Auguste CHOISY, L'art de bâtir chez les byzantins 1883, Cap.03

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  • 5/10/2018 Auguste CHOISY, L'art de b tir chez les byzantins 1883, Cap.03

    CHAP ITRE i IIIPRINCIPE ,S D 'E LA C Q , N S ' T R , U C T I O N SANS C I N T R A G E ,

    APPLICATION AUX VOUTES EN BERCEAU

    I On adm et cornmunem ent que l'em ploi d 'un cintre est Ia premiere condit iond'nne vonte,

    Cela est vrai s'il s'agit ( f l g . 29) d'une voute construite par assises rayonnantesqui surplomhent progressivement sur Ie vide:

    ."0'

    ....... - .. _ .

    Fig. 29.

    M ais rien n 'oblige it batir ainsi la voute par lits rayonnants ; et si POll cessed ,e s 'im pose r eette sujetion p ure m en t g ratu ite 1 on arrive ra , sans au tre s mate-riaux que des hriques et du rn ortie r , a realiser sans le secours d'aueun cintretons les types de vontes, l'arcade scule exeeptee: au. lien de maeonner par litstelsque A , B , il suffira (fig. 3.0) de disposer les briques par franehesvertiealestelles que TT f.

    Voici, dans Ie cas d'une vonte en hereeau , comment les Bvzantins procedent...-

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    32 VOUTES SANS CINrRAGESoit M un mur de tete servan t de po in t de depar t au herceau :A u moyen d 'nne couche de unortier, il s font .adherer eon tre ce mur de

    Itete M leabriques destinees a fo rmer la premiere t ranche; la o d eu xiem e tra nc he

    i[ -

    M

    , ,

    Fig. 30.

    v ien t se souder a Ia p rem iere comm e la p rem iere s ' est accolee au m ur de te te ~.et a insi de su ite . L a vou te se p ro longe par tranches au lieu de s ' e lever parassises ; et I 'adherence qu i fixe chacune des tranches a ce lIe qu i la precede,rend tou t support aux ilia ire en tie rem en t superf lu .

    T elle est la m ethode dans sa s im p lic ite th eo riq ue . Suivons maintenant deplus pres la m arche du tra va il :,Cons iderons Ia prem iere tranche T : tant qu'elle d em e ure In ac he ve e (voir Ie

    . c roquis perspectif an bas de la figu re 30), le s hriqnes resten t fixees par la seu leforce du m ortier qu i les scelle au m urM . Of

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    33E nvisageons cette tranche term inee : apartir de ce rnom ent e lle const i tne un

    arceau qui se sen tien t de Iu i-m em e ; c 'est un prem ier troncon de vente.A c~ troncon de vonte rien n 'em peche d 'a jou ter nne nouvelle tran ch e , i t celle-

    .. . t. "'SC l u ne tro isie me ...

    - Si Ie m ortier n ' est 'p as it prise tres energ ique et tres prom pte , ilest c lair q ueles tranches de la ven te courron t le risque de se deform er par flam bem ent , et leshriques de se detacher,

    L es Byzantine eludent ce tte double ..d ifficu lte en rem plaeant les trenches verti-ca les de Ia figure 30 par des tranches p lus on m oins deversees , a insi que les.indiquen t Ies projections su ivan tes :

    Fig.3f.

    Grace it ce tte m od if ica tion , les b riques s 'appu ien t sur des p lans inclines telsque ac an lieu d e- s 'a pp liq ue r c on tre des surfaces v ertic ale s : de lit pour le s b riq ue sune m oindre propension it glisser, et pour Ies tranches nne' m oindre tendance .af lam ber, L 'in trados n ' est p lus unpa rement Iisse e t cylin driq ue : il presente unprof i l a redans ; m ais ce la mem e est un avantage lorsque la voute d oit etre revetn ede stues ou de m osaiques , que ces redans accrochen t.

