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AVRIL 2017 - Mensuel N°88 La boule du mois 88 Saint-Amarin et environs Voter pour un élu mis en examen ? Strasbourg Les gros sous de la clinique Rhéna Nucléaire Inventaire des sites en Alsace ! Mulhouse : les vautours qui ont achevé DMC HEBDi Le lanceur d’alerte alsacien ! -67167

AVRIL 2017 - Mensuel N°88 La crise des hpitaux · phrase « aucun journaliste n’ose en parler ! ... loin de surfer sur la mode et le business du bio, garantit une démarche éthique

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AVRIL 2017 - Mensuel N°88

La boule du mois

88

Saint-Amarin et environs Voter pour un élumis en examen ?

Strasbourg Les gros sous de la

clinique Rhéna

NucléaireInventaire des sites

en Alsace !

La crise des hôpitaux alsaciens

Mulhouse : les vautours qui ont achevé DMC

HEBDiLe lanceur d’alerte alsacien !

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HEB’DI N°88 P 2

180 exposants120 conférences

10 animations

5-6-7-8 mai 2017s t r a s b o u r g - w a c k e n

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N’ATTENDEZ PLUS !Contactez-nous au

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Édito Avril 2017

Le cabinet noir anti-Heb’di

HEB’DI N°88 P 3

Puisque le cabinet noir est à la mode, je vais vous dire un secret : François Fillon n’a pas le monopole de la cible des cabinets noir. Il y a également Heb’di !Chaque mois, un fabricant de pain d’épices industriels, des députés alsaciens qui embauchent leurs épouses, une banque qui préfère les comptes en Suisse à ceux des artisans, des journalistes complaisants et… Phi-lippe Richert se retrouveraient dans une cave pour diffuser de fausses informations sur Heb’di…On s’en fout totalement des hoax, nous ne sommes candidats à aucune élection !

Fake newsLe débat présidentiel s’étant principalement porté sur des thèmes annexes peu glorieux, élus et médias tradi-tionnels ont laissé la voie libre aux fake news (ou hoax, fausses informations) sur Internet.Vous en avez forcement déjà vu passer, peut-être en avez-vous partagé…Souvent, les articles révoltants ou alarmants… tels que « Benzema finance les mosquées », « une carte bancaire donnée par le ministère de l’Intérieur aux migrants qui leur permet de retirer 40 euros par jour », etc.Ces informations sont parfois complétées par la phrase « aucun journaliste n’ose en parler ! » De rares lecteurs nous écrivent même en nous demandant pourquoi nous ne reprenons pas ces informations.A contrario, quand des journalistes sérieux dénoncent des faits avérés sur certains candidats aux élections présidentielles, certaines personnes sont persuadées que ce sont de fausses informations diffusées par des médias détenus pas les amis d’Emmanuel Macron, pour ne citer que lui.

En résumé, les Français ne font plus confiance ni aux élus ni aux médias, nous voilà mal barrés.Concernant les élus, nous ne pouvons que vous conseiller de faire le bon choix dans quelques jours. Sur les 11 candidats, il doit bien en avoir qui n’ont ni casserole politique ni judiciaire…Pour les médias, à part Heb’di et le Canard Enchaîné, je ne vois pas trop…Pour nous soutenir, abonnez-vous !

Thierry Hans

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Depuis 15 ans

HEB’DI N°88 P 4

Ancienne maison forestière, transformée en restaurant dans les années 60. C’est en 1978 que M. et Mme Urban posent leurs valises dans la forêt de Strasbourg. Ils ont su créer un rendez-vous incontournable pour les repas de famille. Repris en 2013 par leur fille Stéphanie et son mari Mario, le chef

de cuisine, qui continuent de perpétrer la tradition familiale de cet endroit bucolique. Une cuisine traditionnelle de saison vous attend tout au long de l’année. Vous pourrez ainsi déguster la tarte f lambée, la choucroute ainsi que le jarret gratiné au munster. Un menu de la quinzaine avec une cuisine plus contemporaine est aussi là pour vous régaler. Dès les beaux jours, une terrasse ombragée

est à votre disposition, ainsi que des salles pour vos repas de famille ou d’entreprise. Novembre 2014, création de la boutique alsacienne où le chef vous propose des bocaux en semi-conserves à emporter, ainsi que de la poterie, de la céramique, de la vaisselle....

RestaurantOberjaegerhof

Tél : 0 388 396 384Route de l’Oberjaegerhof,

Strasbourg.Oberjaegerof.free.fr

Fermeture Lundi et Mardi

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sommaire

Les Kurzes Wort Rubriques

À LA UNE

Actualités A B O N N E Z -V O U S

P a g e

HEB’DIAéroparc 2 - 3,rue des Cigognes67960 EntzheimBigot’phone : 03 88 69 47 29 - [email protected]

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONThierry Hans [email protected]

HÉROS DE LA RÉSISTANCEVeesse, Pr. Schmeerwurst, Gérard l’AlsacienPat Thiebaut, Agnès Foull, Nicole

Scheeck, Lèbre, D’r Sundgauer Soïkopf, Lionel Ladenburger, Lucas Fattori, Bernard Rehm, André Tosi.

DIFFUSION ET PUBLICITÉYves Sanchez 03 88 69 47 29 - [email protected]

MISE EN PAGE : Heb’diDESIGN : www.studio6dest.com

CRÉDIT PHOTO Heb’di, Denis Merck

SIRET : 529 558 702 00013 -CPPAP : 0615 I 90 443 - ISSN : 2110-4654Heb’di sàrl de presse au capital de 44 300 euros

PRINCIPAUX ACTIONNAIRESThierry Hans - Christine Platt - Britcastle InvestCapital Initiative - Veesse - Alsace Music Imprimé en Alsace sur papier 100 % FSC - RC 83 B 394

Pages

XX XX19 14

24

La dérive de l’incontinent Rouge à Lèbre Schiltigheim Et la médiathèque bordel !Illkirch Thiébaud Phillips Elsa2017 Elsa Schalck candidate

7

8 8 9

Saint-Amarin : Un candidat mis en examen Colmar : Le projet de prison Strasbourg : Les dessous de Rhéna Cernay : Les emmerdes de SordiMulhouse : Ceux qui ont achevé DMCSchiltigheim : Arrêt des travaux au Dinghof

DOSSIER : gLes dysfonctionnements du monde hospitalier alsacien gNucléaire en Alsace : Un inventaire à la Curie

Horoscope Rot un Wiss : Les images d’un peuple en marcheHeb’di nature Gérard l’Alsacien People : Steve Maire Sport : La SIG prend son envol Carnet de balles Tragi-com’Heb’di Les conseils de Bistine Croutin D’r sundgauer Soïkopf

13182328293032323334

20

24

101112131416

27

HansiReitzerKutner

GCO

Artiste auteur

député d’altkirch

Maire de Schiltigheim

Strasbourg

Ils ont tout faux !

HEBDi’c o m

Le lanceur d’alerte alsacien !

MARS 2017 - Mensuel N°87

La boule du mois

87

Pr. Marc Henry : Rester en bonne santé grâce à l’eau

-671

67

23

HEB’DI N°88 P 5

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06 HEB’DI N°88 P 6

450 exposants, conférences, ateliers, cinéma, dégustations, contes, concerts, théâtre et restauration.

25 au 28 mai 2017

Parc ExpoColmar

36e

Destination democratie

www.ecobio.alsace

La Maison Vitale JEVIS-BIO.COM

ENTRETIEN AVEC MARC SCHNEIDER,FONDATEUR DE « MAISON VITALE »

« Vivre bio », quand tout cela a-t-il commencé ?Nous avons ouvert notre premier magasin, celui de Strasbourg, en 1981, il s’agit d’une période aty-pique, mais je n’estime pas faire partie des pionniers. Pour moi, les pionniers du bio ont commencé leur activité durant la période d’après-guerre. Cela dit « Maison Vitale » naît à une époque où le bio est encore confidentiel et ne repré-sente en aucun cas un business très porteur. Nous, on nous classait dans la case des phénomènes de mode, pour-tant cela correspondait déjà à une manière de vivre, les gens s’échan-

geaient des recettes et avaient à cœur de bien choisir leurs produits. Une grosse littérature existait déjà sur l’alimentation biologique. Quoi qu’il en soit, au début, la clientèle était beaucoup plus res-treinte, mais très fidèle, d’ailleurs nous comptons encore parmi nos clients des gens qui étaient là dès le début. Essayez-vous de favoriser les

producteurs locaux ?Oui. On a beaucoup de choses en local, plus qu’il n’y paraît. Le challenge pour nous est de le signaler d’avantage en magasin. Nous sommes fidèles aux agri-culteurs de la région qui nous fournissent des fruits et légumes

de saison. D’ailleurs, nous évi-tons d’avoir trop de produits hors saison, même si nous pro-posons aussi un choix de pro-duits exotiques. Un autre point important sur cette question du local : en véri-té, c’est toute notre structure qui l’est. Les bénéfices de l’entre-prise restent en Alsace et l’em-ploi se fait exclusivement ici.

Chez « Vivre bio », on trouve tous les produits quotidiens. Fruits et légumes bien sûr, produits secs proposés en vrac, belle sélection de vins, rayon hygiène, cosmétique et compléments alimentaires et même un rayon frais pour la boucherie et le fromage à la coupe. Tout est organisé à la manière des supermarchés traditionnels de taille moyenne, sauf que tout est bio et qu’une grande place est faite aux productions locales. Focus sur l’histoire des magasins « Maison Vitale » et sur Marc Schneider qui, loin de surfer sur la mode et le business du bio, garantit une démarche éthique et une ambition constructive.

«La Maison Vitale»2, Rue Adolphe Seyboth

67000 StrasbourgTel.: 03 88 32 68 53

«La Maison Vitale»26 route de Strasbourg

67550 VendenheimTel.: 03 88 19 95 38

«La Maison Vitale»CC Elipse 1 r Griessmatt

67520 MarlenheimTel.: 03 88 59 09 74

«La Maison Vitale»31 rue Division Leclerc

67120DorlisheimTel.: 03 90 41 41 00

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K u r zesWo r t

Attation ! J’ai la soixantaine rugissante !

HEB’DI N°88 P 7

DéradicalisationJean-Marie Bockel, ex-strapon-tin du gouvernement Sarkozy, et Jean Rottner, prochain ex-stra-pontin d’un gouvernement déjà mort de Fillon, ont en commun (en plus d’avoir entre autres été ou d’être encore maire de Mul-house) d’être de grands défen-seurs du projet de construction d’une prison à Lutterbach (ban-lieue de Mulhouse). Comme ils ont du mal à exister dans les sphères parisiennes, caresse-raient-ils secrètement l’espoir de profiter de leur potentielle incarcération pour les faire venir dans la banlieue de leur ville de relégation ?

Air BNB On a rénové le tombeau de Jé-sus. Le plus dur ça a été de lui trouver une sépulture tempo-raire pendant le chantier.

Black et DeckerOn a tué un rhinocéros dans un zoo pour lui scier sa corne. On commence par ouvrir les maga-sins de bricolage le dimanche, et on se retrouve avec des p’tits cons qui ne savent pas quoi faire avec les outils qu’ils y trouvent !

Ouvre-boîteDonald Trump a vendu sa Fer-rari 250 000 dollars. Il aurait fait plus de pognon s’il avait vendu sur YouTube la vidéo qui mon-trait la dernière fois qu’il avait essayé d’en sortir sans l’aide de personne.

InfroissableFillon aurait rendu ses costumes. Je ne sais pas qui pourrait les por-ter, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ne sentent pas la transpiration !

Barbarie aux abattoirs Un djihadiste a voulu s’emparer de l’arme d’un agent de sécurité. Quand il volait les petits pains au chocolat de ses petits cama-rades dans la cour de récréation, on n’a pas voulu nous croire. Voilà le résultat !

Lèbre, agrégé de lettres en langues persanes chez Bricorama Il est désolant de constater que la nation ne sait plus vraiment reconnaître les grands hommes qui contribuent au rayonnement de notre si beau et généreux pays. Aujourd’hui, les hon-neurs vont aux sportifs dopés, aux financiers exilés fiscaux, aux lolitas anorexiques ou aux chanteurs nasillards. J’ose à

peine ajouter aux politiciens véreux, par peur de porter pré-judice au système démocratique auquel nous devons tant. Alors que nous avons là, au fond de son atelier de peintre mateur un ardent défenseur de la grande culture, gage d’un dévelop-pement harmonieux de la vie en société. Bref Joël, si le prix Nobel des préliminaires existait, c’est à toi qu’il devrait revenir ! Au fait, quand tu veux tu me ra-mènes les palmes, Soïkopf vou-drait faire un tour avec.

VEESSE

ROUGE À LÈBRE

ÉLECTIONSLe droit de vote est interdit aux moins de 18 ans. Comme les films de boules. Et pour les mêmes raisons.

JOURNAL OFFICIELUn décret de loi autorise les hommes politiques partisans du nucléaire à enfouir les déchets radioactifs dans leur jardin. Les têtes de pioches commencent à creuser.

