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Les acvités économiques de producon et de services influent fortement sur le fonconnement des territoires et la vitalité des centres-bourgs et centre-villes, contribuant à l'arficialisaon des sols. Pourtant, les réflexions existantes, qui traitent de la densité ou de la ville des courtes distances, portent essenellement sur l'habitat et sur le mainen du commerce de proximité. Par ailleurs, les besoins immobiliers des entreprises sont en perpétuelle évoluon. La montée en puissance de l'impression 3D replace la pete producon au coeur de centre-urbain. Le développement du e-commerce, du télétravail et la créaon de start-up créent une demande nouvelle et différente pour de l'immobilier et des locaux d’acvités, parfois partagés, parfois loin des grandes aggloméraons ou encore à domicile. Si, à l’échelle territoriale, les aggloméraons restent le lieu privilégié de localisaon de l'emploi, on observe, au sein de celles-ci, un affaiblissement des villes-centres au profit de l'espace périurbain. Ce mouvement de desserrement s’observe également à l'échelle des villes moyennes et des bourgs avec pour conséquence la créaon d'une polarité concurrente du centre historique. Cee redistribuon spaale entraîne dans son sillage celles des commerces de proximité et des services du quodien, accentuant encore le phénomène de dévitalisaon. Ce mouvement de desserrement peut s'expliquer par une évoluon du besoin de certaines entreprises en termes d'accessibilité rouère ou de surface par exemple. Néanmoins, il est également le résultat de choix poliques qui ont accompagné et favorisé ce mouvement. Quelle que soit l’entreprise ciblée (filière économique, stade d'évoluon, taille), les poliques d'aménagement, comme celles de développement économique, tendent à privilégier la zone d'acvité « périphérique », y compris en subvenonnant le foncier, au détriment des autres localisaons possibles. Cet écart entre la diversité des besoins et l'unicité de la réponse publique s'accentue encore plus avec la montée en puissance de nouveaux besoins liés au numérique, au télétravail, à l'impression 3D, etc. © MW architecture Avant propos La localisaon des entreprises est un enjeu significaf aussi bien du point de vue économique que de l'aménagement du territoire. La localisaon des entreprises affecte indubitablement les dynamiques territoriales et les structures urbaines. Elles sont en parculier un puissant générateur de flux de personnes et de biens. Par ailleurs, l'implantaon d'une entreprise condionne en pare son réseau et ses interacons avec ses fournisseurs, clients et salariés, ainsi que son image.

Avant propos - Ministère de la Transition écologique et ... · La montée en puissance de l'impression 3D replace la petite production au coeur de centre-urbain. Le développement

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Les activités économiques de production et de services influent fortement sur le fonctionnement des territoireset la vitalité des centres-bourgs et centre-villes, contribuant à l'artificialisation des sols. Pourtant, les réflexionsexistantes, qui traitent de la densité ou de la ville des courtes distances, portent essentiellement sur l'habitat etsur le maintien du commerce de proximité. Par ailleurs, les besoins immobiliers des entreprises sont enperpétuelle évolution.La montée en puissance de l'impression 3D replace la petite production au coeur de centre-urbain. Ledéveloppement du e-commerce, du télétravail et la création de start-up créent une demande nouvelle etdifférente pour de l'immobilier et des locaux d’activités, parfois partagés, parfois loin des grandes agglomérationsou encore à domicile.

Si, à l’échelle territoriale, les agglomérations restent le lieu privilégié de localisation de l'emploi, on observe, au sein de celles-ci, un affaiblissement des villes-centres au profit de l'espace périurbain. Ce mouvement de desserrement s’observe également à l'échelle des villes moyennes et des bourgs avec pour conséquence la création d'une polarité concurrente du centre historique. Cette redistribution spatiale entraîne dans son sillage celles des commerces de proximité et des services du quotidien, accentuant encore le phénomène de dévitalisation.

