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BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT LE CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES ET LA POLITIQUE DE GESTION DE L’EXPOSITION AUX RISQUES FEVRIER 2009

BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT · pertes potentielles et d’assurer un contrôle efficace des risques assumés par la Banque, et (iii) la mise en œuvre d’une bonne gouvernance

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BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT 

LE CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES ET 

LA POLITIQUE DE GESTION DE L’EXPOSITION AUX RISQUES 

FEVRIER 2009 

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TABLE DES MATIERES

ABRÉVIATIONS.........................................................................................................................................3

I. INTRODUCTION.....................................................................................................................................5

II. LA JUSTIFICATION DE LA RÉVISION DU CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES.......................6

2.1 L’ALLOCATION DES FONDS PROPRES BASÉE SUR LE RISQUE ET LA LIMITE D’UTILISATION DU CAPITAL ............................7

2.2 LES LIMITES PRUDENTIELLES D’EXPOSITION AU RISQUE........................................................................................9

2.3 LES AUTRES POLITIQUES ASSOCIÉES AU CADRE.................................................................................................10

2.4 LE PROCESSUS DE RÉVISION .........................................................................................................................12

2.5 L’APPROCHE PAR ÉTAPES, DYNAMIQUE ET REVUE CONTINUE .............................................................................12

III. LA RÉVISION PROPOSÉE DU CADRE ...................................................................................................13

3.1 LES PRINCIPAUX PILIERS DU CADRE DE POLITIQUE RÉVISÉ...................................................................................13

3.2 LA MÉTHODOLOGIE POUR UN CADRE INTÉGRÉ D'ADÉQUATION DES FONDS PROPRES ..............................................13

3.3 LES LIMITES PRUDENTIELLES D’EXPOSITION AU RISQUE......................................................................................20

3.4 LES AUTRES IMPLICATIONS RELATIVES À LA POLITIQUE FINANCIÈRE......................................................................22

IV LES IMPLICATIONS DES AMELIORATIONS PROPOSEES ........................................................................24

4.1 LES IMPLICATIONS LIÉES AU TAUX D’UTILISATION DES FONDS PROPRES ................................................................24

4.2 LES IMPLICATIONS POUR LES LIMITES PRUDENTIELLES .......................................................................................25

4.3 LES IMPLICATIONS SUR LA CAPACITÉ FINANCIÈRE À LONG TERME DE LA BANQUE ...................................................27

V L’IMPACT DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE PROPOSE .......................................................................28

5.1 LA RÉVISION DES DIRECTIVES DE LA GESTION DE RISQUE SOUVERAIN ET NON‐SOUVERAIN .......................................28

5.2 LA MISE EN ŒUVRE D’UN CADRE DE GESTION DES GARANTIES ET DES NANTISSEMENTS...........................................28

5.3 LE CONTRÔLE ACCRU DE L’EXPOSITION AUX RISQUES ........................................................................................28

5.5 SUIVI ET GOUVERNANCE DU RISQUE ..............................................................................................................29

5.6 RESSOURCES REQUISES POUR UNE MISE EN ŒUVRE..........................................................................................29

VI CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS ..............................................................................................30

ANNEXES

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ABRÉVIATIONS

1. BAfD  Banque Africaine de Développement 

2. BAsD  Banque Asiatique de Développement 

3. IRB  Approche basée sur la notation interne 

4. ALCO  Comité de Gestion Actif‐Passif 

5. BERD  Banque Européenne pour la Reconstruction et de Développement 

6. BIaD  Banque Inter Américaine de Développement 

7. BIRD  Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement 

8. SFI  Société Financière Internationale  

9. BMD  Banque Multilatérale de Développement 

10. SMT  Stratégie à Moyen Terme 

11. PMR  Pays Membres Régionaux 

12. OPSM  Département des Opérations du Secteur Privé et de la Microfinance 

13. ORVP  Vice‐présidence Pays et Programmes Régionaux et Politiques 

14. PD  Probabilité de Défaut 

15. LGD  Perte en cas de défaut 

16. MSP  Portefeuille maximum viable 

17. TUCR  Taux d’utilisation des fonds propres  

18. IFI  Institution Financière Internationale 

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RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Au cours de la dernière décennie, la Banque Africaine de Développement («la Banque») a pu renforcer sa position financière à travers une combinaison de politiques prudentes de prêts et de gestion des risques, de contrôles rigoureux des dépenses et un accroissement de ses réserves. La consolidation de la situation financière  de  la  Banque  s’est  accompagnée  d’une  réduction  constante  de  l’exposition  aux  activités  de financement du développement  (prêts et prises de participations), essentiellement  suite à d'importants remboursements anticipés. La conjugaison de ces facteurs s’est traduite par une baisse constante du taux d’Utilisation  du  Capital  de  Couverture  des  Risques  (TUCR)1.  Le  niveau  relativement  faible  du  TUCR  a suscité un débat entre certains actionnaires de la Banque quant à l’utilisation optimale des fonds propres afin  de  réaliser  son mandat  de  développement.  Cette  situation  a  amené  la  Direction  à  demander  la révision du cadre d'adéquation des fonds propres de la Banque. La présente proposition a été élaborée en réponse à cette demande. 

L’objectif de ce document est donc d’obtenir l’approbation du Conseil en ce qui concerne les propositions d’améliorations du cadre de  l’adéquation du capital de  la Banque et des politiques financières afférentes qui ont été discutées lors de la réunion du 29 janvier 2009 avec les membres AUFI/CODE.  

La proposition de la Direction, résulte d’une série d’études indépendantes, de notes techniques, d’exposés et de documents présentés aux Conseils d’administration entre mars et novembre 2008 sur les possibilités de  révisions  et d’améliorations des méthodologies utilisées par  la Banque pour  l’adéquation des  fonds propres ainsi que  les autres politiques financières. Cette proposition prend en compte  les commentaires  que certains membres ont exprimés au cours de réunions bilatérales et de  la réunion avec  les membres AUFI/CODE. 

En prenant  comme  référence  l’approche de notation  interne  (NI) de Bâle  II  la proposition du  cadre de gestion de  risque est  fondée  sur  trois grands piliers, à  savoir  (i)  le développement d’une méthodologie transparente et flexible pour la détermination de besoins minimums en fonds propres requis pour chaque classe d’actif du portefeuille de  la Banque,  (ii)  la mise en place de  limites prudentielles d’exposition aux pays, pour  les opérations du secteur privé et  les prises de participations afin de réduire au minimum  les pertes potentielles et d’assurer un contrôle efficace des risques assumés par la Banque, et (iii) la mise en œuvre d’une bonne gouvernance du risque afin d’accroître la transparence dans le processus d’évaluation interne et d’ être en conformité avec les meilleures pratiques bancaires. 

De façon générale, il est proposé que: (i) la Banque adopte l’approche basée sur le risque en utilisant Bâle II comme  référence   qui différencie  les charges de  risques des opérations souveraines et de celles non‐souveraines pour mieux  refléter  le profil de  risque de  la Banque et  couvrir  tous  les  risques auxquels  la Banque est exposée;  (ii)  les  limites prudentielles stratégiques pour  les opérations non souveraines et  les prises de participation soient respectivement ajustées à 40% et 15% des fonds propres de la Banque afin de  refléter  la  Stratégie  à  Moyen  Terme  (SMT)  et  la  limite  globale  de  concentration  d’un  pays  soit directement  liée  au  capital  risque de  la Banque;  et  (iii)  la Banque maintienne une  seule  limite pour  la gestion de son niveau d’endettement qui plafonne l’encours total de la dette à 100% du capital utilisable.  

                                                            1 Le  taux  d'utilisation  du  capital  de  couverture  des  risques  (TUCR)  est  la mesure  de  l’adéquation  des  fonds  propres.  Il  est déterminé comme étant  le ratio entre  les fonds propres utilisés pour couvrir  les actifs risqués et  les fonds propres disponibles (réserves + capital libéré). De 75% en 2000, le TUCR est tombé à 45% en décembre 2007. 

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La Direction recommande également que l’adéquation des fonds propres et des politiques afférentes soit révisée périodiquement en conformité avec les meilleures pratiques et les procédures des autres BMD. 

Il  est  important  de  souligner  que  toutes  les  parties  impliquées  dans  la  révision  des  propositions  de  la Direction (institutions spécialisées en gestion de risque, agences de notation, chargés de comparaison avec les  institutions sœurs) considèrent  l'approche proposée comme étant prudente étant donné  la migration dans le moyen terme vers un portefeuille plus risqué.  

Une analyse de  l’impact de ce cadre d’adéquation amélioré  indique que  la Banque dispose actuellement d’une capacité financière adéquate qui permet un ajustement à la hausse des limites prudentielles afin de jouer un  rôle  catalyseur dans  le développement du  secteur privé et, par  conséquent, d’être pertinente pour  tous  les pays membres  régionaux par  le biais de  l’augmentation des  activités de  financement  du développement. Cependant, une forte dégradation de la qualité du portefeuille de crédit dans le cas d’une croissance des prêts plus agressive que  le scénario de  la Stratégie à Moyen Terme pourrait exercer une pression  sur  la  capacité  de  la  Banque  à  supporter  le  risque.  Le  niveau  de  tolérance  institutionnel  par rapport au  risque,  reflété dans  la proposition de  renforcement de  l’adéquation des  fonds propres de  la Banque et des politiques afférentes, a pour but de s’assurer que  la Banque maintient un profil de risque prudent, compatible avec sa note de crédit la plus haute, ainsi qu’une gestion adéquate du risque. 

 

I. INTRODUCTION De  fin mars  à  début mai  2008,  le  Conseil  d’administration  a  examiné  à  travers  une  série  de  réunions informelles deux évaluations indépendantes du cadre d’adéquation des fonds propres de la Banque, ainsi que  la réponse de  la Direction à ces évaluations. Un  large consensus s’est dégagé sur  la nécessité d'une révision de la politique d’adéquation des fonds propres de la Banque basée sur une méthodologie à deux étapes, tel qu’indiqué dans le document résumant la réponse de la Direction2. 

La  présente  proposition  est  le  résultat  des  engagements  pris  par  la Direction.  Elle  constitue  une  suite logique  de  la  note  technique3  présentée  au  Conseil  en  septembre  2008,  et  aux  questions  et  réponses relatives  à  cette  note  technique  et  portant  sur  la  révision  et  l’amélioration  de  la  méthodologie  de l'adéquation des fonds propres, ainsi que des autres politiques financières de la Banque. 

Le Conseil  lors de  sa  réunion de  septembre 2008 a  invité  la Direction à  travailler avec  les membres de AUFI/CODE afin d’élaborer un cadre d’adéquation du Capital renforcé qui devra faire l’objet de discussion avec  le Conseil   ultérieurement. A  cause de  la  complexité de  l’adéquation du  capital et de  la nécessité d’avoir un avis externe,  les sociétés de conseil spécialisées en gestion de  risque ont été sollicitées pour réviser  et  revoir  la  proposition  de  la  Direction.  Cette  proposition  révisée  a  été  ensuite  présentée  à AUFI/CODE et examinée le 29 Janvier 2009.   

Ce  document  est  le  résultat  de  plusieurs  propositions  d’amélioration  et  prend  en  compte  les commentaires  des membres AUFI/CODE.  

 

                                                            2 Réponses de la Direction aux études indépendantes sur le niveau de capitalisation de la Banque ADB/BD/IF/2008/86 3 Note technique sur le cadre d'adéquation des fonds propres ‐ ADB/BD/IF/2008/196 

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La proposition est basée sur l’approche de Notations Internes de Bâle II comme référence en accord avec les meilleures pratiques du marché et favorise la transparence et la simplicité. Elle préconise une approche flexible, progressive et échelonnée afin d'éviter  l’établissement de  règles  contraignantes qui pourraient être difficiles à inverser à l'avenir. 

La proposition de politique globale d'adéquation des fonds propres et de gestion de  l’exposition consiste en: (i) une méthode fondée sur le risque afin de déterminer les charges de capital requises pour soutenir les opérations de la Banque, (ii) une politique d'adéquation des fonds propres qui plafonne le montant des capitaux à utiliser,  (iii) des politiques associées sur  les  limites prudentielles d’exposition, de  fixation des prix,  et d’endettement,  et  (iv) une bonne  gouvernance  et  un  cadre opérationnel  efficace pour plus de transparence. 

Ce  document  est  organisé  en  six  sections mettant  un  accent  particulier  sur  les  trois  piliers  du  cadre amélioré. Après  la  section  introductive,  la deuxième  section  examine  le  cadre  actuel  d’adéquation des fonds  propres  en mettant  l'accent  sur  ses  limites  et  les  justifications  d’un  changement.  La  troisième section présente les propositions de la Direction. La quatrième section examine les implications en matière de gestion de risques pour les politiques financières. La cinquième section porte sur les principaux facteurs pré‐requis  pour  une  mise  en  œuvre  efficiente.  Enfin,  la  sixième  section  présente  les  conclusions, observations et recommandations. Des annexes sont également fournies à titre de référence. 

 

II. LA JUSTIFICATION DE LA RÉVISION DU CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES

 

Le cadre actuel développé depuis l’an 20004 a servi la Banque de manière adéquate. Bien qu'il ait atteint globalement les résultats escomptés en terme de développement d’un cadre de gestion efficace du risque et de l’exposition, une amélioration est requise du fait des changements de l'environnement opérationnel, des  développements  rapides  des marchés  financiers,  et  de  la  complexité  croissante  des  opérations  de prêts  et  de  trésorerie  de  la  Banque  (introduction  de  nouveaux  produits,  transactions  financières  plus complexes). 

L’amélioration du cadre se fonde sur les facteurs suivants : (i) le cadre actuel est basé sur des paramètres déterminés par un processus de comparaison avec d’autres  institutions qui sont statiques et ne reflètent pas totalement le profil actuel de risque de la Banque ; (ii) Il y a des développements notables au sein des opérations de la Banque avec l’approbation de la Stratégie du Secteur Privé ainsi que la Stratégie à Moyen Terme ; (iii) les actionnaires demandent une meilleure utilisation des fonds propres de la Banque ; et (iv) le besoin de la Banque de servir tous les pays membres régionaux selon son mandat, bien que la politique de crédit  actuelle pour  les prêts  souverains  limite  l'accès  aux  fonds propres ordinaires  à  seulement  treize pays. En outre, dans un environnement de crise  financière où  l’incertitude s’intensifie et où  la volatilité s’accroit,  la politique d’adéquation des  fonds propres a besoin d’être  renforcée avec  le développement d’un cadre plus robuste et résistant. 

                                                            4 Politique relative à l’adéquation des fonds propres  et à la gestion des risques ADB/BD/WP/2000/29 

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2.1 L’allocation des fonds propres basée sur le risque et la limite d’utilisation du capital 

2.1.1 La méthodologie du cadre actuel 

Le but fondamental du cadre d’adéquation des fonds propres de la Banque est d’établir un équilibre entre le risque que  la Banque doit assumer et sa capacité à supporter ce risque. Cette capacité à supporter  le risque  est  déterminée  en  fonction  de  l’adéquation  des  capitaux  propres  (c'est‐à‐dire  le  capital  libéré disponible  plus  les  réserves,  appelé  également  fonds  propres)  pour  absorber  les  risques  du  bilan  et soutenir  les opérations de prêt. Grâce à  l’utilisation des fonds propres disponibles pour  l’absorption des risques, la Banque protège ses actionnaires en minimisant la probabilité de faire appel au capital souscrit.  

Dans  le cadre actuel,  le taux d’utilisation du capital de couverture des risques  (TUCR) est défini comme étant le ratio entre les fonds propres utilisés et les fonds propres disponibles. La politique actuelle  d’adéquation  des  fonds  propres  limite  ce  taux  d’utilisation  du  capital‐risque  (TUCR)  à 100% de  la  capacité  à  supporter  le  risque,  avec une  alerte déclenchée  lorsque  ce  taux  atteint 80%.  

