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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT REPUBLIQUE DU NIGER DOCUMENT DE STRATEGIE PAR PAYS AXEE SUR LES RESULTATS 2005 – 2009 VERSION REVISEE Département par Pays Région Ouest Juillet 2005

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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

REPUBLIQUE DU NIGER

DOCUMENT DE STRATEGIE PAR PAYS AXEE SUR LES RESULTATS 2005 – 2009

VERSION REVISEE

Département par Pays Région Ouest

Juillet 2005

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TABLE DES MATIERES

Liste des annexes, Equivalences monétaires; Poids et mesures; Année fiscale; Abréviations et Sigles ;

Page Résumé analytique (i-iv)

I INTRODUCTION 1 II. CONTEXTE DU PAYS 2 2.1 Situation politique 2 2.2 Contexte macro-économique et structurel 3 2.3 Contexte sectoriel 6 2.4 Questions transversales prioritaires 12 2.5 Questions de pauvreté et questions liées au contexte social 22

2.6 Perspectives économiques à moyen terme et environnement externe 23 2.7 Climat et questions affectant le secteur privé 26 III. PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT ET PERSPECTIVES A MOYEN

TERME 28 3.1 Principaux éléments du programme de développement du Gouvernement 28

3.2 Evaluation des progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme 31 3.3 Cadre de partenariat 33 3.4 Enjeux et risques 34 IV. STRATEGIE D’AIDE DU GROUPE DE LA BANQUE 35

4.1 Contexte du pays et sélectivité stratégique 35 4.2 Gestion du portefeuille et enseignements tirés du DSP précédent 37 4.3 Cadre de résultats du DSP 39 4.4 Piliers et priorités du DSPAR 42 4.5 Dimensions régionales de l’aide du Groupe de la Banque 46 4.6 Aide du Groupe de le Banque 47 4.7 Partenariat et harmonisation 50

V. SUIVI ET EVALUATION AXES SUR LES RESULTATS 51 5.1 Suivi des résultats du DSPAR et de la performance du Groupe de la Banque 51 5.2 Gestion des risques 52 5.3 Questions relatives au dialogue avec le pays 52

VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 53 6.1 Conclusion 53 6.2 Recommandation 543

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Annexes

1 Carte administrative du Niger 2 Opérations du Groupe de Banque 3 Indicateurs socio-économiques 4 Principaux indicateurs macro-économiques 5 Comptes Nationaux (prix courants) 6 Comptes Nationaux (prix constants) 7 Tableau des Opérations financières de l’Etat 8 Situation monétaire 9 Balance des paiements 10 Besoins de financements extérieurs

Encadrés

Encadré 1 : Principaux caractéristiques du pays Encadré 2 : Principaux indicateurs des systèmes financiers décentralisés Encadré 3 : Répartition de la population selon les régions et de la population urbaine Encadré 4 : Projections démographiques Encadré 5 : Caractéristiques de la pauvreté Encadré 6 : Le potentiel en terres irrigables Encadré 7 : Résultats obtenus et attendus à l’horizon 2015 de la mise en œuvre de la SRP Encadré 8 : Interventions des bailleurs de fonds par secteur Encadré 9 : Cadre de résultats du DSPAR 2005-2009 Encadré 10 : Consultations sur la stratégie du Groupe de la Banque

Tableaux Tableau 1 : Matrice des résultats thématiques Tableau 2 : Niger -Actions et Repères d’amélioration de la performance-pays

Tableau 3 : Programmation des opérations prévues dans le cadre du DSPAR 2005- 2009

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SIGLES ET ABREVIATIONS ANPE : Agence nationale pour la promotion de l'emploi BAD : Banque africaine de développement BADEA : Banque arabe de développement pour l’Afrique de l’Ouest BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest BID : Banque islamique de développement BIT : Bureau international du travail C.A.F : Coût Assurance Fret CEDEAO : Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest CFOA : Comité fédéral des ONG et associations CNLC : Comité national de lutte contre la corruption DGI : Direction générale des impôts DGD : Direction générale des douanes DSRP : Document de stratégie de réduction de la pauvreté DTS : Droits de tirages spéciaux EU : Etats-Unis FAD : Fonds africain de développement FAT : Fonds d'assistance technique FASR : Facilité d'ajustement structurel renforcée FED : Fond européen de développent FMI : Fond monétaire international FBCF : Formation brute du capital fixe FRPC : Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance FSD : Fonds saoudien de développement FSN : Fonds spécial du Nigeria IUTS : Impôt unique sur les traitements et salaires MFS : Mécanisme de financement supplémentaire NIGELEC : Société nigérienne d'électricité OCBN : Organisation du chemin de fer Bénin-Niger OHADA : Organisation pour l'harmonisation des droits des affaires ONAHA : Office national des aménagements hydro-agricoles ONG : Organisation non gouvernementale OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole OPVN : Office des produits vivriers du Niger OMC : Organisation mondiale du commerce PAS : Programme d'ajustement structurel PARJ : Programme d’appui aux réformes judiciaires PEMFAR : Revue des dépenses publiques et de la responsabilité financière PNEDD : Plan national de l'environnement pour un développement durable PCNLCP : Programme cadre national de lutte contre la pauvreté BNBGRC : Programme national de bonne gouvernance et de renforcement des capacités PEMFAR : Revue des dépenses publiques et de responsabilité financière PIB : Produit intérieur brut PIP : Programme d'investissements publics PME : Petites et moyennes entreprises PMI : Petites et moyennes industries PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement PPTE : Pays pauvres très endettés SLMTP : Société de location du matériel des travaux publics SNED : Stratégie nationale des énergies domestiques SNE : Société nigérienne de l'eau SONICHAR : Société nigérienne de charbon SONIDEP : Société nigérienne de distribution des produits pétroliers SONITEL : Société nigérienne de télécommunications SYSCOA : Système comptable ouest africain TEC : Tarif extérieur commun TOFE : Tableau des opérations financières de l'Etat UBP : Unions des banques populaires UC : Unité de compte UE : Union européenne UEMOA : Union économique et monétaire ouest africaine UGAN : Union du groupe des assurances du Niger VAN : Valeur actualisée nette VIH/SIDA : Virus de l’immunodéficience humaine/Syndrome immunodéficitaire acquis ZMAO : Zone monétaire de l’Africaine de l’Ouest (ZMOA)

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RESUME ANALYTIQUE I. Introduction 1. Le dernier DSP 2002-2004 (ADB/BD/WP/2003/27 et ADF/BD/WP/2003/47) a été approuvé en septembre 2003 par la Banque. Sa mise en œuvre a pris en considération les recommandations formulées à l’occasion de son examen par les Conseils. Celles-ci portaient sur l’intensification des réformes budgétaires, l’assainissement du secteur financier et l’accélération de la mise en œuvre du programme de privatisation des entreprises publiques afin de soutenir le développement du secteur privé, d’une part, et de rendre durable une croissance économique susceptible de permettre de réduire de façon significative la pauvreté, d’autre part. II. Contexte du pays 2. Le processus de démocratisation engagé en 1999 a permis aux autorités de consolider la paix intérieure et de renforcer les institutions républicaines. Des avancées en matière de gouvernance politique ont ainsi été obtenues, grâce notamment à la préparation, l’organisation et la tenue d’une manière sereine, en 2004, de 3 élections majeures pour le pays : communales, législatives et présidentielles. 3. Au cours de la période 2000-2004, l’économie nigérienne a crû au taux moyen de 3,0 % par an du PIB réel, en retrait par rapport à la croissance de la population (3,3%). La croissance aurait été plus élevée n’eut été la sécheresse qui a engendré une baisse de 1,4% du PIB en 2000 et l’invasion acridienne qui l’a limité à 0,9% du PIB, en 2004. Grâce à la politique monétaire prudente poursuivie par la BCEAO et sous l’effet de l’augmentation de la production agricole au cours de la période 2002 et 2003, l’inflation a été maintenue à un niveau moyen de 2,14% par an. L’investissement a progressé de 10,8% du PIB en 2000 à 15,5% du PIB, en 2004 et l’épargne intérieure brute, estimée à 3,3% du PIB en 2000, s’est accrue au cours de la période 2000-2004, passant de 4,1% du PIB en 2001 à 9,7% en 2004, ce qui a contribué à soutenir la consolidation progressive du taux d’investissement. Ces résultats ont été également favorisés par les effets de la mise en œuvre, dans le cadre du Programme de réformes 2000-2003, des mesures d’assainissement des finances publiques et des réformes structurelles. 4. Principale source de croissance du pays, l’agriculture est très vulnérable aux aléas et aux conditions climatiques. En outre, elle est confrontée à la dégradation du potentiel de production, au manque de maîtrise de l’eau, aux coûts élevés des aménagements agricoles modernes, et à l’insuffisance et à la mauvaise qualité des voies d’évacuation des produits. En raison des performances insuffisantes du secteur agricole, le Niger accuse une année sur trois un déficit vivrier variant entre 200.000 et 300.000 tonnes de céréales, ce qui rend structurelle l’insécurité alimentaire dans le pays. Cependant, le potentiel hydrique (eaux de surface et eaux souterraines) du Niger est important, mais varie fortement dans l’espace et selon la période de l’année. Par ailleurs, le Niger ne dispose que d’un réseau routier classé (routes bitumées, routes en terre moderne et sommaire et routes rurales) d’environ 14 500 kilomètres, malgré l’étendue du pays et son éloignement des côtes maritimes. L’insuffisance et le mauvais état de ce réseau constituent des obstacles majeurs au développement économique et social du pays, en particulier des zones rurales. Grâce aux efforts déployés depuis 2000 par le Gouvernement avec le concours de ses partenaires extérieurs dont le Groupe de la Banque, les indicateurs sociaux, notamment de l’éducation de base se sont améliorés, mais les progrès enregistrés demeurent insuffisants pour changer significativement les conditions de vie des populations pauvres.

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5. Pour ce qui concerne les questions transversales, les résultats des actions entreprises par le Gouvernement sont encourageants. La bonne gouvernance a été renforcée, mais des insuffisances sont à relever au niveau des systèmes juridiques et judiciaires. Des progrès limités ont également été enregistrés dans les domaines l’intégration régionale, la réduction des inégalités homme/femme et la lutte contre les maladies transmissibles. Toutefois, la très forte pression démographique que connaît le pays et la dégradation rapide de son environnent font peser des risques importants sur son avenir. Enfin, la pauvreté reste généralisée puisqu’elle continue à affecter 63% de la population totale du pays. 6. En dépit de ses contraintes naturelles (enclavement du pays, insuffisante maîtrise de l'eau, fragilité des sols, dégradation de l'environnement et démographie galopante) et des principaux obstacles à la croissance économique (macroéconomique, sectoriel et institutionnel), le Niger dispose d’un important potentiel dans le secteur rural (agriculture et élevage) dont l’exploitation judicieuse peut générer une croissance économique significative et réduire la pauvreté. III. Programme National de développement et perspectives à moyen terme 7. Pour lutter contre la pauvreté, le Gouvernement poursuit la mise en œuvre de sa Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) adoptée, en janvier 2002, en attendant son actualisation pour 2006. Celle-ci vise à réduire de 50%, au cours de la période 2002-2015, la pauvreté, au Niger, grâce l'amélioration de leurs conditions de vie. Pour y parvenir, la stratégie du Gouvernement s'appuie sur la consolidation d'un cadre macroéconomique, le développement des secteurs productifs, le renforcement de l'accès des pauvres à des services sociaux de qualité et le renforcement des capacités institutionnelles, la promotion de la bonne gouvernance et la décentralisation du développement. 8. Le Gouvernement oeuvre à la consolidation des résultats obtenus de l’assainissement qu’il a engagé depuis 2000 du cadre macro-économique du pays afin de rendre durable la croissance économique pour lutter efficacement contre la pauvreté. Dans ce cadre, le programme de développement du Gouvernement vise à réaliser un taux de croissance annuel de l’ordre de 4% au cours de la période 2005-2007. Concernant le développement des secteurs productifs, l’objectif sera de développer les potentialités du secteur rural (agriculture et élevage) en mettant en valeur les terres par l'utilisation et la maîtrise des ressources en eau, en soutenant le développement de l’élevage et en stimulant la création d’activités génératrices de revenus. Le renforcement de l'accès des pauvres aux services sociaux de base passera par des actions visant à améliorer le niveau de l'éducation et l'état de santé de la population, et accroître l'accès à l'eau potable aux populations, notamment rurales. Enfin, la promotion de la bonne gouvernance et le renforcement des capacités bénéficieront également de soutiens de la part des autorités afin d’améliorer la gestion économique du pays, de renforcer la transparence de l’exécution budgétaire et de promouvoir la gouvernance locale, tout en favorisant l’approfondissement du développement à la base. 9. La mise en œuvre de la SRP a permis au Niger de réaliser des progrès appréciables dans différents domaines de sa gestion économique et sur le plan social, en particulier l’éducation de base. Toutefois, ces résultats sont insuffisants et fragiles, eu égard au niveau élevé du croît démographique (3,3% l’an) et de l’ampleur de la pauvreté (63% de la population) ainsi que de la vulnérabilité de l’économie aux chocs extérieurs, ce qui rend nécessaire la poursuite des réformes et le développement du monde rural.

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IV Stratégie d’aide de la Banque 10. Les interventions du Groupe de la Banque au Niger, qui ont débuté en 1970, comprennent 42 projets ou programmes et 10 études pour un montant total d’engagements nets de 282,8 millions d'UC. Les 18 opérations en cours mobilisent des engagements cumulés de 111,2 millions d’UC représentant 39,3% du total. Au 30 avril 2005, le taux de décaissement du portefeuille actif s’établissait à 43,5%. Dans le cadre de la mise en œuvre du DSP 2002-2004, le Groupe de la Banque a financé 6 opérations pour un montant total d’engagements de 46,20 millions d’UC. L’état d’utilisation des ressources allouées respecte les priorités retenues dans le DSP 2002-2004. Comparée à l’état d’exécution des projets entre 2000-2002, la mise en œuvre des opérations du Groupe de la Banque, au cours de la période 2003-2004, s’est améliorée en raison de l’état satisfaisant des finances publiques qui a permis au Gouvernement de rembourser régulièrement le service de la dette du Niger envers le Groupe de la Banque et de libérer plus souvent les contributions du pays au financement des projets ; ce qui favorise la poursuite des décaissements de la Banque et l’exécution des projets en cours. 11. Au regard de l’ampleur du phénomène de la pauvreté au Niger et de l’importance des pauvres parmi les populations rurales, la lutte contre ce fléau passe nécessairement par le développement du monde rural. La stratégie d'intervention du Groupe de la Banque pour la période 2005-2009 au Niger continuera d’être axée sur la lutte contre la pauvreté, conformément aux orientations stratégiques de la SRP du Gouvernement. Sur la base des contraintes au développement du Niger, des obstacles à la croissance économique et des potentialités du pays ainsi que des expériences qu’elle a acquises en matière de financement de projets et programmes au Niger, la Banque a choisi d’aider à la mise en œuvre du Programme de développement à moyen terme du Gouvernement à travers les 2 piliers suivants : i) Soutien au développement du monde rural à partir de la mobilisation des eaux ; et ii) Renforcement des infrastructures. 12. Les interventions du Groupe de la Banque au titre du pilier n°1 porteront sur l’agriculture irriguée, l’approvisionnement en eau potable des populations rurales et l’assainissement de leurs milieux, et l’appui à la décentralisation. Quant au second pilier, les interventions prévues viseront le renforcement des infrastructures de transports routiers. Ces opérations seront renforcées par des appuis aux réformes visant à contribuer, en étroite liaison avec les institutions de Bretton Woods et l’Union européenne, à la consolidation du cadre macroéconomique pour rendre durable la croissance, favoriser la réduction de la pauvreté et réaliser les objectifs de développement du Millénaire. En outre, plusieurs projets en cours des secteurs rural et social contribueront à renforcer la mise en place de la stratégie d’intervention 2005-2009 de la Banque au Niger. 13. Le Groupe de la Banque accordera une attention particulière au suivi des faiblesses identifiées dans le cadre de l’évaluation 2004 de la performance du Niger. Ces faiblesses ont trait à : i) la politique financière du Gouvernement et ses capacités de mobilisation des ressources intérieures ; ii) l’équité dans l’utilisation des ressources publiques ; iii) la qualité de la gestion budgétaire et financière ; iv) la lutte contre la corruption ; v) le développement du secteur privé et l’assainissement du secteur financier ; et vi) l’amélioration de la performance du portefeuille. Le Gouvernement nigérien s’est engagé, dans le cadre de son Programme de réformes en cours, à prendre des mesures visant à éliminer ces faiblesses. Ces actions feront l’objet de dialogue au cours de la période de mise en œuvre du DSPAR.

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V. Recommandation 14. Les Conseils d’administration sont invités à approuver le programme d’activités et les priorités d’intervention proposés pour le Niger au cours de la période 2005-2009 sur la base d’une allocation maximale de ressources pour le FAD X de 69,8 millions UC. Cette allocation a été déterminée sur la base de la performance actuelle du pays et inclut les ressources pour l’appui aux réformes. Les montants des ressources pour les appuis aux réformes dépendront des besoins de financement du pays, appréciés en relation avec les autres partenaires au développement, et des performances qui seront retenues sur la base des indicateurs de suivi du DSPAR. L’allocation pour les deux premières années du FAD XI couvertes par le DSPAR 2005-2009 sera déterminée également sur la base de la performance globale du Niger.

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I. INTRODUCTION 1.1 Le Document de Stratégie par Pays axé sur les Résultats 2005-2009 succède au Document de stratégie par pays (DSP) 2002-2004 pour le Niger, approuvé en septembre 2003, par les Conseils d’administration du Groupe de la Banque (ADB/BD/WP/200 3/27 et ADF/BD/WP/2003/47) et mis en application au cours de la période 2003-2004 selon les priorités suivantes : i) le soutien au développement rural ; ii) le renforcement de l’éducation de base et de la formation ; et iii) l’appui aux réformes, à la promotion de la bonne gouvernance et au renforcement des capacités. 1.2 La mise en oeuvre du DSP 2002-2004 a tenu compte des recommandations des Conseils portant sur la nécessité pour le Gouvernement d’intensifier les réformes budgétaires engagées, notamment l’amélioration de la programmation et de la préparation du Budget de l’Etat et le renforcement du suivi, des contrôles interne et externe de son exécution afin d’améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses ainsi que sa transparence. Ils ont, en outre, exhorté le Gouvernement à procéder à l’assainissement du secteur financier et à accélérer la privatisation des entreprises publiques. Les Conseils ont également encouragé les autorités nigériennes à améliorer la gouvernance en général et celle relative au développement du secteur privé en particulier. Outre les réformes budgétaires entreprises dans le cadre du Programme 2000-2003 soutenu par le PAS III et le PAS IV du FAD, les autorités ont déployé des efforts importants pour renforcer les services sociaux de base (éducation et santé, notamment) et appliquer leur programme de privatisation des entreprises publiques. Toutefois, les progrès enregistrés dans ce dernier domaine demeurent limités, en raison du peu d’intérêt qu’ont suscité les deux principales entreprises à privatiser (la société nigérienne des produits pétroliers et la société nigérienne d’électricité). Par contre, la mise en œuvre des réformes du secteur financier accuse des retards liés au délai plus long que prévu mis pour mettre en place la structure de coordination et de pilotage du programme. L’exécution de ces réformes se poursuivra, cependant, dans le cadre du Programme 2005-2007 en cours du Gouvernement avec le soutien de la Communauté financière. 1.3 Le présent Document de Stratégie par Pays Axé sur les résultats (DSPAR) 2005-2009 a pour objet de définir la stratégie d’aide du Groupe de la Banque à la poursuite de la mise en œuvre, par le Niger, de sa Stratégie de réduction de la pauvreté adoptée en janvier 2002. Il propose une stratégie d’interventions du Groupe de la Banque basée sur les résultats et cohérente avec les priorités définies dans la stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) du pays et ses objectifs de développement du millénaire (ODM). En sa qualité d’instrument d’intervention durant la période 2005-2009 au Niger du Groupe de la Banque, le DSPAR compte renforcer le son soutien aux efforts de réduction de la pauvreté et de développement durable du Gouvernement et des autres acteurs du développement nigérien. 1.4 Le DSPAR a été préparé sur la base des discussions et des informations recueillies au cours de la mission effectuée, du 25 janvier au 7 février 2005 au Niger auprès des principaux acteurs du développement nigérien : Administration, Opérateurs privés, Société civile et Partenaires extérieurs au développement. La stratégie d’intervention et le système de suivi et d’évaluation des performances proposées dans le DSPAR tiennent compte, par ailleurs, des priorités et des stratégies des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux avec qui la Banque coordonne étroitement ses interventions au Niger, ainsi que de leurs critères d’évaluation des résultats découlant de leurs interventions respectives.

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1.5 Situé au cœur du Sahel, le Niger a de tous temps représenté un trait d’union entre les populations nomades et sédentaires. Les principales caractéristiques du pays sont exposées dans l’encadré 1.

Encadré 1 : Principales caractéristiques du Niger

Enclavé, le Niger ne dispose pas de littoral et le port le plus proche se trouve à plus de 1000km. Le Niger est, en outre, difficile d’accès, en raison de la faiblesse et du mauvais état du système de transport routier et de l’absence d’un système ferroviaire. L’environnement naturel austère, est marqué par un régime climatique caractérisé par une pluviométrie faible, variable dans l’espace et dans le temps et des températures élevées qui ont tendance à accentuer son aridité. Le Niger est un pays sahélien très étendu (1 267 000 km2 de superficie) et largement désertique (les deux tiers du pays sont couverts par le Sahara). Les terres sont réparties en fonction de quatre zones climatiques : Environ 77 % des terres se situent en zone saharienne dont la pluviométrie annuelle est inférieure à 150 mm ; 12 % se trouvent en zone sahélo-saharienne (150 à 350 mm de pluie par an) ; 10% en zone sahélienne (350-600 mm de pluie par an ) et 1% en zone soudano-sahélienne qui reçoit de 600 à 800 mm de pluie par an. Cet environnement naturel marqué par une pluviométrie très faible et le recours à des pratiques culturales largement manuelles et peu efficaces, limitent la production agricole aux seules zones bénéficiant d’une pluviométrie annuelle supérieure ou égale à 300 mm d’eau par an, tout en la rendant très vulnérable aux aléas climatiques. Bien que le fleuve Niger, troisième de l’Afrique, traverse l’Ouest du pays sur plus de 500 Km, l’eau reste une denrée rare et précieuse pour la survie de la grande majorité de la population. Le Niger comptait 11,06 millions d’habitants en 2001, soit un taux d’accroissement de 3,3% au cours de la période 1988-2001 (contre 3,38% au cours de la période 1977-1988). Depuis 1999, le Niger a retrouvé une stabilité de ses institutions qui ont permis au Gouvernement de mettre en œuvre pour la première fois un programme de réformes de 3 ans découlant de sa stratégie de réduction de la pauvreté approuvée en janvier 2002. Le pays a atteint, en avril 2004, le point d’achèvement au titre de l’Initiative internationale en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE).

* Projection à partir du résultat (10,8 millions ) du recensement général de la population de 2001 ** Sources PNUD, UNICEF et Gouvernement : Stratégie de développement rural, novembre 2003. II. CONTEXTE DU PAYS 2.1 Situation politique 2.1.1 L’instauration de la Cinquième République qui a suivi les élections législatives et présidentielles de 1999 a permis de mettre fin à l’instabilité politique qui a marqué les années 90 d’une part, et de renforcer le processus de démocratisation du pays, d’autre part. Les autorités ont consolidé, au cours de la période 2002-2004, l’Etat de droit et engagé des actions visant à promouvoir la bonne gouvernance dans le pays. Dans ce contexte, les partis politiques, les syndicats et les autres organisations d’opinions, y compris la presse privée, ont pu mener sans entraves majeures leurs actions respectives. 2.1.2 Grâce à la paix et à la stabilité retrouvée, les autorités ont pu mettre en œuvre de façon satisfaisante avec le soutien de leurs partenaires au développement, un Programme de réformes triennal (2000-2003) visant à assainir les finances publiques et à créer les conditions nécessaires à la relance de la croissance économique afin de réduire la pauvreté dans le pays. En janvier 2002, le Gouvernement a adopté sa Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) finale, préparée selon une approche participative associant tous les acteurs nationaux de développement, tandis que l'Assemblée Nationale a voté, en avril 2002, les lois sur la décentralisation, afin de permettre au Niger de lutter efficacement et de manière cohérente contre la pauvreté, tout en favorisant la promotion de la bonne gouvernance. Ces lois ont permis l’organisation, en juillet 2004, des élections communales. Auparavant, en janvier 2004, un Conseil National de Dialogue politique (CNDP) regroupant l’exécutif et les responsables des partis politiques légalement reconnus, a été créé pour prévenir et régler les conflits politiques. Ainsi, grâce au dialogue et au consensus politique instauré, des élections législatives et présidentielles libres et multipartites ont été

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organisées, en novembre et décembre 2004, pour élire le Chef de l’Etat et les Députés dont les mandats étaient échus, sous la supervision d’une Commission Nationale indépendante. 2.1.3 L’exécution satisfaisante du Programme 2000-2003, l’organisation en 2004 de 3 élections majeures et la conclusion, en janvier 2005, avec le FMI, d’un nouveau Programme 2005-2007 soutenu par une deuxième FRPC, témoignent du large soutien auprès des organisations politiques, de la population et de la Communauté financière internationale dont jouit le Gouvernement. Assuré ainsi d’une stabilité interne et d’un large consensus politique, le Gouvernement de coalition consécutif aux récentes élections présidentielles de 2004, dispose d’un climat favorable pour poursuivre la mise en œuvre de la SRP. 2.2 Contexte macroéconomique et structurel 2.2.1 La situation macro-économique a été globalement satisfaisante au cours de la période 2000-03, grâce à une bonne gestion budgétaire, un accroissement des dépenses publiques en capital, des conditions climatiques particulièrement favorables et une plus grande efficience des facteurs de production générée par les réformes structurelles mises en œuvre au cours des dix dernières années. Néanmoins, les données provisoires disponibles indiquent que la performance macroéconomique en 2004 est moins satisfaisante que prévue, en raison de chocs exogènes. Afin de consolider la stabilisation du cadre macroéconomique engagée sur la période 2000-2004 avec le concours de la Communauté financière et rendre durable une croissance économique susceptible de permettre de réduire de façon significative la pauvreté, le Gouvernement nigérien et le Fonds monétaire international ont conclu, en janvier 2005, un nouveau Programme de réformes soutenu par une seconde FRPC du FMI. 2.2.2 Croissance du PIB, Epargne et investissement : Entre 2000-2004, le PIB réel a progressé en moyenne de 3% par an en retrait par rapport à la croissance de la population (3,3%). La croissance aurait été plus élevée n’eut été la sécheresse qui a engendré une baisse de 1,4% du PIB en 2000 et l’invasion acridienne qui l’a limité à 0,9% du PIB, en 2004. Durant cette période, l’inflation a été modérée avec une moyenne annuelle de 2,14%, grâce à la politique monétaire prudente poursuivie par la BCEAO et sous l’effet de l’augmentation de la production agricole au cours de la période 2002 et 2003. Par ailleurs, l’épargne intérieure brute, estimée à 3,3% du PIB en 2000, s’est accrue au cours de la période 2000-2004, passant de 4,1% du PIB en 2001 à 9,7% en 2004, contribuant ainsi à soutenir la consolidation progressive du taux d’investissement de 10,8% du PIB en 2000 à 15,5% en 2004. Toutefois, la hausse de l’investissement n’a pas produit l’effet escompté sur la production agricole compromise par l’invasion acridienne, en 2004. 2.2.3 Finances publiques: Grâce aux efforts d’assainissement des finances publiques, le déficit budgétaire (base engagements, dons exclus) a baissé de 8,1% du PIB en 2000 à 7,7% en 2002. Mais, sous l’effet de la reprise des investissements publics, il a atteint 8,6% en 2003 et 8,2% en 2004. Avec la reprise du programme de réformes en septembre 2000, les recettes totales sont passées de 8,6% du PIB en 2000 à 10,5% en 2004, grâce au renforcement des capacités de recouvrement et de contrôle dans les régies financières (Trésor, Douane, Impôts) et à l’harmonisation et la simplification du système fiscal. Toutefois, la pression fiscale reste faible autour d’une moyenne de 9,7% entre 2000-2004 contre un objectif régional de 17%. Dans le même temps, les dépenses totales de l’Etat ont été maintenues autour de 18,2% du PIB entre 2000-2004, malgré la légère progression des dépenses visant à soutenir les secteurs de l’éducation et de la santé.

