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Mot du Chef de Corps Avril 2012 Sapeur d’Afrique 193 Lettre d’information du 19 e régiment du génie, le régiment d’appui terrain de la 7 e brigade blindée ANTARES Un pays s’apprête à envahir son voisin et franchit la frontière avec le volume de deux brigades. Une coalition internationa- le mandatée par l’ONU se prépare à une intervention armée pour rétablir l’intégrité du pays agressé. Telle est la situation dans laquelle a évolué le 19 au cours de l’exercice Antarès, qui s’est déroulé sur les camps de Mourmelon, Suippes et sur les rives de la Marne du 25 au 28 mars. Organisé par la 7 e brigade blindée (7 e BB), cet exercice de contrôle opérationnel du régiment avait pour but d’évaluer l’aptitu- de du poste de commandement régimen- taire (PCR) à commander ses unités pour appuyer la manœuvre de la brigade dans le cadre d’une mission de type coercition de force et stabilisation. Composé des cellules renseignement, opérations-conduite et logistique, et com- mandé par le commandant en second, le PCR a rempli nuit et jour les missions d’appui visant à permettre à la brigade d’atteindre son effet majeur. Ces mis- sions suivaient un scénario conçu par les contrôleurs de la brigade, tout en tenant compte de la situation des unités réelle- ment déployées. Les 1 re et 3 e CCG ont ainsi mené des missions de reconnaissance of- fensive, pendant que a 22 e CA permettait à plusieurs unités de franchir la Marne, et que la 51 e CADL réalisait un chantier devant servir à l’installation d’un camp de réfugiés. La CCL a effectué toutes les mis- sions de soutien et la 53 e CSR a assuré la protection du PCR avec application. A l’issue des trois jours d’exercice et d’une semaine de vie en campagne, le PCR a paré à toutes les situations de manière ra- pide et efficace et a été jugé pleinement opérationnel pour remplir sa mission au sein de la 7 e BB. Un Antarès maîtrisé Le 19 a passé avec succès son contrôle opérationnel du 25 au 28 mars 2012.

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Mot du Chef de Corps

Avril 2012

Sapeur d’Afrique193

Lettre d’information du 19e régiment du génie, le régiment d’appui terrain de la 7e brigade blindée

ANTARES

Un pays s’apprête à envahir son voisin et franchit la frontière avec le volume de deux brigades. Une coalition internationa-le mandatée par l’ONU se prépare à une intervention armée pour rétablir l’intégrité du pays agressé. Telle est la situation dans laquelle a évolué le 19 au cours de l’exercice Antarès, qui s’est déroulé sur les camps de Mourmelon, Suippes et sur les rives de la Marne du 25 au 28 mars. Organisé par la 7e brigade blindée (7e BB), cet exercice de contrôle opérationnel du régiment avait pour but d’évaluer l’aptitu-de du poste de commandement régimen-taire (PCR) à commander ses unités pour appuyer la manœuvre de la brigade dans le cadre d’une mission de type coercition de force et stabilisation. Composé des cellules renseignement, opérations-conduite et logistique, et com-mandé par le commandant en second,

le PCR a rempli nuit et jour les missions d’appui visant à permettre à la brigade d’atteindre son effet majeur. Ces mis-sions suivaient un scénario conçu par les contrôleurs de la brigade, tout en tenant compte de la situation des unités réelle-ment déployées. Les 1re et 3e CCG ont ainsi mené des missions de reconnaissance of-fensive, pendant que a 22e CA permettait à plusieurs unités de franchir la Marne, et que la 51e CADL réalisait un chantier devant servir à l’installation d’un camp de réfugiés. La CCL a effectué toutes les mis-sions de soutien et la 53e CSR a assuré la protection du PCR avec application. A l’issue des trois jours d’exercice et d’une semaine de vie en campagne, le PCR a paré à toutes les situations de manière ra-pide et efficace et a été jugé pleinement opérationnel pour remplir sa mission au sein de la 7e BB.

Un Antarès maîtriséLe 19 a passé avec succès son contrôle opérationnel du 25 au 28 mars 2012.

