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Autisme stratégies éducatives
& comportement
Corinne Damiens, Psychologue
Résidence « Le Petit Prince », Guînes (62340)LA VIE ACTIVE
28/11/2007
Le Foyer « Le PETIT PRINCE », Guînes (62)
Le Foyer « Le Petit Prince »
• C’est un établissement géré par La Vie active, association loi 1901 dont le siège est à Arras.
• Date d’ouverture : 14 novembre 2002
• Le FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) de Guînes est un foyer à double tarification financé par :
- Le Conseil général (partie hébergement)
- L’État (pour la partie soin)
Le fonctionnement
• L’établissement est composé de deux services hébergement distincts.
• Il fonctionne en internat complet avec une ouverture de 365 jours par an, 24 heures sur 24.
• Il accueille 26 adultes avec autisme - 23 en internat - 3 en externat (9h-17h) - 1 place d’accueil temporaire
(accueil limité à 90 jours / an / personne)
L’ Autisme : présentation -
définition - origines
L’ Autisme : présentation -
définition - origines
L’autisme
Définition• Selon le consensus international (OMS) :
L’autisme est un Trouble Envahissant du Développement (TED)
• Qui se caractérise par des perturbations majeures dans 3 secteurs de développement :
Le langage et la communicationLes interactions socialesLe mode de pensée (imagination)
L’autisme
les signes d’alerte
Les inquiétudes des parents évoquant une difficulté développementale de leur enfant
Chez l’enfant de moins de 3 ans : Passivité, Niveau faible de réactivité aux stimuli
sociauxDifficultés dans l’accrochage visuelDifficultés dans l’attention conjointeEt l’imitation …
L’autisme
les signes d’alerteRetard ou perturbations dans le dvpt du langageAbsence de pointageAbsence de désignation d’un objet à autruiAbsence d’initiation de jeux simplesAbsence de jeu de faire semblantIntérêts inhabituelsActivités répétitives avec des objetsune régression dans le développement du
langage et / ou des relations sociales
L’autisme
les pathologies associées
Association entre autisme et autres pathologies plus fréquente dans formes d’autisme avec retard mental sévère
o Les pathologies génétiques ( syndrome X fragile, sclérose tubéreuse de Bourneville, de Down (trisomie 21)…)
L’autisme
d’autres pathologies
o Les pathologies neurologiques et psychiatriques (épilepsie 35%, déficiences intellectuelles 70%, déficiences sensorielles, TOC, dépression…)
o Les troubles du métabolisme (plus fréquents chez les personnes avec autisme sévère)
L’autisme
Quelques chiffres…• Prévalence de l’autisme
En 1996 : 4 à 5 cas pour 10 000
En 2007 : 20 pour 10 000
Sur l’ensemble du spectre autistique :
1 enfant sur 165 serait atteint
• Entre 1987 et 1994 augmentation du nombre de diagnostics d’autisme mais diminution du diagnostic de retard mental (E. Fombonne)
L’autisme
une épidémie ?• Epidémie ? incidence de l’autisme : nombre de
nouveaux cas qui apparaissent pendant une période donnée pas prouvé
* Etudes sur vaccin ROR pas d’effet d’augmentation de l’incidence de l’autisme liée à ce vaccin depuis 1988* Etude sur le Mercure qui a été utilisé pour stabiliser les vaccins pas d’effet
• Avoir un deuxième enfant atteint d’autisme : risque 45 fois plus élevé que dans la population générale.
L’autisme
Les origines
Conception actuelle :
L’autisme
est une pathologie plurifactorielle
à support multigénétique.
L’autisme
Les derniers travaux
* Au niveau génétique :
(1) plusieurs régions chromosomiques impliquées
Sur les chromosomes 2, 7, 15, 17 et les chromosomes sexuels
L’autisme
Les derniers travaux(2) Mars 2003 Institut Pasteur
Population « d’Asperger »
Identification de mutations altérant deux gènes situés sur le chromosome X (neuroligines NLGN 3 et NLGN4).
Les neuroligines sont des protéines impliquées dans la formation des synapses (zones de communication entre les neurones)
L’autisme
Les derniers travaux
(3) décembre 2006 Institut Pasteur
Identification d’un nouveau gène associé à l’autisme : le SHANK 3
Il est présent dans une région particulière du chromosome 22 appelée : 22q13 (altérations dans cette région responsables de retard mental, autisme et troubles du langage)
L’autisme
Les derniers travaux (3) décembre 2006 Institut Pasteur (suite)
Le SHANK 3 code une protéine connue pour interagir avec les neuroligines.