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2.2.4 Compte extérieur : Entre 2000 et 2004, les exportations du Niger sont passées de 201,2 milliards dont 64 milliards d’uranium à 215,9 milliards de FCFA dont 65,3 milliards de FCFA d’uranium soit une croissance moyenne annuelle respective de 1,83% et 0,51%. Pendant cette période, les importations composées des produits alimentaires, des produits pétroliers, des produits intermédiaires, des biens d’équipements et autres sont passées de 235,1 milliards de FCFA en 2000 à 292,3 milliards de FCFA en 2004, soit une croissance moyenne annuelle de 6,08%. Il en résulte un déficit structurel de la balance commerciale qui croit fortement pendant la période, passant de –33,9 milliards de FCFA (2,65% du PIB) en 2000 à –76,4 milliards de FCFA (4,57% du PIB) en 2004. Le déficit du solde extérieur courant (excluant les transferts officiels courants) s’est légèrement détérioré, atteignant un niveau moyen par an de 7,4% du PIB entre 2000 et 2004 contre 6,5% au cours de la période 1996-2000. Cette contre performance est due principalement à la hausse des dépenses d’investissements publics et privés ainsi que l’accroissement de la facture pétrolière. Ce déficit a été financé, en partie, par l’assistance budgétaire extérieure qui s’est élevée à 3,7% du PIB en moyenne par an. Il devrait légèrement s’améliorer en 2004 pour s’établir à environ 7,3% (comparé à 7,6% en 2003) en raison des nouvelles exportations de l’or et de la baisse des paiements au titre d’intérêts sur la dette extérieure, liée à l’Initiative PPTE. Ainsi, le Niger a contribué positivement pendant la période 2000-2004 aux réserves extérieures de la BCEAO grâce, notamment, aux financements concessionnels et aux allégements de dette obtenus. 2.2.5 Monnaie et crédit : La masse monétaire a évolué en dents de scie au cours de la période 2000-2004. Après une forte croissance en 2001 par rapport à 2000 (32,75%) due à une augmentation importante des avoirs extérieurs nets (33,1 milliards de FCFA contre –1,3 milliards en 2000), elle a décliné de 137 milliards de FCFA en 2001 pour atteindre 118,2 milliards en 2003 avant d’amorcer une hausse de 24,62%, en raison de la hausse significative des avoirs extérieurs nets qui sont passés de 0,2 milliard de FCFA à 15,3 milliards de FCFA en 2004. L’amélioration de la position des finances publiques a permis de limiter l’accroissement du crédit net du système bancaire à l’État et favorisé l’augmentation du crédit au secteur non gouvernemental. Ainsi, ce dernier, qui avait connu une légère baisse en 2001, a pu s’accroître en termes réels au cours de la période 2002–03. La santé du système bancaire est restée globalement satisfaisante, la majorité des banques commerciales locales respectant la quasi-totalité des ratios prudentiels requis par la Commission Bancaire régionale. Les avoirs intérieurs nets du système bancaire au cours du premier semestre 2004 ont augmenté de 21% par rapport à la masse monétaire en début de période, en liaison avec une dégradation de la Position Nette du Gouvernement (PNG). Celle-ci s’est cependant sensiblement améliorée au second semestre ; et le crédit à l’économie s’est accru de près de 4% en 2004.(…) 2.2.6 Evolution de la dette publique : L’encours de la dette extérieure est passé de 1.764,40 millions de dollars en 2002 à 1.122,91 millions de dollars en 2003, résultant des effets de l’initiative PPTE pour laquelle le Niger a atteint le point de décision en 2000. Le Niger a pu obtenir un allégement de 520,6 millions de dollars EU, en valeur actuelle nette (VAN) de fin 1999 dont 37,20 millions de dollars EU correspondant à la contribution de la Banque. Le Niger a pu recevoir une assistance intérimaire totale estimée à 11,07 millions de dollars EU en 2001, 14,82 millions de dollars EU en 2002 et 31,67 millions de dollars EU en 2003. En avril 2004, le Niger a atteint le point d’achèvement de l’IPPTE. Le pays a obtenu un allégement additionnel d’un montant de142,5 millions de dollars EU en valeur actualisée nette de la part de l’ensemble des créanciers et l’annulation du stock total de sa dette bilatérale envers le Club de Paris (152 millions de dollars EU en valeur actualisée nette). Ces allégements ont permis au Niger de résorber les arriérés de paiements extérieurs du gouvernement au cours de la période 2001-2004 et d’amélioration progressivement le profil de la dette publique extérieure du pays. Le taux

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d’endettement public extérieur est ainsi passé de 90,3% du PIB à fin 2000 à 62,7% à fin 2003 tandis que le service de la dette en pourcentage des recettes budgétaires estimé à 39,2%, en 2003 a été ramené à 21%, en 2004 contre 51,1% en 2000 avant allégement. Le ratio du service de la dette extérieure par rapport aux exportations de biens et services non-facteurs, est estimé à 12,4% en 2004 contre 28,0% en 2001. 2.2.7 Soutenabilité de la dette : En valeur actuelle nette, l’encours de la dette extérieure est passé de 51,9% du PIB en 2002 à 17,7% du PIB en 2004, le ratio par rapport aux exportations a été ramené de 391,2% en 2002 à 145% en 2004 et le service de la dette de 8,1% en 2003 à 4,9% en 2004. Il ressort de ces données que la dette extérieure du Niger est devenue soutenable. Toutefois, le Niger doit continuer à améliorer le profil de sa dette en privilégiant les dons et/ou les prêts très concessionnels comportant un élément don d’au moins 60% et renforcer sa gestion afin de d’atténuer l’impact sur la croissance économique des chocs extérieurs. 2.2.8 La dette intérieure résultant des arriérés de paiements intérieurs de l’Etat a fait son apparition au début des années 1990. Elle avait atteint un montant de 295,7 milliards de FCFA au 31 décembre 1999. Evaluée à 286,6 milliards de FCFA à fin mars 2001, elle comprenait essentiellement des arriérés commerciaux pour 120,2 milliards de FCFA, des arriérés vis à vis des ménages dont les salaires et les bourses pour 68,9 milliards de FCFA, des dépôts au Trésor pour 44,3 milliards de FCFA et la dette financière notamment envers la BCAEO pour 53,1 milliards de FCFA. Les autorités ont adopté en 2000 une stratégie de réduction de ces arriérés dont le suivi de la mise en œuvre a été confié au Centre autonome d’amortissement de la dette intérieure de l’Etat (CAADIE). Son application avec le concours des partenaires au développement dont le Groupe de la Banque, a permis de ramener l’encours de la dette intérieure de 10,6% du PIB en 2000 à 3,1% du PIB en 2004. 2.2.9 Réformes structurelles : La poursuite de la mise en œuvre, entre 2003-2004, par le Gouvernement, de son programme de réformes visant à améliorer la gestion des finances publiques et à réduire la pauvreté, a permis au Niger de réaliser des progrès appréciables dans différents domaines de la gestion économique du pays. La chaîne de la dépense a été simplifiée et son automatisation a été amorcée. Le Gouvernement a lancé en 2002 l’élaboration de cadres globaux et sectoriels de dépenses à moyen terme (CDMT) pour l’éducation et la santé. Le Gouvernement a œuvré également à l’application des directives de l’UEMOA en matière de finances publiques (nouvelle nomenclature budgétaire, loi de finances, plan comptable de l’Etat, règlement général de la comptabilité publique, etc), ce qui a permis d’améliorer les procédures de gestion budgétaire. La réforme du système de passation des marchés publics a été réalisée et les contrôles interne et externe de l’exécution budgétaire ont été rétablis contribuant ainsi à renforcer la transparence de la gestion des finances publiques. En outre, le recensement général des agents de la Fonction publique réalisé en 2003 et l’intégration des fichiers de la solde et de la fonction publique en un fichier unique ont permis de renforcer le contrôle et la maîtrise progressive de la masse salariale. Par ailleurs, le Gouvernement a réalisé, en 2003 et 2004, une revue des dépenses publiques et de la responsabilité financière, a intensifié la lutte contre la corruption et a commencé à mettre en œuvre un programme de lutte contre le blanchiment des capitaux et la délinquance économique et financière. 2.2.10 Le Gouvernement a poursuivi, en 2003 et 2004, l’application de son programme de privatisation des entreprises publiques en cours depuis 2000 pour renforcer la libéralisation de l’économie nationale et promouvoir le développement du secteur privé. Cependant, les résultas obtenus sont en déca des objectifs visés. Ainsi, 7% environ du capital de la SONIDEP ont été acquis par des distributeurs pétroliers du secteur privé national tandis que la cession des actifs de

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la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC) aux opérateurs privés, s’est heurtée à des difficultés résultant des coûts élevés de sa réhabilitation et de son développement ainsi que des difficultés financières de l’un de ses 2 repreneurs potentiels. 2.3 Contexte sectoriel 2.3.1 L’économie nigérienne reste peu diversifiée. La production du secteur primaire qui a contribué pour 40% en moyenne par an, au cours de la période 2000-2004, à la formation du PIB et fournit environ 60% des recettes d'exportation, demeure la principale source de croissance du pays. Quant au secteur secondaire, sa croissance s’est élevée à environ 4,5% en moyenne par an, au cours de la même période, grâce à la progression des Bâtiments et Travaux Publics (6,5% par an). La part du secteur secondaire dans le PIB s’est élevée à 14% par an au cours de la période 2000-2004. Enfin, le secteur tertiaire, dominé par l'informel, demeure le principal contributeur du PIB avec 42,5%. Ce secteur a progressé en moyenne de 4,5% par an sur la période 2000-2004, sous l’impulsion des activités commerciales. 2.3.2 Le secteur rural 2.3.2.1 L’agriculture occupe une place prépondérante au sein du secteur rural et dans l’économie nigérienne, alors que la superficie totale cultivable ne représente que moins de 12 % du territoire national. Elle a enregistré, au cours de la période 1994-2003, une croissance de 10,8% en moyenne annuelle dont 18,4% entre 2001 et 2002, en raison de conditions pluviométriques très favorables, avant de régresser en 2004 sous les effets conjugués des attaques acridiennes et des conditions pluviométriques défavorables. Sa contribution au PIB s’est élevée à environ 27% en moyenne annuelle au cours de la période 2000-2004. 2.3.2.2 Les productions végétales sont, pour l'essentiel, constituées des cultures vivrières traditionnelles pour des exploitations familiales d’environ 5 ha. Les pratiques culturales, caractérisées par un faible niveau d’intensification, restent largement manuelles. En outre, l’agriculture est entravée par l’insécurité du système foncier résultant de la persistance de deux régimes fonciers (droit coutumier et droit moderne), ce qui freine les investissements dans le secteur. En effet, la situation est caractérisée par la superposition de deux types principaux de systèmes fonciers : (i) un système juridique officiel et moderne, caractérisé par le principe d’un droit éminent de l’Etat sur toutes les terres, et la possibilité d’accès à une propriété privée, selon la procédure de l’immatriculation ; et (ii) des systèmes coutumiers différenciés selon les ethnies, fondés sur le droit d’usage (et non de propriété), détenu par les exploitants. Le Gouvernement a adopté en 1993 un code foncier rural fixant le cadre juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans la perspective de l’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la promotion humaine. Toutefois, l’application du code reste insuffisante, ce qui entraîne la persistance de l’insécurité foncière. 2.3.2.3 Les performances du sous-secteur agricole demeurent globalement insuffisantes, entraînant une insécurité alimentaire de plus en plus grande. Un déficit vivrier variant entre 200.000 et 300.000 tonnes de céréales est enregistré une année sur trois pour des besoins annuels d’environ 2,5 millions de tonnes. Ainsi, l’arrêt prématuré, en 2004, de la saison de pluies conjuguée aux invasions acridiennes, a provoqué une crise alimentaire résultant d’un déficit céréalier de l’ordre de 223.488 tonnes qui affecte 22 des 45 départements que compte le Niger, soit 3.297.482 habitants1 représentant 31% de la population nigérienne2. Cette situation contraint les populations 1 Parmi la population en situation d’insécurité alimentaire, 2.541.404 personnes dont plus de 30.000 enfants sont en état d’insécurité alimentaire critique.

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rurales à exploiter au-delà des capacités de maintien et de renouvellement du capital sol, ce qui se traduit par la quasi-disparition des périodes de mise en jachère et l’accélération de l’érosion.

2.3.2.4 Second pôle du secteur, l'élevage est de types extensif et semi-extensif et sa contribution au PIB s’établissait à 9% au cours de la période 2000-2004. La zone pastorale couvre 240.000 km² et constitue de par son étendue, un potentiel appréciable pour le développement de l’élevage. Les superficies pâturables sont évaluées à environ 60 millions d’hectares. Le sous-secteur de l’élevage comprend un important cheptel de bovins, de petits ruminants et de camelins, représentant environ 7 millions d’Unité Bétail Tropical (UBT). L’alimentation de base du cheptel provient de l’exploitation des parcours naturels et reste largement tributaire de la pluviométrie. Les sécheresses successives ont entraîné l’installation ou la migration des éleveurs dans les zones agricoles situées plus au sud, créant souvent des situations conflictuelles avec les agriculteurs. Le problème d’alimentation en eau du cheptel se pose avec acuité, en raison de l’insuffisance des points d’eau. L’élevage est, en outre, confronté au faible niveau d'utilisation des produits vétérinaires pour lutter contre les maladies du bétail, à son encadrement technique insuffisant, à son exploitation extensive liée au nomadisme, à la faible valorisation des sous-produits y relatifs et au manque de préparation des textes d’application du code foncier rural relatifs aux activités pastorales, ce qui maintient également l’insécurité dans la pratique desdites activités. Second produit d’exportation du Niger après l’uranium, le sous secteur de l’élevage dispose également de potentialités réelles susceptibles d’intensifier les exportations, sous réserve de leur valorisation. 2.3.3.5 Outre sa grande vulnérabilité aux aléas climatiques, le développement du secteur rural se heurte aux principales contraintes suivantes : i) une forte dégradation de son potentiel de production sous l’effet conjugué de l’accroissement de la pression démographique et foncière, de conditions climatiques irrégulières et défavorables, et de modes traditionnels et insuffisamment diversifiés de production ; ii) le manque de maîtrise de l’eau ; iii) les coûts élevés des aménagements agricoles modernes ; et iv) l’insuffisance et la qualité médiocre des voies d’évacuation des produits ; et v) l’organisation et l’encadrement insuffisants des paysans largement analphabètes et leur accès limité aux intrants, au crédit et à la formation. En dépit de ces contraintes, le secteur rural dispose de potentialités réelles pouvant servir de vecteurs de croissance. La maîtrise et l’utilisation rationnelle des eaux de ruissellement à des fins productives, peuvent favoriser la diversification des productions. Cette action conjuguée à la promotion de la micro-finance, et à l’organisation et la rationalisation des principales filières du secteur, favoriserait l’accroissement des productions agricoles et animales pour lesquelles une importante demande extérieure existe : Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Gabon, etc.

2.3.3 Les Infrastructures

2.3.3.1 Transports : Le secteur des transports comprend essentiellement le transport routier et le transport aérien. En dépit de l’immensité du pays, le réseau routier comprend au total 3.677 km de routes bitumées, 4.107 km de routes en terre moderne et sommaire, 6.781 km de routes rurales et 60.000 km de pistes. Seulement 10% du réseau total, maillon indispensable pour le transport routier, est utilisable en toute saison. Quant au transport aérien, il est essentiellement de type international et de voisinage soutenu par l’existence de 6 aéroports dont l’aéroport international de Niamey. Bien qu’il soit copropriétaire avec le Bénin de la ligne Cotonou-Parakou, longue de 438 Km, le Niger ne dispose pas d’un système de transports ferroviaires. Il n’est pas non plus doté de flotte maritime à cause de l’absence de littoral. Enfin, peu développé du fait des difficultés de navigation du fleuve

2 PNUD : Programme d’urgence d’atténuation de la crise alimentaire, décembre 2004.

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Niger, le transport fluvial se pratique essentiellement sur certains tronçons dudit fleuve. Retenu parmi les secteurs prioritaires de la stratégie de réduction de la pauvreté, le secteur des transports est caractérisé par un cadre réglementaire peu performant résultant de la faible organisation du système des transports et de son environnement peu concurrentiel. 2.3.3.2 L’analyse du secteur des transports montre une nette prédominance du sous secteur routier qui absorbe près de 100% des mouvements de personnes, de biens et le trafic de marchandises avec le reste du monde. Le sous-secteur routier est marqué par : i) l’absence d’homogénéité dans la répartition géographique des infrastructures ; ii) le renchérissement des coûts résultant de la vétusté du réseau, de l’inadaptation de l’équipement routier et de l’âge moyen élevé du matériel roulant entraînant l’allongement des délais d’évacuation des produits vers les marchés extérieurs, tout comme l’acheminement des importations ; et iii) la persistance d’une insécurité sur certains axes que l’Etat tente d’endiguer. Il constitue, par conséquent, un obstacle majeur à l’amélioration de la compétitivité des exportations du Niger et un frein au développement économique et social du pays. En effet, l'état de détérioration profonde des routes entraîne une mauvaise circulation des biens, grève les coûts et perturbe les programmes de production. Pourtant, pour un pays très enclavé, sans littoral et sans voies de chemin de fer, le sous-secteur des transports routiers continuera, pendant longtemps, à jouer le premier rôle dans les échanges intérieurs, le commerce régional avec les pays de la CEDEAO et la promotion des échanges extérieurs du pays. Aussi, la lutte contre la pauvreté passe t’elle par la mise en place non seulement d'infrastructures de transports modernes, mais aussi utilisables dans de bonnes conditions en toutes saisons. 2.3.3.3 Le secteur de l’eau : L’eau demeure une denrée rare et précieuse pour la poursuite et l’intensification des activités économiques, notamment agricoles et de l’élevage ainsi que la survie de la grande majorité de la population. Les ressources en eau pérennes sont constituées du Niger, troisième fleuve de l’Afrique, qui traverse l’Ouest du pays sur plus de 500 Km. Le potentiel hydrique Niger comprend également 2000 milliards m3 de réserves en eaux souterraines, 2,5 milliards de m3 d’écoulements d’eaux souterrains par an et 30 milliards de m3 d’eau de surface qui s’écoulent chaque année3. L’exploitation judicieuse de ces ressources en eaux à partir de petits ouvrages hydro-agricoles peut favoriser la création de pôles de développement local autour des zones aménagées. Enfin, la couverture des besoins en eau potable de la population demeure une source de préoccupation des autorités. Environ 59% des nigériens ont accès à l’eau potable, en 2003-2004, mais seuls les besoins en eau de moins de 5% de la population totale sont satisfaits à partir d’un réseau d’adduction d’eau. En outre, le réseau national d’adduction d’eau présente de grandes disparités, au détriment des zones rurales. 2.3.3.4 Energie : Le secteur énergétique nigérien se caractérise par une surexploitation du couvert forestier naturel (16% du territoire national dont 11.600.000 ha de terres forestières marginales et 440.000 ha de terres forestières aménageables)4 déjà mis à mal par l’avancée du désert et les importations pétrolières et de courants électriques de plus en plus coûteux. La demande en bois-énergie en augmentation croissante, en raison de la croissance démographique (3,3% par an), entraîne ainsi une pression continue sur les ressources forestières. Environ 100.000 hectares de forêts sont déboisés chaque année, alors que 5.000 hectares seulement sont replantés. Le bilan énergétique du Niger fait apparaître une prédominance des énergies traditionnelles (bois énergie et résidus agricoles) dans la consommation énergétique nationale, soit 94% contre 6% environ pour les énergies modernes importées des pays voisins, notamment du Nigeria.

3 Ministère de l’Economie et des Finance-Groupe d’Appui à la gestion macroéconomique : Etude sur les sources de la croissance (Octobre 2004). 4 République du Niger –Stratégie de développement rural (Novembre 2003)

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2.3.3.5 Cependant, le Niger possède d’atouts non négligeables dans les domaines des énergies nouvelles et renouvelables. Le pays fait l’objet d’un ensoleillement important sur toute l’étendue de son territoire avec des maxima dans sa partie Nord. Les valeurs moyennes mensuelles observées varient de 5 à 7 kWh/m2 par jour et l'insolation moyenne varie entre 7 et 10 heures par jour. Le Niger possède également des potentiels éoliens appréciables : la vitesse moyenne est de 5 m/s dans le nord du pays contre 2,5 m/s dans le sud. Cette ressource pourrait être exploitée à des fins domestique, agricole et pastorale. En outre, le fleuve Niger dispose d’un potentiel hydroélectrique important. La construction de barrages hydroélectriques pourrait contribuer à la fourniture d’énergie électrique aux zones urbaines du sud du pays. Trois sites du fleuve Niger et ses affluents parmi lesquels Kandadji, ont déjà fait l’objet d’études de faisabilité visant à permettre de réguler le débit du fleuve et assurer sa navigabilité en aval, même en période sèche et de permettre l’irrigation de terres agricoles. La mise en valeur du site de Kandadji permettra de régénérer le milieu naturel, d’améliorer la sécurité alimentaire du pays et de produire de l’énergie hydroélectrique.

2.3.3.6 Le secteur des mines : Outre l’uranium dont l’exploitation et l’exportation sont entrepris depuis plusieurs décennies, le sous-sol nigérien recèle de ressources aurifères. La mise en valeur de cette richesse est amorcée depuis 2002 avec le concours de la BAD. Par ailleurs, le Gouvernement a adopté un programme de prospection minière destiné à préciser l’ampleur de la trentaine de substances minérales et des quelques 300 gisements et indices déjà répertoriés. En effet, de nombreux gisements de charbon minéral existent sur le territoire, mais seul le gisement d’Anou-Araren est exploité pour alimenter la centrale thermique produisant l’électricité nécessaire à l’exploitation des mines d’uranium de la région d’Arlit. Le sous-sol nigérien pourrait également renfermer des ressources pétrolifères et de gaz, si les indices découverts se confirment. 2.3.4 Le secteur social 2.3.4.1 Education : Malgré les progrès enregistrés au cours de la dernière décennie, le Niger fait partie des pays les moins scolarisés du monde avec un taux brut de pré scolarisation de 1,6%, un taux brut de scolarisation primaire de 50% en 2003-2004, un taux brut de scolarisation au premier cycle du secondaire de 16,51% et un taux brut de scolarisation au second cycle du secondaire de 3,39%. Par ailleurs, le taux d’analphabétisme est de 87,5% dans la population de 10 ans et plus. Ces indicateurs à l’échelle nationale masquent d’importantes disparités de genre et des inégalités d’accès aux services éducatifs liées à la résidence et au statut socio-économique des élèves. En ce qui concerne, le niveau de scolarisation primaire par région, seules trois régions (Niamey : 98,0%, Dosso : 57,2% et Maradi : 51,9%) sur huit ont un taux brut de scolarisation primaire supérieur à la moyenne nationale. Zinder (36,8%) et Diffa (44,4%) constituent les deux régions les moins scolarisées du pays. Tillabéri, Tahoua et Agadez ont des taux brut de scolarisation primaire compris entre 45% et 50%. En outre, le phénomène de déperdition scolaire touche en majorité les segments de la population qui ne disposent pas de revenus leur permettant d’inscrire leurs enfants dans les écoles privées. 2.3.4.2 Par ailleurs, la qualité de l’enseignement dispensé au primaire et au secondaire tend à se dégrader, du fait du manque de motivation des enseignants résultant d’une formation pédagogique limitée, de l’insuffisance du salaire versé et du manque de perspectives de carrières de plus de 11.000 «volontaires de l’éducation » recrutés depuis 2001 pour réduire le coût unitaire de l’éducation, suppléer au manque d’enseignants qualifiés et satisfaire les nouveaux besoins nés de la construction de plus de 3500 salles de classes, entre 2001 et 2004, par le Gouvernement, dans le cadre du Programme spécial d’utilisation des ressources de l’IPPTE.

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2.3.4.3 Le développement du système éducatif se heurte à : (i) l’insuffisance et la vétusté des infrastructures et des équipements scolaires ; ii) le manque de ressources financières nécessaires au fonctionnement du système et à la réalisation des investissements dont les besoins sont en augmentation régulière, eu égard à la pression démographique ; (iii) l’insuffisante qualité du personnel enseignant et sa faible motivation résultant du bas niveau des rémunérations, des perspectives limitées d’évolution de la carrière et d’un statut social peu attrayant ; (iv) la persistance de la méfiance des parents vis-à-vis de l’enseignement de type conventionnel et leur manque d’intérêt résultant du chômage important des jeunes scolarisés. 2.3.4.4 Santé : L’accès aux services de soins, par les populations les plus démunies, est également réduit, en raison de l’inégale répartition spatiale du personnel de santé et des infrastructures hospitalières au détriment des zones rurales. Plus des deux tiers (2/3) du personnel, notamment les sages femmes et les médecins spécialisés, exercent dans la Communauté urbaine de Niamey. Ainsi, l’état de santé de la population, notamment rurale demeure précaire, malgré les efforts déployés par le Gouvernement. Le développement du système de santé est confronté à de multiples difficultés dont les plus importantes comprennent : i) l’insuffisante quantité et qualité du personnel soignant ainsi que sa mauvaise répartition entre les établissements de Niamey et ceux de l’intérieur du pays, ce qui accroît l’inefficacité du système ; ii) la gestion inefficace et le manque de ressources financières qui limitent le bon fonctionnement du système ; et iii) le manque de médicaments essentiels dans les infrastructures hospitalières ainsi que les ruptures répétées de stocks de médicaments dans les centres de santé. La forte croissance démographique du pays avec un doublement de sa population tous les 25 ans et l’augmentation nécessaire de la couverture médicale et vaccinale, constituent également une difficulté majeure du système. 2.3.5 Le secteur financier 2.3.5.1 Le système financier nigérien comprend outre la Banque centrale, 6 banques5 commerciales, un établissement financier (la Caisse de prêts aux collectivités territoriales ou CPCT), 4 compagnies d’assurance6, le système financier postal (l’office national de la poste et de l’épargne ou ONPE) et le système de sécurité sociale (Caisse nationale de sécurité sociale) auxquels s’ajoutent les systèmes financiers décentralisés (SFD). Sur les 7 établissements de crédit, 2 sont placées sous administration provisoire depuis août 1999 (le Crédit du Niger et la CPCT) et 2 autres (la Banque Islamique pour le Commerce et l’Investissement et la Banque internationale pour l’Afrique au Niger ou BIA-Niger) faisaient l’objet depuis la seconde moitié des années 90 d’une surveillance rapprochée de la part de la Commission bancaire. 2.3.5.2 Le Gouvernement a engagé, en août 2004, la mise en œuvre de sa réforme du secteur financier préparée avec le soutien de la Banque mondiale. Dans ce cadre, le Crédit du Niger qui fait l’objet d’un assainissement de sa situation financière, sera privatisée dans le courant de l’année 2005 à hauteur de 90% de son capital tandis que la CPCT est en cours de restructuration pour permettre de relancer, sur des bases saines, ses activités de soutien aux nouvelles structures communales. L’application, par la Banque Islamique pour le Commerce et l’Investissement (BINCI), des mesures d’assainissement des systèmes de gestion des banques sous surveillance rapprochée et son respect de l’ensemble des ratios prudentiels, ont permis la levée, en décembre 2003, de la surveillance dont elle faisait l’objet depuis 1996. En revanche,

5 1. La banque commerciale du Niger (BCN) ; 2. La banque internationale pour l’Afrique au Niger (BIA-Niger) ; 3. Bank of Africa Niger (BOA-Niger) ; 4. Société nigérienne de Banque ; 5. la Banque Islamique pour le Commerce et l’Investissement et la Banque internationale pour l’Afrique au Niger (BINCI) ; 6. Ecobank Niger. 6 a) Union générale des assurances du Niger ; b) Société nigérienne d’assurance et de réassurance (SNAR-Leyma) ; c) Compagnie d’assurance et de réassurance (CAREN) ; et d) la Nigérienne d’assurances (NIA).

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bien que la BIA-Niger respecte la plupart des ratios prudentiels et ait corrigé depuis décembre 2002 les faiblesses qui caractérisaient son système de contrôle interne, sa gestion des risques et son système d’informations, la Commission bancaire a seulement allégé, en septembre 2004, la surveillance rapprochée qu’elle exerce depuis 1998 sur les activités de cette banque en attendant la consolidation des progrès réalisés pour permettre sa levée définitive. Concernant les assurances, elles continuent à faire face à des difficultés financières, malgré la légère amélioration de leur chiffre d’affaires (8,7% en 2003). La restructuration de l’Office national de la poste et de l’épargne entamée en 2001 a permis la création, en 2004, de 2 entités : le NIGERPOSTE chargé de la gestion des activités postales et le FINAPOSTE responsable des services financiers (caisse d’épargne et centre de chèques postaux). 2.3.5.3 Bien que modérée, la progression du secteur de la microfinance est soutenue depuis 1998, avec un taux de l’ordre de 13% en moyenne annuelle pour le nombre de bénéficiaires, 27% pour l’encours de l’épargne et 17% pour l’encours de crédit. L’encadré n°2 fournit les éléments d’informations sur l’évolution des systèmes financiers décentralisés sur la période 1998-2000.

Encadré 2 : Principaux indicateurs des systèmes financiers décentralisés7 31.12.1998 31.12.1999 31.12.2000 Nombre d’organisations 9 9 83 Nombre de points de services 101 140 171 Nombre de bénéficiaires 49600 56275 62904 Dont % de femmes 40% 39% 41% Dépôts d’épargne en millions de FCFA 1339 1514 2169 Encours de crédits en millions de FCFA 1952 2084 2649 Encours de crédit sain en % 88,5% 89,3% 87,8% Taux de pénétration 3% 3,3% 3,6%

Sources : Banque de données sur les SFD-BIT-MRDM/BCEAO-PASMEC-IRAM 2.3.5.4 Trois types de systèmes financiers décentralisés (SFD) existent au Niger : i) les mutuelles d’épargne et de crédit, fonctionnant exclusivement à partir de l’épargne déposée par les membres ; ii) les structures de crédit directs qui utilisent des fonds provenant de lignes de crédits extérieurs (le crédit n’est pas obligatoirement lié à la constitution préalable d’une épargne) ; et iii) les projets financés sur ressources extérieures et comprenant dans leurs composantes un volet crédit appelé à disparaître à l’achèvement de leur exécution. Ces SFD touchent actuellement plus de 142.000 personnes dont 66% de femmes. Ils sont essentiellement implantés dans les zones rurales les plus peuplées ou en milieu urbain, les coûts d’opération s’avérant dissuasifs pour les zones les plus reculées du pays. Dans ces dernières, de petits groupements de type tontinier et des banques de céréales ont développé des services financiers qui fonctionnent de façon satisfaisante. Le secteur de la microfinance est organisé autour des 4 structures et institution suivantes : i) l’Association nigérienne des institutions professionnelles de la microfinance ; ii) la Cellule de suivi des systèmes financiers décentralisés du Ministère de l’Economie et des Finances ; iii) la Cellule de suivi et de Promotion du crédit rural du Ministère du développement agricole ; et iv) la BCEAO. Le développement des SDF est entravé par : i) une faible structuration et organisation des institutions ; ii) la faiblesse du cadre réglementaire et juridique, et l’insuffisance des contrôles ; iii) l’absence de cadre de concertation au niveau du secteur, malgré l’existence d’une association professionnelle ; et iv) les capacités financières limitées des SDF qui ne leur permettent pas de répondre de façon adéquate à la demande de produits financiers des populations. 2.3.6 Le secteur informel Bien qu’il soit peu connu du fait qu’il n’ait fait l’objet jusqu’à présent que de peu d’études, le secteur informel se caractérise par son dynamisme et sa grande capacité à s’adapter 7 Ces données ne concernent que les SFD répertoriés, en 2000, par la BCEAO

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aux situations d’instabilité politique et aux crises économiques et sociales qui ont affecté par le passé le Niger. Durant la seconde moitié des années 90, le secteur comptait environ 700.000 établissements repartis pour environ 40% dans les activités de production, 35% dans le négoce et le reste dans les services. Environ, 85% des activités sectorielles sont exercées en milieu rural et le nombre total des emplois qu’il génère y compris l’auto emploi, est estimé à plus d’un million. Le secteur contribue ainsi à la lutte contre la pauvreté. 2.4 Questions transversales prioritaires

Gouvernance 2.4.1 Le Gouvernement a poursuivi entre 2002 et 2004 sa politique visant à renforcer la bonne gouvernance économique, politique, administrative et participative engagée dans le cadre de la SRP afin de rompre avec les pratiques néfastes en cours durant les années 80 et 90, sous les différents régimes militaires qui ont gouverné le pays. Les différentes actions réalisées se rapportent aux éléments clés de bonne gouvernance suivants : la responsabilité, la transparence, la lutte contre la corruption, la participation et le respect du droit. 2.4.2 Concernant la responsabilisation, les différentes réformes budgétaires réalisées, entre 2001-2004 (construction d’outils de programmation budgétaire à moyen terme ou CDMT, simplification et informatisation de la chaîne des dépenses, application de la nouvelle nomenclature budgétaire et du nouveau plan comptable conforme aux standards internationaux, renforcement des contrôles internes et externes, et amélioration de la qualité des informations statistiques sur les finances publiques et de l’administration budgétaire), ont permis au Gouvernement d’améliorer la préparation et l’exécution de son Budget, malgré la persistance de certaines faiblesses. A cet égard, les engagements de dépenses en dehors des règles et procédures budgétaires ont été réduits et le Gouvernement a régulièrement rendu compte de sa gestion du Budget de l’Etat, à l’occasion de l’examen des lois de règlement et des autres lois de finances, à l’Assemblée nationale. Toutefois, la société civile et le mouvement associatif n’ont pas encore été en mesure de participer aux contrôles de la gestion par les autorités des deniers publics, en raison de ses faibles capacités et de leur non-association aux mécanismes de suivi/évaluation de la mise en œuvre de la SRP. 2.4.3 En matière de transparence, le Gouvernement a préparé et adopté en 2003 avec le concours de la Banque mondiale un nouveau Code de marchés publics et a mis en place un Secrétariat Permanent de la Commission Centrale des Marchés pour renforcer la transparence de l’exécution budgétaire et améliorer la qualité et l’efficacité de la dépense. Il a également restauré le contrôle juridictionnel et parlementaire de l’exécution du Budget de l’Etat, grâce à l’examen régulier des comptes de gestion de l’Etat et la préparation des projets de lois de règlements par la Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire d’une part, et l’adoption des lois de règlement par l’Assemblée nationale, d’autre part. Dans ce cadre, les comptes de gestions des exercices budgétaires de 1997 à 2002 ont été examinés et déclarés conformes par la Cour des Comptes et les lois de règlement correspondantes ont été adoptées par le Parlement. En outre, le Gouvernement a réalisé, en 2004, un audit indépendant du Programme d’utilisation des ressources de l’IPPTE visant à lutter contre la pauvreté dont les conclusions ont été communiquées à l’ensemble des partenaires au développement participant à cette initiative. 2.4.4 En outre, avec les concours de l’Union européenne, de la Banque mondiale et du PNUD, le Gouvernement a effectué, en 2004, une revue des dépenses publiques et de la responsabilité

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financière. Le rapport PEMFAR (Public Expenditure and Financial Accountability Review) qui en a résulté, souligne les efforts déployés par le Gouvernement pour améliorer la gestion budgétaire, renforcer les contrôles et l’exécution du Budget et améliorer la transparence, tout en mettant en exergue les faiblesses persistantes. Afin de renforcer l’efficacité de la gestion fiduciaire du Gouvernement, le rapport PEMFAR a recommandé la mise en œuvre, au cours de la période 2005-2007, d’un plan d’actions prioritaires de 32 mesures visant à : i) améliorer les finances publiques ; ii) renforcer la pertinence et la cohérence des dépenses publiques avec les objectifs de la SRP ; et iii) améliorer la transparence et la responsabilité financière de l’Etat. 2.4.5 Concernant la lutte contre la corruption, le Gouvernement a renforcé la Direction du Contentieux de l’Etat et compte préparer, entre 2005 et 2006, avec le soutien du FAD, une stratégie nationale de lutte contre ce fléau qui affecte l’administration nigérienne, en particulier les régies financières et les marchés publics. Dans l’ensemble, les progrès obtenus en matière de lutte contre la corruption demeurent limités. Par ailleurs, pour lutter contre le blanchiment des capitaux, une loi nationale contre ce phénomène fondée sur la Directive de l’UEMOA en la matière, a été approuvée en 2004, et une structure nommée Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a été créée. 2.4.6 En matière de participation des parties prenantes, les efforts visant à consolider les institutions républicaines se sont poursuivis. Sous la supervision de la Commission nationale indépendante présidée par un magistrat, les élections municipales, législatives et présidentielles de juillet, novembre et décembre 2004 respectivement ont été organisées avec la participation de plusieurs partis politiques ou candidats, sans contestations majeures de leurs résultats. Par ailleurs, le dialogue avec le secteur privé et la société civile a été institutionnalisé, notamment dans le cadre de la préparation de la SRP, de la tenue du forum pour son financement et de la préparation du Programme d’utilisation des ressources de l’IPPTE pour lutter contre la pauvreté. Toutefois, plusieurs organisations de la société civile (associations et ONG, notamment) estiment n’avoir pas été suffisamment associées au suivi de la mise en œuvre de la SRP. ( ) 2.4.7 Pour ce qui concerne le respect du droit, les autorités ont consolidé la paix intérieure, grâce à la mise en oeuvre avec le concours de la France et du PNUD de programmes de réinsertion dans le tissu économique et social de plusieurs centaines d’ex-rebelles. Les droits fondamentaux et les libertés d’association et de la presse ont été davantage défendus, grâce à la consolidation des institutions républicaines. En effet, l’opposition politique, les syndicats et la presse privée ont, pour la première fois, pu mener sans entraves majeures des autorités, leurs activités respectives. Toutefois, des arrestations de journalistes à cause de la diffusion d’informations perçues par les autorités comme susceptibles de porter atteinte à la personnalité des responsables nationaux ou de perturber l’ordre public ont entravé, à différentes occasions, la liberté de la presse. Sur le plan politique, le Conseil National de Dialogue politique (CNDP) créé en 2004, associe l’opposition politique et parlementaire à la prévention et à la gestion des conflits politiques afin de garantir la paix sociale et de consolider la démocratie. En outre, pour prévenir les manifestations sociales pouvant entraîner des perturbations de l’activité économique dans le pays et/ou le fonctionnement de l’administration, le Gouvernement a mis en place, en mai 2005, une Commission nationale de dialogue social, tirant ainsi les leçons des événements de mars et avril 2005 organisés par la société civile pour dénoncer l’augmentation du coût de la vie. 2.4.8 Enfin, le système juridique et judiciaire nigérien est caractérisé par son manque d’efficacité résultant de l’absence de moyens (Codes, textes récents, magistrats, personnel de soutien, locaux adéquats et matériels) et sa faible indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.

