son débiteur. L'assurance crédit est égale-ment indispensable pour les entre-prises qui exercent une activité à ca-ractère international.

Comme toute activité, résume sur le Net le site d’Assurance crédit Monaco,

le crédit commercial présente des risques liés non seulement à la situa-tion financière du débiteur, mais aussi à divers facteurs "non maîtrisés" catas-trophiques ou politiques. L'assurance des crédits commerciaux a pour but de garantir le créancier contre ces risques. L’assurance-crédit est une assurance destinée aux entreprises de toutes tailles (TPE, PME et grands comptes) pour garantir les impayés.

Elle garantit les entreprises ou les banques (elle ne concerne pas les par-ticuliers) contre les défauts de paie-ments d’emprunteurs ou d’acheteurs

Par Fatiha Aïd

Sécurité et compétitivité garantiesNul ne peut douter que la mondialisation de l'économie offre aux entreprises et aux banques de multiples perspectives de croissance. Les risques de défaillance de paiement d'un client sont plus importants, dans le cadre des relations commerciales internationales : solvabilité des entreprises plus difficile à connaître, législation des pays plus ou moins stricte, distance des partenaires...

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 7

survenus pour les motifs suivants : In-solvabilité des débiteurs : c'est-à-dire une situation de l’acheteur où il est dans l’incapacité de payer ses dettes, que cette insolvabilité soit de droit (juri-diquement constatée) ou bien de fait (situation où le paiement, même par-tiel, est improbable). Cette explication, contenue dans une thèse de l’Univer-sité de Béjaia, relève que pour les contraintes extérieures, elles conduisent au non-paiement, notam-ment le risque politique.

En Algérie, il y a différents types d’as-surance crédit comme l’assurance-cré-dit entreprise, l’assurance-crédit agri-cole, l’assurance-crédit à l’exportation, et l’assurance-crédit emprunteur.Quant à la spécificité de l’assurance-crédit, elle se distingue des autres sys-tèmes de couverture, dont le rôle est indéniable en matière de développe-ment de l’économie.

L’affacturage (ou factoring) est une technique en vertu de laquelle une orga-nisation spécialisée, le factor, s’engage par contrat à prendre en charge irrévo-cablement, dès leur naissance, toute ou partie des créances commerciales d’un fournisseur de biens ou de services.

La société perçoit le nominal des créances diminuées de frais et com-missions, en cas d’impayé à l’échéance, le factor assume le risque de crédit. « En Algérie il y a une proximité entre le dispositif de garantie et l’assurance crédit. Actuellement, les dispositifs de garantie jouent un rôle proche de l’as-surance crédit », nous déclare l’ancien ministre des Finances, M. Benkhalfa Abderrahmane.

Selon lui, le marché de l’assurance crédit ne fonctionne pas bien en Algé-rie, comme dans d’autres pays à l’étranger, sauf pour l’assurance crédit à l’export assuré par la CAGEX. « Le

marché de l’assurance crédit devra être évalué en fonction du dispositif de garantie car, actuellement, le marché de garantie limite le travail du marché de l’assurance crédit. Il faut trouver d’autres formules pour mobiliser les fonds pour l’assurance crédit », ajoute M. Benkhalfa. Les Avantages de l’assurance crédit

L’assurance crédit offre des avantages certains parmi lesquels on peut citer la sécurité et la gestion des créances de chaque entreprise qui s’affirme, de plus en plus, comme une fonction stra-tégique. La surveillance du risque client est encore moins maîtrisable par les entreprises, lorsqu’il s’agit de vendre à l’étranger, du fait de l’éloigne-ment du pays de l’acheteur, des diffé-rences de langues, de réglementation, de législation...

Il y a, aussi, la compétitivité car la sous-cription d'une police d'assurance crédit export ouvre généralement à l'exporta-teur les portes du refinancement ban-caire local et lui permet, par consé-

quent, d'assortir ses offres de ventes de conditions de paiement attractives; la compétitivité de ses offres en est substantiellement renforcée. Cet avan-tage profite également à l'opérateur qui commercialise localement ses produits en recourant à l'assurance crédit inter entreprises.

Comme avantage principal, l’assu-rance-crédit est une forme d’assurance qui garantit les entreprises contre les défauts de paiement de leurs débiteurs. Ce mécanisme protège les assurés de la défaillance en chaîne. Elle repose sur une relation tripartite entre l’assu-reur-crédit, le client (l’entreprise four-nisseur assurée) et l’acheteur. La rela-tion entre le fournisseur et l’acheteur entre dans le cadre des relations com-merciales traditionnelles tandis qu’il n’existe pas de relation contractuelle ou commerciale entre l’assureur-crédit et l’acheteur. Lorsque l’assureur couvre une créance, il apprécie le risque qu’elle ne soit pas honorée par l’ache-teur avec lequel son client est en rela-tion commerciale. Il doit donc connaître la situation financière de l’acheteur.

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Dossier Assurance Crédit

8 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

L’assurance crédit marque une hausse, en 2018, en Algérie

Selon la dernière note de conjoncture du Conseil national des assurances (CNA), l’assurance « crédit » marque une légère hausse de 0,4% en 2018 par rapport à la même période de 2017, générée par les sous-banches « Crédit à l'exportation », « Crédit à la consom-mation » et « Insolvabilité générale » avec des taux d’évolutions respectifs 51,2%, 12,8% et 6,8%. Le « Crédit im-mobilier » accuse une régression de 9,9%, en raison de la baisse des cré-dits octroyés par le CPA (dans le cadre du programme LPP) et la BEA avec des taux respectifs de 54% et 19%.Par contre, durant le 4ème trimestre 2018, l’assurance « crédit » marque une baisse de 14,5% par rapport à la même période de 2017, en raison des décroissances constatées au niveau de différentes sous-branches, à savoir « crédit à la consommation » (-63,6%), « insolvabilité générale » (-18,5%) et « crédit hypothécaire » (-14%). En contrepartie, l’assurance « crédit à l'ex-portation » augmente de 54,7%.

Historique de l’assurance crédit

L'assurance-crédit s'est développée dès la fin du 17ème siècle, mais prend son essor en Europe de l'Ouest entre les deux guerres. Plusieurs sociétés se créent, dans chaque pays, certaines gérant, en plus, le risque politique d'as-surance à l'exportation pour le compte des états respectifs, ou encore l'octroi de cautions ou garanties. Dans les an-nées 1990, un important mouvement de concentration du secteur a vu la création de trois grandes sociétés mul-tinationales qui détiennent, à elles seules, plus de 80 % du marché mon-dial : Euler Hermes (anciennement Euler Hermes SFAC) est le numéro 1 mondial de l'assurance-crédit avec 34 % de parts de marché et une présence dans 55 pays. La société est détenue en majorité par le groupe Allianz.

Atradius, numéro 2 du secteur avec 28 % de parts de marché et une présence dans 45 pays. L'actionnaire majoritaire de la société est le groupe espagnol Catalana Occidente.

Coface complète le trio de tête, avec 20 % de parts de marché et une pré-sence étendue dans 67 pays. Coface est une entreprise privée, depuis 1994, qui appartient à Natixis (41%).

Depuis, d'autres acteurs, de taille plus réduite, sont apparus sur le marché : Ducroire SA, active dans l’assurance-crédit, l’émission d’actes de caution et la réassurance acceptée. HCC Interna-tional. Axa Assurcredit, filiale du groupe AXA. Groupama Assurance-Crédit, spécialisé dans l'agro-alimentaire.

Dernièrement, c’est l’assurance crédit entre particulier qui se développe dans le monde. Le prêt entre particuliers, également appelé crédit communau-taire, crédit social, financement partici-patif ou micro-crédit est une pratique très répandue dans l'hexagone. Simple et surtout moins cher, ce type de prêt peut être avantageux aussi bien pour les particuliers préteurs que les parti-culiers emprunteurs.

F.A.

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 9

Assurance crédit

En Algérie, l’assurance-crédit est proposée par les sociétés d’as-surances spécialisées dans les

assurances de personnes ou les assu-rances de dommages. La Société algé-rienne d’assurance (SAA), par exemple, intègre ce produit dans la couverture des biens en assurances de dommages.

Selon l’Union Algérienne des Sociétés d'Assurance et de Réassurance (UAR), existent deux (02) compagnies d’assu-rances habilitées à pratiquer les assu-rances dites « Spécialisées », qui as-surent le « Crédit ». Ces deux compagnies sont la Compagnie Algé-rienne d’Assurance et de Garantie des Exportations (CAGEX) et la Société de Garantie du Crédit Immobilier (SGCI).

Pour cette dernière, les risques liés au crédit immobilier concernent l’incapa-cité définitive de l’emprunteur de pro-céder au remboursement du crédit due essentiellement à la perte de l’emploi, la dégradation de la capacité de rem-boursement, la perte de la deuxième source de revenu (caution, codébiteur), la rupture du ménage dans le cas ou le conjoint est codébiteur et le surendet-tement.

L’assurance insolvabilité de la SGCI couvre l’insolvabilité définitive de l’em-prunteur. Elle est émise au profit de la banque pour la couverture du risque insolvabilité inhérent aux facteurs ci-dessus énumérés.

Les avantages de l’assurance insolva-bilité SGCI sont multiples. Outre la ga-rantie en elle-même, l’assurance insol-vabilité commercialisée par la SGCI offre aux banques d’autres avantages tels que l’augmentation des volumes de crédits, la gestion des risques, l’ac-cès au refinancement hypothécaire et le rehaussement du crédit (un crédit garanti est un crédit de meilleure qua-lité).

Pour la CAGEX, l’assurance crédit à l’exportation comprend l’Assurance Crédit-Police Globale, et l’Assurance Crédit-Police Individuelle. La police globale est destinée aux exportateurs de biens et de services, entretenant des contrats d'affaires ou ventes répé-titives à l'étranger assortis ou non du-rées de crédit. Cette police garantie globalement les ventes réalisées à l'exportation. De ce fait l'assuré confie à la CAGEX l'ensemble de son chiffre d'affaires à l'exportation.

La police individuelle couvre, quant à elle, les opérations ponctuelles d'ex-portation de biens et services, assortie ou non d'une durée de crédit.

Pour les risques couverts, la police in-dividuelle garantit les exportateurs contre le risque de non-paiement des créances détenues sur l'acheteur étranger et résultant d'événements tels que l’insolvabilité ou la carence d'un acheteur privé au titre du risque com-mercial, la survenance d'un risque poli-tique, de catastrophe naturelle, de non transfert ou de la carence d'un ache-teur public, au titre du risque politique et la survenance d'un risque politique, catastrophe naturelle, et non transfert ou de la carence d'un acheteur public, au titre du risque politique.

Il y a aussi l’assurance-crédit domes-tique qui couvre les risques de non-paiement, aux échéances convenues, du montant de factures, dans le cadre de transactions commerciales de biens et/ou de services intégrant dans le pro-cessus de leur facturation ou élabora-tion une valeur ajoutée nationale. Il s’agit de transactions mettant en rela-tion des fournisseurs et des clients ayant la qualité de commerçants, régu-lièrement immatriculés au Centre Na-

Par Fatiha Aïd

Les offres des compagnies algériennes d’assurances L’assurance-crédit, telle que définie et résumée sur le Net (Wikipedia), est une forme très particulière d'assurance qui garantit les entreprises ou les banques contre les défauts de paiement de leurs clients survenus pour des motifs : soit qui sont propres à ces débiteurs (insolvabilité) ; soit relevant de contraintes extérieures (notamment risque politique dans les contrats à l'exportation comportant un crédit client). Ici, l'assurance-crédit est l'une des composantes de l'assurance export.

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Dossier Assurance Crédit

10 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

tional du Registre du Commerce (CNRC).

L’Assurance Globalliance est une formule d’assurance de standard international, expérimentée par la COFACE, en Eu-rope, et lancée par la CAGEX en Algérie.

La police Globale couvre le risque de crédit, soit le non-paiement de la créance résultant de l’insolvabilité du débiteur dans les cas suivants : Avène-ment d’un jugement prononçant sa fail-lite et opposable à l'ensemble judi-ciaire, arrangement amiable préventif de la faillite et opposable à l’ensemble des créances et non-paiement total au partiel de la dette assurée à l'intérieur du délai de trois(03) mois suivant la ré-ception par la CAGEX d'une demande d'intervention émise par l'assuré.

Outre la CAGEX et la SGCI, il y a la

compagnie MACIR Vie qui pratique ce genre de crédit appelé crédit Emprun-teur. Il s’agit d’une assurance obliga-toire et indispensable lors d’un prêt bancaire pour sécuriser et garantir un remboursement notamment les crédits immobiliers d’investissement ou d’ex-ploitation.Pour éviter la transmission de dettes aux ayants droit, MACIR Vie assure l’emprunt en cas de décès, d’invalidité absolue et définitive (I.A.D).

Par ailleurs, la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) offre l’assurance crédit, intégrée dans l’assurance des personnes qui sont gérées par CAARAMA assurances, sa filiale spécialisée en produits et ser-vices d’assurances de personnes.

De son côté, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) veut aller

encore plus loin dans le développe-ment de l’assurance-crédit. La Caisse travaille sur un projet pour aller vers la création d’une coopérative d’épargne et de crédits.

Globalement, l’assurance-crédit pro-tège contre les risques d’impayés do-mestiques et internationaux. Elle as-sure le fournisseur contre le risque d’impayés des biens livrés ou des ser-vices fournis à son client. En outre, l’assureur-crédit informe le fournisseur sur la solvabilité de ses clients.

L’assurance-crédit est une assurance qui protège les entreprises contre le risque d'impayés en leur permettant d’être couvertes et indemnisées en cas de non-paiement de leurs créances commerciales, sur leur marché domes-tique comme à l'export.

F.A.

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 11

Entretien réalisé par Fatiha A.

M. Hadj Mahammed Ahmed, Vice Président chargé des dossiers stratégiques (GAM Assurances)

« Le développement de l’assurance-crédit demeure lié aux encours des crédits immobiliers et à la consommation »

Revue de L'ASSURANCE : Comment percevez-vous le développement de l'assurance-crédit en Algérie ? M. Hadj Mahammed Ahmed : L’évoca-tion de l’assurance-crédit implique la prise en charge par l’assurance, du risque insolvabilité du bénéficiaire de crédit auprès des banques et orga-nismes de crédit, suite à la survenance d’évènements imprévus pouvant être garantis par les compagnies d’assu-rances, notamment le non rembourse-ment des sommes prévues aux échéances du prêt accordé par suite de difficultés financières temporaires ou permanentes (perte d’emploi - fail-lite,…) ou les risques de décès -invali-dité entrainant l’insolvabilité du bénéfi-ciaire de prêt.Dans ce contexte, les formules de ga-rantie les plus connues dans cette branche à l’heure actuelle dans le mar-ché algérien, sont celles se rapportant au risque crédit insolvabilité écono-mique et à l’assurance temporaire - dé-cès/IAD individuelle ou collective à ca-pitaux décroissants (contrat groupe emprunteur).Partant de ce constat, nous pouvons conclure que ces deux types d’assu-rance sont surtout demandées par les banques pour se couvrir vis-à-vis des risques en question. En conséquence, et pour répondre à votre question, le développement de l’assurance-crédit

demeure intimement lié aux encours des crédits immobi-liers et à la consommation consentis par les banques et des politiques macroécono-miques développées par les pouvoirs publics pour encou-rager la consommation des ménages et des entreprises.

Quel rôle pour les compagnies d'as-surances, dans ce sens ?

La relance économique joue un rôle prépondérant dans le développement de ce type d’assurance, dans la me-sure où les objectifs de croissance im-pliquent la stimulation des investisse-ments, de la production intérieure et de la consommation des ménages en biens domestiques issus de la produc-tion nationale (immobilier, véhicules, électroménager,…).Ce contexte favorable incitera les banques à accorder davantage de cré-dits aux agents économiques, en de-mandant plus de garanties crédit insol-vabilité et décès/IAD aux assureurs qui, à leur tour, feront appel aux cou-vertures de leurs réassureurs, compte tenu de l’exposition de ce type d’assu-rance aux risques couverts.En 2017, le chiffre d’affaires réalisé en assurance Décès/invalidité en garantie des crédits notamment immobiliers (prêts CNEP notamment) a été de 5

414 millions DA, soit 40% du chiffre d’affaires en assurances de personnes qui représente, à son tour, 10% du chiffre d’affaires global marché. Notons au passage que ce chiffre d’affaires est, plutôt, le résultat d’une demande générée par une obligation d’assu-rance dictée par les banques, que celui d’un mobile de prévoyance.En assurance-crédit insolvabilité, le chiffre d’affaires a été de 152 Millions DA contre 50 Millions DA seulement, en 2016, soit 1% du chiffre d’affaires réalisé en assurances de dommages. Il a été généré principalement par les opérations de vente des véhicules neufs montés en Algérie. Cette situa-tion ponctuelle nous amène à consta-ter que le développement de l’assu-rance-crédit demeure tributaire d’un rôle plus actif des compagnies d’assu-rances en termes d’offres de couver-tures adéquates, mais, surtout, d’une conjoncture économique stable et pé-renne qui permet aux agents écono-miques de disposer de revenus

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12 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

constants (investissements - emplois) et d’avoir des habitudes de consom-mation durables, susceptibles de gé-nérer une demande volontaire, grâce aux encours de crédits à l’économie et à la consommation mis à leurs disposi-tion par les banques (cercle vertueux).

Le développement de l'assurance-crédit en Algérie s'appuie, avant tout,

sur le degré de connaissance ci-toyenne en culture d'assurance. Êtes-vous de cet avis ?

Je dirai, plutôt, que le développement de cette assurance est le résultat d’une de-mande émanant des banques et des or-ganismes de crédit, qui agissent en qua-lité de prescripteurs, en cherchant à se couvrir contre les risques d’insolvabilité

de leurs clientèles bénéficiaires de prêts.

Comment voyez-vous la promotion de ce type d'assurance en Algérie ?

La promotion de ce type d’assurance est surtout la résultante d’un contexte économique favorable.

F.A.

Dans une déclaration à la Revue de L’ASSURANCE, le directeur général de Trust Assurances,

M. Hadjou Abdelhakim affirme : « Je tiens d'abord à saluer l'initiative, à sa-voir l'organisation de cette journée

d'étude par le Conseil de la concur-rence et l'UAR. Cela, parce que ce sé-minaire a permis aux acteurs du mar-ché des assurances d'expliquer les contraintes que nous vivons au niveau du secteur. Grace à cette journée d'études, nous avons mieux cerné le rôle de ce Conseil, les procédures à suivre et les modalités ainsi que le ni-veau de son intervention pour régler les problèmes de concurrence sur le marché. En second lieu, les acteurs du marché ont bien voulu expliquer que développer un marché commence déjà par son organisation en termes de concurrence, en termes de déontologie et d'éthique. Concernant votre ques-tion sur la concurrence saine au sein du marché, il ya beaucoup de travail à

faire. Il ya beaucoup de rivalité entre secteur public et secteur privé. Je vou-drais parler plutôt d'effet d'éviction des compagnies privées dans certaines si-tuations. Nous avons réclamé à ce qu'il y ait une certaine équité, le respect de la déontologie sur le marché des assu-rances. Les choses évoluent très bien, ces dernières années. Il reste, néan-moins, beaucoup de choses à faire. Ce type de rencontres permettra à tous les acteurs du marché des assurances de se réunir pour la même cause : créer un marché transparent, un marché où il ya une liberté d'action pour tous les acteurs, où toutes les sociétés d'assu-rances peuvent évoluer à l'aise ».

Propos recueillis par S.D

« Pour l'équité sur le marché des assurances »M. Hadjou Abdelhakim, DG de Trust Assurances Algérie

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 13

Entretien réalisé par Samira B.

M. Djemaâ Nabil, Expert international en finances et banques« Un contrat d’assurance crédit emprunteur peut contenir plusieurs garanties »

Revue de L'ASSURANCE : L’assu-rance crédit se développe dans le monde et l’Algérie ne reste pas indif-férente face à cette question. Les compagnies d’assurances, comme les banques, ont un rôle à jouer dans ce sens. En tant qu’expert in-ternational en finances et banques, comment voyez-vous le rôle des banques et compagnies d’assu-rances, en Algérie, concernant le développement de l’assurance cré-dit ?

M. Djemaâ Nabil : L’envi-ronnement économique mondial a subi, ces der-nières années, de pro-fondes mutations. Celles-ci sont liées, notamment, au rôle central joué par les marchés financiers. Dans ce contexte, les banques et les établissements finan-ciers développent, de plus en plus, leurs activités pour accroître leurs résultats. Cette situation se traduit par une prise de risque im-portant par ces derniers. Si, dans le passé, les banques se trouvaient face à des risques générés par leurs activités traditionnelles, en

l’occurrence l’intermédiation du bilan, qui consiste dans les transformations financières, c'est-à-dire utiliser des dé-pôts à courts termes pour financer des projets à long terme ; la banque, comme la compagnie d’assurance, a un rôle important dans la croissance économique. Cela, au vu de son rôle qui consiste en l’octroi des crédits pour les agents économiques, afin de réali-ser leurs projets. Les crédits sont parmi les principales ressources des banques

et le moteur de la création monétaire. La banque doit prêter une attention par-ticulière aux différents risques qui sont multiples et multidimensionnels, aux-quels elle est exposée tout au long de son activité. Elle doit, impérativement, les définir et les identifier, le mieux pos-sible, dans la perspective de les mesu-rer, de les suivre et de les contrôler.D’où l’idée de l’assurance crédit. Au-cune disposition légale n’impose à un emprunteur d’être assuré. L’assurance emprunteur n’est, donc, pas une assu-rance obligatoire. Toutefois, un établis-sement prêteur (banque, …) peut considérer qu’une telle assurance est indispensable pour bénéficier d’un cré-dit et, donc, en faire une condition d’oc-troi de celui-ci.En pratique, une personne sollicitant un crédit à la consommation ne sera que rarement contrainte de s’assurer.À l’inverse, celle sollicitant un crédit immobilier se verra quasi-systémati-quement imposer l’obligation de s’as-surer contre les risques de Décès, de Perte Totale et Irréversible d’Autono-mie en cas d’investissement locatif mais également d’Invalidité et d’Inca-pacité de travail, voire de Perte d’em-ploi, en cas d’acquisition d’une rési-dence principale.

