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COMPTE-RENDU D’ATELIER 15 JUIN 2012

Avons-nous besoin d’infolabs ?

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Compte-rendu de l'atelier "Avons-nous besoin d'Infolab ?", qui s'est déroulé le 15 juin, au 104, pendant Futur en Seine. Organisé par la FING, programmes Open Data et Innovation DemocraTIC

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COMPTE-RENDU D’ATELIER 15 JUIN 2012

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SOMMAIRE

1 – Pourquoi ce sujet ?

2 – Qu’est-ce que l’InfoLab désigne ?

3 - Les différents niveaux de médiation identifiés

4 – Cartographie de dispositifs existants

5 – Quatre scénarios/situation d’usages imaginés par les participants

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1 - POURQUOI CE SUJET…… ?

Nous vivons dans un monde de données, entourés de données, qui parfois nous concernent directement, parfois pas du tout. Et ce, premièrement sans en avoir même conscience, deuxièmement sans avoir les compétences nécessaires à la compréhension, l'analyse, la collecte, la manipulation de données, etc.

Quelles sont ces données ? Par exemple : •  Les données du web : le web est un éco-système de base de données interconnectées, où les données se développent de manière exponentielle (linked data). Une grosse partie de ces données est produite par les traces d'usages sur le web, et les contenus postés (web2).

•  Les données produites par les usages de tous nos "devices" : téléphone, box, équipement électroménager : tous ces équipements génèrent de la donnée, le plus souvent récupérée directement par les fournisseurs de services, les opérateurs, et ne transitant même pas par l'usager (qui ne sait même pas que ces données là existent, et disent tant de choses sur lui).

•  Les données publiques, ouvertes de plus en plus par les acteurs publics (et par quelques acteurs privés) : données produites dans le cadre des activités de service public, et qui concernent les territoires, les habitants, etc.

•  Les données prédictives : les données produites par l'analyse, l'anticipation, la projection à partir des annonces de co-voiturage, le site arrive à produire des données prédictives du trafic - façon "bison futé").

•  Les données personnelles : toutes les données produites par les usages, et par la consommation (données bancaires, données de consommation énergétique au domicile, d'usages des téléphones, données de consommation au supermarché, etc.). Des données qui en disent long sur les usagers, et que les usagers ne possèdent pas tout. Cela alimente le profiling, le marketing ciblé, etc.

Malgré l'ampleur du développement des données, peu de personnes se préoccupent aujourd'hui des "médiations" nécessaires aux individus pour exercer leur pouvoir de maîtrise et de décisions.

=> L'atelier "Avons-nous besoin d'Infolabs ?" s'est donné pour objectif d'approfondir les besoins potentiels de médiation.

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2 – QU’EST-CE QU’ON ENTEND PAR « INFOLAB » ?

Lire l’article collectif : http://www.internetactu.net/2012/05/15/avons-nous-besoin-dinfo-labs/ A ce stade de la réflexion, nous désignons par InfoLabs Des moyens – outils – médiations, - à la fois techniques – humains – espaces-lieux, - accessibles et structurés de manière à ce que les acteurs puissent être en capacitéde s’en saisir et d’agir par eux-mêmes, - de façon individuelle ou collective. C’est-à-dire de :

- (co-)produire des données ; - (ré-)utiliser des données et les transformer en informations utiles.

3 – AUTOUR DE LA PRODUCTION – RÉUTILISATION - MANIPULATION DE DONNÉES, QUELS SONT LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE MEDIATION NECESSAIRES ?

-  Sensibiliser aux enjeux de l’Open Data et faire connaître les jeux de données de disponibles ; -  Identifier des données ; -  Identifier les sources, savoir les analyser, les comprendre ; -  Savoir collecter des données, les nettoyer, les agréger ; -  Savoir analyser des jeux de données, trouver les congruences, les recoupements, et savoir analyser des croisements de données => statisticiens, analystes ; -  Savoir réaliser des infographies, datavisualisation ; -  Apprendre à décrypter des images, des graphes.