Afin  de  déterminer  les  risques  encourus,  la  Banque  répartit  l’ensemble  de  ses  actifs  (prêts,  prises  de participations, garanties et opérations de  trésorerie) en  classes de  risque et attribue des «exigences en fonds propres » ou « charges de capital risque » à chaque actif basé sur la qualité du crédit de l’actif (c'est‐à‐dire sa notation). Le montant total des fonds propres requis pour soutenir l’ensemble du portefeuille est déterminé en effectuant la somme des exigences en fonds propres de chaque actif du portefeuille.  

Comme l’indique la figure 1 ci‐contre, le système de notation interne de la Banque répartit l’ensemble des actifs de la Banque en cinq classes de risque (risque très faible, risque faible, risque modéré, risque élevé, et risque très élevé) qui correspondent approximativement à  l’échelle de notation  internationale (AAA à BBB‐, BB+ à BB‐, B+ à B‐, CCC+ à CCC‐, en dessous de CC+) respectivement. Les exigences en fonds propres (Kc) varient de 25%5 pour la classe des actifs à très faible risque à 75% pour les actifs à risque très élevé. Les exigences en fonds propres pour les prises de participation sont de 100% et de 1.6% pour les actifs de Trésorerie. 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                            5 Une charge de risque de 25% pour  les actifs peu  risqués veut dire que  la Banque met de côté 25 centimes pour chaque UC engagé.

Fonds

propres utilisés

Encours de prêts

Risque élevé

Risque très élevé

Risque faible

Risque très faible

Ensemble des fonds propres

utilisables

Fonds propres inutilisés

Besoins de fonds

propres

Figure 1 : Fonds propres

Risque modéré

25%

28%

35%

50%

75%

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2.1.2 Limites du cadre actuel et justification pour un changement 

Les  exigences  en  fonds  propres  indiquées  ci‐dessus  sont  des  comparaisons  qui  ont  été  développées principalement  par  une  analyse  comparative  avec  d'autres  institutions  financières  internationales  à  un moment  où  la  Banque  disposait  de  données  historiques  limitées  sur  les  probabilités  de  défaut  de  ses emprunteurs souverains et non‐souverains. En l'absence de probabilités de défaut, les exigences en fonds propres  ont  été  calculées  de  manière  conservatrice  afin  de  prendre  en  compte  l'environnement opérationnel plus risqué dans lequel la Banque évolue. 

En plus de cette faiblesse structurelle,  il existe plusieurs contraintes opérationnelles  inhérentes au cadre actuel qui sont brièvement récapitulées ci‐dessous: 

Couverture limitée des risques : La couverture du cadre actuel concerne principalement le risque de crédit lié  aux  opérations  de  prêt  et  de  trésorerie,  tandis  que  le  risque  de marché  est  ignoré  (risque  lié  à  la structure du bilan, aux prises de participations et aux produits de gestion de  risque) Cependant, même pour le risque de crédit, l’approche est globale et exclut les engagements non décaissés (c.‐à‐d. montants des prêts approuvés et non déboursés). Le risque opérationnel n'est également pas couvert. 

Paramètres statiques de risque ‐  les exigences en fonds propres  indiquées ci‐dessus sont des références statiques qui ne  tiennent pas compte de  la durée de  l’exposition, de  la  liquidité et du  resserrement du crédit sur  le marché.  Ils tendent à avoir comme conséquence  la mauvaise évaluation du risque de crédit avec le temps. 

Manque de distinction du  risque  ‐  les exigences  en  fonds propres ne  font pas de distinction  entre  les opérations  souveraines  et  non‐souveraines,  ainsi  qu‘entre  des  prises  de  participations  cotées  et  non cotées.  Elles  impliquent  que  la  Banque  encourt  le  même  risque  pour  les  États  souverains  et  les emprunteurs  privés.  De même,  les  exigences  en  fonds  propres  sont  indépendantes  de  la maturité  de l'exposition du crédit, alors qu'en réalité plus longue est l’exposition plus le risque de défaut est élevé. En outre, elles ne fournissent pas de flexibilité à  la Direction pour soutenir  le développement des nouveaux produits basés sur leur profil inhérent de risque. 

Pas  de  périmètre  pour  des  améliorations  de  crédit  –  Aucune  valeur  n’est  donnée  aux  facteurs  de réduction du risque de crédit qui encouragent les arbitrages pour l’utilisation des fonds propres à travers les transactions structurées, ce qui constitue une autre contrainte. Pour les opérations du secteur privé, le cadre actuel ne prend pas en  considération  le  caractère privilégié des prêts, ni  la  valeur des garanties. Dans  le même  ordre  d’idée,  le  cadre  actuel  ne  tient  pas  compte  du  statut  de  créancier  privilégié  des opérations  souveraines.  D'ailleurs,  étant  donné  que  les  opérations  de  prêt  de  la  Banque  favorisent l'émergence des nouveaux  instruments (syndications, prêts en devise  locale, etc.)  les exigences en fonds propres risquent de biaiser le véritable profil de risque du portefeuille. 

Biais  conservateur  ‐ Certains actionnaires ont exprimé des préoccupations  concernant  le  caractère  trop conservateur des  exigences  en  fonds  propres,  en  particulier pour  les  classes de  risque  les plus  faibles, notée 1 (investissement souverain peu risqué) pour lesquelles historiquement l’emprunteur n’a jamais été en défaut de paiement envers les créanciers multilatéraux. Le point de vue selon lequel: « Il n'y a jamais eu de  défaut  et  pratiquement  aucune  annulation  de  dette  pour  les  emprunteurs  souverains  notés  peu risqués, au dessus de BBB+ durant une période de 5 à 7 ans pendant laquelle ces emprunteurs sont notés à ce grade» a été confirmée par les institutions chargées des revues indépendantes du cadre d'adéquation des fonds propres de la Banque. 

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A  la  lumière  des  contraintes  ci‐dessus  et  compte  tenu  de  l'avis  général  de  l’existence  d’un  degré  de conservatisme dans la méthodologie actuelle de la Banque pour la détermination des exigences en fonds propres  pour  les  opérations  souveraines,  une  revue  de  la méthodologie  actuelle  a  été  recommandée. Cependant, pour  l’amélioration de  cette méthodologie et des paramètres de  risque,  les efforts ont été concentrés dans les secteurs où la valeur ajoutée de la révision du cadre sera la plus élevée et la mise en œuvre des nouvelles mesures sera la plus efficace.  

2.2 Les limites prudentielles d’exposition au risque  

La stratégie de gestion des expositions de la Banque vise à assurer une diversification adéquate du risque en  définissant  un  cadre  simple  pour  les  plafonds  d'exposition.  Ces  limites  d'exposition  sont  liées  à  la capacité de  la Banque à supporter  le risque et  le rythme auquel  les  limites sont consommées dépend du niveau de  risque des  actifs de  la Banque. Ces  limites  sont divisées  en deux  grandes  catégories  :  (i)  les limites stratégiques et (ii) les limites opérationnelles ou auxiliaires. 

Les limites stratégiques d’exposition de la Banque sont décrites ci‐dessous: 

− La  limite  pour  les  prises  de  participations  –Le montant  total  des  prises  de  participation  de  la Banque ne peut dépasser 10% du montant du montant total du capital libéré, des réserves et des ressources supplémentaires au titre du capital ordinaire. L’Accord portant création de  la Banque (Article 15.4 (a)6) fixe cette limite. 

− La limite pour les opérations du secteur non souverain – Le montant total des fonds propres requis pour  soutenir  le portefeuille non  souverain de  la Banque ne doit pas excéder 20% du montant total des fonds propres de la Banque. 

− La  limite  globale  d’engagement  par  pays–  Le  montant  total  d’exposition  pour  les  secteurs souverain et non souverain d’un pays donné ne doit pas excéder 15% du portefeuille maximum soutenable. Ce portefeuille maximum est le niveau de prêts que peut encourir la Banque lorsqu’on considère : (i) le portefeuille actuel d’engagements supporté par les fonds propres utilisés et (ii) les nouveaux engagements potentiels qui pourraient êtres générés par les fonds propres non‐utilisés.  

Les limites opérationnelles sont définies en terme de: 

− Limite  d’exposition  par  pays  du  secteur  non  souverain–  Le  montant  total  de  fonds  propres nécessaires pour  supporter  l’ensemble des opérations non  souveraines dans un pays donné ne doit pas excéder 20% du plafond d’engagement du secteur non souverain.   

− Limite  sectorielle  d’exposition  du  secteur  non  souverain–  Le  montant  total  de  fonds  propres nécessaires pour supporter l’ensemble des opérations non souveraines dans un secteur donné ne doit  pas  excéder  35%  pour  le  secteur  financier  et  25%  pour  les  autres  secteurs  du  plafond d’engagement du secteur non souverain.  

− Limite par emprunteur– Le montant total de fonds propres nécessaires pour supporter l’ensemble des opérations non  souveraines d’un emprunteur unique ou d’un groupe d’emprunteurs  liés ne doit pas excéder 4% du plafond d’engagement du secteur non souverain.  

 

                                                            6 Document ADB/BD/WP/99/46/Rev.4/Add.2 relatif à  l’article 15(4) de  l’Accord portent création de  la Banque   (limitations des opérations: Prises de participations). Résolution B/BG/2001/09. 

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La  contrainte  majeure  de  ces  limites  prudentielles  est  qu’elles  ont  été  définies  au  moment  où  le portefeuille  de  la  Banque  avait  un  profil  de  croissance  stable,  dominé  par  les  opérations  du  secteur souverain,  avec  une  exposition  limitée  aux  opérations  du  secteur  privé  et  aux  activités  de  trésorerie complexes. Depuis  lors,  le profil de risque du portefeuille de  la Banque a changé de manière significative en accord avec  l’environnement économique actuel, entièrement différent de celui des années 2000. En outre,  avec  la  crise  financière  actuelle,  un  nombre  croissant  de  pays  à  revenu  intermédiaire  a  réalisé l'importance d'avoir accès à des fonds stables à  long terme afin de pouvoir financer  leur développement économique et social. Les marchés internationaux des capitaux ne sont plus en mesure de fournir de tels fonds à des niveaux  compétitifs. Ceci exerce une  forte pression  sur  les actionnaires de  la Banque pour l’octroi  d’un  volume  plus  important  de  prêts  aux  emprunteurs  solvables.  Apporter  une  réponse  à  cet impératif dans le cadre de cette politique et des limites définies est un véritable défi à relever.   

Plus important encore, les limites actuelles ne sont plus compatibles avec la stratégie à moyen terme de la Banque et des attentes des actionnaires. 

En plus des contraintes spécifiées ci‐dessus,  la revue des  limites de concentration et d'exposition devrait prendre  en  compte  le  besoin  d’un  coussin  de  capital  supplémentaire  pour  supporter  une  croissance soutenue sans compromettre la note AAA de la Banque. 

2.3 Les autres politiques associées au cadre 

En  plus  du  taux  d'utilisation  du  capital  de  couverture  des  risques,  la  Banque  a  recours  à  d'autres indicateurs  pour  surveiller  l’adéquation  des  fonds  propres.  Ces  indicateurs  incluent  les  ratios d’endettement et de financement qui sont également liés à la capacité de la Banque à supporter le risque.  

2.3.1 La politique d’endettement 

La  politique  d’endettement  régit  le  volume  total  d‘emprunts  qui  peuvent  être mobilisés  en  limitant  la dette  de  la  Banque  à  sa  capacité  à  supporter  le  risque  et  le  capital  exigible.  Cela  permet  d’établir  le montant maximum du passif pour un niveau donné de capacité à supporter le risque. La Banque contrôle actuellement son niveau d’endettement par le suivi de trois ratios principaux présentés ci‐dessous. En liant le niveau de la dette au capital, ces ratios fournissent le confort nécessaire aux détenteurs d’obligations et identifient  le  capital exigible en  tant que « dernier  recours » pour  le  remboursement de  la dette dans l'éventualité peu probable d'un défaut. 

Ces ratios ont été le sujet de revue interne par des sous‐comités de l'ALCO, des consultants en gestion de risque et des agences de notation et ont été endossés par l’ALCO avec les conclusions suivantes : 

− Ratio d’endettement 1‐ qui spécifie que la dette totale ne doit pas dépasser 80% du capital total exigible ‐ devrait être abandonné du fait qu'il présente une réduction arbitraire de 20% du capital exigible qui n'est pas justifiée.   

− Ratio d’endettement 2  ‐ qui exige que  la dette privilégié  totale, ne doit pas dépasser 80% du capital exigible des pays emprunteurs non‐membre, devrait également être  abandonné  car  ce ratio n'est plus approprié dans un contexte ou la Banque n’émet plus de dette subordonnée.  

− Ratio d’endettement 3  ‐ qui  stipule que  la dette  totale ne doit pas dépasser 100% du  capital utilisable, devrait être maintenu comme le ratio d'endettement principal de la Banque. 

Cependant, suite aux  revues  indépendantes du niveau de capitalisation de  la Banque, ALCO a demandé qu’une analyse soit faite afin de déterminer si le ratio de la dette totale sur le capital utilisable (Ratio 3) ne devrait pas introduire le concept de la « Dette Nette ». Le concept de la « Dette Nette » prend seulement en considération  la dette contractée pour financer des engagements  liés aux activités de développement 

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(prêts et prises de participations) tandis que la dette contractée pour financer les investissements liquides (notés au‐dessus de AA‐) est exclue du ratio. 

Dette – Investissements Liquides (pour les valeurs notées AA‐ ou plus) Dette Nette  = 

Capital Utilisable (pour les actionnaires notés AA ou plus)  <  100% 

Les consultations préliminaires avec les agences de notation indiquent que la plupart de ces agences n'ont aucune  objection  quant  à  l’introduction  du  ratio  Dette  Nette  sur  Capital  Utilisable  comme  la  limite d’emprunt principale de  la Banque. Cependant,  il existe quelques divergences de point de vue parmi  les institutions sœurs et les services d’expertise en risque sur la dite proposition, articulées autour des forces et  faiblesses  de  ce  ratio.  De  manière  plus  spécifique,  ce  ratio  peut  avoir  comme  conséquence  une augmentation du niveau de  la dette de  la Banque  sans aucune politique de  limitation,  lorsque  la dette additionnelle  contractée  est  investie  dans  des  actifs  liquides. Dans  les  conditions  actuelles  du marché, l'argument sur la liquidité des actifs très bien notés est discutable. 

Réduire  la dette de  la Banque à  la « dette nette » ne résoudra pas  la contrainte d’endettement  liée à  la stratégie à moyen terme. Elle fournira une marge provisoire en retardant quelque peu le problème,  mais limitera cependant la capacité de la Banque de répondre à la crise financière ainsi qu’aux demandes de ses   clients qui en résulte.   

  2.3.2 La politique de financement 

Contrairement  au  taux  d'utilisation  du  capital‐risque  qui  ne  prend  en  compte  que  le  capital  libéré,  la politique  de  financement  lie  les  engagements  de  la  Banque  au  total  du  capital  (y  compris  le  capital exigible) et  les réserves comme stipulé dans  l’Article 15(1) de  l'Accord portant création de  la Banque. En d’autres termes,  le montant des engagements de prêts plus  les prises de participations plus  les garanties ne devrait pas dépasser le capital souscrit et non grevé plus les réserves plus le surplus. 

Cette politique de financement est moins contraignante et le ratio s’élevait à 38.1% à fin Décembre 20087.  Les projections basées sur les scénarios de croissance des prêts de la Stratégie à Moyen Terme indiquent que la limite sera atteinte vers l'année 2015. 

2.3.3 Les provisions et la politique de tarification des prêts  

Comme cela est le cas avec d’autres institutions financières, l’octroi de prêt comporte un certain degré de pertes  qui  sont  inévitables  et  font  partie  de  l’activité:  les  pertes  attendues.  Il  existe  également  une probabilité non négligeable de pertes qui peuvent être plus élevées que  les pertes attendues, et ce, bien que  leur probabilité soit très basse  : pertes  inattendues. C’est donc pour ces pertes  inattendues élevées mais de faible probabilité que les institutions financières maintiennent les exigences en fonds propres. La perte attendue « risque lié à l’activité de prêt » est couverte par les provisions et la tarification des prêts (c’est à dire une marge de prêt minimum est requise pour atteindre un seuil rentable acceptable). 