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Malgré les efforts déployés de réactualisation des codes, plusieurs textes demeurent obsolètes, car continuant à s’inspirer du droit coutumier dont la codification demeure très insuffisante. Le système compte seulement 160 magistrats, soit un magistrat pour environ 80.000 habitants, installés dans leur très grande majorité à Niamey (les normes retenues dans ce domaine sont de 1 magistrat pour 20.000 habitants, selon la Banque mondiale). L’accès à la documentation est problématique pour la plupart des magistrats, même lorsque les textes de lois existent et les magistrats n’ont pas toujours connaissance des décisions de jurisprudence des cours d’Appels et de la Cour Suprême. Comme pour l’ensemble de l’administration, la nomination et la promotion des magistrats n’obéissent pas toujours à des règles clairement établies et garantissant une transparence dans leur application. 2.4.9 Du fait de la persistance de ses multiples dysfonctionnements et de son manque d’indépendance, le système juridique et judiciaire est incapable à répondre aux besoins de justice de la population, ce qui explique en grande partie la faiblesse de la culture juridique au Niger et la réticence du justiciable à s’adresser aux circuits officiels de justice. Avec l’aide de l’Union européenne, le Gouvernement a préparé, en 2002, une réforme du système juridique et judiciaire tenant compte de l’évolution institutionnelle du pays depuis 1999 (restauration de la démocratie) et de ses réalités socioculturelles afin qu’il réponde mieux au besoin de justice d’une proportion de plus en plus importante de la population. Cette réforme indispensable pour renforcer l’état de droit et soutenir la promotion du secteur privé, est appliquée avec beaucoup de lenteur à cause d’une volonté politique insuffisante et par manque de ressources financières.

2.4.10 Par ailleurs, le pays reste confronté à un déficit important de capacités, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. En effet, l’administration aussi bien centrale que déconcentrée manque à la fois de personnel de qualité et de moyens de fonctionnement (équipements et outils modernes et performants de gestion) qui lui sont nécessaires pour accomplir efficacement ses missions au service du développement économique et social du pays et la plupart des opérateurs privés n’ont jamais reçu de formation professionnelle appropriée aux activités qu’ils exercent. En outre, les nominations des responsables des sociétés d’Etat et des entreprises publiques ainsi que des hauts fonctionnaires, selon leurs qualités professionnelles et leurs mérites, ne sont pas systématisées et l’administration est encore loin d’être l’instrument moderne et efficace voulu au service du développement et du citoyen. Enfin, la majorité des communes, notamment rurales mises en place en 2005 ne dispose pas du personnel qualifié requis pour les faire fonctionner et manque d’équipements et de ressources financières, ce qui rend indispensable la formation des élus, des conseillers et des cadres techniques municipaux. 2.4.11 Enfin, le mouvement associatif n’est pas suffisamment structuré, malgré son ancienneté puisqu’il remonte au début de l’indépendance dans les années soixante. Il en résulte un contrôle insuffisant, par la population et ses organisations représentatives, de l’exécution du Budget de l’Etat et de ceux de ses démembrements (services déconcentrés et entreprises publiques) et de la mise en œuvre de la SRP. Ces insuffisances en matière de bonne gouvernance et de capacités constituant un frein à la croissance économique au développement du pays, les autorités doivent prendre les dispositions nécessaires pour : i) soutenir la décentralisation afin de favoriser l’appropriation par les populations des actions de développement ; ii) accélérer et mettre en œuvre la réforme des systèmes juridique et judiciaire afin de renforcer l’état de droit et promouvoir le développement du secteur privé ; iii) renforcer les capacités du pays pour permettre l’exécution efficace des réformes et favoriser l’émergence d’organisations compétentes et responsables de la société civile.

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Marché du travail 2.4.12 Selon le Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi, la population active ne dépasserait pas 47% de la population totale et celle-ci est surtout employée dans l’agriculture et dans le secteur tertiaire (environ 87%). Le secteur moderne représente moins de 25% des emplois et sa capacité d’utilisation de la main d’œuvre additionnelle se présentant chaque année sur le marché de l’emploi, demeure limitée. Quant à la Fonction publique, les recrutements sont limités aux seuls secteurs prioritaires de l’éducation et de la santé à cause des restrictions budgétaires. Il en résulte une aggravation du chômage des jeunes, en particulier diplômés. Au Niger, le marché du travail est régi par le Code du travail qui contribue à réduire les rigidités du marché du travail. 2.4.13 En sa qualité de pays membre de l'Organisation internationale de travail (OIT), le Niger a signé et ratifié 32 conventions internationales tandis que 16 autres sont soumises à ratification. Ces conventions garantissent entre autres la liberté et la protection du droit syndical et la non-discrimination entre les sexes devant l'emploi, la rémunération et la promotion. Elles réglementent également l'âge minimum du travail pour les enfants et le travail de nuit des femmes, et le droit à la santé, au travail et la sécurité sociale. Toutefois, le Gouvernement éprouve des difficultés à assurer l’application rigoureuse de ces conventions par manque de moyens et aussi à cause des pressions exercées par certaines catégories de la population. Ainsi, bien qu’ayant ratifié la Convention relative aux droits des enfants, le Gouvernement n’a pas réussi à faire respecter rigoureusement l'âge minimum de 14 ans pour le travail des enfants. Cette convention est largement violée par les opérateurs du secteur informel. Plusieurs milliers d’enfants dont certains très jeunes, sont également employés, dans des conditions dangereuses susceptibles d’affecter leur santé et leur croissance physique dans les exploitations artisanales d’or. En outre, les autorités n’ont pas été en mesure de lutter contre l’utilisation du Niger comme territoire de transit d’un trafic d’enfants provenant de pays limitrophes ou de régions plus pauvres à destination de pays relativement prospères d’Afrique de l’Ouest ou Centrale. 2.4.14 Enfin, de milliers d’enfants sont confiés dès l’âge de 5 à 6 ans aux «marabouts» pour leur apprendre la religion et leur inculquer le sens de l’humilité. Ces jeunes sont souvent contraints à la mendicité, ce qui finit par leur conférer des habitudes d’enfants de la rue et dans certains cas de les précipiter dans la délinquance avec les risques qu’ils deviennent des drogués, trafiquants de stupéfiants et/ou se muent en voleurs. Pour lutter contre l’exploitation des enfants, le Gouvernement a élaboré et adopté un Plan d’action national pour la survie des enfants couvrant la période 2004-2010 et prépare, selon une démarche participative, un Code de l’enfant. Toutefois, les autorités sont convaincues que l’élimination effective et durable du travail des enfants ne pourrait être obtenue que grâce à l’intensification de la scolarisation et de la formation professionnelle des enfants afin de les préparer à s’insérer, dans de meilleures conditions, dans le système économique et social.

2.4.15 Migrations : Face aux crises alimentaires répétitives et à l’insuffisance des revenus, de nombreux nigériens sont contraints chaque année de s’expatrier de façon saisonnière ou sur une période plus longue dans les pays voisins ou de la sous-région, notamment au Nigeria et en Côte d’Ivoire. En milieu rural, entre 20 et 29 ans, un homme marié sur deux abandonne son village à la fin des récoltes pour s’installer en milieu urbain (au Niger ou Au Nigeria) à la recherche de ressources complémentaires afin de subvenir aux besoins de sa famille8. Selon le Gouvernement, environ 700.000 migrants nigériens dont 400.000 migrants saisonniers (de septembre en juin, 8 Banque mondiale : Nourrir, éduquer et soigner tous les nigériens : La démographie en perspective (mars 2004).

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correspondant à la période d’inactivité agricole au Niger) séjournaient chaque année en Côte d’Ivoire avant 2001. Cette migration représente un filet de sécurité important pour de nombreuses familles nigériennes car les migrants contribuent à réduire le chômage déguisé, notamment en milieu rural. Les transferts effectués en moyenne mensuelle sont estimés à environ 131.213 FCFA par migrant. Ces sommes servent en partie à subvenir aux besoins de la famille restée au pays. La partie restante est utilisée pour acquérir, soit de nouvelles terres agricoles, soit réaliser des aménagements agricoles et/ou financer des activités génératrices de revenus, notamment le petit commerce.

Intégration régionale

2.4.16 Le Niger contribue en tant que membre de plusieurs organisations africaines au renforcement des processus d’intégration régionale du continent afin de promouvoir la coopération et l’intensification des échanges économiques, cultiver la solidarité entre les Etats-membres ou favoriser l’émergence d’une économie sous-régionale compétitive, génératrice de croissance et qui s’intègre avantageusement dans le processus de la mondialisation. Pour atteindre ses objectifs, le Niger participe aux principales organisations communautaires suivantes: la CEDEAO, l’UEMOA, l’ABN, l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) et le NEPAD. Ainsi, sous la présidence nigérienne de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, la CEDEAO a œuvré à la recherche de solutions aux crises socio-politiques qui affectent la Côte d’Ivoire, le Togo et la Guinée Bissau. Il a également œuvré au renforcement du système d'échanges énergétiques Ouest-africain visant à assurer la libéralisation des échanges d'énergie et des investissements dans l’espace CEDEAO. Au titre de l’ABN et de la CDEAO, il a contribué à la mise en place de systèmes de préservation de l’environnement et de protection de certains écosystèmes régionaux menacés comme le fleuve Niger par son ensablement régulier ou la lagune par l’expansion des plantes flottantes. Dans le cadre de l’UEMOA dont il a assure depuis 2003 la Présidence de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, le Niger a intensifié les efforts de l’organisation visant à approfondir l’intégration des 8 pays-membres, grâce à l’entrée en vigueur, en 2003, de la législation communautaire sur la concurrence, au renforcement du dispositif de surveillance multilatérale et des critères de convergence et l’adoption, en mai 2004, du Programme Economique Régional (PER) couvrant la période 2004-2008. Ce programme vise à donner un nouvel élan aux économies de l’Union et à promouvoir leur développement durable. 2.4.17 La Côte d'Ivoire était avant la crise politique et économique qui sévit dans ce pays, la principale destination des produits nigériens, avec environ 2,1% en 2001. Elle était suivie du Bénin et du Mali pour 1% chacun. Les exportations intra-communautaires nigériennes sont constituées principalement de légumes et de bétail (76,3%). Pour les importations, la Côte d’Ivoire était également le principal fournisseur communautaire du Niger (environ 13%) en 2001, suivie de très loin par le Togo (2%), le Burkina Faso (1,6%) et le Bénin (1,5%). L’impact de la crise ivoirienne est néanmoins limité. D’autres pays, notamment le Nigeria et le Togo ont pris le relais de la Côte d’Ivoire dans le domaine des échanges extérieurs du Niger. 2.4.18 Le Niger a également assuré, en 2004, la présidence de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ABN. A l’occasion de la conférence tenue en avril 2004 à Paris, en France, par cette organisation, les pays membres ont adopté la Vision partagée du développement durable du bassin du fleuve Niger. Celle-ci rend désormais obligatoire la consultation préalable de l’ensemble des pays riverains pour tout investissement susceptible d’avoir un impact majeur sur le développement du bassin du fleuve financé directement par ces pays ou leurs partenaires extérieurs afin de sauvegarder son patrimoine naturel et de préserver les

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intérêts des populations. En outre, le Niger soutient dans le cadre de l'Autorité de Liptako-Gourma, le renforcement de l'interconnexion électrique et des télécommunications d’une part, et le désenclavement des pays continentaux sans littoral d’autre part, grâce à l’aménagement de corridors internationaux avec notamment, le Nigeria et le Bénin. Enfin, de concert avec les autres pays membres de l’Union africaine, le Niger oeuvre à la mise en plane du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Dans ce cadre, le pays apporte actuellement son soutien à la préparation des études visant à édifier les infrastructures de base (transports, télécommunications et électrification, etc.) appelées à jouer un rôle déterminent dans l’intensification des échanges et la circulation des hommes dans l’espace continental.

Population

2.4.19 Selon les résultats du recensement général de la population et de l'habitat de 2001, la population nigérienne s’élève à 11. 060. 291 habitants, contre 5.102. 990 habitants en 1977, date du premier recensement du pays. Le croît démographique estimé à 3,3%, s’explique principalement par la fécondité très élevée de la femme nigérienne (le nombre moyen d’enfants par femme s’élève à 7,2) et des facteurs tels que la faible adhésion des populations aux méthodes modernes d’espacement des naissances, le recul de l’utilisation des méthodes contraceptives modernes (le taux de prévalence contraceptive pour les méthodes modernes est tombé de 4,6% en 1998 à 4,3% en 2000), les mariages précoces et la fréquence de la polygamie. Le Niger serait ainsi devenu le pays où la fécondité de la femme est la plus élevée au monde, selon la division des statistiques des Nations Unies. La densité de la population est faible (8,7 habitants par kilomètre) eu égard à la superficie totale du pays avec des écarts importants selon la région du pays, la disponibilité de ressources, notamment en eau et la qualité de l’environnement. Au total, neuf habitants sur dix ont élu domicile sur seulement un tiers de la superficie du pays et si cette tendance se poursuit, la pression démographique s’exercera davantage sur cette partie déjà densément peuplée du territoire national, ce qui pose avec acuité le problème de l’aménagement du territoire et de la préservation de l’environnement. Selon le recensement de 2001, la population rurale représente 83,7%. Le taux d’urbanisation est de 16,3%, avec une croissance annuelle estimée à 6,2%.

Encadré No 3 : Répartition de la population selon les régions et de la population urbaine Avec 20,2% de la population totale, la région de Maradi (2,7% de la superficie totale du pays) est la plus peuplée des 7 régions et de la Communauté de Niamey que compte le pays, suivie des régions de Zinder (18,8%), de Tahoua (17,9%), et de Tillabéri (17,1%). Les régions d’Agadez (52,7% de la superficie totale du pays) et de Diffa (12,4%) sont peuplées par 2,9% et 3% de la population. Plus de 50% des populations urbaines vivent dans les 3 principales villes du pays : Niamey (0,67 million d’habitant) ; Zinder (0,17 million d’habitant) et Maradi (0,15 million d’habitant). 2.4.20 Bien qu’il soit général, l’exode rural est appelé à s’accélérer en direction des villes telles que Maradi, Mayahi, Aguié et Tessaoua où se réalisent, chaque année, d’importants échanges commerciaux avec les pays frontaliers, notamment le Nigeria. Les fréquentes crises alimentaires et la paupérisation de la population rurale sont de nature à accélérer la croissance de la population urbaine qui dépasse actuellement 6% l’an. Enfin, la population nigérienne se caractérise par son extrême jeunesse, avec 48,4% de la population qui se situe dans la tranche d’âges de 0-14 ans et près de 70% de la population âgés de moins de 25 ans. Au cas où la fécondité élevée se maintiendrait, la population nigérienne atteindrait 53 millions en 2050, ce qui placerait le Niger en seconde position après le Nigeria des pays les plus peuplés d’Afrique de l’Ouest. Le taux d’urbanisation atteindrait 51% à la même date.

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Encadré 4 : Projections démographiques Année Population totale

(en milliers) Population âgée de 0-14 ans (en milliers)

Population âgée de 15-64 ans (en milliers)

Population âgée de 65 ans et plus (en milliers)

2005 12.873 6.468 5.995 253 2010 15.388 7.739 7.174 295 2015 18.317 9.109 8.625 346 2020 21.731 10.573 10.444 431 2025 25.722 12.244 12.602 535 2030 30.337 14.139 15.123 661 2035 35.521 16.134 18.053 821 2040 41.145 18.003 21.474 1.030 2045 47.031 19.527 25.425 1.301 2050 53.037 20612 29.844 1.637

Sources : Nations Unies, 2002 (hypothèse moyenne) 2.4.21 La forte dynamique démographique qui caractérise actuellement le Niger est de nature à entretenir une demande sociale de plus en plus pressante en termes d’infrastructures scolaires, sanitaires, d’assainissement et de logements, alors que les ressources disponibles sont relativement limitées. Il est donc urgent pour le Gouvernement d’engager des actions vigoureuses visant à contrôler la croissance démographique (information et sensibilisation des acteurs, relance de la planification familiale, santé de la reproduction, etc) et à mobiliser le potentiel de ressources du pays. Pour maîtriser la croissance démographique, le Gouvernement avec l’aide du Fonds des Nations Unies pour la Population actualise sa Politique nationale de population (PNLP) adoptée en février 1992. Celle-ci, dont l’application n’a pas été efficace, vise à améliorer (i) l’état sanitaire et nutritionnel de la population, (ii) la rentabilité du système éducatif, (iii) la situation des populations vulnérables, en particuliers les femmes et les jeunes, (iv) la collecte des données, et (v) la promotion de la recherche en matière de population. 2.4.22 Etat civil : Au Niger, le recensement général de la population est l’instrument le plus indiqué pour appréhender l’évolution et la structure de la population, en raison des importantes faiblesses qui caractérisent le système d’état civil national et les services statistiques nationaux. En dépit de cette situation, le Niger n’a réussi à organiser que 3 recensements généraux en 1997, 1988 et 2001, depuis son indépendance en 1960 à cause des moyens humains et logistiques importants ainsi que des ressources financières à mobiliser résultant des coûts élevés généralement occasionnés par ces opérations. Il en résulte qu’entre 2 recensements généraux, la qualité des données démographiques sur le pays et des informations sur les mouvements migratoires produites par les services statistiques est peu fiable, malgré les efforts déployés par les autorités pour améliorer la performance du système d’état civil (la mise en place de l’état civil nigérien remonte seulement à 1939). Le Gouvernement a tenté de reformer, au cours de la seconde moitié des années 80, l’état civil en conformité avec l’ordonnance 85-005 et le décret d’application n°85-31/PCMS/MI du 29 mars 1985. Outre le caractère unitaire et obligatoire du système d’état civil pour tous les nigériens, les textes suscités indiquaient les modalités de gestion et de transmission des différents registres et documents, dune part, et d’autre part, précisaient l’organisation et le fonctionnement du système d’état civil, les structures qui le composent ainsi que les relations existantes entre elles. 2.4.23 Ainsi, pour la première fois au Niger, il était créé non seulement des centres principaux et secondaires d’état civil, mais aussi des centres auxiliaires d’état civil. Toutefois, le développement et la performance du système demeurent limités, en raison de : i) l’absence de politique nationale d’état civil ; ii) l’insuffisance des centres de déclaration et d’établissement des actes civil : En 2003, le pays comptait seulement 84 centres principaux, 104 centres

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secondaires et 1202 centres auxiliaires, soit au total 1390 centres d’état civil9 pour couvrir une population de plus de 10 millions d’habitants répartis sur un territoire de près de 1.300.000 km² ; iii) le manque de motivation des agents chargés de recevoir les déclarations résultant du non-règlement régulier de leurs primes et de l’absence d’un statut des agents d’état civil ; iv) l’inadaptation des locaux où sont installés les centres et l’insuffisance de leurs moyens matériels et financiers pour assurer la sensibilisation des populations et prendre en charge les coûts de fonctionnement (acquisition des cahiers d’enregistrement des faits d’état civil et acheminement régulier de ces documents vers les services centraux des statistiques) ; iii) les faiblesses de l’exploitation et de l’analyses des volets statistiques des faits d’état civil. Avec l’appui de certains de ses partenaires, notamment l’UNFPA et l’UNICEF, le Gouvernement compte préparer une politique nationale d’état civil. Parité homme-femme 2.4.24 Les indicateurs économiques et sociaux se rapportant aux femmes sont souvent au- dessous de la moyenne nationale. Ainsi, dans le domaine de l’éducation, le taux brut de scolarisation des filles s’élève à 40,4% sur la période 2003-2004 sur une moyenne nationale de 50% en 2003-2004, contre 59,60% pour les garçons, soit un écart de 19,20%. En outre, les taux d’abandon de l’école (le taux d’achèvement du primaire s’élevait à 30% en 2004) sont plus élevés pour les filles que pour les garçons, en raison des mariages précoces et des grossesses. En effet, environ 44% des filles contractent leur premier mariage avant 15 ans alors que 4% seulement des garçons se marient entre 15 et 19 ans. Le taux d’alphabétisation des femmes s’établit à 10,6% au cours de la même période, contre 30,4% pour les hommes. En matière de santé, les conditions sanitaires des femmes restent précaires. Le taux de mortalité maternelle s’élève à 7‰ en 2003-2004. Enfin, selon la SRP, les femmes constituent les deux tiers de la population affectée par la pauvreté. Bien que la Constitution de 1999 et le code pénal confèrent aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes, dans la pratique, elles sont victimes de discrimination dans les domaines économique et social comme le mariage, la garde des enfants, l’emploi et l’héritage, ce qui affecte sérieusement leur vie. Enfin, le nombre de femmes présentes au niveau des sphères de décision administrative et politique reste faible, si on le compare à celui se rapportant aux hommes : 9% des directeurs, 15% des ambassadeurs ; 11% des avocats ; 35% des médecins/pharmaciens ; et 12% des parlementaires au titre de la présente législature contre 1,2% sur la période 1999-2004. La forte augmentation, en 2004, des effectifs des parlementaires féminins résulte de l’application de la loi instituant un quota de 10% des postes électifs et de 25% des postes nominatifs réservés au genre afin de renforcer sa représentativité sur les plans politique et administratif. 2.4.25 Les contraintes à la promotion de la femme nigérienne relèvent de la combinaison de nombreux facteurs majeurs qui sont, entre autres: (i) le faible accès aux facteurs de production (terres et crédits) : Une femme sur 5 est propriétaire de la terre qu’elle exploite et seulement 1,9% des femmes ont accès au crédit ; (ii) le faible niveau d'instruction qui se traduit par un taux d'analphabétisme élevé (plus de 87,5%) et un taux brut de scolarisation très faible ; (iii) la dégradation des ressources naturelles et la baisse de production entraînant la désintégration des familles ; iv) la pauvreté et les migrations de courte ou longue durée des hommes à la recherche

9 Alors qu’un centre d’état civil situé dans la Communauté urbaine de Niamey (CUN) couvrait en moyenne une population de 14.061 habitants, le même centre localisé dans les régions d’Agadez, de Diffa, de Zinder, de Tahoua, de Dosso et de Tillabéri, était responsable de l’enregistrement des faits d’état civil pour des populations s’élevant à 3.132 ; 4.778 ; 7.055 ; 7.132 ; 7.470 ; et 8.155, respectivement. Les superficies couvertes par chaque centre s’élevaient à 5 Km² en moyenne dans la CUN, 6.678 Km² à Agadez ; 2.274 Km² à Diffa ; 543 Km² à Zinder ; 426 Km² à Tahoua ; 171 Km² à Dosso et 427 Km² à Tillabéri.

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d’emplois rémunérateurs, entraînant le poids de toute la responsabilité des enfants sur la femme ; v) les mariages et grossesses précoces ; et vi) la méconnaissance des droits, entraînant dans le foyer un complexe d’infériorité de la femme, notamment les plus jeunes vis-à-vis du mari ; et vi) le poids des traditions et des coutumes, en particulier les mutilations génitales. 2.4.26 Pour éliminer les entraves à la satisfaction des besoins des femmes, le Gouvernement a pris des mesures visant à : i) faire respecter les droits et la citoyenneté de la femme dans le cadre de la démocratie ; ii) améliorer les conditions de participation des femmes aux activités économiques et sociales ; iii) améliorer le statut de la femme et de la jeune fille ; iv) promouvoir la santé de la mère et de l’enfant ; v) renforcer l’accès des femmes au crédit ; vi) renforcer le caractère obligatoire de l’enseignement primaire et l’accès non discriminatoire à l’éducation pour tous et ii) assurer la formation en genre et en développement socio-économique du personnel du Ministère du développement Social, de la population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant ainsi que des cadres des ONG et des responsables des services de programmation des ministères techniques. Toutefois, l’action des autorités et des associations féminines se heurte généralement à l’insuffisance de leurs capacités d’intervention sur le terrain, aux résistances sociales à la promotion de la femme et à l’incompréhension du concept genre par certains leaders d’opinion, ce qui ne favorise pas l’adhésion de la population aux changements de comportements.

VIH/sida et maladies transmissibles 2.4.27 Le VIH/SIDA constitue une grande préoccupation du Gouvernement du fait de sa propagation relativement rapide dans certaines régions frontalières du sud du pays. Le taux de séroprévalence est estimé à 1,5% en 2005 parmi la population âgée de 15 à 49 ans contre 0,87 % en 2002. Cependant, des variations importantes étaient relevées, en 2002, entre les zones urbaines et rurales avec des taux respectifs de 2,08% et 0,64%. Les enseignants, les routiers, les détenus, les militaires et les professionnels du sexe déclinaient des taux de séropositivité de 1,4%, 1,7%, 2,8%, 3,8% et 25,4%, respectivement selon une enquête nationale réalisée en 2002. Au Niger, la propagation rapide du virus du sida résulte de pratiques sexuelles non protégées, mais aussi de l’importance des mouvements migratoires saisonniers souvent accélérés en période de sécheresses, du nombre très élevé des analphabètes, des pesanteurs socioculturelles (polygamie, précocité du mariage, excision, sororat et lévirat), du faible encadrement médical, de la non-disponibilité des antirétroviraux (ARV), de l’insuffisante connaissance des personnes affectées par l’épidémie et de la faible prise en compte de l’impact socio-économique du VIH/SIDA, notamment dans le milieu rural. La conjugaison de ces différents facteurs réduit l’impact de l’action que mènent le Gouvernement et les ONG avec l’aide de leurs partenaires extérieurs dont le Groupe de la Banque (Projet d’amélioration des soins de santé) pour lutter contre cette maladie. L’accélération depuis 2002 de la propagation du virus pourrait priver plusieurs secteurs d’activités de la main d’œuvre qualifiée dont ils ont besoin, si des mesures énergiques ne sont pas prises rapidement pour intensifier la prévention et la lutte contre l’épidémie. Pour mener la lutte contre le VIH/SIDA, le Gouvernement poursuit la mise en œuvre de son Cadre stratégique National couvrant la période 2002-2006. Enfin, pour lutter contre le paludisme qui demeure également un problème de santé publique (environ 850.000 cas sont dénombrés par an), le Gouvernement poursuit l’exécution de son Plan stratégique couvrant la période 2001-2005.