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4 – CARTOGRAPHIE DES DISPOSITIFS DE MÉDIATION EXISTANTS

Un certain nombre de dispositifs existent aujourd’hui, qui proposent des formes de médiation multiples (à la fois dans le champ de la production et de la réutilisation de données) : - soit durable, soit éphémère, soit ponctuel ; -  soit en présentiel, soit en distanciel ; -  soit de manière gratuite, soit de manière commerciale ; -  portés par des acteurs publics, ou privés, ou associatifs, ou acteurs de la recherche ; -  à destination d’individus, de collectifs, d’entreprises… ; -  proposant la manipulation de données publiques, privées, personnelles, ouvertes, API, ou « fermées ».

Voir la cartographie suivante. Cette liste n’est pas exhaustive, et peut être complétée, commentée : sur le réseau social de la FING

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5 – DES SCÉNARIOS/ SITUATIONS D’USAGE POSSIBLES

Voici quelques idées, avancées par les participants, de situations d’utilisation des données. Celles-ci nécessitent toutes des formes de médiation : soit de l’ordre de l’outil, soit des médiations humaines (de compétences, d’expertise, etc.).

•  Outil de visualisation et d’analyse des données relatives aux subventions attribuées par les acteurs publics aux associations, ou aux dotations des conseils de quartier ;

•  Dans le cadre de projets urbains : pour organiser la concertation entre acteurs publics, privés et habitants ;

•  Autour des données électorales : pouvoir analyser soi-même des résultats électoraux en recoupant des données, en en croisant (par exemple avec des données sociaux-économiques, etc.) ;

•  Outil de visualisation de la fréquentation des lieux publics et ainsi pouvoir mieux décider à quelle piscine on va, à quel moment, etc. ;

•  Travailler autour d’une éthique de la gestion de données : comment s’y prendre, à quoi faire attention, etc.

Ces médiations peuvent être éphémères, locales, ouvertes, liées à des projets, professionnelles, invitant au bricolage, etc.

4 situations d’usages ont été approfondies et développées.

1 - L’infolab comme outil de concertation dans un projet urbain.

2 – La « manufacture des données » : une fabrique d’opinion à disposition des citoyens

3 – Le « Data Label »

4 -

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S1 – L’INFOLAB : OUTIL DE CONCERTATION DANS UN PROJET URBAIN

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1/ Situation de départ : un projet de concertation est mis en place

Joséphin, habitant de Beaulieu, aperçoit sur son arrêt de bus habituel, une communication publique au sujet du projet d'installation d'un nouvel incinérateur de déchets dans le département. Une concertation avec les habitants est ouverte. Son premier sentiment est celui d’un refus net « Pas question d’avoir un incinérateur près de chez soi !». Puis il lit sur Internet toutes sortes d’informations, parfois contradictoires : les études sur le traitement des déchets sont nombreuses et présentent tantôt l'incinérateur comme une promesse énergétique, tantôt comme une catastrophe écologique de l'autre...

« Pourquoi un tel projet ? », « et mon avis à moi, il compte ? ». Assailli de doutes et de questions, et se sentant directement concerné, Joséphin décide de participer à la concertation.

2/ Découverte de l'infolab : un lieu de partage de données

Papa actif dans la vie de l'école de ses enfants, Joséphin sait qu'un des terrains repérés pour l'installation de l'incinérateur est très souvent fréquenté pour des classes vertes. Lors d’une réunion de concertation, les animateurs présentent aux habitants « L’infolab » : un outil mis à disposition, et agrégeant toutes les informations et les données relatives au territoire impacté, aux activités qui y sont menées. Tout le monde peut participer à alimenter en le dispositif en études, données brutes, informations, et faire valoir un point de vue. Ainsi, à côté des énormes rapports de consultants ou de controverses scientifiques, il aperçoit des données et des informations de tout type relatives à son territoire, publiées aussi bien par les acteurs publics, que par des associations locales, des habitants : •  une association de randonneurs a publié les cartes de leur itinéraires régulièrement empruntés… •  un groupe d'étudiant en biologie a partagé ses travaux sur la flore environnante du canton d'à-côté •  la gendarmerie a fourni des informations sur le réseau routier du territoire et les routes abandonnées. ... Il est très simple de publier soi-même des informations, des données, grâce à l’aide en ligne, très didactique (vérification des formats, conseils méthodo sur le renseignement des données, outils mis à disposition...) Mais il est aussi possible de venir avec lors des réunions « Discutez de vos données ».