Dans cet entretien, l’expert en finances et banques, M. Djemaâ Nabil parle de l’assurance crédit, en général, et du rôle des banques dans le développement de ce type d’assurance en Algérie, en particulier. Il explique, également, comment sont gérés les contrats d’assurance crédit emprunteur au niveau des banques. Il traite aussi de l’assurance crédit dans un prêt immobilier ainsi que du crédit bancaire.

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Dossier Assurance Crédit

14 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Qu'est-ce que, selon vous, l'assu-rance emprunteur ?

L’assurance emprunteur est une assu-rance qui garantit la prise en charge de tout ou partie des échéances de rem-boursement ou du capital restant dû d’un crédit, en cas de survenance de certains événements, le plus souvent le décès, la perte totale et irréversible d'autonomie, l’invalidité permanente, l’incapacité temporaire de travail et la perte d'emploi.Pour bénéficier d’une telle assurance, il vous sera généralement demandé de remplir un questionnaire de santé ou une déclaration d’état de santé. Au vu des réponses apportées, l’organisme d’assurance peut refuser de vous as-surer en tout ou partie ou augmenter sa tarification.

Quelles garanties peuvent compor-ter un contrat d’assurance emprun-teur ?

Un contrat d’assurance crédit emprun-teur peut contenir plusieurs garanties contre les risques de décès, perte to-tale et irréversible d’autonomie (PTIA, anciennement dénommée Invalidité absolue et définitive - IAD), invalidité permanente (totale ou partielle). Pour la prise de garantie, on entend par ga-rantie « un mécanisme permettant de protéger un créancier contre une perte pécuniaire. » La première fonction de la garantie est qu’elle permet de dimi-nuer l’exposition effective au risque. L’utilisation des garanties répond, éga-lement, à l’objectif de limiter le coût de la défaillance, puisqu’elles constituent une alternative à l’augmentation des taux d’intérêts. Elles offrent l’avantage de procurer une protection, en cas de défaillance éventuelle, tout en limitant la hausse des taux d’intérêt. Quant à la nature des garanties, une banque re-quiert des garanties, afin de se proté-

ger en cas de défaillance de l’emprun-teur et selon des modalités diverses. En second lieu, il y a les garanties per-sonnelles. La garantie personnelle est constituée par l’engagement d’une ou plusieurs personnes physiques ou mo-rales, au profit d’un créancier, de se substituer à un débiteurs principal. S’il y a incapacité temporaire de travail (totale ou partielle), ou une perte d’em-ploi, celui-ci, ne respecte pas ses obli-gations à l’échéance. Autrement dit, il s’engage à satisfaire l’obligation si, le débiteur n’y satisfait pas. Elles sont données par un tiers, dans le cadre de cautionnement au d’aval. Il est très fré-quent dans le cadre du crédit à des PME que le banquier demande la cau-tion solidaire du ou des dirigeants de l’entreprise, afin d’éviter de se s’avoir opposé une responsabilité financière limitée aux apports et d’inviter les diri-geants à gérer l’entreprise, dans l’ob-jectif de rembourser les créanciersTroisièmement, les garanties réelles. La garantie réelle consiste en l’affecta-tion d’un bien, meuble ou immeuble, en garantie d’une dette. Ce bien peut ap-partenir au débiteur, lui-même, ou être engagé par un tiers. Divers biens peuvent être constitués en garantie, notamment les immeubles, les fonds de commerce et sous conditions, le matériel, les marchandises, les valeurs mobilières et les créances. Elles portent sur des biens et prennent la forme d’hypothèques, lorsqu‘un im-meuble est affecté à l’acquittement d’une obligation, de gage lorsque des biens meubles sont donnés en garan-tie avec droit de rétention du créancier ou de nantissement, lorsque le créan-cier n’a pas de droit de rétention. Les règles en matière de prise de garanties doivent être clairement formalisées : contrats assurant la sécurité juridique de l’opération, la définition des cas où les garanties sont obligatoires et les taux de couvertures.

L'assurance crédit joue un rôle im-portant dans un prêt immobilier. Qu’en est-il, en Algérie ?

Détenir une assurance emprunteur est devenu une condition obligatoire pour quiconque voudrait emprunter de l’argent dans les établissements financiers. Quels en sont alors les avantages ?Cette assurance prendra en charge, to-talement ou partiellement, le paiement des mensualités en cas d’incapacité temporaire ou définitive de l’emprunteur à payer ces dernières. Les accidents causant l’invalidité de l’emprunteur ou le chômage arrivant souvent sans crier gare, la souscription d’une assurance emprunteur est ainsi devenue une exi-gence des banques d’emprunt avant d’octroyer un prêt immobilier, cette assu-rance à durée égale au prêt permettra à la banque de s’assurer du rembourse-ment continu du prêt jusqu’au terme du remboursement.

Le crédit bancaire est l’un des moyens les plus importants du finan-cement de l’économie. Il joue un rôle important dans le développement de l’activité économique. Quel com-mentaire faites-vous, à ce sujet ?

D’une façon générale, le crédit résulte de la combinaison de trois caractéris-tiques : Le temps ou le délai pendant lequel le bénéficiaire dispose des fonds prêtés ; la confiance faite par le créan-cier au débiteur ; la promesse de resti-tution des fonds prêtés. La première caractéristique du crédit est la notion du temps, c'est-à-dire l’incertitude. Ain-si, il est possible qu’une société ne ré-vèle aucun risque de défaillance au moment de l’octroi d’un crédit, moyen ou long terme, mais ce dernier peut se révéler dans l’avenir. La deuxième ca-ractéristique du crédit est la confiance entre créanciers et débiteurs et se ren-force grâce à la parfaite connaissance

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 15

qu’elles acquièrent, mutuellement les unes et les autres. La troisième caractéristique du crédit est la promesse de restitution des fonds prêtés. Les risques inhérents à ce point découlent des deux points pré-cédents. Si, une évolution défavorable se produit dans le temps ou que le dé-biteur ne respecte pas la confiance du créancier, le risque de non rembourse-ment peut se réaliser. Généralement, une opération du crédit considérée, du point de vue du prêteur, est une opéra-tion risquée qui suppose du crédit tota-lement exempt de risque, quelles que soient les garanties dont il est assorti. Le risque est, pratiquement, inespé-rable du crédit. S’agissant des différents types du cré-dit bancaire, et vue la diversité des be-soins des agents économiques, nous pouvons distinguer plusieurs types du crédit, à savoir :Le crédit d’exploitation qui permet aux entreprises de couvrir, en temps, leurs besoins de trésorerie, en finançant l’actif circulant du bilan, plus précisé-ment les valeurs d’exploitation et/ou réalisable. Il sert, généralement, à lui procurer des liquidités ; de façon à pourvoir assurer des paiements à court terme, dans l’attente de recouvrement de créance facturée. Ces liquidités sont soumises aux variations saison-nières ou conjoncturelles. Les crédits à courts termes ou les crédits d’exploita-tions peuvent être subdivisés en deux catégories, à savoir :Les crédits par caisse qui sont consi-dérés comme crédit à court terme et les crédits qui impliquent un décaisse-ment de la part du banquier en faveur de son client et qui lui permet d’équili-brer sa trésorerie à court terme. Les crédits par caisse globaux per-mettent à l’entreprise d’équilibrer sa trésorerie en finançant de son actif cir-culant (stocks et créances), sans qu’il soit affecté à un besoin bien précis.

Les besoins couverts par ces concours sont dus, essentiellement, à la diffé-rence en montant et dans le temps, entre les recettes et les dépenses d’ex-ploitations réalisées dans le temps. Leur importance relative dépend direc-tement de la durée du cycle de produc-tion et/ou stockage, de phénomènes accidentels tels que les retards livrai-sons et de facturations et, également, le caractère saisonnier de l’activité. Ces crédits sont assez souples et tech-niquement simples, mais ils repré-sentent un grand risque pour la banque, en matière de suivi de leur utilisation. On distingue plusieurs crédits par caisse globaux, qui sont la facilité de caisse qui est « un concours bancaire consenti à l’entreprise, destiné à faire face à une insuffisance momentanée de trésorerie due à un décalage de courte durée entre les dépenses et les recettes. Cette situation se produit, gé-néralement, vers la fin de chaque mois, à l’occasion des échéances fournis-seurs, des paies du personnel, règle-ment de la TVA, etc.»La facilité de caisse est accordée à l’entreprise lorsqu’elle a besoin de faire face à une gêne momentanée de tré-sorerie. Cette autorisation est accor-dée pour une période donnée, jusqu’à une date limite à partir de laquelle l’au-torisation tombe et nécessite une nou-velle étude (autorisations des banques, à la lecture des résultats de l’entreprise grâce aux documents comptables que les dirigeants leur auront remis). Bien qu’ayant, généralement, une validité annuelle, elle ne doit être utilisée que pour une période très limitée (échéance de fin du mois, par exemple). Elle ré-pond aux besoins de financements dus au décalage des entrées et sorties de fonds, son remboursement est assuré, chaque mois, par les rentrées déca-lées. Elle est le financement par excel-lence de la partie fluctuante des be-soins en fonds de roulement.

Son montant dépasse rarement un mois du chiffre d’affaire.

Quels sont les risques du crédit ?

Le risque du crédit constitue le risque fondamental de toute activité bancaire. Il est le premier risque auquel la banque peut se confronter. Le risque du crédit, appelé aussi « le risque du contrepartie » qui désigne le risque de défaut des clients, veut dire le risque de perte consécutive au dé-faut d'un emprunteur face à ses obliga-tions. Un risque de contrepartie est « un risque de défaillance d’une contre-partie (clients, établissement du crédit) sur la quelle l’établissement du crédit qui détient une créance ou tout autre engagement de même nature ». Le banquier doit faire face au risque de non-remboursement de la part de cer-tains emprunteurs. Lorsque la banque octroie du crédit, elle pose un acte de confiance, vis-à-vis, du débiteur. Faire crédit, c'est, essentiellement, faire confiance : la banque croit au rembour-sement ultérieur, mais il n'y a jamais de certitude absolue que le débiteur rem-boursera bien dans les délais conve-nus. D'où, le risque du crédit, c'est le risque d'insolvabilité du débiteur : la banque doit, donc, bien examiner la solvabilité de son client. Une personne est considérée comme solvable, lorsque la banque peut conclure du dossier introduit que cette personne pourra respecter ses obligations. Cela, signifie que le bénéficiaire du crédit sera capable de rembourser les sommes d'argent empruntées ainsi que les intérêts, selon les conditions reprises dans le contrat du crédit. Une évaluation correcte du risque du crédit exige une connaissance approfondie des entreprises et des dirigeants ainsi que de l'environnement économique.

S.B.

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16 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Entretien réalisé par Amira F.

M. Mourad El Besseghi, expert financier« L'assurance-crédit sécurise et contribue surtout à la promotion des exportations »

Revue de L'ASSURANCE : L’assu-rance crédit se fait timidement une place au niveau des compagnies d’assurances en Algérie. A votre avis, quelle est la situation actuelle de ce marché ? M. El Besseghi Mourad : D’une manière générale, le marché des assurances en Algérie est caractérisé par un taux de pénétration faible, eu égard au po-tentiel assurable. Il est de moins de 1% par rapport au PIB, ce qui classe l’Al-gérie bien en deçà de la moyenne en Afrique qui est de 2,8% et loin derrière nos voisins immédiats. A titre d’exemple, en 2017 le Maroc avait un taux de pénétration de 3,49% et la Tu-nisie 2,04 %, soit quasiment plus du

double, selon les données publiées dans « Atlas magazine » de juillet 2018.Ce faible niveau du marché national des assurances, en comparaison du potentiel assurables, est dû à l’absence de diversification des produits propo-sés et au manque d’exploration d’autres domaines pour élargir l'activité de l'assurance en Algérie.En effet, la structure du portefeuille des assurances de dommages est large-ment dominé par l’assurance automo-bile et l’assurance des grands risques industriels, qui totalisent, à eux deux, 88% du volume global des primes émises qui est de 142,6 milliards de dinars en 2018, selon la dernière note de conjoncture du Conseil National des Assurances.La branche «Risques agricoles» peinent à se frayer un chemin et connait une régression, en 2018, de 5%. Il faut dire que, dans ce créneau, le volume capté est dérisoire par rapport à ce qui devrait l’être. L’assurance-crédit est également à la traine, eu égard à l’importance de la matière assurable et en dépit d’une lé-gère hausse de 0,4% par rapport à la même période de 2017. Cette hausse est observée en particulier dans les sous-banches « Crédit à l'exportation»,

« Crédit à la consommation » et « In-solvabilité générale ». Par contre, le « Crédit immobilier » accuse une régres-sion de 9,9%, en raison de la baisse des crédits bancaires.La seconde catégorie d’assurance, re-présentée par la branche assurance de personnes, a également reculé durant l’exercice 2018 de plus de 10,5% par rapport à la même période de l’exer-cice précédent, baisse qui concerne toutes les branches à l’exception de la branche « accident ».

Comment les compagnies doivent-elles se comporter avec ce type d’as-surance ?

Elles doivent inventer de nouvelles couvertures et soutenir les produits par une communication ciblée. La marge de croissance est tellement importante que tout est en faveur d’un développe-ment important, d’autant que le marché est suffisamment bien protégé adminis-trativement. Mais, cette protection arti-ficielle et administrative a tendance à se fondre dans la mondialisation. Elle ne saurait durer dans le temps, et les « verrous » sauteront un jour ou l’autre. En fait, la meilleure protection se trouve dans la capacité des assureurs à ren-forcer leur compétitive et à conquérir

Dans cet entretien, l’expert financier Mourad El Besseghi donne son avis sur le développement de l’assurance crédit en Algérie. Selon lui, les compagnies d’assurances doivent inventer de nouvelles couvertures et soutenir les produits par une communication ciblée.

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 17

tous ces espaces qui sont carrément vierges. D’ailleurs, le secteur est par-tiellement ouvert avec la présence de divers secteurs juridiques (sociétés publiques, privées nationales, privées étrangères, et également des sociétés en partenariat avec de grandes com-pagnies internationales d'assurance).Pour réussir dans la diversification du marché des assurances, il est primor-dial d’améliorer en permanence la qua-lité des services offerts aux assurés et de la poursuite des efforts de la moder-nisation du secteur. L’informatisation, la digitalisation, la communication sont des aspects qu’il faut en permanence remettre en cause, tant les évolutions technologiques sont régulières. Le produit assurance-crédit à l'export est en hausse. Pourquoi, à votre avis ?

L'assurance-crédit est un mécanisme de couverture des risques liés aux opé-rations d’exportation et transactions commerciales avec l’étranger. Elle s’impose en tant que produit d’assu-rances, parce qu’elle facilite la relation entre les différents intervenants (four-nisseurs, acheteurs, banques, etc.) dans une transaction internationale. Elle sécurise et contribue à la promo-tion des exportations et, en consé-quence, à la croissance économique.Ce type d’assurance a connu une hausse qui est principalement due à la prise de conscience des exportateurs de la nécessité de se couvrir contre tous les aléas du commerce international. En Algérie, la compagnie d'Assurance et de Garantie des Exportations (CAGEX) a été créée en 1996, afin d’appuyer les exportations avec des mesures d’accompagnement telles que les informations sur les marchés extérieurs.Dans cette branche, il y a aussi l’assu-rance-crédit à la consommation qui

connait aussi une sen-sible augmentation de-puis quelques années. Nonobstant, la protec-tion de l'emprunteur et le co-emprunteur contre les « accidents de la vie », elle permet de sécuri-ser la relation entre les deux parties. La remise en place du crédit à la consommation, depuis quelques années, a per-mis à ce créneau de se développer dans des proportions non négli-geables.

L’assurance crédit agri-cole peine à forger sa place au niveau des sociétés d'assu-rances. Pourquoi, selon vous ?

En Algérie, selon les statistiques, l’agri-culture présente entre 8 et 12% du PIB. Elle occupe plus de deux millions de personnes et fait vivre plus de 20% de la population.

Comparée aux autres secteurs de l’économie, l’agriculture présente cer-taines spécificités ; elle est exposée à des risques d’exploitation particuliers concernant les cultures engendrées, essentiellement, par les aléas clima-tiques et les catastrophes naturelles sans négliger, bien sûr, les maladies qui peuvent aussi nuire considérable-ment à la production et, par consé-quent, au revenu et au bien-être des agriculteurs.Des stratégies s’imposent pour faire face, ou du moins réduire les consé-quences des risques auxquels sont exposés les agriculteurs et dont l’inter-vention des pouvoirs publics est incon-tournable. L’une des stratégies à mettre en œuvre et à promouvoir reste les programmes d’assurance qui peuvent apporter des opportunités

pour gérer efficacement les risques dans ce secteur vital.C’est la combinaison de trois facteurs qui peut expliquer ce faible engoue-ment des agriculteurs à se couvrir contre les risques qui sont souvent na-turels : l’inculture pour les produits d’assurances agricoles chez les agri-culteurs, le manque d’agressivité des offreurs de ces produits et les tarifs qui sont relativement élevés dans un sec-teur ou la chasse aux coûts de produc-tion est primordial. Pourtant avec les réseaux directs des 23 compagnies d’assurances et le réseau dense des intermédiaires, composé de 1340 agents généraux et 37 courtiers, le ré-seau global du marché est suffisam-ment épaissi et devrait être en mesure de développer toute une stratégie of-fensive. Malgré l’importance que revêt le sec-teur, l’assurance agricole demeure, toujours, le concept oublié des straté-gies élaborées (subvention et aide, catastrophes naturelles, séche-resse,…) au profit du secteur pour sa modernisation et sa mise à niveau.

A.F.

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18 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Par Lakehal Fatma

Mme Khelifa Hana, Directrice du Pôle Commercial Retail de la Banque Société Générale Algérie

« Hormis l’assurance insolvabilité, qui a montré ses limites, les autres produits répondent globalement à nos attentes »

Revue de L'ASSURANCE : Mme Kheli-fa Hana, quels sont les produits de crédits proposées par votre banque ? Mme Khelifa Hana : Les crédits propo-sés par Société Générale Algérie, dans le cadre des dispositifs législatifs et ré-glementaires, couvrent la plupart des besoins de nos clients qu’ils soient par-ticuliers, à travers les crédits à la consommation et les crédits immobi-liers ou professionnels et/ou entre-

prises, à travers les crédits d’exploita-tion et d’investissement dont le leasing. Quelles sont les garanties exigées des demandeurs de crédits ? Selon, la forme du crédit octroyé, son objet et la qualité du bénéficiaire (par-ticulier, professionnel ou entreprise), il existe différentes garanties person-nelles, réelles et assurances. L’assurance fait-elle partie des ga-ranties ? Oui, au-delà des assurances-crédits (FGAR et SGCI) citées ci-dessous, il existe, selon la forme du crédit octroyé, d’autres types tels que l’assurance em-prunteurs couvrant les bénéficiaires et leurs ayants droit en cas de décès ou d’invalidité ainsi que les assurances multirisques (Professionnel, Habitation et Catastrophe Naturelles) couvrant les biens et équipements financés. Quels sont les crédits pour lesquels vous exigez un contrat d’assurance ? Tous les crédits octroyés par la banque aux particuliers, aux professionnels et

aux entreprises, nécessitent potentiel-lement une couverture par une assu-rance adéquate, que ce soit dans la branche vie ou dommage Avez-vous signé des conventions avec des sociétés d’assurances ? Lesquelles et pour quels crédits ? Société Générale Algérie a effective-ment signé une convention de distribu-tion de produits de bancassurance, dans les branches Vie et Dommage, avec son partenaire AXA Assurance Algérie. Cette convention permet à la banque de distribuer des produits d’as-surance aux personnes demandeurs de crédits couvrant les personnes elles-mêmes et/ou les biens mobiliers et immobiliers objets de financement accordés par la banque. Que pensez-vous des produits d’as-surance-crédit que les sociétés d’assurances vous proposent ? Ré-pondent-ils à vos attentes ? Des améliorations à porter ? Hormis l’assurance insolvabilité, qui a montré ses limites en termes de taux de couverture et modalité de mise en

La Société Générale Algérie est l’une des banques actives sur le marché national du crédit. Sa Directrice du Pôle Commercial Retail, Mme Khelifa Hana, explique, dans cet entretien, l’intérêt de l’assurance-crédit pour les banques. Elle donne aussi son avis sur les produits d’assurance-crédit proposés par les sociétés d’assurance.