CANARD ENCHAINÉDes lecteurs du volatile ont été agressés. La police enquête dans le milieu des gens agres-sifs.

JE DIS RIEN, JE DIS ÇACe qui est emmerdant avec mes amis homos, c'est que je ne peux pas traiter les socialos d'enculés sans peiner mes potes pédés. Heureusement, je n'ai pas d'amis fils de pute.

LES ANIMAUX DU MONDELe zèbre est ainsi dénommé non pas à cause de sa rapidité, mais en raison de ses zébrures.

PRÉSIDENTIELLES ÉLEC-TIONSPhilippe Poutou nous étonne-rait lors des élections présiden-tielles que ça ne m'étonnerait pas.

VÉESSETu sais Vincent, avant un acte sexuel à caractère pénétratif, il est de bon ton d'éveiller au préalable chez sa partenaire le désir. Par des mots, des gestes, des attentions... Ce sont les préliminaires. Cela se fait en FRANCE. Ce préambule pour t'expliquer pourquoi, lorsque tu as débarqué chez moi à l'impro-viste mardi soir, j'étais habillé en religieuse avec des palmes et un chapeau de cow-boy...

La dérive de l’incontinent

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K u r zesWo r t Par TH, CH, Soîkopf, Hamster masqué...

HEB’DI PÉDIADSK

= COCHON DINGUE

HEB’DI N°88 P 8

Schiltigheim : Et la médiathèque bordel !Schiltigheim attend sa médiathèque. Elle l’aura, on n’en doute plus. Ce qui est affolant, c’est le projet architectural qui circule sur le net. Après les 50 nuances de gris de la mairie, voilà un blockhaus brun ou en grès. Sur le site Projex.fr, on découvre un projet de six millions d’euros. « Construction, sur l'ancien site de Simply Market, d'une résidence de 28 logements pour jeunes actifs, de 34 logements collectifs en accession sociale, d'un ERP d'environ 2300 m² et création d'une nouvelle voirie », peut-on lire.Le dossier, chaud, serait évoqué à Schiltigheim fin du mois puis dans la foulée à l’Eurométropole. Il n’est pas sans causer quelques secousses jusque dans l’entourage du maire de la cité des brasseurs.Certains se sont surtout étonnés de voir une bâche publicitaire inviter à l’achat d’appartements alors que rien n’est à ce jour validé par un vote.Un recours pourrait remettre ce dossier en cause. Les moins hostiles au projet espèrent, eux, que le choix architectural n’est pas définitif dans une ville qui se densifie énormément.

Illkirch : Je m’voyais déjà

Thibaud Philipps, le jeune élu d’Illkirch-Graffenstaden, laisse entendre que le temps de l’alternance est venu à Ill-kirch. Après Jacques Bigot, la droite et le centre pourraient se remettre à y croire. Et il le fait savoir.Exactement ce qu’il faut pour permettre à la majorité mu-nicipale de serrer les rangs et de réfléchir à l’avenir d’une ville pas trop mal gérée.Histoire de calmer les ardeurs du jeune prodigue, on entend deux questions se diffuser dans la ville. « Il a du talent, le jeune, il fait quoi dans la vie ? » et « C’est bien de vouloir gérer un budget, il travaille où ? ».Nous, on ne connaît pas les réponses.

Fillon et le Grand Est « trop vaste »François Fillon a répondu au questionnaire sur la réforme territoriale que l’Initiative citoyenne alsacienne (ICA) a adressé à tous les candidats à l’élection présidentielle. « La réforme socialiste était une réforme à la hussarde, au mépris de l’organisation historique et géographique de la France. Je souhaite réformer l’organisation territoriale » ; « Parmi les régions, certaines sont trop vastes, et il faudra les réduire » ; « C’est notamment le cas du Grand Est ; si un redécoupage se produit, l’Alsace pourrait retrouver son autonomie régionale dans son ancienne géographie. »Le mot « autonomie » aura sans doute dépassé la pensée du candidat LR. D’aucuns diront qu’il peut tout dire puisqu’il aurait perdu d’avance en raison des affaires. En tout cas, il l’écrit…

Un peuple qui élit des corrompus,des renégats, des imposteurs,

des voleurs et des traîtresn’est pas victime !

Il est complice.Georges Orwell

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ARCHIVES 1917

K u r zesWo r t

HEB’DI N°88 P 9

L’arrière-penséeOn ne donnera pas de nom et ils sont furieux de l’affaire Fillon !

Qui ? Des élus qui, en échange de services, de coups de mains, de pressions sur un autre parti, s’impliquent dans la campagne d’un candidat aux élections législatives en pensant pouvoir se faire embaucher par celui-ci ou celle-ci, en cas de victoire.Cela en dit long sur les motivations politiques des uns ou des autres à l’approche des législa-tives. Vous défendre, non ! Se défendre, oui…

Rien à voir avec la chanteuse des années 80. Rien à voir avec la revue autonomiste des an-nées 70. Rien à voir avec la levure. Ah non, ça c’est Alsa !Avec Elsa2017.fr, la vice-présidente de la région Grand Est, Elsa Schalck, lance sa cam-pagne, ouvre son local et entend bien faire tom-ber l’héritier d’Armand Jung, Eric Elkouby.La charmante Elsa, blonde comme Marion, juriste comme Marine démarre une campagne sur son prénom. Pas sympa pour son nom de famille !Elsa Schalck collectionne les mandats. Conseil-lère municipale, élue à la région. Elle entend réussir là où le secrétaire LR de la première circonscription, Jean-Emmanuel Robert, a échoué : gagner la une aux législatives.Elle fera une campagne jeune et dynamique. En jouant sur sa féminité, en niant son nom de famille dans les outils de communication, elle énervera sans doute les plus féministes.Elle entend gagner. L’autre soir, à l’inaugura-tion de son local de campagne, André Schnei-der affirmait son soutien à la demoiselle. Entre Philippe Richert et André Schneider, la voilà bien entourée.Elsa sait tout, elle ne peut donc que gagner. Elle a su œuvrer pour qu’aucun UDI ne vienne se mettre en travers de son chemin. Ah, le charme des réseaux !Ses adversaires, eux, sont discrets. Eric Elkou-by mène une campagne de fond, œuvre au par-lement et ne dit rien. Le FN lui enverra André Didelot.Du côté d’En Marche !, plusieurs noms cir-culent. De Guillaume d’Andlau à une ancienne candidate de la droite et du centre qui voulait, un temps, « changer les lignes ».

Elsa2017… et Dieu créa la femme

Et toujours à lire sur hebdi.comDepuis décembre Heb’di est aussi sur Internet. Votre média satirique alsacien vous propose tous les jours

une revue de presse et un dessin gratuit. Et des articles inédits pour les abonnées (voir p 17).

Emmanuel Macron a-t-il tué la majorité alsacienne ?

Militantisme : 10 gestes simples pour montrer votre attachement à l’Alsace

Alsace : Notre eau est-elle polluée ?

Dernière ligne droite pour le Racing Club de Strasbourg

HEB’DI - PÉDIA

ENTRÉE EN VIGUEUR = ÉRECTION

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AC t uSaint-Amarin et environs

Qui va voter pour un élu mis en examen ?

Bientôt les élus de la Communauté de communes de la val-lée de Saint-Amarin (CCVSA) devront réélire leur président.

Une simple formalité, s’il n’y avait pas… l’affaire Fillon.

HEB’DI N°88 P 10

Par bidouillages internes, le nombre de représen-tants de chaque commune au sein de la CCVSA avait été modifié.Wildenstein, Storckensohn et Malmerspach avaient bénéficié de deux représentants à la Com-com au lieu d’un.Ce qui arrangeait bien le président Tacquard, ad-joint au maire de Storckensohn. Ces modifications douteuses lui permettaient de siéger à la Comcom avec son maire et de rester président.Le Conseil Constitutionnel n’est pas tout à fait en phase avec ce type d’arrangement. Les élus du CCVSA vont se remettre à la page, prétextant une réorganisation après le décès du maire de Wil-denstein.Le nombre de représentants de chaque commune va être modifié, de nouvelles personnes vont arri-ver à la CCVSA. L’élection du président et des adjoints doit avoir lieu ces prochaines semaines.François Tacquard est actuellement en campagne électorale pour renouveler son poste de président.Une élection interne qui a des petits airs d’élection présidentielle puisque le candidat François Tac-quard a également quelques soucis avec la justice.Dans un arrêt daté du 6 octobre 2016, le président de la Comcom de Saint-Amarin et trois autres per-sonnes sont mis en examen pour « violation de domicile, intrusion dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte ».

Nous avions développé cette affaire dans nos colonnes ; dans un premier temps, François Tac-quard avait obtenu un non-lieu, mais il y a eu appel, et de nouveaux éléments ont été apportés !Les élus de la vallée de Saint-Amarin sauront-ils envoyer un message clair aux électeurs qui dans leur majorité ne supportent plus les scandales aussi bien au point de vue national que régional ?

TH

Le président de la Comcom de Saint-Amarin et trois autres personnes sont mis en examen pour « vio-lation de domicile, intrusion dans le domi-cile d’autrui à l’aide de manœuvres, me-naces, voies de fait ou contrainte ».

De Kerischehahn

Är hebt sich feschtan de Schpetz.

Schtoltz,

de Kopf in de hee,de Schwantz en de hee

… ganz vergold.

Är fleijt net furt,är dräjt sich numme,

… är schnied de Wend.E moll rächt’s,e moll lenk’s,

e moll en’de mette.

Är dräjt sich …met‘m Wend,nee geje de Wend

emmer met’em… Wend.

Är zeit d‘Rechtungd’rechtischrechtung.

Wer dräjt?de Hahn ?

oder de Wend ?

De Kerischehahn uf de Schpetzde Hofthahn uf‘m … Mescht.

Reschtungun Macht. !

Heclot

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HEB’DI N°88 P 11

Le plan local d’urbanisme à peine adopté – après une lourde pro-cédure prévoyant consultation et enquête publique – sera bientôt modifié. Le maire Gilbert Meyer a répondu à l’appel à candidature du ministère de la Justice pour ac-cueillir une maison d’arrêt de 550 places. Les conditions étant nom-breuses (superficie, viabilité, acces-sibilité par les transports publics), le choix du terrain s’est arrêté sur une zone agricole du sud de la ville, non loin d’un quartier résidentiel apprécié des notables qui craignent une dévalorisation de leurs biens immobiliers.Le changement de statut du terrain (de terre agricole à zone à urba-niser) devra être modifié par une révision du PLU. Une nouvelle consultation de la population devra donc être faite. Le maire de la ville ne signe-t-il pas son suicide élec-toral en proposant cette solution impopulaire ? Non, selon l’oppo-sant Julien Ernst : « L’électorat de Gilbert Meyer se trouve plutôt dans

les quartiers ouest. Les habitants du sud ont majoritairement voté pour Bertrand Burger aux dernières élec-tions municipales ». Des bruits de couloir bourdonnent même que le maire envisage déjà de se présen-ter aux prochaines échéances élec-torales. Le projet de prison n’en n’étant qu’à ses prémisses, une éventuelle construction ne devrait voir le jour que d’ici quelques an-nées.

CH

Colmar La prison que personne

n’attendait Au conseil municipal de Colmar, la majo-rité municipale comme l’opposition PS se félicitent du projet d’une nouvelle prison

pour maintenir l’institution judiciaire dans la ville. Mais l’annonce surprise ne

réjouit pas tout le monde.

Des bruits de couloir bour-donnent même que le maire envisage déjà de se présenter aux prochaines échéances électorales.

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AC t uLeS Dessous de Rhéna

Après trois ans de travaux au port du Rhin à Strasbourg, Rhéna vient d’accueillir les équipes de la maternité de la clinique Adassa dans ses nouveaux locaux.

HEB’DI N°88 P 12

La nouvelle clinique de Strasbourg est le fruit du regroupement des cliniques privées confessionnelles, Adassa (clinique juive), Diaconat (clinique protestante) et Sainte-Odile (clinique catholique).Les trois cliniques, à l’étroit dans d’anciens locaux du centre-ville, ont eu l’idée de se regrouper, ce qui permet également la rationalisation des coûts.

Au début tout va bienLes délais et le budget, 101 millions d’euros dont 23 venant de l’État, ont été respectés. Le 27 février, les premiers pa-tients sont arrivés. Le bâtiment de 30 000 m² peut accueillir 368 lits. À la demande des médecins, une mai-son médicale en annexe accueillera les cabinets de nombreux praticiens.

Premiers conflitsDéjà pour la construction du bâti-ment, les 23 millions d’euros d’aides publiques accordées par l’État font polémique.L’aide est attribuée, alors que les médecins libéraux de la nouvelle clinique privée Rhéna pratiqueront des dépassements d’honoraires. Les hôpitaux publics et d’autres cliniques donc sont montés au cré-neau.