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Situation de l’environnement 2.4.28 L'environnement naturel est en dégradation régulière, en raison des sécheresses répétées, de la pression démographique sur les terres cultivables (les 9/10 de la population totale nigérienne sont concentrés sur 1/3 de la superficie du territoire national) et de leur exploitation continue entraînant la réduction voire la disparition des jachères. Les superficies consacrées aux cultures pluviales tendent à s’accroître dans des proportions voisines de celles de la population, au détriment du milieu naturel (baisse de la fertilité, érosion des sols, etc.). La situation environnementale du pays se caractérise notamment par l’avancée du désert et la dégradation des ressources naturelles. Le recours massif au bois pour satisfaire les besoins énergétiques, constitue une grave menace pour la pérennité des ressources forestières nationales et la préservation de la faune. Celle-ci a tendance à se replier sur des biotopes de sécurisation essentiellement localisés dans les franges soudaniennes du pays. La diminution des aires de pâturage conjuguée à l’augmentation du cheptel, contribue également à la dégradation du couvert végétal et du milieu naturel. Enfin, l’érosion éolienne et hydrique, l’infestation des plans d’eau par des végétaux flottants nuisibles, la prolifération de déchets plastiques et d’ordures ménagères ainsi que les impacts induits par les unités industrielles (tanneries notamment) et minières (uranium et or), participent aussi à la dégradation de l’environnement du pays. 2.4.29 Au Niger, le développement durable passe par le renforcement de la sécurité alimentaire, la résolution de la crise de l'énergie domestique, l'amélioration de la situation sanitaire et l’établissement d’une adéquation entre la croissance démographique et le développement économique. Dans cette perspective, les grands défis à relever demeurent la préservation de l'environnement et l'instauration d'un système de gestion durable des ressources naturelles. L’élaboration en 1998 d’un Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD), vise à relever ces défis. Ce plan qui demeure valable, vise à promouvoir la gestion participative et durable du milieu naturel à travers la responsabilisation des producteurs ruraux aux ressources qu’ils exploitent. Pour renforcer sa politique de gestion participative des écosystèmes par les ruraux, le Gouvernement a mis en place des mécanismes de gouvernance locale des ressources naturelles. Il a également fait adopter, en juin 2004, la loi N°2004-040 portant régime forestier au Niger, laquelle détermine le nouveau régime de gestion et de mise en valeur des ressources forestières. L’exploitation du milieu naturel et la préservation l’environnement sont également prises en compte dans le cadre de la SDR approuvée en 2003. Participation : 2.4.30 Après la tenue en juin 2003 du forum des partenaires au développement sur le financement de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP), celle-ci est devenue le cadre unique d’intervention des partenaires au développement. A cet égard, la SRP a bénéficié des acquis et des leçons tirées des démarches participatives employées dans le passé pour préparer les Tables rondes. Les processus engagés ont permis la préparation, en 2000 du Document intérimaire de réduction de la pauvreté et l’élaboration en 2001 du DSRP complet, selon une démarche participative associant l’ensemble des acteurs nationaux et les partenaires au développement du pays. Ainsi, d’adoption de la SRP avait été précédée par la recherche d’un large consensus associant les principaux acteurs représentatifs de l’Etat, de la société civile, des organisations socioprofessionnelles et des partis politiques sur ses objectifs et ses priorités. L’organisation, en juin 2003, à Niamey, par le Gouvernement, du Forum des partenaires au développement pour solliciter le soutien de la Communauté internationale à la SRP et obtenir les financements nécessaires à sa mise en œuvre était, également, basée sur une approche participative. Enfin, en oeuvrant pour la déconcentration de l’administration et la décentralisation, à partir de 2002, du développement du

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Niger, les autorités entendent privilégier l’implication de tous les nigériens dans l’édification d’un état démocratique et l’association de la population à la préparation et à la réalisation des actions de développement les concernant. 2.5 Questions de pauvreté et questions liées au contexte social 2.5.1 La situation sociale du Niger est caractérisée par une pauvreté généralisée qui constitue la plus grande menace pour la stabilité politique, la cohésion sociale et l’équilibre des écosystèmes. Selon la SRP et en l’absence de données plus récentes, 63% des nigériens vivent en deçà du seuil de pauvreté monétaire et 34% dans l’extrême pauvreté. Au Niger, la pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui se répartit de façon inégale entre les différentes régions du pays et parmi les groupes socio-économiques. Elle est principalement rurale et féminine. Environ, 66% des populations rurales sont considérées pauvres contre 52% des citadins. En outre, 86% des pauvres dont 36% font partie de ceux considérés comme extrêmement pauvres, vivement en milieu rural.

Encadré 5 : Caractéristiques de la pauvreté Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. Le PIB par tête d’habitant s’est élevé à 260 dollars EU en 2003. Le seuil de pauvreté, défini comme le montant minimum pour qu’une personne puisse satisfaire ses besoins de base, est estimé à 75 000 FCFA par an en milieu urbain et à 50 000 FCFA en milieu rural. Le seuil d’extrême pauvreté est estimé à 50 000 FCFA et 35 000 FCFA, respectivement en milieu urbain et en milieu rural. Sur cette base, 2 nigériens sur 3 sont considérés comme pauvres et 3 pauvres sur 4 sont des femmes au foyer et des inactifs. Trois régions (Tillabéri, Dosso et Maradi) sur les 8 que comptent le Niger, abritent les 2/3 des pauvres. Les pauvres représentent 80%, 76% et 65% des populations de Tillabéri, de Dosso et de Maradi, respectivement. Par ailleurs, l’indice du développement humain 2003 est de 0,292 contre 0,277, en 2002 et confère au Niger le 174ème rang 175 pays contre 172ème rang sur 173 en 2002, ce qui traduit une certaine stagnation du niveau du développement humain dale pays. 2.5.2 Au regard de la forte pression démographique du pays, le maintien en 2004 de ces données traduirait une stagnation de la situation de la pauvreté voire une légère amélioration de son profil, comme tendrait à le souligner dans une certaine mesure l’indice 2003 de développement humain du PNUD ci-dessus indiqué. Cette évolution relativement favorable est, quelque peu confirmée par les progrès relatifs accomplis durant ces 5 dernières années dans le domaine de l’éducation et dans une moindre mesure de la santé. En effet, selon le second rapport du Gouvernement sur la mise en oeuvre au cours de la période 2003-2004 de la SRP, le Niger aurait amélioré plusieurs de ses indicateurs sociaux, notamment dans l’éducation et de la formation. Dans ce cadre, le taux brut de scolarisation primaire est passé successivement de 41,7% en 2001-2002 à 45,4% en 2002-2003 puis à 50% en 2003-2004 contre 34% en 1999 ; le taux brut de scolarisation en milieu rural s’élevait à 48,4% en 2003-2004 contre 42,6% en 2002-2003 et 38,1% en 2001-2002 ; le taux d’accès en première année du primaire a progressé de 51,0% en 2002-2003 à 55,2% en 2003-2004 contre 49,8% en 2001-2001 ; le taux d’achèvement du primaire est passé de 25,6% en 2001-2002 à 32,2% en 2003-2004 après avoir légèrement fléchi autour de 24,7% en 2002-2003. Ces résultats ont été rendus possibles, grâce principalement aux efforts de recrutement de nouveaux enseignants (plus de11.000 volontaires de l’éducation (VE) à fin 2004 sur les 20 500 prévus d’ici 2012) et la construction dans le cadre du programme spécial d’utilisation des ressources de l’IPPTE de 1830 salles de classe entre 2001 et 2002 et 1695 autres sur la période 2003-2004. 2.5.3 Concernant la santé, l’accès aux services de soins par les populations les plus pauvres reste très faible, en raison de la persistance de l’inégale répartition spatiale du personnel de santé et des infrastructures hospitalières au détriment des zones rurales et des coûts encore élevés des soins de santé. Environ 81% des accouchements ont lieu en l’absence de toute assistance

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médicale qualifiée. Avec 40% en 2003-2004 contre 39,6% en 2001, le taux de malnutrition des enfants de moins de 5 ans est quasi-stationnaire. Certaines épidémies telle que la poliomyélite qui était considérée comme éliminée, sont en train de gagner du terrain au Niger et les taux de mortalité infantile, infanto-juvénille et maternelle qui n’ont pas connu d’amélioration depuis 1999, demeurent excessifs : Ils s’élèvent respectivement à 126‰, 280‰ et 7‰. Comparés aux niveaux atteints dans les domaines de l’éducation et de la santé par les autres pays subsahariens (en Afrique subsaharienne, le taux de mortalité infantile s’établissait à 80,6‰ et le taux de mortalité infanto-juvénille s’élevait à 133,3‰, en 2003), les progrès réalisés dans le domaine social, notamment l’éducation demeurent faibles et maintiennent le Niger parmi les pays moins scolarisés et les plus pauvres de la planète. 2.5.4 Alors que 35% des foyers de Niamey sont raccordés aux réseaux d’adduction d’eau (42% de l’ensemble des abonnés), aucun ménage rural ne bénéficie d’un tel service. La communauté urbaine de Niamey dispose de 53,6% du linéaire total du réseau national d’adduction d’eau, contre 2,3% et 0,56% pour les départements de Tillaberi et de Dosso, respectivement. Environ 20.000 points d’eau modernes (puits et forages équipés de pompes à motricité humaine) et 350 postes autonomes et mini-réseaux ont été réalisés en milieu rural. Or, les besoins non satisfaits augmentent régulièrement, eu égard au rythme très lent de réalisation de nouveaux investissements dans le secteur, à l’accroissement rapide de la population et à l’urbanisation croissante du pays. Alors que les ménages alimentés en eau à partir du réseau s’acquittent pour 120 FCFA le mètre cube d’eau, ceux non raccordés au réseau règlent le bidon de 20 litres d’eau potable entre 35 et 50 FCFA, soit 2.000 FCFA le mètre cube, ce qui implique que les ménages les plus démunis paient plus cher l’eau que les plus nantis. Par ailleurs, l’amélioration de l’hygiène et l’assainissement du milieu sont rarement pris en compte dans les programmes d’alimentation en eau, ce qui entraîne des situations sanitaires souvent difficiles dans plusieurs villes du pays. Enfin, de nombreuses habitations sont détruites chaque année par les inondations à cause de l’inexistence de systèmes d’évacuation des eaux de pluies. 2.6 Perspectives économiques à moyen terme et environnement externe 2.6.1 Contraintes : Le développement du Niger est confronté à d’importants obstacles naturels relatifs à l’aridité du climat, la fragilité des sols, la dégradation de l'environnement, l'enclavement excessif du pays (le pays n’a pas de littoral sur la mer) et la rareté des ressources naturelles. En plus de ces contraintes physiques, la croissance économique et l'amélioration du niveau de vie des populations se heurtent à la faiblesse de la base productive et à la forte pression démographique (3,3%), ce qui nécessite des investissements importants et incessants dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau, notamment. L’agriculture et l’élevage qui demeurent les sources principales de croissance, font face pour leur développement, à des contraintes importantes liées à la rareté des terres fertiles (12% seulement du territoire national), l’insuffisante maîtrise de l'eau, les sécheresses répétées, la surexploitation des forêts, le manque d'un système de crédit rural adapté et l’absence de voies appropriées d’évacuation des produits des zones à fortes potentialités agricoles vers les centres de consommation. En outre, l’agriculture est entravée par l’insécurité du système foncier résultant de la persistance de deux régimes fonciers (droit coutumier et droit moderne), ce qui freine les investissements dans le secteur. 2.6.2 L’insuffisante valorisation des ressources humaines conjuguée aux faibles capacités institutionnelles du pays (insuffisance de cadres qualifiés et expérimentés, et manque de moyens de fonctionnement, notamment des équipements et outils modernes et performants de gestion, insuffisante maîtrise des outils modernes de programmation à moyen terme des dépenses) contribue également à freiner le développement économique du pays, ce qui risque de

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compromettre les perspectives de croissance économique à moyen et long termes du pays. Par ailleurs, l’économie nigérienne est entravée par des difficultés macroéconomiques résultant de la faible mobilisation des ressources intérieures, de l’insuffisante maîtrise et de la faible qualité de la dépense, de la persistance des déficits budgétaires, du niveau élevé de l’endettement public et de la faiblesse de l'épargne intérieure. En outre, la gestion économique du pays est encore marquée par une faiblesse en matière de gouvernance, notamment dans le domaine des finances publiques. 2.6.3 Les efforts de développement du Niger sont, également, entravés par la forte augmentation de sa population ainsi que sa structure. Dans l’hypothèse où la fécondité actuelle de la femme nigérienne se maintiendrait à long terme, la population du Niger atteindrait 53 millions de personnes en 2050, soit cinq fois plus que son effectif de 2001. Dans ce contexte, le pays ne serait pas en mesure d’assurer la satisfaction des besoins alimentaires de tous les nigériens et n’aurait pas non plus les moyens pour répondre aux besoins minimums de santé et d’éducation de la majorité de la population, ce qui rendrait particulièrement difficile la recherche de solutions aux problèmes de développement du pays. En effet, étant donné le caractère pluvial de l’agriculture, la mauvaise répartition et le niveau annuel moyen insuffisant des pluies au Niger, l’extension des superficies consacrées à la production céréalière, notamment le mil et le sorgho (base de l’alimentation de la population), atteindrait rapidement ses limites. En outre, aux énormes difficultés d’assurer la sécurité alimentaire de sa population, le Niger connaîtrait aussi des problèmes non moins importants de satisfaction des besoins d’éducation et de santé d’une population très jeune. 2.6.4 Alors que le pays n’est parvenu à scolariser que 50% des enfants en âge d’aller à l’école en 2003-2004, la tranche d’âge 6-12 ans, soit celle qui fréquente l’enseignement de base, passerait de 2,2 millions, en 2000 à 3,3 millions en 2012 et ensuite à 4,5 millions en 2020, selon des estimations fondées sur l’hypothèse d’une diminution progressive de la fécondité réalisées par la Banque mondiale. En matière de santé, les besoins de personnel médical (médecins, infirmiers, etc.) et de ressources financières pour assurer le fonctionnement du système de santé seraient également difficiles à satisfaire par les autorités. En effet, pour pouvoir respecter la norme de 1 médecin pour 10.000 habitants recommandée par l’OMS, le pays devrait multiplier par 25 ses effectifs de médecins en 2050, eu égard au ratio actuel de 1 médecin pour 47.531 habitants. Dans ce cadre, les efforts de formation de médecins et de personnels paramédicaux (infirmiers, sages femmes, etc.) seraient très importants. Au regard de l’importance de cette contrainte, il est primordial et urgent que toute action de développement économique et social qui ne prendrait pas en compte la maîtrise de la croissance démographique et son adéquation avec la croissance économique, risquerait de connaître un échec retentissant, ce qui se traduirait par une aggravation de la pauvreté dans le pays et son installation dans une situation prolongée d’instabilité politique. 2.6.5 Perspectives : En dépit de ces contraintes, le Niger dispose d’un potentiel de développement important dans les secteurs rural (agriculture, élevage et pêche), touristique et minier. Concernant le premier secteur qui est la source principale de croissance du pays, les potentialités susceptibles de servir de vecteurs de croissance sont les cultures céréalières et maraîchères, sous réserve du développement de l’agriculture irriguée dont le potentiel hydraulique est important. Dans cette perspective, les aménagements hydro-agricoles qui résulteront de la maîtrise et de l’utilisation des écoulements d’eau de surface et de ruissellement enregistrés chaque année dans différentes régions du pays et leur exploitation efficace, entraîneront un accroissement des rendements et favoriseront la diversification de la production agricole par l’extension et l’intensification des cultures, notamment de contre

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saison (oignons, souchet, niébé, sésame, poivron, etc), fortement demandées dans les pays voisins, notamment le Nigeria et le Gabon, et européens (Espagne) ainsi qu’à l’intérieur du pays. En effet, le potentiel d’eaux de surface qui représente 30 milliards de m3 s’écoulant chaque année, n’est mobilisé à des fins de développement agricole que pour environ 1%. L’exploitation rationnelle de cette ressource à partir de la construction de petits ouvrages hydro-agricoles, peut créer des pôles de développement local autour des zones aménagées, tout en réduisant la forte dépendance actuelle de la production agricole vis-à-vis des aléas climatiques.

Encadré 6 : le potentiel en terres irrigables10 Le potentiel en terres agricoles est estimé à 15.000.000 hectares et les terres cultivées représentent 40 % de la Superficie Agricole Utile (SAU). Dans ce cadre, les terres irrigables sont estimées à 270.000 ha dont seulement 27,0% sont mises en valeur. Le potentiel en terres irrigables le long du fleuve Niger est estimé à environ 122.000 ha repartis entre des cuvettes et des terrasses. Le potentiel irrigable dans la zone nord (entre la frontière du Mali et Kokomani) est estimé à 45.330 ha. Pour les zones centres (de Kokomani à Kitachi) et sud (de Kitachi à la frontière avec le Nigeria), les superficies irrigables sont estimées à 17.000 ha. Les autres superficies irrigables qui totalisent 60.000 ha se répartissent dans les autres zones proches du fleuve.

2.6.6 Par ailleurs, les différentes réformes et actions engagées par le Gouvernement, notamment l’adoption d’une nouvelle stratégie de développement rural (SDR) pour laquelle l’opérationalisation a commencé et le lancement, en 2005, de la mise en oeuvre de la décentralisation contribueront à rendre davantage réaliste et efficace cette démarche. Enfin, le renforcement de l’accès à l'eau potable par les populations rurales que les mêmes ouvrages pourraient favoriser, permettrait également d’accroître la production agricole et non agricole (l’élevage, notamment), grâce à l’augmentation conséquente de leur productivité. 2.6.7 Cependant, toutes les actions envisagées pour assurer la valorisation et l’exploitation des potentialités nigériennes requièrent le renforcement préalable, par le Gouvernement, de la stabilisation du cadre macroéconomique afin de soutenir la croissance économique et réduire par conséquent la pauvreté. Dans cette perspective, le Gouvernement a conclu, en janvier 2005, avec le FMI, un Programme à moyen terme 2005-2007 soutenu par une seconde FRPC du Fonds. Plusieurs bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux dont le Groupe de la Banque, la Banque mondiale et l’Union européenne comptent également apporter leurs soutiens respectifs à sa mise en œuvre. Les objectifs macroéconomiques pour 2005–2007 du Programme du Gouvernement sont : i) réaliser une croissance réelle moyenne du PIB d’au moins 4 % par an, afin d’accroître le revenu par habitant de plus de 1% par an; ii) maintenir le taux annuel d’inflation au-dessous du seuil de l’UEMOA qui est de 3%; et iii) réduire le déficit du solde extérieur courant (transferts officiels exclus) pour le porter de 7,3% du PIB en 2004 à 6,3 % en 2007 et (iv) accroître la pression fiscale pour la porter à 12,5% en 2007 contre 10,5% en 2004. Le Programme 2005-2007 du Gouvernement s’articule autour des 3 principaux axes suivants (1) le renforcement de la gestion des finances publiques ; (2) l’amélioration des programmes des dépenses publiques visant la réduction de la pauvreté ; et (3) le renforcement du processus de décentralisation afin de permettre la promotion de la gouvernance locale. 2.6.8 Le renforcement de la gestion des finances publiques est l’un des principaux instruments de la politique économique et sociale du Gouvernement et de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté. En effet, dans un pays où les recettes fiscales dépassaient à peine 10,5% du PIB en 2004 et où l’aide extérieure est importante, mais volatile, c’est la mobilisation des ressources internes et l’efficacité et l’efficience de la dépense publique qui permettront de progresser vers

10 République du Niger : «Stratégie de développement rural (novembre 2003)» et «Etude sur les sources de la croissance (octobre 2004)».

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l’accomplissement des objectifs de croissance économique, de développement social et de réduction de la pauvreté. L’intensification de la mobilisation des ressources internes sera réalisée, grâce à la réforme engagée du système fiscal et le renforcement de l’administration fiscale et douanière, dans une perspective d’élargissement de l’assiette fiscale et d’amélioration de la performance des régies financières. Pour accroître l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques, le Gouvernement a décidé d’améliorer la hiérarchisation des dépenses, conformément à la SRP et aux recommandations du plan PEMFAR devenu désormais un instrument de coordination de ses partenaires au développement au niveau des finances publiques. Dans ce cadre, le Gouvernement entend améliorer la programmation, l’exécution et le suivi du budget, renforcer les contrôles internes et externes afin de rendre davantage transparents les comptes de gestion de l’Etat et améliorer la gestion de la dette. Pour assurer la mise en œuvre efficace de sa politique de décentralisation du développement engagée en 2002 et renforcée en 2004 avec l’organisation des élections communales, le Gouvernement entend rationaliser le cadre institutionnel de la décentralisation et renforcer les capacités des collectivités locales et des services d’accompagnement et d’appui aux structures décentralisées que sont les services déconcentrés de l’administration. 2.7 Climat et questions affectant le secteur privé 2.7.1 Bien qu’il soit retenu parmi les secteurs porteurs de croissance dans le cadre de la SRP, le secteur privé nigérien reste très peu développé. Il comprend environ 450 entreprises modernes et plus de 700.000 établissements informels. Son développement est entravé par plusieurs facteurs dont les plus importants sont : i) le coût élevé des facteurs de production (énergie et eau) et l’enclavement excessif du pays ; ii) les faibles capacités institutionnelles résultant du manque de formation de la plupart des chefs d’entreprise, notamment ceux qui relèvent de l’informel, l'étroitesse du marché intérieur vers lequel elle est exclusivement orientée ; iii) la dépendance de l'extérieur pour son approvisionnement en intrants ; iv) un accès onéreux au crédit bancaire ; v) la forte concurrence exercée par les produits introduits frauduleusement sur le marché intérieur à partir des pays limitrophes ; et vi) la persistance d’arriérés intérieurs, malgré l’effort engagé depuis 2001 de remboursement par l’Etat des montants qu’il doit à ses créanciers intérieurs, notamment les salariés et les opérateurs privés. En outre, le développement du secteur est handicapé par un environnement juridique et judiciaire qui n'inspire pas confiance aux investisseurs potentiels. Ainsi, 80% du contentieux civil et commercial échapperaient aux juridictions de droit commun au profit des autorités coutumières en raison du peu de crédit accordé à la justice, selon l’étude de préparation du Programme d'appui aux réformes judiciaires au Niger (PARJ) réalisée en 2002 avec le concours de l’Union européenne. Celle-ci est perçue, par la population, comme manquant de transparence dans ses décisions et dépendante du pouvoir exécutif. Par ailleurs, les progrès insuffisants obtenus de l’application du programme de privatisation des entreprises publiques, contribuent à entraver l’expansion du secteur privé. 2.7.2 Pour soutenir la promotion d’un secteur privé moderne et dynamique susceptible de jouer le rôle moteur dans la croissance économique du Niger, le Gouvernement a engagé une action visant à améliorer le cadre juridique et réglementaire régissant ce secteur. Les efforts des autorités s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie d’harmonisation des principales dispositions légales relatives à l’investissement, au droit des affaires, à l’assurance, à la sécurité sociale et aux relations de travail avec celles retenues par l’UEMOA. Dans ce cadre, le Gouvernement a procédé à la révision du Code de travail qui accroît la flexibilité du marché du travail et la mobilité de la main d’œuvre, prévoit le dialogue social grâce à l’institution de délégués syndicaux dans certaines entreprises, renforce la protection sanitaire et la sécurité des travailleurs

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et définit les obligations des patrons et de leurs employés. Le Gouvernement a, en outre, souscrit à la réglementation régionale afférente aux contrats et sur les faillites préconisées par l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires (OHADA). Il a également adopté un nouveau code de commerce inspiré des dispositions des actes uniformes de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires (OHADA), un code des investissements plus incitatif, un nouveau code minier et pétrolier. En outre, il a supprimé les licences en matière de commerce extérieur et les monopoles, à l’exception de ceux afférents à l’importation des produits pétroliers et le transport des marchandises sur l’axe routier Parakou (Bénin)-Niger. 2.7.3 Par ailleurs, le Gouvernement a poursuivi ses efforts de libéralisation du secteur des transports, dans le but d’accroître l'efficacité du système de transport, notamment en terme de coûts, de délais, de régularité et de sécurité, grâce à la libéralisation progressive de toutes les activités du secteur. Dans ce cadre, il a abandonné les activités d'entretien du réseau routier en régie qui sont désormais exécutés par les entreprises privées de travaux publics, ce qui permet à l’administration de se concentrer sur la planification, la programmation, la budgétisation et la surveillance des travaux. Afin de renforcer le cadre réglementaire des secteurs des télécommunications, de l’énergie (électricité et hydrocarbures), de l’eau et des transports, le Gouvernement a pris les dispositions visant à rendre opérationnelle l’Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM) crée en 1999, à travers la nomination à la fin de 2004 de ses principaux responsables dont le président, l’approbation de son budget annuel de fonctionnement et le recrutement de son personnel administratif et technique. 2.7.4 Pour renforcer le rôle de soutien au développement économique et social du secteur financier, le Gouvernement a engagé une vaste réforme visant à améliorer son environnement, restructurer le secteur bancaire, assainir et développer le secteur des assurances, renforcer la protection sociale et promouvoir le développement de l’intermédiation financière de proximité. Concernant l'amélioration de l'environnement dans lequel opèrent les institutions financières, une étude sur la mise en conformité du cadre réglementaire national avec les actes de l'OHADA a été exécutée en 2004. L’assainissement des secteurs des assurances et des banques a été largement mené. A l’exception du Crédit du Niger (CDN) et de la Caisse de prêts aux collectivités territoriales (CPCT) pour lesquels les processus de restructuration se poursuivent, les autres banques ont amélioré sensiblement leur situation financière. Dans ce cadre, la levée ou l’allégement en 2004 de la surveillance rapprochée dont faisait l’objet respectivement la Banque Islamique du Niger pour le Commerce et l'Investissement et la Banque Commerciale du Niger (BCN), a permis de renforcer le secteur bancaire, ce qui devrait accroître son financement à l’économie. Par ailleurs, un audit actuariel de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a été effectué en 2004 et ses conclusions serviront à préparer la stratégie de protection sociale. Le Gouvernement a, en outre, procédé à la restructuration de l'Office National de la Poste et de l'Epargne (ONPE). 2.7.5 Enfin, le Gouvernement a adopté, en 2004, sa stratégie de développement de la microfinance préparée en partenariat avec les professionnels de la micro-finance et les usagers. Celle-ci vise à créer une offre de services financiers décentralisés et adaptés (produits de crédit et d’épargne, d’assurance ou de facilitation des mouvements de fonds) sur l’ensemble du territoire nigérien à partir des structures indépendantes et de proximité régies par un cadre juridique et réglementaire adapté. Il a aussi engagé avec le soutien de la Banque mondiale des actions visant à assainir la gestion des institutions de microfinance confrontées à des difficultés financières susceptibles d’affecter gravement leurs soutiens indispensables aux activités économiques et sociales du pays, d’une part, et à renforcer leurs capacités institutionnelles à travers l’organisation de séminaires de formation en faveur de leurs responsables et l’équipement de

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certaines institutions, d’autre part. Dans ce cadre, 108 institutions de microfinance sur les 180 existantes (132 sont agrées par la BCEAO) ont été audités en 2004, ce qui a permis aux autorités de constater leur grande vulnérabilité résultant du manque de compétence de leurs responsables, des faiblesses des services de contrôle interne et de l’insuffisance de leur supervision par l’Etat. Trois de ces SDF (TAIMAKO, le Mouvement des caisses populaires d’épargne et de crédit ou MCPEC et la Caisse populaire d’épargne et de crédit ADDACHE) sont placées sous administration provisoire en raison de leurs grandes difficultés financières. Il est attendu du soutien direct aux institutions de microfinance par l’Etat, un accroissement de l’accès aux services financiers par la population et le développement de l’intermédiation financière de proximité afin de lutter efficacement contre la pauvreté. III. LE PROGRAMME NATIONAL DE DEVELOPPEMENT ET PERSPECTIVES A MOYEN TERME 3.1 Principaux éléments du programme de développement du Gouvernement 3.1.1 A la faveur du rétablissement en 1999 de la stabilité des institutions républiques, le Gouvernement a préparé, selon une démarche participative associant les principaux acteurs du développement national (société civile, opérateurs privés, fonctionnaires de l’administration centrale et déconcentrée, parlementaires, partenaires extérieurs au développement etc.), sa stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) adoptée en janvier 2002 et visant à relancer la croissance économique et à relever les défis de la pauvreté très persistante dans le pays. Cette stratégie a été retenue comme cadre de référence 2002-2015 pour la lutte contre la pauvreté au Niger, par la communauté internationale, à l’occasion du forum des partenaires au développement sur le financement de la SRP tenue, en juin 2003, à Niamey. La SRP vise à réduire de 50% la pauvreté entre 2002 et 2015. Cet objectif majeur est couplé à plusieurs objectifs spécifiques dans les secteurs de la macroéconomie, de l’agriculture, de l’éducation, de la santé, de l’eau, de la micro-finance et des transports. La stratégie s'appuie sur les quatre axes prioritaires suivants : Axe 1 : la consolidation du cadre macroéconomique qui assure la stabilité économique et financière, tout en favorisant une croissance économique durable et soutenue ; Axe 2 : le développement des secteurs productifs, en vue de réduire la vulnérabilité de l'économie et de stimuler la création de revenus ; Axe 3 : le renforcement de l'accès des pauvres à des services sociaux de qualité, notamment l'éducation, la santé, l’eau et l’assainissement; et Axe 4 : le renforcement des capacités institutionnelles, la promotion de la bonne gouvernance et la décentralisation du développement. 3.1.2 Pour tenir compte de l’évolution du contexte socioéconomique du développement, le Gouvernement a lancé, en mars 2005, un processus d’actualisation de la SRP qui sera également conduit sur la base d’une approche participative. Ses résultats sont attendus d’ici 2006 et en attendant, les options retenues dans le cadre de la SRP de 2002, demeurent valables. 3.1.3 Au plan macroéconomique, l’objectif du Gouvernement est de consolider et de rendre viable le cadre macro-économique, tout en améliorant la gestion des finances publiques afin de

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favoriser l’accélération de la croissance économique (les objectifs quantitatifs et les domaines de réformes prévus sont présentés aux paragraphes 2.2.6 et 2.6.7). Concernant le développement des secteurs productifs, les objectifs poursuivis visent à : (i) garantir la sécurité alimentaire des populations et la gestion durable des ressources naturelles ; (ii) mettre l’accent sur l’agriculture irriguée qui devra être portée de 3% en 2002 à 15,8% en 2011 ; et (iii) encourager la commercialisation de la production agricole. Pour y parvenir, la politique économique du Gouvernement mettra l’accent sur le développement des potentialités du secteur rural (agriculture et élevage) en mettant en valeur les terres par l'utilisation et la maîtrise des ressources en eau11, en soutenant le développement de l’élevage, en stimulant la promotion d’un secteur privé dynamique dont les initiatives devront accroître la production marchande et en suscitant la création d’activités génératrices d’emplois et de revenus afin de lutter contre la pauvreté, notamment rurale. 3.1.4 Dans ce cadre, le Gouvernement a préparé, sur la base d’une approche participative associant les principaux acteurs sectoriels ainsi que les bailleurs de fonds, sa nouvelle Stratégie de développement rural (SDR) adoptée, en 2003 afin d’améliorer la performance du secteur. Cette stratégie qui s’inscrit dans le cadre de la SRP, vise à réduire de 66% à 52% à l’horizon 2015, l’incidence de la pauvreté rurale. Pour y parvenir, la SRD poursuit les principaux objectifs spécifiques suivants : (i) favoriser l’accès des producteurs ruraux aux opportunités économiques pour créer les conditions d’une croissance économique durable en milieu rural ; (ii) prévenir les risques, améliorer la sécurité alimentaire et gérer durablement les ressources naturelles pour sécuriser les conditions de vie des populations ; et (iii) renforcer les capacités des institutions publiques et des organisations rurales pour améliorer la gestion du secteur rural. 3.1.5 En complément à sa stratégie de développement rural, le Gouvernement a adopté, en 2003, sa Stratégie de promotion de la micro-finance et a engagé une action de révision de sa Stratégie de développement de l’irrigation et de la collecte des eaux de ruissellement en vue de son adoption en 2005. Il a également réalisé des réformes se rapportant aux domaines de l’environnement, du régime forestier et de la structuration et de la mise en réseau des ONG. En outre, grâce à la mise en œuvre en cours du Code foncier rural avec le soutien de ses partenaires extérieurs dont le FAD, le Gouvernement réalise progressivement la sécurisation des investissements agricoles afin de soutenir le développement sectoriel. Pour y parvenir, il met en place dans les départements et les communes des commissions foncières (COFO). Enfin, les autorités entendent ancrer la mise en œuvre de la SRD dans le processus de décentralisation en cours afin de permettre une participation active et responsable de la population et de la société civile dans le développement du pays. 3.1.6 Le renforcement de l'accès aux services sociaux de base par les pauvres sera recherché à travers des actions et des mesures visant à : (i) améliorer le niveau global de l'éducation et l'état de santé de la population ; et (ii) augmenter l'accès à l'eau potable par les populations et améliorer le cadre de vie des populations aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Dans le domaine de l’éducation, les principaux objectifs visés sont : i) atteindre un taux brut de scolarisation du primaire de 85% en 2015 contre 50%, en 2004 ; ii) réduire les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire d’ici 2015 en portant le taux brut de scolarisation des filles à 50%, en 2015 contre 40,4% en 2003-2004 ; iii) porter à 44% en 2015 le taux d’alphabétisation estimé à 15,8% en 2003-2004. Ces objectifs seront réalisés pour une large part,

11 Les aménagements hydro-agricoles représentent actuellement une superficie totale d’environ 12286 ha dont 9460 ha le long du fleuve Niger. Le Gouvernement entend poursuivre l’extension de ces aménagements pour les porter à environ 15,8% du potentiel disponible (270.000 ha) à l’horizon 2011.