Protéine jouant un rôle crucial pour le développement des synapses
Pourrait affecter des synapses essentielles aux processus de communication entre les neurones.
L’autisme
Les derniers travaux* Imagerie cérébrale & Autisme
(a) M. Zilbovicius (CEA Orsay)
Autisme infantile = anomalies cérébrales fonctionnelles et anatomiques localisées dans régions temporales supérieures
Diminution débit sanguin qui suit le sillon temporal supérieur (mis en évidence dès 1998)
L’autisme
Les derniers travaux
(a) M. Zilbovicius (CEA Orsay) suite
Anomalies présentes chez 80 % des enfants avec autisme et corrélée avec la sévérité de l’autisme (ADI)
Régions très impliquées dans la perception du mouvement, de la voix, la reconnaissance, l’interaction et la compréhension d’autrui.
L’autisme
Les derniers travaux* Perturbation de la maturation et du
fonctionnement du cerveau : E. Courchesne (Californie- Etats-Unis)
L’autisme = développement anormal des structures cérébrales donnant lieu à un fonctionnement neuronal particulier & des comportements atypiques
Une période précoce et courte de surcroissance du cerveau (périmètre crânien supérieur à la normale)
L’autisme
Les derniers travauxAvec étude IRM : enfants autistes de 2 ans, surcroissance volume cérébral dans régions frontales et temporales, cervelet et amygdale
+ en même temps processus de dégénérescence (Vargas et col, (2004) neurones de Purkinje)
Un cerveau plus lourd (3/4 post mortem)
Un cerveau plus gros (20% des personnes)
Des anomalies du système limbique, du tronc cérébral et du cervelet.
Autisme &
Interventions
Autisme & interventions
Introduction
Le premier traitement dans l’autisme est l’éducation, c’est elle qui permet de développer :
Les compétences diverses,
L’autonomie
Et de réduire les troubles du comportement
Autisme & interventions
l’éducation structurée• Début des années 70, E. Shopler (psychologue)
& R. Reichler (psychiatre) créé une nouvelle méthode pour accompagner et éduquer les enfants autistes :
• Le programme TEACCH : « Traitement et éducation des enfants avec autisme et autres handicaps de la communication ».
• 1972 la division ‘TEACCH ’ en Caroline du Nord aux États-Unis devient un programme d’état.
Autisme & interventions
l’éducation structurée
• Ce programme vise le développement de la personne.
• Il propose toute une gamme de service pour les différents âges et niveaux
• Il favorise le travail en collaboration avec la famille qui connaît très bien son enfant
• La prise en charge proposée est structurée Structuration de l’espace, du temps et de la
tâche …
Autisme & interventions
L’éducation structurée
C’est à dire les rendre intelligibles en fonction des capacités et des difficultés cognitives de chaque personne avec autisme.
• Les besoins de la personne autiste sont déterminés en fonction de son âge et de son niveau de développement.
• des projets éducatifs individualisés sont créés sur la base d’évaluations formelles et informelles
Autisme & interventions
l’ analyse appliquée du comportement (A.B.A)
o Il s’agit d’un ensemble de stratégies d’intervention qui reposent sur les lois de l’apprentissage
o L’ABA a pour objectif la modification du comportement par la manipulation de l’environnement.
Autisme & interventions
l’ A.B.A.
o Elle définit un ensemble de procédures qui permettent à un individu d’apprendre des comportements qui l’amèneront à une meilleure adaptation.
o Approche efficace à tout âge de la vie et
dans de très nombreux domaines : l’éducation, les troubles du développement, la
psychiatrie, les troubles du comportement, les addictions, l’hyperactivité…)
Autisme & interventions
d’autres thérapies… Les techniques de gestion des
troubles du comportement… vues par la suite…
La thérapie d’échange et de développement
Développée par le Pr. G. Lelord et son équipe entre 1980 et 1990 au CHU de Tours
Intervention précoce qui s’inscrit dans une perspective développementale
Autisme & interventions
d’autres thérapies…Thérapie d’échange et de développement :
Appliquée chez de jeunes enfants afin d’intervenir au moment où la plasticité cérébrale est la plus importante.
Réunir sérénité, disponibilité, réciprocité afin d’encourager l’échange lors de séances de jeux.
Rééduquer les fonctions déficientes telles que l’attention visuelle et auditive, la perception, la régulation.
L’autisme & les interventions éducatives
Quelques outils…• Les tests psycho-éducatifs (AAPEP, PEP-R)
PEP-R : profil psycho-éducatif révisé, enfants de 6 mois à 7ans.
