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Réalisé par Éric Leforestier 8. PETMARKET N°291 DOSSIER ANIMALERIE ÉCORESPONSABLE AU CŒUR Biodiversité en déclin, nouvelles relations aux animaux d’élevage… l’animalerie est aujourd’hui au cœur d’une nouvelle relation à l’animal, qu’il soit sauvage, de rente ou de compagnie, qui passe d’abord par une possession responsable de l’animal de compagnie, à la fois dans son intégration à la cité et dans la consommation. Cette consommation doit rester celle d’un animal et non d’un humain, comme l’anthropomorphisme décomplexé de certains propriétaires peut parfois le laisser à penser. Fabricants et détaillants ont chacun leur partition à jouer dans la promotion de cette animalerie durable. En effet, les premiers peuvent axer leur développement sur une production respectueuse de l’environnement, transparente mais aussi éthique, capable de redistribuer sa valeur. Quant aux détaillants, leur contact direct avec les possesseurs d’animaux leur donne toutes les cartes pour les responsabiliser davantage. Des équipes de vente bien formées dans les magasins sont la base d’une animalerie écoresponsable. D’UNE NOUVELLE RELATION HOMME-ANIMAL Photo Caillard - NUMÉRO SPÉCIAL

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Réalisé par Éric Leforestier

8. PETMARKET N°291

DOSSIERANIMALERIE ÉCORESPONSABLE

AU CŒUR

Biodiversité en déclin, nouvelles relations aux animaux d’élevage… l’animalerie est aujourd’hui au cœur d’une nouvelle relation à l’animal, qu’il soit sauvage, de rente ou de compagnie, qui passe d’abord par une possession responsable de l’animal de compagnie, à la fois dans son intégration à la cité et dans la consommation. Cette consommation doit rester celle d’un animal et non d’un humain, comme l’anthropomorphisme décomplexé de certains propriétaires peut parfois le laisser à penser. Fabricants et détaillants ont chacun leur partition à jouer dans la promotion de cette animalerie durable. En effet, les premiers peuvent axer leur développement sur une production respectueuse de l’environnement, transparente mais aussi éthique, capable de redistribuer sa valeur. Quant aux détaillants, leur contact direct avec les possesseurs d’animaux leur donne toutes les cartes pour les responsabiliser davantage. Des équipes de vente bien formées dans les magasins sont la base d’une animalerie écoresponsable.

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tous les pays concernés. Pourtant, le nombre de morsures occasion-nées par des chiens catégorisés ne dépasse pas celui des autres chiens. Outre-Manche, plusieurs études ont même démontré l’influence très limitée de la loi « Dangerous Dogs Act » adoptée en 1991, qui n’a pas conduit à l’extinction des races dites dangereuses, bien au contraire, et n’a pas non plus en-traîné de réduction du nombre de morsures graves. Les constats sont similaires aux Pays-Bas où, en 1993, une loi a interdit la déten-tion et l’élevage de chiens de type pit-bull terrier. Outre-Manche, des aménagements du Dangerous Dogs Act ont été effectués, recen-trant notamment la législation sur la responsabilisation des proprié-taires. L’identification par puce électronique y est devenue obliga-toire en avril 2016.

Une identification utileEn France, cette identification des chiens, chats et furets, par tatouage ou puce électronique et par inscrip-tion au Fichier national d’iden-tification des carnivores domes-tiques, est obligatoire depuis 2006. Nombre de propriétaires de chiens et de chats ne le savent pas encore, et pourtant, elle est essentielle à

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errants, toujours d’actualité et ren-forcée par la loi du 20 juin 2008, la France, tout comme d’autres pays européens comme l’Angleterre ou les Pays-Bas, a instauré une caté-gorisation des chiens. Pour beau-coup, cette catégorisation a eu pour effet principal de favoriser la stigmatisation de certaines races canines, telles que le rottweiller. Le constat semble identique dans