Ce mouvement de desserrement peut s'expliquer par une évolution du besoin de certaines entreprises en termes d'accessibilité routière ou de surface par exemple. Néanmoins, il est également le résultat de choix politiques qui ont accompagné et favorisé ce mouvement. Quelle que soit l’entreprise ciblée (filière économique, stade d'évolution, taille), les politiques d'aménagement, comme celles de développement économique, tendent à privilégier la zone d'activité « périphérique », y compris en subventionnant le foncier, au détriment des autres localisations possibles. Cet écart entre la diversité des besoins et l'unicité de la réponse publique s'accentue encore plus avec la montée en puissance de nouveaux besoins liés au numérique, au télétravail, à l'impression 3D, etc.

© MW architecture

Avant propos

La localisation des entreprises est un enjeu significatif aussi bien du point de vue économique que de l'aménagement du territoire. La localisation des entreprises affecte indubitablement les dynamiques territoriales et les structures urbaines. Elles sont en particulier un puissant générateur de flux de personnes et de biens. Par ailleurs, l'implantation d'une entreprise conditionne en partie son réseau et ses interactions avec ses fournisseurs, clients et salariés, ainsi que son image.

Partant de ces constats et en complément de travaux menés sur l’optimisation des zones d’activités, cettematinée organisée par La DREAL pays de la Loire, a abordé les enjeux et conditions du maintien d'activitéséconomiques, de production et de service, dans la ville ou le bourg, ainsi que les évolutions et rupturesémergents du fait du numérique.

Les politiques d'aménagement, comme celle du développement économique, tendent actuellement àprivilégier la zone d'activités « périphérique », y compris en subventionnant le foncier, au détriment des autreslocalisations possibles, quelle que soit le type d’entreprise (petite entreprise de production, PME de l'économiecréative, service aux particuliers, entreprises en phase de création, entreprise mixant production et lieud'exposition, etc.).

Ce systématisme a éclipsé les autres leviers de développement économique que sont notammentl'animation économique ou le maintien d'une offre locative de qualité. Certains artisans ont par exemple desdifficultés à conserver un local en centre-ville, là où se trouve leur clientèle. Dans le même temps, il a contribuéà la dévitalisation de certains centres-bourgs. Avec la relocalisation des activités à l'écart des bourgs, les fluxgénérés par ces activités ne participent plus à la vitalité des commerces de proximité.

Dans une perspective de développement territorial durable, l'enjeu est de sortir de cette situation où unseul produit cherche à répondre à la diversité croissante de besoins des entreprises et des enjeux descollectivités. L’objectif est de diversifier l’offre et le périmètre d’intervention des collectivités. Cettediversification passe par de nouvelles stratégies d’offre (foncière/mobilière, vente/location) et de localisation(zone industrielle isolée, pôle d'activité en continuité du tissu urbain, pôle d'activité intégré dans le tissu urbain,activité dispersée dans tissu urbain…).

Matinée organisée par la DREAL Pays de Loire, avec la collaboration du Cerema

Retrouvez les diaporamas de la journée sur le site de la DREAL Pays de la Loirehttp://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-activites-economiques-au-coeur-des-villes-et-

a3902.html

Rappel des présentations

Maintenir un tissu économique dans la ville et le bourg, quels atouts ?pour les territoires pour les entreprises

Le maintien de commerces dans la ville ou le bourg est communément admis et même souhaité. Ce n'est, par contre, pas intuitivement le cas des activités économiques de production et de services (artisans, petites unités de production, tertiaire, etc.) souvent perçues uniquement comme une source de nuisances.Pourtant, les bénéfices d'une telle politique peuvent être nombreux :

LA REVITALISATION DES CENTRES BOURG/VILLES

Les importants flux générés (employés, clients et fournisseurs), au-delà d'être une source de nuisances, participent largement à la vitalité des commerces.