Avant  la  révision  des  normes  internationales  comptables  (IAS)  en  2005,  la  Banque  appliquait  des provisions  spécifiques  et  générales  sur  ses  prêts.  Les  provisions  étaient  alors  basées  sur  les  pertes attendues et limitées aux montants du principal du prêt. De plus, les revenus n’étaient pas reconnus pour les prêts non performants. Depuis 2005, et en réponse aux révisions de l’IAS 39, la Banque détermine les impayés  sur prêts et  les provisions en utilisant  l'approche des pertes constatées. Le montant d'impayés déterminé sur la base d'une telle approche est donc affecté au compte de résultat. Le montant cumulé des impayés est déduit des prêts au bilan. Sous Bâle  II  les prêts  sont considérés en  impayés après 90  jours d'arriérés. Le principe d’impayé de  la norme  IFRS est appliqué et  le prêt est amorti en conséquence. Le 

                                                            7 Basé sur les Etats Fianciers non-audités.

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nouveau cadre d'adéquation des fonds propres adoptera et appliquera  le principe d'impayé de  la norme IFRS  en  amortissant  les  arriérés  ainsi  que  les  prêts  en  défaut,  conformément  aux  règles  financières  et politiques comptables de la Banque. Sous Bâle II les prêts sont considérés non performants après 90 jours d'arriérés. Le nouveau cadre d'adéquation d’adéquation adoptera et appliquera les principes de la norme IFRS aux impayés  conformément au règlement  financier  et aux politiques comptables de la Banque. 

Concernant la tarification des prêts des opérations du secteur privé, la Banque a approuvé, dans le cadre d'adéquation des  fonds propres de  l’année 2000, une politique  flexible de  fixation des prix basée sur  le document de politique d’une  institution sœur datant de 1998. Etant donné que  le profil de risque de  la Banque,  les  instruments  et  les  marchés  ont  changé  de  manière  significative  depuis  lors,  il  s’avère nécessaire de revoir la politique de tarification des prêts du secteur non‐souverain.  

2.4 Le processus de révision  

La Banque a suivi un processus complet et  rigoureux de cinq étapes pour développer  le nouveau cadre proposé pour l'adéquation des fonds propres. La première étape a impliqué des consultations des banques multilatérales  de  développement  afin  d’effectuer  un  exercice  d’évaluation  et  de  comparaison  des institutions sœurs. La deuxième étape a consisté en un examen indépendant du cadre de l'adéquation des fonds  propres  de  la  Banque  par  deux  institutions  financières  internationales  de  renom.  Ces  deux établissements ont été  invités à procéder à une évaluation  indépendante du niveau approprié du capital de la Banque, en tenant compte des prévisions d’expansion de ses opérations, en particulier les prêts non‐souverains. Ces évaluations indépendantes ont abouti à la proposition d’un cadre révisé d'adéquation des fonds propres. La troisième étape a impliqué des discussions sur les propositions de la Direction avec des agences  de  notation.  À  cet  égard,  la  méthodologie  proposée  et  les  exigences  en  fonds  propres  ont également  fait  l’objet de discussions avec  les agences de notation  internationales pour s'assurer que  les changements ne compromettent pas la solidité financière et l'intégrité de la Banque lesquelles lui valent sa note triple‐A. En outre, ces agences de notation ont également fourni leurs observations sur la révision des limites prudentielles qui  sont  résumées en Annexe 2.  La quatrième étape  a  impliqué des  consultations avec  les  groupes  de  travail  du  Comité  de  Gestion  Actif‐Passif  «  ALCO  »  qui  dispose  d’une  expertise spécialisées au sein des différents complexes de la Banque. La note technique résultante a été discutée par les Conseils en  fin Septembre 2008 et complétée par un document de questions et réponses. Ceci a été suivi d’une revue indépendante et complète des propositions de la Direction par deux services d’expertises en  risque. Une  révision  finale a été effectuée suite aux discussions   de  la proposition avec  les membres AUFI/CODE  afin  de  prendre  compte  des  commentaires  effectués  pendant  la  réunion.    Le  présent document  constitue  l'étape  finale du processus de  revue  en  cinq‐étapes  et  est  soumis  aux  comités du Conseil afin d’obtenir leurs recommandations. 

2.5 L’approche par étapes, dynamique et revue continue  

• De l'évaluation externe à Bâle II et à l'allocation du capital économique Le  cadre  initial  d'adéquation  des  fonds  propres  a  été  basé  sur  une  analyse  comparative  avec  les institutions sœurs. Pour le cadre révisé, on propose une approche progressive et par étape, se concentrant dans un premier temps sur l'approche du capital règlementaire de Bâle II (approche avancée basée sur les notations  internes) conjuguée avec des tests de robustesse. Dans un second temps, cette approche sera complétée par  la méthode du capital économique. À cet égard,  il convient d'indiquer que notre analyse comparative  indique  que  plusieurs  approches  sont  possibles  et  offrent  des  solutions  idoines  mais 

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quelquefois difficiles à mettre en œuvre et très coûteuses. Par conséquent l’approche proposée, simple et basée sur Bâle II semble opportune et prudente à ce stade. 

• Revue périodique pour des améliorations futures 

Le cadre proposé représente les travaux en cours qui devront être passés en revue de façon permanente pendant les années à venir étant donné que la Banque construit sa propre base de données de paramètres de risque liés à cette méthodologie. L'approche proposée sera plus dynamique car les exigences en fonds propres seront passés en revue sur une base annuelle, et ce sur la base des caractéristiques évolutives du portefeuille  de  la  Banque.  Durant  la mise  en œuvre  de  ce  cadre,  un  système  de  reporting  amélioré permettra  au  Conseil  et  à  la Direction  de  déterminer  l'impact  des  changements.  L’objectif  général  est également d’améliorer la gestion du risque tout en rendant le processus de révision du cadre plus flexible. 

 

III. LA RÉVISION PROPOSÉE DU CADRE  

Les parties prenantes de la Banque ont exprimé des attentes à propos de la proposition de la Direction concernant l'adéquation des fonds propres qui devrait être diligente et prudente. Afin d’atteindre ce but, il est nécessaire de mettre en œuvre une approche souple, progressive et par étapes comme indiqué ci‐dessus. 

3.1 Les principaux piliers du cadre de politique révisé 

Les  trois  piliers  essentiels  qui  assureront  un  cadre  efficace  d'adéquation  des  fonds  propres  sont  les suivants: 

1. Une méthodologie complète pour  le cadre  intégré d'adéquation des fonds propres couvrant tous les risques institutionnels avec leurs exigences en fonds propres. 

2. La mise en place de  limites prudentielles d'exposition par pays, opérations du  secteur privé et pour les prises de participation afin de gérer efficacement les risques encourus par la Banque ; et 

3. La mise  en œuvre  d’un  cadre  sain  de  gestion  des  risques  qui  intègre  l'adéquation  des  fonds propres  et  les  autres  politiques  financières  y  afférentes,  en  conformité  avec  les  meilleures pratiques bancaires de gestion de risques. 

3.2 La méthodologie pour un cadre intégré d'adéquation des fonds propres 

Une  composante  importante pour un  cadre  sain d'adéquation des  fonds propres est  la mise en œuvre d’une méthodologie  transparente  qui mesure  les  risques  de  façon  exacte  et  assigne  des  exigences  en fonds propres qui correspondent aux risques encourus. Cependant, il est important de noter qu'il n'existe aucune méthodologie  standardisée ou universelle  pour déterminer  l'adéquation des  fonds propres des Banques Multilatérales de Développement. Ainsi, la Direction propose une approche en deux étapes pour la revue de cette méthodologie: 

Pilier 1‐ La détermination des exigences en fonds propres  ‐  la méthodologie serait une amélioration du modèle  existant  basé  sur  le  cadre  réglementaire  de  Bâle  II  pour  s'assurer  que  la  détermination  des exigences en fonds propres est transparente, simple, et facile à mettre en œuvre. 

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Pilier 2 – Le système intégré et ajusté au risque pour soutenir tous les éléments du portefeuille et tous les risques encourus par la Banque (risques de crédit, de marché et opérationnel). 

3.2.1 La méthodologie pour la détermination des exigences en fonds propres – facteurs principaux  

Les fonds propres de la Banque sont disponibles pour soutenir la croissance du portefeuille des prêts, les nouvelles initiatives de développement, ainsi que les exonérations pour l’ajustement de la tarification des prêts du secteur public. Dans un tel contexte, la Banque se doit de surveiller rigoureusement les facteurs principaux de  risque affectant  l'utilisation du capital et de  s'assurer que  les exigences en  fonds propres reflètent le profil de risque du portefeuille. À cet égard le nouveau cadre doit être dynamique afin de lier les  exigences  en  fonds propres  au profil de  risque du portefeuille qui  est  en  constante  évolution pour pouvoir redéployer de manière optimale les capitaux propres alloués au risque de la Banque. Le nouveau cadre pour  l'attribution des  capitaux propres alloués au  risque  cherche à  répondre aux préoccupations mentionnées dans la section précédente afin de permettre une utilisation efficiente du capital.  

Au  lieu de déterminer  les exigences en fonds propres de manière statique,  la méthodologie proposée  lie les  besoins  de  fonds  propres  au  profil  de  risque  du  portefeuille  de  la  Banque:  (i)  historique  de  la probabilité de défaut  (PD),  (ii) perte en  cas de défaut  (LGD) et  (iii) maturité effective  (m) pour  chaque élément du portefeuille de la Banque. Ces derniers sont détaillés dans l’annexe 1. 

Probabilité de défaut PD Perte en cas de défaut LGDExposition au moment du défaut EAD

Paramètres 

Charges de capital risque ou Exigences en fonds propres  K Mesures du risque  Taux d’utilisation du Capital de Couverture du Risque   TUCR 

Les exigences en fonds propres sont déterminées en utilisant la probabilité de défaut et les pertes en cas de défaut qui sont directement issues de la méthodologie avancée des Notations Internes de Bale II. Elles sont  appliquées  à  l'exposition  au moment  du  défaut  pour  déterminer  le  risque  total  encouru  et  par conséquent le montant de fonds propres disponibles pour une utilisation future.  

3.2.2 La différenciation du risque 

Un des dispositifs principaux de  la nouvelle approche d'adéquation des  fonds propres est  la capacité de produire des exigences en fonds propres par type de portefeuille, type de produit et type d’investissement en  prenant  en  compte  des  garanties.  L'approche  actuelle  applique  des  exigences  en  fonds  propres identiques aux prêts du secteur privé et public, ainsi qu’aux prises de participation cotées et non cotées. Dans la nouvelle méthodologie la structure des exigences en fonds propres prévoit la flexibilité d'adapter les produits aux différents risques. Ceci permet d’améliorer la gestion des risques et les décisions internes tout  en  respectant  la  contribution marginale  de  nouvelles  transactions  au  risque  du  portefeuille.  Les exigences différenciées par le type de portefeuille sont récapitulées ci‐dessous. 

Les exigences en fonds propres pour le secteur souverain 

Les besoins en fonds propres du secteur public  (ks) pour  les actifs dans chaque catégorie de risque sont déterminés en utilisant  l'information  spécifique  sur  l’historique de  la Banque pour  les  trois paramètres principaux de risque : PD, LGD et  M. Les détails sur la méthodologie employée pour déterminer les PD et les LGD pour le secteur souverain, ainsi les résultats de l’analyse comparative avec d'autres établissements sont  présentés  en  Annexe  I  du  document.  Le  tableau  1  ci‐dessous  récapitule  les  exigences  en  fonds 

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propres  actuelles  et  révisées  du  secteur  souverain,  et  indique  des  charges  en  capital  risque  plus importantes  lorsque  la  qualité  du  crédit  se  détériore.  La  diminution  des  charges  en  capital  risque  du souverain pour les pays notés entre 1 et 4 est en conformité avec les observations des actionnaires et des revues  indépendantes  concernant  le  fait  que  les  emprunteurs  souverains  notés  peu  risqués  n’ont historiquement jamais connu de défaut de paiement envers les créanciers multilatéraux. D'autre part, les pays  notés  entre  5  et  10  enregistrent  des  exigences  en  fonds  propres  plus  élevées  que  dans  le  cadre actuel,  reflétant principalement une  longue durée de période de défaut  (historiquement entre 10 et 20 ans) une fois que ces pays n’honorent plus  leurs engagements envers  la Banque. Les exigences en fonds propres  révisées  sont  considérées  comme prudentes  comparativement à  l’expérience historique et aux pratiques  des  institutions  sœurs.  Etant  donné  le  contexte  économique  actuel,  ces  exigences  de  fonds propres  seront périodiquement  revues avec une attention particulière  sur  l’impact  régional  (et non pas seulement sur l’impact national) qui pourrait déclencher une vague de défauts simultanés. 

Tableau 1: Les exigences en fonds propres pour le secteur public suivant différentes approches 

Classes de Risque BAD   Note Interne BAD  1‐10 

Qualité de Crédit Exigences  en FP actuelles 

(kc) 

Exigences en FP révisées du 

secteur souverain (ks) 

Risque Très Faible     1  Excellent 25%  3% Risque faible    2  Solide 28%  7% Risque Modéré    3  Bon 35%  15%     4  Raisonnable 35%  35% Risque Elevé    5  Acceptable 50%  57%     6  Marginal 50%  89% Risque Très Elevé    7  Attention particulière 75%  98% 

    8  Médiocre 75%  100%     9  Douteux 75%  100%     10 Perte certaine 75%  100% 

 Les exigences en fonds propres pour le secteur non souverain 

Pour  le  portefeuille  du  secteur  privé,  la  détermination  des  paramètres  de  risque  (PD,  LGD)  est moins évidente du  fait du manque d’historique de données dans  la base qui date de moins d'une décennie et comporte  seulement  45  opérations.  Etant  donné  le manque  des  données  observables  pour  la  période 1997‐2007,  un  certain  nombre  de  scénarios  possibles  ont  été  envisagés.  La  Banque  devrait  choisir l'approche qui correspond le mieux au profil de risque du secteur privé. Les approches considérées seront périodiquement revues afin de prendre en considération l’expérience acquise par la Banque avec le temps pour les opérations du secteur privé. 

La Probabilité de Défaut (PD) – Sur la base d’une évaluation approfondie des transactions du secteur privé et suite aux recommandations des consultants externes en gestion de risque et des agences de notation, les options suivantes ont été considérées: (1) Option 1 ‐ Analyse des données historiques de la Banque; (2) Option 2 – Etablissement d’un lien ou facteur de conversion entre les probabilités du secteur souverain et celles du  secteur non‐souverain.  (3) Option  3  – Utilisation des données d’une  institution  sœur dont  le portefeuille a des caractéristiques similaires à celui de la Banque; et (4) Option 4 – Utilisation de données 

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générales  de marché  obtenues  auprès  de  fournisseurs  de  données  externes  (agences  de  notation  ou autres). L'annexe I récapitule les diverses options et leurs implications pour les exigences en fonds propres.  

La Direction recommande l'option 2 comme mesure transitoire jusqu'à ce que la Banque soit en mesure de déterminer de manière précise les probabilités de défaut à partir de l’historique des opérations du secteur privé. Il est important de noter qu’entre le secteur souverain et le secteur non souverain, la différence de note doit dépasser le niveau 1‐2 crans suggéré par la politique (3 crans pour certains emprunteurs comme le stipulent les sociétés de conseil en gestion des risques). 