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    ," '

    34 VOUTE .s SANS . C INTRAGEL 'inc linaison des lits sur Ia verticals est o rd ina irem ent du quart d'un angle

    dro it: I 'exem ple su ivant, qui prov ien t 'd es m ines du palais des B lachernes, peu tAtre regards comme representant it ee t _egard nne m oyenne.

    Fig. 32.

    ~ A u reste , le devers d es tr an ch es se r eg le e ss en ti ell emen t d'apres I ' e ehan-tillon des briqnes et la qualite du rnortier. Dans l'exemple ci-dessus, ou l'inclinaisonA est de 22, la d im ension des briques est de om,33 de e6te sur O~,04 d'epa isseur.A m esure que le a briques presen tent p lus d ' epaisseur oum oins de surface, l'ang leA s 'o uv re d av antag e ; e t lo rsq ue ,p ar excep tion , des mo ello ns so nt employes e n g uisede briques, eet ang le est porte a45 (l : c'est In cas des voutes de N iceo planche V , ~.

    Souvent l'inclinaison A d 'une tranche est p lus acceu tuee a son p ied qu 'a sonsomm et; e t la tranche, au lieu de dem eurer plane , se courhe de la facon ind iqueepal' la figure 33 : ce tte co u rhure lu i donne plus d 'em patom ent etpar su ite un surcrottde stahilite.

    Fig. 33.

    -. --D everser on courber les tranehes est done un premier moyen d e jiareraux effets de glissem ent. U n autre artif ice, qu i ren tre au fond dans le m em e

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    VOUTES EN BERGEAUO ~;J~o d'ideeswv .. _..... , consis te a sub sti tue r au! tranches p lan es des tranches trone-

    ,conlques:A u lieu des, tranches planes et verticales de Ia f igure 30 , im ag in ez ( fig ,,3 4)

    des anneaux don t Ia su rface so it engendree par la revolut ion d 'u ne lig ne o bliq ue s a.to urn an t a uto ur d e l'h orizo nta le c s : chaque tranche dev ieu t un trone de c6~;

    le s anneaux successifs s ' em bo iten t au lieu de s 'acco lerie t l'o bstacle au g lissem en tdes b riques s 'acc ro it it mesure que la coniei te s 'exagere .

    E nfin un .parti qu i reun it les avan tag es de tons ceu~ qui precedent consis toa proceder par tranohes rem plissant la douhle condition d'etre coniques , et d 'avoirleurs b as es in clin ee s (fig. 3,'0).

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    Fig. 34.Tout it I 'heure (fig; 34,) Ie p lan servant de base it une tranche etait uue

    su rface vertica ls : dan s Ie cas ac tue l , eep lan de baseca s'es t d ev erse , et Iesommet s du cone s 'est relev e au -dessus du niveau des naissances, L e profil duherceau oesse d ' etre un cercle pour devenir nne ellip se : m ais l'in clina ison destran chesetan t generalem eu t fa ib le , l 'ecart est in sensib le .

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    36 VOUTES SANS C INTRAGE. . . . .,_ ; A insi nous sem m es e n possession d e q na tre v aria ntes principales auxqueUes

    s e ra pp orte nt a tres peu pres tons les herceaux executes sans cin trage , e t quipeuvent se 'classer eomme il suit :

    verticales ( f lg, 30)"t er groupe. Berceaux par t ranches planes inclinees on courbes (fig. 31 et 33).a b ase verticale (fig. 3 4).2 groupe . B erceaux par-tranches coniques .1 a b ase inc lin es (fig. a D ) .

    _ . . . .

    .A ces types generaux il convient de jo indre celu i de Ia f igure 36, o il se corn-binen t les deux m odes de construction : par tranches , e t par lits .

    . .Fig. 36.