LA MUTUALISATION DE SERVICES COLLECTIFS

Le maintien d'activités économiques permet plus facilement d'atteindre une masse critique d'usagers pour rentabiliser des équipements collectifs (haut débit, réseau de chaleur, garderie, service de restauration, etc.).

LE SOUTIEN AUX ENTREPRISES DISPERSEES SUR LE TERRITOIRE

Cela invite à considérer les besoins de fonctionnement quotidien des entreprises implantés dans des tissus mixtes, qui sont encore nombreuses.

LA SECURITE URBAINE

La mixité des fonctions assure une vie urbaine tout au long de la journée. Cela permet d'assurer une présence humaine permanente, gage d'un cadre de vie plus sûr.

LA CONTRIBUTION A L'EGALITE SOCIALE

L'intégration des activités dans le tissu urbain ou en proximité immédiate favorise un accès à l’emploi pour tous, quelque soit son mode de transport : en vélo, à pied ou en transport collectif efficace.

LA RECONQUÊTE DES FRICHES INDUSTRIELLES

Le maintien de la vocation économique des friches peut aller dans le sens d'une utilisation rationnelle de leur réemploi : dépollution moindre, réaménagements progressifs, etc.

L'OPTIMISATION DE TOUTES LES SURFACES DISPONIBLES

Par rapport à un usage résidentiel, un usage économique s'adapte plus facilement à des configurations urbaines contraintes : rez-de-chaussée, front de rue bruyant, orientation Nord, etc.

Les politiques publiques en matière d'aménagement ou de développement ont, au fil du temps, octroyé un avantage concurrentiel à la Zone d’Activités économiques (ZAE) par rapport aux autres implantations.Pourtant une implantation dans la ville ou le bourg peut s'avérer pertinente, et souhaitée, pour certaines entreprises au cours de leur parcours résidentiel et en fonction de leur filières ou de leur stade de développement :

DANS LES COEURS D'AGGLOMERATION

Les filières économiques qui doivent réunir sur un même lieu des fonctions d’accueil, d'atelier, d'exposition ou encore de stockage peuvent tirer avantage d'une implantation dans la ville ou le bourg malgré les contraintes. Les sociétés de services à la personne et notamment les artisans rejetés du tissu aggloméré vers des zones périphériques, se retrouvent ainsi éloignées d'une partie de leur clientèle et reléguées derrière des structures plus importantes dont la visibilité (via la publicité) est plus forte. Cela peut également contraindre leurs déplacements quotidiens vers leurs lieux d'intervention.

EN DEBUT DE PARCOURS

Pour les entreprises en phase de création ou de développement, l'absence d'alternatives à l'acquisition d'un foncier à bâtir ou bâti, inhérente au modèle français des ZAE, peut devenir une contrainte à un stade où le besoin en liquidités devrait s'orienter en priorité vers l'investissement productif. Elles sont ainsi à la recherche d'un offre locative proche de lieux d'habitation.

POUR SE CONSTRUIRE UNE IMAGE DE MARQUE OU PAR MODE DE VIE

Le développement de l'économie numérique ou créative, de l'économie sociale et solidaire, du télétravail ou encore des espaces de coworking, fait évoluer les besoins des entreprises. Par conviction ou image de marque, une entreprise cherche à rester en centre-ville ou centre-bourg.

Saint Chamond : Novaciérie(42 – 35 300 habitants)

Sur le site Giat à Saint Chamond (42), qui abrite encore des entreprises d'usinage industriel, le choix a été fait, en cohérence avec la démarche de Saint Étienne Métropole, de ne plus chercher à transférer ces lieux de production, avec le risque qu’ils se délocalisent, mais au contraire de les revendiquer au cœur de la cité.

Et en pratique ?

© Comte-Vollenweider

Cité artisanale de Valbonnes (06 -13000 habitants)

La commune de Valbonne Sophia Antipolis a eu la volonté de maintenir sur son territoire contraint des artisans qui ne trouvaient pas d'offre adaptée et abordable. Le bâtiment sur cour conçue par l'agence Comte et Vollenweider vise ainsi à proposer un cadre fonctionnel tout préservant les riverains immédiats des éventuelles nuisances.