Un autre conflit porte sur le futur pôle cardiovasculaire de Rhéna. Douze médecins du pôle cardiovas-culaire de la clinique de l’Orange-rie se sentent à l’étroit dans leurs locaux, ils vont rejoindre Rhéna. Une belle affaire pour la nouvelle clinique, une catastrophe pour le groupe Elsan, propriétaire de l’Orangerie, qui perd un tiers de son chiffre d’affaires à Strasbourg.Elsan est assis sur un gros fonds de pension américain qui a pour princi-pal objectif la rentabilité. Son PDG dénonce le départ de son pôle car-diovasculaire. Il attaque les trois cli-

niques à l’origine de Rhéna parlant de fraude à la loi, de débauchage de médecins, d’escroquerie…Par vengeance, la direction de l’Orangerie a dénoncé le bail des cardiologues, alors que leur futur local n’est pas encore construit. Cela va créer une belle désorgani-sation dans l’offre de santé stras-bourgeoise que devrait prendre en charge l’ARS (Agence régionale de la santé).Mais connaissant l’ARS, le pro-blème est loin d’être réglé.

Ries retourne sa vesteEn 2013, les promoteurs de Rhéna ont signé un bail emphytéotique, c’est-à-dire, long et assorti d’un loyer symbolique de 99 ans. au loyer bradé avec la ville pour le ter-rain de cinq hectares mis à disposi-tion par la ville de Strasbourg. L’année suivante, la ville de Stras-bourg accorde à Rhéna sa garantie sur un prêt bancaire de 92 millions d’euros, alors que les murs des trois anciennes cliniques ont été cédés à des investisseurs privés pour une trentaine de millions d’euros. Aujourd’hui, les élus de la majorité municipale semblent regretter ces soutiens à la nouvelle clinique qui symbolise avant tout un système de

santé à deux vitesses. À Rhéna, les médecins libéraux de la clinique sont invités à appliquer « le tact et la mesure » dans leurs tarifications, mais rien n’empêche les dépassements d’honoraires.Non seulement les habitants du quartier populaire du port du Rhin ne pourront pas tous s’offrir des soins à la clinique Rhéna, mais l’en-semble des Strasbourgeois devront mettre la main à la poche après qu’à la Ville la majorité socialiste ait décidé de soutenir des cliniques privées.Un gros dossier revient sur les bancs du conseil municipal stras-bourgeois. Celui de la clinique Rhéna.

Un choix sur lequel certaines voix s’étaient élevées, y compris au sein de la majorité municipale. Le bail sera finalement rompu. Les terrains devront finalement être vendus 16 millions d’euros.

L’affaire des gynécosCurieusement AGYL (l’Associa-tion de Gynécologues Libéraux) d’Adassa refuserait de rejoindre la nouvelle clinique Rhéna. A priori, une sombre histoire personnelle entre le responsable de l’AGYL et le directeur de la clinique.Certains praticiens préféreraient rejoindre la clinique Sainte-Anne.

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Par vengeance, la direction de l’Orangerie a dé-noncé le bail des cardiologues

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L’HOROSCOPE

Avril 2017

CapricorneFonctionnaires, pensez aux

étirements !

VerseauIl vous a demandé de

l’épouser, pas de l’épuiser !

PoissonsVous n’avez rien d’autre à faire que de lire l’horos-

cope ?

BélierElle a un amant ? Profitez-en pour prendre des notes.

TaureauLa ferme !

GémeauxAu fond, certaines voies peuvent se révéler mer-

diques.

Cancer Si vous voulez être sévère avec quelqu’un, regardez-

vous dans la glace.

LionOn aime bien quand vous

partez, car vous revenez pas cher.

ViergePartez en vacances, ça nous

fera du bien.

BalanceTout va très bien pour vous, mais ça va bientôt changer.

ScorpionLe scorpion est le signe qui se fait le plus assassiner.

Méfiez-vous.

Sagittaire Vous avez du mal à finir ce que vous n’avez pas com-

mencé.

PETITES ANNONCES par Schmeerwurst

Pour concours de belotte, cherche poseur de carreaux.Dur de la feuille cherche dur de la tige pour échange.

Cocu dans le brouillard cherche cornes de brume.

HEB’DI N°88 P 13

Selon notre enquête sur place, Michel Sordi aurait demandé « un service » à son ami à la tête de la médiathèqueà l’époque. Le service consistait à faire embaucher sa fille qui avait un CAP Métiers de Bouche au posted’adjointe à la conservation du pa-trimoine dans la médiathèque.À l’époque, l’établissement était encoremunicipal !Ce qui est gênant dans cette histoire est que le poste debibliothécaire a été refusé à des per-sonnes qualifiées comme auxiliaires de bibliothèque.La fille du député-maire y travaille

toujours. Pas de doute, comme elle y travaille toujours, c’est qu’elle a dûapprendre son métier sur place…Le plus choquant est le fait que les embauches entre amis sont inscrites dans le mode de fonctionnement à Cernay.Un exemple parmi tant d’autres :

la fille de l’adjointe à la culture est embauchée à l’espace culturel de la ville… Cequi n’est ni illégal ni moral !Est-ce pour tout cela que Michel Sordi ne se représentera pas au poste de député au mois de juin ?Le maire de Wattwiller suit l’exemple.Toujours est-il que Raphaël Schellenberger, le très jeunemaire de Wattwiller censé se pré-senter à la place du député sortant, a déjà pris de bonnes habitudes puisque sacompagne a été embauchée à… Cer-nay

Comme nous l’avions dénoncé il y a quelques semaines, le dépu-té-maire de Cernay a embauché sa femme comme attachée parle-mentaire. Bien inspiré par son idole François Fillon, Michel Sordi a

également réussi à caser sa fille à la médiathèque de la ville.

Michel Sordi

«Mes amis, mes amours, mes emmerdes»

Cet article a été publié le 31 mars sur Hebdi.com.

Retrouvez-nous tous les jours pour de nouveaux articles sur notre nouveau site d’information.

Les embauches entre amis sont ins-crites dans le mode de fonctionnement à Cernay.

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AC t uLes vautours qui vont achever DMC

Après une liquidation dans les années 1990, DMC est ballotté entre différents investisseurs.

Récemment vendu à un fonds de pension britannique, l’avenir de l’entreprise à Mulhouse semble plus qu’incertain.

Heb’di s’est penché sur les dessous des ventes successives de DMC… Effroyable !

HEB’DI N°88 P 14

Jean-Henri Dollfus crée en 1746 la société Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC) à Mulhouse. Au XXe siècle, DMC est l’un des plus grands groupes de textile euro-péens. Après avoir traversé une crise à la fin du XXe siècle, l’ancienne société DMC est liquidée en 2009. Le Tribunal de commerce de Paris a décidé de céder les actifs de la société alsacienne à la société Krief Group.Le fonctionnement des tribunaux de commerce en vieille France est par-ticulier. Contrairement à l’Alsace-Moselle, ce ne sont pas des juges professionnels qui décident, mais des juges consulaires, souvent des chefs d’entreprise.Ce système a, à plusieurs reprises, montré ses limites. L’intérêt d’une société et de ses salariés passe souvent après celui de « copains » investisseurs.

Un autre consortium composé entre autres de fournisseurs s’était pro-posé de reprendre DMC, en vain !La société Krief Group, représentée par Louis Petiet, est réputée pour sa gestion comptable douteuse.Au tribunal, Krief Group s’était en-gagé à apporter 8 millions d’euros à DMC. Il n’en sera rien.Selon les bilans, seuls 450 000 euros ont été versés. Sur cette somme, Krief Group n’a financé que 100 000 euros.Par contre, selon une expertise du cabinet Fimecor Baker Tilly (FBT),

Louis Petiet aurait utilisé des fonds appartenant à DMC pour renflouer Krief Group qui était en pleine dé-confiture.Pour maquiller ces manquements, des bidouillages ont été opérés dans les comptes. Par exemple, les stocks de l’ancienne société ont été refacturés dans le bilan comptable de 2009. En 2014, Krief Group est placé en redressement judiciaire.Par la suite, Petiet ouvre le capital de DMC Fils à des investisseurs alsaciens. En 2016, le capital se ré-

partissait entre Krief Group (37%), le fonds Jekiti Mar de l’Alsacien Édouard Hubsch (31,5%), le fonds FFM de l’ancien industriel Francis Muller (21,5%) et des cadres (10%).Le 4 août 2016, DMC est vendu au fonds britannique BlueGem Capital Partners (BGCP).

Si le nouveau propriétaire s’est engagé à maintenir la production en France, il faut savoir que le fond est réputé pour garder les socié-tés acquises environ cinq ans, puis revendues « nettoyées » avec une belle plus-value.L’outil de production mulhousien est ancien et devrait être modernisé à coup de millions. Tout laisse à penser que le repreneur BGCP devrait étendre l’activité de négoce de fils de DMC et ne fera que peu de cas de la production. Selon nos investigations, le prix de

Louis Petiet aurait utilisé des fonds appartenant à DMC pour ren-flouer Krief Group qui était en pleine déconfiture.

Selon nos investi-gations, le prix de cession serait de 48 millions d’euros !

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HEB’DI N°88 P 15

cession serait de 48 millions d’eu-ros !Une belle affaire pour les action-naires alsaciens et Krief Group.Le cabinet d’experts de FBT s’in-terroge sur « l’implication forte des investisseurs (alsaciens) Jekiti Mar et FFM » dans ces opérations. Les experts précisent également qu’une infraction au Code de commerce est avérée.

Krief Group et ses amis alsaciens !

De toute évidence, Krief Group et les actionnaires alsaciens n’avaient que peu d’intérêt pour le site indus-triel mulhousien et ses salariés. Le but d’un financier est de monter une opération financière !Certains des actionnaires de DMC n’étaient là que pour réaliser la culbute. Opération doublement réussie, DMC a été essoré et vendu à un bon prix !Malgré tout, les tribunaux de com-merce continuent à servir Louis Petiet.En 2009, il échoue sur la reprise du célèbre carrossier automobile Heu-liez. Comme pour DMC, il avait promis des fonds qu’il était inca-pable de verser.Plusieurs dizaines d’entreprises reprises par Louis Petiet et Krief Group ont fait faillite entraînant des centaines de licenciements.En 2012, il reçoit même la Légion

d’honneur (un honneur de plus en plus réservé aux élus et au monde de la finance).Ce n’est qu’en 2015 que Louis Petiet est condamné à dix mois de prison avec sursis pour escroquerie dans le dossier Isotherma.Jusque-là, il avait toujours été chan-ceux face aux juges, notamment dans l’affaire DMC !

Krief Group et les amis de l’Élysée

Pourquoi Louis Petiet a-t-il réguliè-rement les faveurs des juges consu-laires des tribunaux de commerce ?Pourquoi a-t-il régulièrement les soutiens des élus ?Certes, il promet lors de chaque reprise de sauver des emplois. Tout le monde sait que ce n’est pas vrai, mais tout le monde se contente de ses promesses et l’essentiel est que les médias reprennent l’informa-tion.Plus tard, seuls les salariés entre-temps licenciés s’en souviendront. Pourquoi les banques ont-elles tou-jours soutenu Krief Group et Louis Petiet ?Le groupe a connu des incidents bancaires, mais les banques étaient toujours là. Les mêmes banques qui sont prêtes à couler un artisan pour 10 000 euros !

La réponse pourrait se trouver dans les relations de Louis Petiet. Le pseudo homme d’affaires entretient des relations étroites avec des élus haut placés. Petiet est, ou a été, proche de Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde… Des contacts pareils, ça peut aider !Il a été lui-même maire de Ver-neuil-sur-Avre en 1995 et conseiller général de l’Eure. Il a également été président de la fédération de l’UMP du même département.

TH

Pourquoi Louis Petiet a-t-il réguliè-rement les faveurs des tribunaux de commerce et des élus ?

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AC t u

HEB’DI N°88 P 16

Le 13 mars, l’association des rive-rains du Dinghof demandait au juge des référés d'ordonner la suspension de l’arrêté du maire autorisant le permis de construire et démolir.Parmi les raisons évoquées, il y a le démontage de la grange le 9 mars, alors que les bâtiments font l’objet d’une demande à l’inventaire sup-plémentaire des monuments his-toriques, et la présence de plaques contenant de l’amiante qui ont été démontées sans que les règles adé-quates soient appliquées…

Le juge des référés considère que « la méconnaissance de l’article UA17 du POS est de nature à faire naître le doute quant à la légalité de l’arrêté contesté en tant qu’il auto-rise la construction de deux corps de bâtiments comprenant 19 loge-ments ; qu’il y a lieu d’ordonner la suspension ».Le juge ordonne que l’arrêté du 28

septembre 2016 du maire de Schilti-gheim soit suspendu et la commune de Schiltigheim versera la somme de 1000 euros à l’association des riverains du Dinghof.

Travaux et pollutionL’ordonnance du juge des référés tombe à pic pour les riverains du chantier.