    Dans la region d es re in s, o n la m aco nnerie a lits rayonnants est p ossib lesans cin tres ~ la voute a ses lits rayonnants, Puis Ie precede change , et Ia voute seterrnine par tranches .. C ette solution m ixte , extrem em ent pratique, est d e toutes laplus usitee chez les B yzan tin s : on en trouvera des exem plesp lanches II , II I , IV ; e tc .

    - le i se p lacen t quelques observations de detail don t nons avons a desseindegage l 'expose general du system e :

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    "VOUTES EN BERCEAU1 0 Des q u'u ne tran ch e T (fig. 37) est d ressee, les Byzan tin s ont -, .nous le

    croyons du moins - Ie soin de la con solider en la recouvrant sur toute sa surfaced 'un endu it de m ortier M , epais de om,04 it O D l, 0 5 : et c 'est con tre cet enduit qu'ilsv iennen t m aconner ensu ite les b riques de la tranche su ivan te T ': Ies enorm es epais-seurs de m ortier qui separen t les tranches de brique .lc s unes des autres ne sau -ra ient s' o bten ir qu ' e n procedant ainsi p ar ch arge s gen erales .

    Ii~-ICL-_~ ---,,~~tx'-"--~

    . ~' l ; ' " {J 3 71- " fig. 38.

    2 Quel que so it Ie type adop te il est c la ir que, pour constru ire par tranches,il [aut parti r d 'u n mu r- pi gn on te l que Ie mur M ( f ig . . 30)~ A defaut de mur on ele-vera it, d 'apres les p recedes o rdinaires, un arc de tete A (fig . 38), e t I 'on p ro longera it Ieberceau sans em ployer de c in tres. L e berceau uno fois term ine , il sera necessairede l'arre ter so it contre un secondm ur-p ignon , so it cen tre up second arc de tete A ' :m ais la com plication de cintrer deux areeaux fo rm an t te tes est fo rt in signif iante siIa galerie vontee s 'e tend sur une grande longueur; e t le m ode d 'execution de lapartie sans cin trage ne sc subordonne en rien a cet te c irc on sta nc e. C o ntin uo ns. . ,done d 'adm ettre que le berceau se developpe en tre deux m urs-p ignons ; Ie travai lpeu t etre condu it de deux m an ieres d if feren tes :

    On pent (fig . 39 ) parti r d'une des tetes S , s 'aeherniner vers l 'au tre et comhler

    . . . .

    . .Fi~ .39.J

    l 'in tervalle entre Ia dern iere tranche et le second m ur de tete, a l'a ide d 'unefourrure F.

    I,

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    VOUTES SANS CINTRAGEM ais phis ordinairem ent, en vue d 'accelerer l'ouvrage , on attuque Ia voute a Ia

    Io is par ses deux extremites (f ig . 40 et 4 1 1 ) : un atel ier commence a l'un des- 'm nrs-pignons , un autre a l'au tre ; et la junction se fait vel'S le m ilieu a l'a ide de

    hriques T (~g+ 40) posees a ' lits rayonuants et coincees entre Ies deux troneons duh e r c e a u .

    Fig. 40 ..: ~ . : l ,_~,l"C e m ode d e fermeture exigeque le s .h riqnes T scien t recoupees d 'ap res Ie" ~champ qu'el ies auront -a rem plir : de la nne coniplication , dont l'arrangem ent

    f igure 4 1 pe~f de s'affranchir. Le racco rd , dans lo cas de Ia f igure 41, est oh tenn l I 'aide d 'nn oouhle COHrs de briques dispoaees en arete de poisson et formantentre elles un angle V qui s'nuvre ou se Ierm e selon que I 'espace it cornbler est

    ,.plus 0u m ains grand.

    Fig. 41~

    L a so lu tio n figure 39 est realisee aux therm es an tiques de N icom cd ie (p l. I I ~ 2) ;.celle de la fignre 40 existe a P are dit de C onst.antin a Salonique (pI. f\r, ~I) et se. .retrouve dans les voutes byzan tines des c iternes de l'acropo le d ' A thenes. Quant ii ,la com binaison figure 41, elle s'obse~ve (pI. IX , 1 ) a , Sa in te -S o ph ie d e Con sta nti no pl e.