Agence de développement pour la province de Liège (Belgique – 197 000 habitants)

La SPI a créé à la fin des années 90 le concept d’îlot d’entreprises. Il se définit comme une zone d’activités économiques englobée dans un quartier d’habitat rural ou urbain. L'objectif est de cesser de systématiquement pousser les entreprises en périphérie, loin des lieux de vie des travailleurs. Les sociétés générant des nuisances (bruit, odeurs, charroi/circulation, etc…) en sont exclues.

Sillé le Guillaume(72 – 2300 habitants)

La commune de Sillé Le Guillaume a réhabilité l’ ancien site artisanal de l’Imprimerie DESLANDES, berceau de la carte postale. Le Télécentre « l’Imprimerie » est un bâtiment dédié à l’activité tertiaire accueillant 9 entreprises. Il se situe au cœur de la ville et proche de la gare,offrant des espaces modernes et équipés à proximité des axes de communication.

Leviers de la collectivité pour maintenir et renouveler une offre alternative

Dans une perspective de développement territorial durable et pour sortir de la situation où un seul produit cherche à répondre à la diversité de besoins des entreprises, l'enjeu est de diversifier l’offre et le périmètre d’intervention des collectivités. Cette diversification passe par de nouvelles stratégies d’offre (foncière/mobilière, vente/location) et de localisation (zone industrielle isolée, pôle d'activité en continuité/intégré au tissu urbain, activité dispersée dans tissu urbain…).

Pour atteindre cet objectif, le secteur public peut agir sur :

- l'offre immobilière et foncière de seconde main afin de la rendre visible (référencement) et attractive (aide technique ou financière pour la renouveler) ;

- l'animation des réseaux d'entreprises afin de remplacer la proximité géographique par une proximité organisationnelle ;

- les aménagements de voirie ou la desserte en haut débit afin de faciliter le fonctionnement quotidien ;

- la préservation de la destination économique des sites historiques (acquisition foncière ou zonage économique dans le document d'urbanisme) ;

- l'adoption dans le règlement d'urbanisme ou les projets d'aménagement de règles adaptées (retrait sur voirie, hauteur, gabarit, etc.) ;

- les choix d'implantation des structures publiques d’accueil des entreprises (hôtels ou pépinières d'entreprises).

- la restriction des implantations, dans les ZAE publiques, aux seules entreprises (filières ou stade d'évolution) qui génèrent des nuisances trop importantes (bruit, odeur, circulation, risque) pour être implantées en voisinage d'habitations.

Dans tous les cas, une telle politique doit s'inscrire dans le cadre d'une démarche territoriale coordonnée (PLUi et SCOT) afin de limiter la concurrence entre collectivités d'un même bassin de vie.

L’essentiel

CONTACTS

DREAL :[email protected]

CEREMA :[email protected]

Agnè[email protected]

POUR ALLER PLUS LOIN

Le rapport de synthèse, disponible sur le site de la DREAL des Pays de la Loire, permet d'approfondir chacun des points évoqués ici. Vous trouvez également une synthèse sur les critères d'implantation des entreprises ainsi que plusieurs monographies des collectivités étudiées à partir du prisme de la localisation des activités économiques et de leur parcours résidentiel :

http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/implantation-des-activites-economiques-a2389.html

PRODUCTIONS ASSOCIEES

Ce travail a été engagé sous l'égide de la DREAL Pays de la Loire, en partenariat avec les cinq DDT/DDTM de Loire Atlantique, Maine et Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée. Réalisé par le CEREMA, il fait suite et complète une première étude, réalisée en partenariat avec l'Institut d’Économie et de Management de Nantes, sur les besoins des entreprise en termes de localisation.