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jeu, les autres produits d’assurance vie ou dommage proposés aujourd’hui par les différentes compagnies sur la place répondent globalement à nos attentes en matière de couverture. Ceci dit, l’offre actuelle des produits d’assurance n’est pas aussi riche et variée que ce qui existe sur d’autres marchés plus matures, notamment dans les pays voisins et le marché de l’UE. Y a-t-il d’autres produits que vous souhaitez que les sociétés d’assu-rances vous proposent ? Mis à part les produits d’assurances ayant un lien direct avec un crédit, d’autres formes de couverture peuvent venir étoffer l’offre assurance actuelle en Algérie. Il s’agit de produits plus spécifiques susceptibles d’intéresser les clients d’une banque telles que les assurances complémentaires retraite ou santé ainsi que les extensions de garanties des biens et équipement fai-sant l’objet d’un financement bancaire ou pas. Voulez-vous ajouter quelque chose ? Dans un marché ou le taux de pénétra-tion des assurances reste extrême-ment faible, la distribution des produits d’assurance via le canal bancaire est, aujourd’hui plus que jamais, un levier majeur pour le développement de ce secteur en Algérie. Ceci permettra aux compagnies d’assurance d’augmenter considérablement leurs parts de mar-ché et aux banques d’avoir les bonnes couvertures de ses actifs. Bien évidemment, banquiers et assu-reurs doivent œuvrer de concert sans perdre de vue l’objectif ultime qui est la satisfaction de leurs clients communs.

L.F.

Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 19

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20 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Assurance Crédit dans le monde

Un marché très porteurLes compagnies d’assurances, à l’étranger, donnent une grande importance à l’assurance crédit. La raison est que ce type d’assurance est très bénéfique pour la majorité d’entre elles.

En Europe, trois grandes sociétés se partagent actuellement plus de 80% du marché mondial de

cette branche d’assurances. Ces com-pagnies sont, surtout, localisées en Europe de l’Ouest.

Il y a Euler Hermes, n°1 mondial de l’assurance-crédit avec 36,4 % de parts de marché (présence dans 55 pays et un Chiffre d’affaires - CA- de 2015 : 2.2638 millions d’euros). En-suite, arrive en seconde place Atra-dius, avec 24 % de parts de marché (présence dans 50 pays, CA 2017 : 1.8 milliard d’euros, taux de sinistralité de 41,7%, résultat net de 186,2 millions €, Fonds Propres de 1 753 M€, soit un total des créances garanties : 597 Mil-liards €). Il y a, enfin, en troisième posi-tion, la COFACE avec 19,6 % de parts de marché (présence dans 65 pays, CA 2015 : 1.490 millions d’euros).

D’autres acteurs de l’assurance inter-viennent sur ce marché comme AIG, leader en produits d’excédent de pertes (Excess of Loss), Axa Assurcredit n°4 du marché français, filiale du groupe AXA., CESCE, n°6 du marché français et 4ème mondial de l’assurance crédit. Credendo Group n°4 du marché euro-péen, anciennement Ducroire et Grou-pama Assurance-Crédit, spécialisé sur le secteur de l’agro-alimentaire.

En France, par exemple, le marché de l’Assurance Crédit est estimé à plus de 6 milliards d’euros et couvre plus de

300 milliards d’euros de créances com-merciales. En 2010, vingt mille (20.000) sociétés ont souscrit un contrat d’Assu-rance Crédit. Ces contrats prennent en charge entre 20 et 25 % du crédit inter-entreprises en France, dont l’encours est estimé à 650 milliards d’euros. L’encours couvert par les assureurs-crédit en France est de l’ordre de 130 à 160 milliards d’euros.

Le montant du Crédit inter-entreprises peut être estimé, en France, à 700 mil-liards d'euros. Le crédit clients repré-sente, en moyenne, 20 % du bilan des entreprises, chiffre élevé non pas du fait d'une faible proportion des fonds propres des entreprises françaises (su-jet qui n’est plus vraiment d’actualité contrairement à la situation des années 1990) mais, du fait d’une relative faible part de la dette financière dans les bi-lans des entreprises, comme le relève

la Revue de L’Association des anciens élèves et diplômés de l’école polytech-nique de Paris.

Toutefois, historiquement parlant et selon le site web « wikimemoires.net », le premier véritable théoricien de l’as-surance-crédit fut un Italien du nom de Sanguinetti, qui en 1839 publia à Li-vourne un ouvrage intitulé « Essai d’une nouvelle théorie pour appliquer le système des assurances aux dom-mages des faillites ». La mémoire de cet économiste s’était perdue, et son nom, même son prénom étaient igno-rés ; il n’était cité que par quelques rares auteurs d’ailleurs anciens. Son ouvrage lui-même était devenu introu-vable. Sanguinetti est le premier théori-cien qui a pensé qu’il était possible d’adopter, pour garantir les créances, le double principe fondamental de l’as-surance, la mutualité des risques et la recherche des statistiques destinées à

Par Fatiha Aïd

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Dossier

établir les taux de prime. Il était le pre-mier économiste à avoir abordé scien-tifiquement l’assurance-crédit.

Toujours selon le même site web trai-tant, dans ce cas précis, de « L’histoire des compagnies d'assurance-crédit en Europe », il est indiqué qu’en Alle-magne, l’assurance était conçue comme une garantie complémentaire en faveur de la banque. En 1898, la compagnie Hanseatische see und All-gemeine versicherungs gesellschaft, fondée en 1885, a abordé l’assurance-crédit, et elle a absorbé rapidement la succursale de Hambourg de l’Ocean, la compagnie anglaise.

Au Etats-Unis, entre 1885 et 1886, trois Etats en Amérique, New York, New jersey et Louisiane permirent la fondation des compagnies d’assu-rance-crédit.

En Afrique, l’assurance crédit est por-tée par la dynamique du redressement économique que connaît le continent depuis les années 2000. Le marché de l’assurance en Afrique est en pleine res-tructuration. Bien que de dimensions

encore réduites, il a un taux de pro-gression plus élevé que celui des pays industrialisés.En dehors de l’Afrique du Sud, les re-venus financiers des compagnies sont faibles mais les résultats techniques sont généralement meilleurs que ceux du reste du monde.

L’assurance crédit est également en plein essor avec l’installation de diffé-rentes compagnies étrangères comme la Coface qui s’est installée en Algérie, en Egypte, etc.

En conclusion, les spécialistes dé-gagent quatre grandes théories : l’as-surance-crédit s’intègre dans le méca-nisme général de l’assurance et n’a pas d’individualité propre. L’assurance-crédit est un mécanisme original n’ayant que de très lointains rapports, aussi bien avec la banque qu’avec l’as-surance. L’assurance-crédit doit être considérée comme une garantie per-mettant aux banques de conforter les crédits qu’elles octroient et la garantie du crédit est un service public destiné à favoriser le commerce, et, en particu-lier, le commerce d’exportation.

Enfin, les spécialistes notent le rôle stabilisateur du Crédit interentreprises, qui se dilate et se contracte au gré de la conjoncture, rôle que remplit beau-coup moins bien le crédit bancaire et, encore moins, le financement obliga-taire. Mais, en cas de choc transversal et majeur, l’élastique se tend jusqu’à la rupture et fait courir le risque d’une pro-pagation systémique. Dans ce cas, les défauts de paiement se multiplient et les entreprises, affolées, coupent radi-calement leur crédit client, voulant le plus possible être payées comptant. L’assureur crédit, de par son rôle disci-plinaire, restreint certes l’amplitude de l’élastique en temps normal mais limite, aussi, le risque d’une rupture de la chaîne de paiements. En ce sens pré-cis, et comme le relève l’un des expert de la société multinationale « au group », spécialisée dans le courtage et le conseil, l’assurance crédit contribue à la stabilité du système. Un monde de crédit interentreprises sans assurance crédit serait, probablement, plus brutal et amplificateur de crise qu’il ne l’est aujourd’hui.

F.A.

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 21

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Dossier Assurance Crédit - Agricole

22 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

CNMA et sa filiale Le Mutualiste

Assurance crédit agricole et Assurance Remboursement Crédit « ARC »Au Nord comme au Sud de la planète, relève un document de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde, les agriculteurs sont confrontés à de nombreux risques pouvant provoquer des pertes de récoltes et des baisses importantes de leurs revenus. Ces sinistres, lorsqu’ils sont de grande ampleur, peuvent menacer la sécurité alimentaire à l’échelle locale, nationale voire internationale.

Et à cette Fondation de pour-suivre en indiquant que les agri-cultures familiales des pays en

développement sont les plus vulné-rables aux calamités agricoles, notam-ment celles liées au climat comme les sécheresses ou les inondations. Dans ce contexte, l’assurance représente l’un des outils mobilisables pour per-mettre une meilleure gestion de ces risques. Cependant, si l’assurance agricole est diffusée à grande échelle dans les pays du Nord, de nombreux agriculteurs n’y ont pas accès dans les pays du Sud.

Pourtant la contribution de l’agriculture à l’économie est significative puisqu’elle fournit entre 8 et 12 % du PIB, avec

une surface agricole utile de 8 500 000 hectares. Parler de l’assurance agri-cole nous mène, souvent, à évoquer l’assurance crédit agricole. Et sur ce point, il y a l’exemple de la Caisse na-tionale de mutualité agricole (CNMA) qui reste la principale compagnie gé-rant l’assurance agricole en Algérie.

Les produits d’assurance de la CNMA couvrent les cultures suivantes : grandes cultures (grêle, incendie des récoltes) ; maraîchage (grêle), la pomme de terre et la tomate industrielle bénéficiant d’une assurance multirisque (grêle, gel, tempête, inondation, siroc-co) ; cultures sous serres - maraîchage, fleurs (assurance multirisque grêle, gel, tempête, inondation, neige, incendie) ;

arboriculture - palmier dattier, arbres fruitiers, agrumes, oliviers - et vignes (assurance multirisque grêle, gel, tem-pête, inondation, sirocco). En outre, des couvertures sont proposées pour la mortalité des animaux, les bâtiments et matériels et la responsabilité civile.

En fait, le lancement des microcrédits dans le secteur de l’agriculture a pous-sé certains agriculteurs à penser au recours à l’assurance crédit agricole. Il faut reconnaitre qu’une grande partie des petits exploitants et d’éleveurs, es-timée à près de 80% des agriculteurs, n’ont pas les conditions et garanties d’accès au financement bancaire, no-tamment celles liées à l’assurance agricole.

Par Fatiha Aïd

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 23

L’assurance crédit agricole conjugue, en fait, une approche spécialisée des métiers de l’assurance (de personnes, dommages, emprunteurs), un modèle de bancassurance intégré.

Le lancement des microcrédits pous-sera l’assurance crédit agricole vers le haut

En 2018, la Caisse nationale de mu-tualité agricole (CNMA) avait annoncé qu’elle préparait un projet pour la mise en place d’une coopérative d’épargne et de crédits, qui sera allouée au finan-cement de petits projets agricoles, et renforcer donc l’assurance crédit agri-cole.

« Nous sommes en train d’élaborer un nouveau produit qui est l’assurance cré-dit intitulé l’Assurance Remboursement Crédit «ARC» au niveau de le Mutua-liste. C’est un dossier qui concerne les créances auprès des banques. Récem-ment nous avons reçu le visa pour le lancement de ce produit », nous confie M. Attmane Elakeb Kamel, directeur général de la société d’assurances de

personnes Le Mutualiste, qui ajoute : «ce nouveau produit touche toutes les franges de la population et certaine-ment comme on est issu de la CNMA, notre distributeur exclusif sur le terri-toire national à travers les caisses ré-gionales, une fois le produit sera mis en place à travers le réseau de distri-bution il sera vendu préalablement aux agriculteurs et au monde rural. Il concerne les crédits, les microcrédits de moyen et long terme ».

Il est à noter que Le Mutualiste, filiale de la CNMA, est une société d'assu-rance à forme mutuelle spécialisée dans les produits d'assurances des personnes. Le Mutualiste, doté d'un fonds d'établissement de 800 millions de dinars, a été agréé en 2012 par le ministre des Finances.

Opérant sur un marché à fort potentiel de développement, Le Mutualiste en-tend devenir un acteur de l'essor de ce marché en activant sur les segments Entreprises et Particuliers en offrant des couvertures adaptables et modu-lables.

Ainsi, Le Mutualiste ambi-tionne d'accompagner ses sociétaires dans leur vie pro-fessionnelle et vie privée en les protégeant, ainsi que leur famille, contre les consé-quences des aléas de la vie à la suite d'un accident ou d'une maladie.

Le Mutualiste privilégie les agriculteurs, les salariés de l'agro-industrie, de l'agro-ali-mentaire, les professions libé-rales liées à l'agriculture (vé-térinaires, ingénieurs et techniciens), aux distributeurs de produits agricoles (ma-chines, produits phytosani-taires).

La BADR et le FGA au côté des agriculteurs

Le Fonds de garantie agricole (FGA), a été créé pour couvrir les financements accordés par la banque BADR au sec-teur de l’agriculture.

Jusque-là, les risques couverts sont adossés aux ressources propres de la Caisse, limitant, donc, ses capacités d’engagement. Doté d’une enveloppe de 20 milliards de dinars, le FGA couvre ainsi les crédits que la BADR octroi aux exploitations agricoles, agri-culteurs, éleveurs et autres entreprises intervenant dans la production, la transformation et les services agroali-mentaires. Cette couverture de prêts concerne les opérateurs exerçant à titre individuel ou organisés en coopératives, groupe-ments professionnels, associations ou fédérations. Tous les crédits agricoles, tels que Rfig, Ettahadi, et le fédératif sont, conformément aux dispositions de la LFC 2011, garantis par ce Fonds.

F.A.

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Dossier Assurance Crédit - Entreprise

24 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Assurance crédit entreprise

Limiter ses potentielles pertesPour une efficace protection contre les conséquences qu’engendrent en général les factures impayées, de plus en plus d’entreprises se tournent vers l’assurance crédit. En dehors du fait qu’elle permet aux entreprises qui y ont souscrit de sécuriser, le mieux possible, le poste client, l’assurance crédit est aussi une solution qui leur assure une croissance durable sur le long terme. L’assurance crédit peut être définie comme étant une assurance qui offre une garantie contre divers risques à une entreprise lorsque cette dernière se retrouve confrontée au non-paiement de ses créances commerciales.

L’assurance crédit entreprise offre, par ailleurs, la possibilité aux sociétés de bénéficier de

quatre différents services, à savoir la prévention du risque des impayés ; la surveillance des clients ; la gestion de tous les impayés ; et l’indemnisation des divers impayés.Pour qu’une entreprise puisse déve-lopper au mieux ses activités, il est in-dispensable qu’elle anticipe les risques d’impayés tout en assurant une pré-vention efficace du risque client, sur-tout au sein d’une imprévisible conjonc-ture économique. En Europe, notamment en France, les impayés sont généralement causés par la dé-faillance d’une entreprise sur quatre, indique le site indicerh.net. Le recours à une assurance crédit s’avère donc être un excellent choix lorsqu’on tient à sécuriser le poste client et à garantir à la société une rentable croissance sur le long terme. Pour une compréhen-sion aisée du fonctionnement de l’as-surance crédit, il faudra alors s’appe-santir sur les différents services qu’elle offre, poursuite le même site.

Quels Avantages ?

Selon la même source, et outre le fait qu’elle protège l’entreprise contre les risques de non-paiement des créances, l’assurance crédit présente aussi de

multiples autres avantages. En premier lieu, l’on peut évoquer le fait qu’elle offre la possibilité à l’entreprise qui y a souscrit de limiter ses potentielles pertes, car les franchises et les clauses de ce contrat partagent les risques entre l’assureur et l’entreprise. Dans la mesure où l’assureur fournit régulière-ment à l’entreprise des informations sur la situation de ses clients, la socié-té parvient non seulement à éviter de travailler avec de douteux clients, mais également à réduire les risques de dé-faut de paiement.

Qu’en est-il en Algérie ?

En Algérie, pour assurer sa pérennité, une entreprise, quel que soit son statut juridique, doit faire face à un ensemble de risques dès sa création.Selon les fiches de vulgarisations mises en ligne sur le portail des assu-rances en Algérie, développé par le Conseil national des assurances (CNA), le risque « zéro » n’existant pas, les mesures préventives ne suf-fisent pas, à elles seules, et néces-sitent d’être complétées par un certain

Par Fatiha A.

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 25

nombre d’assurances qui accom-pagnent l’entreprise en lui permettant d’affronter avec sérénité les aléas qui jalonnent son existence.En imposant certaines assurances, précise la même source, le législateur algérien a voulu préserver autant les intérêts des victimes d’une éventuelle insolvabilité des auteurs présumés responsables, au sens des articles 124 et suivants du code civil algérien, d’ac-cidents générés par leur activité pro-fessionnelle que ceux de l’entreprise dont les biens immobiliers peuvent être totalement ou partiellement détruits du fait d’une catastrophe naturelle.Parmi ces assurances obligatoires, in-dique la même fiche de vulgarisation, il faut distinguer celles qui sont d’ordre général et qui concernent toutes les entreprises et celles qui sont spéci-fiques à certaines activités.La terminologie varie entre les institu-tions, certains préfèrent utiliser le terme assurance, d’autres utilisent garantie. La différence est que la garantie couvre 100% du montant du capital et des in-térêts payables. L’assurance-crédit entreprise est une forme très particu-lière d’assurance qui garantit les entre-prises contre les défauts de paiement d’emprunteurs. En Algérie, le concept de l’assurance-crédit est crée par l’ordonnance n° 95-07 du 25 Janvier 1995 relative aux assu-rances, qui a donné la liberté à chaque personne morale ou physique d’assurer ses fonds. Cependant le terme assu-rance-crédit est mentionné explicite-ment par le décret exécutif numéro 95-388 portant la numérotation des opérations d’assurances. Le système de garantie de crédits en Algérie est constitué de compagnies d’assurances et des fonds publics. L’activité d’assu-rance-crédit a connu une forte progres-sion durant ces dernières années. « En Algérie, comme ailleurs, les com-pagnies d’assurances qui font de l’as-surance crédit entreprise, font l’évalua-

tion du client pour le classer selon sa fiabilité. C’est surtout le rôle de la Co-face. La principale mission de la Co-face est l’assurance-crédit entreprise contre les impayés qui peuvent enrayer leur activité », indique M. Yalaoui Idriss, expert en économie. M. Yalaoui évoque, aussi, les autres outils que la société offre aux entre-prises pour gérer, financer et protéger leur poste clients. Il s'agit de l'informa-tion et de la notation d'entreprises, ges-tion et recouvrement de créances, étroitement liée à l'assurance-crédit et à l'information commerciale et enfin l'affacturage. A noter que l'implantation de la Coface en Algérie, à travers une société de service, est dans le but de déployer son offre d'assurance-crédit, qui peut amener les opérateurs algériens à mieux “apprécier” le recours aux orga-nismes d'assurance et de garanties.

Les fonds publics d’assurance-cré-dit entreprise en Algérie

Afin d’encourager les banques et les diverses institutions financières à ac-corder des crédits aux PME et aux chô-meurs pour la création de leurs propres entreprises, le gouvernement algérien a créé des caisses publiques pour ga-rantir la solvabilité de cette couche sensible de l’économie et de la société. C’est ce qui a permis aux PME et à ces chômeurs de bénéficier facilement des crédits consentis par les banques. C’est, entre autres, ce que relève la Revue des Sciences Humaines de l’université de Biskra. Les plus impor-tants de ces fonds sont : Il y a, ajoute l’article de cette revue uni-versitaire, le Fonds de garantie des crédits aux PME ¨FGAR¨ dont l’objectif principal est de faciliter l’accès aux fi-nancements bancaires afin d’impulser le démarrage et l’expansion des PME, en accordant des garanties de crédit aux banques commerciales, et de

compléter éventuellement le montage financier des projets des entreprises.On trouve aussi le Fonds de Caution Mutuelle de Garantie Risques-Crédits Jeunes promoteurs ¨FCMG¨. Le Fonds est domicilié auprès de l’Agence Natio-nale de soutien à l’emploi des Jeunes ANSEJ. Il est doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.Il y a également la Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement pour les PME. Pour augmenter la performance de l'effet levier sur le financement des entreprises et augmenter le taux de pénétration de la garantie financière au sein du marché national du financement de l’investissement Pme, une nouvelle stratégie de la CGCI tournée vers le soutien au développement local à tra-vers la Toute Petite Entreprise (TPE) qui représente 97% de la population des entreprises algériennes a été dé-ployée au cours de l’année 2017, en collaboration étroite avec le CPA, pre-mier partenaire de la Caisse de garantie des crédits d’investissements (CGCI), selon le directeur général de cette der-nière sur le site web de cette Caisse.« Le flux annuel représente plus de 300 garanties supplémentaires oc-troyées aux Etablissements de crédit partenaires de la Caisse. En valeur monétaire, par contre, l’encours global des crédits garantis a évolué positive-ment en 2017, passant, à 58 802 MDA contre 44687 MDA en 2016, pour un stock en portefeuille engagement de 1034 garanties enregistrées à fin 2017», indique le directeur général de la caisse, M. Daoudi Ammar, avant d’ajouter que « cette faiblesse dans l'évolution de l’activité de garantie Pme, durant l’année 2017, est à mettre en relation avec les difficultés de la conjoncture économique que traverse notre pays et qui n’a pas manqué de ralentir l’essor de l’investissement PME dans pratiquement tous les secteurs de l’économie nationale ».

F.A.

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Dossier Assurance Crédit - Export

26 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Assurance crédit à l’export

Un mécanisme précieux pour le développement économique Le crédit est devenu une chose trop courante pour qu'il soit nécessaire de s'attarder sur son utilité. L'expansion du crédit dans l’économie algérienne oblige, cependant, à examiner de plus près les risques qu'il comporte. L'importance du risque varie avec le nombre et le montant des transactions, mais aussi selon qu'il s'agit du commerce local, national ou international, résume à ce propos le site Erudit.org.