Dans l'après-midi du 30 mars et la matinée du 31 (photo), le niveau de poussière était tel que de nom-breuses personnes avaient de réels problèmes respiratoires.La police municipale a été alertée, mais personne ne s'est rendu sur le chantier. Généralement, les entre-prises qui opèrent des travaux de démolition en zone urbaine arrosent les bâtiments avant, ce qui est une

précaution d'usage dans de tels chantiers.Pire, le broyage des éléments à pans de bois a continué de plus belle, le lendemain matin. Des poussières ont été prélevées et vont être analysées.

TH

Photos et infos complémentaires dans la rubrique Complément d’enquête sur hebdi.com

Schilick, Dinghof Le juge ordonne l’arrêt des travaux !

Le mois dernier, nous avions dénoncé le bétonnage à tout-va du maire de Schiltigheim.L’un de ses projets consiste à construire un immeuble au Dinghof, dans la vieille ville, là

où se trouvent une ancienne ferme à colombages et ses dépendances.

Le juge des référés considère que « la méconnaissance de l’article UA17 du POS est de na-ture à faire naître le doute quant à la légalité de l’ar-rêté...

Pour la première fois à Strasbourg, Bio & Co organise en 2017 un salon de prin-temps, du 5 au 8 mai. Ainsi cette nouvelle édition, à six mois d'intervalle de l'édition d'automne (du 27 au 30 octobre 2017 à la Toussaint) permettra de conserver le lien et de mieux répondre à la demande d'un public toujours croissant... HEB'DI y aura son stand : une merveilleuse occasion de découvrir l'équipe du magazine !Des associations feront également entendre leur voix sur la biodiversité et la planète en danger. Bio & Co, c’est aussi à chaque fois près de 120 conférences sur l’agriculture bio, l’habitat, la médecine naturelle, l’écologie...Et toujours de nombreuses animations dont des surprises concoctées spécialement pour vous par HEB’DI !

Salon Bio&co Strasbourg - édition de printemps

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HEB’DI N°88 P 17

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Rot & WissRot & Wiss

Les images magnifiques d’un peuple en marche

HEB’DI N°88 P 18

Le photographe est un « animal » sensible sur lequel s’imprime l’émotion humaine, quelle qu’elle soit : ici, il s’agit de dignité. Préfacé par des acteurs bien connus de l’alsa-cianitude, d’Andrée Munchenbach à Bernard Wittmann en passant par Michel Krempper, l’ouvrage retrace, tout en images noir et blanc et rouge, les péripéties des sym-boles historiques du peuple alsacien... Cou-leurs de la passion, de la lutte, de la mémoire du sang autrefois versé. Couleurs qui nous rappellent par leur om-niprésence que l’Alsace est bien vivante et toujours debout, belle de courage et d’insou-mission.

L’auteur est un artiste avec une conscience de ce qui fait l’Histoire. Il fait le choix de démar-rer son ouvrage avec bien sûr la manifes-tation du 11 octobre 2014 à Strasbourg contre la fameuse réforme territoriale… Puis il égrène soigneu-sement, au long de 190 pages de photos exclusivement Rot un Wiss, les multiples actions menées par des Alsaciens fiers épris de liberté, des rassem-blements revendicatifs mais aussi conviviaux. Raymond Weigel nous montre aussi dans les yeux des Alsaciens

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Rot & Wiss

HEB’DI N°88 P 19

que la défense d’une identité culturelle, d’un particularisme, est uni-verselle et dépasse les frontières administra-tives : exemple édifiant avec, le 20 décembre 2014, Alsaciens et Bretons réunis devant l’Assemblée nationale sous la même bande-role dans la continuité de la lutte contre la nouvelle carte des régions.

De Dannemarie à Muespach en passant par Village-Neuf ou encore le Mont Sainte-Odile, au soleil comme sous la neige, on se laisse emporter dans ce voyage photographique au cœur de cette Alsace qui ne lâche rien, l’Alsace au cœur.

Résistance du peuple alsacien en ROT UN WISSPar R. Weigel(Éditions Yoran Embanner, 2016)

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Dossier

HEB’DI N°88 P 20

Les infirmières ne sont pas payées à la hauteur du travail et des responsabilités qu’elles doivent endosser. Pourtant, l'État dépense l’argent des contribuables pour payer une pléthore de fonc-tionnaires, mais le corps médical reste le parent pauvre.Les dépenses de santé dérangent nos gouver-nants, alors que les contributions sollicitées en-graissent généreusement les caisses sociales.Le personnel infirmier est confronté à de nom-breux risques professionnels d’ordre biologique évidemment du fait de sa proximité avec des ma-lades, mais aussi physiques, telles les lombalgiesdues à la manipulation de patients alités, chimiques par contact avec des produits ou ins-truments médicaux, et de plus en plus psycho-logiques enfin, par côtoiement constant avec des personnes souffrantes et parfois violentes ainsi qu’avec leur entourage, ce qui génère désormais un risque dominant dans le secteur des soins in-firmiers. Des mesures de prévention doivent per-mettre de réduire notablement tous ces risques pour améliorer leurs conditions de travail.On ne peut pas à la fois supprimer massivement des postes et assurer un service de santé de qua-lité.

À l'heure des contraintes budgétaires et des per-sonnels soignants au bord du burn-out, une étude vient nous rappeler que la pression sur le person-nel soignant dans les établissements de santé est surtout néfaste pour les patients. L’argumentation des administrateurs s’exprime ainsi : « Nos très bons outils rendent possible un

gain de productivité sans perdre trop en compas-sion ». Elle va de pair avec leur ignorance des difficultés quotidiennes que doit surmonter le personnel soignant. Près d'un infirmier salarié sur deux estime ne pas être en mesure d'assurer une sécurité des soins optimale à ses patients. Pour le CNI (Coordination nationale infirmière), la liste des maux est longue : rythme de travail effréné, demande d'une polyvalence absolue sans accompagnement, non-prise en compte des com-pétences… « La surcharge de travail s'amplifie année après année. Les consignes des ministères sont claires : il faut faire des économies, et on les fait sur le personnel. Les départs ne sont pas remplacés », explique la présidente du syndicat. La charge de travail s'est considérablement alourdie. « En raison de la diminution des durées de séjour et du développement d'alternatives à l'hospitalisation, les patients qui sont hospitali-sés sont des cas plus lourds qu'il y a dix ans», affirme-t-elle.

Résultat : les infirmiers sont devenus des techni-ciens du soin au détriment de la relation avec les patients. « Or nous ne sommes pas uniquement là pour enchaîner les soins. Nous devrions avoir le temps de dialoguer avec le patient. C'est souvent le personnel infirmier qui lui traduit les paroles de l'interne, qui lui explique ses traitements.

Mais qui soigne ?Un tiers des patients qui meurent à l’hôpital est dû à des erreurs médicales et/ou paramédicales ! «Et ça ce n'est pas pour rien, c'est juste parce qu'on est fatigués !! Fatigués de devoir revenir sur nos repos parce qu'une de nos collègues est en arrêt maladie ».Guillaume G., infirmier urgentiste au NHC Stras-bourg, pose cette question pertinente : « Mais qui soigne ? Aujourd'hui, nos structures hospita-lières sont dirigées par un personnel administra-tif qui décide de la vie de l'hôpital sans prendre

Les dysfonctionnements du monde hospitalier

Nous avons tous un jour ou l’autre affaire au personnel médical et paramédical, tels que les médecins, les infirmiers et les aides-soignants qui assurent les

soins dont nous avons besoin.Depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs ont pris le personnel

paramédical de haut, faisant mine de ne pas entendre le sort des hospitaliers. Allant même jusqu’à les mépriser comme ce fut le cas, voilà quelques années, lorsque

des infirmières ont été arrosées parce qu'elles manifestaient.

Près d’un infirmier sala-rié sur deux estime ne

pas être en mesure d’assurer une sécurité

des soins optimale à ses patients.

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Dossier

HEB’DI N°88 P 21

en compte les conséquences sur le personnel et sur les patients. Décisions souvent contraires à nos valeurs de soins et aux réels besoins des patients ».Lorsqu’un hôpital décide d’une restructuration qui ne correspond pas à des critères de soins de qualité et en toute sécurité (exemple : l'Hôtel-Dieu de Paris), il en résulte une fuite du person-nel, démotivation et inquiétude quant aux futures prises en charges des malades graves.Des urgences light ? Certainement pas, les per-sonnels de santé s'y opposent avec leur légitimité de terrain. Cette situation est le reflet d'une direc-tion centrée sur le coût de la santé et non sur une réflexion de soins. Le personnel administratif est trop nombreux dans ces structures alors que le corps soignant manque de bras. Comme toutes les entités pu-bliques, les bureaucrates représentent plus de 50% des effectifs.À quand les tailles dans les effectifs qui ne sont pas dans le programme de soins ? Que pèse l'administratif dans les charges sala-riales totales ?... Sans compter les menus avantages du staff très fourni. De plus en plus de personnel, de moins en moins de soignants, cherchez l'erreur ! Quand

l'administration s'empare d'un secteur (social ou économique), c'est la coûteuse inefficacité fran-çaise qui en résulte. Pas de raison que ça change, le contribuable sert toujours de variable d'ajus-tement.Dans chaque grand groupe d'hôpitaux, vous trou-vez une direction centrale qui s'amuse à singer le conseil des ministres avec un minimum de quinze directions. À l’échelon inférieur, chaque hôpital se constitue une « gouvernance » avec quinze directeurs dont tout le travail est de faire remonter les chiffres vers la direction centrale. « Des vies sont en jeu, aussi bien celles des infirmiers que des patients. À tous ceux qui ne sont pas contents des infirmières en France, de leurs services, de leurs salaires, de leurs reven-dications, pensez à ne surtout pas faire le 18 lors de votre prochain accident, car vous risquez fort d'en croiser une dans les heures qui suivent ; sortez vos trousses de secours et débrouillez-vous tout seul », exhorte énergiquement, Gérard, ouvrier qui soutient celles qui, peut-être un jour,

lui sauveront la vie.« Un membre de ma famille exerce dans un service de radiologie, déjeune fréquemment en un quart d'heure et n'a même pas le temps de finir son déjeuner, car on vient la chercher, sans compter les heures supplémentaires et le surme-nage accompagné d'une perte de poids, et en fina-lité pas de remerciements », nous confie-t-il.« Eh oui, tout ça est la réalité du milieu, je le vois tous les jours dans mon boulot.Un quart des personnes âgées en maison de re-traite ne sont plus lavées correctement le matin

Comme toutes les entités publiques, les bureau-

crates représentent plus de 50% des effectifs.

Un quart des personnes âgées en maison de retraite ne sont plus

lavées correctement le matin par manque de

personnel.

Le point de vue d’une étudiante infirmière

« Être stagiaire apporte l’avantage de circu-ler dans différents services où parfois tout se passe bien. Mais bien des fois vous allez prendre votre service la boule au ventre, s’accompagnant d’insomnies et de pleurs, tellement l’ambiance est médiocre.Cette situation est souvent provoquée par les cadres et surtout les administrateurs qui mettent la pression sur le rendement à moindre coût.Les métiers liés au milieu hospitalier sont rudes, non seulement par leurs exigences, et particulièrement le métier d’infirmier, de par la rémunération pour le travail et les respon-sabilités pour lesquelles vous posez chaque jour un pied en milieu carcéral, principale-ment à cause des conditions de travail. En effet, il arrive que vous n’ayez pas le temps pour une pause, d’aller aux toilettes, de vous restaurer, après avoir entamé tout votre service comme un marathon.Ces courses contre la montre finissent par engendrer des conséquences sur notre propre santé, comme des infections urinaires, les varices, le stress, les douleurs musculo-sque-lettiques, l’épuisement professionnel tant physique que psychique entre autres.Mais, il y a une facette que les gens exté-rieurs au service ne soupçonnent pas : la méchanceté flagrante du personnel soignant qui se banalise et qui peut trouver son expli-cation dans les conditions de travail éprou-vantes ou simplement parce qu’il s’agit majoritairement d’un milieu féminin.Il arrive qu’une ou deux soignantes de l’équipe ne souhaitent pas votre présence et vous le font savoir au travers de la coordi-nation dans le travail, dans nos bilans, et là vous n’avez pas votre mot à dire.De plus, s’ajoute à cela un effet de groupe qui suivra les leaders. Combien de fois me suis-je remise en question sur mon choix professionnel de ma future profession ?Si actuellement je poursuis ma formation, ce n’est pas pour le salaire, pour les collè-gues ou les conditions de travail, mais parce que la reconnaissance de notre travail par certains patients est stimulante et vous vous sentez utile pour le métier que vous faites ».

