Audit Odyssée

asCINÉMA L'ODYSSÉE

STRASBOURGÉtude d'évaluation:

Diagnostic stratégique et préconisations

Rapport final

Février 2011

PREMIER 1ACTEL'Agonce Con •.cU .iU Dèvoloppcmonl CullUfUI

Bénédicte DUMEIGEConsultante en développement culturel

15, rue Jules Ferry93170 BAGNOLET

TEU FAX: 01 [email protected]

Jean-Louis PATHEIRONPremier Acte

5, rue Gaspard Monge - 86130 JAUNAY CLANTél: 0549880720 - email: [email protected]

Liste des entretiens

AbdelaliABOUTAJ, Responsable administratif et comptable de l'OdysséeLaurent BOGEN, conseiller cinéma, DRAC AlsaceCédric BONIN, Président de l'Association des Producteurs audiovisuels d'Alsace(APAA)Frédéric BURGUIN, chargé de production, Bix filmsMarie-Michèle CATTELAIN, directrice de Vidéo les Beaux JoursDaniel COHEN, directeur artistique du Festival européen du film fantastiqueStéphanie DALFEUR, directrice d'Alsace CinémasNicole DELAUNAY, CNCÉrika DÉMENET, responsable de la délégation du Goethe Institut à StrasbourgLaurent DENÉ, producteur (Bix Films) et membre de l'APAAMarc DONDEY, chargé du développement de l'économie et de l'économie culturelleà la Communauté Urbaine de StrasbourgSouad EL MAYSOUR, Vice-présidente de la CUS, en charge de la culture et de lalecture publiqueGilles FLORISSI, directeur de l'UGC Ciné-citéDamien FRITSCH, Président de Safire Alsace et réalisateurFaruk GÛNAL TAY, directeur du Cinéma L'OdysséeGeorges HECK, direction de la Culture au département audiovisuel et cinéma de laCommunauté Urbaine de StrasbourgEtienne HIRSCHMULLER, projectionniste à l'OdysséeStéphane LlBS, directeur des cinémas Star et Star-Saint-ExupéryMarie Lin, assistante de direction du Cinéma l'OdysséePhilippe LUX, Président de Mad Ciné-club et secrétaire général de L'Étrange FestivalMylène MEYER, projectionniste à l'OdysséeCamille MICHEL, attachée de presse et chargée des relations publiques pour ARTEGIECatherine MUELLER, Chargée de mission, Vidéo Les Beaux JoursPhilippe OLIVIER, conseiller à la Culture au Cabinet du Maire et du PrésidentRoberto OLLA, directeur exécutif du Secrétariat d'Eurimages - Conseil de l'EuropeDaniel PAYOT, adjoint au Maire de la ville de Strasbourg, en charge de la CultureAurélie REVEILLAUD, assistante du responsable du Département audiovisuel etcinémaJosiane SCHAUNER, productrice Six FilmsYalcin SELCUK, co-gérant du café-bar de l'OdysséeAntoinette SPIELMANN, Présidente de Filmer en AlsaceMarcel WANDER, Vice-président de l'association des rencontrescinématographiques d'Alsace et professeur détaché de l'éducation nationale auprèsde l'Odyssée

- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil- Premier Acte -février 2011- page 2-Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Sommaire

PREAMBULE

DIAGNOSTIC

LE CONTEXTE DE L'EXPLOITATION1. Repères historiques2. L'offre cinèmatographique du territoire

2.1. Un public alsacien aux caractéristiques spécifiques2.2. Une ville fortement dotée en équipement cinématographique2.3. Le paysage cinématographique à l'échelle de la CUS2.4. Détail des équipements cinématographiques de Strasbourg

3. Le contexte de l'exploitation des cinémas art et essais3.1. Le contexte national3.2. Les cinénias Art et Essai à Strasbourg3.3. Comparaison des données de l'Odyssée et du Star avec la moyenne descinémas situés en agglomération de + de 200 000 habitants3.4. Evolution de la fréquentation des salles de cinémas A&E implantées en .agglomérations de + de 200 000 habitants

ANALYSE DE L'ACTIVITÉ DE L'ODYSSÉE1. La fréquentation du cinéma

1.1 La fréquentation générale1.2 La représentation des différents types de publics1.3 La fréquentation des activités scolaires1.4 Le hors temps scolaire1.5 Les ciné-clubs1.6 Les abonnements

2. La programmation2.1 Les films programmés2.2 Evolution du nombre de séances2.3 L'ouverture vers les cinématographies européennes et du monde2.4 Le lien avec le secteur professionnel alsacien2.5 L'accueil et la communication2.6 Le centre de documentation

3. L'analyse financière3.1 L'exploitation de 2005 à 20093.2. Analyse du bilan

4. La situation sociale de l'Odyssée5. L'obligation de non concurrence et la perspective de renégociation

ÉLÉMENTS DE PROSPECTIVES


Préambule

En plein cœur de la cité, la Ville de Strasbourg est propriétaire d'un Cinema,l'Odyssée, dont elle a délégué, en 1999, la gestion à une association intitulée « LesRencontres Cinématographiques d'Alsace »(RCA), en délégation de service public,pour une durée de six ans. Cette gestion a été renouvelée au même délégataire en2005, pour un contrat arrivant à échéance en octobre 2011.Le cinéma abrite deux salles de projections (250 et 70 places), un centre dedocumentation, un espace salon et un bar. Le bâtiment appartient au délégant (laville de Strasbourg).

L'établissement est classé Art et Essai et dispose des trois labels existants:recherche et découverte, jeune public ainsi que patrimoine et répertoire. En outre lecinema propose une importante programmation de films européens et bénéficie à cetitre du label Europa cinéma.

Le cahier des charges de la délégation fixe les conditions de l'exploitation enprécisant les attentes de la collectivité tant en matière d'éducation à l'image, qued'action culturelle et de médiation, d'insertion dans le tissu local associatif et desoutien à la filière professionnelle régionale de l'image.L'activité du cinéma s'exerce dans un contexte d'une offre cinématographiqueimportante à Strasbourg comprenant 5 cinémas comptant 40 salles. Il est demandéau délégataire de respecter la synergie avec l'exploitation commerciale del'agglomération avec notamment une clause de non concurrence avec les cinémasprivés de Strasbourg.

En prévision de la fin du contrat de délégation de service public, la Ville s'interrogesur les modalités de mise en œuvre de cette délégation et souhaite pouvoir disposerd'un état des lieux de l'activité tant quantitatif que qualitatif assorti de propositionsstratégiques d'évolutions des attentes de la ville.

C'est dans ce cadre que la ville a confié au cabinet Bénédicte Dumeige conseil,associé à Premier Acte, une étude d'état des lieux de la délégation de service publicdébouchant sur des préconisations pour l'établissement du. nouveau cahier descharges dans le cadre de la nouvelle procédure d'appel d'offre.Afin d'aborder ce travail d'analyse et pour être à même d'évoquer les perspectivesd'évolution possibles, nous détaillerons successivement le contexte d'exploitation,l'analyse de l'activité de l'Odyssée et enfin nous aborderons les éléments deprospectives en vue de la prochaine convention de délégation de service public.


Le diagnostic

- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 5-Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Le contexte de l'exploltation

1- REPERES HISTORIQUES

Le bâtiment de l'Odyssée compte comme un édifice du patrimoine de la ville de Strasbourg.Il s'agit en effet de l'un des rares cinémas (français et européens) de construction antérieureà la premiére guerre mondiale (1913) et dont l'intégrité architecturale reste préservée tout enconservant sa fonction premiére de cinéma.Il fut construit par l'architecte Paul Horn pour le Süddeutsche Discontogesellschaft AG.

Baptisé tout à tour, Union-Kino, Cinema Union Theater (U.T.) en mémoire de l'Union Theaterde Berlin puis cinéma l'ABC (en 1958), il comportait à l'origine une seule salle édifiée selonun modéle de théâtre néo-classique (à l'italienne sur deux niveaux avec parterre et balcons)et LJnfoyer, atout aujourd'hui très important pour organiser des réceptions et des rencontresdans un cadre approprié et convivial.L'ABC est alors géré par le Groupe Gaumont qui possédait également à Strasbourgl'Eldorado, le Studio Kleber et le Ritz.

En 1986, faute de rentabilité, le cinéma ferme. La ville de Strasbourg l'acquiert, s'interrogealors sur l'affectation à lui donner et retient la proposition des Rencontrescinématographiques d'Alsace d'exploiter le cinéma en développant une action de médiationculturelle et éducative forte autour du r= art en confiant dès cette période une missionappuyée quant à la projection des cînématographies européennes.

Pour préserver l'intégrité de l'édifice en reconnaissant sa qualité architecturale et sa valeurde témoignage de l'exploitation cinématographique du début du XXème siécle, l'Etat classele cinéma Monument Historique en 1990.

Après deux ans de travaux qui, outre la rénovation du cinéma, ont permis d'ajouter dans lesous-sol une deuxième salle (budget de près de 12 millions de francs), l'Odyssée ouvre en1992 géré par l'association des Rencontres cinématographiques d'Alsace. Cette exploitationdu cinéma sous tutelle publique a été, dès le départ, conditionnée par le CNC à la définitiond'un projet spécifique s'apparentant au fonctionnement d'une cinémathèque s'attachant àprèsenter les œuvres du patrimoine et les œuvres du cinéma d'auteurs ou plus fragiles avecun axe fort d'éducation à l'image.

A compter de 1999, afin de clarifier les conditions dans lesquelles la ville de Strasbourg'concédait à un tiers l'exploitation du cinéma l'Odyssée, la collectivité décide d'engager uneprocédure de Délégation de Service Publique pour une durée de 6 ans.Depuis lors, les Rencontres cinématographiques d'Alsace ont été retenues à deux reprisescomme délégataire et le deuxième contrat arrive à échéance en octobre 2011.

Les Rencontres cinématographiques d'Alsace exploitent donc depuis près de 20 ans lecinéma de la ville de Strasbourg.


2- L'OFFRE CINEMATOGRAPHIQUE DU TERRITOIRE

Les études réalisées par le Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC).apportent un éclairage utile pour saisir le contexte de l'exploitation cinématographique deStrasbourg et sa région.

2.1 Un public alsacien aux caractéristiques spécifiques

Le public cinématographique alsacien est sinqulier'.1\ se distingue en premier lieu par sa composition en termes d'âge. En 2008, 26,8% desspectateurs de la région sont âgés de 35 à 49 ans contre 24,9% au plan national.Les plus de 50 ans représentent une part plus faible du public (22,3%) qu'au plan national(27%).Les catégories socioprofessionnelles inférieures représentent 33,4% des publics contre 28%au plan national.A l'inverse les CSP + représentent 23,7% du public régional contre 29,1 % nationalement.Le public apparaît également comme plus masculin et présente un taux d'assiduité élevé(3,7%) se plaçant ainsi juste aprés le public francilien.

2.1. Une ville fortement dotée en équipements cinématographiques

Population 273000 273000i~[gj~~g~;;illŒiQ:§~~~~W~?L1JÎli(ü§9]~s~il

+7,9% +8 %Evolution2007/2008 v

5,87 /\

v

Etablissementsactifs 5 5 /\

Fauteuils 7900 7900 /\

Etablissement8 écrans et + 1 /\

o

L'analyse de ce tableau met en évidence le pôle d'attraction cinématographique queconstitue Strasbourg avec ses 5 équipements comprenant 40 écrans actifs totalisant plus de2220 000 entrées en 2008 et 2 400 000 en 2009 (augmentation de + 8% de la fréquentationsur les deux exercices écoulés).

1\ faut en effet noter qu'à l'orée de l'an 2000, le paysage local a considérablement évoluéavec l'arrivée des deux multiplexes (UGC et Pathé de Brumath) qui a conduit audéveloppement sans précédent de la fréquentation atteignant un sommet à 3 millions en

?

1 La géographie du cinéma, étude CNC, septembre 20092 Indice de fréquentation: rapport entre le nombre d'entrées et la population d'une zone géographique donnée

3 Taux d'occupation des fauteuils: rapport entre le nombre d'entrées et le nombre de places disponibles.'lM'~~m·ô1!!.~s.;:,='<';;'~~=~:;:-="''%=;i:;:~"l1(4'».r:w.m:~;i'J;'~:;C;,''=%~='!;~%W*.~~.~.~~~;~:;m;;"i*~'i'S;i='fW!i"!&'i,~"'St.:;"';M~=!;=~''Z<-''>tj;.'';''?#,'M.%=%~'$:'·='i;»i<~ill'.~·;"';X:';:'i',:Mi:'~'-ic':!-'i;='!;)!;'~=~~;:"<::;";'i:.;~~o;,~,"":6I!:,"~


2002 soit une croissance de près de 60 % (on accuse ensuite une baisse liée notamment àla fermeture de l'UGe du centre ville).