Évalue comportement et développement dans 7 domaines différents.
Le test utilise trois cotations : réussite, émergence, échec pour les items de développement et approprié, léger ou sévère pour les items de comportement.
L’autisme & les interventions éducatives
Quelques outils…• Le système PECS (1991 L. Frost & A. Bondy) : Système de communication par échange d’images, issu
de l’ABA.
Permet de travailler sur la communication et la relation sociale
Sans attendre : l’apparition de l’imitation, de l’attention, de la reconnaissance des images
Chez l’enfant comme l’adulte (système qui supplée ou augmente la communication)
6 phases d’apprentissage.
L’ Autisme &
les troubles du comportements
L’autisme & Les troubles du comportement
Introduction• L’agressivité chez la personne autiste est
de forme essentiellement impulsive
• Les troubles du comportement doivent être considérés dans une majorité de cas comme une forme de communication de la part de la personne qui les manifeste
L’autisme & Les troubles du comportement
Trois formes essentielles
Vis à vis de la personne elle-même
Vis à vis d’un tiers : famille, proches, camarades, éducateurs, enseignants
Par la destruction de biens divers.
L’autisme & Les troubles du comportement
Quelques difficultés sous-jacentes
o Un déficit de compréhension (communication réceptive)
o Un déficit de communication expressive
o Un manque de compréhension de l’environnement
o Un manque d’activité
o Des facteurs organiques, psychologiques.
L’autisme & Les troubles du comportement
Priorité à la prévention • Accroître la compréhension de
l’environnement,
• Apprendre à occuper ces temps libres,
• Augmenter les capacités de communication,
• Augmenter les repères temps, la prévisibilité des événements,
• Proposer des activités adaptées à son niveau de compétence (réussites, émergences).
L’autisme & Les troubles du comportement
En début de trouble penser à ….
Simplifier l’ exercice proposé si la personne est en difficulté
Diminuer la quantité de matériel à disposition
L’aider à organiser le matériel placé devant elle (gauche – droite)
Diminuer et essayer de supprimer les stimulations de l’environnement potentiellement gênantes, (bruits, reflets …)
L’autisme & Les troubles du comportement
Et surtout à …. Diminuer impérativement et
systématiquement la quantité de langage utilisée,
Adapter votre communication en simplifiant vos consignes
et préférer des indices visuels et / ou des gestes : plus clair, plus concret.
L’autisme & Les troubles du comportement
Quelques techniques de gestion
Le Temps mort ou « Time out »
Éloigner temporairement la personne d’un environnement qui lui est plaisant lorsqu’elle a un comportement agressif.
La sur - compensationDemander à la personne qui a eu un comportement
difficile d’aller au-delà de la réparation des conséquences.
L’autisme & Les troubles du comportement
Quelques techniques Détourner l’attention
Essayer de proposer une activité qu’aime le résidant et surtout essayer de centrer son attention sur cette activité afin de lui faire « oublier » son trouble du comportement.
Distribution sélective d’attention
Consiste à ignorer (lorsque possible) un comportement inapproprié et à porter attention à un comportement approprié en le spécifiant.
L’autisme & Les troubles du comportement
Quelques techniques
Participation émotiveManifester de l’intérêt pour l’activité que l’adulte
est en train de produire (et lui venir en aide au besoin) aura un effet calmant sur lui.
Emploi d’un signal d’arrêtDonner une consigne claire et ferme au résidant de
type « stop! » ou « non! » en y ajoutant un indice visuel comme le plat de la main.
L’autisme & Les troubles du comportement
Quelques techniques Relaxation ou activité physique
Favoriser les promenades, le sport, les randonnées en extérieur afin qu’il puisse se dépenser et entraîner la libération d’endorphines.
Retrait provisoire du contexte
Retirer temporairement la personne de l’environnement qui génère le trouble du cpt mais dont on n’identifie pas immédiatement la cause.
L’autisme & Les troubles du comportement
Conclusion• Toujours conserver une attitude positive et
valorisante.
• Procéder à une analyse de la situation a posteriori et mettre en place les adaptations nécessaires.
• Les interventions de fond ou à long terme ont un effet global sur les troubles du comportement et doivent être privilégiées.
L’autisme & Les troubles du comportement
suite conclusion Ces techniques permettent la réduction
de 80% des troubles du comportement chez les personnes autistes.