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dans le cadre, de la mise en œuvre du Programme Décennal de Développement de l’Education (PDDE) 2003-2013 adopté, en 2003. Le PDDE vise à créer : (i) les conditions d’une offre éducative suffisante à tous les niveaux d’enseignement par le développement des infrastructures et des équipements scolaires, la gestion rigoureuse du système éducatif et le recrutement d’un personnel qualifié ; et (ii) les conditions de stimulation de la demande d’éducation à travers la réduction des coûts liés à la scolarisation et la prise en charge sanitaire et nutritionnelle des élèves. 3.1.7 Quant au domaine de la santé, les principaux objectifs poursuivis sont : (i) augmenter le taux de couverture sanitaire sur une distance inférieure à 5km, de 48% en 2000 à 60% en 2015 ; (ii) porter de 50%, en 2005 à 82,8% en 2015 le taux de couverture vaccinale ; (iii) ramener à 0,8% en 2015, le taux de prévalence du SIDA estimé à 1,5% en 2005 ; (iv) réduire le taux de malnutrition des enfants de moins de 5 ans de 40% en 2004 à 17% en 2015. La réalisation de ces objectifs nécessitera un effort soutenu de l’ordre de 10% par an d’allocation de ressources au secteur de la santé de la part du Gouvernement. Pour réaliser ses objectifs, le Gouvernement a élaboré, en 2004, un nouveau Plan de Développement Sanitaire 2005-2009 en remplacement au Plan de Développement Sanitaire (PDS) 1994-2000 devenu inadapté afin d’améliorer l’efficience et la qualité de la santé. Le PDS 2005-2009 vise à : (i) augmenter l’accessibilité des populations à des services et soins de qualité, (ii) renforcer les services de santé de reproduction, (iii) renforcer le processus de décentralisation dans le secteur de la santé, (iv) accroître la participation de la communauté aux politiques locales de santé, (v) renforcer les capacités de gestion et les compétences institutionnelles du MSP/LCE, (vi) pallier l’insuffisance quantitative et qualitative du personnel, (vii) accroître l’efficacité et l’efficience de la gestion des infrastructures et des ressources matérielles mises à la disposition des services de santé, et (viii) accroître la disponibilité des médicaments essentiels et consommables de qualité dans les formations sanitaires. A l’horizon 2015, le budget du secteur de la santé devra représenter 10% du budget de fonctionnement de l’Etat. La santé de base et la prévention recevront une attention particulière dans la ré-allocation interne de ces ressources. 3.1.8 Dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable de la population et de l’assainissement, les objectifs poursuivis sont : (i) porter à 100% en 2015 le taux de couverture en hydraulique contre 59% en 2003-2004 ; (ii) augmenter le taux de couverture en eau potable et la qualité de desserte en milieu urbain ; et (iii) porter à 100% en 2015 le taux de couverture en assainissement aussi bien dans les centres urbains qu’en milieu rural. Ces objectifs seront réalisés dans le cadre du Document de politiques et de stratégies pour l’eau et l’assainissement adopté en 2001 par le Gouvernement. Ce cadre identifie cinq axes d’intervention : (i) l’amélioration de la connaissance des ressources en eau, (ii) la satisfaction des besoins en eau des populations pour l’amélioration des conditions d’alimentation en eau potable et d’assainissement des populations et la prévention des nuisances liées à l’eau, (iii) l’appui aux secteurs de production, (iv) l’adaptation du cadre institutionnel et juridique, et (v) le transfert progressif de responsabilités des structures étatiques vers les collectivités locales et le secteur privé. Pour la mise en œuvre de ce document cadre, un programme d’hydraulique national (PNH) couvrant la période 2001-2010 a été approuvé par le Gouvernement. Le Gouvernement prendra aussi des mesures visant à améliorer les conditions de vie des populations, notamment dans les zones rurales à travers l’augmentation du taux de couverture de l’électrification et le renforcement de l’efficacité du secteur routier. 3.1.9 Pour promouvoir le développement des transports, le Gouvernement a adopté, en 2004, une nouvelle stratégie qui vise les 3 objectifs suivants : (i) l’optimisation de la gestion des infrastructures, (ii) la dynamisation de l’industrie des transports, et (iii) le renforcement des activités

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sociétales jointes. Pour sa mise en œuvre, il a été établi et adopté un programme axé sur l’entretien courant et l’entretien périodique concernant à la fois les routes revêtues (25% du réseau) et les routes en terre (40% du réseau). En effet, les routes accusent de nombreuses années de retard d’entretien résultant de l’insuffisance des ressources budgétaires allouées à la Caisse autonome de financement de l’entretien routier (CAFER). Concernant le secteur énergétique, la politique du Gouvernement est axée sur : i) l’accroissement de l’accès à l’énergie par les ménages, en particulier ruraux ; ii) la promotion des énergies nouvelles et renouvelables ; iii) la sécurisation des approvisionnements énergétiques ; et iv) la préservation de l’environnement. 3.1.10 Pour soutenir les activités génératrices de revenus et favoriser la création d’emplois, le Gouvernement a adopté, en 2003, sa stratégie de promotion de la microfinance. Celle-ci a retenu les 3 principaux axes suivants : (i) le renforcement de la microfinance par le contrôle et la concertation; (ii) la consolidation, la professionnalisation et les développement des institutions de microfinance; et (iii) la recherche et le développement de services adaptés aux groupes vulnérables. Enfin, pour renforcer le cadre institutionnel et humain et améliorer la gouvernance, le Gouvernement a actualisé son «Programme-cadre de renforcement des capacités de gestion de l’économie et de promotion d’une bonne gouvernance», préparé avec l’aide du PNUD. Ce programme vise à améliorer la gestion économique du pays à travers la création d’une administration moderne et efficace, capable de conduire les réformes économiques et structurelles. Il vise aussi la promotion de la bonne gouvernance par des actions destinées à renforcer la transparence de l’exécution budgétaire, à lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics et à promouvoir la décentralisation. 3.2 Evaluation des progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme 3.2.1 La stratégie de réduction de la pauvreté a été élaborée sur une base participative et reflète, de ce point de vue, les principales préoccupations de l’ensemble des acteurs au développement. La SRP présente les actions prioritaires que le Gouvernement entend réaliser d'ici 2015 pour espérer réduire de 50% le niveau de la pauvreté monétaire dans le pays. Dans ce cadre, les quatre axes stratégiques de la SRP répondaient dans une certaine mesure aux préoccupations soulevées, par les principaux acteurs du développement national, à l’issue de l’analyse qu’ils ont menée sur les défis majeurs, les contraintes et les perspectives de développement à moyen et long terme du pays. 3.2.2 Après 3 années de mise en œuvre de la SRP, il ressort que les réflexions initialement menées présentent des insuffisances résultant de la non-prise en compte de contraintes majeures telle que la croissance démographique du pays et de l’absence d’études diagnostiques sur l’ensemble des opportunités de croissance économiques du pays. Cette faiblesse a été confirmée par les résultats déjà obtenus en matière de croissance sur la période 2002-2004 qui s’est élevée à 3% en moyenne annuelle, soit à un niveau inférieur à l’objectif poursuivi de 4% sur la période. Ce résultat est d’autant plus préoccupant qu’il se situe également en deçà du taux annuel de croissance démographique de 3,3 % l’an. Il en résulte que le scénario de référence basé sur la réalisation d’un taux de croissance économique de 4% en moyenne et par an sur les périodes 2002-2004 et 2005-2007 ne saurait permettre au Niger de réduire de moitié la pauvreté monétaire à l’horizon 2015 et de réaliser l’ensemble de ses objectifs de développement du millénaire. Cela est d’autant plus improbable que l’agriculture qui constitue la seule véritable source de croissance de l’économie, est très vulnérable aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles telles que les invasions de criquets. La vulnérabilité de l’agriculture et du développement économique aux chocs extérieurs, rend indispensable un engagement vigoureux du Gouvernement et de ses partenaires au développement dans la voie de la diversification de

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l’économie et de la promotion des activités rurales y compris l’élevage pour assurer la réussite de la SRP, tout en oeuvrant à la maîtrise de la croissance démographique et à la préservation de l’environnement. Le Gouvernement a pris des dispositions pour préparer, avec le soutien de ses partenaires dont le Groupe de la Banque, des études sur les sources de croissance du pays et démarrer un processus de révision de la SRP afin de la rendre davantage cohérente aux réalités nigériennes et à même de servir de cadre efficace de lutte contre la pauvreté. 3.2.3 Au titre de ses actions visant à consolider le cadre macroéconomique, le Gouvernement devra poursuivre et intensifier ses efforts de mobilisation des ressources intérieures d’une part et améliorer la gestion des dépenses publiques, tout en fixant des niveaux d’allocations budgétaires compatibles avec les objectifs de lutte contre la pauvreté retenus par les cadres des dépenses à moyen terme (CDMT) des secteurs prioritaires, notamment l’éducation et la santé, d’autre part. Sur le plan social et en particulier de l’éducation, des progrès appréciables ont été réalisés. Les résultats obtenus au titre de la mise en œuvre de la SRP, par le Niger, dans les domaines macroéconomique, socioéconomique et sectoriels sont repris dans l’encadré n° 7 suivant :

Encadré 7 : Résultats obtenus et attendus à l’horizon 2015 de la mise en œuvre de la SRP

Objectifs prioritaires et indicateurs de performances Situation de référence Objectifs chiffrés Résultats Réduire la pauvreté au Niger % de personnes pauvres % de personnes extrêmement pauvres Profondeur de la pauvreté Sévérité de la pauvreté

Année 1994 1994 1994 1994

Valeur 63% 34% 0,217 0,101

2005 59% 30% 0,203 0,095

2010 55% 26% 0,189 0,088

2015 50% 21% 0,172 0,018

2003/2004

Accélérer la croissance et préserver la stabilité économique Taux de croissance du PIB par an en % Taux de croissance du PIB par tête par an en % Taux d’investissement en % Taux d’inflation Solde budgétaire en % du PIB

2000 2000 2000 2000 2000

-1 4,3 10,8 3 -3,0

4% 1 15,5 3% -0,8

- - - - -

3,1 0,00 15,0 0,6 -1,5

Améliorer le niveau global de l’éducation Taux brut de scolarisation Taux brut de scolarisation des filles Proportion des enfants terminant le cycle du primaire Ratio parité genre Taux d’alphabétisation des adultes

2000 2000 2000 2000 2000

37,3 29,6 24,5 39,5 19,9

48 42 44 45 28

65 66 65 50 38

84 84 85 50 44

50 40,4 15,8

Améliorer l’état de santé global de la population Espérance de vie à la naissance Indice synthétique de fécondité Taux de mortalité infantile Taux de mortalité infano-juvénile Taux de mortalité maternelle (pour 100.000) Taux de prévalence du VIH/SIDA Taux de couverture sanitaire en % Taux de couverture vaccinale en % Taux de malnutrition chez les enfants de - de 5 ans

2000 2000 2000 2000 2000 2000 2000 2000 2000

48 7,5 126 280 700 1,4 48 18,4 39,6

50 5,5 94,5 205 500 1,5 50 63,8 30

55 4,1 70,8 153 400 1,12 55 55,2 22

60 4 53,1 114 300 0,8 60 82,8 17

45,6 7 126 280 7 1,5 65 11 40

Augmenter l’accès à l’eau potable Taux de réalisation des mini-APE en % Accès à l’eau salubre

2000 2000

35,5 52

52 61

69 70

96 100

- 59

Améliorer le niveau de revenu et les conditions de vie en milieu rural Indice de pauvreté en milieu rural Taux de couverture vaccinale PPCB Taux de couverture vaccinale PPR

1994 2000 2000

0,66 35% 2,5%

0,62 50% 10%

0,58 65% 25%

0,52 75% 35%

Développer les infrastructures routières % linéaire entretenu (état bon et moyen) Routes bitumées Routes en terres Linéaire de routes bitumées en Km Linéaire de routes en terre à construire

2001 2001 2001 2001

39 13 3800 -

51 56 4000 2000

65 65 4500 1000

75 75 5000 1000

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Sources Banque mondiale, Gouvernement, PNUD et BAD

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3.2.4 Enfin, le manque d’un système performant de suivi/évaluation et l’absence d’outils appropriés d’analyse (enquêtes, indicateurs spécifiques, études etc.), n’a pas permis d’appréhender l'ampleur réelle de la pauvreté, ce qui aurait permis de définir avec davantage de précision l’importance des efforts à déployer pour réduire la pauvreté qui reste généralisée au Niger. Afin de corriger ces faiblesses, il a été prévu dans le cadre du Programme 2005-2007, des mesures visant à renforcer les capacités de la Direction Nationale de la Statistique et à réaliser des études et des enquêtes sur la pauvreté, notamment l’enquête QUIB (questionnaire unifié sur les indicateurs de base du bien être) et l’enquête sur les Budgets et les consommations des ménages. Il a également été défini une méthodologie et arrêté 60 indicateurs qui permettront, après leur validation, d’assurer le suivi-évaluation de la mise en œuvre de la SRP. Toutefois, le Gouvernement tarde à exécuter la réforme de la justice, or celle-ci est indispensable au développement du secteur privé. L’absence de progrès rapide dans cet important domaine de bonne gouvernance, pourrait freiner l’exécution efficace de la SRP. 3.3 Cadre de partenariat 3.3.1 La reprise à compter de 2000, par le Gouvernement, de la mise en œuvre des réformes a permis la relance, par la plupart des partenaires au développement du Niger, de leurs aides qui étaient suspendues durant la crise politique et institutionnelle de 1999. Cette évolution favorable au soutien, par les bailleurs de fonds, des efforts de développement du Niger a été confimée, à l’occasion, du Forum des partenaires sur le financement de la SRP. A l’issue de cette conférence, l’ensemble des participants au Forum (au total, 19 pays et 46 institutions et organisations internationales) a adopté la SRP comme cadre de référence pour leurs interventions actuelles et futures dans le pays et cet engagement est dans l’ensemble respecté.

Encadré N°8 : Interventions des bailleurs de fonds par secteur Le développement du Niger est largement dépendant de l’aide apportée par ses partenaires extérieurs dont le Groupe de la Banque. Ces derniers contribuent de façon significative au financement du Budget de fonctionnement de l’Etat à travers les aides budgétaires et assure la réalisation de la presque totalité des projets de développement ou de renforcement des capacités. Domaines prioritaires Bailleurs de fonds intervenant actuellement Observations Secteur productif Agriculture, forêt, élevage, pêche, commerce, tourisme et artisanat

Chefs de file : Banque mondiale pour le secteur rural (agriculture, élevage et pêche). Autres Intervenants : PNUD/PAM/UE/FIDA/AFD/BADEA/BID/France/KFW/ FAO/GTZ/Belgique/Danemark/Japon.

-La Banque mondiale et la Banque soutiennent sécurité alimentaire les sous secteurs agriculture, élevage, forêts. -La Banque, la Belgique, la Banque mondiale apportent leur aide au développement local ; -Le FIDA apporte son soutien à la promotion de la microfinance -La Banque et le FIDA sont complémentaires dans la réhabilitation du secteur agricole.

Secteur social Education et Santé, genre

Chefs de file : France pour l’éducation Autres intervenants : Banque mondiale, BAD/FAD, France, AFD/FAD/IDA/BID/UE/PNUD/France/Japon/Suisse/FNUAP/ Canada/ Danemark/UNICEF/ PNUD/ PAM/UNFPA/GTZ/KFW/Hollande/OXFAM Chefs de file : Belgique pour la Santé Autres intervenants :BAD/FAD/France/UE/Japon/UNFPA/OMS/ Luxembourg/ Banque mondiale.

-Des synergies existent entre la Banque mondiale, le FAD, les agences du système des Nations Unies et les bilatéraux. Cependant, la coordination est fortement instaurée et entretenue dans le domaine de l’éducation.

Infrastructures et Equipements collectifs Travaux publics, Mines, Industrie, eau, Energie, Assainissement et Urbanisme

Chefs de file : Union européenne (Transports) : Suisse (hydraulique) Autres : FAD/UE/IDA/France/PNUD/BOAD

Les principaux partenaires intervenant dans ce secteur sont la Banque mondiale et l’Union européenne et BAD.

Question transversale Promotion de la femme, gouvernance, décentralisation, renforcement des capacités

Chefs de file : France (gouvernance locale) : PNUD (renforcement des capacités) Autres intervenants : FAD/IDA/AFD/ Allemagne/Suisse/ FMI-Afritac/Afristat/ Banque mondiale/Coopération française/Belgique/AFD/PNUD

Une coordination des actions doit être entreprise par les autorités dans ce secteur

Réformes économiques Appui aux réformes et allégements de dettes

Chefs de file : FMI (cadre macroéconomique) : Banque mondiale (réformes structurelles) FMI/IDA/FAD/UE/France/Belgique/BOAD/Pays Club de Paris

Une coordination étroite est entretenue.

Source : Tableau constitué par les experts de la Banque à partir des informations collectées

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3.3.2 Après l’adoption en 2000 par le Gouvernement d’un Programme à moyen terme soutenu par la Communauté financière, la coordination de l’aide au Niger est devenue une nécessité, pour établir des synergies entre les interventions des bailleurs de fonds et accroître leurs impacts sur la réduction de la pauvreté. Cette coordination a été assurée principalement dans le cadre de l’exécution des programmes de réformes d’une part et les revues sectorielles ainsi que les concertations périodiques effectuées par les les bailleurs de fonds dans le cadre de leurs interventions respectives dans les secteurs de l’éducation, de l’hydraulique, des transports, du développement rural, du renforcement des capacités et de la décentralisation, d’autre part. 3.3.3 Le Groupe de la Banque participe à travers ses soutiens à la mise en œuvre des Programmes de réformes soutenus par la Communauté financière internationale et son implication dans différentes consultations sectorielles entre bailleurs de fonds et le Gouvernement, à la coordination de l’aide. Enfin, le plan d’action issu du PEMFAR étant devenu un instrument de coordination de l’aide pour plusieurs cofinanciers multilatéraux (Banque mondiale, et Union européenne, notamment) et bilatéraux (France, Belgique, Pays-bas et Norvège), le Groupe de la Banque entend participer également aux réunions de suivi de la mise en œuvre dudit plan. 3.4 Enjeux et risques 3.4.1 Enjeux : le Niger fait face à 3 enjeux majeurs. Le premier qui concerne le renforcement des capacités pour permettre la bonne exécution des réformes en cours et la SRP sera relevé grâce aux efforts en cours de la part de plusieurs partenaires, notamment la Banque mondiale, le FAD, l’Union européenne et le PNUD visant à appuyer sur les plans techniques, humains et matériels les administrations économiques et sectorielles du pays. Dans ce cadre, le Groupe de la Banque envisage d’accorder, en 2006, un appui institutionnel à la décentralisation afin de contribuer aux cotés de plusieurs partenaires dont la France, le PNUD, la Belgique, la Banque mondiale et l’AFD à la promotion de la gouvernance locale et à l’exécution efficace de la SRP. Le second enjeu porte sur la capacité du Gouvernement à maintenir et renforcer l’adhésion des principaux acteurs nationaux à sa politique de lutte contre la pauvreté. L’engagement des autorités à recourir, dans le cadre de l’actualisation de la SRP, au processus participatif employé pour préparer le Document de stratégie intérimaire de réduction de la pauvreté (DSIRP) et le document complet de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) ainsi que leur volonté d’associer les organisations de la société civiles aux dispositifs et aux actions de suivi/évaluation de la mise en œuvre de la SRP, laissent augurer des bonnes perspectives de relèvement de ce défi. En outre, la mise en place engagée des structures décentralisées (communes) devrait contribuer à favoriser l’appropriation, par la population, des actions de développement engagées et prévues, au titre de la mise en œuvre de la SRP et par conséquent leur adhésion à cette politique. Le 3ème enjeu a trait à la maîtrise de la pression démographique. La réussite de cet enjeu nécessitera beaucoup d’efforts sur une longue période de la part du Gouvernement et de ses partenaires au développement. Le Gouvernement avec l’aide du FNUAP et de la Banque mondiale a engagé la réflexion sur les voies et les moyens les plus appropriés pour parvenir à la maîtrise de l’évolution de la population. Cependant, sa réussite dépendra en définitif de l’adhésion de toute la population aux objectifs et aux actions de mise en œuvre qui seront définies au terme de la réflexion en cours. 3.4.2 Les risques : Le premier risque du programme gouvernemental concerne la sécheresse répétée au Niger qui affecte le rythme de croissance économique du pays. Pour y faire face, le Gouvernement entend mener une politique davantage volontariste et cohérente de maîtrise de l’eau et d’irrigation avec le concours de ses partenaires extérieurs dont le FAD. Le second risque

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pourrait résider dans l’incapacité du Gouvernement de préserver et consolider la relative stabilité du cadre macroéconomique. Ce risque pourra être amoindri par l’engagement du Gouvernement à exécuter efficacement son Programme de réformes 2005-2007 et à renforcer le dialogue avec les organisations de la société civile. Le troisième risque pourrait être lié au manque de progrès en matière de promotion de la bonne gouvernance. Ce risque devrait, cependant, être atténué grâce au dialogue engagé avec le Gouvernement par plusieurs bailleurs de fonds pour accélérer les réformes des systèmes juridique et judiciaire, d’une part, et la poursuite avec le soutien des partenaires au développement des efforts en cours pour mettre en œuvre la décentralisation. IV. STRATEGIE D’AIDE DU GROUPE DE LA BANQUE 4.1 Contexte du pays et sélectivité stratégique 4.1.1 Le Niger est un pays sahélien largement désertique et son environnement naturel marqué par une pluviométrie très faible, limite la production agricole aux seules zones bénéficiant d’une pluviométrie annuelle supérieure ou égale à 300 mm d’eau par an, tout en la rendant très vulnérable aux aléas et conditions climatiques. Il s’ensuit régulièrement des déficits céréaliers importants, ce qui accroît et rend structurelle l’insécurité alimentaire du pays. Cette crise récurrente qui maintient des millions de villageois dans des conditions de vie très précaires, se trouve aggravée par : i) le faible approvisionnement en eau potable des ruraux et ses effets négatifs sur l’augmentation de leur productivité, en raison du développement inhérent de maladies hydriques ; ii) l'insuffisance et le mauvais état des routes qui limitent le développement socio-économique des régions et du pays ; et iii) le faible accès des ruraux aux services sociaux de base (éducation, formation, santé, eau et assainissement, notamment). Pour lutter contre la pauvreté qui affecte principalement les ruraux, la SRP a mis l’accent, dans le cadre de son second axe, au soutien des secteurs productifs, notamment l’agriculture et l’élevage. 4.1.2 Dans ce cadre, l’agriculture qui demeure la source principale de croissance de l’économie, fera l’objet d’une intensification et d’une diversification de sa production, grâce à la maîtrise et à l’utilisation de l’eau. Le Groupe de la Banque a acquis une grande expérience en matière de maîtrise et d’utilisation des eaux de ruissellement à même de promouvoir la production agricole et les activités non agricoles d’une part et de favoriser la protection de l’environnement d’autre part. Ses projets en cours i) d’appui au développement de la région de Dosso, ii) de mobilisation des eaux du département de Tahoua et iii) de développement agricole de Zinder, visent à réaliser ces objectifs. En outre, des synergies sont établies entre ces projets et les aménagements hydro-agricoles entrepris ou prévus, dans le cadre du Programme spécial d’utilisation des ressources de l’IPPTE du Gouvernement. Ces aménagements réalisés à partir des eaux de ruissellement recueillies et stockées dans des mini-barrages, ont permis d’intensifier et de diversifier la production agricole dans les régions concernées. Le renforcement de la sécurité alimentaire et l’augmentation des revenus des paysans qui en ont résulté, ont suscité un intérêt grandissant des paysans pour ce type de réalisations. 4.1.3 En outre, le Gouvernement entend soutenir le développement des secteurs productifs en renforçant le désenclavement des régions à fortes potentialités agricoles et d’élevage afin qu’elles puissent écouler facilement leurs productions excédentaires dans les centres de consommation que sont les villes d’une part et répondre à la forte demande de produits alimentaires et d’élevage provenant des pays limitrophes et de la sous région. Le Groupe de la Banque ayant financé directement six projets et une étude de routes au Niger ainsi que la réhabilitation de plusieurs tronçons de routes dans le cadre du Projet aurifère de SAMIRA HILL-LABIRI relevant du secteur privé, détient aussi une expérience appréciable dans les domaines de

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la construction et de l’aménagement des routes dans ce pays. Il capitalise également les résultats qu’il a obtenus en matière de réalisation en Afrique de l’Ouest de routes d’intérêt sous-régional visant à faciliter le transit vers les pays enclavés et sans littoral. Par ailleurs, le Gouvernement entend, au titre de l’axe 3 de la SRP, renforcer l’accès aux services de base par les populations pauvres, notamment l’eau, la santé et l’éducation. Il apporte ainsi un soutien au renforcement de l’approvisionnement en eau potable des populations rurales et à l’assainissement de leurs milieux afin d’accroître leur productivité. Comme dans les domaines précédents, le Groupe de la Banque justifie d’une expérience appréciable en matière d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement du milieu au Niger, grâce aux 4 projets qu’il a directement financés et au projet aurifère suscité. Son intervention dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable sera entreprise en étroite coordination avec les opérations sectorielles en cours d’autres bailleurs. La synergie qui pourra ainsi être établie, permettra d’accroître l’impact de l’appui de la Banque et favorisera l’amélioration de la santé des populations et de leurs conditions de vies. 4.1.4 Enfin, la consolidation et le maintien d’un cadre macroéconomique performant et viable d’une part, et la promotion de la bonne gouvernance d’autre part, constituant des conditions indispensables à la mobilisation par le Niger de l’aide au développement, le Gouvernement a décidé de poursuivre et de renforcer dans le cadre de son Programme 2005-2007 en cours, les réformes afin de soutenir la croissance et de promouvoir la gouvernance locale, condition nécessaire à l’appropriation par les populations à la base des actions de développement et à leur adhésion à la SRP. En coordination avec les Institutions de Bretton Woods, l’Union européenne et plusieurs bailleurs de fonds bilatéraux, le Groupe de la Banque a financé 4 Programmes d’ajustements structurels depuis 1996 visant à soutenir l’amélioration de la gestion de l’économie nigérienne et à créer les conditions propices à la relance et à la poursuite de la croissance. Le Groupe de la Banque a aussi mis en place au Niger plusieurs appuis institutionnels pour renforcer les capacités des administrations et des services de l’Etat à réaliser efficacement les réformes et à accomplir leurs missions respectives au service du développement économique et social du pays. L’expérience de la Banque dans ces deux domaines est également importante. Pour ces différentes raisons, le Groupe de la Banque a choisi de réaliser, durant la période 2005-2009, ses interventions au titre du renforcement de son soutien à la mise en œuvre de la SRP à partir des 2 piliers suivants :

• Pilier n°1 : Soutien au développement du monde rural à partir de la mobilisation des eaux ; et

• Pilier n° 2 : Renforcement des infrastructures.

4.1.5 Ces piliers ont été déterminés, eu égard aux avantages comparatifs dont dispose la Banque et aux opportunités de coordination et de création de synergies avec les interventions d’autres bailleurs de fonds opérant dans les secteurs concernés. Le choix de ces domaines d’intervention répond également au souci de la Banque d’obtenir un impact plus grand en matière réduction de la pauvreté. Enfin, les domaines d’intervention qui découlent des 4 axes prioritaires de la SRP, ont été retenus en concertation avec le Gouvernement et les autres acteurs du développement nigérien y compris les bailleurs de fonds, à l’occasion de la préparation en février 2005 du DSPAR et de la tenue en juin 2005 de l’atelier de validation de la stratégie d’intervention 2005-2009 du Groupe de la Banque.