Plus la valeur des crédits est grande, et plus le nombre des clients est petit, plus l'impor-

tance du risque relatif au crédit aug-mente. Par la force des choses, l'indus-triel acceptera souvent des risques de crédit considérables. D’où l’importance de recourir à l’assurance crédit à l’export.

L'assurance crédit à l’export est un ins-trument essentiel de promotion des re-lations commerciales et des exporta-tions à l'échelon international, comme

le rappelle Wikipedia. Elle facilite les relations entre les fournisseurs, les acheteurs et les banques et contribue fondamentalement à la croissance économique et à la création d'emplois dans un pays. L'assurance crédit a pour objet de garantir l'assuré contre les risques de défaillance de son client par suite d'insolvabilité dans les condi-tions définies au contrat. Cette assu-rance est facultative. Elle laisse le choix à l'exportateur de souscrire ou non à une police d'assurance à l'export.En Algérie, c’est la Compagnie d'Assu-

rance et de Garantie des Exportations (CAGEX) créée en 1996, qui constitue l’instrument supplémentaire d'appui aux exportations. Elle offre plusieurs prestations aux opérateurs écono-miques à travers des mesures d'ac-compagnement, notamment l'accès aux informations sur les marchés exté-rieurs.

Coté réglementation, l'assurance-cré-dit à l'exportation garantit dans les conditions prévues par la Loi et par le contrat d'assurance, le recouvrement

Par Fatiha A.

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 27

des droits liés aux opérations d'expor-tation, contre les risques commerciaux, politiques, de non-transfert et des catas-trophes.

La Loi précise également que les conditions générales du contrat-type d'assurance-crédit à l'exportation sont soumises à l'approbation du ministre chargé des Finances. Aussi, l'assu-rance-crédit à l'exportation peut être souscrite par toute personne physique ou morale résidente, réalisant des opé-rations d'exportation à partir de l'Algé-rie. Les exportations des hydrocar-bures sont exclues de ce champ d'application.

Selon la réglementation nationale, le risque commercial est réalisé lorsque l'acheteur ne s'est pas acquitté de sa dette qu'il soit personne morale ou phy-sique et non une administration pu-blique ou une société chargée d'un ser-vice public et que le non paiement n'est pas dû à l'inexécution des clauses et conditions du contrat par l'assuré mais provient d'une carence ou de l'insolva-bilité de l'acheteur.

CAGEX : Promotion et appui aux exportations hors hydrocarbures

« Depuis tout le temps, les marchés internationaux ont été considérés comme des marchés à risques, par-fois, accentués par les crises qui sé-vissent dans le monde. Donc, pénétrer ces marchés et s’installer, durable-ment, constitue un défi majeur à tous les pays », précise la CAGEX.

Selon cette compagnie spécialisée, pour faire face et encourager les ex-portateurs à conquérir les marchés ci-blés, les pays du monde entier, ont mis en place des instruments pour réussir leurs challenges, comme les exonéra-tions fiscales, la création des fonds de soutien, des agences de promotion et

des organismes d’assurance crédit chargés de leur donner la visibilité né-cessaire sur les risques dans le monde et leur permettre de vendre, en toute sécurité, en garantissant leurs créances contre l’insolvabilité des acheteurs étrangers.

« L’Algérie, à l’instar de tous ces pays, a fait bénéficier tous les exportateurs d’un ensemble d’exonérations fiscales, et a donné naissance à un Fonds spé-cial de promotion des exportations (FSPE), à une Agence nationale de promotion des exportations (ALGEX) et à une Compagnie d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX) », relève cette dernière.

La CAGEX a été créée dans le cadre du dispositif de l’Ordonnance 96.06 du 10 janvier 1996 relative à l’Assurance Crédit à l’Exportation. Il lui a été assi-gné comme rôle d’assurer les exporta-tions algériennes hors hydrocarbures et, donc, de fiabiliser et de sécuriser les créances nées des exportations.

« Bien entendu, l’Assurance Crédit des exportations couvre les ventes à crédit à l’étranger, réalisées par les exporta-teurs algériens, quels que soient leurs statuts, avec un délai de payement pouvant atteindre 360 jours, voire plus, selon la nature des marchandises ven-dues, les travaux et les services réali-sés. La CAGEX garantit le rembourse-ment des créances non rapatriées par les exportateurs assurés, pour quelque motif que ce soit, à l’exception de celles ayant pour cause une faute de l’expor-tateur ou une infraction aux lois, règle-ments et usages du Commerce Inter-national », explique cette compagnie spécialisée en ajoutant qu’elle contri-bue à la promotion des exportations hors hydrocarbures, pour, au moins, deux raisons essentielles. La première tient à la conquête des marchés étran-gers : la CAGEX est membre perma-

nent de réseaux d’informations dans le monde qui la renseignent sur les risques d’insolvabilité des acheteurs étrangers sans lesquelles toute expor-tation, réalisée dans l’inconnu, est vouée à l’échec.

Grace à la visibilité que donne la CAGEX sur les marchés et les pays étrangers, les exportateurs trouve-raient de bonnes raisons de s’y aventu-rer et de réaliser des affaires, même dans les pays à risques, sachant qu’ils sont assurés de rapatrier leurs fonds et, dans le cas contraire, ils seraient indemnisés, à la faveur d’une législa-tion de changes avantageuse au re-gard des délais de rapatriement, ac-tuellement fixés entre zéro et 360 jours.

Compte tenu des contraintes imposées par les marchés et les acheteurs étran-gers, friands des achats à crédit, avec des délais, de plus en plus longs, les exportateurs ont besoin de fonds pour financer leur outil de production auprès du système bancaire. L’Assurance cré-dit CAGEX constitue, à cet égard, une garantie de premier ordre pour l’octroi des financements nécessaires, précise cette compagnie.

La CAGEX accompagne les exporta-teurs algériens dans le monde entier, depuis plus de vingt (20) ans. A la fa-veur de la coopération avec les pays africains, la CAGEX garantit, égale-ment, les exportations contre les risques commerciaux (insolvabilité de l’acheteur) et politiques (risques pays) dans plusieurs pays, notamment, des pays subsahariens comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Mali, etc et autres qui se présentent comme des marchés favorables aux produits algériens et envers lesquels les expor-tateurs algériens semblent avoir plus d’appétit commercial.

F.A.

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Dossier Assurance Crédit - Emprunteur

28 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Elle est commercialisée sous plusieurs appellations, notamment «décès emprunteur», «temporaire au dé-cès en couverture d'un crédit & IAD», «rembourse-

ment de crédit», etc. Ce sont, donc, des contrats d’assu-

rance, individuels ou collectifs, garantissant le paiement du capital restant à payer, au profit de l’emprunteur, suite au décès ou l’IAD de l’assuré.

En formule individuelle, la croissance du chiffre d’affaires cumulé au titre de ce produit est en hausse continue. En ef-fet, il marque, en 2016, un accroissement de 13%, contre une augmentation de 6,3% en 2015, pour atteindre, en 2017, un taux d’évolution de 74,5%. Cette forte progression s’explique par les crédits accordés aux particuliers, par le CPA, dans le cadre du programme de logements LPP.En sus, il y a lieu de noter que l’apport de ces contrats, sous-crits individuellement, constitue plus de 50% des réalisa-tions de la branche « Vie-décès ».

En souscription collective, les primes émises collectées au titre des produits relatifs aux remboursements de crédits connaissent, en 2016, un important ralentissement. Elles marquent, durant cet exercice, une évolution de 18,5%, contre 110% en 2015. Cependant, et au cours de l’exercice 2017, la production de ces contrats baisse sensiblement avec un taux de 14,6%.Le chiffre d’affaires réalisé par le produit d’assurance « tem-poraires décès en couverture d’un crédit », pour les formules individuelle et collective, se résume comme suit :

Par Nawal Bouikni *

Assurance crédit Emprunteur en Algérie

Les chiffres de 2014 à 2017Selon ce qui revient davantage dans les conditions générales des sociétés d’assurances, « l’assurance emprunteur » a pour objet de garantir aux bénéficiaire(s) désigné(s), le versement d’un capital égal au montant du crédit garanti restant à rembourser le jour du décès ou de l’invalidité absolue et définitive (IAD) de l’assuré.

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N.B.* Cadre au SP-CNA

En KDA 2014 2 015 2 016 2 017Assurances de personnes (AP) 8 976 099 10 316 464 11 461 180 13 252 875Branche “Vie-Décès” 2 660 693 3 302 514 3 808 654 5 118 528Part 29,6% 32,0% 33,2% 38,6%

Assurance temporaire décès en couverture d'uncrédit & IAD -ARC (formule individuelle)

1 607 905 1 709 987 1 932 451 3 372 831

Assurance temporaire décès en couverture d'uncrédit & IAD - ARC (formule collective)

639 075 1 341 746 1 590 424 1 357 907

Part dans la branche "Vie-Décès" 84,5% 92,4% 92,5% 92,4%Part dans la production "AP" 25,0% 29,6% 30,7% 35,7%

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 29

Dossier

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Dossier Assurance Crédit - Emprunteur

30 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Par Noureddine Nebbali *

Assurance crédit-emprunteur : les grands axesL’assurance crédit-emprunteur est une assurance indissociable de tout type de crédit qu’il soit crédit immobilier, crédit auto, prêt personnel et autres. Elle a pour principale fonction de permettre le paiement du capital restant dû sur le crédit, en cas d’incapacité de l’emprunteur. L’assurance crédit-emprunteur offre une protection à la fois à l’emprunteur et à l’organisme prêteur, car elle permet à l’assuré de se prémunir contre le risque de ne plus pouvoir rembourser les échéances du prêt, en cas de décès, de maladie, d’invalidité, d’incapacité de travail ou de perte d’emploi, et ce, du fait que c’est à l’assureur de prendre en charge le capital restant dû, évitant ainsi à l’assuré la saisie de ses biens pour honorer sa dette.

Dans le cadre des garanties dé-cès et Incapacité Absolue et Définitive, l’assureur s’engage

à rembourser l’organisme prêteur le capital restant dû. Mais, souvent, ces garanties par défaut ne sont plus ac-quises, lorsque l’assuré atteint la limite d’âge (généralement fixée à 65 ans ou 70 ans).

Par ailleurs, la garantie perte d’emploi, couvre, entre autre, les licenciements sur les Contrats à Durées Indétermi-nées « CDI », à l’exclusion de ceux sur-venus durant les périodes d’essai, de

même pour des démissions volon-taires. Cette garantie est, générale-ment, proposée à titre facultatif. Les conditions, pour en bénéficier, sont propres à chaque contrat d’assu-rance crédit-emprunteur (âge au jour de la souscription, nature du contrat de travail en cours, durée, etc.).

L’assurance crédit-emprunteur per-met, aussi, la prise en charge totale ou partielle des échéances de rem-boursements ou le report des échéances. Souvent, cette garantie par défaut n’est plus acquise, lorsque l’assuré atteint la limite d’âge (géné-ralement fixée à 50 ans ou 55 ans). En sus, une franchise est souvent appliquée. Elle est exprimée en

jours, car il s'agit de la période en deçà de laquelle la garantie ne s’exerce pas.Par ailleurs, un délai de carence est pré-vu. Il est spécifique à cette garantie. Elle correspond à la période qui suit immé-diatement la signature du contrat d’as-surance crédit-emprunteur et durant la-quelle la garantie ne s’applique pas.

En matière d’obligation de l’assuré et, afin de permettre à l’assureur d’appré-cier, au mieux, le risque qu’il prend en charge, l’assuré doit lui communiquer un certain nombre d’informations indis-

pensables. Pour cela, il est contraint de remplir un questionnaire détaillé sur son état de santé, avec la plus grande exac-titude et de la manière la plus sincère, en apportant tous les éléments permet-tant à l’assureur d’évaluer le risque.

Depuis la séparation entre les assu-rances de dommages et les assu-rances de personnes en juillet 2011, les compagnies d’assurance de per-sonnes étaient quasiment seules à of-frir ce produit qui est l’assurance cré-dit–emprunteur, mais contraintes à se limiter uniquement aux garanties rele-vant des assurances de personnes, à savoir la garantie Décès et l’Incapacité Absolue et Définitive « I.A.D ».

Ce produit d’assurance dénommé «As-surance Crédit-Emprunteur», tel que commercialisé par les compagnies d’as-surance de personnes, c'est-à-dire, limi-té aux seules garanties Décès et IAD, n’est, en réalité, que de l’assurance tem-poraire au décès à capital décroissant.

De façon générale, tel que défini par l’article 65 de la loi 06-04 du 20.02.2006 « l’assurance, en cas de décès, est un contrat par lequel l’assureur s’engage, moyennant une prime unique ou pério-dique, à payer au(x) bénéficiaire(s) une

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 31

Contribution

somme déterminée aux conditions par-ticulières au décès de l’assuré, si celui-ci survient avant le terme du contrat. »

Contrairement à l’assurance Tempo-raire au décès à capital constant dont le capital est fixe pendant toute la du-rée du contrat, l’assurance temporaire au décès à capital décroisant est un contrat qui est souscrit pour garantir le remboursement d’un emprunt, le capi-tal décroît annuellement, le bénéficiaire est l’organisme préteur «Banque». Le capital à servir au bénéficiaire «banque» est le montant du crédit res-tant dû et, enfin, la durée de l’assu-rance est la durée du crédit.

Parlant du volet souscription, l’assuré est tenu, lors de la souscription du contrat d’assurance crédit-emprunteur, de fournir à l’assureur toutes les infor-mations lui permettant d’apprécier le risque qu’il pend à sa charge, car toute fausse déclaration intentionnelle, ou de nature à atténuer l’importance du risque entraîne la nullité du contrat. A cet effet, il doit remettre à son assuré un questionnaire de santé allant, par-fois même, à exiger de lui un rapport médical dûment approuvé par un mé-decin. Ajoutant à cela, l’assureur doit savoir le montant du crédit à assurer (capital assuré), la durée du crédit et l’âge de l’assuré. Aussi, et afin de pré-server les intérêts de l’organisme prê-teur, l’assureur doit faire remplir un bul-letin d’adhésion à son assuré, où ce dernier désigne la banque comme étant le bénéficiaire, car à défaut de cette désignation, le capital assuré sera réparti entre les ayants droit selon la législation en vigueur, en l’occur-rence la «fredha». Cependant, on ne peut parler des mo-dalités de souscription sans faire réfé-rence au rôle du réassureur qui reste prépondérant, car il intervient de ma-nière directe, et ce, conformément au traité de réassurance signé avec l’as-

sureur, ajoutant à cela, les capacités financières qu’il met à la disposition de l’assureur pour les crédits importants dépassant les limites des traités d’où le recours à la réassurance facultative.En matière de tarification, la prime peut être unique ou annuelle, le taux de prime est déterminé en tenant compte montant du crédit, de la durée du contrat et de l’âge de l’assuré.

Concernant le canal de distribution prédominant pour la commercialisation de l’assurance crédit - emprunteur en Algérie, on retrouve la bancassurance, mode de distribution régi par la loi 06-04, considéré comme le canal le moins couteux pour les compagnies d’assu-rances s’inscrivant, aussi, dans une stratégie de proximité, et ce, du fait que les contrats sont souscrits au niveau des agences bancaires.

Pour ce qui est des garanties insolvabi-lité pour raisons économiques « perte d’emploi, etc. », accordées dans les contrats d’assurance crédit-emprun-teur, celles-ci sont classées comme

étant des garanties dommages dans le contexte algérien caractérisé par la séparation entre les assurances de personnes et les assurances de dom-mages, de ce fait, ces garanties sont commercialisées par les compagnies d’assurance de dommages sous forme de contrat d’assurance insolvabilité. Aussi, ces garanties peuvent être com-mercialisées par les compagnies d’as-surances de personnes, et ce, dans le cadre des conventions de distribution en vigueur, signées avec les compa-gnies d’assurance de dommages, évi-dement, moyennant une commission de distribution, sachant que ce mode de distribution a été mis en place par les pouvoirs publics à titre transitoire lors de la séparation des compagnies d’assurance de dommages et de celles des assurances de personnes, et ce, afin de permettre à ces dernières de pouvoir distribuer leurs produits, en at-tendant qu’elles mettent en place leur propre réseau de distribution.

N.N.* Formateur en assurance

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Dossier Assurance Crédit - Emprunteur

32 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Par Ezzedine Ghlamallah *

L’assurance Takaful dans le monde et en Algérie en 2019La Banque islamique de développement ainsi que la Banque Mondiale dans un rapport conjoint indiquaient que le paradigme du transfert des risques de la finance conventionnelle limite non seulement le financement des investissements dans l'économie réelle, mais renforce également la spéculation fondée sur une vision à court terme ainsi que le fardeau du surendettement. Le système financier mondial actuel doit faire face à de nombreux défis pour l'économie mondiale contemporaine, tels que l'éradication de la pauvreté, l'accès à une eau salubre, l'éducation et la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans ce contexte, le mouvement économique et financier isla-mique est apparu comme un

élément possible de la solution aux nouveaux défis auxquels l’humanité est confrontée.

De nos jours, 45 pays ont élaboré des réglementations spécifiques sur la fi-nance islamique destinées à favoriser son développement. D’après Thomson Reuters, le secteur de la finance isla-mique comprend de par le monde 1 389 institutions et fenêtres financières islamiques. Ce segment de la finance a

enregistré une croissance de 11% de ses actifs en 2017, soit 2400 milliards USD d'actifs. Ce secteur a le potentiel de croître de manière significative d’ici 2023 pour atteindre 3 800 milliards d'actifs avec une croissance annuelle moyenne prévue de plus de 10%. Sur le plan académique, la recherche et la formation sont aussi en plein essor avec 688 instances éducatives et 2 564 documents de recherche produits sur le sujet entre 2015-2017.

En tant que secteur destiné à accom-pagner l’essor de la finance islamique, l'assurance Takaful a connu quant à elle une croissance phénoménale. Les contributions brutes ont augmenté à un taux de croissance annuel composé de 33% entre 2005 et 2010, puis de 18% entre 2008 et 2013 et enfin de 6 % entre 2012 et 2017. Malgré un ralentis-sement de la croissance globale du marché mondial, Fitch Ratings indique que, sur de nombreux marchés locaux, le Takaful continue de croître plus rapi-dement que l’assurance convention-nelle. Par exemple, en Malaisie - le marché des services financiers isla-miques le plus développé au monde -, le Takaful familial et le Takaful général ont progressé respectivement de 9,8% et de 5,8% au premier semestre 2016,

tandis que sur le marché conventionnel à la même période, ils avaient aug-menté de 8,2% en assurances de per-sonnes et de 2,6% en assurances de biens et de responsabilités.

En 2016, le secteur mondial du Takaful a enregistré une croissance annuelle de 12%, selon le rapport de stabilité du secteur des services financiers isla-miques publié par l'IFSB en 2017. En 2017, malgré un rythme d'expansion réduit, cette croissance reste impor-tante et de nombreux développements stratégiques récents devraient fournir une base solide pour la poursuite de la consolidation. Bien que Moody's s’at-tende à ce que la croissance continue de ralentir, l’agence estime que le mar-ché de Takaful affichera toujours des taux de croissance dynamiques grâce à "une jeunesse plus instruite et en âge de travailler ainsi qu’une sensibilisation accrue au concept de Takaful et à son orthodoxie religieuse". Il faut garder à l'esprit que l'industrie Takaful a moins de 40 ans et ne devrait plus être consi-dérée comme un produit de niche, mais comme une alternative ayant prouvé sa légitimité.

Les actifs mondiaux des opérateurs Ta-kaful ont atteint 46 milliards de dollars en

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 33

2017 et devraient atteindre 72 milliards à horizon 2023. La croissance du mar-ché mondial est principalement tirée par les trois principaux marchés que sont l’Arabie saoudite, l’Iran et la Malaisie, qui représentent près de 80% du total des actifs mondiaux. À l'échelle mon-diale, on estime à 324 le nombre d'opé-rateurs (Takaful, re-Takaful et de fe-nêtres) avec 113 opérateurs mixtes, 112 opérateurs généraux, 76 opérateurs fa-miliaux et 21 opérateurs Retakaful.

En ce qui concerne le développement du Takaful en Algérie, on peut relever trois points essentiels caractéristiques du marché : Un déficit en termes de pénétration et un manque d’offre ; Un désintérêt des assurés et une absence de réflexe assurantiel en as-surance de personnes ; Un retard considérable dans le do-maine des produits de capitalisation absents du marché.

Le marché algérien des assurances reste concentré aux mains de quelques acteurs clés et le poids du secteur pu-

blic reste prépondérant.

Le secteur qui est concentré entre les mains des acteurs publics, l’est égale-ment au niveau géographique puisque la wilaya d’Alger concentre plus de la moitié du marché des assurances.

Il faut souligner que le manque de dé-mocratisation de l’offre et de culture assurantielle pénalise le développe-ment du marché des assurances et les campagnes de sensibilisation ne sont pas suffisamment nombreuses. L’acti-vité des assurances de personnes n’a pas encore pénétré la structure sociale du pays bien que dans le secteur des compagnies privées, des marques fortes et bien implantées dans le pay-sage économique jouissent d’une an-cienneté qui leur confère une grande confiance de la part de la clientèle.