L a tendance est nette : la popu-lation féline française pro-gresse d’année en année. Elle

atteint plus de 14 millions d’ani-maux aujourd’hui (14,2 millions en 2018 selon l’étude Facco/Kantar), là où la population canine, même si elle se stabilise, a beaucoup dé-cru, avec 7,6 millions de représen-tants en 2018. Cette prépondérance du chat dans les foyers français

L’animalerie écoresponsable consiste d’abord à laisser l’animal, chien ou chat, à la bonne place. Le législateur, qui le reconnaît désormais comme un être sensible, le protège davantage, notamment dans le cadre de son identification et de sa vente. Il reste néanmoins beaucoup à faire en ce qui concerne la responsabilisation des maîtres pour la bonne intégration de l’animal au foyer et dans la collectivité.

STATUT DE L’ANIMAL DOMESTIQUE

RECONNAÎTRE, PROTÉGER, RESPONSABILISER

s’explique, bien sûr, par un en-gouement pour l’animal, mais également par la difficulté, pour le chien, de trouver sa place dans un environnement, notamment ur-bain, moins permissif et moins fa-vorable à son épanouissement.

Catégorisation contestéePar la loi du 6 janvier 1999 rela-tive aux animaux « dangereux » et

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DES VENTES MIEUX ENCADRÉESDepuis le 1er janvier 2016*, les règles du commerce de chiens et de chats ont été précisées. Les éleveurs et les établis-sements de vente, sauf dispositions particulières, doivent ainsi, depuis cette date, se déclarer à la chambre d’agri-culture du lieu où ils exercent leur activité pour obtenir un numéro de Siren. De plus, ils doivent vendre des animaux obligatoirement identifiés et âgés de plus de 8 semaines. * Ordonnance du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt sur la cession de chiens et de chats, 7 octobre 2015.

Le programme Better Cities for Pets de Mars Petcare prévoit 12 étapes pour rendre les villes « pet friendly ».

les refuges, l’habitat, les parcs et les entreprises. Aux États-Unis, où ce programme est développé de-puis 2017, la ville de Nashville a mis en place une architecture per-mettant aux animaux de « respirer » à l’aide, notamment, de nombreux espaces où ils peuvent s’ébattre en toute sécurité.

Les plus jeunesSi elle peut être facilitée par le lé-gislateur, l’intégration de l’animal de compagnie dans la collectivité passe surtout par la responsabilisa-tion de ses possesseurs, en particu-lier les plus jeunes. Dans son rap-port Purina in Society de 2018 (1), le fabricant d’aliments souligne que le nombre d’enfants sensibili-sés à la connaissance des animaux

de compagnie par leur famille a re-culé, en partie à cause des change-ments dans les modes de vie et de l’urbanisation. Dans ce contexte, il s’engage à développer des pro-grammes pour faire des enfants des possesseurs responsables,

depuis 2015. En France, en 2018, le fabricant a organisé avec la mai-rie du 5e arrondissement de Paris une exposition pédagogique per-mettant aux familles, à travers quatre zones de jeux, d’apprendre les avantages de posséder des ani-maux de compagnie d’une façon responsable.

Un sujet clivantLa possession d’un animal de com-pagnie peut être aujourd’hui un su-jet de débat clivant. Si les chiens « qui aboient et salissent les trot-toirs urbains », centralisent le plus d’arguments auprès des personnes qui ne souhaitent pas vivre avec un animal de compagnie, les chats sont eux aussi de plus en plus sou-vent cités, et ce en tant que préda-teurs impitoyables des oiseaux de la nature et autres petits animaux qui peuplent les jardins. En effet, même s’il est domestiqué, le chat reste un prédateur qui ne peut al-ler de lui-même à l’encontre de ce comportement naturel. Là aussi, la responsabilisation de ses maîtres est à l’ordre du jour et des solutions peuvent sans doute être trouvées pour éviter une nouvelle stigmati-sation d’un animal de compagnie. (1) À travers le programme Purina in Society, lancé en 2016, l’entreprise prend 10 engagements pour améliorer l’intégration des animaux de compagnie dans la société.