Pour les autres…il reste à en chercher la ou les fonctions en se basant sur les théories de l’apprentissage
Afin de développer des programmes d’intervention spécifiques
Les fonctions des problèmes de
comportements
Les fonctions des problèmes de cpt
Introduction L’A.B.A se base sur les théories de
l’apprentissage pour développer des traitements comportementaux
Ces théories dites comportementales peuvent être utilisées indépendamment de l’ABA
Elles l’étaient notamment dans le modèle TEACCH
Les fonctions des problèmes de cpt
IntroductionElles peuvent être utilisées pour faire
disparaître des comportements-problèmes, en apprendre de nouveaux, augmenter ceux déjà présents.
Une réelle intervention pour faire diminuer les comportements-problèmes sera basée sur la recherche des raisons qui engendrent ces comportements.
Les fonctions des problèmes de cpt
Introduction
Pourquoi ces comportements problèmes sont-ils là?
Quelles sont leur(s) fonction(s) ?
On peut les synthétiser en deux types : ObtenirEviter
Les fonctions des problèmes de cpt
pourquoi sont-ils là? OBTENIR des événements désirables(1) Obtenir des Stimuli internes : Balancements, dégagement d’endorphine,
stimulation visuelle
(2) Obtenir des Stimuli externes (a) de l’Attention : Sourires, étreintes, surprise, regards sévères, réprimandes
(b) des Objets / Activités : nourriture, activité préférée, argent.
Les fonctions des problèmes de cpt
pourquoi sont-ils là? EVITER des événements indésirables (1) Eviter ou échapper à des stimuli internes :
douleur, irritation de la peau, faim
(2) Eviter ou échapper à des stimuli externes
(a) l’Attention : sourires, étreintes, surprise, réprimandes
(b) Objets / Activités : taches difficiles, changements de routine, interruption d’une activité préférée
Les fonctions des problèmes de cpt
des exempleso Une personne peut se frapper pour obtenir du
caféo Elle peut mordre un tiers pour éviter un mal
de têteo Elle peut crier pour échapper à une activité
perçue comme désagréable
Il convient donc de rechercher la ou les fonctions du comportement problème, à quoi il peut bien servir ce comportement pour cette personne.
Les fonctions des problèmes de cpt
l’analyse fonctionnelle Un comportement peut avoir plusieurs
fonctions pour une même personne
Ainsi taper la tête peut vouloir dire : « j’ai mal à la tête », « je veux attirer l’attention », ou « cela me fait du bien ».
Pour une même fonction « attirer l’attention » la personne peut aussi développer 3 comportements différents : « se taper la tête », « taper notre tête » et « crier ».
Les fonctions des problèmes de cpt
interventionOn va recueillir des données à l’aide de
questionnaires ou par l’intermédiaire d’outils d’observation des cpts
Sur la base de cette identification des fonctions, on peut développer des interventions selon 3 facettes :
(1) La structuration de l’environnement
(2) Le développement de compétences alternatives aux cpts problèmes
Les fonctions des problèmes de cpt
Intervention
(3) L’aménagement des conséquences aux comportements. C’est à dire ce qui se passe passe juste après nos réactions par exemple.
Il s’agit de renforcer l’émergence des cpts appropriés censés remplacer les cpts problématiques habituellement produits à ces moments-là.
Les fonctions des problèmes de cpt
Conclusion- Nous avons vu aujourd’hui les théories de
l’apprentissage appliquées à l’analyse des comportements problèmes chez des personnes avec autisme ou pas.
- Il est possible avec ces mêmes théories de mettre en place des interventions spécifiques afin d’apprendre et / ou d’augmenter des comportements chez n’importe quelles personnes…
Bibliographie
Bibliographie
• -ARAPI – UNAPEI (2007). L’autisme où en est-on aujourd’hui ? Les guides de l’UNAPEI.
• - BEAUGERIE-PERROT, A. & LELORD, G. (1991). Intégration scolaire et autisme. PUF.
• - GRAY, C. (1993). Apprivoiser la jungle de la cours de récréation. Editions Futur Horizon.
• - JORDAN, R. & POWELL, S. (1997). Les enfants autistes les comprendre, les intégrer à l’école. Editions Masson.
Bibliographie
• - PEETERS, T. (1990). L’autisme de la compréhension à l’intervention. Editions Dunod.
• - ROGE, B. (2003). Autisme : comprendre & agir. Editions Dunod.
• - SCHOPLER, E. LANSING, M. & WATERS. (1993). Activités d’enseignements pour enfants autistes. Editions Masson.
• - VERMEULEN, Peter (2005) Comment pense une personne autiste ? Editions Dunod
Lien Internet
Autisme France Diffusion (A.F.D.)
http://autismediffusion.free.fr