Aujourd’hui il n’existe aucun opérateur Takaful familial en Algérie, c’est à dire en mesure d’offrir des assurances de personnes ainsi que des produits de capitalisation. Sur un marché peu diffé-

rencié, le Takaful familial peut tirer son épingle du jeu en raison de son origina-lité et de son positionnement sur un marché fortement empreint par la tradi-tion, ce produit innovant répond aux besoins de la clientèle et à ses attentes de conformité religieuse. Il doit égale-ment accompagner le développement de la finance islamique dont la Banque d’Algérie a publié un règlement le 4 novembre dernier portant sur les condi-tions d’exercice des opérations de banque relevant de la finance partici-pative par les banques et établisse-ments financiers.

Pour permettre au marché d’éclore, l’adoption d’une régulation adaptée aux spécificités du Takaful s’avère être nécessaire.

E.G.* Consultant et co-fondateur de SAAFI, cabinet de conseil, spécialiste de la dis-tribution et de la conception de solu-tions Takaful et de finance islamique. Il est également l’initiateur du Sympo-sium Algérien de l’Assurance et de la Finance Islamiques qui a lieu chaque année à Alger.

Contribution

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Publi-Reportage

34 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

La Compagnie Algérienne des Assurances – C A AT, p a r t e n a i r e d e l ' A s s o c i a t i o nRout ière Algér ienne – ARAL, présente au4ème Cong rès A lgé r i en de l a Rou te qu is ’ e s t t e n u l e 0 9 e t 1 0 M a r s 2 0 1 9 a uC e n t r e I n t e r n a t i o n a l d e C o n f é r e n c e sAbdelat i f RAHAL – CIC à Alger.Etait présent, à cette occasion, MonsieurYo u c e f B E N M I C I A P r é s i d e n t D i re c t e u rGénéral de la CAAT.

Congrès Algérien de la Route

La Compagnie Algérienne des Assurances – C A AT p r é s e n t e à l a 9 è m e é d i t i o n d usa lon Nor th A f r i ca Pe t ro leum Exh ib i t i on& Con fe rence – NAPEC, qu i s ’ es t t enued u 1 0 a u 1 3 M a r s 2 0 1 9 a u C e n t r e d eConventions Mohamed BENAHMED à Oran.

Pour une me i l l eu re p rox im i té e t p lus de p résence au sud du pays l a Compagn ie A l g é r i e n n e d e s A s s u r a n c e s – C A AT a o u v e r t s o n a g e n c e s i s e à T i n d o u fle 19 Mars 2019. El le a été Inaugurée parMons ieur Amoumen MERMOURI , Wal i deT i n d o u f , a c c o m p a g n é d e s A u t o r i t é s e nprésence de Mons ieur Youcef BENMICIAPrésident Directeur Général et des cadresde la compagnie.

Napec

Inauguration de l’agence Tindouf

Monsieur Youcef BENMICIA PDG de la compagnieau stand de la CAAT.

Nouvelle Agence CAAT de Tindouf

l ’ Ag r i cu l t u re , de l ’ E l evage e t de l ’Ag ro -i n d u s t r i e « H I D A B ’ A G R O » , q u i s ’ e s td é r o u l é d u 2 0 a u 2 3 M a r s 2 0 1 9 a uCentre d’Exposit ion Maabouda à Sét i f .

Journée d’étude “la concurrence et le marché pertinent des assurances”La compagnie Algér ienne des Assurances – CAAT p résen te en q ua l i t é d e sp o n so r Gold à l a jou r née d ’é tude por tan t su r l e t h è m e « L a c o n c u r r e n c e e t l e m a r c h é pert inent des assurances», organisée par le Consei l de la concur rence, le 20 Mars 2019 à l ’hôtel El-Aurassi , à Alger.

Salon HIDAB’ AGRO - SétifPart ic ipat ion de la Compagnie Algér ienne d e s A s s u r a n c e s – C A AT a u S a l o n d e

Les Événements

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Évènement

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 35

Entretien réalisé par S. Dali

M. Sais Nacer, PDG de la SAA

« Notre compagnie est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés »Dans cette entretien, le PDG de la SAA, M. Sais Nacer commente et analyse les résultats de sa société et ceux du marché, de manière globale. M. Sais évoque, aussi, les efforts de sa compagnie en matière de qualité de ses produits et services et de diversification de son portefeuille clients.

Revue de L'ASSURANCE : M. Sais, quelle est votre analyse de l'évolu-tion du marché en 2018 ?M. Sais Nacer : Après deux années consécutives de ralentissement, qui trouve essentiellement son origine dans l’impact sur le potentiel d’affaires, de la conjoncture économique peu fa-vorable ayant prévalu après 2014 ; le secteur des assurances reprend des couleurs en 2018 à la faveur d’une croissance des primes qui a concerné

l’ensemble des branches, à l’exception des assu-rances agricoles et de celles liées aux per-sonnes.En effet, les prévisions de clôture estimées par le Conseil National des As-surances annoncent une hausse du chiffre d’af-faires du secteur de l’ordre de 2,3%, comparative-ment à 2017 (+4,2% pour les assurances de dom-mages, dont les primes émises devraient avoisi-ner les 127 milliards Da en 2018, contre 121 milliards Da, un an plus tôt).

Le regain de l’activité éco-nomique enregistré en 2018, favorisé notamment

par une amélioration des recettes d’ex-portation, conjuguée à la révision des tarifs (RC automobile et Cat-Nat) et à la valeur ajoutée des nouveaux pro-duits mis sur le marché, ont contribué à cette croissance.

Quels ont été les résultats de la SAA en termes de chiffre d'affaires, de résultat net, de collecte des primes et des indemnisations, en 2018 ?

A l’instar de bon nombre de sociétés du marché, la SAA s’est adaptée à son environnement, marqué davantage, en 2018, par une rude concurrence et par une demande d’assurance plus exi-geante.

Notre société a réussi à tirer profit des opportunités qu’a offert le marché, pour inverser la tendance baissière de son chiffre d’affaires estimé, en 2018, à près de 27,6 milliards Da, en hausse de 4%. Cette croissance a été le fruit de l’évolution de toutes les branches pratiquées par la SAA, notamment les risques d’entreprises.

Au plan des indemnisations, et à la fa-veur de plusieurs actions ayant permis l’accélération de la cadence de règle-ment des sinistres (organisées, à la fois, en interne et en coordination avec les compagnies du marché sous l’égide de l’UAR), la SAA a réglé en 2018, près de 340 000 dossiers pour un mon-tant d’environ 17,3 milliards Da (+11% par rapport à 2017). Ces efforts ont permis une contraction du nombre de dossiers en instance de règlement de 14% par rapport à l’an dernier.Le résultat net, pour 2018, est estimé à 2,73 milliards Da, traduisant un taux de rémunération du capital social (hissé à

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Évènement

36 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

30 milliards Da en 2017), de 9,2% (contre une moyenne du marché de 8% en 2017).

Pouvez-vous situer les progrès de la SAA, en 2018, en termes de diver-sification de son portefeuille d’acti-vités ?

Afin de mieux mesurer les avancées réalisées en matière de diversification du portefeuille, il convient d’abord de rappeler la vocation historique de la SAA et de souligner les enjeux majeurs liés à cette réorientation stratégique.

La spécialisation de notre compagnie dans l’assurance automobile et les risques simples a duré près de 30 ans après sa création, ce qui a influé consi-dérablement sur son modèle d’activité, d’organisation et d’effectifs employés pléthoriques, induisant des charges de gestion élevées et impactant négative-ment son niveau de rentabilité.

Si cette situation avait permis à la SAA de survivre, tant bien que mal, en pé-riode de monopole et de spécialisation, il n’était pas envisageable, au regard notamment des parts de marché per-dues, après 1995, et de la détérioration de ses performances, de se maintenir au sein d’un marché hautement concurrentiel, ayant émergé après la promulgation de l’Ordonnance 95-07 consacrant son ouverture.

En effet, la vulnérabilité des résultats et, donc, de la pérennité de la SAA aux performances/contreperformances d’un seul portefeuille, a mis à l’ordre du jour, parallèlement à la maitrise des charges et à la modernisation de la ges-tion, l’impératif de diversification du por-tefeuille d’activités, par l’investissement de segments à forte de valeur ajoutée.L’année 2018 coïncide avec l’arrivée à terme de notre plan de développement triennal, dont les principaux axes

d’orientation rappelaient justement les enjeux liés à la maitrise du poids de la branche automobile, et au développe-ment des autres catégories de risques, à l’instar des assurances s’adressant aux particuliers et aux professionnels, aux entreprises, aux industriels, au secteur des transports et au monde de l’agriculture.

Aujourd’hui, notre société est fière d’af-ficher un bilan où le poids de la branche automobile dans le portefeuille a reculé de 7 points, en l’espace de 7 ans, pas-sant de 80% en 2012 à environ 73%, en 2018, sans pour autant empêcher une progression du chiffre d’affaires de la branche, qui a enregistré une hausse annuelle moyenne de près de 2% du-rant la période considérée.

Cette diversification prudente et sélec-tive s’est faite au profit des autres branches, et notamment celles s’inté-ressant aux entreprises, en direction desquelles nous avons mis au point une stratégie visant à améliorer nos capacités de conseil, d’expertise et de prise en charge des risques.

En 2018, l’assurance des risques autres que l’automobile a permis à notre compagnie de réaliser environ le tiers de ses marges nettes, contre moins de 25% au début de la stratégie de diversification, ce qui dénote un meilleur rééquilibrage des perfor-mances techniques.

En parallèle, la même stratégie nous a permis de faire évoluer les compé-tences de nos équipes dans les risques techniques notamment, et de nous po-sitionner comme un acteur de plus en plus accepté et un partenaire crédible du monde des entreprises et des pro-fessionnels.Du chemin reste encore à faire pour consolider ces acquis, mais nous esti-mons que notre compagnie est sur la

bonne voie pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.

Quel est le bilan 2018 de l'assurance automobile en Algérie ?Selon la note de conjoncture du Conseil National des Assurances, la crois-sance réalisée par le secteur des assu-rances en 2018 (+4,2%), tiendrait en grande partie à la progression du chiffre d’affaires de la branche automo-bile (+3,5 milliards Da, soit +5,4% par rapport à 2018). Ce constat n’est guère différent des situations vécues aupara-vant par le marché, où le rythme de croissance du secteur était souvent imprimé par l’évolution de la branche automobile, qui pèse pour plus de la moitié des primes émises.

Il faut savoir que le marché de l’auto-mobile et, donc, de l’assurance de ce dernier, a connu une phase d’instabili-té, entre 2014 et 2017, marquée no-tamment par la contraction des impor-tations, le ralentissement de la croissance du parc et par l’augmenta-tion des prix de la pièce de rechange, due à la dépréciation de notre mon-naie. A cette situation, s’ajoute la concurrence rude qui caractérise ce segment, et qui se fait essentiellement sur les prix souvent au détriment de la qualité des offres et du service après-vente.

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Évènement

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 37

En 2018, le marché semble afficher de meilleurs indicateurs grâce aux me-sures prises d’une part, par l’Etat visant à organiser ce marché et à maitriser les importations par la mise en produc-tion de plusieurs usines de montage de véhicules, et d’autre part, par les entre-prises d’assurance, à travers l’enrichis-sement de la gamme de produits et de services.

La progression du chiffre d’affaires de la branche trouve, par ailleurs, son ori-gine dans la mise en application de la révision à la hausse du tarif de la ga-rantie principale du contrat automobile, à savoir la responsabilité civile, mais aussi par les actions engagées par le secteur à l’effet de mieux organiser la concurrence, de diversifier les offres et d’améliorer la prestation de services.

Au final, il apparait nécessaire, en vue de garantir une évolution de l’assu-rance automobile en phase avec le potentiel et les besoins des assurables, tout en préservant l’équilibre technique du marché, de lancer une réflexion concertée et élargie, autour des condi-tions de développement de cette branche (garanties, tarification, distri-bution, prestations) et des règles de concurrence qui doivent régir le mar-ché.

A ce sujet, des concertations régu-lières sont engagées entre les acteurs pour asseoir de nouvelles pratiques.

Comment a été l'évolution de ce produit à la SAA en 2018 ?Les primes émises, au titre de l’assu-rance automobile, ont atteint en 2018, plus de 20 milliards Da, traduisant une croissance de 2% et rompant, ainsi, avec la tendance baissière observée par la compagnie depuis 2015.Les garanties facultatives ont permis de réaliser plus de 16,44 milliards Da de chiffre d’affaires (+1,3%) contre

3,57 milliards Da pour la garantie obli-gatoire de responsabilité civile (+5,2%).

Parallèlement à l’augmentation du nombre de ses clients, et notamment les flottes d’entreprises, notre compa-gnie a lancé plusieurs packs de garan-ties à l’image de la formule « Lalla » adressée aux conductrices, qui conti-nue de connaitre un franc succès au-près de nos concitoyennes tant ce pro-duit est adapté à leurs besoins en assurance, aussi bien en termes de prix que de garanties.Nous avons également enregistré de très bons résultats au titre des autres garanties facultatives, à l’instar de l’as-sistance aux automobilistes, du Top réparateur, du rachat de la vétusté et de la « tous risques » modulable.

La SAA prévoit-elle en 2019 une mo-dernisation de ce produit, une amé-lioration de la prestation clientèle dans ce domaine ? Notre société accorde une importance capitale à l’amélioration perpétuelle de la qualité de nos offres et de nos pres-tations, car cela y va avant tout du maintien de notre position sur le mar-ché.Nous avons bâti une stratégie de déve-loppement de la branche automobile autour de quatre axes :

Le premier concerne la gamme de garanties que nous adaptons et enri-chissons, en fonction des besoins ac-tuels et futurs des automobilistes algé-riens. A ce titre, une série de garanties viendra, en 2019, élargir le choix de nos clients, à l’image de l’indemnisa-tion en nature ou encore de l’assurance au kilomètre. Des packages combinant avec l’automobile d’autres produits (Multirisques Habitations, Multirisques Professionnels) permettront de propo-ser des solutions d’ensemble aux as-surables.

Le second a trait aux prix que nous veillons à garder au plus près de nos coûts et du pouvoir d’achat de nos concitoyens. Ces prix sont étudiés, afin d’être facilement absorbés par les bud-gets des entreprises, et notamment des startups dont les charges doivent impérativement être surveillées dès leur lancement.

Le troisième, et que nous considé-rons être l’une des priorités de la SAA, tient à la qualité des prestations que nous rendons à nos clients et au pro-cessus de traitement des demandes d’indemnisation. Il convient, à ce sujet, de rappeler que notre société a noué des partenariats stratégiques en 2018, de façon à améliorer sensiblement la satisfaction de ses assurés. En effet, nous avons scellé des conventions de réparation avec les concessionnaires automobile (Renault et Peugeot), et proposons également des formules d’indemnisation en nature (remplace-ment de pare-brise/vitres).

L’autre projet majeur qui permettra d’accélérer significativement notre ca-dence de traitement des sinistres, est celui des plateformes de gestion des sinistres, que nous avons mis en test fin 2018. Ce nouveau modèle de ges-tion offre l’avantage de réduire les dé-lais d’indemnisation et les coûts liés à l’instruction des dossiers sinistres.

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38 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Le dernier axe, non des moindres, concerne l’apport des nouvelles tech-nologies dans nos modes de distribu-tion et de paiement, et dans le cadre des prestations que nous fournissons à nos clients.C’est dans cette perspective que la société a engagé, en 2018, une large réflexion autour des conditions de la digitalisation de ses services.En guise de premiers fruits de cette démarche de modernisation, et après accord des instances habilités, nous sommes sur le point de lancer un por-tail web interactif, à partir duquel les utilisateurs d’internet intéressés par les produits Auto, Habitation et Cat-Nat, peuvent réaliser des devis, souscrire des contrats d’assurance et déclarer leurs sinistres en quelques clics.

Cette fenêtre offre également la possi-bilité aux internautes de trouver des agences à proximité de leur lieu de vie, d’être assistés à tout moment par des conseillers à la clientèle, de s’informer sur les garanties que propose notre compagnie et de suivre notre actualité, tout cela confortablement assis der-rière leurs écrans ou grâce à leurs Smartphones.

Quelles sont les nouveautés de la SAA 2019 (nouveaux produits, amé-lioration de la qualité des presta-tions, tarification...)?Pour la SAA, l’année 2019 sera indé-niablement placée sous le signe de la transformation. Celle-ci s’intéressera évidemment à notre Business Model que nous avons adapté à notre envi-ronnement et à nos ambitions de déve-loppement, mais concernera égale-ment notre démarche de traitement des demandes d’indemnisation, notre gamme de produits et notre approche tarifaire.En réalité, nous sommes heureux de compter parmi les entreprises qui ont placé l’amélioration de la qualité des

prestations rendues aux clients parmi leurs priorités absolues.C’est ainsi que pour les trois pro-chaines années, notre engagement, transcrit dans notre plan stratégique 2019-21, consiste à mettre en place les mécanismes nécessaires à la prise en charge intégrale des demandes d’in-demnisation et au règlement rapide des dossiers sinistres.Comme rappelé précédemment, nous comptons beaucoup sur l’apport de la plateforme de règlement des sinistres qui permettra un traitement rapide et efficace des dossiers, écourtant ainsi considérablement les délais d’attente de nos chers assurés.

Le processus d’expertise connaitra, par ailleurs, une refonte profonde, qui donnera lieu à une prise en charge plus souple et rapide des opérations d’expertise.Nous nous attachons, par ailleurs, à accroitre nos capacités de conseil et de Riskmanagement, afin d’accompa-gner nos clients tout au long du proces-sus d’identification et de couverture des risques qui pèsent sur leurs biens, leurs personnes ou leurs activités.

D’autres services, à l’image de l’assis-tance (automobile, ou à domicile), que nous proposons à nos clients contri-bueront à accroitre le degré de satis-faction de nos assurés qui ont dépassé les 2 millions en 2018, et que nous re-mercions chaleureusement pour la confiance qu’ils placent en la SAA.

Au plan des produits qu’elle propose aux assurables, la SAA poursuivra son processus d’enrichissement de sa gamme d’offres s’adressant aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers et aux professionnels.

L’entreprise a engagé, pour ce faire, une analyse du profil et des besoins de ses assurés, d’une part, et des nou-

veaux risques qui exigent la mise en place de solutions innovantes, d’autre part.Ce travail permet à nos équipes de concevoir des solutions adaptées aux besoins de nos concitoyens et des en-treprises activant dans tous les do-maines d’activité. A l’avenir, nous projetons d’inclure pro-gressivement, dans notre gamme d’offres, des solutions pour les risques émergents (notamment les cybers risk ou les risques concernant le monde agricole liés aux dérèglements clima-tiques) mais, également, des couver-tures adaptées aux métiers spécifiques et aux professionnels.Le monde des entreprises ne sera pas en reste de notre démarche, puisque nous espérons répondre encore mieux à leurs attentes en mettant à leur dis-position, en plus de notre expertise et notre savoir-faire, des produits calibrés à leur taille, à la spécificité de leur acti-vité et aux risques encourus.

Quels sont les tendances en matière d'assurance couvrant les risques industriels, les risques construction ?Les activités à caractère industriel et celles qui concernent le domaine de la construction, sont exposées à des risques potentiels élevés, lesquels une fois réalisés, peuvent être fatals pour l’entreprise en l’absence d’un bon dis-positif de gestion des risques, d’un plan de reprise d’activité et de couverture optimale en assurance.Le transfert des risques vers l’assureur s’impose comme une solution raison-nable tant elle offre aux entreprises un conseil et un accompagnement perma-nents, et une prise en charge finan-cière en cas de survenance d’un si-nistre.

Dans le monde industriel, les assu-reurs interviennent souvent pour assu-rer cinq pôles de risques :

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 39

Les dommages matériels, qui peuvent survenir suite à un évènement prévu au contrat d’assurance, les responsa-bilités civiles pour des dommages cau-sés aux tiers, la perte d’exploitation garantissant la marge brute non réali-sée par l’entreprise suite à une inter-ruption d’activité / sinistre, les échanges commerciaux et les qui en découlent notamment de transport.

Dans le domaine de la construction, les principales assurances concernent la Responsabilité civile décennale (obli-gatoire), les Responsabilités civiles in-tervenants dans la construction ou réa-lisateurs d’ouvrage, les chantiers / le montage (TRC / TRM), les engins de chantier, la perte d’exploitation antici-pée couvrant les conséquences pécu-niaires subies par le maître d’ouvrage résultant du retard dans la mise en ser-vice de l’ouvrage dû à un dommage relevant du contrat TRC/TRM.

Comment appréciez-vous la contri-bution du secteur des assurances à la croissance de l'économie nationale ?

En dépit des efforts déployés par les dif-férentes parties prenantes, et du poten-tiel important que recèle notre écono-mie, force est de constater que le secteur des assurances ne parvient pas encore à jouer pleinement son rôle de contributeur à l’essor de l’économie du pays, comparativement à ce qui est observé dans les économies avancées.

La contribution du secteur dans la ri-chesse de notre pays demeure, en ef-fet, marginale (0,7% en moyenne du PIB, et emploie moins de 0,2% de la population active).

Que préconisez-vous pour inverser la tendance en matière de culture d'assurance dans le pays, pour mo-derniser le secteur qui peine à réali-ser son potentiel ?

Il n’est pas aisé de mettre au point une recette miracle pour se mettre rapide-ment au même niveau que les marchés avancés, mais il est important d’identi-fier d’abord les causes de la situation que vous décrivez, pour pouvoir en-suite suggérer des solutions perti-nentes.