On estime qu’il existe, aujourd’hui, environ 100 millions de chiens et de chats abandonnés ou sans domicile en Europe (source : rapport Purina in Society, 2018).

Les déjections constituent le premier point de crispation lié à la possession canine.

la santé et à la sécurité de l’animal comme du public. Ce constat sou-ligne la nécessité d’informer et de former le grand public concernant les besoins et le comportement de leurs chiens (et autres animaux de compagnie) pour favoriser leur so-cialisation et leur intégration. La demande est importante, comme en témoigne la fréquentation des clubs d’éducation canine, qui ac-cueillent des races très diverses.

L’animal en villePosséder un animal en ville peut souvent se transformer en par-cours du combattant pour le maître, avec un point de tension majeur : la crotte du toutou, qui crispe les ri-verains mais aussi les élus puisque son ramassage représente un coût

pour la collectivité. La mise en place de points d’eau et de disposi-tifs pour les déjections canines fait partie des 12 étapes pour rendre les villes plus « pet friendly » propo-sées par le programme Better Ci-ties for Pets, lancé en France en septembre dernier par le groupe Mars Petcare. L’entreprise met à la disposition des villes un guide pratique proposant des solutions simples et concrètes pour favoriser l’intégration de l’animal en ville, à travers les quatre piliers que sont

avec comme objectif de sensibili-ser 2 millions d’entre eux à la pos-session responsable d’un animal d’ici à 2023. En 2018, neuf pays ont lancé des programmes de sen-sibilisation (plate-forme interac-tive Pets@school, notamment), dont sept dans les dix principaux marchés de l’entreprise. Ainsi, 319 450 enfants ont participé à des programmes de possession res-ponsable, ce qui porte le nombre d’enfants sensibilisés à 823 739

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S’ils se doivent d’être écoresponsables dans leurs activités respectives, les fabricants et détaillants de produits pour animaux de compagnie, acteurs d’un marché « affectif », doivent, peut-être plus encore que dans les autres univers de produits de grande consommation, faire preuve de transparence, de responsabilité et de solidarité.

FABRICANTS ET DÉTAILLANTS

ACTEURS D’UN MARCHÉ AFFECTIF

« 82 % des entreprises du CAC 40 n’ont pas de stratégie de neutralité carbone », indi-

quait le cabinet EcoAct en exclu-sivité pour la radio France Inter, le 25 septembre dernier, à l’évo-cation du classement et de l’étude annuelle sur la performance climat des 40 plus grandes entreprises françaises. Selon ce classement, seules deux entreprises du CAC

40 (Atos et BNP Paribas) étaient capables d’afficher une neutra-lité carbone pour l’année. « Plus des trois quarts des grandes en-treprises françaises n’ont ni stra-tégie ni même engagement ferme sur la question », expliquait Ar-naud Doré, d’EcoAct. Il reste en-core beaucoup à faire en termes de production écoresponsable, à com-mencer par la première étape : le bi-lan carbone positif, puis toutes les actions à engager en termes de ma-tières premières, de réduction des déchets, d’emballage, de trans-ports ou de lutte contre le gaspil-lage alimentaire.

Des engagements et résultats concrets« Les entreprises qui souhaitent réellement faire avancer les choses en termes de production

écoresponsable doivent engager des changements sur des périodes courtes de six mois à un an. Elles doivent alterner les temps de pi-lotage et de mesures des actions menées pour savoir réellement où elles en sont et pouvoir communi-quer des résultats concrets », ex-pliquait Didier Livio, en charge du département durabilité au sein du cabinet Deloitte, dans le cadre du séminaire international « The Fu-ture of Animal Companionship » organisé par Royal Canin. Ainsi, l’un des enjeux majeurs du marché du pet food, produit de grande consommation, pour les prochaines années, va être de trou-ver des alternatives aux sources de protéines animales devant la ra-réfaction de ces ressources, mais aussi devant l’impact écologique que leur utilisation implique.