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par manque de personnel : une aide-soignante pour 14 résidents le matin. Les foyers pour han-dicapés sont encore plus mal lotis.Nous avons contacté plusieurs fois la DASS (Di-rection des affaires sanitaires et sociales) sur la maltraitance des personnes âgées et handicapées, mais cette institution reste sans rien faire », sou-ligne un intervenant hospitalier.Mais il arrive que des dysfonctionnements soient générés entre le personnel administratif et le personnel médical qui ne sont pas sur la même longueur d’ondes et peuvent engendrer des mécontentements justifiés de patients dont nous relatons ici un témoignage intitulé : « Un coup de gueule de Martine T. » sur la prise en charge de son père âgé de 81 ans : « Il était prévu que papa devait être hospitalisé trois jours pour des examens à l’hôpital Schweitzer de Colmar qui se trouve à 30 km de son lieu d’habitation. Papa n’est plus autonome. Donc, à chaque consulta-tion, je dois l’accompagner. Ce qui demande de m’organiser avec mon temps de travail, car je ne suis pas encore retraitée. Suite aux examens de l’hôpital de Colmar doivent suivre d’autres au NHC (Nouvel Hôpital Civil) de Strasbourg dans l’unité de cardiologie.Nous nous rendons comme prévu à l’hôpital Schweitzer, laissant papa au service pour trois jours comme convenu.

Finalement, le service hospitalier décide de ren-voyer sans explication mon père après une jour-née en ne prenant aucune disposition pour son retour au domicile. Il fut laissé sur place, livré à lui-même, sans prévenir la famille.La politique hospitalière de se débarrasser d’un patient âgé pour des raisons de manque de place le soir à 17 heures n’est pas vraiment conforme au nom que porte cet établissement et encore moins aux éloges sur notre système social de santé qui laisse vraiment à désirer. D’autre part, la sécurité sociale nous scande constamment les économies qu’elle veut réaliser. Pourquoi envoyer un patient à 30 km, alors que l’hôpital de Sélestat est bien plus proche et pou-vait aussi effectuer les mêmes prestations médi-cales ?»La conclusion d’une infirmière du NHC de Strasbourg : « Petite précision pour ceux qui ont l'impression que nous nous plaignons pour rien ou que nous sommes trop payés. Dans ce cas, la dévotion, le don de soi, c'est terminé !Parce que aujourd'hui, lorsque tu rentres à l’hôpi-tal, tu as besoin d'être rassuré et bien soigné, et évidemment tu as raison de réclamer des soins de qualité, et le pire, c'est que tu deviens exigeant, tu râles. Et moi, je dois te prendre en charge, de façon efficace parce que tu as un tuyau dans la bouche qui te permet de respirer et qu'au moindre faux pas de ma part, c’est toi qui meurs ! »Réfléchissez-y, si vous pouvez accorder un prix à la vie ? Certainement, un jour, la vôtre sera entre leurs mains !Merci à tous ceux qui m’ont fait confiance par leur témoignage pour constituer ce dossier.

AT

Dossier

Le service hospitalier décide de renvoyer mon

père de 81 ans après une journée en ne pre-

nant aucune disposition, sans prévenir la famille.

Témoignage de deux Aides-soignantes à l’Ehpad de Haguenau

Nadine« Débutant ma carrière professionnelle en tant qu’aide-soignante en octobre 2003 (ser-vice gériatrique), pendant 13 ans, j’effectuais de bons et loyaux services dans un service très lourd avec 93 résidents. Les conditions de travail, l’entente et l’entraide entre le personnel soignant ne sont pas toujours évidentes. Je veux bien croire que certaines tensions sont liées à nos différentes condi-tions de travail, des changements d’horaires à répétition... Cela ne devrait pas empêcher d’être tolérant et positivement communicatif.Notre but est de soulager et d’accompagner les malades dans leurs souffrances, ce qui se traduit par des petits gestes simples et bien-veillants. Ces quatre dernières années, j’ai pu constater des changements notoires de l’administration à l’égard des patients qui ne sont aux yeux de la hiérarchie qu’une manne financière. Les interventions médicales sont devenues des prestations plus que des soins, dont la rentabilité est la priorité : le ‘‘Serment Hypocrite’’. Pour les administrateurs ‘‘time is money’’. Ils ignorent la réalité médicale, ils régissent un centre hospitalier comme une banque ou une multinationale. À force, tout devient stressant, oppressant, démoralisant, aussi bien psychologiquement que physique-ment. Nous donnons beaucoup de nous-mêmes, de notre temps dans le service auprès des ma-lades, que ce soit en semaine, le week-end et les jours fériés. Nous sommes régulièrement remis en cause dans notre rôle de soignant, sans aucune reconnaissance, si ce n’est celles de certains patients ».

Rachel« Je suis aide-soignante depuis quatorze ans. Je constate ces cinq dernières années un dégradation des soins. Notamment un manque de personnel qui peut engendrer une forte fatigue tant physique que psychologique des effectifs. Le stress est omniprésent chez les cadres, eux aussi, poussés à des résultats de rendement en sus de la coordination des services. Tout cela au détriment de la qua-lité des soins, du temps de présence auprès du patient. Pour toutes ces raisons, il faut remettre à l’honneur le travail du personnel soignant : une revalorisation de son statut serait justifiée ».

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Heb'di Nature

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La médecine anthroposophique est liée à un cou-rant ésotérique occultiste développé par Rudolf Steiner.Elle prend en compte les bases scientifiques de la médecine conventionnelle et propose de les com-pléter par une étude des forces éthériques et « du plan suprasensible jouxtant le plan matériel »1. Elle se rapproche donc de disciplines occultes telles que l'alchimie et l'astrologie, ou de cou-rants religieux tels que la théosophie, qui est à l'origine même de l'anthroposophie.D'après cette médecine, les niveaux d'organisa-tion des règnes de la nature, minéral, végétal, animal se retrouvent dans l’être humain. On y ajoute la capacité de l'humain de se nommer soi-même (moi) et par la présence de la conscience qui se manifesterait dans l’exercice de la pensée et de la parole.

On distingue quatre niveaux fonctionnels :- L’organisation physique ou corps physique, avec ses composants cellulaires et biochimiques ;- L’organisation de vie, ou organisation des forces constructives, appelée corps éthérique, dont les flux et fonctions dynamiques structurent et renouvellent l’organisme physique, réalité agissant à partir de ses propres lois ;- L’organisation psychique ou organisation de sensibilité, appelée corps astral, qui impose à l’organisme vivant l’empreinte d’une organisa-

tion nerveuse (sensibilité, locomotion, compor-tements) et d’une organisation respiratoire s'éten-dant au métabolisme (gaz du sang par exemple) ;- L’organisation du Moi, qui fait accéder à la conscience de soi et qui induit des particularités physiologiques typiquement humaines (telles que verticalité, langage, cycles menstruels, etc.).Si l'on tient compte de tous ces éléments, la bonne santé résulte de l’interaction de ceux-ci. La maladie est alors une perturbation de cette interaction. Il s'agira alors pour le praticien de rechercher la ou les causes de ce « défaut » dans l'interaction.Pour la médecine anthroposophique, la maladie et la guérison sont deux forces déjà présentes en l'être humain, la maladie étant une sorte de retour à un stade initial infantile (« semblable au début de l'existence ») : ce serait une épreuve spirituelle que le malade doit traverser pour se métamorphoser.D'après cette théorie, le cancer résulterait d'un dérèglement de l'activité cellulaire quand celle-ci n'est plus contenue par les « forces formatrices », les forces éthériques d'ordre surnaturel. Ce dérè-glement serait dû (notamment) au mode de vie moderne.La médecine anthroposophique est pratiquée par environ 2000 médecins dans le monde et environ 30 000 médecins connaissent et prescrivent des médicaments anthroposophiques. Les remèdes anthroposophiques sont sélection-nés dans les différents règnes de la nature (miné-ral, végétal, animal) selon la croyance en un sys-tème de relations entre la physiologie humaine et d'autres processus correspondants dans la nature (croissance et régénération des plantes...). Ces médicaments sont préparés sous forme de dyna-

misations homéopathiques ou par d’autres procé-dés pharmaceutiques spécifiques. Je vous parlerai un autre jour des techniques de biodynamie, basées sur les mêmes principes et utilisées par un nombre croissant de cultivateurs.La particularité principale de la médecine an-throposophique est de prendre en compte l'aspect strictement individuel de la maladie relevant de la dimension spécifiquement humaine, notam-ment par des thérapies artistiques inventées par Rudolf Steiner par exemple l’eurythmie curative qui conçoit l'activité artistique comme un moyen de prévention « contre les influences patho-gènes », et « d'éveiller les forces créatrices de l'âme ». Elle cherche à identifier les liens entre l’activité psychique individuelle et la constitution corpo-relle dans le but de les rééquilibrer.Comme pour beaucoup de choses, il suffit d'y croire… ou pas.Citation : La Nature aime à se cacher (Héraclite d'Éphèse)

Pour ceux qui ont envie de se soigner autrement, ou qui sont simplement curieux, Heb'di vous fait découvrir chaque mois une méthode, une technique, une approche de la santé ou du corps humain, médicale ou pas, qui sont autant d'alternatives aux pratiques habituelles, sans bien

sûr chercher à vous influencer de quelque manière que ce soit.

La médecine anthroposophique

Mal à la gorge ? Dès que ça commence à grat-ter, faites, trois jours de suite, un gargarisme avec de l'eau très très salée avec un jus de citron. En gros, il suffit de prendre une gorgée du liquide, de renverser la tête en arrière, de ne surtout pas avaler, et de faire « Grrrrr » avec le liquide « au bord » de la gorge. Bon, si vous n'avez pas compris, demandez à votre grand

Truc de mamamaMuckeschisserei, ou comment

enlever facilement les chiures de mouches sur vos meubles, tissus,

etc… Faites cuire un oignon et récupérez l'eau. Avec une petite éponge, frottez doucement et les taches partiront très facilement.

La médecine anthropo-sophique est pratiquée par environ 2000 méde-cins dans le monde et 30 000 médecins pres-

crivent des médicaments anthroposophiques.

Rudolf Steiner.

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Domaine médical, recherche, production d’éner-gie, industrie, de nombreux secteurs ont eu re-cours à l’énergie nucléaire en Alsace. Malheu-reusement, tous ces secteurs ne font pas toujours l’objet d’une grande surveillance.De telle sorte que certains sites ont pu se trouver pollués.

Strasbourg Au nord de Cronenbourg, mis en service en 1967 et d’une puissance thermique de 0,1 MW, le « Réacteur universitaire de Strasbourg » (RUS) était un réacteur d’étude et de recherche, princi-palement utilisé pour la réalisation d’irradiations expérimentales et la production de radionucléides à vie courte. Il a été exploité successivement par le CNRS puis l’IN2P3 et l’Université Louis Pas-teur (ULP) de Strasbourg. Le réacteur a été mis à l’arrêt définitif en décembre 1997. L’exploitant actuel de l’installation est l’Université Louis Pasteur.Les éléments combustibles ont été déchargés et transférés sur le site de La Hague en décembre 2000. Les barres de contrôle ont été extraites du bloc réacteur en 2002. Les déchets technolo-giques d'exploitation ou de maintenance (volume et activité très faible) sont transférés à l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) par l’intermédiaire de l’Institut de

recherches subatomiques de Strasbourg (IN2P3). Aujourd’hui démantelé, cet ancien réacteur né-cessite toujours une surveillance, mais ne semble pas représenter un danger.CNRS, faculté de Médecine, Établissement Français du Sang, Centre hospitalier de Hague-nau, Centre Paul Strauss, INSERM, SANOFI, TRANSGÈNE…En tout, ce sont 32 sites qui utilisent des radio-nucléides ou détiennent des déchets radioactifs. Pas moins de 18 sites d’entreposage de déchets se trouvent dans l’Eurométropole !Le CNRS stocke des sources usagées de radium 226 dont l’activité radiologique globale est de 650 milliards de becquerels, soit 17 550 mg de radium 226. À noter que l’exposition rapprochée à 1 mg de radium est capable de déclencher une lésion cancéreuse cutanée.Les installations nucléaires de l’Eurométropole sont donc dans des structures à finalité médicale ou scientifique et peuvent, à ce titre, sembler sous bon contrôle. Malheureusement l’histoire montre que même dans ce cas, le danger est tou-jours présent.L’affaire des surirradiés d’Épinal montre qu’il est possible d’avoir des conséquences graves résultant d’usage a priori « normal » de sources radioactives.L’historique des accidents nucléaires montre également que des accidents aux conséquences majeures peuvent aussi avoir lieu dans des struc-tures scientifiques ou médicales. À ce titre, nous pouvons citer l’accident de la rivière Chalk au

Canada, en 1952, dans un laboratoire nucléaire. Il est aussi possible de citer l’accident nucléaire de Goiânia au Brésil, en 1987, concernant un appareil de radiothérapie abandonné dans un ancien hôpital.

Bergheim La route des Vins ne recèle pas que les cépages bien connus des Alsaciens. À Bergheim, belle ville médiévale, c’est de l’uranium qui a été recherché ! Des prospections n’ayant jamais débouché sur une exploitation ont été menées ici dans les années 1950.Le site de Bergheim se situe à quelques centaines de mètres de celui de Saint-Hippolyte évoqué ci-après. C’est un même secteur qui a été pros-pecté, mais le secteur étant à cheval entre deux communes, cela explique la distinction. Contrai-rement au site situé sur la commune de Saint-Hippolyte, celui de Bergheim est resté au stade de la prospection.