Nous écartons d’emblée, les raisons calculatoires (extraire par exemple l’apport des hydrocarbures du PIB, les conséquences des différentes déva-luations de notre monnaie…et autres), lesquelles n’impacteraient, de toutes manières, que faiblement le taux de pénétration, pour essayer d’en recher-cher les causes dans des facteurs so-ciaux- économiques ou, peut être, dans ceux tenant à l’organisation et au fonctionnement de notre marché.

La première grande cause réside, à notre sens, dans la quasi-absence des assurances de capitalisation sur notre marché, à côté du niveau bas des primes émises par répartition en assurance de personnes (assurance dont notre éco-nomie a grandement besoin, aujourd’hui, au moyen de laquelle des épargnes à long terme, importantes, pourraient être drainées, qui contribueraient au finance-ment de notre économie).

La facilité nous pousse à incriminer notre système d’assurance social, mais une analyse très rapide de ce sys-tème nous permet de conclure qu’il y a bien évidement de la place pour com-bler toutes les lacunes de l’assurance sociale, ne serait-ce qu’à travers le ni-veau des retraites et celui des rem-boursements des prestations de santé.Que dire du travail qui reste à faire pour protéger les milliers de personnes qui activent dans l’informel et capter les primes qui peuvent être générées par ce marché ?

A côté de cela, d’aucuns invoqueront le facteur cultuel lequel s’il vaut pour les assurances de capitalisation qui ne peuvent être pratiquées, au vu de la règlementation actuelle, sans recourir à l’intérêt, ne justifie pas l’absence d’engouement pour les assurances de personnes basées sur la répartition.La seconde cause qui contribue à la faiblesse de la pénétration est à re-chercher dans les tares observées en assurances de dommages et qu’il est urgent, à notre sens, de lever si l’on veut que ce secteur joue véritablement son rôle.

J’évoquerai, très brièvement, les élé-ments qui paraissent pertinents et qui contribuent, à mon sens, à tirer le mar-ché vers le bas :► La baisse que l’on peut qualifier de vertigineuse des niveaux de primes due, en partie, aux souscriptions qui passent par les appels d’offres où le critère prix est souvent utilisé pour dé-partager les soumissionnaires, ce qui a entrainé la division par 10 de certaines primes de grands ou moyens assurés durant ces dernières années ;► Cas des assurances Cat-Nat qui n’arrivent pas à décoller en dépit de leur caractère obligatoire (moins de 10% du parc immobilier assuré) ;► Le peu d’innovation et d’offre nou-velle d’assurance susceptible de prendre en charge les nouveaux risques découlant des évolutions tech-nologiques, et de la transition énergé-tique en cours ;► La sous-assurance (phénomène dangereux) qui, non seulement péna-lise le taux de pénétration mais, ne per-met pas à l’assurance de jouer pleine-ment son rôle économique.La qualité, en deçà des normes re-quises et des pratiques internationales, des compagnies d’assurance notam-ment en termes de délais de règlement de sinistres.

S.D.

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 41

Par Hached El Djouher

Acteur important de l’assistance

MAPFRE Algérie lance une application mobile offrant accès à ses servicesPionnière, en Algérie, sur le marché de l’assistance, la société MAPFRE Algérie conforte sa position d’éclaireur en lançant « Mapfre Assistance », la première application mobile visant à « démocratiser l’assistance » pour une prestation 4.0.

Destinée à faciliter da-vantage aux clients, des compagnies d’as-

surances conventionnées avec la société, l’accès direct à ses services, l’application « Mapfre Assistance » fluidifie les échanges avec les assu-rés, dans un environnement de plus en plus numérisé.Disponible en télécharge-ment sur Google Store, cette application le sera prochaine-ment sur Appel Store égale-ment, ceci pour être acces-sible au plus grand nombre. Pour le Directeur général de MAPFRE Algérie, M. Rezzoug Mustapha, qui ex-prime la volonté de l’entre-prise de « démocratiser l’as-sistance », à travers la digitalisation de ses services, il est clair que le développe-ment des réseaux internet ainsi que son déploiement progressif ont rendu possible une telle initiative.« Après une quinzaine d’années de maturité sur le marché algérien, conju-gué à un besoin nouveau qui intervient avec la généralisation de la 3G et de la 4G en Algérie, nous nous profession-nalisons en offrant au client plus de modernité, à travers cette application

qui englobe les différentes prestations d’assistance que la société prend en charge, soit l’assistance routière, domi-ciliaire, le bris de glace et l’assistance voyage », explique M. Rezzoug.L’assuré n’a qu’à introduire les infor-mations de son contrat d’assurance dans cette application pour qu’il puisse

utiliser les produits proposés par MAPFRE. Dès que l’as-suré exprime un besoin, trois options s’offrent à lui, à tra-vers cette application. Soit il envoie un e-mail, soit un SMS ou bien il émet un appel à partir de cette même applica-tion mobile. Sa demande sera aussitôt réceptionnée chez MAPFRE qui entreprend alors de l’assister. Ce produit a été développé, depuis presque une année, en collaboration avec les in-formaticiens de la maison mère MAPFRE Asistencia, sise à Madrid (Espagne), pré-cise M. Rezzoug.« Nous sommes toujours pionniers sur le marché car nous essayons constamment d’offrir les solutions qu’il faut, au moment où il faut. C’est cela, être à l’écoute du client et du marché », met en avant M. Rezzoug.Il est à rappeler que MAPFRE

est la première société d’assistance à avoir investi le marché algérien en 2007. Depuis, elle a développé, à maintes reprises, ses offres. Avant 2007, MAPFRE gérait ses contrats, en Algérie, à travers sa filiale tunisienne.

H.D.

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42 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

« My car solution », une option tous services auto inclus

Ces services peuvent englober le lavage intérieur et extérieur, la vidange, le changement de pneus, le changement de batterie, la tôlerie, la méca-

nique, entre autres services.Pour ce faire, MAPFRE a négocié avec ses différents partenaires sur le terrain des prix comportant des ra-bais destinés aux clients de la société.Outre l’application, les agences des compagnies d’as-surances, conventionnées avec la société MAPFRE proposent également la formule gratuite «My car solu-tion», à l’ensemble des assurés automobile, un pro-

duit offert qui permet, ainsi, d’accéder, si besoin et si envie, à tous ces services à mini prix. Un choix de services proposés aux clients par MAPFRE, qui accorde une grande importance à sa qualité de service et à une évolution constante de ses prestations au grès de la demande et des possibilités offertes par le marché algérien. Une démarche qui lui a, d’ailleurs, value de décrocher, en août 2018, la certification ISO 9001, version 2015, pour, notamment, sa forte orientation client et le souci d’amélioration continue de ses services. H.D.

Les poids et impact de la numérisation sur le présent et l’avenir du marché des assurances Au centre des débats lors de l'inaugurale édition 2018 de l’AIM, désormais incontournable rendez-vous international d’envergure abrité par Alger, la numérisation à un poids certain et impacte sur le présent et l’avenir du marché national des assurances.

C’est, du moins, ce qui ressort des bilans tirés par les organi-sateurs de cet important évène-

ment sectoriel biannuel. Dans un édito-rial publié par le Bulletin ALGEREASS, publié par la Compagnie centrale de réassurance (CCR) qu’il dirige, M. Seba Hadj Mohamed indique que le

constat établi est que la profession se trouve dans un processus de profondes mutations et qu’à travers les diverses interventions des experts, à l’occasion de cet évènement, « les travaux ont focalisé sur ce qu’il convient d’appeler en termes génériques ‘‘les promesses et les menaces de la numérisation’’ sur

l’avenir de l’assurance en tant que corps de métiers. »

« Pour autant, les apports de la numé-risation sur l’étendue et la qualité de l’information disponible, sont reconnus comme étant nombreux et importants : une meilleure accessibilité à l’assu-

Par Hamza Medakel

Au centre des débats lors de l’AIM 2018

« My Home solution », une option tous services inclus

« My Travel Solution », en projet

A partir de chez lui, le client pourra aussi faire appel à un professionnel pour des réparation de plomberie, électricité, vitrerie, serrurerie… dans votre maison,

magasin, atelier, local en un (01) seul clic et bénéficier des meilleures tarifs.

Un autre projet qui est en cours « My Travel Solution » qui concerne des services pour la mobilité, le voyage, la restauration et

l'hôtellerie.

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 43

rance, un recul des limites de l’assura-bilité des risques, des solutions d’assu-rance nouvelles pour la gestion des risques en appui du financement public, etc. », relève ainsi le PDG de la CCR et l’un des principaux animateurs du RDV des assurances d’Alger ayant notam-ment passé en revue l’interaction de l’assurance au progrès technologique.

Dans son intervention portant sur le « progrès technique, assurances et pers-pectives pour le marché national », M. Seba relève d’emblée que « les riches communications présentées durant l’AIM ont montré l’étendue des transforma-tions que connaissent un grand nombre de sociétés d’assurance et de réassu-rance en matière de plateformes de ges-tion et de réseaux de distribution. »

Suivant son analyse, le PDG de la CCR conclut que « les mutations tech-niques, économiques et sociales de l’Algérie offrent aux compagnies d’as-surance d’incommensurables opportu-nités de croissance qui peuvent être mieux saisies à travers une orientation des actions collectives vers trois ac-tions majeures : l’amélioration de la qualité de service en assurance auto-mobile, la diversification des produits, la digitalisation de segments priori-taires des opérations d’assurance. »

Et à M. Seba de relever qu’ « une telle vision peut-être inscrite, par exemple, dans un programme d’action volontaire à élaborer par la profession avec des objectifs er des conditions de mise en œuvre, préalablement déclinées. »

De l’avis de M. Soufi Mohamed Hakim, président directeur général de la CIAR, lors de sa présentation relative aux « compagnies d’assurance algériennes face au défi de la transformation numé-rique et de la disruption », il y a fort impact sur « les comportements des agents économiques et sociaux » et

sur les sociétés d’assurance, de la part de l’évolution numérique qu’il qualifie de « fulgurante ».

Nombreux, ainsi, sont les défis pour les assureurs traditionnels durant la transi-tion numérique et de la disruption dans le secteur assuranciel algérien. La digi-talisation se présente en « levier de croissance externe » et impose inves-tissement « dans l’open innovation et les startups », explique M. Soufi en précisant toute l’importance de voir « unifier les ERP en adoptant un seul progiciel de gestion multi-compagnies pour unifier les bases de données et agir contre la fraude. »Selon lui, il est utile de faire évoluer la digitalisation pour faire communiquer les systèmes d’informations avec les banques et l’environnement réseau afin de générer un écosystème répon-dant tant aux besoins de la clientèle qu’au besoin de remontées de primes.« L’amélioration de l’expérience client est au cœur des enjeux du digital pour les compagnies d’assurance qui ex-ploitent le développement du Big-Data pour personnaliser leurs contrats », souligne M. Soufi qui ajoute que « si le développement du numérique pré-sente de nombreux défis pour les ac-

teurs traditionnels face aux nouveaux entrants, il offre des outils aux compa-gnies d’assurance leur permettant de créer une forte valeur ajoutée pour leurs assurés. »

Toujours dans les colonnes du dernier numéro en date du bulletin ALGE-REASS, il est rappelé que M. James Vickers, président du courtier de ré-assurance Willis Ré, a fait une présen-tation sur le « contexte économique et financier mondial et l’assurance », en mettant l’accent sur les challenges de l’assurance en période de crises éco-nomiques, notamment celles de la dé-cennie écoulée, ainsi que les opportu-nités à saisir en vue de redynamiser le secteur et de perpétuer sa croissance sur le long terme.

Selon M. Vickers la forme actuelle de l’ensemble du secteur changera « iné-vitablement » et que « l’avenir est pro-metteur pour les organisations ca-pables de conserver à la fois leurs compétences et leurs connaissances traditionnelles tout en adoptant de nouveaux modèles commerciaux. »En substance, il a indiqué que le sec-teur de la (ré)assurance jouit d'un rôle

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unique mais, jusqu'à récemment, peu apprécié dans le système financier mondial, et dispose, désormais, d'une occasion sans précédent de partager ses compétences pour aider à four-nir à la société les connaissances et la capacité nécessaires à la construc-tion d'un monde plus durable et plus équitable.

De leur côté, M. David Flandro, global head of analytics chez le courtier JLT Re, et M. Denis Kessler, pré-sident directeur général de la compa-gnie de réassurance SCOR, ont jeté la lumière sur l’interaction du marché de la réassurance traditionnelle avec le marché de la réassurance alterna-tive ainsi que des perspectives de leurs évolutions dans un environnement institutionnel global et numérisé.

En conclusion à leur présentation, il est relevé que les ILS (Insurance-Linked Securities dont près du quart est émis par les réassureurs) qui peuvent être considérées comme des « intrus » pour la réassurance dite « tradition-nelle ») n’ont pas évincé les réassu-reurs traditionnels, qui les utilisent eux-mêmes pour accroître leurs capacités de souscription et diversifier les contre-parties de leurs programmes de rétro-cession. Pour eux, « la réassurance traditionnelle n’a pas été et ne sera ja-mais (complètement) ‘‘uberisée’’ par les ILS qui constituent un complément - et non un substitut – à la réassurance traditionnelle. »

Autre halte ayant marqué l’AIM 2018, celle du second jour des travaux, la communication de M. Ernst Rauch, global head climate & public sector au sein de la société de réassurance por-tant sur «l’assurance inclusive et la révolution numérique. » En sus des avantages de l’assurance inclusive dans le développement économique et social des pays en voie de déve-

loppement, cette session, résument les organisateurs de l’AIM, a réitéré que le progrès technologique peut véhiculer la lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté.

C’est ainsi que la révolution numérique dans le secteur de la gestion des risques a conduit à de nouvelles solu-tions d'assurance en cas de catas-trophe, y compris dans les économies à faible revenu, est-il résumé en ajou-tant que le gap en matière d'assurance pourrait être réduit. « En plus du sys-tème d’assurance contre les catas-trophes naturelles, il reste à dévelop-per des politiques de prévention et de préparation aux catastrophes », in-dique ce conférencier.

Par ailleurs, M. Ghislain Lecam, direc-teur analytics de l’agence de notation AMBest, a développé l’importance des « avancées technologiques et leurs impacts sur la solidité financière des assureurs et réassureurs. » Il indique, en substance, que l’innovation est ac-tuellement capturée indirectement grâce aux éléments constitutifs du pro-cessus de notation et qu’en consé-quence, l’agence ne s’attend pas à des mouvements de notation significatifs découlant des mises à jour.

Le représentant de AMBest tempère, néanmoins, qu’il est « convaincu que la capacité à faire face aux changements technologiques et sociétaux, en accélé-ration grâce à l’innovation, sera de plus en plus critique pour la solidité financière à long terme des (ré) assureurs. »

Pour leur part, M. Martin Sporri, director head of P&C iInsights & analytics et M. Shirai Shinji, vice président de Glo-bal Due Diligence Department au sein de la société de réassurance SWISS Ré, ont clôturé le cycle des ses-sions de présentations par le thème des « risques émergents et l’assurance. »

Grosso modo, ils indiquent que « la révolution du Big Data, bien qu’impro-prement nommée, constitue une étape majeure dans la révolution nu-mérique et touche l’ensemble des secteurs. » « Appliquée au monde de l’assurance, elle génère de nom-breux fantasmes et joue sur les peurs », concluent-ils en soulignant qu’elle « peut même faire penser à la mort de l’assurance par démutua-lisation ». Cependant, estiment-ils en-core, « les exemples du passé, les nombreuses limites structurelles du secteur de l’assurance ainsi que ses propres limites techniques doivent nous inciter à considérer les impacts de cette révolution avec réserve. »

Selon eux, et face à ces changements de paradigme, les réactions des assu-reurs sont timides et traduisent une diffi-culté à proposer une vision claire de l’avenir de leur secteur. « Les enjeux sont pourtant majeurs pour les acteurs en place et pour une grande partie des emplois actuels du secteur », résument-ils en ajoutant que « les assureurs sont, aujourd’hui, face à un choix stratégique pour lequel plusieurs pistes peuvent être évoquées: revenir au risque en se concentrant sur leur spécificité his-torique, développer une stratégie de B2B2C, se battre avec les fournisseurs de service pour maintenir le lien avec le client ou réinventer complètement leur métier en gestionnaire de données. »

Et de conclure que « quelle que soit la stratégie retenue, la conduite du chan-gement sera humainement difficile dans un secteur fortement réglemen-té et dans lequel les innovations s’opèrent sur de grandes échelles de temps » bien que de ce choix straté-gique « découlera la réponse à notre question initiale : Reconnaitrons-nous encore notre assureur en 2030 ? ».

H.M.

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46 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Par S. Dali

Journée d'étude sur la concurrence et le marché pertinent des assurances

Des pratiques anticoncurrentielles pointées du doigtLes pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes, les situations de positions dominantes ou de concentration, les offres de tarifs, abusivement bas, ainsi que les prérogatives du Conseil de la concurrence (CC), ont été au cœur de la journée d'étude centrée sur le thème de « la concurrence et le marché pertinent des assurances », tenue le 20 mars dernier à Alger et organisé par le Conseil de la concurrence, en collaboration avec l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR).

Parmi les intervenants, Hassen Khelifati, PDG d'Alliance Assu-rances, a interpellé au cours du

débat le Conseil de la concurrence sur de nombreux cas de favoritisme dans l'octroi des marchés au profit des so-ciétés d'assurances publiques. Le ca-hier des charges, a t-il ajouté, est éla-boré de manière à exclure les sociétés d'assurances privées des marchés pu-blics. En l'occurrence, le critère capital social ou fonds propres retenu dans le cahier de charges exerce un effet d'éviction. En effet, alors que le capital minimum d'une société d'assurance privée est fixé à 2 milliards de dinars, un seuil de 4 à 5 milliards de dinars de capital est imposé, entre autres, dans certains marchés, condition sine qua non pour remporter le contrat. Cette discrimination à l'égard du secteur pri-vé constitue, selon lui, une violation de la Constitution, au regard de l'article 43 de cette Loi fondamentale qui dispose que « l'Etat encourage sans discrimi-nation l'épanouissement des entre-prises au service du développement économique. La promotion de l'entre-prise doit, en d'autres termes, s'effec-tuer sans distinction entre société pu-blique et société privée ». Dans d'autres marchés, a t-il ajouté, « une note de 50 points est attribuée à la société pu-

blique, 5 points à la société privée. » Nacer Sais, PDG de la SAA, a nuancé en expliquant que les grands groupes publics, en vue de la conclusion de leurs contrats d'assurances, fixent de telles conditions pour s'assurer qu’ils soient remboursés en cas de grands sinistres notamment industriels. Ces entreprises s'assurent ainsi de la sol-vabilité de l'assureur. Cela peut être, ajoute-t-il, le choix du client public qui décide de confier sa police d'assurance à un assureur public. Le PDG de la société publique Compagnie centrale de réassurance (CCR), Mohamed Sbaa, nuancera cette ségrégation : « On peut observer, ici et là, une discri-mination à l'égard de certains assu-reurs privés ; c'est un phénomène réel.» Sur les positions de domination ou de concentration sur le marché, le premier responsable de la CCR a observé que ces phénomènes peuvent refléter des pratiques anticoncurrentielles. Mais, selon lui, ces phénomènes n’existent pas sur le marché algérien. « Actuelle-ment, pour des raisons historiques, 75% du marché est détenu par les en-treprises publiques, 25% par les entre-prises privées. Auparavant, le marché était dominé à 100% par le public », a-t-il argué. Il convient de rappeler que la Constitution, dans son article 43, inter-

dit le monopole et la concurrence dé-loyale. En ce sens, concernant les en-tentes sur le marché des assurances, peut-on parler de pratiques anticon-currentielles? Pour Mohamed Sbaa, lorsqu'on parle d'ententes, c'est peut être le reflet de pratiques anti concur-rentielles. Est-ce le cas, pour autant, des coassurances et des pools d'assu-rances résultant d'accords de place, conclus récemment sur le marché al-gérien. Selon lui, il ne s'agit pas de pra-tiques anticoncurrentielles, parce qu'ils répondent, en réalité, à des besoins du marché, à une offre d'assurance nou-velle, à encourager la croissance des compagnies d'assurances et, donc, du marché. Pour le Professeur Rabia, spécialiste en droit économique, il existe des exceptions concernant les ententes entre acteurs du marché. Il s'agit des exemptions. En France, a-t-il ajouté, il ya beaucoup de cas d'exemp-tions pour spécificité du marché. En l'occurrence, les mutuelles ont obtenu des exemptions. En Algérie, dans le cas du respect des intérêts des consommateurs, d'efficience écono-mique, de création d'emplois, de déve-loppement des petites et moyennes entreprises, les accords de place por-tant sur des ententes peuvent bénéfi-cier des exemptions auprès du Conseil

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 47

de la concurrence. Encore faut-il que les assureurs justifient, auprès de cette autorité, le besoin économique de cette entente. Il convient, également, de per-mettre aux entreprises du secteur d'in-tégrer le marché de manière égale, d'empêcher les barrières artificielles à l'entrée, a ajouté le spécialiste. En clair, il convient de faciliter l'échange d'infor-mations, de manière à ce que les ac-teurs, y compris les nouveaux, soient au même niveau d'informations. Le spécialiste a insisté sur la nécessité pour les juristes du Conseil de la concurrence de comprendre le fonc-tionnement et les spécificités du mar-ché des assurances, pour éviter de trancher par méconnaissance de ces spécificités. Les assureurs, de leur coté, doivent expliquer à cette autorité les arcanes de ce secteur. En ce sens, cette journée d'étude a permis à l'auto-rité de la concurrence de mieux appré-hender les rouages de ce marché et les problèmes de concurrence enregis-trés actuellement par les sociétés d'as-surances.A cet égard, Nacer Sais, PDG de la SAA, a souligné que la concurrence sur le marché algérien des assurance porte quasi exclusivement sur les tarifs portés, dans certains cas, exagéré-ment à la baisse. On enregistre, de ce fait, de la concurrence déloyale. Pour permettre à la concurrence d'être un levier du développement économique, il convient, ajoute t-il, d'aller à une ré-glementation qui permette de contrôler la solvabilité des sociétés d'assu-rances, à posteriori. « La solvabilité d'une compagnie d'assurance ne doit pas être uniquement mesurée sur la base du capital social, de ses fonds propres mais, également, sur la qualité de sa gestion, de son organisation, de la qualité de son encadrement, afin essayer d'éviter une situation de désé-quilibre financier né particulièrement de ces pratiques déloyales », a-t-il fait remarquer. En un mot, tirer les tarifs à

la baisse au dessous du seuil à ne pas franchir au risque de détériorer les comptes de l'entreprise et pénaliser l'en-treprise concurrente est une pratique à bannir du marché. Mohamed Sbaa n'a pas hési-té, lui, à qualifier ce phéno-mène de dumping. « Les ventes à perte, ça existe de temps à autre sur notre mar-ché. Ce n'est pas un phéno-mène nouveau. Il n'est pas général. Nous l'avons consta-té à la CCR, à travers la lec-ture de l'évolution d'une année à une autre de l'activité dans une branche donnée chez nos clients. » Le Conseil de la concurrence a, à ce niveau-là jus-tement, un rôle à jouer en orientant les acteurs à s'abstenir de cette pratique en raison de ses dangers, suggère t-il. En fait, l'Ordonnance 03-03 du 19 juillet 2003 interdit les offres de prix de vente aux consommateurs, abusivement bas par rapport aux couts de production, de transformation et de commercialisa-tion. Le Conseil de la concurrence peut intervenir, dans ces cas, sur la base d'une plainte ou d'une saisine. Il ap-plique des sanctions telles que les amendes ou des injonctions motivées, afin de mettre fin à ces pratiques.Mais le Conseil de la concurrence a-t-il un véritable pouvoir pour empêcher de telles pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des assurances? Ama-ra Zitouni, son président, reconnait que « le Conseil de la concurrence ne jouit pas d'une une autonomie totale. » L'autorité est placée sous la tutelle du Ministère du Commerce, a t-il ajouté. Alors que le leitmotiv de la CNUCED et de l'OCDE est l'indépendance de ce Conseil vis à vis de l'exécutif. En un mot, il ne doit pas recevoir d'injonc-tions. L'exemple le plus frappant de cette absence d'autonomie est le traite-ment des projets de concentration éco-nomique dans la réglementation.