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« Il faut arrêter de puiser dans les océans », relevait Didier Livio. L’utilisation de nouvelles sources de protéines comme les insectes, mais aussi l’utilisation de pro-téines animales sont des pistes déjà envisagées. Royal Canin, entité du groupe Mars, s’est ainsi engagée à utiliser 34 000 tonnes de protéines de sources alternatives d’ici 2020 et à utiliser du poisson 100 % du-rable pour la même échéance. Dans son rapport Purina in Society 2018, Purina présente, pour sa part, les ré-sultats d’actions durables menées ces deux dernières années. Ces ac-tions lui ont permis, notamment, d’augmenter l’utilisation d’éner-gies renouvelables de 667 365 GJ,

de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 23 % par tonne de produit, de diminuer la quantité de déchets (non récupérés) de 94 % et, depuis 2015, de restreindre de 3 542 tonnes le volume de ses em-ballages. Le fabricant a notamment diminué l’utilisation d’emballage plastique de 528,3 tonnes.

Une nécessité éthiqueSur un marché très affectif, com-parable à celui de l’alimentation infantile, les marques d’aliments, mais aussi de produits d’hygiène et de soins et d’accessoires, doivent faire preuve de la plus grande transparence quant à la composi-tion de leurs produits, l’origine de

leurs matières premières et leur lieu de fabrication, notamment. Il existe de nombreux mythes au-tour de l’industrie du pet food aux-quels les marques doivent couper court en communiquant de façon claire. Elles doivent également faire preuve d’éthique. « L’indus-trie de l’alimentation pour chiens et chats doit se sortir de toute concur-rence avec celle de l’alimentation humaine, au vu des difficultés que rencontrent certaines populations à se nourrir dans le monde, sou-ligne Didier Livio. Elle doit aussi prendre en compte l’évolution de la relation entre l’homme et l’animal, qu’il soit d’élevage ou de compa-gnie ». Notre nouvelle relation

Les nouvelles relations à l’animal, au vivant, impliquent aussi pour les fabricants un partage, une redistribution de la valeur en faveur du bien-être animal, notamment.

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Les Français veulent revenir à une consommation plus saine, et qui génère du sens. Leurs attentes passent par le bio, le local, le « sans » et la transparence. Ces demandes concernent aussi l’alimentation de leurs animaux de compagnie.

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aux animaux d’élevage peut ame-ner l’acheteur d’un aliment des-tiné à son animal de compagnie à s’interroger sur le sort de l’animal d’élevage utilisé dans sa fabrica-tion. Il sera curieux de savoir, par exemple, s’il a été élevé en plein air ou non. Cette nouvelle relation à l’animal, au vivant, implique aussi, pour les fabricants, un par-tage, une redistribution de la valeur en faveur du bien-être animal, de sa place dans la société, mais aussi de son utilité auprès de l’homme, notamment pour l’amélioration de sa santé. Les actions de tous les grands noms de l’industrie du pet food en faveur de l’adoption des chiens et des chats, de leur meil-leure intégration en ville, de leur présence dans les entreprises ou les maisons de retraite, pour le bienfait des personnes qui y travaillent ou y

résident, expriment cette nécessité éthique. En effet, le chien n’est plus considéré seulement comme utile pour garder la maison. On sait au-jourd’hui qu’il contribue à la bonne santé de ses maîtres. Son odorat est également précieux dans la re-cherche médicale, et notamment dans la lutte contre le cancer.

DES DÉTAILLANTS ENGAGÉSEn contact direct avec les possesseurs, les détaillants en animalerie doivent s’engager à informer, à conseiller et à responsabiliser leurs clients vis-à-vis de leurs animaux. Une bonne formation de leurs conseillers-vendeurs fait partie de la base de cet engagement. L’approvisionnement et la pré-sence d’animaux domestiques ou exotiques dans les points de vente suscitent toujours de nombreux débats. En effet, de mauvaises pratiques dans certains magasins ont mis l’en-semble des animaleries à l’index alors que la plupart d’entre elles ont établi des routines quotidiennes bien définies pour permettre à l’animal de s’acclimater dans de bonnes condi-tions. Elles travaillent, dans ce cadre, en étroite collabora-tion avec leurs éleveurs et vétérinaires. Quoi qu’il en soit, les ventes d’animaux dans les magasins se restreignent, se limi-tant la plupart du temps aux espèces les plus courantes de petits rongeurs et de poissons issus d’élevage. Comme les fabricants, les détaillants en animalerie développent leurs actions en faveur d’un commerce éthique en sensibilisant leurs clients à la lutte contre les abandons et à l’adoption des animaux. Ils apportent leur soutien à des campagnes so-lidaires en faveur des chiens guides d’aveugle ou des chiens des personnes démunies, par exemple.