L'examen attentif de ces chiffres permet de dégager les constats suivants:

;)1 L'indice de fréquentation de la ville de Strasbourg (8,79%) est comparativementplus élevé que la moyenne des villes françaises (hors Paris) qui affiche un taux de6,93% confirmant ainsi l'appétence du public strasbourgeois pour le cinéma (le tauxde Paris s'établit quant à lui à 12,88%)

'Il En revanche, le taux d'occupation des fauteuils bien qu'en progression en 2009(15,4%) est inférieur à la moyenne des villes de + de 200 000 habitants hors Paris(18,8%). Il faut y voir là un lien direct avec le grand nombre de fauteuils composantles 40 salles de cinémas actives. Avec 7 900 fauteuils à Strasbourg, la capitalealsacienne surpasse de loin la moyenne nationale des villes de sa catégoriequi affichent un taux moyen de 2 655 fauteuils en moyenne. Dans cette

.perspective, la concurrence est ainsi exacerbée entre les différentes salles de la villeLe ratio entrées/fauteuil s'affiche à plus de 303 alors que la moyenne nationale desvilles de sa catégorie s'établit à 320. Ainsi, l'intensité de la visite au cinémacompense l'abondance des fauteuils permettant à la ville d'être proche de lamoyenne nationale pour ce ratio

., Le prix moyen du billet s'établissait en 2009 à 5,87 € (chiffre stable) alors que leprix moyen dans les villes de sa catégorie s'élève à 6,30€. Probablement qu'ilfaut voir dans cet important écart le fruit de la concurrence qui s'opère en centre villede Strasbourg

2.3 Le paysage cinématographique à l'échelle de la eus

Population 1 079 000 440 000

Evolutionentrées(07/08) +7,6% +8 %

Recettesmoyennes/entrée 6,04€ 5,87 €

Séances 118 000 80 000

Communeséquipées 13

Ecransactifs 75 40

Etablissementart et essais±,:Et~bIJss·è·m~nts···~.~eê.ra.rls·'êt~PJ)g~\:id~~;ffi!0};i!~~)Y;:~f~~~

Multiplexes

9 2

3

Etude sur la géographie du Cinéma, CNC, 2010

4 Hors territoire allemand



Les constats

L'analyse comparative de ce tableau met en évidence le pôle d'attraction cinématographiqueque constitue Strasbourg et la CUS dans le département du Bas-Rhin:

~ 65 % des entrées et 63 % des recettes pour 67 % des séances'" 53 % des écrans actifs et plus de 51 % des fauteuils du département4' Un indice de fréquentation supérieur de 2 points (5,45 contre 3,42)

Mais:11 Un prix de billet inférieur de 17 centimes (probablement généré par l'abondance de

l'offre)~ Une hyperconcentration dans la capitale régionale

Il convient d'observer que:w l'élargissement de l'analyse des fréquentations à l'échelle de la CUS ne fait varier

que deux indicateurs à savoir l'indice de fréquentation qui à cette échelle tombe à5,45 du fait d'un bassin de clientéle plus vaste. En effet, tous les cinémas de la CUSsont concentrés sur la ville centre avec aucune offre dans les communes deproximité.

e Le nombre de fauteuils (7 900) s'avère donc inférieur au nombre de fauteuils moyendes unités urbaines françaises de + de 200 000 habitants (la moyenne des 29 unitésurbaines hors Paris s'établit à 9.793 fauteuils) démontrant ainsi que bon nombred'espaces métropolitains disposent d'une répartition spatiale de l'offre de cinémas surl'ensemble du territoire de l'EPCI.

$ L'indice de fréquentation demeure au-dessus de la moyenne (5,45 contre 4,84 pourles autres unités françaises) ,

<) Le nombre d'entrées par fauteuil est au-dessus de la moyenne (303 contre 238 enmoyenne et 285 à Paris)

On constate ainsi une concentration de l'offre de cinémas sur la seule ville de Strasbourg audétriment de l'équipement des villes périphériques.La concurrence exercée entre les différents établissements du centre-ville est ainsiexacerbée car cantonnée sur un péri métre géographique limité.

2.4. Détail des équipements cinématographiques de Strasbourg

La ville de Strasbourg concentre les équipements de cinéma à l'échelle de la CUS avec cinqétablissements: .

* Un multiplexe UGC Ciné, ouvert en 2000 installé en bordure du centre-ville avec 24salles généralistes dont 4 salles classées art et essai

'$ Deux complexes généralistes dotés de 5 salles chacun (le Vox et le Star Saint-Exupéry)

'" Deux complexes art et essai (le Star et l'Odyssée) disposant tous les deux des 3labels ainsi que de celui d'Europa Cinéma.

En outre, il convient d'ajouter le cinéma Pathé Brumath situé aux portes de la CUS (15minutes du centre ville dont l'ouverture a contribué à modifier le paysage).


2 372 50 000-

55 000

1,61 2 7,4

141

4,5 à 5

Multiplexe 12 2750 800 000 - 25,44

850000

26 15,3 6,5 - 7

300

Enfin, depuis plusieurs années, un projet d'ouverture d'un nouveau multiplexe à Dorlisheim(jouxtant Molsheim à 20 minutes du centre de Strasbourg) est développé comprenant unedizaine de salles. Ce projet est porté par René Letzgus, exploitant du Vox et du PathéBrumath (ancien exploitant du Star et du Star Saint-Exupéry).

En résumé, lès exploitants sont en nombre limité et on assiste à une concentration très fortedes équipements que l'on peut schématiser ainsi:

<$ L'UGC qui dispose du deuxième multiplexe de France (en nombre d'écrans) auxportes de l'hyper centre

,. Le groupe Star (Star et Star Saint-Exupéry)'{! Les cinémas exploités par René Letzgus (le Vox, Le Gaumont Pathé de Brumath et

le futur multiplexe de Dorlisheim)o L'Odyssée qui dans ce contexte fait figure de « petit poucet ».

5 Les statistiques délivrées par le CNC font état de fourchettes de fréquentation.=~~~~>:,.tI«'~'X·;W<t~,~~m:;mM&:$;i'-«~;.';iMifMt~=~;;t>,.~~=_ .••~~_~;:s=·!>;;;,=~;·>,=z;;t;,;m=~_~_.;t:;;,,,~ ••mx;·;';~~;iô«':""";>,-'-O;-:'=i',JQII'«Ô$<7,,:";H;J."X=~=~Wi~'ffl«>~

- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 11 -Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Fréquentation des cinémas de l'aire urbaine

2 000 000

1 800 000

1 600 000.

1 400 000

1 200 000

1 000 000

800 000

600 000

400 000

200 000

2004 2005 2006 2007 2008 2009

=~"-'~UGC

--VoxStar Saint -Exupery

-Star--Odyssée='""~,-,Pa thé

CommentairesSources: département des études du CNC6

@ L'examen des parts de marché des différents cinémas démontre une érosion dessalles indépendantes au profit de la fréquentation de multiplexes et particulièrementde l'UGC Gaumont qui détient près de 54 % des PDM (Parts de Marché). Le Pathéde Brumath capte plus de 25 % des PDM

'* Le taux d'occupation du fauteuil de l'Odyssée est très nettement inférieur àcelui des multiplexes (ce qui n'est pas surprenant) mais très largement inférieur auxtaux du Star Saint-Exupéry et du Star. Ces deux derniers cinémas, bien queprogrammant de façon importante les films art et essai, disposent d'un meilleur tauxde remplissage que l'Odyssée. Il convient néanmoins de nuancer cette observationen rappelant que les cinémas du groupe Star bénéficient des sorties nationales desfilms A&E permettant de capitaliser des entrées durant la période de promotion desfilms et de bénéficier des entrées réalisées dans les premières semaines par les filmsporteurs.

6 Le CNC communique dorénavant des fourchettes de fréquentations. Nous avons pris comme base par défaut le nombre médian de lafourchette


3- LE CONTEXTE DE L'EXPLOITATION DES CINEMASART ET ESSAI

3.1 : Le contexte national

Le classement Art et Essai repose sur:

'Il un indice de proportion de séances réalisées avec des films recommandés Art etEssai par rapport au nombre total de séances offertes (le niveau exigé augmente enfonction de la densité de la population)

,fi une pondération qui apprécie le nombre de films proposés, la politique d'animation,l'environnement sociologique et cinématographique mais qui prend également encompte l'état sanitaire de l'établissement, la diversité des films et la continuité del'offre de projections. .

En outre, trois labels peuvent être délivrés aux salles; ils sont cumulatifs avec le classementArt et Essai :

e label Jeune Public (JP) qui caractérise une programmation significative, réguliére etsystématique de films présentant un intérêt pédagogique pour le jeune public sur letemps scolaire et hors temps scolaire (avec un minimum de 15 films représentant50% de films recommandés Art et essai).

• label Recherche et Découverte (RD), relatif à une programmation significative defilms ayant un caractère de recherche ou de nouveauté dans le domainecinématographique.

ê Label Patrimoine et Répertoire (PR) qui concerne des films de reprise présentant unintérêt artistique ou historique, et notamment considérés comme des « classiques del'écran» (films Art et Essai sortis avant l'année 1990).

Le montant des subventions est fixé en fonction de l'indice résultant des calculs relatifs auxconditions exposées ci-dessus.

En France en 2009, il existait en moyenne un fauteuil Art et Essai pour 154 habitants. Leplus souvent les cinémas sont de petites tailles (seuls 57 cinémas avaient plus de 5 écrans)en 2009; Plus de la moitié des cinémas compte 1, 2 ou 3 écrans.

Sur les 1060 établissements classés, 19,2 % bénéficient du label « recherche etDécouverte », 39 % sont labellisés jeune public et près de 18 % pour le label « patrimoine etRépertoire ».

le bénéfice de ces trois labels pour deux cinémas de la ville s'avère donc un atout dediversité dans la gamme de l'offre de films proposés. .

- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 13-Élude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

3.2 Les cinémas Art et Essai à Strasbourg

Odyssée RD, JP, PR 90,3 92,9 88,5 74,1 74,4 86,4

StarSaint-Exupéry Nonclassé 60,8 57,9 55,7 51,4 51,4 62,4

UGC Nonclassé 38,7 38,3 38,3 30,5 32,5 44,3

La programmation de chaque établissement est différente:

® L'Odyssée programme une cinématographie essentiellement européenne(Label Europa cinémas"), jeune public (programmation scolaire, Lanternemagique) et patrimoine. Il dispose d'une obligation de non-concurrence avecle secteur commercial pour la diffusion des films en sortie nationale. Les filmsen premiére sortie nationale représentent 55 % des films programmés en2009, soit 241 films sur 438.

il . Le Star: programmation de films Art et Essai de toute nature en sortienationale avec une programmation consacrée aux filmographies européennes(affiliation au réseau Europa cinémas")

<i') Star Saint Exupéry : programmation mixte films Art et Essai particulièrementles films disposant d'un potentiel commercial et films grands publics en VO.

~ L'UGC et Pathé : programment des films Art et Essai dans une moindreproportion. Il s'agit d'une programmation qui mise sur les films Art et Essai àfort potentiel. On constate néanmoins que l'UGC a amplifié le nombre de filmsprésentés en 2009 avec 44,3% de films pour près de 44% des séances.

@ Le Vox: programme peu les cinémas d'auteurs ayant orienté sa. programmation vers des productions commerciales et des événements (il

dispose d'un équipement de projection numérique).

Il s'agit donc d'un contexte d'exploitation très spécifique et particulièrement concurrentieldans lequel s'exerce l'activité du cinéma l'Odyssée.

Il est à noter que dans l'étude réalisée par le cabinet Hexacom en 2004, il était indiqué quele médiateur du CNC n'avait jamais été saisi. Il semble que le climat se soitconsidérablement dégradé depuis lors.

7 Pour les cinémas de 2 écrans, il convient de réaliser 22 % des séances avec des films européens non nationaux, avec 49 % des filmsprovenant de France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni et 44 % de films provenant des autres pays participant au programmeMedia8 Pour les cinémas de 5 écrans, il convient de réaliser 22 % des séances avec des films européens non nationaux, avec 46 % des filmsprovenant de France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni et 41 % de films provenant des autres pays participant au programmeMedia

·X$!",)i.'J$;-~~'=M".,..':X=!;;;._~,!V.~.~==-""",~=~:~mo&,,x=~*,==iJ_'"SS!~.~"':<~ __ -=-:*'k-==~_~'_,,",,'~<'U:foç:.:;r~SL>g;;.;;,,~~M>O't;..~.~=lm;W'X=~~


3.3 Comparaison des données de l'Odyssée et du Star avec la moyenne des cinémas

situés en agglomération de + de 200 000 habitants

Odyssée 7,4 % 4,5 -5

Sources: CNC

En moyenne les cinémas art et essai réalisent 27,9% de la fréquentation en 2009 maisseulement 14,8 % dans les agglomérations de plus de 200 000 habitants.

Commentaires:

olt Le taux d'occupation du fauteuil du Star est proche de la moyenne nationale(14,2% contre 15,9%) démontrant une véritable capacité d'attractivité malgré laconcurrence en termes d'offres de films Art et essai. dans la capitale alsacienne.