L'article 18 de l'ordonnance de 2003 exige la notification au Conseil de la concurrence de ces projets, à chaque fois que la concentration vise à réaliser 40% des ventes ou des achats effec-tués sur le marché. « Ce contrôle, en amont, effectué par le Conseil de la concurrence sur ces opérations vise à empêcher la création de monopoles ou positions dominantes très fortes et les abus qui peuvent en découler, en termes de prix, d'offre, de qualité et d'innovation pour le consommateur, en particulier, et l'économie, en général. » En réalité, le législateur limite l'inter-vention du Conseil de la concurrence. En effet, les dispositions de l'article 19 de la même Ordonnance imposent au Conseil de la concurrence de deman-der l'avis de la tutelle : le Ministère du Commerce. Pis, l'article 21 autorise le gouvernement à passer outre la déci-sion de refus de la concentration par le Conseil de la concurrence si l'intérêt général le justifie, sur rapport du Mi-nistre du Commerce et du ministre concerné par la concentration ou à la demande des parties concernées. Outre ces interférences potentielles de la tutelle, Amara Zitouni a également laissé entendre que le Conseil de la Concurrence manque de moyens fi-nanciers pour remplir convenablement toutes ses missions.

S.D.

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48 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Entretien réalisé par S. Dali

M. Zitouni Amara, Président du Conseil de la Concurrence

« Nous allons maintenir le dialogue avec les acteurs du marché des assurances »Dans cet entretien, le président du Conseil de la Concurrence, M. Zitouni Amara, expose les missions et les prérogatives de l’organe de régulation qu’il dirige et comment il peut favoriser un meilleur fonctionnement du secteur national des assurances.

Revue de L'ASSURANCE : Quels sont les objectifs assignés par le Conseil de la Concurrence et l’UAR à la journée d'études que vous avez co-organisé sur le thème de la concurrence dans les assurances ?

M. Zitouni Amara : Cette journée d'étude avait pour objectif d'amener les profes-sionnels, les acteurs du marché des assu-rances et le Conseil de la Concurrence à dialoguer, et engager un débat direct pour discuter de la problématique de la concur-rentialité du marché des assurances, ou ce qu'on appelle les défis de la concur-rence.

En rappelant que ce marché est ouvert,

depuis les années 199O, à la concur-rence. Est-ce que les règles de la concur-rence y sont appli-quées d'une manière loyale, effective et non faussée ? Et quand les règles de la concurrence sont ap-pliquées dans un mar-ché, qui en tire profit?

D’abord, c’est le consommateur, (l’usa-ger du marché), en termes de prix, de qualité de service, et d'offre. Ensuite, c'est l'opérateur lui-même, en termes de compéti-

tivité et de performance. Et, là, nous avons écouté avec beaucoup d'intérêt certains PDG des entreprises d'assu-rances qui connaissent le marché depuis plusieurs années et qui nous ont appris que quelques sociétés d'assurances ont disparu parce qu'elles n'ont pas pu tenir la route, dans un marché concurrentiel qui ne permet pas aux faibles de résister.Le troisième acteur qui profite d’un mar-ché, ouvert à la concurrence, c’est l’éco-nomie du pays qui est, de ce fait, mieux régulée. J'estime, personnellement, après les conférences et les débats qui se sont déroulées, au cours de cette journée, que nous avons atteint nos objectifs et même les avoir dépassés. Nous avons organisé,

au minimum, plus de 15 journées d'études. Cette journée est un peu parti-culière. Les PDG des sociétés d’assu-rances sont restés, jusqu'à la dernière minute, après cinq à six heures de confé-rences et de débats. Pour nous, c'est un aquis.

Quelles sont les pratiques anti-concurrentielles enregistrées par le Conseil de la Concurrence sur le marché des assurances ?

Il faut toujours avoir assez de recul. Le Conseil de la Concurrence a été réactivé, cela fait cinq ans. Il était peu connu sur la place. Cela explique un peu l'organisation de cette journée. On appelle ça un plai-doyer de la concurrence pour expliquer le rôle et les missions du Conseil de la Concurrence pour la régulation du mar-ché. Nous avions été saisis deux fois. Une fois par une entreprise d'assurance privée d’une demande d’avis au motif qu’elle aurait été discriminée par rapport aux entreprises publiques pour l'octroi des marchés.

La requête a été étudiée par le Conseil de la Concurrence qui a émis un avis sur cette question. Cet avis a été publié sur le Bulletin officiel de la concurrence et sur le site web du Conseil de la Concurrence. Le Conseil de la concurrence été saisi également pour une fusion. Le dossier est en instance d’instruction. Il s'agit de la création d'une filiale spécialisée en exper-tise.

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 49

Le Conseil est en train d'examiner ce pro-jet de concentration économique en appli-cation des articles 15 et suivants de l’Or-donnance n°03-03 du 19/07/2003, modifiée et complétée relative à la concur-rence. Le dossier passera, prochaine-ment, devant le Collège du Conseil de la Concurrence qui prendra une décision autorisant ou refusant cette fusion.

Un mot sur le programme de confor-mité aux règles de la concurrence…

Le sujet a été abordé, au cours de cette matinée. C'est un genre de code de déon-tologie pour amener les entreprises à ad-hérer et à respecter volontairement les règles de la concurrence. Le Conseil de la

Concurrence doit, bien sûr, démontrer aux entreprises concernées que si elles respectent les règles de la concurrence, de leur propre chef, elles ont beaucoup à gagner. C'est un travail que nous sommes en train de mener depuis des années.

Maintenant, nous avons des experts mis à notre disposition par l'Union Euro-péenne, à travers le programme P3A d'accompagnement de l'accord d'associa-tion signé avec l'Union européenne. Nous sommes, maintenant, à la phase d'élabo-ration et de mise en œuvre de ce projet. Nous avons convaincu de grandes entre-prises, dont certaines relèvent du marché des assurances, quant à la pertinence de ce programme. Les compagnies d'assu-rances sont pleinement engagées dans ce programme. Ce sont les entreprises qui l'ont pris en main, et ce sont elles qui vont l'élaborer et le mettre en œuvre.

Le Conseil de la Concurrence assurera par la suite la supervision et le contrôle de la conformité de ce programme. Nous avons proposé à ce que la loi sur la concurrence, après sa modification, pré-voit que toute entreprise qui applique ce programme bénéficie d'une réduction du montant des amendes, si jamais elle fait l'objet d'une plainte, et qu’elle risque d'être sanctionnée par l'application d'une amende. Le montant de l'amende sera réduit de 10 à 15%, comme c'est le cas en

France, en Italie et en Grande Bretagne.

Quelle sera la suite que compte re-server le Conseil de la Concurrence à cette rencontre ?

Nous allons maintenir le dialogue avec les acteurs du marché des assurances pour le connaitre à fond, afin d’éviter si nous sommes saisis, d’une plainte, d’une de-mande d’avis ou d’un projet de fusion concernant ce secteur, faire des erreurs d’appréciation et causer parfois des dom-mages à ce marché.

L’objectif de l’organisation de ces ren-contres vise, d’une part, à faire connaitre le rôle et les missions du Conseil de la Concurrence ainsi que les règles de pro-cédures qui y sont applicables aux ac-teurs du marché lesquelles sont, faut-il le rappeler, similaires à celles en vigueur au niveau des juridictions, et d’autre part, à permettre aux membres et aux cadres du Conseil de la Concurrence de maitriser le marché pertinent des assurances avec ses spécificités et ses caractéristiques.

Le Conseil de la Concurrence a saisi, par ailleurs, cette occasion pour expliquer aux participants le principe de la neutralité de la concurrence qui consiste en l’application des règles de la concurrence de la même manière aux sociétés publiques et privées.

S.D.

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50 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Par Walid Mazou *

Intoxications au monoxyde de Carbone

Côte d’alerte et rôle possible des assureurs…Dans le présent article, est abordé un domaine touchant de près à l’hygiène et sécurité publiques. Certes, les compagnes de sensibilisations et autres conseils de prévention, menés jusque-là, ont permis de réduire un tant soit peu des répercussions et dégâts de ce fléau lié aux asphyxies, aussi variées que peuvent être leur origine, mais, malheureusement, le nombre de victime ne cesse de progresser.

L’asphyxie par le monoxyde de Carbone (CO) est l’une des prin-cipales causes d’asphyxies acci-

dentelles en milieu domestique. Chaque année, la protection civile en-registre un nombre croissant d’as-phyxies et de décès dus à ce gaz car-bonique (CO). Elles sont plus fréquentes pendant la saison automno-hivernale et surviennent dans des cir-constances variables.

Durant l’année 2017, la Direction géné-rale de la protection civile (DGPC) a enregistré 1968 interventions liées aux asphyxies dont 1201 sont causées par le monoxyde de Carbone induisant un total de 2055 victimes touchées par cette dernière cause, soit un taux de mortalité qui dépasse les 67%. Cette mise au point sur les asphyxies au mo-noxyde de Carbone en Algérie permet de mieux cerner les problèmes actuels du diagnostic, de la prise en charge des victimes, des mesures préventives adoptées et des éventuelles améliora-tions à réaliser. A l’observation du bilan général des asphyxies durant la période 2015-2017, il est à souligner que les services de la DGPC enregistrent, durant l’an-née 2017, une forte augmentation en matière d’interventions, avec une évo-lution atteignant la barre des 73 %.

Ces asphyxies, d’origines diverses, sont sources de sinistres sur les indivi-dus et émanent du gaz naturel et bu-tane, du gaz carbonique, de l’obtura-tion des voies respiratoires, du confinement d'air et d’autres causes. Elles n’ont, cependant, pas la même ampleur.

Le graphe suivant montre les princi-pales causes de ce fléau : S’agissant des principales causes d’asphyxies enregistrées de 2015 à 2017, les asphyxies dues au monoxyde de Carbone restent toujours en pre-mière position avec un taux moyen qui avoisine 61%.

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 51

Selon la Direction géné-rale de la prévention et de la promotion de la santé du ministère de la Santé, les principales circonstances à l’origine de ces cas d’as-phyxie au monoxyde de Carbone sont : L’absence de ventilation dans les pièces et les lo-caux ; La vétusté des appareils de chauffage ; L’installation du chauffe-

eau dans la salle de bain ; La non-conformité des appareils de chauffage.

Les asphyxies sont enregistrées, dans leur majorités, au niveau des habita-tions où les règles de sécurité ne sont pas respectées, car étant insuffisam-ment assimilées par les populations sur les dangers qu’elles encourent, particulièrement pour certaines couches sociales défavorisées.

L’état des lieux concernant ce type de sinistres qui affecte, jusqu’à l’heure, cette catégorie de population montre qu’en dépit des efforts menés dans le domaine de la sensibilisation, la situa-tion est loin de connaitre une régres-sion notable.

Partant de cet inquiétant constat, une sommaire étude de diagnostic s’y rap-portant a permis de relever qu’il y’a né-cessité absolue d’appréhender la pro-blématique, dans toute sa dimension, en redoublant d’imagination pour définir un plan d’actions devant induire une prise en charge raisonnablement réfléchie.

C’est là une voie salutaire que devront emprunter les différents acteurs, aussi minime que peut l’être la responsabilité de chacun, pour une intervention se voulant la plus fédératrice possible dans les efforts à mener dans le cadre de l’atténuation des risques liés au mo-noxyde de Carbone.

Ainsi, à bien observer, les assureurs peuvent, dans le cadre de cette vision prospective, avoir une place de choix en prenant acte et en s’impliquant da-vantage dans cette noble mission fédé-ratrice, comme acteur principal et d’ani-mateur privilégié au sein du dispositif de prévention des accidents domestiques.

Dès lors, et cela rappelé, les assureurs peuvent déjà se pencher sur les dispo-sitions pratiques pour accompagner les investisseurs, lesquels ne manque-ront point de faire appel à leur service dans la perspective de promouvoir et valoriser au mieux les produits fournis sur le marché.

En effet, l’exigence du consommateur algérien concernant la qualité des pro-duits qui a connu une remarquable avancée, fait qu’il y a, aujourd’hui, un intérêt mutuellement avantageux que doivent sauvegarder autant les assu-reurs que les entreprises en quête per-pétuelle de débouchés pour l’écoule-ment de leurs productions.

La sauvegarde de ces intérêts respec-tifs ne peut s’entrevoir, cependant, en l’absence de garanties, dument recon-nues en matière de sécurité, vis-à-vis du fléau de monoxyde de Carbone, de tout produit utilisé par les ménages.

En outre, à titre de mesures de pru-dence et de précautions à prendre, ti-rer profit de l’apport du monde de la science dans le cadre de la lutte contre le monoxyde de Carbone est tout indi-qué. C’est le cas en ce qui a trait à l’ins-tallation de détecteurs de ce gaz nocif, dans les habitations. Cela revêt un ca-ractère d’importance avérée doublée d’urgence.

En d’autres termes, les assureurs pourraient, par exemple, réduire les tarifs et autres attractivités pour les assurés et potentiels assurés déten-teurs des détecteurs et encourager ainsi la généralisation de cet outil no-vateur et, par voie de conséquence, contribuer activement à la prévention des risques…

Cette suggestion, et les réflexions qu’elles peut faire suivre, si elle venait à être mise en route, aurait une portée sur les conséquences dues à ce phé-nomène, au plan socioéconomique, sont incommensurables non seule-ment pour le marché des assurances mais aussi pour l’économie et la vie sociétale nationales.

W.M.*Cadre Supérieur au SP-CNA

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52 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Entretien réalisé par Fella Midjek

M. Khelifati Hassan, PDG d’Alliance Assurances

« L’Espace client Pro s’ouvrira à 500.000 clients au total »Alliance Assurances a lancé, depuis le 17 février 2019, une application « Espace client Pro » qui touchera 10.000 clients corporate, dans un premier temps, pour atteindre, à terme, 500.000 au total, avec de nombreux nouveaux services, indique, dans cet entretien avec la Revue de L’ASSURANCE, M. Khelifati Hassan, PDG de cette société d’assurances de dommages.

Revue de L'ASSURANCE : Dans le cadre de la digitalisation de ses ser-vices, Alliance Assurances a lancé le 17 février dernier une plateforme «Espace client Pro». En quoi consiste-t-elle ?M. Khelifati Hassan : Alliance Assu-rances apporte de nouveaux services, à forte valeur ajoutée à ses clients. La digi-talisation va nous permettre de faciliter la relation avec notre clientèle grâce à l’ « Espace client Pro ». L’application est un développement interne à la compagnie. Elle permettra à tous nos clients corpo-rate de suivre leur contrat, leur sinistre, leur paiement. Nous avons ajouté d’autres services et des informations aux clients, comme le nombre de véhicules sinistrés, ceux qui sont les plus sinistrés. Le client sera en contact direct avec la direction de la compagnie. Une cellule centrale est dédiée à enregistrer les réclamations et qui règle les problèmes des clients sans attendre. A tout moment, nous pouvons intervenir.

Quels objectifs ciblez-vous grâce à cette application ?

Cette application nous challenge pour améliorer la qualité de nos services et de respecter les délais. Cela permettra d’être trans-parent avec nos clients. Grâce à la messagerie, dès

qu’un client est sinistré, il existe des back-offices centraux qui agissent pour régler, dans les meilleurs délais, le sinistre. Le client corporate peut savoir quels sont leurs chauffeurs les plus sinistrés, car notre relation est basée sur le principe gagnant-gagnant. Il y a, aussi, le renou-vellement en ligne, l’indemnisation, la si-nistrabilité c’est-à-dire sur la partie res-ponsabilité civile (RC). Cela peut servir à prendre la décision de diminuer les re-mises ou d’augmenter la franchise.

Combien de clients corporate seront connectés à cette plateforme ?

Alliance Assurances dispose de 10 000 clients corporate pour toucher 500 000 clients particuliers, corporate et tempo-raires. Les clients corporate recevront leur nom d’utilisateur et leur mot de passe qu’ils pourront changer.

Est-ce que vous intégrerez le paie-ment en ligne ?

Cela viendra. Il s’agit de plateforme avec

un grand investissement informatique. Notre plus gros poste annuel est l’infor-matique, la digitalisation et l’infrastructure informatique. Le site marchand n’est pas encore opérationnel car la SATIM est en train de renouveler ses données.

F.M.

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Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 53

A cause du dumping, le marché des assurances a perdu 12 milliards DA Des échanges de chèques pour un

montant de 3,5 milliards DA« Les prévisions de clôture pour 2018 sont à envi-rons 2,5% de progression du marché de l’assu-rance. Sur 130 milliards DA, nous aurons 3 mil-liards DA de chiffre d’affaires supplémentaires. Par ailleurs, 200.000 véhicules ont été montés l’année dernière. Si on multiplie ce chiffre par 60.000 DA qui est le prix moyen d’une assurance automobile, c’est 12 milliards DA qui devraient s’ajouter au mar-ché. Où sont-ils passés? Ils se sont évaporés dans le dumping. Grâce à ces 12 milliards DA, le marché aurait eu 10% de progression sur l’année 2018. »

F.M.

Les échanges de chèques entre les compagnies d’assu-rances ont enregistré un mon-tant de 3,5 milliards DA pour 80.000 dossiers traités dans le cadre de l’assainissement du marché pour 2015, lors de la cérémonie d’échange organi-sée le 13 février dernier. Entre 2010 et 2014, cet assainisse-ment a touché 350.000 dossiers

pour une valeur de 12 milliards DA de chèques échangés. Al-liance Assurances a, pour sa part, enregistré 3.000 dossiers pour un montant de 170 mil-lions DA d’échange, ont annon-cé les cadres de cette compa-gnie. D’autres dispositifs sont prévus pour assainir les an-nées 2016 à 2018, ont-ils ajouté.

F.M.

M. Khelifati Hassan, PDG d’Alliance Assurances

Assainissement des sinistres de l’année 2015

« L’assistance médicale sera commercialisée avant fin juin 2019 »

Revue de L'ASSURANCE : Vous préparez un produit sur l’assistance médicale. Où en est le projet ?M. Khelifati Hassan : Nous sommes en discussion avec un assisteur profession-nel, afin d’intégrer l’assistance médicale dans nos prochaines offres en assu-rances automobile, habitation et multi-risques professionnels. Nous envisa-geons d’offrir la possibilité de services de soins avec médecin à domicile, d’éva-cuation sanitaire avec un professionnel qui a tous les moyens. Il s’agit d’assurer la meilleure qualité de service, comme nous le faisons aujourd’hui pour l’assis-tance automobile en prestation directe.

Qui est ce partenaire ?Notre partenaire possède un réseau. Il investit sur les moyens logistiques de transport sanitaire. Il se conventionne avec des médecins et des cliniques. C’est un maillage complet de profes-sionnels. Nous utilisons sa plateforme pour apporter ce service à nos clients. Elle fonctionne 24h/24. Actuellement, notre partenaire couvre 40 wilayas.