Il existe de nombreux mythes autour de l’industrie du pet food, auxquels les marques doivent couper court en communiquant de façon transparente.

CONSOMMATION

LE PRIX NE SUFFIT PLUS

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L’indication de la fabrication nationale, régionale ou locale

est désormais un argument déterminant pour les ventes

de produits de grande consommation.

P lus de la moitié (55 %) des possesseurs d’animaux de compagnie déclarent vouloir

plus de naturalité dans l’alimenta-tion de leurs compagnons canins ou félins (1). Il s’agit donc bel et bien

d’une tendance émergente du mar-ché du pet food, et elle constitue un réel levier de croissance pour ce secteur. En 2018, elle représentait un marché de 129 millions d’euros dans les GMS, soit 4,1 % de part de marché (2). D’ici fin 2020, cette caté-gorie devrait atteindre 270 millions

d’euros de chiffre d’affaires, soit 8 % du marché, tous secteurs confondus. Sa

taille doublerait donc en deux ans. Si le bio est la principale ten-dance de la consom-mation alimentaire

humaine (1,16 mil-liard d’euros dans les

GMS, en progression de +21,6 % en valeur et de

+19,5 % en volume) (3), il est encore à ses débuts dans le segment du pet food, avec environ 6 millions d’eu-ros en 2018, pour une estimation d’environ 28 millions d’euros d’ici 2020 pour le total en France (4). La multiplication de l’offre et des cir-cuits de distribution et les prix plus abordables devraient lui permettre une plus forte progression dans les années à venir.

Le localComme le bio, la fabrication na-tionale ou régionale est désormais un argument déterminant pour les ventes d’alimentation humaine. Ainsi, 77 % des consommateurs déclarent essayer d’acheter des produits locaux aussi souvent

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Le bio progresse de +21,6 % en valeur (1,16 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans les GMS) et de +19,5 % en volume.

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et des chats (carnivores stricts), les aliments préparés industriellement qui leur sont destinés portent égale-ment, selon les marques, la mention « sans céréales ». Toutes ces men-tions « sans » rassurent les clients et permettent notamment de faire, légitimement, la chasse aux pro-duits chimiques. Attention toute-fois à ne pas les multiplier sur un seul aliment au risque de présenter des compositions difficilement li-sibles. Pour le pet food, attention également à ne pas tomber dans un anthropomorphisme démesuré, no-tamment en ce qui concerne l’ali-mentation des chiens, avec des ra-tions d’aliments crus qui peuvent provoquer une intoxication ou des fractures dentaires.

L’artisanal et le vracLes packagings en kraft évoquant une fabrication artisanale et locale se développent. Mieux perçus que

le plastique, le papier et le carton, ils sont aujourd’hui privilégiés par les consommateurs. Ainsi, 87 % des Français souhaitent favori-ser les emballages cartonnés pour leurs achats. Ces packagings se développent aussi dans les secteur du pet food, mais les industriels

sont confrontés au problème de la conservation des aliments, ren-due possible grâce à la présence de couches successives de protec-tion. Pour réduire son utilisation de plastique, la marque Purina a donc réduit le calibre de la couche de PE (polyéthylène) sur ses sacs

de Purina One Bifensis et Friskies Junior, utilisant ainsi 528,3 tonnes de plastique en moins. Par ailleurs, le chiffre d’affaires annuel estimé des ventes en vrac, en France, se situe entre 300 et 350 millions d’euros. Cette forme de vente progresse. Ainsi, 68 % des