* Avec 7,4 %, l'Odyssée bénéficie d'un ratio beaucoup moins favorable avec uneffritement constant depuis 5 ans (10,9 % en 2004, 8,5 % en 2005, 8,4% en 2004,8,2 % en 2007, 7,9 % en 2008 pour régresser encore en 2009 avec un taux de7,4%). Il ne nous semble pas que nous .. puissions imputer exclusivement àl'environnement ou au contexte national de l'exploitation des cinémas cettedésaffection grandissante du public à l'égard des propositions de l'Odyssée. Nousnous attacherons dans le chapitre suivant à analyser les modalités de la mise enœuvre de l'activité pour déterminer quelles pourraient être les causes de la baisseglobale de la fréquentation.

3.4 Evolution de la fréquentation des salles de cinémas A&E implantées en

agglomérations de + de 200 000 habitants

On observe sur la durée de la dernière convention une chute globale de la fréquentation del'Odyssée. Alors qu'on atteignait un point culminant en 2002, avec 82 746 entrées, l'année.2010 est l'année de la plus faible fréquentation avec 53 357 entrées payantes (baisse deplus de 35 %). Dans le même temps, le Star connaît une fréquentation relativement stable(hormis pour l'année 2008).


Unités urbaines + 200 9,64

000 habitants!

9,16 8,9 10,51 9,98. 9,87 9,29 9,53 10,11

Fréquentation

Odyssèe"

78029 82746 76880 Ne 59288 61135 61147 56842 53917 53357

En % +3,03 ° -7,04 -5,14 ·1,03

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées:

$ l'arrivée des deux multiplexes a modifié le paysage de l'exploitation descinémas et a capté en partie une clientèle. Néanmoins nous tempérons cettehypothèse par la relative stabilité de la fréquentation du Star qui a su trouver unpositionnement commercial lui permettant de faire face à la concurrence.

/j le Star et le Star Saint-Exupéry ont déployé une stratégie marketing etd'animation efficace qui vient directement impacter l'activité de l'Odyssée(développement de l'accueil des festivals, accueils de réalisateurs, etc)

., Nous pouvons enfin nous interroger sur l'évolution et l'adaptation du projetartistique et culturel déployé par les Rencontres cinématographiquesd'Alsace au terme de 20 ans d'activité.

Ainsi, le contexte dans lequel se trouve placé l'Odyssée est-il particulièrement spécifique,

caractérisé notamment par une concentration particulière de salles de cinémas sur la

ville de Strasbourg. On observe une diminution sensible de sa fréquentation depuis 2007.

sans qu'on puisse en attribuer véritablement la cause à une modification de son

environnement. 1/y a donc lieu d'analyser plus précisément les modalités de la conduite

du projet de l'Association des Rencontres Cinématographiques d'Alsace.