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Du 12 au 19 mars 2012, a eu lieu pour la 1re compagnie de com-bat un rendez-vous incontournable de la vie régimentaire : l’es-pace d’entraînement de brigade (EEB). Lors de cette période, les groupes ont pu revoir les fondamentaux en combat (avec en prime une initiation au C4 par le BDS), mais aussi nos savoir-fai-re génie tels que franchissement ou mise en œuvre d’explosifs, et bien sûr, tout cela avec cohésion et professionnalisme. Enfin le moment tant attendu arrive, le raid : départ de la FOB en hélicoptère, prise à partie par un groupe ennemi, franchisse-ment d’un fleuve, destruction d’ouvrage d’art, destruction d’un convoi logistique par embuscade, prise de la ville de Vadenay et enfin création d’une ZPH pour le retour sur la FOB. Toutes ces missions ont été réalisées avec tant de sérénité et d’efficacité qu’une seule question s’est posée à la fin de ce séjour « quand est-ce que commence le raid ?»

ADJ Antonsanti

La 22 franchit la Marne

EEB

Un raid sans embûche

EEB

Dans le cadre de l’exercice Antarès et de l’espace d’entraînement de brigade (EEB), la section fran-chissement de la 22e compagnie d’appui a aménagé un site de franchissement à la Chaussée-sur-Marne, du 27 mars au 5 avril. Les engins de franchissement de l’avant (EFA) ont tourné à plein régime pour permettre aux régiments de la brigade de faire franchir leurs engins : les chars Leclerc et les VBL du 1er RCH et du 4e RD, les VBCI du 35e RI, les SAM du 8e RA, mais aussi les bennes de chantier de la 51e compagnie d’aide au déploiement lourd et même... un EFA. Le tout, sous un soleil radieux et devant de nom-breux curieux, jeunes et moins jeunes, fascinés par le ballet des blindés et l’ampleur du dispositif.

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Cet entraînement de deux semaines a pour but de préparer les équipes EOD du « 19 » et du « 6 », ainsi que les équipes du 2e régiment de dragons NRBC, à travailler conjointement dans des environnements difficiles en ambiance réelle radiologique, chimique ou biologique. Le stage a débuté à l’ETBS de Bourges pour la par-tie radiologique et s’est achevé à Cazaux, sur la Base Aérienne 120, pour la partie chimique. Au cours des interventions, menées sous contrôle des spécialistes des différents sites, les équipes EOD et NRBC ont mis en commun leurs savoir-faire afin de réaliser des reconnaissances d’ateliers de fabrication de bombes sales ou d’engins chimiques improvisés (ECI). L’expertise EOD étant nécessaire afin d’éliminer d’éventuels pièges ou munitions douteuses, et plus largement d’effectuer une re-connaissance préalable avant l’entrée de l’équipe chargée des prélèvements. Les interventions de la première semaine ont été orientées sur de la pollution radiologique. L’équi-pement de protection se composait d’une simple cotte de travail en coton, de gants et de bottes caoutchouc et de l’ANP. Les sources radioactives consistaient en des fioles scellées remplies de Lanthane 140, radio-élément dont la particularité est de posséder une période très courte (environ 40 heures). Les doses absorbées sont restées rela-tivement faibles, et le personnel était équipé de ra-diamètres actifs et passifs. En fin d’exercice, toutes les données ont été collectées numériquement par la cellule prévention du centre.

Du 12 au 24 Mars 2012, deux équipiers et deux auxiliaires du groupe EOD ont pris part à l’entraînement préparatoire de l’exercice Precise Response 2012 qui se déroulera au Canada du 9 au 27 juillet.

En deuxième semaine, l’équipement a évolué avec la menace et tous les intervenants ont dû revêtir la S3P (survêtement de protection à port permanent), sur des ateliers à base de munitions chimiques. Le centre de Cazaux possède une large palette de produits et c’est de l’ypérite au soufre sous forme liquide qui a été utilisée pour l’exercice, soit en fio-les, soit directement répandue. Les contrôles de sé-curité ont été drastiques et la chaine de vérification et de décontamination a été doublée afin d’éviter tout transfert de contamination. Le détachement projeté au Canada se composera de deux équipes : une de l’armée de l’Air et une de l’armée de Terre.