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3/ De quoi s'agit-il ? : un outil favorisant la mise en débat et une vision enrichie d'un territoire

La plateforme de partage de données est mise en place par le prestataire de la concertation. Ce tiers-garant assure les conditions du bon déroulement des réunions publiques, l'équité des temps de paroles entre parties prenantes. Plus encore, la complexité autour du traitement des données impose un vrai travail d’accompagnement et de pédagogie. Les informations sont nettoyées, triées par thématiques, classées selon leur catégorie (géographique, statistique...), mélangées avec les contributions en ligne. Des graphiques et des cartes OSM sont générées petit à petit, avec les corrections de certains habitants. Cela permet à chaque contributeur de détailler et d’argumenter son point de vue.

Joséphin a travaillé préalablement avec cette équipe pour donner une datavisualisation dans le temps et dans l’espace du jeux de données qu’il possédait sur les activités des classes vertes les dix années précédentes. Lors d’une réunion « Discutez de vos données », proposées aux habitants, il a pu présenter en 15 min aux services techniques accompagnant le projet l’impact d’un tel projet sur les activités vertes des écoles primaires (obligation d’aller beaucoup plus loin, risques sanitaires, etc.).

Les productions sont récupérées par le prestataire et soumises aux experts génie civil du projet. Les discussions en ligne et des réunions informelles sont organisées entre habitants. Les arguments les plus polémiques bénéficient d'une exposition médiatique dans la presse locale. Le débat se poursuit intégrant toutes ces ressources qui donnent « à voir » les vécus de chacun.

4/ Apports et freins

•  Enrichissement du projet technique : les données partagées, crowdsourcées, apportent une vision plus fine du territoire. Ces « savoirs d'usage » peuvent servir d'indicateurs au maître d'ouvrage.

•  Enrichissement du débat : la donnée partagée, contextualisée et mise en regard avec d'autres données apportent des arguments supplémentaires. Les citoyens peuvent « peser » dans le débat.

•  Le problème de la prise en main de la donnée, surtout en «direct » demande la présence d'un expert.

•  En question : la neutralité de l’expert qui aide les habitants à publier leurs jeux de données, et à en construire une analyse argumentée.

Le problème de la qualité : comment garantir des données pertinentes et fiables ?

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S2 – « LA MANUFACTURE DES DONNÉES » : UNE FABRIQUE D’OPINION À DESTINATION DES HABITANTS

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1/ Situation de départ : une interrogation personnelle….

Jean, un citoyen vigilant et inquiet de l’évolution de l’Europe, cherche à se faire une opinion sur la crise économique, et à mieux comprendre les mécanismes de la monnaie et de la dette en Europe. La lecture de la presse ne lui permet pas de répondre complètement à ses interrogations, et il n’y trouve jamais les chiffres économiques / les données brutes, à partir desquelles il aimerait se forger une opinion personnelle. Son ambition est aussi d’alimenter son blog personnel, et de partager ses analyses. Mais avant de se lancer, il aimerait approfondir la question…

2/ Découverte de l'infolab « La Manufacture des données »

Plusieurs voies de médiation s’offrent à lui :