La  Perte  en  Cas  de  Défaut  (LGD)  Les  estimations  de  LGD  dépendent  de  plusieurs  facteurs  dont  en particulier  le caractère privilégié des prêts et  l’estimation des garanties  liées aux opérations. L'approche Bâle  II  recommande qu’une perte en cas de défaut  (LGD) de 45% soit assignée aux prêts privilégiés des entreprises et des banques non sécurisés par une garantie spécifique. Pour  les prêts subordonnés Bâle  II recommande une LGD de 75%. L'expérience de perte en cas de défaut des  institutions sœurs  impliquées dans les opérations du secteur privé indiquent 40% de LGD pour les prêts privilégiés et 55% pour les prêts subordonnés.  Il  est  également  important  de  noter  que  l'analyse  de  la  base  de  données  de  la  Banque indique que, bien que les LGD ne soient pas nécessairement corrélées aux notations, on observe que pour les  notes  de  crédit  très  faible  (en‐dessous  de  7)  les  pertes  en  cas  de  défaut  avoisinent  100%.  Aussi, l’analyse de l’historique indique des faibles taux de recouvrement des défauts pour la Banque. 

Sur la base de ces observations, étant donné l'environnement plus risqué dans lequel la Banque opère, et afin de rester en conformité avec  les pratiques et normes de Bâle  II,  la matrice ci‐dessous est proposée pour  les opérations de  la Banque. Cette matrice a été discutée et approuvée par  le Comité de Gestion Actif‐Passif. Pour  le portefeuille existant, sur  la base de  l’application de cette matrice,  les LGD obtenues pour  chaque  entité  du  portefeuille  seront  passés  en  revue  au  cas  par  cas  par  le  groupe  de  travail  du Portefeuille Non Souverain de l’ALCO, responsable de la surveillance des notations des entités de secteur privé. Cette revue permettra d’ajuster les LGD chaque année.  

Prêt Privilégié  

Fortement sécurisé 

Modérément sécurisé 

Faiblement sécurisé 

Non sécurisé  Prêt Subordonné 

LGD8  35%  45%  50%  50%  75% 

Sur la base de cette matrice et en appliquant les PD déterminées, les exigences en fonds propres pour le secteur privé  sont  récapitulées dans  le  tableau 2  ci‐dessous.  Les  charges de  risque du portefeuille non souverain doivent être constamment revues. Au fil du temps, lorsque des données supplémentaires et des améliorations de  la méthodologie  indiqueront  la nécessité de changer  les niveaux des charges de risque, l’information  sera  communiquée  au  Conseil  afin  qu’une  décision  soit  prise.

                                                            8 Pour toutes les expositions notées entre 8 et 10%, la LGD est fixée à 100%

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Tableau 2: Les exigences en fonds propres pour le secteur privé suivant différentes approches 

      Actuel  Proposé 

Classes de Risque BAD 

 

Note Interne BAD  1‐10 

Besoins en FP actuels (kc) 

Prêt Sécurisé (kns1)* 

LGD = 43% 

Prêt non sécurisé (Kns2) 

LGD = 50% 

Subordonné 

(kns3) 

LGD = 75% 

Risque Très Faible     1  25% 24% 27%  41%

Risque Faible     2  28% 27% 31%  46%

Risque Modéré    3  35% 38% 44%  65%

    4  35% 44% 50%  75%

Risque Elevé    5  50% 47% 55%  82%

    6  50% 47% 55%  82%

Risque Très Elevé    7  75% 49% 60%  87%

    8  75% 100% 100%  100%

    9  75% 100% 100%  100%

    10  75% 100% 100%  100%

* Moyenne des trois types de garanties (Forte, modérée, faible) 

 Il est important de noter que cette différentiation des exigences en fonds propres du secteur privé, basée sur la qualité des garanties, exige une gestion active de ces garanties qui n'est actuellement pas encore en place. Pour  la méthodologie proposée,  les exigences en  fonds propres dépendent de  la  structure de  la transaction. Ainsi une transaction à haut risque avec une structure de garantie solide peut exiger moins de fonds propres qu’une transaction à faible risque qui n’est pas sécurisée.   L’analyse  comparative  avec  les  Institutions  Financières  Internationales  (IFI)  opérant  dans  un environnement similaire ‐ L’analyse comparative avec les institutions financières sœurs est résumée dans le tableau 3 et indique que les exigences en fonds propres de la Banque sont en accord avec les pratiques du marché. Il est important de noter que les charges proposées n’entravent pas l’évolution des activités du secteur privé et n’empêchent pas  les opérations dans  les pays qui ont une notation  faible.  Le principal problème  des  comparaisons  des  charges  de  capital  du  secteur  privé  de  la  Banque  avec  les  autres institutions financières actives dans le secteur privé, demeure dans le fait que l’appétit pour le risque varie d’une  institution à  l’autre. Ces analyses peuvent servir de base comparative valable mais ne peuvent pas se substituer aux charges de risques du portefeuille non‐souverain de la Banque. De plus il ya le problème des  risques/et  compensation  et  des  profits  générés  qui  varie  selon  le  mandat  et  la  localisation géographique des activités propres à chaque institution.  

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Tableau 3: Les exigences en fonds propres indicatives, utilisant les paramètres de risques des IFI opérant dans un environnement similaire. 

  Actuel  IFI Comparable  (2) Classes de Risque 

BAD   

Note Interne 

BAD  1‐10 Besoins en FP actuels (kc) 

IFI Comparable (1) 

PCD (40%) Senior (40%) 

Subordonné (55%) 

Risque Très     1  25% 19%  27%  37%

Risque Faible    2  28% 23%  30%  41%

Risque Modéré    3  35% 24%  34%  46%    4  35% 29%  36%  49%

Risque Elevé    5  50% 32%  38%  52%    6  50% 35%  40%  55%

Risque Très Elevé    7  75% 36%  41%  56%

    8  75% 100%  100%  100%

    9  75% 100%  100%  100%

    10  75% 100%  100%  100%

* IFI (1)= Institution Financière Internationale 1; IFI (2)= Institution Financière Internationale 2. 

3.2.3 L’approche compréhensive des risques ‐ Profil du risque moyen pondéré.   

La  Banque  comme  toute  autre  institution  financière  est  exposée  à  trois  grands  types  de  risques  pour lesquels  les  besoins  en  fonds  propres  doivent  être  assignés  afin  de  la  protéger  contre  des  pertes financières  :  (i)  risque  de  crédit  ;  (ii)  risque  de marché  ;  et  (iii)  risque  opérationnel.    La méthodologie proposée  regroupe cet univers de  risque et prend en compte  le  type de  risque qui était  ignoré  sous  le cadre actuel, en leur affectant les fonds propres correspondant à leur profil de risque. Cependant, le risque de crédit lié aux engagements pour le  développement (prêts souverains et non‐ souverains) sera couvert avec  plus  d’attention  car  il  représente  la  plus  grande  source  de  risque  pour  la  Banque.  Le  tableau  4 récapitule le champ de couverture du cadre proposé qui sera utilisé pour déterminer le montant total de fonds propres utilisés par la Banque.  

Tableau 4: Risques couverts dans le cadre révisé d'adéquation des fonds propres 

  Type de Risque  Méthodologies pour l’allocation des charges de risques. 

Portefeuille de prêts décaissés 

Basée sur les charges de risques des portefeuilles souverains et 

non‐souverains.                                                                                       

Portefeuille de prêts non‐décaissés 

Même méthode que pour le portefeuille de prêts décaissés avec un facteur de conversion (décote) de 75% appliqué sur le portefeuille non décaissé. 

Les prises de participations 

50%‐75% pour les prises de participation listées 

75%‐100%  pour les prises de participation non‐listées  

Les expositions liées aux 

activités de développement (principalement 

risque de crédit; risque de marché sur les prises de participations)  Autres alternatives aux 

Prêts (ex : Garantie) Basé sur la valeur de la garantie équivalente aux prêts pour laquelle est appliquée une charge de risque. 

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  Type de Risque  Méthodologies pour l’allocation des charges de risques. 

Nouveaux produits (devises locales non couvertes, Gestion de Portefeuille)  

Les besoins en fonds propres seront déterminés au cas par cas si les pertes potentielles estimées sont matérielles. 

Le risque de crédit sur les actifs de trésorerie 

Basée sur la note de la contrepartie:   ‐ 0% pour le Cash, et les souverains notes AA+ et plus ; de 1.6% à 4% pour toutes les autres expositions de trésorerie selon le type d’instrument et leur maturité. 

Le risque de crédit  sur les swaps et autres produits dérivés  

Basé sur le coût de remplacement des dérivés (Valeur du marché), ajusté par les garanties auxquels on applique une charge de capital de 1.6% 

Les opérations de trésorerie (Risques de Crédit & Marché) 

Le risque de marché sur le portefeuille de trésorerie 

Atténué par la politique de gestion l’Actif‐Passif de la Banque et le principe concordance pour les taux d'intérêt et les devises. 

Les exigences en fonds propres supplémentaires seront appliquées au risque résiduel si celui‐ci est estimé important. La VAR sera utilisée pour les tests de robustesse du portefeuille d’investissement.  

Toute activité de la banque (Risque Opérationnel) 

Le risque opérationnel  15% de la moyenne de revenu opérationnels pour les 3 années précédentes. Pas de provisionnement pour les risques légaux ou de réputation. 

 Concernant la gestion du profil de risque global du portefeuille de la Banque, la Direction s’assurera que la note moyenne pondérée de ce profil se situe entre 3 et 4, tout en prenant compte des risques à couvrir listés ci‐dessus.   

3.2.4   La limite d’utilisation des fonds propres (TUCR) 

Le  degré  de  risque  que  la  Banque  est  prête  à  assumer  dans  la  réalisation  de  son  mandat  de développement et sa capacité globale de tolérance de risque, sont  limités par sa capacité à supporter  le risque.  Prenant  en  compte  les  compromis  auxquels  elle  est  confrontée  dans  son  activité  normale,  la Banque  cherche à éliminer  tout  risque  important dont  les  conséquences  financières  sont  inacceptables (exemple :  appel  aux  actionnaires  pour  du  capital)  ou  dont  les  conséquences  non‐financières  sont inacceptables (exemple : graves dommages à  la réputation de  la Banque). Le taux d’utilisation du capital offre une vision à long terme sur les paramètres de ces compromis. 

Dans  le  nouveau  cadre,  le  TUCR  sera maintenu  comme mesure  principale  de  l’adéquation  des  fonds propres  car  c’est  un  outil  qui  permet  d’avoir  de  bonnes  perspectives  sur  les  risques  encourus  par  la Banque. Combiné avec les autres politiques financières, le TUCR permet de protéger la Banque de pertes éventuelles liées aux activités de prêt et de trésorerie. 

Le  seuil  de  80%  du  TUCR  pour  une  augmentation  du  capital  de  la  Banque  sera  également maintenu. Toutefois,  ce  ratio  sera  contrôlé avec un niveau minimum du  ratio entre  les  fonds propres et  les actifs 

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risqués qui sera déterminé suite à des tests de robustesse sur  le volume de portefeuille qui peut être en défaut, ainsi que sur les pertes qui peuvent être encourues sur les marchés.  

3.3 Les limites prudentielles d’exposition au risque 

Ayant  prudemment  construit  ses  réserves  et  minimisé  les  risques  de  crédit  et  de  marché  de  son portefeuille, la Banque aura une certaine marge pour accroitre son capital–risque. Cela donne une certaine flexibilité pour une prise de risques additionnels et pour la poursuite de son mandat de développement à travers (i) l’extension de prêt pour des projets à haut risque du secteur privé qui ont un impact important sur le développement (ii) la participation dans des fonds d’investissement dans les pays notés en dessous de  la  note  moyenne  de  risque  afin  d’attirer  les  investisseurs  privés ;  et  (iii)  l’accroissement  des engagements sous forme de prêt direct ou syndiqué à des emprunteurs uniques. Une telle augmentation des limites prend en compte la possibilité pour la Banque de vendre son exposition. En ce qui concerne les limites  auxiliaires  et  opérationnelles,  la  stratégie  sera  d’atteindre  un  niveau  de  diversification  adéquat pour le portefeuille. En conséquence, les principes directeurs servant à déterminer les limites prudentielles proposées sont les suivantes : (i) un déploiement efficace des fonds propres de la Banque afin de répondre à  la  demande  des  actionnaires,(ii)  une  stratégie  institutionnelle marquée  par  une  forte  croissance  du secteur privé, et  (iii)  le maintien de  la notation triple A tout en s’assurant que  la Banque maintienne un coussin  de  capital  suffisant  afin  de  faire  face  à  des  crises.  Les propositions  de  la Direction  prenant  en compte des facteurs ci‐dessus sont résumées dans le tableau 5. 

Tableau 5: Les limites prudentielles proposées 

 

Limites prudentielles  Actuelles  Proposées  Pourcentage du  

Limite globale par pays  15%    Portefeuille maximum soutenable 

    15%  Total des fonds propres 

Limite pour le secteur privé  20%  40%  Total des fonds propres 

Limite pour les prises de participation  10%  15%  Total des fonds propres        

Limite‐pays : Operations non‐souveraines  20%  25%  fonds propres du secteur privé 

Limite sectorielle –Services financier  35%  35%  fonds propres du secteur privé 

Limite sectorielle – Autres secteurs  25%  25%  fonds propres du secteur privé 

Limite par  emprunteur  4%  7%  fonds propres du secteur privé 

 

3.3.1 Le plafond des opérations du secteur privé de la Banque 

Le niveau proposé de 40% est basé sur la taille actuelle des opérations du secteur privé de la Banque et de leur  croissance  annuelle  projetée  au  cours  de  la  période  de  la  Stratégie  à Moyen  Terme.  Cette  limite détermine  le  volume maximum  soutenable  d’opérations  qui  ne  compromet  pas  les  principaux  ratios prudentiels de la Banque. Ce plafond a été établi en testant la robustesse de la relation entre les nouvelles opérations non‐souveraines,  le taux d’utilisation des fonds propres et  les principaux ratios de solvabilité. Les principales hypothèses comprennent : (i)  la croissance des fonds propres de  la Banque, (ii)  le volume des  nouvelles  approbations  non‐souveraines,  (iii)  la  combinaison  des  instruments  (prêts  ou  prises  de 

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participation), (iv) le profil de décaissement, (v) le profil de remboursement, et (vi) le profil de risque des nouvelles approbations aussi bien que l’estimation de la migration des expositions actuelles. Si le profil du risque de crédit du portefeuille du secteur privé se détériore, ce niveau ne sera pas suffisant pour soutenir la  croissance  à  long  terme  du  secteur  privé.  Afin  que  cette  limite  ne  soit  pas  une  contrainte, particulièrement  si  le portefeuille  se détériore,  il est  important de mettre en place des  instruments qui permettent de partager  le  risque ou de  le  transférer à une partie  tierce. La Banque doit  s’assurer de  la mise  en  place  de mécanismes  de  sortie,  lorsqu’elle  prend  des  participations  dans  les  fonds  de  capital risque, afin de continuer à jouer un rôle catalyseur. 

3.3.2 La limite des prises de participation 

La Direction propose que  les fonds propres disponibles pour  les prises de participation ne dépassent pas 15% du  total des  fonds propres de  la Banque,  ce qui  correspond à une augmentation par  rapport à  la limite actuelle de 10%. Cette décision doit être approuvée par le Conseil des Gouverneurs.  

Toutefois, étant donné que les prises de participations comportent un niveau de risque plus élevé combiné à un mécanisme inapproprié de sortie due à une activité limitée sur les marchés de capitaux dans les PMR, la Direction est encline à ce que l’augmentation de cette limite soit graduelle. 

En proposant une augmentation de cette limite, la Direction reconnaît la nature plus risquée des prises de participations, mais également la nécessité de répondre aux attentes croissantes des actionnaires :(i) jouer un rôle de catalyseur dans le développement des marchés des capitaux et fournir des capitaux aux fonds d’investissement afin d’attirer les investisseurs privés, et (ii) de contribuer au développement des PME et de  la micro finance par  le biais de prises de participation dans  les banques de développement  locales et régionales. 