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4.2 Gestion du portefeuille et Enseignements tirés du DSP précédent 4.2.1 Les interventions du Groupe de la Banque au Niger, qui ont débuté en 1970, comprennent 42 projets ou programmes et 10 études pour un montant total d’engagements nets de 282,8 millions d'UC. Les secteurs qui ont bénéficié du soutien financier du Groupe de la Banque sont : (i) le développement rural (Agriculture et élevage) ; (ii) le social (santé et éducation) ; (iii) les transports ; (iv) les équipements collectifs (énergie, eau, assainissement et télécommunications) ; (v) l’industrie et les banques ; et (vi) les réformes économiques. Les 18 opérations en cours mobilisent des engagements cumulés de 111,2 millions d’UC représentant 39,3% du total. Au 30 avril 2005, le taux de décaissement du portefeuille actif s’établissait à 43,5%. 4.2.2 La mise en œuvre du DSP 2002-2004 approuvée en septembre 2003, s’est déroulée sur la période 2003 et 2004. Le Groupe de la Banque a financé 6 nouvelles opérations au Niger, pour un montant total d’engagements de 46,20 millions d’UC dont 8,15 millions de dons, au titre du FAD IX, ce qui correspond à un taux d’engagement d’environ 100% de l’allocation pays révisée de 2004. L’état d’utilisation des ressources allouées au Niger respecte les priorités retenues dans le DSP 2002-2004. Ainsi, le développement rural a mobilisé 16,95 millions d’UC (51,13% de l’allocation projet) ; la valorisation des ressources humaines 15,0 millions d’UC (45, 25%) et le renforcement des capacités (3,62%). La stratégie d’intervention 2002-2004 de la Banque s'est révélée pertinente au regard des priorités de la SRP et des défis à relever du développement du Niger ainsi que des objectifs de développement du millénaire du pays. Par ailleurs, les autorités ont déployé des efforts appréciables pour prendre en considération les préoccupations et les recommandations formulées, à l’occasion de l’examen du DSP 2002-2004, par les Conseils. Outre l’impact positif sur les résultats macroéconomiques qu’ont produit les réformes budgétaires entreprises dans le cadre du Programme 2001-2003 soutenu par le PAS IV du FAD, les opérations financés au titre du FAD VIII et du FAD IX par le Groupe de la Banque ont contribué à améliorer plusieurs indicateurs sociaux, notamment dans l’éducation et la santé. Le renforcement ainsi obtenu de l’accès aux services de base par les pauvres notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, n’a pas été suivi de résultats aussi satisfaisants en matière de privatisation des entreprises publiques et d’assainissement du secteur financier. En effet, les progrès enregistrés dans ces 2 domaines de la politique économique du Gouvernement s’avèrent limités, en raison du peu d’intérêt qu’ont suscité les deux principales entreprises à privatiser (la société nigérienne des produits pétroliers et la société nigérienne d’électricité) d’une part, et les retards mis pour mettre en place la structure de coordination et de pilotage des réformes du secteur financier. L’exécution de ces réformes se poursuit dans le cadre du Programme 2005-2007 en cours du Gouvernement avec le soutien de la Communauté financière afin de permettre au Gouvernement d’atteindre ses objectifs. 4.2.3 Comparée à l’état d’exécution des projets entre 2000-2002, la mise en œuvre des opérations du Groupe de la Banque, au cours de la période 2003-2004, s’est améliorée en raison de l’état satisfaisant des finances publiques qui a permis au Gouvernement de libérer plus souvent ses contributions au financement des projets et favoriser la poursuite des décaissements de la Banque sur les projets en cours à cause du remboursement régulier du service de la dette du pays envers le Groupe de la Banque. Par ailleurs, l’amélioration du profil de la dette du Niger résultant des allégements de dettes accordés, par le Groupe de la Banque et la Communauté financière internationale, dans le cadre de l’IPPTE, a également contribué à améliorer la capacité d’absorption du pays. Toutefois, la faible capacité institutionnelle de certaines agences d’exécution a occasionné des retards parfois importants dans l’application des conditions générales afférentes aux accords de prêts et aux protocoles d’accords de dons, notamment la mise en vigueur des conventions de financements, l’exécution des rapports d’audits et

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l’application de leurs recommandations ainsi que la satisfaction des conditions préalables au premier décaissement. Ainsi, l’exécution du projet d’Amélioration de la qualité des soins de santé approuvé en octobre 2001 par le FAD, n’a démarré qu’en septembre 2004, à cause d’un important retard dans la satisfaction des conditions préalables au premier décaissement. 4.2.4 Globalement, la performance moyenne du portefeuille actif du Groupe de la Banque s’explique par : i) l’insuffisante capacité d’absorption du pays résultant du manque d’efficacité des agences d’exécution des projets lié à la qualité encore limitée de leurs ressources humaines et aux faiblesses des systèmes de gestion des projets ; ii) le manque de suivi par les ministères de tutelle de l'exécution des projets, ce qui entraîne plusieurs prorogations des dates de clôture des prêts et le maintien constant dans le portefeuille d’au moins 3 opérations à problème ou à risque ; iii) la non-production régulière, mais surtout la non-application des conclusions et des recommandations des rapports d’audits et iv) les retards de réaction de la Banque aux demandes de décaissement et aux avis de non-objection. Ces faiblesses sont dues aux faibles capacités institutionnelles du pays d’une part et à la charge de travail des experts des départements des opérations, d’autre part. 4.2.5 Pour accroître l’efficacité de l’exécution de ses projets, la Banque a organisé, en mai 2004, un séminaire national sur ses procédures d'acquisition des biens et des travaux ainsi que de décaissements à l’intention des responsables de ses agences d’exécution des projets et des fonctionnaires de leurs ministères de tutelle. Elle a également réalisé, en février 2005, une revue de son portefeuille qui a permis l’établissement en concertation avec les autorités nigériennes, d’une matrice de mesures visant à améliorer la qualité de ses projets. Ces mesures tiennent compte des recommandations de l’audit interne réalisé, en mai 2004, sur 7 projets en cours par le Département AUDIT. Afin d’améliorer l’exécution des projets du Groupe de la Banque, le Gouvernement a, pour sa part, pris l’engagement de renforcer les capacités institutionnelles des agences d’exécution, grâce à : i) l’affectation de ressources humaines plus qualifiées et plus expérimentées ; ii) la mise en place de systèmes gestion plus performants : Systèmes comptables et de contrôle interne, et respect de l’ensemble des conditions des prêts, notamment les audits ; et iii) le renforcement de la coordination entre les agences et les ministères de tutelle ainsi que leur mise en réseau. Il s’est également engagé à mener des revues trimestrielles des projets en cours afin d’identifier à temps les difficultés auxquelles ils se heurtent et de prendre les mesures correctrices nécessaires. En outre, dans cadre du Plan d’actions prioritaires PEMFAR 2005-2007, le Gouvernement a décidé de réorganiser le Ministère de l’Economie et des Finances afin d’améliorer son efficacité y compris dans le suivi/évaluation des projets financés sur les ressources extérieurs dont celles du Groupe de la Banque. Enfin, les efforts que déploie le Gouvernement dans le cadre de son Programme de réformes 2005-2007 pour intensifier la mobilisation des ressources internes et la poursuite prévue des allégements de dette consécutive à l’atteinte, en avril 2004, du Niger au point d’achèvement au titre de l’IPPTE, permettront au pays de contribuer plus efficacement au financement des projets financés par les bailleurs de fonds et donc d’accroître sa capacité d’absorption de l’aide au développement. 4.2.6 La mise en œuvre de ces mesures est suivie par les missions de supervision et de revue à mi-parcours des projets en cours. Pour sa part, la Banque compte poursuivre le renforcement des capacités du Niger afin d’accroître l’efficacité ses opérations en cours et futures au Niger. Elle entend également systématiser l’organisation de missions de lancement de l’exécution des nouveaux projets et intensifier la coordination avec les autres bailleurs de fonds intervenant dans les mêmes secteurs, en multipliant les contacts sur le terrain et en participant régulièrement aux réunions de coordination de l’aide organisées par les autorités ou certains bailleurs de fonds. La Banque poursuivra aussi l’assainissement régulier de son portefeuille actif afin d’en améliorer la

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qualité et la performance. Par ailleurs, le renforcement en cours des effectifs des Départements des Opérations, permettra d’accélérer l’instruction des dossiers soumis à la Banque par le Gouvernement. 4.2.7 Enfin, six des 11 opérations en cours relevant du secteur rural ont parmi leurs objectifs spécifiques, le développement agro-pastoral à partir de la maîtrise de l’eau, la préservation de l’environnement, le renforcement de la sécurité foncière, la promotion de la microfinance et le soutien à la décentralisation : i) Développement rural de Dosso ; ii) Mobilisation des eaux dans le Département de Tahoua ; iii) Développement agricole de Zinder ; v) Aménagement des forêts naturelles ; v) Appui au développement local dans la région de Diffa ; et vi) Micro-réalisations. Les 5 opérations restantes formées d’études visent à définir ou préciser les conditions devant permettre la création d’aménagements hydro-agricole (Etude de mobilisation des eaux dans région de Maradi ; Etude de mobilisation eaux de Dosso-Tilabery ; Etude de Développement agro-pastoral de Diffa ; Etude d’impact environnemental du Programme de Kandadji) d’une part, et l’approvisionnement en eau potable des populations rurales (Etude d’un programme Hydraulique rurale) d’autre part. Ainsi, les objectifs poursuivis par l’ensemble des opérations du secteur rural en cours cadrent parfaitement avec le premier pilier de la stratégie d’intervention 2005-2009 de la Banque au Niger. Quant au second pilier sa mise en œuvre bénéficiera des résultats et des conclusions des études en cours du second projet routier et de la route Dori-Tera reliant Niger au Burkina Faso. Les autres opérations qui relèvent principalement du secteur social, contribueront au renforcement dans le cadre de la SRP de l’accès aux services de base par les populations les plus démunies, notamment rurales, ce qui renforcera les objectifs poursuivis au titre du pilier I par la stratégie d’intervention 2005-2009 de la Banque au Niger. 4.3 Cadre de résultats du DSP 4.3.1 Il ressort de l’analyse du profil de pauvreté du Niger, que la lutte contre ce fléau passe par l’essor économique et social du monde rural. C’est pourquoi le Gouvernement a fait de l’instauration d’une croissance économique durable, de l’amélioration de la sécurité alimentaire par la promotion de l’agriculture irriguée et de l’augmentation des revenus des populations à travers la promotion d’activités non agricoles et la création d’emplois ainsi que de la promotion de la bonne gouvernance et le renforcement des capacités du pays, les priorités de la SRP. Dans ce cadre, le Groupe de la Banque contribuera, au cours de la période 2005–2009, à la mise en œuvre par le Gouvernement de la SRP à travers des appuis au développement de l’agriculture irriguée ; ii) l’approvisionnement en eau potable des ménages ruraux ; iii) le désenclavement de certaines régions du pays ; iv) l’appui à la décentralisation ; et v) le soutien aux réformes. Les objectifs stratégiques à long terme de la SRP/ODM et les priorités d’intervention du Groupe de la Banque sont imbriqués comme l’indique les résultats thématiques retenus dans le cadre des 2 piliers d’intervention au cours de la période 2005-2009 du Groupe de la Banque.

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Tableau n° 1 : Matrice des résultats thématiques

Réalisations du DSP à court terme

Priorités et performance de la Banque

Objectifs stratégiques à long terme (ODM)/Résultats obtenus

Questions sectorielles

Produits et réalisations du DSP que la Banque compte influencer

Indicateurs intermédiaires pour les réalisations du DSP

Stratégies/Actions pour les indicateurs et réalisations intermédiaires

Interventions de la Banque et des partenaires extérieures

Processus et mise en œuvre de la mesure de la performance de la Banque

Objectifs : -Réduire de 50% entre 1990 et 2015 la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar ; -Réduire la proportion de la population qui souffre de la faim, en particulier les enfants. Résultats :

- En 2003-2004, le taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans s’élevait à 40% contre 39,6% en 2001 ;

- -La proportion d’enfants

accusant un faible poids à la naissance s’élevait: 12%, en 2003-2004

- Adoption en 2002 des lois sur la décentralisation et organisation en 2004 des élections communales pour désigner les conseillers communaux.

Stabilisation du cadre macroéconomique dans un contexte de promotion de la bonne gouvernance Soutien aux secteurs porteurs de croissance, réduction des crises alimentaires et promotion des activités génératrices de revenus Favoriser l’appropriation par les populations des actions de développement les concernant afin d’accélérer la réduction de la pauvreté et Promouvoir la gouvernance locale

-Intensification de la mobilisation des ressources internes ; -amélioration de la préparation, renforcement de l’exécution budgétaire, intensification des contrôles interne et externes ; -renforcement de la gestion de la dette et réforme du cadre d’utilisation des ressources de l’IPPTE ; -renforcement de la décentralisation. ; -accroître la production agricole à partir des superficies irriguées ; Mettre en place la décentralisation

-Recettes budgétaires : 11,1% en 2005 ; 12,1% en 2006 ; 12,6% en 2007. -Taux de croissance du PIB : 4% /an entre 2005-2007 ; -Déficit du solde extérieur courant (transferts officiels exclus) : 7,3% du PIB en 2005 à 6,3 % en 2007 ; -Inflation : Moins de 3% par an. -Porter successivement le taux de superficies de terres irriguées à 5%en 2006 ; 6% en 2007 ; 8% en 2008 ; et 9% en 2009. Assurer la formation de conseillers communaux et du personnel technique : 500 en 2006 ; 1000 en 2007 ; 500 en 2008 ; et 500 en 2009.

Appui aux réformes (Cinquième PAS) et renforcement des capacités dans le cadre du PAS IV et soutien à la décentralisation. Mobilisation des eaux de ruissellement et réalisation de mini-barrages ; Organiser des séminaires et des opérations de sensibilisation

Mise en place du cinquième PAS V, de la seconde FRPC du FMI et des Appuis budgétaires de la Banque mondiale, de l’Union européenne ainsi que des bilatéraux souscrivant au Plan PEMFAR Mise en place du cinquième PAS et de l’Appui à la décentralisation

Missions de supervisions ; Missions de revues conjointes ; Rapports de suivi du GAGE ; Rapports des comités de coordination sectorielle ; Rapports des Institutions de Bretton Woods et des Agences du système des nations Unies. Missions de supervision Rapports d’étapes de mise en œuvre de la SRP

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Objectifs stratégiques à long terme (ODM)/Résultats obtenus

Questions sectorielles

Produits et réalisations du DSP que la Banque compte influencer

Indicateurs intermédiaires pour les réalisations du DSP

Stratégies/Actions pour les indicateurs et réalisations intermédiaires

Interventions de la Banque et des partenaires extérieures

Processus et mise en œuvre de la mesure de la performance de la Banque

Assurer un environnement durable en réduisant de moitié entre 1990 et 2015 la proportion de la population qui n’a pas accès à l’eau potable Résultats :

- En 2003, le taux de couverture en eau des besoins des populations rurales s’élevait à 56,85% ;

- -le taux de couverture en eau des besoins de l’ensemble de la population s’élevait à 59%.

-Améliorer l’alimentation en eau potable des ménages ruraux -Accroître la productivité des populations rurales, en particulier les femmes -Améliorer l’état de santé des populations en éliminant les maladies hydriques.

-Renforcer l’approvisionnement en eau potable des ménages ruraux

-Porter successivement le taux de couverture des besoins en eau potable à partir d’un système moderne en milieu rural : 58% en 2006 ; 60% en 2007 ; 63% en 2008 ; et 65% en 2009.

Réalisation de mini-adduction d’eaux et de points d’au modernes

Mise en place de la contribution du FAD au financement du projet

Missions de supervision Rapports trimestriels d’activités de l’agence d’exécution ; Rapports d’étapes de mise en œuvre de la SRP

Objectifs Promouvoir le développement des secteurs sociaux et des infrastructures Résultats :

- En 2003, le linéaire supplémentaire de routes s’élevait à 278 Km.;

Soutenir le désenclavement des zones agricoles à fortes potentialités agricoles et encourager les exportations des produits agricoles et de l’élevage

Renforcer les infrastructures routières visant à favoriser l’évacuation des excédents agricoles et pastoraux vers les centres de consommation internes et l’exportation vers les pays voisins.

Porter le linéaire routier à : 7.784 Km en 2006 ; 7.834 Km en 2007 ; 7.900 Km en 2008 ; et 7.990 km en 2009.

Construire de nouvelles routes et réhabiliter de routes existantes d’intérêt national; Aménager des couloirs de transit internationaux.

Mise en place du financement du FAD ; Financements conjoints avec l’Union européenne et la Banque mondiale des volets sous-régionaux

Missions de supervisions Rapports trimestriels d’activités de l’agence d’exécution ; Rapports de suivi de l’UE et de la BM

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4.4 Piliers et priorités du DSPAR 4.4.1 Le soutien du Groupe de la Banque à la mise en œuvre de la SRP qui concernera ses 4 axes présentés au paragraphe 3.1.1, sera mis en place à partir des 2 piliers définis au paragraphe 4.1.4 du présent rapport : Pilier n°1 : Soutien au développement du monde rural à partir de la mobilisation des eaux ; et Pilier n° 2 : Renforcement des infrastructures. 4.4.2 Le Groupe de la Banque compte réaliser ses objectifs s’inscrivant dans le cadre du premier pilier, grâce à la poursuite de l’exécution de ses 3 opérations12 en cours visant l’aménagement hydroagricole de leurs zones d’intervention par le biais de petits ouvrages de rétention des eaux de ruissellement de plusieurs sites appartenant aux régions de Dosso, Tahoua et Zinder, mais aussi le financement et la mise en œuvre, au cours de la période 2006-2009, de 4 nouvelles opérations sectorielles qui découleront des résultats et des conclusions des études suivantes exécutées ou en cours de réalisation sur des financements du FAD : i) Etude de mobilisation des eaux de Dosso et de Tillaberi ; ii) Etudes du Barrage et d’impact environnemental de Kandadji ; iii) Etude du programme d’hydraulique rurale ; et iv) Etude de mobilisation des eaux dans la région de Maradi. 4.4.3 Les 3 opérations en cours suscitées oeuvrent actuellement à la réhabilitation et à l’extension de périmètres irrigués selon les objectifs par projet suivants : a) Environ 570 ha de périmètres irrigués, 300 ha de cuvettes oasiennes, 600 ha de bas-fonds et 200 ha de décrue pour le PADER-DIFFA ; b) 720 ha de décrue et 90 ha de périmètres irrigués, soit un total de 810 ha de terres exploitables à partir de la mobilisation de l’eau au titre du projet de Mobilisation des eaux de Tahoua ; et c) 670ha de décrue dans le cadre du projet d’appui au développement agricole de Zinder. 4.4.4 Concernant les futures opérations, les projets de développement rural de Dosso et de Tillabéri, et de Maradi viseront l’augmentation des productions agricoles et pastorales à partir de l’aménagement des périmètres irrigués par le biais de petits ouvrages assurant la rétention des eaux de ruissellement des koris afin d’améliorer la sécurité alimentaire et de lutter contre la pauvreté. Ils appuieront également des activités de défense et de restauration des sols des bassins versants concernés afin de préserver les ressources naturelles. Le Programme Kandadji, poursuivra les principaux objectifs suivants : 1) soutenir l’étiage du cours d'eau pour atténuer la dégradation de l’environnement et les nuisances créées par les étiages ; 2) assurer la pérennité de l’irrigation ; 3) satisfaire les besoins en eau de la population, du bétail et de l’industrie sur l’ensemble de la vallée ; et 4) produire de l’énergie électrique afin de soutenir le développement de l’industrie. 4.4.5 A l’instar des 3 projets de développement rural en cours suscités, les nouvelles opérations soutiendront également des activités d’accompagnement portant sur la vulgarisation et la recherche-développement, d’une part, et la construction ou la réhabilitation des pistes rurales d’autre part. Elles permettront aussi de promouvoir la sécurisation foncière par la création ou le renforcement des commissions foncières au niveau communal, de renforcer la gestion durable des ressources en eau, de contribuer à la stabilisation des populations bénéficiaires et de valoriser le travail des femmes à travers la promotion des activités génératrices de revenus. 12 i) Le PADER Diffa ; ii) le projet de développement agricole de Zinder ; et iii) le projet de mobilisation des eaux dans le Département de Tahoua.

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4.4.6 Quant au programme d’hydraulique, il visera à améliorer les conditions de vie des populations rurales par le renforcement de l’accès à l’eau potable et l’hygiène, réduire la prévalence des maladies d'origine hydrique et assainir les milieux. Cette opération qui s’inscrit dans le cadre de l’Initiative sur l’eau de la Banque, permettra également de libérer les populations bénéficiaires, notamment les femmes, des corvées de transports d’eau et de contribuer à l’amélioration de leur état de santé, ce qui entraînera l’augmentation de leur productivité. Ainsi, le temps économisé permettra aux populations et surtout aux femmes de se livrer davantage à leurs activités agricoles et pastorales ou d’entreprendre de nouvelles activités génératrices de revenus. 4.4.7 La décentralisation ayant été retenue, à compter de 2003, par le Gouvernement, comme l’un des principaux instruments de mise en oeuvre de la SDR, le Groupe de la Banque entend également appuyer, dans le cadre du pilier n°1, les efforts du Gouvernement visant à promouvoir le développement à la base afin de permettre l’appropriation par les populations, notamment rurales des actions de développement les concernant, tout en contribuant à la promotion de la gouvernance locale, ce qui devrait rendre efficace la lutte contre la pauvreté. L’appui du FAD à la décentralisation visera à : (i) renforcer les capacités de coordination et de pilotage du processus de décentralisation ; (ii) appuyer, par des appui-conseils, les responsables et le personnel des communes, les autorités des services déconcentrés, les organisations de la société civile et les responsables de l’organe d’exécution dans l’organisation de la gestion des affaires communales ; et (iii) déterminer et mettre en place des outils d’analyse et de gestion des structures communales, tout en assurant l’introduction de nouvelles technologies. Il renforcera l’action de développement local que le Groupe de la Banque a engagée dans le cadre de son projet d’Appui au développement local dans la région de Diffa (PADL-DIFFA) approuvé en octobre 2003, ce qui contribuera à accroître l’impact de ses interventions en cours et futures visant à soutenir au cours de la période 2005-2009 le développement du monde rural au Niger. La Banque mettra en place son intervention en étroite coordination avec les autres partenaires au développement apportant déjà leur soutien au processus de décentralisation (PNUD, France, Belgique, Allemagne, Banque mondiale, etc.). 4.4.8 Concernant le second pilier, le Groupe la Banque compte atteindre ses objectifs à travers l’aménagement de nouvelles routes et la réhabilitation d’anciennes routes sur la base des résultats et des conclusions des études routières en cours d’exécution sur un financement du FAD. Les objectifs à moyen terme poursuivis par le soutien du Groupe de la Banque sont : (i) le désenclavement des zones rurales, et (ii) la promotion des petites et moyennes entreprises de travaux publics. Les interventions du Groupe de la Banque comprendront un projet d’intérêt national et trois opérations qui revêtiront une dimension sous-régionale. 4.4.9 Dans cette perspective, l’action de la Banque au titre de ses objectifs nationaux de développement des transports visera à : (i) aménager et bitumer différents axes routiers dont la route Tibiri-Dakoro longue de 113 km qui est actuellement une route en terre moderne avec un profil en long saccadé ; (ii) réhabiliter en terre moderne la route Madaoua-Bouza-Keïta 'Tahoua longue de 170 km qui traverse une région extrêmement accidentée ; (iii) aménager 100 kilomètres environ de pistes connexes et réhabiliter les infrastructures sociales situées le long des axes routiers du projet ; et (iv) sensibiliser les populations sur la protection de l'environnement, leur préservation contre les maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/SIDA et le respect de la sécurité routière. 4.4.10 Concernant les opérations sous-régionales, le soutien du Groupe de la Banque qui sera fourni en liaison avec l’Union européenne et éventuellement la Banque mondiale, permettra de : (i) reconstruire la route menant vers Kamba (16 km) qui relie le Niger au Nigeria ; renforcer l’axe routier Dosso Sabongari (82,5 km), réhabiliter le tronçon de route Sabongari-Gaya-frontière du

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Bénin (81 km) reliant le Niger au Bénin ; et ii) aménager la route Dori-Tera reliant le Niger au Burkina Faso. Outre ces constructions ou aménagements directs d’infrastructures de transports, les interventions routières permettront également de : (a) mettre en place de postes de contrôles juxtaposés, d’aménager des aires de stationnement et d’installer de postes de péage/pesages ; et (b) sensibiliser les populations sur la protection de l'environnement, leur préservation contre les maladies sexuellement transmissibles (VIH/SIDA, en particulier), et sur le respect de la sécurité routière. Les indicateurs d’évaluation des progrès qui seront accomplis, dans les domaines d’intervention du Groupe de la Banque, sont présentés dans l’encadré n°9 suivant :

4.4.11 Bien que le secteur social ne fasse pas partie des 2 piliers de concentration des interventions du Groupe de la Banque, le Groupe de la Banque continuera à accorder une grande attention au développement des secteurs de l’éducation et de la santé, en raison des rôles déterminants que joueront ces derniers dans la réussite de la mise en œuvre de la SRP. Dans ce cadre, le Groupe de la Banque contribuera en synergie avec les autres cofinanciers des secteurs de l’éducation de base et de la santé, au renforcement de l'accès aux services sociaux de base par les populations pauvres à partir de ses 2 projets en cours de i) Renforcement de l’éducation de base (2003) et ii) d’Amélioration de la qualité des soins de santé (2001). En outre, grâce aux activités de soutien à la santé de

Encadré 9 : Cadre de résultats du DSPAR 2005-2009 Domaines de suivi indicateurs Performance

attendue en 2006

Performance attendue en 2007

Performance attendue en 2008

Performance attendue en 2009

Objectifs à long terme de la SRP

Pilier N° 1 Agriculture irriguée Approvisionnement en eau potable en milieu rural Appui à la décentralisation

Pourcentage de terre irriguée -Taux de couverture des besoins en eau -Nombre d’élus sensibilisés ou formés

5%

58%

500

6%

60%

1000

8%

63%

500

9%

65%

500

15,8%, en 2011 100% (2015) 100% (2010)

Pilier N° 2 Désenclavement

-Nombre de km de routes aménagées ou réhabilitées

7.784 km

7.834 km

7.900 Km

7990 km

15000 (2015)

ODM Social : Education Santé

-Taux brut de scolarisation au primaire -Taux brut de scolarisation des filles -Taux de couverture sanitaire -Taux de mortalité infantile -Taux de mortalité infantile et infato-juvénile

57%

42%

67%

123‰

275‰

61%

44%

70%

120‰

270‰

63%

46%

71%

118‰

265‰

65%

48%

73%

115‰

260‰

84% (2015) 84% (2015) 85% (2015) 53‰ (2015) 114‰ (2015)

Cadre macro-économique

Recettes budgétaires

12,1% PIB

12,6% PIB

13,5% PIB

15,3% PIB

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reproduction13 qu’il a engagées dans le cadre du Projet d’Amélioration de la qualité des soins de santé, le Groupe de la Banque apportera sa contribution à la réduction à moyen et long terme du taux de fécondité et à la maîtrise, par le pays, de l’accroissement de sa population. 4.4.12 Par ailleurs, à travers son projet de Renforcement de l’équité en matière de genre approuvé en juin 2004 et le projet de renforcement de l’éducation de base suscité, le Groupe de la Banque entend contribuer à l’atteinte des objectifs de développement du millénaire en rapport avec le genre au Niger. Les activités prévues au titre du premier projet comprennent : 1) le renforcement des capacités (élaboration d’une stratégie nationale en matière de genre et d’un plan décennal pour le développement du genre, développement des ressources humaines et équipement) ; et 2) l’amélioration du cadre juridique (élaboration du Code des personnes et de la famille) et de l’accès des femmes à l’information et à la communication (sensibilisation des populations sur les droits humains et mise en place d’un centre communautaire multimédias). 4.4.13 Toutefois, le Groupe de la Banque ne prévoit pas de financer au cours de la période 2005-2009 de nouveau projet social, en raison du caractère récent des 2 projets suscités et du niveau élevé des engagements actuels de nombreux bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, notamment la Coopération française, la Grande Bretagne, la Belgique, le Danemark, le Canada, la Norvège, les Pays-Bas et la Banque mondiale au soutien du développement des secteurs de l’éducation et de la santé. 4.4.14 Le Groupe de la Banque contribuera également à travers l’ensemble de ses projets de développement rural, notamment le projet Micro-réalisations et les 2 opérations multinationales visant à lutter contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger et le criquet pèlerin à la protection de l’environnement. En outre, le projet qui découlera de l’étude en cours d’une stratégie nationale des énergies domestiques, devrait renforcer l’action engagée du Groupe de la Banque visant à contribuer à la préservation des forêts et de l’environnement. 4.4.15 La Banque poursuivra aussi son soutien à l’approfondissement et au renforcement des réformes engagées depuis 2000 afin de contribuer à la consolidation de la stabilisation du cadre macroéconomique et de rendre durable la croissance économique. La consolidation du cadre macroéconomique demeure une priorité pour le Gouvernement, car malgré les efforts fournis, l’économie nigérienne est toujours confrontée à des difficultés macroéconomiques telles que faible mobilisation des ressources intérieures et la persistance des déficits budgétaires. En outre, la centralisation excessive de l’administration nigérienne ne permet pas le développement des initiatives locales qui seront libérées par le renforcement du processus de décentralisation en cours. Dans ce contexte, la Banque mettra en place, en 2005, un Cinquième Programme d’Ajustement Structurel (PAS V) courant la période 2005-2006 et pourrait renouveler, en 2008, son appui aux réformes, en fonction des besoins du pays, appréciés en relation avec les autres partenaires au développement, et des performances qui seront retenues sur la base des indicateurs de suivi du DSPAR. 4.4.16 Le PAS V qui s’inscrira dans le cadre du Programme 2005-2007 du Gouvernement soutenu par une seconde FRPC du FMI approuvée en janvier 2005, a pour objet de contribuer à : i) l’amélioration de la préparation et le renforcement de l’exécution budgétaire, l’intensification des 13 Les activités prévues de soutien à la santé de reproduction comprennent : i) l’équipement et/ou la dotation en matériels techniques de 45 maternités dont 3 de districts et de 2 centres de santé intégrés, ii) la formation des médecins, de sages-femmes et des infirmiers en soins obstétricaux d’urgence de base ; iii) l’acquisition et distribution de contraceptifs modernes, la sensibilisation sur les questions de santé de reproduction des populations à la base à partir de radios locaux dont le personnel sera préalablement formé ; et iv) la sensibilisation et l’éducation des jeunes sur et des adolescents sur les problèmes de population, etc.

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contrôles interne et externes afin d’améliorer la transparence de l’exécution du Budget et des comptes de gestion de l’Etat ; ii) le renforcement de la gestion de la dette et la réforme du cadre d’utilisation des ressources de l’IPPTE ; et iii) le renforcement du processus de décentralisation. Il sera fourni en étroite liaison avec les interventions de la Banque mondiale et de l’Union européenne au titre de la mise en œuvre du plan PEMFAR et contribuera à la consolidation des acquis des PAS III et IV (2001-2004) du FAD, notamment la gestion des finances publiques, la privatisation des entreprises publiques et le soutien au secteur privé, ce qui aidera à la réalisation des axes n°1 et 4 de la SRP portant sur "la création d'un cadre macroéconomique stable, condition d'une croissance durable" et la promotion de la gouvernance locale. 4.4.17 Enfin, pour s’assurer de la bonne réalisation des objectifs de sa stratégie d’intervention 2005-2009 au Niger, le Groupe de la Banque compte s’appuyer sur le mécanisme de suivi/évaluation que compte mettre en place le Gouvernement avec le soutien de ses partenaires au développement, notamment ceux soutenant l’application du plan PEMFAR, mais aussi les conclusions et recommandations des revues conjointes avec les Institutions de Bretton Woods du Programme de réformes pour lequel il envisage d’apporter son soutien ainsi que les résultats de ses propres missions de supervisions de son portefeuille actif.

Encadré 10 : Consultations sur la stratégie du Groupe de la Banque Une équipe de la BAD formée d’experts d’OCAR, OCIN, OCSD, GECL et OCCW s’est rendue, du 25 janvier au 7 février 2005, à Niamey, pour préparer le Document de stratégie par pays axée sur les résultats (DSPAR) 2005-2009. Durant son séjour au Niger, l’équipe a rencontré plusieurs membres du Gouvernement et leurs collaborateurs, des représentants de la société civile et du secteur privé ainsi que des parlementaires avec lesquels elle a discuté de la politique de développement du Gouvernement, des résultats obtenus de la mise en œuvre de la SRP adoptée en janvier 2002, des contraintes au développement du Niger et de ses perspectives à moyen terme. Elle a également rencontré et eu des séances de travail avec les représentants des principaux partenaires au développement du Niger (bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux ainsi que les agences du système des nations Unies). Les différentes informations recueillies et les analyses effectuées par la Banque, ont servi à l’élaboration du DSPAR 2005-2009. A l’occasion d’un atelier organisé, le 24 juin 2005, à Niamey, par la Banque, les 50 participants issus de la société civile, de l’administration, du secteur privé et des partenaires au développement ont eu l’opportunité d’apprécier les analyses menées dans le cadre du DSPAR et de formuler des observations et des commentaires sur la stratégie d’intervention 2005-2009 de la Banque au Niger. La stratégie d’intervention ainsi proposée a tenu compte des résultats dudit atelier.

4.5 Dimensions régionales de l’aide du Groupe de la Banque 4.5.1 Pays enclavé et sans littoral, le Niger a des frontières communes avec l’Algérie et la Libye, au Nord ; le Tchad à l’Est ; le Nigeria et le Bénin au sud ; le Burkina Faso et le Mali à l’Ouest. De part sa position géographique (au centre du Sahel), le Niger a toujours accordé une grande importance au développement de la coopération avec les pays voisins et à la promotion de l’intégration sous-régionale. Le pays participe ainsi à toutes les grandes organisations d’intégration sous-régionales, notamment la CDEAO, l’UEMOA, l’ABN, l’ALG, la CEN-SAD ainsi que le NEPAD. 4.5.2 Le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération est responsable de l’élaboration des politiques et des stratégies en matière d’intégration africaine ainsi que de leur suivi. Il entretient, cependant, une coordination avec les autres ministères disposant de certaines prérogatives en matière d’intégration sous-régionale, notamment celui de l’Economie Ministère de l’Economie et des Finances afin d’assurer une plus grande efficacité dans l’accomplissement de sa mission. Dans ce cadre, un dispositif institutionnel comprenant des commissions ou comités nationaux (UEMOA, CEDEAO, ALG, ABN et CBLT) a été mis en place. C’est grâce à cette organisation que le Niger a réussi ces trois dernières années à jouer un rôle dynamique dans le renforcement des stratégies d’intégration et de la mise en œuvre des programmes d’actions de l’UEMOA, de l’ABN, de l’ALG, et de la CDEAO. Cependant, la contribution du pays à l’approfondissement de l’intégration sous-régionale a été plus significative au niveau de l’UEMOA et de l’ABN.

