Au fil des jours les AgendAs de BonnArd (1927-1946) · 2019. 3. 14. · Céline Chicha-Castex, d’alain Lévêque et de Véronique Serrano. Sont reproduits plus de 200 dessins pour

Communiqué FÉVRIER 2019

Au fil des joursles AgendAs de BonnArd (1927-1946)

EN PARTENARIAT AVEC LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE

15 MARS 2019 - 9 JUIN 2019INAUGURATION LE 23 MARS 2019 à 17h30

Que ce soit dans son carnet ou dans son agenda, Bonnard avait besoin de dessiner sur une feuille de papier si petite soit-elle, pour conserver intacte la mémoire de sa première impression, étape essentielle dans son processus créatif.

À partir du 15 mars, le musée Bonnard, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France expose, de manière exceptionnelle, l’intégralité des 20 agendas que Pierre Bonnard a tenus entre 1927 et 1946, période durant laquelle il achète une maison au Cannet.

Véritable objets précieux, ces agendas seront présentés dans des boîtes-écrins et il sera possible via des outils numériques de les feuilleter. Ces agendas nous permettent de pénétrer au fil des jours dans l’intimité de l’artiste pour tenter d’y saisir son processus créateur mais aussi ses réflexions et incessantes recherches plastiques. Leurs contenus qui peuvent apparaître parfois comme abstraits provoquent quoi qu’il en soit une extrême émotion car ces agendas n’étaient destinés que pour l’artiste lui-même.

Les ayant toujours à portée de main, Bonnard noircit ses agendas de multiples notes. George Besson en 1955 rapporta : « Il avait une prédilection pour un incroyable crayon noir mal taillé, qui ne le quittait pas, un bout de crayon court, si court qu’un paysage ou un nu semblait surgir de trois doigts bossus, crispés sur une pointe invisible. »

On y retrouve bien sûr la liste des courses, ses rendez-vous, nous renseignant sur sa vie au quotidien, ses goûts, ses voyages et déplacements, en « oubliant » toutefois d’y reporter – par pudeur peut-être – certains événements liés à sa vie intime et dont on connaît l’existence par ailleurs.

Dans le petit carnet dont il ne se sépare jamais, ou mieux, toujours dans sa mémoire, il jette pêle-mêle tout ce qui se présente à lui. Il pense, aime et exprime tout ce qu’il voit : la tarte du dessert, l’œil du chien, un rayon de soleil à travers la fenêtre aveugle, l’éponge du bain. Ainsi, totalement par instinct, sans même tenter de donner une apparence de réalité à ces objets souvent illisibles, il exprime son amour de la vie dans des tableaux magni-fiques, toujours nouveaux de composition.

Paul Signac

L’EXPOSITION

Pierre Bonnard, Agenda de 1933 (détail),Bibliothèque nationale de France

Commissariat sCénographieVéronique SerranO Musée Bonnard et l’atelier CaDraTeM - Marseille

« Et, avant de peindre, je réfléchis, je rêve. » Pierre Bonnard

On s’attarde surtout sur ses notes autour du rendu atmosphérique des couleurs, élément capital pour celui qui vivait au rythme des saisons et était attentif aux effets de la lumière comme l’atteste l’une de ses notes - 7 février 1927 : « Violet dans les gris. Vermillon dans les ombres orangées, par un jour froid de beau temps. »

et plus encore, on perçoit la finesse de sa sensibilité à la lecture de ses réflexions artistiques sur la peinture, une œuvre, une attitude, une composition et ses multiples croquis qui permettent d’appréhender sa recherche constante autour des motifs récurrents et universels qui composent son œuvre.

Le 4-5 février 1945 il note : « Œuvre d’art, présentation de la sensation et introduction d’un élément étranger souvent le blanc pur ou le noir ».