Nucléaire en alsace :UN INVENTAIRE À LA CURIE !

Dossier

À l’heure où la fermeture de Fessenheim semble actée, une pollution à l’iode 131 dont aucun média ne parle s’est répandue en Europe en janvier.

La pollution nucléaire persiste-t-elle toujours en Alsace ? Quels sont les risques ?

L’INCIDENT DE JANVIERUn communiqué de l’Institut de radiopro-tection et de sûreté nucléaire (IRSN) du 13 février annonce la détection au cours du mois de janvier d’iode 131 (isotope radioactif arti-ficiel) à de faibles niveaux dans l’air ambiant de plusieurs pays européens en janvier 2017. Les niveaux mesurés sont « sans aucune conséquence sanitaire ». En effet, à titre de comparaison, elles sont de l’ordre du millio-nième de celles que l’on trouvait dans le « nuage » radioactif de Tchernobyl qui avait traversé l’Hexagone entre le 30 avril et le 5 mai 1986.Un temps soupçonné, un réacteur situé à Hal-den, en Norvège, semble finalement hors de cause. Les niveaux les plus élevés ayant été détectés en Pologne, il est possible que l’ori-gine de cette émission se situe dans l’est de l’Europe. Si l’incident de janvier n’a pas de conséquences en matière de santé publique, l’origine exacte de cet iode 131 pose malgré tout question, car comment être certain que de nouveaux incidents plus graves ne vont pas se produire ?

Quand bien même la radioactivité sur le site serait faible, il y a toujours un danger réel lié par exemple à l’ingestion de champignons

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Aujourd’hui, plus personne ne semble savoir où se trouve l’emplacement exact de cet ancien site. Sur place, rien ne permet de se souvenir de ce passé. Apparemment, le site ne représente aucun dan-ger, du moins pour le randonneur qui passe-rait par là. Mais la question se pose en ce qui concerne la consommation du gibier séjournant sur le site, ainsi que celle des champignons récol-tés ici.

Saint-Hippolyte Teufelsloch. Les Alsaciens comprennent la si-gnification de ce mot. Près de Saint-Hippolyte, au Teufelsloch, le diable se cache sous la forme d’une ancienne mine d’uranium ! Dans les an-nées 1950, ce sont 4000 tonnes de minerai ura-nifère qui ont été extraites ici, dans une mine à ciel ouvert.Officiellement, le site ne présente pas de danger, en l’absence de vie permanente sur le site. Nous nous sommes rendus sur place pour consta-ter de visu l’état de cette ancienne mine. Effec-tivement, nous n’y avons croisé aucune vie… humaine ! Par contre, nous avons dérangé un vieux sanglier mâle solitaire qui, après avoir peut-être retourné la terre pour faire un repas sur place y faisait une sieste. Dérangé, il est parti un peu plus loin où il finira fatalement par croiser la route d’un chasseur et terminer dans l’assiette de ce dernier.Carte IGN en main, nous sommes toujours à la recherche de cette ancienne mine. Première surprise : rien n’indique sur la carte IGN la localisation de cette ancienne mine ! Non loin du Teufelsloch, figure bien sûr la carte IGN une ancienne mine, mais il est mentionné qu’il

s’agit d’une ancienne mine de houille. Sur le ter-rain non plus, rien n’indique la présence d’une ancienne mine d’uranium. Il aura fallu longue-ment rechercher pour finalement trouver, à l’ar-rière d’une ancienne grange, un panneau avec la mention « CEA entrée interdite ». Il y a quelques années, Jean-Marie Brom, directeur de recherche au CNRS, affirmait « le seul danger du site, c’est l’oubli ». Aujourd’hui, la mine d’uranium a ef-fectivement été oubliée. À tel point que les ama-teurs de champignons ne doivent pas manquer de venir faire la cueillette sur le site !L’eau de Saint-Hippolyte peut-elle présenter un danger ? Bien que l’eau soit faiblement contami-née, sa consommation étant quotidienne, un dan-ger existe. Il y a donc lieu de réaliser des mesures régulières. D’après le maire de Saint-Hippolyte, « a priori, il n’y a pas de captage de sources dans le secteur de Teufelsloch. » Mais « a priori » n’est vraiment pas rassurant.Quand bien même la radioactivité sur le site se-rait faible, il y a toujours un danger réel lié par exemple à l’ingestion de champignons.

Wintzenheim À l’époque où la France disposait encore d’une industrie, se trouvait à Wintzenheim l’usine hor-logère des montres Jaz. Cette époque est révolue, Jaz n’est plus, reste les déchets !Pour que vous puissiez lire l’heure même dans le

noir, les anciens établissements Jaz ont fabriqué jusque dans les années 1960 des montres et des réveils avec l’utilisation de peintures radiolumi-nescentes au radium. Cet élément a été remplacé par du tritium vers 1964 et l’entreprise a arrêté sa production en 1985.Actuellement, le site est occupé par une pépi-nière d’entreprises appartenant à la société SPW (Société de Production de Wintzenheim). Un contrôle radiologique de tous les locaux et ter-rains alentour a été effectué par l’OPRI (Office de protection contre les rayons ionisants) en octobre 1996. Aucune contamination radioactive n’a été décelée dans les bâtiments. Une « tache » décelée sur les terrains attenants à un bâtiment a été assainie en 1999. Les déchets générés par cette opération de décontamination ont été conditionnés en fûts et entreposés sur le site.Ce sont ces fûts qui cristallisent l’inquiétude. Que sont-ils devenus ? Ont-ils été oubliés dans un coin ? Pourquoi ne pas envoyer ces fûts vers un site approprié ? Le risque existe qu’un beau jour, une personne non qualifiée trouve ces fûts et cherche à savoir ce qu’ils contiennent.

Kruth Non loin de Kruth, se trouve un ancien site mi-nier datant, comme celui de Saint-Hippolyte, des années 1950. Ici, des campagnes de reconnais-sance ont été menées, mais le site n’est jamais

Dossier

LES RADIEUSES ANNÉES 1980Des campagnes de mesure menées en 2015, dans les Alpes, ont montré que les sols sont aujourd’hui encore gravement contaminés par du césium 137 déposé, en 1986, par la catastrophe de Tchernobyl.En Allemagne, en 2014, des tests effectués par le gouvernement de la Saxe ont montré que sur 750 bêtes chassées en un an, 297 dépassaient la norme de radioactivité fixée à 600 becquerels par kilo, seuil limite pour la consommation humaine. Un tiers des san-gliers qui peuplent les forêts de la Saxe sont radioactifs ! Ces taux de radioactivité élevés sont « l’héritage » de la catastrophe nucléaire de 1986. Les sangliers sont particulièrement touchés, car ils se nourrissent – entre autres – de champignons qui sont encore irradiés. Les autorités vont-elles nous expliquer que les sangliers ne traversent pas le Rhin et donc que les sangliers alsaciens sont en bonne santé ?L’Alsace a été particulièrement touchée par cette catastrophe. Pourtant, aucune campagne de mesure par exemple sur les champignons n’a été menée par les pouvoirs publics.

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DERNIÈRE MINUTE par Schmeerwurst

Drame chez Castorama : un pot de peinture rouge s’est fait violet par un pot de peinture bleue.

Un employé de Beck Boissons a été licencié parce qu’il avait lâché une caisse.

Drame à l’hôpital : alors qu’une infirmière s’exclamait devant un nourrisson : « Quelle bouille ! », sa mère qui avait compris « belle couille » asséna un violent coup de poing à la pauvre infirmière.

passé au stade de l’exploitation minière.Aujourd’hui, sur place, rien ne permet de recon-naître l’ancien site minier. Seuls quelques déblais qui pourraient être confondus avec un pierrier naturel subsistent de cette période.Apparemment, le site ne présente aucun danger, du moins pour le randonneur qui passerait par là. Mais encore une fois, la question se pose en ce qui concerne la consommation du gibier séjour-nant sur le site ainsi que celle des champignons qui y sont récoltés.

Thann L’ancienne usine Thann et Mulhouse (Groupe Rhône-Poulenc), aujourd’hui propriété de la So-ciété Millennium Chemicals, produit de l’oxyde de titane à partir d’un sable naturel contenant des minéraux d’ilménite comportant des traces d’élé-ments radioactifs.Divers ateliers auraient été assainis et les équi-pements auraient été renouvelés. La situation

semble donc rassurante concernant ce site.

Ottmarsheim Ici se trouvaient des installations de production d’acide phosphorique, aujourd’hui démantelées. Il reste sur place des déchets conditionnés parmi lesquels se trouvent des produits d’assainisse-ment contaminés au radium. Tant que des dé-chets subsisteront sur place, un risque perdurera.

Huningue Huningue comporte un site pollué à la radioacti-vité qui semble en attente d’assainissement.Malheureusement, il n’existe aucune information sur ce site qui semble être à caractère militaire.

Les sites énumérés ci-dessus ne représentent pas nécessairement un danger actif de contamination de l’environnement. Le risque potentiel est tou-tefois bien réel. La probabilité d’un accident ou d’un acte intentionnel n’étant jamais nulle.

Les sites naturels, qui sont tous librement acces-sibles, ne présentent apparemment pas de dan-ger. Mais « apparemment » est un mot qui ne sert qu’à masquer une absence de savoir. Une cam-pagne de mesures serait la bienvenue pour avoir des données permettant de confirmer ou d’infir-mer l’absence de dangers. Une telle campagne devrait inclure des mesures sur site de l’eau de consommation dans les villages alentour, ainsi que des animaux en provenance de ces sites, des plantes et des champignons.À noter également qu’obtenir des données sur la réalité du danger d’un site est un défi de titan. Le flou et l’opacité règnent dans le domaine du nucléaire. Ceux qui posent des questions ne sont pas appréciés ici.

BRFessenheim occupe une place à part et ne sera donc pas traitée dans le cadre de cet article. D’autres articles ne manqueront pas de suivre concernant le cas de Fessenheim.

Dossier

LA FOUDRE RADIOACTIVELa foudre est susceptible de disséminer des radioéléments ! Fariboles ? Non ! Après-guerre, à l’époque de la radioactivité joyeuse et miraculeuse, les éléments radioactifs ont été mis à toutes les sauces. Certains fabricants de paratonnerres s’en sont servis comme d’un argument marketing, un paratonnerre équipé de radioéléments étant supposé être plus effi-cace. Aujourd’hui, il est établi que ces dange-reux paratonnerres ne sont pas plus efficaces qu’une simple pointe métallique. Depuis 1987, il est interdit d’installer ces paraton-nerres et la loi impose maintenant de consi-dérer ces paratonnerres comme des déchets radioactifs. Mais la loi n’impose pas de reti-rer les paratonnerres déjà installés, beaucoup ont été oubliés, ou parfois, sont présents sans que le propriétaire des lieux ne soit informé du risque.En Alsace, il y aurait encore pas loin de 400 de ces paratonnerres installés. Ils sont pré-sents à foison, par exemple en gare de Stras-bourg au sommet de pylônes supportant les caténaires. Ils contiennent du radium 226 ou de l’américium 241. Les plus récents ont 30 ans, mais certains dans l’environnement des radioéléments !

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Dans une étude publiée dans le Time Magazine, des scientifiques démontrent que dire des gros mots nous libère et nous soulage de notre stress.

La chronique de Gérard l’AlsacienBORDEL DE MERDE !... ET DÉJÀ JE ME SENS MIEUX !

Les chercheurs ont constaté que des personnes plongeant les mains dans de l’eau très glacée supportaient mieux la douleur s’ils juraient. Un objet d'étude très sérieux et important pour le psychologue Timothy Jay. « Si vous n'étudiez pas ce type de langage, vous passez à côté d'une partie importante de l'être humain », argue-t-il.

Preuve est faite que nos parents et nos profs n’ont rien compris. Eh oui, quand j’étais gamin et que je disais un gros mot comme « merde » ou « vas te faire mettre » et que ma mère l’entendait, je me ramassais une fessée suivie d’une interdiction de sortie. Vu l’étude des Américains, pas étonnant que je sois devenu un garçon renfermé et timide. Dieu soit loué, la scène m’a sauvé ! Quand je suis en spectacle, avec mes sketches pleins de délires et de gros mots, je me libère et de plus je fais rire les spec-tateurs…Ado, quand je « sortais » une vanne, on me réprimandait… voire on me punissait ! Au-jourd’hui, on me paye pour que j’en sorte ! C’est fou ! Non ?