9 en millionsd'entrées

~~~~e r~,EP~~d'~ctivitésentrées paY2,~~~~.~r~swau ~,!t ét~!~~~,S.om~~ ~~ __ ,~~=~=

• Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 16·Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Analyse de l'activité de l'Odyssée

PREAMBULE

Le projet de l'Odyssée repose essentiellement sur une stratégie de programmation quis'articule autour de quatre axes:

'ù Un festival permanent pour vivre le cinéma comme une aventure: cet axes'affirme comme urie programmation atypique et originale de films (rediffusion defilms commerciaux récents inscrits dans des cycles thématiques, projections de filmsrares du patrimoines, inédits, ou de films étrangers qu'ils soient européens ou extra-européens)

". L'éducation à la citoyenneté: il s'agit d'impliquer le spectateur dans les grandsdébats de société en lui proposant des rencontres et des projections-débatsaccueillant des réalisateurs et des professionnels du cinéma.

® La défense et la promotion de la création et des identités culturelles: cettefenêtre sur monde est une ligne directrice forte avec la présentation desfilmographies des pays européens mais également d'autres continents dans le cadrede semaines ou quinzaines dont les plus connues sont probablement la quinzaineturque, grecque, polonaise ou encore portugaise.

1:1 Les activités pédagogiques: les enfants tiennent une place privilégiée dansl'activité de l'Odyssée avec la programmation de films qui leur est spécifiquementdestinée (notamment au travers du programme de la Lanterne magique) et desprogrammes s'inscrivant des le temps scolaires (écoles, collèges et lycéens aucinéma) et une série de ciné-clubs à destination des lycéens et étudiants.

Source: site internet de l'Odyssée

Les missions du cinéma sont par ailleurs rappelées dans la convention d'affermage dont nousreprenons en page suivante l'article précisant les axes de la politique d'exploitation.Nous proposons dans ce chapitre d'ausculter les différents secteurs d'activité, leur impact,l'évolution des indicateurs et les dispositifs d'accompagnement de l'activité.


Article 8.3 de la convention d'affermage: politique d'exploitation

Le délégataire s'engage à respecter les axes suivants:

valorisation des cinématographies européennes de façon a ce que l'établissement soitclassé Europa Cinéma . .. .. ..:.'. ',. ". .. . . .: .promotion du cinéma art et essais: le délégataire devra bénélitier de' deûx des troisiabeis« art et essais» suivents : recherche et découverte (RD), jeune public (JP), patrimoine ei,';répertoire (PR) .' . ". . . . .' . .. .' '. " .•{<~'organisation d'événements, tiotsmment de présentatio'ndé ces 'cinémeicqrephies .organisation des quinzaines turqueset cycle « Patrimoine des Cinémas d'Europe»'valorisation du patrimoine Cinématographique .' .:..-. ". ..' ....'organisation ou participation aux actions de sensibilisation au·cinéma du public jeune et. ....notamment scolaire pour les séances en temps scolaire, le délégataire intégrera notammehtles dispositifs « écoles et cinéma », lycéens au cinéma et lorsque le dispositif sera ouvert .' .dans le département « collège au cinéma » ; il collaborera au programme « ciné ville/un étéau ciné » . _programmation et actions spécifiques en direction du public du s= âge: à cet effet, ledélégataire se rapprochera des organisation représentatives de type « université du temps®œ» .sensibilisation recherchée de publics n'ayant pas un accès privilégié au cinéma, notammenten favorisant l'accès des personnes handicapées ou à mobilité réduiteouverture de la proçremmeiion à des genres spécifiquès (documentaires, courts métrages)présentation des films prioriieiremeni en version originaleaccès régulier accordé pour les projections de productions localessynergie avec la vie. culturelle et notamment cinématographique locale et se acteurs telsque les organisations protessionnelles .spécialisées (notamment APAA, SAFIRE), lesassociations (notamment «( Pl/mer en Alsace », «, Vidéo les Beaux Jours », «Alsace '.Cinémas», « Coopéietive 'régionale du' cinéma cùlturei»] oeuvrant dans le domaine de lapromotion, de la formation artistique ou dela diffusion du c;;'u3rria et de l'audiovisuel en'Alsace .. ... ,"'.' ,>"./.> ;,,':'> .' .' ..'....coopération avèclès dltîuseurs télévisuels présents à StrasbOUrg (A R TE, Frence 3 Alsacè;Canallnfo Strasbourg,etc.) .'.' .'. '.' . .. " . . ". .collaboration avec les organisateurs d'événements cinématographiques, notamment avecceux présentant une dimension internationale promouvenile Ville en tant que métropole de

.l'audiovisuel européen . ...coopération avec le fonds « Eurimages», dans le but de présenter des avant-premières defilms coproduits par l'institution ou d'organiser des cycles de rétrospectives (sous réservedes dispositions de non concurrences). .

L'examen de la convention d'affermage, et de l'article 8.3 en particulier, laisse apparaître uncatalogue d'intentions sans pour autant que soit re-située l'activité de l'Odyssée dans uncontexte plus global de politique publique de la collectivité en faveur du cinéma et del'audiovisuel.

Nous notons, par ailleurs de façon plus globale, que les attentes de la collectivité sontformulées sans hiérarchisation des priorités et sans précision quant aux objectifs à atteindre(données quantitatives, résultat attendu, modalités de mise en œuvre, ... ). De ce fait,l'interprétation des données des bilans d'activités annuels peuvent laisser la place àd'infinies discussions subjectives sur l'évaluation de l'activité. Aussi, recommandons-nous,dans une prochaine convention d'attacher une attention particulière à la rédaction du cahierdes charges et sur les modalités de mise en œuvre et d'évaluations attendues par lacollectivité à chaque fin d'exercice.


1.LA FREQUENTATION DU CINÉMA

1.1 La fréquentation générale

...+....:;:jj~-".t)C5pil·{'_::Rr,\'t-~

-i'!-Œtitr.é6 tÇt~~!!~

Principaux constats

e La fréquentation des entrées payantes (billets déclarés au CNC) décline depuisplusieurs années avec une baisse constante et marquée depuis 2007 (61 147) pouratteindre l'étiage de 53 357 entrées payantes en 2010 (nous rappelons qu'en 2002, lafréquentation était de 82000 entrées)."

* La fréquentation globale du cinéma suit la même tendance avec un écart moyende 4000 entrées comparées aux entrées payantes

1.2 La représentation des différents types de publics

Les publics peuvent être ventilés en trois segments différents:

$ Le public scolaire qui a eu tendance à croître sur la période considérée (on passede 7 586 scolaires en 2005 à 12 270 en 2009). Cette catégorie de public est enconstante augmentation.

;fi Il \1 est à signaler que nous constatons pour certaines années un diffférentiei entre les données délivrées par le CNC et le

rapport d'activité. Dans cette partie, nous prenons le partie de n'utiliser que les seules données communiquées par l'Odyssée.


·' :t< Le public des ciné-clubs augmente également sur la période mais dans unemoindre proportion passant de 11 732 en 2005 à 13177 en 2009, Ces cinéclubssont, pour un certain nombre d'entre-eux, organisés pour des cibles scolaires ouétudiantes pour d'autre part des groupes constitués (ordre des architectes, cinéclub du temps libre pour les seniors, Amnesty internationale, ",) .

u Le public individuel dont la fréquentation diminue de façon importante sur lapériode (39 970 en 2005 et 31 197 en 2009 soit une baisse de 28 %), C'est doncce public qui semble s'éloigner de l'offre de l'Odyssée dans le cadre desprojections hebdomadaires ou des cycles et quinzaines thématiques,

p~Jbi!C~~Qh.dre

~t'Ubik: d~é~l~u~giiIli pcUblr.c~~ t.em~œ sr::ù~s!n: et tÎt1~- .••;llJbs

LesdiUérents publlc:s

:W(1)O

10000··

c2005 2006 ;:007

années

Source: rapport d'activités

1.3 La fréquentation des activités scolaires

. Le nombre des scolaires est en constante augmentation démontrant une politique actived'accueil tant dans le cadre des dispositifs d'éducation à l'image du CNe (école au cinéma,collège au cinéma et Iycèens au cinéma) qu'avec la proposition de projets à la carte,

.;i~.~fl!'.:~@]:%~~!~s[ilLprj'm~.i.r.~~."~fQl~lel"ne;:il.e§;;f~~2t~~J;1~:~.ç§I.I~g.~~.l1lrw::t~[l{Yê.~es7"'n.;]ii4l'T,~t~n'::0D;;;'\'éi!22005 2 271 869 4 446 7 586

2007 5026 933 5344 11 303

2009 5296 2349 4625 12270Source: rapports d'activité de l'Odyssée


Ac:tiO'f1 Scolaire

4DOU

2i.lOO

o20G6 2007

années

Source: rapport d'activité de l'Odyssée

Les constats

~ Les classes primaires/maternelles et les lycées sont les principauxbénéficiaires des actions programmées sur le temps scolaire. La premièrecatègorie a marqué une progression importante dans la fréquentation.

«J Si les collégiens sont moins nombreux, il convient néanmoins de noter uneprogression significative probablement liée au lancement du dispositif « Collège aucinéma» dans le Bas-Rhin ces deux dernières années

··1.4 Le péri-seo/aire

Deux programmes ayant lieu toute l'année sont réservés au jeune public hors tempsscolaire.

La Lanterne Magique

La Lanterne Magique est gérée par une association du même nom et se conçoit comme unciub international de cinéma pour enfants de 6 à 12 ans ayant pour but de leur fairedécouvrir le r= art de manière ludique. Quelques jours avant la projection, tous les enfants.membres reçoivent un petit journal illustré qui présente le film au programme. Les séances,encadrées par deux animateurs, sont introduites par une animation qui développe un aspectparticulier du cinéma présent dans le film projeté.

Une séance par mois est organisée, d'octobre à juin. L'adhésion est basée sur un forfait d~20 euros pour les 9 films, soit environ 2,20 euros par séance. La billetterie n'est pas déclaréeau CNC.

- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil- Premier Acte -février 2011- page 21 -Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

On note une baisse du nombre de membres depuis 2004 avec néanmoins une légère repriseà compter de 2007 :

Lanterne Magique

250

50 -

200.-

VIQI

li 150EQI

EQI

"~Ê 100 -oZ

0-2004 2005 2006 2007 2008 2009

Le Cinoche des Gosses

Cinoche des gosses

8000

1000.

7000

6000

~ 5000 -~cQI

'a 4000e.0E~ 3000

2000 -

2005 2006 2007 2008 2009

- Cabinet Bénédicte- Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 22-Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Le programme de ce ciné-club destiné au jeune public se déroule tout au long de l'année.Chaque semaine deux ou trois films en moyenne sont programmés dans ce cadre et passentprincipalement les mercredi, samedi et dimanche. Les genres et époques des films sontdivers, mais toujours programmés en version française.Le tarif de l'entrée est de 3,5 euros pour tous.

Contrairement à la fréquentation de la Lanterne Magique, on note une nette augmentation dunombre d'entrées totales-pour les séances de ce ciné-club depuis 2005. .

1.5 Les ciné-clubs

Des cinéclubs sont organises tout au long de l'année abordant des questionscontemporaines de société ou des aspects thématiques spécifiques. S'ils s'adressent pourun certain nombre d'entre-eux à des publics étudiants ou lycéens, ils accueillent égalementdes publics cinéphiles: Kino-russe, ciné-théâtre, Les mercredis de l'architecture, Regardsd'Europe, l'Enfance au cinéma, Ciné-mémoire, Ciné-club philo, etc.

Ciné-Clubs

/.~I

c:~ê~ 8000~~

6090

;JJJOO

2CiI}]

années

Cette action a rencontré un nombre croissant de public durant la durée de la DSP ettémoigne d'une politique active d'organisation de rencontres réguliéres thématiques.

1.6 Les abonnements

Il existe 5 formules d'abonnements différentes:


~ La Formule Liberté, au prix de 30 euros. Elle est valable 2 mois et utilisable àtoutes les séances. Il s'agit d'un carnet non personnalisé de 6 places (soit 5 eurosla place)

e La Carte Cinéphile, au prix de 24 euros. Cette carte personnelle est valable 1 anet donne droit à une entrée à 3,5 euros à toutes les séances

Q La Carte Ciné Campus, au prix de 12 euros. Cette carte est personnelle, réservéeaux étudiants, valable 1 an et donne droit à une entrée à 3,5 euros à toutes lesséances

» La Carte Ciné Temps Libre, au prix de 15 euros. Elle est personnelle, réservéeaux personnes de plus de 60 ans, valable 1 an et donne droit à une entrée à 4euros à toutes les séances

(1 La Carte Ciné Plus, au prix de 10 euros. Elle est personnelle, valable 4 mois etdonne droit à une entrée à 4 euros à toutes les séances.

Si les actions vis-à-vis de groupes constitués bénéficient d'un renforcement de leurfréquentation (public scolaire, ciné-clubs, etc.), la fréquentation du public individuel subit unretrait significatif.

L'un des indicateurs d'analyse reflétant cette réalité est l'évolution du nombre de cartesd'abonnements sur la durée de la convention.Aprés un fort développement en 2006, on observe une décrue importante du nombred'abonnements individuels (baisse des deux-tiers entre 2006 et 2009).Ce constat est renforcé sur une durée plus longue. En effet, l'étude réalisée par Hexacomnous apprend qu'en 2003, l'Odyssée enregistre 469 abonnés pour la carte cinéphile et 1078cartes libertés, ce qui peut eppereiire un peu faible au regard de la fréquentation et comparéà la pratique d'autres cinémas de même profil.

Nous reprenons à notre compte ce constat d'autant que le retrait des abonnements s'estamplifié.

·Total des.abormcments

200

1~00

~~ 1.100co.c~ 1000

!S2 SOl)e.0E ,saD0c

-ion


cartes et formules

600

500

100

af'oymule trbertés

(c;;r~e:de tidtets}Carte Carllt1iJ$

{étu:diant:s}Ca.ft·e Ck"*t? 7*mi10::0; ~.ijpr:ë

(+ :50.3;fiS)

2. LA PROGRAMMATION

2.1 Les films programmés

Nombre de 'fHm:s mo.otrés

Ë 420':'::

360

lCcOlannees

.2002. 2009


Alors que le nombre de films projetés s'établissait autour de 400 en 2005 et 2006, onobserve une augmentation du nombre de films projetés durant les années suivantes avecune hausse de plus de 10%. Il convient d'ajouter que dans l'étude réalisée par Hexacom, ilest fait état de 360 films projetés en 2003 soit une progression de + de 20 % sur cettepériode.

Aussi et compte-tenu de la fréquentation en baisse telle que déjà observée, ne faut-il pass'interroger sur cette augmentation d'oeuvres projetées? Ce qui pourrait être pris pour unenrichissement de l'offre ne produit-il pas un effet pervers important contribuant àrendre peu lisible la programmation?

2.2 Evolution du nombre de séances

Sur la période d'analyse de l'activité, le nombre de séances a augmenté -de façonsignificative, notamment entre 2005 (4 652 séances) et 2006 (4 929 séances).

Ces observations sont à rapporter à l'augmentation du nombre de films projetés qui était enimportante progression.Ce double constat nous invite donc à conclure que les films bénéficient d'une durée moindred'exposition.Nous devons enfin rapprocher ces chiffres de la fréquentation en baisse particulièrementpour le grand public. Ces constats conduisent à s'interroger sur la pertinence de la stratégiemise en oeuvre.