    - L e parti indique figu re 42 est p lus usuel encore :11 consiste , dans la region, moyenneA B CD , a faire alterner des Iits rayoIl-

    nunts tels que R , avec des tranches de champ teU es que T . Le lit rayonnant R

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    'VOUTES EN BERCEAUn 'em hrasse entre ses po ints extremes qu 'un developpem ent assez court ; de\sorte qu 'on peu t com pter su r sa stah ilite m algre la forte inclinaison qu 'il presen ts.L e lit su ivant sera plus incline encore :mais en revanche il offrira Ull developpe-

    . .

    F' 1.919 . ',_,.ment un ' p eu plus court; et ainsi de sui te . N ous citerons comm e exemples la vente deSalonique rep resentee p lanche V II? 2; les herceaux d 'une citernc situee au pied de lacitadelle de la m erne ville ; une voute a l 'eglise des S ept-D orm eurs d 'E phese, e tc .

    . . . . ,D 'a utre s Io is (fig. 43) au lieu de Ia ire a lte rn er une assise rayonnan teavec une tranche transversale , on etah lit l'a lte rn an ce e ntre un groupe G de trois

    : - - - 1 -'~t . I ~ 1!II

    .,

    I I ~

    NFig., 43.

    au quatre assises et un groupe de t ranches H a , pen pres equivalent . No u s repro-duisons (p1. V~,et pI. V I, 3 e f ig .) d iv e rs es voutes fe rrn ee s se lo n c ette m e th od e: celles

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    40 VOUTES SANS C INTRAGEde la planehe V proviennent des, fortifications de N icee ; et celles de Ia planehe V I,d e I' eg lise S ain t . .Pan te leemona Salonique *

    Si ~Ies voutes par tranches s'executen t sans cin tres , du moins faut-ilpour les constru ire possede r un moyen, de se gu ider dans l'esp ace ; et imme-dia tem en t deux p recedes de d irec tion se presen ten t : P un , qu 'il su ff it d'e no nc er ,consiste dans l'emploi ..d'un ~gabarit volant qui passera i t d'une t ranche it lasuivante ; l'autre ,beaucoup plus prat ique" repose sur l'~sage de tiges directrices,d on t n n ex em p le fer a saisir Ie fo nctio nn em en t,

    -- P laeons-nous dans le cas ou Ia tranche a decrire doi t etre un tronc deeone ayan t so n axe horizontal (cas de la figure 34., page 35)':

    Fig. 44.Le trace ( f i g . 44) n 'ex ige rien d'autre qu 'un axe XY; nne tige ar t icnlee sa,

    - ' . ' .ot un fil oa.. L e-s lig ne s sa, 80, oa form entensemhle un triang le qu 'il suffitde faire tourner pour engendrer la surface conique d 'une tranche. L a trancheachevec, on fera avancer en s ' a ' o ' lc tria ng le generateul' . ; et ainsi de ' suite .

    Fig. 4~LLe eruqu is 45 m on tre comm ent il faud ra it modif ier le p recede pour l'aC CO lT I- -

    niodera des tranches inelinees. Inutile d'ailleurs d 'insister sur des m oyens de trace

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    VOUTE8 EN BERCEAUqui s 'im posent des que Ie principe est adm is ; il est t emps de [eter un coupd 'ce il su r le systeme en Iu i-m em e , ses inconven ien ts et ses avan tages :