Aussi, l’augmentation de la limite des prises de participation sera accompagnée par diverses initiatives afin de  s’assurer que  le  risque  inhérent à  cet  instrument est activement et efficacement géré. Ces mesures incluent mais  se ne  limitent pas à  (i)  la présentation d’une  stratégie pour  les prises de participation au Conseil par  le Département du secteur privé (OPSM) ; (ii)  le renforcement du contrôle du portefeuille de prises  de  participation  pour  s’assurer  que  les  nouvelles  prises  de  participation  à  risque  élevé  sont plafonnées puisqu’elles ont un  impact significatif sur  la moyenne pondérée du profil du risque, ainsi que sur  le  revenu net du  fait des provisions  (iii)  la mise en œuvre d’une  stratégie de désinvestissement, de sortie ou de  vente des parts pour  les prises de participation  afin de maintenir  les expositions dans  les limites prudentielles (iv) une revue annuelle de la performance du portefeuille des prises de participation.  

3.3.3 La limite globale d’exposition par pays 

Le changement  fondamental pour  la  limite globale d’exposition par pays est  le  lien direct qui est établi avec  les  fonds propres. Dans  le  cadre  actuel,  la  limite  globale  était basée  sur  le portefeuille maximum soutenable. Le taux des 15% est maintenu mais relié au total des fonds propres de  la Banque. A titre de comparaison,  15%  de  fonds  propres  correspondent  à  environ  18%  ou  20%  du  portefeuille maximum soutenable selon  le  la combinaison des  instruments et  la qualité des actifs du portefeuille. Les décisions continueront à être prises en fonction de  l’adéquation par rapport à  la stratégie  institutionnelle,  l’impact sur le développement et les besoins des clients. 

Il  est  important  de  noter  que  la  limite  globale  s'applique  aux  pays  éligibles  aux  guichets  BAD  et  FAD. Cependant, dans le cas des pays éligibles au guichet FAD, la limite concerne les opérations du secteur privé ainsi que les projets enclaves et détermine donc le plafond global de ces opérations. Le changement de la 

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limite globale incombe au Conseil. 

3.3.4 Les limites auxiliaires opérationnelles 

Afin  d’assurer  la  diversification  de  son  portefeuille,  la  Banque  a  mis  en  place  des  limites  auxiliaires opérationnelles.  Ces  limites  visent  à  réduire  la  concentration  de  l’exposition  de  la Banque  à  différents segments de risque. Ces limites sont liées au secteur d’activité, au pays et à l’emprunteur et sont établies par  rapport  au  plafond  des  opérations  du  secteur  privé.  Pour  gérer  l’exposition  sectorielle,  huit  (8) secteurs  importants  ont  été  définis.  Les  fonds  propres  utilisés  pour  chaque  secteur  ne  pourront  pas dépasser 25% du total des fonds propres disponibles pour les opérations non souveraines. Cependant, du fait de la diversification et de la régulation des institutions financières par les banques centrales, la limite du secteur financier est fixée à 35%. La  limite par pays et par emprunteur augmentent de 5% et 3%  respectivement dans  le cadre  révisé. La limite du  seul emprunteur est aussi une  limite consolidée à  travers  toutes  les  lignes métiers  (crédits au développement  et  opérations  de  trésorerie).  Les  limites  sectorielles  pour  les  institutions  financières  et autres secteurs restent inchangées. 

3.4 Les autres implications relatives à la politique financière  

3.4.1 La tarification des prêts pour les opérations non souveraines 

 La Banque utilise une   structure  tarifaire « flexible de  recouvrement des coûts »  tel que définie dans  les directives des opérations non‐souveraines. Dans cette  structure,  le coût pour  la Banque de déployer  sa capacité  à  supporter  le  risque  (sous  forme  de  prêt  aux  clients)  est  le  point  de  référence  pour  la détermination de la marge des prêts octroyés au secteur privé. Le taux de tarification du prêt de la Banque à un client est composé d'un Taux de Base et d’une Marge de Prêt :  Les composantes de la tarification 

Taux de base  Libor  

Coût Opérationnel

Contribution Economique

Prime de risque

dont: 

‐ Charges pour les pertes attendues

Marge de prêt 

‐ Charges pour les pertes inattendues

 Comme indiqué dans la section 2, la composition de la prime de risque de la Banque est indexée sur celle d’une  institution  sœur dont  les  indicateurs datent de 1998.  La Banque  a dorénavant  acquis une  solide expérience dans la détermination du tarif des transactions du secteur privé. La politique de recouvrement flexible adoptée par  la Banque  reste  toujours pertinente, même si un ajustement de  la prime de  risque s’avère nécessaire afin de refléter les valeurs de la probabilité de défaut (PD) et de pertes en cas de défaut (LGD) dérivées du cadre révisé. Les exigences en  fonds propres applicables pour  la  tarification des prêts prendront  également  en  compte  le  risque  relatif  à  la  durée  des  prêts,  pour mieux  illustrer  la  longue échéance des prêts accordés par la Banque en comparaison avec le marché.  

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Une plus grande granularité de l’échelle de notation, actuellement basée sur les 10 échelons, sera utilisée afin  d’améliorer  la  distinction  entre  les  transactions  et  refléter  les  spécificités  de  chaque  transaction, plutôt que de traiter plusieurs transactions de la même manière au sein d’un même pays.  

3.4.2 La politique de provisionnement 

Il n’y aura pas de changement dans la politique de provisionnement de la Banque. Toutefois, sous Bâle II, un prêt est considéré en défaut après 90 jours d’arriérés. Les principes de la norme IFRS basée la méthode des  pertes  encourues  s’appliqueront  aux  prêts,  aux  actifs  de  trésorerie  et  prises  de  participation  en situation de défaut, en accord avec les régulations financières et les politiques comptables de la Banque. 

3.4.3 La politique d’endettement 

La raison du changement des  indicateurs de  la politique d’endettement de  la Banque est  fondée sur  les piliers suivants :(i) adoption de ratios étroitement contrôlés par  les agences de notation afin de s’assurer que  la Banque maintienne  ses critères de  transparence qui  supportent  sa note de  risque élevée  sur  les marchés internationaux de capitaux, et (ii) le maintien d’un cadre simplifié qui minimise la probabilité d’un appel au capital. L’objectif visé est de  faire en sorte que ces  fondements soient ancrés dans  le cadre de gestion de  l’ensemble de  l’actifs/passif par  le biais des  limites opérationnelles pertinentes.  Il est proposé que la Banque maintienne un seul ratio d’endettement, le ratio de la dette sur le capital utilisable dans sa forme actuelle. Cette politique est similaire à celle des autres BMD et permet de limiter l’endettement de manière adéquate.   

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IV LES IMPLICATIONS DES AMELIORATIONS PROPOSEES

4.1 Les implications liées au taux d’utilisation des fonds propres 

La  croissance des prêts de  la Banque dans  sa  SMT marquée par  l’expansion des opérations du  secteur privé nécessitera une  augmentation de  l’exposition  aux  risques  sur  la période  2009‐2015  et  un  besoin supplémentaire en fonds propres. En utilisant la nouvelle méthodologie proposée, l’augmentation du taux d’utilisation des  fonds propres ne constitue donc pas une contrainte, comme  indiqué dans  le Tableau 6. Cependant,  les  tests de robustesse du profil de risque associés à ce  type de croissance  (c’est‐à‐dire une note moyenne  pondérée  par  le  risque  au–dessus  de  4)  indiquent  que  l’augmentation  de  l’exposition pourrait  utiliser  96%  des  fonds  propres  de  la  Banque  à  l’horizon  2012.  Dès  lors,  la  détérioration significative de  la qualité du portefeuille pourrait compromettre  la notation triple A de  la Banque si elle n’est  pas  gérée  avec  prudence.  La  croissance  de  l’exposition  devrait  être  accompagnée  d’une  gestion active et prudente du portefeuille.  Tableau 6: Impact du nouveau cadre d’adéquation des fonds propres sur le taux d’utilisation des fonds propres (TUCR)* (Montants en millions d’UC)  

  2007  2008  2009  2010  2011  2012  2013  2014  2015 

Fonds Propres Totaux  4,708  4,623  4,705  4,802  4,882  4,999  5,124  5,236  5,361 

1. Actuel                     TUCR (1)  49%  52%  54%  62%  75%  85%  94%  105%  116% 

Couverture actuelle:                            Souverain  41%  39%  36%  37%  43%  45%  48%  52%  56% 

Non‐souverain  5%  10%  15%  22%  30%  37%  44%  51%  57% 

Trésorerie  2%  3%  3%  3%  3%  3%  3%  3%  3% 

2.Proposé                                                         TUCR (2)  39%  44%  48%  56%  67%  77%  88%  99%  110% 

Couverture Proposée:                            Souverain  32%  27%  24%  24%  27%  29%  30%  33%  36% 

Non‐souverain  5%  10%  16%  24%  33%  40%  48%  56%  63% 

Trésorerie  2%  3%  3%  3%  3%  3%  3%  3%  3% 

Risque Opérationnel  

  ‐    1%  1%  1%  1%  1%  1%  1%  1% 

Prêts non décaissés    

3%  4%  5%  4%  5%  6%  7%  8% 

                   3. Variation du TUCR                            TUCR  (2) ‐ (1)  ‐10%  ‐8%  ‐6%  ‐6%  ‐8%  ‐7%  ‐6%  ‐6%  ‐6% 

 * Le taux d’utilisation projeté des fonds propres est sujet à des changements liés à la mise à jour du portefeuille, des données et des hypothèses.  Dans le cadre proposé, les fonds propres atteindront le seuil de déclenchement de leur limite aux environs de 2014 en faisant l’hypothèse d’une croissance régulière des réserves. L’impact sur le portefeuille global se résume en une réduction de la part du portefeuille souverain et une augmentation de portefeuille non souverain en termes de taux d’utilisation des fonds propres. D’autres types de risques non couverts dans l’ancienne méthodologie tels que le risque opérationnel et le montant non‐décaissé utiliseront entre 5% et 

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9% de fonds propres entre 2009 et la fin du plan de la SMT. Le schéma 2 illustre le profil de croissance des fonds propres. 

Schéma 2: L’utilisation des fonds propres 

 

4.2 Les implications pour les limites prudentielles 

4.2.1 Les implications pour la limite globale pays 

La diversification du portefeuille est une des règles principales pour  la réduction du risque. À ce titre,  la plupart  des  BMD  contrôlent  leur  risque  de  crédit  et  de  concentration  à  travers  les  limites  pays,  bien qu’elles suivent des approches différentes qui reflètent la spécificité de leur politique de crédit et la nature de  leurs  opérations  financières.  L'approche  basée  sur  le  risque  de  la  limite  proposée  du  cadre d'adéquation des fonds propres amélioré limite à 15% du total des fonds propres, le risque que la Banque prend dans les pays les plus solvables ayant les capacités d'absorption de dette les plus élevées.  

La détermination des limites basées sur le risque suggère des limites faibles pour les pays les plus risqués (ainsi les fonds propres requis pour soutenir les engagements sont plus importants quand la Banque prend plus de risque). Par conséquent, les limites par pays sont différenciées par rapport au risque encouru par la Banque en  se basant  sur une matrice à deux dimensions  :  (i)  la notation du pays  ; et  (ii)  le potentiel économique  du  pays.  Cette matrice  est  illustrée  dans  le  tableau  7  ci‐dessous.  En  termes  de  limite  de risque,  le  pays  le  plus  solvable  (la  classe  de  risque  1)  aura  une  limite  de  15%  de  la  limite  globale (correspondant  à  100%  de  la  limite),  tandis  que  le  pays  le  moins  solvable  aura  une  limite  de  2%. Concernant  le  facteur  capacité  d'absorption,  les  pays  sont  repartis  en  cinq  classes  sur  la  base  de  leur potentiel économique, partant des très petites économies aux très grandes économies, déterminées par la quote‐part du  FMI et  le PIB.  Les  limites pays pour  le portefeuille non‐souverain  varient, pour  la même classe de risque (par exemple très faible risque) de 15% pour les très grandes économies à 3% pour les très petites économies. 

Il est important de noter que la limite globale par pays intègre toutes les expositions des contreparties et emprunteurs  domiciliées  dans  le  pays,  regroupant  aussi  bien  les  prêts  souverains,  que  les  prêts  non‐souverains et les activités de trésorerie. Aussi, les expositions déterminées sont nettes de tout instrument utilisé pour réduire  le risque (garanties, partie syndiquée, etc.). La matrice est en constante amélioration afin de refléter le niveau de granularité de l’échelle de notation unique, ainsi que la capacité d'absorption. 

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Tableau 7: Les limites individuelles par pays 

      Notation Risque Economie    Très Elevé  Elevé Modéré Faible  Très Faible

Très Grande( TGE)    2% 4% 6% 12% 15%

Grande (GE)    2% 3% 6% 11% 14%

Moyenne (ME)    2% 3% 5% 9% 11%

Petite(SE)    1% 1% 2% 4% 6%

Très Petite (TPE)    0,4% 0,6% 1,2% 2,2% 2,8%

4.2.2 L’impact sur les opérations non‐souveraines 

L’analyse des implications de l’augmentation de la limite des opérations non‐souveraine à 40% démontre que  la  Banque  a  une  capacité  financière  suffisante,  qui  lui  permet  d’absorber  une  exposition  plus importante à condition que  la qualité du portefeuille  soit maintenue au niveau du  risque moyen. Cette limite  est  tout  à  fait  en  conformité  avec  celle  des  autres  institutions  sœurs.  La  limite  non‐souveraine globale ne sera pas une contrainte pour la stratégie à moyen terme de la Banque comme indiqué dans le tableau 8. En outre, elle n’empêchera pas le secteur privé à prendre des positions plus agressives et plus risquées  compatibles  avec  son  rôle  de  catalyseur.  Le  secteur  privé  pourra  apporter  un  appui supplémentaire grâce à des prises de participations dans des  fonds d’investissement dans des  secteurs jugés actuellement très risqués (prises de participation dans des fonds d’investissement, la micro‐finance, le financement des PME et le financement de projets à haut risque dans les pays sortant de conflit). Il est cependant  important que  la moyenne pondérée des  risques de  toutes  les opérations  reste entre 3 et 4 (risque modéré) par le biais d’une gestion active du portefeuille. Ainsi la Banque financera uniquement de nouvelles  opérations  dont  la  note  de  risque  est  supérieure  ou  égale  à  6,  si  l’impact  en  termes  de développement est significatif, étant donné le risque supplémentaire encouru. 

Tableau 8 : La justification de la limite de 40% soutenant les opérations de secteur privé sur la période de la SMT.  (Montants en millions d’UC) 

Portefeuille et Capital   2008 2009    2010  2011  2012

Portefeuille total projeté  1,058 1,802 2,846  3,963  5,036

   Encours Existant  588 625 662  708  580

   Nouveaux engagements             470          1,177           2,185             3,255            4,457 

Allocation des fonds propres              480              758           1,163             1,597           2,013 

Part des fonds propres   10% 16% 24%  33%  40%

 * Ces estimations sont sujettes à des changements liés à la mise à jour du portefeuille, des données et des hypothèses.  L’analyse  des  limites  démontre  également  que  compte  tenu  des  corrélations  qui  existent  entrent  les différentes  limites  des  expositions  non  souveraines,  le  fait  d’augmenter  la  limite  globale,  permet d’augmenter  automatiquement  les  limites  subsidiaires  (limite  pays,  limite  sectorielle,  et  limite  par emprunteur) comme récapitulé dans le tableau 9. Il est cependant important de souligner que la Banque n’est pas supposée supporter seule la totalité des risques inhérents aux transactions et devrait vendre ou transférer une partie de ces risques, si la situation le permet. Ceci réduirait l’utilisation des fonds propres assignés aux opérations du secteur privé. Le raisonnement est que  les opérations du secteur privé de  la Banque sont censées jouer un rôle catalyseur afin d’attirer des investisseurs externes.  