  Il décide d’aller dans un centre de documentation sur les affaires européennes. La Documentaliste lui présente toutes les coupures de presse, les études, les rapports que le Centre a collectés. Cela le documente, l’aide à y voir un peu plus clair, mais très vite il se rend compte que pour continuer à construire sa réflexion, et à convaincre d’autres personnes que lui, il lui faudra donner à voir des chiffres multiples, et de nouveaux rapports entre eux. Bref à construire une véritable démonstration. Or, s’il bloggue volontiers sur son temps libre, il n’est pas non plus étudiant, et ne peut pas y passer ses journées entières….  Il a découvert une start-up qui propose (aux acteurs publics, entreprises et même aux particuliers) des prestations d’analyses de données. Mais ne connaissant pas l’orientation politique ou idéologique de cette structure, il n’a pas confiance en cette forme de médiation. Il n’a pas l’argent non plus pour payer la prestation. Il y renonce.   Il va voir dans un espace de co-working, où il sait qu’on pourra l’aider à rentrer en contact avec des personnes ayant les compétences nécessaires, et qu’il n’a pas (développeur-statisticien, infographiste…). Mais il n’arrive à convaincre personne de répondre à sa demande : il ne s’agit pas d’un « projet professionnel ou d’un projet collectif » au sens fort du terme… Bien que ça puisse le devenir, pense-t-il…   Il va dans un EPN : les animateurs l’aident à développer des recherches sur le web pour identifier de nouveaux jeux de données que la Documentaliste n’avait pas référencé. Mais n’étant pas spécialistes du sujet, ils ne peuvent pas l’accompagner plus loin. C’est eux qui indiquent à Jean l’existence de la « Manufacture de données ».

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3/ De quoi s'agit-il ?

Ce dispositif rassemble des compétences diverses (analystes statisticiens, journalistes, développeurs, infographistes-designers). Ces personnes se structurent en petites équipes projet en fonction des demandes qui leur sont faites. Ils proposent 3 modes de travail possibles :

ð P1 : Construire un dossier de presse argumenté L’équipe fournit à l’usager des analyses déjà construites, par plusieurs bords « idéologiques ». Un peu à la façon des journalistes, et en allant un cran plus loin que les documentalistes, ils mettent en perspective les différents analyses identifiées, et aident l’usager à décrypter les sous-entendus idéologiques sous-jacents ;

ð P2 : Manipuler des données l’équipe collecte pour l’usager différents jeux de données : ils lui expliquent d’où viennent les données (explication sur les sources : qui sont les fournisseurs, quel présupposé cela peut-il induire, etc.) ; ce qui les caractérise (panel concerné, durée, récurrence, périmètre, etc.) ; ils livrent quelques infos graphies primaires (graphiques, etc.). L’usager, à partir de ces matériaux, doit encore analyser les informations, et construire ses analyses.

ð P3 : Devenir rédac chef ! c’est le parcours que choisit Jean L’équipe l’accompagne sur un temps limité (3 fois 3 heures), pour analyser les matériaux disponibles récoltés par eux et par lui. Jean devient, le temps du projet, une sorte de « rédacteur en chef », disposant d’une équipe à son service. Et il construit ainsi son propre « dossier de presse personnel » sur la problématique.

4/ Apports et freins

•  Modèle économique de ce dispositif : •  modèle associatif citoyen fonctionnant par bénévolat, par échanges de compétences •  modèle mixte : subventionné et faisant peu payé les prestations aux citoyens, mais faisant payé plus chers les entreprises ou les organisations ; •  modèle variable selon la prestation fournie (possibilité 1, 2 ou 3).

•  Peut-on normer la recherche d’informations et le temps de construction d’une réflexion ?

• Qui cela intéressera-t-il au-delà des étudiants et des catégories intellectuelles ++ ?

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S3 – « LE DATA LABEL » : pour des données de qualité

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1/ Situation de départ

Léa se déplace en vélo dans sa ville pour ses parcours maison-travail mais également pour ses parcours personnels. Elle souhaite bénéficier d’informations fiables s sur la géolocalisation des arceaux de stationnement dans sa ville. Pour l’instant ces informations ne sont disponibles nulle part…. Elle contacte les services de la Voirie de la Ville. Un agent public la renvoie vers des fichiers pdf en ligne qui indiquent les différents points de localisation. Il lui explique qu’elle peut trouver quelques informations complémentaires sur la plateforme de données ouvertes que la Ville a ouvert depuis peu. Rien n’est proposé en revanche en matière de datavisualisation des données liées aux mobilités douces, car les jeux de données fournis par l’opérateur de transport sont incomplets. Le contrat passé avec eux s’étalant sur plus de 5 années encore, il n’est pas possible d’envisager autre chose… Faute de mieux, l’agent la met en contact avec deux associations “Vélos Citoyens” et DataLabel.