Mais réfléchissez un peu. Dire, voire hurler des gros mots, à vous aussi cela fait du bien et peut vous remonter le moral. Tenez, après que votre chef ou votre patron vous a « gueulé dessus » devant tout le monde et que isolé dans les toi-lettes vous hurlez « Enculé ! », ça fait du bien, non ?Et quand vous recevez une « prune » par cour-rier vu qu’un radar vous a flashé en excès de vitesse, le fait de crier « Salopards de pédales de flics ! » ne vous empêchera pas de payer l’amende ni de perdre des points sur votre per-mis, ne vous coupera pas l’appétit, mais vous soulagera !Et puis, les gros mots sont un concentré de littérature. En un seul gros mot vous pouvez résumer une longue phrase. Exemple : c’est Huguette Dreikaus qui l’explique très bien dans un de ses sketches : Un couple dans un restaurant tente de parler en toute confidentia-lité alors qu’à une table voisine un énergumène

s’exprime très bruyamment avec son convive. L’homme, du couple intime, s’adresse au mon-sieur bruyant : « Excusez-moi de vous deman-der pardon, mais par un effet de votre bonté, sans pour autant vouloir enlever quoi que ce soit à la valeur intellectuelle de vos paroles, j’aime-rais savoir si je puis avoir l’outrecuidance de solliciter de votre haute bienveillance l’autori-sation de vous demander la permission d’envi-sager une éventuelle négociation afin que vous puissiez baisser le volume sonore de vos pa-roles, si intéressantes au demeurant, et que par ricochet ma compagne et moi nous puissions augmenter le volume de notre humble entretien et rendre audible, l’un pour l’autre, la conver-sation que nous envisageons depuis plus d’une demi-heure ! » C’est beau, non ? Quel verbiage ! Mais long… je vous l’accorde. Donc, le plus rapide c’est bien l’expression directe par un ou des gros mots. Un simple : « Tu vas la fermer ta grande gueule ! Connard ! » est plus percutant et plus compréhensif… et surtout soulage bien mieux celui qui le prononce !Cela me rappelle la période de mon début de mariage avec ma germaine. Quand, pour res-pecter les clauses du contrat souscrit devant no-taire, je lui proposai une relation dite charnelle afin de se conformer à l’article 69 du contrat, la procréation, et qu’elle me faisait comprendre

que son « tiroir » était bloqué, pour des raisons tout à fait féminines… donc un tiroir impéné-trable, je me confondais en excuses de toutes sortes en cherchant à ménager mon amour-propre ; aujourd’hui, grâce aux Américains, je reste zen ! Dans un cas pareil, à ma germaine je lui dis un gros mot : « Casses-toi, pouffiasse » et je vais me faire la germaine du voisin dans ma rue, qui, elle, est toujours disponible (la ger-maine du voisin… la rue aussi bien sûr…) Ah, les gros mots ça calme !Nous les Alsaciens, nous sommes privilégiés en ce qui concerne la puissance et la portance des gros mots. Eh oui, un « Kritsa Milliona Gottverdami » n’existe pas en français, mais nous soulage, nous les Alsaciens, dans bien des occasions, et Dieu sait qu’elles sont nom-breuses grâce aux « Français de l’Intérieur ! »À l’occasion de cette campagne électorale pour la présidentielle, regardez les émissions de télé ou écoutez celles des radios, avec les préten-dants à la présidence de la République…Avec tout ce qu’ils nous racontent, afin de res-ter zen et optimistes, il n’y a qu’une attitude à adopter, celle préconisée par les chercheurs américains : HURLEZ : « Allez-vous faire foutre bande de cons ! »YES ! Et de suite vous vous sentirez mieux !

Je lui proposai une rela-tion dite charnelle afin de se conformer à l’ar-

ticle 69 du contrat

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HEBDi’c o m

Le lanceur d’alerte alsacien !

JANVIER 2017 - Mensuel N°85

La boule du mois

85

L’ARGENT TUELyme : La face cachée du procès SchallerL’État à la botte des groupes pharmaceutiquesStrasbourg : Pr Marc Henry : guérir par l’eau

La mode Made in Alsace

Le meilleur, c’est toujours Omeyer !

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Steve Maire,

le vidéaste « no limits »

PeoplePar Natacha

Andréani

HEB’DI N°88 P 29

Il n’a que trente ans et pourtant cela fait des années maintenant que Steve Maire fait parler de lui. S’il s’est fait repérer par Alsace 20, Ca-nal+ ou encore Sébastien Loeb, Steve continue son bout de chemin avec des idées toujours plus folles. Retour sur le parcours atypique et insolite du jeune vidéaste.

« J’ai toujours voulu faire du cinéma, de la télé. Après le collège, je voulais partir dans une filière cinématographique, mais j’étais trop dissipé pour pouvoir y entrer. Par la suite, j’ai intégré la MJM (école des métiers de l’image et du design), mais j’ai arrêté trois semaines avant les examens. » C’est grâce à ce bref résumé que l’on comprend le tempérament de Steve qui, entre deux rires, confie comment il en est arrivé là : « En 2007, j’ai décidé de monter ma société de communication et produc-tion audiovisuelle, à l’époque je n’avais que 20 ans. Déjà plus petit, j’avais pour ambition de travailler seul, d’être libre, j’ai donc fait ce pari risqué de monter ma propre société. » Pari payant puisqu’au-jourd’hui Steve Maire est clairement reconnu dans son domaine, il produit majoritairement des vidéos pour des entreprises, évènements ou des clips musicaux, pourtant c’est grâce à ses vidéos parodiques qu’il a acquis cette grande notoriété. Le jeune réalisateur a gagné en popularité il y a quelques années avec son projet « Rodikuh », il explique : « Tout a commencé par hasard. En 2010 a eu lieu le rallye de France et notamment une manifesta-tion des écologistes qui voulaient annuler l’évènement à cause de la pollution. J’ai décidé de tourner cela en dérision en faisant une vidéo parodique, notamment sous forme de chanson pour Sébastien Loeb. J’ai vite compris l’ampleur que cela a pris puisque j’ai comptabilisé des centaines de milliers de vues en quelques jours. J’ai notamment été contacté par des dizaines de médias locaux mais aussi nationaux comme M6. Suite à cela j’ai fait une seconde vidéo humoristique où cette fois-ci apparaissait la Rodikuh, le phénomène a vite grandi et les gens se sont pris d’affection pour la voiture et ce qu’elle repré-sente ». De l’audace, il en a et ça paye ! Cela a notamment été le cas avec sa parodie de « Cauchemar en cuisine » qui a comptabilisé plus de 500 000 vues et été diffusée sur Canal+ devant Philippe Etchebest (de l’émission « Cauchemar en cuisine »). Et plus récemment, Steve a eu l’idée de parodier les élections présidentielles en se présentant en tant que « candidat du peuple » ayant notamment pour programme de favoriser le bonheur des gens grâce à… l’apéro ! À ce sujet, il nous raconte : « Mon idée est venue à force de voir des commentaires sur les réseaux sociaux concernant les présidentielles ; j’ai donc voulu parodier ces élections en devenant le président utopique que tout le monde rêverait d’avoir ». En outre, ce jeune homme est à l’image du slogan de sa société « no limits » : il dépasse les frontières de l’entendement pour donner à son public une dose de rire quotidienne. À côté de cela, il gère sa société avec brio en s’exportant partout en France, au Luxembourg, en République Tchèque ou encore en Angleterre pour des tournages. Et quand on lui parle du futur, Steve Maire nous répond : « Je ne peux pas en dire plus, mais j’ai pour projet la réalisation prochaine d’un court-métrage, d’une série et d’un clip musical ». Affaire à suivre. stevemaire.comnolimits.fr

BORDEL DE MERDE !... ET DÉJÀ JE ME SENS MIEUX !

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LA SIG REPREND SON ENVOL

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Après un début de saison catastrophique marqué par de nombreuses défaites dont une piteuse élimination en Coupe de France, la SIG a repris des couleurs depuis le retour de l’entraîneur Vincent Collet à sa tête. Suite à une série de victoires, le club de basket-ball

strasbourgeois s’est même sérieusement replacé dans la course au titre de champion de France. Élément-clef de ses nombreux projets, cette réussite sportive retrouvée nous

a incités à faire le point sur la situation d’une formation résolument ambitieuse qui aspire à s’envoler vers les sommets dans les années à venir.

HEB’DI N°88 P 30

Pour la SIG, la saison avait très mal commencé ! Avec un nouveau coach, le Finlandais Henrik Dettmann, et un recrutement prometteur (avec l’arrivée de joueurs tels que A.J. Slaughter, Mou-hammadou Jaiteh, Erik Murphy, Erving Walker ou encore Pape Sy), l’équipe avait pourtant réus-si une bonne préparation estivale, forte de sept victoires en onze matchs amicaux. Malgré cela, le début d’exercice 2016-2017 aura été plus que poussif du côté du Rhénus Sport. En enregistrant six revers en sept rencontres, quatre en Pro A (la Ligue 1 du basket français) et deux autres en Coupe d’Europe, ainsi qu’une navrante sortie de route face à Lille (un club de Pro B) en Coupe de France (une contre-performance qualifiée d’inexcusable par la direction), les basketteurs alsaciens avaient en effet complètement raté leur départ, se retrouvant même bons derniers du championnat à la mi-octobre. Des résultats décevants qui avaient conduit à la mise à pied de Dettmann, puis à son remplacement pur et simple par Vincent Collet, le sélectionneur de l’équipe de France, qui a donc repris sa place sur le banc strasbourgeois après y avoir déjà officié de 2011 à 2016.

Un petit coup de Collet et ça repart ! Pour rappel, sous la conduite du technicien nor-mand, le club s’était hissé en finale de Pro A à quatre reprises (des finales, hélas, toutes perdues !), mais aussi en finale de l’Eurocup (là-aussi battu de peu par Galatasaray) la saison passée, tout en remportant la Leaders Cup et la Coupe de France en 2015. Via ce changement de coach donc, mais aussi renforcé par l'ailier Roméo Travis (pigiste de Matt Howard l’an dernier), le collectif strasbourgeois s’est vite remis en place et les automatismes sont revenus avec. Dès lors, le « cinq » remanié à la sauce-Collet a enchaîné les succès. Et après avoir signé une belle série de victoires, dont une lors du derby de l’Est face à Nancy, la SIG s’est parfaitement relancée en championnat, une compétition dont elle figure désormais en cinquième position à moins de 10 journées de la phase décisive des play-offs. En-gagé pour trois nouvelles années, Vincent Collet s’est déclaré « heureux de poursuivre l’aventure avec la SIG ». Ravi de son retour (réussi) aux affaires, le natif de Sainte-Adresse devrait ainsi cumuler (s’il va au bout de son contrat) neuf saisons en Alsace. De son côté, Martial Bellon, le président de la SIG, n’a pas non plus caché sa satisfaction d’avoir trouvé un accord pour s’associer une nouvelle fois avec l’embléma-

tique Collet : « Je me réjouis de cette signature qui nous donne de la visibilité pour poursuivre la construction du club et mener à bien les projets, y compris celui de l’Arena ».

L’Arena dont parle le président Bellon, c’est le gros dossier du club pour les mois et les années à venir. La SIG veut grandir, et pour ça, elle a besoin d’un nouveau nid. Dévoilé fin janvier, le projet de rénovation et d’extension de l’actuel Rhénus aura clairement vocation à faire entrer l’équipe bas-rhinoise dans une autre dimension. Convaincu qu'il faut aujourd'hui être propriétaire de sa salle pour en faire un lieu de vie autour du sport et des affaires, le directeur de la SIG veut transformer le Rhénus en une arène où se côtoieront sport et business : 10 000 places au lieu de 6000 aujourd'hui (en relevant notamment le plafond), mais aussi 4000 m2 de commerces (essentiellement consacrés à la restauration, aux secteurs du sport, du bien-être et du bio, selon le cabinet Menighetti en charge du dossier), ainsi qu’une tour qui abritera des dizaines de bureaux. L’idée est (d’après Samuel Nogha, l'architecte du

projet) de construire autour de ce qui existe déjà, tout en permettant à la salle de continuer à fonc-tionner : les basketteurs pourront donc toujours jouer sur place pendant les travaux.

Viser le haut du panier via la « Rhénus-Arena » En dehors des manifestations sportives, l’Arena pourra aussi accueillir des événements cultu-rels (ceux que le Zénith de Strasbourg ne pour-rait pas contenir), mais aussi des meetings, en complémentarité avec le Palais de la Musique et des Congrès (PMC) situé à quelques mètres de là. Comptant sur les milliers de futurs habi-tants du Wacken-Europe et les quelques 15 000 personnes estimées de passage dans le quartier en journée, le chantier, situé face au Parlement européen, là-même où la municipalité est en train de développer son quartier d'affaires, pourrait commencer durant l'été 2018 pour une livraison à l’horizon 2020-2021. Bien évidemment, cette réalisation de grande ampleur, qui vise à instal-ler la SIG dans le cercle des 20 meilleurs clubs européens, a un prix ! Question budget, 34 mil-lions d’euros seront ainsi dévoués à l’agrandisse-ment de la salle, les commerces seront financés à 60% par les loyers, et (sachant que ni la ville ni l’Eurométropole n’ont l’intention de mettre la main à la poche), le reste se partagera entre l’apport du club et le « naming ». À l’instar de l’AccorHotels Arena de Paris-Bercy, de l’Allianz Riviera de Nice ou encore de l’Allianz Arena

Le directeur de la SIG veut transformer

le Rhénus en une arène où se côtoieront sport et

business

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de Munich, le club baptisera donc sa salle via ce procédé qui permet à un sponsor de donner son nom à une infrastructure pendant plusieurs années en échange d’un investissement consé-quent, à hauteur d’environ 20 millions d’euros dans le cas présent. Pour l’heure néanmoins, bien que de grandes entreprises alsaciennes aient été contactées, au même titre que le parc d’attrac-tions allemand Europa-Park, le patronyme de la future enceinte reste à définir.