    C e qu i d is tingue nos vou tes de cclles qu i v iennen t d 'e tre e tud iees , c 'es tle delia isonnem ent de la m aconnerie qui sc trouve conpee , decom posee pourainsi d ire , en nne serie de feuillets verticaux que le mortier seu l rend mutuel l e --m ent so lidaires . -- Qu'une surcharge isolee vienne a pesel' sur l 'une on l 'autredes tranehes : la tranche p ressee , n'etant q u'im parfa item en t u nie a s es . v o is in es ,sub ira pou r son prop re com p te nne deformat ion e la stique ;e t, si la d ef orm a tio nest tres accen tuee , Ie m ortie r va se brise r e t la tranche p ressee se . separer desautres. L es Byzantins I 'ont oom pris ; aussi evita ient-ils d 'appliquer Ie precedeaux voutes soum ises a deviolents et brosques efforts. I lne arche de pont, ilsaura ien t je cro is hesite a la hat ir par tran ches; m ais ils vonta ien t a in si san sscrnpu le les sa lles de leu rs g rands ed if ices, les galeries de leu rs c ite rnes , e tc . ~et la conservation des voiItes qui nous restent du V I e s iecle justif ie b ien la con-f ia n ce q u 'il s a tt rib u ai en t it c e g en re e co nom iq ne d e c on stru ctio n"

    Les voutes par tranches o ffrent un dernier avan tage , celui d 'u n e ..p ou ss eeimoindre que celle des berceauxpar assises :

    D eux tranches co ntig ne s , etan t dans une certa ine m esu re rendues so li-d a ires en tre e lles par 1e m ortie r qu i les re lie , form ent ensem ble un groupecomparab le it ces arceanx de charpente connus sous le nom de fermes it laPh ilibert-D elo rm e : S i la so lidarite c reee par le rnortier eta it parfa ite , nne; voutepar tranches pourra it p rend re sur deux appu is un eta t d ' equ ilib re com patib lea ve c I 'a hse ne e entiere de poussees. S e fier ahso lum en t su r cet te p ro prie te , serai ts 'exposer a de graves m ecomptes : m ais il n'en demeu re pas m oins vrai que la

    I propriete iexiste , e t con tribue ia restreindre l'effort de ren versem en t exerco parles bercea ux sur leurs p ieds-d ro its,

    E n som me , pen de poussees e t s tab ilite largem en t su ffisan te pour les beso inscourants : te ls sont, avec l' econom ic des fra i s de. cin trage, les m erites du systerned elia is on ne . " .

    II est des edifices, et fo rt nom breux , o il co m ode s'a ssoc ie au precedev ulg aire d 'ex ec utio n p ar Iits ray on nan ts et SUI' cintres; le dessin ci-contre fera saisir

    6

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    4 2 , VOUTES SANS C INTRAGEl'e sp rit q ui p re sid e a l'a ssociation : c 'est un p lan du doub le porche du monastere desS ain ts-A potres de S alon ique. O n y distingue quatre herceaux A , M " C , C , de propor-tio ns tre s d iv ers es , don t la s tru ctu re c ha ng e en m em e temps que 1aproportion varie :

    "

    Le porche cx terieur A est sur p lan carre, et sa voute (p I. V II, 2 ) resulte d 'une.ultem anco de tranehes et d 'assises '; Ie p orc he in te rie ur com prend deux petitesgaleries C , C tres longues par rapport it leu r larg en r et voutees par tranches ; enfinune voute -cen trale M dont la pro fondeur est inferieu re au diam etre : cette derniereseu le es t it l it s c onverg en t s.

    C M~ll I~ 1 II I~ ~. : _ i ; J - : : : = : I 1--r : : = : ~ I -1- 1-~-

    ~ [ : : : : : , I~ I- I(-.-- 1-. . . - - - - I I-t : : = : 1-I--~ I~

    c

    .. .i I

    I II I

    AFig. 46.