En consultant la plateforme de données, Léa s’aperçoit rapidement que les données ne sont pas homogènes selon les quartiers de la ville. C’est un chantier gigantesque 1) que de devoir compulser des fichiers de natures différentes : excel, pdf. ; 2) de combler les données manquantes des différents quartiers.

2/ Découverte de l’InfoLab “Data Label”

Léa prend contact avec les deux associations. - L’association « Les Vélos citoyens » lui explique qu’ils sont en train d’élaborer une cartographie des pistes cyclables dans la ville. Mais ils ne veulent pas ouvrir leurs données au grand public car elles sont de nature très diverses, dépassent la simple cartographie des pistes, et ne sont pas suffisamment fiables, d’après eux. Pour passer à l’échelle, il faudrait que la co-production de données soit beaucoup plus importante.

- Léa rencontre ensuite l’InfoLab “DATA LABEL” : une association réunissant des activistes du partage des données : citoyens, agents de collectivités territoriales, animateur du DATA LABEL, bénévoles numériques. Les membres du DATA LABEL vérifient les jeux de données en notant leur niveau d’exhaustivité et d’interopérabilité. Ils lancent régulièrement des appels à contribution ou enrichissement, pour croiser les données officielles avec des données issues du terrain.

Léa comprend que la consolidation, le partage et la publication des données liées aux mobilités douces passeront par le travail en commun de ces différents acteurs : la Ville, l’association Vélos Citoyens, et le DataLabel. Elle décide de les mettre en contact et de devenir bénévole au sein du DataLabel.

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3/ De quoi s'agit-il ?

Le collectif DataLabel joue un rôle d’agrégateur et de facilitateur.

Agrégateur car il réunit dans le cadre de ses actions des acteurs publics, associatifs, privés, et des bénévoles citoyens pour travailler à une plus grande qualité des données.

Facilitateur car les bénévoles vérifient les jeux de données versés, les mettent dans un format standart et ouvert permettant leur réutilisation et leur croisement avec d’autres données.

Les collectivités jouent le jeu d’indiquer un niveau de qualité et de fiabilité des données à la source. DATALABEL participe à faire augmenter la qualité (richesse, mise jour) des jeux de données.

Outre son réseau de bénévoles, la force du collectif DATA LABEL est de mobiliser des communautés pour aller vérifier les données ou les enrichir (cartoparties, opération de crowdsourcing, etc.).

Le collectif DataLabel joue le jeu de reverser les jeux de données travaillé et vérifié (mais non exhaustif), sur la plateforme publique, en lui attribuant un label. Celui-ci indique le degré de vérification, de remaniement, d’enrichissement pra crowdsourcing, …

Ayant participé au processus de labellisation, Léa a ainsi pu convaincre et aider l’association à alimenter une carte « Vélos citoyen », via Open Street Map.

4/ Apports et freins

Les apports:

-  répondre au hyatus entre les sachants et les autres, l’association DataLabel permet d’inclure différents acteurs et ainsi d’ouvrir l’Open Data à des néophytes.

-  apparition du bénévole numérique qui viendrait compulser des fichiers numériques mais on peut imaginer associer des collectifs de marcheurs qui au cours de leurs sorties vérifieraient des jeux de données…

-  La maîtrise des données par les collectivités territoriales est une demande forte. La labellisation conjointe entre les collectivités et la société civile permet une transparence dans leur construction et donc une appropriation, ainsi qu’un enrichissement. Cette étape permet à deux acteurs de se connaître et de mesurer les contraintes de chacun. Cela peut être le point de départ de nouvelles coopérations.