nombre de séances

·4950

'lA ·4500 .•>:.)uc::

~~ ~7;ï{)

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~ 47Q~'Eec: .~{dQ .

HlC5 l(JOl;.:n,n:~·e$

2 [JŒl

485(1

Source: rapport Odyssée


Nous nous sommes procurés les données concernant d'autres cinémas municipaux Art etEssai dont les missions pourraient s'apparenter à celles de l'Odyssée:

Le cinématographe(Nantes)

162 872 35 à 40 000 2,5-3 €

Le Dietrich de Poitiers 141 1162 18 à 19 000 3,5-4 €

Le France de Saint-Etienne 2L'Odyssée 2Source: CNC

521 29954704

40 à 45 00053357

3,5-4 €4,5-5 €

S'il convient d'être prudents sur les analyses comparatives (les contextes sont très différentsd'une ville à l'autre et d'un cinéma à l'autre), néanmoins nous pouvons noter un certainnombre de points d'observations:

e Le TAP de Poitiers (ville de 100000 habitants) bénéficie d'un niveau defréquentation important bien que ne disposant que d'un écran unique. Le nombrede séances s'établit à 1 699 soit 36,78 spectateurs en moyenne par séanceLe cinématographe de Nantes avec 872 séances dispose d'un nombre moyen despectateurs de 43/séance

e Le France de Saint-Etienne dispose quant à lui de deux écrans et organise 2 995séances, avec un nombre moyen de 14,1 spectateur par séance.

t\ L'Odyssée accueille dans ses 4 704 séances 12,4 spectateurs. A titre d'exemple,pour la semaine du 5 au 11 janvier, 92 séances ont été programmées. Cefoisonnement rend complexe la lecture des grilles programmes et de nombreuxinterlocuteurs rencontrés nous ont indiqué leur difficulté à s'y retrouver et de ce faitne viennent plus à l'Odyssée.

\!; Le prix moyen du billet de l'Odyssée est situé dans la fourchette haute de notreéchantillon, partageant le même niveau que le Théâtre de Poitiers qui a lapossibilité quant à lui de programmer les films dès leur première semained'exploitation (films porteurs ou non). Le prix le plus bas s'affiche entre 2,5 et 3 €(Le cinématographe à Nantes)

- Cabinet Bénédicte Dumeige Con 1- Premier Acte -février 2011- page 27-Étude d'évaluation d Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Source': Odyssée

M.oycnn·e: nombre de spectateurs par film

Ainsi, pouvons-nous conclure que la stratégie de multiplication des séances n'estprobablement pas une voie efficiente compte tenu des coûts de fonctionnement générés parune programmation foisonnante (multiplication des coûts de location des copies,augmentation des fluides, masse salariale du personnel permettant de mettre en œuvre unetelle activité -caissier, projectionniste-, etc).


2.3 L'ouverture vers les cinématographies européennes et du monde

Le cahier des charges de la cqnvention de DSP prévoit une spécificité de programmation quidoit être dédiée en grande partie aux cinématographies européennes.

En 2009, 18 % seulement de la programmation était consacrée à des films français. Plus dela moitié des films présentés est constituée de films européens (non français) et 29 % sontextra-européens.De ce point de vue, les attentes de la ville sont totalement remplies. L'Odyssée est un lieuprivilégié de présentation des filmographies européennes qu'elles soient grand public ou plusconfidentielles, le vecteur européen nourrit le projet artistique et culturel du cinéma quibénéficie du label Europa cinémas.

Les actions conduites en la matiére, en lien avec le Conseil de l'Europe et les différentesreprésentations diplomatiques européennes, démontrent un véritable savoir-faire reconnu etapprécié.

C'est ainsi que l'Odyssée accueille des Quinzaines consacrées à des pays européens:Allemagne, Russie, Espagne, Finlande, Italie, Grande-Bretagne, République Tchèque,Slovaquie, Croatie, Slovénie, Grèce, Turquie.

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~fît~'S_;2Ut.C<*-ilSrranç;!isHfuT,S ~IJrtp'~;~!rl;;;non fn:ln;ô1i;-;.

En outre, des manifestations comme « Etoiles et Toiles du cinéma Européen» (organisée enpartenariat avec le Conseil général, le Conseil de l'Europe et le fonds Eurimages avec 12films en compétition - 857 entrées payantes en 2009) et « la semaine. du documentaire decréation européen» (organisée en partenariat avec la DRAC, la Région Alsace, le club de lapresse, Amnesty international, le Goethe Institut, Mira et les DNA- 2378 spectateurpayantes en 2009) présentent des films de tous les pays européens.


Enfin comme nous l'avons vu, l'Odyssée présente 29 % de films provenant d'autres pays dumonde: cinémas d'Afrique, Latino-américains, chinois, marocains, ...

Sans nul doute, les rencontres cinématographiques d'Alsace, sous la houlette de leurdirecteur, disposent d'une compétence particulièrement affirmée pour nourrir et animer l'axede programmation consacré aux cinématographies étrangères. L'équipe sait construire desévénements, solliciter les partenariats diplomatiques et associer des partenariats locauxautour des différents projets (DRAC, Conseil Général, Conseil Régional, DNA, associationslocales, etc.). Cette capacité de travail en réseau est démontrée lorsqu'il s'agit depropositions d'actions émanant quasi-exclusivement de l'Odyssée. Il n'en va pas demême lorsqu'il s'agit que l'Odyssée participe à des projets proposés par d'autres acteurs.

Nous pouvons notamment évoquer le festival Augenblick organisé parle réseau AlsaceCinémas. Ce festival, d'un intérêt majeur pour la région Alsace, n'est plus accueilli à

l'Odyssée. Alors que le festival et l'association qui le porte sont à la recherche d'un nouveausouffle, l'Odyssée aurait .pu être un lieu phare de cette opération à Strasbourg et un lieuressource pour l'ensemble du réseau de salles concerné par le festival. .

2.4 Le lien avec le secteur professionnel alsacien

Nous ne pouvons porter le même regard sur le lien avec le tissu professionnel audiovisuel etcinématographique alsacien et plus largement avec les opérateurs culturels qui sontsusceptibles de solliciter l'Odyssée dans la conduite de leurs projets.

De nombreux interlocuteurs nous ont rapporté leur difficulté voire l'impossibilité de pouvoirtravailler en partenariat avec l'Odyssée.

La ville elle-même, malgré la clause spécifique contractuelle prévoyant la mise à dispositiondu cinéma pour l'organisation de 6 manifestations de la ville ou de la CUS a eu desdifficultés à pouvoir en disposer.

Article 8.10 : droit d'utilisation temporaire

(... ) Le délégant bénéficie d'un accès total et gratuit à l'équipê'rTlent (grande salle + espaces communs du 1er

étage) 6 soirèes par an, sous réserve d'eri avertir le délégataire 2 mois à l'avance et sous réserve de l'avsencede réservation préalable. Dans cette hypothèse, le délèqataire s'engage à trouver une date avoisinante encommun accord avec le délégant. Si les besoins du délégantllenaient à dépasser ces 6 soirées, il bénéficierades tarifs de locations de salles préférentiels applicables aux associations

Au nombre des différents griefs qui nous ont été rapportés, nous en listons un certainnombre ci-dessous qui relèvent soit de l'exécution des dispositifs contractuels soit desconditions d'accueil des projets par l'équipe en place:

.• Prix de location des salles jugé exhorbitant alors que dans le même temps lescinémas privés accueillent gratuitement les projections ou événements, mettent àdisposition des moyens de communication et/ou du personnel ou prennentéventuellement en charge le cocktail. A titre d'exemple, pour une projection prévue à20h pour une durée de 2h, le prix de location est fixé de manière contractuelle à 1805 € pour les associations et 3 008 € pour les structures commerciales. De ce fait,


aucune structure professionnelle ou associative relevant du champ du secteuraudiovisuel ne sollicite aujourd'hui l'Odyssée pour l'organisation des projections enavant-premières (associations professionnelles ou opérateurs télévisuels).

\11 Un service minimum d'accueil pour les manifestations qui s'y déroulent etabsence totale des membres de l'équipe de direction (accueil opéré par les caissierset projectionnistes). Nous avons pu assister à une manifestation organisée par la villeet avons constaté cette absence préjudiciable pour nouer les relations naturelles etindispensables auprès des acteurs de la profession.

fil Des conditions techniques pas toujours satisfaisantes: qualité du matériel,absence de deuxième micro dans la salle rendant difficile l'organisation de débats,etc.

'1) Des salles non libérées aux horaires indiqués conduisant à une attente despersonnalités dans le hall ou la rue

Jlf Une difficulté à accepter des projets portés par d'autres organisations: il nous aété rapporté par de~ organisateurs de festivals à Strasbourg qui sollicitaient unaccueil à l'Odyssée, avoir été reçus froidement par la direction avec des propos peuencourageants sur la capacité de réussite du projet. Au final, les manifestations ontété organisées au Star et Star Saint-Exupéry avec des bilans très positifs.

Nous assistons, ainsi, à une rupture quasi systématique avec le milieu professionnel de laproduction et de la diffusion régionale. .Le rôle moteur attendu par la ville est la CUS n'est pas au rendez-vous. Il s'est déporté defaçon paradoxale vers les Groupes privés Star et l'UGC qui ont su mettre en œuvre lesconditions d'accueil et relationnelles nécessaires au développement des réseaux.

Ceci n'est évidemment pas sans poser un certain nombre de problèmes. Ces cinéphilesque l'on pourrait qualifier de professionnels ont tourné le dos aux activités del'Odyssée - y compris en tant que spectateurs - et ont délaissé la fréquentation ducinéma municipal.

2.5 L'accueil et la communication

Ces deux aspects sont intimement liés car ils impactent directement l'image de l'Odyssée et,du fait du caractère municipal de l'établissement, rejaillissent indirectement sur ·l'imageculturelle de la ville.

L'image du cinéma est aujourd'hui peu dynamique et s'apparente plus à une association dequartier qu'à la conduite d'un projet professionnel. .

Différents facteurs contribuent à la construction de cette image peu dynamique:

4> L'accueil physique: l'accueil du cinéma nécessiterait de bénéficier d'une rénovation.Ces travaux permettraient de repenser les conditions d'accueil du public avec enpremier lieu un réaménagement du hall :


Modification de l'emplacement de la caisse à concevoir plus proche des sallesafin d'éviter une attente en dehors de l'établissement et bénéficier d'un halld'attente.Suppression du mur de séparation entre le bar et l'espace cinéma quicompartimente de façon inélégante le hallTravail sur les ambiances et la convivialité de l'espaceAménagement de la façade plus en accord avec la fonction de cinéma et miseà disposition de véritables espaces d'affichage identifiés

Quoiqu'il en· soit, avant la mise en œuvre éventuelle de travaux, les cartons stockés au piedde la cabine de projection devraient à notre sens disparaître. Ils encombrent les espaces decirculation et délivrent une mauvaise image

1.. Les outils de la communication

Sur la période les budgets consacrés à la communication s'établissaient de la manièresuivante et connaissaient une hausse globale de 24%. sur la période (on observe lafluctuation 2008 avec une régularisation exceptionnelle liée à des frais d'insertion sur desexercices antérieurs). :

2005 2006 2007 2008 2009Publicité Publications relations publiques 6970,73 € 5475,77 € 10556,44 € 19276,00€ 34882;49 €Affiches 3883,33 € 3535,01 € 3860,82 € 3756,86 € 4104,94 €Catalogues et imprimés 32707,69 € 35770,58 € 35626,34 € 27888,25 € 15058,24 €Régularisation Hebdoscope (chargeexceptionnelle) . 20736,47 €

Total 1 43561,75 € 1 44781,36 € 1 50043,60 € 1 71 657,58 € 1 54045,67 € 1

La communication de l'Odyssée pourrait cependant être améliorée en reposant sur unrenouvellement de la ligne graphique et des outils de communication.

Le magazine

L'essentiel de la stratégie repose sur l'édition de magazines (au nombre de 7 en 2009) et detirés à part pour les quinzaines (13 tirés à part tirés à 45 000 exemplaires).Il s'agit des outils de communication « historiques» du cinéma. Ils sont identifiés, connus etreconnus par tous les cinéphiles.

Le budget global de ces éditions a connu un repli depuis quelques années pour s'établir àprès de 15 000 €uros en 2009. On observe qu'en parallèle, les insertions (type DernièresNouvelles d'Alsace) on connu un effort plus important en 2009.

Néanmoins, on peut s'interroger sur la pertinence et l'efficience de la démarche compte tenudes modifications des attentes des spectateurs potentiels ainsi que de l'émergence desnouvelles formes de communication.Ils s'adressent à des cibles cinéphiles dans une vision très académique de lacommunication.


Or, les enjeux actuels de l'Odyssée visent à capter des clientèles plus ouvertes deconsommateurs culturels aux pratiques omnivores.

A l'heure où toute la documentation est accessible sur internet et que de ce fait les besoinsdirects en informations sont moindre, le maintien du journal sous sa forme historiqueempêche de disposer des moyens pour déployer une stratégie de communicationrenouvelée, rajeunie, qui donne envie de venir, de participer aux événements, etc.

D'autant que l'on pourrait assigner aux supports de communication de susciter l'intérêt, dedonner envie et de délivrer les informations essentielles en renvoyant sur un site internetpour une information approfondie.

Le site internet

L'Odyssée bénéficie d'un site internet mais dont l'interface et la ligne graphique sont peuaccrocheuses.Le site internet ne reflète pas une image dynamique de l'établissement et de son activité.

A titre de comparaison, nous avons visité des sites de cinémas de même profil à savoir descinémas municipaux (gestion directe ou déléguée) développant une action suries films dupatrimoine, les films rares et présentant les films Art et essai. Certains de ces cinémas sontpar ailleurs pôle régional de l'image.

L'ensemble de ces sites bénéficient d'une ligne graphique contemporaine, animée,dynamique. La hiérarchisation des informations est claire, la programmation limpide et onpeut retrouver facilement l'information recherchée.

Ce ne sont pas, à notre sens, des qualités partagées par le site de l'Odyssée.

Site de l'Alhambra àMarseille·www.alhambracine.comLe cinématographe à Nantes www.lecinematographe.com.L'Apollo à Chateauroux: www.apollo-maisondelhnage.orgLe France à Saint-Etienne: www.abc-lefrance.com

,jj Le manque de lisibilité des horaires des séances

Cet aspect pratique constitue un des freins objectifs à la fréquentation. Une situation d'autantplus surprenante que la plupart des cinémas ont à cet égard une politique claire permettantla fidélisation des publics. Ici, d'un jour à l'autre l'horaire d'un film est amené à varier et d'unavis unanime, ces horaires changeants découragent les spectateurs, qui finissent pas neplus suivre ce qui se passe à l'Odyssée ...