consommateurs disent vouloir, à l’avenir, acheter des produits en vrac. Leur motivation première, pour cela, est la réduction des em-ballages, mais également le fait que cette forme de vente permet de n’acheter que la quantité de produit dont ils ont besoin, évitant ainsi le gaspillage. Le vrac permet égale-ment de tester des nouveautés en n’en achetant qu’un petit échantil-lon. Les prix des produits vendus en vrac sont aussi plus attractifs. Dans les animaleries, les aliments secs (croquettes), mais aussi les frian-dises (biscuits, snacks) sont de plus en plus fréquemment proposés en vrac, dans des trémies. Fréquente en Allemagne, la vente d’aliments pour animaux de compagnie en vrac se développe au sein des ma-gasins spécialisés français. Elle né-cessite une gestion particulière afin de maintenir le bon fonctionnement du matériel de distribution et de fournir les bonnes informations aux clients, pour éviter, par exemple le mélange de plusieurs références, ou pour la pesée des aliments. n

(1) Source : Lightspeed GMI/Mintel 2015.(2) Source : Nielsen Scantrack & Homescan CAM P13 2018/GFK CAM p.13, 2018.(3) Source : Iri, données en cumul annuel mobile au 24/03/2019.(4) Source : Nielsen fin 2018 + GFK + données internes fabricant.(5) Source : étude LinkQ Labels/Mentions, septembre 2017, Kantar Worldpanel.

que possible (5). Selon les Zooms de l’Observatoire Cetelem (février 2019), 52 % des Français consom-ment plus de produits locaux qu’en 2016, 47 % plus de produits issus de circuits courts, 44 % plus de pro-duits made in France, et ce avec, comme motivation première, le désir de soutenir les agriculteurs et producteurs locaux, qui précède la meilleure traçabilité et le soutien des emplois près de chez eux. Cette dimension du local prend aussi son essor au sein du segment du pet food. Nombre de PME industrielles françaises du secteur revendiquent la fabrication et l’origine française de leurs aliments, secs ou humides, avec de bons résultats à la clé.

Le « sans » est plébiscitéSans sucre, sans gluten, sans OGM, sans nitrites… les mentions « sans » se sont décuplées dans les rayons alimentaires. Ces nouvelles re-cettes répondent aux attentes de consommateurs mieux informés, avec notamment le nutri-score ou les applications pédagogiques telles que Yuka. Les mentions plé-biscitées par les consommateurs (« sans conservateur », « sans colo-rant », « sans arômes artificiels ») sont aussi, par anthropomor-phisme, les plus sollicitées dans les achats de pet food, où elles se multi-plient. Évoquant la nature carnivore des chiens (carnivores omnivores)

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L’OBÉSITÉ, UN FLÉAU COMMUNL’obésité est une maladie qui touche à la fois l’homme et l’animal de compagnie. Aujourd’hui, en France, près de 39 % des chiens et 27 % des chats sont obèses ou en surpoids (6), un phé-nomène lié au manque d’activité qui s’est aggravé ces dernières années. Cette maladie aug-mente le risque de problèmes de santé et réduit l’espérance de vie. Prendre en compte ces problème de santé liés à l’obésité et au surpoids chez les animaux de compagnie et s’y atta-quer est un des éléments importants de l’action pour une possession responsable de l’ani-mal et une animalerie écoresponsable. Pour lutter contre ce fléau, plusieurs marques de pet food ont revu à la baisse leur rationnement (ratio Kcal/poids de l’animal/activité). Elles déve-loppent également des partenariats avec la profession vétérinaire pour sensibiliser les pos-sesseurs au maintien d’un poids de santé chez leur animal.(6) Étude menée en 2017 par l’APOP (Association for Pet Obesity Prevention).

68 % des consommateurs disent vouloir à l’avenir acheter des produits en vrac, d’abord pour réduire leurs emballages, mais également pour éviter le gaspillage.

87 % des Français souhaitent privilégier les emballages cartonnés pour leurs achats.

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