    C es differences de structu re n 'on t rien d 'arb itra ire . E n effet,pour clever unb ercea n o uv ert a ses d eux ex trem ites , il fau t un arc de te te e xe cu te su r cin tre :' i tle fau t que l que soit Ie developpem en t de la vonte en tre ses te tes ; si ce deve lop-pem ent est de quelque longueur comme en A , on trouve avantage it changer desystems e t su pp rim e r le s cintres dans l ' intervalle d'nne tete a l 'autre; mais des que

    '.cet intervalle se restrein t com me dans Ie cas du bercean M , l'avantage qu'il y avaittout it l 'heure a changer de . systeme devieut iU usoire; m ieux vau t alors execu ter lavoute tout en tiere sur cin tres : e t c ' est a ce p arti que ra rc hite cte s ' e st arrete .

    Chacune des deux methodes trouve de la so rte sa p lace, pour ainsi d ire sa

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    BERCEAUXRAMPANTS 43fonetion et son ro le : et, lo rsque les Byzantins ont un cho ix i t fa ire en tre e lles, ils Iereg lent invariahlem en t sur des considera tions de ce t ord re . Tout ~ chez eux , esta ce po in tra isonne , m ethodique , ca lcu le : leu r m ode de constructionpeu t qne l-q nef ois d on ner prise a la suh tilite , jam ais il ne la is se p la ce it la f an ta is io .

    , , C AS P A'R TJC ULIE RS

    BER .C EA UX RAM PAN TS , T crU RNAN TS , E TC .

    N on s trou vo ns d ans lesrn on utu ents an tiq ues de l 'O rie nt d es v ou te s rampa nte scoustru ites par a rceaux echelonnes :

    F ig . . 4 1.

    C eue d isposition , qui s ' observe no tamm ent au grand thea tre de D jcrach , per-m e tta it d 'e xe cu te r le s arceanx suocessifs su r nne ferrnette rn oh ile , ot le s Byzant insen I'appliquan t euren t so in d 'adop ter des a rceaux tres surhausses 1 don t les vous-so irs superieu rs ex igeaient seu ls un appu i. L ' e xem ple f igu re 47 est ernprunte auxm in es h yz an tin es d 'Onroum-kale (au S .-E . d 'A f ium K ara-hissa r) +

    - .' M ais ' ce n 'est lit qu 'un expedien t; e t le .m ode de construction par tranchesincl inees, tel que nous l'avons presen te , resou t Iaquestion des herceanx ram pan tsd 'une facon hien plus naturelle e t plus sim ple: .

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    VOUTES SANS C INTRAGESupposons que lesm ateriaux scien t desmoellcns : on le s em plo iera (fig . 48)

    p ar tra nc he s perpendiculaires a l'in trad os ; et leur m ise en place sons ee tte fo rtei nc li na is on n 'ex ig e ra ev idemment au cun su pp ort auxil iaire .

    \"

    Fig. 48.

    C e rangem ent de moellons par tranches norm ales it la rampe est realise(pI. IX , 2)a I 'e sc ali er _ du don jon d e S a in t- Pa ul ,3 , l 'A t ho s, ." "

    L orsque les m ateriaux , ail lieu d 'etre des m oellons, son t deshriques, Ie precedefigure 48 s'app liquc rn ioux encore : les tranches soo t plus m inces , et le ur a dh er en cem ieux assuree . Substitu ez aux rangees id e onoel lons des. cours de b rique , et [afigure 48 resu rn era Ie type de voute ram pante le plus repandu it l'Athos (seuterrainsde D io ny sio , etc.).

    Fig. 49.La figure 49 ind ique d 'une m aniere assez prec ise I 'a llu re des tran ch es p ou r

    qu 'il nous paraisse superf lu d 'insister sur cette nouvelle applica tion dn sys teme ,

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    \

    VOUTES GONIQUESLe procede pen t se generaliser davan tage encore ; e t l'econom ic qu 'il p ro-

    cure en perm ettan t de supptim er les c intres est d 'autan t p lus appreciable qne Iavoute elle-m em e presen te p lus do com plica tion ou de variete dans ses fo rm es.