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Tableau 9: L’impact sur les limites opérationnelles non souveraines en 2009                            (Montants en millions d’UC et %) 

Limite  Actuelle    Proposée    Différence 

      

  

Part  Fonds propres 

Equivalent en exposition pour rating moyen de 3 * 

 

Part  Fonds propres 

Equivalent exposition pour rating moyen de 3 

 

Part  Fonds propres

1‐Fonds propres projetés (a)  100%    4 666       100%    4 666        0%  ‐  

Limite d’exposition non souveraine(b)   20%       933       2 666     40%    1 866        7 043     20%       933  

2 – Limite d’exposition non souveraine                       

En fonction (b) :                       

      Limite pays   15%       140   400     25%       467        1 761     10%       327  

      Limite sectorielle               ‐                    ‐           

Autres  25%       233   667     25%       467   1 761     0% 233

Finances 35%       327   933     35%       653     

2 465    0% 327

      Limite par emprunteur  4%          37   107     7%       131   493     3% 93

                            

 

4.3 Les Implications sur la capacité financière à long terme de la Banque 

Le cadre proposé est un outil de gestion stratégique pour mesurer et examiner le niveau de capitalisation de  la Banque  à un  certain moment et  suivant un  scénario de  croissance donné. Dans  sa  conception,  il détermine  les  niveaux  actuels  et  projetés  d'utilisation  du  capital‐risque  ainsi  que  l'adéquation  des ressources en capital de la Banque en termes de marge disponible. Le cadre fournit également une analyse basée  sur  des    scénarios  et  des  tests  de  robustesse  plus  cohérente  et  plus  dynamique  afin  de mieux mesurer leur impact à la hausse ou à la baisse sur la solidité financière de la Banque. C'est donc un cadre neutre.  

 La flexibilité du cadre a été testée en utilisation les  simulations ont été effectuées dans le contexte de la SMT présentée    au Conseil  le 18  février 2009  en prenant  en  compte  l’augmentation des prêts  comme résultat de la crise financière combinée avec un choc de crédit (défaillance de deux emprunteurs majeurs et chute de la notation du risque pour tous les prêts   du secteur privé).  

 En  termes  d'implications,  la  conclusion  générale  était  que,    vue  les  caractéristiques  spécifiques  de l'environnement  dans  lequel  la  Banque  fonctionne,  il  est  important  de maintenir  une  solide marge  de ressources en capital. Cette marge de capital est importante afin de permettre à la Banque : (i) d’accomplir les objectifs de sa stratégie à moyen terme, (ii) de  jouer un rôle anticyclique et (iii) résister aux chocs du marché tout en maintenant sa notation triple A.         

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V L’IMPACT DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE PROPOSE  

Tandis que la revue de la méthodologie d'adéquation des fonds propres  aboutirait à des ajustements  de charges de capital risque et des limites d'exposition, les défis pour l'institution seraient de mettre en place un cadre adéquat de gouvernance et gestion du risque, d'analyse de risque, une  infrastructure de risque efficace et un renforcement de la capacité du staff à gérer le risque. Ceci afin d’assurer qu'une utilisation plus  efficace  des  fonds  propres  disponibles,  accélérera  le  développement  économique  des  PMR  et protégera  la notation triple A de la Banque. 

Les  fonds propres sont onéreux d’où une quantification  fiable est nécessaire pour couvrir  les principaux risques critiques sans surcapitalisation. L'agrégation automatisée des résultats de calcul du risque permet une meilleure évaluation du capital et de la stratégie de réduction du risque. Des rôles et responsabilités clairement définis sont nécessaires pour assurer un processus décisionnel cohérent en matière de gestion de risque. 

5.1 La révision des directives de la gestion de risque souverain et non‐souverain 

Les directives opérationnelles seront amendées afin de refléter  le cadre révisé. La révision fondamentale concernera  les  directives  opérationnelles  non‐souveraines  afférentes  aux  limites  d’expositions  et  aux produits de gestion des risques. Le cadre flexible de la politique de tarification sera maintenu tandis que la matrice de tarification liée essentiellement à la révision des paramètres de risque sera amendée.  

5.2 La mise en œuvre d’un cadre de gestion des garanties et des nantissements 

La mise en place de gestion des garanties et nantissements nécessite des efforts de collaboration étroite entre  le  département  juridique  et  le  département  de  secteur  privé.  Ceci  permettra  une  meilleure application de  la différenciation des exigences en  fonds propres pour  les décisions  relatives au  secteur privé  (tarification,  gestion de portefeuille,  adjudications, etc.).  Il  est également  important de passer en revue et de classer les garanties déjà existantes liées aux projets approuvés pour le secteur privé en vue de leur suivi tout au long de la durée du prêt. 

5.3 Le contrôle accru de l’exposition aux risques  

 5.3.1 Le processus de surveillance de la conformité des limites 

La  gestion  active  de  la  concentration  du  risque  est  un  objectif  clé  de  toute  politique  de  gestion  de portefeuille de crédit. Les niveaux de concentration  tout comme  les expositions sont revus par  la Haute Direction ainsi que  les comités de supervision (le Comité de Gestion Actif‐Passif par  le biais des rapports trimestriels, OPSCOM pour toute transaction devant être approuvée par le Conseil) et le Conseil (à travers la revue annuelle des performances des portefeuilles). 

La Direction a pour responsabilité de s’assurer que la Banque reste dans les limites établies. Un rapport de gestion  détaillé  par  pays,  par  secteur  et  par  emprunteur  sera  établi  chaque  semestre  pour  aider  les départements  pays  et  le  département  du  secteur  privé  dans  le  suivi  et  la  conformité  aux  limites d’exposition. Les rapports seront avisés par ALCO. 

Avant la soumission de toute transaction importante au Conseil, les gestionnaires devront passer en revue l’impact  de  l’exposition  additionnelle  sur  les  limites  d’exposition  et  auront  besoin  d’une  dérogation 

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formelle de la Haute Direction (ALCO/OPSCOM) pour tout dépassement significatif des limites (c.‐à‐d. au‐dessus de 5%). 

5.3.2 Un système d’alerte préventif de contrôle et de traitement des exceptions  

Le mécanisme  d’alerte  préventif  se  composera  de  signaux  et  de  paramètres  cibles  qui  fourniront  des alertes lorsque les seuils dépasseront 80% de leurs limites respectives. De plus, les exceptions aux limites approuvées par  le Conseil devront être communiquées au niveau approprié de  la Haute direction et au Conseil afin de s’assurer que les mesures correctives sont prises. 

La Banque peut augmenter ou réduire les limites pays si les circonstances l’imposent Cependant de telles actions exigent l’approbation du Conseil, bien que la Haute direction puisse contrôler des exceptions (pour les limites opérationnelles sectorielles ou du seul emprunteur afférentes aux opérations non‐souveraines) de même que  les déviations passagère à examiner au cas par cas. Les politiques et  les procédures pour changer ces limites et accorder les dérogations devront être documentées dans les directives relatives au suivi des expositions. 

5.4 La décentralisation de la responsabilité de gestion d'exposition aux gestionnaires. 

Avec  les directives  révisées et  la mise en place  construction d’une  infrastructure de  gestion de  risques partagée  qui  permettra  un  suivi  en  temps  réel  de  l’exposition  par  les  gestionnaires  et  les  chargés d’investissement,  la  responsabilité  de  gestion  quotidienne  de  l’exposition  pour  le  traitement  des transactions sera dévolue aux unités organisationnelles. Le département de la gestion financière exercera le suivi global et le contrôle des dépassements de limites. 

La clé du succès d’une décentralisation réussie de cette responsabilité de gestion des risques réside en un personnel qualifié. Le personnel responsable de la validation et du suivi de l’exposition, des tarifications et de  la supervision des portefeuilles, ainsi que  les chargés de risque, devront comprendre  les contours du cadre et les systèmes de notation interne de la Banque. Ceci, afin de pouvoir assurer de façon effective le contrôle de conformité. 

5.5 Suivi et gouvernance du risque  

Les modalités de mise en œuvre resteront  inchangées et  le Conseil d’Administration conservera  le plein contrôle sur l’allocation stratégique des fonds propres qui, à terme, orientera les opérations futures de la Banque et son profil de risque. Les points centraux à  la réussite de  la mise en œuvre du cadre renforcé sont (i) l’application des directives en ce qui concerne la notation des projets à l'entrée dans le portefeuille quand  ils  sont approuvés par  le Conseil et  (ii)  l'établissement d’un  comité de  crédit ou d’un  comité de support technique pour les opérations du secteur privé en soutien à OPSCOM. 

5.6 Ressources requises pour une mise en œuvre 

La  Banque  ne  dispose  pas  actuellement  des  ressources  adéquates  (personnel,  systèmes,  directives  et procédures) requises pour la mise en œuvre d’une structure intégrée de gestion des risques permettant de faire du cadre d’adéquation des  fonds propres un  facilitateur des activités opérationnelles. L’estimation détaillée des ressources requises pour lune mise en œuvre réussie, ainsi qu’un agenda sont présentés en Annexe 5 et 6.  L’annexe 7 met en exergue les rôles et responsabilités dans le processus de changement de culture de risque. 

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VI CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS  

La  Direction  recommande  que  le  Conseil  considère  la  méthodologie  proposée  ainsi  que  les  limites prudentielles suivantes: 

• Des  exigences  en  fonds propres distinctes pour  les opérations  souveraines  et non‐souveraines basées  sur  l'approche  de  Bâle  II  des  Notations  Internes  afin  de  refléter  le  profil  de  risque spécifique du portefeuille de Banque. 

• Limite d’exposition globale des pays ‐ Le montant global d'exposition nette exigé pour supporter les  portefeuilles  combinés  des  opérations  souveraines  et  non‐souveraines  de  la  Banque  dans chaque pays ne doit pas dépasser 15% du total des fonds propres de la Banque. 

• Limite d'exposition non‐souveraine ‐ Le montant global de fonds propres exigé pour supporter le portefeuille non‐souverain de  la Banque ne doit pas dépasser 40% total des  fonds propres de  la Banque. 

• Limite d'exposition au  risque non‐ souverain par pays – Les  fonds propres globaux exigés pour supporter toutes les opérations non‐souveraines d’un pays ne doit pas dépasser 25% de la limite d'exposition au risque non‐souverain. 

• La  Limite d’exposition au  risque non  souverain par  secteur  ‐  Les  fonds propres globaux exigés pour supporter toutes les opérations non‐souveraines d’un secteur ne doit pas dépasser 35% de la limite  d'exposition  au  risque  non‐souverain  pour  le  secteur  souverain  et  25%  pour  les  autres secteurs. 

• La  limite d'exposition au risque non‐souverain par emprunteur – Les fonds propres exigés pour supporter  toutes  les  opérations  non  souveraines  par  emprunteur  ou  groupe  d’emprunteurs  ne doit pas excéder 7% de la limite d'exposition au risque non‐souverain. 

• La limite d'exposition pour les prises de participation – Les fonds propres exigés pour supporter tous  les  investissements dans  les prises de participation combinés ne doit pas dépasser 15% du total  des  fonds  propres  de  la  Banque.  Ceci  pourrait  nécessiter  l'approbation  du  Conseil  des Gouverneurs. 

• Ratio  de  la  dette  sur  Capital  utilisable ‐  Conformément  aux  discussions  avec  les  agences  de notation  et  en prenant  en  compte des meilleures pratiques  et  la  structure des  autres BMD,  la Direction  recommande de  remplacer  les  trois  ratios d'endettement actuels par un seul  ratio qui est celui la dette sur le capital utilisable. 

 

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ANNEXES  

 

 

 

 

 

 

 

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Annexe  1  ‐  Cadre  proposé  d'adéquation  des  fonds  propres  ‐  méthodologie, paramètres de risque et charge de risque 

1. L’approche de Bâle II 

Le cadre d'adéquation des fonds propres proposé utilise l’approche avancée de l’évaluation Interne de Bâle II comme référence. En tant qu’institution multilatérale de développement, la Banque n’est ni liée aux Accords de Bâle II ni à aucun régulateur financier national. Toutefois, la Direction a utilisé cette approche comme référence en prenant compte des pratiques de l’industrie bancaire, de la transparence et de la simplicité de Bâle II et une approche prudente aux vues des turbulences du marché. À cet égard il est important de noter que sous Bâle II, il  y  a  en  général,  deux  méthodologies  pour  le  calcul  des  besoins  minimum  en  fonds  propres  qui  sont récapitulées  dans  le  tableau  A1  ci‐dessous.  La  première  méthodologie  est  "l'Approche  Standardisée"  qui mesure  le  risque de crédit utilisant des pondérations de  risque  standardisées  soutenues par des évaluations externes.  La  deuxième  méthodologie  –  «   l’approche  de  l’évaluation  interne    (IRB) »    ‐  sous  laquelle  les évaluations internes de composants de risque sont utilisées pour déterminer les besoins en fonds propres pour une exposition donnée. Dans l'approche « IRB », deux sous‐approches sont disponibles: L’approche de base ou fondation et  l’approche avancée. Les composantes de  risque utilisées dans  toutes  les approches  incluent  les mesures de  la probabilité de défaut  (PD),  la perte en cas de défaut  (LGD),  l'exposition au moment du défaut (EAD) et  la maturité effective (M). Les exigences en fonds propres sont déterminées par une formule utilisant des paramètres de risque k=LGD x Φ (p=f(PD)) x q9.. La Banque utilise une approche duale pour l’adéquation de ses fonds propres basée sur la combinaison de Bâle II et des tests de robustesse.  

Tableau A1: Paramètres de Risque et Stratégie de Réduction 

Cadre Bâle II   Standardisée  IRB Fondation  IRB Avancée 

Paramètres de risque 

PD externe 

Facteur de conversion du crédit fixé par Bâle II 

PD issue des systèmes internes 

LGD et le facteur de conversion du crédit fixé par Bâle II 

PD issue des systèmes internes 

LGD issue des systèmes internes et EAD fixé par Bâle II 

Réduction du risque 

Réduction partielle permise 

Comptabilisation au fur et à mesure de la réduction du risque via la structuration du nantissement issue de Bâle II 

Réduction complète du risque de crédit 

Le changement de nantissement influe sur l’estimation interne du LGD. 

 

                                                            9 Formule Baloise des charges de risque

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2. Les exigences en fonds propres 

2.1 Les exigences en fonds propres souveraines  

Aussi  bien  pour  la  PD  que  pour  la  LGD,  la  Banque  utilise  l'historique  des  défauts  internes  et  des  arriérés couvrant la période 1987 à 2008. Ceci a été complété par l'analyse de migration de crédit dans et à travers les classes de risque pour calculer la probabilité de défaut souveraine. La LGD de la Banque est générée à travers l’historique  des  taux  de  recouvrement  et  est  calculée  comme  la  proportion  du  temps  en  Défaut  (TID)  par rapport  à  la maturité moyenne  des  prêts  de  chaque  évaluation  de  risque.  TID  est  le  temps  historique  (en nombre d’années) pendant lequel les prêts sont en défaut. 

Tableau A2: Paramètres du risque des opérations souveraines et charges de capital‐risque 

Classes de risque  Notation  PD  LGD  M 

Exigences actuelles en 

fonds propres 

Exigences révisées en 

fonds propres 

Risque très faible   1 0.83% 8% 13 25%  3%

Risque faible  2 4.95% 12% 13 28%  7%

Risque modéré  3 7.75% 24% 13 35%  15%

  4 23.03% 40% 13 35%  35%

Risque élevé  5 41.11% 56% 13 50%  57%

  6 79.49% 81% 13 50%  89%Risque très élevé  7 89.04% 90% 13 75%  98%

  8 100.00% 100% 13 75%  100%

  9 100.00% 100% 13 75%  100%

  10 100.00% 100% 13 75%  100%

 

2.2 Les exigences en fonds propres non‐souveraines 

Pour le portefeuille du secteur privé, la détermination des paramètres de risque (PD, LGD) est moins directe à cause de  l'expérience  limitée de  la Banque et de  l'historique des défauts. Étant donné  le manque de données observables du marché, un certain nombre de scénarios possibles sont à envisager. La Banque devrait choisir l'approche qui est  la meilleure calibrée au profil de risque de crédit de son portefeuille du secteur privé. Une telle approche sera périodiquement revue pour prendre en compte  l'expérience capitalisée par  la Banque au cours du temps. 