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4.5.3 Ainsi, sous la présidence nigérienne de la Conférence des Chefs d’Etat et du Gouvernement de l’UEMOA, l’application de plusieurs textes communautaires a été rendue effective ou plus rigoureuse, notamment la législation communautaire sur la concurrence entrée en vigueur en 2003, ce qui a ouvert des perspectives prometteuses pour les consommateurs et les producteurs de l’Union et la Directive communautaire relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, approuvée en septembre 2002. Cependant, le renforcement de la capacité de financement, par la BOAD, des projets intégrateurs et de lutte contre la pauvreté dans les pays de l’UEMOA, grâce à la mobilisation de ressources accrues auprès de partenaires extérieurs au développement et surtout la préparation du Programme économique régional (PER) représentent les apports les importants du Niger dans la construction d’un espace intégré au sein de l’UEMOA. Ce programme vise à renforcer l’intégration économique des pays membres de l’UEMOA à travers l’émergence d’une économie régionale compétitive, génératrice de croissance et s’intègre avantageusement au processus de la mondialisation. Grâce à l’action nigérienne, l’ABN s’est dotée, en 2004, d’une stratégie commune de mise en valeur et de protection des ressources naturelles de la vallée du Fleuve Niger dénommée «Vision partagée». Cette stratégie a reçu l’adhésion de l’ensemble des pays-membres de l’ABN et ses partenaires techniques et financiers (PTF). 4.5.4 En ligne avec sa politique en matière de coopération et d’intégration régionale adoptée en 2000, la Banque entretient des relations de coopération avec toutes ces organisations et apporte son concours à travers le financement de projets multinationaux et d’appuis institutionnels, au renforcement et à l’accomplissement de leurs missions respectives afin de promouvoir l’intégration sous-régionale. Enfin, dans le cadre de la poursuite de son appui au renforcement de l’intégration régionale, la Banque interviendra, hors allocation-pays, pour financer des études et des projets communautaires, notamment dans le domaine des infrastructures : Transports routiers (la route Kambare reliant le Niger au Nigeria ; les axes routiers Dosso Sabongari et Sabongari-Gaya-frontière du Bénin et la route Dori-Tera) et ferroviaires ; Energie électrique (interconnexion des réseaux électriques) et Agriculture irriguée. 4.6 Aide du Groupe de la Banque : Activités projets 4.6.1 L’allocation totale pour la mise en œuvre du DSPAR 2005-2009 inclut les ressources qui seront allouées au Niger dans le cadre du FAD X (2005-2007) et une partie des ressources du FAD XI (2008-2010). Pour le FAD X, l’exercice d’évaluation des performances du Niger a permis de déterminer l’allocation maximale y compris les ressources pour l’appui aux réformes à un montant de 69,8 millions d’UC pour la période 2005-2007 contre 46,20 millions d’UC dans le cadre du FAD IX (2002-2004). L’allocation pour les deux premières années du FAD XI couvertes par le DSPAR 2005-2009 sera déterminée également sur la base de la performance globale du Niger. Au cours du FAD X, la Banque accordera une attention particulière au suivi des faiblesses identifiées dans le cadre de la dernière évaluation de la performance du Niger. Ces faiblesses ont trait à : i) la politique financière du Gouvernement et ses capacités de mobilisation des ressources intérieures ; ii) l’équité dans l’utilisation des ressources publiques ; iii) la qualité de la gestion budgétaire et financière ; iv) la lutte contre la corruption ; v) le développement du secteur privé et l’assainissement du secteur financier ; et vi) l’amélioration de la performance du portefeuille.

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Tableau 2 : Niger -Actions et Repères d’amélioration de la performance-pays

Repères Domaines de l’EPIP nécessitant des améliorations

Actions à mettre en oeuvre 2007 2009

1.Augmentation de la pression fiscale 2. Intensification de la mobilisation des ressources intérieures

1.1. Réformes fiscales : - Extension du taux de TVA et - Réduction des exonérations de TVA ; 1.1 Elargissement de la base fiscale, notamment -en direction du secteur informel ; et 2.1.Amélioration de la performance des régies financières.

- Renforcement des capacités ; et - Déterminations d’objectifs quantitatifs

à réaliser

1.2 Le taux de pression fiscale est compris entre 11,5% et 12,5% du PIB

1..3.Le taux de pression fiscale est compris entre 15% et 17% du PIB

3.Accroissement des allocations budgétaires destinées à lutter directement contre la pauvreté.

3.1 Renforcer la cohérence entre les allocations de ressources budgétaires et les priorités retenues dans le cadre de la SRP du Gouvernement.

3.2 Elaboration des CDMT des secteurs prioritaires suivants : -éducation ; -santé ; et -développement rural

3..3 Élaboration des budgets-programmes des secteurs prioritaires : éducation ; santé ; développement rural ; et équipement

4. Renforcement de l’efficacité des dépenses publiques

4.1 Amélioration de la préparation du Budget de l’Etat ; 4.1.1 Renforcement des contrôles et du suivi de l’exécution du Budget de l’Etat ; et 4.1.2 Amélioration de la transparence de l’exécution budgétaire.

4.2.1 Les dépenses essentielles des ministères prioritaires sont sécurisées ; 4.2.1 le rôle des contrôleurs financiers a été renforcé, grâce à la simplification, la rationalisation et l’informatisation du circuit de la dépense d’une part, et la réorganisation, la redéfinition de leurs missions ainsi que l’adoption de leur statut. 4.2.3. Intégration des soldes des exercices budgétaires précédents dans les comptes du Trésor ;

4..3.1 Le Budget de l’Etat sera préparé sur la base des stratégies et des programmes sectoriels ; et 4..3..2 L’exécution du Budget de l’Etat respectera rigoureusement les règles et les procédures budgétaires et le recours à la régulation budgétaire et aux plans de trésorerie, sera exceptionnel. 4..3.3 Production régulière selon les délais statutaires des comptes de gestion de l’Etat et Vote des lois de règlement correspondantes

5. Lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux

5.1.1 Poursuivre le renforcement de la Direction du Contentieux de l’Etat (DCE); et 5.1.2 Doter cette direction des outils et des instruments permettant de lutter efficacement contre la corruption : méthodes d’actions et stratégie nationale. 5.1.3 Renforcer la Cellule Nationale de traitement des informations financières (CENTIF)

5.2.1 Exploitation par la DCE de tous les rapports d’audits 5.2.2 Mise en application de la stratégie nationale de lutte contre la corruption ; 5.2..3 Adoption de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux

5..3.1 Production annuelle de rapports sur la lutte contre la corruption 5.3.2 Mise en application de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et production de rapports annuels sur ladite lutte.

6. Promotion du secteur privé 6.2.1 Poursuivre la mise en œuvre du programme d’assainissement du secteur financier (secteur bancaire et micro-finance) ; et Améliorer le cadre juridique et réglementaire du secteur.

6..2 Achever la restructuration de du Crédit du Niger

6..3 Achever l’application des recommandations des audits sur les institutions de micro-finance

Domaine de Gestion du portefeuille

7. Amélioration des capacités institutionnelles des agences d’exécution

7.1.1 Pourvoir en personnel qualifié et compétents les agences d’exécution des projets du Groupe de la Banque ; et 7.1.2 Renforcer les systèmes de gestion des projets.

7.2.1 Les délais de mise en vigueur seront en moyenne inférieurs à 12 mois après la signature de la convention de financement ; 7.2.2 Les audits des projets en cours sont régulièrement produits et les recommandations appliquées.

7..3 Le pourcentage opérations à risque ou à problème sera inférieur à 30% du total des opérations en cours.

8. Renforcement du Suivi/évaluation

8.1.Mise en place de systèmes de suivi par les ministères de tutelle et le Ministère de l’Economie et des Finances des projets en cours Production régulière des audits des projets en cours et application des recommandations y formulées.

8.2 Un système performant de suivi/évaluation des opérations en cours, est mis en place.

8.3 La capacité d’absorption des financements du Groupe de la Banque a été sensiblement accrue.

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4.6.2 En dépit des réformes des finances publiques entreprises de 2000 à 2004, le Niger reste confronté à des problèmes de gestion des finances publiques résultant de la faible pression fiscale et d’un manque d’efficacité des dépenses publiques orientées directement vers la lutte contre la pauvreté (éducation et santé, notamment). Par ailleurs, les faibles capacités des agences d’exécution conjuguées à la non production régulière des audits des projets et le manque d’application de leurs recommandations empêchent l’amélioration sensible de l’efficacité du portefeuille actif du Groupe de la Banque au Niger. 4.6.3 Au plan de la politique financière et de la mobilisation des ressources internes, les autorités nigériennes entendent prendre des mesures visant à élargir la base fiscale et à améliorer la performance des régies financières. Concernant l’utilisation des ressources budgétaires, le Gouvernement s’est engagé à prendre dans le cadre du Plan PEMFAR et de son Programme de réformes en cours, des mesures visant à améliorer la programmation et l’exécution budgétaire d’une part, et à renforcer de l’efficacité des deux mécanismes de gestion budgétaire suivants : i) la régulation ; et ii) les plans de trésorerie afin d’accroître la qualité et l’efficacité de la dépense budgétaire. Par ailleurs, le Gouvernement a manifesté son engagement à lutter contre la corruption. Pour atteindre ses objectifs dans ce domine, il a déjà pris des mesures visant à renforcer la capacité institutionnelle de la DCE et compte préparer une stratégie nationale de lutte contre ce phénomène. Le suivi de l’application des mesures destinées à accroître la mobilisation des ressources internes, à améliorer la gestion des finances publiques, à soutenir la promotion du secteur privé et à renforcer la promotion de la bonne gouvernance sera effectué dans le cadre des revues conjointes avec les Institutions de Bretton Woods des Programmes de réformes du Gouvernement, notamment celui couvrant la période 2005-2007 et des supervisions des Programmes d’Ajustement Structurels du FAD ainsi que des missions de dialogue avec le Gouvernement. Enfin, le Gouvernement a exprimé sa volonté d’améliorer la performance du portefeuille de projets du Groupe de la Banque. L’application des différentes mesures prises à la suite de la revue 2005 du portefeuille ou envisagées pour améliorer l’état d’exécution des projets en cours, sera suivie dans le cadre des missions de supervision des opérations et de revues de portefeuilles ainsi que d’audits internes de la Banque. 4.6.4 Plan d’activités pour la période 2005-2009 : Dans le cadre de l’utilisation des ressources du FAD X, cinq nouvelles opérations sont programmées : i) Développement rural des régions de Dosso et Tillabéri afin d’améliorer la sécurité alimentaire du pays et de préserver ses ressources naturelles ; ii) Programme d’hydraulique rurale pour améliorer les conditions d’existence des populations rurales et améliorer leur état sanitaire afin d’accroître leur productivité ; iii) Second projet routier pour soutenir la production agricole et d’élevage, et encourager l’exportation des excédents vers les pays de la sous-région ; iv) Appui à la décentralisation afin de rendre davantage efficace la réduction de la pauvreté ; et v) Cinquième Programme d’Ajustement Structurel dans le but de soutenir la croissance et de favoriser la réduction de la pauvreté. Les opérations qui bénéficieront de soutiens financiers du Groupe de la Banque, au titre du FAD XI comprennent : 1) le Programme de régénération des écosystèmes et de mise en valeur de la vallée du Niger de Kandadji et 2) le Projet de développement rural de Maradi. Elles seront précisées à l’issue de la revue à mi-parcours du DSPAR. Le tableau n° 3 suivant indique la programmation des opérations prévues dans le cadre du DSPAR 2005-2009 et l’origine des financements y afférents.

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Tableau 3 : Programmation des opérations retenues dans le cadre du DSPAR 2005-2007

Année Titre de l’opération Origine du financement 2005 -PAS V

-Second Projet routier -FAD X -FAD X

2006 -Appui à la décentralisation -Programme d’hydraulique rurale -PADER Dosso et Tillaberry

-FAD X -FAD X -FAD X

2008 -Programme de Kandadji -FAD XI 2009 -PADER-Maradi -FAD XI

4.6.5 Le Niger pourrait bénéficier hors allocation, de ressources additionnelles destinées à appuyer ses efforts de renforcement de l’intégration sous-régionale (projets multinationaux). Par ailleurs, la Banque renouvellera dans le cadre de ses Programmes d’Ajustement Structurel son appui aux réformes destinées à accélérer la promotion d’un secteur privé capable de jouer un rôle dynamique en matière de création d’emplois et donc de réduction de la pauvre. Son soutien visera à consolider et à élargir l’amélioration du climat des affaires obtenue, entre 2000-2004, par le pays, grâce aux réformes réalisées avec les concours du Groupe de la Banque (PAS III et PAS IV) et des Institutions financières internationales, notamment le FMI et la Banque mondiale. D’autres soutiens qui prendront la forme d’appuis-conseils ou d’assistance technique pourraient également être fournis au pays. La Banque a aussi apporté, en 2002, son soutien à la mise en valeur, par des promoteurs privés, des ressources aurifères du sud du pays. D’autres investissements dépendront des opportunités qui pourraient découler des réformes engagées dans les secteurs porteurs et/ou des études réalisées ou en cours, notamment dans les domaines énergétique et minier. Aide du Groupe de la Banque : Activités autres que les projets 4.6.6 Dans la perspective de la mise en œuvre des activités prévues dans le cadre des piliers I et II du DSPAR des études sectorielles et/ou d’impacts environnementaux, ainsi que des études diagnostiques pourraient s’avérer nécessaires. Le Groupe de la Banque apportera une assistance technique au Niger pour préparer lesdites études et/ou renforcer celles en cours dans les domaines de l’agriculture irriguée, de l’énergie et des routes : i) Etude de mobilisation des eaux dans la région de Maradi, (ii) étude de développement agro-pastoral de Diffa ; (iii) étude de mobilisation des eaux de ruissellement dans les régions de Dosso et de Tillabéry ; (iv) étude d’impact environnemental du barrage de Kandadji sur le fleuve Niger ; (v) étude de la stratégie nationale des énergies domestiques ; et v) étude du second projet routier. En outre, une étude du profil de gouvernance sera entreprise, au cours du second semestre 2005, par la Banque, avec la participation probable d’autres partenaires, notamment le PNUD, la CEA et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF). 4.6.7 Contribution à l’initiative PPTE : Le Groupe de la Banque continuera à apporter son assistance au Niger dans le cadre de l’initiative PPTE. Il déjà mis à fin mars 2005 à la disposition du Trésor nigérien un montant total de 9,9 millions $EU en termes nominaux représentant 11,4% du montant total de son allégement de la dette au titre de l’IPPTE. 4.7 Partenariat et harmonisation 4.7.1 A l’occasion de la tenue du Forum des partenaires sur le financement de la SRP, tout en retenant la SRP comme cadre de base dans lequel s’insèrent les interventions axées sur la lutte contre la pauvreté, le Gouvernement et ses partenaires ont reconnu le besoin d’implication de tous les

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acteurs au développement aussi bien nationaux qu’extérieurs au suivi et à l’évaluation de la mise en œuvre de la SRP. En application à cette exigence, les revues du Programme 2000-2003 découlant de la SRP ont associé les principaux acteurs nationaux et les partenaires au développement présents à Niamey. En effet, les conclusions de ces revues ont été systématiquement présentées et discutées au cours de 2 réunions de synthèses complémentaires regroupant séparément les acteurs nigériens et les partenaires au développement, ce qui a permis de recueillir leurs points de vue sur les résultats intermédiaires obtenus au titre de la mise en œuvre du Programme et de la SRP. 4.7.2 En appui à ces réunions, les acteurs nationaux tout comme les partenaires ont participé à l’élaboration et à la validation des stratégies de développement sectoriel qui font désormais partie intégrante de la SRP, notamment la Stratégie décennale de développement de l’éducation, la stratégie de développement rurale, la stratégie de développement des transports et la stratégie de promotion de la microfinance. Par ailleurs, des comités de coordination et de suivi/évaluation regroupant le Gouvernement et les partenaires au développement autour d’un chef de file, ont été créées dans les secteurs de l’éducation à la base, de l’hydraulique, de la décentralisation, du développement rural, des transports et de renforcement des capacités et de la bonne gouvernance. Ces organes se réunissent régulièrement pour examiner l’état de mise en œuvre des opérations sectorielles, apprécier les progrès obtenus et analyser les contraintes persistantes afin de rechercher collectivement les solutions appropriées à leur apporter. 4.7.3 Par ailleurs, des efforts sont déployés par le Gouvernement et certains de ses partenaires pour réaliser l’harmonisation des procédures et des règles de décaissements afin d’accélérer l’exécution des projets et des programmes de soutiens à la mise en œuvre de la SRP. A ce titre, le Groupe de la Banque harmonise ses programmes d’ajustements structurels avec les appuis aux réformes, notamment de la Banque mondiale. Toutefois, plusieurs bailleurs de fonds hésitent encore à répondre positivement aux préoccupations en matière d’harmonisation des procédures du Gouvernement, en raison des capacités institutionnelles limitées du Niger et des insuffisances persistantes de sa gestion fiduciaire. Cependant, les résultats positifs résultant de l’application depuis 2004 du nouveau Code des marchés publics et les progrès obtenus dans plusieurs domaines de la gestion écomique et sociale du pays ainsi que les perspectives ouvertes d’amélioration de la gestion fiduciaire du pays, dans le cadre de de la mise en œuvre du Programme de réformes 2005-2007 et du plan PEMFAR, augurent une adoption prochaine, par les partenaires au développement du pays, de procédures harmonisées pour l’utilisation de l’aide extérieure. Enfin, le Groupe de la Banque a recours, à chaque fois que le besoin s’en fait sentir, aux cofinancements de projets avec d’autres partenaires du Niger afin de réaliser des synergies. V. SUIVI ET EVALUATION AXES SUR LES RESULTATS 5.1 Suivi des résultats du DSP et de la performance du Groupe de la Banque 5.1.1 Les performances de la mise en œuvre du DSPAR seront appréciées sur la base des progrès obtenus par le Gouvernement dans sa gestion macroéconomique, sa capacité à mener efficacement les réformes structurelles, les résultats enregistrés en matière d’accès aux services de base par les populations pauvres et de réalisation des objectifs intermédiaires du millénaire, les progrès réalisés en matière de gouvernance et l’état de mise en œuvre du portefeuille du Groupe de la Banque. Les données et les informations nécessaires au suivi/évaluation de la mise en œuvre du DSPAR proviendront des revues conjointes avec les Institutions de Bretton Woods de l’application du Programme 2005-2007, des rapports du Gouvernement sur la mise en œuvre du Programme et de la SRP, des publications des agences du Système des Nations Unies (UNICEF, OMS, PNUD et FAO), notamment dans les domaines social et agricole, des rapports de la Direction Nationale de la Statistique ainsi que des rapports d’étapes produits par les comités de coordination sectorielle des

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bailleurs de fonds représentés à Niamey (éducation, santé, hydraulique rurale ; développement rural, décentralisation, transports, etc.), les résultats des missions de supervision des projets en cours du Groupe de la Banque et les conclusions et recommandations des rapports d’audits des projets et programmes et des études sectorielles ou thématiques y compris les profils de gouvernance, entreprises par la Banque ou d’autres partenaires au développement. La Banque compte également s’appuyer sur les résultats de l’actualisation en cours de la SRP pour suivre les progrès de sa mise en œuvre. 5.1.2 Ces informations seront analysées régulièrement en vue de la production sur une base semestrielle d’un rapport de suivi de la mise en œuvre des objectifs de la Banque. Ce rapport fera l’objet d’examen sur le plan interne en association avec les autres départements concernés de la Banque et les conclusions tirées seront transmises au Gouvernement pour lui marquer l’appréciation ou la préoccupation de l’Institution sur les performances du pays quant à l’exécution des objectifs convenus. Pour permettre au Gouvernement de produire des informations de qualités dans les différents domaines ci-dessus cités, le Groupe de la Banque appuiera directement ou à travers ses futurs projets, les capacités institutionnelles du Gouvernement. Ces soutiens au renforcement des capacités seront réalisés en coordination avec ceux prévus dans le cadre du plan PEMFAR par l’Union européenne et la Banque mondiale. 5.2 Gestion des risques 5.2.1 Depuis 2000, le Niger a retrouvé une relative stabilité de ses institutions républicaines, ce qui permis au Gouvernement d’organiser, en 2004, trois élections majeures (communales, législatives et présidentielles). Malgré l’évolution positive de la démocratisation du pays, des faiblesses en matière de respect de l’état de droit et de déficit de dialogue entre les autorités et la société civile pourraient fragiliser les institutions en place, au cas où des mesures appropriées visant à corriger ces insuffisances en matière de bonne gouvernance ne seraient pas prises rapidement. L’accord intervenu en avril 2005 entre le Gouvernement et les responsables du mouvement de lutte contre «la vie chère» s’inscrit dans le cadre de la nécessaire instauration d’un cadre de dialogue entre l’exécutif et les autres acteurs du développement dont la société civile afin de créer les conditions propices au maintien de l’aide des partenaires au développement dont le pays a besoin pour mettre en œuvre la SRP et le Programme de réformes 2005-2007. 5.2.2 Un autre risque à l’exécution efficace du DSPAR est relatif aux possibilités du Gouvernement d’accroître sa capacité d’absorption afin de mobiliser effectivement les ressources allouées par le Groupe de la Banque pour soutenir sa stratégie d’intervention au cours de la période 2005-2009. La mise en place des dispositions prises par les autorités dans le cadre de la récente revue du portefeuille du Groupe de la Banque devrait permettre d’atténuer ce risque. En outre, l’intensification prévue des missions de supervision de ses projets en cours et futurs de la Banque et de la coordination avec les autres bailleurs intervenant au Niger, conjugués aux efforts de renforcement des capacités que compte déployer la Banque en étroite liaison avec différents partenaires au développement du pays pourraient réduire sensiblement ce risque.

5.3 Questions relatives au dialogue avec le pays 5.3.1 La stratégie de la Banque pour la période 2005-2009 et les interventions en découlant, ont pour objet de contribuer à la mise en œuvre efficace de la SRP du Gouvernement. En raison de leur impact significatif sur la réduction de la pauvreté, la Banque considère que le dialogue avec les autorités devra être poursuivi dans les domaines suivants : i) la politique financière du Gouvernement et ses capacités de mobilisation des ressources intérieures ; ii) l’équité dans l’utilisation des ressources publiques ; iii) la qualité de la gestion budgétaire et financière ; iv) la lutte contre la

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corruption ; v) le développement du secteur privé et l’assainissement du secteur financier ; et vi) l’amélioration de la performance du portefeuille. 5.3.2 L’amélioration de la gestion des finances publiques : (la politique financière du Gouvernement, le renforcement de la qualité et de l’efficacité de la dépense, et la promotion du secteur privé). Le taux de pression fiscale est le plus faible de l’ensemble des pays membres de l’UEMOA et les déficits budgétaires sont fréquents). Cette situation résulte de l’étroitesse de la base productive et du manque d’efficacité des administrations chargées de percevoir les taxes et les impôts. Le Gouvernement s’est engagé à : i) intensifier la mobilisation des ressources à travers la réforme du système fiscale et à améliorer la performance des régies financières ; et ii) mettre en cohérence les allocations budgétaires avec les priorités de la SRP et à renforcer l’exécution budgétaire ; 5.3.3 La promotion du secteur privé : Le secteur privé nigérien reste peu développé. La Banque entend accorder une grande attention à l’assainissement en cours du secteur financier et à l’amélioration du cadre et de l’environnement des affaires afin de permettre la promotion du secteur privé ; et 5.3.4 La performance du portefeuille du Groupe de la Banque : La Banque entend suivre de près la mise en œuvre de la matrice de mesures d’amélioration de ses projets en cours convenue, en février 2005, dans le cadre de la revue de son portefeuille. VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 6.1 Conclusion 6.1.1 Le Niger a réussi, avec le concours de ses partenaires extérieurs dont le Groupe de la Banque, à mettre entièrement en œuvre pour la première fois, son programme de réformes 2000-2003 découlant de sa SRP et soutenu par la Communauté financière internationale. L’amélioration relative des procédures de gestion budgétaire, la réduction des arriérés intérieurs et la relance de la privatisation des entreprises publiques, ont contribué à rétablir les équilibres internes et externes. En outre, le renforcement des secteurs sociaux à travers l’accroissement à partir de la mise en œuvre du programme spécial d’utilisation des ressources PPTE et de l’augmentation relative des allocations budgétaires des secteurs de l’éducation et de la santé, ont contribué à améliorer plusieurs indicateurs sociaux. Les progrès réalisés dans les domaines macroéconomiques et sociaux ont permis au Niger d’atteindre, en avril 2004, le point d’achèvement à l’IPPTE. Toutefois, ils demeurent insuffisants pour réduire sensiblement la pauvreté et permettre au Niger d’atteindre en 2015 ses objectifs de développement du millénaire. 6.1.2 Le Niger a entamé l’actualisation de sa stratégie de réduction de la pauvreté approuvée en 2002 pour mieux tenir compte des réalités nigériennes, notamment la pression démographique et les préoccupations de genre afin de relever les défis majeurs de son développement : la sécurité alimentaire, la préservation de l’environnement et l’amélioration de la gouvernance. En coordination avec les autres partenaires du développement, le Groupe de la Banque compte apporter son soutien à la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté. Sa stratégie d’intervention 2005-2009 basée sur les résultats et cohérente avec les priorités définies dans la SRP, s’articulera autour des 2 piliers portant respectivement sur i) le soutien au développement du monde rural à partir de la mobilisation des eaux ; et ii) le renforcement des infrastructures. Cette stratégie sera renforcée par des appuis aux réformes afin de contribuer, en liaison avec les Institutions de Bretton Woods et l’Union européenne, au succès de la mise en œuvre en cours des Programmes de réformes du Gouvernement découlant de la SRP.

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6.2 Recommandations Les Conseils d’administration sont invités à approuver le programme d’activités et les priorités d’intervention proposés pour le Niger au cours de la période 2005-2009 sur la base d’une allocation maximale de ressources pour le FAD X de 69,8 millions UC. Cette allocation a été déterminée sur la base de la performance actuelle du pays et inclut les ressources pour l’appui aux réformes. Les montants des ressources pour les appuis aux réformes dépendront des besoins de financement du pays, appréciés en relation avec les autres partenaires au développement, et des performances qui seront retenues sur la base des indicateurs de suivi du DSPAR. L’allocation pour les deux premières années du FAD XI couvertes par le DSPAR 2005-2009 sera déterminée également sur la base de la performance globale du Niger.

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Annexe 1

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Annexe 2

NIGER PORTEFEUILLE DE PROJETS (Mai 2005)

C INTITULE DU PROJET DATE APP DATE SIGN DERN. DATE VIGUEURE DATE FIN MONT.APP ANNULAT. MONT N. DEC MONT. DECAIS ENGA.NET TAUX DEC

AGRICULTURE

1 AMENA. HYDRO-AGRICOLE DE KOURANI-BARIA 06/15/1984 07/11/1984 12/31/1999 07/03/1985 04/17/1997 10,803,940.00 0.04 0.00 10,803,939.96 10,803,939.96 100.00

2 DEVELOPPEMENT PECHE CONTINENTALE 03/23/1989 06/21/1989 12/30/1997 04/16/1997 04/16/1997 9,118,415.00 0.01 0.00 9,118,414.99 9,118,414.99 100.00

3 OPERATION 204 PUITS 08/16/1977 09/01/1977 12/31/1999 01/02/1980 04/16/1997 2,519,077.00 -0.02 0.00 2,519,077.02 2,519,077.02 100.00

4 ETUDE MICRO-REALISATIONS 04/23/1987 06/11/1987 12/31/1994 04/28/1989 06/29/1994 479,868.00 -1,070.43 0.00 480,938.43 480,938.43 100.00

5 PROJET MICROREALISATION 12/14/1993 12/16/1993 06/30/2005 10/04/1995 06/30/2005 10,850,000.00 0.00 1,598,834.00 9,251,165.68 10,850,000.00 85.26

6 APPUI INSTITUTIONNEL DEVEL-MANAG. IRRIG. 10/29/1990 01/10/1991 12/31/1997 10/09/1991 01/06/1998 2,169,999.00 5,003.89 0.00 2,164,995.11 2,164,995.11 100.00

7 ETUDE DEVELO. AGRO-PASTORAL DIFFA 11/12/1997 12/17/1997 12/31/2002 12/03/1999 10/04/2002 700,000.00 0.00 59,890.87 640,109.13 700,000.00 91.44

8 APPUI AU DEVELOPPEMENT RURAL DE DOSSO 12/14/1993 12/15/1993 12/31/2002 10/07/1997 03/07/2003 10,000,000.00 0.00 962,194.08 9,037,805.92 10,000,000.00 90.38

9 ETUDES MOBILISATION EAUX DE RUISSEL.SUP. 06/26/1987 12/09/1987 12/30/1999 02/19/1990 04/16/1997 1,473,683.00 0.01 0.00 1,473,682.99 1,473,682.99 100.00

10 VALORISATION DES EAUX DE SURFACE 07/15/1998 11/12/1998 12/31/2004 03/12/2001 03/11/2003 7,950,000.00 0.00 2,432,096.60 5,517,903.40 7,950,000.00 69.41

11 ETUDE MOBILISAT EAUX RUISSELLEMENT 09/03/2001 10/10/2001 12/31/2003 02/18/2002 03/10/2003 440,000.00 0.00 693.05 439,303.95 440,000.00 99.84

12 PROJET DEVELOPPEMENT AGRICOLE ZINDER 10/18/2001 11/23/2001 12/31/2007 10/10/2002 12/23/2002 5,800,000.00 0.00 4,466,307.30 1,333,692.70 5,800,000.00 22.99

13 GESTION DES RESSOURCES NATURELLES 09/17/1998 11/12/1998 12/31/2004 03/09/2001 02/10/2003 9,300,000.00 0.00 2,225,650.69 7,074,349.31 9,300,000.00 76.07

14 PADER-DIFFA 10/22/2003 12/04/2003 12/31/2011 02/16/2004 12/31/2011 15,000,000.00 0.00 14,506,622.20 493,377.80 15,000,000.00 3.29

15 ETUDE MOBI. EAU MARADI 11/19/2003 12/04/2003 06/30/2006 02/18/2004 06/30/2006 850,000.00 0.00 770,354.22 79,645.78 850,000.00 9.37 TOTAL AGRICULTURE 87,454,982.00 3,933.50 27,022,643.01 60,428,402.17 87,451,048.50 FINANCE&INDUSTRIE

1 LIGNE DE CREDIT II 12/19/1980 01/21/1981 12/31/1985 06/09/1982 06/04/1986 7,000,000.00 5,133,469.94 0.00 1,866,530.06 1,866,530.06 100.00

2 LIGNE DE CREDIT AGRICOLE 12/29/1981 01/20/1982 06/30/1983 04/06/1983 07/24/1986 7,368,416.00 3,418,010.74 0.00 3,950,405.26 3,950,405.26 100.00

3 LIGNE DE CREDIT I 09/19/1977 10/05/1977 12/31/1980 08/17/1978 01/24/1983 2,000,000.00 3,834.59 0.00 1,996,165.41 1,996,165.41 100.00

4 SAMIRA HILL-LIBIRI GOLD MINING PROJECT 10/09/2002 06/09/2003 07/21/2004 07/07/2004 08/08/2005 9,090,000.00 0.00 0.00 9,090,000.00 9,090,000.00 100.00 TOTAL FINANCE&IND. 25,458,416.00 8,555,315.27 0.00 16,903,100.73 16,903,100.73 TRANSPORT

1 PROJET DE ROUTES SECONDAIRES PHASE II 06/18/1986 01/30/1987 12/31/1999 01/19/1988 04/17/1997 4,605,260.00 0.00 0.00 4,605,260.00 4,605,260.00 100.00