ADJ Bellon

Photos : LTN Pilard / 2e RD

EOD

Les EOD transmettent leur expertise

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Entre les murs... du Cenzub

Entre les murs, il y a ce que l’on ne voit pas. Un bruit, une ombre, une présence que l’on peut sentir mais que l’on ne peut atteindre.Depuis dix minutes, un groupe des forces adverses a investi l’immeuble dans lequel nous sommes installés depuis cette nuit. Je sais qu’il est là, derrière cette porte, au bout de ce couloir interminable. Si je me lance pour tenter de le déloger je sais qu’une rafale me balaiera et fera sonner mon gilet, me mettant définitivement hors jeu. Mon chef de section a rendu compte, nous sommes imbriqués avec l’ennemi dans le bâtiment 33 de la ville de Jeoffrecourt. Les obstacles que nous avons posés toute la nuit l’a obligé à contourner la ville et à débarquer de ses véhicules plus rapidement qu’il ne l’avait prévu. Cela nous a laissé le temps de nous organiser et de lui infliger ainsi des pertes significatives. Il a néanmoins créée un point d’entrée dans notre bâtiment, avant de relancer son action dans la rue centrale. Mais il n’est pas question de quitter nos positions chèrement acquises !Hier nous avons pris ce même quartier aux mains des forces adverses, organisées en détachement interarmes. Un groupe de sapeurs est intégré au sein d’une section d’infanterie afin de l’aider à franchir les murs d’enceinte, enfoncer des portes, créer des brèches dans des murs. Notre savoir-faire est déterminant. Les sections d’infanterie sont commandées par des lieutenants de l’école d’infanterie qui découvrent ici la complexité du combat en zone urbaine et la force des appuis.

Le CENZUB nous offre une ville entière, créée de toute pièce pour l’entraînement au combat en zone urbaine, projet certes pharaonique mais permettant des rotations ô combien instructives pour toutes les unités qui s’y succèdent chaque année.Ça y est, le CDU nous a envoyé des renforts. Nous parvenons à déloger ce petit groupe adverse au prix de lourds efforts. Cette fois, il n’aura pas l’ascendant. Sans doute avait-il sous estimé la ténacité des sapeurs d’Afrique et des bisons du 126e régiment d’infanterie. Oui la 3 est là, tu ne l’en délogeras pas !

LTN Jacops

Photo : CENZUB (rotation de la 2e CCG)

Après Mourmelon, Mailly, voilà Sissone : la 3e compagnie continue son tour des centres d’entraînement du Grand-Est. Et nous livre le récit d’une nouvelle campagne haletante et victorieuse.

Le général Autran commandant l’école du génie était en visite au 19, le 11 avril. Cette visite avait pour but de vérifier l’adéquation entre la formation dispensée par l’école et ce qui se pratique en unité, et de prendre la température du régiment, engagé dans un important cycle de pro-jection avec la 7e brigade blindée, qu’il a commandée avant d’endosser les attribu-tions de père du génie et de Joint Chief Engineer.

Le père du génie au 19

Un don exceptionnel pour la salle d’honneur

Le jeudi 15 mars 2012, la famille du colonel Gilbert Dormoy est venue remettre au chef de corps du 19e régiment du génie, le fanion de la 950e compagnie du génie ainsi que les deux plaques en bronze de l’inauguration de la statue du duc d’Orléans.Conformément aux dernières volontés du colonel, ces objets ont trouvé leur place dans la section consacrée à la guerre d’Algérie. La 950e compagnie du génie, rattachée au 19e RG, reçut la mission de démonter certaines statues de la ville d’Alger afin d’éviter que celles-ci ne soient détruites après le dé-

part des français. Celle du duc d’Orléans fut dé-montée en 1962, sous le feu des fellaghas. Ces deux plaques en bronze présentes dans les fon-dations, témoignent de cette page douloureuse de l’histoire du régiment. Deux ans plus tard, le 19 quittait définitivement la terre africaine pour s’installer à Besançon.