2.2.1 La probabilité de défaut (PD) 

La  probabilité  de  défaut  “PD”  est  la  probabilité  qu’un  emprunteur/débiteur  particulier  soit  en  défaut  avec l’institution pendant une période prédéterminée. Elle mesure  la qualité de crédit de  l’emprunteur. Plus faible est  la probabilité de défaut, plus élevée est  la qualité du crédit et vice‐versa. Basé sur  l'évaluation  la plus fine des  défauts  de  transaction  du  secteur  privé  et  autres  conseils  de  mesure  fournis  par  des  services  de 

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consultation externes et des agences de notations, quatre options ont été retenues. Le tableau A3 récapitule les diverses options. 

Option 1 ‐ Données historiques spécifiques de la BAD calibrées 

Les données d’arriérés couvrant  la période 1997‐2007 ont été consolidées,  lissées et calibrées aux différentes classes  de  notation.  En  utilisant  l’analyse  par  cohorte,  la  PD  calibrée  est  déterminée  et  récapitulée  dans  le tableau A3. Les limitations basiques de ces PD sont leur validité statistique lorsque des classes de notation ont peu ou pas de données significatives. 

Option 2 –PD non‐souveraine structurellement rattachée au PD souveraine 

Cette approche est basée sur  la relation structurelle existant entre  les PD souveraine et non souveraine. Cela implique  une  bonne  corrélation  entre  les  deux  types  de  PD.  Cela  signifie  aussi  que  le  Statut  de  Créancier Privilégié (SCP) associé à une garantie souveraine agit comme améliorateur de crédit contrairement au prêt non souverain.  Le  SCP  est  intégré  dans  l’évaluation  des  paramètres  du  risque  comme  des  PD  et  LGD  de  faible niveau. Ce type de  lien structurel est généralement exprimé comme une déviation de 1 à 2 grades. Quelques BMD  et  agences de notation  appliquent  le même principe mais dans  l’ordre  inverse  (c'est‐à‐dire  la  PD non souveraine est ajustée par un ou deux grades pour déterminer la PD souveraine). La déviation de 1 ou 2 grades est  confirmée  par  le  fait  que,  excepté  des  circonstances  très  spéciales,  la  notation  souveraine  est  plus « élevée »  que  la  notation  d’une  entreprise  localisée  et  opérant  dans  les  juridictions  du  pays  hôte.  Ces circonstances  spéciales  sont  par  exemple  le  cas  d’une  compagnie  qui  est  un  fort  acquéreur  de  devises étrangères avec une grande partie de ses opérations en dehors du pays ou une grande compagnie exportatrice de produits dont  les gains  sont une grande  source de  revenus pour  le gouvernement hôte  lui‐même et des revenus alloués à l’étranger. Le lien structurel des PD est récapitulé dans le tableau A3. 

Option 3 ‐ PD implicite du marché 

Cette option consiste à employer le défaut implicite des fournisseurs de données externes. Ces PD, basées sur les marchés sont généralement fournies par les agences de notation et ne couvrent pas totalement l’univers de la  Banque.  Elles  sont  appliquées  aux  entreprises  américaines  et  européennes  et  ne  correspondent  pas  à l’échelle de notation de la Banque (limitée à la gamme allant de triple AAA à C) et sont extrapolées pour couvrir les classes de risque en dessous de C. 

Option 4 ‐ PD indirectement calibrée par l’utilisation d’une relation proxy avec les BMD comparables. 

La PD obtenue par un groupe de BMD comparables opérant dans le Secteur Privé en Afrique peut être utilisée comme proxy pour  le portefeuille non‐souverain de  la Banque. Le choix de  la relation proxy sera guidé par  le fait qu’une correspondance structurelle historique entre ces entités et le Secteur Privé de la Banque peut être établie. 

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Tableau A3 : Probabilité de défaut estimée de la Banque en fonction des différentes options 

Classes de risque    Notation  

Option 1 

Spécifique BAD 

Option 2 

Liée au souverain 

Option 3 

Issue du marché 

Option 4 

Proxy des pairs BMD 

Risque très faible    1  11.4% 4.95% 2.0%  9.70%

Risque faible    2  23.2% 7.75% 10.5%  13.40%

Risque modéré    3  25.9% 23.03% 30.4%  19.95%

    4  28.6% 41.11% 50.8%  25.00%

Risque élevé    5  31.3% 79.49% 52.6%  32.20%

    6  34.0% 89.04% 54.4%  39.60%

Risque très élevé    7  60.4% 100.0.% 66.3%  43.80%

    8  100% 100.0% 100.00%  100.00%

    9  100% 100.0% 100.00%  100.00%

    10 100% 100.0% 100.00%  100.00%

 

2.2.2 La perte en cas de défaut  La perte en  cas de défaut est  le pourcentage du  total des expositions qui devrait être perdu en  cas de défaut. L’estimation de ce paramètre de risque dépend de plusieurs facteurs tels que la séniorité des prêts et  la  solidité des  garanties. Dans  le  cadre de  l’approche  fondation de Bâle  II,  les dettes  séniors  sur  les entreprises et les banques qui ne sont pas garanties par des nantissements sont affectées d’une valeur de LGD de 45% tandis que  les dettes subordonnées sont affectées d’une valeur de LGD de 75%. Un groupe d’institutions sœurs a fait une analyse de l’expérience de leur LGD sur leurs opérations du secteur privé en appliquant une valeur de LGD de 40% pour les prêts seniors et les prêts à garantie, et 55% pour les prêts subordonnés dont les classes de risques se situent entre 1 et 6. Finalement, à partir de l’expérience de la Banque sur l’analyse de son taux recouvrement de la dette, bien que les LGD ne soient pas corrélées aux notes de risque, il a été observé que pour les prêts à haut risque notés 7, une LGD de 100% est observée. Sur la base de ces observations, pour les opérations du secteur privé, la détermination de la valeur du LGD sur une base transactionnelle est l’approche efficiente pour attribuer une pondération spécifique à chaque élément actif du portefeuille. Toutefois, dans le long terme, l’accroissement du portefeuille entrainera de plus en plus d’observations, une approche normalisée adaptée au profil de  risque du portefeuille de  la Banque devrait être faite. Les paramètres des LGD sont résumés dans le tableau A4.         

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Tableau A4: Matrice des LGD des opérations non‐souveraines 

Paramètres du risque 

Senior Sécurisé 

Qualité du nantissement 

Excellente Sécurité 

Sécurité Adéquate  Sécurité Faible 

Senior non sécurisé 

Subordonné 

LGD  35%  45% 50% 50%  75%

 2.2.3 Les paramètres d’exigences en fonds propres non‐souverain 

Les options améliorées pour les opérations relatives aux PD et aux LGD non souveraines n’impliquent pas seulement  des  consultations  internes mais  également  des  discussions  continues  avec  des  agences  de notation, des services d’expertise en risque, et davantage comparaisons avec les BMD sur des paramètres spécifiques de risque récapitulés dans  les tableaux A5. Parmi  les diverses options examinées,  la Direction recommande l'option 2. 

Tableau A5(1) Les charges de risque pour les opérations non‐souveraines en utilisant les probabilités historiques 

Classes  de risque 

Notation  PD Spécifique 

Actuel  Proposé 

      (kc)  Senior* sécurisé     

   Non sécurisé    (LGD=50%) 

  Subordonné     (LGD=75%) 

Risque très faible   1  11.4%  25%  30%   35%    53%Risque faible  2  23.2%  28%  38%   44%    66%

3  25.9%  35%  39%   45%    68%Risque modéré 

4  28.6%  35%  40%   46%    69%5  31.3%  50%  41%   47%    71%Risque élevé 

6  34.0%  50%  42%   48%    72%7  60.4%  75%  47%   53%    80%8  100%  75%  100%   100%    100%9  100%  75%  100%   100%    100%

Risque très élevé 

10  100%  75%  100%   100%    100%  * Moyenne des 3 types de sécurité 

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Tableau A5 (2) Les charges de risque pour les opérations non‐souveraines utilisant les PD structurelles 

Classes  de risque 

Note Lien 

structurel PD Actuel  Proposé 

     (kc) 

Senior* sécurisé      

(LDG=43%) 

  Non sécurisé     (LGD=50%) 

  Subordonné    (LGD=75%) 

Risque très faible   1  4.95%  25%  24%   27%    41%

Risque faible  2  7.75%  28%  27%   31%    46%

3  23.03%  35%  38%   44%    65%Risque modéré 

4  41.11%  35%  44%   50%    75%

5  79.49%  50%  47%   55%    82%Risque élevé 

6  89.04%  50%  47%   55%    82%

7  100.00%  75%  47%   55%    82%

8  100.00%  75%  100%   100%    100%

9  100.00%  75%  100%   100%    100%

Risque très élevé 

10  100.00%  75%  100%   100%    100%

* Moyenne des 3 types de sécurité 

Tableau A5 (3) Les charges de risque des opérations non‐souveraines en utilisant les PD du marché 

Classes de risque  Notation  PD du marché 

Actuel  Proposé 

     (kc) 

Senior sécurisé       

(LDG=43%) 

  Non sécurisé     (LGD=50%) 

  Subordonné    (LGD=75%) 

Risque très faible   1  2.0%  25%  20%    23%    34% 

Risque faible  2  10.5%  28%  30%    34%    51% 

3  30.4%  35%  41%    47%    70% Risque modéré 

4  50.8%  35%  45%    52.2%    78.3% 

5  52.6%  50%  46%    52.5%    78.8% Risque élevé 

6  54.4%  50%  46%    52.8%    79.1% 

7  66.3%  75%  47%    54%    81% 

8  100.00%  75%  100%    100%    100% 

9  100.00%  75%  100%    100%    100% 

Risque très élevé 

10  100.00%  75%  100%    100%    100% 

* Moyenne des 3 types de sécurité 

2.3 Analyse comparative structurelle des PD de la Banque et des agences de notation   Avec la méthodologie de validation interne des PD pour le secteur privé, la Banque a entrepris une analyse comparative  avec  les  agences  de  notations  en  utilisant  une  échelle  de  notation  commune  de  1  à  10. L’analyse comparative est indiquée dans le tableau A5(4). Il faut prendre en compte un certain nombre de questions  se  sont  posées  lors  de  la  comparaison  des  paramètres  de  risque  issus  de  source  interne  et 

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externe.  Des  PD  basées  sur  des  notations  internes  incorporent  des  informations  spécifiques  sur  des emprunteurs  qui  ne  sont  pas  disponibles  au  sein  les  agences  de  notation,  en  particulier  lorsque l’emprunteur n’a pas de notation. La PD structurelle interne génère moins de volatilité et plus de précision sur les risques relatifs aux emprunteurs. Etant donné que tous les pays Africains ne sont pas notés, assuré une  cohérence  entre  les  pays  en  utilisant  les  notations  externes  relève  du  défi  et  devrait  créer  des distordions dans la détermination des besoins en fonds propres. 

Tableau A5(4): Analyse comparative des PD avec les agences de notation 

Classe de risque de la BAD 

 

 Notation 1‐10 

 

PD non souverain (BADF 

Moody’s 

 PD non souverain 

  S&P 

 PD Souverain et non 

souverain 

  Fitch 

A, A‐, BBB+,    1    4.95% 2.0% 0.27%    N/A

BB+,BB, BB‐    2    7.75% 10.5% 2.41%    N/A

B+,B    3    23.03% 30.4% 4.70%    N/AB‐    4    41.11% 50.8% 8.14%    N/ACCC+    5    79.49% 52.6% 34.57%    N/ACCC‐    6    89.04% 54.4% 83.21%    N/A

 CC+,CC,CC‐    7    100.00% 66.3% 100.00%    N/A

 C+,C,C‐    8    100.00% 100.00% 100.00%    N/A

 D    9    100.00% 100.00% 100.00%    N/A

 D‐    10    100.00% 100.00% 100.00%    N/A

 

 

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Annexe 2 – Les vues des agences de notation  

 

 

Le  tableau  1  récapitule  les  vues  des  agences  de  notation  sur  la méthodologie  d'assignation  des  charges  en capital‐risque et  les  limites d'exposition. Toutes  les  agences  sont préoccupées par  la  croissance  attendue des opérations non‐souveraine sans mesures adéquates de réduction de risque. 

Tableau 1: Récapitulatif des points de vue des agences de notation  

   Cadre méthodologique 

Agence de notation  1 Le  changement méthodologique  proposé  pour  le  calcul  du  besoin  en  fonds  propres  n'a aucun  impact négatif sur  la solvabilité de  la BAfD. Cette méthodologie est  robuste et plus transparente car basée sur l’approche avancée de l’évaluation interne de Bâle II . 

Agence de notation  2 

La méthodologie  proposée  pour  le  calcul  de  charges  en  fonds  propres,  bien  que moins conservateur que l'approche actuelle, reste prudente. Nous croyons qu'il est plus approprié d'utiliser des LGD (Perte en cas de Défaut) différenciées pour les secteurs public et privé. 

Agence de notation  3 La  méthodologie  est  robuste cependant  le  système  d'évaluation  interne  doit  être régulièrement mis à jour. 

Agence de notation  4 Nous  croyons  que  des  efforts  sont  effectués  dans  la  bonne  direction.  Il  est  de notoriété que quelques projets  à haut  risque ont  aussi des  impacts potentiels  très élevés sur le développement. 

  

  Les limites prudentielles d’exposition au risque 

Agence de notation  1 La considération du niveau élevé actuel des fonds propres par rapport aux actifs de la BAfD parmi les Banques Multilatérales de Développement notées AAA et de la liquidité, la révision à la hausse des limites d'exposition ne va probablement pas affecter sa solvabilité. 

Agence de notation  2 Le risque de concentration est le principal risque pour les BMD et mériterait d’être suivi avec attention. 

Agence de notation  3 Les  limites  proposées  semblent  adéquates.  Toutefois  les  limites  des  opérations  pour  le secteur privé  sont dans  le haut de  la pente. Cela devrait  refléter  le possible  transfert du risque dans la durée de vie des opérations. 

Agence de notation  4 

La  limite proposée de 35 % pour  les prêts du  secteur privé  semble prudente. Cependant, tout cela dépend de la qualité des prêts futurs du secteur privé. Les limites proposées pour un pays unique, un secteur unique et des limites d'un seul emprunteur nous semblent de la même façon prudentes. 

 

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Annexe 3 – Les méthodologies des autres BMD 

Tableau 1 – Les charges de capital‐risque 

BIRD  SFI  BERD 

PD:  Basée  sur  ses  données historiques propres, la BIRD estime les  taux  de  défaut  historiques  des prêts  suivant  les  différentes évaluations du risque. 

 

PD: Basée  sur  l'analyse de  l’historique des défauts de son portefeuille depuis 1994,  la  SFI  (la  Société  Financière Internationale)  estime  des  taux  de défaut  suivant  la  catégorie  de  risque. Le  taux de défaut des prêts pour une année  pour  chaque  évaluation  du risque  est  calculé  en  proportion  du nombre  de  prêts  en  défaut  dans  une année donnée au nombre des prêts en défaut dans cette catégorie de risque. 

En  raison  du  fait  que  les données empiriques de  la BERD sont  basées  sur  un  horizon relativement  court,  la  Banque européenne  pour  la Reconstruction  et  le Développement  a  estimé insuffisant  d'utiliser  juste  sa propre  PD  calculée  en  interne pour  paramétrer  le modèle  de risque. En conséquence, la BERD a opté pour adopter des taux de PD  de  S&P  en  les  révisant  à  la baisse pour refléter le niveau de risque faible de ses opérations. 