2 "CONSTR. ROUTE ZINDER-AGADEZ,PHASE II" 11/23/1988 06/21/1989 12/31/1998 01/18/1994 07/25/1994 7,460,521.00 4,245,358.15 0.00 3,215,162.85 3,215,162.85 100.00

3 1er PROJET ENTRETIEN ROUTIER 12/19/1989 12/15/1993 12/31/1999 07/08/1997 11/13/2001 9,302,625.00 0.00 161,182.31 9,141,442.69 9,302,625.00 98.27

4 CONSTRUCTION ROUTE ZINDER-DOGO 02/27/1976 03/30/1976 12/31/1978 06/07/1977 08/20/1982 3,039,472.00 354,655.19 0.00 2,684,816.81 2,684,816.81 100.00

5 CONSTRUCTION ROUTES SEC0NDAIRES 08/25/1983 01/31/1984 06/30/1989 07/26/1985 03/24/1986 2,302,630.00 -0.01 0.00 2,302,630.01 2,302,630.01 100.00

6 CONSTRUCTION RUOTE ZINDER-AGADES 01/25/1984 01/31/1984 12/31/1990 07/23/1985 08/27/1987 9,210,520.00 0.00 0.00 9,210,520.00 9,210,520.00 100.00

7 ETUDES ROUTE DORI-TERA-NIAMEY 06/17/1980 08/11/1980 08/01/1986 02/26/1982 07/31/1986 1,105,262.00 23,670.11 0.00 1,081,591.89 1,081,591.89 100.00

8 ETUDE DU PROGRAMME ROUTIER II 05/18/2001 05/30/2001 12/31/2004 05/30/2001 12/31/2004 1,380,000.00 0.00 870,746.78 509,253.22 1,380,000.00 36.90 TOTAL TRANSPORT 38,406,290.00 4,623,683.44 1,031,929.09 32,750,677.47 33,782,606.56

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EAU&ASSAINISSEMENT 1 ASSAINISSEMENT DE NIAMEY 11/26/1982 05/13/1983 12/31/1999 12/28/1984 04/16/1997 9,401,178.00 0.00 0.00 9,401,178.00 9,401,178.00 100.00 2 SONICHAR:ADDUCTION D'EAU 12/28/1977 01/20/1978 06/30/1987 11/22/1978 12/19/1980 5,220,000.00 0.00 0.00 5,220,000.00 5,220,000.00 100.00 3 ETUDE D'UN PROGR.D'HYDRAU.RUR.AU NIGER 03/07/2001 05/30/2001 12/31/2003 09/10/2001 11/19/2002 960,000.00 0.00 730,485.34 229,514.66 960,000.00 23.91

TOTAL EAU&ASSAIN. 15,581,178.00 0.00 730,485.34 14,850,692.66 15,581,178.00 POWER

1 SONICHAR 09/25/1979 01/07/1980 12/31/1983 11/26/1980 08/07/1981 4,350,000.00 277,660.23 0.00 4,072,339.77 4,072,339.77 100.00 2 PRODUCTION - DISTR. ENERGIE ELECTRIQUE 12/28/1977 01/20/1978 12/31/1983 12/29/1978 07/22/1980 5,000,000.00 0.00 0.00 5,000,000.00 5,000,000.00 100.00 3 ETUDE DU BARRAGE KANDADJI 05/06/1998 05/28/1998 12/31/2001 02/10/1999 07/23/2002 1,130,000.00 0.00 114,561.04 1,015,438.96 1,130,000.00 89.86 4 SONICHAR PHASE II 09/30/1982 10/25/1982 12/31/1984 03/31/1983 07/04/1984 8,000,000.00 148,449.74 0.00 7,851,550.26 7,851,550.26 100.00 5 STRATE. NATIO. ENERGIE 07/03/2002 08/27/2002 12/31/2005 08/27/2002 12/31/2005 645,000.00 0.00 431,858.08 213,141.92 645,000.00 33.05 6 EUDE IMPACT. ENV. KANDA 11/19/2003 12/04/2003 12/31/2006 05/04/2004 12/31/2006 1,100,000.00 0.00 776,907.41 323,092.59 1,100,000.00 29.37

TOTAL ENERGIE 20,225,000.00 426,109.97 1,323,326.53 18,475,563.50 19,798,890.03 TELECOMMUNICATION

1 TELECOMMUNICATIONS 12/17/1970 05/06/1971 12/31/1977 12/26/1973 08/06/1975 1,400,000.00 0.00 0.00 1,400,000.00 1,400,000.00 100.00 2 TELECOMMUNICATIONS (SUPPLEMENTARY) 06/19/1972 07/17/1972 05/31/1973 12/23/1972 05/31/1973 400,000.00 0.00 0.00 0.00 400,000.00 0.00

TOTAL TELECOM. 1,800,000.00 0.00 0.00 1,400,000.00 1,800,000.00 SOCIAL

1 CONST.ECOLE DES SCIENCES SANTE(COMPL.) 09/23/1982 10/25/1982 10/26/1982 05/19/1983 03/04/1986 5,618,417.00 -271.95 0.00 5,618,688.95 5,618,688.95 100.00 2 CONSTRUCTION ECOLE SCIENCES DE SANTE 10/15/1975 12/05/1975 12/31/1978 08/12/1977 05/19/1983 3,684,208.00 -0.10 0.00 3,684,208.10 3,684,208.10 100.00 3 ECOLE DES MINES ET DE GEOLOGIE 12/17/1984 02/26/1985 12/31/1999 02/11/1985 04/16/1997 11,301,308.00 -0.01 0.00 11,301,308.01 11,301,308.01 100.00 4 ETUDES PEDA.-TECH.ENSEIG.SCIENSES ETS S. 03/23/1987 05/05/1987 12/31/1998 03/21/1990 02/12/1998 814,210.00 179,967.32 0.00 634,242.68 634,242.68 100.00 5 PROJET EDUCATION 09/10/1998 11/12/1998 12/31/2004 03/12/2001 03/05/2003 10,000,000.00 0.00 1,357,117.33 8,642,881.67 10,000,000.00 86.43 6 PROJ.D'AMELIOR.QUALITE DS SOINS(SANTE II 10/18/2001 11/23/2001 12/31/2007 11/05/2002 12/31/2007 15,950,000.00 0.00 15,418,476.82 531,521.18 15,950,000.00 3.33 7 PROJ.D'AMELIOR.QUALITE DS SOINS(SANTE II 10/18/2001 11/23/2001 12/31/2007 11/02/2002 12/31/2007 400,000.00 0.00 400,000.00 0.00 400,000.00 0.00 8 RENF. SANTE DEPART. MARADI & DIFFA 12/14/1993 12/15/1993 12/31/2002 04/16/1997 01/10/2003 9,230,000.00 0.00 0.00 9,230,000.00 9,230,000.00 100.00 9 REDUCTION DE LA PAUVRETE 10/28/1998 11/12/1998 12/31/2004 11/09/1999 11/09/1999 1,200,000.00 0.00 1,169,934.16 30,065.84 1,200,000.00 2.51

10 REDUCTION DE LA PAUVRETE 10/28/1998 11/12/1998 12/31/2004 03/12/2001 01/28/2003 5,500,000.00 0.00 2,975,011.41 2,524,988.59 5,500,000.00 45.91 11 EDUCATION II 12/04/2003 12/04/2003 12/31/2009 02/10/2004 12/31/2009 10,000,000.00 0.00 9,914,886.82 85,113.18 10,000,000.00 0.85 12 EDUCATION II 12/04/2003 12/04/2003 12/31/2009 02/10/2004 12/31/2009 2,000,000.00 0.00 1,984,192.55 15,807.45 2,000,000.00 0.79 13 PROJET GENRE 06/23/2004 10/26/2004 12/31/2009 - 12/31/2009 3,000,000.00 0.00 3,000,000.00 0.00 3,000,000.00 0.00

TOTAL SOCIAL 78,698,143.00 179,695.26 36,219,619.09 42,298,825.65 78,518,447.74 MULTI-SECTEURS

1 RESTR. PORTEFEUILLE PM PM PM PM PM PM PM PM PM PM PM 2 PROGR. REFORME DES FINANCES PUBLIQUES 11/18/1998 12/17/1998 12/31/2000 02/05/1999 02/05/1999 11,000,000.00 5,068,855.23 0.00 5,931,144.77 5,931,144.77 100.00 3 PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL III 12/17/2001 01/11/2002 12/31/2004 04/29/2002 02/19/2003 10,000,000.00 0.00 0.00 10,000,000.00 10,000,000.00 100.00 4 PROGRAMME D'AJUSTEME 12/11/2003 12/04/2003 01/31/2006 12/29/2003 11/30/2004 13,050,000.00 0.00 0.00 13,050,000.00 13,050,000.00 100.00 5 APPUI DANS CADRE PAS IV 12/11/2003 12/04/2003 01/31/2006 12/29/2003 01/31/2006 1,200,000.00 0.00 1,088,575.29 111,424.71 ,200,000.00 9.29

TOTAL MULTISECT. 35,250,000.00 5,068,855.23 1,088,575.29 29,092,569.48 28,981,144.77 TOTAL GENERAL 302,874,009.00 18,857,592.67 67,416,578.35 216,199,831.66 282,816,416.33

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Annexe 3

Année Niger AfriquePays en

dévelop-pement

Paysdévelop-

pésIndicateurs de BaseSuperficie ('000 Km²) 1 267 30 061 80 976 54 658Population totale (m illions) 2003 12.0 849.5 5 024.6 1 200.3Population urbaine (% of Total) 2003 16.3 39.2 43.1 78.0Densité de la population (au Km²) 2003 8.7 28.3 60.6 22.9Revenu national brut (RNB) par Habitant ($ EU) 2003 200 704 1 154 26 214Participation de la Population Active - Total (% ) 2003 45.8 43.3 45.6 54.6Participation de la Population Active - Femmes (% ) 2003 43.3 41.0 39.7 44.9Valeur de l'Indice sexospécifique de dévelop. humain 2002 0.278 0.476 0.655 0.905indice de développement humain (rang sur 175) 2003 174 n.a. n.a. n.a.Population vivant en dessous de $ 1 par Jour (% ) 1995 60.6 46.7 32.0 20.0

Indicateurs DémographiquesTaux d'accroissement de la population totale (% ) 2003 3.3 2.2 1.7 0.6Taux d'accroissement de la population urbaine (% ) 2003 6.2 3.8 2.9 0.5Population âgée de moins de 15 ans (% ) 2003 48.4 42.0 32.4 18.0Population âée de 65 ans et plus (% ) 2003 2.1 3.3 5.1 14.3Taux de dépendance (% ) 2003 108.6 86.1 61.1 48.3Rapport de Masculin ité (hommes pour 100 femmes) 2003 101.9 99.0 103.3 94.7Population féminine de 15 à 49 ans (% ) 2003 21.2 24.0 26.9 25.4Espérance de vie à la naissance - ensemble (ans) 2003 46.6 50.7 62.0 78.0Espérance de vie à la naissance - femmes (ans) 2003 46.9 51.7 66.3 79.3Taux brut de natalité (pour 1000) 2003 54.7 37.0 24.0 12.0Taux brut de mortalité (pour 1000) 2003 18.7 15.2 8.4 10.3Taux de mortalité infantile (pour 1000) 2003 126.0 80.6 60.9 7.5Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2003 280.0 133.3 79.8 10.2Taux de mortalité maternelle (pour 100000) 2003 700 661 440 13Indice synthétique de fécondité (par femme) 2003 7.2 4.9 2.8 1.7Femmes utilisant des méthodes contraceptives (% ) 1998 8.2 40.0 59.0 74.0

Indicateurs de Santé et de NutritionNombre de médecins (pour 100000 habitants) 1998 3.3 57.6 78.0 287.0Nombre d'infirm ières (pour 100000 habitants) 1997 22.9 105.8 98.0 782.0Naissances assistées par un personnel de santé qualifié (% ) 2000 15.7 44.0 56.0 99.0Accès à l'eau salubre (% de la population) 2002 46.0 64.4 78.0 100.0Accès aux services de santé (% de la population) 1991 30.0 61.7 80.0 100.0Accès aux services sanitaires (% de la population) 2000 20.0 42.6 52.0 100.0Pourcent. d'adultes de 15-49 ans vivant avec le VIH/SIDA 2003 1.36 6.4 1.3 0.3Incidence de la tuberculose (pour 100000) 2000 39.6 109.7 144.0 11.0Enfants vaccinés contre la tuberculose (% ) 2003 64.0 81.0 82.0 93.0Enfants vaccinés contre la rougeole (% ) 2003 64.0 71.7 73.0 90.0Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (% ) 2000 40.1 25.9 31.0 …Apport journalier en calorie par habitant 2002 2 130 2 444 2 675 3 285Dépenses publiques de santé par habitant (en % du PIB) 2001 1.4 3.3 1.8 6.3

Indicateurs d'EducationTaux brut de scolarisation au (% ) Primaire - Total 2003 50.0 88.7 91.0 102.3 Primaire - F illes 2003 40,4 80.3 105.0 102.0 Secondaire - Total 2001 6.0 42.9 88.0 99.5 Secondaire - F illes 2001 5.0 41.3 45.8 100.8Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 2000 33.1 46.3 51.0 82.0Analphabétisme des adultes - Total (% ) 2003 87.5 36.9 26.6 1.2Analphabétisme des adultes - Hommes (% ) 2002 69.6 28.4 19.0 0.8Analphabétisme des adultes - Femmes (% ) 2003 89.4 45.2 34.2 1.6Dépenses d'éducation en % du PIB 1998 2.3 5.7 3.9 5.9

Indicateurs d'EnvironnementTerres arables en % de la superficie totale 2003 3.9 6.2 9.9 11.6Taux annuel de déforestation (% ) 1990-95 … 0.7 0.4 -0.2Taux annuel de reboisement (% ) 1990 10.0 10.9 … …Emissions du CO2 par habitant (tonnes métriques) 1998 0.1 1.2 1.9 12.3

Source : Compilé par la D ivision Statistique à partir des Bases de Données de la BAD; ONUSIDA; Live Database de la Banque Mondiale et la D ivision Population des Nations UniesNotes: n.a. Non Applicable

... Donnée Non D isponible

INDICATEURS SOCIO -ECONOM IQUES COM PARATIFSNiger

Taux de croissance de la population (%)

0.00.51.01.52.02.53.03.54.0

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

N iger Afrique

RNB par habitant ($ E.U. )

0100200300400500600700800

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

N iger Afrique

Espérance de vie à la naissance ( Années )

111213141516171

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

N iger Afrique

Taux de mortalité infantile (pour 1000 )

0

20

40

60

80

100

120

140

160

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

N iger Afrique

Page 67: BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN …

Annexe 4 Niger: Principaux indicateurs macroéconomiques

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Est. Proj. Proj. Proj. Produit intérieur brut et prix PIB à prix constants -1,4 7,1 3,0 5,3 0,9 4,2 4.2 4.3 Déflateur du PIB 4,5 4,0 3,0 -0,4 1,6 2,5 2.0 2.0 Prix à la consommation: Moyenne annuelle

2,9 4,0 2,7 -1,8 0,3 2,4 2.0 2.0

Prix à la consommation: Fin de période

4,7 3,2 0,6 -1,5 3,7 2,0 2.0 2.0

Secteur extérieur Exportations, f.o.b 14,2 -3,1 -2,5 -0,1 10,9 12,1 2,1 6,1 Importations, f.o.b 11,6 1,7 6,4 5,3 7,3 10,3 3,9 3,8 Termes de l'échange (détérioration)

-12,8 9,1 -0,4 -3,7 -0,5 -2,1 0,2 -0,1

Taux de change réel -2,6 2,2 2,1 Finances Publiques Recettes totales 0,5 20,6 21,1 -2,6 9,6 12,9 11,0 10,9 Dépenses totales et prêts nets 1/ -8,0 14,6 13,2 -0,8 7,3 10,5 7,7 5,4 Dépenses budgétaires courantes -6,7 9,5 2,8 -0,8 -1,7 8,6 7,5 3,0 Dépenses en capital -8,3 20,9 31,0 -0,9 19,0 13,3 8,1 8,0 Monnaie et crédit Crédit intérieur 2/ -8,1 2,3 10,9 7,9 6,6 4,7 Crédits au Gouvernement (nets) 2/ -30,1 4,9 3,7 2,6 4,1 0,8 Crédits à l'économie 22,1 -2,5 7,1 5,3 2,4 3,8 Avoirs intérieurs nets 2/ -5,5 -0,5 5,9 4,3 11,9 -4,7 Monnaie et quasi monnaie 8,9 32,8 -0,4 -13,4 24,7 10,6

Finances publiques Recettes budgétaires 8,6 9,3 10,6 9,9 10,5 11,1 12,1 12,6 Dépenses courantes 11,2 11,0 10,7 10,1 9,7 9,9 10,0 9,6 Dépenses en capital 5,7 6,2 7,7 7,3 8,4 10,5 7,7 5,4 Dépenses totales et prêts nets 16,7 17,2 18,4 17,4 18,2 18,8 19,1 18,9 Balance de base (hors dons) / -3,0 -3,4 -1,8 -2,0 -1,1 -0,8 -0,2 0,2 Solde global (base engagts, dons exclus)

-8,1 -7,9 -7,7 -7,5 -7,6 -7,7 -7,4 -6,7

Solde global (base engagts, dons inclus)

-3,5 -3,2 -2,8 -2,7 -4,3 -3,4 -2,6 -1,9

Investissement et épargne Formation brute de capital fixe 11,4 12,1 14,2 14,2 15,9 16,7 17,1 12,1 Epargne intérieure 3,5 4,4 7,6 8,2 9,9 9,5 10,2 11,1 PIB à prix courants du marché (milliards de FCFA)

1280,4 1426,0 1512,8 1586,4 1669,8 1738,6 1848,1 1965,6

Sources: Autorités nigériennes, estimations et projections du FMI et BAD

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Annexe 5 Comptes nationaux 2000-2004

PIB aux prix courants du marché (En milliards de FCFA)

2000 2001 2002 2003 2004 Estim. Prévision Secteur rural 416.3 495.0 567.9 609.9 655.1 Agriculture 259.0 320.4 382.0 412.5 445.5 Elevage 109.4 120.5 129.3 136.4 143.7 Peche, foret 48.0 54.0 56.7 61.0 65.9 Mines 32.1 31.8 32.2 37.0 37.2 Industries, énergie et artisanat 89.9 95.8 100.8 110.0 117.5 Industries manuf.et artisanat 75.4 80.3 85.1 93.0 98.5 Electricité et eau 14.4 15.5 15.7 17.0 19.0 BTP et travaux publics 27.3 31.0 34.0 43.1 47.6 Commerce, transports et services 387.5 403.9 423.5 460.1 499.2 Commerce 180.9 188.0 195.5 210.5 225.0 Transports 73.8 79.0 83.3 93.9 104.2 Services 132.8 137.0 144.7 155.7 170.0 Gouvernement 155.8 163.7 179.1 200.0 226.7 PIB au coût des facteurs 1108.8 1221.1 1337.5 1460.1 153.7 Impôts et Taxes indirects 58.5 64.7 82.9 95.6 109.8 PIB aux prix du marché 1167.3 1285.8 1420.4 1555.6 1693.1 Variation annuelle (en %) 2.9 10.1 10.5 9.5 8.8 Secteur moderne 332.1 352.1 392.4 441.5 498.4 Variation annuelle (en %) 7.5 6.0 11.5 12.5 12.9 Secteur traditionnel 835.3 933.7 1028.0 114.2 1194.7 Variation annuelle (en %) 1.2 11.8 10.1 8.4 7.2 Sources : Autorités nigériennes, estimations FMI et IDA

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Annexe 6

Comptes nationaux 2000-2004 PIB à prix constants de 1987

Milliards de FCFA 2000 2001 2002 2003 2004 Secteur rural 333.6 364.8 403.1 430.7 441.9 Agriculture 218.4 240.7 273.6 297.2 303.1 Elevage 81.12 84.2 88.0 90.6 94.2 Peche, foret 34.1 39.7 41.5 42.9 44.6 Mines 45.6 46.5 46.6 47.7 49.1 Industries, énergie et artisanat 63.0 67.4 68.6 72.0 77.0 Industries manuf.et artisanat 51.3 54.8 56.3 59.1 63.3 Electricité et eau 11.8 12.6 12.3 12.9 13.7 BTP et travaux publics 16.7 18.8 20.3 22.1 24.3 Commerce, transports et services 286.6 300.3 313.3 331.2 353.4 Commerce 145.0 148.3 154.4 162.1 173.4 Transports 45.6 49.6 52.6 55.9 59.4 Services 99.0 102.4 106.3 113.2 120.6 Gouvernement 96.7 96.9 97.5 98.5 100.5 PIB au coût des facteurs 846.3 894.6 946 1002.1 1046.2 Impôts et Taxes indirects 26.5 28.6 32.0 31.6 34.1 PIB aux prix constant, 1987 872.8 923.2 981.5 1033.6 1080.2 Variation annuelle (en %) -1.0 5.8 6.3 5.3 4.5 Secteur moderne 223.4 230.0 236.6 251.5 259.6 Variation annuelle (en %) 1.0 3.0 2.9 4.0 3.2 Secteur traditionnel 649.4 693.2 744.9 782.1 820.7 Variation annuelle (en %) -1.7 6.7 7.5 5.7 4.9 Sources : Autorités nigériennes, estimations FMI et IDA

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Annexe 7

Niger : Tableau des Opérations financières de l’Etat, 2000-2007 (en milliards de FCFA)

2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007

2001Est proj. Proj. Proj.

Recettes budgétaires 110,1 132,8 160,9 156,7 171,7 193 ?8 215,2 238,8 Recettes fiscales 102,8 125,5 144,6 152,1 167,3 184,3 203,9 225,5 Recettes non fiscales 3,8 4,1 3,8 1,2 1,1 4,4 5,6 7,0 Dépenses et prêts nets (base engagements, hors dons) 214,3 245,6 278,1 276,0 296,0 327,0 352,3 371,3 Dépenses courantes 143,8 157,4 161,8 160,5 157,8 171,3 184,1 189,6 Dépenses budgétaires courantes 138,5 147,1 153,7 151,9 150,3 163,3 176,0 181,2 Traitements et salaires 51,8 50,4 55,3 57,1 59,0 63,3 65,0 68,3 Biens et services 41,1 43,2 45,5 39,5 37,3 45,4 52,0 53,0 Paiements d'intérêts 21,6 25,4 22,6 17,4 10,2 10,2 10,9 11,6 Transferts courants 24,0 28,1 30,3 37,9 43,8 45,4 52,0 53,0 Dépenses en capital 73,6 89,0 116,5 115,5 137,4 155,7 168,2 181,7 Financement intérieur de l'invest. 8,1 25,1 27,1 28,5 30,5 37,2 34,7 44,4 Financement extérieur de l'invest. 65,5 63,9 89,4 87,0 106,9 118,5 133,5 137,3 dont ressources PPTE 0,0 7,9 9,8 12,0 24,7 35,8 36,0 36,1 Prêt net -3,1 -0,8 -0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Solde global (base engagement, hors dons) -104,2 -112,8 -119,3 -138,8 -124,3 -133,2 -137,1 -132,6Solde global: déficit ( base caisse) -216,2 -129,8 -150,6 -131,5 -142,8 -151,6 -152,1 -142,6

Financement 216,2 129,8 150,6 131,5 142,8 151,6 152,2 142,6

Extérieur 236,3 120,5 139,9 92,1 72,1 88,3 101,7 103,7 dont Prêts 54,7 53,7 78,0 45,0 40,0 40,5 39,0 35,5 Prêts-projets 28,4 23,3 33,8 45,0 30,0 40,5 39,0 35,5 Aide budgétaire 26,3 30,4 44,2 0,0 0,0 0,0 Allègement PPTE 0,1 8,1 10,3 10,7 13,8 1,5 1,5 1,9 Amortissement de la dette extérieure -35,4 -41,3 -46,2 -37,7 -19,8 -11,6 -13,6 -15,2 Intérieur -20,2 9,3 10,7 3,6 0,2 3,2 2,7 -6,7 Banques -28,6 5,0 5,1 6,2 0,7 -13,5 Hors banques 0,0 -0,7 8,6 -2,6 -0,5 2,0 dont revenu de privatisation (net) 8,5 5,0 -3,0 0,0 0,0 0,0 Besoin de Financement 0,0 0,0 0,0 59,3 78,8 69,6 Financement identifié 59,3 47,1 Prêts d'assistance budgétaire 33,3 … Dons pour assistance budgétaire 25,9 … Besoin de financement résiduel 0,0 0,0 0,0 0,0 10,1 60,1 47,7 45,6

Recettes totales 8,6 9,3 10,6 10,6 11,1 11,2 Dépenses totales 16,7 17,2 18,4 19,2 19,3 20,0 Solde global, base engagts, dons exclus -8,1 -7,9 -7,7 -8,6 -8,2 -8,8Solde global, base caisse, dons exclus -16,9 -9,1 -10,0 -9,8 -9,1 -9,7

Solde primaire -3,0 -3,4 -1,8 -2,0 -1,4 -1,6 PIB (en milliards de FCFA courants) 1280,4 1426,0 1513,0 1586,2 1670 1739 1848 1966

Source: Autorités nigériennes, BCEAO, estimations et projections FMI, IDA et FAD

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Annexe 8

Niger: Situation monétaire intégrée (en milliards de FCFA)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 est. prog. proj. proj.

Avoirs extérieurs nets -1,3 33,1 24,4 0,2 15,3 37,8

BCEAO 2,5 19,7 10,2 -7,8 2,4 19,5

Banques commerciales -3,7 13,4 14,2 8,0 12,9 18,3

Avoirs intérieurs nets 104,4 103,9 112,0 117,9 131,9 125,1

Crédit intérieur 111,6 114,0 128,9 139,7 147,4 154,3

Créances nettes sur l'Etat 43,0 48,0 53,1 56,6 61,5 62,7

BCEAO 41,8 47,6 54,5 56,2 58,3 60,5

Banques commerciales -0,3 -1,3 -3,1 -2,0 -4,4 -5,4

Autres 1,6 1,6 1,7 2,4 7,6 7,6

Crédit à l'économie 68,6 66,0 75,8 83,0 85,9 91,6

Autres postes nets -7,2 -10,1 -16,9 -21,7 -15,5 -29,2

Masse monétaire 103,2 137,0 136,4 118,2 147,3 162,9

Vélocité 12,6 10,4 11,1 13,4 24,7 10,6

Source: Autorités nigériennes, BCEAO, estimations et projections FMI

Page 72: BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN …

Annexe 9 NIGER : Balance de paiements (1998-2007) (en milliards de FCFA)

2000 2001 2002 2003prog.

2004proj.

2005 proj.

2006 2007

Balance commerciale -33,9 -43,4 -63,9 -77,6 -76,4

-80,4

-87,7 -85,4

Exportations, f.o.b 201,2 199,7 194,8 194,7 215,9

242,0

247,2 262,2

dont : uranium 64,0 63,0 62,5 65,3 65,3

65,3

65,3 62,2

Importations, f.o.b 235,1 243,1 258,7 272,3 292,3

322,4

334,9 347,6

Services et revenus (net) -78,9 -77,3 -87,7 -84,4 -87,6

-91,9

-90,3 -91,5

dont intérêts sur la dette publique -19,6 -24,1 -21,2-16,1 -9,2 -8,0 -8,5 -8,9

Transferts courants 33,7 52,7 52,5 66,8 66,1

48,0

50,7 52,0

Transferts officiels, nets 31,0 42,2 43,9 51,8 49,6

30,7

32,3 32,8

dont : assistance budgétaire 22,2 25,7 18,6 25,1 21,2

0,0

Assistance PPTE 0,1 8,1 10,3 11,5 13,4

15,7

16,3 15,8

Solde courant, dons inclus -79,1 -67,9 -99,0-95,2 -98,0 -124,3 -127,3 -124,8

Solde courant, dons exclus -101,3 -93,6 -117,5 -120,3 -119,2 -124,3 -127,3 124,8

Compte de capital et d'opérations financières 52,4 39,3 56,0 52,5 97,9

81,4

97,5 97,1

Capital 46,9 34,2 53,8 42,9 48,8

46,6

63,2 69,3

Capital privé 1,3 1,5 8,0 3,5 3,7

3,9

4,7 3,6

Dons projets 37,1 32,7 45,8 39,4 45,1

42,1

58,5 65,7

Acquisitions et cessions 8,5 0,0 0,0 0,0 0,0

0,0

0,0 0,0

Opérations financières 5,5 5,1 2,29,6 49,1 35,3 34,3 27,8

Investissements directs 6,4 19,4 2,9 9,6 49,1

35,3

34,3 27,8

Investissements de portefeuille 6,5 2,7 1,0 1,0 1,5

2,5

1,0 1,0

Autres investissements 14,1 -3,5 19,921,5 39,6 28,9 25,4 20,3

dont prêts assist. Budgétaires 26,3 30,4 44,2 32,8 30,0

0,0

0,0 0,0

Prêts projets 28,4 23,3 33,8 35,6 37,1

40,5

39,0 35,5

Amortissement 35,4 41,3 46,238,6 17,3 11,6 13,6 15,2

Avoirs extérieurs nets des banques 6,8 -17,1 -0,86,2 -4,9 -5,4 -5,7 -5,9

Assistance PPTE 0,0 7,8 0,0 3,7 1,4

1,5

1,5 1,9

Erreurs et omissions -14,4 -7,0 -21,6 -25,9 0,0

0,0

0,0 0,0

Solde global -26,7 -28,6 -43,0 -42,7 -0,1

-43,0

-29,8 -27,7

Financement 26,7 28,6 43,042,7 0,1 43,0 29,8 27,7

Avoirs extérieurs nets (BCEAO) -20,4 -17,3 9,518,0 -10,2 -17,1 -17,9 -17,9

Rééchelonnements obtenus 157,7 41,6 33,524,7 10,3 0,0 0,00 0,0

Variation d'arriérés -115,6 0,0 0,00,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Financements additionnels obtenus 0,0 0,0 0,059,3 47,1 0,0

Gap résiduel 0,0 0,0 0,00,0 10,2 60,1 47,7 46,6

Compte courant, dons inclus (% PIB) -6,2 -4,8 -6,5-6,0 -6,0 -7,2 -6,9 -6,3

Compte courant, dons exclus (% PIB) -7,9 -6,6 -7,8-7,6 -7,3 -7,2 -6,9 -6,3

Source: Autorités nigériennes, BCEAO, estimations et projections FMI, IDA et BAD

Page 73: BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT FONDS AFRICAIN …

Annexe 10 BESOINS DE FINANCEMENTS EXTERIEURES 2005-2007

(en milliards de FCFA) 2005 2006 2007 2005-2007

A. Besoins de financement extérieur 153 158,8 157,9 469,7 Compte courant (dons exclus) 124,3 127,3 124,8 376,4 Amortissement prévu des prêts 11,6 13,6 15,2 40,4 Variation nette des réserves officielles -17,1 -17,9 -17,9 -52,9 Paiement d'arriérés 0,0 0,0 0,0 0,0 B. Total financement identifié 89.21 111,1 112,3 312.61 Dons 0 0 0 0 Prêts 40,5 39,0 35,5 115,0 Investissement direct 35,3 34,3 27,8 97,4 Autres (nets) dont assistance PPTE

-5,4 1,5

-5,7 1,5

-5,9 1,9

-17,0 4,9

C. Déficit de financement (A-B) 63,79 47,7 45,6 157,09 D. Rééchelonnement et annulation de la dette

0 0 0 0

E. Financements additionnels obtenus

63,79 9,6* 0 73,39

F. Déficit de financement résiduel C-(D+E) 0,0 38,1 45,6 83,7 Sources: FMI et FAD * Deuxième tranche du PAS V du FAD