~ Une insuffisante politique de relations publiques/relations avec les publics

La plus grande partie des relations publiques sont assurées par le directeur de l'Odyssée quibénéficie notamment de nombreux réseaux dans les milieux diplomatiques permettant ainsi

.de mettre en œuvre, avec succès, la programmation européenne du cinéma.


- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 34-Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée. de Strasbourg

Néanmoins, il existe trés peu de délégation de la fonction des relations publiques à d'autresmembres du personnel ou à des membres du conseil d'administration.

De ce fait, bien que bénéficiant de plus de 10 ETP, l'Odyssée est en deçà d'une politique derelations publiques que l'on serait en droit d'attendre d'un équipement de son profil.

L'hyper concentration de cette fonction par le directeur conduit à une grande personnificationde l'activité du cinéma à la figure du directeur ce qui, de notre point de vue, n'est pas sansposer un double probléme de fond:

e Les membres du conseil d'administration sont quasi inexistants aux yeux desfinanceurs, partenaires et plus généralement du milieu culturel alsacien

$ Cette grande personnification dissimule parfois une autre réalité encore plusstratégique et politique: il s'agit du cinéma de la ville de Strasbourg et non pas ducinéma des Rencontres cinématographiques d'Alsace ou de son directeur.

2.6 Le centre de documentation

Le centre de documentation est aménagé en sous-sol à côté de la petite salle et fonctionneavec des moyens réduits (essentiellement bénévoles). Il est ouvert 2h par semaine.Il est doté de :

* 650 livres consacrés au cinéma@ 7000 revueso une vidéothèque de films documentaires1> des articles des grands quotidiens• les collections des publications de l'Odysséee une base de données sur le cinéma

La fréquentation annuelle était en 2009 de 512 personnes.

En outre, la base de données est consultable en ligne sur le site internet.

Néanmoins, nous avons de grandes interrogations sur l'ensemble de ce centre dedocumentation qui faute de moyens aujourd'hui pose la question de la mise à jour desinformations et des données et de leur accès.En effet, un centre de documentation n'a de sens que si il a la capacité à être actualisé entemps réel.

Aussi nos quelques tests sur internet ne nous ont pas permis de trouver une occurrencepour les sujets suivants:

- Copie conforme d'Abbas Kariostami avec Juliette 8inoche (Prix de l'interprétation féminineau festival de Cannes 2010)- Des hommes et des Dieux et Tournée (films primés à Cannes 2010)- Les choristes- Le Ruban Blanc (Grand Prix du festival de Cannes 2009)


Aussi, est-il pertinent de disposer d'un centre de documentation qui ne continue pas às'enrichir et/ou qui ne dispose pas des moyens humains pour l'organiser, le cataloguer et lemettre à disposition?

Enfin, quelle articulation existe avec les autres centres culturels de la ville disposant d'unfonds dédié à l'image (bibliothèque municipale, universitaire, vidéos les beaux-jours, etc.).Ne peut-on conduire une réflexion transversale sur ces questions de fonds pour examinercomment les optimiser? Il convient de souligner qu'à l'heure où l'information est accessiblede façon conséquente sur internet, l'avenir des centres de ressources physiques sont àréexaminer.

Ainsi, les différents aspects de la conduite du projet de l'Odyssée ne manquent pas d'alerter.Si la présence du directeur auprès des réseaux internationaux et tout particuliérementeuropéens apporte à l'Odyssée une originalité de programmation incontestable, on observeque l'érosion de la fréquentation est parallèle à l'isolement progressif du projet associatif desmilieux professionnels. Au terme de la convention actuelle,· l'Odyssée eppereît comme une« forteresse assiégée », forte de certitudes et d'une identification de son projet en lapersonne de son directeur. La question du développement des publics semble travaillée demanière passive (dispositifs spécifiques et financés) et le manque d'attention porté à l'accueilet à la lisibilité des programmes conduisent à une érosion régulière et implacable de safréquentation. Cette diminution concerne jusqu'aux abonnés de l'Odyssée, public decinéphiles s'il en est, qui semblent avoir reporté leurs habitudes vers les autres projectionsArt et Essai de la ville, et notamment au Star ...


3. L'ANALYSE FINANCIERE

Pour mémoire, l'annexe à la Convention de Délégation de Service Public liant le cinémal'Odyssée à la Ville de Strasbourg comprenait un budget prévisionnel d'exploitation équilibrésur la période. Ces données étant tellement éloignées de la réalité (Plus de 160 000 €urosd'écart sur les produits et charges d'exploitation - voir annexe), il semble assez délicat oucruel d'en faire une analyse rapprochée.

La présente analyse s'effectue donc à partir des comptes visés par Christophe THIEBAUT,Commissaire aux Comptes de l'Association des Rencontres Cinématographiques d'Alsace.Ils s'étalent sur la période 2005 à 2009 (dernier exercice clos). Nous avons eu accès auxGrands Livres des Comptes pour le détail de certaines données.

3.1 L'exploitation de 2005 à 2009

® L'évolution des ressources de fonctionnement du résultat et de la capacitéd'autofinancement

Ressources d'exploitation 716879 € 742301€ 710 668€ 715273€ 687105€Résultat exploitation -16340 € -1 882€ -8005 -20 497€ -4398€Résultat financier 31€ 127€ 198€ 229€ 43€Résultat exce tionnel -15903€ -2000€ O€ -20 736€ O€Résultat net -16340€ -1 882€ -8005€ -20 497€ -4398€Capacité d'Autofinancement(CAF) -16398€ 107€ -12578€ -38467€ -9889€

800000

700000

600000 , .

500000

400000 , llii

300000

200000 j.............. J.

100000

o2005 2006 2007 2008 2009-100000 .., ~~..::~..::: ::::..::..:.:.:: ::::..::::..::: ::::: : : ::::: : : .

]l! Ressources d'exploitation

i!U Résultat exploitation

Wl1 Résultat financier

*ii Résultat exceptionnel

Résultat net

Wl1 CAF


La situation d'exploitation de l'association est constamment déficitaire sur la période.Certains exercices présentent en particulier des résultats exceptionnels déficitaires.Les ressources d'exploitation apparaissent globalement stables pendant les quatre premiersexercices de la convention. Ils étaient en repli de 4% en 2009 par rapport à l'annéeprécédente.

{'! Les produits d'exploitation

Pour organiser nos commentaires, nous commençons par examiner les produitsd'exploitation de l'association. Traditionnellement, on distingue les ressources propres dessubventions de fonctionnement. On le verra dès la page suivante, le chapitre comptable« production vendue » est ici trompeur puisqu'il comprend aussi certaines subventions.Enfin, il conviendra aussi d'examiner les « autres produits » qui comprennent des ressourcespropres liées à l'activité normale du cinéma l'Odyssée (cartes d'abonnement, location dubar).

'A-;"~""""';.I';'CJ ~J;"'"-:~ ;~~..::.-~

J;I~NN;f;l;,Total Subventions 313521 €324734 € 320592 € 298681 €

Production vendue 368455 € 342757 € 358975 € 324349 €

Total Subventions91

93 98Production vendue 101

Les données ainsi présentées laissent apparaître une diminution régulière des subventionsde fonctionnement depuis l'exercice 2008 et une brutale diminution de la production vendue(-10%) en 2009.

-----------

@.. --.-------400000

/' .350000300000 .~250000 .v"" .

200000 ~-

150000 1'~100000 v/"---

!50000

o

~2005

1Jll200G

:ill] 2007

Bi!2008

1f} 2009

Total Subventions Production vendue

44% 42% 46%45%Subventions / Ressources50% 50% 47%48%Production vendue / Ressources


o Le détail de la production vendue

Billetterie CNCProduits des activités annexesLocation sallesClassement art et essai CNCSubvention Conseil de l'EuropeFNCFEuropa CinémaPartenariats

271 255,25 €20908,52 €

4850,00 €21 600,00 €15 000,00 €5661,85 €

16 155,00 €

267308,97 €17879,31 €20240,00 €18792,00 €26170,00 €

4998,34 €13066,00 €

258952,85 €24166,50 €

6100,00 €19543,00 €8000,00 €5252,21 €

20742,00 €

237579,39 €43249,55 €16050,00 €19800,00 €22500,00 €

4799,10 €11797,OO€3200,00 €

217079,94 €30591,06 €18002,00 €17 170,00 €8000,00 €4280,92 €

16725,00 €12 500,00 €

358975,04 €Total 355430,62 € 368454,62 € 342756,56 €

:f1:NQj:qgS':1SJGN'iË,le~tft's]i~1~*i:l~OÔ~Y~'~~1jt~~,Ob:G:i~r,~,~!?;'fu~j~20Q7;11~~~1\~bJï8~t~k~I,1.2'QO:g"q~~fBilletterie CNC 100 99 95 88 80Produits des activitésannexes 100 86 116 207 146Location salles 100 417 126 331 371Classementart et essaiCNC 100 87 90 92 79Subvention Conseil del'Europe 100 174 53 150 53FNCF 100 88 93 73 104Europa Cinéma 100 81 128 73 104

1!;

1 300000,00 € "-------~------------_.--

! 250000,OOf

.I

!, 200000,00 €

150000,00 €

i 100000,OOfi 50000,00€

1 O,OOf

1~.~i

1;j

--------------------------W1200S

Wl2006

~2007

N:l2008

5'l2009! .

Le regroupement « production vendue» fait donc apparaître des recettes propres etcertaines subventions. On observera en premier lieu la billetterie: celle-ci connaît unedégradation très nette et sensible depuis 2007. Sur la période de la convention, les recettesde billetterie connaissent une diminution globale de 20% et un repli constant depuis les deuxderniers exercices, corroborant en cela les constats sur la diminution de Ici fréquentationexposés précédemment. On note que les activités annexes (principalement des opérationsmenées avec des institutions diplomatiques européennes ou la CUS) ont apporté unecompensation utile. Les locations de salles et des partenariats (depuis les deux derniersexercices) complètent ces ressources propres.

=~'Sf;$;_~~.;.~;.,';M~·;;.;._=.'&.~_:::JI:Jre. .,,·WS"_-~)IIDt'I<_ ••_~ __ :o/I$.VJI~~_. ~_.


324348,92 €

<\) Les autres produits

Loyers barPdts divers de gestion courante

Carte cinéphileAutres cartes

p , O'Q ~b:{_. ' ..

24000,00 € 30000,00 € 30000,00 € 30000,00 € 30000,00 €11,51 € 27,17 € 3,21 € 320,79 € 2 126,32 €

10052,00 € 10377,00 € 7760,00 € 6 120,00 € 4828,00 €4353,00 € 3528,00 € 2428,00 € 1 975,00 €

34063,51 € 44757,17 € 41291,21€ 38868,79 € 38929,32 €TOTAL

INDICESLoyers barCarte cinéphileAutres cartes

125103100

1254845

r-----!1 2009

12008

2007

2006

E'.l Autres cartes

t'là Carte cinéphile

~ Pdts divers cie gestioncourante

~ Loyers bar

~-------,~------~~----~!0,00 € 10000,00 € 20000,00 € 30000,00 €

. .I

Parmi les autres produits, on remarque que les différentes cartes d'abonnés à l'Odysséeconnaissent un repli extrêmement sévére sur la période et tout particuliérement depuis deuxans.


'il> Les subventions d'exploitation

Subvention Ville deStrasbourg 130 458 € 160 000 € 163200 € 168464 € 172793 €Subvention Conseil Général 13 000 € 15 00 a € 15 000 € 15 000 € . 15 000 €Subvention ConseilRé ional 11 523 € 14 000 € 11 070 € 8100 € 7500 €Subvention DRAC 71 000 € 72500 € 86 050 € 68 000 € 72 000 €Rembou~ementCNASEA 73482 39234 € 18272 € 9117 € 6228 €

Trés globalement, les aides publiques sur la période sont relativement stables. L'apport de laville de Strasbourg, outre le montant lié à la convention de Délégation de Service Public(160 000 €), comprend des aides selon des projets ou dispositifs divers (ex: Ville-Senior).

'il La composition des subventions en 2009

Rem bou rsem en tCHASEA

2%Subvention DRAC

26%Subvention

Conseil Régional.3·l!Iv

Subvention Villede Strasbourg

63%Subvention

Conseil Général6%

- Cabinet Bénédicte Dumeige Conseil - Premier Acte -février 2011- page 41 -Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

~ Les charges d'exploitation

Frais de ersonnelAchats conso. externes

Frais de personnel 98 103103100 101

Achats conso. externes 104 100 100 90100

Sur la période, les charges de personnel restent à un niveau relativement stable. Cependanton observe que le niveau de la masse salariale reste relativement élevé pour un cinémaassociatif de cette envergure. (ex: Masse salariale d'un cinéma Art et Essai et commercialde deux salles = 246 000 €).L'association a dû réduire ses achats tout particulièrement en2009. On le sait, ces économies sont toutefois demeurées insuffisantes pour retrouverl'équilibre d'exploitation.

450000

400000

350 000

300 000

250 000

200 000

150 000

100000

50 000

2005 2006 2007 20092008

ŒJFralSde personnel fllAchats conso. externes


'$ Les autres charges d'exploitation

'217089 €Impôts et taxes

Dotations amort.Autres charges

17 108 €1 257 € 549 €5416 € 8231 €

Impôts et taxes 100 100 167

100Dotations amort. 100 5Autres charges 100 100 87

Dotations/Ressources 1% 0%1% 0% 0%

2%lm ôts/Ressources 2%2% 2% 3%

Autres/Ressources

20 000

18 000

16 000

14 000

12 000

10 000

8 000

6 000

4 000

2 000

1% 1%1% 1% 1%

2005 2006 2007 20092008

olmpots et taxes El Dotation:; amort. oAutres charges

- Cabinet Bénédicte Dumeiqe Conseil- Premier Acte -février 2011- page 43-Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

*' Les charges exceptionnelles

Char es exceptionnelles

Au long de la période, l'association a dû en outre essuyer certains contentieux qui sontvenus peser sur ses résultats.

3.2 Analyse du bilan

'* L'évolution de la structure du bilan de l'association

tô1qt;iN*EIËFonds de Roulement ' - 17 979 € - 25 233 € - 45 182 € -22314 € -

87440€ - 100331€ - 100031€ - 99290€Besoin en Fonds de

.Roulement 85981 € -

Trésorerie nette 72 167 € 69461 € 75098 € 54849 € 49 585 €

La situation de bilan de l'association des Rencontres Cinématographiques d'Alsace apparaîtdélicate. Si à la clôture des comptes l'association présente une trésorerie positive, ce n'estque par le biais du décalage de paiement des cotisations sociales trimestrielles et aussi desdélais de paiement fournisseurs étalés. L'absence de Fonds de Roulement, elle, s'estaggravée nettement à partir 2008, atteignant au 31/12/2009 une somme proche de 50000€uros.Lorsqu'on rapproche cet élément au commentaire du Commissaire aux Comptes, soulignantque l'association « a décidé de ne pas provisionner dans ses comptes le montant desengagements pour départ à la retraite (40 113 €uros), on saisit que la situation devientpréoccupante. 'L'association se trouvait donc dans une situation de cessation de paiement fin 2009.Dans un tel contexte, on rappelle qu'une jurisprudence constante considère la poursuited'une activité structurellement déficitaire comme relevant de la responsabilité des dirigeantsde l'association.


80 000

60 000

40 000

20 000

-20 000

-40000

-60 000

-80 000

-100 000

-120 000

2005 2006 2007 2008El Fonds de Roulementfil Besoin en Fonds de RoulementoTrésorerie nette

2009


4. LA SITUATION SOCIALE DE L'ODYSSEE

Il est important de. détailler la situation du personnel de l'association des RencontresCinématographiques d'Alsace pour cette évaluation. En effet, on rappelle que l'article 23 dela convention d'affermage liant l'association à la Ville de Strasbourg prévoit des dispositionsprécises à ce sujet:

Article 23 - Sort du personnel en fin de contratA l'expiration du contrat, le délégataire' fera son aff;ire personnelle de la situation dessalariés affectés au service.Toutefois, dans le cas d'une poursuite de l'exploitation par un nouvel exploitant, il estexpressément convenu que les dispositions de l'article L 122-12 du Code du Travail enmatière de reprise du personnel s'appliquent. .A l'expiration de la présente convention, les parties conviennent de se rapprocher pourexaminer la situation despersonnels au regard des règles applicables.Dans l'hypothèse où l'article L 122-12 ne trouverait pas à s'appliquer (et notamment en casd'arrêt de l'activité sans faute du délégataire), le sort des salariés relève des dispositions del'article 20 de la loi 2005 -843 du 26 juillet 2005 portant diverses mesures de transposition dudroit communautaire de la fonction publique.

(Rappel: l'article L 122-12Article L122-12 prévoit que « La cessation de l'entreprise, sauf casde force majeure, ne libère pas l'employeur de l'obligation de respecter le délai-congé et deVerser, s'il y a lieu, l'indemnité prévue à l'article L. 122-9. S'il survient une modification dansla situation juridique de l'employeur, notamment par succession, vente, fusion,transformation du fonds, mise en société, tous les contrats de travail en cours au jour dela modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l'entreprise.)

Le personnel de l'association dispose donc de droits qui devront être respectés, enparticulier dans l'hypothèse où la ville souhaiterait changer de délégataire pour le cinémal'Odyssée. Cette disposition est en particulier conforme aux prescriptions prévues par laconvention collective nationale de l'exploitation cinématographique (Chaptitre III, article 31)

Le cinema l'Odyssée relève de la convention collective nationale de l'exploitationcinématographique.En 2010, son effectif était composé de 10,88 équivalent temps plein et organisé selonl'organigramme suivant:

- Cabinet Bénédicte DumeigeConseil- Premier Acte -février 2011- page 46-Étude d'évaluation du Cinéma L'Odyssée de Strasbourg

Organigramme ReA

Président 1 BureauReA

1i1

Personnel AccueillJ ETPI

DirecteurProgrammateur 10,65 ETPI

Personnel ProjectionIl.50ETPI

Entretien Ménage 10,69

ETPI Communication Il ETPI

Administratif 1Comptabilité 11.04 ETP

Secrétariat Il Erp)

Source: Rencontres cinématographiques d'Alsace


Situation du personnel actuel

NonCommuniquée

Abdelali Aboutaj Responsable 1/10/1999 82,33administratif etcomptable

Nadia Moxel Secrétariat 1/02/2008 151,67Caroline Jun Accueil 1/10/1999 151,67Etienne Projection 1/07/2006 151,67HirschmullerAhmed Triouli Saisie comptable 1/01/2001 75,83

intendanceVanida Femme de 1/06/2007 104Moonesam ména eArash Projection 11/06/2008 151,67MohammedzadehMarie liU Communication 1/06/2004 151,67Omoolbaneene Accueil 11/06/2008 151,67MohamadiMylène Meyer Projection 26/09/2008 ??? 151,67

CDDCazaux Accueil 151,67

3003,91 €(Soit rémunération

brute équivalenttemps plein:

4597,87 €)1 785,83€

(Soit rémunérationbrute équivalent

temps plein3289,89 €)1366,68 €

1 366,68 €1 361,80 €

815,07€

921,44 €

1 343,80 €

1 366,68 €1 342,80 €

1 410,61 €

998,26 €

Au vu de la dégradation de la fréquentation de l'Odyssée ces derniéres années, on estamené à s'interroger sur le niveau de sa masse salariale, qu'on a vue stable tout au long dela période. Le détail du niveau des rémunérations et de l'organigramme est instructif. Si lespostes des employés et agents de maîtrise sont positionnés sur les indices minima de laconvention collective de l'exploitation cinématographique, on relève qu'il n'en va pas demême pour le personnel d'encadrement.

Le niveau de rémunération du directeur (4 597,87€ brut mensuel en niveau équivalenttemps plein) est nettement au dessus du salaire minimum conventionnel. Pour la conventioncollective nationale de l'exploitation cinématographique, la rémunération brute mensuelled'un directeur (niveau IV échelon 1) est de 2199,75 € depuis le 'l " juillet 2010.

Pour information la rémunération d'un directeur du groupe V niveau 1 (cadre appelé àsuperviser l'activité de plusieurs directeurs et participant à la représentation de laprofession cinématographique dans sa région) est de 2 873,55 € bruts mensuels.

Le poste « d'adjoint de direction », positionné sur la grille conventionnelle est situé quant àlui à 1 644,86 € bruts.

Dès lors, on constate que la· masse salariale globale de fonctionnement estnotablement élevée pour un cinéma de cette envergure. On observe que le personneld'encadrement détient des niveaux de rémunération bien supérieurs (et même comptetenu del:é:t"'é:l'-:'~~f!.1~~tà l'ancien,-:,~~é)auxr:ninimél..~?nvent~<:>~nelsapplicables.


Dans le cas où un nouveau délégataire viendrait à être choisi, on l'a vu, les salariés del'association sont maintenus dans l'entreprise et conservent l'intégralité de leurs droitssociaux (ancienneté, avantages acquis, accords d'entreprise éventuels) ..Si pour certaines catégories de personnel une telle disposition n'appelle pas de commentaire

. particulier, on imagine que pour les cadres de l'association, cette situation pourra êtredélicate à gérer. Une négociation pour rupture conventionnelle du contrat de travail estsusceptible de s'engager.

L'article 61, chapitre VII, section Il de la convention collective nationale de l'exploitationcinématographique prévoit les dispositions suivantes concernant l'indemnité delicenciement:

« Le salarié lié par un contrat de travail à durée indéterminée et licencié alors qu'il comptedeux ans d'ancienneté ininterrompue au service du même employeur a droit, sauf fautegrave, à une indemnité de licenciement accordée de la manière ci-dessous:Pour toutes les catégories de personnel:

lorsque l'ancienneté dans l'entreprise est comprise entre deux ans et neuf ans,l'indemnité de licenciement est calculée à raison de 3/10 de mois par année d'anciennetédans l'entreprise;lorsque l'ancienneté dans l'entreprise est comprise entre dix et dix-neuf ans, l'indemnitéde licenciement est calculée à raison de 4/10 de mois par année d'ancienneté dansl'entreprise;lorsque l'ancienneté dans l'entreprise est égale ou supérieure à vingt ans, l'indemnité delicenciement est calculée à raison de. 5/10 de mois par année d'ancienneté dansl'entreprise. Avec un maximum de neuf mois de salaire. .

Pour les directeurs de niveaux V et IV, échelons 1, 2 et 3 :L'indemnité définie ci-dessus sera majorée de 30 p. 100 s'ils sont âgés de cinquante ans aumoins et ont plus de dix ans d'ancienneté dans l'entreprise, indépendamment du plafond deneuf mois déterminé au paragraphe précédent.Cette majoration n'est pas prise en compte pour le calcul de l'indemnité de départ à laretraite. »

En prenant en compte ces dispositions, l'évaluation de l'indemnité de départ de Faruk Günaltay après vingt-deuxans d'ancienneté peut être estimée à une somme minimale conventionnelle voisine de 43 000 €uros.

i

i Ainsi, l'exploitation de l'association des Rencontres Cinématographiques d'Alsace comprend: un volet social qui mérite d'être pris en compte dans la réflexion sur le renouvellement de la! convention. On a pu noter que bien loin d'eppereîire comme un cinéma d'art et d'essai,1 militant et reposant sur la force du bénévolat associatif, l'association s'appuie sur un i! personnel salarié et dispose pour ses cadres d'une politique sociale favorable. Cette l1 situation pèse nettement sur l'exploitation et cela devient de moins en moins « tenable» 'ié!'(,~~Jé!cj~9.radation constatée de la.fc~gl!~r!(~YC?f!· .


5. L'OBLIGATION DE NON CONCURRENCE ET LAPERSPECTIVE DE RENEGOCIATION

L'article 8.4 de la convention d'affermage en vigueur avec l'association des RencontresCinématographiques d'Alsace prévoit les dispositions suivantes:

De manière à respecter la synergie avec l'exploitation commerciale de l'agglomération, ledélégataire, dans le cadre des dispositions des articles 1 et 8-3 s'engage:

• A diffuser les films en sortie nationale à la condition exclusive qu'ils ne trouvent pas dediffusion dans les salles commerciales de Strasbourg;

• A ne faire de reprises qu'un mois après le dernier jour d'exploitation à Strasbourg pourles films ayant été à l'affiche dans les circuits commerciaux pendant au moins un mois(saufprogrammation dans une manifestation particulière) ;

• A ne pas être à l'initiative de la sortie de films en tandem.

La modification de l'une de ces obligations doit faire l'objet d'un avenant à la présenteconvention.

Cette disposition de la convention soulève de la part du délégataire actuel un certain nombred'objections. Il expose en particulier que cette contrainte d'exploitation le prive de ressourcessupplémentaires et nuirait à son attractivité, expliquant dès lors la diminution de safréquentation. Il indique enfin que les conditions de la chronologie des médias pourl'exploitation des films ayant été transformée, la clause de non concurrence lui estparticulièrement défavorable. (Une oeuvre cinématographique est d'abord exploitée ensalles, puis en vidéo, puis en paiement à la séance et sur les chaînes cryptées et enfin surles autres services de télévision).Sur ce dernier point, il est aisé de constater que l'obligation de non-concurrence telle qu'ellefigure dans la convention actuelle ne fait aucunement référence à la chronologie des rnédlas.

Pour le fond de l'obligation, cependant, il est utile d'analyser concrètement l'argumentairedéveloppé par le délégataire.L'association des Rencontres. Cinématographiques d'Alsace tire argument d'un extrait d'unavis du Conseil de la concurrence du 10 juillet 2008 qui prévoit (alinéa 11): « Le cinémapublic peut associer à sa cinématographie rare ou difficile d'accès, correspondant à sesexigences culturelles, une programmation commerciale faisant appel à des films à forteaudience, comme les films dits « Art et essai porteurs », que ce soit dans le but social defaire bénéficier les habitants de son territoire de tarifs moins chers que les prix du marché,ou dans le but économique de mieux équilibrer les comptes du cinéma public. Dans cettehypothèse, il est nécessaire d'envisager la possibilité d'une confrontation directe d'offrespubliques et privées exploitant le même marché mais dans des conditions de prix et de coûtsuffisamment différentes pour entraîner des distorsions de concurrence. »On observe cependant que cette argumentation extrait un article d'un avis particulièrementdéveloppé du Conseil de la concurrence qui souligne en particulier qu'il « résulte des texteset de la jurisprudence du Conseil d'Etat que les collectivités locales disposent d'une largecapacité d'initiative en matière de salle de cinéma, dès lors qu'existent un intérêt public localet une insuffisance de l'offre privée ».Comme on a pu l'exposer dans la première partie, la ville de Strasbourg ne se situeprécisément pas dans une situation d'insuffisance de l'offre privée mais plutôt dans uneconfiguration inédite de grande concentration d'exploitations.


C'est avec cette lecture que le Médiateur du Cinéma s'est prononcé sur le sujet le 16 juin2009 par une recommandation officielle signifiée à la ville de Strasbourg.

Institué par la loi du 29 juillet 1982 (n° 82-652), le Médiateur du cinémaest une autorité administrative relativement méconnue. Cette institution jouepourtant un rôle clé dans le secteur de la diffusion des œuvrescinématographiques. Elle est chargée de régler les différends pouvant naîtreentre salles de cinéma pour obtenir la copie d'un film déterminé. Ces litigesopposent principalement les exploitants de salles aux distributeurs de films.Son rôle a été récemment renforcé et étendu pour une ordonnance du 5novembre 2009 (n° 2009-1358, relative à la régulation économique ducinéma). Le Médiateur devient ainsi compétent pour traiter des litiges relatifs àl'ensemble des conditions d'exploitation des films en salles. L'ordonnance viseainsi "à le situer au cœur de la profession, au carrefour de la défense del'intérêt général, de la diversité de l'offre culturelle cinématographique et durespect des règles de la concurrence" (Frédérique de la Morena, La SemaineJuridique, n° 24, 14 juin 2010).La fonction essentielle du Médiateur du Cinéma est la conciliation par laquelleil invite les parties à mettre fin au litige qui les oppose en parvenant à unaccord amiable. Le cas échéant, le Médiateur rappelle l'existence des règlesapplicables, qu'elles soient relatives à la concurrence, aux pratiquescommerciales, à l'exploitation des films en salles et à leur distribution.En cas d'échec de la conciliation, le Médiateur du Cinéma peut, dans un délaimaximum de deux mois à compter de la saisine, émettre une injonction. C'estune décision exécutoire qui s'impose aux parties. Le Médiateur prescrit alorsles mesures qui lui paraissent de nature à mettre fin à la situation litigieuse.En 2009, six affaires ont eu pour objet des situations de concurrence entreexploitants d'une même zone de chalandise, à savoir: Strasbourg, Orléans,Grenoble, Avignon, le quartier des Champs-Elysées à Paris et Sarlat. Troisont eu pour origine une autosaisine du Médiateur et deux ont porté sur desconditions d'exploitation jugées discriminatoires par un exploitant de la zone.Trois d'entre elles (dont Strasbourg) ont donné lieu à des réunions.

M. LETZGUS, exploitant du cinéma STAR/SAINT EXUPERY avait saisi le médiateur poursouligner les manquements de l'Odyssée à son obligation de non concurrence. L'Odysséeavait de son côté émis des propositions de levée de cette clause. C'est donc après uneréunion de concertation que le Médiateur du Cinéma a formulé les recommandationssuivantes:

« 1 L'Odyssée veillera, dans le contexte concurrentiel qui caractérise!'exploitation cinématographique à Strasbourg, à centrer son activité sur la mission d'intérêtgénéral qui lui a été confiée.

2- Conformément aux termes de la convention citée, l'Odyssée pourraexploiter des films en sortie nationale, sous réserve que ceux-ci ne soient ni demandés, niprogrammés dans la zone de chalandise considérée. Il ne pourra programmer des reprisesdefilms en sortie nationale qu'un mois après. le dernier jour de leurexploitation, en première exclusivité, a Strasbourg dans les établissements commerciaux.

3. Par dérogation à ce principe, L'Odyssée pourra, dans le cadre dedeux a trois manifestations exceptionnelles annuelles s'intégrant - dans la mission deservice public rappelée ci-dessus, présenter un à deux film(s) exploité(s) dans le secteurprivé de la zone de chalandise en sortie nationale. Ces films devront avoir un lien direct avecl'objet de la manifestation concernée. Leur programmation se fera de préférence en


ouverture ou en clôture de l'évènement en question. En tout état de cause elle ne pourra pasdépasser une représentation par jour, ni être supérieure à l'exposition des autres filmsprésentés durant la manifestation et ne pas inclure de sèance scolaire.