    8upposons qu 'an lieu d 'nn intrados cv lihdrique on veuille donner a la voute nneform e couique : ev idemrnent il suffira de f aire v arie r Ie diametre des t ranches [t rncsureque la voute 8'evase.

    L a figure n O montre comment ce m ode de construction fn t rea lise dans Icsem brasures con iques de l'ence in te de N icee :

    . . . .

    ..

    1., "). to' ,,(,v_.

    Aucun support auxiliaire n ' est u tile pour dresser" les tranches de cottevente ; et la tete merne T qui In , .terrn in e p eu t, a l'a ide de bon unortier; etref ixee sans cin tre cen tre la derniere tranche ..

    .'

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    46 VOUTES SANS C IN 1'RA G E~ P ar extension du meme ordre d 'idees, on constru ira ( fig. 51) 1 0

    herceau tou rn an t d 'un escalier en v is a l'a ide d e tranches de hrique diri-g o , e s normalement it l 'helice moyel1ne. La voute figure D 1 est ceU e de la tourd'Aloxis Comnene au P antocrator (A thas). On c ite ra it au rneme titre l 'escalier deSaint-G eorges de S alonique, etc.

    F ig .. 0 1.

    L_J I.. IB\('1

    Iy - - tFig. 51 bis..

    -_ ' L e c roqu is 51 bis indique une so lu tion p lus pratique encore :D ans cettc voute , qu i provient de Sainte-Sophie de. Saloniqne , le s tra nc he s

    de h rique ne son t au tre chose que des assises horizontales su rp lo m ban t p ro gres-sivem ent le.s unes par rapport aux autres. Qu'on se f igure un ev idemen t en vis

    r

  • 5/10/2018 Auguste CHOISY, L'art de b tir chez les byzantins 1883, Cap.03

    C AS PA R T IC U L IE R S -~menage d an s u nm a ssif it lits de niveau ; et l'on aura l'idee de co s in gu lie r o uv ra ge .II serait difficile d 'aller p lus lo in dans la v oie d es s im p lif ic ati on s.

    O bservons en fin que la suppression des cin tres n 'im plique p as absolnmentla d isposition des m ateriaux par tranehes ; en vo ici Ia preuve :

    L a voute figure 52 , qu i fa it partie de l'eg lise byzan tine du -T heos-kyrios it..C orfou , conserve au jourd 'hu i m em e le pen qu 'elle eu t jarnais de supportsaux ilia ires ; et ce c in trage se reduit a une petite ferm e en hriqu e , situee :\ fleurde la tete du bercean .

    Les corheaux qui reeoivent eettc ferm ette de hrique n fex isten t qu 'al'endroit m erne de la ferm ette ; et l'on recnnnalt n la seu le inspection deI ' ouv rage que jam ais, en tre cette fe rm ette et l'in trados , il ne pu t ex ister rienqui rem plit I 'o ffiec de couch is : la vou te n'eut point, elle ne put avo ir d{~~co uc his c omm e sup po rts.

    tV 5 ' r . l~Ig. oz.

    C onstater ce fait, c 'est d ire Ia faeon dont Ia v ou te Iut etahlieOn eleva su r le c in tre de te te . un prem ier arceau don t lesb riques A s'avan -

    , c en t pal' redans vers la direction du berceau. Entreces redans A , on est venuloger des hriques qui fo rm ent nne nouvelle serie de redans en avan t de I.aprem iere. A insi Ia voute so pro longea pat' anneanx qui engrena ient les nDS dans los au tres, E t sans doute co n'est pas un exemple isole : bien des herccauxOil la Ierm e de te te n 'a po in t laisse de tr~ces furent cleves comme celui deC orfon , sans c in trage generaL C e m ode par engrenage progressif convient patti-cu lie re rnen t aux cas 01 1 les m ateriaux sont des moellons que l'adherence dum ortier ne suffirait point a fixer en place"