LGD:  Les  LGD  de  la  BIRD  sont déterminées  suivant  les  critères d’éligibilité de l’emprunteur: ‐  30%  pour  les  emprunteurs éligibles au fonds BIRD; ‐ 50% pour les emprunteurs mixtes (BIRD et IDA) ‐  100%  pour  les  emprunteurs éligibles au fonds IDA. 

LGD:  basée  sur  l’analyse  des  taux  de recouvrement  des  prêts  en  défaut,  la SFI  applique  40%  de  LGD  aux  prêts seniors  sécurisés  et  55%  aux  prêts subordonnés.  LGD: La BERD utilise  les LGD de 

S&P mais révise ces dernières à la baisse pour  refléter  le  statut de créancier privilégié. 

     

BIaD  BAsD  BAfD 

PD:  Pour  les  opérations souveraines et non‐souveraines, les  PD  sont  déterminées  sur  la base  des  taux  de  défaut historiques. 

PD:  Pour  les  opérations souveraines,  la  BIaD  considère  les PD de S&P et Moodys pour chaque pays  évalué.  Les  probabilités  de défaut des entreprises sont utilisés pour  des  opérations  non‐souveraines. La BIaD lie son échelle d’évaluation  interne aux classes de risque de S&P. 

PD:  La  fréquence par défaut attendue (EDF) associée à chaque évaluation est obtenue de  la BIRD. La BAsD utilise  le concept  de  « distance  de  défaut »  (le concept  DTD)  pour  mesurer  la probabilité  de  défaut.  La  DTD  est  la capacité et  la volonté de  l'emprunteur pour honorer  le  service de  la dette et est  "la  norme  inverse  normale"  de l'EDF 

LGD:  Des  LGD  de  30  %  et  100  % sont  appliquées  respectivement aux opérations souveraines et non‐souveraines. 

 

LGD:  La  BAsD  considère  une  LGD  de 30%  pour  "la  perte  attendue"  et  une LGD de 70 % pour  la perte  inattendue reflétant  le  coût  d'opportunité  des prêts  entrant  au  statut  de  non‐reconnaissance des revenus.   

LGD:  Pour  les  opérations souveraines,  la LGD est calculée en  utilisant  l’historique  et  le temps en défaut des opérations souveraines. Pour les opérations non‐souveraines,  une  LGD  de 45% est supposée pour les prêts seniors  garantis,  50%  pour  les prêts  seniors  sans  garantie  et 75%  pour  des  prêts subordonnés 

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Tableau 2 – Les limites prudentielles 

Les limites des expositions non‐souveraines 

BMD  L’opération non‐souveraine 

Pays  Secteur  Seul emprunteur  Prise de participation 

SFI 

  10% de la valeur nette plus les réserves pour les prêts à faible risque, 2,5% pour les prêts à haut risque  

12% des fonds propres10 plus les provisions  

4% de la valeur nette plus les réserves 

Les prises de participation décaissées plus les quasi‐prises de participations (réserves nettes) sont limitées à 100% de la valeur nette de IFC’s 

BERD 

 

90% des fonds propres  20% des opérations du portefeuille non-souverain 

5% des fonds propres ; 8% pour les banques privées qui ont des risques préférentiels (noté A ou meilleur) basés sur les pays qui ont un risque pondéré souverain de 0 avec BIS 

3% des fonds propres pour les prises de participations 

BIaD  

Non applicable  Non applicable. L’exposition maximale pour chaque seul emprunteur représente 2.5% des fonds propres de la Banque lors de l’approbation

 

BAsD 

5.0 milliards de dollars de plafond d’engagement pour les opérations non‐souveraines utilisés comme base pour déterminer la limite prudentielle des expositions

25% du total des encours engagés Exposition en accord avec les opérations non‐souveraines 

30% du total des encours engagés Exposition en accord avec les opérations non‐souveraines

5% du total des encours engagés Exposition en accord avec les opérations non‐souveraines 

Le total des prises de participations fixées à 10% du capital libéré plus les réserves et les surplus (fonds propres) 

‐ actuel  20% des fonds propres 15% des fonds propres pour les opérations non-souveraines 

35% et 25% des fonds propres pour les opérations non‐souveraines respectivement pour l’intermédiation financière et pour les autres secteurs 

4% des fonds propres pour les opérations non-souveraines 

10% des fonds propres 

BAD 

‐Proposé  40% des fonds propres 25% des fonds propres pour les opérations non-souveraines

35% et 25% des fonds propres pour les opérations non‐souveraines respectivement pour l’intermédiation financière et pour les autres secteurs

7% des fonds propres pour les opérations non-souveraines 15% des fonds propres 

 

                                                            10 PRS =Total fonds propres : Capital libéré plus Réserves and Surplus

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Annexe 4 – Les ratios d’endettement de la Banque 

 

Il est important de noter que l’accord portant création de la Banque n’impose aucune limite sur le volume des emprunts détenus par la Banque. Les ratios d’endettement actuels sont statutaires et ont été mis en place initialement sur la base des discussions avec les agences de notation. 

Le  tableau 1  résume  les  limites en matière de prêt et d’emprunt appliquées par  les autres BMDs. Alors qu’Il y a une tendance générale pour la plupart des BMD à limiter les prêts par rapport aux fonds propres et aux réserves, nous pouvons noter que plusieurs BMD n’appliquent pas de  limites spécifiques pour  les emprunts. 

Les limites pour les prêts appliquées par toutes les BMD sont similaires à l’exception de la BEI qui permet de prêter jusqu’à hauteur de 250% du capital libéré et du capital appelable.  

La  BIRD,  (La  Banque  Internationale  pour  la  Reconstruction  et  le  Développement)  la  BERD  (la  Banque européenne  pour  la  Reconstruction  et  le  Développement)  et  la  BEI  (la  Banque  Européenne d'Investissements)  n'ont  pas  de  limitation  d'emprunt  explicite.  La  BAsD  applique  une  limite  d'emprunt semblable à celle actuelle de  la Banque, tandis que la BiAD applique un concept de dette nette, similaire au numérateur du ratio de la dette numéro 4 proposé. 

Tableau 1: Les limites de prêts et ratio d’endettement des BMD 

Institutions    Limite sur les prêts  Limite sur les emprunts 

BIRD Prêts + garanties 

< Capital libéré + capital appelable + Réserves + Surplus 

Pas de limite 

 

BERD  Encours des engagements de prêts 11 

< Capital libéré + capital appelable + Réserves + Surplus 

Pas de limite 

 

BEI Prêts + garanties 

< 250% x (Capital libéré + capital appelable)                      

Pas de limite 

 

BAsD  Encours des engagements de prêts 

< Capital libéré + capital appelable + Réserves 

Emprunts  < 

Capital libéré + Réserves + 

capital appelable des membres non‐emprunteurs 

BIaD  Prêts + garanties 

< 100% (Unimpaired capital + Reserves + Surplus) 

Dette nette  < capital appelable des membres non‐emprunteurs 

                                                            11 Encours des engagements de prêts sont définis comme la somme de l’encours des prêts, des prises de participations et des garanties.

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Annexe 5 – Estimation des coûts de la mise en œuvre de l’adéquation des fonds propres et des politiques afférentes.  

L’amélioration proposée du cadre d'adéquation des fonds propres complétée de  l'évaluation de sociétés de  conseil  indépendantes a également pour objectif de  résoudre  les  limites du  cadre actuel en  termes capital humain. Une  solution provisoire, en attendant une  implémentation  complète au  cours des mois prochains, consiste au renforcement des compétences des analystes chargés du risque. Cela est critique pour les nouveaux instruments afin fournir un soutien adéquat aux preneurs de risque dans le contexte de la croissance du portefeuille. Il y a également  la nécessité d’une culture efficace de gestion des risques à travers  l'établissement  qui  ne  pourrait  être  réalisé  qu’avec  de  la  formation  et  de  renforcement  des compétences. 

L'infrastructure pour soutenir le cadre doit être ajustée aux risques et à l’échelle des opérations. Le cadre nécessite beaucoup de données quantitatives et exige des séries chronologiques cohérentes et de haute qualité  relatifs  à différents  emprunteurs pour une période de 7  à 10  ans. Cela permettra  le  calcul des paramètres  de  risque  et  l'évaluation  de  l’impact  sur  les  affaires  du  risque  additionnel  apporté  dans  le portefeuille par les nouveaux prêt, par les opérations de trésorerie et par le risque opérationnel. Ceci exige une architecture robuste de gestion des risques,  incluant un cadre solide de tests de robustesse pouvant analyser différents scénarios. Un système permettant de valider et de calibrer  l'exactitude des processus internes  de  notation  serait  un  élément  essentiel  à mettre  en  place  pour  la  gestion  des  risques.  Ceci permettra également d'évaluer et de mesurer plus exactement le risque de crédit intrinsèque en utilisant des  facteurs quantitatifs et qualitatifs. Un  tel système doit être mis à  jour périodiquement pour refléter l'environnement économique en continuel changement. 

Les estimations de coûts des besoins en ressources sont récapitulées dans le tableau 10. Le total des coûts estimés s’élève 4,2 millions d’UC pour  le budget 2009‐2011. Le rendement d'une telle dépense peut être évalué à travers un test de sensibilité en variant  le risque de gain des actifs totaux de  la Banque avec un intervalle  de  confiance  de  99.90%  qui  pourrait  produire  une  perte  de  10 millions  d’UC  sur  un  an.  Ces ressources  doivent  être  indiquées  sur  un  budget  pluriannuel  et maintenues  dans  le  processus  d’une attribution annuelle pour que cela soit efficace 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tableau 10: Estimation des coûts relatifs à la mise en place de l’adéquation des fonds propres et politiques connexes pour la période 2009‐2011‐ (Capital Humain et Infrastructure 

de la gestion des risques) 

Type de Ressources 

Intitulés des besoins 

Coûts estimés  

2009‐2011 in UC  

Capacité additionnelle de personnel (12) Coût total   2,400,000 UC                 

Renforcement des compétences 

(Formation des analystes en risque ainsi que  des preneurs de risque tels que les investisseurs du secteur privé et les chargés Trésorerie) 

 450,000 UC 

Capital Humain  

Changez la culture pour optimiser l'utilisation du cadre comme catalyseur d'affaires (environ 12 conférences sur le risque et ses opportunités pour les chefs d’équipes risque, le personnel et les Conseils) 

90,000 UC 

Systèmes de risque de crédit. 

Mise à jour et validation externe du système de notation souverain existant (les honoraires de consultation seulement) 

50,000 UC 

Optimisation des modèles non souverains et calibrage de tous les systèmes de notations (Cabinets de conseils spécialisés en risque) 

290,000 UC 

Mises à jour des systèmes de gestion des risques de trésorerie (Summit, Numerix) et intégration avec SAP ‐ (IT budget d'investissement) 

500,000 UC 

Production des rapports de risque (Amélioration d’Oracle)  50,000 UC 

Développement de modèles de projections et de tests de robustesse pour la gestion actif‐passif (IT budget) 

130,000 UC 

Systèmes et Outils 

Évaluation de l’impact du risque opérationnel et intégration dans le cadre ERM (Cabinets de conseils spécialises en risque ‐ consultants) 

48,000 UC 

Directives, processus et procedures 

Revue des directives et des procédures (révision interne soutenue par des évaluations indépendantes) 

25,000 UC 

  Indicateurs de développement KPI et KRI 

Audit des principales procédures sensibles aux risques 

9,000 UC 

60,000 UC 

Coûts Totaux  Budgets opérationnelles et humains  4,123,000 UC 

 

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ANNEXE 6 – Chronogramme de mise en œuvre ‐ Principales étapes 

 

               

  Mars 2008 – Août 2008  

          Analyse des écarts 

              Processus opérationnels               Modèles actuels               Infrastructure requise                

               

  October 2008 –    1er trimester 2009 

      Modélisation et schémas des données 

               

              Schéma de correspondance du Système d’évaluation et de Notation de crédit 

               

              Gestion des limites d’exposition (Modèle de base) Différentiation des limites de crédits et de la tarification des prêts 

               

               

  3 mois     2eme trimestre 2009 

      Validation et calibrage du modèle. 

               

               

  5 mois     3eme trimestre 2009 

      Installation des nouvelles infrastructures 

              Préparation des données ETL  Migration vers Oracle 

               

               

  6 mois    3eme trimestre 2009 

  Logiciel de l’allocation des fonds propres et Reporting 

  Tests utilisateurs Rapports finaux 

               

               

  9 mois    4eme trimestre 2009 

  Revues finales des directives 

   

Phase 1‐ les mois suivan

ts l’ap

prob

ation 

               

 

               

               

          Modèle d’intégration du risqué opérationnel 

   

               

  15 mois    2eme trimestre 2010 

  ICAAP Test de robustesse  Intégration du modèle 

   

Phase 2 

               

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Annexe 7: Les autres considérations pour une migration réussie 

3

Répartition des rôles dans le processus décisionnel

Les informations risques

Les niveaux de tolérance

Les politiques et procédures de risque

Les stragtégies de risque

Détections des alertes

Tolérance des dépassements

Paramètres risque

Consolidation des données en risque

Rapports intégrés(agenda, détail)

Strategic planning data

Haute Direction

OPSCOM /Comités de risque

Actionnaires

Surveillance et canaux d’information

Chargés de risque

VPUs

Contreparties&  preneurs de risque

Analystes en risque

 

 

 

 

 

 

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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

ADB/BD/WP/2009/10/Rev.1/Corr.1 ADF/BD/WP/2009/09/Rev.1/Corr.1 17 Mars 2009 Préparé par : FFMA/FFCO Original: Français/Anglais

Date Probable de Présentation aux conseils : 18 Mars 2009

POUR EXAMEN

MEMORANDUM

AUX : CONSEILS D’ADMINISTRATION

DE : Kordjé BEDOUMRA Secrétaire général

OBJET : LE CADRE D’ADEQUATION DES FONDS PROPRES ET LA POLITIQUE DE GESTION DE l’EXPOSITION AUX RISQUES CORRIGENDUM*

Je vous prie de trouver ci-après un corrigendum au document cité en objet.

1. La limite d'exposition au risque non-souverain par emprunteur devrait être lue 6% au lieu de 7% dans les sections suivantes:

Page 20, section 3.3, Tableau 5 sur les limites prudentielles proposées : La Limite par emprunteur proposée est 6%.

Page 22, section 3.3.4 sur les limites auxiliaires opérationnelles (2ème paragraphe) :

“La limite par pays et par emprunteur augmentent de 5% et 2% (au lieu de 3%) respectivement dans le cadre révisé”.

Page 27, section 4.22, Tableau 9 sur l’impact sur les limites opérationnelles non-souveraines en 2009. La limite proposée par emprunteur est 6%, les fonds propres correspondants 112 millions d’UC (au lieu de 131 millions d’UC), et l’exposition équivalente 423 millions d’UC (au lieu de 493 millions d’UC).

Page 30, Section VI sur Conclusion et Recommandations, point 6 : La limite d’exposition au risque non-souverain par emprunteur est 6%.

Page 41, Tableau 2 sur les limites prudentielles des BMDs: La limite par emprunteur proposée pour la BAfD est 6%.

2. La Limite d’exposition globale par pays

Page 30, section VI sur Conclusion et Recommandations, point 2 : La limite d’exposition globale par pays devrait être lue comme suit :

« Le montant global d'exposition nette exigé pour supporter les portefeuilles combinés des

opérations souveraines et non-souveraines de la Banque dans chaque pays ne doit pas dépasser

15% (au lieu de 25%) du total des fonds propres de la Banque. »

cc : Le Président

*Pour toute question relative à ce document, prière de contacter:

Mme. K. M. DIALLO Directrice FFMA Poste 2147 M. P.KEI-BOGUINARD Chef de division FFMA.1 Poste 2136 M. M. KALIF Chef de division p.i. FFMA.2 Poste 2217 SCCD:N.A