Le projet de rénovation et d’ex-tension du Rhénus Sport en Arena En attendant son nouvel antre, qui fera office de vitrine géante, le club s’active également en cou-lisses. D’abord par le biais de sa privatisation à l’été 2016 (qui a entraîné le changement d’appel-lation du club, de Strasbourg-Illkirch-Graffen-staden-Basket en SIG Strasbourg), mais aussi en s’appuyant sur un organigramme de mieux en mieux huilé. Ainsi, pour seconder le directoire, l’ancien meneur Aymeric Jeanneau s’occupe du développement (commercial, marketing, com-munication, etc.), tandis que l’expérimenté Jé-rôme Rosenstiehl gère la partie administrative. Au total, le club compte désormais 12 salariés permanents en dehors du secteur sportif, qui comprend pour sa part les joueurs, trois coaches à plein temps (Vincent Collet, Lassi Tuovi, Lau-riane Dolt), un à temps partiel et un kiné. Par ailleurs, sur la toile, avec le double objectif de bonifier son image tout en augmentant les res-sources financières (notamment via le ticketing et la boutique en ligne), la SIG s’est dotée d’une monture digitale flambant neuve, dont Jean-Claude Frey (ancien rédacteur en chef-adjoint des DNA) constitue la pierre angulaire.

Site web relooké et notoriété grandissante Afin de moderniser le site Internet (sigstrasbourg.fr), dont la gestion était au préalable confiée à de simples stagiaires, les dirigeants ont fait appel à un nouveau prestataire technique. En outre, les contributions de Dominique Wendling (ancien journaliste aux DNA) et de Sophie Assoumani (responsable des réseaux sociaux) ont été béné-fiques, tout comme celle de Franklin Tellier, qui se charge des vidéos (l’un des points forts du site). Enfin, la qualité rédactionnelle, signée Frey, apporte la touche finale. Résultat : un outil-web performant, interactif au possible, avec un contenu enrichi, qui génère un impact considé-rable sur les réseaux sociaux. Chiffres à l’appui, le site de la SIG comptabilise à présent quelques 100 000 visites par mois, environ 50 000 abon-nés sur Facebook, 40 000 sur Twitter, 10 000 sur Instagram et près de 1000 sur Youtube ! De plus, la nouvelle plateforme « online » a aussi boosté les abonnements et la billetterie : plus de 80% des tickets d’entrée sont maintenant vendus via le net ! Si on fait le calcul, avec 1600 abonnés, plus les sièges réservés par les collectivités, les sociétés et les VIP, ce sont 3000 places qui sont d’ores et déjà vendues pour tous les matchs au Rhénus. Un Rhénus qui affiche, de surcroît, une jolie moyenne de 5800 spectateurs par match !

Alors bien entendu, les dirigeants ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Considérablement étoffée sous la présidence de Martial Bellon, la notoriété médiatique des Strasbourgeois sur les parquets a été croissante ces dernières années. Outre le fait d’être le deuxième club de basket hexagonal sur Twitter et le troisième sur Face-

book, la SIG figure même dans le « Top 5 » des clubs les plus suivis du web au niveau européen ! Son rayonnement va donc bien au-delà de l’Alsace puisque les habitants du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ne représentent que 25 des 50 000 fans recensés par le club sur Facebook. Et bien que deux journalistes d’outre-Rhin soient déjà accrédités en permanence pour suivre les joutes de la SIG, cette dernière semble toujours disposer d’un vaste vivier encore largement sous-exploité de l’autre côté de la frontière avec la concentra-tion urbaine qui va de Karlsruhe jusqu’à Bâle. En somme, pour toutes ces raisons, positivons, ne ressassons plus les douloureux souvenirs des finales perdues et rangeons-nous plutôt derrière l’engouement que suscite à nouveau le capitaine Jérémy Leloup et sa bande. De fait, dans l’espoir de les voir un jour voler vers leurs grandes ambi-tions nationales et continentales, c’est avant tout d’un formidable soutien que nos cigognes auront besoin pour finir la saison en beauté.

Lionel Ladenburger

HEB’DI PÉDIA

DIVORCE =

ALLÈGEMENT DE CHARGES

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TRAGI-COM’HEBDI

Cela se passe au siècle dernier, en 1994, au mo-ment de la fête d’Halloween. Un étudiant, ap-pelons-le Robert, décide de se déguiser en Dra-cula et, pour impressionner ses copains, décide de faire comme s’il avait un couteau planté dans le cœur. Comme il n’est pas suicidaire, il prend soin de placer une planche sur sa poitrine, puis, d’un grand coup sec, plante la lame dans la planche. Il frappa si fort que la lame transperça la planche… et le cœur !

HEB’DI N°88 P 32

Arrêtez de manger n’importe quoi !

Des asperges avec une bonne tête…

Et dire que je m’adresse à des Alsaciens ! Quand je vois la purée que vous retirez fièrement de vos casseroles en sachant qu’à l’origine c’était des asperges…Pour leur garder une belle allure, il faut les mettre tête vers le haut dans une boîte de conserve que vous aurez percée. Posez-la dans une grande casserole que vous remplissez d’eau à mi-hauteur et laissez cuire pendant huit minutes. Puis rajoutez de l’eau, mais sans recouvrir les têtes. Couvrez-les avec du papier alu. Faites à nouveau cuire pendant huit minutes et vous aurez de belles asperges avec une tête bien faite.

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LES CONSEILS DE BISTINE CROUTIN

A la demande générale, voilà le téléphone du fabricant de bas résile : 06 32 76...

HEB’DI N°88 P 33

Au dodo !Enfin presque… Si vous avez un coup de pompe, que vos paupières pèsent des tonnes, eh bien, faites une sieste, il n'y a pas de honte à ça. Je vous rappelle que le droit à la sieste est inscrit dans la constitution en Chine. Contrairement à ce que pensent les chefs de service, la micro-sieste est importante à plusieurs titres et notamment pour le maintien de la vigi-lance.Micro-sieste, sieste-flash ou encore sieste-parking, (réu-nion de travail pour les fonc-tionnaires), appelez-la comme vous voulez… Elle est souvent la bienvenue dans la jour-née, le plus souvent en début d’après-midi. Contrairement à ce que l'on pense, ce n'est pas la digestion qui donne envie de dormir (enfin, quand on mange normalement). C'est votre rythme biologique.La micro-sieste a plusieurs avantages :- Elle peut être mise en œuvre très facilement (quand on tra-vaille dans un bureau, c'est plus facile) puisqu'on peut la faire sur une chaise. Sur un canapé c'est mieux, mais tout le monde n'en a pas dans son bureau. On peut aussi la faire dans sa voiture.Lorsqu'on est ouvrier sur un chantier, c'est plus difficile.- Elle n’a pas d’impact sur l’endormissement le soir, à condition toutefois que vous ne la fassiez pas trop tard et qu'elle ne dure pas trop long-temps.Pour être efficace, la sieste doit durer de 10 à 15 minutes ; si elle dure davantage, on risque de se retrouver dans le potage, car on commence alors un cycle long de sommeil.Une bonne petite sieste permet de diminuer le stress, d’amé-liorer la mémoire, d’accroître la concentration et de déve-lopper la créativité… Toutes les études sur le sujet le confir-ment. Elle permet aussi de ren-forcer la vigilance et, de fait, prévient bon nombre d’inci-dents voire d’accidents qu’ils soient du travail, routiers ou domestiques.

Envie de poser : [email protected]

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clind’oeil La conquête du néant

HEB’DI N°88 P 34

Qu’on ne s’y méprenne pas ! Loin de moi l’idée de me livrer à une leçon de morale, voire de moralisation de la pratique publique de nos édifiantes édiles en place ou en devenir. Car enfin, tous ceux, vous y compris, qui poussent des cris d’orfraie en admirant les vices des autres ne le font que par un voyeurisme mâ-tiné d’une pointe plus ou moins vive de jalousie du style : « Ah ben merde ! je savais pas qu’on pouvait faire ça ! ». On vilipende les puissants en regrettant plus ou moins consciemment de ne pas l’être. Le Français est ainsi fait qu’il n’est jamais satisfait de ce que possède son voisin.

Cousins germainsPourtant, puisqu’on parle de voisin, celui de l’autre côté du Rhin attire notre attention. Et pas seulement pour aller y faire les courses au Aldi. Oh, bien sûr, tout n’est pas rose au pays de tonton Goethe ! Migrants, mini-jobs sous-payés, j’en passe et des meilleurs… Mais l’Allemagne n’attire pas que les migrants ou les frontaliers en mal de shopping discount : elle possède cette composante économique dont la France a depuis longtemps oublié la signification, sinon l’intérêt : une industrie ! Bien sûr, l’herbe est toujours plus verte dans le pré d’à côté et je ne tenterai pas une analyse comparée de nos deux systèmes écono-miques. Je n’en ai pas l’expertise et je ne vou-drais pas ajouter cette honte à la liste déjà longue des moqueries dont fait l’objet l’Hexagone au-delà de ses frontières. Pourtant, soyons honnêtes, nos voisins reviennent de loin : reconstruction d’un pays totalement en ruines, absorption de la réunification. Au prix de sacrifices dont la seule tentative d’essai d’imagination de possibilité ferait descendre les Français dans la rue.

Ça ne date pas d’hierCar voilà sans doute ce qui manque aux coqs hexagonaux d’outre-Vosges : la volonté de se retrousser les manches et d’aller de l’avant. L’ambition de pouvoir être fier de ses résultats économiques. Je ne résiste pas à vous livrer une citation que j’ai lue récemment : « Sous l'impul-sion d'une force obscure, en vertu d'on ne sait quelle loi, tout ce qui la concerne dans le do-maine matériel se transforme suivant un rythme constamment accéléré. […] Ayez l'ambition que le progrès soit le bien commun, que chacun en ait sa part, qu'il permette d'accroître le beau, le juste et le bon, partout et notamment dans les pays qui, comme les nôtres, font la civilisation, qu'il pro-cure aux milliards d'habitants des régions sous-développées de quoi vaincre à leur tour la faim, la misère, l'ignorance et accéder à une pleine di-gnité. Mais la vie du monde est dangereuse. Elle

l'est d'autant plus que, comme toujours, l'enjeu est moral et social. » Ces quelques mots ont été prononcés le 9 septembre 1962 à Ludwigsburg, devant la jeunesse allemande par… le général de Gaulle. Il est tout de même extraordinaire de constater qu’ils l’ont non seulement écouté (peut-être par obligation…), mais encore, mal-gré l’abominable accent franchouillard du grand Charles, ils l’ont compris et appliqué. Eux.

C’était mieux hier…Bien sûr, autres temps, autres réalités écono-miques. L’Europe était alors en plein essor. On vivait, sans le savoir encore, une période bénie qu’on n’appelait pas encore « les Trente Glo-rieuses ». La seule crise dont on parlait était la crise de foie de tonton Gérard qui avait mangé trop de chocolat après le dernier repas domini-cal, ou éventuellement celle des missiles cubains. Pourtant la situation internationale n’était pas plus resplendissante qu’aujourd’hui. L’OAS fai-sait péter Paris, les Soviétiques appliquaient la démocratie du peuple à coups de chars, les étu-diants et les ouvriers des usines revendiquaient

tout et son contraire. Mais tous, du tourneur-frai-seur (espèce quasi disparue) au PDG, en passant par la sacro-sainte ménagère de moins de cin-quante ans, tous étaient encore motivés par un rêve et une ambition : celle que demain serait mieux qu’aujourd’hui.

Plein de videSeulement voilà, demain on y est ! Je suis né après de Gaulle. Je n’ai donc connu que « la crise ». N’y voyez aucun lien de causalité, évidem-ment. Mais de la motivation de cette génération d’après-guerre, il ne reste plus rien aujourd’hui : le rêve est passé et l’ambition a fait pschitt. Il ne semble y avoir qu’un seul domaine dans le-quel tous les médiocres postulants aux suffrages du troupeau excellent : la conquête du néant. À tel point que lorsque je les écoute, j’ai enfin une idée précise de ce qu’est le vide. Et le pire c’est lorsqu’ils arrivent à nous asséner sans sourciller que, face à ce vide, il faut… « faire un grand pas en avant » ! Attention à la marche… Verdammi !

D’r sundgauer Soïkopf.

Comme beaucoup de mes contemporains, je suis, plus ou moins distraitement, ce que les bavards télévisuels osent encore appeler la « campagne ». Je veux bien sûr parler de l’étalage dégoulinant des malversations institutionnelles auxquelles se livrent sans ver-gogne les prétendants au bail présidentiel. Et je me navre chaque jour un peu plus de la

vacuité des propos tenus par les unes et les autres.

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