4. Afin d'èviter des malentendus ou des litiges, les deux parties conviennentd'établir des échanges réguliers. Dans le cas où un film est demandé en sortie nationale à lafois par l'Odyssée dans le cadre d'une manifestation exceptionnelle et par un exploitantprivé, les deux parties s'entretiendront au préalable des conditions d'exposition de ce filmdans le respect des orientations rappelées ci-dessus. »

Le Médiateur du Cinéma rappelle que ces recommandations s'appuient en particulier « surle principe jurisprudentiel selon lequel seule la carence de l'initiative privée permet à unexploitant public de programmer un film en sortie nationale en toute légitimité. »

On observe que cette situation demeure d'actualité et qu'il n'y a donc pas lieu en 2011d'imaginer une analyse différente.

Enfin, le Médiateur du Cinéma apportait des commentaires sur la convention de Délégationde Service public et des propositions de modification au contrat qui avaient été proposéespar l'Odyssée:

« On préconisera de conserver la forme suivante : « Le délégataire s'engage à diffuser desfilms en sortie nationale à la condition exclusive qu'ils ne se trouvent pas en diffusiondans les salles comrnerciales de Strasbourg.Le deuxième point porte sur l'exception applicable aux reprises : l'exploitant propose deréduire le délai pour la reprise des films et modifie le point de départ de ce délai. Cespropositions ne sont pas conformes aux prescriptions du Médiateur. On préconisera deconserver le. délai d'un mois (et non de quinze jours) et de faire courir ce délai àcompterdu dernier jour d'exploitation du film par le privé (et non a compter de la sortienationale).On pourra toutefois conserver la modification relative au seuil de 25% du total des filmsprogrammés en précisant bien que l'on parle des reprises de films. »

Il résulte de ces préconisations que l'article 8.4 de la convention pourrait s'établir de lamanière suivante:« De manière à respecter la synergie avec l'exploitation commerciale de l'agglomération, ledélégataire, dans le cadre des dispositions des articles 1 et 8-3 s'engage:

A diffuser les films en sortie nationale à la condition exclusive qu'ils ne trouvent pas dediffusion dans les salles commerciales de Strasbourg;A ne faire de reprises qu'un mois après le dernier jour d'exploitation par les exploitantsprivés à Strasbourg pour les films ayant été à l'affiche dans les circuits commerciauxpendant au moins un mois (sauf programmation dans une manifestation particulière) età ne diffuser ces films nouveaux en sortie nationale qu'à raison de 25% du total des filmsprogrammés annuellement à l'Odyssée;A ne pas être à l'initiative de la programmation en tandem de films en sortie nationale;Par dérogation à ce principe, L'Odyssée pourra, dans le cadre dedeux a trois manifestations exceptionnelles annuelles s'intégrant - dans la mission deservice public rappelée ci-dessus, présenter un à deux film(s) exploité(s) dans le secteurprivé de la zone de chalandise en sortie nationale. Ces films devront avoir un lien directavec l'objet de la manifestation concernée. Leur programmation se fera de préférence enouverture ou en clôture de l'évènement en question. En tout état de cause elle ne pourrapas dépasser une représentation par jour, ni être supérieure à l'exposition des autres


films présentés durant la manifestation et ne pas inclure de séance scolaire.Afin d'éviter des malentendus ou des litiges, dans le cas où un film est demandé ensortie nationale à la fois par l'Odyssée dans le cadre d'une manifestation exèeptionnelleet par un exploitant privé, les parties s'entretiendront au préalable des conditionsd'exposition de ce film dans le respect des orientations rappelées ci-dessus ..

La modification de l'une de ces obligations doit faire l'objet d'un avenant à la présenteconvention. »

Ainsi, la situation hautement concurrentielle de l'exploitation cinématographique àStrasbourg conduit la Ville à être attentive aux équilibres nécessaires de ce secteurd'activité. En particulier, dès la création de l'Odyssée, son inscription comme cinéma Art etEssai, diffusant des films de patrimoine était cohérente avec une telle orientation. Onobserve en l'occurrence, qu'une des sources de difficulté actuelle provient non pas de laqualité de la programmation mais bien du manque de dialogue et du positionnement de plusen plus isolé de l'Odyssée par rapport à ses interlocuteurs naturels (les exploitants privés ducentre ville, et plus généralement l'ensemble des opérateurs impliqués par l'activitécinématographique et audiovisuelle sur la ville).


Eléments de prospective


En forme de synthèse, le diagnostic a mis en évidence un certain nombre de forces et de faiblessesdans la conduite de l'activite du cinéma.

~ La vitalité cinématographique deStrasbourg est aussi aiguillonnée par des ~ Un accueil peu agréable, et un manquepropositions diverses et complèmentaires. de lisibilité certain de la programmation.

~ L'Odyssée constitue un lieucinématographique historique pour la ville deStrasbourg.

~ Un travail important de présentation descinématographies rares accompli depuisprès de 20 ans

~ Son positionnement Art et Essai sur desfilms de patrimoine a été validé par le CentreNational du Cinéma et constitue unevocation qui le positionne en cohérence avecun environnement fortement concurrentiel.

e Le développement des thématiquesinternationales et particulièrementeuropéennes fait totalement sens pour un telétablissementà Strasbourg.

~ Un contrat d'affermage peu precis etcadré au regard des attentes de la ville.~ Une fréquentation régulièrementdéclinante sur les trois derniers exercices.

iW~ . .~ Une association dont les comptesfinanciers sont corrélativement dégradés etqui .maintient une masse salariale sansrapport avec son niveau d'activité.

~ Un fonctionnement en repli sur soi, quis'est peu à peu isolé des milieuxprofessionnels de l'audiovisuel, pourtantnombreux à Strasbourg.

~ Un manque d'implication très netJ'équipe dirigeante de l'Odyssée dansmanifestations culturelles de la villemême celles effectuées en son lieu).

deles(et

~ Une multitude d'évènements ou de cycles« autoproduits» mais aucune manifestationemblématique et fédératrice sur la ville.

~ Plus globalement un travail devalorisation de l'accueil physique des publicsserait utile au Cinéma.

~ Un centre de documentation peuactualisé, peu consulté et dont les missionset le fonctionnement mériteraient d'êtreréinterrogés en regard avec les autresstructures ressources de la Ville deStrasbourg et de l'agglomération.

~ Un criant manque de dialogue avecl'équipe du Star, des brèches à l'obligationde non concurrence conduisant àl'intervention du Médiateur du Cinéma.


,Au terme de notre analyse, il semble donc objectif de considérer que l'association des

Rencontres Cinématographiques d'Alsace connaît une situation dégradée depuis le

dernier renouvellement de la convention de délégation de service public du Cinéma

l'Odyssée.

On observe que divers éléments prévus par la convention, et notamment tous ceux

concernant son inscription dans les réseaux professionnels de l'audiovisuel et du

cinéma ainsi que la synergie attendue de ces divers opérateurs sur la ville et

l'agglomération, n'ont pas été remplis.

Pour apporter des éléments prospectifs quant à une future convention de délégation

de service public, il nous semble utile de poser un certain nombre de principes:

\'1 La collectivité nous semble devoir attacher une plus grande attention à la

rédaction du prochain contrat d'affermage. " semble en effet que la convention

prenant terme cette année laissait place à des imprécisions donnant finalement

une large latitude au délégataire. La précision des attentes, les moyens

consacrés, les modalités de la mise en œuvre et aussi des outils de l'évaluation

objectifs pourraient figurer à ce contrat.

o Inscription du projet culturel de l'Odyssée dans une perspective plus large

de politique publique de la culture en faveur du secteur audiovisuel et

cinématographique. La convention devrait à notre sens être plus explicite sur les

missions et place du cinéma dans une stratégie globale d'action de la ville et de la

CUS. Il s'agit du fondement même du projet et de son inscription dans un paysage

local et' régional. Il sera ainsi précisé son positionnement par rapport au service

audiovisuel Mairie/CUS mais également son positionnement vis à vis du pôle

d'éducation à l'imageNidéo les Beaux Jours/Maison de l'image et plus largement

au sein d'une filiére image à l'échelle de la CUS

$ Le développement d'un axe patrimonial pour le Cinéma l'Odyssée constitue un

paramètre incontournable de son exploitation. A cet égard, les divers labels Art et

Essai constituent des éléments d'identification et de reconnaissance d'une

programmation raisonnée qu'il convient de maintenir. Le principe de non-

concurrence, tel que préconisé par le Médiateur du Cinéma, entre donc en

cohérence avec cette grande orientation et doit être de nature à organiser l'offre

cinématographique sur la ville de manière sereine et concertée.


w Le maintien de l'axe de présentation des filmographies du monde et plus

particulièrement européennes mérite par ailleurs d'être poursuivi en préservant

le label Europa Cinéma et en reliant le projet étroitement aux dispositifs européens

en faveur de l'audiovisuel et du cinéma.

• Le travail accentué sur les dispositifs d'éducation à l'image et plus largement

sur les propositions à destinations du jeune public (enfants/étudiants) doit être

maintenu tout en réactualisant au besoin les modalités de l'action.

e Un effort de « reconquête» des publics doit désormais constituer un axe de

développement incontournable. Cet axe ne saurait s'appuyer sur la diffusion de

« films porteurs» (même s'ils ne sont pas à exclure exceptionnellement, on l'a vu).

Il conviendra d'apporter une attention toute particulière au retour du cinéma

l'Odyssée dans une sphère associative et culturelle fédératrice dans un esprit de

mission de service public à destination du plus grand nombre.

@ A cet égard, il semble que plus que de simples intentions, il soit nécessaire

d'affirmer cette ambition en apportant de manière quantitative des·

« indicateurs» de ces différents éléments:

Un objectif de fréquentation en fin de future convention s'établissant

autour de 70 000 spectateurs/an semble constituer un indicateur raisonnable.

Une stratégie active d'abonnements devra être mise en œuvre pour partir à

la conquête ou à la reconquête des publics cinéphiles

Il pourrait être utile de fixer dans la convention un nombre de

manifestations annuelles devant être programmées en collaboration avec les

professionnels assortis de l'explicitations des conditions d'accueil des

manifestations;

Une attention particulière devra être portée à un équilibre d'exploitation indispensable à la

conduite des activités avec notamment une masse salariale revue à la baisse (objectif a

minima de réduction de 20 000 €uros).


En outre, il nous semble indispensable d'ajouter au cahier des charges un certain nombre de

paramètres dont il conviendra de suivre avec attention l'évolution :

<$ Mise en œuvre d'une nouvelle stratégie de programmation plus reserrée

assortie d'un nouveau plan de communication afin de garantir une meilleure

lisibilité des séances et des horaires (révision de la charte graphique, des supports

et des outils, refonte du site internet, etc.);

!) Inscription d'un (ou deux) réel temps fort sur la ville et l'agglomération (des

pistes énoncées par l'association Filmer en Alsace pourront notamment être

explorées: le documentaire en 3D aprés l'équipement en numérique de la salle,

séminaires d'été, etc.)

15 Réintégration de l'Odyssée dans le festival régional Augenblick porté par

Alsace cinémas et plus largement affirmer une stratégie de développement sur la

présentation des œuvres en langue allemande dans un esprit de complémentarité

avec Augenblick dont l'Odyssée pourrait devenir la tête de pont strasbourgeoise et

plus généralement alsacienne nécessaire pour le décollage de la manifestation.

fi Définition de dispositifs spécifiques pour la mise à disposition de la salle et

des espaces de réception pour des opérateurs audiovisuels et

cinématographiques régionaux repérés (Video Les Beaux Jours, Filmer en

Alsace, la Safire, Arte, ., ../. ... ) ou l'adaptation de condition tarifaires adaptées à se

secteur d'activité. A cet égard, il pourrait être conçu le principe de signature de

convention tripartites entre l'exploitant de l'Odyssée, la ville de Strasbourg et un

certain nombre d'opérateurs professionnels pour déterminer les modalités de

travail entre les uns et les autres (nombre de manifestations accueillies, tarif

préférentiel, mesures d'accompagnement pour la promotion, conditions d'accueil,

etc.) Ce dispositif aurait le mérite de clarifier les modalités de mise en œuvre de

l'inscription des productions audiovisuelles locales dans la vie du cinéma

1\1 Un dialogue effectif et respectueux avec les autres exploitants

d'équipements cinématographiques et particulièrement le Groupe Star pour

favoriser les synergies, les complémentarités pour le meilleur bénéfice de la

collectivité et du public___w_=~~~~~--.~~· ~~~ xrcr-=;.:~~


En échange, la ville pourrait porter son effort d'investissement sur:

(; Un nouvel aménagement de la zone d'accueil du public et la façade de l'Odyssée

pour favoriser les conditions physiques de l'accueil du public et rendre ainsi les

espaces plus conviviaux et accueillant;

• Un rafraichissement des bureaux administratifs sera à envisager prochainement

':) L'accompagnement au passage en numérique.

m Un travail de réflexion avec l'association des Rencontres Cinématographiques

d'Alsace quant à la valorisation du Fonds documentaire mériterait d'être entrepris.

Ainsi, à travers le renouvellement de sa convention de délégation de service public, la Ville

de Strasbourg est en mesure d'apporter un signal fort au milieu professionnel du cinéma et

au public:

\10 Elle manifestera son attachement au secteur de l'audiovisuel et son souci

d'accompagner une démarche de qualité où les œuvres cinématographiques n'ont

pas une simple valeur de marchandises mais constituent un langag.e artistique à

part entière;

$ La cohérence d'un cinéma de ville, développant un axe de cinémathèque et ouvert

aux autres cultures s'intègre bien aux dimensions de sa politique municipale;

o Elle organise les synergies et complémentarités du milieu professionnel en se

portant garante d'une concurrence équilibrée et dynamique.

1b Elle s'engage à participer au développement des publics en soutenant une offre de

qualité qui apporte à l'ensemble du secteur une valeur partagée.


Documents

Audit Odyssée