Les freins :

-  la difficulté de constituer des collectifs de citoyens suffisamment nombreux, compétents pour échapper aux « professionnels » de la participation

-  la prise en main des données demande un niveau expert pour son analyse, sa manipulation

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S4 – « L’atelier de données ouvertes »

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1/ Situation de départ

Julien, un data journaliste en herbe, souhaite se faire connaître par une publication qui attire l’attention. Il a l’idée de publier un article à la fois pédagogique et accrocheur sur les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur dans le monde. Il décide pour cela d’aller rencontrer l’UNICEF et de les convaincre de lui donner accès à des jeux de données sur l’éducation, complétant celles trouvées sur le site de l’OCDE et de la Banque mondiale. L’UNICEF est partant, sous la condition d’interpeller suffisamment le lecteur. Julien se rend compte qu’il lui faudra manier le texte et les images pour être percutant. La datavisualisation lui apparaît le moyen idéal pour faciliter la diffusion des analyses chiffrées, et accroître l’effet sur le lecteur. Ses compétences graphiques sont limitées, mais il sait que la Ville regorge de graphistes indépendants. La semaine prochaine se tiendra justement un « data-Apero » auquel il décide de se rendre.

Il y découvre avec surprise un espace partagé de compétences dédié à la manipulation de données, appelé « Atelier de données ». Concrètement, lors du data-Apéro, cela prend d’abord la forme d’un poster avec deux colonnes affichant - je cherche et je propose. Via un Qrcode, les participants accèdent à l’espace vivier de compétences, au site web et aux conservations twitter. Julien pénètre alors dans « la communauté ».

2/ Constitution d’un infolab éphémère

Un designer de services et un programmeur se sont signalés comme étant disponibles pour des collaborations de data-visualisation. Après une première rencontre, et des envies communes, ils décident d’informer « l’Atelier de données » et l’UNICEF qu’ils vont organiser ensemble un workshop éphémère, ouvert à des participants externes éventuels. D’autres participants pourront venir se greffer, cela décuplera les forces. Les projets seront publiés en licence Creative Commons.

L’UNICEF comprend alors la force de frappe possible autour de ce projet, et décide de soutenir le workshop en finançant les meilleurs datavisualisations. L’Atelier leur propose un espace de coworking adhoc pour accueillir la rencontre. La fonction agenda du site permet de diffuser cette information et de faire connaitre au réseau le projet sous-jacent. Le sujet a attiré l’attention d’un groupe de lycéens de la ville qui souhaitent relayer l’initiative sur leur journal interne.

Cela a fait effet boule-de-neige, et la presse locale s’y est intéressée à son tour. Julien réussit ainsi à construire une datavisualisation, accompagné d’un dossier d’analyse, qui trouve des échos multiples : presse locale, réseau UNICEF, journal du lycée, etc.

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3/ De quoi s'agit-il ?

L’Atelier de données constitue avant tout une dynamique collaborative. Il crée du lien en réseau, en mettant en relation les compétences les unes avec les autres, favorise les rencontres entre des personnes, des ressources, et permet de croiser les idées.

Il s’incarne comme un canal d’information partagé. Du poster au site internet le dispositif de l’atelier favorise la communication et la collaboration offlin entre les différents acteurs. Mais il initie aussi des rencontres physiques, en lien avec un réseau de partenaires d’espaces de co-working. Le dispositif tisse des liens entre la rencontre et le réseau physique et virtuel.

Il favoriser l’émergence d’infolab éphémère.

Le dispositif « Atelier de données » est animé spontanément par la communauté. Il ne nécessite pas d’animateur particulier. En revanche il prend appui sur des formats de rencontres déjà existants : DataApéro, CAféCarrefour, Hackaton, BarCamp

4/ Apports et freins

Apports : • Ce dispositif « léger », réunit une certaine communauté d’acteurs, prêts à s’investir dans des projets, des actions. • Il favorise la collaboration entre des acteurs qui ne se connaissaient pas au départ, en permettant le croisement des idées, la recherche de compétences. • Il maille réseau physique et réseau virtuel. • Il fonctionne sur du donnant-donnant : chacun apporte son contribution. • Le caractère ouvert et informel des rencontres permet à tout type d’acteurs volontaires d’y prendre part (associations, acteurs privés, publics, etc.)

Freins : •  Le dispositif nécessite un financement a minima « initial » : mise en place de la plateforme collaborative, hébergement du site, etc. •  Le dispositif adresse un public de spécialistes essentiellement, et déjà habitués à ce type de relations, d’interactions, de collaborations. • Il est invisible pour le grand public. • Ce dispositif ne permet pas d’accompagner des projets dans le temps.