Peut-on connaitre son identité ?Non, car il est trop tôt pour révéler son nom. Nous sommes encore en négocia-tions.

Quand ce produit sera-t-il commer-cialisé ?Avant la fin du 1er semestre 2019, soit avant fin juin. Dès que les négociations seront terminées, nous consoliderons le produit. Nous le proposerons à la valida-tion par le ministère des Finances pour que nous puissions le commercialiser dans les plus brefs délais.

Combiens de clients ciblez-vous avec ce produit, selon votre étude de marché ?C’est un produit qui ciblera une large frange de notre clientèle. Si nous avons 500 000 clients dans l’assurance automo-bile, ils sont concernés. Cela reste, toute-fois, une option au choix du client. C’est un produit qui rendra beaucoup de ser-vices à nos assurés. En cas de besoin, un appel sur la plateforme permet à l’as-suré de bénéficier du service demandé.

Est-ce un produit destiné exclusive-ment aux clients d’Alliance Assu-rances ?Actuellement, nous signons une exclusi-vité qui sera élargie. L’assistance ne peut être un produit exclusif. En 2007, nous avons lancé l’assistance automobile. Maintenant, c’est tout le monde qui le fait. Il y aura, cependant, des options qui se-ront exclusivement Alliance Assurances..

F.M.

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Évènement

54 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Cette société d’assurance se rapproche davantage de l’universitéLa CNMA signe une nouvelle convention avec l’Ecole Nationale Supérieure d’AgronomieLa Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA), sise à El Harrach (Alger), consolident leur rapprochement par la signature, en mars denier, d’une nouvelle convention spécifique, informe la CNMA dans un communiqué.

La CNMA et l’ENSA, qui sont liées par une convention de partenariat, signée le 6 mars 2018, approfon-dissent, ainsi, leur coopération. Le rapprochement

entre la CNMA et l’université vise « le renforcement des échanges en matière d’expériences, dans les domaines liés à l’expertise et aux études se rapportant à la modernisation des assurances agricoles », précise la CNMA. A l’occasion, une cérémonie de remise des attestations de succès aux experts agricoles et aux encadreurs techniques de la CNMA, ainsi qu’aux cadres de la Direction Générale des Forets (DGF), a été organisée le 3 mars dernier au ni-veau de l’ENSA. La formation a porté sur « la protection du patrimoine forestier, la conservation et la préservation des écosystèmes. » Selon la CNMA, « la formation en question permettra aux cadres du réseau de la Mutualité Agricole de maitriser les questions relatives à l’appréciation, l’évaluation, la gestion

et la prévention des risques liés aux assurances du domaine forestier. »

M.B.

Par Massi Badis

La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), qui multiplie les signatures de conventions de par-tenariat, consolide aussi son réseau commercial,

qui a été renforcé, durant le premier semestre 2019, par l’inauguration du siège de la Caisse régionale de la mu-tualité agricole (CRMA) de Saida et l’ouverture de 03 nou-veaux Bureaux locaux : 02 dans la wilaya de Ain Té-mouchent et 01 à Blida.Les deux bureaux locaux ouverts dans la wilaya de Ain Témouchent sont situés, respectivement, dans la com-mune de Oulhaça, rattaché à la Caisse régionale (CRMA) de Beni Saf et dans la commune de Oued Essabah, ratta-ché à la Caisse régionale (CRMA) de Hammam Bou Ha-djar. Celui ouvert dans la commune de Blida est rattaché à la Caisse régionale (CRMA) d’El Affroun.

Le nouveau siège de la Caisse régionale de la mutualité agricole (CRMA) de Saida a fait l’objet de travaux d’amé-nagement et de réfection. Il a été inauguré, le 7 mars der-nier, par le Directeur général de la CNMA, M. Benhabiles Chérif, en présence du Wali de Saida.Le renforcement du réseau commercial de la CNMA, marque sa « volonté de rapprochement avec les agriculteurs et les éleveurs » et vise à renforcer sa position en tant qu’ « assureur conseil de proximité. »Avec son large réseau commercial, composé de 67 Caisses régionales et plus de 485 Bureaux locaux de proximité, la CNMA « s’engage, dans la durée, pour mettre son sociétariat et sa clientèle au centre de son activité, en fi-délisant l’existant et en conquérant d’éventuels prospect. »

M.B.

Le réseau commercial de la CNMA se renforce

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Évènement

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 55

Une convention a été signée en février 2019

AXA Assurances Algérie sponsor officiel de la Fédération Algérienne de RugbyAXA Assurances Algérie s’engage à accompagner les activités de la Fédération Algérienne de Rugby, au terme d’une convention de partenariat, signée le lundi 25 février 2019, à Alger, au siège d’AXA Algérie.

La signature du partenariat, fai-sant d’AXA Assurances Algérie un sponsor officiel de la Fédéra-

tion Algérienne de Rugby, a eu lieu en présence de M. Pierre Vasserot, CEO d’AXA Algérie et de M. Aïb Azouz, Se-crétaire général de la Fédération, a annoncé dans un communiqué AXA Assurances Algérie. En devenant le sponsor officiel de la Fédération Algérienne de Rugby, AXA Assurances Algérie affirme son attache-ment au sport et à la formation des jeunes. « Le rugby est un sport qui met à l’honneur des valeurs communes à AXA Algérie: la solidarité, l’esprit d’équipe, la

diversité, l’engagement et le respect », précise la filiale algérienne du leader mondial du marché des assurances. AXA Assurances Algérie se déclare « fière d’accompagner le développe-ment de ce projet sociétal et humain, qui intègre la formation des jeunes comme élément fondamental. » Créée en novembre 2015, la Fédéra-tion Algérienne de Rugby compte à ce jour près de 5.000 adhérents de diffé-rentes catégories à travers le territoire national dont 20% de femmes et 13 clubs affiliés. L’objectif majeur de la Fédération est de permettre à l’Equipe Nationale de se qualifier pour la coupe du monde de rugby 2023, en réunissant les meilleures condi-tions de succès.AXA Assurances Al-gérie, qui a démarré, en 2011, son activité commerciale en Algé-rie, est le fruit d’un partenariat entre le groupe mondial fran-çais AXA (49% du capital), le Fonds Na-tional d’Investisse-

ment (36%) et la Banque Extérieure d’Algérie (15%).AXA se positionne, sur le marché algé-rien, comme un assureur généraliste, présent tant sur le marché de l’assu-rance de dommages que sur celui des assurances de personnes. AXA est associée dans la création de deux compagnies d’assurances, dont elle a hérité le management : AXA As-surances Algérie Dommages, avec un capital de 3,15 milliards de DA et AXA Assurances Algérie Vie avec un capital de 1 milliard de DA.

M.B.

Par Massi Badis

La CNMA annonce un chiffre d’affaires en progression de 8%La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a annoncé, dans un communiqué, avoir réalisé, en 2018, un chiffre d’affaires de plus de 14 Milliards de DA, contre 13,012 Milliards de DA en 2017, soit 8% de croissance. Cette progression, ex-plique la CNMA, a été réalisée grâce à « la diversification dans l’offre des produits et des exigences techniques de plus en plus rigoureuses. »Concernant les indemnisations des sinistres, la CNMA déclare avoir ré-glé plus de 8,5 Milliards de DA en 2018 et près de 23 milliards de DA en 3 ans, ce qui, affirme-t-elle, a permis « la réhabilitation de sa crédi-bilité et le rétablissement de la confiance de sa clientèle. » Pour rappel, la CNMA qui se posi-tionne en tant qu’acteur majeur, dans le marché des assurances, et en leader incontesté dans la cou-verture des Risques Agricoles, a procédé, cette année, à une aug-mentation de son capital social le portant, ainsi, à 4,5 Milliards de di-nars.

M.B.

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ANEP - 1916100864

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Focus

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 57

Il est membre du Conseil National des Assurances (CNA)

Le professeur Boukhetala en Conférence internationale sur les Cloud Computing et Big Data Le professeur Boukhetala Kamel, enseignant-chercheur au niveau de la faculté des mathématiques (Université des Sciences et Technologies Houari Boumediene d’Alger) dont il est le doyen et directeur de recherche, et également membre du Conseil national des assurances (CNA) ainsi que du Conseil national de la Statistique (CNS), participe au processus d’expertise des travaux de recherche soumis à la 4ème Conférence internationale sur les Cloud Computing et Big Data (International Conference on Cloud Computing and Big Data Analytics - ICCCBDA-, « http://www.icccbd.com/committee.html », abritée par Chengdu (Chine) du 12 au 15 Avril 2019.

M. Boukhetala fait partie du Comité I n t e r n a t i o n a l

d'Expertise (International Technical Committees) de cette Conférence trai-tant, globalement, de la puissance de calcul et de stockage d’informa-tions et des méga-don-nées, via les serveurs informatiques.Au sein de la l’université algérienne (faculté de mathématiques à l’Univer-sité des sciences et technologies d’Al-ger -USTHB-), des travaux de re-cherche sont menés par le professeur Boukhetala, dans le cadre des activités de recherche du Laboratoire « Modéli-sation Stochastique et Traitement In-formatique des Données ».

Entre autres résultats auxquels sont parvenus M. Boukhetala avec son équipe de recherche, le produit Sim.DiffProc et son interface graphique Si-mDiffProcGUI qui permettent l’étude et l’analyse de toute situation aléatoire en relation avec tout phénomène de ca-

ractéristiques diffusives, et la mise sur pied d’un modèle mathématique pour fournir, en output, un état de son com-portement dynamique, etc.

Par ailleurs, la Faculté de mathéma-tiques de l’USTHB organise, du 24 au 26 novembre 2019, sous la présidence du professeur Boukhetala Kamel, la 4ème édition du Colloque International « Modélisation Stochastique et Statis-tique, http://mss2019.usthb.dz/». Cette rencontre scientifique de haut niveau regroupera, selon les organisa-teurs, des chercheurs universitaires et experts praticiens du calcul stochastique, statistique et ses applica-tions dans les domaines socio-écono-

mique, industriel et environnemental. Y seront abordés, à l’occasion de ce rendez-vous, divers sujets dont l’intelli-gence artificielle et ses applications, l’utilisation de l’outil stochastique et statistique en analyse, modélisation, simulation et prospection pour l’aide à la prise de décision…

Les thèmes du Colloque sont les sui-vants : Processus Aléatoire (PA), Mo-dèles Econométriques, Applications Financières et Actuarielles (MEAFA), Statistique Computationnelle, Simula-tion (SCS), Calcul Numérique Stochas-tique Intensif et Optimisation, (CNSIO) et, enfin, Analyse des Données Appli-cations (ADA).

H.M.

Par Hamza Medakel

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Reportage

58 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

Reportage au cœur du Tassili N’ajjer

Les assurances entre ignorance et fatalité« Les gens à Djanet ne s’assurent pas », s’accordent à dire nombre d’habitants et assureurs présents dans cette ville, située au cœur du Tassili N’Ajjer.

Très loin, plus de 2 000 kilomètres, du vacarme et de la densité, à tout point de vue, d’Alger, y compris

sur le plan assurancielle, et à quelques encablures - tout de même près de 200 kilomètres !, des paradisiaques « jardins avec eaux poissonneuse » des entrailles du Canyon d’Ihrir, se trouve un coin de paradis sur une terre aux allures de pla-nète rouge: Djanet. Nous sommes dans la wilaya d’Illizi, l’une des 48 que compte le plus vaste pays d’Afrique, frontalière avec la Libye qui n’a pas fini de se déchirer. Et ce n’est pas l’instabilité de chez nos voisins de l’Est qui est en cause si, à Djanet une Daïra mue en Wilaya délé-guée, il n’y a que trois sociétés/compa-gnies d’assurances qui y activent. A Djanet, distante de 400 kilomètres du Chef-lieu de wilaya-mère Illizi, on ne trouve trace que de la Société algé-rienne des assurances (SAA), de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), côté secteur public, et de la Compagnie internationale d’assurance et de réassurance (CIAR), appartenant au secteur privé. Ce trio est seul face à…quasiment personne !En dépit de la dizaine de milliers d’habitants de cette région du sud-est algérien, peu de gens sont au registre des assurés, personnes et patrimoines... Installée depuis 1982, la SAA se taille la part du lion avec environ 80% du mar-ché, peu pesant, des assurances dans cette ville et des communes environ-nantes, même si, dans le désert en par-ticulier et dans le Sahara algérien, la

notion de distance possède presqu’une toute autre signification. Leader solide du marché, la SAA et son capital expé-rience accumulent les performances, à Djanet ou ailleurs. En effet, les proprié-tés de l’Etat sont ses clients, d’autant plus que, dans l’immobilier, les contrats de location et ceux d’achat et de vente sont assujettis à l’obligation d’assu-rance. La SAA est incontournable, comme en témoigne son vaste réseau et son chiffre d’affaire, hors d’atteinte pour ses concurrents directs. Dans les autres activités, « très peu de professionnels s’assurent », atteste le comptable de l’agence 33-07, M. Khider Tahar. En cas de sinistres, les victimes préfèrent s’en remettre à autre chose que l’assurance. « C’est le destin », es-time-t-on.Pour certains, ils pensent, carrément, que c’est « haram » (péché et/ou illicite sur le plan religieux…). Le directeur d’agence, M. Moussaoui Ahmed, met cette hostilité des per-sonnes à l’assurance sur le compte du « pouvoir d’achat », d’autant que l’acti-vité économique dans cette région est faible, soulignent des témoins. La ré-gion est connue par son activité touris-tique, essentiellement. Cependant, le tourisme continue de « boiter », déplore un professionnel de ce secteur, d’une expérience dépassant les 10 ans, et fin connaisseur de la région et du manque d’infrastructures dont elle souffre. Ce témoignage est, à juste titre, confir-mé par l’ensemble des professionnels. L’activité est saisonnière allant d’oc-tobre à avril, soit 7 à 8 mois au mieux

par an et avec une capacité d’accueil très en deçà des attentes, à la fois des tour-opérateurs que des touristes qui ont eu à le vérifier.

SAA et CNMA font face « au destin »

Optimiste, M. Moussaoui ne craint guère pour la part de marché de la com-pagnie d’assurance qu’il représente. A ce sujet, il relève n’avoir « pas peur pour notre part de marché. » Cepen-dant, « si Djanet devient une wilaya, à part entière, cela boostera notre activi-té. » Et pour cause, le centre d’exper-tise, en cas de sinistres, est présente-ment situé à… 1 400 kilomètres, soit à Ouargla. Un millier et demi de kilo-mètres pour une expertise ? De quoi décourager même l’endurance d’un chameau… Bien que les technologies de la communication et de l’information (TIC) facilitent l’envoi des dossiers des assurés victimes de sinistres, il reste que, pour d’autres prestations de cette compagnie, il est plus difficile de les mener à bien, suggère un assuré pro-fessionnel du tourisme. Son dossier pour évaluation de la prime à payer sur l’assurance de son investissement est en attente, depuis près de deux années, d’expertise sur les lieux de son agence. Cela confirme bien les propos de l’assu-reur que le siège du centre d’expertise est un « frein ». De janvier à fin no-vembre 2018, la SAA a traité un total de 20 dossiers de sinistres avec le rem-boursement de 3 millions de dinars (DA) dont un de 1,5 million DA.

Reportage réalisé par Fella Midjek

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Reportage

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 59

L’autre élément qui pèserait sur l’activi-té de cette société leader du marché, pour l’instant, est l’arrivée de la CNMA, via son agence CRMA installée en juin 2016. Celle-ci applique des tarifs plus compétitifs. Ses primes d’assurance seraient « plus basses ». Certains assu-rés de la SAA n’hésitent pas à se tour-ner vers cette Caisse de mutualité, no-tamment dans les assurances obligatoires de l’automobile et l’agricul-ture (Responsabilité Civile…). Au niveau de l’agence 857 de la Caisse nationale de mutualité agricole, qui tente de se diversifier, le Chef de bu-reau local, M. Mokhtar Hamdou, relève un « élément de taille » freinant l’en-gouement des agriculteurs à assurer leurs exploitations de « moins d’un hec-tare ». Il affirme, à ce titre, qu’« à Djanet et ses environs, on fait de l’agriculture familiale ». Et d’ajouter que « les habi-tants et les professionnels ne s’assurent pas car, dans leur culture, les catas-trophes et les sinistres sont les fruits du destin. »

« Assurance ou non, les pertes de cheptel sont inévitables ! »

Pourtant, des agriculteurs possédant et exploitant plusieurs hectares à Teghar-ghart, signifiant plaine en langue ama-zighe, dans sa variante locale le Ta-masheq, distante de 25 kilomètres du chef-lieu Djanet. Sur les lieux, l’un d’entre eux, ancien assuré à la CRMA, témoigne : « J’étais client de la CRMA en multirisques, mais c’est fini l’assu-rance, car j’ai perdu 30 têtes de mon cheptel et je n’ai pas été remboursé. » Et pour cause, ce propriétaire de plus de 30 hectares de terre cultivable et d’un élevage d’ovins et de caprins, explique que « la procédure est lente et compli-quée, car le vétérinaire des services publics tarde à se déplacer sur les lieux de l’exploitation pour faire son constat et son expertise et nous ne pouvons gar-der les bêtes mortes chez nous, le temps de l’aboutissement de la procé-dure, en raison de leur décomposition. »

En effet, à Djanet, il n’existe ni vétéri-naire privé ni expert en la matière.Ailleurs, à Ain Abarbar, située à 7 kilo-mètres de la ville de Djanet, M. Ayoub Mbarek, est propriétaire d’une exploita-tion de petite taille, au milieu de ses voi-sins, et de 22 chameaux, de 31 ovins et de 15 caprins. Dans son « jardin » - comme le dé-signent les habitants de cette ville-oa-sis-, M. Mbarek possède des arbres fruitiers dont 16 orangers, 10 oliviers, 8 palmiers, 7 citronniers, 7 vignes, 3 pom-miers et 3 grenadiers. Cet agriculteur, adhérent à la Chambre de l’agriculture d’Illizi, n’a jamais entendu parler de l’as-surance. Il soutient : « J’ignore ce qu’est l’assurance. » Pourtant, chaque année, il se rapproche de la Chambre pour payer une cotisation de 1 000 DA. Tou-tefois, « les représentants de celle-ci n’ont jamais organisé des journées de sensibilisation sur l’assurance, même après les dernières crues de fin octobre et début novembre derniers. » Deux de ses chamelles ont été charriées par les crues, il y a 3 ans. Il a perdu 300 000 DA faute d’assurance. Un autre chameau est mort heurté par un véhicule, il y a 4 mois. S’il avait vendu ses chameaux, il aurait gagné entre 70 000 à 80 000 DA par bête. « Cette somme représente le prix à payer aux personnes ayant repé-ré mes bêtes qui se sont perdues dans le désert », résume cet agriculteur. En les louant, il aurait empoché 1 500 DA/jour par chameau, sachant qu’un seul touriste a besoin de 4 bêtes pour effec-tuer son circuit dans le désert.

CIAR : délais de remboursement de 15 à 20 jours

L’arrivée de la CIAR, en mai 2018, va-t-elle booster le marché de l’assurance dans cette région du sud-est algérien? A l’agence 5123, installée à Ifri, distante de 7 kilomètres du chef-lieu, sur le che-min de l’aéroport, et dépendante de la délégation régionale de Ghardaïa, M. Rachid Lemmouchi, chef de service, confirme : « les gens ne s’assurent pas

à Djanet. » Depuis son installation, M. Lemmouchi enregistre une moyenne de 3 clients seulement par jour. En 5 mois, cette agence a traité deux sinistres avec des délais de remboursement situés entre 15 et 20 jours. Jusque-là, cette agence de la CIAR a remboursé 18 000 DA pour un sinistre. Elle a comptabilisé un chiffre d’affaires situé entre 20 et 30 millions de centimes.

Assurance Automobile : « Pour la route ! »

A Djanet, les automobilistes s’assurent pour la « route », a-t-on appris auprès de certains d’entre eux. Entendre par là, répondre aux contrôles routiers relatifs à l’obligation d’assurance automobile. Et pour cause, « les compagnies ne rem-boursent pas », attestent ces automobi-listes. En d’autres termes, cette assu-rance est de « circulation, juste pour ne pas se mettre en infraction avec la loi », expliquent des automobilistes ici à Dja-net. De leur côté, les assureurs avancent que ces derniers « s’assurent pour 3, 6 et 12 mois », sans donner de détails. La raison est le « faible pouvoir d’achat » des résidents de cette ville du sud-est du pays. Pis, « la plupart ne s’assure pas », y est-il relevé quasi-unanimement. L’oasis de Djanet est, certes, un véri-table paradis sur Terre mais, elle est, cependant, loin de constituer un Eldora-do pour le filon des assurances. Pour-tant, les risques y existent et ils y sont nombreux. Mais, dans la capitale du Tassili N’Ajjer, les Hommes Bleu ne voient pas Rouge. Ici, la culture du risque est plus pesante que celle d’as-surance et il semble, en illustration, que les gravures rupestres seraient encore plus apparentes que les assurés et as-surables à se bousculer devant les gui-chets des sociétés d’assurances pré-sentes à Djanet. La moindre petite excuse à ce manque de culture d’assu-rance, il faudra la chercher hors-saison de la fête de la « Sbiba », occasion pour les chants et danses du terroir !

F.M.

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Bibilothèque du CNA

60 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

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Bibilothèque du CNA

Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019 61

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Hommage

62 Revue de L’ASSURANCE N°24 - Mars 2019

ANEP - 1916100825

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وإنا إلیھ راجعون إنا A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons

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ANEP - 1916100852