Ces annotations trahissent les hantises de l’artiste, son inlassable recherche des moyens les plus appropriés pour traduire sa sensation visuelle, cette fameuse « idée première » qui doit être à l’origine de chaque œuvre. Ces notes sont une source riche et inépuisable, permettant à Bonnard de se replonger dans le souvenir de ses premières sensations pour y puiser la matière de sa prochaine toile. L’artiste ne peint jamais sur le motif, face au sujet mais toujours de mémoire, dans son atelier. Cette attitude face au sujet lui permet de conserver sa liberté et ne pas être dominé par le sujet. « Je dessine sans cesse [dit-il à son neveu Charles Terrasse vers 1927]. et après le dessin, vient la composition, qui doit être un équilibre. »

« Celui qui chante n’est pas toujours heureux. » Pierre Bonnard, 1944

en 20 ans, durant des années essentielles, ces agendas recueillent de multiples croquis de nus, de natures mortes, de paysages et d’intérieurs, qui permettent de voir quelle était sa première idée pour telle ou telle peinture, dont on peut parfois préciser la datation ; ils permettent de constater que la question du cadrage est tout de suite essentielle, dès le premier croquis.

On y découvre ses recherches autour des nus à la toilette, comme en 1927, Nu à la mule verte et surtout la série des nus au bain qui l’habiteront jusqu’à la fin de sa vie, avec minutie de détails autour des postures et de l’anatomie féminine remarque la place particulière du modèle, et celle centrale de Marthe, « un modèle dans la tête continuellement enrichi note-t-il les 20 et 21 novembre 1932.

avec émotion, on découvre plusieurs autoportraits, parmi lesquels les dessins du Boxeur, tableau conservé au musée d’Orsay. au fil des jours, on s’émeut des études ou croquis plus fouillés, des annotations et remarques de l’artiste. Ces agendas nous donnent à voir la complexité d’un artiste, la richesse de sa vision, éternel insatisfait qui cherche sans cesse à comprendre le monde qui l’entoure pour le traduire par la plus belle des formules colorées.

ParutionCette exposition accompagne la parution d’un ouvrage intégralement consacré à ces agendas, publié par les éditions L’atelier contemporain en coédition avec la BnF et le musée Bonnard, avec la participation de la Fondation Meyer pour l’art et la Culture. Il comprend des essais de Céline Chicha-Castex, d’alain Lévêque et de Véronique Serrano. Sont reproduits plus de 200 dessins pour la plupart inédits et autant d’images de références.

Pierre Bonnard, Agenda de 1933,Bibliothèque nationale de France

Musée Bonnard 16, bd. Sadi Carnot - Le Cannet - Côte d’azur Tél. +33 (0)4 93 94 06 06 Site museebonnard.fr

en amont à la présentation publique de cette exposition une table ronde sera organisée autour de la sortie du livre publié par la B.n.F., le musée Bonnard et l’atelier contemporain de tous les agendas de l’artiste :

SAMEDI 23 MArS 2019 à 15 h

à la salle Bel’aube, rue des Michels au Cannetentrée libre sur réservation*.

en présence de :

Céline Chicha-Castex, conserveur responsable du fonds des Estampes modernes à la Bibliothèque nationale de France,

Véronique Serrano, conservateur en chef du musée Bonnard,

Cette table ronde sera suivie d’une séance de dédicaces de l’ouvrage.

*RÉSERVATION AU : 04 92 18 24 42 / 43 / 47.


visuEls librEs dE droits Pour la PrEssE Identifiant : medialmbMot de passe : medialmben téléchargement sur : museebonnard.fr > Infos pratiques > espace presse





ContaCts mUsée BonnarDConservateur en chefVéronique [email protected]

ContaCt mairie DU Cannet

attaché de presseStéphane DaVID+33 (0)4 92 18 21 [email protected]

assistanteCarole LenGLeT+33 (0)4 92 18 24 [email protected]

relation presseaudrey aCarIeS+33 (0)4 92 18 24 [email protected]

Pierre Bonnard, L’Amandier, vers 1930, Musée Bonnard, Le Cannet, Don de la Fondation Meyer pour le développement culturel et artistique, 2014





Documents

Au fil des jours les AgendAs de BonnArd (1927-1946) · 2019. 3. 14. · Céline Chicha-Castex, d’alain Lévêque et de Véronique Serrano. Sont reproduits plus de 200 dessins pour